SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

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1

SOMMAIRE Introduction






























.5

1Ăšre partie : portrait chiffrĂ© de l’installation













7

I. LES PORTEURS DE PROJET ET L’INSTALLATION EN CHIFFRES ................ 7

1. DES PROFILS DIFFERENTS ..................................................................................... 7

2. LES CHIFFRES DE L’INSTALLATION ........................................................................... 9

3. LA PENURIE DE MAITRES EXPLOITANTS .................................................................. 12

II. LES EVOLUTIONS DES EXPLOITATIONS AGRICOLES ................................ 13

1. LES COUTS D’INSTALLATION ................................................................................. 13

2. LA TAILLE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES ............................................................. 14

3. LES EXPLOITATIONS AGRICOLES DES MOINS DE 40 ANS ............................................ 15

III. LES FREINS A L’INSTALLATION ..................................................................... 16

1. L’OCCUPATION DU TERRITOIRE FRANÇAIS ............................................................... 16

2. LA FORET, CONSOMMATRICE DE FONCIER AGRICOLE ................................................ 17

3. AGRICULTEURS EN FIN DE CARRIERE ..................................................................... 18

2Úme partie : des éléments clés pour une installation réussie
..

23

I. PROFESSIONNALISATION DES METIERS .................................................... 23

1. PROFESSIONNALISATION DES ACCOMPAGNATEURS DES PORTEURS DE PROJET ............ 23

1.1. Formation des conseillers Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP),

Plan de DĂ©veloppement de l’Exploitation (PDE) et Point Info Installation (PII) . 23

1.2. Interlocuteurs des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) ............... 24

1.3. MaĂźtres exploitants .................................................................................... 25

2. PERSONNALISATION RENFORCEE DU DISPOSITIF A L’INSTALLATION :

PROFESSIONNALISATION DES PORTEURS DE PROJET ................................................ 27

2.1. Un statut unique d’agriculteur ..................................................................... 27

2.2. L’implication du jeune dans la rĂ©alisation de son PPP et de son PDE ............. 29

2.3. Un PDE utile et utilisable partout et pour tous .............................................. 31

3. LE FINANCEMENT DU DISPOSITIF A L’INSTALLATION DES PORTEURS DE PROJET ............. 34

3.1. Pour les porteurs de projet qui rĂ©pondent aux conditions d’octroi des aides de

l’Etat ........................................................................................................ 34

3.2. Pour les porteurs de projet qui ne rĂ©pondent pas aux conditions d’octroi des

aides de l’Etat : les plus de 40 ans .............................................................. 34

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II. PERSONNALISATION DU FINANCEMENT DE L’INSTALLATION .................. 37

1. REPENSER LES COTISATIONS SOCIALES LES PREMIERES ANNEES D’INSTALLATION ........ 37

2. L’AIDE A LA CREATION ET A LA REPRISE D’ENTREPRISE JEUNES AGRICULTEURS

(ACREJA)





























39

2.1. Pourquoi augmenter l’Acreja ?.................................................................... 39

2.2. Une réflexion à mener sur les fondements de la DJA .................................... 40

2.3. Grille de calcul Ă  appliquer Ă  toutes les CDOA ............................................. 40

2.4. Comment financer ? .................................................................................. 42

3. LE « MUR BANCAIRE »......................................................................................... 43

3.1. Les acteurs du financement de l’installation ................................................. 44

3.2. L’effet levier obtenu par « l’épargne temporaire » ......................................... 44

3.3. Les acteurs du financement de l’installation et leurs modes d’intervention ...... 45

3.4. La gouvernance du dispositif « mur bancaire » ............................................ 52

3.5. ReprĂ©sentation des diffĂ©rents modes de financement Ă  l’intĂ©rieur du

« mur bancaire » ....................................................................................... 55

4. LE LIVRET VERT AGRICOLE ET LES AUTRES TYPES DE PRETS ..................................... 58

4.1. Livret vert agricole ..................................................................................... 58

4.2. Les autres types de prĂȘts ........................................................................... 58

III. DES OUTILS POUR FACILITER L’INSTALLATION ......................................... 60

1. LE FONCIER : UN OUTIL INDISPENSABLE ................................................................. 60

1.1. DĂ©finition des besoins d’usage des sols et limitation de la consommation du

foncier agricole ......................................................................................... 60

1.2. Commission DĂ©partementale de la Consommation des Espaces Agricoles

(CDCEA), un outil pour gouverner le foncier ................................................ 62

1.3. Safer et Etablissement Public Foncier (EPF), rĂŽles et missions ..................... 65

1.4. L’accùs au foncier pour les agriculteurs ....................................................... 66

1.5. Renforcement du contrĂŽle des structures .................................................... 67

1.6. Un dispositif d’acquisition du foncier : la location/vente progressive ............... 67

1.7. Abattement sur les plus-values pour durée de détention ............................... 68

2. LA TRANSMISSION DES EXPLOITATIONS AGRICOLES ................................................. 70

2.1. Pourquoi transmettre ? .............................................................................. 70

2.2. Préparer et faciliter la transmission ............................................................. 71

Conclusion






























79 Annexes































.80 Sigles et abréviations

























.93 Remerciements




























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« L'avenir ne peut pas ĂȘtre prĂ©dit,

mais les futurs peuvent ĂȘtre inventĂ©s1. » Dennis GABOR, physicien hongrois

1 “The future cannot be predicted, but futures can be invented”, in Inventing the Future

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Introduction Jeunes Agriculteurs a fait le choix d’un rapport d’orientation en deux ans. Le rapport d’orientation 2011 Finançons, dĂ©veloppons, transmettons : construisons l’agriculture de demain avance de nombreuses et nouvelles propositions en matiĂšre d’installation et de Renouvellement des GĂ©nĂ©rations en Agriculture (RGA) qui sont, pour partie, approfondies dans le prĂ©sent rapport. A travers ce dernier, Jeunes Agriculteurs poursuit le travail engagĂ© l’an passĂ© afin de faire progresser la politique d’installation en tenant compte des besoins des porteurs de projet, qui Ă©voluent tout comme leur profil. Ce rapport approfondit donc les propositions de professionnalisation des mĂ©tiers, de personnalisation du dispositif Ă  l’installation et de son financement. Il propose Ă©galement de nouveaux outils pour des installations rĂ©ussies. S’installer, c’est avant tout faire le choix de vivre de son mĂ©tier et de sa passion. Mais devenir agriculteur ne s’improvise pas. S’installer demande de nombreuses connaissances techniques, Ă©conomiques, juridiques, fiscales, sociales, environnementales... Les porteurs de projet doivent donc ĂȘtre formĂ©s. Le passage par le dispositif Ă  l’installation est gage de rĂ©ussite. Il permet d’acquĂ©rir des compĂ©tences et procure de rĂ©els avantages aux candidats Ă  l’installation. Avant de dĂ©velopper les propositions de ce rapport, Jeunes Agriculteurs tenait Ă  souligner qu’installer pour installer n’est pas un but en soi et que lors de la rĂ©alisation du dispositif Ă  l’installation, la sĂ©curisation du revenu doit ĂȘtre la prioritĂ© des porteurs de projet. La premiĂšre partie de ce rapport dresse un portrait chiffrĂ© de l’installation. Elle apporte quelques donnĂ©es en matiĂšre d’installation, de foncier et de retraite. La seconde partie, quant Ă  elle, propose des Ă©lĂ©ments clĂ©s pour une installation rĂ©ussie. Celle-ci se divise en trois sous-parties consacrĂ©es Ă  la professionnalisation des mĂ©tiers, Ă  la personnalisation du financement et aux outils pour faciliter l’installation.

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I. Les porteurs de projet et l’installation en chiffres

1. Des profils différents

Le profil des porteurs de projet Ă©volue. Les parcours professionnels des candidats Ă  l’installation sont de moins en moins linĂ©aires. L’ñge moyen d’installation est actuellement de 29 ans. Les candidats Ă  l’installation ont, par consĂ©quent, des parcours professionnels variĂ©s avant de s’installer et donc des expĂ©riences de vie multiples et diffĂ©rentes. Ainsi, 19,9 % des porteurs de projet sont d’origine non agricole et 70,3 % sont issus du cadre familial2. Et pour exemple, « prĂšs de 40 % des agriculteurs qui se sont installĂ©s de 2000 Ă  2003 sur des exploitations professionnelles travaillent au prĂ©alable en dehors de l’agriculture. » « Cette proportion a plus que doublĂ© en vingt ans » et il est fort possible qu’elle ait continuĂ© de progresser depuis 20033. « Les femmes sont plus nombreuses parmi les agriculteurs qui ont d’abord travaillĂ© en dehors de la ferme. Les nouveaux exploitants qui ont travaillĂ© hors agriculture ont suivi deux filiĂšres scolaires. PrĂšs de 40 % ont optĂ© pour la filiĂšre agricole. Leur rĂ©ussite scolaire, comparable Ă  celle des agriculteurs qui n’ont pas inflĂ©chi leur parcours professionnel, les conduit sept fois sur dix au moins au niveau baccalaurĂ©at agricole. Les autres ont utilisĂ© la filiĂšre gĂ©nĂ©rale ou technique non agricole. Ce parcours les mĂšne Ă  une installation un peu plus tardive et Ă  une succession souvent plus difficile4. » « Sur les 4 900 PPP5 agrĂ©Ă©s en 2009, 72 % des candidats ont une expĂ©rience professionnelle supĂ©rieure Ă  un an, en majoritĂ© en lien avec leur projet d’installation. Ils sont mĂȘme 44 % des candidats Ă  avoir une expĂ©rience professionnelle supĂ©rieure Ă  trois ans. Seulement 15 % n’ont pas de diplĂŽme agricole de niveau IV6. »

2 Source : Observatoire National Installation Transmission 3 Source : Agreste primeur n° 265 d’aoĂ»t 2011 4 Source : Agreste primeur n° 265 d’aoĂ»t 2011 5 Plan de Professionnalisation PersonnalisĂ© = PPP 6 DonnĂ©es de suivi DGER, 2010

1Ăšre

partie

Portrait chiffrĂ© de l’installation

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Les exploitants bĂ©nĂ©ficiant de la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) ont un meilleur niveau de formation agricole. En effet, 35 % d’entre eux ont un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur agricole contre seulement 26 % de l’ensemble des moins de 40 ans.

D’autre part, les plus de 40 ans qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de la DJA sont seulement 11 % Ă  possĂ©der un diplĂŽme de l’enseignement supĂ©rieur agricole. Cela traduit un accroissement du niveau d’études des porteurs de projet qui rĂ©alisent le dispositif Ă  l’installation. « Le PPP comporte un entretien de positionnement permettant d’évaluer les besoins de compĂ©tences du candidat. Il en ressort nettement des besoins de qualification complĂ©mentaire en gestion Ă©conomique et administrative et, dans une moindre mesure, en organisation du travail et management, pilotage du systĂšme d’exploitation, intĂ©gration dans les rĂ©seaux professionnels, techniques de production7. » Parce que les parcours professionnels des candidats Ă  l’installation sont divers et variĂ©s, tout comme leur niveau d’études, il est nĂ©cessaire que les conseillers qui les accompagnent dans le dispositif Ă  l’installation soient formĂ©s. Et ce, tout au long de leur carriĂšre, pour rĂ©pondre aux besoins des jeunes.

7 Données de suivi DGER, 2010

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2. Les chiffres de l’installation

L’évolution du nombre d’installations aidĂ©es et non aidĂ©es

Jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 2000, le nombre d’installĂ©s a diminuĂ© de l’ordre de 6 Ă  7 % par an. Cette dynamique est Ă  replacer sur une plus longue pĂ©riode. En effet, le nombre d’installations de chefs d’exploitations est en diminution depuis les annĂ©es 80. Alors que le chiffre de 20 000 installations des moins de 40 ans Ă©tait atteint dans le milieu des annĂ©es 80, un flĂ©chissement de plus de 25 % des installations Ă©tait enregistrĂ© dans les annĂ©es 90. Pour freiner le recul des installations, de 2001 Ă  2004, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures (passage de la limite d’ñge de 35 Ă  40 ans pour bĂ©nĂ©ficier de la DJA, augmentation de celle-ci et des prĂȘts bonifiĂ©s
). Les installations des moins de 40 ans ont Ă©tĂ© relativement stables, autour de 10 000 par an, entre 2001 et 2008. Elles ont ensuite chutĂ© pour passer en dessous de la barre des 9 000 en 2009 et 2010. L’ensemble des nouveaux installĂ©s a lui aussi chutĂ© sur la mĂȘme pĂ©riode, pour atteindre environ 13 000 installations en 2010. Cela s’explique, en partie, par le fait que les conditions de dĂ©part anticipĂ© en retraite, entre 56 et 59 ans, ont Ă©tĂ© modifiĂ©es Ă  partir de 2009. Le tarissement de ces dĂ©parts anticipĂ©s en retraite qui atteignent dorĂ©navant Ă  peine 5 % des dĂ©parts en retraite, a immĂ©diatement rĂ©duit les possibilitĂ©s d’installation pour les jeunes agriculteurs.

Evolution du nombre d’installations d’exploitants agricoles de 1997 à 2010

En 2010, 5 062 porteurs de projet se sont installĂ©s avec les aides de l’Etat8.

8 Source : ministùre de l’Agriculture

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Le nombre d’installations sur le territoire est trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne. En tĂ©moigne la carte ci-dessous.

Nombre d’installations moyenne par dĂ©partement sur la pĂ©riode considĂ©rĂ©e (1997-2010)

Source : Observatoire National Installation Transmission

Les dĂ©partements qui enregistrent le plus grand nombre d’installations sont : les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, l’Aveyron, la Marne et ceux des rĂ©gions Pays-de-la-Loire, Bretagne et Nord-Pas de Calais. Des contextes Ă©conomiques, sociaux et dĂ©mographiques distincts expliquent les diffĂ©rences en matiĂšre de dynamique d’installation. Selon les territoires, le faible nombre d’installations traduit les difficultĂ©s de maintenir un renouvellement des gĂ©nĂ©rations notamment dans les zones de dĂ©prise agricole ou prĂ©sentant des handicaps naturels importants. Il peut aussi ĂȘtre le corollaire d’une forte restructuration des exploitations agricoles : un agrandissement des structures existantes diminuant les potentialitĂ©s de surfaces libĂ©rables ou rendant plus difficiles les conditions de reprise. La concurrence des usages avec des activitĂ©s de loisirs ou des besoins d’urbanisation peut Ă©galement impacter le nombre d’installations.

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En fonction des bassins de production, des types d’activitĂ©s agricoles concentrant davantage d’installations (Ă©levage laitier par exemple) ou des dynamiques sociales propres Ă  certains territoires en matiĂšre de transmission, les conditions d’installation peuvent ĂȘtre plus favorables9. La dynamique politique du rĂ©seau Jeunes Agriculteurs a elle aussi un impact territorial sur l’installation des jeunes.

Installations sans les aides d’Etat

Ce constat est partagĂ© avec le rapport de l’an passĂ© car les chiffres n’ont pas Ă©tĂ© actualisĂ©s depuis10. Parmi ceux qui se sont installĂ©s sans les aides, en ayant moins de 40 ans, on constate que11:

- 45 % n’ont pas la formation suffisante ;

- 5 % s’installent sur une production non-Ă©ligible ou ont un revenu trop Ă©levĂ©

ou trop faible ;

- 29 % sont « des réfractaires aux aides. Les réfractaires purs et durs, qui

refusent les engagements liés à la DJA ou estiment cette DJA non

rentable, forment les Ÿ de ce groupe » ;

- 10 % n’ont pas Ă©tĂ© informĂ©s de l’existence des aides. « Ces personnes ne

se considÚrent pas agriculteurs ou craignent la complexité des

procédures » ;

- 11 % sont en rĂ©alitĂ© de futurs aidĂ©s (chefs d’exploitation qui s’apprĂȘtent Ă 

demander les aides et qui remplissent dĂ©jĂ  les conditions d’éligibilitĂ© ou

sont en instance de les remplir).

Au total, 30 % des installations non-aidĂ©es rĂ©alisĂ©es annuellement pourraient, Ă  terme, prĂ©tendre Ă  une forme d’aide.

En 2008, les installations des moins de 40 ans sans les aides Ă©taient au nombre de 4 674, contre 6 009 pour les aidĂ©es. Le nombre d’installations des non-aidĂ©s progresse et rattrape petit Ă  petit le nombre d’installations aidĂ©es12.

9 Source : Ă©tude de l’Observatoire National Installation Transmission 10 Source : Rapport d’orientation 2011 : Les raisons de l’installation sans les aides de l’Etat, p. 18 11 Etude ASP : Les agriculteurs non aidĂ©s : installation et devenir, dĂ©cembre 2006 12 Source : Observatoire de donnĂ©es, chiffres MSA

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Sur la carte ci-aprĂšs la rĂ©partition des installations non-aidĂ©es est elle aussi hĂ©tĂ©rogĂšne. Les dĂ©partements viticoles semblent davantage installer sans les aides. La raison ? Sans doute Ă  cause des conditions de revenus Ă  respecter dans le cadre du dispositif Ă  l’installation.

3. La pĂ©nurie de maĂźtres exploitants Au-delĂ  des savoirs scolaires, certains porteurs de projet ont besoin d’acquĂ©rir des connaissances techniques chez des maĂźtres exploitants. Cependant, les conseillers du Plan de Professionnalisation PersonnalisĂ© (PPP) n’ont pas toujours le rĂ©flexe de prĂ©coniser des stages aux porteurs de projet. Ces prĂ©conisations sont variables d’un dĂ©partement Ă  l’autre, ce qui peut dĂ©mobiliser les maĂźtres exploitants. Autre facteur de dĂ©mobilisation : la nĂ©cessitĂ© d’effectuer trois journĂ©es de formation, renouvelables tous les cinq ans, sans ĂȘtre certain de recevoir un stagiaire. Les maĂźtres exploitants trouvent que le jeu n’en vaut pas la chandelle, l’agrĂ©ment Ă©tant jugĂ© trop lourd. Il y a donc pĂ©nurie de maĂźtres exploitants. C’est un cercle vicieux. Moins de stagiaires appelle moins de maĂźtres exploitants et moins de maĂźtres exploitants signifie moins de possibilitĂ©s pour les stagiaires de rĂ©aliser un stage en exploitation.

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Il est nĂ©cessaire de simplifier leur agrĂ©ment et de faire vivre un vrai listing des personnes capables d’accueillir les candidats Ă  l’installation.

II. Les Ă©volutions des exploitations agricoles

1. Les coĂ»ts d’installation

S’installer demande des capitaux importants. Le foncier a toujours eu un impact important dans le coĂ»t de reprise des exploitations agricoles. Il est parfois un rĂ©el frein. Cependant, le coĂ»t du foncier s’est fait distancer par celui des bĂątiments ces derniĂšres annĂ©es. En tĂ©moigne le schĂ©ma ci-dessous. Depuis 2002, l’augmentation du prix des bĂątiments est plus importante dans le coĂ»t total d’une installation. En effet, leur prix a augmentĂ© de 55 % en cinq ans. Le foncier, le cheptel et/ou les plantations arrivent en seconde position devant les parts sociales et le matĂ©riel. Ce graphique montre que les coĂ»ts des diffĂ©rents postes qui constituent le coĂ»t total de l’installation augmentent d’annĂ©e en annĂ©e. Les exploitations agricoles Ă  reprendre sont donc de plus en plus chĂšres pour les porteurs de projet.

Source : Ed. La documentation française, 2012, in Le monde agricole en tendances un portrait social prospectif des agriculteurs.

Le coĂ»t moyen d’installation en individuel, tous systĂšmes de production confondus, augmente d’annĂ©e en annĂ©e. Il est ainsi passĂ© de 87 600 € en 2005 Ă  125 400 €13 en 2009.

13 Chiffres issus de l’Observatoire National Installation Transmission

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Cela Ă©tant, chaque installation est diffĂ©rente, et les coĂ»ts ne sont pas les mĂȘmes d’une rĂ©gion Ă  l’autre et d’une exploitation Ă  l’autre, d’oĂč la nĂ©cessitĂ© pour les porteurs de projet d’avoir un financement personnalisĂ© de leur installation.

2. La taille des exploitations agricoles Le coĂ»t des installations vu ci-avant est Ă  mettre en lien avec l’évolution de la taille des exploitations agricoles.

Source : Ed. La documentation française, 2012, in Le monde agricole en tendances un portrait social prospectif des agriculteurs.

En 31 ans, la taille des exploitations a crĂ» considĂ©rablement, ce qui va de pair avec des coĂ»ts d’installation plus Ă©levĂ©s.

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3. Les exploitations agricoles des moins de 40 ans

Les exploitations agricoles des chefs d’exploitations de moins de 40 ans sont devenues plus grandes que la moyenne des exploitations. Ce qui explique, lĂ  encore, les coĂ»ts d’installation plus importants. Entre 2001 et 2009, les dettes Long Moyen Terme (LMT) des moins de 40 ans ont augmentĂ© de 58 %. Dans le mĂȘme temps, la capacitĂ© de remboursement de ceux-ci n’a crĂ» que de 31 %. MalgrĂ© une meilleure efficacitĂ© Ă©conomique des chefs d’exploitations de moins de 40 ans en 2009, ces derniers doivent allonger la durĂ©e de leurs prĂȘts pour maintenir un revenu identique Ă  ceux de moins de 40 ans en 2001.

LĂ©gende du tableau :

- SAU : Surface Agricole Utile

- PBS : Prix Brut Standard

- RCAI : RĂ©sultat Courant Avant ImpĂŽt

- LMT : Long Moyen Terme

- SSP : Service de la statistique et de la prospective du ministùre de l’Agriculture

- Rica : RĂ©seau d’information comptable agricole

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III. Les freins à l’installation

1. L’occupation du territoire français Les sols agricoles occupent encore la majeure partie du territoire français, mais pour combien de temps ?

« Entre 2006 et 2010, les sols agricoles perdent 339 000 hectares au profit des sols artificialisĂ©s et 570 000 hectares au bĂ©nĂ©fice des sols naturels (landes, friches et espaces boisĂ©s). Inversement, ils rĂ©cupĂšrent 156 000 hectares de sols artificialisĂ©s et en gagnent 427 000 sur les sols naturels. En bilan net, ils diminuent de 327 000 hectares, ce qui correspond Ă  une baisse moyenne de 82 000 hectares ou 0,3 % par an14. » A ce rythme, le foncier agricole tend Ă  devenir un bien de plus en plus rare. Rappel : dans le document d’urbanisme, la forĂȘt est classĂ©e dans les « zones naturelles » et non dans les « zones agricoles ».

14

Source : Agreste primeur n° 260 d’avril 2011

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Dans la partie prĂ©cĂ©dente, il est constatĂ© que la taille des exploitations ne cesse de croĂźtre. Au regard des deux schĂ©mas ci-dessus, il faut prĂ©ciser que cet accroissement des tailles d’exploitations se fait au dĂ©triment des petites exploitations qui sont absorbĂ©es par les plus grandes et non sur de nouveaux hectares, car leur nombre diminue.

2. La forĂȘt, consommatrice de foncier agricole

La carte ci-dessous illustre l’évolution des superficies forestiĂšres entre 1975 et 2007 pour les diffĂ©rentes rĂ©gions administratives.

Au fil des ans, la surface forestiùre ne cesse d’augmenter.

La forĂȘt consomme de nombreux hectares agricoles, notamment du fait des compensations environnementales. Lorsqu’un hectare de bois est dĂ©truit par l’artificialisation, il est prĂ©vu une compensation de deux Ă  cinq hectares. Celle-ci se fait bien souvent au dĂ©triment des terres agricoles, plus faciles Ă  boiser.

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3. Agriculteurs en fin de carriĂšre

« Une installation correspond la plupart du temps Ă  la reprise d’une exploitation dĂ©jĂ  existante (80 % pour les entrants non-aidĂ©s, 90 % pour les hors cadre familial), mais aussi parfois Ă  la crĂ©ation d’une nouvelle exploitation. EntrĂ©es et sorties dans le mĂ©tier sont donc Ă©troitement liĂ©es dans la mesure oĂč les installations nouvelles dĂ©pendent notamment des terres libĂ©rĂ©es par les agriculteurs qui cessent leur activitĂ©. Ce lien est particuliĂšrement visible si l’on observe les effets sur les installations de la politique d’aide Ă  la prĂ©-retraite des annĂ©es 1990. A cette pĂ©riode, le double objectif des structures Ă©tait d’accompagner le dĂ©part des sortants, par la mise en place d’une prĂ©-retraite, tout en favorisant l’arrivĂ©e des jeunes15. »

L’agriculture apparaĂźt parmi les mĂ©tiers Ă  fin de carriĂšre tardive. Ainsi, 20 % des agriculteurs sortants ont entre 55 et 59 ans, 25 % ont entre 60 et 64 ans et prĂšs de 10 % ont plus de 65 ans.

Source : Ed. La documentation française, 2012, in Le monde agricole en tendances. Un portrait social prospectif des agriculteurs.

15 Source : Daucé, 1999

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Source : Ed. La documentation française, 2012, in Le monde agricole en tendances. Un portrait social prospectif des agriculteurs.

PrĂšs de 20 000 chefs d’exploitation ont cessĂ© leur activitĂ© et ont fait valoir leur droit Ă  la retraite en 2010, contre environ 21 500 en 2009. Le taux de rotation entre ancienne et nouvelle gĂ©nĂ©ration16 a rĂ©cemment augmentĂ©. Pour l’ensemble des installĂ©s, il atteint 61 % en 2010 contre 56 % en 2009.

16 Nombre de nouveaux installĂ©s/nombre de dĂ©parts de chefs d’exploitation

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20

Entre 2004 et 2008, le nombre de dĂ©parts des chefs d’exploitation quelle qu’en soit la raison (retraite, raisons Ă©conomiques, choix de vie
) Ă©tait aux alentours de 35 000. Le nombre d’installations est, quant Ă  lui, restĂ© stable entre 16 000 et 17 000. Les dĂ©parts n’ont donc Ă©tĂ© compensĂ©s qu’à hauteur de 47 %. Alors que l’on enregistrait moins d’une installation pour deux dĂ©parts entre 2004 et 2008, le ratio s’établit dĂ©sormais Ă  environ deux installations pour trois dĂ©parts. Le recul dĂ©mographique du nombre d’exploitants agricoles est d’environ 2 % par an. Il continue dans la mesure oĂč une part importante des sorties n’est pas remplacĂ©e par de nouvelles installations.

Evolution du nombre de dĂ©parts de chefs d’exploitation agricole de 2004 Ă  2010 et niveau de compensation par les installations

Il reste donc nécessaire de trouver des dispositifs pour encourager les cédants à transmettre, le plus tÎt possible, leur exploitation.

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Les chefs d’exploitation de 2010 anticipent moins leur succession que ceux de 2000 dans la mesure oĂč, dans chaque orientation technico-Ă©conomique, ils sont plus nombreux Ă  ne pas connaĂźtre leur successeur.

Opinion des chefs d’exploitation vis-Ă -vis de leur succession (en % du nombre d’exploitations de la catĂ©gorie)

Orientation technico-

Ă©conomique (Otex)

Succession 2000 2010

Céréales et oléprotéagineux

Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

9,8 23,4

9,2 29,6

Cultures gĂ©nĂ©rales Pas de successeur (l’exploitation va disparaĂźtre) Successeur non connu

8,7 24,2

8,3 32,1

LĂ©gumes et champignons

Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

7,5 21,1

7,6 28,1

Viticulture Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

11,3 18,7

11,3 27,4

Fruits et autres cultures permanentes

Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

9,9 24,4

9,7 26,6

Bovins lait Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

11,0 27,9

11,3 33,1

Bovins viande Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

5,6 18,6

5,0 26,0

Bovins mixte Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

10,7 25,8

9,9 31,4

Ovins et caprins Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

4,6 18,3

5,0 25,8

Elevages porcins Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

11,9 28,1

11,9 35,6

Elevages avicoles Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

3,6 16,2

5,0 27,0

Polyculture, polyélevage, autres

Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

12,7 22,5

10,9 28,6

Ensemble des exploitations

Pas de successeur (l’exploitation va disparaütre) Successeur non connu

12,1 24,0

9,7 29,3

Source : SSP, recensements agricoles

Page 24: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

22

Portrait chiffrĂ© de l’installation

L’essentiel des constats

Age moyen d’installation : 29 ans

Parcours professionnels variés

DJA = niveau de formation plus élevé

DĂ©mobilisation des maĂźtres exploitants

StabilitĂ© du nombre d’installations avec les aides sur ces derniĂšres annĂ©es

5 062 porteurs de projet aidés en 2010

Progression importante du nombre d’installations non aidĂ©es

Explosion des coĂ»ts de l’installation

Des exploitations toujours plus grandes

Le foncier tend Ă  devenir un bien de plus en plus rare

La forĂȘt consomme du foncier agricole

L’ñge de dĂ©part Ă  la retraite recule

Des transmissions de moins en moins anticipées

Page 25: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

23

I. Professionnalisation des métiers

1. Professionnalisation des accompagnateurs des porteurs de projet 1.1. Formation des conseillers Plan de Professionnalisation Personnalisé

(PPP), Plan de DĂ©veloppement de l’Exploitation (PDE) et Point Info Installation (PII)

Le profil des porteurs de projet Ă©volue, les installations se complexifient (nouvelles productions sans rĂ©fĂ©rence, montages financiers, juridiques et fiscaux, variations de prix
) et nĂ©cessitent d’importantes connaissances techniques. Pour rĂ©pondre Ă  ces nouveaux enjeux, le dispositif Ă  l’installation propose trois conseillers, pouvant ĂȘtre, diffĂ©rents pour accompagner les porteurs de projet dans cette phase clĂ© de la rĂ©ussite de leur installation :

- les conseillers PII17 ;

- les conseillers PPP18 ;

- les conseillers PDE19. Du fait de ces Ă©volutions, les trois types de conseillers doivent ĂȘtre formĂ©s dans le cadre de la formation continue afin d’acquĂ©rir les compĂ©tences nĂ©cessaires Ă  l’accompagnement des porteurs de projet. Jeunes Agriculteurs propose donc la mise en place de formations nationales obligatoires et labellisĂ©es pour tous les nouveaux conseillers et des sessions de mises Ă  jour pour ceux en place. Chaque type de conseiller doit rĂ©aliser une formation de plusieurs modules spĂ©cifiques Ă  son pĂ©rimĂštre d’intervention. Un module commun Ă  ces formations devra permettre Ă  chaque conseiller de connaĂźtre les missions et le pĂ©rimĂštre d’intervention de chacun. Il faut favoriser l’échange entre les diffĂ©rents conseillers pour faciliter l’accompagnement des porteurs de projet et coordonner ceux-ci. Les stages en exploitations Ă©tant primordiaux dans la construction des projets des candidats, Jeunes Agriculteurs demande la mise en place d’un module spĂ©cifique de formation sur les prescriptions de stages. Ce module sera obligatoire pour tous les conseillers PPP.

17 Cf. extrait du cahier des charges PII en annexe n° 1 p. 81 18 Cf. extrait du cahier des charges relatif Ă  l’élaboration des PPP et aux compĂ©tences requises pour les conseillers en annexe n° 2 p. 82 19

Il n’existe pas de cahier des charges pour le rîle et la posture du conseiller PDE

2e partie

Des éléments clés pour une installation réussie

Page 26: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

24

Afin d’établir les rĂ©fĂ©rentiels des formations nationales, il faudra, dans un premier temps, rĂ©aliser un travail d’inventaire basĂ© sur les rĂ©fĂ©rentiels de compĂ©tences existants. Une formation nationale labellisĂ©e assurera aux porteurs de projet un accompagnement de mĂȘme qualitĂ© sur tout le territoire. Dans un second temps, il faudra lister les compĂ©tences absentes des rĂ©fĂ©rentiels existants mais nĂ©cessaires Ă  l’accompagnement des porteurs de projet. La mise en commun de ces deux Ă©tapes devra permettre l’élaboration des nouveaux rĂ©fĂ©rentiels de formations nationales. Le travail d’ingĂ©nierie devra ĂȘtre rĂ©alisĂ© en collaboration avec les diffĂ©rents partenaires de l’installation et les acteurs de la formation des accompagnateurs des porteurs de projet. Les formations nationales devront ĂȘtre labellisĂ©es par un organisme extĂ©rieur et indĂ©pendant reconnu par la profession. Un autre organisme extĂ©rieur devra ĂȘtre dĂ©signĂ©, nationalement, pour rĂ©aliser pĂ©riodiquement un audit concernant la mise en Ɠuvre pratique des formations sur l’accompagnement et le suivi des candidats Ă  l’installation. Cet organisme sera en mesure, si nĂ©cessaire, de prescrire la rĂ©alisation de modules de formation complĂ©mentaires.

1.2. Interlocuteurs des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) Jeunes Agriculteurs prĂ©conise que chaque OPA20 identifie un ou plusieurs interlocuteurs spĂ©cialisĂ©s dans l'installation des porteurs de projet pour leur apporter des rĂ©ponses spĂ©cifiques et gratuites, dans leur domaine de compĂ©tences, (Ă©conomique, financiĂšre, juridique, fiscal, social, technique,...) sur la crĂ©ation et/ou la reprise d'exploitation agricole et/ou l'association. Le porteur de projet sera toujours en relation avec le mĂȘme interlocuteur pour assurer un meilleur suivi du dossier. Toutefois, c'est le conseiller rĂ©fĂ©rent du Centre d’Elaboration du Plan de Professionnalisation PersonnalisĂ© (CEPPP) qui restera le rĂ©fĂ©rent du jeune pour le suivi de son projet et la coordination de son accompagnement. Jeunes Agriculteurs propose que les interlocuteurs identifiĂ©s des OPA aient des relations privilĂ©giĂ©es avec les conseillers rĂ©fĂ©rents du CEPPP. En outre, Jeunes Agriculteurs demande que ces derniers puissent rĂ©aliser le module commun de formation organisĂ© pour les conseillers PII, PPP et PDE afin de s’assurer qu’ils connaissent les missions de chacun et leur pĂ©rimĂštre d’intervention respectif. A l’initiative de Jeunes Agriculteurs, les OPA seront encouragĂ©es Ă  signer une charte nationale de partenariat pour l’accompagnement des porteurs de projet. Cette charte sera dĂ©clinable Ă  tous les Ă©chelons.

20 Toute organisation professionnelle intervenant dans l’agriculture

Page 27: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

25

1.3. MaĂźtres exploitants Jeunes Agriculteurs souhaite que les services de formation (ou le service qui s’en rapproche) des chambres d’Agriculture en concertation avec les PII Ă©tablissent un rĂ©pertoire dĂ©partemental des maĂźtres exploitants potentiels. Pour ĂȘtre inscrits sur la liste, les maĂźtres exploitants devront rĂ©aliser une journĂ©e de formation. Cette unique journĂ©e au moment de l’inscription permet de supprimer l’accomplissement des trois journĂ©es de formation renouvelables et donc, de lutter contre la dĂ©mobilisation des maĂźtres exploitants. Les rĂ©pertoires dĂ©partementaux devront ĂȘtre agrĂ©Ă©s par les Commissions DĂ©partementales d’Orientations de l’Agriculture (CDOA) et mis en commun au niveau rĂ©gional et national. L’objectif est que cette liste dĂ©partementale contienne au minimum un maĂźtre exploitant par type et par mode de production. Dans le cadre des prĂ©conisations PPP, le porteur de projet pourra sĂ©lectionner son lieu de stage dans la liste. Le conseiller PPP vĂ©rifiera la pertinence du choix du stage, en s’appuyant sur les services rĂ©fĂ©rents du dĂ©partement concernĂ©. Un conseiller rĂ©fĂ©rent PPP, du territoire du maĂźtre exploitant, se rendra alors sur l’exploitation du maĂźtre de stage susceptible d’accueillir le stagiaire pour Ă©valuer ses compĂ©tences d’accueil et le respect des conditions rĂ©glementaires. Le conseiller rĂ©fĂ©rent PPP pourra, s’il l’estime nĂ©cessaire, proposer ou imposer, suivant l’enjeu de la formation, des journĂ©es de formation aux maĂźtres exploitants (par exemple : transmission du savoir
). Les exploitants ayant suivi une formation de maĂźtre d’apprentissage seront dispensĂ©s de formation supplĂ©mentaire. AprĂšs validation du maĂźtre de stage par le conseiller, le porteur de projet pourra se rendre sur l’exploitation. En fonction de ses besoins, il pourra rĂ©aliser plusieurs pĂ©riodes de stage. Il pourra Ă©galement solliciter son maĂźtre exploitant comme tuteur pour le guider une fois qu’il sera installĂ©. Enfin, le conseiller rĂ©fĂ©rent rĂ©alisera un suivi rĂ©gulier du stage notamment avec une visite sur place. Les visites de suivi des stages et les retours des stagiaires contribueront Ă  assurer la qualitĂ© des maĂźtres exploitants dans leurs fonctions. Des formations complĂ©mentaires pourront, le cas Ă©chĂ©ant, leur ĂȘtre proposĂ©es. Les maĂźtres exploitants seront retirĂ©s des listes s’ils ne remplissent pas les conditions requises Ă  cette fonction.

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26

Professionnalisation des accompagnateurs des porteurs de projet

L’essentiel des propositions

Afin de conseiller au mieux les porteurs de projet, Jeunes Agriculteurs propose de professionnaliser davantage le métier de leurs accompagnateurs en :

crĂ©ant des formations nationales labellisĂ©es pour chaque type de conseillers avec des modules communs notamment pour connaĂźtre les missions et le pĂ©rimĂštre d’intervention de chacun ;

identifiant au sein des OPA un ou plusieurs interlocuteurs spĂ©cialisĂ©s dans l’installation. Ces derniers pourront assister au module commun de formation, prĂ©vu pour les conseillers PII, PPP et PDE, via la signature d’une charte de partenariat ;

assouplissant le statut de maßtre exploitant et en créant des répertoires départementaux des maßtres exploitants potentiels, par type et par mode de production, agréés en CDOA, et mis en commun aux niveaux régional et national.

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27

2. Personnalisation renforcĂ©e du dispositif Ă  l’installation : professionnalisation des porteurs de projet

2.1. Un statut unique d’agriculteur

Pourquoi ?

Aujourd’hui, tout un chacun peut devenir agriculteur. Au niveau de l’Union europĂ©enne, le simple fait d’ĂȘtre propriĂ©taire de terres agricoles et de les maintenir dans de bonnes conditions agricoles et environnementales permet d’ĂȘtre reconnu agriculteur, de percevoir les aides europĂ©ennes et plus prĂ©cisĂ©ment, des Droits Ă  Paiement Unique (DPU). Pourquoi le simple fait de possĂ©der des terres peut-il permettre d’ĂȘtre agriculteur alors que la possession d’un cabinet mĂ©dical et d’un stĂ©thoscope ne permet pas d’ĂȘtre mĂ©decin ? Pourquoi l’accĂšs Ă  la plupart des mĂ©tiers (mĂ©decin, coiffeur, avocat
) est-il conditionnĂ© Ă  un certain niveau de formation alors que celui d’agriculteur ne l’est pas ? Actuellement, seul l’octroi des aides de l’Etat oblige le porteur de projet Ă  possĂ©der un diplĂŽme agricole, de niveau IV, et Ă  suivre le dispositif Ă  l’installation qui passe par la rĂ©alisation d’un PPP et d’un PDE. Pour autant, c’est une erreur de penser que le PPP et le PDE ne sont que de simples moyens d’obtenir des aides. Le PPP et le PDE sont des Ă©lĂ©ments indispensables Ă  l’accĂšs au mĂ©tier d’agriculteur. Ils garantissent Ă  un(e) futur(e) agriculteur/agricultrice un niveau de compĂ©tences indispensables pour une appropriation de son projet, pour un mĂ©tier hautement technique, et pour la viabilitĂ© Ă©conomique et la vivabilitĂ© de son projet. Personne n’envisagerait de confier sa santĂ© Ă  une personne non formĂ©e. Pourquoi fonctionner diffĂ©remment avec la production de notre alimentation, Ă©lĂ©ment essentiel Ă  notre vie ? Jeunes Agriculteurs rĂ©affirme donc la nĂ©cessitĂ© de rendre obligatoire le PPP et le PDE, seules clĂ©s d’entrĂ©e dans le mĂ©tier d’agriculteur et que le PII reste la seule porte d’entrĂ©e pour tous les porteurs de projet. Le syndicat jeune souhaite, tout comme le Conseil europĂ©en des jeunes agriculteurs (Ceja), que dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) 2014-2020, la dĂ©finition « d’agriculteur » soit plus exigeante21. Jeunes Agriculteurs souhaite que chaque Etat membre puisse dĂ©terminer ses propres critĂšres dĂ©finissant un « agriculteur actif ». Jeunes Agriculteurs travaille donc sur les prĂ©-requis qui conditionneront le bĂ©nĂ©fice des aides europĂ©ennes en France. Enfin, Jeunes Agriculteurs souhaite une Ă©volution commune entre l’Union europĂ©enne et le dispositif Ă  l’installation.

21 Aujourd’hui, dans le droit europĂ©en pour ĂȘtre agriculteur, il suffit de maintenir les terres dans de bonnes conditions agricoles et environnementales.

Page 30: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

28

Comment accĂ©der Ă  un statut unique d’agriculteur? Tout porteur de projet ayant plus ou moins de 40 ans, ayant ou non un diplĂŽme homologuĂ© de niveau IV devra accomplir un PPP et un PDE, respectant les conditions de revenu expliquĂ©es ci-aprĂšs, qui seront validĂ©es par une Commission DĂ©partementale d’Orientation Agricole (CDOA) afin d’obtenir le statut d’agriculteur. Finie donc la nĂ©cessitĂ© de possĂ©der une demi-SMI22 pour ĂȘtre affiliĂ© au rĂ©gime de protection sociale des non salariĂ©s agricoles, la rĂ©alisation d’un PPP et d’un PDE validĂ©s permettra cette affiliation. Il est donc nĂ©cessaire de supprimer l’article L. 722-523 du code rural et de la pĂȘche maritime qui prĂ©voit que l’importance de l’exploitation doit ĂȘtre d’au moins une demi-SMI, et de remplacer le dĂ©but de la phrase du 1° de l’article L. 722-424 du mĂȘme code Ă  savoir : « Les chefs d’exploitation ou d’entreprise mentionnĂ©s aux 1° Ă  4° de l’article L. 722-1 sous rĂ©serve qu’ils dirigent une exploitation ou une entreprise d’une importance au moins Ă©gale ou Ă©quivalente Ă  celle dĂ©finie Ă  l’article L. 722-5 » par : « Les chefs d’exploitation mentionnĂ©s au 1° de l’article L. 722-125 sous rĂ©serve qu’ils aient rĂ©alisĂ© et validĂ© un plan de professionnalisation personnalisĂ© et un plan de dĂ©veloppement de l’exploitation.» La SMI a Ă©tĂ© la premiĂšre rĂ©fĂ©rence crĂ©Ă©e pour la mise en Ɠuvre de la politique des structures. Elle correspond Ă  la surface d’une exploitation permettant de rĂ©munĂ©rer le travail de deux unitĂ©s de main-d’Ɠuvre. Le critĂšre de la demi-SMI Ă©tant supprimĂ©, Jeunes Agriculteurs demande que tous les porteurs de projet (quel que soit leur Ăąge) dĂ©montrent au sein de leur PDE un objectif de revenu d’un Smic net annuel minimum au terme du plan. Si le porteur de projet est agriculteur Ă  titre principal, plus de 50 % de son revenu global doit ĂȘtre issu de son activitĂ© agricole. Si le porteur de projet est agriculteur Ă  titre secondaire26, 30 Ă  50 % de son revenu global doit ĂȘtre issu de son revenu agricole. La limite des trois Smic pour percevoir les aides Ă  l’installation de l’Etat est, quant Ă  elle, maintenue. Ces modifications faites, le statut de « cotisant solidaire27 » n’aura plus lieu d’exister et devra donc ĂȘtre supprimĂ©. En effet, avec ce nouveau mode d’affiliation, toute personne ayant une activitĂ© agricole devra cotiser Ă  la MutualitĂ© Sociale Agricole (MSA) en fonction des revenus qu’elle tire de son activitĂ© de production. A l’exception de la parcelle de subsistance pour les retraitĂ©s, toute mise en valeur de terres agricoles donnant droit Ă  une affiliation Ă  la MSA requerra la rĂ©alisation et la validation d’un PPP et d’un PDE, condition d’accĂšs au statut unique d’agriculteur.

22 SMI = Surface Minimum d’Installation 23 Cf. article L. 722-5 du code rural et de la pĂȘche maritime en annexe n° 3 p. 85 24 Cf. article L. 722-4 du code rural et de la pĂȘche maritime en annexe n° 4 p. 86 25 Cf. article L. 722-1 du code rural et de la pĂȘche maritime en annexe n° 5 p. 87 26 Les notions d’agriculteurs Ă  titre principal et Ă  titre secondaire sont dĂ©finies dans la circulaire des aides Ă  l’installation. 27 Les cotisants solidaires sont les personnes redevables d’une cotisation solidaritĂ© dans la mesure oĂč elles exploitent au minimum 1/8 de la SMI dĂ©partementale sans atteindre le seuil de la demi-SMI.

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29

NĂ©anmoins, les schĂ©mas de prĂ©-installation sont Ă  considĂ©rer car ils permettent la rĂ©alisation de certaines installations. Un statut de « prĂ©-installĂ© » pourra donc ĂȘtre attribuĂ© de façon transitoire Ă  des personnes dont le dĂ©veloppement progressif de l’activitĂ© agricole ne permet pas, dans un premier temps, d’atteindre les critĂšres de viabilitĂ© prĂ©cĂ©demment citĂ©s.

2.2. L’implication du jeune dans la rĂ©alisation de son PPP et de son PDE

Le rapport d’orientation 2011 pointait du doigt la confusion entre « personnalisation » et « simplification » du dispositif Ă  l’installation et le fait que « les conseillers PPP, certainement de façon trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne entre dĂ©partement, prescrivent trĂšs peu de formations et de stages ». Et qu’« il faut que le plan de formation ne soit pas une simple prĂ©conisation, mais bien une obligation ». Ce n’est pas faute de le dire et de le redire, une installation doit se mĂ»rir et se construire pas Ă  pas. Elle ne s’improvise pas, le challenge n’est pas d’accomplir son PPP et son PDE le plus rapidement possible, mais bien de rĂ©ussir son installation et qu’elle perdure dans le temps. Le porteur de projet doit s’investir Ă  son rythme dans la rĂ©alisation de son PPP et construire son PDE lui-mĂȘme ou en collaboration avec ses futurs associĂ©s, s’il s’agit d’une installation en sociĂ©tĂ©. Il ne doit pas arriver devant ses conseillers avec un projet clĂ©s en main, construit par un tiers, qui ne lui correspond pas et dont il ne maĂźtrise pas les tenants et les aboutissants. Pour les jeunes qui s’installent en sociĂ©tĂ©, Jeunes Agriculteurs souhaite que tous les associĂ©s et le futur installĂ© participent Ă  un stage obligatoire « vie en sociĂ©tĂ© » d’une journĂ©e minimum. Beaucoup trop de sociĂ©tĂ©s se dissolvent aprĂšs seulement quelques annĂ©es de fonctionnement entraĂźnent alors des problĂ©matiques humaines et Ă©conomiques. Ce stage permettra d’instaurer un rĂšglement intĂ©rieur et d’ouvrir le dialogue entre tous les associĂ©s afin que la sociĂ©tĂ© parte sur des bases de fonctionnement saines.

Page 32: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

30

Les porteurs de projet doivent avoir accĂšs Ă  un maximum d’outils pour prĂ©parer leur dispositif Ă  l’installation. Des outils existent dĂ©jĂ  dans certains dĂ©partements ou dans certaines rĂ©gions. Jeunes Agriculteurs ne souhaite pas en recrĂ©er de nouveaux mais capitaliser sur l’existant et Ă©tendre leur utilisation Ă  tout le territoire français pour que tous les porteurs de projet aient accĂšs aux mĂȘmes outils suivant leurs besoins, par exemple :

- formation de quatre journĂ©es de sensibilisation Ă  la crĂ©ation du PDE : entre chaque journĂ©e de formation collective, entrecoupĂ©e d’une semaine, les candidats Ă  l’installation ont des exercices Ă  faire, seuls, sur un logiciel pĂ©dagogique en ligne. L’objectif de cette formation, qui combine utilisation individuelle et collective d’un logiciel pĂ©dagogique, est de prĂ©parer le jeune Ă  la rencontre avec le conseiller PDE et de l’aider Ă  mieux apprĂ©hender les choix qu’il devra faire Ă  l’issue de son PDE (formation prĂ©-PDE uniquement prĂ©sente en Aveyron) ;

- formation « s’approprier son projet d’installation et son PDE » (formation avant le PDE, prĂ©sente en Gironde) ;

- formations collectives pour la réalisation du PDE (formations durant le

PDE, présentes dans plusieurs départements comme par exemple : le Tarn, la Loire-Atlantique).

Le porteur de projet doit Ă©galement rĂ©aliser des stages et des formations, en fonction de ses expĂ©riences et de ses acquis, nĂ©cessaires Ă  la maĂźtrise de son futur mĂ©tier et qu’il aura choisis en accord avec ses conseillers. Pour que ses stages et ses formations soient le plus possible en adĂ©quation avec ses besoins, les conseillers PPP et PDE doivent Ă©changer entre eux. Il ne faut pas cloisonner chaque plan. Les deux sont liĂ©s et ne peuvent pas s’apprĂ©hender sĂ©parĂ©ment. Jeunes Agriculteurs insiste donc sur la nĂ©cessitĂ© pour le porteur de projet de dĂ©marrer la rĂ©alisation de son PDE avant d’avoir achevĂ© son PPP afin de recrĂ©er un lien entre ces deux Ă©tapes de l’installation. Comme indiquĂ© dans le rapport d’orientation 2011, lors de la rĂ©alisation de son PPP et de son PDE le candidat Ă  l’installation a le « statut de porteur de projet » et peut donc prĂ©tendre au financement de ses formations par le Fonds pour la Formation des Entreprises du Vivant, VivĂ©a. Dans la partie de ce rapport concernant le financement de l’installation, Jeunes Agriculteurs dĂ©veloppe le principe d’un financement personnalisĂ© de l’installation. DorĂ©navant, lors de la crĂ©ation de son PDE, le porteur de projet devra choisir les moyens de financement de son installation en fonction des besoins de son projet. Ce nouveau mode de fonctionnement nĂ©cessitera une implication encore plus importante du porteur de projet dans la construction de son PDE et le responsabilisera d’autant.

Page 33: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

31

Par consĂ©quent, le porteur de projet sera amenĂ© Ă  faire des choix qui auront un impact sur une partie de sa carriĂšre. Il pourra Ă  sa demande, et/ou celle de la CDOA, ĂȘtre amenĂ© Ă  prĂ©senter son projet devant cette commission pour le motiver. Il n’est donc plus question de s’improviser agriculteur. La nĂ©cessitĂ© de passer par un PPP et un PDE et donc de se former, prend tout son sens et procure un rĂ©el avantage aux candidats Ă  l’installation.

2.3. Un PDE utile et utilisable partout et pour tous

A l’issue de la session Renouvellement des GĂ©nĂ©rations en Agriculture (RGA) 2011, la volontĂ© de faire du PDE un vĂ©ritable outil d’accompagnement du jeune dans son projet Ă©tait ressortie. Bien souvent, le PDE est considĂ©rĂ© comme un document administratif qui permet uniquement d’obtenir les aides Ă  l’installation. Le porteur de projet rĂ©alise son PDE puis frĂ©quemment, le range dans un tiroir et ne le ressort que trĂšs rarement. Certes, la rĂ©alisation d’un PDE est obligatoire pour obtenir les aides, et ce dernier doit rĂ©pondre Ă  un grand nombre d’obligations communautaires mais il est bien plus que cela. Le PDE est un rĂ©el outil de rĂ©flexion pour le porteur de projet. 90 % des agriculteurs qui sont passĂ©s par le dispositif Ă  l’installation sont encore lĂ  dix ans aprĂšs28. Ce chiffre prouve l’intĂ©rĂȘt de rĂ©aliser un PDE. Le PDE doit donc ĂȘtre une Ă©tape clĂ© dans ce dispositif. L’intĂ©rĂȘt de la rĂ©alisation du PDE et l’implication du jeune dans celui-ci doivent permettre d’amĂ©liorer ce chiffre. Cependant, le PDE tel qu’il est construit aujourd’hui n’est pas un outil utile et utilisable par tous. Il faut lui redonner du sens. L’administration estime que le PDE est un outil complexe mais y trouve les informations dont elle a besoin. Par contre, il n’est pas assez didactique pour le porteur de projet, d’oĂč cette tendance Ă  le laisser de cĂŽtĂ©. Pour le banquier, le PDE manque d’élĂ©ments nĂ©cessaires Ă  la prise de dĂ©cision de la banque, d’oĂč la demande rĂ©currente de documents complĂ©mentaires.

28 97 % des agriculteurs qui sont passĂ©s par le dispositif Ă  l’installation sont encore lĂ  cinq ans aprĂšs, chiffres issus de l’Observatoire National Installation Transmission.

Page 34: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

32

Suite aux travaux menés lors de la session RGA 2012, Jeunes Agriculteurs demande que le PDE « idéal » contienne en plus des éléments obligatoires déjà prévus29:

- un descriptif général du projet ;

- une étude de marché30 ;

- une matrice de gains31 ;

- un calcul de la capacité économique projetée32 ;

- le montant des prélÚvements privés prévisionnels33.

Tous ces Ă©lĂ©ments devront ĂȘtre clairs et prĂ©sentĂ©s de façon explicite afin que chacun puisse les comprendre et les rĂ©utiliser aprĂšs la validation du PDE. Le PDE devenant ainsi un vĂ©ritable outil de gestion, de projection Ă©conomique et de comparaison comptable. Jeunes Agriculteurs prĂ©cise que le PDE doit ĂȘtre rĂ©digĂ© et maĂźtrisĂ© par le porteur de projet. Si ce dernier s’associe, il doit mener une rĂ©flexion concertĂ©e avec ses futurs associĂ©s et une tierce personne spĂ©cialisĂ©e, dans l’accompagnement des associĂ©s et leur fonctionnement relationnel, durant cette rĂ©daction. Au terme de la rĂ©daction, le PDE devra ĂȘtre signĂ© par l’ensemble des associĂ©s. Le conseiller PDE est un appui technique dans la rĂ©alisation du plan et non le rĂ©dacteur. Tout comme le conseiller PPP, il doit faire prendre conscience au porteur de projet de toutes les compĂ©tences dont il a besoin pour faire fonctionner son exploitation agricole, l’encourager Ă  se poser les bonnes questions et l’orienter vers les personnes qui seront les plus Ă  mĂȘme de l’aider dans la construction de son PDE comme par exemple un comptable, un banquier, un exploitant qui peut lui faire part de son expĂ©rience
 Au mĂȘme titre que « Paris ne s’est pas faite en un jour », plusieurs Ă©tapes sont nĂ©cessaires et indispensables Ă  la construction d’un PDE.

29 Cf. article D. 343-7 en annexe n° 6 p. 88 30 Vente directe = Ă©tude de la concurrence et de la clientĂšle potentielle ; pour les autres types de ventes = Ă©tude de l’environnement Ă©conomique de l’exploitation agricole. 31 Les rĂ©sultats d'une matrice de gains permettent de comparer les coĂ»ts et les gains de l’agriculteur en fonction de diffĂ©rentes hypothĂšses technico-Ă©conomiques. 32 Evaluer le montant maximum que le candidat Ă  l’installation, en fonction de son projet, pourra investir et ce, afin d’éviter le piĂšge du surendettement. 33 Pour les sociĂ©tĂ©s : un historique des trois derniĂšres annĂ©es de comptes courants d’associĂ©s.

Page 35: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

33

Pour simplifier la procĂ©dure et le travail de tous, Jeunes Agriculteurs demande la crĂ©ation d’un outil informatique national permettant d’élaborer les hypothĂšses du PDE aprĂšs le passage au PII jusqu’au terme de la cinquiĂšme annĂ©e d’installation. Les candidats et les jeunes installĂ©s pourront rĂ©aliser des simulations. Seule une validation dĂ©finitive, avec l’appui du conseiller PDE, entraĂźnera une prise en compte des donnĂ©es par l’administration. Cet outil gratuit sera, aprĂšs accord prĂ©alable des porteurs de projet, accessible au moyen de diffĂ©rents codes :

- Ă  eux-mĂȘmes qui y saisiront leurs donnĂ©es en ligne ;

- aux conseillers PDE qui vĂ©rifieront la cohĂ©rence du projet et l’exactitude des donnĂ©es saisies ;

- Ă  l’Etat qui pourra valider les donnĂ©es ainsi saisies ; - aux banques et aux OPA partenaires, avec l’accord du porteur de projet,

qui pourront extraire les données dont elles ont besoin pour leur prise de décisions.

Les logiciels pĂ©dagogiques « prĂ©-PDE » existant dans les diffĂ©rents dĂ©partements devront ĂȘtre utilisĂ©s pour formaliser l’outil national. Une fois le PDE rĂ©alisĂ©, il est indispensable de mettre en place un suivi rĂ©gulier pendant cinq ans. Jeunes Agriculteurs propose deux formules, gratuites et au choix pour le porteur de projet, Ă  mettre en place :

- une fiche de suivi annuel Ă  remplir par le porteur de projet aidĂ© de son comptable qui permet la mise Ă  jour de son PDE, pour l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, mais aussi d’anticiper les changements possibles dans les annĂ©es Ă  venir et transmise Ă  l’administration via l’outil informatique national prĂ©sentĂ© ci-avant ;

- un suivi collectif, adaptĂ© au territoire ou aux productions locales, animĂ© par un conseiller d’un dispositif Ă  l’installation, sur le mĂȘme principe que la rĂ©alisation du PDE en groupe. Ainsi, les porteurs de projet qui ont Ă©changĂ© lors de la construction de leur PDE pourront se retrouver annuellement avec leur fiche de suivi, pour dresser un bilan de la mise en Ɠuvre de leur PDE et s’enrichir des expĂ©riences de chacun.

La DJA offre actuellement la possibilitĂ© de financer un suivi technico-Ă©conomique. Ce bonus est octroyĂ© sur dĂ©cision du prĂ©fet aprĂšs avis de la CDOA. Le suivi doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© dans les trois ans suivant l’installation. Au montant de la DJA, peuvent alors s’ajouter 500 €34. Jeunes Agriculteurs souhaite renforcer ce financement pour que le suivi se fasse sur cinq ans, et qu’il puisse ĂȘtre plus qu’un suivi PDE, qu’il soit un accompagnement technico-Ă©conomique et qu’il permette au jeune de suivre les formations facultatives prescrites lors du PPP. Ce suivi doit permettre aux candidats Ă  l’installation de ne plus avoir Ă  rĂ©diger un avenant simplifiĂ© Ă  leur PDE.

34 Suivi technique imposé par la CDOA défini dans un cadre national à ne pas confondre avec le suivi post-installation organisé dans certaines régions.

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34

Dans la continuitĂ© des outils utiles et utilisables par tous, Jeunes Agriculteurs propose la gĂ©nĂ©ralisation d’un systĂšme qui existe dĂ©jĂ  dans certaines rĂ©gions, Ă  savoir la mise en place d’un serveur informatique qui regroupera et centralisera l’ensemble des donnĂ©es personnelles de chaque porteur de projet (exemples : piĂšce d’identitĂ©, relevĂ© parcellaire MSA, diplĂŽmes
) et les mettra Ă  disposition de diffĂ©rents interlocuteurs. Ce systĂšme fonctionnera avec des codes d’accĂšs : un pour le jeune et un pour les diffĂ©rents interlocuteurs qui ont besoin d’accĂ©der Ă  ces donnĂ©es pour les insĂ©rer dans le dossier du porteur de projet. Les informations seront protĂ©gĂ©es par la Commission nationale de l’information et des libertĂ©s (Cnil) aprĂšs accord du porteur de projet.

3. Le financement du dispositif à l’installation des porteurs de projet

3.1. Pour les porteurs de projet qui rĂ©pondent aux conditions d’octroi des

aides de l’Etat35

Depuis plusieurs annĂ©es, le budget annuel de l’Etat prĂ©voit des crĂ©dits Ă  hauteur de 6 000 000 € pour financer les prestations des conseillers (indemnitĂ©s des centres d’élaboration des PPP) et le coĂ»t des stages prescrits aux agriculteurs, notamment le stage 21 heures (bourses des stagiaires et indemnitĂ©s des maĂźtres de stage). Ce montant doit ĂȘtre pĂ©rennisĂ© et augmentĂ© en fonction du nombre de porteurs de projet qui rĂ©aliseront le dispositif Ă  l’installation et qui rempliront les conditions d’octroi des aides de l’Etat dans la mesure oĂč, pour reprendre les propos de l’Etat : « Ces stages s’inscrivent dans la politique de soutien Ă  l’installation visant Ă  assurer le renouvellement des gĂ©nĂ©rations en agriculture36. »

3.2. Pour les porteurs de projet qui ne rĂ©pondent pas aux conditions d’octroi des aides de l’Etat : les plus de 40 ans

Le PPP et le PDE Ă©tant obligatoires pour les porteurs de projet dont le dispositif Ă  l’installation n’est pas financĂ© par l’Etat, Jeunes Agriculteurs propose d’utiliser les fonds de formation, auxquels ils ont droit pour y avoir cotisĂ© pendant leur parcours professionnel pour financer leur dispositif Ă  l’installation. En effet, dans chaque branche professionnelle, il existe un Organisme Paritaire Collecteur AgrĂ©Ă© (OPCA) auquel les porteurs de projet ont prĂ©alablement cotisĂ© et qui leur donne droit Ă  des fonds pour la formation. Ils pourront ainsi s’en servir pour financer leur dispositif Ă  l’installation.

35

Cf. article D. 343-3 et 4 du code rural et de la pĂȘche maritime en annexe n° 7 p. 89 36 In Mission ministĂ©rielle, projets annuels de performances, annexe au projet de loi de finances pour 2012, mission agriculture, pĂȘche, alimentation, forĂȘt et affaires rural, p. 58

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35

En ce qui concerne les crĂ©ateurs ou les repreneurs d’exploitations agricoles qui ne bĂ©nĂ©ficient pas de fonds de formation, car ils n’ont jamais cotisĂ© (exemples : chĂŽmeurs non indemnisĂ©s et parents aux foyers sans expĂ©rience professionnelle), les frais de formation seront pris en charge par VivĂ©a, conformĂ©ment Ă  l’article L. 718-2-3 du code rural. La procĂ©dure de prise en charge sera identique Ă  celle mise en place pour les porteurs de projet hors dispositif d’accompagnement : passage au PII et Ă©tablissement de l’attestation pour les personnes en dĂ©marche d’installation. Cette attestation permet de dĂ©clarer solennellement l’absence de financement pour les dĂ©penses ayant trait Ă  la formation en tant que demandeur d’emploi ou au titre de la formation professionnelle continue.

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Personnalisation renforcĂ©e du dispositif Ă  l’installation : professionnalisation des porteurs de projet

Le financement du dispositif à l’installation des porteurs de projet

L’essentiel des propositions

Pour une personnalisation renforcĂ©e du dispositif Ă  l’installation, Jeunes Agriculteurs souhaite :

un statut unique d’agriculteur pour tous les porteurs de projet (rĂ©alisation d’un PPP, d’un PDE et validation en CDOA pour une affiliation Ă  la MSA) ;

redonner du lien entre le PPP et le PDE avec plus d’implication de la part des porteurs de projet qui auront Ă  leur disposition un maximum d’outils pour s’y prĂ©parer ;

faire du PDE un véritable outil de gestion, de projection économique et de comparaison comptable utilisable par tous ;

renforcer le financement et imposer le suivi post-installation ;

la crĂ©ation d’un outil informatique national permettant d’élaborer les hypothĂšses du PDE aprĂšs le passage au PII jusqu’au terme de la cinquiĂšme annĂ©e d’installation ;

pĂ©renniser et augmenter le budget permettant de financer le dispositif Ă  l’installation des porteurs de projet aidĂ©s ;

utiliser les fonds de formation de chaque branche professionnelle pour les porteurs de projet de plus de 40 ans afin de financer leur accompagnement.

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II. Personnalisation du financement de l’installation

1. Repenser les cotisations sociales les premiĂšres annĂ©es d’installation RĂ©gularisation des cotisations sociales des deux premiĂšres annĂ©es

d’activitĂ© Les jeunes installĂ©s ont un problĂšme rĂ©current : la rĂ©gularisation des cotisations sociales des deux premiĂšres annĂ©es d’activitĂ© sur la troisiĂšme. La premiĂšre annĂ©e d’installation, les cotisations sociales sont calculĂ©es forfaitairement. La deuxiĂšme annĂ©e, elles sont fonction pour partie des rĂ©sultats de l’exploitation et pour partie d’un montant forfaitaire. La troisiĂšme annĂ©e, les jeunes doivent donc payer leurs cotisations sociales de l’annĂ©e et Ă©ventuellement un montant supplĂ©mentaire permettant de rĂ©gulariser les cotisations des deux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Les jeunes peuvent alors ĂȘtre amenĂ©s Ă  dĂ©bourser l’équivalent de deux annĂ©es de cotisations sociales, ce qui est lourd Ă  supporter pour eux. Si le montant payĂ© la troisiĂšme annĂ©e (cotisations annuelles + rĂ©gularisations) excĂšde 1,5 fois celui des cotisations de cette annĂ©e-lĂ , Jeunes Agriculteurs demande que l’excĂ©dent de la rĂ©gularisation puisse ĂȘtre liquidĂ©, Ă  la demande du jeune, la quatriĂšme annĂ©e.

RĂ©-Ă©talement de l’exonĂ©ration partielle de cotisations sociales

Les jeunes (tous ceux qui ont entre 18 et 40 ans) chefs d’exploitation agricole, Ă  titre principal, bĂ©nĂ©ficient pendant cinq annĂ©es civiles d’une exonĂ©ration partielle et dĂ©gressive des cotisations techniques et complĂ©mentaires d’assurance maladie, invaliditĂ© et maternitĂ©, de prestations familiales et d’assurance vieillesse agricole dont ils sont redevables pour eux-mĂȘmes et au titre de leur exploitation.

Années Pourcentage d'exonération

Montant maximum de l'exonération en 201037

1Ăšre annĂ©e 65% 2 903 €

2e annĂ©e 55% 2 456 €

3e annĂ©e 35% 1 563 €

4e annĂ©e 25% 1 116 €

5e annĂ©e 15% 670 €

37 Montant maximum de l’exonĂ©ration = taux des cotisations relatives aux prestations familiales, Ă  l’assurance maladie, invaliditĂ©, maternitĂ© et Ă  l’assurance vieillesse X (40 % du plafond annuel de la sĂ©curitĂ© sociale) X taux de l’exonĂ©ration de l’annĂ©e considĂ©rĂ©e.

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38

Tous les dispositifs d’exonĂ©ration dont peut bĂ©nĂ©ficier un jeune agriculteur cessent de s’appliquer cinq annĂ©es aprĂšs son installation et l’exonĂ©ration partielle de cotisations sociales n’échappe pas Ă  cette rĂšgle. Au terme de ces cinq ans, le nouvel exploitant est donc dans une situation dĂ©licate puisque tous les avantages dont il bĂ©nĂ©ficiait s’arrĂȘtent net. Les jeunes installĂ©s ont besoin de stabilitĂ© et de soutien dans la durĂ©e. Aussi, Jeunes Agriculteurs propose de rĂ©-Ă©taler diffĂ©remment l’exonĂ©ration partielle de cotisations sociales et ce, sur six annĂ©es, pour l’ensemble des installĂ©s Ă  titre principal et Ă  titre secondaire. L’actuel dispositif, avec des taux d’exonĂ©ration Ă©levĂ©s les deux premiĂšres annĂ©es, n’est pas pertinent. En effet, il sera plus opportun, pour les jeunes, de pouvoir utiliser des taux Ă©levĂ©s les troisiĂšme et quatriĂšme annĂ©es car ils doivent faire face aux rĂ©gularisations de cotisations sociales des deux premiĂšres annĂ©es comme expliquĂ© prĂ©cĂ©demment. Pour comparer le dispositif existant et le dispositif voulu, l’exemple suivant est rĂ©alisĂ© avec le plafond de la sĂ©curitĂ© sociale de 2010 qui Ă©tait de 34 620 €.

Années Pourcentage d'exonération

Montant maximum de l'exonération en 2010

1Ăšre annĂ©e 25 % 1 116 €

2e annĂ©e 35% 1 563 €

3e annĂ©e 50% 2 233 €

4e annĂ©e 35 % 1 563 €

5e annĂ©e 30% 1 340 €

6e annĂ©e 25 % 1 116 €

Ce nouveau ré-étalement doit permettre de donner un peu de souffle à la trésorerie du jeune.

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39

2. L’Aide Ă  la crĂ©ation et Ă  la reprise d’entreprise jeunes agriculteurs (Acreja)

Le rapport d’orientation 2011 proposait de transformer la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) en une Aide Ă  la crĂ©ation et Ă  la reprise d’entreprise (Acreja) en proposant qu’elle soit basĂ©e sur une enveloppe nationale et qu’une grille de calcul soit appliquĂ©e dans toutes les CDOA. La DJA a Ă©tĂ© conçue comme une aide Ă  la trĂ©sorerie. Avec la personnalisation du financement de l’installation, Jeunes Agriculteurs prĂ©cise que l’Acreja pourra ĂȘtre utilisĂ©e comme une aide :

- à la trésorerie ; et/ou

- au revenu ; et/ou

- à l’investissement.

Jeunes Agriculteurs souhaite que l’Acreja en tant qu’aide professionnelle soit versĂ©e sur le compte professionnel (ou compte associĂ© dans le cadre d’une installation en sociĂ©tĂ©) du porteur de projet et non sur son compte privĂ©.

2.1. Pourquoi augmenter l’Acreja ?

Jeunes Agriculteurs souhaite justifier l’augmentation de l’Acreja sous deux angles :

- la DJA n’a pas suivi l’évolution du niveau de l’inflation ;

- les porteurs de projet prennent des risques et des initiatives pour créer leur propre emploi et maintenir leur exploitation sur un territoire.

Sous le premier angle, il est avĂ©rĂ© que depuis 1973 (annĂ©e de la crĂ©ation de la DJA en montagne), le coĂ»t de la vie n’a jamais cessĂ© d’augmenter, de telle sorte que le cumul de l’inflation jusqu’à nos jours a atteint 502,2%. Cette aide doit donc rattraper une partie de cette inflation gĂ©nĂ©rale qui ne tient pas compte par ailleurs d’une autre inflation, celle des rĂšglements et obligations lĂ©gales qui ont fait croĂźtre le coĂ»t des bĂątiments et des installations agricoles. Depuis 1984, la valeur de la DJA dans chaque zone n’a pas Ă©voluĂ©. Cela a conduit Ă  une perte de moitiĂ© de sa valeur. Pour 12 650 € de DJA moyenne en 1984 en zone de plaine, l’Acreja devrait valoir aujourd’hui environ 24 440 €.

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Jeunes Agriculteurs demande une augmentation moyenne de l’Acreja pour compenser l’inflation et les coĂ»ts croissants des installations des porteurs de projet et sa rĂ©Ă©valuation, en fonction de l’inflation, Ă  chaque renouvellement des Plans de DĂ©veloppement Rural (PDR). Sous le second angle, il est Ă  noter qu’en investissant dans l’agriculture via les aides Ă  l’installation, l’Etat permet aux porteurs de projet d’investir sur leur territoire, de crĂ©er des emplois et ainsi, de relancer l’économie nationale. Pour ce faire, Jeunes Agriculteurs appelle Ă  la mise en place du principe « de montant plancher » pour l’attribution de l’Acreja aux porteurs de projet. A ce principe viendront s’ajouter des bonifications, tenant compte de critĂšres nationaux et dĂ©partementaux. Les bonifications nationales et dĂ©partementales augmenteront l’Acreja, et ce, en fonction des projets des candidats Ă  l’installation. Actuellement, le montant de la DJA que doit percevoir le porteur de projet ne peut pas excĂ©der 60 % des coĂ»ts de financement38 du projet Ă©valuĂ©s dans le PDE et 40 000 €39. Le plafond et le sous-plafond europĂ©ens limitant les aides Ă  l’installation, devront donc ĂȘtre revus afin de pouvoir augmenter l’ensemble des Acreja. Il faudra Ă©galement redĂ©finir le pourcentage maximum des aides par rapport aux coĂ»ts de financement. Les aides des collectivitĂ©s territoriales sont normalement d’ores et dĂ©jĂ  intĂ©grĂ©es dans ce plafond de 40 000 €.

2.2. Une réflexion à mener sur les fondements de la DJA

Au regard des Ă©lĂ©ments suivants : spĂ©cificitĂ©s territoriales, nature des projets, coĂ»t des installations40, Jeunes Agriculteurs s’engage Ă  mener une rĂ©flexion afin d’établir des propositions concrĂštes qui seront soumises au rĂ©seau et validĂ©es.

2.3. Grille de calcul Ă  appliquer Ă  toutes les CDOA Pour faire suite au rapport d’orientation 2011, ci-aprĂšs sont dĂ©finis trois critĂšres nationaux. Les porteurs de projet pourront, s’ils rĂ©pondent Ă  ces trois critĂšres, cumuler trois bonifications et ainsi augmenter leur Acreja. Deux font rĂ©fĂ©rence Ă  la notion d’« agri-acteur » et un autre Ă  la notion « de maĂźtrise du projet ».

38 CoĂ»ts de financement : ensemble des investissements et du besoin de trĂ©sorerie. 39 « L’aide Ă  l’installation peut ĂȘtre octroyĂ©e sous la forme d’une prime unique dont le montant ne dĂ©passe pas 40 000 €, ou sous la forme d’une bonification d’intĂ©rĂȘt dont la valeur capitalisĂ©e ne dĂ©passe pas 40 000 €. Lorsque les deux formes d’aides sont combinĂ©es, le montant total ne dĂ©passe pas 70 000€ », extrait du rĂšglement (CE) n° 473/2009 40 Liste non exhaustive

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41

Le Comité National Installation Transmission (CNIT) devra ventiler différents pourcentages sur les différents critÚres.

CRITERES NATIONAUX

Hors cadre familial41

CrĂ©ation d’actif(s) et/ ou

renouvellement d’associĂ©(s)

Prévention du risque (contractualisation,

adhésion à une organisation de producteurs, valeur ajoutée, diversité

des cultures et des productions, assurance récolte42
)

Les ComitĂ©s DĂ©partementaux Installation (CDI) auront toute latitude pour fixer cinq critĂšres dĂ©partementaux, notamment sur la notion de « production stratĂ©gique ».Ils pourront rĂ©utiliser les critĂšres nationaux s’ils souhaitent les renforcer localement. Le porteur de projet pourra cumuler au maximum cinq critĂšres dĂ©partementaux et donc, cinq bonifications. Au total, un porteur de projet pourra cumuler huit critĂšres, Etat et dĂ©partement confondus. Exemple : Hugo, 29 ans, souhaite remplacer Joseph qui est en EARL « Le Paradis » avec son Ă©pouse Lucienne. Hugo s’installe en tant qu’hors cadre familial dans l’EARL qui est situĂ©e en zone dĂ©favorisĂ©e. Il fait le choix de souscrire une assurance rĂ©colte. La part nationale de son Acreja sera donc composĂ©e d’un montant plancher et de trois critĂšres nationaux. A cette part, pourront venir s’ajouter des bonifications dĂ©partementales.

41 DĂ©finition de la circulaire « Programme pour l’installation et le dĂ©veloppement des initiatives locales » (PIDIL) 42 Afin d’encourager le dĂ©veloppement de l’assurance rĂ©colte, dans son rapport d’orientation 2009, Jeunes Agriculteurs prĂŽnait « l’assurance rĂ©colte, obligatoire et mutualisĂ©e par rĂ©gion et par production ».

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2.4. Comment financer ? L’actuel budget allouĂ© au financement de la DJA est de 102 000 000 €. Il est cofinancĂ© Ă  parts Ă©gales par l’Union europĂ©enne (51 000 000 €) et par l’Etat (51 000 000 €). Il permet de financer 6 000 installations Ă  17 000 € de DJA moyenne. Jeunes Agriculteurs souhaite augmenter la DJA moyenne de 50%, sa valeur moyenne par porteur de projet sera donc de 25 500 €. Le PPP et le PDE devenant obligatoires, demain 8 000 jeunes bĂ©nĂ©ficieront des aides Ă  l’installation de l’Etat soit un tiers de plus pour un coĂ»t total de 204 000 000 € (8 000 X 25 500 €). Dans le cadre de la future rĂ©forme de la Pac, une des propositions phares de la Commission europĂ©enne est de cofinancer les programmes d’aides Ă  l’installation diffĂ©remment. L’enveloppe de l’Acreja avec les nouvelles rĂšgles de la Pac sera rĂ©partie comme suit :

- 80 % de la part de l’Union europĂ©enne ;

- 20 % de la part de l’Etat. Soit 163 200 000 € pour l’Union europĂ©enne et 40 800 000 € pour l’Etat. Ce nouveau mode de financement entraĂźnera une consommation supplĂ©mentaire de 1 % du budget Pac français. Jeunes Agriculteurs souhaite que le solde de l’Etat, soit une somme de 10 200 000 € (51 000 000 € - 40 800 000), subventionne le suivi post-installation.

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3. Le « mur bancaire » Le rapport d’orientation 2011 proposait de crĂ©er un Fonds d’épargne et d’investissement jeunes agriculteurs (FĂ©dija) qui avait pour objectif de regrouper la quasi-totalitĂ© des aides financiĂšres liĂ©es Ă  l’installation existantes sur le territoire. Ce FĂ©dija donnait naissance Ă  un « mur bancaire » alimentĂ© par des « briques » reprĂ©sentant les aides de l’Etat, des collectivitĂ©s et des autres acteurs susceptibles de financer l’installation des porteurs de projet. Suite aux travaux menĂ©s par le rĂ©seau Jeunes Agriculteurs et aprĂšs l’adoption du rapport d’orientation 2011, Jeunes Agriculteurs propose de garder le principe du « mur bancaire », avec des entrĂ©es diffĂ©rentes, dans la mesure oĂč l’ensemble des aides Ă  l’installation s’insĂšrent dans le « mur » du candidat. Le terme de FĂ©dija est quant Ă  lui abandonnĂ©, car la forme et l’utilisation des aides seront diffĂ©rentes d’un porteur de projet Ă  l’autre selon les besoins de financement de son projet. NĂ©anmoins, ces porteurs de projet pourront, s’ils le souhaitent, recourir Ă  « l’épargne temporaire » avec un effet levier (dĂ©finition ci-aprĂšs). Le dispositif Ă  l’installation a Ă©tĂ© personnalisĂ© pour rĂ©pondre Ă  des projets diffĂ©rents d’un candidat Ă  l’autre. Aujourd’hui, il est indispensable de proposer plusieurs types de financement qui rĂ©pondent aux besoins de chaque porteur de projet. Les besoins identifiĂ©s sont :

- la trĂ©sorerie : liquiditĂ©s, ressources immĂ©diatement disponibles pour faire fonctionner l’exploitation agricole ;

- les prĂȘts bonifiĂ©s : prĂȘts bancaires avec prise en charge par l’Etat d’une partie des intĂ©rĂȘts du prĂȘt pendant 7 ou 9 ans ;

- « l’épargne temporaire » avec effet levier : somme d’argent bloquĂ©e sur un

compte pour une durĂ©e rĂ©glementĂ©e dans le but d’obtenir un emprunt Ă  taux prĂ©fĂ©rentiel avec un effet levier. En cas de dĂ©faillance du porteur de projet, cette « Ă©pargne temporaire » servira de garantie bancaire ;

- le cautionnement : une personne, morale ou physique, nommée

« caution » s’engage Ă  l’égard d’une autre personne « bĂ©nĂ©ficiaire du cautionnement » Ă  payer la dette du dĂ©biteur principal (dans le cas prĂ©sent le porteur de projet) dite « la personne cautionnĂ©e » pour le cas oĂč cette derniĂšre faillirait Ă  ses engagements.

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Un prĂ©alable : distinguer les porteurs de projet qui rĂ©pondent aux conditions d’octroi des aides de l’Etat de ceux qui n’y rĂ©pondent pas

MĂȘme si tous les porteurs de projet auront l’obligation de rĂ©aliser un PPP et un PDE, ils ne bĂ©nĂ©ficieront pas tous des mĂȘmes aides. En effet, ceux qui ne rĂ©pondent pas aux conditions d’octroi des aides de l’Etat ne pourront pas en bĂ©nĂ©ficier. Les aides des autres acteurs susceptibles de financer l’installation sont ouvertes Ă  tous les porteurs de projet mais ne seront pas nĂ©cessairement identiques.

3.1. Les acteurs du financement de l’installation Jeunes Agriculteurs a Ă©tabli une liste, non exhaustive, des principaux acteurs qui pourront intervenir dans le financement de l’installation des porteurs de projet :

- l’Etat ;

- les collectivités territoriales ;

- les interprofessions ; - les acteurs économiques du territoire (coopératives, abattoirs,

négociants
) ;

- les associations ;

- les actifs ;

- les apporteurs de capitaux particuliers ;

- les banques. Les PII délivreront aux porteurs de projet une liste des financeurs potentiels et les conditions d'accÚs à ces financements.

3.2. L’effet levier obtenu par « l’épargne temporaire »

Le rapport d’orientation 2011 proposait un exemple d’effet levier de 10 € empruntables pour un euro placĂ© sur un compte d’épargne bloquĂ©. AprĂšs de nouveaux Ă©changes avec les banques, l’exemple de 1 pour 10 ne s’avĂšre pas tenable pour l’ensemble des porteurs de projet. Jeunes Agriculteurs appelle les banques Ă  proposer un plancher de multiplication de un pour cinq, pour l’ensemble des candidats Ă  l’installation. L’effet levier pouvant ĂȘtre plus important selon les projets des jeunes et la banque sollicitĂ©e. Les prĂȘts obtenus dans le cadre de l’effet levier seront des prĂȘts Ă  taux prĂ©fĂ©rentiels. Jeunes Agriculteurs demande aux banques que ce taux soit infĂ©rieur ou Ă©gal au taux des actuels prĂȘts Moyen Terme SpĂ©ciaux-Jeunes Agriculteurs.

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Les porteurs de projet pourront utiliser ces prĂȘts pour rĂ©pondre Ă  leurs besoins :

- trĂ©sorerie par un prĂȘt court terme ; et/ou

- investissement par un prĂȘt moyen-long terme.

3.3. Les acteurs du financement de l’installation et leurs modes d’intervention

Ci-aprĂšs sont prĂ©sentĂ©s chaque acteur susceptible de financer l’installation des porteurs de projet et la nature des interventions qu’ils peuvent utiliser pour rĂ©pondre aux besoins des candidats Ă  l’installation. Les porteurs de projet devront solliciter les acteurs en fonction de leurs besoins. Les diffĂ©rentes interventions financiĂšres des acteurs seront matĂ©rialisĂ©es par des briques dans le « mur bancaire » des futurs installĂ©s.

L’Etat

Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente les modes de financement que proposera l’Etat au sein du « mur bancaire » pour rĂ©pondre aux besoins de financement des porteurs de projet.

BoĂźte Ă  outils

des besoins de financement des porteurs de projet

TRESORERIE

« EPARGNE

TEMPORAIRE » avec effet levier

PRETS BONIFIES

CAUTIONNEMENT

LIQUIDITES

BONIFICATION

DE PRETS

SOMME D’ARGENT A

BLOQUER

ETAT

ACREJA

EQUIVALENT BONIFICATION

OU

BONIFICATION DE PRETS

MODES DE FINANCEMENT

ACTEUR

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Utilisation de l’Acreja Selon les besoins du porteur de projet, l’Acreja peut ĂȘtre utilisĂ©e comme une aide Ă  la trĂ©sorerie ou bloquĂ©e en tout ou partie sur un compte d’épargne. Dans ce dernier cas, la somme est obligatoirement bloquĂ©e dĂšs son versement et sera dĂ©bloquĂ©e au terme du remboursement du prĂȘt ou pourra ĂȘtre utilisĂ©e pour rĂ©investir tout au long de la carriĂšre. Au terme des cinq annĂ©es, si aucun prĂȘt n’a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, la somme est rendue disponible sur le compte professionnel pour le fonctionnement de l’exploitation.

Utilisation de la bonification ou de son Ă©quivalence Le porteur de projet doit choisir entre la possibilitĂ© de faire un prĂȘt bonifiĂ© ou de recevoir l’équivalent de la bonification pour effectuer un prĂȘt Ă  effet levier. Si le futur chef d’exploitation prĂ©fĂšre recevoir l’équivalent de la bonification pour effectuer un prĂȘt Ă  effet levier au terme du remboursement du prĂȘt, la somme sera dĂ©bloquĂ©e et rendue disponible sur le compte professionnel pour le fonctionnement de l’exploitation ou pourra ĂȘtre utilisĂ©e pour rĂ©aliser un nouvel emprunt avec un effet levier. Lorsqu’elle sera portĂ©e sur le compte professionnel, cette somme Ă©quivalente Ă  la bonification devra faire l’objet des mĂȘmes rĂšgles de dĂ©fiscalisation que l’Acreja.

Gestion des prĂȘts bonifiĂ©s

Jeunes Agriculteurs souhaite simplifier la gestion administrative des prĂȘts bonifiĂ©s et ainsi rĂ©aliser des Ă©conomies sur l’enveloppe destinĂ©e aux banques. Pour ce faire, l’ensemble de la bonification d’intĂ©rĂȘts de l’emprunt devra ĂȘtre calculĂ© au dĂ©but de celui-ci. L’ensemble de la bonification d’intĂ©rĂȘts d’emprunt sera alors divisĂ© par le nombre d’échĂ©ances et facturĂ© Ă  l’Etat annuellement par les banques. Jeunes Agriculteurs propose donc que le montant de bonification de prĂȘts soit versĂ© au porteur de projet annuellement et au prorata de la bonification dont il bĂ©nĂ©ficiera. Le porteur de projet jouera ainsi un rĂŽle d’intermĂ©diaire entre l’Etat et la banque en reversant le montant de la bonification Ă  la banque pour une prise en charge partielle des intĂ©rĂȘts de l’emprunt. Une convention entre les banques et l’Etat fixera un dĂ©lai maximum pendant lequel le porteur de projet jouera le rĂŽle d’intermĂ©diaire. Les emprunts seront toujours soumis au cadre actuel des MTS-JA. Actuellement, 10 % des dossiers de MTS-JA sont contrĂŽlĂ©s annuellement. Jeunes Agriculteurs demande que lors de ces contrĂŽles de l’Etat, il ne soit plus appliquĂ© de coefficient multiplicateur Ă  la pĂ©nalitĂ©. Celle-ci, attribuĂ©e Ă  la banque, est en effet multipliĂ©e par un coefficient multiplicateur de dix car considĂ©rĂ©e comme reprĂ©sentative. Jeunes Agriculteurs souhaite que soit rĂ©cupĂ©rĂ©e l’enveloppe de 15 000 000 € destinĂ©e aux banques pour financer la gestion des prĂȘts bonifiĂ©s. Elle devra servir Ă  financer le suivi post-installation.

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Jeunes Agriculteurs souhaite Ă©galement assouplir un point spĂ©cifique du cadre actuel des MTS-JA, Ă  savoir le financement du matĂ©riel d’occasion et en copropriĂ©tĂ© encadrĂ© par la rĂ©glementation europĂ©enne. Le ministĂšre de l’Agriculture sera sollicitĂ© pour faire une demande auprĂšs de la Commission europĂ©enne pour faire Ă©voluer la rĂ©glementation sur ce point.

Les interprofessions, les associations et les banques L’avenir de l’Agriculture française passe par une forte solidaritĂ© entre les producteurs et les outils de l’amont et de l’aval sur l’ensemble du territoire et entre les filiĂšres. Les interprofessions et l’ensemble des acteurs Ă©conomiques du territoire ont toute leur place dans le soutien au RGA. Jeunes Agriculteurs les appelle Ă  intervenir nationalement dans le « mur bancaire » des porteurs de projet et notamment via le fonds de cautionnement. Les associations sont intĂ©grĂ©es au mĂȘme dispositif. Les banques sont associĂ©es au fonds de cautionnement pour leur savoir-faire technique et leur capacitĂ© Ă  gĂ©rer le cautionnement. Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente les modes de financement que proposeront les interprofessions, les associations et les banques au sein du « mur bancaire » pour rĂ©pondre aux besoins de financement des porteurs de projet.

BANQUESSS

BoĂźte Ă  outils

des besoins de financement des porteurs de projet

TRESORERIE

PRETS BONIFIES

« EPARGNE TEMPORAIRE » avec effet levier

CAUTIONNEMENT

LIQUIDITES

SOMME D’ARGENT A

BLOQUER

INTERPROFESSIONS

ACTEURS ECONOMIQUES DU

TERRITOIRE

ASSOCIATIONS

SE PORTER

CAUTION FONDS DE CAUTIONNEMENT

PRIVE

MODES DE FINANCEMENT

ACTEURS

Page 50: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

48

Ce systĂšme n’empĂȘche en rien les acteurs Ă©conomiques du territoire d’intervenir localement dans le « mur bancaire » des porteurs de projet. Si le candidat Ă  l’installation dĂ©cide de recevoir une somme d’argent Ă  bloquer pour effectuer un prĂȘt Ă  effet levier, au terme du remboursement du prĂȘt, la somme sera dĂ©bloquĂ©e et rendue disponible sur le compte professionnel pour le fonctionnement de l’exploitation ou pourra ĂȘtre utilisĂ©e pour rĂ©aliser un nouvel emprunt avec un effet levier. Jeunes Agriculteurs propose de crĂ©er un fonds de cautionnement privĂ©. Ce fonds sera national et associatif. Les membres fondateurs de l’association seront : le syndicat Jeunes Agriculteurs, les interprofessions et les banques autorisĂ©es Ă  dĂ©livrer des prĂȘts bonifiĂ©s agricoles. L’ensemble des acteurs prenant part aux interprofessions devront abonder financiĂšrement le fonds de cautionnement au sein de l’association crĂ©Ă©e. Le fonds interviendra, Ă  la demande conjointe des banques et des porteurs de projet, dans le cadre des dossiers des porteurs de projet qui nĂ©cessiteront des besoins en cautionnement. Les besoins en cautionnement devront ĂȘtre flĂ©chĂ©s par filiĂšre et par type de production sur l’ensemble des territoires. Des ponts solidaires devront exister entre les diffĂ©rentes filiĂšres.

Page 51: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

49

Les collectivitĂ©s territoriales Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente les modes de financement que proposeront les collectivitĂ©s territoriales au sein du « mur bancaire » pour rĂ©pondre aux besoins de financement des porteurs de projet. Toutes les agricultures ont leur place sur le territoire français dĂšs lors que les exploitations sont viables, vivables et transmissibles. C’est pour cela que le soutien au renouvellement des gĂ©nĂ©rations en agriculture doit dĂ©passer les clivages politiques. Jeunes Agriculteurs encourage les collectivitĂ©s territoriales Ă  consacrer leur budget installation Ă  tous les types d’agriculture. Si le porteur de projet opte pour le blocage de la somme perçue sur un compte pour effectuer un prĂȘt Ă  effet levier, au terme du remboursement du prĂȘt, la somme sera mise Ă  la disposition du porteur de projet.

BoĂźte Ă  outils

des besoins de financement des porteurs de projet

TRESORERIE

PRETS BONIFIES

« EPARGNE TEMPORAIRE » avec effet levier

CAUTIONNEMENT

LIQUIDITES

SOMME D’ARGENT A

BLOQUER

COLLECTIVITES TERRITORIALES

MODES DE FINANCEMENT

ACTEURS

Page 52: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

50

Les actifs

Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente les modes de financement que proposeront les actifs au sein du « mur bancaire » pour rĂ©pondre aux besoins de financement des porteurs de projet. Deux actifs sont susceptibles d’intervenir : le candidat Ă  l’installation via une Ă©pargne salariale qu’il aura pu se constituer avant son installation et le cĂ©dant via un dispositif de DĂ©duction Pour Transmission et Installation43 (DPTI).

Au regard de l’ñge moyen Ă  l’installation (29 ans), le parcours professionnel des porteurs de projet est de plus en plus diversifiĂ© et un certain nombre est passĂ© par le salariat. Lors de ces pĂ©riodes, certains auront pu bĂ©nĂ©ficier d’un Plan d’Epargne en Entreprise (PEE). Jeunes Agriculteurs propose Ă  ces porteurs de projet d’utiliser leur droit Ă  dĂ©blocage anticipĂ© pour la crĂ©ation ou la reprise d’une exploitation agricole. Dans le mĂȘme temps, Jeunes Agriculteurs encourage les entreprises agricoles et para-agricoles Ă  proposer cet outil Ă  leurs employĂ©s. Ce dispositif intĂ©resse l’ensemble des candidats Ă  l’installation et plus particuliĂšrement les plus de 40 ans. Si le porteur de projet choisit de bloquer son Ă©pargne salariale pour effectuer un prĂȘt Ă  effet levier au terme du remboursement du prĂȘt, la somme sera dĂ©bloquĂ©e et rendue disponible sur le compte professionnel pour le fonctionnement de l’exploitation ou pourra ĂȘtre utilisĂ©e pour rĂ©aliser un nouvel emprunt avec un effet levier.

43 Cf. présentation du dispositif p. 76

BoĂźte Ă  outils

des besoins de financement des porteurs de projet

TRESORERIE

PRETS BONIFIES

« EPARGNE TEMPORAIRE » avec effet levier

CAUTIONNEMENT

LIQUIDITES

SOMME D’ARGENT A

BLOQUER

JEUNE (Ă©pargne salariale)

CEDANT

(DPTI)

MODES DE FINANCEMENT

ACTEURS

Page 53: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

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Les apporteurs de capitaux particuliers et les banques Pour aider les candidats Ă  l’installation, les apporteurs de capitaux pourront abonder un fonds commun de placement gĂ©rĂ© par un organisme financier habilitĂ© comme l’exige la loi. Ils auront alors la possibilitĂ© de dĂ©fiscaliser une partie de leurs revenus. Le fonds prend une participation au capital de diffĂ©rentes exploitations agricoles qui auront le statut de sociĂ©tĂ©s en commandite. Les porteurs de projet bĂ©nĂ©ficieront du statut de gĂ©rant commanditĂ© dans le cadre du fonctionnement de l’exploitation. Ce statut leur permettra de garder la pleine et entiĂšre libertĂ© de gestion pendant la durĂ©e de la participation du fonds au capital de leur exploitation. Le principe du commandite est d’avoir au minimum deux actionnaires : le commanditĂ©, majoritaire, assurant la gestion et la gouvernance de l’entreprise et le commanditaire qui apporte un capital en numĂ©raire. Le schĂ©ma ci-dessous prĂ©sente les modes de financement que proposeront les apporteurs de capitaux particuliers et les banques au sein du « mur bancaire » pour rĂ©pondre aux besoins de financement des porteurs de projet. Actuellement, le commandite n’est applicable qu’aux sociĂ©tĂ©s Ă  objet commercial. Jeunes Agriculteurs demande que le commandite simple soit ouvert aux sociĂ©tĂ©s civiles Ă  objet agricole. Les conditions de sortie sont prĂ©vues et contractualisĂ©es dĂšs l’entrĂ©e au capital de l’exploitation, tant sur la valeur des parts que sur les dĂ©lais de reprise de celles-ci.

BoĂźte Ă  outils des besoins de financement des

porteurs de projet

Le porteur de projet est le commanditĂ© d’une SCEA

TRESORERIE

PRETS BONIFIES

« EPARGNE TEMPORAIRE » avec effet levier

CAUTIONNEMENT

LIQUIDITES

SOMME D’ARGENT A

BLOQUER

APPORTEURS DE CAPITAUX PARTICULIERS

BANQUES

MODES DE FINANCEMENT

ACTEURS

FONDS DE PLACEMENT (Commanditaire)

Géré par un organisme financier habilité

Le fonds prend une participation au capital de

l’exploitation

Page 54: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

52

Une convention type nationale devra garantir les conditions d’investissement de ce fonds identiques pour tous les porteurs de projet : durĂ©e minimale de participation, pourcentage maximal de prise de participation, conditions de prolongation de la prise de participation
 La forme de la sociĂ©tĂ© agricole pourra ĂȘtre librement modifiĂ©e Ă  la sortie du commanditaire. Les banques pourront intervenir soit via le capital investissement, soit dans le cadre de fonds communs de placement, aux mĂȘmes conditions que les apporteurs de capitaux privĂ©s.

3.4. La gouvernance du dispositif « mur bancaire »

Jeunes Agriculteurs veut que la gouvernance du dispositif « mur bancaire », dans le cadre national, soit attribuée au Comité National Installation Transmission (CNIT). Pour ce faire, le CNIT deviendra une association loi 1901, avec une délégation de service public. Cet organe associatif devra négocier le cadre :

- des entrées des financements ;

- des sorties des aides ;

- des conditions d’accùs ;

- du volume financier.

Les nĂ©gociations avec les conseils rĂ©gionaux, les interprofessions et les banques auront lieu tous les six ans pour une exĂ©cution sur une pĂ©riode identique Ă  celle du Plan de DĂ©veloppement Rural Hexagonal (PDRH) et donc des aides Ă  l’installation.

Page 55: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

53

Elaboration du cadre des briques

PrĂ©sidĂ© par le ministre de l’Agriculture PilotĂ© par Jeunes Agriculteurs Rassemblant les partenaires de l’installation dont l’Association des RĂ©gions de France (ARF) NĂ©gocie le cadre national d’intervention des acteurs nationaux du « mur »

SchĂ©ma de la gouvernance nationale du dispositif « mur bancaire » Le CNIT convoque les acteurs nationaux du « mur » Ă  savoir : les interprofessions, les conseils rĂ©gionaux, les banques. Et ce, afin de nĂ©gocier leur cadre national d’intervention. Les acteurs nationaux du « mur » Ă©laborent ensemble les cahiers des charges de fonctionnement des briques (entrĂ©es, sorties, montants, durĂ©es, conditions d’accĂšs) et s’engagent Ă  les alimenter. Le CNIT dĂ©lĂšguera la gestion, durant l’exercice de ces accords, Ă  l’AssemblĂ©e Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), qui veillera Ă  la bonne gestion locale des financements nationaux, ainsi qu’à la conformitĂ© de leur exĂ©cution. L’APCA sera comptable devant le CNIT et les autres contractants du bon respect des rĂšgles contractuelles. La dĂ©clinaison territoriale passera par les ComitĂ©s rĂ©gionaux installation transmission (Crit) ou par les ComitĂ©s d’orientation rĂ©gionaux transmission installation (Corti) ou par les ComitĂ©s d’orientation rĂ©gionaux installation transmission (Corit) quand les premiers n’existent pas. Jeunes Agriculteurs doit ĂȘtre leader dans ces instances locales qu’il pilotera. Leur prĂ©sidence sera confiĂ©e aux Draaf.

Proposer Dialoguer

CNIT

Interprofessions

Conseils régionaux

Banques

Cahier des charges avec les conventions entre les acteurs et le CNIT

Page 56: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

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SchĂ©ma de la gouvernance rĂ©gionale du dispositif « mur bancaire » Le CNIT donnera le cadre aux Crit pour l’élaboration et l’harmonisation des cahiers des charges rĂ©gionaux de fonctionnement des briques (entrĂ©es, sorties, montants, durĂ©es, et conditions d’accĂšs). Le Crit nĂ©gociera la crĂ©ation des briques avec les acteurs du territoire. Il dĂ©lĂšguera la gestion du fonctionnement aux chambres rĂ©gionales d’Agriculture.

Délégation de gestion

Contrîle l’application

Délégation de gestion

Donne le cadre

CNIT APCA

Chambres régionales

d’Agriculture

Crit ou Corti

NĂ©gocie avec les acteurs du territoire les briques territoriales qui seront soumises au cadre national.

Page 57: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

55

3.5. ReprĂ©sentation des diffĂ©rents modes de financement Ă  l’intĂ©rieur du « mur bancaire »

Ci-aprÚs sont présentés deux « murs bancaires » :

- le « mur bancaire » des possibles, qui regroupe toutes les briques existantes ;

- le « mur bancaire » de Simon 25 ans, jeune agriculteur tout juste diplĂŽmĂ©, qui s’installe sur l’exploitation de Pierre qui a fait une DPTI44 avant de transmettre l’exploitation agricole. L’exploitation reprise par Simon est situĂ©e en zone de montagne. Ce dernier a demandĂ© :

Ă  bĂ©nĂ©ficier de son Acreja pour un besoin en trĂ©sorerie. Simon est hors cadre familial. Il a contractĂ© une assurance rĂ©colte et crĂ©Ă© de la valeur ajoutĂ©e sur son exploitation en transformant le lait de ses chĂšvres en fromage qu’il vend en direct. Simon rĂ©pond Ă©galement Ă  deux critĂšres de bonification dĂ©partementaux ;

Ă  bĂ©nĂ©ficier de prĂȘts bonifiĂ©s ;

Ă  bĂ©nĂ©ficier d’un cautionnement de la part du fonds de cautionnement privĂ© (alimentĂ© par : les interprofessions, les acteurs Ă©conomiques du territoire, les associations et les banques) car il souhaite crĂ©er un nouvel atelier de production d’alpagas, production nouvelle dont les rĂ©fĂ©rences technico-Ă©conomiques sont peu nombreuses ;

Ă  bĂ©nĂ©ficier d’une somme d’argent de la part des collectivitĂ©s territoriales pour l’épargner temporairement avec un effet levier pour emprunter afin de mettre en place son nouvel atelier.

44 DPTI = Déduction Pour Transmission et Installation, présentation du dispositif p. 76

Page 58: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

56

ACTEURS

TYPES D’INTERVENTION

ETAT INTER

PROFESSIONS

ACTEURS ECONOMIQUES

DES TERRITOIRES

ASSOCIATIONS

JEUNE (Ă©pargne salariale)

CEDANT

(DPTI)

COLLECTIVITES TERRITORIALES

APPORTEURS DE CAPITAUX

BANQUES

CAUTIONNEMENT

« EPARGNE

TEMPORAIRE » avec effet levier

PRETS BONIFIES

TRESORERIE

Mur des possibles

Via une somme

placée dans le fonds

privé

Via une somme

placée dans le fonds

privé

Via une somme

placée dans le fonds

privé

Via des liquidités

Via des liquidités

Via des

liquidités

Via une somme

placée dans le fonds

privé

Via une somme

d’argent à bloquer :

l’équivalent de

bonification

et/ou Acréja

Via une somme

d’argent à

bloquer

Via une somme

d’argent à bloquer

Via une somme

d’argent à bloquer

Bonification

de prĂȘts

Via des

liquidités

Via des

liquidités

Via des

liquidités

Via une somme

d’argent à bloquer

Via des liquidités

Via une somme

d’argent à bloquer

LiquiditĂ©s via l’Acreja

Via une somme

d’argent à bloquer

Via une somme

d’argent à bloquer

Page 59: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

57

ACTEURS

TYPES D’INTERVENTION

ETAT INTER

PROFESSIONS

ACTEURS ECONOMIQUES

DES TERRITOIRES

ASSOCIATIONS

JEUNE (Ă©pargne salariale)

CEDANT

(DPTI)

COLLECTIVITES TERRITORIALES

APPORTEURS DE CAPITAUX

BANQUES

CAUTIONNEMENT

« EPARGNE

TEMPORAIRE » avec effet levier

PRETS BONIFIES

TRESORERIE

Mur de Simon

Cautionnement via le fonds

privé

DPTI du cédant

28 566 €

Bonification de

prĂȘts 22 000 €

10 000 € avec un

effet levier négocié à 7

il pourra emprunter

70 000 €

LiquiditĂ©s via l’Acreja

Cautionnement via le fonds

privé

Cautionnement via le fonds

privé

Cautionnement via le fonds

privé

Page 60: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

58

4. Le livret vert agricole et les autres types de prĂȘts

4.1. Livret vert agricole Jeunes Agriculteurs propose la crĂ©ation d’un livret vert agricole. Ce livret sera un placement d’épargne au mĂȘme titre que les livrets A et les Livrets de DĂ©veloppement Durable (LDD). Seuls les actifs du secteur agricole, agroalimentaire et para-agricole pourront contracter un livret vert agricole. Comme les livrets A et LDD, les livrets verts gĂ©nĂ©reront des droits de tirage pour des emprunts Ă  des conditions prĂ©fĂ©rentielles pour les porteurs de projet. Cette Ă©pargne Ă  titre privĂ© permettra aux titulaires d’ĂȘtre solidaires avec l’ensemble des candidats Ă  l’installation et de dĂ©fiscaliser les intĂ©rĂȘts perçus. Il n’y a donc aucun lien entre les personnes contractant un livret vert agricole et les porteurs de projet qui rĂ©aliseront un emprunt prĂ©fĂ©rentiel. Lesdits porteurs de projet devront rĂ©pondre aux conditions d’octroi des aides Ă  l’installation.

4.2. Les autres types de prĂȘts

PrĂȘt Ă  piloter Jeunes Agriculteurs demande la gĂ©nĂ©ralisation des prĂȘts Ă  piloter. Un prĂȘt Ă  piloter est un prĂȘt pour lequel le porteur de projet, selon ses conditions financiĂšres, peut anticiper ou reporter tout ou partie de son annuitĂ© en accord avec son banquier.

PrĂȘt Ă  paliers Jeunes Agriculteurs souhaite Ă©galement que les prĂȘts Ă  paliers puissent ĂȘtre proposĂ©s Ă  l’ensemble des porteurs de projet. Ce prĂȘt permet de maintenir une annuitĂ© constante avec des durĂ©es de prĂȘts diffĂ©rentes. Par exemple, un prĂȘt bonifiĂ© agricole peut ĂȘtre associĂ© Ă  un prĂȘt complĂ©mentaire pour le remboursement d’un mĂȘme objet mais avec des durĂ©es d’amortissement diffĂ©rentes et cela permet d’avoir une annuitĂ© constante.

Page 61: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

59

Personnalisation du financement de l’installation

L’essentiel des propositions Pour aider les porteurs de projet Ă  financer leur installation et pour que ce financement soit personnalisĂ©, Jeunes Agriculteurs demande :

le rĂ©-Ă©talement de l’exonĂ©ration partielle de cotisations sociales sur six annĂ©es ;

que l’Acreja soit versĂ©e sur le compte professionnel du porteur de projet ;

une augmentation moyenne de l’Acreja pour compenser l’inflation et les coĂ»ts croissants des installations et sa rĂ©Ă©valuation, en fonction de l’inflation, Ă  chaque renouvellement des PDR ;

la mise en place du principe de « montant plancher » pour l’attribution de l’Acreja aux porteurs de projet avec des augmentations possibles grĂące Ă  des critĂšres nationaux et dĂ©partementaux prĂ©sents dans la grille de calcul Ă  appliquer Ă  toutes les CDOA ;

le maintien du principe du « mur bancaire », annoncĂ© dans le rapport d’orientation 2011 qui regroupe les acteurs susceptibles de financer l’installation des porteurs de projet et la nature de leur intervention ;

aux banques de proposer, dans le cadre de « l’épargne temporaire » avec effet levier, un plancher de multiplication de un pour cinq pour tous les candidats Ă  l’installation et que le taux des prĂȘts ainsi obtenus soit infĂ©rieur ou Ă©gal au taux des prĂȘts MTS-JA ;

que l’Acreja puisse ĂȘtre utilisĂ©e dans le cadre de « l’épargne temporaire » avec effet levier ;

de simplifier la gestion des prĂȘts-MTS-JA ;

la crĂ©ation d’un fonds de cautionnement privĂ© ;

d’ouvrir la possibilitĂ© de faire des sociĂ©tĂ©s en commandite simple dans le cadre d’activitĂ©s civiles agricoles ;

que la gouvernance nationale du dispositif « mur bancaire » soit attribuée au CNIT qui deviendra une association loi 1901 ;

la crĂ©ation d’un livret vert agricole ;

la gĂ©nĂ©ralisation des prĂȘts Ă  piloter et l’ouverture des prĂȘts Ă  paliers Ă  l’ensemble des porteurs de projet.

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III. Des outils pour faciliter l’installation

1. Le foncier : un outil indispensable 1.1. DĂ©finition des besoins d’usage des sols et limitation de la consommation

du foncier agricole

Pour prĂ©server la fonction premiĂšre du foncier, Ă  savoir la production agricole, il est nĂ©cessaire de dĂ©finir les diffĂ©rents besoins d’usage des sols. La consommation d’espaces naturels, et plus prĂ©cisĂ©ment de terres agricoles bien

souvent à fort potentiel agronomique, ne cesse d’augmenter.

Cette surconsommation de foncier agricole répond à de nombreuses évolutions :

- la construction de logements pavillonnaires ;

- la construction de zones artisanales, commerciales ou industrielles, de loisirs ;

- les déplacements humains (domicile-travail, vacances
) ;

- les mouvements de marchandises, ces derniĂšres circulent de plus en plus entre

les différents continents et plusieurs fois avant leur usage final.

Ces Ă©volutions nĂ©cessitent de la surface, des infrastructures routiĂšres, fluviales et ferroviaires qui sont essentiellement situĂ©es dans les vallĂ©es et les plaines, principales ressources de foncier facilement exploitables par les agriculteurs. L’usage des sols est donc un enjeu Ă©conomique fort.

Coordination des politiques fonciĂšres

Pour coordonner les politiques rĂ©gissant le fonctionnement et les interactions entre les diffĂ©rentes infrastructures sur l’ensemble du territoire, il existait un Commissariat gĂ©nĂ©ral au plan, aujourd’hui remplacĂ© par le Centre d’analyse stratĂ©gique. Ce dernier est sous-utilisĂ© et doit ĂȘtre redynamisĂ© pour ĂȘtre rĂ©ellement au service des enjeux territoriaux. Jeunes Agriculteurs souhaite que le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) du Centre d’analyse stratĂ©gique ne rĂ©alise plus les Ă©tudes prospectives de l’amĂ©nagement du territoire. Elles seront dĂ©sormais confiĂ©es Ă  un « DĂ©partement d’études prospectives de l’amĂ©nagement du territoire » (DĂ©pat). Ce statut de dĂ©partement lui permettra de se voir allouer un budget annuel renouvelable et des missions identifiĂ©es dans le temps. Le DĂ©pat aura alors pour mission de modĂ©liser les consĂ©quences de l’ensemble des politiques ayant des impacts sur la consommation du foncier naturel et ce, tant au niveau national que local.

Page 63: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

61

Les acteurs Ă©conomiques (notamment par le biais des chambres consulaires) devront donc ĂȘtre entendus par le DĂ©pat afin d’établir leurs besoins en foncier.

Lutte contre la consommation du foncier agricole Le foncier naturel (agricole et non agricole) est un bien prisĂ© par les acteurs Ă©conomiques qui se permettent de le gaspiller, jugeant son prix peu Ă©levĂ© et son utilisation aisĂ©e. Face Ă  cette problĂ©matique de consommation excessive du foncier, son coĂ»t dans les projets de dĂ©veloppement des diffĂ©rents acteurs Ă©conomiques devrait donc augmenter. Jeunes Agriculteurs rĂ©affirme la nĂ©cessitĂ© de reconstruire la ville sur la ville. Pour se faire, il faut, entre autres, occuper et rĂ©nover le bĂąti existant, densifier les constructions en zone urbaine et privilĂ©gier les constructions verticales. Il faut Ă©galement gĂ©nĂ©raliser l’application de la taxe d’habitation sur les logements vacants. Et sur le mĂȘme principe, Jeunes Agriculteurs appelle Ă  la mise en place d’une taxe sur les bĂątiments industriels et commerciaux vacants. Concernant la taxe sur le changement de destination des terres agricoles instaurĂ©e dans le cadre de la Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la PĂȘche (LMAP), Jeunes Agriculteurs souhaite qu’elle soit Ă©largie au changement de destination des terres naturelles Ă  usage non agricole, qu’elle s’applique dĂšs le premier euro de plus-value et que les taux soient augmentĂ©s pour ĂȘtre plus dissuasifs. Les taux progressifs de 5 % et 10 % devront respectivement passer Ă  20 % et 30 %. Enfin, Jeunes Agriculteurs demande que pour tout projet d'urbanisation consommant du foncier agricole, ses impacts, ses justifications, les mesures prĂ©vues pour limiter l’emprise fonciĂšre et celles de compensations Ă©conomiques soient systĂ©matiquement rendues publiques. Pour lutter contre la surconsommation de foncier agricole, notamment dans les zones artisanales et commerciales, avec l’implantation excessive d’arbres et de pelouses, Jeunes Agriculteurs demande la suppression du VII. de l’article L. 122-1-5 du code de l’urbanisme45 : le document d’orientation et d’objectifs «peut Ă©galement dĂ©finir des objectifs Ă  atteindre en matiĂšre de maintien ou de crĂ©ation d'espaces verts dans les zones faisant l'objet d'une ouverture Ă  l'urbanisation ». De plus, Jeunes Agriculteurs veut que soient supprimĂ©es les mesures compensatoires, au dĂ©triment du foncier agricole, dans les zones protĂ©gĂ©es46 et les bassins de captage. Cette suppression entraĂźne, notamment, la modification de l’article R. 211-6 du code de l’environnement.

45 Cf. article L. 122-1-5 du code de l’urbanisme en annexe n° 8 p. 90 46 Zones protĂ©gĂ©es : zones humides, parcs naturels, Natura 2000, etc.

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Dans la mĂȘme lignĂ©e et afin que la compensation des dĂ©frichements de parcelles boisĂ©es ne se fasse plus au dĂ©triment des terres agricoles, Jeunes Agriculteurs exige la suppression du 2° de l’article L. 311-4 du code forestier 47: «L'exĂ©cution de travaux de reboisement sur les terrains en cause ou de boisement ou reboisement sur d'autres terrains, pour une surface correspondant Ă  la surface dĂ©frichĂ©e, assortie le cas Ă©chĂ©ant d'un coefficient multiplicateur compris entre 2 et 5, dĂ©terminĂ© en fonction du rĂŽle Ă©cologique ou social des bois visĂ©s par le dĂ©frichement. Le cas Ă©chĂ©ant, le reprĂ©sentant de l'Etat dans le dĂ©partement pourra imposer que le boisement compensateur soit rĂ©alisĂ© dans la mĂȘme rĂ©gion forestiĂšre ou dans un secteur Ă©cologiquement ou socialement comparable. » Toujours dans la mĂȘme lignĂ©e, Jeunes Agriculteurs propose que toute nouvelle terre boisĂ©e soit taxĂ©e au mĂȘme titre que les terres agricoles. Il est donc nĂ©cessaire de modifier l’article L. 415-3 du code rural ainsi que de l’article 1394 du Code GĂ©nĂ©ral des ImpĂŽts pour y intĂ©grer les forĂȘts. En parallĂšle, l’article 1395 du Code GĂ©nĂ©ral des ImpĂŽts sur l’exonĂ©ration temporaire de la taxe sur le foncier non bĂąti devra ĂȘtre abrogĂ© afin de supprimer l’exonĂ©ration des terrains ensemencĂ©s, plantĂ©s ou replantĂ©s en bois (exonĂ©ration actuelle pendant 10, 30 ou 50 ans).

1.2. Commission DĂ©partementale de la Consommation des Espaces Agricoles (CDCEA), un outil pour gouverner le foncier

Les outils de l’amĂ©nagement du territoire tels que les SchĂ©mas de cohĂ©rence territoriale (Scot), les Plans Locaux d’Urbanisme48 (PLU) et les cartes communales ne sont pas toujours en cohĂ©rence notamment lorsque les PLU et cartes communales sont antĂ©rieurs Ă  la crĂ©ation du Scot. Jeunes Agriculteurs souhaite que la CDCEA soit le lieu de coordination territoriale des diffĂ©rentes dĂ©cisions qui ont un impact sur la consommation du foncier et donc qu’elle puisse rendre un avis conforme49, ce qui n’est pas le cas actuellement sauf dans les dĂ©partements d’Outre-mer. Dans ces dĂ©partements, l’avis conforme de la CDCEA permet d’avoir un impact rĂ©el avec des objectifs ambitieux. L’objectif ambitieux de la LMAP, prĂ©voyant une rĂ©duction de moitiĂ© de la consommation du foncier agricole pour les dix prochaines annĂ©es, n’est pas rĂ©alisable tant que le pouvoir dĂ©cisionnel confiĂ© aux CDCEA mĂ©tropolitaines reste limitĂ©. Par ailleurs, il est nĂ©cessaire de revoir la composition des CDCEA ultramarines sur le mĂȘme schĂ©ma que les CDCEA mĂ©tropolitaines. Les CDCEA utiliseront, entre autres, les Ă©tudes rĂ©alisĂ©es par le DĂ©pat pour motiver leurs dĂ©cisions en matiĂšre de modifications des documents d’urbanisme. Les chambres de Commerce et d’Industrie, les chambres des MĂ©tiers et de l’Artisanat pourront demander la construction de Zones artisanales et commerciales (Zac) ou autres. Les CDCEA pourront alors demander la rĂ©vision des documents d’urbanisme suite Ă  la sollicitation des chambres consulaires ou de leur propre initiative.

47 Cf. article L. 311-4 du code forestier en annexe n° 9 p. 92 48 PLU = nouveau Plan d’Occupation des Sols (Pos) 49 Avis conforme = dĂ©cision impĂ©rative sur laquelle il est impossible de revenir.

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63

Elles obligeront Ă  :

- l’utilisation de la totalitĂ© des zones d’activitĂ©s avant d’en crĂ©er de nouvelles ;

- la mise en place de conventions de mise Ă  disposition, Ă  usage agricole, sur les terres des zones d’activitĂ©s non encore utilisĂ©es ;

- la rĂ©trocession du foncier des Zac non utilisĂ©, dans un dĂ©lai de 5 ans, Ă  l’agriculture. En cas de cession, elle se fera au prix d’achat et dans la limite du prix agricole de rĂ©fĂ©rence dĂ©partementale ;

- la réhabilitation des friches industrielles, au frais du pollueur ou de la collectivité territoriale, pour un usage agricole.

Jeunes Agriculteurs appelle Ă  la crĂ©ation de Commissions RĂ©gionales de la Consommation des Espaces Agricoles (CRCEA), dont la composition sera identique Ă  celles des CDCEA mĂ©tropolitaines, qui permettront d’établir le cadre rĂ©gional de mise en cohĂ©rence des diffĂ©rents outils existants sur le territoire. En parallĂšle, la CDCEA devra coordonner plus efficacement :

- les différents Scot entre eux ;

- les PLU et les cartes communales (CC) au sein d’un mĂȘme Scot. Les SchĂ©mas de DĂ©veloppement RĂ©gionaux (SDR), dĂ©jĂ  existants, seront rĂ©visĂ©s sur la base des donnĂ©es du DĂ©pat et rĂ©pondront aux objectifs de la LMAP. Les SDR sont Ă©laborĂ©s par le conseil rĂ©gional concernĂ©, en concertation avec tous les acteurs de la vie de la rĂ©gion (Ă©conomiques, sociaux, du dĂ©veloppement durable, les agriculteurs
). Ils devront ĂȘtre soumis Ă  l’avis conforme de la CRCEA. Les SDR sont validĂ©s Ă  la fin de la concertation par le prĂ©fet de rĂ©gion aprĂšs un vote du conseil rĂ©gional. Jeunes Agriculteurs demande que les CDCEA puissent coordonner les SchĂ©mas de DĂ©veloppement DĂ©partementaux (Ă©laborĂ©s sur le mĂȘme mode que le SDR) qui pourraient Ă©ventuellement exister, avec :

- les SDR ;

- les Scot ;

- les PLU ;

- les cartes communales. Cette coordination sera obligatoire et contrainte Ă  l’avis conforme de la CDCEA. Il est aussi important de rappeler qu’à terme, les cartes communales existantes devront ĂȘtre remplacĂ©es par des PLU et que tous les PLU devront intĂ©grer un Plan Local Agricole (PLA) et un Plan Local Habitat (PLH). Enfin, les communes qui aujourd'hui n'ont pas de document d'urbanisme devront obligatoirement dĂ©finir un PLU. Les SDD en cohĂ©rence avec les SDR doivent interdire la possibilitĂ© de boisement des terres agricoles ainsi que l’implantation de panneaux photovoltaĂŻques sur celles-ci.

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Schéma de la gouvernance du foncier

Construit et propose

Avis conforme

DĂ©pat

Etudes à la demande et études récurrentes mises à la disposition des CRCEA et des groupes régionaux de travail ponctuel.

Missions :

- Ă©tudier l’impact des politiques sur la consommation du foncier ;

- Ă©tudier les besoins en foncier ;

- modéliser les conséquences.

CRCEA

Conseil régional SDR

SCOT

PLU

CC

Fournit les orientations Avis conforme

Aux SDD

Emet un avis conforme + coordonne

CDCEA

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1.3. Safer et Etablissement Public Foncier (EPF), rĂŽles et missions La Loi d’Orientation Agricole (LOA) du 5 aoĂ»t 1960 a crĂ©Ă© les SociĂ©tĂ©s d’amĂ©nagement foncier et d’établissement rural (Safer), personnes morales de droit privĂ© dont l’objet est public et d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, qui exĂ©cutent leurs missions avec des moyens publics et sous contrĂŽle de l’administration. Elles ont Ă©tĂ© conçues comme un instrument de rĂ©gularisation et de maĂźtrise du marchĂ© foncier destinĂ© Ă  contribuer Ă  l’amĂ©lioration des structures des exploitations agricoles et Ă  l’installation d’agriculteurs. Il est nĂ©cessaire de dĂ©finir clairement les rĂŽles des EPF50 et des Safer. Les EPF devront intervenir uniquement sur les actions d’amĂ©nagement concernant les espaces urbanisĂ©s (plus de 2 500 habitants par commune Ă  l’exception des zones naturelles et agricoles), les Safer intervenant sur l’ensemble des autres espaces. Les moyens financiers des EPF51 sont disproportionnĂ©s par rapport Ă  ceux des Safer pour des missions identiques. Les Safer doivent bĂ©nĂ©ficier des mĂȘmes moyens financiers que les EPF. Jeunes Agriculteurs propose donc la crĂ©ation d’une redevance sur l’ensemble des transactions immobiliĂšres rĂ©alisĂ©es dans le pĂ©rimĂštre d’intervention de la Safer aussi bien sur le bĂąti que le non bĂąti. Les montants des transactions se verront appliquer un pourcentage de prĂ©lĂšvement fixe pour financer cette redevance. Elle sera solidairement rĂ©partie entre les territoires en fonction des actions de service public qui y seront menĂ©es. Cette autonomie financiĂšre devrait libĂ©rer les Safer de leurs obligations actuelles de crĂ©er du chiffre d’affaires pour se financer.

50 RĂŽle des EPF : « RĂ©aliser ou faire rĂ©aliser les acquisitions fonciĂšres et les opĂ©rations immobiliĂšres et fonciĂšres de nature Ă  faciliter l’amĂ©nagement ultĂ©rieur des terrains », article L. 321-1 b du code de l’urbanisme. 51 Les EPF sont financĂ©s par une taxe spĂ©ciale d’équipement dont le montant est arrĂȘtĂ© chaque annĂ©e dans la limite d’un plafond fixĂ© Ă  20 € par habitant situĂ© dans le pĂ©rimĂštre d’un EPF.

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66

1.4. L’accĂšs au foncier pour les agriculteurs La libĂ©ralisation du contrĂŽle des structures (LOA 2006) a eu pour effet l’agrandissement accru des exploitations agricoles. Jeunes Agriculteurs propose que la CDOA retrouve la pleine et entiĂšre responsabilitĂ© du contrĂŽle de l’ensemble des transactions fonciĂšres agricoles, le contrĂŽle des autorisations d’exploiter et le contrĂŽle de la totalitĂ© des transactions de parts sociales ayant trait Ă  une activitĂ© agricole. Par consĂ©quent, Jeunes Agriculteurs demande que toute transaction fonciĂšre, en subdivision d’usufruit52 et de nue-propriĂ©tĂ© ou non, et/ou de parts de Groupement Foncier Agricole (GFA) ou toute autre sociĂ©tĂ© pouvant porter du foncier agricole, sans l’exploiter, soit transmise concomitamment aux Safer et aux CDOA. Le droit de prĂ©emption des Safer devra ĂȘtre Ă©largi aux transactions usant de la subdivision de l’usufruit et de la nue-propriĂ©tĂ©. Elles pourront aussi verbaliser les transactions soumises Ă  information qui ne leur auront pas Ă©tĂ© notifiĂ©es, par exemple : transfert de parts de GFA. Le nouveau statut unique d’agriculteur a deux consĂ©quences fonciĂšres :

- les propriĂ©taires de foncier agricole dĂ©sirant l’exploiter eux-mĂȘmes seront soumis

aux mĂȘmes rĂšgles que l’ensemble des autres demandeurs voulant accĂ©der au

métier. Sans soumission à ces rÚgles, ils ne pourront pas jouir de leur bien

autrement que par la location à un agriculteur ou à un candidat à l’installation.

La propriĂ©tĂ© fonciĂšre ne permettra donc plus d’exploiter automatiquement les

terres en propriété.

- Le bail rural n’est valable que lorsque le preneur peut exploiter le bien louĂ© Ă  des

fins agricoles. Si le preneur potentiel est incapable de faire preuve de son

autorisation d’exploiter ou de sa capacitĂ© professionnelle validĂ©e en CDOA, le

bail ne pourrait ĂȘtre lĂ©galement enregistrĂ© par le greffe. Dans le cas d’un preneur

dĂ©jĂ  en place, il devra impĂ©rativement soumettre au notaire l’autorisation

d’exploiter pour obtenir la signature du bail. Pour obtenir le transfert des aides

Pac, une autorisation d’exploiter sera Ă©galement nĂ©cessaire. Sera pareillement

conditionnĂ©e Ă  la prĂ©sentation d’une autorisation d’exploiter en rĂšgle, la

demande de toutes les aides publiques (aides à l’investissement, aides Pac,

indemnités au titre des calamités agricoles
) à une échelle locale, nationale ou

européenne.

Afin de lutter contre la précarisation des jeunes fermiers exploitants, Jeunes

Agriculteurs propose que les terres inexploitées et non soumises à bail se voient

appliquées une augmentation de 100 % de la taxe sur le foncier non bùti. Il en sera de

mĂȘme pour les terres manifestement sous-exploitĂ©es.

52 Usufruit total ou temporaire.

Page 69: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

67

1.5. Renforcement du contrĂŽle des structures

Depuis la LOA de 2006, les modifications du nombre des associĂ©s ou des coexploitants d’une exploitation, ainsi que les participations au capital d’une sociĂ©tĂ© ou les modifications de rĂ©partition des parts, ne sont plus soumises Ă  autorisation d’exploiter. La diminution du nombre d’associĂ©s n’est plus regardĂ©e comme un agrandissement et l’opacitĂ© de la personne morale a Ă©tĂ© rĂ©tablie par cette mĂȘme loi. Aujourd’hui, selon la superficie soumise Ă  autorisation d’exploiter dans les SchĂ©mas Directeurs DĂ©partementaux des Structures (SDDS), lorsqu’un exploitant individuel s’associe comme exploitant ou qu’un associĂ© exploitant prend une participation d’exploitant dans une autre sociĂ©tĂ©, ou prend une exploitation individuelle, les rĂšgles du contrĂŽle des structures s’appliqueront. Au regard des pratiques actuelles, Jeunes Agriculteurs veut revenir sur la LOA de 2006 tout en respectant les prioritĂ©s d’attribution dans le SDDS, rĂ©affirmĂ©es dans le rapport d’orientation 2011. Tout transfert de parts sociales de sociĂ©tĂ©s exploitant du foncier agricole et/ou un atelier hors-sol ou tout transfert de biens de famille devra ĂȘtre notifiĂ© Ă  la CDOA. Si la surface totale qu'il est envisagĂ© de mettre en valeur, suite Ă  une transaction de parts sociales ou d'un bien de famille, excĂšde le seuil fixĂ© par le SDDS, ce transfert devra ĂȘtre soumis Ă  autorisation d'exploiter. La surface totale mise en valeur prend en compte l’ensemble des participations directes ou indirectes de l’exploitant au sein des diffĂ©rentes structures oĂč il est prĂ©sent. Pour assurer un meilleur suivi du contrĂŽle des structures, Jeunes Agriculteurs estime qu’il est nĂ©cessaire de vĂ©rifier la cohĂ©rence entre les demandes d’autorisations d’exploiter et les dĂ©clarations Pac.

1.6. Un dispositif d’acquisition du foncier : la location/vente progressive

Afin de faciliter l’acquisition du foncier, Jeunes Agriculteurs propose de dĂ©velopper un systĂšme de location/vente progressive. Pour protĂ©ger le porteur de projet, le contrat de location devra ĂȘtre un bail rural, soumis au statut du fermage d’une durĂ©e de vingt-cinq ans. Le prix de vente des terres sera fixĂ© lors de la signature du bail. Le candidat Ă  l’installation et le propriĂ©taire-bailleur signeront Ă©galement une promesse de vente assortie d’une option d’achat au terme du bail. L’agriculteur versera, mensuellement ou annuellement, une indemnitĂ© au propriĂ©taire. Celle-ci couvrira :

- le montant du fermage ;

- une fraction du prix de rachat des terres louées.

Page 70: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

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Au terme du bail, l’option de vente sera levĂ©e et le propriĂ©taire s’acquittera de l’impĂŽt sur les plus-values. La lĂ©gislation actuelle, prĂ©voit une exonĂ©ration de l’impĂŽt sur les plus-values dĂšs lors que le bien vendu est dĂ©tenu depuis au moins 30 ans. Exemple : un porteur de projet a la possibilitĂ© de louer 50 ha de terres Ă  un propriĂ©taire qui souhaite lui vendre avec un rachat progressif. Le bail est d’une durĂ©e de 25 ans, le prix de vente des 50 ha est fixĂ© Ă  350 000 € et le loyer annuel Ă  7 500 €. Durant 25 ans, l’agriculteur en place devra payer annuellement :

- un fermage de 7 500 € ;

- une quote-part du prix d’achat des terres de 14 000 € ;

soit un total de 21 500 € par an pendant 25 ans. Dans les conditions de prix actuelles, le montant du prix de fermage est infĂ©rieur au coĂ»t des intĂ©rĂȘts d’emprunt qu’aurait dĂ» supporter le porteur de projet s’il avait simplement achetĂ© les terres. Si le porteur de projet avait achetĂ© les terres en une seule fois avec un emprunt sur vingt-cinq ans au taux actuel de 4,35 %53, le coĂ»t global de remboursement en plus du capital serait de 232 000 €, soit un total de 582 000 € contre 537 500 € dans le cas de la location/vente progressive. Au terme des 25 ans, le propriĂ©taire qui possĂ©dait les terres depuis dĂ©jĂ  15 ans est exonĂ©rĂ© de l’impĂŽt sur les plus-values dans la mesure oĂč l’acte de vente est diffĂ©rĂ© de 25 ans et qu’il possĂ©dait donc le bien vendu depuis 40 ans. Ce nouveau dispositif a un intĂ©rĂȘt dans les rĂ©gions oĂč le prix des terres agricoles est plus Ă©levĂ© que la moyenne nationale.

1.7. Abattement sur les plus-values pour durée de détention

Depuis le 25 aoĂ»t 2011, les plus-values gĂ©nĂ©rĂ©es lors de la cession de biens immobiliers sont exonĂ©rĂ©es totalement au bout de 30 ans et non plus de 15 ans. Ce nouveau calcul de l’abattement pour durĂ©e de dĂ©tention, qui rĂ©-Ă©tale les pourcentages d’exonĂ©ration sur 30 annĂ©es, peut freiner la cession de foncier agricole lors du dĂ©part en retraite, et donc la transmission des terres Ă  un jeune agriculteur. Jeunes Agriculteurs demande donc que l’abattement pour durĂ©e de dĂ©tention au bout de 15 annĂ©es, qui Ă©tait en vigueur avant le 25 aoĂ»t 2011, soit rĂ©tablit pour les propriĂ©taires qui vendent leurs terres Ă  un jeune agriculteur aidĂ© en cours d'installation.

53 Taux moyen constaté en février 2012.

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Le foncier : un outil indispensable

L’essentiel des propositions

Le foncier Ă©tant un outil indispensable Ă  l’installation des porteurs de projet, Jeunes Agriculteurs appelle Ă  :

la transformation du service Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) du Centre d’analyse stratĂ©gique en un « DĂ©partement d’études prospectives de l’amĂ©nagement du territoire » (DĂ©pat) ;

l’élargissement de la base de perception et Ă  l’augmentation de la taxe sur le changement de destination des terres agricoles instaurĂ©e dans le cadre de la LMAP ;

lutter contre l’implantation excessive d’arbres et de pelouses par la suppression d’un article du code de l’urbanisme ;

la suppression des mesures compensatoires, au détriment du foncier agricole, dans les zones protégées et les bassins de captage ;

la suppression de la compensation des défrichements de parcelles boisées au détriment des terres agricoles en supprimant un article du code forestier ;

la taxation de toute nouvelle terre boisĂ©e au mĂȘme titre que les terres agricoles ;

ce que la CDCEA soit le lieu de coordination territoriale des diffĂ©rentes dĂ©cisions impactant la consommation du foncier et donc qu’elle puisse rendre un avis conforme et revoir la composition des CDCEA ultramarines sur le mĂȘme schĂ©ma que les CDCEA mĂ©tropolitaines ;

la crĂ©ation de CRCEA, avec une composition identique Ă  celles de CDCEA mĂ©tropolitaines, qui permettront d’établir le cadre rĂ©gional de mise en cohĂ©rence des diffĂ©rents outils existants sur le territoire ;

ce que les SchĂ©mas de DĂ©veloppement RĂ©gionaux (SDR) soient rĂ©alisĂ©s Ă  partir des donnĂ©es du DĂ©pat et qu’ils rĂ©pondent aux objectifs de la LMAP ;

la crĂ©ation d’une redevance sur les transactions immobiliĂšres dans les espaces ruraux sur le bĂąti et le non bĂąti pour financer les missions de service public des Safer ;

la transmission aux Safer et aux CDOA de toutes les informations concernant toute transaction fonciĂšre, en subdivision d’usufruit et de nue-propriĂ©tĂ© ou non, et/ou de parts de Groupement Foncier Agricole (GFA) ou toute autre sociĂ©tĂ© pouvant porter du foncier agricole, sans l’exploiter ;

l’élargissement du droit de prĂ©emption des Safer aux transactions usant de la subdivision de l’usufruit et de la nue-propriĂ©tĂ© ;

appliquer une augmentation de 100 % de la taxe sur le foncier non bùti pour les terres inexploitées et non soumises à bail et pour les terres manifestement sous-exploitées ;

revenir sur la LOA de 2006. Tout transfert de parts sociales de sociĂ©tĂ©s exploitant du foncier agricole ou tout transfert d’un bien de famille devra ĂȘtre notifiĂ© Ă  la CDOA ;

la mise en place d’un systùme de location/vente progressive.

Page 72: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

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2. La transmission des exploitations agricoles

2.1. Pourquoi transmettre ?

Que serait notre pays sans agriculteurs ? Serait-ce un bloc de bĂ©ton avec une Ă©conomie nationale partant Ă  la dĂ©rive ? Le renouvellement des gĂ©nĂ©rations en agriculture est de la responsabilitĂ© de tous et, avant tout, le cƓur de mĂ©tier de Jeunes Agriculteurs. La transmission et la reprise d’exploitations agricoles par des jeunes formĂ©s sont un dĂ©fi sociĂ©tal et territorial. Jeunes Agriculteurs travaille au quotidien pour trouver de nouveaux dispositifs juridiques, fiscaux et sociaux pour crĂ©er des liens et des ponts entre cĂ©dants et futurs installĂ©s afin d’encourager et de faciliter la transmission d’exploitations plutĂŽt que l’agrandissement. La transmission des exploitations agricoles est indispensable si notre sociĂ©tĂ© veut prĂ©server son agriculture. Secteur clĂ© de l’économie nationale, l’agriculture reprĂ©sente 3,5 % du PIB54 de la France, une production annuelle de 61 milliards d’euros et est prĂ©sente sur 53,2 % du territoire national. L’agriculture est le deuxiĂšme employeur français. En tĂ©moignent ces chiffres : un million d’emplois directs, 450 000 dans les industries agro-alimentaires, 860 000 saisonniers. En comparaison, le secteur de l’industrie automobile française est passĂ© de 320 000 emplois salariĂ©s Ă  220 000 en dix ans soit une baisse de 100 000 emplois55. Maintenir des actifs agricoles nombreux et ce, afin de garder un tissu Ă©conomique et social dynamique, des exploitations Ă  taille humaine, viables, vivables et transmissibles est donc essentiel. Il est Ă©galement nĂ©cessaire de conserver des paysages autres qu’urbains, gages de prĂ©servation de l’environnement et de la biodiversitĂ© et d’assurer l’alimentation en quantitĂ© et en qualitĂ© de la population française qui, comme la population mondiale, ne cesse de croĂźtre. Pour toutes ces raisons, Jeunes Agriculteurs rĂ©affirme la nĂ©cessitĂ© d’anticiper la transmission des exploitations agricoles. Une transmission rĂ©ussie ne s’improvise pas. Elle se construit aussi bien pour le cĂ©dant que pour le futur installĂ©.

54 PIB =Produit IntĂ©rieur Brut 55 Chiffres du comitĂ© des constructeurs français d’automobile.

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2.2. Préparer et faciliter la transmission

La gĂ©nĂ©ralisation des journĂ©es d'information et de formation pour l’accompagnement des futurs cĂ©dants

Afin de prĂ©parer et d'anticiper au mieux la transmission des futurs cĂ©dants, Jeunes Agriculteurs soutient et encourage le dĂ©veloppement des actions en leur faveur. Ces actions peuvent prendre la forme soit de journĂ©es d'information de type Forum « transmission », soit de journĂ©es de formation. Pour se faire, un travail de communication et de suivi, en concertation et en partenariat avec les OPA, doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© auprĂšs des exploitants dĂšs l’ñge de 50 ans. Pour Jeunes Agriculteurs, il est indispensable de mettre en place un partenariat avec la MutualitĂ© Sociale Agricole (MSA), pour dĂ©marrer le suivi des projets de cession de l’exploitation. La MSA repĂ©rera les futurs cĂ©dants grĂące Ă  ses fichiers et leur proposera alors les formations « futurs cĂ©dants ». Ces formations porteront sur les thĂ©matiques suivantes :

- Comment céder son exploitation ?

- Pourquoi céder à un jeune agriculteur ?

- Quels sont les dispositifs de cession existants : parrainage
 ? Certains départements ont déjà développé ce type d'actions, il faut les généraliser sur l'ensemble du territoire et ce, à tous les échelons.

Faciliter les Ă©changes entre cĂ©dants et porteurs de projet Jeunes Agriculteurs pense qu’il faut encourager un maximum de porteurs de projet Ă  passer par une pĂ©riode de « parrainage ». Pour se faire, Jeunes Agriculteurs propose que pendant la durĂ©e du « parrainage », les porteurs de projet aient un statut de salariĂ© plutĂŽt que le statut de stagiaire de la formation professionnelle. Par consĂ©quent, il faut maintenir le principe du « parrainage » prĂ©vu dans la cadre du Pidil, tout en offrant aux candidats Ă  l’installation un statut de salariĂ©. Cette nouvelle formule peut permettre Ă  des personnes rebutĂ©es par le statut de stagiaire, notamment aprĂšs un premier parcours professionnel, de bĂ©nĂ©ficier de ce type de transmission et par lĂ  mĂȘme, d’une rĂ©munĂ©ration plus importante que l’aide versĂ©e actuellement. Aujourd’hui, ce programme propose une aide Ă  la formation d’ordre gĂ©nĂ©ral sur la conduite d’une exploitation. Il sera, Ă©galement, judicieux de faire bĂ©nĂ©ficier les porteurs de projet d’un accĂšs Ă  d’autres exploitations identiques ou non, afin qu’ils dĂ©couvrent de nouvelles solutions pour crĂ©er de la valeur ajoutĂ©e sur leur exploitation.

Page 74: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

72

Renforcer les Point Info Transmission

Le Point Info Transmission (PIT) est un outil d'accompagnement au cĂ©dant qui au mĂȘme titre que le PII (qui parfois intĂšgre les PIT), renseigne, oriente et conseille les cĂ©dants. Le recensement des cĂ©dants avec l'aide de la MSA et du PIT doit ĂȘtre anticipĂ© davantage avec un envoi de la DĂ©claration d’Intention de Cesser l’ActivitĂ© Agricole (DICAA) au moins 5 ans avant la cession d'activitĂ©56. Le PIT doit avoir pour mission de gĂ©rer l'accompagnement et d'assurer le contact sur le terrain avec les cĂ©dants. Jeunes Agriculteurs souhaite la reconnaissance d'un professionnel rĂ©fĂ©rent qui travaillera au mĂȘme titre que le rĂ©fĂ©rent professionnel installation. La crĂ©ation d'un poste de rĂ©fĂ©rent sur la transmission permettra une meilleure sensibilisation auprĂšs des Ă©lus.

Accompagner davantage les sociétés pour une meilleure réussite des installations

Dans le cadre d’une installation sociĂ©taire, de nombreuses notions sont Ă  prendre en compte et Ă  ne pas nĂ©gliger : l’organisation du travail, l’évaluation de la main-d’Ɠuvre, les diffĂ©rentes formes d’embauche, la gestion des entrĂ©es et des sorties d’associĂ©s, l’accompagnement des associĂ©s, leur fonctionnement relationnel. Jeunes Agriculteurs propose qu’une tierce personne nommĂ©e « mĂ©diateur » travaille avec les associĂ©s pour qu’il y ait une meilleure communication, une meilleure organisation des tĂąches au sein de la sociĂ©tĂ© et que chaque associĂ© y trouve un intĂ©rĂȘt aussi bien individuel que collectif.

Augmenter les pensions de retraite, est-ce le meilleur moyen d’encourager la transmission ?

Durant toute sa carriùre, un agriculteur se voit dans l’obligation de cotiser auprùs de la MSA, caisse d’assurance maladie et de retraite.

Les exploitants agricoles ne payent pas des cotisations sociales Ă  fonds perdus. En effet, ces cotisations sociales leur permettent durant leur activitĂ© de percevoir des indemnitĂ©s en cas de maladie ou d’accident du travail (cas diffĂ©rent en Alsace-Moselle), de percevoir des prestations familiales et ouvrent droit Ă  une pension de retraite en fin d’activitĂ©.

L’actuel systĂšme de retraite français est un systĂšme par rĂ©partition. En d’autres termes, les actifs cotisent pour les retraitĂ©s. Les actifs, qui cotisent aujourd’hui, auront le droit de percevoir une pension de retraite demain, sans pour autant en connaĂźtre le montant.

Revaloriser les pensions de retraite est donc forcĂ©ment synonyme d’augmentation des cotisations sociales pour les actifs.

Plus la pension de retraite d’un agriculteur est faible, plus il est comprĂ©hensible que celui-ci soit en mesure d’attendre une valorisation plus importante de son outil de travail lors de sa cession.

56 Rapports d’orientation 2006 et 2009.

Page 75: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

73

Mais oĂč placer le curseur ? La pension de retraite ne constitue pas toujours l’unique source de revenus d’un retraitĂ©. Certains cĂ©dants auront en effet anticipĂ© leur retraite trĂšs tĂŽt et auront eu la possibilitĂ© de se constituer via de la capitalisation (assurance complĂ©mentaire retraite non obligatoire, assurance-vie
) ou de l’achat de patrimoine un complĂ©ment augmentant ainsi leurs revenus de retraitĂ©. A l’opposĂ©, d’autres n’auront pas anticipĂ© leur retraite ou n’auront pas eu les moyens financiers de le faire. L’optimisation fiscale et sociale pratiquĂ©e durant toute la carriĂšre d’un exploitant a un impact sur le montant de sa pension de retraite. Jeunes Agriculteurs souhaite que le cĂ©dant ne rĂ©percute pas ses choix de gestion sur le candidat Ă  l’installation notamment en n’augmentant pas le prix de cession de son outil de travail. Ainsi, le curseur Ă©voquĂ© ci-avant sera nĂ©cessairement diffĂ©rent d’un cĂ©dant Ă  un autre d’oĂč l’impossibilitĂ© d’établir une rĂšgle gĂ©nĂ©rale.

Retraite (pension +

revenus autres)

Valorisation de l’outil de travail

CURSEUR

Retraite

Valorisation de l’outil de travail

CURSEUR

Page 76: SOMMAIRE - Jeunes Agriculteurs

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Il est donc indispensable d’encourager les jeunes, dĂšs leur installation, Ă  mener une rĂ©flexion sur la constitution de leur retraite : pension + revenus autres. Mais aussi sur le choix de leur mode d’imposition car les jeunes doivent impĂ©rativement comprendre et s’approprier leurs choix fiscaux et sociaux formulĂ©s dans leur PDE. La MSA pourrait, lors de ses interventions dans le cadre du dispositif Ă  l’installation inciter les jeunes Ă  s’interroger sur leur retraite. MĂȘme si cette Ă©chĂ©ance peut paraĂźtre bien lointaine Ă  un jeune, il est nĂ©cessaire de l’anticiper. Une retraite convenable et une transmission rĂ©ussie, cela se prĂ©pare tout au long d’une carriĂšre et il est important d’y ĂȘtre sensibilisĂ© jeune. La valorisation de l’outil de travail ne doit pas ĂȘtre fonction du montant de la retraite voulu par le cĂ©dant. MalgrĂ© les difficultĂ©s Ă  dĂ©finir le niveau de pension de retraite « idĂ©al » pour Ă©viter des coĂ»ts de reprise excessifs, Jeunes Agriculteurs estime qu’il est important de revaloriser les pensions de retraite agricole, gages d’équitĂ© entre tous les exploitants. Ainsi, le calcul des pensions de retraite agricole doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© sur les 25 meilleures annĂ©es et non sur la carriĂšre complĂšte de l’exploitant comme c’est le cas actuellement. Le rĂ©gime agricole est aujourd’hui le seul rĂ©gime pĂ©nalisĂ© par un calcul des pensions de retraite sur la carriĂšre complĂšte alors que c’est l’un des mĂ©tiers oĂč les revenus fluctuent le plus. Pour que ce calcul puisse avoir un rĂ©el intĂ©rĂȘt, il est nĂ©cessaire de supprimer les « sous-rĂ©gimes » (retraite forfaitaire et retraite proportionnelle), de rendre progressif le barĂšme des points de retraite proportionnelle et de maintenir l’avantage de validation automatique des quatre trimestres lorsque l’exploitant est en place au 1er janvier. Ce nouveau mode de calcul des pensions de retraite doit avoir un rĂ©el effet gagnant-gagnant pour le porteur de projet et pour le cĂ©dant. En effet, ce dernier devra tenir compte de la revalorisation de sa pension de retraite au moment de la cession de son exploitation au candidat Ă  l’installation. Enfin, Jeunes Agriculteurs est conscient de la nĂ©cessitĂ© d’augmenter la Retraite ComplĂ©mentaire Obligatoire (RCO). Actuellement Ă  3 %, le taux devra passer Ă  7 % pour garantir un revenu de retraite au moins Ă©gal Ă  75 % du Smic net. Dans le cadre de la mise en place de la RCO, l’Etat s’était engagĂ© Ă  verser une quote-part pour financer ce rĂ©gime. A ce jour, cet engagement n’est pas tenu. Jeunes Agriculteurs est prĂȘt Ă  faire un effort pour augmenter le taux de cotisations RCO Ă  condition que l’Etat joue lui aussi le jeu. Mais cet effort ne peut pas ĂȘtre fait en une seule fois de la part des agriculteurs. Jeunes Agriculteurs propose donc une augmentation progressive de la RCO aprĂšs dix annĂ©es d’installation. La RCO pourra ĂȘtre augmentĂ©e d’un point de cotisation tous les 5 Ă  10 ans avec la possibilitĂ© supplĂ©mentaire, pour chaque exploitant, d’augmenter de façon optionnelle et volontaire son nombre de points l’annĂ©e oĂč ses revenus le lui permettent.

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La prĂ©-retraite pour transmission Ă  un jeune agriculteur Jeunes Agriculteurs demande qu’il soit rĂ©instaurĂ© un systĂšme de prĂ©-retraite pour les cĂ©dants qui s’engagent Ă  transmettre leur exploitation Ă  des jeunes agriculteurs qui s’installent avec les aides nationales et pour la premiĂšre fois. L’ñge lĂ©gal de dĂ©part en retraite est fixĂ© Ă  62 ans Ă  condition d’avoir validĂ© l’ensemble des trimestres demandĂ©s. Jeunes Agriculteurs propose que, cinq ans avant la liquidation de ses droits Ă  la retraite, le cĂ©dant puisse bĂ©nĂ©ficier d’une prĂ©-retraite s’il transmet son exploitation Ă  un jeune agriculteur. Ce dispositif concernera les agriculteurs remplissant les conditions suivantes :

- agriculteur à titre principal depuis au moins 10 ans ; - ùgé au minimum de 57 ans et au maximum de 60 ans au moment du dépÎt de la

demande ;

- ĂągĂ© au minimum de 58 ans et au maximum de 60 ans au moment de la cessation d’activitĂ© ;

- que l’exploitation soit viable et qu’elle n’ait subi aucune modification substantielle

de surface ou de rĂ©fĂ©rences au cours des 12 derniers mois. Le cĂ©dant s’engage Ă  renoncer au titre de jouissance des parcelles mises en valeur en location. Au terme de l’annĂ©e faisant suite au dĂ©pĂŽt de la demande de prĂ©-retraite, le cĂ©dant s’engage Ă©galement Ă  avoir transmis la totalitĂ© de son exploitation Ă  un jeune agriculteur, Ă  avoir cessĂ© toute activitĂ© agricole et Ă  ne pas dĂ©tenir une surface supĂ©rieure Ă  celle de la parcelle dite de subsistance. Le jeune bĂ©nĂ©ficie d’une annĂ©e complĂšte pour reprendre la totalitĂ© de l’exploitation ou la totalitĂ© des parts du cĂ©dant qui quitte la sociĂ©tĂ©. Durant cette mĂȘme annĂ©e, le cĂ©dant pourra transmettre son savoir-faire au jeune dans la limite de 600 heures de travail sur l’exploitation transmise sans pour autant ĂȘtre considĂ©rĂ© comme salariĂ©. L’allocation de prĂ©-retraite sera fonction du montant de la pension de retraite dont bĂ©nĂ©ficiera le cĂ©dant lorsqu’il aura liquidĂ© ses droits Ă  la retraite. Elle sera versĂ©e mensuellement pendant une durĂ©e maximale de cinq annĂ©es et dĂšs lors que la demande de prĂ©-retraite aura Ă©tĂ© validĂ©e. Pour financer ce nouveau dispositif de prĂ©-retraite, Jeunes Agriculteurs propose un fonctionnement en deux Ă©tapes. Dans un premier temps, la MSA verse par anticipation les pensions de prĂ©-retraite Ă  partir de ses fonds propres. Dans un second temps, il sera appelĂ© une contribution de solidaritĂ© « prĂ©-retraite » qui alimentera un fonds national pour le financement des prĂ©-retraites agricoles pour rembourser l’avance faite par la MSA. Chaque exploitant devra verser une contribution annuelle qui pourra ĂȘtre comprise entre 50 et 100 €.

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Jeunes Agriculteurs propose Ă©galement de lancer une rĂ©flexion sur la prĂ©-retraite avec transmission progressive de l’exploitation. Ce dispositif peut ĂȘtre une solution pour cĂ©der progressivement et dans de bonnes conditions une exploitation Ă  fort besoin de main-d’Ɠuvre. Ainsi, le cĂ©dant transmet son exploitation sans arrĂȘt d’atelier et donc sans perte de valeur ajoutĂ©e.

Une DĂ©duction Pour Transmission et Installation Sur le principe de la DĂ©duction Pour Investissement (DPI), Jeunes Agriculteurs propose la crĂ©ation d’une DĂ©duction Pour Transmission et Installation (DPTI) pour remplacer un dispositif qui existait pour la transmission et qui a disparu : le plan crĂ©dit transmission. Avec ce nouveau dispositif fiscal, l’Etat pourra encourager l’installation de jeunes agriculteurs aidĂ©s plutĂŽt que le surinvestissement. Les exploitants relevant d’un rĂ©gime de bĂ©nĂ©fice rĂ©el agricole pourront, cinq ans avant leur date de dĂ©part en retraite, dĂ©duire chaque annĂ©e une fraction de leur bĂ©nĂ©fice en vue d’aider et de transmettre leur exploitation Ă  un jeune agriculteur. Le montant de la dĂ©duction sera dĂ©terminĂ© librement par le futur cĂ©dant dans la limite d’un plafond qui varie en fonction du montant du bĂ©nĂ©fice de l’exercice. La dĂ©duction maximale autorisĂ©e est obtenue au moyen du barĂšme suivant57 :

BENEFICE DEDUCTION MAXIMALE PAR EXERCICE

InfĂ©rieur Ă  3 000 € Plafond = bĂ©nĂ©fice

3 000 € à 10 000 € 3 000 €

10 001 € Ă  30 000 € 35 % du bĂ©nĂ©fice

30 001 à 50 000 € 3 000 € + 20 %

SupĂ©rieur Ă  50 000 € 13 000 €

Comme pour la DPI, cette dĂ©duction sera pratiquĂ©e sur le bĂ©nĂ©fice fiscal agricole imposable au barĂšme progressif ou Ă  un taux rĂ©duit (plus-values Ă  long terme). Contrairement Ă  la DPI, les dĂ©ductions successives seront bloquĂ©es sur un compte. Au moment de la cessation d’activitĂ©, soit au terme des cinq annĂ©es maximum, si le cĂ©dant transmet Ă  un jeune agriculteur, la somme globale sera dĂ©bloquĂ©e et rĂ©partie de la façon suivante :

- 1/3 de la somme, non fiscalisĂ©e, pour le cĂ©dant + les Ă©ventuels intĂ©rĂȘts du placement ;

- 2/3 pour le jeune qui s’installe et qui devront ĂȘtre remboursĂ©s au cĂ©dant 10 ans

aprĂšs la date d’installation (sans intĂ©rĂȘt pour le jeune et sans fiscalisation pour le cĂ©dant).

57 Chiffres Ă  titre indicatif.

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Exemple : L’exploitant Pierre souhaite au terme de son activitĂ© en 2017 transmettre son exploitation agricole Ă  un jeune agriculteur. En vue de cette transmission, il dĂ©cide de faire des DPTI pendant ses 5 derniĂšres annĂ©es d’activitĂ© :

ANNEE MONTANTS DES DPTI

2013 8 750 € (35 % de 25 000 €)

2014 5 250 € (35 % de 15 000 €)

2015 9 100 € (20 % de 30 500 € + 3 000 €)

2016 8 750 € (35 % de 25 000 €)

2017 11 000 € (20 % de 40 000 € + 3 000 €)

TOTAL : 42 850 €

Au terme des 5 ans, Pierre a bloquĂ© 42 850 € sur un compte d’épargne. En 2018, Pierre transmet son exploitation Ă  Simon, un jeune agriculteur aidĂ© qui vient de valider son PPP et son PDE. Il dĂ©bloque alors la somme de 42 850 € qui est rĂ©partie comme suit :

- 14 284 € pour le cĂ©dant, non fiscalisĂ©s ;

- 28 566 € pour le jeune qu’il remboursera en 2028 sans intĂ©rĂȘt au cĂ©dant et qui ne seront pas fiscalisĂ©s.

Si au terme des cinq annĂ©es, le cĂ©dant ne transmet pas Ă  un jeune agriculteur, la somme Ă©pargnĂ©e sera rĂ©intĂ©grĂ©e au rĂ©sultat et sera imposĂ©e au barĂšme progressif de l’impĂŽt sur le revenu. Ce nouveau dispositif a un intĂ©rĂȘt pĂ©dagogique. Il encourage les cĂ©dants Ă  prĂ©parer leur transmission tout en les incitant Ă  transmettre Ă  un jeune plutĂŽt que de laisser partir leur exploitation Ă  l’agrandissement. Les transmissions et les installations Ă©tant bien prĂ©parĂ©es, avec un personnel qualifiĂ© et dĂ©diĂ© Ă  cet effet, aucune dĂ©rogation ne sera accordĂ©e, en CDOA, aux cĂ©dants voulant cumuler leur retraite et une activitĂ© agricole non salariĂ©e.

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La transmission des exploitations agricoles

L’essentiel des propositions Pour rĂ©pondre au dĂ©fi sociĂ©tal et territorial qu’est la transmission des exploitations agricoles Ă  des jeunes agriculteurs formĂ©s, Jeunes Agriculteurs propose :

d’accompagner au mieux les futurs cĂ©dants pour des transmissions rĂ©ussies, Ă  des jeunes agriculteurs ;

le calcul des pensions de retraite agricole sur les 25 meilleures années ;

l’augmentation progressive et optionnelle, pour ceux dont les revenus le permettent, du taux de cotisation de la RCO ;

la pré-retraite pour transmission à un jeune agriculteur aidé ;

la déduction pour transmission et installation.

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Conclusion

La sociĂ©tĂ© se prĂ©occupe de plus en plus de ses racines et s’interroge sur son avenir. L’agriculture rĂ©pond Ă  ses attentes en se fixant de rĂ©els dĂ©fis :

- produire une alimentation de qualité en quantité suffisante et diversifiée ;

- ĂȘtre prĂ©sente sur l’ensemble du territoire afin de maintenir un tissu Ă©conomique et social, de l’entretenir et de prĂ©server l’environnement.

Pour rĂ©pondre Ă  ces dĂ©fis, Jeunes Agriculteurs, depuis sa crĂ©ation, fait du renouvellement des gĂ©nĂ©rations en agriculture son quotidien et Ɠuvre Ă  l’amĂ©lioration constante du dispositif Ă  l’installation qui l’accompagne. La qualitĂ© de l’accĂšs au mĂ©tier d’agriculteur est un gage de rĂ©ussite. Pour cela, Jeunes Agriculteurs prĂŽne la professionnalisation des candidats Ă  l’installation et des conseillers qui les accompagnent. Dans la rĂ©alisation de leur dispositif Ă  l’installation, les porteurs de projet sont bien vite confrontĂ©s aux rĂ©alitĂ©s financiĂšres. Il est donc nĂ©cessaire de leur proposer le plus grand nombre d’outils afin qu’ils choisissent ceux adaptĂ©s Ă  leur projet et qu’ils aient un financement personnalisĂ©. Le challenge de la crĂ©ation ou de la reprise d’une exploitation agricole ne peut ĂȘtre portĂ© par le candidat Ă  l’installation seul. La solidaritĂ© qui a toujours existĂ© en agriculture, secteur clĂ© de l’économie, doit aujourd’hui s’incarner dans le financement de l’installation. Jeunes Agriculteurs encourage au dĂ©veloppement du principe du « mur bancaire », champ des possibles du financement de l’installation en agriculture. Au-delĂ  de cet aspect financier, Jeunes Agriculteurs se doit de garantir, Ă  tous les porteurs de projet, un accĂšs aisĂ© Ă  l’ensemble des facteurs de production et travaille donc Ă  la transmission des exploitations et Ă  la prĂ©servation du foncier agricole. Pour construire l’agriculture de demain, nos valeurs de solidaritĂ©, y compris intergĂ©nĂ©rationnelles, devront peser de tout leur poids pour rĂ©pondre au dĂ©fi du renouvellement des gĂ©nĂ©rations en agriculture.

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ANNEXES

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Annexe n° 1 : extrait du cahier des charges Point Info Installation (PII)

12. rĂŽle et posture des salariĂ©s des PII Les personnes dĂ©signĂ©es pour ĂȘtre au contact des porteurs de projet au sein des Point Info Installation veilleront Ă  mettre en Ɠuvre ces missions dans l’intĂ©rĂȘt du candidat et pour le compte de l’ensemble des structures concernĂ©es de l’installation. Notamment en matiĂšre d’orientation, elles s’attacheront Ă  ne pas anticiper sur l’évaluation du projet et Ă  ne privilĂ©gier l’intervention d’aucune structure en particulier, quels que soient le profil, l’origine, ou la nature du projet du candidat Ă  l’installation.

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Annexe n° 2 : extrait du cahier des charges Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP)

Les conseillers en charge d’élaborer les PPP L’analyse des compĂ©tences devant ĂȘtre rĂ©alisĂ©e au regard du projet, il convient que deux types de conseillers puissent intervenir conjointement auprĂšs du candidat pour Ă©laborer son PPP : - un conseiller PPP qualifiĂ© pour l’analyse des compĂ©tences et qui a plutĂŽt un profil de formateur ; - un conseiller PPP qualifiĂ© pour l’analyse du projet d’installation et qui aura plutĂŽt un profil de conseiller technique, ou de conseiller en stratĂ©gie d’entreprise.

Les compétences attendues des conseillers

Les conseillers PPP doivent dĂ©tenir les compĂ©tences leur permettant d’exercer les activitĂ©s d’analyse du besoin de compĂ©tences en lien avec le projet et de proposition d’actions de professionnalisation correspondantes de façon conforme au prĂ©sent cahier des charges au regard du projet. Ces compĂ©tences constituent le tronc commun suivant :

Des savoirs portant sur : Le métier de REA

Le contexte Ă©conomique, rĂ©glementaire et social de l’installation en agriculture, en particulier au plan dĂ©partemental,

Le parcours Ă  l’installation et les dispositifs d’aides Ă  l’installation La finalitĂ©, les objectifs et les conditions de mise en Ɠuvre du plan de

professionnalisation personnalisé.

Des savoir-faire : L’accompagnement de candidats

Conduire un entretien Aider Ă  l’explicitation de l’expĂ©rience Veiller au respect des Ă©chĂ©ances du PPP

Le parcours Ă  l’installation et l’élaboration des PPP :

ApprĂ©cier la maturitĂ© d’un projet et de l’opportunitĂ© d’un PPP en collaboration

avec le PII : RepĂ©rer des compĂ©tences manquantes nĂ©cessaires au projet, ApprĂ©hender la cohĂ©rence globale d’un PPP au regard de la situation du

candidat, Enregistrer les donnĂ©es liĂ©es au PPP, Etablir le dossier d’agrĂ©ment du PPP, Rendre compte du travail rĂ©alisĂ© et des difficultĂ©s rencontrĂ©es.

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Des comportements professionnels :

Veiller en permanence au respect des rĂšgles de dĂ©ontologie liĂ©e Ă  la posture de l’accompagnateur (neutralitĂ©, Ă©quitĂ© de traitement
voir § 41), Etre Ă  l’écoute et disponible pour le candidat, S’intĂ©grer dans un travail d’équipe, Etre rigoureux et mĂ©thodique dans le suivi des candidats.

Les conseillers PPP qualifiĂ©s pour l’analyse des compĂ©tences prĂ©senteront les compĂ©tences et des connaissances supplĂ©mentaires suivantes :

Des savoirs portant sur :

Le mĂ©tier de REA 1. Le rĂ©fĂ©rentiel mĂ©tier et le rĂ©fĂ©rentiel de compĂ©tences du responsable d’exploitation agricole.

Les dispositifs de professionnalisation et leurs ingĂ©nieries 2. Les caractĂ©ristiques et conditions de mise en Ɠuvre des diffĂ©rentes modalitĂ©s de professionnalisation : stage en entreprise, tutorat, formation, 3. Les dispositifs de formation professionnelle continue : statut et modes de prise en charge financiĂšre, montages de dossiers, 4. La connaissance de l’offre de formation potentielle et/ou effective, 5. L’ingĂ©nierie de formation : construction de parcours ou d’actions de formation collectifs ou individualisĂ©s. Des savoir-faire portant sur :

Le parcours Ă  l’installation et l’élaboration des PPP 1. Mettre en correspondance une expĂ©rience professionnelle ou personnelle avec des compĂ©tences acquises grĂące Ă  l’utilisation de rĂ©fĂ©rentiels, 2. Formuler des prĂ©conisations de diffĂ©rentes natures : stage d’application, tutorat, objectif de formation
, 3. S’informer sur l’évolution de l’offre de formation.

Les conseillers PPP qualifiĂ©s pour l’analyse du projet prĂ©senteront les compĂ©tences et des connaissances supplĂ©mentaires suivantes :

Sur l’amont du projet

aider Ă  la clarification des choix, des intentions, des orientations, vĂ©rifier l’appropriation du projet par le candidat, vĂ©rifier qu’il y a bien eu un processus de formulation en commun du projet dans le

cas d’un projet collectif.

Au plan de l’approche globale du projet

apprĂ©hender chaque activitĂ© dans son articulation avec la globalitĂ© du projet, vĂ©rifier auprĂšs du candidat que l’insertion du projet dans le territoire a Ă©tĂ© prise en

compte, repérer en quoi les activités innovantes ou la multifonctionnalité du projet nécessitent

des compétences particuliÚres, repérer la cohérence entre projet professionnel et projet de vie, repérer la cohérence entre projet professionnel et conditions de travail sécurisé,

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En tant qu’acteur institutionnel

expliquer le pourquoi des aides et les contraintes qui y sont liées, amener le porteur de projet à comprendre en quoi son projet peut intéresser la

collectivitĂ©, fournir les Ă©lĂ©ments qui permettront d’aider le candidat Ă  faire Ă©voluer son projet vers

des systĂšmes aidĂ©s ou non aidĂ©s, conforter le porteur de projet dans son rĂŽle d’expert de son propre projet.

Appréciation de la maturité économique et sociale du projet

apprĂ©cier si l’état de maturation du projet est suffisant pour finaliser un PPP adaptĂ© au

projet, aider le candidat à vérifier la cohérence entre projet professionnel et projet de vie

(revenu prévisible / revenu attendu, aspects décisionnels, organisation du travail 
).

Les conseillers PPP qualifiĂ©s pour l’analyse de projet apportent leurs compĂ©tences sur la comprĂ©hension et l’analyse du projet du candidat afin d’orienter les prescriptions du PPP dans le sens le plus pertinent pour le candidat. En aucun cas le conseiller « projet » ne se trouve ici en position d’aide Ă  l’élaboration du PDE. Le PDE constituera ultĂ©rieurement une formalisation de l’équilibre financier du projet, de sa rentabilitĂ© et de son financement, en vue de l’obtention des aides. Il n’est pas non plus en position d’aide Ă  l’élaboration du projet ou d’accompagnement de projet. Ces deux types d’activitĂ©s (aide Ă  l’élaboration du PDE et accompagnement de projet) relĂšvent du champ concurrentiel entre organismes dont il n’est pas question ici. Le rĂŽle du conseiller PPP qualifiĂ© pour l’analyse de projet se situe sur la comprĂ©hension du prĂ©-projet tel qu’il est dĂ©crit par le candidat dans son autodiagnostic « projet », et surtout doit permettre d’apprĂ©hender toutes les dimensions du projet en train de se construire : certes Ă©conomique, mais aussi technique, social, familial, environnemental
pour cibler au plus juste, avec le conseiller PPP, les besoins de compĂ©tences du candidat. Le rĂ©fĂ©rent PPP doit ĂȘtre en capacitĂ© de : - aider le candidat Ă  trouver le lieu de stage ou d’action correspondante, - faire des points d’étape rĂ©guliers sur le dĂ©roulement du PPP, - fournir les Ă©lĂ©ments pour Ă©tablir les conventions avec les entreprises ou les organismes, - faire des renvois rĂ©guliers vers le projet.

Engagement des conseillers

Toute personne pouvant prĂ©tendre Ă  la fonction de conseiller PPP doit transmettre sa candidature Ă  la structure candidate Ă  la labellisation en tant que du centre d’élaboration du PPP sous couvert de son employeur. La liste des compĂ©tences dĂ©veloppĂ©es dans le prĂ©sent cahier des charges doit servir de rĂ©fĂ©rence. Chaque personne candidate Ă  la fonction de conseiller PPP signe une lettre d’engagement attestant qu’elle a pris connaissance du prĂ©sent cahier des charges.

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Annexe n° 3 : article L. 722-5 du code rural et de la pĂȘche maritime

L'importance minimale de l'exploitation ou de l'entreprise agricole requise pour que leurs dirigeants soient considĂ©rĂ©s comme non salariĂ©s agricoles est fixĂ©e Ă  la moitiĂ© de la surface minimum d'installation dĂ©finie pour chaque dĂ©partement ou partie de dĂ©partement, par application de l'article L. 312-6 compte tenu, s'il y a lieu, des coefficients d'Ă©quivalence applicables aux productions agricoles spĂ©cialisĂ©es. Lorsque l'importance de l'exploitation ou de l'entreprise ne peut ĂȘtre apprĂ©ciĂ©e selon la rĂšgle posĂ©e Ă  l'alinĂ©a prĂ©cĂ©dent, l'activitĂ© professionnelle dont doit justifier le chef d'exploitation ou d'entreprise pour relever du rĂ©gime mentionnĂ© Ă  l'article L. 722-4 est dĂ©terminĂ©e par dĂ©cret en tenant compte du temps de travail nĂ©cessaire Ă  la conduite de cette exploitation ou entreprise. Ce dĂ©cret fixe en outre une durĂ©e d'activitĂ© minimale spĂ©cifique en faveur des personnes qui exercent des professions connexes Ă  l'agriculture en double activitĂ© ou non dans les communes situĂ©es en zone de montagne. En cas de coexploitation ou d'exploitation sous forme sociĂ©taire, pour que les membres ou associĂ©s participant aux travaux soient considĂ©rĂ©s comme non-salariĂ©s agricoles, l'importance minimale de l'exploitation ou de l'entreprise agricole requise est Ă©gale Ă  celle fixĂ©e au premier alinĂ©a.

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Annexe n° 4 : article L. 722-4 du code rural et de la pĂȘche maritime Sont assujettis, dans les conditions fixĂ©es par le prĂ©sent titre et le titre III du prĂ©sent livre, au rĂ©gime de protection sociale des non-salariĂ©s des professions agricoles : 1° Les chefs d'exploitation ou d'entreprise mentionnĂ©s aux 1° Ă  4° de l'article L. 722-1 sous rĂ©serve qu'ils dirigent une exploitation ou une entreprise d'une importance au moins Ă©gale ou Ă©quivalente Ă  celle dĂ©finie Ă  l'article L. 722-5, Ă  l'exception des personnes exerçant la profession d'exploitant forestier nĂ©gociant en bois achetant des coupes en vue de la revente du bois dans des conditions telles que cette activitĂ© comporte inscription au registre du commerce ou paiement d'une contribution Ă©conomique territoriale en tant que commerçant. Sont assimilĂ©es Ă  des chefs d'entreprise les personnes exerçant en qualitĂ© de non salariĂ©es l'activitĂ© mentionnĂ©e au 5° de l'article L. 722-1 ; 2° En ce qui concerne la branche des prestations familiales, les artisans ruraux n'employant pas plus de deux salariĂ©s de façon permanente.

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Annexe n° 5 : article L. 722-1 du code rural et de la pĂȘche maritime

Le rĂ©gime de protection sociale des non-salariĂ©s des professions agricoles est applicable aux personnes non salariĂ©es occupĂ©es aux activitĂ©s ou dans les exploitations, entreprises ou Ă©tablissements Ă©numĂ©rĂ©s ci-dessous : 1° Exploitations de culture et d'Ă©levage de quelque nature qu'elles soient, exploitations de dressage, d'entraĂźnement, haras ainsi qu'Ă©tablissements de toute nature dirigĂ©s par l'exploitant agricole en vue de la transformation, du conditionnement et de la commercialisation des produits agricoles lorsque ces activitĂ©s constituent le prolongement de l'acte de production, ou structures d'accueil touristique, prĂ©cisĂ©es par dĂ©cret, situĂ©es sur l'exploitation ou dans les locaux de celle-ci, notamment d'hĂ©bergement et de restauration ; 2° Entreprises de travaux agricoles dĂ©finis Ă  l'article L. 722-2 ; 3° Travaux forestiers et entreprises de travaux forestiers dĂ©finis Ă  l'article L. 722-3 ; 4° Etablissements de conchyliculture et de pisciculture et Ă©tablissements assimilĂ©s ainsi qu'activitĂ©s de pĂȘche maritime Ă  pied professionnelle telle que dĂ©finie par dĂ©cret, sauf pour les personnes qui relĂšvent du rĂ©gime social des marins ; 5° ActivitĂ© exercĂ©e en qualitĂ© de non salariĂ©s par les mandataires des sociĂ©tĂ©s ou caisses locales d'assurances mutuelles agricoles dans les conditions prĂ©vues par dĂ©cret ; 6° Entreprises artisanales rurales n'employant pas plus de deux ouvriers de façon permanente.

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Annexe n° 6 : article D. 343-7 du code rural et de la pĂȘche maritime

Le plan de dĂ©veloppement de l'exploitation mentionnĂ©e au 3° de l'article D. 343-5 expose notamment l'Ă©tat de l'exploitation, sa situation juridique, ses orientations Ă©conomiques principales, l'ensemble des moyens de production dont l'exploitation dispose et la main-d'Ɠuvre. Le plan de dĂ©veloppement de l'exploitation prĂ©voit les Ă©tapes de dĂ©veloppement des activitĂ©s. Il prĂ©cise les prĂ©visions en matiĂšre de production et de commercialisation ainsi que les investissements correspondant au dĂ©veloppement des activitĂ©s et, le cas Ă©chĂ©ant, ceux relatifs Ă  la mise aux normes. Ces investissements sont Ă©valuĂ©s sur la base de coĂ»ts raisonnables. Le plan de dĂ©veloppement de l'exploitation comporte Ă©galement une simulation du revenu prĂ©visionnel de l'exploitation pendant les cinq premiĂšres annĂ©es d'activitĂ©. Un arrĂȘtĂ© du ministre chargĂ© de l'agriculture prĂ©cise les conditions d'Ă©tablissement du plan de dĂ©veloppement de l'exploitation.

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Annexe n° 7 : article D. 343-3 et 4 du code rural et de la pĂȘche maritime

D. 343-3

En vue de faciliter leur premiĂšre installation, il peut ĂȘtre accordĂ© aux jeunes agriculteurs qui satisfont aux conditions fixĂ©es par la prĂ©sente section les aides suivantes : 1° Une dotation d'installation en capital ; 2° Des prĂȘts Ă  moyen terme spĂ©ciaux.

D. 343-4

Pour ĂȘtre admis au bĂ©nĂ©fice des aides mentionnĂ©es Ă  l'article D. 343-3, le jeune agriculteur doit rĂ©pondre aux conditions gĂ©nĂ©rales suivantes : 1° Ne pas avoir atteint l'Ăąge de quarante ans Ă  la date de son installation ; 2° S'installer sur un fonds dont l'importance lui permet de rĂ©pondre aux conditions d'assujettissement au rĂ©gime de protection sociale des personnes non salariĂ©es des professions agricoles en application des articles L. 722-4 Ă  L. 722-7 ; 3° Etre de nationalitĂ© française ou ressortissant d'un autre Etat membre de l'Union europĂ©enne ou, pour les ressortissants de pays non membres de l'Union europĂ©enne, justifier d'un titre de sĂ©jour les autorisant Ă  travailler sur le territoire français pendant une pĂ©riode minimum de 5 ans Ă  compter de la date d'installation ; 4° Sous rĂ©serve de la dĂ©rogation prĂ©vue Ă  l'article D. 343-4-1, justifier Ă  la date de son installation d'une capacitĂ© professionnelle agricole :

a) Attestée par la possession d'un diplÎme ou d'un titre homologué de niveau égal ou supérieur :

- pour les candidats nĂ©s avant le 1er janvier 1971, au brevet d'Ă©tudes professionnelles agricoles ou au brevet professionnel agricole ; - pour les candidats nĂ©s Ă  compter du 1er janvier 1971, au baccalaurĂ©at professionnel, option " conduite et gestion de l'exploitation agricole " ou au brevet professionnel, option " responsable d'exploitation agricole " procurant une qualification professionnelle correspondant Ă  l'exercice du mĂ©tier de responsable d'exploitation agricole ou un titre reconnu par un Etat membre de l'Union europĂ©enne ou par un Etat partie Ă  l'accord sur l'Espace Ă©conomique europĂ©en, confĂ©rant le niveau IV agricole ; b) ComplĂ©tĂ©e, pour les candidats nĂ©s Ă  compter du 1er janvier 1971, par la rĂ©alisation d'un plan de professionnalisation personnalisĂ© validĂ© par le prĂ©fet leur permettant de se prĂ©parer au mĂ©tier de responsable d'exploitation agricole. Le plan prĂ©cise les actions de formation ou les stages qui doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s prĂ©alablement Ă  l'installation. Il peut Ă©galement prĂ©voir des actions de mĂȘme nature Ă  rĂ©aliser aprĂšs l'installation. Ces actions ne conditionnent pas l'octroi des aides prĂ©vues Ă  l'article D. 343-3.

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Annexe n° 8 : article L. 122-1-5 du code de l’urbanisme

I. ― Le document d'orientation et d'objectifs dĂ©finit les objectifs et les principes de la politique de l'urbanisme et de l'amĂ©nagement. Il dĂ©termine les conditions d'un dĂ©veloppement Ă©quilibrĂ© dans l'espace rural entre l'habitat, l'activitĂ© Ă©conomique et artisanale, et la prĂ©servation des sites naturels, agricoles et forestiers. II. ― Il dĂ©termine les espaces et sites naturels, agricoles, forestiers ou urbains Ă  protĂ©ger. Il peut en dĂ©finir la localisation ou la dĂ©limitation. Il prĂ©cise les modalitĂ©s de protection des espaces nĂ©cessaires au maintien de la biodiversitĂ© et Ă  la prĂ©servation ou Ă  la remise en bon Ă©tat des continuitĂ©s Ă©cologiques. Il arrĂȘte des objectifs chiffrĂ©s de consommation Ă©conome de l'espace et de lutte contre l'Ă©talement urbain, qui peuvent ĂȘtre ventilĂ©s par secteur gĂ©ographique. III. ― Il prĂ©cise les conditions permettant de favoriser le dĂ©veloppement de l'urbanisation prioritaire dans les secteurs desservis par les transports collectifs ainsi que celles permettant le dĂ©senclavement par transport collectif des secteurs urbanisĂ©s qui le nĂ©cessitent. Il peut dĂ©terminer des secteurs dans lesquels l'ouverture de nouvelles zones Ă  l'urbanisation est subordonnĂ©e Ă  leur desserte par les transports collectifs. Il peut Ă©tendre l'application de l'article L. 111-1-4 Ă  d'autres routes que celles mentionnĂ©es au premier alinĂ©a dudit article. IV. ― Pour la rĂ©alisation des objectifs dĂ©finis Ă  l'article L. 122-1-4, il peut, en fonction des circonstances locales, imposer prĂ©alablement Ă  toute ouverture Ă  l'urbanisation d'un secteur nouveau : 1° L'utilisation de terrains situĂ©s en zone urbanisĂ©e et desservis par les Ă©quipements mentionnĂ©s Ă  l'article L. 111-4 ; 2° La rĂ©alisation d'une Ă©tude d'impact prĂ©vue par l'article L. 122-1 du code de l'environnement ; 3° La rĂ©alisation d'une Ă©tude de densification des zones dĂ©jĂ  urbanisĂ©es. V. ― Il peut dĂ©finir des secteurs dans lesquels l'ouverture de nouvelles zones Ă  l'urbanisation est subordonnĂ©e Ă  l'obligation pour les constructions, travaux, installations et amĂ©nagements de respecter : 1° Soit des performances Ă©nergĂ©tiques et environnementales renforcĂ©es ; 2° Soit des critĂšres de qualitĂ© renforcĂ©s en matiĂšre d'infrastructures et rĂ©seaux de communications Ă©lectroniques.

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VI. ― Il dĂ©finit les grands projets d'Ă©quipements et de services. VII. ― Il peut Ă©galement dĂ©finir des objectifs Ă  atteindre en matiĂšre de maintien ou de crĂ©ation d'espaces verts dans les zones faisant l'objet d'une ouverture Ă  l'urbanisation. VIII. ― Dans des secteurs qu'il dĂ©limite en prenant en compte leur desserte par les transports collectifs, l'existence d'Ă©quipements collectifs et des protections environnementales ou agricoles, il peut dĂ©terminer la valeur au-dessous de laquelle ne peut ĂȘtre fixĂ©e la densitĂ© maximale de construction rĂ©sultant de l'application de l'ensemble des rĂšgles dĂ©finies par le plan local d'urbanisme ou du document en tenant lieu. Dans ces secteurs, les rĂšgles des plans locaux d'urbanisme et des documents d'urbanisme en tenant lieu qui seraient contraires aux normes minimales de hauteur, d'emprise au sol et d'occupation des sols fixĂ©es par le document d'orientation et d'objectifs cessent de s'appliquer passĂ© un dĂ©lai de vingt-quatre mois Ă  compter de la publication du schĂ©ma, de sa rĂ©vision ou de sa modification. PassĂ© ce dĂ©lai, le permis de construire, d'amĂ©nager ou de dĂ©molir ne peut ĂȘtre refusĂ© et les projets faisant l'objet d'une dĂ©claration prĂ©alable ne peuvent faire l'objet d'une opposition sur le fondement d'une rĂšgle contraire aux normes minimales fixĂ©es par le schĂ©ma de cohĂ©rence territoriale ou le schĂ©ma de secteur. IX. Le document d'orientation et d'objectifs peut, sous rĂ©serve d'une justification particuliĂšre, dĂ©finir des secteurs, situĂ©s Ă  proximitĂ© des transports collectifs existants ou programmĂ©s, dans lesquels les plans locaux d'urbanisme doivent imposer une densitĂ© minimale de construction.

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Annexe n° 9 : article L. 311-4 du code forestier

L'autoritĂ© administrative peut subordonner son autorisation au respect d'une ou plusieurs des conditions suivantes : 1° La conservation sur le terrain de rĂ©serves boisĂ©es suffisamment importantes pour remplir les rĂŽles utilitaires dĂ©finis Ă  l'article L. 311-3 ; 2° L'exĂ©cution de travaux de reboisement sur les terrains en cause ou de boisement ou reboisement sur d'autres terrains, pour une surface correspondant Ă  la surface dĂ©frichĂ©e, assortie le cas Ă©chĂ©ant d'un coefficient multiplicateur compris entre 2 et 5, dĂ©terminĂ© en fonction du rĂŽle Ă©cologique ou social des bois visĂ©s par le dĂ©frichement. Le cas Ă©chĂ©ant, le reprĂ©sentant de l'Etat dans le dĂ©partement pourra imposer que le boisement compensateur soit rĂ©alisĂ© dans la mĂȘme rĂ©gion forestiĂšre ou dans un secteur Ă©cologiquement ou socialement comparable ; 3° La remise en Ă©tat boisĂ© du terrain lorsque le dĂ©frichement a pour objet l'exploitation du sous-sol Ă  ciel ouvert ; 4° L'exĂ©cution de travaux du gĂ©nie civil ou biologique visant la protection contre l'Ă©rosion des sols des parcelles concernĂ©es par le dĂ©frichement ; 5° L'exĂ©cution de travaux ou mesures visant Ă  rĂ©duire les risques naturels, notamment les incendies et les avalanches. En cas de prescription de la mesure visĂ©e au 2°, le demandeur qui ne souhaite pas rĂ©aliser par lui-mĂȘme des travaux de boisement ou de reboisement peut proposer de s'acquitter de ses obligations soit par le versement Ă  l'Etat, dans les conditions prĂ©vues Ă  l'article L. 131-2, d'une indemnitĂ© Ă©quivalente en vue de l'achat par l'Etat de terrains boisĂ©s ou Ă  boiser, soit par la cession Ă  l'Etat ou Ă  une collectivitĂ© territoriale de terrains boisĂ©s ou Ă  boiser, susceptibles de jouer le mĂȘme rĂŽle Ă©cologique et social.

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Sigles et abréviations

Acreja : Aide Ă  la crĂ©ation et Ă  la reprise d’entreprise jeunes agriculteurs

APCA : AssemblĂ©e Permanente des Chambres d’Agriculture

ARF : Association des RĂ©gions de France

CC : Carte Communale

CDCEA : Commission DĂ©partementale de la Consommation de l’Espace Agricole

CDOA : Commission DĂ©partementale d’Orientation Agricole

Ceja : Conseil européen des jeunes agriculteurs

CEPII : Centre d’études prospectives et d’informations internationales

CEPPP : Centre d’Elaboration du Plan de Professionnalisation PersonnalisĂ©

Cnil : Commission Nationale de l’Information et des LibertĂ©s

CNIT : Comité National Installation Transmission

Corti : Comité régional transmission installation

CRCEA : Commission RĂ©gionale de la Consommation de l’Espace Agricole

Crit : Comité régional installation transmission

DĂ©pat : DĂ©partement d’études prospectives de l’amĂ©nagement du territoire

DICAA : DĂ©claration d’Intention de Cesser l’ActivitĂ© Agricole

DJA : Dotation Jeunes Agriculteurs

DPI : DĂ©duction Pour Investissement

DPTI : DĂ©duction Pour Transmission et Installation

DPU : Droit Ă  Paiement Unique

Draaf : Direction rĂ©gionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forĂȘt

EARL : Exploitation Agricole à Responsabilité Limitée

EPF : Etablissement Public Foncier

FĂ©dija : Fonds d’épargne et d’investissement jeunes agriculteurs

LDD : Livret de DĂ©veloppement Durable

LMAP : Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la PĂȘche

LMT : Long Moyen Terme

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LOA : Loi d’Orientation Agricole

MSA : Mutualité Sociale Agricole

MTS-JA : Moyen Terme Spéciaux- Jeunes Agriculteurs

OPA : Organisation Professionnelle Agricole

OPCA : Organisme Paritaire Collecteur Agréé

Pac : Politique Agricole commune

PBS : Prix Brut Standard

PDE : Plan de DĂ©veloppement de l’Exploitation

PDR : Plan de DĂ©veloppement Rural

PDRH : Plan de DĂ©veloppement Rural Hexagonal

PEE : Plan d’Epargne en Entreprise

PIB : Produit Intérieur Brut

Pidil : Programme pour l’installation et le dĂ©veloppement des initiatives locales

PIT : Point Info Transmission

RICA : RĂ©seau d’Information Comptable Agricole

PII : Point Info Installation

PLU : Plan Local d’Urbanisme

Pos : Plan d’Occupation des Sols

PPP : Plan de Professionnalisation Personnalisé

RCAI : RĂ©sultat Courant Avant ImpĂŽt

RCO : Retraite Complémentaire Obligatoire

RGA : Renouvellement des Générations an Agriculture

Safer : SociĂ©tĂ© d’amĂ©nagement foncier et d’établissement rural

SAU : Surface Agricole Utile

SCEA : SociĂ©tĂ© Civile d’Exploitation Agricole

Scot : Schéma de cohérence territoriale

SDR : Schéma de Développement Régional

SSP : Service de la Statistique et de la Prospective du ministùre de l’Agriculture

Zac : Zone artisanale et commerciale

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Remerciements

Nous remercions l’ensemble des jeunes agriculteurs, particuliĂšrement ceux qui ont participĂ© aux diffĂ©rents groupes de travail, ainsi que tous les intervenants et personnes rencontrĂ©es qui ont contribuĂ© Ă  l’élaboration de ce rapport :

- Ambassade des Etats-Unis : Daryl A. BREHM et Xavier AUDRAN du bureau des affaires agricoles

- Association des Régions de France (ARF) : Alain ROUSSET président, Nicolas WEISZROCK, Céline HEKIMIAN

- Crédit Agricole Société Anonyme (CASA) : Eric WILSON, Gilles THIERRY et Gaëlle REGNARD

- Dominique DUTARTRE, directeur général adjoint de Champagne Céréales

- Fabienne ROSENWALD, chef de service de la statistique et de la prospective

(ministùre de l’Agriculture)

- Fédération Nationale du Crédit Agricole (FNCA) : Dominique LEFEBVRE, président

- Fédération Nationale du Crédit Mutuel : Sébastien PRIN et Marie-Christine

CAFFET

- Fédération Nationale Ovine (FNO) : Serge PREVERAUD président et Audrey DESORMEAUX

- Francis KESSLER, avocat en droit social pour le cabinet GIDE-LOIRETTE-NOUEL

- Gaec & Sociétés : Eric MASTORCHIO, directeur adjoint et juriste et Alexandre SIGURE, juriste-fiscaliste

- Maurice DESRIERS du bureau des statistiques sur les productions et les

comptabilitĂ©s agricoles (ministĂšre de l’Agriculture)

- Pascal CORMERY administrateur de la Caisse Centrale de MSA

- Robert LEVESQUE directeur de Terres d’Europe Scafr

- StĂ©phane BILLARD, avocat pour la sociĂ©tĂ© d’avocats conseils juridique et fiscal JURITER

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La rĂ©daction de ce rapport d’orientation a Ă©tĂ© assurĂ©e par :

MilĂšne CERANTOLA, AssistĂ©e de Jessica BANOR, Carole de BOYER D’EGUILLES, AurĂ©lie CHARRIER, RĂ©gis RIVAILLER

Jeunes Agriculteurs – 14 rue La BoĂ©tie – 75382 Paris Cedex 8

Tel.: 01 42 65 17 51 – Fax: 01 47 42 62 84 – www.jeunes-agriculteurs.fr