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Notes de cours LANGUE FRANCAISE CONTEMPORAINE. LA SYNTAXE (LA PHRASE NOYAU. LA PHRASE MOLÉCULAIRE) (II-e année) Ce cours continue la description du système linguistique, en passant de l'étude des parties du discours et de leur variation formelle, à la description de leurs fonctions au niveau de la phrase à l'aide de l'analyse en constituants immédiats. La première partie du cours est consacrée à l'analyse de la phrase noyau, phrase simple, qui représente l'élément de base en syntaxe, pour continuer avec l’analyse de la phrase moléculaire. CHAPITRE I La phrase Noyau – cadre de l’analyse syntaxique 1. Définition et constituants de la phrase Noyau Traditionnellement, la syntaxe (du grec syntaxis = mise en ordre, disposition, assemblage), décrit la façon dont les mots se combinent pour former des groupes de mots et des phrases. Une phrase est définie comme une séquence de mots que tout sujet parlant peut produire, interpréter et dont il peut sentir intuitivement l’unité et les limites . Le terme de phrase est utilisé pour désigner des réalités relativement différentes suivant les principes sur lesquels repose le modèle adopté pour la description. En grammaire traditionnelle on opère avec les termes de proposition et de phrase. La proposition est «soit un ensemble de mots grammaticalement liés, soit même, parfois, un seul mot exprimant un fait, une idée, un jugement, un sentiment ou une volonté». La proposition peut former une phrase complète ou n’être qu’une partie de la phrase (Rat, 1955 : 313). La grammaire Le Bon Usage de Maurice Grevisse (les éditions antérieures à 1986) propose la même définition pour la proposition: un mot ou tout système de mots au moyen desquels nous manifestons un acte de notre vie psychique (Grevisse, 1988 : ch.249). Mais il est précisé que la phrase peut s’identifier à la proposition et, dans ce cas, il s’agit d’une phrase simple, ou qu’elle peut regrouper dans sa structure un système de propositions et c’est la phrase complexe (Grevisse, 1988 : ch.250, rem.2).

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Notes de coursLANGUE FRANCAISE CONTEMPORAINE.

LA SYNTAXE(LA PHRASE NOYAU. LA PHRASE MOLÉCULAIRE)

(II-e année)Ce cours continue la description du système linguistique, en passant de l'étude des parties du discours et de leur variation formelle, à la description de leurs fonctions au niveau de la phrase à l'aide de l'analyse en constituants immédiats. La première partie du cours est consacrée à l'analyse de la phrase noyau, phrase simple, qui représente l'élément de base en syntaxe, pour continuer avec l’analyse de la phrase moléculaire. CHAPITRE ILa phrase Noyau – cadre de l’analyse syntaxique1. Définition et constituants de la phrase NoyauTraditionnellement, la syntaxe (du grec syntaxis = mise en ordre, disposition, assemblage), décrit la façon dont les mots se combinent pour former des groupes de mots et des phrases. Une phrase est définie comme une séquence de mots que tout sujet parlant peut produire, interpréter et dont il peut sentir intuitivement l’unité et les limites. Le terme de  phrase est utilisé pour désigner des réalités relativement différentes suivant les principes sur lesquels repose le modèle adopté pour la description.En grammaire traditionnelle on opère avec les termes de proposition et de phrase.La proposition est «soit un ensemble de mots grammaticalement liés, soit même, parfois, un seul mot exprimant un fait, une idée, un jugement, un sentiment ou une volonté». La proposition peut former une phrase complète ou n’être qu’une partie de la phrase (Rat, 1955 : 313).La grammaire  Le Bon Usage de Maurice Grevisse (les éditions antérieures à 1986) propose la même définition pour la proposition: un mot ou tout système de mots au moyen desquels nous manifestons un acte de notre vie psychique (Grevisse, 1988 : ch.249). Mais il est précisé que la phrase peut s’identifier à la proposition et, dans ce cas, il s’agit d’une phrase simple, ou qu’elle peut regrouper dans sa structure un système de propositions et c’est la phrase complexe (Grevisse, 1988 : ch.250, rem.2).En linguistique moderne, le concept de phrase s’applique à toute unité de communication linguistique, la suite phonique minimale par laquelle le locuteur adresse un message à un auditeur ; la proposition a le statut de membre (à fonction déterminée) dans la phrase.L’analyse critique de la relation qui s’établit entre les étiquettes de «proposition» et de «phrase» et la réalité désignée, de même que la prise en compte des critères de contenu, de structure et de fonction ont permis1de retenir le seul terme de phrase.

1 M. Wilmet, Grammaire critique du français, Louvain-la-Neuve, Hachette-Duculot, 1998, chap. 554/p. 441.

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En grammaire structurale, on opère avec le concept de phrase appliqué à toute construction centrée sur un ou plusieurs noyaux verbaux. La phrase est définie en partant des principes du modèle structuraliste2.

En grammaire générative, la phrase est conçue comme une construction qui obéit à certaines règles. L’analyse de chaque phrase engage, en égale mesure, la structure profonde3 et la structure superficielle4. Au niveau de la structure profonde, la phrase est décrite comme une structure hiérarchique dont les constituants immédiats sont représentés par des symboles. Il s’agit d’un schéma abstrait capable de permettre d’engendrer tous les énoncés de la langue. La représentation de la structure hiérarchique qui est présentée ci-dessous - la phrase - est mise en évidence par des parties élémentaires constitutives, ayant le statut de constituants immédiats (C I)5

≠ Ph ≠

C Prop.6 Noyau Type Matériau

GN1 G Préd

MN Dt GV GAdv Pd N MV Dt rel GN

2 Le structuralisme trouve son origine dans le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure (1916), qui propose d'appréhender toute langue comme un système dans lequel chacun des éléments n'est définissable que par les relations d'équivalence ou d'opposition qu'il entretient avec les autres, cet ensemble de relations formant la « structure ».3 La structure profonde signifie les relations abstraites qui existent entre les constituants de la phrase.4 La structure superficielle signifie la représentation phonétique/graphique ou la manifestation linguistique concrète.5 Le concept de constituant immédiat a été introduit en linguistique par R. Bloomfield et les linguistes américains pour désigner les éléments délimités par des découpages successifs opérés sur la Ph à chaque niveau en respectant la hiérarchie des éléments.6 Constituant propositionnel

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[+ assertif Jean ø regarde le tableau ø ø ] du musée

Les CI sont représentés par des symboles (catégoriels ou inventaire syntagmatique de base) qui représentent les fonctions syntaxiques de base de la Ph. Il y a plusieurs niveaux dans la constitution de la phrase. A chaque niveau on peut identifier les CI de l’unité immédiatement supérieure et les relations entre eux :

1-er niveau ≠ Ph ≠ Choix du type et du matériau réalisé en structure de surface par des C Prop. (Type) → ← Noyau ( Matériau linguistique) morphèmes spécifiques :d’assertion → Vous étudiez.d’interrogation → Vous étudiez ? / Étudiez-vous ?d’injonction → Étudiez !d’exclamation → Que vous étudiez bien ! / Tiens ! Vous étudiez !de négation → Vous n’étudiez pas. / N’étudiez-vous pas ? / Tiens ! Vous n’étudiez pas !d’emphase → Lui, il n’étudie plus. / C’est elle qui étudie.de passif → Ce roman a été étudié par lui. Le C. Prop. (types obligatoires – l’assertion, l’interrogation,l’injonction et l’exclamation – et types facultatifs – la négation, l’emphase, le passif et l’impersonnel) et le Noyau sont des CI de la Phrase, dominés par le symbole Ph.

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Les types obligatoires s’excluent réciproquement. Chaque phrase est marquée par un seul type obligatoire. Un type obligatoire secombinent avec un ou plusieurs types facultatifs.Vous n’étudiez pas . [+ assertion; + négation] Lui, il n’étudie pas aujourd’hui. [+assertion; +négation;+emphase] Lui, il n’a pas été invité au cinéma. [+assertion; + négation;+emphase; +passif]

2-ème niveauchoix des CI du Noyau Noyau 

GN1→ ← GPréd. Vous étudiez. Vous étudiez à l’Université. Mes amis étudient le français à l’Université. Mes amis sont invités au cinéma ce soir.

Le Noyau est le CI dominé par le symbole Ph. Il domine deux CI : le GN1et le GPréd.Entre le GN1 et le GPréd. s’établissent des relations d’interdépendance (appelées aussi relations de double implication, de solidarité ou de complémentarité).

3-ème niveau choix des CI du GPréd.

GPréd.

GV ← GAdv. Vous lisez le journal tous les jours. Nos amis arriveront à cinq heures. Le GPréd. est le CI dominé par le Noyau. Il domine le GV et leGAdv. Entre le GV et le GAdv. s’établissent des relations dedépendance (appelées aussi relations de sélection) orientées du GAdv.vers le GV. Le GAdv. est un constituant facultatif.le 4-e niveau choix des CI du GV

GV

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MV ← D t . Vous faites vos bagages. Ils offrent des cadeaux à leurs amies. Elles ésperent être invitées au vernissage.

Le GV domine le verbe et les déterminants, des constituants quis ont conditionnés par le thème du verbe. Ce sont des compléments d’objet direct, d’objet indirect ou des compléments prépositionnels. Ils sont demandés par une certaine incomplétude sémantique du verbe. Entre le MV et ses Dt les relations qui s’établissent sont d’interdépendance.

Ce modèle, appelé aussi modèle syntagmatique, a été ultérieurement reformulé et complété par la notion de transformation, susceptible d’expliquer:(a) les phénomènes de discontinuité qui caractérisent la chaîne.Par exemple, la relation qui s’établit entre la phrase passive et la phraseactive. La phrase:Pierre sera bientôt nommé ambassadeur par le Président de la République.est une phrase résultant de la transformation de passivisation de la phrase:Le Président de la République nommera bientôt Pierre ambassadeur. (b) les différences de signification entre des phrases de structureapparemment identique. La phrase: La reconnaissance des enfants.est ambiguë. Elle se laisse décoder de deux manières suivant lesens qu’on prête au nom reconnaissance:→Les enfants ont été reconnus.→Les enfants manifestent un sentiment de reconnaissance / sont reconnaissants.La présence du CProp. dans le schéma de la phrase s’explique par la notion de transformation. La transformation des symboles représentant les constituants immédiats de la phrase et les différentes transformations en structures terminales7 se réalise à l’aide de plusieurs types de règles :•des règles de réécriture ou règles syntagmatiques – qui formentl’indicateur syntagmatique de base: – Ph → GN + GV – règle indépendante du contexte (n’importequelle phrase présente cette structure); – GV → MV ± Dt – règle indépendante du contexte;-l’accord SUJET – VERBE - règle dépendante du contexte ( la marque de nombre du verbe est donnée par la marque de nombre du sujet).7 La structure terminale se définit comme une phrase à forme graphique et/ou sonore qui s’inscrit dans un texte / discours écrit ou oral.

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•des règles de transformations qui convertissent une phrase ayantune structure de constituants donnés en une nouvelle phrase qui possèdeune structure de constituants dérivés: – la pronominalisation: Pierre parle. → Il parle. Je vois  Pierre  → Je le vois. – la passivisation:Pierre  a écrit cette poésie → Cette poésie  a été écrite  par Pierre.•des règles morpho-phonémiques (ou phonologiques) qui convertissent les séquences de morphèmes en séquences de phonèmes pour constituer des suites terminales, des phrases repérables et décodables par les locuteurs. Traditionnellement, les définitions de la phrase s‘appuient sur une connaissance implicite. Cependant il existe encore d’autres critères selon lesquels on définit la phrase. Selon le critère graphique par exemple, la phrase est une suite de mots délimitée par une lettre majuscule initiale et par une ponctuation forte finale. Selon le critère phonique, la phrase est une unité délimitée par deux pauses importantes et caractérisée par une intonation qui varie avec le type.Selon le critère sémantique, la phrase est l’expression d’une pensée, d’un sentiment, d’une volonté, elle est la structure apte à représenter pour l’auditeur l’énoncé complet d’une idée imaginée par le sujet parlant. Des auteurs comme J. Dubois et R. Lagane définissent la phrase en termes de cohérence syntaxique, c’est-à-dire en fonction de la capacité d’ordonner les mots d’une certaine manière, de répondre à certaines règles, d’avoir un certain sens.Il est évident qu’aucun de ces critères n’est pas vraiment définitoire. En français, l’existence d’une dimension syntaxique est d’emblée confirmée par le caractère non arbitraire de l’ordre des mots. La combinatoire syntaxique détermine également le rassemblement des groupes de mots en syntagmes qui fonctionnent comme des unités intermédiaires entre le niveau du mot et celui de la phrase. Prononcés ou écrits, les énoncés se présentent comme des suites linéaires de mots. Soit l’exemple suivant :

Les étudiants de notre faculté préparent leurs examens avec beaucoup de sérieux.

Spontanément, nous rapprochons des mots qui nous semblent entretenir des rapports spéciaux, privilégiés : les et leurs se rapportent à étudiants respectivement à examens ; beaucoup dépend ou modifie sérieux ; le groupe avec beaucoup de sérieux modifie préparent, etc.Cet exemple nous permet de démontrer que le principe selon lequel se produit le regroupement syntaxique ne se réduit pas à la simple succession des mots dans la phrase. Soit le couple de phrases suivantes :

(1a) Parfois Jean exagère. (1b) L’ami de Jean exagère.

On remarque que les deux phrases se terminent par la même séquence : Jean exagère. Cependant, dans (1a) le mot Jean peut être interprété comme

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le sujet du verbe exagère. Par conséquent, il détermine l’accord de ce verbe, répond à la question Qui est-ce qui ? et son référent désigne la personne qui fait l’action évoquée par le verbe exagère. Dans (1b), Jean n’est pas le sujet de exagère, mais le complément du nom ami, le mot initial du groupe nominal sujet l’ami de Jean. C’est donc au niveau de la phrase que ces groupes se constituent. Par conséquent, on peut définir la phrase comme l’unité supérieure, complète et autonome à la fois, susceptible d’être décrite au moyen d’un ensemble de règles morpho-syntaxiques. La phrase est construite de constituants. L’architecture syntaxique des énoncés est donc constituée d’un réseau de relations (les fonctions grammaticales) au niveau des classes d’unités simples (les parties du discours) et complexes (les groupes de mots).Les types de phrases donnent le profil syntaxique de la phrase et en constituent ainsi un critère d’identification. Voilà la définition de la phrase donnée par Émile Benveniste :

« La phrase est l’unité de discours. Nous en trouvons confirmation dans les modalités dont la phrase est susceptible : on reconnaît partout qu’il y a des propositions assertives, des propositions interrogatives, des propositions impératives, distinguées par des traits spécifiques de syntaxe et de grammaire, tout en reposant identiquement sur la prédication». (Benveniste, 1966 :130)

La phrase noyau, définie comme une phrase simple, centrée autour d’un seul élément verbal, ne s’identifie pas à la phrase minimale qui est constituée des éléments segmentaux strictement indispensables au fonctionnement de l’unité syntaxique. Il ne s’agit que des éléments qui entretiennent des relations d’implication réciproque comme dans l’exemple suivant :

Elle mangeait.La phrase noyau est une unité syntaxique supérieure aux groupes de mots. La structure hiérarchique, appelée phrase (Ph), Ses constituants fondamentaux sont de nature segmentale : le groupe nominal (GN1) et le groupe prédicatif (G Préd).

Ph NoyauGN1 G Préd

Elle demanda secours aux policiers

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Dans la représentation en arbre de la phrase Noyau, on opère avec des notations configurationnelles ou directes.Sur le plan logique, le sujet indique une certaine entité [±Concret] qui représente le point de départ de la pensée dans l’énonciation tandis que le prédicat représente le point d’aboutissement. Dans l’analyse communicative des énoncés on opère avec les notions thème et rhème8. Le thème (support) représente l’information nouvelle ; le rhème (propos, commentaire, apport) exprime ce qu’on dit du thème. La structure propositionnelle et les fonctions principales de la phrase Noyau peuvent être expliquées au niveau du système transitif9 ou du système ergatif.10

1.0. La grammaire des casEn grammaire des cas, la phrase est une structure dictée par les traits et les aptitudes combinatoires du verbe - pivot de la phrase. L’analyse de la phrase engage à la fois le niveau profond et le niveau de surface.Au niveau profond (ou sous-jacent) opèrent les relations logico-sémantiques que le verbe (prédicat) entretient avec les groupes nominaux qui l’accompagnent.Les groupes nominaux désignent les participants à l’action ou à l’état décrit par le verbe. Ils sont appelés actants, cas ou arguments. La relation qui s’établit entre le prédicat et chaque actant est appelée relation casuelle ou rôle. Les relations casuelles ou les rôles sont des relations fondamentales qui doivent étre décrites au niveau profond qui est «le niveau fondamental et premier» de constitution de la phrase. Les phrases de surfaces» sont le résultat de diverses transformations appliquées à la structure profonde. Les transformations visent, entre autres, la distribution d’un des syntagmes nominaux en position privilégiée dans la structure de la phrase, la position de sujet de surface, ou en position de complémentd’objet direct, ce qui entraîne des modifications dans la positionoccupée par les constituants disloqués: Pierre a cassé la vitre avec sa balle. La balle a cassé la vitre. La vitre a été cassée par Pierre .Les fonctions syntaxiques, les notions de sujet et d’objet, doivent étre décrites au niveau de la structure de surface. Le sens de la phrase est déterminé au niveau de «la structure profonde » où les 8 Le thème (topic selon la terminologie anglaise) c’est l’objet dont parle le locuteur, c’est l’argument du verbe. Au début du XXe siècle il était appelé sujet psychologique ou sujet logique. Le rhème (comment selon la terminologie anglaise) c’est l’information que le locuteur transmet à l’égard du thème. Autrefois il était appelé prédicat psychologique ou prédicat logique.9 La notion de transitivité réfère au rapport d’implication entre le verbe et son (ses) déterminant(s). La construction sera transitive directe si le complément d’objet direct est directement relié au verbe ; transitive indirecte si le complément d’objet indirect est introduit par une préposition ; à double complémentation si le verbe se construit avec deux compléments dont l’un est généralement direct et l’autre indirect ou objet premier et objet second ; à trois compléments.10 Dans la grammaire des cas on nomme Agent ou Ergatif l’entité ou le GN qui accomplit l’action.

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relations entre les éléments qui constituent la situation relatée apparaissent de manière explicite.Au niveau de la structure sous-jacente, on distingue: le Contenu propositionnel proprement dit et la Modalité. Le contenu propositionnel comprend seulement le verbe et des cas qui désignent les participants à l’action/l’état décrits par le verbe (une série d’éléments nominaux qui portent l’étiquette de leur rôle). Par l’étiquette de Modalité on désigne les éléments qui marquent le temps, l’aspect, l’interrogation, la négation ou des relations logiques (réalisées par des adverbes ou syntagmes prépositionnels qui portent sur la phrases tout entière).L’analyse en constituants immédiats permet de mettre enévidence un ordre partiel projeté sur l’ordre total de la chaîne (phrase). Sont ainsi mises en évidence les relations:•entre les constituants qui peuvent être: – des relations de dépendance (appelées aussi des relations d’implication unilatérale); – des relations d’interdépendance (appelées aussi des relations desolidarité ou de double implication); – des relations de coexistence (ou d’autonomie)•entre le constituant et le constitué qui peuvent être: – des relations endocentriques (le constitué appartient à la même classe de distribution que le constituant): ce sont les relations qui s’établissent entre les termes du groupe nominal, espectivement entre le nom centre et ses déterminants (adjectifs, groupes nominaux prépositionnels ou propositions relatives) qui se maintiennent au mêmeniveau fonctionnel (celui du groupe nominal). Le groupe assume lamême fonction au niveau immédiatement supérieur, celui de la phrase:X + Y = X:X – centre (noyau) de groupe nominal - les étudiantsY – déterminants du centre nominal – jeunes / de la première année/ qui passent l’examen la semaine prochaine X – groupe nominal Les étudiants travaillent dans la bibliothèque.Tous les jeunes étudiants travaillent dans la bibliothèque.Tous les étudiants de la première année travaillent dans labibliothèque. Les étudiants qui passent l’examen la semaine prochaine  travaillent dans la bibliothèque. – des relation exocentriques (le constitué appartient à une classe de distribution différente que celle des constituants): ce sont les relations qui s’établissent entre le groupe nominal et le groupe verbal. L’unité qui résulte assume une fonction différente de celle assumée par chacun des constituants qui entrent en combinaison. Elle acquiert la fonction de phrase:X + Y = ZX – groupe nominal –   Les étudiants

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Y – verbe –  travaillent; groupe verbal –   préparent les examens.Z – phrase –   Les étudiants travaillent. Les étudiants préparent les examens. La représentation arborescente met en evidence une representation integree, plus complexe, donnee par la complexité des relations qui sous-tendent la phrase: le degré de dependance des CI de la phrase et la hierarchie entre les differents CI.Les traits caractéristiques de la phrase (la nature des relations qui s’établissent entre ses constituants) et les niveaux auxquels se situent ces particularités se laissent mettre en évidence par certaines manipulations (appelés ausi tests d’identification et de caractérisation):(1) le test de l’omission(de l’effacement ou de la suppression)démontre que dans toute phrase certains termes sont obligatoires: ils ont le statut de termes fondamentaux et sont indispensables pour l’existence de la phrase. D’autres termes sont facultatifs: ils peuvent  être supprimés sans que cela entraîne la destruction de la phrase. Dans la phrase:Olivier regardait l’étiquette de la bouteille de vin blanc. (RS:173)on peut supprimer les séquences: de la bouteille et de vin blanc.La construction qui en résulte: → Olivier regardait l’étiquette.garde son statut de structure complète, donc le statut de phrase. La suppression d’un des termes: Olivier, regardait et l’étiquette entraîne la destruction de la phrase, les constructions qui en résultent n’étant plus correctes grammaticalement et sémantiquement:→ *Regardait l’étiquette.→*Olivier l’étiquette→* Olivier regardait..(2) le test de l’addition démontre qu’on ne peut ajouter à une phrase (aux termes obligatoires) que certains termes admis par le noyau verbal. La phrase:Olivier regardait l’étiquette.admet comme extension: – soit des compléments circonstanciels de manière:avec attention, attentivement, l’air distrait, sémantiquement compatibles avec les traits inhérents du verbe regarder  [+dynamique], [+perception]:Olivier regardait  avec attention / attentivement / l’air distrait  l’étiquette de la bouteille… – soit des compléments temporels compatibles avec les catégories grammaticales d’aspect et de temps qui marquent la forme d’imparfait du verbe: A ce moment-là / Depuis quelques moments , Olivier regardait l’étiquette de la…D’autres expansions sont refusées soit par les traits sélectifs duverbe soit par les marques aspectuelles et temporelles actualisées:

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→ * Olivier regardait vite / soudainement l’étiquette.→*  Demain / La semaine prochaine  , Ollivier r e ga r da i t l ’étiquette.Il résulte de ces transformations que le verbe est le constituant quisélecte aussi bien les termes obligatoires que les termes facultatifs.(3) le test du déplacement démontre que, dans la phrase, il y a des termes qui s’agencent dans un ordre déterminé, dont le déplacement entraîne la destruction de la phrase, tandis que d’autres termes ont une position libre et se laissent déplacer. Dans la phrase:Olivier regardait l’étiquette de la bouteille de vin blanc.aucun des termes obligatoires ou facultatifs ne se laisse déplacer.Tout changement de l’odre des termes donnés entraîne la destruction de la phrase:→ *  Regardait Olivier l’étiquette de la bouteille de vin blanc.→* L’étiquette de la bouteille de vin blanc Olivier regardait.→ * Regardait l’étiquette de la bouteille de vin blanc Olivier.Dans la phrase: A ce moment-là, Olivier regardait l’étiquette de la bouteille de vin blanc.le constituant à ce moment-là se laisse déplacer sans que celaentraîne des modifications dans le statut et le sens de la phrase:Olivier regardait,  à ce moment-là , l’étiquette de la bouteille devin blanc.Olivier regardait l’étiquette de la bouteille de vin blanc  à ce moment-là.Rapportée à l’ensemble des unités linguistiques qui forment lalangue, la phrase se définit comme l’unité linguistique maximum de la langue, fonctionnelle au niveau du discours.Elle diffère des autresunités de discours (morphèmes, mots, syntagmes) par plusieurs points: – elle est consituée de signes mais elle n’a pas le statut de signe; – elle n’a pas le statut de constituant immédiat d’une unitéimmédiatement supérieure; - son fonctionnement n’est caractérisé ni par la distribution, ni par l’emploi comme le sont les autres signes linguistiques.Analytiquement, si l’on prend en compte les trois plans dans lesquels la phrase se manifeste, le plan graphique, le plan morpho-syntaxiques et le plan sémantique, on peut la définir comme la suite d’unités linguistiques, délimitée par deux pauses absolues, marquée, dans le code écrit, par la majuscule au début et par lepoint, le point virgule, les points de suspension à la fin et, dans lecode oral, par une courbe mélodique spécifique (en fonction du typede la phrase), structurée selon des règles morphosyntaxiquesspécifiques, ayant un sens complet admis par les locuteurs natifs. La phrase est conçue comme une construction qui obéit àcertaines règles, une structure hiérarchique dans laquelle leséléments se combinent en fonction de règles strictes.

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Lucien Tesnière (Éléments de syntaxe structurale, 1966) compare la phrase à un drame où les personnages principaux sont les actants qui participent directement au procès et les personnages secondaires sont les circonstants qui désignent la situation où a lieu le procès. A la réalité dramatique constituée de procès, acteurs et circonstants, se subsitue une syntaxe structurale constituée de verbe, actants et circonstants.L.Tesnière distingue trois participants directs au procès qui établissent le schéma actanciel (figure arborescente qu’il appelle le stemma et dans lequel le nœud verbal occupe une place centrale) : 

le prime actant (sujet) le second actant (objet direct) le tiers actant (le complément d’attribution ou objet second ou

indirect)

Tesnière propose de classer les verbes en fonction du nombre d’actants. Par l’utilisation de la métaphore chimique de valence, il désigne le nombre d’actants qu’un verbe peut avoir sous sa dépendance (si le nombre d’actants est limité à trois, le nombre des circonstants est presque illimité).Un autre grammairien, Riegel, définit la notion de valence par « l’aptitude générale de certaines catégories centrales (telles que le verbe mais aussi l’adjectif et le nom) à imposer à leur entourage des configurations syntaxiques bien déterminées ». (Riegel, 1998 : 123)1.1. Les cas profondsÀ la distribution syntaxique des actants correspond plusieurs rôles ou fonctions sémantiques (les cas profonds dans la terminologie de C. Fillmore).Les éléments qui contribuent à la réalisation d’un procès accomplissent des rôles ou des fonctions différents. La grammaire des participants au procès et de leurs rôles se traduit par la notion de transitivité. Compte tenu de la fonction transitive on distingue les rôles suivants : actant/acteur/force agissante, patient, bénéficiaire, cible, perdant, instrument, siège, instigateur, locatif temporel, locatif spatial.

Mon frère a offert un cadeau à sa fiancée.(acteur) (cible) (bénéficiaire)

Mon frère a offert un cadeau à sa fiancée il y a deux jours.Il existe des types de propositions où ces relations ne se posent plus en termes de transitivité :

Paul a éternué. (Paul est un acteur)Paul a apprécié son travail (Paul n’est pas un acteur qui effectue un

procès concret, car le verbe exprime un processus mental).

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Paul est médecin vétérinaire (Phrase équatante dont le verbe exprime une relation entre deux rôles) 11.Les relations se posent en termes d’ergativité. L’ergatif répond à la question si l’action est causée par le participant affecté.1.2. Relations casuellesDu point de vue sémantique, les constituants de la phrase Noyau garantissent des fonctions très différentes. Le verbe est le constituant fondamental et le pivot de la phrase. C’est à partir du verbe que l’on définit au niveau de la structure profonde, les différents rôles, c’est-à-dire les relations casuelles. On aura ainsi les cas suivants : agent ou instigateur du procès, contre Agent ou l’entité contre laquelle l’action est menée, patient (qui subit l’effet de l’action), siège, locatif ou lieu du procès, instrument, bénéficiaire, etc., du procès. La grammaire des cas - grammaire générative établie par Ch. Fillmore - analyse donc les catégories « sujet de » et « objet de ».2. L’interprétation sémantique du sujet Le sujet se prête à l’expression d’un éventail d’interprétations sémantiques qui sont déterminées par le rôle que le verbe assigne à son premier actant.Les linguistes font la distinction entre le sujet agissant et le sujet patient ou subissant (ou siège du procès).J. Vendryès utilise une autre terminologie : sujet actif / vs / sujet réceptif :

« Il y a deux manières, en effet, d’envisager les rapports d’un sujet avec le monde extérieur : tantôt le sujet est actif, c’est-à-dire qu’il détermine par un acte de sa volonté certain effet sur ce qui l’entoure (Pierre frappe Paul) ; tantôt il est réceptif, c’est-à-dire qu’il reçoit de son entourage une impression qui affecte sa sensibilité (Paul est frappé par Pierre). Dans ces deux exemples, l’opposition est nette : l’un donne les coups, l’autre les reçoit ; il n’y a pas d’hésitation possible. Mais il y a des cas où l’activité ou la réceptivité s’équilibrent et se confondent ; d’autres où la seconde l’emporte sur la première. Si je dis Pierre voit Paul ou Pierre aime Paul, les deux personnes exercent l’une sur l’autre une action qui peut être indifféremment conçue activement ou réceptivement. La vue est un phénomène réceptif : Pierre a la rétine frappée par une certaine image. De même dans l’amour et l’amitié : Pierre éprouve un certain sentiment. Cela n’a rien d’actif. On conçoit qu’il soit plus logique de réserver les verbes actifs au cas où l’action est effective, et d’employer un autre type de verbes, qu’on appellerait passifs ou affectifs à son gré, dans le cas où le sujet éprouve une modification de ses dispositions affectives. » (J. Vendryès, 1933 :123-124)

Le nominal sujet de la phrase peut exprimer les relations suivantes :11 La phrase équatante exprime une relation d’équivalence référentielle lorsque deux expressions différentes désignent un même référent. Paul et le médecin vétérinaire sont une et même personne.

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agent de procès dans les phrases à verbes actifs :Barbe – Baille ferma la porte.(J. Giono).Les grand-mères tricotent d’interminables bas. (J. Richepin).

patient [+ Humain] du procès dans les phrases passives :Nous sommes nourris, vêtus, abrités, éclairés, transportés et même

instruits par le travail des machines. (A. Carrel)

siège du procès [+Humain] – sujet affecté :Il était contrarié que le poète n’ait pas parlé de lui … (A. France)

bénéficiaire de l’action – sujet réceptif :Il a reçu la Légion d’honneur.

perdant de l’action :Comme il arrive lorsqu’on se hâte, l’hôtel se vidait lentement. (V. Hugo)

force agissante [- Animé) :Leurs voix montèrent, éclatèrent terribles… (G. Flaubert)

instrument [- Animé] :Ce super autocuiseur de 3,50 m de haut pourrait bien résoudre le

problème des déchets hospitaliers. (Science et avenir, no. 572, 1994) objet de l’action [-Animé] – dans les phrases passives :

Ces acides gras sont également utilisés directement dans la fabrication des membranes des cellules… (ibidem)

Remarque :La fonction d’objet de l’action apparaît dans des phrases avec des verbes actifs comme dans les exemples suivants :

Le tiroir ouvre mal.Cette jupe se boutonne sur le côté.

locatif spatial [-Animé] :L’aérogare de Santiago est la plus spacieuse que j’aie jamais vue (P.

Morand)2.0. Les réalisateurs du GN1Le groupe nominal sujet (primaire), constituant fondamental de la phrase Noyau, peut être réalisé par :a) un groupe nominal (GN) ou un nominal

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b) un pronomc) un infinitifd) une proposition à verbe finiComme tous les autres groupes nominaux, le groupe nominal sujet est structuré suivant la règle générale :

GN = (Pd) + N + (Dt)Remarque   : L’emploi du Pd comporte certaines restrictions : -la séquence pas de ne précède jamais le nom Pd ;-l’article massif singulier est rarement employé en position postverbale (GN2) :Du vin se trouve sur la table.a) un groupe nominal (GN) ou un nominal Le GN1 peut parfois être actualisé par une série de sens général qui ne renvoie à aucun élément contextuel, linguistique ou situationnel : on, chacun, personne, nul.

On ne voit pas la mer, on l’entend, on la sent (G.Flaubert)

Chacun y trouvera, selon son âge, la vie de son enfance… ‘ (M. Vessillier)

Nul ne peut se vanter de se passer des hommes (Sully – Prudhomme)Personne ne lui demandait rien (B. Clavel)

Le GN1 peut être réalisé aussi par un substitut, évocateur ou anticipant :Toute droite contre le mur, pareille à un sarcophage trop

étroit, l’horloge était dans notre demeure comme un personnage (I. Guilloux)

b) un pronomLe GN1 peut être exprimé par le pronom personnel, forme tonique disjointe qui n’est pas obligatoirement repris par le pronom sujet conjoint correspondant :

Eux n’ont jamais traversé l’Atlantique.Lui, toujours si gentil, si élégant.

Le pronom neutre il ou ce/cela en position de GN1 recouvre une divergence d’ordre grammatical et logico – sémantique. Le sujet est à la fois sujet grammatical, apparent ou anticipant et sujet logique ou réel :

Cela durait des heures sans qu’il s’en lassât. (R. Rolland)

Si nous voulons passer la nuit ici, il faut s’y mettre tout de suite. (B. Pierre)

c) un infinitifL’infinitif de construction directe peut être le centre d’un groupe ayant une fonction nominale sujet :

Bien rosser et garder rancune est aussi par trop féminin ! (Beaumarchais)

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L’infinitif sujet est rarement introduit par la préposition « de ». Cet emploi, familier au XVII-e siècle, est limité à des textes essentiellement narratifs où il crée un effet stylistique de rapidité :

Et Grenouilles de se plaindre ; Et Jupin de leur dire… (La Fontaine)d) une proposition à verbe finiUne seule proposition peut remplir la fonction de sujet dans différentes situations :

lorsque la proposition est introduite par la conjonction que et elle est centrée autour d’un verbe au subjonctif :Et qu’il ait certaine connaissance de l’économie politique n’est pas

exclu ! (A. Malraux) lorsque le sujet est introduit par que suivant un verbe sans pronom

neutre (mieux vaut) :Mieux vaut qu’il renonce à ses mauvaises habitudes.

lorsque la proposition relative est introduite par qui :Qui peut être calme ne risque rien.Qui pourrait y découvrir deux innocents ? (P. Mérimée)

Au pronom personnel indéfini qui, on peut ajouter le pronom d’identité tel ou un démonstratif (celui – pour les personnes – et le neutre ce) :

Tel qui rie vendredi, dimanche pleurera.Ce qui pense dans moi ressemble au chevrier … (J. Romains)Celui qui chasse deux lièvres à la fois risque de n’en prendre aucun.

lorsque le sujet est exprimé par le pronom indéfini quiconque, suivi d’une phrase :Quiconque l’a vu peut le raconter.

3. Phrase Noyau binaire et phrase Noyau ternaireLes critères qui permettent de classer les phrases sont soit descritères formels soit des critères de contenu. Les critères formels visent:

a) le statut obligatoire des constituants qui permet de distinguer la Ph minimale (avec des termes obligatoires: GN1 et GV) et la Ph étendue ( qui comporte aussi des termes facultatifs: des determinants de type adjectival ou nominal, des modificateurs ou des ajouts du nom: epithete, complement du nom ou proposition relative - ou de type adverbial (GAdv.), à statut d’ajouts ou d’expansion du verbe, réalisés par des GN ou par des substituts des complements circonstanciels de temps, de lieu, de manière ou d’instrument):Ph minimale / vs / Ph étendue

Le cours commence. / vs / Le cours commence à 10 heures.

Jean a offert un cadeau à son amie.

/ vs / Samedi, Jean, mon frère, a offert un cadeau à son amie.

Ces gens sont hospitalier.

/ vs / Ces gens sont hospitaliers dans ce pays.

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b) le nombre des constituants immédiats permet de distinguer la phrase binaire (qui comporte deux termes obligatoires - le GN1 -le sujet - et le GV - le prédicat centré sur un verbe de type avoir) et la phrase ternaire (qui comporte trois termes obligatoires : le GN1, le Verbe copulatif et l’Attribut qui forment le prédicat) :

Ph binaire / vs / Ph ternaire

Le c ours commence. / vs / Le cours est intéressant.Le public appaludit les acteurs.

/ vs / Le public a l’air content.

Il parle à l’avocat. / vs / Il trouve le film sympa.

c) Le nombre de noyaux verbaux qui entrent dans la structure de la phrase permet de distinguer la Ph simple de (la structure centrée sur un seul verbe) et la Ph complexe ou Ph moléculaire (la structure centrée sur plusieurs verbes, autrement dit la phrase structurée de plusieurs phrases à statut de constituants immédiats de la phrase matrice, reliés par la subordination, par la coordination ou par la juxtaposition) :

Ph simple / vs / Ph complexe (moléculaire)

Le c ours commence à 10 heures.

/ vs / Le cours qui vous intéresse commence à 10 heures.Le cours qui vous intéresse commence à 10 heures mais je n’arriverai pas à temps.

Ce livre me plait beaucoup. / vs / J’ai acheté ce livre quand j’ai été à Paris.

Il n’est pas venu. / vs / Il n’est pas venu parce qu’il était malade.Il n’est pas venu au rendez-vous et il ne nous a pas avertis.

Les critères de contenu (les fonctions communicatives) permettent de distinguer les types suivants:

-la Ph assertive: Il faut chaud. Il n’est pas venu parce qu’il était malade.-la Ph interrogative: Quel temps fera-t-il demain? Où, les étudiants, s’amusent-ils?-la Ph exclamative: Quel beau tableau! Comme elles sont drôles!-la Ph injonctive: Faites attention! Amusez-vous bien!

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Comme nous l’avons déjà précisé, la phrase Noyau est définie comme une phrase simple, centrée autour d’un seul élément verbal. Elle est une unité syntaxique supérieure aux groupes de mots et, d’après la nature du verbe prédicatif et la continuité de la phrase Noyau, on a deux types de phrases :

phrase Noyau binaire phrase Noyau ternaire

La phrase binaire connaît une continuité entre le sujet et le verbe : GN1 ←-----→ V

Tu parles.(P. Benoit)

La phrase ternaire connaît elle aussi une continuité entre le sujet et le verbe mais, une continuité de marques entre le prédicatif et le sujet aussi :GN1 ←-----→ V (prédicatif)Prédicat nominalIls seront tous assez heureux.(ibidem)

Bibliographie de référenceBenveniste, É., Problèmes de linguistique générale, I, Gallimard, 1966.Chomsky, N., Aspects de la théorie syntaxique, Paris, Seuil, 1971. Cristea, T., Grammaire structurale du français contemporain, Bucureşti, Editura Didactică şi Pedagogică, 1979. Dubois, J. et Dubois-Charlier, F., Eléments de linguistique française: syntaxe, Paris, Larousse, 1970. Fillmore C., J., The case for case, Universals in Linguistic Theory, E. Bach & R. Harms Ed., New York, 1968.Florea, L.S. et Niculiţă, I., L’analyse syntaxique. Aperçu théorique et recueil d’exercices,  UBB, Facultatea de Filologie, Cluj, 1980. Florea, L.S., Syntaxe du français actuel. La phrase simple et ses fonctions discursives, Cluj-Napoca, Ed.Clusium, 2000. Grevisse, M., Le bon usage. Grammaire française, 12e édition, Paris-Gembloux, Duculot, 1988. Gross, M., Méthodes en syntaxe. Régime des constructions complétives, Paris, Hermann, 1975. Le Bidois, G.et R., Syntaxe du français moderne, tomes 1 et 2, Paris, Ed. Picard, 1968. Le Goffic, P., Grammaire de la phrase française, Paris, Hachette, 1993. Maingueneau, D., Syntaxe du français, Paris, Hachette, 1994. Rat, M., Grammaire française pour tous, Paris, Editions Garnier, 1955.Riegel, M., Pellat, J.-C., Rioul, R., Grammaire méthodique du français, Paris, Presses Universitaires de France, 1998. Ruwet, N., Introduction a la grammaire générative, Paris, Editions Plon, 1968.

Wagner, R. et Pinchon, J., Grammaire du français classique et moderne, Paris, Hachette, 1991.

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Wilmet, M., Grammaire critique du français, Louvain-la-Neuve, Hachette-Duculot, 1998.