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Electronique de puissance avancĂ©e __________________________________________________________________________ _____________________________________________________________________F. NACERI 1 TABLE DE MATIERES Chapitre 1 : METHODES DE MODELISATION ET SIMULATION DES SEMI-CONDUCTEURS DE PUISSANCE 1.1caractĂ©ristique idĂ©alisĂ©e des diffĂ©rents types de semi-conducteurs 1.1.1 Diode Ă  jonction 1.1.2 Transistor bipolaire 1.1.3 Transistor Ă  effet de champ (J.FET) 1.1.4 Transistor Ă  effet de champ Ă  grille isolĂ©e 1.1.5 Thyristor 1.1.6 Thyristor blocable 1.2 MĂ©thodes de simulation des convertisseurs statiques 1.2.1 ModĂ©lisation des convertisseurs DC-DC 1.2.2 ModĂ©lisation de l’onduleur Chapitre 2 : MECANISMES DE COMMUTATION DANS LES CONVERTISSEURS STATIQUES 2.1 Fonctionnement des interrupteurs - Interrupteur idĂ©al - Interrupteur rĂ©el - Interrupteur parfait 2.2 Les modes de commutation 2.3 Pertes de commutation dans les interrupteurs commandĂ©s 2.3.1 ModĂšles simples d’un interrupteur commandĂ© Chapitre 3 : METHODES DE CONCEPTION DES CONVERTISSEURS STATIQUES A COMMUTATION NATURELLE 3.1 DĂ©finition de la cellule de commutation 3.2 DiffĂ©rents types de sources 3.3 SynthĂšse des convertisseurs statiques 3.3.1 Structure des convertisseurs 3.4 Fonctions rĂ©alisĂ©es Principes de synthĂšse des convertisseurs statiques Principes gĂ©nĂ©raux de la synthĂšse des convertisseurs Synthese complĂšte d’un convertisseur DC/DC 10W Chapitre 4 : METHODES DE CONCEPTION DES CONVERTISSEURS STATIQUES A COMMUTATION FORCEE 4.1 Onduleur MLI 4.1.1 La MLI Naturelle et la MLI RĂ©guliĂšre ou EchantillonnĂ©e 4.1.2 Onduleurs de tension monophasĂ©s Ă  MLI 4.1.3 Onduleurs de tension triphasĂ©s Ă  MLI 4.1.4 Onduleurs de courant triphasĂ©s Ă  MLI 4.2 Redresseur Ă  absorption sinusoĂŻdale 4.3 Gradateur Ă  MLI 4.3.1 Principe du gradateur Ă  MLI 4.3.2 Gradateur abaisseur de tension 4.3.3 Gradateur Ă©lĂ©vateur de tension 4.4 Alimentation Ă  dĂ©coupage 4.4.1 Montages sans transformateur 3 3 3 5 7 8 9 10 11 12 15 19 19 19 19 19 22 25 25 30 30 31 32 34 34 37 39 41 43 48 48 49 49 51 55 57 60 70 70 72 73 75 75

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TABLE DE MATIERES

Chapitre 1 : METHODES DE MODELISATION ET SIMULATION DES

SEMI-CONDUCTEURS DE PUISSANCE

1.1caractéristique idéalisée des différents types de semi-conducteurs

1.1.1 Diode Ă  jonction

1.1.2 Transistor bipolaire

1.1.3 Transistor Ă  effet de champ (J.FET)

1.1.4 Transistor à effet de champ à grille isolée

1.1.5 Thyristor

1.1.6 Thyristor blocable

1.2 MĂ©thodes de simulation des convertisseurs statiques

1.2.1 Modélisation des convertisseurs DC-DC

1.2.2 ModĂ©lisation de l’onduleur

Chapitre 2 : MECANISMES DE COMMUTATION DANS LES

CONVERTISSEURS STATIQUES

2.1 Fonctionnement des interrupteurs

- Interrupteur idéal

- Interrupteur réel

- Interrupteur parfait

2.2 Les modes de commutation

2.3 Pertes de commutation dans les interrupteurs commandés

2.3.1 ModĂšles simples d’un interrupteur commandĂ©

Chapitre 3 : METHODES DE CONCEPTION DES CONVERTISSEURS

STATIQUES A COMMUTATION NATURELLE

3.1 DĂ©finition de la cellule de commutation

3.2 Différents types de sources

3.3 SynthĂšse des convertisseurs statiques

3.3.1 Structure des convertisseurs

3.4 Fonctions réalisées

Principes de synthĂšse des convertisseurs statiques

Principes généraux de la synthÚse des convertisseurs

Synthese complùte d’un convertisseur DC/DC 10W

Chapitre 4 : METHODES DE CONCEPTION DES CONVERTISSEURS

STATIQUES A COMMUTATION FORCEE

4.1 Onduleur MLI

4.1.1 La MLI Naturelle et la MLI RéguliÚre ou Echantillonnée

4.1.2 Onduleurs de tension monophasés à MLI

4.1.3 Onduleurs de tension triphasés à MLI

4.1.4 Onduleurs de courant triphasés à MLI

4.2 Redresseur Ă  absorption sinusoĂŻdale

4.3 Gradateur Ă  MLI

4.3.1 Principe du gradateur Ă  MLI

4.3.2 Gradateur abaisseur de tension

4.3.3 Gradateur élévateur de tension

4.4 Alimentation à découpage

4.4.1 Montages sans transformateur

3

3

3

5

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19

19

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4.4.2 montages asymétriques avec transformateur

Chapitre 5 : ONDULEURS MULTINIVEAUX

5.1 Introduction

5.2 différentes topologies des onduleurs multi niveaux

5.2.1 onduleurs multi niveaux avec diodes de bouclage

5.2.2 onduleurs multi niveaux Ă  condensateurs flottants

5.2.3 onduleurs multi niveaux en cascade

5.3 modélisation et fonctionnement des onduleurs de type NPC

5.3.1 onduleur Ă  trois niveaux NPC

5.3.2 onduleur Ă  cinq niveaux

5.3.3 onduleur Ă  sept niveaux

5.4 différents stratégies de commande des onduleurs

5.4.1 commande en pleine onde

5.4.2 modulation sinusoĂŻdale

5.4.3 modulation par hystérésis

5.4.4 modulation vectorielle

5.5 Application aux onduleurs

5.5.1 onduleur Ă  trois niveaux

5.5.2 onduleur Ă  cinq niveaux

Chapitre 6 : QUALITE D’ENERGIE DES CONVERTISSEURS

STATIQUES

6.1 QualitĂ© de l’énergie Ă©lectrique

6.2 pollution harmonique due aux convertisseurs statiques

6.3 Ă©tude des harmoniques dans les onduleurs

6.3.1 commande par signaux carrés

6.3.2 harmoniques dans les onduleurs de tension Ă  MLI

6.3.2.1 les techniques de MLI intersective

6.3.2.2 MLI Calculée

6.3.2.3 MLI triphasée

6.4 Introduction aux techniques de dépollution

6.4.1 solution traditionnelle de dépollution

6.4.2 solution moderne de dépollution

6.4.2.1 filtres actifs

6.4.2.2 les alimentations sans interruption UPS

6.4.2.3 les FACTS

ANNEXE

77

79

79

79

80

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83

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96

96

96

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105

105

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111

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119

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CHAPITRE 1

METHODES DE MODELISATION ET

SIMULATION DES SEMI-

CONDUCTEURS DE PUISSANCE

1.1 Caractéristique idéalisée des différents types de semi-conducteurs

1.1.1 Diode Ă  jonction

Une diode à jonction est un composant électronique constitué de deux électrodes :

l’Anode (A) et la cathode (K).

a- Polarisation d’une diode

Polarisation directe Polarisation inverse

A K A K

+ - - +

Fig. 1.1 Polarisation directe et inverse de la diode

- En polarisation directe, la tension appliquée (VAK >0) permet le passage

d’un courant Ă©lectrique de l’anode vers la cathode appelĂ© courant direct.

- En polarisation inverse, la tension appliquĂ©e (VAK <0) empĂȘche le passage

du courant. Le courant inverse est pratiquement nul.

b- Caractéristique statique courant-tension de la diode

Cette caractĂ©ristique dĂ©crit l’évolution du courant traversant la diode en fonction de la

tension Ă  ses bornes en courant continu.

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A I K I Caractéristique idéale

VAK

VAK

Claquage

Caractéristique inverse

Fig. 1.2 CaractĂ©ristiques statiques courant – tension

Pente (1/Rd)

U0 VAK

Fig.1.3 caractéristique linéarisée de la diode

U0 et Rd : tension de seuil et résistance dynamique de la diode

- En polarisation directe et pout I >0, la diode est équivalente à un récepteur

de f.c.e.m U0 de rĂ©sistance interne (Rd = ∆VAK/∆I)

A K A K

VAK U0 Rd.I

VAK

- En polarisation inverse: pour VAK <0, I =0, la diode est Ă©quivalente Ă  un

interrupteur ouvert.

A K A K

VAK

- Caractéristique idéalisée de la diode :

En polarisation directe : La diode est passante ( I >0 et VAK =0)

En polarisation inverse : La diode est bloquée ( I =0 et VAK <0)

c- Diode en commutation

Lorsque la diode fonctionne en commutation, elle est soit passante soit bloquée.

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Dans le montage ci-dessous, la diode est alimenté par un générateur délivrant un

signal carré (basculant entre les deux valeurs 0 et +E), elle fonctionne en

commutation.

ud

ue us

L

Fig. 1.4 Diode fonctionnant en commutation

1.1.2 Transistor bipolaire

- Equations :

VCB Ic Ic courant collecteur

B IB VCE IB : courant base

IE : Courant emetteur

VBE E IE = IC + IB, VCE = VCB + VBE, ÎČ= Ic/IB

- RĂ©seaux de caractĂ©ristiques statiques d’un transistor

(emetteur commun)

Caractéristique de transfert Caractéristique de sortie

Ic = f(IB) Ă  VCE = constante Ic = f(VCE) Ă  IB = constante

IB2 > IB1

IB1

CaractĂ©ristique d’entrĂ©e CaractĂ©ristique de transfert en tension

VBE = f(IB) Ă  VCE = constante VBE = f(VCE) Ă  IB = constante

Fig.1.5 Caractéristiques statiques du transistor

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Transistor bipolaire en commutation :

Soit le montage suivant :

RB L

C Vcc

K Ic

B IB VCE

E

Fig.1.6 transistor fonctionnant en commutation

L’état de la lampe L dĂ©pend de l’état du transistor (bloquĂ© ou saturĂ©) ; donc de

l’état de l’interrupteur K .

- Si K est ouvert : IB = 0 donc L Ă©teinte

- Si K est fermé : IB # 0 donc L allumée

Le transistor joue le rĂŽle d’un interrupteur ouvert lorsqu’il est bloquĂ©, d’u

interrupteur fermĂ© lorsqu’il est saturĂ©.

Les points de fonctionnement du transistor sont choisis dans les zones de blocage

et de saturation

Ic Ic = f(VCE) Ă  IB = cte

S Droite de charge statique

Zone de saturation

B VCE

Zone de blocage

Fig. 1.7 Zones de fonctionnement en commutation

Dans la zone de saturation : VCE = VCEsat ≈ 0 et Ic = ICsat = ICmax

Le transistor est dit saturé.

Dans la zone de blocage : VCE ≈VCC et IC ≈ 0

Le transistor est bloqué.

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Lorsque le transistor fonctionne en commutation parfaite son point de

fonctionnement est :

Soit en S, le transistor est parfaitement saturé, VCE = 0 et Ic = ICsat #0

Le transistor est équivalent à un interrupteur fermé

Soit en B, le transistor est parfaitement bloqué VCE = VCC # 0 et IC = 0

Le transistor est Ă©quivalent Ă  un interrupteur ouvert.

1.1.3 Transistor Ă  effet de champ Ă  jonction (J.FET)

Le J.FET est un composant Ă  semi-conducteurs. Il possĂšde trois Ă©lectrodes : le

Drain (D), la Grille (G) et la Source (S).

D D

G G

S S

J.FET Canal N J.FET Canal P

Le J.FET canal N doit etre alimenté de facon à ce que la tension Grille-Source

soit négative (VGS < 0) et la tension Drain-Source soit positive (VDS > 0)

Le J.FET est commandé par la tension VGS (le courant IG étant nul).

- Caractéristiques statiques ( J.FET Canal N)

Du fait que le courant grille IG = 0, les caractéristiques du J.FET se limiteront :

ID = f(VGS) à VDS = constante : caractéristique de commande

ID = f(VDS) à VGS = constante : caractéristique de sortie

ID = f(VGS) Ă  VDs = cte ID = f(VDS) Ă  VGS =cte

ID

IDSS VGS = 0

VGS1 < 0

gm VGS2 < VGS1

VGS VGSoff 0 Vp VDS

Fig. 1.8 Caractéristique statiques du J.FET canal N

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VGSoff : Tension de blocage

IDSS : Courant drain de saturation maximale ( Ă  VGS = 0)

Vp : Tension de pincement

Gm : pente en un point de la caractéristique ID = f(VGS)

On distingue deux zones utiles définissant deux régimes de fonctionnement

- Pour VDS < Vp : zone ohmique, le J.FET se comporte comme une résistance

dépendant de VGS.

- Pour VDS > Vp : zone de saturation, dans laquelle le courant ID est

pratiquement constant.

- Equations

Approximation parabolique de ID = f(VGS) Ă  VDS = cte :

đŒđ· = đŒđ·đ‘†đ‘†(1 −𝑉đș𝑆

𝑉đș𝑆𝑜𝑓𝑓

1.1.4 Transistor à effet de champ à grille isolée (MOS. FET)

Le MOS.FET est un transistor à effet de champ dont la grille est isolée du semi-

conducteur par une couche isolante.

D D

G G

S S

Canal N Canal P

Fig. 1.9 MOS. FET Ă  enrichissement

‱ CaractĂ©ristiques statiques

Du fait que le courant Grille IG = 0, les caractéristiques du J. FET se limiteront :

ID = f(VGS) à VDS = constante : Caractéristique de commande

ID = f (VDS) à VGs = constante : Caratéristique de sortie

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ID

IDSS VGS1

VGS2 < VGS1

Tension de seuil thermique VGS3 < VGS2

VGS Vth 0 Vp VDS

Fig. 1.10 Caractéristiques statiques du J. FET

1.1.5 THYRISTOR : (Silicon Controlled Rectifier : S.C.R)

Le thyristor est un semi-conducteur de structure PNPN assimilable Ă  un ensemble de

trios jonctions.

‱ L’extrĂ©mitĂ© P est l’anode A

‱ L’extrĂ©mitĂ© N est la cathode K

‱ L’électrode de contrĂŽle (gĂąchette) est issue de la couche centrale P.

K

A

G

N

P

N

P

Figure 1.11 : Symbole Ă©lectrique du thyristor

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‱ CaractĂ©ristique statique :

1.1.6 LE THYRISTOR BLOCABLE. GTO: (Gate Turn Off)

Fig. 1.13

‱ Le GTO est un dispositif bistable quatre couches semi-conductrices proche

du thyristor, dont on peut commander l’amorçage et le blocage par une

Ă©lectrode de commande (gĂąchette).

‱ La possibilitĂ© de commander obtenue grĂące Ă  une inter digitalisation trĂšs

poussée entre grille et cathode.

‱ L’amorçage s’effectue comme celui d’un thyristor par une impulsion de

gĂąchette positive de quelques s .

‱ Le blocage s’effectue comme celui d’un transistor par extraction d’un

courant inverse de gñchette sous une tension de commande gñchette –

cathode négative entre -10 et -50V.

I

G

K

A

AI

Zone thyristor

Zone transistor

AI

AKV V Caractéristiques

statiques

Caractéristique

idéalisée

I

v

VDM

VRM Im

if

i

G V

i

K

A

v

Caractéristique idéale

Figure 1-12 :

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1.2 MĂ©thodes de simulation des convertisseurs statiques :

Un circuit électrique possédant des semi conducteurs fonctionnant en commutation est

constitué de deux sous systÚmes distincts mais trÚs interconnectés (Fig. 1.13) : un

systÚme logique qui prend en compte la modélisation des interrupteurs et un systÚme

analogique représentant les composants électriques du circuit ( les modÚles électriques

des semi conducteurs Ă©tant inclus).

SystĂšme logique SystĂšme analogique

Nous allons étudier la mise en équation et la résolution des équations du sous-

systĂšme analogique.

La rĂ©solution de ces Ă©quations permet d’obtenir les rĂ©ponses temporelles d’un

montage pour de nombreux régimes de fonctionnement (permanents, transitoires,

perturbés, dégradés 
).

‱ ReprĂ©sentation d’état

Dans le cadre de l’étude d’un circuit Ă©lectrique, les critĂšres dĂ©terminants sont les

suivants :

- Mise en Ă©quation automatique pour toute structure de circuit.

- Traitement aisé par calculateur (représentation matricielle), c'est-à-dire un

temps de calcul et une place mémoire les plus faibles possibles.

- Obtention de réponses temporelles (régimes permanents et transitoires) au

niveau de toutes les grandeurs du circuit (tension et courant au niveau de tous

les composants).

La reprĂ©sentation sous forme d’état Ă  Ă©tĂ© choisie parce qu’elle permet la

reprĂ©sentation d’un systĂšme physique quelconque.

L’objectif est de fournir les Ă©quations du circuit sous forme d’état, c'est-Ă -dire

sous la forme d’équations diffĂ©rentielles du premier ordre que l’on peut Ă©crire :

RĂ©seau de PĂ©tri R C L

Int. I v

Vecteur d’état

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đ‘‘đ‘„

𝑑𝑡(𝑡) = 𝐮. đ‘„(𝑡) + đ”. 𝑱(𝑡)

𝑩(𝑡) = đ¶. đ‘„(𝑡) + đ·. 𝑱(𝑡)

A : matrice dynamique du systĂšme (matrice d’évolution)

B : matrice de commande

C : Matrice d’observation

D : matrice de transmission

EXEMPLES D’APPLICATION

1.2.1 Modélisation des convertisseurs DC-DC

Simulink représente un outil numérique de simulation des signaux, intégré

dans le logiciel d’environnement informatique MATLAB. Il ne possùde que

certains modÚles généraux dans ses bibliothÚques et un modÚle spécifique pour

chaque composante d’u systĂšme doit ĂȘtre dĂ©veloppĂ© Ă  base d’un modĂšle

mathématique.

1. ModÚle mathématique du convertisseur Boost

Le modĂšle mathĂ©matique du hacheur parallĂšle est obtenu par l’application des lois

de Kirchoff sue le schéma de base du hacheur et par rapport au régime de

fonctionnement et la condition de l’interrupteur S.

IL L D

+ E S C Vdc R

Fig. 1.14 Schéma de principe du hacheur parallÚle

𝐿. 𝑑𝑖𝐿𝑑𝑡

= 𝐾 − 𝑉𝑑𝑐( 1 − 𝑱)

đ¶.𝑑𝑉𝑑𝑐

𝑑𝑡= 𝑖𝐿(1 − 𝑱) −

𝑉𝑑𝑐

𝑅 (1)

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Les équations dynamiques du hacheur sont dérivées pour le courant dans

l’inductance et la tension aux bornes du condensateur en rĂ©gime de conduction

continu exprimé en (1) , ou iL est le courant dans la bobine L, E est la tension

d’entrĂ©e , Vdc est la tension de sortie et u est la commande .

Soit x1 = iL et x2 = Vdc alors les Ă©quations d’état deviennent :

1 =𝐾

đżâˆ’đ‘„2(1 − 𝑱)

𝐿

2 =đ‘„1(1−𝑱)

đ¶âˆ’

đ‘„2

đ‘…đ¶ (2)

Alors, la reprĂ©sentation classique en espace d’état = 𝐮. đ‘„ + đ”. 𝑱 de (2) se

transforme en :

[12] = [

0 ⋯−(1−𝑱)

𝐿

⋼ ⋱ ⋼1−𝑱

đ¶â‹Ż

−1

đ‘…đ¶

].[đ‘„1đ‘„2] + [

1

𝐿

0].E (3)

2. ModÚle mathématique du convertisseur Buck-Boost

La reprĂ©sentation de l’opĂ©ration de ce type de convertisseur par des Ă©quations

mathĂ©matiques doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en prenant compte de l’interrupteur S dans la

figure 1.15. Quand l’interrupteur est en Ă©tat passant, alors Ton = α*.Ts. Comme

rĂ©sultat, l’énergie stockĂ©e dans l’inductance augmente. Quand S est bloquĂ©,

alors Toff = (1- α)*.Ts et l’énergie accumulĂ©e dans l’inductance se transfert vers

la capacité et la charge.

S D

+ E L C Vdc R

Fig. 1.15 Schéma de principe du convertisseur Buck/Boost

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𝐿𝑑𝑖𝐿

𝑑𝑡= 𝑱𝐾 + 𝑉𝑑𝑐(1 − 𝑱)

đ¶đ‘‘đ‘‰đ‘‘đ‘

𝑑𝑡= −𝑖𝐿(1 − 𝑱) −

𝑉𝑑𝑐

𝑅 (4)

La procédure de dérivation des équations dynamiques en régime de

conduction continue est la mĂȘme que dans le cas du hacheur parallĂšle. En

régime interrupteur passant, S est égal à 1, la diode est bloquée et les équations

dans ce cas sont :

𝐿𝑑𝑖𝐿

𝑑𝑡= 𝑱𝐾

đ¶đ‘‘đ‘‰đ‘‘đ‘

𝑑𝑡= −

𝑉𝑑𝑐

𝑅 (5)

Lorsque l’interrupteur est bloquĂ©, S est Ă©gal Ă  0 et la diode conduit. Les

Ă©quations sont :

𝐿𝑑𝑖𝐿

𝑑𝑡= 𝑉𝑑𝑐

đ¶đ‘‘đ‘‰đ‘‘đ‘

𝑑𝑡= −𝑖𝐿 −

𝑉𝑑𝑐

𝑅 (6)

L’application de la mĂ©thode d’espace d’état des Ă©quations (4), (5) et (6) est

représentée dans le systÚme suivant :

[12] = [

0 ⋯(1−𝑱)

𝐿

⋼ ⋱ ⋼1−𝑱

đ¶â‹Ż

−1

đ‘…đ¶

].[đ‘„1đ‘„2] + [

𝑱

𝐿

0].E

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1.2.2 Modélisation de fonctionnement des onduleurs de tension triphasés

La figure 1.16 reprĂ©sente le schĂ©ma d’on onduleur triphasĂ©.

Fig. 1.16 Onduleur de tension triphasé à un créneau par alternance (déséquilibré).

Chacune des tensions de sortie est Ă©gale tantĂŽt Ă  (+U/2), tantĂŽt Ă  (-U/2). Les

interrupteurs fonctionnent comme en monophasé la seule différence est que le courant

arrivant au point milieu du diviseur est IN telle que IN=IA+IB+IC .

La présence de neutre relié à la source est indispensable si le récepteur est

dĂ©sĂ©quilibrĂ© tout particuliĂšrement s’il comporte des charges monophasĂ©es montĂ©es

entre phase et neutre.

Si le récepteur triphasé est équilibré (moteur triphasé par exemple), on peut supprimer

la liaison entre le point neutre ’N’de la charge et le point milieu ‘O‘du diviseur

capacitif, en supprimant celle-ci on obtient alors l’onduleur de tension en pont

triphasé proprement dit représenté sur la figure (1.17).

Fig. 1.17 Onduleur de tension triphasé à un créneau par alternance (équilibré).

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Les interrupteurs 'K1 etK’1 ,K2 etK’2 ,K3 etK’3 , doivent ĂȘtre complĂ©mentaires deux Ă 

deux, quelque soit la loi de commande Ă  adopter, il est possible d’établir des relations

générales que nous utiliserons pour la commande MLI ; quels que soient les courants,

les interrupteur simposent les tensions entre les bornes de sortie A, B, C et le point

milieu (fictif) ‘O’ de la source de tension.

VA – V0 = E/2 K1 fermĂ©, -E/2 K1 ouvert

VB – V0 = E/2 K2 fermĂ©, -E/2 K2 ouvert

Vc – V0 = E/2 K3 fermĂ©, -E/2 K3 ouvert

Les interrupteurs imposent donc les tensions composĂ©es Ă  la sortie de l’onduleur ainsi

pour la premiĂšre de ces tensions.

VA – VB = (VA – V0) – (VB – V0) = E si K1 fermĂ© et K2 ouvert

VA – VB = (VA – V0) – (VB – V0) = 0 si K1 et K2 fermĂ©s

VA – VB = (VA – V0) – (VB – V0) = - E si K1ouvert et K2 fermĂ©

VA – VB = (VA – V0) – (VB – V0) = 0 si K1 et K2 ouverts

Son point neutre étant isolé, si le récepteur est équilibré on peut passer des tensions

composĂ©es aux tensions simples VA, VB, VC Ă  la sortie de l’onduleur. Pour que, quelle

que soit leurs formes d’ondes, les trois courants IA, IB, IC aient une somme nulle, il

faut que leurs trois fondamentaux aient une somme nulle et qu’il en soit de mĂȘme

pour les divers harmoniques.

Si le rĂ©cepteur est Ă©quilibrĂ©, si trois phases prĂ©sentent la mĂȘme impĂ©dance pour le

fondamental ainsi que pour les divers harmoniques, les produits impĂ©dances ‘Z’-

courants,c’est- dire les tensions ont une somme nulle pour les fondamentaux ainsi que

les systĂšmes harmoniques successifs, en ajoutant toutes ces sommes on obtient la

somme nulle des trois tensions. A cause de l’équilibre du rĂ©cepteur: IA+IB+IC=0,

entraĂźne VA+VB+VC=0.

Donc on peut Ă©crire :

1/3(VA –VB) – 1/3 (VC – VA) = 2/3 VA – 1/3 VB – 1/3 VC

= VA – 1/3(VA + VB + VC) = VA

De meme on a :

1/3(VB –VC) – 1/3 (VA – VB)

1/3(VC –VA) – 1/3 (VB – VC)

On obtient finalement :

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Electronique de puissance avancée

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_____________________________________________________________________F. NACERI

17

𝑉𝐮 =

1

3[2. (𝑉𝐮 − 𝑉0) − (đ‘‰đ” − 𝑉0) − (𝑉𝑐 − 𝑉0)

đ‘‰đ” =1

3[−(𝑉𝐮 − 𝑉0) + 2. (đ‘‰đ” − 𝑉0) − (𝑉𝑐 − 𝑉0)

đ‘‰đ¶ =1

3[−(𝑉𝐮 − 𝑉0) − (đ‘‰đ” − 𝑉0) + 2. (𝑉𝑐 − 𝑉0

Si VAO, VBO et VCO sont les tensions d’entrĂ©e de l’onduleur (valeur continues), alors VA,

VB et VC sont les tensions de sorties de cet onduleur (valeurs alternatives), par

consĂ©quent l’onduleur de tension peut ĂȘtre modĂ©lisĂ© par une matrice [T] assurant le

passage continu -alternatif (DC-AC).

On aura alors ;

[VAC] = [T].[VDC]

Avec :

[VAC] = [VA VB VC ]T tensions alternatives équilibrées

[VDC] = [VA0 VB0 VC0 ]T tension continue

La matrice [T] est :

[T] = [2 −1 −1−1 2 −1−1 −1 2

]

Ainsi l’onduleur est modĂ©lisĂ© par cette matrice de transfert [T].

BIBLIOGRAPHIE

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Electronique de puissance avancée

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_____________________________________________________________________F. NACERI

18

[1] S. ADEL, ‘Electronique gĂ©nĂ©rale’

[2] S. CƓurdacier, ‘Electronique 3’ Ă©dition Dunod

[3] D. SPIROV , V. LAZAROV , D. ROYE †, Z. ZARKOV , O. MANSOURI†,

‘ModĂ©lisation des convertisseurs statiques DC-DC pour des applications dans les

Ă©nergies renouvelables en utilisant MATLAB/SIMULINK’ ConfĂ©rence EF 2009

UTC, CompiĂšgne, 24-25 Septembre 2009.

[4] N. ADJIMI, W. BELAIDI, ‘ModĂ©lisation et Commande d’un Onduleur MLI,

MĂ©moire de Master 2008/2009.

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Electronique de puissance avancée

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_____________________________________________________________________F. NACERI

19

CHAPITRE 2

MECANISMES DE COMMUTATION

DANS LES CONVERTISSEURS

STATIQUES

2-1 Fonctionnement des interrupteurs

Un interrupteur est défini par ses deux états naturellement stables :

- Etat passant (Ă©tat ON) ; VK=0, iK≠0 VK

- Etat bloquĂ© (Ă©tat OFF), VK≠0, iK=0 iK K

Dans la littérature, nous trouvons trois qualificatifs à la fonction interrupteur dont la

signification est rappelée ci aprÚs :

- Un interrupteur idĂ©al est, capable de supporter Ă  l’état OFF une tension d’amplitude

quelconque (voire infinie) et Ă  l’état ON un courant d’intensitĂ© quelconque (voire

infini).

- Un interrupteur parfait est, par hypothĂšse, limitĂ© en tension Ă  l’état OFF et en

courant Ă  l’état ON. Ce modĂšle est utilisĂ© pour choisir u composant compatible avec

les contraintes en tension /courant qu’il devra supporter ;

- Un interrupteur réel se différencie des deux précédents par une chute de tension non

nulle Ă  l’état ON, un courant de fuite non nul Ă  l’état OFF, un temps de commutation

(passage de l’état ON Ă  l’état OFF ou de l’état OFF Ă  l’état ON) Ă©galement non nul.

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Electronique de puissance avancée

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20

C’est le modĂšle le plus complet qu’il faut considĂ©rer pour la rĂ©alisation matĂ©rielle du

convertisseur statique.

La configuration minimale figure 2.1 pour un interrupteur est dite ‘caractĂ©ristique Ă  deux

segments’. Chaque segment est dĂ©fini par un Âœ axe partant de l’origine. Ces interrupteurs

sont unidirectionnels en tension ET en courant.

Partant de cette définition, nous disposons de quatre fonctions interrupteur à 2 segments,

selon le signe de la tension supportĂ©e Ă  l’état OFF et le signe du courant supportĂ© Ă  l’état

ON.

Ă©tat ON iK iK

VK VK

Ă©tat OFF

iK iK

VK VK

Fig. 2.1

IK iK iK iK

VK vK vK vK

Diode MOSFET

IGBT

Interrupteurs deux segments

Pour les interrupteurs Ă  3 segments figure 2.2 sont bidirectionnels en tension ou

bidirectionnels en courant. Is peuvent ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s par la mise en sĂ©rie de deux

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Electronique de puissance avancée

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21

interrupteurs deux segments pour former un interrupteur Ă  trois segments bidirectionnel

en tension.

Ă©tat ON iK iK

VK VK

Ă©tat OFF

Fig. 2.2

iK iK

VK VK

iK

iK

vK vK

iK

vK

Interrupteur Ă  3 segments

Ils peuvent Ă©galement ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s par la mise en parallĂšle de deux interrupteurs deux

segments pour former un interrupteur Ă  trois segments bidirectionnel en courant.

iK iK iK iK1

VK1 VK

K1 VK1 iK iK1 iK2

VK K1 K2 IK iK2 K2 VK2 VK2 VK

K1 supporte la tension VK>0 K1 supporte le courant iK>0

K2 supporte la tension VK<0 K2 supporte le courant iK<0

Fig. 2.3

Les interrupteurs à caractéristique quatre segments sont caractérisés par une

bidirectionnalitĂ© en tension ET en courant. Ils peuvent ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s par quatre

interrupteurs deux segments ou deux interrupteurs trois segments.

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Electronique de puissance avancée

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22

IK iK

VK vK

Interrupteur Ă  4 segments

2-2 Les modes de commutation :

Il convient d’expliciter l’évolution de la trajectoire du point de fonctionnement dans

le plan (VK, iK) de l’interrupteur lors du passage d’un Ă©tat stable Ă  l’autre Ă©tat stable.

Nous raisonnerons pour cette Ă©tude sur des interrupteurs deux segments puisque les

interrupteurs trois et quatre segments en découlent.

vK,iK sont de signes contraires iK Les changements d’état de la figure 2.4

se font nécessairement en passant par

vK.iK<0 Fig.2.4 l’origine des axes.

Le passage de l’état ON Ă  l’état OFF

vK ne peut se faire qu’à courant nul et de

L’état OFF Ă  l’étal ON uniquement Ă 

vK.iK=0 vK.iK<0 tension nulle. Ce mode définit la

Commutation spontanée.

Les changements d’état se font en longeant les axes donc sans pertes d’énergie qualifiĂ©es

de pertes par commutation.

Seul l’environnement de l’interrupteur peut produire ces Ă©volutions du courant vers 0 ou

de la tension vers 0. La propriĂ©tĂ© prĂ©cĂ©dente suppose que l’environnement du

convertisseur statique fasse Ă©voluer favorablement les grandeurs vK/ iK pour produire les

changements d’état attendus.

iK vK.iK>0

Supposons l’interrupteur K Ă  l’état ON,

Soit vK =0. En réalité pour un interrupteur vK.iK<0 vK.iK=0

réel, il subsiste une faible tension de déchet

positive. Dans ce cas, une commutation

spontanée avec augmentation de la tension vK.iK<0 Fig.2.5.a

vK Ă  ses bornes ne peut ĂȘtre dĂ©s l’instant

qu’une tension de dĂ©chet de signe le

dĂ©clare passant. vK,iK sont de mĂȘme signe

Une commande de l’interrupteur est donc nĂ©cessaire pour provoquer les changements

d’état. Deux situations sont envisageables (cas A et B).

Page 23: TABLE DE MATIERES - univ-batna2.dz

Electronique de puissance avancée

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23

Cas A : La commutation se fait en traversant

Le plan vK.iK>0. Les commutations sont ON

Dissipatives, on parle de commutation dure.

L’interrupteur dissipe une Ă©nergie Wcom Ă  K

Chaque cycle de commutation. Il est alors OFF

Le siĂšge de pertes par commutation commande de K

Pcom= fd. Wcom Fig2.5.b Interrupteur commandé

Le choix de la fréquence de découpage fd

RĂ©sultera d’un compromis entre la recherche d’une grande dynamique de rĂ©glage

(accroissement de fd ) et d’un rendement convenable du convertisseur statique.

Ces pertes par commutation produisent une Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature de l’interrupteur

qu’il conviendra de limiter en favorisant leur Ă©vacuation vers l’ambiance par l’usage du

dissipateur.

Cas B : la commutation se fait en longeant les axes du plan vK(iK), donc sans pertes

d’énergie. On dĂ©finit ainsi la commutation douce mais l’environnement de l’interrupteur

devra produire ces Ă©volutions.

Dans un premier temps, la commande de blocage annule le courant iK dans l’interrupteur

(déplacement vertical du point de fonctionnement sur la figure 2.5). Le courant iforcé de

traverser le condensateur C ajoutĂ© aux bornes de l’interrupteur K provoque le

rétablissement de la tension vK (déplacement horizontal du point de fonctionnement sur la

figure 2.5) dans un second temps Ă  la vitesse i/C.

Commande de blocage i iK

R Q K C vK S

- +

DĂ©tection de vK=0

Fig. 2.6 Amorçage spontané à tension nulle

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Electronique de puissance avancée

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24

La commutation d’amorçage ne peut ĂȘtre autorisĂ©e que si vK =0, Ă  la condition que

l’environnement de l’interrupteur soit capable de produire l’annulation de vK.

Dans un premier temps, la commande d’amorçage annule la tension vK aux bornes de

l’interrupteur. La tension v forcĂ©e aux bornes de l’inductance L ajoutĂ©e en sĂ©rie avec

l’interrupteur K provoque la croissance du courant iK dans un second temps à la vitesse

v/L.

iK

K vK

v

L

DĂ©tection iK=0

Fig. 2.7 Blocage spontané à courant nul

Conclusion : deux mécanismes de commutation ont été identifiés

- La commutation spontanĂ©e (vK et iK signes contraires). Le changement d’état par

annulation de vK ou iK est provoquĂ© par l’environnement de l’interrupteur capable de

faire Ă©voluer les grandeurs vK/iK favorablement. La commutation est sans pertes.

- La commutation commandĂ©e (vK et iK de mĂȘme signe ). Le changement d’état est

produit par action d’une commande de l’interrupteur. La commande est dissipative

dans le cas se la commutation douce. Elle est non dissipative dans le cas de la

commutation douce mais nécessite des composants passifs supplémentaires.

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Electronique de puissance avancée

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25

2-3 Pertes de commutation dans les interrupteurs commandés

Energie stockée dans les éléments L et C

2-3-1 ModĂšles simples d’interrupteur commandĂ©

- ModĂšles rudimentaires

a- A la fermeture

I

iK iK

U vK

0 t

K tr

U vK lK I

vK’ K’ iK’

0 t

iK’ -U vK’

Fig. 2.8

A la fermeture, l’interrupteur K peut ĂȘtre modĂ©lisĂ© par un interrupteur idĂ©al en sĂ©rie

avec une inductance parasite interne lK qui limite la vitesse d’établissement du courant iK.

A l’état initial, K’ est fermĂ© et K ouvert, on a :

IK=0, vK=U, iK’ = 1, vK’=0

Quand on ferme K, en t=0, la tension U appliquée aux bornes de lK et le courant iK

s’établit Ă  la vitesse (diK/dt = U/lK) pour atteindre I en t= tr tel que (tr = lK.I/U)

Tant que iK est infĂ©rieur Ă  I, iK’ est positif, donc K’ reste conducteur est vK’ reste nul.

La montĂ©e de iK se fait donc sous la pleine tension U aux bornes de l’interrupteur.

Quand iK atteint I, l’ouverture de K’ se fait a courant nul est interrompt les variations

des courants : vK Ă©gal Ă  (lK.diK/dt), s’annule et vK’ passe de zĂ©ro Ă  –U.

L’énergie dissipĂ©e dans K Ă  sa mise en conduction, calculĂ©e par :

==r rt t

r

KKKON dtt

tIUdtivW

0 0....

Est Ă©gale Ă  :

2..

2

1..

2

1IltIUW KrKON ==

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26

- Cas particulier :

-

Dans le cas ou K’ est une diode, il faut tenir compte du recouvrement inverse qui fait

descendre iK de zĂ©ro Ă  –IRM lors de l’annulation de iK’. Cela se traduit par une pointe de

courant dans K et une pointe dans la tension aux bornes de K’.

I+IRM

I iK On a alors :

U

vK t U

Ilt RMK

r

)1( +=

tr

2)(

2

1

)..(2

1

RMK

RMKON

IIl

IIUW

+

=+=

IK’

t

-IRM

-U vK’

Fig. 2.9

La pointe de courant inverse IRM et celle de la tension inverse dépendant du courant commuté

I ; de sa vitesse de variation di/dt et du type de diode utilisée. Les pointes sont plus fortes pour

les diodes Ă  recouvrement brutal (Snap-off) que pour celles Ă  recouvrement progressif (soft

recovery).

b- A l’ouverture

A l’ouverture, l’interrupteur K peut ĂȘtre modĂ©lisĂ© par un interrupteur idĂ©al en

parallÚle avec une capacité parasite interne CK qui limite la vitesse de montée de la tension vK

aux bornes de l’interrupteur.

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27

a- A la fermeture

I

iK iK

U vK

0 t

K tr

U vK CK I

Fig. 2. 10

vK’ K’ iK’

0 t

iK’ -U vK’

A l’état initial, K fermĂ© et K’ ouvert

Quand on ouvre K, iK=1, vK=0, iK’ = 0 et vK ‘ = -U

A l’instant t = 0, la capacitĂ© parasite CK se charge Ă  courant constant. La tension vK croit

linĂ©airement jusqu’à la valeur U qu’elle atteint en un temps t = tr, tel que tr=CK.U/I. La

remontée de vK se fait alors que K est encore traversé par I.

A l’instant t = tr, l’interrupteur K’ peut ĂȘtre fermĂ© sous tension nulle, ce qui interrompt les

variations des tensions : iK Ă©gal Ă  CK.(dvK/dt) s’annule, iK’ passe de 0 Ă  I.

L’énergie dissipĂ©e dans K Ă  l’ouverture est donnĂ©e par :

==

r rt t

r

KKKON dtt

tIUdtivW

0 0....

2..2

1..

2

1UCtIUW KrKON ==

La valeur de la capacité parasite CK varie souvent en fonction de la tension vK varie souvent

en fonction de la tension vK Ă  ses bornes. Si vK est de la forme :

2

.

=

r

Kt

tUv

L’énergie dissipĂ©e dans K Ă  l’ouverture est :

===

r rt t

r

r

KKKON tUdtt

tIUdtivW

0 0.

3

1....

Si on tient compte du temps tf que met iK pour passer de I Ă  0 lorsque vK Ă  atteint U,

l’énergie dissipĂ©e dans K doit etre augmentĂ©e de (U.I.tf/2)

)23

(..fr

KON

ttIUW +=

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U vK vK vK

I iK I iK Ifail

tr tr tr

tf tf

Fig. 2.11

Il s’agit d’un courant de queue, supposĂ© dĂ©croitre linĂ©airement en un temps Ă©gal Ă  tf.

L’énergie dissipĂ©e dans K Ă  l’ouverture s’écrit :

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Electronique de puissance avancée

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29

BIBLIOGRAPHIE

[1] A. cuniere, G. Feld, M. Lavabre, ‘Electronique de puissance, de la cellule de

commutation aux applicationa industrielles.

[2] Luc Lasne, ‘ Electronique de puissance’, Dunod, Paris 2001

[3] H. Buhler, Ă©lectronique de puissance

Page 30: TABLE DE MATIERES - univ-batna2.dz

Electronique de puissance avancée

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30

CHAPITRE 3

METHODES DE CONCEPTION DES

CONVERTISSEURS STATIQUES A

COMMUTATION NATURELLE

3-1 DĂ©finition de la cellule de commutation :

Avant de définir la cellule de commutation, nous rappelons quelques rÚgles

fondamentales d’interconnexion des sources.

- Une source de tension ne doit jamais ĂȘtre court-circuitĂ©e mais elle peut ĂȘtre ouverte.

- Une source de courant ne doit jamais ĂȘtre ouverte mais elle peut ĂȘtre court-circuitĂ©e.

La figure suivante reprĂ©sente le schĂ©ma de principe d’une cellule Ă©lĂ©mentaire de

commutation.

K1

VK1

IK1

E Ich

IK2

K2

VK2

Fig. 3.1 Cellule élémentaire de commutation

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Afin de respecter les rùgles d’interconnexion de sources, les signaux de

commande des interrupteurs K1 et K2 devront ĂȘtre de nature complĂ©mentaire. Ainsi,

une cellule élémentaire de commutation ne peut présenter que deux états. Par

convention une cellule de commutation est dite Ă  l’état « 1 » lorsque son interrupteur

haut (respectivement bas) est passant (respectivement bloqué ») .

Donc une cellule de commutation est dite Ă  l’état « 0 » lorsque son

interrupteur haut (respectivement bas) est bloqué (respectivement passant). Il ne faut

jamais connecter entre elles deux sources de mĂȘme nature ; cela revient a dire qu’on

ne peut connecter entre elles qu’une source de courant et une source de tension.

Le courant est considéré comme constant pendant une période de

commutation.

- SynthĂšse des convertisseurs statiques

Un convertisseur statique est un montage utilisant des interrupteurs Ă  semi-

conducteurs permettant par une commande convenable de ces derniers de régler un

transfert d’énergie entre une source d’entrĂ©e et une source comme le montre la figure

Convertisseur statique CVS

SystÚmes électriques de caractéristiques différentes

Fig. 3.2 Convertisseur statique

La source d’entrĂ©e peut ĂȘtre un gĂ©nĂ©rateur ou un rĂ©cepteur (idem pour la source de

sortie).

La synthÚse des convertisseurs statiques repose sur les seuls éléments connus que

sont les sources d’entrĂ©e et de sortie.

Nature rĂ©versibilitĂ© en V ou I Formes d’ondes

Convertisseur Caractéristiques statiques des K Caractéristiques

Direct - indirect -multiple naturels ou composés dynamiques des K

Source

d’entrĂ©e S1

K à séquences

convenables

Source de

Sortie S2

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Electronique de puissance avancée

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32

3.2 Différentes types de source :

La synthÚse des convertisseurs statiques repose sur les seuls éléments connus que

sont les sources d’entrĂ©e et de sortie.

Il faut donc savoir caractĂ©riser les sources d’entrĂ©e et de sortie et bien connaitre le

fonctionnement des interrupteurs pour dĂ©terminer la constitution d’un convertisseur

statique.

‱ Sources de tension et de courant :

1- Source de tension parfaite :

Une source de tension parfaite est un dipÎle actif qui présente à ses bornes

une tension U indépendante du courant débité.

I V

V

I

Le condensateur se comporte au moment des commutations comme une

source de tension car la tension ne peut pas subir de discontinuité.

ic(t) C ic(t) = (dq/dt) = C.(dv(t)/dt)

vc(t)

2- Source de courant parfaite :

Une source de courant parfaite est un dipÎle actif débitant un circuit

électrique I indépendant de la tension V apparaissant à ses bornes.

V

I v

i

Circuit de

Charge

Circuit

De

Charge

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Electronique de puissance avancée

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33

L’inductance se comporte au moment des commutations comme une source

de courant car le courant ne peut subir de discontinuité.

IL(t) L

VL(t) = (dv/dt)= L.(diL/dt)

VL(t)

- Remarques :

L Une source de tension en

série avec une inductance est

Ă©quivalent Ă  une source de

courant.

Une source de courant en

parallĂšle avec un condensateur

est Ă©quivalent Ă  une source

C de tension.

Pour affirmer une source de

L tension, on disposera d’un

C condensateur en parallĂšle.

I L Pour affirmer une source de

Courant, on disposera d’une

Inductance en série.

C

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Electronique de puissance avancée

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34

3.3 SynthĂšse des convertisseurs

3.3.1 Structure des convertisseurs

- Convertisseur direct tension-courant

On considĂšre une conversion associant une source de tension Ă  une source de courant. Il

existe trois types de connexions possibles entre ces deux sources comme le montre la

figure suivante :

CVS CVS cvs

P=Ve.Ie cas 1 P=Ve.Is cas 2 P= 0 Cas 3

Fig. 3.3 Interconnexion d’une source V et I

On notera que ces trois types d’interconnexions sont nĂ©cessaires pour permettre tous les

Ă©changes et les rĂ©glages d’énergie entre la source de tension et la source de courant.

La solution plus simple est un montage en pont Ă  quatre interrupteurs comme le montre la

figure

K1 K4

VK1 vK4

K2 K3

VK2 vK3

Fig. 3.4 Configuration de base d’un convertisseur tension - courant

- Lorsque K1 et K3 sont fermés, on retrouve le cas N°1

- Lorsque K2 et K4 sont fermés, on retrouve le cas N°2

- Lorsque K1 et K4 sont fermés ou K2 et K3 sont fermés, on retrouve le cas N°3

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35

- Convertisseur direct courant-tension

Ce type de convertisseur correspond au montage redresseur ou commutateur de

courant selon les auteurs. On retrouve la mĂȘme structure que pour le convertisseur

direct tension-courant. On a pour habitude dans un montage redresseur de disposer la

source de courant en sortie et la source de tension en entrée.

K1 K4

VK1 vK4

K2 K3

VK2 vK3

Fig. 3.5 Configuration de base d’un convertisseur courant - tension

- Convertisseur indirect tension-tension

-

On ne peut connecter entre deux sources de nature différente, il faut donc convertir

une des sources en source courant ou alors utiliser un élément de stockage inductif

qui permet de disposer d’une source de courant dynamique comme le montre la figure

K2 K5

K1 VK2 vK5

K3 K4

VK3 vK4

Fig. 3.6 Convertisseur indirect tension - tension

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36

- Convertisseur indirect courant - courant

Dans ce type de convertisseur les deux sources de courant ne sont jamais connectées

simultanĂ©ment Ă  l’élĂ©ment de stockage capacitif mais successivement.

- Le condensateur stocke l’énergie fournie par une source de courant (K2 K3 ON,

K1K4K5 OFF).

- Le condensateur restitue son Ă©nergie Ă  l’autre source de courant soit dans un sens

(K1K2K4 ON, K3K5 OFF), soit dans l’autre (K1K5K3 ON, K2K4 OFF).

K2 K5

VK2 vK5

K1

K3 K4

VK3 vK4

Fig.3.7 Convertisseur indirect courant - courant

- Liaison cellule de commutation –interrupteur

On peut Ă©tablir les relations suivantes

K1

V I

K2

Fig. 3.8 Cellule de commutation

VK2 = V si K1 est passant ou ON

- VK1 + VK2 =V VK1 = V si K2 est passant ou ON

IK1 = I si K1 est passant ou ON

- IK1 – iK2 =I IK2 = -I si K2 est passant ou ON

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37

Dans une cellule de commutation, la tension aux bornes d’un interrupteur bloquĂ© est Ă©gale Ă 

la tension de la source de tension.

Au signe prés, le courant dans un interrupteur qui conduit est égal au courant de la source de

courant.

Par consĂ©quent si la source de tension est bidirectionnelle, l’interrupteur devra supporter une

tension bidirectionnelle. De mĂȘme si la source de courant est bidirectionnelle, l’interrupteur

devra supporter un courant bidirectionnel.

En guise de conclusion, la réversibilité des interrupteurs est liée à la réversibilité des

sources en tension pour une source de tension et en courant pour une source de courant.

3.4 Fonctions réalisées

3.4.1 Conversion DC-DC : les hacheurs

Les hacheurs sont des convertisseurs directs de type continu-continu. Ils permettent d’obtenir

une tension continue rĂ©glable Ă  partir d’une tension continue fixe.

3.4.2 Conversion AC-DC : les redresseurs

Les redresseurs permettent d’obtenir une tension de valeur moyenne non nulle à partir d’une

tension alternative (monophasée ou triphasée) de valeur moyenne nulle.

Les redresseurs commandés permettent de régler la valeur moyenne de la tension redressée.

3.4.3 Conversion DC-AC : les onduleurs

Les onduleurs permettent d’obtenir une tension alternative (respectivement un courant) à

partir d’une tension continue fixe (respectivement en courant).

On peut régler la fréquence de la tension alternative (respectivement du courant) et sa valeur

efficace.

Les onduleurs sont utilisĂ©s pour la production d’une tension alternative Ă  ue frĂ©quence fixe ou

variable, l’alimentation de certains Ă©quipements indĂ©pendants de la prĂ©sence du rĂ©seau.

DC

DC

AC

DC

DC

AC

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Electronique de puissance avancée

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_____________________________________________________________________F. NACERI

38

3.4.4 Conversion AC-AC : Les gradateurs

Les gradateurs permettent d’obtenir une tension alternative de valeur efficace rĂ©glable Ă  partir

d’u e tension alternative de valeur efficace et de frĂ©quence fixe.

Les gradateurs sont utilisés en électrochimie, en éclairage, le démarrage progressif de moteurs

asynchrones.

AC

AC

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Electronique de puissance avancée

__________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________F. NACERI

39

PRINCIPES DE SYNTHESE DES CONVERTISSEURS STATIQUES

- Sources permanentes et sources instantanées :

Pour faciliter les choses, on dĂ©signe par le terme de ‘source’ chaque Ă©lĂ©ment de

circuit autre qu’un commutateur, et dans ce contexte deux types majeurs de sources sont à

distinguer :

‱ Les sources de tension imposent la tension existant entre leurs bornes. De

façon plus fine, en électronique de puissance, on désigne ainsi un dipÎle qui

impose la continuitĂ© de sa tension dans le cadre d’une commutation.

‱ Les sources de courant imposent le courant qui les traverse. De façon plus

fine, on désigne ainsi un dipÎle qui impose la continuité de son courant dans

le cadre d’une commutation.

Une autre particularitĂ© de l’électronique de puissance rĂ©side dans la maniĂšre de considĂ©rer

deux composants classiques : les inductances et les condensateurs. En effet, il est possible de

leur associer Ă©galement un comportement de type ‘source de courant’ ou ‘source de tension’,

ce qui n’est pas forcĂ©ment une conception trĂšs courante en Ă©lectricitĂ©, mais d’une façon un

peu particuliĂšre on parlera de ‘ sources instantanĂ©es’.

Pour bien saisir ces notions, il est nĂ©cessaire de prĂȘter attention aux justifications

suivantes :

Une inductance reprĂ©sente une source de courant dite ‘instantanĂ©e’ car c’est un

composant qui s’oppose à chaque instant aux variations des courants qui la traversent.

De façon plus prĂ©cise, comme c’est un composant qui dĂ©veloppe une tension

proportionnelle à la dérivée de son courant.

Un condensateur se comporte comme une source ‘instantanĂ©e’ de tension car, s’il

peut se charger et se décharger c'est-à-dire voir sa tension varier, ce qui sera la aussi

que dans une certaine limite de dynamique. En d’autres termes, le condensateur tend

Ă  rendre lentement variable la tension Ă  ses bornes, Ă  lisser la tension ou encore Ă  en

assurer sa continuitĂ©. C’est en cela qu’on le dĂ©signe comme une ‘source de tension’.

- Cellule de commutation :

Les circuits s’articulent toujours autour d’une structure appelĂ©e ‘cellule de commutation’,

représenté par la figure suivante, qui présente par nature deux commutateurs forcément

complĂ©mentaires (l’un est ouvert quand l’autre est fermĂ© et vive versa) de maniĂšre Ă  respecter

les impératifs des sources amont et aval, qui sont forcément de natures différentes.

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Electronique de puissance avancée

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40

IK1

vK1 K1

V vK2 K2

IK2

Les deux commutateurs K1 et K2 sont complémentaires

Quand l’un est fermĂ©, l’autre est ouvert.

Fig.3.9 Cellule de commutation

Classification et nature des commutateurs :

Dans la dĂ©marche d’identification des commutateurs qui forment les circuits de

l’électronique de puissance, on se rĂ©fĂšre aux caractĂ©ristiques de leurs fonctionnements, c'est-

à-dire aux courbes ‘courant/tension’ de chaque composant.

Nature des commutations :

Les commutations opĂ©rĂ©es par les composants peuvent ĂȘtre de deux types ‘naturelle’

ou ‘forcĂ©e’. Il est alors trĂšs important de bien distinguer leurs spĂ©cificitĂ©s :

- Commutation naturelle :

C’est le type de commutation assurĂ©e par une diode. Le passage de la conduction Ă  l’état

bloqué se fait sans action de commande, et suivant la caractéristique bien comme du

composant. La figure 3.10 représente ainsi les courbes iK = f(vK)pouvant correspondre à la

prĂ©sence d’une diode (en direct ou en inverse), ainsi que le ‘trajet’ empruntĂ© par le point

de fonctionnement (en pointillĂ©s). La commutation naturelle correspond, et c’est

important, à un trajet qui ‘suit les axes’ du repùre.

Amorçage naturel iK Amorçage commandé

iK A, B

vK

vK

Fig. 3.10

A, B

Amorçage commandé Amorçage naturel

4 1

3 2

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Electronique de puissance avancée

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41

- Commutation commandé :

C’est le type de commutation assurĂ©e par un transistor ou un thyristor (ou tout autre

composant commandĂ©). Le passage de la conduction Ă  l’état bloquĂ© (ou l’inverse) se fait

en réponse à une commande externe, et est matérialisé par une flÚche sur la figure 3.10.

Cette flÚche est notée volontairement comme traversant le plan car ce type de

commutation fait apparaitre une sorte de ‘croisement’ des grandeurs tension et courant

lors de la commutation, c'est-Ă -dire une consommation Ă©nergĂ©tique liĂ©e Ă  l’opĂ©ration de

commutation.

PRINCIPES GENERAUX DE LA SYNTHESE DES CONVERTISSEURS

La synthĂšse des convertisseurs statiques’ reprĂ©sente en rĂ©alitĂ© une dĂ©marche

permettant de déterminer successivement la structure, les natures des commutateurs et leurs

caractĂ©ristiques, et ce pour un circuit dont on ne connait au dĂ©part que l’utilitĂ© globale et

quelques valeurs limites.

L’origine de la dĂ©marche se base ainsi tout simplement sur le ‘cahier des charges’ du

circuit et permet généralement une détermination totale de la structure par le suivi scrupuleux

des étapes précisées sur la figure 3.11.

Ie is

Ve Vs

Fig. 3.11 SynthĂšse des convertisseurs

‱ Identification des sources et des rĂ©versibilitĂ©s

Qu’on s’intĂ©resse Ă  un convertisseur statique, il est facile d’identifier les sources

principales qui le concernent, Ă  savoir la source d’entrĂ©e et celle de sortie. En effet, la nature

Source

d’entrĂ©e Convertisseur Ă 

Synthétiser

Source de

sortie

Identification

Des sources

Réversibilité+

Cellules de

Commutation

Eléments

D’interposition

+Structure

Nature et

Caractéristique des

commutateurs

Structure

finale

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Electronique de puissance avancée

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42

mĂȘme de ces deux sources est un Ă©lĂ©ment extrĂȘmement important du cahier des charges du

dispositif.

Par ailleurs, les réversibilités associées à ces sources constituent également des

éléments importants.

‱ Nombre de cellules de commutation

DĂ©s lors que les sources d’un convertisseur sont identifiĂ©es, il est nĂ©cessaire de

dĂ©terminer Ă  partir de quel nombre de cellules de commutation sa structure va ĂȘtre Ă©laborĂ©e.

La rĂšgle Ă  ce sujet est simple et apparait dans le tableau suivant :

Source de dĂ©part Source d’arrivĂ©e Nombre de cellules de

commutation

Sans réversibilité de tension

Sans réversibilité de tension 1

Sans réversibilité de tension Avec réversibilité de tension

+

Source alternative

2

Avec réversibilité de tension

+

Source alternative

Sans réversibilité de tension 2

Triphasée

Quelconque

3

Quelconque

Triphasée

3

Fig. 3. 12 Nombre de cellules de commutation

‱ ElĂ©ments d’interposition

Sachant que les convertisseurs statiques sont réalisés à partir de composants agissants

comme des interrupteurs, il est nĂ©cessaire de respecter les rĂšgles d’interconnexion des sources

Ă©voquĂ©es prĂ©cĂ©demment. Ainsi, si une structure fait apparaitre de part et d’autre d’une cellule

de commutation deux sources de mĂȘmes natures, il se rĂ©vĂšle impĂ©ratif d’introduire un «

Ă©lĂ©ment tampon » permettant l’association. On fera alors toujours apparaitre une inductance

(source de courant) interposĂ©e entre deux sources de tension, ou de la mĂȘme maniĂšre, un

condensateur interposé entre deux sources de courant.

‱ Nature et choix des commutateurs

Lorsqu’on connait la structure d’un convertisseur et Ă©galement les allures prĂ©cises des

tensions et courants qui y apparaissent, il est naturel de pouvoir déterminer les

caractéristiques des commutateurs qui le constituent. De façon plus claire, connaitre les

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Electronique de puissance avancée

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43

courbes ‘courant/tension’ des commutateurs d’un montage permet de dĂ©terminer la nature

précise de ses composants.

‱ Pertes et dissipateurs thermiques

De façon Ă©galement trĂšs gĂ©nĂ©rale, tous les convertisseurs de l’électronique de puissance

utilisent des composants qui sont le siĂšge de pertes et donc d’échauffements. Il est nĂ©cessaire

de procĂ©der Ă  une estimation de ces pertes de maniĂšre Ă  dimensionner d’éventuels moyens de

dissipation thermique.

EXEMPLE : SYNTHESE COMPLETE

D’UN CONVERTISSEUR DC/DC 10W

L’objectif est ainsi de dĂ©terminer la structure d’un convertisseur DC/DC dont on

résume le cahier de charge ci-dessous :

-Type : Convertisseur DC/DC à découpage

- EntrĂ©e : Batterie d’accumulateurs 12V, 50A

- Sortie : Tension continue régulée 5V, 2A, 10W Fig. 3.13

- Ondulations maximales en tension et courant 5/° max

- FrĂ©quence de dĂ©coupage de l’ordre de 20KHz

- Rendement maximal 85/°

- Encombrement réduit.

Sources et réversibilités

Ce convertisseur prĂ©sente une source d’entrĂ©e non rĂ©versible en tension

puisqu’imposĂ©e comme une tension continue positive ce 12V. La source de sortie continue de

5V également non réversible

Nombre de cellules de commutation

A l’examen du tableau de la figure 3.12, et Ă©tant donnĂ© l’absence de rĂ©versibilitĂ©s en

tension, le choix d’une seule cellule de commutation semble convenir parfaitement

ElĂ©ments d’interposition

source de sortie doit prĂ©senter une nature ‘source de tension’. Cette opĂ©ration sera

assurĂ©e par la prĂ©sence d’un condensateur disposĂ© en parallĂšles. La source d’entrĂ©e et celle de

sortie Ă©tant toutes deux de type ‘source de tension’ et de valeurs diffĂ©rentes. Il sera impossible

de les relier directement par commutation. Un Ă©lĂ©ment d’interposition de type ‘ inductance

sĂ©rie’ s’avĂšre donc nĂ©cessaire. Afin de ne pas court-circuiter la sortie, cette inductance doit

forcĂ©ment ĂȘtre placĂ©e aprĂšs la cellule de commutation.

DC

DC

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Electronique de puissance avancée

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44

Nature et choix des commutateurs

Les trois premiers points étant éclaircis, il est possible de dessiner le schéma

Ă©lectrique de principe de la structure Ă  Ă©tudier. La figure 3.13 reprĂ©sente ainsi l’entrĂ©e, la

sortie, la cellule de commutation ainsi que les deux Ă©lĂ©ments d’interposition.

Comme le convertisseur fonctionne en ‘dĂ©coupage’, le fonctionnement est systĂ©matiquement

pĂ©riodique (de frĂ©quence f) et prĂ©sente u certain rapport cyclique notĂ© α ( sur l’ensemble des

commutateurs). On en dĂ©duit ainsi, sans dĂ©tour l’allure de la tension Vs(t) reprĂ©sentĂ©e

Ă©galement sur la figure 3.14. Enfin, l’analyse de la tension s’appliquant aux bornes de

l’inductance permet de dĂ©duire l’allure du courant qui la traverse iL(t).

Cellule de commutation

IK1 VK1 iL

VL

Ve iK2 C Vs

IL(t)

Vs

0 αT T t 0 αT T t

K1 K2 K1 K2 K1 K2 K1 K2

Fig. 3.14 Structure de base du hacheur à synthétiser

On reconnait dans la structure reprĂ©sentĂ©e un montage de type ‘Hacheur BUCK’ celui-ci Ă©tant

abaisseur de tension.

L’identification des commutateurs qui conviennent est ainsi : le commutateur K2 sera

matérialisé par une diode et le commutateur K1 par un transistor de puissance. Etant donné

que le montage est destiné à des petites puissances (5V*2A =10W), il semble judicieux de

choisir K1 un transistor de type MOS.

Deux choix possibles sont proposés :

‱ MOS 2SK4019 : transistor MOSFET de puissance 100V-5A

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Electronique de puissance avancée

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45

‱ Double MOS intĂ©grĂ© FDS3912 : deux transistors MOSFET 100V – 3A. sa capacitĂ© et

son aptitude à fonctionner à des fréquences de commutation assez importantes (au

déla de 100 KHz).

DĂ©termination des valeurs des composants L et C

En rĂ©alitĂ©, l’inductance et le condensateur placĂ©s dans cette structure participent au

filtrage des ondulations dues au découpage. Pour le calcul on a :*

2maxmax..8

et .4 fLC

Vv

fL

Vi e

Ce

L

==

On calcule alors :

mHLL

iL 5.110*20*1.0*4

12

10.20.4

120.1A 2*5

3300

max =====

FCLC

vc

2.3)10.20(*10*5.1*8*25.0

12

)10.20(**8

12 0.25V5*5

23200

max =====−

On retiendra donc L : 1.5 MH/3A de type ‘inductance de stockage pour filtres de

convertisseurs’ et C= 3.3 ÎŒF de type ‘condensateur chimique’.

Schéma électrique complet

Le schéma complet est le suivant :

FDS3912 1.5 mH

Ie is=2A

Ve=12V Vs=5V

220nF 3.3ÎŒF 3.3ÎŒF

f, α

Source d’entrĂ©e Source de sortie

Fig. 3.15 Montage complet du convertisseur DC/DC 12V/ (5V – 2A)

- Le composant FDS 3912 comporte le transistor MOS lié au découpage, le second

MOS étant utilisé pour sa diode Drain/Source ( la grille est reliée à la source, ce qui

interdit tout amorçage du MOS).

- L’inductance et le condensateur dĂ©terminĂ©s plus haut font partie intĂ©grante du

montage.

- U circuit électronique de commande et de régulation est présent au sein du circuit de

maniÚre à générer les signaux de commande du MOS.

Electronique de commande

Et de régulation

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46

Calcul des pertes et du rendement

- Pour le MOS en commutation forcée :

1. RĂ©sistance Ă  l’état passant : RDS ON =125mΩ

2. Temps de montĂ©e et retard Ă  l’amorçage totalisĂ©s tON=10.5 ns

3. Temps de descente et temps de trainage lors du blocage totalisés : tOFF=27.5ns

- Pour la diode : chute de tension Ă  l’état passant : VSD =0.75V Ă  1.2V, on retiendra

VSDK2=0.75V puisque le courant du montage est inférieur au courant nominal du

composant.

Le calcul des pertes totales revient ainsi, dans le cas d’un rapport cyclique α=0.5, Ă  la

somme suivante :

P= RDS On. I2K1eff +PCOM K1+ VSDK2. IK2moy avec :

- IK2moy = α.Is =1A

- IK2eff= (i2K1moy)1/2 =(α.I2

S)1/2 1.41A

- PCOM K1 = (tON+tOFF))/2.Ve .Ismax.f = 9mW

- Ainsi P= 0.125*1.412+0.009+1 = 1.25 W

Le rendement du circuit se calcule en Ă©crivant :

η= Putile//Ptotale = 10/10+1.25 = 88/°

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47

BIBLIOGRAPHIE

[1] A. Cuniere, G. Feld, M. Lavabre, ‘ Electronique de puissance, de la cellule de

commutation aux applications industrielles. Cours et exercices’ Edition Casteilla, 2012

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48

CHAPITRE 4

METHODES DE CONCEPTION DES

CONVERTISSEURS STATIQUES

A COMMUTATION FORCEE

4-1 ONDULEUR MLI

Nous considĂ©rons l’onduleur de tension Ă  deux niveaux (2N). L’onduleur de tension

ou le Voltage Source Inverter (VSI) est un convertisseur statique continu-alternatif utilisé

dans les variateurs de vitesse, dans l’alimentation UPS (Uninterrupted Power Supply) , les

utilitaires d’interfaçage et de nombreuses autres applications. Nous donnons (Fig. 4.1) les

notations et la configuration de l’onduleur de tension utilisĂ©.

E/2 c1 D1 c2 D2 c3 D3

c4 D4 c5 D5 c6 D6

E/2

V1N V2N V3N

Fig. 4.1 Onduleur de tension triphasé 2N connecté à une charge

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49

La MLI impose la largeur des impulsions obtenues par hachage de la tension E du bus

continu, source à point milieu O. Les interrupteurs sont notés par C1, C2,
, C6, les diodes

par : D1, 
, D6 et les ordres de commande notés Sc1, Sc2, 
, Sc6. Avec une logique

positive :

1, Ci = on

Sci = i = 1, 6

0, Ci = off

Quand Sc1 est 1, Sc4 ne peut ĂȘtre 1, mais lorsque Sc1 est 0, nous pouvons imposer Sc4 Ă  0. De

mĂȘme pour les paires Sc2/Sc5 et Sc3/Sc6. En effet, nous ne pouvons pas court-circuiter une

branche (Sc1 = Sc4 =1), mais nous pouvons la déconnecter complÚtement (Sc1 = Sc4 =0).

4-1-1 La MLI Naturelle et la MLI RéguliÚre ou Echantillonnée

Dans les premiers travaux de [SCHONUNG], Sc1, Sc2 et Sc3 ont été déterminés par

comparaison d’une porteuse triangulaire et d’une modulante sinusoïdale. L’obtention d’un

signal modulé ayant de bonnes performances, nécessite que la fréquence de la porteuse soit

plus grande que celle de la modulante.

Le principe développé par Schonung et Stemmler est mentionné dans la littérature

sous le nom de SPWM (Sinusoidal PWM) – Figure 4.2. Lorsque le signal sinusoïdal de

référence dépasse le signal triangulaire, le signal modulé est 1. Dans ce cas Sc1 =1 sinon le

signal modulé est 0. Donc :

Sci = 0, si modulante i < porteuse

Sci = 1, si modulante i >= porteuse

A tout instant, la tension modulée est :

VÎČi=(E/2).(2.Sci – 1)

Avec cette configuration de l’onduleur, on parle d’une modulation bipolaire : Vi0 peut prendre

deux valeurs E/2 ou –E/2.

La SPWM à été fréquemment utilisée à cause de la flexibilité de sa réalisation

pratique analogique, mais son implantation numérique est plus compliquée. Les instants

d’intersection de la dent de scie avec la modulante sont solutions d’équations transcendantes.

U grand nombre d’échantillons de la modulante doit ĂȘtre sauvegardĂ© dans une mĂ©moire ROM

pour pouvoir obtenir une bonne précision du signal modulé.

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50

Fig. 4.2 Principe de la SPWM (MLI Sinusoidale)

Ceci justifie l’apparition de la MLI rĂ©guliĂšre ou Ă©chantillonnĂ©e [Bowes]. La

modulante sinusoïdale est échantillonnée par un échantillonneur bloqueur. Sa valeur reste

constante pendant une pĂ©riode d’échantillonnage (Te). La tension modulĂ©e moyenne rĂ©sultante

est égale à sa référence constante pendant Te .

- Viref Modulante

-porteuse

Vio Porteuse Te

E/2

-E/2

Fig. 4.3 Détails et notations. MLI réguliÚre ou échantillonnée

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51

A partir de la décomposition en séries de Fourrier de la MLI sinusoïdale bipolaire (ou

les termes en sinus disparaissent à cause de la parité de la fonction)

Vi0ref[k].Te = E.Ti[k]-E/2.Te avec 1, 3

K est l’instant d’échantillonnage. L’échantillonnage introduit un retard de Te/2 de la

tension modulĂ©e par rapport Ă  la tension de rĂ©fĂ©rence, ainsi qu’une augmentation des

harmoniques de la tension modulĂ©e. Pour rĂ©duire le taux d’harmoniques, il convient de

choisir une fréquence fPWM de valeur élevée par rapport à celle de la modulante.

A partir de la dĂ©composition en sĂ©ries de Fourier de la MLI sinusoĂŻdale bipolaire (oĂč les

termes en sinus disparaissent à cause de la parité de la fonction) :

=

+=1

0 .2cos.2sin..i

PW Mnmai tnfAtfEmV

Ou ma = (Vmodulante/Vporteuse)

fPWM : Fréquence de la porteuse

fm : Fréquence de la modulante (fondamental)

4-1-2 Onduleurs de tension monophasĂ©s Ă  modulation de largeur d’impulsions [1]

Le filtrage de la tension ou du courant de sortie d’un onduleur ne dĂ©livrant qu’un crĂ©neau de

tension ou de courant par alternance est difficile et onéreux car le premier harmonique à

éliminer (harmonique 3 ou harmonique 5) a une fréquence trop voisine de celle du

fondamental.

Aussi, on utilise de plus en plus la modulation de largeur d’impulsion ; on forme chaque

alternance de la tension ou du courant de sortie de plusieurs créneaux rectangulaires de

largeurs convenables.

La multiplication du nombre des impulsions formant chaque alternance présente deux

avantages :

- Elle repousse vers les fréquences plus élevées les harmoniques de la tension ou du

courant de sortie, ce qui facilite le filtrage.

- Elle permet de faire varier la valeur du fondamental de la tension ou du courant de

sortie avec les montages Ă  deux interrupteurs par phase

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52

‱ Onduleur en demi-pont : modulation sinus-triangle

a- Principe de la modulation

La figure 4.4 schĂ©matise l’onduleur en demi-pont qui permet d’obtenir Ă  sa sortie

u’ = +U/2, soit u’ = -U/2.

On dĂ©termine les instants de commande des interrupteurs complĂ©mentaires K1 et K’1 par

les intersections.

Figure 4.4

‱ E l’onde de rĂ©fĂ©rence u’w qui reprĂ©sente, rapporte Ă  U/2, la tension de sortie de

fréquence f désirée.

‱ Et de l’onde de modulation M, de frĂ©quence f’ nettement supĂ©rieure Ă  f, de forme

d’onde triangulaire, variant entre -1 et 1.

Les intersections de u’w avec M croissant commandent la fermeture de K’1et

Le dĂ©but des intervalles Ă  u’ Ă©gale Ă  –U/2 ; les intersections de u’w avec M dĂ©croissant

commandent la fermeture de K1 et le dĂ©but des intervalles ou u’ Ă©gale +U/2.

La valeur moyenne de u’ pendant chaque demi-pĂ©riode T’/2 de modulation est Ă©gale Ă  la

tension dĂ©sirĂ©e Ă  l’instant d’échantillonnage ( intersection de M et u’w).

b- TracĂ© des formes d’ondes

Si la référence est sinusoïdale, deux paramÚtres suffisent pour caractériser la commande :

- L’indice de modulation m, Ă©gal au rapport f’/f des frĂ©quences de modulation et de

référence.

- Le coefficient de rĂ©glage en tension r, Ă©gal au rapport de l’amplitude de la rĂ©fĂ©rence Ă 

la valeur de crĂȘte de l’onde de modulation

La figure 4.5 montre la détermination des instants de commutation dans le cas ou m égale 7

et r Ă©gale 2/3. On dĂ©duit de cette dĂ©termination les formes d’ondes de la tension de sortie u’

du courant d’entrĂ©e i, de la tension vK1 aux bornes de l’interrupteur K1 et du courant iK1.

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53

Dans cet exemple, la modulation est synchrone car f’/f est un nombre entier.

La MLI ne diminue pas le taux d’harmonique ; mais en augmentant la frĂ©quence des

premiers harmoniques importants, elle facilite le filtrage.

‱ Onduleur en pont :

L’onduleur en pont complet, reprĂ©sentĂ© Ă  la figure 4.6, permet Ă  partir de la tension U

d’entrĂ©e, d’obtenir en sortie u’ Ă©gale Ă  +U ; Ă  –U ou 0. La possibilitĂ© d’obtenir des

intervalles nuls facilite l’approximation d’une tension de sortie sinusoïdale.

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54

Figure 4.6

On forme l’alternance positive de u’ avec des crĂ©neaux d’amplitude +U sĂ©parĂ©s par des

intervalles Ă  u’ nul, l’alternance nĂ©gative avec des crĂ©neaux de mĂȘme amplitude mais nĂ©gatifs

sĂ©parĂ©s par des intervalles Ă  u’ nul.

La figure 4.7 montre, pour m =12 et r = 2/3, la détermination des instants de commutation

et le tracĂ© des formes d’ondes de la tension de sortie u’ et du courant d’entrĂ©e i.

Figure 4.7

4.1.3 Onduleur de tension triphasé a MLI

-Commande par demi-point

L’onduleur de tension en pont triphasĂ© est formĂ© de trois demi – ponts monophasĂ©.

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55

Figure 4.8

On utilise une onde de modulation M unique. Ses intersections avec les trois ondes de

rĂ©fĂ©rence v’Aw, v’Bw, v’Cw donnent les instants de fermeture et d’ouverture des

interrupteurs complĂ©mentaires K1 et K’1, K2 et K’2, K3 et K’3. Pour que les trois tensions

de sortie v’A, v’B, v’C aient des fondamentaux de mĂȘme amplitude et dĂ©phasĂ©s de 2π/3

deux Ă  deux , on prend trois rĂ©fĂ©rences de mĂȘme amplitude dĂ©phasĂ©es de 2π/3. On

adopte un indice de modulation m multiple de 3.

Le tableau suivant donne, pour chaque configuration, les tensions de sortie en fonction

de la tension d’entrĂ©e, et le courant d’entrĂ©e en fonction des courants de sortie.

Tableau 4.1

- Référence sinusoidale :

La figure 4.9 donne un exemple simple (m = 6) de formes d’ondes obtenues avec des

références sinusoïdales.

La dĂ©termination des instants de commutation des trois sĂ©ries d’interrupteurs,

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_____________________________________________________________________F. NACERI

56

La forme d’onde de la tension vA – v0 donnĂ© par le premier pont,

Les formes d’ondes des tensions de sortie v’A, v’B, v’C

La dĂ©termination, Ă  partir des courants i’A, i’B, i’C de la forme d’onde du courant

d’entrĂ©e i.

Figure 4.9

4.1.4 Onduleur de courant triphasé à MLI

La figure 4.10 donne le schéma de cet onduleur

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Electronique de puissance avancée

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_____________________________________________________________________F. NACERI

57

Figure 4.10

- Commande des interrupteurs :

Soit I le courant continu d’entrĂ©e, les trois ondes de rĂ©fĂ©rence :

)3

4sin(.'

)3

2sin(.'

sin.'

−=

−=

=

tri

tri

tri

Cw

Bw

Aw

Les courants de sortie i’A, i’B, i’C de frĂ©quence f , la modulation est caractĂ©risĂ©e par :

r, coefficient de réglage en courant,

m, indice de modulation, rapport de la frĂ©quence de modulation f’ Ă  f.

On utilise deux onde de modulation M1 et M2de frĂ©quence f’, variant de 0 Ă  1,

décalés entre elles de la moitié de leur période.

m est un nombre entier multiple de 3, on prend m = 9.

On divise la période T des grandeurs de sortie en six parties égales. Pendant

chacune d’elles, deux interrupteurs du mĂȘme groupe ont leurs instants de

fermeture et d’ouverture dĂ©terminĂ©s par les intersections des rĂ©fĂ©rences et des

ondes de modulation, le troisiĂšme sert d’interrupteur complĂ©mentaire. Un

interrupteur de l’autre groupe sert d’interrupteur d’aiguillage. Fig. 4.11

Page 58: TABLE DE MATIERES - univ-batna2.dz

Electronique de puissance avancée

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_____________________________________________________________________F. NACERI

58

Figure 4.11

- Premier sixiÚme de période (0 < t < T/6)

L’interrupteur K1 est commandĂ© par les intersections de i’Aw et de M1 ; les intersections

avec M1 descendant commandent la fermeture de K1, avec M1 montant l’ouverture de

cet interrupteur.

Les intersections de i’Cw avec M2 descendant commandent la fermeture de K3 , avec M2

montant son ouverture.

L’interrupteur K2 est fermĂ© quand K1 et K3 sont ouverts.

L’interrupteur K’2 est fermĂ© en permanence pendant ce sixiĂšme de pĂ©riode.

Quand K1 est fermĂ©, i’A = I, i’B = -I, i’C = 0, u = v’A – v’B.

Quand K3 est fermĂ©, i’A = 0, i’B = -I, i’C = I, u = v’C – v’B

Quand K2 est fermĂ©, i’A = 0, i’B = 0, i’C = 0, u = 0.

- DeuxiÚme sixiÚmeÚ de période ( T/6 < t< T/3)

Page 59: TABLE DE MATIERES - univ-batna2.dz

Electronique de puissance avancée

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59

Les intersections de –i’Bw avec M1 commandent K’2

Les intersections de –i’Cw avec M2 commandent K’3

L’interrupteur K’1 est fermĂ© quand K’2 et K’3 sont ouverts.

L’interrupteur K1 est fermĂ© en permanence.

Quand K’2 est fermĂ©, i’A = I, i’B = -I, i’C = 0, u = v’A – v’B.

Quand K’3 est fermĂ©, i’A = I, i’B = 0, i’C = -I, u = v’A – v’C.

Quand K’1 est fermĂ©, i’A = 0, i’B = 0, i’C = 0, u = 0.

- Sixieme de période suivants :

Pour le troisiĂšme sixiĂšme de pĂ©riode, on commande K2 par comparaison de i’Bw et de

M1 ; on commande K1 par comparaison de –i’Aw et de M2 ; K3 joue le rîle d’interrupteur

complĂ©mentaire ; K’3 est fermĂ© en permanence.

Pour le quatriùme, on commande K’3 par comparaison de –i’Cw avec M1 ; on

commande K’1 par comparaison de –i’Aw avec M2 ; K’2 est fermĂ© quand K’3 et K’1 sont

ouverts, K2 est fermé en permanence.

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Electronique de puissance avancée

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60

4-2 REDRESSEUR A ABSORPTION SINUSOIDALE [2]

4-2-1 Introduction :

Afin de rĂ©duire les harmoniques d’une charge polluante diverses solutions ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ©

proposées :

‱ RĂ©duire les courants harmoniques des charges dĂ©formantes (inductance de lissage)

‱ Abaisser l’impĂ©dance harmonique de la source

‱ Agir sur la structure de l'installation (sĂ©parer les pollueurs des systĂšmes sensibles)

‱ Confiner les harmoniques (Transfo Y-Z)

‱ Utilisation d'inductances anti-harmoniques (pour protĂ©ger les condensateurs de

relĂšvement de facteur de puissance par une mise en sĂ©rie d’une inductance accordĂ©

sur une fréquence pauvre en harmoniques)

‱ Filtres passifs d'harmoniques (court circuite les harmoniques par un filtre LC)

‱ Les filtres actifs qui gĂ©nĂšrent un courant s’opposant aux harmoniques rendant ainsi

leur somme nulle

Le prélÚvement sinusoïdal est une technique qui permet aux convertisseurs statiques

d'absorber un courant trĂšs proche d'une sinusoĂŻde, avec, en plus, un cosinusφ proche

de l'unitĂ©, c’est une technique trĂšs intĂ©ressante qui devrait ĂȘtre de plus en plus utilisĂ©e.

On parle alors de convertisseurs « propres ».

4-2-2 Principe

Il consiste Ă  forcer le courant absorbĂ© Ă  ĂȘtre sinusoĂŻdal. Les convertisseurs propres

utilisent de façon générale la technique de commutation dite MLI (Modulation de

Largeur d'Impulsion), souvent nommée PWM (Pulse Width Modulation).

Le redresseur fournit une puissance alternative alors que la charge consomme une

puissance continue.L’inductance et le condensateur stockent l’énergie nĂ©cessaire Ă 

cette adéquation et permettent de respecter les rÚgles d'interconnexion des sources. Le

convertisseur se comporte donc vis-à-vis du réseau comme une force contre-

électromotrice, un « générateur de tension sinusoïdale » et le courant sinusoïdal est

obtenu en intercalant une inductance entre le réseau et la source de tension.

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Electronique de puissance avancée

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61

Fig 4.12 Redresseur en pont

La modulation de la tension est obtenue par l'intermédiaire d'un asservissement visant

Ă  maintenir le courant au plus prĂšs de la sinusoĂŻde de tension souhaitĂ©e. MĂȘme si

d'autres charges non linéaires élÚvent le taux de distorsion de la tension du réseau, la

régulation peut agir de façon à prélever un courant sinusoïdal.

Les faibles courants harmoniques résiduels ont une fréquence qui est celle de la

modulation, et de ses multiples. La fréquence est liée aux possibilités des semi-

conducteurs utilisĂ©s En raison de sa simplicitĂ© de mise en Ɠuvre, le schĂ©ma de la

figure ci-dessous est celui le plus souvent retenu.

4-2-3 Redresseur MLI en absorption sinusoĂŻdale de courant

L’étude d’une structure en pont complet commandĂ©e en MLI montre qu’il est

possible de fonctionner dans les quatre quadrants du plan (U, I). Cette structure permet tous

les types de transfert d’énergie possibles.

L’intĂ©rĂȘt du dĂ©coupage est de rĂ©duire la taille des Ă©lĂ©ments de filtrage, nous pouvons corriger

de façon active le facteur de puissance.

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62

Fig. 4.13 Redresseur MLI monophasé

A- FONCTIONNEMENT ET DIMENSIONNEMENT

A-1 L’absorption sinusoïdale de courant

Il est possible par l’utilisation d’une loi de commande appropriĂ©e d’obtenir un courant irĂ©s ,

prélevé au réseau sinusoïdal. Nous nous placerons dans les hypothÚses suivantes :

- La tension de sortie est supposée constante et déjà régulée à V0.

- La période de découpage est trÚs petite devant la période du réseau (Td<<1/f)

Sur une pĂ©riode de dĂ©coupage, la tension moyenne Vmoy Ă  l’entrĂ©e du pont complet, s’écrit :

Vmoy = [2α – 1]. V0 = ÎČ.V0

Ou α est le rapport cyclique de hachage des interrupteurs K. Si ÎČ n’est pas constant mais varie

lentement par rapport à la période de découpage de telle sorte que :

Β(t) = sin (ωBF.t) avec ωBF << 2.π.fd alors : Vmoy=V0.sin(ωBF.t)

Autrement dit, la tension moyenne reproduit ÎČ(t) sous la tension V0. On note :

Ve BF=ÎČt).V0 = [2.α – 1].V0

L’équation en tension de la maille d’entrĂ©e, au sens de la BF et pour un courant sinusoĂŻdal

d’entrĂ©e d’expression :

ie BF = Iemoy . si (ωBF.t)

BFe

BF

er tv

dt

tdiltV )(

)(.)( +=

Soit :

0].1)(.2[).cos(...).sin(. VttIltV BFemoyBFBFrmoy −+=

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63

Donc, le rapport cyclique α(t) qui permet d’obtenir un courant sinusoĂŻdal, a pour expression :

).cos(..2

..).sin(.

.22

1)(

00

tV

Ilt

V

Vt BF

emoyBF

BF

rmoy

−+=

Que l’on peut aussi Ă©crire sous la forme :

).sin(.

2

1)( −+= tt BF

Avec ).l.

artan( .4

)..( BF

2

0

22

rmoy

emoyemoyBFrmoy

V

I

V

IlV =

+=

Comme l’inductance est dimensionnĂ©e pour un filtrage HF, la chute de tesnion qu’elle produit

est suffisamment faible, pour que l.ωBF.Iemoy<<Vr, alors :

).sin(..22

1)(

0

tV

Vt BF

rmoy +=

A-2 Dimensionnement des éléments de filtrage

‱ Dimensionnement du filtrage d’entrĂ©e

L’impĂ©dance interne du rĂ©seau n’est jamais nulle. La ligne de transport est de nature

inductive. Or, le convertisseur se comporte comme un générateur de tensions harmoniques

qui crĂ©ent des courants harmoniques via l’impĂ©dance du rĂ©seau que l’on considĂ©rera, dans le

spectre des hautes fréquences, comme une inductance pure. Toute propagation de ces

courants harmoniques, produit sur le réseau des chutes de tensions et augmente les pertes en

ligne.

lr l VeBF ∑VeHF

50Hz 20KHz

Vr0 cf

50 Hz

RĂ©seau de filtrage redresseur + charge

Distribution HF

Fig. 4.14 ModĂšle Ă©lectrique de l’ensemble rĂ©seau/convertisseur

Il est donc nĂ©cessaire d’attĂ©nuer l’amplitude de ces courants par l’utilisation d’un

filtre placé au plus prés du convertisseur.

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Electronique de puissance avancée

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64

lr l VeBF

50Hz

Vr0 cf

50 Hz

RĂ©seau de redresseur + charge

Distribution

Fig. 4.15. a. Circulation de la composante basse fréquence

lr l VeBF ∑VeHF

50Hz 20KHz

Vr0 cf

50 Hz

RĂ©seau de redresseur + charge

Distribution

Fig. 4.15. b. Circulation des composantes hautes fréquences

Le filtre constitué des éléments l et cf, doit donc réduire les ondulations hautes

fréquences sans trop affecter la composante basse fréquence à 50 Hz. La fréquence de

découpage fd étant trÚs supérieure à la fréquence réseau.

Pour un rapport cyclique de œ que les ondulations sont maximales, on obtient alors, si

le condensateur est bien capacitif à la fréquence fd :

dfd fc

i

fl

Vi

..8V

..2cf

0max

==

Application numérique :

V0 = 100V Fd = 20KHz

∆imax =0.5A ∆Vmax = 1V

L = 5mH Cr = 3”F

La fréquence de coupure de ce filtre est :

Hzcl

ff

c 1300...2

1==

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Electronique de puissance avancée

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65

‱ Dimensionnement de la capacitĂ© de sortie C0

La connaissance de la composante basse fréquence du courant de sortie du redresseur,

notée IBF est déduite de la relation suivante :

iBF = [2.α – 1].ieBF

On a : iBF = 2. ∆α.IeM .sin(ωBF.t).sin(ωBF.t-Đ€)

IBF =∆α.IeM[cosĐ€ – cos (2ωBF.t-Đ€)

En régime établi, la valeur moyenne de ic est nulle, donc :

iBF = 2. ∆α.IeM .sin(2ωBF.t –Ѐ – π/2)

Donc l’ondulation crĂȘte –crĂȘte s’exprime :

BF

rMeM

BF

eMC

CV

VI

C

Ii

...2

.

.

.

00

0 =

=

I0

∑IHF IBF

I0 C0 RL

Fig. 4.16 Circulation des composantes harmoniques du courant

Application numérique :

Si l’on considere, que les pertes du convertisseur sont nĂ©gligeables, alors, au point de

fonctionnement nominal, l’égalitĂ© entre les puissances cotĂ© alternatif et cotĂ© continu permet

d’écrire :

(VrM.IeM)/2 = V0. I0

Donc : IeM = 11.1A, Đ€ = 10.9°, ∆α = 0.458

Pour ∆αmax = 0.458 et IeM , on obtient ∆VC0 de 10V

Avec C0 =2000”F

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66

B- REGULATIONS

B-1 Modélisation de la boucle de courant et asservissement

Lo modÚle utilisé est un modÚle aux valeurs moyennes, autrement dit on assimile les

grandeurs variables Ă  leur valeur moyenne.

On a : BFerBF

e tVtVdt

tdil )()(

)(. −=

Utilisant la transformée de Laplace on aura :

pl

pV

pl

pVpi er

e.

)(

.

)()( −=

Pour un convertisseur à découpage, une approximation satisfaisante consiste à le modéliser

par un gain statique pur G0 = 2V0/VcdeMax . Pour une commande 0 – 10V, G0 = 20.

Notons, que le terme G0 est une fonction de V0 qui est une tension onduler Ă  2ωBF. Nous

pourrions donc ajouter une entrée de perturbation au modÚle.

Alors Ve(p) = G0. Vcde(p)

Vr(p)

+

Vcde(p) ie(p)

-

Fig.4.17 Schéma bloc du systÚme en boucle ouverte

Un simple correcteur proportionnel peut etre utilisé car la chaine directe possede déjà une

intégration. Soit (-Kp) le gain du correcteur et Kimes le gain du capteur de courant.

A Vr(p) = 0, la transmittance en boucle fermĂ©e s’exprime :

pKKG

lKpH

pimes

fimes

i

...

1

1.

1)(

0

+

=

Si on limite la bande passante, ωc Ă  95000rd/s (fc = 15 KHz < fd), alors : Kp = 25

Avec Kimes = 1 et si pimes

cKKG ..

1

0

= alors l’expression du courant ie avec la prise de Vr

en boucle fermée est :

)(..1

1.

..

1)(.

.1

1.

1)(

.0

* pVpKKG

pipK

pi r

cimesp

e

cimes

e +

++

=

G0 1/l.p

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67

Avec une telle correction, on remarque que la tension Vr se comporte comme une

perturbation vis-à-vis de la boucle de courant puisqu’elle ajoute une composante basse

fréquence. La solution consisterait à compenser cet effet. Une compensation de

Vcomp(p)=Vr/V0 permet d’annuler, en thĂ©orie, ce courant de perturbation.

Schéma de régulation :

Vcomp(p)

Sinωt + + ie(p)

ie* +

I*eM - + -

Fig. 4.18 Schéma bloc du convertisseur avec correcteur

La consigne I*e est construite via un multiplieur, Ă  partir de l’image de la tension rĂ©seau.

GĂ©nĂ©ralement il nĂ©cessaire d’asservir la tension du bus continu c’est ce que va permettre une

seconde boucle de régulation externe à la boucle de courant.

B.2 Boucle de tension

Pour la modélisation de cette boucle, nous considérons la boucle interne de courant parfaite,

c'est-à-dire unitaire. Nous avons donc à modéliser la transmittance suivante :

)(

)(

)(

)(*

00

pI

pV

pI

pV

rMeM

=

Cette modĂ©lisation, peu classique, s’appuie sur le calcul de la puissance instantanĂ©e cĂŽtĂ©

rĂ©seau. Celle-ci s’écrit :

2

.).sin().()..sin(.)( rMrM

BFrMBFrM

IVttitVtp ==

Si le rendement du pont redresseur Ă©gal Ă  1, alors l’égalitĂ© des puissances instantanĂ©es permet

d’écrire :

L

rMrM

R

tv

dt

tdvCtititv

IV )()(.)(part autred' )().(

2

. 000000 +==

En décomposant les variables courant et tension en une composante continue plus une

composante variable telle que :

-Kp G0 1/l.p

Kimes

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Electronique de puissance avancée

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68

+=

+=

0

__

00

0

__

00

)(

)(

iIti

vVtv

L’équation s’écrit :

dt

vdC

R

v

R

ViIti

LL

00

__

00

__

00 .)(

++=+=

00

__

00

__0

0

__2__

000 ....

)()().(

+++= vR

V

dt

vdCV

R

vV

R

Vtitv

LLL

AprĂšs transformation de Laplace, on obtient :

)(...

2)().( 00

__

00 pVVpCR

titvTLL

+=

Et enfin la fonction de transfert :

pCR

R

V

V

pI

pV

L

LrM

rM .2

.1

.

.4)(

)(

00

__*

0

+

=

V0* + I*

eM IeM(p)

-

Boucle interne de courant

Fig. 4.19 Boucle de régulation en tension

Un correcteur proportionnel-intĂ©gral peut s’écrire sous la forme :

+=

p

pKpC

i

ipvv

1.)(

On calcule les éléments du correcteur pour le cas le plus défavorable, c'est-à-dire au point de

fonctionnement nominal (charge résistive de valeur( RL = RLmin).

Application numériuqe : Inom = 5A, RLmin = 20Ω

Alors : τ=(RLmin.C0)/2 = 20ms

Cv(p) Hi(p)≠1

pCR

R

V

V

L

LrM

.2

.1

.

.4 00

__

+

Kvmes

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Electronique de puissance avancée

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69

La fonction de transfert en boucle fermée est :

20

*

0

...

..

..

11.1

.1.

1

)(

)(

pKGK

pKGK

p

KpV

pV

pvvmes

i

pvvmes

i

i

vmes

+

++

+=

Avec __

0.4

.

V

VRG RML=

En prenant une valeur de 30rd/s (f = 5Hz) et un coefficient d’amortissement z=1, on

obtient :

2i.

1.2et

.

1.2

n

n

vmes

npv

z

KG

zK

−=

−=

Pour Kpv = 9 et Kvmes =1/200 τi=11ms

Lorsque on souhaite une dynamique élevée en tension, on adopte la structure suivante.

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Electronique de puissance avancée

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70

4-3 Gradateur MLI

4-3-1 Principe du gradateur MLI

Le principe de fonctionnement du Gradateur MLI est similaire au fonctionnement du

hacheur continu classique mais les sources d’entrĂ©e et de sortie ne sont plus continues mais

sinusoĂŻdales (figure 4.20).

i1 i2

V1

α

Fig. 4.20 schéma du gradateur MLI

Les relations entre les grandeurs d'entrée et de sortie sont valables pour les valeurs

efficaces du fondamental en considérant que la fréquence de commutation fdec est élevée par

rapport à la fréquence réseau fnet. Ainsi la valeur efficace du fondamental de la tension de

sortie V2 dĂ©pend de la valeur efficace du fondamental de la tension d'entrĂ©e V1 et peut ĂȘtre

ajustée en agissant sur le rapport cyclique a.

La topologie considérée est basée sur une association différentielle des cellules de

commutation conformément à la figure 4.21.

Figure 4.21

AC

AC

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Electronique de puissance avancée

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71

Les formes d'ondes idéales sont présentées à la figure 4.21 avec le courant sortie en avance

de p / 2 par rapport à la tension. Le fonctionnement du gradateur MLI est décrit de la façon

suivante :

· quand la tension d'entrée v1(t) est positive, la cellule de commutation 1

(Com_cell_1) commute alors que T2 et T2C sont fermés simultanément,

· quand la tension d'entrée v1(t) est négative, la cellule de commutation 2

(Com_cell_2) commute alors que T1 et T1C sont fermés simultanément.

Les séquences de conduction de chaque semi-conducteur sont détaillées à la figure 4.21.

Nous constatons que chaque transistor et chaque diode conduisent pendant une demi période

réseau.

D‘aprùs les formes d’ondes de la figure 4.21, la valeur efficace du fondamental de la tension

V2 s’exprime par la relation :

V2 =α .V1

De mĂȘme la valeur efficace du fondamental du courant i1 s’exprime par la relation :

I1 =α .I2

En considĂ©rant que v1 est la tension imposĂ©e Ă  l’entrĂ©e du dispositif, le montage est dit

"abaisseur de tension" vis-Ă -vis de la sortie.

La structure peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e en positionnant la source de courant en entrĂ©e et la

source de tension en sortie conformément à la figure 4.22.

V1

i1

Com_cell_1 Com_cell_2

T1 D1 T2 D2

i2

T1c D1c T2c D2c

V2

Fig.4.22 Gradateur MLI monophasé en montage élévateur de tension

Les relations données précédemment restent valables. Le montage est dit "élévateur de

tension" puisque la tension de sortie V1 est supĂ©rieure Ă  la tension d’entrĂ©e V2.

V1 =V2/α

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Electronique de puissance avancée

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72

4-3-2 Gradateur abaisseur de tension

‱ Utilisation du gradateur MLI en abaisseur de tension

ConformĂ©ment Ă  la figure 4.23, l’entrĂ©e du gradateur est connectĂ©e Ă  une source de tension

idéale et alimente en sortie une impédance Zout.

V1n

i1n

Com_cell_1 Com_cell_2

T1 D1 T2 D2

Iout Vout

Zout

T1c D1c T2c D2c

Fig.4.23 Structure du gradateur MLI abaisseur de tension

A la fréquence du réseau fnet, la valeur efficace du fondamental de la tension de sortie Vout

dĂ©pend de la valeur efficace de la tension d'entrĂ©e Vin et peut ĂȘtre ajustĂ©e en agissant sur le

rapport cyclique α :

Vout = α.Vin

En notant Zout, le module de l’impĂ©dance de sortie Ă  la frĂ©quence fondamentale :

Zout = Vout/Iout

La relation entre les valeurs efficaces de courant est donnée par :

Iin = α.Iout

Avec :

Iout = α.Vin/Zout

le module de l'impédance équivalente d'entrée du gradateur MLI est donné par :

Zin =Vin/Iin = Vout/α2.Iout = Zout/α2

Si Zout est une impédance capacitive à la fréquence réseau, le gradateur MLI se comporte

comme un condensateur variable contrÎlé grùce au rapport cyclique a. Alors, la puissance

réactive fournie au réseau est exprimée par :

Qin = Vin.Iin = V2in.α

2/Zout

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Electronique de puissance avancée

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73

A partir des relations précédentes, le modÚle moyen du gradateur abaisseur de tension à la

frĂ©quence fondamentale suivant peut ĂȘtre considĂ©rĂ©.

iin iout

Vin α.Vin Zout Vout

α.iout

α

Figure 4.24 ModÚle moyen du gradateur abaisseur à la fréquence fondamentale

4-3-3- Gradateur élévateur de tension

‱ Principe du gradateur Ă©lĂ©vateur de tension

L’entrĂ©e du gradateur est connectĂ©e Ă  une source de courant idĂ©ale et alimente en sortie une

impédance Zout conformément à la figure 4.25.

Vout

Iout

Com_cell_1 Zout Com_cell_2

T1 D1 T2 D2

Iout

T1c D1c T2c D2c

iin

Vin

Fig.4.25 Structure du gradateur MLI élévateur de tension

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74

La valeur efficace du fondamental de la tension de sortie Vout dépend de la valeur efficace du

fondamental de la tension d'entrĂ©e Vin et peut ĂȘtre ajustĂ©e en agissant sur le rapport cyclique α

Vout = Vin/α

En négligeant les pertes, la relation entre les valeurs efficaces de courant est donnée par :

Iin = Iout/α

Si le module de l'impédance de sortie est :

Zout =Vout/Iout

le module de l'impédance équivalente d'entrée du gradateur MLI est donné par :

Zin = Vin/Iin = α2.Vout/Iout = α2.Zout

Afin d’assurer la fonction de compensateur de puissance rĂ©active, l’impĂ©dance Zout est un

condensateur. Le gradateur MLI se comporte toujours comme une capacité variable

contrÎlée grùce au rapport cyclique α. Alors, la puissance réactive fournie au réseau est

exprimée par :

Qin = Vin.Iin = V2in = V2

in/α2.Zout

A partir des relations précédentes, le modÚle moyen du gradateur abaisseur de tension à la

frĂ©quence fondamentale suivant peut ĂȘtre considĂ©rĂ©.

iin iout

α. Iin

Vin Zout Vout

α.Vout

α

Figure 4.26 ModÚle moyen du gradateur élévateur à la fréquence fondamentale

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Electronique de puissance avancée

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75

4-4 Alimentation à découpage [1]

On désigne par alimentation à découpage (Switch mode power supplies) les convertisseurs

continu-continu fournissant les tensions continues nécessaires aux divers appareils ou sous

ensemble d’un Ă©quipement industriel.

4-4-1 Montages sans transformateur

a- Alimentation avec hacheur série

Ce montage (buck converter) utilise un hacheur sĂ©rie qui doit ĂȘtre alimentĂ© par une

source de tension et débiter sur un récepteur de courant. Il faut donc ajouter une inductance L

entre le hacheur proprement dit et l’ensemble RC.

u’

U

i i’ L iR

T ic 0 2πα 2π ωt

U D u’ C uc R i’

0 2π ωt

iC

0

Figure 4.27

- Si ω est la pulsation correspondant Ă  la frĂ©quence de hachage et α le taux de hachage,

en conduction continue :

‱ Pour 0 < ωt < 2πα, T conduit :

i = i’, u’ = U, uc = U – L.(di’/dt)

‱ Pour 2πα < ωt < 2π, D conduit:

I =0, u’ = 0, uc = -L(di’/dt)

Puisque la tensuion aux bornes de l’inductance est nulle, la tension de sortie uc a la

meme valeur moyenne que u’ Ucmoy = U’moy = αU

b- Alimentation avec hacheur parallĂšle

Cette alimentation (boost converter) utilise un hacheur parallĂšle qui doit ĂȘtre alimentĂ©

par une source de courant et débiter sur un récepteur de tension.

Entre l’entrĂ©e du hacheur et la source de tension US il faut ajouter une inductance L.

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Electronique de puissance avancée

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76

u’

U

i L i’ iR

ic 0 2πα 2π ωt

US u u’ C uc R i

0 2π ωt

i’

0

0 2πα 2π ωt

Figure 4.28

c- Alimentation avec hacheur Ă  stockage inductif

L’alimentation avec hacheur à stockage inductif (buck-boost converter) permet de rendre

la tension de sortie infĂ©rieure ou supĂ©rieure Ă  la tension d’entrĂ©e.

i D i’ iR

T

C R

U L u’ uC

IL iC

Figure 4.29

On peut Ă©crire : U’moy = Umoy.(α/1 – α)

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Electronique de puissance avancée

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77

d- Alimentation avec hacheur Ă  stockage capacitif

L1 i uc I’ L2 iR

u’ C uc R

Us u

Fig. 4.30

On a: Ucmoy/Usmoy = α/ 1- α

4-4-2 Montages asymétriques avec transformateur

a- Alimentation à stockage inductif isolée: montage flyback

Dans le montage flyback on remplace l’inductance du convertisseur à stockage inductif par un

transformateur.

i D i’

vT T vD

C R

U L u’ uC

n1 n2 iC

Figure 4.31

- Pour 0 < ωt < 2πα, T conduit, le courant magnĂ©tisant i” croit :

i = i” , L”.di”/dt = U

I’ = 0, vD = - uc – U.(n2/n1)

- Pour 2πα < ωt < 2π, D conduit, i” dĂ©croit:

i = 0, i” = (n2/n1).i’, , L”.di”/dt = - uc. (n1/n2)

vT = U + uc. (n1/n2)

Si on negligee l’ondulation de uc de part et d’autre de sa valeur moyenne Ucmoy, la continuitĂ©

de i” pour ωt = 0 et ωt - 2π donne : Ucmoy = (n2/n1). (α/1 – α).U

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Electronique de puissance avancée

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78

BIBLIOGRAPHIE

[1] G. SĂ©guier, Electronique de puissance, les fonctions de base et leurs principales

applications’, 7eme Ă©dition DUNOD1999.

[2] Nicolas BERNARD, Bernard MULTON, Hamid BEN AHMED, ‘Le redresser MLI en

absorption sinusoĂŻdale de courant’ manuscrit oubliĂ© dans la revue 3EI 2003.

[3] Daniel DEPERNET, ‘Optimisation de la commande d’un onduleur MLI à trois niveaux de

tesnion pour machine asynchrone’, ThĂšse de Doctorat en gĂ©nie informatique soutenue le

18/12/1995 Ă  l’universitĂ© de Reims champagne Ardennes.

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Electronique de puissance avancée

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79

CHAPITRE 5

ONDULEURS MULTI-NIVEAUX

5-1 Introduction

Un convertisseur statique est dit ‘multi-niveaux’ lorsqu’il gĂ©nĂšre une tension

dĂ©coupĂ©e de sortie composĂ©e d’au moins trois niveaux. Ce type de convertisseur prĂ©sente

essentiellement deux avantages. D’une part les structures multi-niveaux permettent de limiter

les contraintes en tension subies par les interrupteurs de puissance : chaque composant,

lorsqu’il est Ă  l’état bloquĂ©, supporte une fraction d’autant plus faible de la pleine tension

continu que le nombre de niveaux est Ă©levĂ©. D’autre part, la tension de sortie dĂ©livrĂ©e par les

convertisseurs multi-niveaux prĂ©sente d’importantes qualitĂ©s spectrales. Le fait de multiplier

le nombre de niveaux intermĂ©diaires permet de rĂ©duire l’amplitude de chaque front montant

ou descendant de la tension de sortie. L’amplitude des raies harmoniques est, par consĂ©quent,

d’autant moins Ă©levĂ©e.

5-2 Différentes topologies des onduleurs multi-niveaux

ONDULEURS MULTI-NIVEAUX

ONDULEURS A

DIODE DE BOUCLAGE

ONDULEURS A

CONDENSATEUR

FLOTTEUR

ONDULEURS EN

CASCADE

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Electronique de puissance avancée

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80

Il existe deux catĂ©gories d’onduleurs multi-niveaux, la premiĂšre catĂ©gorie regroupe les

onduleurs principaux en trois groupes :

- Les onduleurs Ă  diodes de bouclage (NPC : Neutral Point Clamped et MPC : Multiple

Point Clamped)

- L’onduleur à condensateur flotteur (Flying capacitor : FC)

- L’onduleur à pont en cascades H-bridge

La deuxiÚme catégorie des onduleurs multi niveaux comporte les assemblages hybrides des

onduleurs de la premiÚre catégorie :

- NPC en cascade (CDC)

- H-bridge en cascade (CMH)

- NPC et H-bridge en cascade (CDCH)

5-2-1 Les onduleurs multi niveaux avec diodes de bouclages

L’onduleur Neural Point Clamped (NPC) est proposĂ© par BAKER, il permet d’avoir

un niveau impair de tension. Le premier onduleur NPC à été développe pour une tension à

trois niveaux par la superposition de deux interrupteurs élémentaires alimentés chacun par

une source de tension continue distincte.

L’onduleur NPC permet de disposer d’un nombre impair de niveaux dans le motif de

la tension en sortie. Cependant, l’onduleur Multiple Point Clamped (MPC) Ă  Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©

pour un nombre pair de tension.

a- Onduleur 3 niveaux b- onduleur 5 niveaux

Fig. 5.1 Topologies des onduleurs multi niveaux NPC

Les principaux avantages de l’onduleur NPC à trois niveaux sur l’onduleur classique à deux

niveaux sont :

- Les semi conducteurs de puissance bloquent une tension inverse égale à la moitié de

la tension de l’étage continu

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Electronique de puissance avancée

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81

- La topologie de base peut ĂȘtre facilement gĂ©nĂ©ralisĂ©e pour gĂ©nĂ©rer un convertisseur

avec un nombre de niveaux supérieur

- Toutes les phases partagent le mĂȘme bus continu

- La fréquence fondamentale assure un haut rendement

- La méthode de contrÎle est relativement simple

- La forme d’onde de trois niveaux rĂ©sulte dans une meilleure qualitĂ© spectrale par

rapport Ă  celle d’un onduleur triphasĂ© classique, ce qui rend les filtres passifs peu

volumineux.

‱ Cependant le NPC exige des diodes de bouclage Ă  vitesse de commutation Ă©levĂ©e

qui doivent ĂȘtre capables de supporter le courant de la pleine charge, elles sont utilisĂ©es pour

rĂ©aliser la connexion avec le point de rĂ©fĂ©rence 0 afin d’avoir une tension de 220V.

L = 3(N-1)(N-2), L est le nombre des diodes. Pour n = 5, on a besoin de 36 diodes. Ces diodes

non seulement augmentent le cout de ce type du convertisseur mais créent un problÚme

d’encombrement.

‱ Pour l’obtention d’une tension de N niveaux, N-1 capacitĂ©s. Les tensions aux

bornes des condensateurs sont toutes Ă©gales Ă  E/(N-1). E est la tension totale du bus continu.

Pour un onduleur NPC Ă  K niveaux, les nombres d’élĂ©ments constituant les topologies NPC :

s :pour la source DC, bc : pour les bancs de condensateurs, n : pour les transistors de

puissance et d : pour les diodes de bouclage, sont donnés, pour chaque phase par les relation

suivantes :

NPC

s 1

bc K – 1

n 2*(K – 1)

d 2*(K – 2)

5-2-2 Onduleur multi niveaux Ă  condensateurs flottants

La structure de ce convertisseur proposée par T. Meynard et H. Fochen [1992] est

similaire à celle de l’onduleur à diode de bouclage sauf qu’au lieu d’utiliser des diodes de

blocage, l’onduleur utilise des condensateurs Ă  leur place. D’oĂč l’appellation ‘Onduleur Ă 

condensateurs Flottants’ en anglais ‘Flying Capacitor Multilevel Inverters’. Cette structure est

propsĂ©e pour rĂ©soudre d’une part le probleme de balancement de tension, et d’autre part le

nombre excessif des diodes.

Cette structure présente certains avantages :

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82

- Les tensions sur les condensateurs sont automatiquement équilibrées. Les tensions de

condensateur peuvent ĂȘtre activement contrĂŽlĂ©es par une modification appropriĂ©e des

signaux de commande.

- La charge est par défaut partagé équitablement entre les commutateurs.

- La tension de blocage des interrupteurs partout la mĂȘme.

a- Onduleur 3 niveaux b- onduleur 5 niveaux

Fig 5.2 topologies d’onduleurs NPC à condensateur flottant

5-2-3 Onduleurs multi niveaux en cascade

Le convertisseur multi niveaux en cascade (propsé en 1975) consiste en la mise en

série de plusieurs ponts à deux niveaux monophasés ; ces ponts étant connectés à des sources

de tension continues séparés. Les sorties des onduleurs en pont sont connectés en série de

telle sorte que l’onde de la tension synthĂ©tisĂ©e soit la somme des tenions de sortie. L’avantage

majeur de cette approche est que le nombre de paliers sur le motif de la tension de sortie peut

ĂȘtre Ă©galement augmentĂ© sans aucun ajout de nouveaux composants. L’utilisation de cellules

de conversion de puissance en sĂ©rie permet d’accroitre le nombre de niveaux de tension et de

puissance du convertisseur.

- Pour atteindre le mĂȘme nombre de niveaux de tension, ce type de convertisseur

nécessite moins de composants

- Contrairement à l’onduleur à diode de bouclage et à condensateur flottant, aucune

diode supplĂ©mentaire n’est nĂ©cessaire.

- Le nombre de niveaux possibles de tension de sortie est plus du double du nombre de

sources Ă  courant continu (N = 2.s+1).

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Electronique de puissance avancée

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83

a- Monophasé b- triphasé

Fig. 5.3 Onduleur H-bridge Ă  5 niveaux,

5-3 Modélisation et fonctionnement des onduleurs multi niveaux de type NPC

5-3-1 Onduleur Ă  trois niveaux type NPC

L’idĂ©e de base de l’onduleur NPC est l’obtention d’une tension de sortie Ă  trois

niveaux par la superposition de deux interrupteurs élémentaires alimenté chacun par ue source

de tension continue distincte.

La figure 5.4 reprĂ©sente la structure d’un onduleur triphasĂ© Ă  trois niveaux.

L’onduleur est composĂ© de trois bras monophasĂ©s. A partir de la source principale de tension

continue et Ă  l’aide d’un diviseur de tension capacitif formĂ© par les condensateurs de filtrage

C1 et C2 de mĂȘme capacitĂ©, on obtient deux sources secondaires de tension continue dĂ©livrant

chacune une demi tension (E/2). Cette structure crée alors un point neutre entre les deux

condensateurs qui sont identiques de maniÚre à éviter le déséquilibrage de charge (C1 = C2

c.a.d Uc1 = Uc2.

Fig. 5.4 Onduleur triphasé à trois niveaux

En général un convertisseur NPC N-niveaux à trois phases, est composé de 2*(N-1)

interrupteurs connectés en série et (N -1 ) liaisons à courant continu. La tension aux bornes du

condensateurs est Ă©gale Ă  (Udc/(N – 1).

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84

- Onduleur Ă  trois niveaux

- Il faut déterminer les valeurs que peut prendre la tension simple Va0 entre la borne (a)

de la charge et le point neutre 0. Cette tension est entierement dĂ©finie par l’état ( 0 ou

1) des quatre interrupteurs Ka1, Ka2, Ka3 et Ka4 du bras.

- Sur les 24 = 16 configurations possibles, seules trois configurations sont mises en

Ɠuvre. Toutes les autres sĂ©quences ne sont pas fonctionnelles et sont donc Ă  Ă©viter.

En effet, elles provoquent soient des courts-circuits des sources de tension continue,

soient elles provoquent la déconnexion de la charge.

- A la diffĂ©rence de l’onduleur Ă  deux niveaux, chaque demi-bras de l’onduleur Ă  trois

niveaux utilise non pas un interrupteur bidirectionnel mais deux, ce qui permet

d’effectuer une commande dĂ©calĂ©e.

L’onduleur Ă  trois niveaux Ă©tant symĂ©trique, l’étude peut se limiter au fonctionnement

d’un seul bras. On distingue trois configurations possibles.

‱ Premiùre configuration (1100)

Ka1, Ka2 sont passants et Ka3 et Ka4 sont bloqués, la valeur de tension simple Va0 est donnée par

l’équation suivante : Va0 = +E/2.

La tension inverse aux bornes des interrupteurs est : VKa3 = VKa4 = +E/2

Figure 5.5 1ere configuration du 1er bras

‱ Deuxiùme configuration (0110)

Ka2, Ka3 sont passants et Ka1 et Ka4 sont bloqués, le point a est relié directement au point

neutre 0. La tension simple Va0 est nulle : Va0 = 0.

La tension inverse aux bornes des interrupteurs bloqués est : VKa1 = VKa4 = +E/2

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Electronique de puissance avancée

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85

Figure 5.6 2eme configuration du 1er bras

‱ Troisiùme configuration (0011)

Ka3, Ka4 sont passant et Ka1 et Ka2 sont bloqués, la valeur de tension simple Va0 est donnée par

l’équation suivante : Va0 = -E/2.

La tension inverse aux bornes des interrupteurs bloqué sont : VKa1 = VKa2 = +E/2

Figure 5.7 3eme configuration du bras

Etat des interrupteurs Tension de sortie

Va0 Ka1 Ka2 Ka3 Ka4

1 1 0 0 +E/2

0 1 1 0 0

0 0 1 1 -E/2

Tab. 5.1 Configurations d’un bras de l’onduleur NPC à trois niveaux

La figure 5.8 représente les signaux de commande de chaque interrupteur, ainsi que la forme

d’onde de la tension de sortie

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Electronique de puissance avancée

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Va0

Figure 5.8 signaux de commande et forme d’onde de la tension de sortie

D’un onduleur NPC à trois niveaux

5-3-2 Onduleur Ă  cinq niveaux

L’onduleur triphasĂ© Ă  cinq niveaux est constituĂ© de trois bras et quatre sources de tension

continue. Chaque bras comporte huit interrupteurs, plus deux diodes. Chaque interrupteur est

composĂ© d’un transistor et une diode montĂ©e en tĂšte bĂȘche. La figure 5.9 donne une

reprĂ©sentation d’un bras de l’onduleur.

Figure 5.9 bras d’un onduleur NPC à cinq niveaux

Les Ă©tats possibles d’un seul bras d’interrupteurs est 25 = 32 Ă©tats que l’on peut reprĂ©senter

par un quadruplet de 0 et 1. Seuls les cinq Ă©tats suivants sont possibles

E/2

0

-E/2

Ka1

Ka2

Ka3

Ka4

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‱ Premiùre configuration (11110000) :

Ka1, Ka2, Ka3 et Ka4 sont passants et Ka5, Ka6, Ka7 et Ka8 sont bloqués, la valeur de la tension

simple Va0 est donnĂ©e par l’équation suivante : Va0 = +E/2

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa5 = VKa6 = VKa7 = VKa8 = +E/4

Fig. 5.10 1ere configuration du 1er bras

‱ Deuxiùme configuration (01111000) :

Ka2, Ka3, Ka4 et Ka5 sont passants et Ka6, Ka7, Ka8 et Ka1 sont bloqués, la valeur de la tension

simple est donnée par : Va0 = +E/4

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa6 = VKa7 = VKa8 = +E/4

Fig. 5.11 2eme configuration du 1er bras

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‱ Troisiùme configuration (00111100)

Ka3, Ka4, Ka5 et Ka6 sont passants et Ka7, Ka8, Ka1 et Ka2 sont bloqués, la valeur de la tension

simple Va0 est donnĂ©e par l’équation suivante : Va0 = 0.

La tension inverse appliquée aux ornes des interrupteurs est :

VKa1 = VKa2 = VKa7 = VKa8 = +E/4

Fig. 5.12 3eme configuration du 1er bras

‱ Quatriùme configuration (00011110)

Ka4, Ka5, Ka6 et Ka7 sont passants et Ka8, Ka1, Ka2 et Ka3 sont bloqués, la valeur de la tension

simple Va0 est donnée par : Va0 = -E/4.

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs est :

VKa1 = VKa2 = VKa3 = VKa8 = +E/4

Fig. 5.13 4eme configuration du 1er bras

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‱ Cinquiùme configuration (00001111)

Ka5, Ka6, Ka7 et Ka8 sont pasants et Ka1, Ka2, Ka3 et Ka4 sont bloqués, la valeur de la tension

simple est donnĂ©e par l’équation : Va0 = -E/2.

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa2 = VKa3 = VKa4 = +E/4

Fig. 5.14 5eme configuration du 1er bras

Etat des interrupteurs Tension de

sortie Va0 Ka1 Ka2 Ka3 Ka4 Ka5 Ka6 Ka7 Ka8

1 1 1 1 0 0 0 0 E/2

0 1 1 1 1 0 0 0 E/4

0 0 1 1 1 1 0 0 0

0 0 0 1 1 1 1 0 -E/4

0 0 0 0 1 1 1 1 -E/2

Tab II. Table de commutation de l’onduleur NPC à 5 niveaux

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Va0

Figure 5.15 signaux de commande et forme d’onde de la tension de sortie

D’un onduleur NPC à cinq niveaux

5-3-3 Onduleur Ă  sept niveaux

La figure 5.16 reprĂ©sente la structure d’un bras d’onduleur de tension Ă  sept niveaux de type

NPC. Elle est constituée de six sources secondaires de tension continue de valeur E/6 de

douze interrupteurs et de dix diodes de blocage.

E/2

0

-E/2

Ka1

Ka2

Ka3

Ka4

Ka5

Ka6

Ka7

Ka8

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Fig. 5.16 Bras d’un onduleur NPC à sept niveaux

‱ Premiùre configuration (111111000000)

Ka1, Ka2, Ka3, Ka4, Ka5 et Ka6 sont passants et Ka7, Ka8, Ka9, Ka10, Ka11 et Ka12 sont bloqués, on la

valeur de la tension simple de sortie : Va0 = +E/2

La tension inverse aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa7 = VKa8 = VKa9 = VKa10 = VKa11 = VKa12 = +E/6

Fig. 5.17 1ere configuration du 1er bras

‱ Deuxiùme configuration (011111100000)

Ka2, Ka3, Ka4, Ka5, Ka6 et Ka7 sont passants et Ka8, Ka9, Ka10 ,Ka11, Ka12 et Ka1 sont bloqués, on a

la tension de sortie : Va0 = +E/3

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa8 = VKa9 = VKa10 = VKa11 = VKa12 = E/6

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Fig. 5.18 2eme configuration du 1er bras

‱ Troisiùme configuration (001111110000)

Ka3, Ka5, Ka4, Ka6, Ka7 et Ka8 sont passants et Ka9, Ka10 ,Ka11, Ka12, Ka2 et Ka1 sont bloqués, on a

la tension de sortie : Va0 = +E/6

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VaK1 = VaK2 = VaK9 = VaK10 = VaK11 = VaK12 = +E/6

Fig. 5.19 3eme configuration du 1er bras

‱ Quatriùme configuration (000111111000)

Ka4, Ka5, Ka6, Ka7, Ka8 et Ka9 sont passants et Ka10, Ka11 ,Ka12, Ka1, Ka2 et Ka3 sont bloqués, on a

la tension de sortie : Va0 = 0

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa2 = VKa3 = VKa4 = VKa11 = VKa12 = +E/6

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Fig. 5.20 4eme configuration du 1er bras

‱ Cinquiùme configuration (000011111100)

Ka5, Ka6, Ka7, Ka8 , Ka9 et Ka10 sont passants et Ka11 ,Ka12, Ka1, Ka2, Ka3 et Ka4 sont bloqués, on

a la tension de sortie : Va0 = -E/6

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa2 = VKa3 = VKa4 = VKa11 = VKa12 = +E/6

Fig. 5.21 5eme configuration du 1er bras

‱ Sixiùme configuration (000001111110)

Ka6, Ka7, Ka8 , Ka9 , Ka10 et Ka11 sont passants et Ka12, Ka1, Ka2, Ka3 , Ka4 et Ka4 sont bloqués,

on a la tension de sortie : Va0 = -E/3

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa2 = VKa3 = VKa4 = VKa5 = VKa12 = +E/6

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Fig. 5.22 6eme configuration du 1er bras

‱ Septieme configuration (000000111111)

Ka7, Ka8 , Ka9 , Ka10 , Ka11 et Ka12 sont passants et Ka1, Ka2, Ka3 , Ka4 , Ka5 et Ka6 sont

bloqués, on a la tension de sortie : Va0 = -E/2

La tension inverse appliquée aux bornes des interrupteurs bloqués est :

VKa1 = VKa2 = VKa3 = VKa4 = VKa5 = VKa6 = +E/6

Fig. 5.23 7eme configuration du 1er bras

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Etat des interrupteurs Tension

de sortie

Va0 Ka1 Ka2 Ka3 Ka4 Ka5 Ka6 Ka7 Ka8 Ka9 Ka10 Ka11 Ka12

1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 0 E/2

0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 E/3

0 0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0 E/6

0 0 0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 0

0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 0 0 -E/6

0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 0 -E/3

0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 -E/2

Tab II. Table de commutation de l’onduleur NPC à 7 niveaux

La figure 5.24 montre les formes des tensions simples Va0, Vb0 et Vc0 à la sortie de l’onduleur.

Fig. 5.24Tensions simples à la sortie d’un onduleur NPC à Sept niveaux

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Electronique de puissance avancée

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96

5- 4 Les différentes stratégies de commande des onduleurs

5-4-1 Commande en pleine onde

C’est la stratĂ©gie de commande la plus simple, la tension de sortie est trĂšs riche en

harmonique de rang faible. Le filtrage est difficile dans ce mode de commande. La durée de

conduction est égale à une demi-période.

U

+E

T/2 T t

-E

Fig. 5.25 Commande en pleine onde

5-4-2 Modulation sinusoĂŻdale

La modulation sinusoĂŻdale consiste Ă  utiliser les intersections d’une onde de rĂ©fĂ©rence ou

modulante, généralement sinusoïdale avec une onde de modulation ou porteuse généralement

triangulaire. Cette technique exige une commande séparée pour chacune des phases de

l’onduleur.

Fig/ 5.26 PWM SinusoĂŻdale, contrĂŽle de courant

Les caractéristiques de la modulation sinusoïdale sont :

L’indice de modulation m est Ă©gal au rapport de la frĂ©quence fc de la porteuse Ă  la

fréquence fm de la référence m = fc/fm

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Electronique de puissance avancée

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97

Le coefficient de rĂ©glage r est Ă©gal au rapport de l’amplitude Am de la rĂ©fĂ©rence Ă 

l’amplitude crĂȘte Ac de la porteuse r = Am/Ac

Le facteur d’évaluation des performances de la MLI, le facteur de distorsion totale

des harmoniques de la tension de sortie THD, définit par le rapport de la somme

quadratique des harmoniques de tension Ă  la valeur de la somme quadratique du

fondamental et des harmoniques de la tension

THD = ∑ 𝑉𝑖

2𝑛𝑖=2

∑ 𝑉𝑖2𝑛

𝑖=1

a- Modulation sinusoĂŻdale naturelle

Les signaux de commande des interrupteurs de l’onduleur NPC sont obtenus à partir des

intersections des trois signaux de référence sinusoïdaux déphasés entre eux de 120° de

frĂ©quence fm d’amplitude Am avec un signal triangulaire d’amplitude Ac et de frĂ©quence fc

multiple de fm.

La figure 5.27 montre le principe de la technique MLI sinusoĂŻdale naturelle.

Fig. 5.27 Principe de la modulation sinusoĂŻdale

b- Modulation sinusoĂŻdale Ă  double triangles

Pour un onduleur à trois niveaux, elle recommande l’utilisation de deux signaux triangulaires

de mĂȘme frĂ©quence fc et de mĂȘme amplitude Ac. ces signaux triangulaires sont comparĂ©s pour

chaque phase Ă  un signal de rĂ©fĂ©rence d’amplitude Am et de frĂ©quence fm, c’est la modulation

Ă  double triangles.

Pour les onduleurs Ă  un nombre de niveaux n supĂ©rieur Ă  trois, celle-ci necessite (n – 1)

signaux triangulaires de mĂȘme frĂ©quence fc et mĂȘme amplitude Ac

La figure 5.28 montre le principe de la modulation sinusoĂŻdale Ă  double triangle.

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98

Fig. 5.28 Principe de la modulation sinusoĂŻdale Ă  double triangles

5-4-3 La modulation par hystérésis (commande en fourchette)

La commande par hystĂ©rĂ©sis est une commande non linĂ©aire qui utilise l’erreur existante entre

le courant de rĂ©fĂ©rence et le courant rĂ©el produit par l’onduleur, cette erreur est comparĂ©e Ă  un

gabarit appelĂ© bande d’hystĂ©rĂ©sis.

La stratégie consiste en la comparaison entre le courant de phase mesuré et le courant de

rĂ©fĂ©rence Ă  l’aide d’un comparateur Ă  hystĂ©rĂ©sis. Ce dernier produit des impulsions

d’amorçage et de blocage des interrupteurs de l’onduleur de façon à limiter le courant de

phase dans une bande d’hystĂ©rĂ©sis autour du courant de rĂ©fĂ©rence.

Fig. 5.29 Modulation par hystérésis, contrÎle de courant et logique de commande

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Electronique de puissance avancée

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99

Si le courant i est infĂ©rieur Ă  la rĂ©fĂ©rence iref augmentĂ©e d’une fourchette F (demi-largeur de

bande), la tension de sortie est forcée à sa valeur maximale pour que le courant croisse le plus

vite possible, et s’il est supĂ©rieur Ă  cette mĂȘme rĂ©fĂ©rence diminuĂ©e de la fourchette, alors la

tension de sortie est forcée à sa valeur minimale pour que le courant décroise le plus vite

possible.

Pour contrĂŽler un onduleur triphasĂ© Ă  n niveaux de tension, il faut exiger (n – 1) bandes pour

déterminer tous les impulsions de commande des interrupteurs.

5-4-4 la modulation vectorielle

La modulation vectorielle « SVM : Space Vector Modulation » est une modulation en temps

rĂ©el. Elle utilise le fait qu’un vecteur peut reprĂ©senter les trois tensions d’un systĂšme triphasĂ©

de somme nulle.

La modulation de largeur d'impulsion Ă  vecteur spatial est devenue une technique PWM

populaire pour les onduleurs triphasés à source de tension dans des applications telles que la

commande d'induction et les moteurs synchrones à aimants permanents. Les inconvénients

mentionnés du PWM sinusoïdal sont considérablement réduits par cette technique. Au lieu

d'utiliser un modulateur séparé pour chacune des trois phases, le phaseur de tension de

référence complexe est traité dans son ensemble. Par conséquent, l'interaction entre les trois

phases motrices est exploitée. Il a été démontré que le SVM génÚre moins de distorsion

harmonique dans la tension de sortie et le courant appliqué aux phases d'un moteur à courant

alternatif et fournit une utilisation plus efficace de la tension d'alimentation par rapport aux

techniques de modulation sinusoĂŻdale directe.

Redresseur Filtre Onduleur

L

Udc C

Fig. 5.30 Onduleur triphasé

Comme indiqué dans le tableau III, il existe huit combinaisons possibles de modÚles

d'activation et de désactivation pour les trois interrupteurs électroniques supérieurs alimentant

l'onduleur triphasĂ© (figure 5.30). Notez que les Ă©tats de marche et d'arrĂȘt des interrupteurs de

puissance inférieurs sont opposés aux états supérieurs et donc complÚtement déterminés une

AC

Motor

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Electronique de puissance avancée

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100

fois que les états des interrupteurs électroniques de puissance supérieure sont connus. Les

tensions de phase correspondant aux huit combinaisons de motifs de commutation peuvent

ĂȘtre mappĂ©es dans la trame α / ÎČ par des transformations α / ÎČ. Cette transformation donne six

vecteurs de tension non nuls et deux vecteurs nuls. Les vecteurs non nuls forment les axes

d'une hexagonale contenant six secteurs (S1 - S6) comme le montre la figure 5.31. L'angle

entre deux vecteurs non nuls adjacents est de 60 degrés électriques. Les vecteurs zéro sont à

l'origine et appliquent un vecteur tension nulle au moteur. Les tensions α / ÎČ dĂ©rivĂ©es en

termes de tension de bus cc Udc sont résumées dans le tableau III.

N° interrupteur Transformation α/ÎČ des Ă©tats

Ă©tat S1 S3 S5 Ux,α Ux,ÎČ Ux

000

100

110

010

011

001

101

111

OFF OFF OFF

ON OFF OFF

ON ON OFF

OFF ON OFF

OFF ON ON

OFF OFF ON

ON OFF ON

ON ON ON

0 0 0

2.Udc/3 0 2.Udc/3

Udc/3 Udc/(3)1/2 2.Udc/3

-Udc/3 Udc/(3)1/2 2.Udc/3

-2.Udc/3 0 2.Udc/3

-Udc/3 - Udc/(3)1/2 2.Udc/3

Udc/3 - Udc/(3)1/2 2.Udc/3

0 0 0

Tableau III. Table de commutation et transformations α/ÎČ des vecteurs

de tension d'état affiliés

UÎČ

010 110

011 000 100 UÎČ

001 101

Fig. 5.31 hexagone, formé par les vecteurs spatiaux de base

S3 S2 S1

000 111

SSSSSS

SSSSSSS1

11

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Electronique de puissance avancée

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101

En utilisant la transformation des tensions triphasĂ©es vers le rĂ©fĂ©rentiel α / ÎČ, le phaseur de

tension Uref représente la somme des phaseurs spatiaux des tensions triphasées. Lorsque les

tensions de sortie souhaitées sont des tensions sinusoïdales triphasées à 120 ° déphasage, Uréf

devient un phaseur rotatif avec la mĂȘme frĂ©quence et une amplitude Ă©gale Ă  la tension efficace

ligne Ă  ligne correspondante.

L'objectif de la technique PWM Ă  vecteur spatial est d'approximer le phaseur de tension de

référence Uréf par une combinaison des huit motifs de commutation. En pratique, seuls les

deux états adjacents (Ux et Ux+60) du phaseur de tension de référence et les états zéro doivent

ĂȘtre utilisĂ©s comme le montre l'exemple de la figure 5.32. La tension de rĂ©fĂ©rence UrĂ©f peut ĂȘtre

approximée en ayant l'onduleur dans les états de commutation Ux et Ux+60 pour la durée t1 et t2

respectivement.

𝑈𝑟𝑒𝑓 =1

𝑇𝑃𝑊𝑀(𝑡1. đ‘ˆđ‘„ + 𝑡2. đ‘ˆđ‘„+60)

Bien sĂ»r, le secteur affiliĂ© doit ĂȘtre connu en premier. L'identification du secteur et le calcul

de t1 et t2 sont prĂ©sentĂ©s dans la sous-section suivante. Étant donnĂ© que la somme de t1 et t2

doit ĂȘtre infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  TPWM, l'onduleur doit rester Ă  l'Ă©tat zĂ©ro pour le reste de la

période. Le temps restant t0 est affecté à un ou aux deux phaseurs à tension nulle.

𝑡0 = 𝑇𝑃𝑊𝑀 − 𝑡1 − 𝑡2

L'application d'un seul des deux états de tension nulle pendant une période PWM donne un

signal PWM asymétrique aligné sur les bords. Ceci est souvent indésirable (harmoniques plus

élevées) mais réduit le nombre de commutations requis de 33% car une branche de l'onduleur

ne commute pas pendant cette période PWM particuliÚre. Ici, le temps restant t0 est également

attribué aux deux états. Comme illustré dans la figure 5.32, tous les changements d'état sont

obtenus dans chaque cas en commutant une seule branche de l'onduleur.

000 111 000

40/° ‘100’ 5/° ‘000’ 100 110 110 100

50/° ‘110’ + ua0

Uref =U.ejwt 5/° ‘111’

ub0

uc0

TPWM

Figure 5.32: Exemple de génération de cycle de service.

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Electronique de puissance avancée

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102

Comme mentionné ci-dessus, la tension de référence est en fait égale aux tensions de sortie

triphasĂ©es souhaitĂ©es mappĂ©es sur la trame α / ÎČ. L'enveloppe hexagonale formĂ©e par les

vecteurs spatiaux de base, comme le montre la figure 5.31, est le lieu de la tension de sortie

maximale. Afin d'Ă©viter une surmodulation, l'amplitude de UrĂ©f doit ĂȘtre limitĂ©e au rayon le

plus court de cette enveloppe.

‱ ImplĂ©mentation en temps rĂ©el du SVM

Actuellement dans l'industrie, le SVM est souvent utilisé comme stratégie de contrÎle de

l'onduleur en raison de ses avantages par rapport Ă  d'autres techniques PWM: le SVM permet

une utilisation efficace de la tension d'alimentation et une faible distorsion harmonique Ă  la

fois en tension et en courant de sortie. En outre, il peut facilement ĂȘtre mis en Ɠuvre avec des

systĂšmes de contrĂŽle modernes basĂ©s sur DSP. MĂȘme les dĂ©veloppements rĂ©cents de

l'algorithme DTC sont modifiés pour exploiter les avantages du SVM.

Comme le montre le tableau 1.1, la tension de référence Uref, généralement représentée par

ses composantes α / ÎČ Uα * et UÎČ *, peut ĂȘtre approximĂ©e facilement par une combinaison

linéaire des deux états adjacents et des états zéro, c'est-à-dire qu'aucune fonction

trigonométrique n'est requise pour calculer les cycles de service. PremiÚrement, le secteur doit

ĂȘtre identifiĂ© pour dĂ©terminer les Ă©tats appropriĂ©s. Ceci est effectuĂ©, comme illustrĂ© sur la

figure 5.33, par une comparaison des composantes α / ÎČ spĂ©cifiant la position dans le plan α /

ÎČ. Par exemple, si la tension de rĂ©fĂ©rence UÎČ * est positive, le secteur de la tension de

référence est dans la moitié supérieure de la figure 5.31 (secteur S1, S2 ou S3). Sinon, le

secteur est dans la moitié inférieure. Le découpage / identification des secteurs se fait par

comparaison (calcul gĂ©omĂ©trique) des composantes α et ÎČ. La normalisation appliquĂ©e au

début élimine la dépendance de la tension du bus cc des tensions de sortie. Les taux de droits

résultants (a *, b * et c *), comme requis pour la génération de PWM en utilisant par ex. Le

DSP TMSM320P14 de TI est calculé selon l'organigramme suivant. Un rapport cyclique a * =

1 indique un interrupteur supérieur fermé en permanence de la premiÚre branche de

l'onduleur. Pour un rapport cyclique a * = 0, le temps d'activation pendant chaque période

PWM est réparti également entre le commutateur inférieur et supérieur et la valeur moyenne

rĂ©sultante de la tension de phase ua0 est nulle. À un rapport cyclique a * = -1, l'interrupteur

inférieur est continuellement fermé, etc.

La relation entre les rapports cycliques des trois phases en pourcentage (rapport entre les

temps d'activation et de coupure des trois branches de l'onduleur au cours d'une mĂȘme pĂ©riode

PWM) et les rapports cycliques donnés a *, b * et c * :

𝑐𝑩𝑐𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑖𝑐𝑒𝑎,𝑏,𝑐 = [𝑎∗ + 1

2;𝑏∗ + 1

2;𝑐∗ + 1

2] 100/°

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Electronique de puissance avancée

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103

Habituellement, l'algorithme présenté est facilement incorporé dans la partie d'initialisation du

programme en temps réel, par ex. en incluant un code C manuscrit. Ensuite, les rapports

cycliques sont directement mappés par un DSP en signaux pilotant la logique de commutation

de l'onduleur. Comme illustré à la figure 5.33, un traitement et une transmission finaux des

données sont nécessaires, en plus un DSP esclave générant les impulsions PWM, par ex. Le

TMSM320P14 de TI est utilisé. Pour éviter le débordement du DSP esclave à virgule fixe,

tous les rapports cycliques doivent ĂȘtre limitĂ©s Ă  ± 1. Étant donnĂ© que le DSP P14 utilise des

registres de comparaison à 16 bits pour la génération PWM, les valeurs calculées sont ajustées

par la multiplication donnĂ©e avant d'ĂȘtre finalement transmises au DSP esclave gĂ©nĂ©rant les

signaux PWM.

Tension de référence

normalisation

No

yes

No No

No No

Sector 1 Sector 2 Sector 3 Sector 4 Sector 5 Sector 6

PWM 1 - 6

U<1

Protection contre 16 bits

Le débordement comparer registre

Fig. 5.33 organigramme de la SVM et transmission de données au DSP

Uα*, UÎČ

*

UÎČ>0

𝑈∝∗ ≄

1

√3đ‘ˆđ›œâˆ—

Sector 1 & 4

a*= uα*+(1/(3)1/2).uÎČ

*

b* =-uα*+(3/(3)1/2).uÎČ

*

c*= -a*

Sector 2 & 5

a*=2. uα*

b* =(2/(3)1/2).uÎČ*

c*= -b*

Sector 3 & 6

a*= uα*-(1/(3)1/2).uÎČ

*

b* =-a*

c*= =-uα*-(3/(3)1/2).uÎČ

*

215-1

P14

DSP

√3

2.1

𝑈𝑑𝑐

𝑈∝∗ ≄ −

1

√3đ‘ˆđ›œâˆ— 𝑈∝

∗ ≄1

√3đ‘ˆđ›œâˆ—

𝑈∝∗ ≄ −

1

√3đ‘ˆđ›œâˆ—

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Electronique de puissance avancée

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104

‱ Onduleur à trois niveaux

Pour un onduleur Ă  trois niveaux de tension ayant trois bras et trois configurations, il possĂšde

33 = 27 modes de commutations possibles. Il peut générer 27 vecteurs de tension de sortie

(Van, Vbn et Vcn).

La reprĂ©sentation dans le plan (α, ÎČ) des 27 vecteurs est donnĂ©e par la figure 5.34

Fig. 5.34 Vecteurs de tension de l’onduleur trois niveaux

Dans le plan (α, ÎČ)

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Electronique de puissance avancée

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105

5-5 Application aux onduleurs [3]

5-5-1 Onduleur trois niveaux

‱ Onduleur monophasĂ©

L’onduleur est commandĂ© en PWM, un signal sinusoĂŻdal d’amplitude et de frĂ©quence variable

appelé référence Vref comparé à un signal triangulaire de fréquence trÚs élevée appelé

porteuse Vp.

Si Vref ≄ Vp, Vsortie = 1, si Vref < Vp , Vsortie = 0. Les interrupteurs sont commandĂ©s de façon

complémentaire.

Fig. 5.35 PWM pour un onduleur Ă  trois niveaux

La figure 5.36 reprĂ©sente l’allure de la tension et du courant de sortie pour un onduleur Ă  trois

niveaux

Fig. 5.36 Allure de la tension et du courant

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106

‱ Onduleur triphasĂ©

La figure 5.37 représente la génération du signal PWM pour un onduleur triphasé à trois

niveaux.

Fig. 5.37 gĂ©nĂ©ration d’un signal PWM

Fig 5.38 Allure des tensions simples et composée

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107

5-5-2 Onduleur Ă  cinq niveaux

‱ Onduleur monophasĂ©

Fig. 5.39 Principe de la PWM Ă  double porteuse pour

Un onduleur monophasé à cinq niveaux

Fig. 5.40 Allure de la tension et du courant

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Electronique de puissance avancée

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108

‱ Onduleur triphasĂ©

Fig. 5.41 Principe de la PWM Ă  double porteuse

Pour un onduleur triphasé à cinq niveaux

Fig. 5.42

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109

Fig. 5.43

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Electronique de puissance avancée

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110

BIBLIOGRAPHIE

[1] LĂ©a RIACHY, ‘Contribution Ă  la commande d’un onduleur multi niveaux, destinĂ©e aux

Énergies renouvelables, en vue de rĂ©duire le dĂ©sĂ©quilibre dans les rĂ©seaux Ă©lectriques’ thĂšse

de Doctorat préparée au sein ESIGELEC/ IRSEEM.

[2] Voltage-Source PWM Inverter, chapter 1.

[3] Zergoune Mohamed Abdelaziz , Hideb Abdelrahmane, ‘ Commande d’onduleur multi

niveaux Ă  structure en cascade par stratĂ©gie d’élimination d’harmonique sĂ©lective’ mĂ©moire

de Master , université de Ouargla.

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Electronique de puissance avancée

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111

CHAPITRE 6

QUALITE D’ENERGIE DES

CONVERTISSEURS STATIQUES

6-1 QualitĂ© de l’énergie Ă©lectrique

La qualitĂ© de l’énergie est une notion assez large qui recouvre Ă  la fois la qualitĂ© de la

fourniture Ă©lectrique, la qualitĂ© de l’onde de tension et la qualitĂ© des courants. Lorsque la

tension est prĂ©sente, les principaux phĂ©nomĂšnes pouvant l’affecter sont d’une part les

variations lentes : creux de tension, surtensions, coupures, dĂ©sĂ©quilibres et d’autre part des

variations rapides : surtensions transitoires, flicker ainsi que les harmoniques. La qualité des

courants reflÚte par contre la possibilité des charges à fonctionner sans perturber ni réduire

l’efficacitĂ© du systĂšme de puissance. C’est pourquoi certains considĂšrent que la qualitĂ© de

l’électricitĂ© se rĂ©duit Ă  la qualitĂ© de la tension.

La qualitĂ© de l’alimentation Ă©lectrique ou qualitĂ© de l’onde fait rĂ©fĂ©rence Ă  la mesure du degrĂ©

de conformitĂ© d’une source d’alimentation Ă©lectrique par rapport Ă  un certain nombre de

critĂšres ou de normes Ă  caractĂšre quantitatif et absolu. L’énergie Ă©lectrique est dĂ©livrĂ©e sous

forme d’un systĂšme triphasĂ© de tensions sinusoĂŻdales. Les paramĂštres caractĂ©ristiques de ce

systĂšme sont les suivants :

‱ la frĂ©quence,

‱ l’amplitude,

‱ la forme d’onde qui doit ĂȘtre sinusoĂŻdale,

‱ la symĂ©trie du systĂšme triphasĂ©, caractĂ©risĂ©e par l’égalitĂ© des modules des trois tensions et

de leurs déphasages relatifs.

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Electronique de puissance avancée

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112

Tout phĂ©nomĂšne physique affectant une ou plusieurs de ces caractĂ©ristiques peut ĂȘtre

considéré comme perturbation. En pratique, ces perturbations sont classées selon la durée du

phénomÚne. Ainsi, il est possible de distinguer :

- les altĂ©rations de l’onde de tension (harmoniques, dĂ©sĂ©quilibre, flicker). Ces phĂ©nomĂšnes

sont permanents ou durent au minimum plusieurs minutes,

- les creux de tension et coupures brĂšves d’une durĂ©e de l’ordre d’une Ă  quelques secondes,

- les surtensions transitoires, de durée inférieure à une période.

6-2 Pollution Harmonique due aux convertisseurs statiques

La présence des harmoniques dans le réseau électrique, appelée également pollution

harmonique, est l’un des phĂ©nomĂšnes importants entraĂźnant la dĂ©gradation de la qualitĂ© de

l’énergie, plus particuliĂšrement la dĂ©formation ou la distorsion de l’onde de tension. Cette

distorsion rĂ©sulte de lasuperposition, sur l’onde de tension fondamentale, d’ondes Ă©galement

sinusoïdales mais de fréquences multiples de celle du fondamental. Nous pouvons également

observer des sous-harmoniques ou des inter harmoniques à des fréquences non multiples de la

frĂ©quence fondamentale. Ce phĂ©nomĂšne est souvent la cause d’une mauvaise exploitation de

l’énergie Ă©lectrique et risque d’endommager les appareils Ă©lectriques connectĂ©s aux rĂ©seaux.

Les conséquences néfastes les plus connues de la pollution harmonique se résument dans la

destruction de condensateurs, le déclenchement intempestif de protections électriques, les

phĂ©nomĂšnes de rĂ©sonance avec les Ă©lĂ©ments composants le rĂ©seau, l’échauffement du

conducteur de neutre des transformateurs ainsi que l’usure qui est due Ă  l’échauffement des

Ă©quipements soumis aux harmoniques.

De plus, la pollution harmonique du rĂ©seau de distribution de l’énergie Ă©lectrique constitue

actuellement un problĂšme majeur surtout en industrie. La prĂ©sence de ce phĂ©nomĂšne gĂȘnant

est due principalement aux charges non linéaires. En effet, les charges non linéaires dans les

secteurs industriels et domestiques, créant des courants non sinusoïdaux et/ou déphasés par

rapport Ă  la tension, engendrent des pollutions harmoniques, une augmentation de la valeur du

courant efficace, une accélération du vieillissement de certains matériels. Ces charges non

linĂ©aires ou polluantes, sont principalement les convertisseurs statiques d’électronique de

puissance tels que les redresseurs à diodes ou thyristors, les gradateurs, le matériel

informatique via leur alimentation, les lampes fluorescentes,
..etc.

‱ ProblĂ©matique des harmoniques

Les charges non linéaires provoquent une distorsion des courants et donc des tensions, ce

qui peut entraĂźner un mauvais fonctionnement des dispositifs raccordĂ©s au rĂ©seau. D’oĂč,

l’intĂ©rĂȘt d’éliminer ou de minimiser ces harmoniques .

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Electronique de puissance avancée

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113

Un rĂ©cepteur d’énergie est considĂ©rĂ© par le rĂ©seau Ă©lectrique comme une charge perturbatrice

s’il absorbe des courants non sinusoĂŻdaux ou des courants dĂ©sĂ©quilibrĂ©s ou s’il consomme de

la puissance réactive. Les deux premiers types de perturbations peuvent déformer ou

dĂ©sĂ©quilibrer les tensions du rĂ©seau lorsque l’impĂ©dance de celui-ci n’est pas nĂ©gligeable. Le

troisiÚme réduit la capacité de production ou de transmission de la puissance active des

générateurs, des transformateurs et des lignes électriques.

Les harmoniques de courant, une fois injectés par des charges non linéaires, se propagent à

travers le rĂ©seau Ă©lectrique en affectant la forme d’onde des tensions aux diffĂ©rents points du

rĂ©seau. Cette propagation n’est limitĂ©e que par les bifurcations (points de division des

courants) et les impédances du réseau qui dépendent généralement de la fréquence des

courants harmoniques. La présence des harmoniques de courant se révÚle essentiellement à

travers leurs effets sur la tension du réseau.

‱ Origine des harmoniques

Les harmoniques sont des perturbations permanentes affectant la forme d’onde de la tension

du rĂ©saeu. Ces perturbations rĂ©sultent de la superposition, sur l’onde fondamentale, d’ondes

également sinusoïdales mais de fréquences multiples de celle du fondamental. En général, les

harmoniques pairs sont négligeables et seuls les harmoniques impairs existent. La figure 6.1

illustre la forme d’onde d’une tension distordue contenant, en plus du terme fondamental de

fréquence 50 Hz, trois harmoniques 5, 7 et 11.

Fig. 6.1 Synthùse d’une tension distordue à partir des harmoniques

La cause principale de l’existence des harmoniques de tension est l’injection dans le rĂ©seau

des courants non sinusoĂŻdaux par des charges non linĂ©aires. Il s’agit de sources gĂ©nĂ©ratrices

de courants harmoniques qui peuvent ĂȘtre classĂ©es en deux types :

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114

a- Sources harmoniques identifiables

Les Ă©quipements dotĂ©s de dispositifs Ă  base d’électronique de puissance, notamment les

redresseurs et les cyclo-convertiseeurs installés sur les réseaux haute et moyenne tension sont

typiquement des sources harmoniques identifiables.

b- Sources harmoniques non identifiables

Ce type de générateur des courants harmoniques est principalement représenté par les

appareils utilisés dans les domaines électrodomestiques tels que les téléviseurs et les micro-

ordinateurs.

c- Caractérisation des harmoniques

La perturbation harmonique est généralement caractérisée par le taux de distorsion

harmonique (THD) défini pour la tension ou le courant. Ce critÚre est le plus souvent employé

pour quantifier le contenu harmonique d’un signal distordu. Il mesure Ă©galement le degrĂ© de

déformation du signal apporté par les harmoniques par rapport à une onde sinusoïdale. Il va

de soit que la rĂ©partition spectrale complĂšte gĂ©nĂ©ralement l’information sur le THD en

indiquant le rang des harmoniques dominants. Pour chiffrer la consommation de puissance

réactive le facteur de puissance (FP) est généralement utilisé.

Le courant absorbĂ© par une charge non linĂ©aire (convertisseur statique) n’est pas sinusoĂŻdal,

mais sa valeur moyenne sur chaque phase est souvent nulle. Dans ce cas, la décomposition en

série de Fourier du courant donne :

𝑖(𝑡) = √2. đŒ1. sin(𝜔𝑡 + đ›Œ1) +∑√2. đŒâ„Ž. sin (ℎ𝜔𝑡 + đ›Œâ„Ž)

∞

ℎ=2

Avec I1, Ih : valeur efficace du courant fondamental et du courant harmonique de rang h

α1, αh : déphasage du courant fondamental et du courant harmonique de rang h.

ω : pulsation fondamentale du rĂ©seau.

Le taux de distorsion harmonique de ce courant est :

đ‘‡đ»đ· = âˆšâˆ‘đŒâ„Ž2

đŒ12

∞

ℎ=2

‱ Facteur de puissance

Normalement, pour un signal sinusoïdal le facteur de puissance est donné par le

rapport entre la puissance active P et la puissance apparente S, FP2=P2/(P2+Q2). Les

générateurs, les transformateurs, les lignes de transport et les appareils de contrÎle et

de mesure sont dimensionnés pour la tension et le courant nominaux. Une faible

valeur du facteur de puissance se traduit par une mauvaise utilisation de ces

Ă©quipements.

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115

Il est donc possible de caractériser les harmoniques par leur participation dans la

puissance apparente. Nous utilisons alors la notion de puissance dĂ©formante D, d’oĂč

la puissance apparente dans le cas d’un rĂ©seau triphasĂ© Ă©quilibrĂ© sera exprimĂ©e sous la

formule suivante :

𝑆 = 3. √∑𝑉𝑛2.

∞

𝑛=1

âˆšâˆ‘đŒđ‘›2

∞

𝑛=1

= 3. 𝑉. đŒ

Le facteur de puissance est donné par :

F = P/S= ∑ 𝑉𝑛.đŒđ‘›.𝑐𝑜𝑠𝜑𝑛∞𝑛=1

√∑ 𝑉𝑛2∞

𝑛=1 .√∑ đŒđ‘›22

𝑛=1

‱ ConsĂ©quences nĂ©fastes des harmoniques

Les courants et les tensions harmoniques ont des effets néfastes sur le fonctionnement, la

rentabilité et la durée de vie des équipements électriques. Bien que les susceptibilités des

différents équipements et appareils électriques, raccordés à un réseau pollué, soient trÚs

diversifiĂ©es, on distingue deux sortes d’effets possibles :

-les effets quasi-instantanĂ©s : concernent certains types d’appareillage, tels que l’électronique

depuissance, calculateurs, relais, systÚmes de contrÎle et régulation,
etc. La présence des

harmoniques sur le réseau provoque le déplacement du passage par zéro et des modifications

dela valeur crĂȘte de l’onde ;

-les effets Ă  terme : se rapportent essentiellement aux machines tournantes, aux

transformateurs et aux condensateurs, ce qui se manifeste par des Ă©chauffements

supplĂ©mentaires et l’augmentation du niveau sonore. Il en dĂ©coule la destruction de matĂ©riel

ou plus fréquemment une diminution de leur durée de vie par surcharge thermique.

La liste suivante donne une idĂ©e de l’impact des harmoniques

‱ Pollution harmonique due aux redresseurs

Avant l’apparition des convertisseurs statiques de l’électronique de puissance,

les courants de magnétisation des transformateurs, des machines électriques et des

ballasts constituaient l’essentiel des charges non-linĂ©aires prĂ©sentes sur le rĂ©seau

Ă©lectrique. Mais aujourd’hui, avec le dĂ©veloppement de l’électronique de

puissance, les convertisseurs statiques deviennent les sources d’harmoniques les

plus répandues sur le réseau. Les redresseurs non contrÎlés à diodes et contrÎlés à

thyristors, fonctionnant en commutation naturelle, représentent la charge non-

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Electronique de puissance avancée

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116

linéaire la plus usitée. Ces convertisseurs sont présents dans de nombreux

Ă©quipements industriels et domestiques ainsi que dans les dispositifs de

conversion de l’énergie Ă©lectrique. Nous citons ci-dessous les applications les plus

courantes :

‱ Variateurs de vitesse pour moteurs alternatifs et à courant continu ;

‱ Circuit d’excitation des alternateurs ;

‱ Chargeurs de batterie ;

‱ Liaison à courant continu (HVDC) ;

‱ Alimentation des systùmes informatiques et audio visuels ;

‱ Dispositifs d’éclairage de nouvelle gĂ©nĂ©ration ;

‱ Nous distinguons deux structures de redresseurs :

a) Ponts de Diodes : constitue l’étage de conversion d’énergie AC/DC (alimentation

du bus continu des onduleurs pour les variateurs de vitesse des machines Ă  courant

alternatif par exemple).

b) Ponts de Thyristors : mĂȘme rĂŽle que le pont Ă  diodes avec la possibilitĂ© de

contrĂŽler le niveau de tension continu en sortie et l’ajout de la rĂ©versibilitĂ© du flux

d’énergie. La figure 6. 2 reprĂ©sente le montage du pont redresseur triphasĂ© Ă  diodes.

Celui du pont Ă  thyristors est obtenu par substitution des diodes par des thyristors.

Une inductance de couplage est souvent placĂ©e Ă  l’entrĂ©e du redresseur pour limiter

les courants de courts circuits entre phases pendant les commutations des semi-

conducteurs dus aux phĂ©nomĂšnes d’empiĂ©tement.

Fig. 6.2 Pont redresseur triphasé non contrÎlé

avec capacité de lissage de la tension continue.

Avec : va, vb, vc : tensions du réseau, isa, isb, isc : courants absorbés par le pont ;

vdc, Idc : tension et courant du bus continu ;

Ls, rs: inductance et résistance de la ligne ;

Cdc : capacité de sortie permettant de filtrer la tension continue de sortie.

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117

La figure 6.3.a illustre les formes d’ondes des courants non sinusoĂŻdaux absorbĂ©s par le pont

redresseur triphasĂ© Ă  diodes, obtenues par simulation, avec insertion d’une inductance de

couplage (L=19.5 mH). La figure 6.3.b reprĂ©sente le spectre associĂ© oĂč apparait la

prĂ©dominance des harmoniques de rang 5, 7, 11 et 13 et l’importance de la distorsion

harmonique en courant (THDi= 20.26%).

Fig. 6.3 courants absorbés par le pont redresseur à diodes et spectre associé

- Normes standards pour limiter les harmoniques

Afin de garantir un niveau de qualitĂ© de l’énergie satisfaisant en limitant les effets des

perturbations harmoniques. Les distributeurs d’énergie et les utilisateurs sont amenĂ©s

à respecter des normes standards des harmoniques qui ont été établies par des

institutions internationales pour limiter les niveaux des harmoniques de courant en

vue d’une bonne qualitĂ© de l’énergie. Ces normes harmoniques et pratiques indiquent

les limites sur les niveaux de distorsion des harmoniques de courant et de tension aux

différentes fréquences harmoniques. Parmi les principales normes, on cite:

‱ EN50 006 : "Limitation des perturbations dans les rĂ©seaux Ă©lectriques causĂ©es

par des appareils domestiques et semblables équipés de dispositifs

électroniques" norme européenne du Comité Européen de Normalisation

Electronique (CENELEC).

‱ Norme IEC555-3 : prĂ©parĂ©e par la Commission Electrotechnique

Internationale (CEI).

‱ Normes allemandes :

VDE 0838 : pour les appareils électroménagers ;

VDE 0160 : pour les convertisseurs ;

VDE 0712 : pour les ballasts de lampes fluorescentes.

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118

‱ Norme IEEE : L’IEEE dĂ©finit les exigences et les recommandations pratiques

pour lecontrĂŽle des harmoniques dans les systĂšmes Ă©lectriques de puissance.

Cette norme s’applique aussi bien aux fournisseurs qu’aux utilisateurs et

couvrent toutes les plages de puissance.

Dans ce standard, les limites sont données par rapport au quotient des courants

de court circuit au point de raccordement du réseau et du courant de charge

fondamental. La norme IEEE 519-1992 recommande notamment une distorsion

harmonique totale de tension inférieure à 5% pour les systÚmes de moins de 69 kV et

une distorsion harmonique individuelle de tension inférieure à 3%.

‱ BSI-5406(UK) : Ces normes indiquent les limites strictes de distorsion de

courant, trĂšs difficiles Ă  respecter pour les industriels de garantir une bonne

qualité de puissance. Alternativement, la limite maximale permise pour les

différents harmoniques dominants est également parfois employée comme

mesure de la qualitĂ© de l’énergie, une limite pratique de moins de 5% du THD

doit ĂȘtre utilisĂ©e par tous les concepteurs de systĂšme et/ou les utilisateurs pour

assurer la conformité aux normes établies.

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Electronique de puissance avancée

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119

6.3 Etude des harmoniques dans les onduleurs

La tension délivrée par un onduleur est découpée par principe, elle possÚde donc

un contenu harmonique qu’il convient de bien connaütre en fonction des contraintes de

qualitĂ© de l’onde imposĂ©es Ă  la charge. En effet, selon les applications, le taux de

distorsion de l’onde de tension de sortie doit ĂȘtre compatible avec des normes plus ou

moins sĂ©vĂšres. Ceci justifie frĂ©quemment l’usage de filtres et le choix de stratĂ©gies de

commandes de l’onduleur qui permettent de minimiser le contenu harmonique.

6.3.1 Commande par signaux carrés

Commande adjacente :

La commande la plus simple pour obtenir une tension alternative, consiste à générer deux

signaux carrés complémentaires et de rapport cyclique égale à un demi pour commander

d’une les deux paires d’interrupteurs ( I1 I3) et (I2 I4) montĂ©s en pont.

I1 I4

U R, L

I2 I3

Pour une charge résistive la tension de sortie est périodique et défine par :

𝑉(𝑡) = +𝑈 𝑠𝑖 0 ≀ 𝜔𝑡 ≀ 𝜋−𝑈 𝑠𝑖 𝜋 ≀ 𝜔𝑡 ≀ 2𝜋

Ainsi la forme de l’onde (tension de sortie) est antisymĂ©trique d’oĂč la dĂ©composition

en sĂ©rie de Fourrier est uniquement en terme de sin ωt.

𝑉(𝑡) = ∑𝑏𝑛. sin(𝑛𝜔𝑡) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎0 = 0 𝑒𝑡 𝑎𝑛 = 0

∞

𝑛=0

𝑏𝑛 =2

đ‘‡âˆ« sin(𝑛𝜔𝑡) . 𝑉(𝑡)𝑑𝜔𝑡𝑇

0

Ω : pulsation fondamentale ω=2π/T

𝑏𝑛 =1

𝜋[∫ sin(𝑛𝜔𝑡) . 𝑈. 𝑑(𝜔𝑡) + ∫ sin(𝑛𝜔𝑡) . (−𝑈). 𝑑(𝜔𝑡)

2𝜋

𝜋

𝜋

0

𝑏𝑛 =−𝑈

𝑛𝜋(−cos(𝑛𝜔𝑡))0

𝜋 +−𝑈

𝑛𝜋(− cos(𝑛𝜔𝑡))𝜋

2𝜋

𝑏𝑛 =−𝑈

𝑛𝜋(2 − 2. cos(𝑛𝜋) −

2𝑈

𝑛𝜋(1 − cos (𝑛𝜋)

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120

Ona :

cos (𝑛𝜋) = +1 𝑠𝑖 𝑛: 𝑝𝑎𝑖𝑟−𝑈 𝑠𝑖 𝑛: 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟

n : impair bn=4.U/(nπ)

𝑉(𝑡) = ∑4𝑈

𝑛𝜋. sin(𝑛𝜔𝑡) = ∑ 𝑉𝑛. √2. sin (𝑛𝜔𝑡)

∞𝑛=0

∞𝑛=0

Avec 𝑉𝑛 =2.√2.𝑈

𝑛𝜋

𝑉𝑛𝑉1=

2. √2. 𝑈𝑛𝜋

2. √2. 𝑈𝜋

Vn= L’amplitude de l’harmonique d’ordre n

V1= L’amplitude de l’harmonique fondamental

Cette expression nous montre que le spectre de fréquence de la tension de

sortie contient tous les harmoniques d’ordre impair, l’amplitude de ces derniers varie

suivant l’ordre de l’harmonique considĂ©rĂ©.

Taux d’harmonique :

Il est dĂ©fini comme Ă©tant le rapport de la valeur du terme d’ordre (h) Ă  celle du signal

đ‘‡đ»đ· = 𝑉𝑒𝑓𝑓ℎ

𝑉𝑒𝑓𝑓 Veffh : la valeur efficace du terme d’ordre h.

𝑉𝑒𝑓𝑓ℎ2 = 𝑉𝑒𝑓𝑓

2 − 𝑉𝑒𝑓𝑓12

𝑉𝑒𝑓𝑓2 = 𝑈2, 𝑉𝑒𝑓𝑓1 =

4.𝑈/√2

2𝜋

𝑉𝑒𝑓𝑓ℎ = 𝑈2 −16.𝑈2

2.𝜋2= 𝑈2 − (1 −

8

𝜋2)

Le taux d’harmonique THD = 0.434

Cette technique ne permet pas d’agir sur l’amplitude du terme fondamental de la

tension de sortie.

La prĂ©sence des harmoniques d’ordre infĂ©rieur (3,5,9,11, 
) qui influe sur la

forme de la tension de sortie de l’onduleur pose un problĂšme sĂ©rieux de filtrage de ces

harmoniques , ce filtrage des harmoniques indésirables nécessite des circuits

complexes encombrants et couteux.

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Electronique de puissance avancée

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121

6.3.2 Harmoniques dans les onduleurs de tension Ă  MLI [1]

DĂ©finition des termes :

‱ Indice de modulation : n = Fd/F

s

‱ Taux de modulation : R = M/A

‱ Coefficient de rĂ©glage : r = <Vs>Max

/E

6.3.2.1 Les Technique de MLI Intersective

Une loi de modulation d’impulsion rĂ©sulte de la comparaison d’une

modulante avec une porteuse, comme représenté sur la figure 6.4.a. La mise

en Ɠuvre de ce principe est reprĂ©sentĂ©e Ă  la figure 6.4.b.

- Modulation non synchrone : elle est réservée à n grand

- Modulation synchrone : elle est adaptée aux faibles et moyennes fréquences de

découpage (n<50)

Pour Ă©tudier le comportement harmonique de la tension de sortie de

l’onduleur, il suffit d’étudier la dĂ©composition en sĂ©rie de Fourier de la fonction

de modulation fm

(t) puisque Vs(t)=f

m(t).E.

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Electronique de puissance avancée

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122

Fig.6.4.b Principe de gĂ©nĂ©ration d’une loi MLI unipolaire Ă  doublement de frĂ©quence

a- MLI unipolaire synchrone échantillonnée

Il s'agit du cas d'une onde unipolaire délivrée par un pont monophasé qui

serait obtenue pas la comparaison d'une dent de scie et d'une modulante vmod

sinsusoïdale échantillonnée synchrone figure 3-3). On suppose que la fonction

fm(t) obtenue est une fonction impaire et la représentation de la demi-période

Ts/2 nous suffit donc.

On pose Td/Ts = n

Les coefficients Bh s’expriment par :

đ”â„Ž =4

đ‘‡đ‘ âˆ« 𝑓𝑚(𝑡). sin(ℎ𝜔𝑠𝑡) 𝑑𝑡 =

4

𝑇𝑠∑ ∫ sin(ℎ𝜔𝑠𝑡) 𝑑𝑡

𝑡2𝑘

𝑡1𝑘

𝑛

2−1

𝑘=0

𝑇𝑠/2

0

Avec t1k = k.Td + (Td – t0k)/2 et t2k = kTd + (Td +t0k)/2

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123

En introduisant la modulante, il vient :

𝑡𝑜𝑘 =𝑉𝑚𝑜𝑑(đŸ. 𝑇𝑑)

𝐮𝑇𝑑 =

𝑀

𝐮𝑇𝑑𝑠𝑖𝑛 [(2đŸ + 1)

𝜋

𝑇𝑠. 𝑇𝑑] = 𝑅. 𝑇𝑑 . 𝑠𝑖𝑛 [(2đŸ + 1)

𝜋

𝑛]

Le coefficient R = M/A est le taux de modulation avec R≀ 1

L’expression prĂ©cĂ©dente permet d’exprimer t1k et t2k

𝑡1𝑘 =𝑇𝑑2[(2𝑘 + 1) − 𝑅𝑠𝑖𝑛 [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]] , 𝑒𝑡

𝑡2𝑘 =𝑇𝑑2[(2𝑘 + 1) − 𝑅𝑠𝑖𝑛 [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]]

On peut alors en déduire la forme de Bh

đ”â„Ž =4

ℎ𝑇𝑠. 𝜔𝑠∑sin [(2𝑘 + 1)

𝜋ℎ

𝑛] sin [

𝜋ℎ𝑅

𝑛sin [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]]

𝑛2−1

𝑘=0

Cette forme n’est guere explicite mais a le mĂ©rite de donner prĂ©cisĂ©ment les

composantes harmoniques du signal.

b- Onde bipolaire

La figure 6.6 indique la configuration choisie. Le calcul est plus rapide avec une

fonction de modulation Ă©voluant entre 0 et 2, mais Ă©quivautr Ă  celui une onde

bipolaire +1/-1.

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124

L’onde n’étant ni paire ni impaire, le calcul de Bh et Ah est maintenant nĂ©cessaire

đ”â„Ž =4

𝑇𝑠∑ ∫ 𝑠𝑖𝑛ℎ𝜔𝑠

𝑡2𝑘

𝑡1𝑘𝑡𝑑𝑡 𝑒𝑡 𝐮ℎ =

4

𝑇𝑠∑ ∫ 𝑐𝑜𝑠ℎ𝜔𝑠

𝑡2𝑘

𝑡1𝑘𝑡𝑑𝑡 𝑛−1

𝑘=0 𝑛−1𝑘=0

Avec cette forme de modulation, l’expression de t0k devient :

𝑡0𝑘 =𝑉𝑚𝑜𝑑(𝑘𝑇𝑑)

𝐮.𝑇𝑑 =

𝑇𝑑

2+𝑀â€Č

𝐮𝑇𝑑 sin [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑇𝑠𝑇𝑑] = 𝑇𝑑[

1

2+𝑅

2sin [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]]

Ce qui conduit :

𝑡1𝑘.=𝑇𝑑

2[(2𝑘 + 1) −

1

2−𝑅

2sin [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]

Et 𝑡2𝑘.=𝑇𝑑

2[(2𝑘 + 1) +

1

2+𝑅

2sin [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]

Le calcul débouche sur :

đ”â„Ž =4

ℎ𝜋∑sin [(2𝑘 + 1)

𝜋ℎ

𝑛] sin [

𝜋ℎ

2𝑛[1 + 𝑅𝑠𝑖𝑛 [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]]]

𝑛−1

𝑘=0

𝐮ℎ =4

ℎ𝜋∑cos [(2𝑘 + 1)

𝜋ℎ

𝑛] sin [

𝜋ℎ

2𝑛[1 + 𝑅𝑠𝑖𝑛 [(2𝑘 + 1)

𝜋

𝑛]]]

𝑛−1

𝑘=0

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125

A partir des différentes expressions obtenues, il est aisé de calculer numériquement

les différentes composantes harmoniques. Les décompositions spectrales qui

apparaissent figure 6.7 résultent de ce calcul qui a été fait pour R = 0.8.

Fig. 6.7 Contenu harmonique des MLI unipolaires et bipolaires

6.3.2.2 MLI Calculée

Les MLI calculées sont utilisées lorsque le rapport entre la fréquence de découpage et

la fréquence fondamentale est faible, ce qui est fréquent en forte puissance. Dans ce

cas, il y a prĂ©sence de composantes harmoniques de rang bas indĂ©sirables que l’on

cherche Ă  Ă©liminer ou minimiser en exploitant au mieux le nombre d’impulsions

disponibles sur la période fondamentale. Pour atteindre cet objectif, on détermine a

priori des formes d’ondes optimisĂ©es qui seront ensuite mĂ©morisĂ©es dans des tables.

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126

La courbe inférieure du graphe de la figure 6.8 montre un simple exemple de fonction

de modulation sur laquelle on peut procéder à cette optimisation.

Il s’agit ici d’une forme Ă  trois niveaux et 6 impulsions par pĂ©riode, mais le principe

peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă  un nombre quelconque d’impulsions, sachant que celui-ci sera

défini par le rapport entre la fréquence de commutation permise par la technologie des

interrupteurs et la fréquence fondamentale.

La décomposition de la fonction de modulation de base est :

𝑓𝑚(𝜃) =4

𝜋∑

1

ℎcos (ℎ

∞

ℎ=1

đ›č)sin (ℎ𝜃)

Avec h : impair,

La décomposition du motif complet est alors :

𝑓𝑚2(𝜃) =4

𝜋∑

1

ℎ[cos (ℎ

∞

ℎ=1

đ›č1) + 2 cos(ℎđ›č2) cos (â„ŽĐ€)]sin (ℎ𝜃)

A partir de la, il est possible de calculer l’amplitude de chaque rang harmonique en

fonction des différents paramÚtres angulaires :

H1= 4/π(cosΚ1+2cosΚ2cosĐ€)

H3= 4/3π(cos3Κ1+2cos3Κ2cos3Đ€)

H5= 4/5π(cos5Κ1+2cos5Κ2cos5Đ€)

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127

6.3.2.3 MLI Triphasée

La figure 6.9 reprĂ©sente les fonctions de modulation dans le cas d’un onduleur

triphasé.

Au sens du premier harmonique, l’expression des fonctions de modulation est donnĂ©e

par :

𝑓𝑚1(𝑡) =1

2(1 + 𝑅𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑠𝑡)), 𝑓𝑚2 =

1

2(1 + 𝑅𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑠𝑡 −

2𝜋

3))

𝑓𝑚3 = 1

2(1 + 𝑅𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑠𝑡 −

4𝜋

3))

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128

6.4 Introduction aux techniques de dépollution

Afin de diminuer les perturbations en tension ou en courant, il est possible d’agir à deux

niveaux :

du coté de la source en filtrant la tension du réseau ou en améliorant le réseau de

transport et celui de distribution ;

du coté du client en rendant le courant de ligne le plus sinusoïdal possible.

Plusieurs solutions ont été envisagées pour limiter la propagation des harmoniques et

amĂ©liorer la qualitĂ© et la gestion de l’énergie Ă©lectrique. Elles peuvent ĂȘtre classĂ©es en deux

catĂ©gories, traditionnelles et modernes (Ă  base de l’électronique de puissance).

6.4.1 Solution traditionnelle de dépollution

Les moyens de dépollution traditionnels sont nombreux et se résument dans points suivants :

- inductance anti-harmonique de protection des condensateurs ;

- inductance de lissage des courants ;

- confinement des harmoniques ;

- l’utilisation de transformateurs Ă  couplage appropriĂ© permettant de limiter la circulation des

courants harmoniques ;

- augmentation de l’indice de modulation ;

- filtres passifs utilisant des Ă©lĂ©ments rĂ©actifs en l’occurrence des inductances et des

condensateurs

-Les filtres passifs qui sont utilisĂ©s pour empĂȘcher les courants harmoniques de se

propager dans les rĂ©seaux Ă©lectriques. Ils peuvent aussi ĂȘtre utilisĂ©s pour compenser la

puissance rĂ©active. MalgrĂ© leur large utilisation dans l’industrie, ces dispositifs

peuvent présenter certains inconvénients :

Manque de souplesse Ă  s’adapter aux variations du rĂ©seau et de la charge ;

Équipements volumineux ;

ProblĂšmes de rĂ©sonance avec l’impĂ©dance du rĂ©seau.

‱ Filtrage passif

Il s’agit des premiers dispositifs utilisĂ©s pour l’élimination d’harmoniques. Ils sont

composés par des éléments passifs comme des inductances, des capacités et des

rĂ©sistances. En gĂ©nĂ©ral, les filtres d’harmoniques sont connectĂ©s en parallĂšle avec les

charges injectant des courants harmoniques (les redresseurs Ă  diodes ou Ă  thyristors, fours

Ă  arcs Ă©lectrique, etc.). L’association d’élĂ©ments capacitifs et inductifs en parallĂšle avec la

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Electronique de puissance avancée

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129

charge polluante permet d’obtenir une rĂ©sonance sĂ©rie accordĂ©e sur les rangs harmoniques

à éliminer. Différents types possibles de filtres passifs destinés à compenser les courants

harmoniques sont représentés sur la figure

Fig. 6.4 Différents types de filtres harmoniques passifs

Le filtre harmonique passe-bande illustré sur la figure 6.4 (a) est le plus simple et est

largement appliquĂ©. Son avantage est l’impĂ©dance presque nulle Ă  la frĂ©quence d’accord,

conduisant à un filtre presque parfait à cette fréquence. Un inconvénient est la possibilité

d’occasionner une rĂ©sonance avec l’impĂ©dance du rĂ©seau pour les frĂ©quences en dessous de sa

frĂ©quence de coupure et en d’autres termes d’amplifier d’autres composantes harmoniques .

La figure 6.4 (b) montre le filtre harmonique passe-haut qui peut ĂȘtre un compromis entre

filtrer une fréquence bien ciblée et atténuer les harmoniques des fréquences supérieures. Ce

filtre est généralement ajusté aux 7Úme ou 11Úme rangs harmoniques.

Le filtre harmonique de type C, illustré sur la figure 6.4 (c), a des caractéristiques

similaires au filtre harmonique passe-haut, avec l’avantage que la rĂ©sistance ne consomme pas

de puissance à la fréquence fondamentale du réseau. Il est souvent employé dans les

applications de four Ă  arc oĂč il existe des interharmoniques.

La figure 1.8 (d) illustre le filtre harmonique de type Pi qui est essentiellement composé

de deux filtres passe-bande avec une rĂ©sistance connectĂ©e au point mĂ©dian. L’intĂ©rĂȘt principal

de ce filtre est sa bonne caractéristique de filtrage aux deux fréquences de résonance.

Le choix le plus commun pour le redresseur Ă  thyristors de haute puissance consiste Ă  utiliser

une combinaison de plusieurs filtres réglés sur une seule fréquence (sur les harmoniques 5, 7,

11 et 13) et un filtre passe-haut du deuxiÚme ordre réglé autour de la fréquence de

l’harmonique 17 comme illustrĂ© sur la figure 6.5.

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130

Fig. 6.5 Combinaisons de filtres passifs pour redresseur Ă  thyristors

6.4.2 Solutions modernes de dépollution

L’exploitation de la bonne qualitĂ© d’énergie Ă©lectrique avec un faible coĂ»t a

fait l’objet d’une demande croissante de la part des industriels. Le but principal des

chercheurs dans le domaine de l’électronique de puissance est de satisfaire les

industriels par l’utilisation des solutions plus efficaces et Ă©conomiques. Les progrĂšs

remarquables rĂ©alisĂ©s d’une part dans le domaine des composants semi-conducteurs,

comme les IGBT, IGCT, GTO et MOSFET, ainsi que la maĂźtrise de leur mise en

oeuvre et d’autre part l’existence de nouvelles mĂ©thodes de traitement analogique et

numĂ©rique du signal, ont permis l’émergence de moyens modernes et efficaces pour

faire face aux différentes perturbations (harmoniques, puissance réactive, fluctuations,

creux de tension) affectant les systĂšmes Ă©lectriques. Parmi ces moyens

modernes, nous pouvons citer : Les alimentations sans interruption ou de secours (ou

ASI, ou en anglais UPS,Uninterruptible Power Supply) ; Les systĂšmes de transmission

en courant alternatif flexibles "Flexible Alternating Current Transmission Systems

(FACTS)" ; Les filtres actifs de puissance "Active Power Filters (APF)" ; Les

convertisseurs à prélÚvement sinusoïdal. Du fait de leur importance, dans cette thÚse,

on va traiter uniquement les deux derniers points.

6.4.2.1 Filtres actifs

Les solutions traditionnelles de dĂ©pollution ne rĂ©pondant plus Ă  l’évolution des

réseaux électriques et des charges à protéger. Pour fournir aux consommateurs une

bonne qualitĂ© de l’énergie Ă©lectrique, mĂȘme dans les conditions de fonctionnement les

plus perturbées, les filtres actifs de puissance (Active Power Filters) sont proposés

comme des solutions avancées de dépollution des réseaux électriques. En effet, ces

solutions peuvent s’adapter aux Ă©volutions de la charge et du rĂ©seau Ă©lectrique et ceci

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131

sans toucher aux installations du fournisseur d’énergie et du consommateur. En

fonction de leur mode de connexion au réseau, on distingue :

6.4.2.1.1Filtre actif parallĂšle (FAP)

Le filtre actif connecté en parallÚle sur le réseau comme le montre la figure 6.6 est le

plus souvent commandé comme un générateur de courant. Il injecte dans le réseau des

courants perturbateurs égaux à ceux absorbés par la charge polluante, mais en

opposition de phase avec ceux-ci. Le courant du cÎté réseau est alors sinusoïdal. Ainsi

l’objectif du FAP consiste Ă  empĂȘcher les courants perturbateurs (harmoniques,

réactifs et déséquilibrés) produits par des charges polluantes de circuler à travers

l’impĂ©dance du rĂ©seau, situĂ©e en amont du point de connexion du filtre actif.

Fig. 6.6 Filtre actif parallĂšle

Ce filtre peut ĂȘtre utilisĂ© selon deux modes de fonctionnement :

Filtre dédié

C’est le cas oĂč les harmoniques Ă  filtrer sont dĂ©jĂ  connus, comme l’exemple de la

suppression des premiers harmoniques du courant absorbé par un redresseur

alimentant une charge fortement inductive. Dans ce cas, les harmoniques peuvent ĂȘtre

approximativement estimĂ©s Ă  partir de l’amplitude et de la phase du courant

fondamental.

Filtre adaptatif

Ce filtre permet d’identifier lui mĂȘme les harmoniques et il s’adapte automatiquement

à leur éventuelle évolution, sa commande lui permet de générer en temps réel des

courants harmoniques en opposition de phase.

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132

6.4.2.1.2 Filtre Actif SĂ©rie (FAS)

Dans cette configuration, le filtre est placé en série sur le réseau comme le montre la

figure 6.7. Il se comporte comme une source de tension qui s’oppose aux tensions

perturbatrices (creux, déséquilibre, harmonique) venant de la source et également à

celles provoquĂ©es par la circulation des courants perturbateurs Ă  travers l’impĂ©dance

du réseau.

Ainsi la tension aux bornes de la charge à protéger est purement sinusoïdale .

Fig. 6.7 Filtre actif série

6.4.2.1.3. La combinaison ParallĂšle-SĂ©rie Actifs (UPQC)

La figure 6.8 schématise la configuration de la combinaison parallÚle-série actifs qui

s’appelle aussi (Unified Power Quality Conditionner UPQC), elle rĂ©sulte de

l’association des deux filtres actifs de puissance parallĂšle et sĂ©rie. Cette structure

bénéficie des avantages de deux types de filtres actifs série et parallÚle et elle permet

d’assurer simultanĂ©ment un courant sinusoĂŻdal et une tension du rĂ©seau Ă©lectrique

Ă©galement sinusoĂŻdale.

Fig. 6.8 Combinaison parallÚle-série des filtres actifs.

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133

6.4.2.1.4 Filtre Actif Hybride

Le filtre actif hybride est une topologie de filtre qui combine les avantages des filtres

passifs et des filtres actifs. Pour cette raison, il est considĂ©rĂ© comme l’une des

meilleures solutions pour filtrer les harmoniques de courant des réseaux de

distribution. Une des principales raisons de l’utilisation du filtre actif hybride est liĂ©e

au développement des semiconducteur de puissance tels que les transistors de

puissance de types MOSFET ou IGBT. De plus, du point de vue Ă©conomique, le filtre

hybride présente un atout majeur, il permet de réduire le coût du filtre actif, qui est

actuellement l’obstacle majeur à l’utilisation de ce type de filtres. On peut distinguer

trois configurations du filtre actif hybride :

Combinaison du filtre actif série et du filtre passif parallÚle ;

Combinaison du filtre actif parallĂšle et du filtre passif parallĂšle ;

Filtre actif parallÚle connecté en série avec un filtre passif.

6.4.2.2 Les alimentations sans interruption (UPS) Les alimentations sans interruption ont été développées au début des années 60 pour protéger

les grands centres informatiques. Depuis, elles se sont généralisées et sont devenues des

dispositifs à usage quasi systématiques. Une alimentation sans interruption ou de secours est

destinée à faire face aux perturbations affectant la tension du réseau (creux, variations de

fréquence, coupures). Son principe est de produire un systÚme de tensions alternatives

purement sinusoĂŻdales assurant la continuitĂ© de l’alimentation des charges critiques, dont la

performance est en outre garantie par une batterie intégrée

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134

Fig. 6.9 Topologie d’une alimentation sans interruption avec ses trois modes d’opĂ©ration

Une alimentation sans interruption est constituée principalement par deux convertisseurs :

1. un onduleur de tension destiné à produire un systÚme de tensions alternatives de forme

sinusoïdale pour suppléer le réseau si nécessaire.

2. un redresseur à diodes connecté au réseau alternatif pour alimenter le bus continu de

l’onduleur et pour charger une batterie d’accumulateurs.

De nombreuses topologies et stratégies de commande ont été proposées dans la littérature

concernant les alimentations sans interruption .

6.4.2.3 Les FACTS

Les systùmes de transmission en courant alternatif flexibles, terme traduit de l’anglais

"Flexible Alternating Current Transmission Systems (FACTS)", peuvent contribuer Ă  faire

face aux problĂšmes rencontrĂ©s dans l’exploitation des rĂ©seaux Ă©lectriques. Le concept FACTS,

introduit en 1986 par l’Electric Power Research Institute (EPRI), regroupe l’ensemble des

dispositifs basĂ©s sur l’électronique de puissance qui permettent d’amĂ©liorer l’exploitation

d’un rĂ©seau Ă©lectrique. Son dĂ©veloppement est Ă©troitement liĂ© aux progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans le

domaine des composants semi-conducteurs de puissance et plus particuliÚrement des éléments

commandables tels que le thyristor et le thyristor GTO. Des études et des réalisations

pratiques ont mis en Ă©vidence l’énorme potentiel des dispositifs FACTS .

Plusieurs types de FACTS, avec des architectures et des technologies différentes, ont été

développés.Parmi eux, les plus connus sont le SVC (Static Var Compensator), le STATCOM

(Static Synchronous Compensator), le TCSC (Thyristor Controlled Series Capacitor) et

l’UPFC (Unified Power Flow Controller). Les figures 6.10 et 6.11 dĂ©crivent les schĂ©mas de

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principe de ces structures. Chacune d’elle possĂšde ses propres caractĂ©ristiques et peut ĂȘtre

utilisée pour répondre à des besoins bien précis.

Dans un réseau électrique, les FACTS permettent de remplir des fonctions tant en régimes

stationnaires qu’en rĂ©gimes transitoires. Ils agissent gĂ©nĂ©ralement en absorbant ou en

fournissant de la puissance rĂ©active, en contrĂŽlant l’impĂ©dance des lignes ou en modifiant les

angles des tensions . Les dispositifs FACTS sont utilisés principalement dans les contextes

suivants:

‱ limitation des variations de la tension Ă  une valeur assignĂ©e en un point du rĂ©seau et ce

quelles que soient les variations de la charge ;

‱ augmentation de la rĂ©serve de stabilitĂ© transitoire ;

‱ attĂ©nuation des oscillations de puissance ;

‱ contrĂŽle des transits de puissance sur les lignes et liaisons afin de rĂ©duire les surcharges.

Le mode de connexion au réseau est une caractéristique essentielle qui détermine en grande

partie le mode d’action d’un dispositif FACTS. On distingue ainsi les classes suivantes :

1. les dispositifs FACTS shunt (parallĂšle) ;

2. les dispositifs FACTS série ;

3. les dispositifs FACTS combinés série-parallÚle

Fig. 6.10 Structure de dispositifs FACTS shunt : a) SVC, b) STATCOM

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Fig. 6.1110 Structure de dispositifs FACTS série et combiné

a) UPFC, b) TCSC

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137

BIBLIOGRAPHIE

[1] COSTA Francois, ‘Module MR2 : Electronique de puissance avancĂ©e, chapitre 3 :

harmoniques dans les onduleurs de tension Ă  MLI

[2] BELHAOUCHET Nouri, ‘Fonctionnement Ă  FrĂ©quence de Commutation Constante des

Convertisseurs de Puissance en Utilisant des Techniques de Commande Avancées.

Application : AmĂ©lioration de la QualitĂ© de l’Energie’, thĂšse de Doctorat en sciences 2011.

[3] KESSAL Abdelhalim, ‘Correction du Facteur de puissance a l’entrĂ©e d’un convertisseur

AC/DC’, these de doctorat en sciences 2012.

[4] BOUAFIA Abdelouahab, ‘Techniques de commande prĂ©dictive et floue pour les systĂšmes

d’électronique de puissance: Application aux redresseurs MLI’, thĂšse de doctorat en

sciences 2010.

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138

ANNEXE

PERTES ET EVACUATION THERMIQUE LIEES

AUX COMPOSANTS DE PUISSANCE

Les pertes associées aux commutateurs (diodes, transistors, 
) sont souvent non

nĂ©gligeables et il est important de savoir calculer ou estimer leurs valeurs. En d’autres

termes, ces composants sont le siÚge de pertes qui nécessitent la présence de dispositifs

d’évacuation thermique, voire de refroidissement, faisant partie intĂ©grante du dispositif

global.

- Généralités sur les pertes dans les composants de puissance

- Pertes par conduction et par commutation

Les composants de puissance qui forment les convertisseurs statiques ne prĂ©sentent qu’un

nombre trÚs réduit de configurations différentes. Soit ils sont bloqués, et ne conduisent

aucun courant, soit ils sont passants et véhiculent du courant, tout en présentant une faible

mais non négligeable tension. Lors des commutations ils sont également amenés à passer

d’un de ces Ă©tats Ă  l’autre (de l’état bloquĂ© Ă  l’état passant et vice versa).

DĂ©s lors que le courant est non nul, le composant est le siĂšge d’une dissipation de puissance

sous forme de chaleur, c'est-à-dire de ‘pertes’.

On distingue deux types fondamentaux de pertes :

‱ Pertes par conduction, dues au fait que le passage du courant est accompagnĂ© d’une

légÚre chute de tension aux bornes du composant.

‱ Les pertes par commutation, dues au fait que chaque blocage ou chaque amorçage

commandĂ© s’accompagne d’une certaine quantitĂ© d’énergie.

Dans tous les cas, le terme de ‘pertes’ dĂ©signe la puissance moyenne consommĂ©e par le

composant au cours d’une pĂ©riode complĂšte de fonctionnement.

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- Expressions générales des pertes par conduction et par commutation

- Commutations :

- Commutation naturelle : L’extinction du courant dans la voie à ouvrir ne

nĂ©cessite pas d’action spĂ©cifique sur le semi-conducteur fermant cette voie.

- Commutation forcĂ©e : le courant dans le semi-conducteur ne s’éteint pas de lui-

mĂȘme. L’extinction nĂ©cessite une action spĂ©cifique.

Soit une action sur une Ă©lectrode s’il s’agit d’un composant Ă  ouverture et

fermeture commandée.

Soit par l’utilisation d’un circuit auxiliaire de commutation appelĂ© circuit

d’extinction.

‱ Composants de puissances en commutation

1- Puissances dissipée dans une diode par conduction :

- Tension aux bornes d’une diode r E0

v= E0 + r.i

- Puissance instantanée

p =v.i = E0.i + r.i2

- Pertes par conduction sur une période

+==

T T T

dtirdtiET

dtpT

P0 0 0

2

0 ..1

.1

P= E0 <I>+r.I2eff

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1-1 Puissance dissipée dans une diode par commutation

Commutation Ă  la fermeture :

Les pertes par commutation à la fermeture sont généralement négligeables devant

les pertes à l’ouverture.

Commutation à l’ouverture :

R

i

L

E i tirm trr

-irm

v

E’

-vrm

2

.')(

2'

2

I rmirmrr

rmL

EttI

EW +

−=

1-2 Transistor Bipolaire

- Aire de sĂ©curitĂ© d’un transistor ic

Log Ic

A B Vce

D

E

Log Vce

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141

Ib

- Etablissement du courant dans le transistor

Ton est la somme

-d’un temps de retard td mis par I pour passer 0.9I IRM

de 0 Ă  I/10

-d’un temps de montĂ©e tr mis par I pour passer 0.1I

de 0.1I Ă  0.9I. td tr

- ton =td +tr ton

- Pertes de mise en conduction

Vce

2maxmaxmaxmax ..2

1..

2

1tIVtIVW CCErCCE +

Si t2 n’est pas connu on pose t2=tr t

Ic

rCCE tIVW .. maxmax

t

Tr t2

-

-

-

-

-

-

-

-

-

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142

- Commutation à l’ouverture Ic

- Pertes de commutation

fCE tIVW ..2

1

Vce

Pour prendre en compte les phénomÚnes annexes

Tf t

fCE tIVW ..

- Pertes dans un thyristor

Le thyristor est assimilé une diode

I eff

TT

T

riEdtiT

rdti

T

EP

iridtpT

P

2

0

0

2

0

0

2

0

0

...

..Ep .1

+=+=

+==

-

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143

- Transistors Ă  effet de champ

IDS

B C

A

D IDS D

G

VDS

S E

A-B : limite imposée par RDSON

B-C : courant drain maximal

D-E : Tension drain maximale

- Pertes dans un transistor Ă  effet de champ :

En premiĂšre approximation

P= rdsOn.Ids2

Comparaison transistor Ă  effet de champ (MOS-FET) et transistor bipolaire

MOSFET Bipolaire

Pas d’emballement thermique :

Ξ RDS

Emaballement thermique

Ξ Vcesat