dièsenumérodeux

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# dièse numéro 2 # dièse

description

seize novembre

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#dièsenuméro 2

#dièse

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«Non di dju, ça fait du bien de voir des gens (jeunes, talentueux et rempli d’une énergie vitale et com-

municative) s’autoriser la création d’un espace de liberté totale où ils s’expriment simplement sur des

sujets qui les font réagir!!

L’idée n’est pas neuve,...et alors!

Rien à foutre d’être original juste pour sortir du lot!

Je préfère de loin le créneau de Dièse, ce «fourre-tout» généreux et spontané, qui donne envie de

suivre les rédacteurs dans leurs coups de coeur (ou de gueule ou de sang ou de foudre) parce qu’ils

sont simples et authentiques, parce qu’ils ne pètent pas plus haut que leurs culs et parce qu’ils ont

la force de réinventer intelligemment un concept éculé et la générosité de nous le faire partager en

toute simplicité.

Offrez-nous encore beaucoup d’autres numéros, s’il vous plaît!

Moi, j’aime ça...»

Georges

«Bonjour,

Quel courage et quelle motivation pour avoir réussi la

conception de cette revue ! Mais pour la trouver faut vrai-

ment avoir l’âme d’un chercheur (ou d’un curieux) ! Vous

n’avez pas l’air d’aimer la pub ! Je trouve en tous cas que c’est

une belle initiative. Dès ce premier numéro, on voit que vous y

êtes à fond. Je suis un peu surpris par la longueur des articles,

et par certaines phrases qui donnent le ton. On s’attend peut-être

trop au pire ! Et là vous avez compris, que pour obtenir de ce cette

revue les meilleurs échos, le ton doit être sur une ligne positive.

«Dièse», un demi-ton au-dessus, oui, c’est encore mieux ! Une

phrase de Psylvia souligne cette valeur essentielle: «J’aime la vie,

je le sais maintenant»... Les lecteurs que nous sommes, au milieu

de notre labeur quotidien souvent teinté de négatif, nous avons

besoin d’être rejoints dans nos attentes par ce genre de pensée,

et cela nous aide même à être plus largement tolérants. De ma

part recevez un vrai bravo !

Pour le reste, et pour un succès à longue échéance, il ne vous

reste qu’à trouver un graphiste (ça vous le savez), et peut-être

aussi à quémander ici ou là quelques conseils en matière d’édi-

tion de ce genre.

Je vous souhaite bonne chance et beau succès.»

Guy

«J’ai feuilleté en entier votre

magazine… De belles photos,

de beaux textes, vous avez

plein de culture, la playlist a

l’air niquel, mais enfin, même

s’il est bien sympa, je trouve le

magazine nombriliste. Un ma-

gazine écrit par vous et pour

vous - ou pour des personnes

qui aimeraient discuter culture

et sentiments avec vous. Qui

s’intéresseraient à vous, en

somme. Joli, vraiment, mais

peut-être pas l’ouverture et la

qualité d’apport culturel que

peut atteindre un magazine,

plus qu’un simple partage

d’avis entre amis, ce à quoi

tendent malheureusement il

me semble, la plupart des ma-

gazines faussement compli-

ces actuels.»

Laurie

# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs# Courrier des lecteurs

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# Édito

Courrier des lecteurs page 02Édito page 03Journal photographique page 04Cinéma page 10 Dvd page 13B.D. page 15Livres page 16 Série page 18Web page 19Évènement page 20Musique page 21Jeux-vidéos page 22Playlist page 24

# Édito# Édito# Édito

SommaireSommaireSommaireSommaire

Billet d’humeur page 26

Photomaton page 27

Bon coin page 28

Billet d’humeur page 30

Sélectographie page 31

Artiste page 32

Cuisine page 34

Streetstyle page 36

Nouvelle page 38

L’équipe page 40

Cet édito-ci je ne sais pas par quel bout le prendre. Voilà un mois

(déjà, bon dieu) qu’on a publié le premier numéro de # (dièse).

Depuis ça a été et la joie et la bataille. Les quelques échos qu’ont a

pu recevoir nous ont donné un joli brin de motivation en plus. Beau-

coup de merci et quelques à bientôt plus tard on s’attaquait à bri-

coler le numéro suivant. Pas facile pour un clou. S’il est sur pied

maintenant c’est grâce aux coups de mains bien venus des invités et

au temps donné par chacun d’entre nous. Qu’on ne s’y trompe pas

pour autant, on a su y prendre un certain plaisir.

#(dièse) revient donc, fort de sa petite victoire précédente, en es-

pérant vous décrochez un sourire, partager nos découvertes. Vous

mettre un peu de culture dans les yeux, dans les oreilles, si je dis

dans le coeur je me transforme en bisounours, alors j’arrête là.

Rappelez-vous que notre revue n’est qu’un échantillon de ce qui peut

se faire avec deux mains et un cerveau. Que l’essentiel c’est d’écri-

re, c’est de lire, c’est de voir, c’est d’écouter et de créer. Créez.

Lised

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# Journal photographique# Journal photographique# Journal photographique# Journal photographique

Photographier pour respirer.

C’est une drogue comme une autre, l’appui spasmodique des doigts

pour déclencher l’appareil : capturer, capturer, encore et encore.

Vouloir la beauté ou plutôt la voir partout. L’appareil corrige le défaut de

l’oeil : il fixe à tout jamais l’image sans en faire une expression vaporeuse.

Mais son défaut réside dans sa vision est froide, dénudée de tout senti-

ment, il ne sait pas regarder les belles choses, comme les laides, avec la

tendresse de ceux qui savent se sentir touchés de tout. Alors il faut rajouter

des couleurs, accentuer des lumières et le cliché devient une version fan-

tasmée de la réalité.

Je cherche à tout capturer : de la texture des choses que j’aime : peau,

pages de livres, bois, pelage, cheveux, corps... ; aux choses invisibles :

le parfum des saisons, l’intérieur du crâne, les sentiments... Et plus je les

assemble ensemble et plus je me sens remplie de joie.

La vie est plus belle en photographie car mon regard y est enfin épicurien,

il apprend à se satisfaire des petites choses de la vie comme il se remplit

des grandes.

J’ai d’abord pensé que la photographie me rendait raisonnable mais pas

du tout.

Je veux me remplir les yeux de tout, de la vie, de la mort, des belles cho-

ses, des laideurs, je me noierais dans les pixels tant que mes yeux pourront

les voir.

Parce que je me sens exaltée par tout ça comme quand on prends conscien-

ce que respirer fait du bien.

Léontine de Stradivarius

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# Cinéma

GRANDE AMATRICE DE FILMS DE SCIENCE-FICTION, J’AI TOUT DE SUITE ÉTÉ SÉDUITE

par l’affiche d’Another Earth : une jo-

lie blonde à la longue chevelure, Brit

Marling, a d’ailleurs co-écrit le film,

l’immense reflet de la Terre derrière

elle et la mention des trois nomina-

tions du film à Deauville, Sundance

et Locarno (et oui ça compte aussi)

Premier film, écrit et réalisé par

Mike Cahill, Another Earth est un

mélange d’anticipation, de drame,

de personnages torturés et de jolies

scènes qui restent gravées dans la

tête, bien après la fin du film.

En le visionnant, j’ai eu l’image d’une sorte de poème cinématographique.

Il n’est pas certain que le film plaise aux puristes de science-fiction, mais

plutôt aux amateurs d’esthétisme et de réflexions sur l’âme humaine.

L’ambiance du film n’est pas sans rappeler celle du spectaculaire Melan-

cholia (Lars von Trier) sorti dernièrement mais le scénario diffère large-

ment.

Le fil conducteur du film est l’apparition d’une seconde Terre, cependant il

n’est pas question d’extra-terrestres mais de doubles, chacun possède son

propre lui-même sur cette planète identique à la notre. Another Earth se dé-

marque du genre en ce sens, en dépit de savoir si nous sommes les seuls

dans l’univers, il pose l’interrogation suivante : qu’aurions-nous à nous dire

si nous nous retrouverions face à notre double ?

L’intrigue principale quant à elle est beaucoup plus terre à terre, les thèmes

du pardon, des regrets et de la rédemption sont ancrés tout au long de

l’histoire. Rhoda, jeune fille passionnée d’astronomie vient de terminer sa

peine de prison, suite à un accident de voiture qui avait couté la vie à toute

une famille, laissant pour seul survivant, le père. Elle décide de retrouver

cet homme à qui elle a tout pris pour tenter de s’excuser, mais incapable

de lui avouer la vérité, elle se rapproche de lui jusqu’à finir par entretenir

une liaison.

Le film est un petit bijou d’un point de vue esthétique, les décors, lieux et

lumières renvoient à une atmosphère typiquement scandinave / nord améri-

caine, le traitement de l’histoire se fait d’une façon sobre, très épurée que

j’affectionne tout particulièrement.

Pourtant, lorsque le film s’est terminé, je me suis sentie lésée. Another

Earth m’a vendu une promesse de Terre jumelle, d’une vision terriblement

intéressante de l’individu en tant qu’être unique, de possibilités multiples

pour traiter un thème fascinant. Et en fait… Ce qui aurait pu rendre le film

exceptionnel n’est pas visible à l’écran. L’apparition de la planète n’est pas

exploitée et ne sert que de toile de fond à l’intrigue. Une véritable déception

pour moi qui m’attendait à une œuvre d’anticipation pure, et pas simple-

ment esquissée.

Un film qui mérite d’être vu malgré ses petits défauts, et qui laisse entrevoir

tout le charme et la fraicheur d’un jeune réalisateur prometteur.

Caroline M.

ANOTHER EARTH

de Mike Cahill

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IL FAUT QU’ON PARLE. CET-TE PHRASE EST PEUT-ÊTRE L’UN DES PIRES FLÉAUX DE

l’humanité, et l’entendre, la pronon-

cer même, implique assez souvent

une perte future d’un grand nombre

de points de santé mentale et quel-

ques chamboulements, parfois déjà

en cours mais qu’il est nécessaire

de constater. Préparez-vous, pre-

nez votre ticket de cinéma, rentrez

dans la salle, et détendez-vous.

We need to talk about Kevin (il

faut qu’on parle de Kevin pour les

anglophobes) est un film qui com-

mence sur un plan rouge comme

un communiste. On se retrouve

immédiatement dans une sorte de

chaos sanglant confus, des litres de

liquide rouge parsemé de points co-

lorés. Une femme baigne dedans,

puis d’autres se joignent à elle, la

portent. On devine que c’est de la

tomate, mais on ne sait pas si c’est

un rêve, un souvenir ou la réalité. Et

cela surprend.

Après cette « introduction » com-

mence réellement l’histoire, directe-

ment dans l’action, et malgré tout on

comprend de suite la situation. Eva,

la protagoniste semble avoir fait

quelque chose qui lui a valu le mé-

pris et la haine de ses congénères.

Maison minable, travail minable,

voisins assortis... Tout tranche avec ses souvenirs d’une vie de confort,

avec un travail très valorisé, apparaissant en flashbacks. La présentation

est elle aussi différente. Le présent est terne, sombre tandis que les souve-

nirs sont lumineux et colorés. Il en ressort un contraste troublant qui pose

la question de comment, alors que tout partait avec des conditions initiales

proches du parfait, la situation a-t-elle pu dégénérer.

La réponse est simple, et le titre évocateur ne la cache pas vraiment, Ke-

vin apparaît. Pas par génération spontanée, non ça serait trop facile. Par

incubation. On suit alors au travers des flashbacks l’histoire du couple et

l’éducation du garnement. Et c’est ce qui tient vraiment en haleine le spec-

tateur tout le long du film. Le terrible basculement entre la vie précédente

et la présente, évidemment dû au héros de l’histoire, est déductible assez

facilement. Et après tout, qui s’en soucie ? L’intérêt du film ne se réduit

pas à cet instant qui, s’il est bouleversant, n’est que la manifestation de la

relation mère-fils exposée tout au long de ce film. Ça ou autre chose, les

motivations seraient les mêmes. Car si le gosse veut quelque chose, c’est

bien faire endurer à sa mère les pires choses possibles, avec toute l’intelli-

gence dont il est généreusement doté. C’est clairement malsain.

Sans savoir ce qu’est le film, aller le voir est très dépaysant. Pour ma part

j’y suis allé en aveugle, c’est à dire en suivant des amis sans avoir vu de

bande annonce ni lu quoique ce soit traitant du film. Certes, ce comporte-

ment est quelque peu suicidaire. Mais, en écrivant ces mots, je prouve que

j’avais raison.

Cependant, ce film met une claque. En effet, on ressent le déchirement lié

à ce que devrait ressentir Eva, sans doute la pression sociale lui envoyant

l’image de « l’instinct maternel » de la mère parfaite, et à ce qu’elle ressent

réellement. Car il faut dire que le gosse n’est pas facile à vivre et ruine tout le

confort que pouvait connaître sa mère avant son arrivée. Du coup, on perçoit

la culpabilité née de ce décalage. On y voit aussi l’ignominie des personnes

qui reprochent à la mère ce qu’a fait le fils. Et cette injustice fait mal. C’est

peut-être ici que se place vraiment l’intérêt du film. Transcrire le ressenti, le

transmettre au spectateur. C’est réussi, je mets quiconque au défi de res-

ter de marbre face

à cette œuvre.

Liam

WE NEED TO TALK ABOUT

KEVIN

de Lynne Ramsay

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ON NE CESSAIT DE ME RA-BATTRE LES OREILLES DE CE FILM SOIT DISANT FABULEUX qu’était The Artist, de Michel Haza-

navicus (Réalisateur d’OSS117 et

des Daltons, entre autre). D’autant

plus qu’on ne parlait que de ça aux

infos, et des nombreuses récom-

penses et nominations du film, j’ai

décidé en bonne petite cinéphile de

me pointer dans mon cinéma le plus

proche et de me mettre au fond de

mon siège.

Soyons brefs:

The Artist raconte l’histoire d’un fabuleux acteur de cinéma muet, Georges

Valentin (interprété par Jean Dujardin), marié, riche, aimé du public, qui

face à l’arrivée du parlant, se charge d’orgueil et refuse de se moderniser.

Il dilapide alors sa fortune dans un dernier film silencieux, qui ne fait pas

le poids face à l’arrivée du parlant et de la jeune Peppy Miller (interprétée

par Bérénice Bejo), actrice en vogue qu’il a lui même lancé dans le cinéma

après un coup de foudre mutuel. Georges qui a alors tout perdu, femme,

fortune et situation, se voit confronté à son orgueil, et aux obstacles à sa

possible histoire d’amour avec Peppy.

Tout d’abord j’aimerais vous parler des points positifs de ce film, qui m’a

beaucoup plu et touché. Je commencerai par la musique, et remercierais

Ludovic Bource (compositeur de la bande son originale du film) pour son

travail impressionnant, car dans un muet, la musique a une importance

capitale et celle ci ne détonne pas une seconde. On peut voir un beau noir

et blanc, avec de jolis contrastes et des scènes très exposées implantées

dans des tons plutôt sombres, aussi la reconstitution de la ville fin années

20 - début années 30 est absolument magnifique, voitures impeccables,

costumes «vintage» et bien sûr l’ambiance recréée nous plonge totalement

dans le film, le burlesque est au rendez-vous sans trop en faire, j’ai eu la

sensation de regarder un vieux chef d’œuvre, m’attendant à tout moment à

voit surgir une star du cinéma muet de derrière une porte, ce que renforce

le jeu d’acteur extraordinaire de très bons comédiens (je ne vous parle

même pas du travail sur les danses, c’est magnifique).

Les références sont également très nombreuses, j’ai pu en noter certaines

aux avant-gardes russes et aussi, bien évidemment, au film Singin’ in the

rain. Comment un film sur le passage du muet au parlant pouvait-il ne pas

y faire référence ?

Malheureusement The Artist est un fil qui, je trouve, s’épuise sur la lon-

gueur; j’ai tout de même senti passer les deux heures, et j’ai pu constater

un certain essoufflement vers la fin. Fin qui aurait pu pour moi être amputée

de quelques minutes, et qui va à l’encontre des convictions du personnage

principal, mais sans doute cette fin à t-elle une signification quelconque qui

m’échappe , car je ne croit pas qu’elle eut été laissé au hasard.

A la sortie, on peut remercier Michel Hazanavicus de nous avoir offert un

petit voyage dans le temps avec ce film extraordinaire : le pari est réussi,

acteurs et compositeur de qualité, je n’ai pas été déçue si ce n’est peut être

par les dernières secondes du film. Je conseille tout de même fortement ce

petit bijou de notre cinéma actuel.

Antigone

THE ARTIST

de Michel Hazanavicus

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# Dvd

IL Y A DES FILMS QUI TRAI-TENT DU COUPLE. IL Y A EN A UN SACRÉ NOMBRE À VRAI DIRE. On voit des amoureux tran-

sis, des histoires de rencontres,

d’âmes sœurs, de cœurs brisés

puis miraculeusement rafistolés.

Des histoires fumeuses et romanti-

ques, enrobées dans du sucre-gla-

ce. Oui, je crois que le couple est

un des sujets les plus abordé dans

le cinéma. On pourrait en être lassé

et à juste titre.

Et, alors qu’on n’y croit plus tel-

lement, Les Noces Rebelles dé-

barque. Ce film, comme un ovni,

comme un petit joyau, déchire le

voile des histoires d’amour niaises

et souvent manichéennes dont on

nous rabat les yeux et les oreilles

depuis un bail maintenant. Les prin-

ces charmants et les « ils se mariè-

rent, eurent beaucoup d’enfants et

vécurent heureux jusqu’à la fin des

temps » on n’y croit plus. C’est exac-

tement sous cet angle que se pré-

sente ce film. On retrouve dans ce

film de Sam Mendes (à qui on doit

American Beauty, Jarhead, la fin de

l’innocence ou encore Les Sentiers

de la Perdition) un Léonardo DiCa-

prio et une Kate Winslet survivants

du mielleux et tragique Titanic, pour

aborder le thème plus complexe des

LES NOCES REBELLES

de Sam Mendes

déboires d’un couple dans l’Améri-

que des années 50.

Frank et April Wheeler sont l’arché-

type de tous les couples à leurs dé-

buts. Elle étudie le jeu d’acteur, lui

vit de petits boulots. Ils se voient

comme différents des autres, en-

robés dans de beaux idéaux et de

grandes pensées. Et c’est dans cet

état d’esprit qu’ils se marient. Sauf

qu’un mariage n’est pas linéaire, pas

constant et immuable. C’est violent

un couple, les relations sont insta-

bles, complexes et volatiles. Les

mots fusent comme les poignards

lancés à l’aveugle. C’est plein de

déchirements, d’incompréhension,

de mensonges un mariage. Ce

n’est pas tout rose et ce couple va

l’apprendre à ses dépends. Ils ont

vite fait de proclamer leur différence

vis-à-vis de leurs voisins lorsqu’ils

emménagent dans une banlieue sur

Revolutionary Road. Ils se font le

serment de ne jamais se conformer

à ce qu’on attend d’eux, jamais ils

ne se feront piéger par les conven-

tions sociales. Croix de bois croix

de fer si je mens de vais en… Non,

pas un mot de plus. Mais trop tard,

la malédiction est lancée.

Mendes se penche sur ce que l’on

ne nous montre que très peu d’ha-

bitude : ce qui se passe après le

générique de fin, quand monsieur et

madame Parfaits se sont trouvés et

forme un couple heureux et amou-

# Dvd# Dvd# Dvd

reux, bénis des dieux. Parce que

non, ils ne vont pas bien. L’époque

n’aide pas, il faut savoir se tenir et

faire bonne figure, tenir à l’appa-

rence plus que tout. Enfermé dans

ce cercle-là, ils deviennent l’opposé

de ce qu’ils voulaient : Frank coincé

dans son boulot qu’il n’aime pas,

April frustrée de son rôle de femme

au foyer qui ne la comble absolu-

ment pas. Ils sont ce que les cou-

ples deviennent : une famille ordi-

naire, sans rêves et sans illusions.

Et pourtant la vie continue.

Arrive John, son indélicatesse et son

irrespect des conventions (qu’on lui

pardonne puisqu’il est « malade »).

Ses mots virulents et qui pourtant

sonnent terriblement juste servent

simplement à amorcer la bombe qui

s’est déjà infiltrer dans cette famille

modèle vue de l’extérieure. Alors

tout éclate.

C’est un film à la hauteur de rela-

tions amoureuses. C’est violent,

bouillonnant d’émotions, sans ja-

mais tomber dans un pathos vomi-

tif. Les Noces Rebelles sonne juste,

tant du jeu des acteurs qu’au niveau

des décors comme de la musique.

Le tout est harmonieux sans perdre

de sa force. Un film sans condes-

cendance, sans fard et sans triche-

rie sur la difficulté d’aimer.

Psylvia

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SORTI EN JUIN 2011 DANS LES SALLES OBSCURES,

Insidious était passé à la trappe

dans mes sorties ciné, mais suite

à de nombreux conseils je décide

aujourd’hui de corriger le tir en me

procurant le DVD. Réalisé par Ja-

mes Wan, à qui l’on doit le fabuleux

premier épisode de la saga SAW,

Insidious est un film d’horreur privi-

légiant la peur à l’était brute au gore

à outrance, ce qui n’est pas pour me

déplaire.

L’histoire relate les mésaventures

d’un couple à priori banal, qui se

retrouve confronté à des forces sur-

naturelles lorsque leur fils aîné, Dal-

ton, tombe mystérieusement dans

le coma. Pensant que leur maison

est hantée, les parents décident

tout d’abord de déménager, mais

les évènements étranges font éga-

lement leurs valises et ils finissent

par faire appel à une voyante. On

comprend alors que le petit garçon

est perdu dans un autre monde, et

que Josh, le père, va devoir tout

tenter pour le sauver.

INSIDIOUS

de James Wan

Le scénario peut paraître simple, et

pourtant il réserve son lot de surpri-

ses et se révèle à l’arrivée bien plus

intelligent qu’il n’y paraît.

L’ambiance, quand à elle, est an-

goissante à souhait, les musiques

malsaines résonnent encore dans

ma tête, les «fantômes», pour la

plupart recherchés, m’ont rappelés

certains cauchemars de mon en-

fance et malgré quelques effets at-

tendus, j’ai sursauté un bon nombre

de fois.

Aussi étrange que cela puisse pa-

raître, le réalisateur à également

choisi de saupoudrer son film d’une

touche d’humour en introduisant

un duo comique aussi improbable

qu’attachant, certains trouveront ça

totalement inapproprié, moi en tout

cas, j’ai adoré.

En effet, les deux compères, assis-

tants de la mystérieuse voyante,

m’ont énormément fait penser aux

chasseurs de fantômes du film

Ghostbusters, utilisant des gadgets

tout aussi farfelus que ceux du film

sorti en 1984 et désormais devenu

culte. J’ai plutôt vu ça comme un joli

hommage, même si je peux com-

prendre que certains trouveront ce

choix discutable, réduisant poten-

tiellement la tension lors de certai-

nes scènes. Je dis bien potentielle-

ment, car en ce qui me concerne, la

tension était bien là...

Plus on avance, et plus le film ins-

taure un climat oppressant, les scè-

nes marquantes se multiplient (La

séance de spiritisme est tout sim-

plement inoubliable) et on sent que

Monsieur Wan nous entraîne petit

à petit vers un univers unique où il

n’est pas question d’une vulgaire

maison hantée...

Et c’est là que je vais me permettre

une petite critique pour ce film, car

les vingt dernières minutes sont lé-

gèrement décevantes à mes yeux.

Le réalisateur délaisse la peur pri-

male, enfantine du début pour une

ambiance que je trouve kitch, et un

tantinet ratée, je m’attendais à quel-

que chose de bien plus fort, de bien

plus effrayant et malsain et à l’arri-

vée, je me suis parfois demandé si

je ne regardais pas un épisode de

«chair de poule».

Mais heureusement, le final est à la

hauteur, et malgré un cliffhanger lé-

gèrement prévisible, je me suis tout

de même retrouvé cloué sur mon

lit.

Côté bonus, on a droit à un très

sympathique documentaire dévoi-

lant le tournage du film ainsi qu’à

un entretien avec le réalisateur et

le scénariste, de quoi rester plon-

gé encore quelques minutes dans

l’ambiance unique de ce petit bijou

cinématographique.

Bref, si vous aussi vous avez été

déçus par le pitoyable «Paranormal

activity» et que vous recherchez un

bon film de fantômes pour vous faire

peur, n’hésitez pas, «Insidious» est

fait pour ça.

Fabien Mora,rédacteur invité

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PILULES BLEUES

de Frederik Peeters

UN HOMME, UNE FEMME, SON PETIT GARÇON ET LE SIDA.

Voilà les protagonistes de cette

bédé. Frederik Peeters y raconte

une tranche de vie, sa vie, boule-

versée par un parasite bien connu

mais dont les conséquences sont à

chaque fois inédites.

Frederik, un homme normal, banal,

tombe sous le charme de Cati à une

soirée mais la perd dans les aléas

de la vie. Des années plus tard ils

se retrouvent. Cati à un petit garçon,

Frederik est seul. Il n’a pu l’oublier.

Ils se rapprochent, sortent, parlent

beaucoup. De provocations en al-

lusions, ils se trouvent face à face

et abordent ce qui les travaille de-

puis un certain temps : leur relation.

Et puisqu’il parait évident qu’ils se

plaisent, Cati annonce la nouvelle,

pareil à une bombe : elle est séro-

positive et son fils aussi. Comment

réagir ? Prendre la fuite en rejetant

loin derrière le sentiment qui lui colle

à la peau que, bon sang, c’est cette

femme et aucune autre qu’il veut

dans sa vie ?

Non, Frederik choisi de jouer le phare massif qui protège sans s’ébranler

pour Cati. Il s’engouffre dans cette relation, confronté à un ennemi mé-

connu, mystérieux et flippant. Il apprend, aux côtés de Cati, ce que signifie

avoir le SIDA. D’accrochages en discussions, d’angoisse en confidences,

il dompte la peur qui s’est infiltré en lui dès que la maladie est entrée dans

vie. Il apprend à gérer une relation de couple et de beau-père, tour à tour

houleuse et merveilleuse, et la relation de proche d’un séropositif. Les

interrogations s’enchainent, les frayeurs également. La routine s’installe,

étrange, pleine de rituels pas vraiment communs. Le traitement, lourd, pour

le petit comme pour sa mère. Les visites à l’hôpital et celles chez le méde-

cin, à chaque fois que le préservatif a craqué, pour soulager chaque doute.

Les remises en questions sont fréquentent, phénomène amplifié par le fac-

teur sida. Comment gérer les émotions contradictoires qui font surface.

Aimer avec une épée de Damoclès au-dessus de soi comme une ombre

bleue flottante portant de doux de syndrome immunodéficience acquise.

La culpabilité, la crainte, l’abandon sont le fardeau qui entre en jeu. Mais

Frederik Peeters ne s’arrête pas là. Il y a cette force qui ressort de ses

dessins, une force tendre dans le regard de Cati. Il trouve les mots justes

pour exprimer les conséquences uniques qui bouleversent son existence.

Subir de plein fouet le sida, par ricochet y être confronté et se battre contre

sans pour autant être atteint de ce virus. Comment faire l’amour sans voir

l’impression d’être dans une camisole ? Ils sont heureux, et certains ins-

tants ils en oublient le HIV. Mais parfois Cati se confond avec le sida ; les

jours de mal-être, les jours où la peur grandit, la déprime tombe dessus,

parce que l’affection gagne du terrain et bousille de l’intérieur. Il y a des

gens qui ne savent pas que la maladie est un poison qui nuit au corps et

à l’esprit, qui entache les relations, qui touche les proches, ceux qui sont

là, impuissants. Le rejet, les conflits, la colère, la frustration, l’acceptation,

l’amour, l’espoir… méli-mélo de sentiments exacerbés, qui atteignent leur

paroxysme quand la mort semble planer. Parce que oui, un jour ou l’autre

l’état se détériore et ça fait mal, au plus profond de l’être, de ne rien pouvoir

faire pour soulager la personne qu’on aime. Et pourtant, l’amour n’en est-il

pas moins implacable?

Les images donnent de la force aux mots. Les traits de Peeters sont larges,

délicats, déterminés et sécurisants. C’est sans mélodrame qu’il décortique

le sida. Sans apitoiement qu’il déballe ses préjugés, ses incertitudes, ses

bonheurs, ses questionnements d’être humain face à quelque chose qui

le dépasse et lui fait peur. Frederik Peeters donne un souffle nouveau à la

vision de la séropositivité avec cette œuvre d’une grande justesse. Pilules

Bleues fait partie des lectures qui prend aux tripes et laissent une marque

indélébile.

Psylvia

# B.D.

Broché: 200 pagesEditeur : Atrabile; édition : 3e éd (5 novembre 2001)Collection : FlegmeLangue : FrançaisISBN-10: 2970016567ISBN-13: 978-2970016564

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16

SCIENCE-FICTION MON AMOUR. JE N’AURAIS PAS PENSÉ DIRE ÇA UN JOUR, ET POURTANT...

Enfant récemment accouché d’un

filière L, il faudra bien avouer que

je m’étais enfouie dans le préjugé

reléguant la science-fiction à l’état

de sous-genre, littérature du pauvre

s’il en est, réservée aux licences de

mathématiques et autre geeks no-

toires qu’on a pris soin de dénigrer.

Mais j’ai fait peau neuve et mis de

côté mes idées reçues depuis. J’ai

su trouver de nouveaux amants pa-

péiformes à glisser dans mon lit par-

mi le grand palmarès des auteurs

en mal d’univers inconnus.

On pourra citer Bradbury, Sturgeon ou encore Barjavel (non, Orwell, non

je ne t’oublie pas) mais c’est récemment avec Isaac Asimov que j’ai passé

mes nuits.

Né russe, mort américain, Isaac a frôlé le pire sans tomber pour autant

dans la tournure de mauvais goût.

Il pond en 1950 l’objet qui m’occupe : Les Robots, part intégrante d’une

oeuvre plus vaste et plus complète : Le Cycle des Robots. A ce niveau là,

on peut définir son sujet de prédilection.

Habituellement considéré comme un recueil de nouvelles, j’hésite à ranger

dans cette catégorie ce livre qui fait, à mon goût, assez de clins d’oeil au

roman pour être considéré comme tel. Car s’il est bel est bien un amas

d’histoires courtes, ces mêmes histoires sont toutes connectées entre elles

par une trame narrative.C’est Susan Calvin, robopsychologue de renom au

sein de l’U.S. Robots, qui sert de liant.

En effet, le récit s’ouvre sur son interview par un jeune journaliste qui ser-

vira ensuite de prétexte pour raconter plusieurs des cas problématiques

qu’elle a rencontré lors de l’essor de la robotique.

Le personnage n’est pas forcément très attirant, vieille fille au caractère

froid et rigide, ayant perdu une certaine foi en l’humanité jusqu’à montrer à

plusieurs reprises une préférence marquée pour les robots, elle fait pour-

tant preuve d’un cynisme qui n’est pas pour me déplaire.

Si le mot « robopsychologue » est venu vous cogner l’oeil au précédent

paragraphe, c’est normal, il n’est pas courant. D’ailleurs mon correcteur

orthographique s’est fait une mission de le souligner, couleur sang. Pour-

tant il en dit long sur le postulat d’Asimov quant au genre robotique. Ses

robots sont décrits comme des amalgames entre la bonne vieille boite de

conserve et l’humain. Capables d’innombrables calculs comme de faibles-

ses dues à des réflexions qui les aurait menés un peu trop loin sur le terri-

toire humanoïde.

Car l’origine de la plupart des problèmes que rencontre le Dr Calvin tient à

ce qu’un prototype a tenu à protéger plus que nécessaire ses maîtres ou à

trop bien faire son boulot.

Isaac Asimov délivre un œuvre qui influencera par la suite de nombreux

auteurs de science-fiction. Grâce à ses fameuses trois lois de la robotique

notamment. L’idée qu’à la création même d’un robot on inclut dans son si-

mili-cerveau un dispositif de blocage lié à une réglementation précise : Il ne

pourra en aucun cas faire du mal à un humain, ou par son inaction laisser

quelque chose lui faire du mal. Il obéira à tous les ordres donnés, sauf ci

ceux-ci contredisent la première loi. Et il ne se mettra pas en danger tant

que les deux premières lois ne le lui imposent pas.

Règles simples mais qui écartent la facilité d’une intrigue tournant autour

d’une révolte des machines et qui permet à l’auteur de pousser plus loin

l’idée d’une vie robotique et donc de donner à son ouvrage une perspective

nouvelle, de faire de ce livre une référence.

Lised

LES ROBOTS

d’Isaac Asimov

PocheEditeur : J’Ai Lu (1972)Langue : FrançaisASIN: B0000DOPN9

# Livres

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ATTAQUER UNE PAGE EST DUR. ATTAQUER UN ROMAN EST DUR.

C’est l’attacca, l’ouverture sonore

violente, l’appel du cri qui ouvre tou-

te page, tout récit, qui est dure. Le

titre du roman de Faulkner, bruit et

fureur, le dit bien. Appel donc, et re-

prise, des mots d’un autre, Shakes-

peare en l’occurrence, et Macbeth,

donnant une définition célèbre de la

vie : «it is a tale told by an idiot, full of

sound and fury, signifying nothing».

Mots d’un autre, qui ne veulent pas

dire même chose, ne veulent pas

dire du tout.

Car ce que Shakespeare ne dit pas,

c’est que la vie ou le réel n’est pas

seulement un rêve, une ombre («a

walking shadow»), mais qu’elle est

aussi une souffrance empreinte

sous l’épiderme, une épine qui af-

fleure à l’air libre. Faulkner le sait

lui, et la cueille cette fleur de peine,

de ses mains douces écartant les

lèvres de la plaie. Et parfois, le bruit

est sourd, la fureur murmurée, la

souffrance muette.

Difficile de dire l’histoire d’un ro-

man aussi complexe, à la chrono-

logie aussi éclatée, faite de retours

brusques dans le passé, de surgis-

sements à la mémoire, d’amas de

mots, flux sensitifs. Que dire sinon

THE SOUND AND THE FURY

de William Faulkner

qu’elle suit une famille du Sud des Etats-Unis, les Compson, qu’elle épouse

quatre points de vue formant les quatre mouvements du récit, dont ceux de

trois frères, Jason, Quentin et Benjy. Que l’un d’eux se suicide, que l’autre

est un con. Qu’ils ont une sœur, objet de répulsion et de désir. Que le texte

est un magma incroyable, troué d’orages et d’italiques, baigné de larmes et

d’épiphanies, labyrinthe foisonnant où s’égarer.

L’idiot de l’histoire est Benjy, âgé de 33 ans dans la majeure partie du ro-

man, Benjy le fou, l’attardé, Benjy le sans-mot. La première partie du roman

prend son point de vue : incroyable magma de visions, de sensations, de

retours brusques du passé, de chavirements d’idées, de mots, de parfums,

de gestes, de douleurs. Benjy l’idiot, Benjy le toujours-enfant, Benjy le criant

silence. Car The Sound and the Fury est aussi un livre sur l’innocence, sur

l’enfantin, crayons de couleur, balbutiements. Et sur le désenchantement

aussi, car l’innocence se perd, comme une vieille peau, comme un jouet

dans le recoin sombre d’une vieille maison. Sur écrire enfin, les tripes de le

crire : tout écrivain est ce gosse désenchanté.

Cela me rappelle, cette première vision, arrachée de l’enfance, plaie pas

encore ouverte, une citation du cinéaste expérimental et plasticien Stan

Brakhage : «Imagine an eye unruled by man-made laws of perspective, an

eye unprejudiced by compositional logic, an eye which does not respond

to the name of everything but which must know each object encountered

in life through an adventure of perception. How many colors are there in a

field of grass to the crawling baby unaware of ‘Green’? How many rainbows

can light create for the untutored eye? How aware of variations in heat wa-

ves can that eye be?»

Enfin, il me faut parler de celle qui est au centre de cette vision, la croisée

des regards, mire des frères : il s’agit de Caddy, la sœur, celle qui ne parle

pas, la mutique, la fille à la culotte souillée. Elle, tant désirée de son frère,

Quentin, qu’il s’en donnera la mort ; elle, la mère d’une petite fille, plus tard,

à qui elle donnera justement le prénom du frère, Quentin. Elle, la mère

encore de son autre frère, Benjy, le fou, le mutique, l’idiot, mère donc, par

procuration, par amour. Caddy, donc, la toujours fille aux yeux tristes, à la

parole tue, à la douleur sourde.

De son roman, qu’il jugeait être le plus réussi, et qui est peut-être l’un des

plus importants de la littérature américaine du siècle passé, Faulkner disait

qu’il était « the most splendid failure ». Définition paradoxale, qui est aussi,

n’en doutons pas, celle de la vie. Shakespeare le sait bien, et Caddy, et

Benjy aussi. Splendide échec, que le roman fait revivre en moi, comme un

écho lointain, fulgurance dans la mémoire, éclair dans le ciel noir et lourd

d’un jour d’été, avec Benjy comme frère, Caddy comme sœur, comme

amante.

La page à terminer pourrait en garder la trace, de ces ombres en marche,

en nage, d’encre – brèves mythologies – épuisées de bruit – vaincues par

la fureur – regagnées par le silence.

Alban Déléris,rédacteur invité

Broché: 336 pagesEditeur : Vintage Books USA; Édition : Reissue (janvier 1991)Langue : AnglaisISBN-10: 0679732241ISBN-13: 978-0679732242

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RYAN MURPHY, CRÉATEUR DE SÉRIES À SUCCÈS (on lui

doit Nip/Tuck mais également Glee),

revient cet automne avec une série

horrifique. J’attendais cette série

depuis cet été, les producteurs nous

l’ayant vendu comme une véritable

série d’épouvante et non comme

une série d’horreur édulcorée clas-

sique, j’en profite donc pour vous

faire partager mes premières im-

pressions.

Les différents teasers proposés

avant le lancement officiel de la pre-

mière saison (diffusée aux Etats-

Unis et sur le câble depuis le 5 oc-

tobre) ont suscités ma curiosité et

mon impatience, mélange de scè-

nes glauques et d’images étranges.

Pour être totalement franche, j’avoue

avoir eu une certaine réticence en

apprenant que l’un des créateurs de

l’insupportable Glee, (qui pour moi

n’est rien de plus qu’un immense

cliché vu et revu, avec pour seule

particularité, des parties musicales

au sein des épisodes.), était à l’ori-

gine de la série. J’avais tord de me

montrer méfiante, American Horror

Story est aux antipodes de l’humour

plus ou moins léger de Glee : dès

les premières minutes l’univers sin-

gulier que propose Ryan Murphy

m’a captivée.

Le synopsis est pourtant des plus

communs, une famille, suite à des

bouleversements dans sa vie (infi-

délité, fausse couche) décide d’em-

ménager dans un sublime manoir,

demeure s’avérant être hantée.

Ce qui fait la différence et qui selon

moi rend American Horror Story in-

comparable à ce qui a déjà pu être

fait, c’est la construction de l’intrigue

et le traitement du thème de l’hor-

reur.

Dans chaque épisode sont inclus

des flashbacks remontant plusieurs

décennies en arrière et qui montrent

les atrocités qui ont pu se dérouler

au sein de la maison dans le passé.

Le manoir agit comme une véritable

entité et possède un nombre im-

portant de mystères, de secrets et

(c’est le cas de le dire) de cadavres

dans ses placards.

Ici sont repris les codes du genre

à l’ancienne, avec notamment des

grincements inquiétants dans la

maison, des apparitions et surtout

le manoir (dont la quasi-totalité des

épisodes se déroulent), qui plonge

le téléspectateur dans une am-

biance oppressante, étouffante,

avec des décors, des costumes et

une esthétique victorienne très tra-

vaillée. Le mystère entourant cha-

cun des personnages reste entier,

dès le premier épisode on s’aperçoit

qu’aucun d’entre eux n’est vraiment

lisse. Les scénaristes possèdent

une imagination sans limite pour

nous surprendre un peu plus au fur

et à mesure que l’intrigue avance,

en introduisant sans cesse de nou-

veaux protagonistes et de nouvelles

révélations.

Et que dire du générique ? Il n’est

pas sans rappeler les remarquables

génériques de Master of Horror ou

de True Blood, et s’aligne dans la

lignée des génériques artistiques.

Il plonge immédiatement le télés-

pectateur dans l’esprit de la série.

Glauque, provocateur et surtout très

dérangeant, l’opening est une suc-

cession d’images vintages, terrible-

ment malsaines et le thème musical

des plus étranges, ne fait rien pour

dédramatiser l’ambiance. Regarder

un épisode d’American Horror Sto-

ry, c’est un peu comme se balader

dans un musée des curiosités, à un

détail près, ici, vos pires angoisses

peuvent vous sauter à la gorge, au

détour d’un couloir joliment tapissé

de velours bordeaux.

Caroline M.

AMERICAN HORROR STORY

de Ryan Murphy

# Séries# Séries# Séries# Séries

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# Web par Lised# Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web par Lised# Web par Lised# Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web # Web par Lised

http://lastmealsproject.comLa peine de mort, la vox populi le sait, c’est pas bien et puis c’est moche. Mais subsiste encore cette petite voix ô combien manichéenne (celle-là même qui est à l’origine des scénarios Disney) pour nous rappeler que oui, mais non, ce qu’ont fait les premiers concernés n’est pas bien beau non plus. Des avis pré-conçus donc et mortellement (no pun intended) impersonnels, voilà ce qu’il nous reste de la peine capitale. Ça et une multitude de façons, toutes plus créatives les unes que les autres, de mettre fin à la vie de quelqu’un (oui parce que tuer quelqu’un n’est pas sympa, sauf si c’est légal). C’était sans compter sur Last Meals Project.«Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es.» La frontière aurait pu être mince entre ce projet et un test de personnalité bateau si Jonathon Kambouris n’avait pas choisi soigneusement ses sujets d’étude. Le site aligne sobrement, page après page, les portraits de plusieurs condamnés à mort, accompagnés de leur dernier repas. Voyeurisme malsain diront certains, pour d’autres le site n’est qu’une façon de mettre un visage, une identité sur ces quelques mille cent détenus semi-anonymes exécutés depuis 1976 aux Etats-Unis au nom de la justice.

http://www.naked-people.deAutre projet qui tend à nous faire voir les choses, les gens, cet Autre avec

un grand A, sous un nouvel angle, Naked People a un titre plutôt clair.

Le site expose les portraits, très sobres, sur fond blanc , de plus d’une

trentaine de modèles qui ont tous fait le choix de mettre de côté leurs

vêtements, au moins le temps du cliché. Si la chair vous révulse il suffira

de tourner la tête. Mais l’expérience est intéressante, dans une société où

le vêtement est une caractéristique distinctive du statut social, de l’humeur,

de la profession, peut-on briser l’illusion à la seule découverte d’un corps

nu ?

Il suffit de passer son curseur sur un des portraits habillés pour que les

vêtements s’effacent dans un fondu lent et laissent place à la peau, seule.

L’occasion aussi de voir des nus, des vrais, de gens communs. De voir

qu’un corps ça n’est pas lisse, qu’il n’y a heureusement pas de standard et

que ce n’est pas ce qu’on voudrait nous faire prendre pour norme qui fait

la beauté.

Les photos sont accompagnées d’un résumé rapide du modèle, nom,

profession, intérêt principaux, pour compléter la démarche et ne pas en

faire de complets inconnus.

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20

IL FAIT FRAIS QUAND ON SORT DE L’APPART POUR ALLER AU ZÉNITH DE MONTPELLIER ASSISTER AU CONCERT DE AARON. On arrive avec quelques minutes de retard sur l’heure prévue. Personne ou presque dehors, même topo dans le hall. On trouve l’entrée de la salle ou se passe le concert. La première partie n’a pas encore commencé. Soulagement.

Le groupe dont je n’ai pas retenu le nom (DESTIJL, ndlr) joue une musique qu’on peut qualifier de rock un chouilla électro, presque sympa. Rien de transcendant, il manque un truc. Je tente de me met-tre dans l’ambiance, mais rien à faire, ça bloque pour moi, comme pour la plupart du public qui, l’air de rien, discute de tout et surtout d’autre chose. C’est pas faute d’avoir essayé mais ça ne provo-que chez moi aucun sentiment, aucune émotion, hormis peut-être quelques sourires à cause des mimiques burles-ques des membres du groupe. Je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis emmer-dée, mais pas loin.

Sept ou huit morceaux (relativement similaires) plus tard, le groupe dont j’ai définitivement oublié le nom s’éclipse pour laisser la place aux techniciens qui préparent la scène à AaRON. Petite pause clope à l’extérieur, accompagnée de Lised et d’une tripoté de jeunes pé-tasses en herbe et autres. Je fume en vitesse pour pouvoir rentrer avant la foule et trouver une bonne place, de-vant la scène. Malheureusement nous ne sommes pas les seules à avoir eu cette idée, et nous nous trouvons der-rière deux gamines actuelles, tendance pouffiasse et paillettes. Excitées comme

CONCERT D’AARON

# Évènement# Évènement# Évènement# Évènement

des jouvencelles, elles sont aux aguets dès qu’un technicien du son vient accor-der un instrument. Dix bonnes minutes comme ça, j’oscille entre la moquerie et l’envie de leur faire ravaler leur langue pour un peu de calme.

Mais AaRON fait son entrée, et retire de moi toute envie qui soit autre que celle de les écouter. Je ne me souviens plus ce qu’ils ont chanté, en tout cas pas tout et pas dans l’ordre. Mais je me rappelle qu’ils ont commencé avec Rise, de leur deuxième album. C’était énergique, diaboliquement enivrant, à la limite de l’orgasmique. Je sais pas pourquoi, ils ont un don de prendre les tripes, de faire jouer mon épiderme, d’élever de la chair de poule à la chaîne. Ils sont beaux, tous, sur scène, avec ces sou-rires en coin et ces yeux qui trahissent une réelle émotion. AaRon chantent Little Love, et mes yeux se battent pour ne pas verser ces larmes qui coulent déjà pourtant. Vient par la suite (et pas dans cet ordre) Mister K qui me rappelle tant de choses, et Inner Streets, pleine de tensions trop retenues. Puis Birds in the Stroms, sombre et fougueuse, Pas-sengers que Simon Buret chante com-me une prière , Seeds of Gold qui nous pousse hors de nous-mêmes et nous amène à croire qu’une seule chanson peut au moins changer le monde dans nos têtes. Et bien sûr U-Turn (Lili) plus intense et nuancée.

Un paquet d’autre, mais je n’ai pas noté. Je crois que j’ai laissé retomber mon attention pour purement profiter du moment magique que ce groupe extra-ordinaire nous offrait. Il y avait les lumiè-res qui dansaient sur les corps sublimés

par ce qu’ils avaient à donner. C’est un ensemble de sentiments qui s’entrecho-quent, qui me font me balancer énergi-quement avec les yeux ailleurs, loin et présents à la fois. Une rage mélancoli-que parce que putain Simon Buret a un sourire d’ange un peu perdu et une voix qui a la force d’un coup de poing dans la tronche. Bordel, ils sont doués. Chez eux, tout est histoire de lumières, de climats, d’arrangements. Sans que ça entache sur le fond.

Et si écouter leurs albums de manière intime, dans les écouteurs vissés à nos oreilles nous fait nous ressentir si vivant, être transpercé par leurs chan-sons en live, face à eux, je vous garantis que c’est une autre affaire. Parce qu’ils sont là, debout, balayant la foule du regard, cette foule présente que pour eux. Lorsque tu captes leurs yeux, t’en a rien à faire qu’ils regardent ton voisin, tu prends tout pour toi. Chaque mot, in-flexion de voix, chaque regard et chaque souffle, tu le sens comme t’étant direc-tement dédié. AaRON a ce pouvoir-là. Le pouvoir de rendre familière la moin-dre de leur chanson, liée pour chacun à un instant de vie.

On a tous des raisons pour aimer Aa-RON, et ce groupe se laisse approprier par ceux qui ressentent leurs mots. Je veux bien être un oiseau dans la tempê-te et pourtant continuer à voler tant qu’il y aura des gars comme eux. Parce que j’en arrive presque à les croire quand je les écoute chanter «Don’t worry, life is easy»

Psylvia

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21

# Musique

Tout commence par du piano.

Quelques accords jetés sur

un rythme hésitant qui laisse

présager par son minimalisme,

une ambiance calme. Puis vient

la voix, doublée par endroit, pe-

tit chuchotis devenu subitement

cri puissant. Sans casser pour

autant ce qui a été introduit. Et

en effet, tout au long de l’album

on conservera malgré la variété

de l’œuvre, une grande conti-

nuité, une cohérence. Vous trou-

verez des effets sonores mêlés

à des sons enregistrés, des so-

norités différentes mais ne vous

attendez pas à passer de Philip

Glass à Iron Maiden entre deux

pistes.

Lovetune for Vacuum, premier

album de Soap&skin, projet mu-

sical de Anja Franziska Plaschg

(que je n’écrirai qu’une fois et

que je ne prononcerai je l’espè-

re jamais) reste donc dans une

même optique tout du long. Et

c’est appréciable. Cependant, ça

n’est pas pour autant classable

dans une catégorie fixe comme

on aime tant le faire.

On enchaine rapidement avec la

seconde piste, Cry Wolf, légère-

ment dissonante tout en restant

agréable à l’oreille, mêlant flûte à

bec, sons enregistrés donnant un

aspect mécanique à la musique.

Peut-être quelques influences

de musique acousmatique. Sans

surcharge, tout en nuances. Puis

vient Thanatos, revenant à ce qui

restera tout de même l’habituel

dans l’album, c’est-à-dire voix et

piano. D’ailleurs, mon allusion

à Philip Glass un peu plus haut

n’était pas anodine, puisque le

piano reste vraiment minima-

liste, répétitif, on enchaîne quel-

ques motifs puis on les varie, on

rajoute des éléments. Quelque

peu hypnotique, mais relaxant.

On observe une pause avec Tur-

bine Womb, piste entièrement

instrumentale, puis on reprend.

Les deux pistes suivantes res-

tent dans ce qui a été fait puis

arrive Spiracle. La première

chose que l’on remarque est ce

rythme dansant, piqué, syncopé.

Apparaît alors un contraste entre

la mélodie toute en retenue, lé-

gèrement mélancolique et cette

envie de bouger qu’elle fait ap-

paraître. Une danse triste. En-

suite apparaît Mr.Gaunt Pt 1000.

Ici, tout en gardant les influences

précédentes, apparaissent des

harmonies semblables à du Tier-

sen. Le jeu hésitant et le violon

renforcent véritablement cette

impression. Je ne parle pas ici de

plagiat, car la musique conserve

l’âme de qu’Anja lui donne.

Quelques minutes plus tard

vient DDMMYYYY. Cette fois ci,

aucun instrument, pas de voix

non plus. Qu’une union de sons

synthétiques formant une vague

mélodie. Malheureusement, en

mettant des sons proches du 8-

bit, je l’ai plus perçu comme une

agression tant les aigus étaient

puissants. Peut-être aussi mon

penchant négatif pour quelques

genres de musique s’est ici ma-

nifesté.

L’album se termine par Brother

of Sleep, véritable écho à la se-

conde piste, ici encore des flû-

tes à bec. On en revient à ce

qui avait été défini dès le début,

piano minimaliste encore, voix,

ajouts de flûtes. Peut être est-ce

là une volonté de symétrie.

Voici donc un album influencé

par les œuvres de Philip Glass,

pianiste et compositeur améri-

cain que je recommande à ceux

qui auront aimé Lovetune for Va-

cuum. On y trouve aussi mêlé

au reste du Yann Tiersen. Mais

Lovetune for Vacuum n’est pas

qu’un amalgame d’influences

retravaillées. Le traitement du

son, des voix, les mélodies, tout

apparaît comme un ensemble

nouveau. Aucun élément n’est

en soi une innovation, mais Anja

a réussi à insuffler un «esprit»

à son œuvre, qui fait qu’elle est

remarquable à l’écoute, sans

possible confusion. Soap&Skin

est un projet musical comme on

aimerait en voir plus sur l’espace

médiatique plutôt que les infâ-

mes copies et clones que nous

entendons à défaut d’écouter .

Liam

LOVETUNE FOR VACUUM

de Soap&skin

# Musique# Musique# Musique

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22

# Jeux vidéos# Jeux vidéos# Jeux vidéos# Jeux vidéos

PRENEZ UNE AMBIANCE AN-NÉES 60-70, deux équipes de mer-

cenaires sanguinaires prêts à en

découdre, une bonne dose de réfé-

rences aux autres jeux, vous obtien-

drez cette perle qu’est Team For-

tress 2. Tout d’abord, ce jeu est un

FPS (acronyme barbare voulant dire

qu’il faut tirer sur tout ce qui bouge

et qui n’est pas de la couleur ap-

propriée, et ce en vue à la première

personne) dont le but est de massa-

crer allègrement l’équipe d’en face.

Parfois, on doit déplacer un chariot,

prendre des points de contrôle ou

encore récupérer des documents à

l’ennemi (version espionnage du «

capture the flag »). Mais à la diffé-

rence des autres jeux du genre où

l’on étripe du terroriste, du nazi (ou

du communiste, c’est pareil c’est le

diable) sous fond militaire, ici il n’en

est rien.

TEAM FORTRESS 2

Editeur : ValveDéveloppeur : ValveType : FPSSortie France : 10 octobre 2007Classification : Déconseillé aux - de 16 ans

On incarne un membre d’une équipe

de mercenaire recrutée par la RED,

entreprise de démolition, ou par la

BLU, entreprise de construction,

pour taper ceux d’en face. Sombre

histoire de lutte entre deux frères

pour une histoire d’héritage qui a

dégénéré. Et là où on commence à

se régaler, c’est qu’il y a des clas-

ses de personnages. Ceux-ci sont

répartis en trois catégories :

Premièrement, les attaquants, avec

le Soldier, le Scout et le Pyro. Un

Soldier, c’est bas du front. Son arme

principale, c’est le lance-roquette.

Tout en subtilité n’est-ce pas ? L’ar-

chétype même du militaire dur de

la caboche qui explose tout ce qui

passe. Ensuite vient le Scout. Lui,

c’est rapidité, double saut, fusil à

canon scié et batte de baseball. Ra-

pide, efficace, mort subite. Parfait

pour partir en éclaireur, capturer des

points, mais face à n’importe quelle

autre classe, il a intérêt à esquiver.

Enfin vient le Pyro. Un peu comme

Kenny, on ne voit jamais son visage

et on ne sait à vrai dire même pas

s’il est humain. Lui il crame tout ce

qui passe. Notamment parce qu’un

Spy déguisé, ça brûle bien. Mais

nous en reparlerons tout à l’heure

Deuxièmement, les défenseurs. Eux,

ce sont en général ceux qui peuvent

faire le plus de dégâts de masse,

Soldier excepté. Ils sont eux aussi

trois. Le Demoman, l’Engineer (oui

ça reste en anglais) et le Heavy. Le

Demoman est expert en démolition,

vous l’aurez sans doute compris.

Bombes collantes qui explosent sur

ordre, Lance-grenade et tesson de

bouteille (de whisky) forment son

attirail de base. Mais malgré son

apparence (black à coupe afro), il

est un pur Highland écossais. Ainsi,

on pourra trouver pour lui quelques

boucliers, des épées (dont une au

doux nom de Eyelander car le bou-

gre est borgne et le jeu de mot digne

de moi) et décapiter l’adversaire de

la plus élégante des manières. Puis

le Heavy. Un russe qui bichonne

ses armes favorites, des mitrailleu-

ses lourdes à qui il donne de si jolis

noms (dont une qui répond au doux

Natascha) et qui peut même man-

ger des sandvichs (prononcez à la

russe) en plein milieu du champ de

bataille à ses risques et périls. Vous

cherchiez un bourrin ? Vous avez

trouvé. L’Engineer lui n’est pas taillé

pour le combat. Ses mitrailleuses

automatiques (option missiles) par

contre le sont. Vous défendez une

position ? Il est là. Vous voulez un

téléporteur ? Il est là. L’homme à

tout faire de l’équipe, option redneck

et fusil à pompe.

Enfin viennent les classes de sou-

tien. Le Sniper, le Medic et le Spy.

Le Sniper est comme dans tous les

jeux celui qui tue de loin comme un

fourbe. Rassurez-vous, il ne pourra

jamais camper bien longtemps dans

ce jeu, car ceux de l’autre équipe

l’attendent au tournant et il court

un danger bien plus grand, car il

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23

y a le Spy. Le Spy, c’est celui que

vous saluez, que vous soignez, que

vous aidez et qui vous bousille vo-

tre tourelle, vous poignarde dans le

dos et vous tire dans la tête. A bout

portant. En effet, cette classe peut

devenir invisible ou prendre l’ap-

parence d’autres classes, de son

équipe ou de l’adverse. Sa seule

véritable vulnérabilité est qu’il prend

feu quand même et que ça se voit.

Enfin vient le Medic, un médecin

allemand docteur ès carnages. En

plus de soigner ses coéquipiers, il

peut, sous certaines conditions, de-

venir invulnérable, avec celui qu’il

soigne (en général un Heavy on se

demande bien pourquoi) et par la

même occasion tacher murs et sol

avec une efficacité sans précédent.

Vous vous en doutez, les parties

sont chaotiques. Mais plus encore,

il y a de vrais clins d’œil tout au long

du jeu. Tout d’abord, le système de

récompenses (des titres qui parfois

apportent des armes ou des équipe-

ments en plus) contient plus de van-

nes que ce que l’on pourrait comp-

ter. « Lettre d’amour » pour tuer un

Demoman d’une balle de sniper en

pleine tête, « Serment d’hypocrite

» pour avoir tué un Spy que l’on a

soi-même soigné. Ensuite l’ambian-

ce très années soixante, sous fond

de film d’espionnage avec, il faut

l’avouer, un fort taux d’explosions.

Finalement ce qui fait que l’on prend

plaisir au jeu, c’est qu’ici perdre ou

gagner, on s’en fout. D’ailleurs pour

que tout le monde prenne plaisir

à jouer, fréquemment lors de trop

grosses différences de scores, les

équipes sont mélangées. L’impor-

tant reste de s’amuser et de rigoler.

D’ailleurs, Valve, l’éditeur, a sorti il

y a quelques temps des vidéos sur

chaque classe, intitulées « Meet The

X », X étant ici le nom de la classe

considérée. Ces vidéos mettent en

scène des situations saugrenues

dans lesquelles on pourra entendre

le Sniper appeler ses parents ou en-

core voir le Medic expérimenter sur

le Heavy de sa propre équipe sans

avoir la moindre idée de ses chan-

ces de réussites. Si vous hésitez à

jouer, je vous recommande de re-

garder les vidéos, ça vous fera une

idée de ce qui vous attend.

Côté gameplay, le jeu bénéficie du

moteur de Half-life 2, donc d’une

prise en main extrêmement rapide

ce qui fait que même les débutants

(comme moi) pourront démembrer

des gens sans la moindre gêne. Il

n’y a que rarement de bugs moteurs

comme par exemple des roquettes

qui traversent les murs car le jeu est

corrigé environ 3 fois par semaines.

Mais ce jeu a un autre avantage.

Il est sorti en 2008 après avoir été

annoncé un peu avant (1998 pour

les plus pinailleurs). Il était à l’épo-

que vendu avec l’Orange Box, qui

contenait Half-Life 2 (plusieurs jeux

en un) et Portal. Comme beaucoup

de jeux en ligne, il dispose d’une

boutique en ligne dans laquelle la

majorité des armes sont vendues

avec de l’argent réel. Oui c’est pas

beau tout ça mais il faut que le jeu

soit un minimum rentable pour qu’il

soit encore mis à jour. Car désor-

mais, après trois ans d’activité, ce

jeu est gratuit. Pour avoir tous les

droits d’échange d’objets notam-

ment il faut en acheter au minimum

un.

Ce jeu passe par Steam, qui est

un utilitaire réunissant une foule de

jeux, permettant les achats en ligne

ainsi que le téléchargement des

jeux achetés sur n’importe quel or-

dinateur ensuite. Le minimum que

l’on puisse mettre sur un compte

Steam pour un achat étant 5€, on

peut très bien acheter un objet pour

1€ et ensuite un autre jeu lors de

promotions (qui sont très fréquen-

tes, même pour des jeux récents)

valant moins de 4€ ensuite. Quand

on voit d’autres jeux se vendant 50€

de base, plus deux semaines après

un contenu téléchargeable à 10€ de

plus pour débloquer une partie du

jeu qui était déjà sur le PC à l’ins-

tallation, on se dit que c’est pas très

cher.

Si vous voulez simplement vous

amuser avec des amis ou jouer en

ligne sans chercher la performance

ou le sérieux de jeux plus simula-

tionnistes, Team Fortress 2 sera un

jeu qui répondra à vos attentes de

par sa qualité, son ambiance décon-

tractée et tournée sur l’humour , et

le plaisir qu’on prend à y jouer, que

ça soit pour perdre ou pour gagner.

Liam

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# Playlist par Lised

Nelson - The (over) songVieux son qui me ramène à ma seconde. J’aime le riff, la voix éraflée que vient contrebalancer feule-ment doux du bassiste, et cette ambiance que je n’ai jamais su qualifier autre-ment que par «glauque» au fil du temps.

Jessica Rabbit - Why don’t you do rightJessica, mariée à Roger Rabbit, n’existe pas, honte à moi, je ne connais pas la vraie interprète. Cette chanson est extraite d’un film mêlant vrais acteurs et Toons qui me ravissait au plus haut point quand j’étais gosse, et encore maintenant, il faut le dire.

Cascadeur - WalkerCréature étrange qui porte un masque de catcheur à l’occasion, Walker est un ovni qui m’a séduite dès la première écoute d’une version acoustique de ce titre, à l’omnichord. Sa voix a quelque chose de magique.

Skip James - Devil Got My WomanDu vieux mais du bon. Découvert grâce au film Ghost World où l’héroïne erre dans sa chambre en ondulant au son du vinyle, cette complainte transporte avec elle toute une ambiance. C’est une chanson dans laquelle il semble pleuvoir.

Pat Boone - Speedy GonzalesLes chansons qui m’of-frent un fou rire à la pre-mière écoute ont cet avan-tage ensuite de pouvoir me remonter le moral ou de me donner un peu de motivation pour me lever le matin.

Lana del Rey - Video GamesLana est un phénomène, Lana s’agite pour faire de grands remous d’ambian-ce 50’s, et Lana n’arrive à me plaire que par sa musi-que. Et non pas grâce à ses experts en communi-cation

Shivaree - The Snake (Liverpool Five cover)Tout commence par un simple claquement, puis c’est une voix et quelques rythmes qui suffisent à en-voûter et à faire swinguer celui qui vient à écouter cette reprise.

Marilyn Monroe - I wanna be loved by youClassique, mais qui ne perd pas sa saveur au fil des écoutes. Marilyn est intemporelle, sa voix et sa chevelure peroxydée.

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Alain Bashung - La Nuit je MensLa voix de Bashung laisse, à mon humble avis, rarement indifférent. Que ce soit en bon ou en mauvais. Moi j’aime m’y enfouir, ainsi que dans ses mots.

Bombay Bicycle Club My GodLa voix tremblotante n’est pas sans rappeler le char-me de celle de Devendra Banhart. Ce titre m’ins-pire quelque chose de différent selon la saison à laquelle je l’écoute.

Florence and the Machi-ne - Girl with One EyeLa belle anglaise qu’est Florence a une voix à clouer un pivert à son piquet. Toujours surpre-nante, difficile à confon-dre. Elle se joint ici à des paroles sales, parado-xalement d’une violence douce.

John Lennon - MotherPréparez les pierres, je n’ai jamais été une grande fan des Beatles. Mais rien ne m’empêche de trouver beaucoup de charme à cette chanson, écrite par Lennon après avoir quitté le groupe.

Angus & Julia Stone Draw Your SwordsJe suis tombée amoureu-se de ce duo à l’écoute de leur second album, d’où est extrait ce titre. Je me suis offert le temps, plus tard de découvrir le premier album. En boucle.

The Virgins - Love is Colder than DeathJ’étais surprise d’ap-prendre que the Virgins étaient américains, ils ont pour moi la sonorité typique des petits grou-pes anglais qui suivent la tendance indé.

The Dead Weather - 60 Feet TallJack White des White Stripes rencontre Alisson Mosshart des Kills et on récolte les étincelles. Le riff de guitare de ce mor-ceau m’hypnotise com-plètement. Un peu crade. Joliment rock’n’roll.

Philip Glass - Wichita Sutra VortexLe titre de l’album «Solo Piano» résume sans rien dire. Mais je vois mal comment résumer Philip Glass. Il pleut à flot de-hors au moment où j’écris et je vois rarement une meilleure musique pour les jours de pluie.

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Comme certains d’entre vous le savent peut-être déjà, les émotions sont des histoires de glandes.

Parfois, un euphémisme approprié, ce que l’on ressent est irration-nel voire même incompréhensible. Et c’est une source d’étonne-ment pour le lecteur moyen qui, si l’on retrouve ce document lors de fouilles archéologiques, aura des chances d’être un automate. Ou pire, une femme (j’ai mangé de la soupe miso (j’autorise toute per-sonne ayant compris cette blague du premier coup à me mettre une tarte, de préférence tatin)). Ces écueils passés, intéressons nous au fonctionnement de la glande.

Bien qu’étymologiquement lié au gland, elle lui est fondamentale-ment différente. Un gland fonctionne simplement. Dans la plupart des cas, il sera mangé. Parfois, il survivra à ces êtres génocides que sont les écureuils et donnera un bel arbre, la plupart du temps un chêne d’ailleurs. Quelques contre-exemples sont vus en Russie et à prévoir au Japon. Enfin, le reste du temps, une alimentation à base de céréales fermentées ou non, de plats préparés (par n’im-porte qui disposant de ses pleins capacités intellectuelles et ayant vraisemblablement hypothéqué celles du gland) et d’un sport dé-pendant des variations culturelles. La glande fait partie d’un orga-nisme quelconque et sécrète des hormones. Jusque là, ça va. Mais ces sécrétions agissent sur tout le corps. Donc sur le cerveau des individus non glands. Ceci entraine une bonne part des ressentis que nous avons.

Quelqu’un nous plait ? Une petite dose. On est en colère ? Encore une petite dose. Si la plupart du temps, le cerveau exerce un certain contrôle sur ce mécanisme, parfois non. Car ces petites boules de cellules répondent à plein de stimuli, voire pire, se répondent entre elles. On comprend dès lors à quel point un humain standard peut être irrationnel. Et qu’importe le sexe ou le pedigree, seules quel-ques rares personnes esquivent au maximum ce genre d’écarts.

Maintenant prenons un robot. Un vrai, sans émotion. Logique pure. Que va-t-il faire ? Agir pour accomplir ce qu’il doit faire au mieux de ses capacités. Comment sans cette part irrationnel pourrait-il se trouver un but, un objectif ? Car sans glande, la définition d’un intérêt n’est pas possible. En effet, s’il y a but, il y a choix, donc préférence. Pourquoi sauver quelqu’un, pourquoi travailler, pourquoi maintenir une société stable ? Pas de raison valable. Rien n’est préférable à rien. Au mieux, avec un conditionnement ou une programmation adéquate, on peut maintenir quelqu’un dans une tâche. Mais est-ce vivre ? Je ne pense pas.

C’est pourquoi si les émotions sont souvent (formule un peu moins euphémique mais tout de même) une source d’emmerdements di-gne de monseigneur Murphy, sans elles nous serions sans doute réduit à un fonctionnement mécanique.

Rien n’empêche pour autant d’avoir envie de leur botter les parties sensibles.

Liam

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# Billet d’humeur

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# Photomaton# Photomaton# Photomaton# Photomaton

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JE VAIS VOUS PRÉSENTER DEUX BARS DE BORDEAUX QUE J’AFFECTIONNE PARTICULIÈREMENT : LA GRANGE ET L’ANTIDOTE. POURQUOI DEUX ? TOUT SIMPLEMENT CAR CES DEUX BARS SE FONT ÉCHO L’UN L’AUTRE DANS LEUR GENRE. ILS SONT TOUS LES DEUX SITUÉS À LA VICTOIRE QUI EST LE CŒUR DE BORDEAUX POUR LES SORTIES ÉTUDIANTES.

D’abord LA GRANGE

Du Mardi au samedi de 18h à 2h

Comme je vous l’ai dis ce bar est di-rectement sur la place de la Victoire, sa devanture est en bois, tout comme son intérieur.

Dès que vous entrez, vous tombez sur une petite salle avec plusieurs ta-bles de pique-nique.

La musique est plutôt orientée «grand classiques» du rock, les gens vont au comptoir commander un shooter (2,50 euros), un cocktail (4,50 euros) avec un saucisson (1euro).

Oui, ce bar sers des demi-saucissons à 1 euro et je peux vous dire qu’ils font fureur.

Les noms choisit pour les boissons sont plutôt originaux, ils évoquent tous plus ou moins la campagne pour rester dans l’esprit Grange du lieu. Le bar n’a pas de vraie caisse et dépose son argent dans deux verres, pour cet raison le bar ne prends que du liquide ! C’est un peu contraignant mais il y a un distributeur juste à côté donc ça va, pas besoin de partir à «perpette les oies» pour revenir payer.Les barmaids sont plutôt sympa et ils n’hésiterons pas à vous conseiller le seul problème est que dès qu’il y a

du monde il est un peu dur de passer commande, quand je m’y étais ren-due, ils étaient deux pour un comptoir bondé de gens qui consommaient ou demandaient à consommer.Shooters comme cocktails les mélan-ges sont doux, si vous veniez faire la grimace en buvant votre verre je crois que vous pouvez passer votre chemin, non ici vous dégustez l’alcool comme des bonbons.

Le seul hic de ce bar est qu’il est plu-tôt petit vous risquez facilement de vous retrouvez debout sous prétexte qu’un gros groupe de gens aura pris place sur plusieurs tables.

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C’est pour cela qu’il y a L’ANTI-DOTE, qui est pour moi un niveau au-dessus dans l’esprit rock.

Du Mardi au samedi de 18H à 02HEntrée libre pour les expositionsPrix variable pour les concerts

Il n’est pas exactement directement sur la Victoire, il faut pénétrer dans la rue Élie Gintrac mais on ne mar-che presque pas et l’on est déjà à la porte.

Des petits tabourets sont alignés le long de la vitrine pour les fumeurs.Vous entrez sur une première salle, là un couple de punk est présent, ce sont les barmaids, crête rouge et crâne rasé, ils vous servent une bière blonde et une bière cerise pour un tout de 5 euros.

Il faut savoir qu’en dehors des bois-sons chaudes et froides classiques ce bar ne sers que de la bière, mais c’est pas cher.

Vous prenez donc votre bière et conti-nuez pour passer à la salle d’à côté, là

des fauteuils sont disponibles quand il n’y a pas une réunion d’une des asso-ciations accueillies gratuitement dans cette salle qui sert aussi de pièce vi-déo pour projeter des documentaires, des courts métrages, des films.

Entre les deux salles il y a un escalier qui descend vers la cave aménagée pour les concerts, studio d’enregistre-ment pour les groupes et performan-ces.

Il n’est donc pas rare lorsque vous vous y rendez d’entendre des bruits de batteries qui remontent d’une ré-pétition, rien ne vous empêche d’aller regarder.

L’Antidote prête aussi ses murs pour des expositions de peintures, photos, sculptures… (résidence de 15 jours à un mois).

Ce bar est bien moins fréquenté que la Grange mais il est plus accès sur la culture et la diffusion de celle-ci. Vous voulez exposez ? Pas de pro-blème vous allez voir l’un des deux barmaids et demandez-leur, ils sorti-

ront leur agenda et vous diront quand: pas de vernissage obligé, ni a priori de dépense d’argent pour avoir ce droit, rien qu’une demande et voila ! Bon par contre c’est à vous de venir avec votre matériel et de quoi coller vos photos par exemple, ils ne s’en occuperont pas du tout.

Si je vous ai présenté ces deux bars c’est pour leur esprit simple et convi-vial, pour moi la Grange est le bar rock «normal» dans lequel vous venez dans le but de boire en bonne com-pagnie (et grignoter un saucisson) et l’Antidote est le bar où vous cherchez peut-être une atmosphère plus intime ou au contraire plus festive devant un concert.

Pour moi ces deux lieux s’adaptent parfaitement au type de soirée que je peux avoir envie de faire : simple, ef-ficace = la Grange, plus intellectuelle ou plus «punk» dans l’esprit = va pour l’Antidote !

Bien sûr je ne souhaite pas retrouvez les lecteurs de # avec des problèmes lié à l’alcool alors si vous y allez, contactez-moi ;)

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Billet fictif de mauvaise humeur

(Je souhaiterais avant tout présenter mes plus sincères excuses à Victor Hugo)

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la cam-pagne,...

Je me réveillerais à la bourre comme d’habitude après une soirée aussi arrosée que les jardins du Buckingam Palace.

Je décollerais difficilement du palais (pas le précédent) une langue pateuse et engluée dans les miasmes fétides d’une haleine de che-val, de sanglier, d’ours, au choix.

Je lèverais une paupière gonflée de sommeil et agressée par la lu-mière du jour. (Oui, il ferait déjà jour, comme c’est le cas à quatre heure de l’après-midi.)J’aurais fait un tour de cadran, mais mon sommeil serait loin d’être réparateur.

Vingt minutes se passeraient avant que l’ordre de se lever envoyé par mon cerveau anémique atteigne mes pieds dont les orteils aux ongles endeuillés sont depuis longtemps interdits au public.

Enfin, au prix d’un effort surhumain, j’arriverais en retard au ren-dez-vous quotidien devant le miroir et constaterais que... Halloween, c’est déjà passé, en fait.

Je déplorerais les gros bubons faciaux résultats désastreux d’une nutrition à la dérive, apparus sournoisement pendant la nuit. Je m’acharnerais comme une dingue à en péter un, et puis deux, et puis trois, et regretterais immédiatement cette jouissance fallacieu-se en découvrant ce monstrueux cratère dans un hallo rouge qui ne pourra être camouflé avec un onguent bon marché.

Je ne sourirais pas en avalant mon café que j’aurais encore raté et en ingurgitant le pain rassis et un peu moisi peut-être qui est là de-puis une semaine, ou deux, ou trois.

Je ne dirais pas bonjour à mes deux bombes de collocataires qui ont déjà fait leur tour de jogging et bu leurs jus de fruits survitaminé. Je tirerais la gueule devant leur minceur de barbie et je grognerais devant leurs remarques acerbes.

Une fois sortie, avec les nipes de la veille puant encore la fumée et la transpiration rance, je marcherais, je sais ce qui m’attends. J’irais par les rues grises, j’irais par les boulevards, je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Enfin j’atteindrais le rectangle, ce lieu de perdition, ce Sodome et Gomorrhe de la cité. Et j’irais te retrouver toi, ma favorite, ma boisson d’amour, ma vodka . Et devant le verre sublime, mes muscles faciaux se relacheraient difficilement dans un abominable rictus : un sourire.

Lisa Meyer

# Billet d’humeur

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# Sélectographie# Sélectographie# Sélectographie# Sélectographie

Rouge

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J’AI CHOISI DE VOUS PARLER DE NAN GOLDIN CAR C’EST EN QUEL-QUE SORTE MA PHOTOGRAPHE FÉTICHE.

Je suis tombée sur l’un de ses bouquins à la médiathèque de ma petite ville il y a quelques années, ça s’appelait : Le terrain de jeu du Diable. Rien que le titre en jetait. Je l’ai emporté chez moi et je l’ai feuilleté à l’abri des regards maternels, dans ma chambre. C’était un peu l’acte subversif qu’il me fallait quotidien-nement à l’époque.

Il faut dire que le bouquin avait de quoi choquer n’importe quel parent qui surprend son gosse en train de regarder ces photos. Pourtant, à bien y réfléchir, il n’y a rien de bien choquant dans toutes ces images. Ce sont des traces de vies nocturnes, de vies d’amants.

La plupart de ses photographies sont celles d’amis. Nan Goldin a l’habi-tude de fréquenter les milieux de la nuit et suit ses proches dans leur vie quotidienne. Elle ne se pose aucune limite, ne se censure pas et montre ce que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir dans les rues d’une petite ville comme la mienne : des drogués, des transsexuels, des gays, des sidéens, des “freaks”. Ses photos sont relativement spontanées, argentiques, souvent floues, sa-turées. Elle ne s’embarrasse pas d’une technique quelconque, à première vue, elle a simplement le sens du cadrage et l’intuition de l’instant décisif. Ce sont des photos que l’on devine in situ, prises sur le vif, comme un roman photo qui se déploie et nous en sommes les spectateurs avides. Elle nous rend voyeur, curieux car elle nous offre l’intimité même des sujets qu’elle

NAN GOLDIN, photographe

# Artiste# Artiste# Artiste# Artiste

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saisit sans jamais vraiment donner de contexte, d’explication ou d’histoire à chaque cliché.

J’aime chez Nan Goldin sa liberté d’expression. J’aime les sujets qu’elle choisit de traiter, son engagement qui vise à montrer la réalité telle qu’elle est, sans fards, sans retenue. On peut prendre l’exemple marquant de cet autoportrait célèbre où elle apparait, un œil au beurre noir après avoir été battue par son petit ami de l’époque qui lui aura fait presque perdre un œil. Elle inclue cette photo-graphie dans une série appelée All by myself, une série qui gravite autour de son propre délabrement physique et mental, série dont elle renforce l’émotion dans la mise en scène de ses expositions : on est assis, dans le sombre d’une petite salle et des diapositives sont projetés au mur, comme dans un cinéma, accompagnés de la musique éponyme d’Eric Carmen, vous faisant monter les larmes aux yeux.

J’aime cette vision “non calculée” et très engagée de la photographie. Pren-dre un cliché devient alors un acte politique, une manière de dire “voici ce qu’est le monde qui m’entoure, voici ce que je vis.”

Rouge Gorge

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# Cuisine par Lised

1. Attelez-vous dès le début aux échalotes. L’idée est d’en faire des tran-ches. Pour pas me mettre des larmes partout, moi, je mets des lunettes de plongée. L’essentiel étant de ne pas mettre ses doigts dans les yeux après (il y a du vécu).

JE ME LE DISAIS CE MATIN, L’HIVER APPROCHE UN PEU TROP VITE. IL EST VENU LE TEMPS DE FAIRE DES PLATS CONSISTANTS QUI RÉCHAUFFENT ET PÈSENT SUR L’ESTOMAC. J’AI L’HONNEUR DE VOUS PRÉSENTER MON BEL AMI LE RISOTTO. OUI, MAIS NON. JE DÉROGE À LA RÈGLE FONDAMENTALE QUI DIT QUE DANS LE RISOTTO IL Y A DU RIZ, EN PARTIE PARCE QUE JE RISQUE D’EN MANGER DE-MAIN. J’AI DONC ORIENTÉ MES PAPILLES VERS DU QUINOA, AUTRE DE NOS COPINES LES CÉRÉALES QUI GONFLENT QUAND ON LES MET DANS L’EAU.

Procurez-vous donc :

- du quinoa, dans les 200 gram-mes j’extrapole, faudra m’excuser je dose tout au verre et à l’approxi-matif. Disons deux verres et demi de quinoa pour les trois personnes que nous sommes mes colocataires et moi, trois verres et une belle poi-gnée pour quatre personnes.

- un à deux cubes de bouillon de volaille

- un bocal de sauce tomate

- deux à trois cuillères à soupe de crème fraîche

- des lardons fumés

- deux échalotes

- un demi-poivron rouge

- un bocal de tomates séchées

- de l’huile d’olive

- des fines herbes

2. Ouvrez le bocal de tomates sé-chées et versez un peu de l’huile dans un poêle et faites-y revenir les oignons un moment, puis arrêtez le feu et attaquez-vous au quinoa.Sa cuisson diffère un peu de celle du riz. Mais elle commence de la même façon, mettez à chauffer de l’eau, glissez-y les bouillons en cube, une fois à ébullition, versez-y le quinoa. Laissez cuire à découvert pendant huit minutes, puis éteignez le feu, couvrez et attendez sage-ment cinq minutes. Égouttez si il reste de l’eau.

Risotto au quinoa

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3. Occupez-vous pendant la précédente cuisson (oui je mélange tout) de couper en tranche quelques tomates séchées à votre mesure. Et de trans-former votre demi-poivron en lamelles rouges.Rallumez le feu sous la poêle et mettez-y pèle-mêle ce que vous venez de couper, plus les lardons. Le tout ne va pas tarder à sentir bon.

4. Quand vous voyez que votre mélange est bien doré, versez la sauce tomate, à laquelle vous ajoutez la crème. Ajoutez les herbes. Laissez mi-joter.

Il ne reste plus qu’à mélanger le tout. Et manger.Faites gaff’ c’est chaud.

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# Streetstyle# Streetstyle# Streetstyle# Streetstyle

Chloé21 ansÉtudiante en communicationBordeaux

Elle porte une robe moutarde achetée à H&M, accompagnée d’un blazer Kling et de derbies plates Spartoo.Son sac et son foulard ont été trouvés en friperie.

by Caroline M.

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InconnueAntigone a oublié de te demander quelques information, si tu passes

par ici, fais-nous signe

Elle porte un blazer noir et de petites bottines en cuir.

On peut trouver sa bague à Lucy et son sac en grandes

surfaces.

by Antigone

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# Nouvelle# Nouvelle# Nouvelle# Nouvelle

LA PLUPART DES GENS SOUHAITENT SE DÉMARQUER, ÊTRE EXCEPTIONNEL EST DEVENU UN BUT POUR BEAU-COUP D’INDIVIDUS MAIS ONT-ILS CONSCIENCE DE CE QUE CELA SIGNIFIE ?

Parfois dans la rue, à la terrasse d’un café, sur les

toits, des inconnus l’abordaient. «Vous êtes exception-

nellement belle vous savez.» Et elle ne le savait que

trop, le terme exception était celui qui engendrait la

souffrance, à chaque fois. La rareté, c’était pour ceux

qui voulaient devenir éternels, et puis mourir. Tout ce

qui est rare finissait par disparaître inévitablement,

tragiquement. Elle ne voulait pas disparaître. Avait-

elle eu un nom un jour ? Des souvenirs du temps d’avant

lui revenaient en tête quand elle essayait de le sa-

voir.

Ça avait commencé bien tôt. Elle avait appris au fil

des années à toujours calquer ce qu’elle disait sur

les autres. Pour ne pas être à part. Elle ne savait ce

qu’elle était, fille, garçon, animal. Elle ne parvenait

pas à se décider.

Elle a 6 ans. Elle tourne en rond sous les grands chê-

nes de la récréation. Les autres l’observent. Elle est

animal.

Elle s’en voulait tellement d’être différente, de ne pas

comprendre. Alors elle se donnait ses propres explica-

tions. Aberration. Martienne. Malade. Abandonnée. Ses

scanners au cerveau, disaient-ils, ne donnaient rien.

Le syndrome de se sentir irréelle, ou trop réelle. Et de

voir le monde des autres un peu trop fade, de le voir un

peu plus s’écrouler à chaque battement de cils. A ses

hommes qui la trouvaient belle, elle suppliait, elle

s’écroulait, les deux mains jointes en une prière trem-

blante et murmurait dans un souffle « Dites moi que vous

comprenez, dites moi que vous aussi vous saisissez mes

pensées. » Le bonheur disait-elle, le bonheur serait de

se cogner la tête contre un mur, jusqu’à atteindre le

seuil de banalité, le point de fêlure. L’instant I de

non démarcation.

Se démarquer, se marginaliser, ce n’est bon que pour les

âmes en souffrance, l’exception attise les tragédies.

Depuis toujours, les humains détestent ce qui sort du

VŒU SAUVAGE

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rang, ce qu’ils ne comprennent pas. Il suffit de faire

le récapitulatif, de toutes les espèces, civilisations,

cultures disparues. L’incompréhension crée la peur, la

peur entraîne la destruction. Le rare, n’est pas fait

pour être durable, il est voué à sa perte au moment même

ou il apparait sous la notion glamour de rare.

Aujourd’hui La beauté est tout autour de nous mais elle

est difficile à apercevoir. A percevoir. Elle, la voit

partout . Les cheveux longs, de haut talons, la tête

baissée, les joues gelées. Elle est toujours animal.

Elle est sous l’ombre, dans la lumière. Elle a crée

un personnage, une jolie silhouette aux yeux trop ma-

quillés qui vous regardent avec de grands yeux de biche

effrayée. Une louve isolée, une artiste peut-être, une

âme de poète, c’est plus facile pour se cacher.

Elle croit dans ses rares moments d’égarement, avoir

trouvé quelqu’un pour la comprendre, les autres di-

sent que c’est l’amour, mais ça ressemble plutôt à une

respiration éphémère. Une sorte de courant d’air dans

le cœur. Il est du genre à courir sous la pluie, les

cheveux plaqués dans ses jolis yeux, à courir comme un

fou. A naviguer dans un naufrage pour lui cueillir un

bouquet de fleurs des champs. Elle n’est plus un enfant.

Elle sait ce que cela veut dire, le Il, le fou est un

fantôme. Un jour il disparaitra, une nuit, quelqu’un lui

apprendra que l’Homme qu’elle aimait, n’existait pas.

Mais elle n’oublie pas, jamais, elle y pense à chaque

instant. A ne pas devenir une condamnée. Une effacée.

Une âme vidée.

Caroline M.

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# L’équipe

Psylvia, rédactrice

Lisa Meyer, rédactrice

Léontine de Stradivarius, rédactrice

# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe# L’équipe

Lised, rédactrice-en-chef Antigone, rédactrice

Liam, rédacteur Massoa, graphisteCaroline M., rédactrice

Rouge Gorge, rédactrice

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See you next time, cowboy