Recueil 4D

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Recueil de nouvelles litréraires du groupe 4D.

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La nuit d’Anastasia

Anastasia était aux anges. Elle sortait à peine du concert de son groupe préféré, qu’elle avait pris la route avec son copain. Elle voulait arriver dans sa ville avant que minuit ne sonne. Les deux mains sur le volant, elle fredonnait tandis que Joey, son copain, jouait avec le bouton de la radio. Soudain, une sombre silhouette humaine se détacha à l’orée de la forêt noire. Son bras était tendu vers la route et son pouce, relevé. Anastasia eut pitié de lui, puisqu’il était pris sous une pluie aveuglante au milieu de nulle part. Lorsque la jeune femme demanda à Joey s’il était d’accord pour faire embarquer l’homme avec eux, il accepta, même s’il pensait que c’était la pire idée qu’elle n’eut jamais eue. Ainsi, un homme d’une quarantaine d’années monta dans la voiture. À en juger par l’anneau qu’il portait au doigt, il était marié. C’est à cause de ce détail que Joey se détendit. Le voyageur sur la banquette arrière leur posa quelques questions sur leur soirée, mais il resta mystérieux quant à la sienne. Si seulement le jeune couple savait que l’inconnu avait procédé à une série de meurtres avant d’aboutir dans leur voiture… Joey lui demanda nonchalamment s’il avait des enfants avec sa femme. L’homme répondit qu’il n’avait pas de femme. - Alors, pourquoi portez-vous cette bague ? S’étonna Joey. - Pour que les gens me fassent confiance. Répondit l’homme, sombrement. Anastasia se tourna vers la route, les yeux grands ouverts. Son coeur battait à mille à l’heure. Le stress de Joey refaisait surface. La peur l’envahissant, pût voir dans le miroir, l’étranger sortir un immense couteau. Elle céda à la panique, puis fondit en larmes. Alors que l’inconnu se penchait vers Joey, Anastasia freina sec et le couteau se retrouva finalement dans la poitrine de la personne qui le tenait un instant auparavant… Florence Darveau

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Meurtre domestique, par Henri Ouellette-Vézina 4-D

Auparavant, lorsque j’étais plus jeune, j’avais passé de beaux moments dans cette fameuse bibliothèque. Érik et moi avions lu plusieurs livres, chaque jour, en silence. Puis, on s’était raconté les histoires. C’était comme ça qu’on avait passé le temps. Cependant, au fil des années, Érik était devenu beaucoup plus riche et avait acheté une plus grande maison. Nous avions donc évolué et nous nous étions éloignés l’un de l’autre. Ce jour-là, c’était donc une sorte de retrouvailles, qui, selon moi, était inutile. Bref, je m’imaginais qu’on retournerait voir la bibliothèque, mais elle était maintenant fermée. Vous comprendrez donc que j’étais très intrigué par cette soudaine fermeture. Je décidai donc d’entreprendre un plan d’espionnage bien simple. Au matin suivant, je sortis de mon lit vers 5 heures de l’avant-midi. Sachant très bien que tout le monde dormait, je me rendis tranquillement aux escaliers, qui donnaient accès au fameux entrepôt littéraire. Lorsque j’arrivai enfin devant la pièce en question, je constai qu’elle avait changé. La porte semblait plus grosse et plus solide. De plus, en regardant à travers les vitraux, j’observai que les meubles n’étaient plus au même endroit. Mon adrénaline était à son comble ; je décidai de forcer la porte de la bibliothèque. En entrant, j’aperçus d’abord la grandeur de la pièce. Celle-ci était maintenant bien plus grande. Puis, je pris conscience de l’odeur nauséabonde qui régnait dans la place. Je n’aurais pu vous dire ce que c’était, mais c’était insupportable. Je commençai donc à explorer l’endroit, à la recherche de vieux souvenirs d’enfance. Cette promenade me semblait fantastique. C’était comme si je voyageais dans le temps. Je me mis alors à lire quelques livres, dont un, qui me toucha énormément. Ce fut un moment extraordinaire. Après plusieurs heures passées dans cette bibliothèque, je songeai à retourner me coucher. Puis, alors que je marchais à tâtons vers la porte principale, j’aperçus une faible lumière au bout d’un couloir. Intrigué, je m’approchai lentement de cette lumière. Mon coeur battait vraiment vite. L’odeur perçue plus tôt me semblait de plus en plus forte. Arrivé à destination, je compris tout : je venais de me faire avoir par Louis, comme tous les cadavres devant moi l’avaient été. « Au revoir », me chuchota Louis. C’était terminé

FIN

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Alexis Bernatchez L’arroseur arrosé

Je vais raconter une petite mésaventure qui m’est arrivée avec mon conjoint. Nous avons reçu une invitation à un party déguisé pour l’Halloween. J’avais l’impression que mon mari me trompait depuis quelque temps et je décidai de mettre un petit plan à exécution. Pour cela, je ne devais pas montrer mon costume à Joey. J’attendais qu’il quitte la maison et je mis mon costume. J’ai pris le premier taxi qui passait et je me suis dirigé vers l’endroit où se tenait la fête. J’étais tout excitée à l’idée de prendre mon mari la main dans le sac. En même temps, ce sera décevant de savoir qu’il me trompait. Quand je suis entrée dans la maison, j’ai été étonnée de voir qu’il y avait autant de gens qui avaient été invités. De plus, pas une seule personne n’était pas déguisée. J’avais toujours adoré les fêtes déguisées depuis mon lycée. Un peu plus tard, un homme s’approcha de moi et commença à me complimenter et à me draguer. Il me disait des choses perverses et je n’étais pas du tout intéressée. En plus, j’étais ici pour piéger mon mari. Il se mit à me dire qu’il aimerait avoir des relations avec moi. C’en était trop, je lui balançais mon verre à la figure. Il quitta immédiatement. Maintenant, je devais trouver mon mari. Il portait un costume de Zorro. Après quelques minutes, je n’eus aucune difficulté à le repérer. Il ne savait même pas quel costume je portais. En l’amenant dans une pièce séparée, il commença à m’embrasser tout en gardant tous les deux nos costumes. J’avais un plaisir fou, mais rongé par la trahison. De retour à la maison, Joey lisait tranquillement dans notre lit. Je trouvais cela un peu bizarre qu’il soit arrivé aussi vite. Je lui racontai toute ma soirée et je lui dis : - Tu m’aurais trompé ce soir! C’était moi que tu as embrassé toute la soirée! - Mais non, j’ai passé la soirée à jouer au poker avec des amis au sous-sol, me dit-il. - Mais alors, avec qui étais-je? lui demandai-je. - Bien, un type est venu au sous-sol et a dit qu’une superbe femme lui avait versé son verre dessus. Étant donné que je n’avais pas besoin de mon costume, je lui ai prêté. - …

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Une nouvelle surprenante Françoise se précipita vers la porte. Enfin ! Juste devant elle se tenait toute sa famille. Françoise était heureuse, tout comme sa famille. Ravie de tous les revoir, elle les fit entrer dans sa demeure et les installa dans le salon pour un apéro. La mère de Françoise, Sylvie, entama la conversation. « Alors Josée, comment se portent les enfants ? demanda-t-elle gentiment à sa cousine.» « Ils se portent à merveille, c’est gentil de demander, répondit-elle heureuse.» La conversation démarra partout dans la salle. Tout le monde parlait avec tout le monde. Tout se passait à merveille. Françoise quitta discrètement la salle, afin de pouvoir se préparer à servir le souper. Après avoir terminé les préparatifs, elle fit signe à ses invités de prendre place autour de la grande table. « Avant de commencer à manger, j’aimerais porter un toast, affirma-t-elle. Merci à vous d’être ici en ma compagnie ce soir. C’est un plaisir de vous recevoir chez moi. Bon appétit ! » C’est alors que le vrai souper débuta. Le moment le plus attendu de la journée. Tout le monde dégustait ce qu’elle avait cuisiné. Puis, Richard le père de Françoise prit la parole. « Ma belle Françoise, il y a une nouvelle très importante que nous devons t’annoncer, le reste de la famille et moi. Tous, nous déménageons en Europe pour prendre notre retraite. Nous partirons d’ici quelques mois et si tu veux venir, tu es la bienvenue. Ne t’inquiète pas, des amis – je le sais, tu t’en referas de nouveaux. » Françoise était sans voix. La bouche grande ouverte, tous les invités pouvaient apercevoir la nourriture dans sa bouche. C’est alors qu’elle bafouilla : « C’est hors de question, je suis désolée, tous mes amis sont ici, mon travail et mon copain. Je ne peux pas …» Le reste de la soirée fut beaucoup moins agréable que le commencement. Rien qu’à imaginer vivre sans sa famille, elle en avait les larmes aux yeux. Ce n’était définitivement pas la fin de soirée à laquelle Françoise s’attendait. Quand toute la famille fut partie, elle alla se coucher, triste et maussade. Ne pouvant s’enlever cette terrible nouvelle de la tête, elle savait qu’elle allait vivre la plus dure des nuits. Florence Demers

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Rose Corriveau Une mystérieuse bibliothèque…

Louis eut la peau pâle et le visage horrifié lorsqu’il m’eut annoncé cette nouvelle. « Quelle pouvait bien être la cause de cette fermeture inexplicable?», pensai-je. Il fallait que je le sache. Louis, le domestique, retourna à la cuisine pour préparer le diner. Pas question de laisser le mystère de cette bibliothèque trotter dans ma tête. Je suivis donc Louis jusqu’à la cuisine. - Quelle est la cause de cette étrange fermeture ? dis-je sans hésiter. - Vous ne voulez pas le savoir ! répondit-il. Ce qui se cache dans cette bibliothèque est un fantôme, soi-disant épouvantable. « Il ya deux mois de cela, un autre domestique est décédé dû à ce fantôme et on a aussitôt fermé la bibliothèque», dit-il. Ce qui se cache dans cette bibliothèque est horrible, ignoble. Cependant, je ne l’ai pas vu, mais Érik oui. - Voyons, il ne doit pas être si pire, ce fantôme! Dis-je ensuite. N’avez-vous pas envie d’y retourner dans cette bibliothèque? N’êtes-vous pas curieux de le voir ? Il ne pourra nous faire bien du mal! - Mais êtes-vous fou! S’écria le domestique. Vous voulez vous faire tuer ? Pas moi! - Vous savez bien que si vous réussissez à exterminer cette chose, Érik ne pourra que vous récompenser. Une somme d’argent peut-être ? Ho oui ! je le connais bien, ce Érik! Louis accepta finalement de m’aider à entrer dans la bibliothèque (c’était lui qui possédait les clés). Le domestique laissa le diner de côté puis nous nous dirigeâmes vers la bibliothèque intrigante. Nous fûmes enfin arrivés. La porte était d’une grandeur exceptionnelle. Louis, stressé et apeuré, ouvrit lentement la porte. Nous entrâmes donc dans la bibliothèque. Il fit tout d’un coup très noir et la porte se referma d’un coup sec derrière nous. Nous fîmes le saut. - Montre-toi, je sais que tu es là ! Je n’ai pas peur de toi et tu n’es qu’un minable fantôme! M’écriai-je. Le pauvre Louis tremblait de peur. Il voulut sortir, mais la porte était barrée. Si le fantôme voulait tuer quelqu’un, ce serait moi. Le fantôme, insulté, sortit de sa cachette. Un vent glacial se leva. Une ombre – qui je crois avait la forme humaine – se présenta devant nous. Je fermis les yeux, prêt à mourir. Un cri perçant envahit la bibliothèque. Je n’étais toujours pas mort. Je vis un corps gisant sur le sol. Le sang coulait sur le plancher. C’était le domestique. Je vis ensuite, dans la noirceur, l’ombre du fantôme s’éloigner. Je reconnus alors la silhouette d’Érik…

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La mystérieuse bibliothèque …

Je pris donc le temps de bien observer cette grande pièce bleue. Des dizaines de cadres vides accrochés aux murs entouraient la pièce. La bibliothèque se tenait à l’étage au-dessus de la chambre bleue. L’envie d’en connaître davantage sur cette mystérieuse bibliothèque m’envahit. Je sortis donc de ma chambre pour aller parler avec Louis. Celui-ci refusa de répondre à mes questions à propos de la bibliothèque, sous l’ordre d’Érik. J’avais deux heures pour trouver la clé de la bibliothèque avant que le maître n’arrive. En faisant le tour du château avec Louis, je vis un trombone sur le coin d’un bureau. Je n’hésitai pas à le prendre, car je me disais que ça pourrait m’être utile lorsque viendrait le temps de déverrouiller la fameuse porte. J’attendis le bon moment, lorsque Louis commença à préparer le dîner, je montai à l’étage pour tenter de déverrouiller la serrure. Après plusieurs tentatives avec mon trombone, je finis par tourner la poignée. Lorsque j’entrai dans cette pièce, je sentis une ambiance macabre. Il y avait des toiles d’araignées partout, les murs étaient peinturés en noir, et par terre, des livres sur la magie noire et les vampires. Après plusieurs réflexions, je décidai de sortir et de ne pas continuer plus loin. Je retournai dans la chambre bleue, l’endroit où j’étais le plus confortable dans ce géant château. Lorsque j’ouvris la porte de ma chambre, le maître était assis, devant moi. Je ne sus pas quoi dire, décidément il savait très bien où j’étais allé. À ce moment, mon coeur se mit à battre à cent milles à l’heure. Je compris que j’avais commis une grosse erreur. Je n’eus pas le temps de me justifier que l’homme devant moi pointa une arme sur moi et tira. << Bonne journée ! >> me dit-il juste avant de mourir. Antoine Bégin

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La Bibliothèque Par Philippe Rioux

Je ne pouvais m’empêcher de demander plus d’explications auprès de Louis. Selon la rumeur, le maitre de la bibliothèque serait en train de construire quelque chose et cette chose serait dangereuse. J’avais du mal à y croire, car tout cela m’intriguait. Comme il restait encore trois heures avant le retour d’Érik, je décidai que j’irais mener ma petite enquête sur la fermeture de la bibliothèque. J’étais à la fois excité et inquiet, ne sachant pas ce que j’allais découvrir au bout du compte. Je questionnai, en premier lieu, les personnes qui habitaient tout près de la bibliothèque, mais ils me racontaient tous la même chose : qu’ils entendaient du bruit la nuit. C’est comme par hasard que je croisai la bibliothécaire, Germaine, sur la route menant au château (et c’était là un bien heureux hasard). Je m’approchai d’elle pour lui poser des questions : - Bonjour Germaine, comment allez-vous? - Bien, me dit-elle. J’aurais quelques questions à vous poser à propos du maitre de la bibliothèque. Elle m’apprenait quelque chose de nouveau, le maitre allait tous les matins en ville, acheter des matériaux, j’appris aussi que les employés étaient quand même payés, J’arrivai au château quelques minutes plus tard, juste à l’heure du dîner. Après avoir mangé, nous étions allés digérer dans le salon. Comme l’occasion se présentait, je questionnai Érik à propos de la bibliothèque, il me dit que des gens avaient disparu deux mois auparavant et que ces personnes étaient allées à la bibliothèque sans jamais en revenir. Le lendemain, après ce que j’avais appris d’Érik (qui étaient des informations à donner froid dans le dos), je décidai d’aller voir moi-même sur les lieux. En me dirigeant vers la bibliothèque, j’avais de plus en plus peur de ce que j’allais découvrir : n’ayant rien pour me défendre, je devais faire très attention. Une fois à l’intérieur, je suivis les bruits, qui venaient d’une pièce au fond du bâtiment. Ce fut à ma grande surprise et à mon grand soulagement que j’aperçus le maitre ainsi que les personnes disparues, ils étaient en train de rénover la bibliothèque, en secret, pour célébrer le centième anniversaire de celle-ci…

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La transformation de la bibliothèque J’étais septique. Érik disait que la lecture était très importante et jamais il n’aurait empêché un serviteur ou un invité de se rendre à la bibliothèque afin de s’enrichir. Je partis donc à la recherche de Louis pour obtenir plus d’informations. Je l’avais retrouvé dans les cuisines du château à discuter avec d’autres serviteurs. Je l’apostrophai et il accourut jusqu’à moi. « Monsieur Érik, répondit-il à ma question, n’a pas précisé de raisons. Il m’a donné l’ordre que personne n’y aille et je m’assure que ce soit respecté. » J’étais déçu du peu d’informations que j’avais obtenues, mais je devais m’en contenter. Plus j’y pensais, plus j’avais envie de savoir. C’est dans cet état d’esprit que me vînt l’idée de m’y rendre afin de découvrir ce qui se passait dans cette mystérieuse bibliothèque. J’attendrais la tombée de la nuit avant de mettre mon plan à exécution. Je me levai vers minuit, pris une lampe de poche et me dirigeai à pas lents et silencieux vers la bibliothèque. Tous dormaient, je crus qu’ils ne m’avaient pas entendu. Plus j’avançais vers la bibliothèque, plus je devenais tendu. J’avais, à maintes reprises, songé à retourner me coucher. Je relevai la tête et continuai d’avancer. Une fois devant la bibliothèque, je pris une grande respiration et ouvris la porte qui fut, à mon grand étonnement, débarrée. Une fois à l’intérieur, je jetai un regard circulaire et ce que je vis m’étonna; les meubles avaient été déplacés et les livres avaient été entassés. Tout portait à croire qu’il y avait des rénovations. Je me mis à regarder un peu partout, me demandant à quoi cela allait ressembler. C’est alors que je vis plusieurs grands sacs de tissu très remplis. Je savais qu’à l’intérieur de ceux-ci se trouvaient des livres, mais je voulais savoir quel genre de livres. Je m’avançai vers l’un des sacs et l’ouvris. Ce que je vis me glaça le sang. À l’intérieur se trouvait le cadavre d’un homme…

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Albert Samson Je demandai alors à Louis ce qu’il se passait dans la bibliothèque. «Tous ceux qui sont entrés dans cette bibliothèque ne sont jamais ressortis», me dit Louis d’un ton effrayé. Je demandai à Louis de sortir de ma chambre. Dès que le domestique s’éloigna, je décidai alors de visiter – peut-être par ma folie – cette bibliothèque. Afin de situer où se trouvait la fameuse bibliothèque, j’allai au bureau d’Érik, qui se situait devant ma chambre. Je savais où il cachait les plans du château. Il me fallut quelques minutes avant de tomber sur le bon plan. Je vis que la bibliothèque était à l’autre extrémité du château. Arrivé sur place, je vis Louis – Il a sûrement dû me voir en train de me diriger vers la bibliothèque - . Il me demanda ce que je faisais. Je lui expliquai donc ce que je voulais faire. Une fois mes explications terminées, il accepta de partir dans cette aventure. Il déverrouilla la porte et nous entrâmes. Il me donna une lampe de poche. Nous fouillâmes tous les recoins, mais on ne vit rien de suspect. Nous sortîmes et nous allâmes chercher les plans. De retour à la bibliothèque, j’aperçus que la lumière était allumée. Louis me fit entrer et me suivit. Nous tombâmes dans une trappe. Quelques instants plus tard, je repris mes esprits. Je me mis à scruter la pièce et je demandai à Louis «Où sommes-nous? ». Il me répondit quelques secondes plus tard d’un ton étourdi : «Cette pièce me dit quelque chose. -On dirait une réserve, dis-je en aidant Louis à se relever. -J’ai déjà vu cette pièce, mais je n’ai jamais remarqué la trappe. » Soudain, j’entendis un brout de pas. Érik apparut. Louis demanda alors s’il était renvoyé. Érik dit : «Allez tous deux dans mon bureau. » Il me dit ensuite : « J’ai à te parler en privé… ».

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Un ami surprenant J’avais entendu parler de cette fameuse bibliothèque, mais je n’y avais jamais eu accès, pour une raison inconnue. Érik semblait très attaché à cet endroit, comme si le contenu de cette bibliothèque devait être gardé sous le plus grand secret. Après le dîner, Érik entra dans le château et je l’entendais parler à Louis : « Bonjour, mon invité n’est toujours pas allé dans la pièce interdite ? », dit-il d’une voix basse. Cette pièce m’intriguait de plus en plus, je devais découvrir ce qui était caché à l’intérieur. Ce n’était pas normal, il y avait des gardes à l’entrée de cette pièce. Lors du souper, je lui avais demandé : « que faites-vous dans la bibliothèque ? »Il me répondit qu’il entreprenait de petites rénovations pour mettre de la vie dans la vieille bibliothèque. Je ne m’étais pas trop attardé au sujet, mais il me cachait quelque chose. Moi et Érik, nous étions de bons amis depuis toujours c’est pour cela que je lui avais rendu visite, mais souvent il était absent, donc je passais mes journées en compagnie de Louis, le domestique. Tous les matins, il y avait un camion de cacao qui venait au château, Érik me disait qu’il prenait souvent un bain de cacao pour relaxer. Le troisième matin, j’entendis des cris qui venaient de l’entrée du château, j’étais septique. Je ne savais pas ce qui se passait. Lorsque je sortis de ma chambre, les cris ne cessaient point. Je pensai : « il doit y avoir un rapport avec la bibliothèque ».J’étais dans l’escalier quand je vis mon meilleur ami se faire tuer par le livreur de cacao. Après avoir frappé Louis, le livreur s’enfuit avec le porte-monnaie d’Érik. Mon coeur battait à toute vitesse, jusqu’à ce que j’eus l’idée d’aller dans la fameuse pièce. J’étais devant la porte et les gardes s’évadaient avec le livreur. J’ai ouvert la porte, il y avait un téléviseur et un disque contenant une vidéo. Sur la vidéo, il y avait mon ami Érik qui me disait : « désolé, tu viens de te faire prendre par ma nouvelle équipe de tournage! »

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Souper de famille – Audrey Lavoie Françoise était sortie de son fauteuil et elle alla répondre à la porte. Elle avait accueilli ses invités avec un tel bonheur qu’ils surent immédiatement qu’elle avait passé une journée épuisante. Elle les avait invités à s’assoir dans le salon. Françoise leur avait servi des boissons et à manger, et elle retourna à la cuisine pour continuer à préparer le souper. Le temps passa et sa belle-fille, Michelle, lui demanda si elle avait besoin d’aide pour préparer le souper. « Oui Michelle, si tu pouvais sortir la dinde du four, ça m’aiderait », dit Françoise. Elle fit ce qu’elle demanda et s’aperçut que la dinde était brûlée. Elle l’avait annoncé à Françoise –ce fut si terrible que j’avais presque les larmes aux yeux- elle s’assoyait sur une chaise et réfléchissait à ce qu’elle avait à faire. Elle ouvrit son frigidaire et prit les paquets de filet mignon qu’elle avait achetés pour le souper du lendemain. Françoise et sa belle-fille commençaient à faire cuire la viande sur le barbecue. Les deux femmes s’aperçurent que le reste de la famille n’avait rien remarqué et qu’ils discutaient toujours aussi activement. Elles finirent de préparer le souper et le mirent sur la table de la salle à manger. Françoise put enfin accueillir ses invités à venir s’assoir à la table pour déguster le souper qu’elle et sa belle-fille Michelle avaient préparé pour la soirée de famille. Elle commença le souper par une prière qu’elle affectionnait tout particulièrement, le Notre-Père. Ensuite, elle invita les membres de sa famille à manger le merveilleux repas. Quand tout était fini, Françoise et quelques invités l’aidèrent à faire la vaisselle. Et après la soirée, Françoise avait reconduit ses invités à la porte pour leur souhaiter une bonne nuit. Françoise se réveilla lorsqu’elle entendit la sonnerie de la porte. Françoise sut que c’était ses invités. Mais, elle ne comprenait pas si la soirée était déjà passée ou si elle avait rêvé.

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ANNIVERSAIRE DE DÉCÈS (Situation initiale 1) (Étienne Bouchard 4D)

…Mais juste avant d’aller ouvrir cette dernière, Françoise prit le temps de réaliser la chance qu’elle avait de pouvoir fêter ses 30 ans avec sa famille. Lorsqu’elle ouvrit la porte, la jeune femme eut un petit pincement de coeur en voyant un policier. -Madame Françoise Racine ? dit-il, d’un ton sérieux. -Oui, acquiesça Françoise avec crainte. -La camionnette immatriculée RSO 239 de votre père a été retrouvée ce matin dans un fossé. Désolé de vous apprendre cette nouvelle, mais les cinq membres de votre famille sont présentement à l’hôpital dans des états critiques. Aussitôt qu’elle entendit cette phrase, Françoise éclata en sanglots. Selon, elle, il était impensable que sa mère, son père, sa grand-mère, son grand-père et son frère soient décédés dans un accident de voiture. Bref, après avoir versé une multitude de larmes, Françoise réussit à reprendre ses esprits malgré tout. Elle sauta dans sa voiture et fila jusqu’à l’hôpital indiqué par l’agent de police. Encore sous le choc, Françoise se présenta à l’accueil. Après un court moment d’attente, un médecin vint la rencontrer. Ce dernier lui demanda de la suivre dans une salle afin de bien identifier les corps. Entre l’accueil et cette fameuse salle, le chemin parut extrêmement long. Françoise ne se sentait clairement pas bien. Maux de tête et de ventre, sueurs et souffle court vinrent encore plus amplifier son angoisse et sa tristesse. Par la suite, lorsqu’elle entra dans la pièce, elle fut stupéfaite. Comme de fait, il y avait cinq corps allongés sur des lits et recouverts chacun d’un drap blanc, Françoise se déplaça vers le premier lit afin de soulever l’extrémité du drap blanc. Elle reconnut tout de suite son frère. Puis elle passa aux autres, où elle identifia tant bien que mal son père, sa mère, son grand-père ainsi que sa grand-mère. Désespérée et perdue, Françoise se dirigea vers la sortie. Mais juste avant qu’elle croise le cadre de porte, les cinq corps se levèrent d’un seul coup et crièrent « JOYEUX TRENTIÈME ANNIVERSAIRE !». Françoise se retourna et n’eut même pas le temps d’afficher un sourire qu’elle s’affaissa sur le sol…Arrêt cardiaque…Françoise était décédée.

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La panique – Camille Lavallée Je décidai alors d’aller m’étendre quelques heures pour reprendre mes énergies après ce long voyage que je venais de faire. Une fois confortablement installé dans le lit, je me mis à rêvasser aux causes qui avaient poussé Érik à fermer la bibliothèque. Le sommeil ne prit pas beaucoup de temps à me gagner et je fus emporté dans un rêve des plus étranges. J’étais dans une pièce sombre, j’ignorais comment j’y étais arrivé. La clarté de la lune était ma seule lumière. Je fis quelques pas en arrière pour trouver une sortie, c’était sans issue. J’étais pris au piège. Je me mis donc à chercher des indices pour savoir où je me trouvais. Après quelques minutes de fouille, je reconnus les imposantes étagères de la bibliothèque, mais grâce aux quelques rayons de lumières que j’avais (par la lune) je trouvai une montagne de boîtes en carton. Intrigué par les cernes d’humidité qui s’y trouvaient, je dus malgré moi aller voir. En ouvrant une d’elles, je fus horrifié à la vue de ce spectacle macabre. Un nombre indéfini de bras et de jambes étaient entassés au fond de cette boîte. L’humidité était donc du sang (en y repensant, j’en avais eu des nausées). Après cette dégoutante découverte, je me mis à courir dans tous les sens pour trouver une sortie le plus rapidement possible. Je longeais les murs quand enfin, je trouvai une poignée de porte. Je la fis tourner… et je me réveillai d’un bon, allai voir Louis tout effrayé pour qu’il m’indique où était la bibliothèque. Une fois arrivé, j’essayai d’ouvrir, mais sans succès : c’était verrouillé à clé. La seule image que j’avais en tête était la boîte de carton ouverte et tout ensanglantée. Soudain, je sentis une main se poser sur mon épaule, je sursautai, ce n’était qu’Érik qui venait d’arriver. Je lui demandai avec hâte la raison pour laquelle il avait fermé la pièce. « Je devais y faire des rénovations, car le plancher était trop mûr et qu’il y avait des risques de se blesser » , me répondit-il, avec un calme absolu. Fin

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WILLIAM LANDRY Cache-Cache

Je m’appelle Gontrand, Gontrand Williams. Je suis concierge à l’école Sainte-Marie-des-Trois-Meuhs-Meuhs. Mais tout le monde m’appelle le Concierge ou Willie et j’ai 69 ans. Je vais vous te raconter une histoire, une aventure qui s’est produite il y a 20 ans, dans les années 80 : Chaque année, je dois faire une inspection en règle de tous les réseaux électriques et des eaux de L’école. Je n’ai pas vraiment le choix, c’est le directeur en personne qui souhaite ce « checkup ». Mais revenons à mon histoire. Donc, comme je le disais, c’était le moment de faire mon inspection. Tous les élèves étaient partis en camping en sortie scolaire. Le directeur m’avait dit que c’était « pour créer des liens ». Personnellement, je n’en voyais pas l’utilité (mais bon). Alors, je descendis l’escalier menant aux « catacombes » (c’était le nom que les élèves donnaient à cette partie de l’école). Il fallait que j’inspecte tous les recoins et compartiments du sous-sol. J’achevais presque mon travail, quand tout à coup un bruit sourd résonna. Mais je crus que c’était simplement un bruit propre à ces catacombes. Mon inspection s’acheva comme prévu. Enfin, je pouvais relaxe, mais comme je m’apprêtais à m’asseoir, le téléphone sonna, c’était le Directeur, il manquait à la sortie deux élèves, il souhaitait que j’appelle les parents des deux enfants, ce que je fis. Ils me dirent qu’ils les avaient reconduits ce matin pour la sortie. Je pris donc l’initiative de fouiller l’école. Mais je ne trouvai rien. Puis je me rappelai le son bizarre que j’avais entendu dans les « catacombes ». J’allai vérifier, ce que je découvris m’horrifia … LE DEVOIR À la une « Deux enfants sont retrouvés morts dans une armoire, asphyxiés. Ils jouaient à cache-cache avec leurs amis et les armoires se sont refermées sur eux. Les parents sont démolis »

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Quelle erreur! Philippe Gosselin

… Je m’étonnai de la situation, car Érik était un grand lecteur. Louis m’expliqua alors qu’il vit Érik entrer dans la bibliothèque, il y avait quelques jours de cela. Il m’affirma que c’était la seule fois depuis deux mois. Je demandai donc à Louis s’il possédait les clés de la bibliothèque. Il me répondit alors que seul Érik avait les clés. Les deux heures de voyage m’avaient fatigué. Je décidai donc d’aller me reposer, en attendant l’arrivée de mon ami. Je me réveillai un peu avant l’heure du diner, Érik n’était toujours pas arrivé. Je m’informai donc auprès du domestique qui me révéla : « Je crains bien, mon cher ami, qu’Érik prolongera son absence, de nouveau. »Louis me proposa donc de rester à coucher, malgré l’absence de mon ami. Ce ne serait pas la première fois. Ceci n’enlevait rien au fait que ce château me faisait peur. Cette vieille bâtisse était tout sauf rassurante. C’était la première fois, cependant, que je voyais ce Louis. Il m’avait fait entendre qu’il était un excellent cuisinier. Il me prépara donc le diner, qui n’avait, d’ailleurs, rien à reprocher. L’agneau était cuit à la perfection et la soupe me parut réconfortante. Après le diner, toutes sortes d’idées noires me vinrent à la tête. Peut-être que Louis avait assassiné Érik et son précédent domestique? Peut-être que c’était Érik qui cachait des corps, sans vies, dans sa chère bibliothèque? Peut-être que la soupe était empoisonnée? Je revins rapidement à moi, c’était probablement l’allure macabre du château qui me faisait penser ainsi. Louis cogna à la porte de ma chambre, une clé à la main, le sourire aux lèvres. « La bibliothèque ! », m’exclamai-je. Ensemble, nous contemplâmes les centaines d’oeuvres qui se trouvaient dans la bibliothèque. J’avais cependant encore des doutes auprès de Louis. Pourquoi m’avait-il menti, au sujet de la clé? Soudainement, mon instinct pris le dessus, j’empoignai une brique d’une centaine de pages et assaillis Louis d’un coup sec à la tête, qui tomba, inconscient. Je refermai la porte de la bibliothèque à clé. Quelques heures plus tard, ça sonna à la porte, c’était Érik. Je lui sautai dans les bras, soulagé de le voir vivant. Il s’excusa alors pour son absence prolongée. Je lui demandai, avec inquiétude, pourquoi il avait fermé la bibliothèque. Il répondit en grimaçant : «Ce problème de rats.» «Alors Louis…», balbutiai-je. «N’est-il pas serviable ! D’ailleurs, où est-il? Je meurs de faim…»

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Martin, Jean-Philippe Une recette enfantine

C’était le livreur, Françoise se faisait vieille, elle ne pouvait plus transporter cette partie-là du repas, alors elle la faisait livrer à domicile. Le livreur de ce soir-là, un gorille à l’air retardé, ne put s’empêcher de demander : - Est-ce que je pourrais en avoir s’il vous plait. - Mais bien sûr, reviens demain, lui répondit chaleureusement la bonne femme. - Passe par-derrière pour entrer demain matin, ce sera plus discret. Une fois la porte refermée, la cuisinière se mit au travail. Trop lourd pour qu’elle ne le soulève seule, Françoise découpa à même le sol, sur une pellicule de plastique, les cinq parties de son délicieux festin. Les morceaux bien découpés, elle les plaça au four et prépara la sauce au bleu que tout le monde aimait tant. Une heure plus tard, lorsque le disque de Vivaldi finit, elle plaçait le dernier morceau sur la table. Peu après, sa famille arriva et la femme au foyer se vanta toute la soirée de la vitesse à laquelle elle avait préparé son diner. Ses convives eurent tous la délicatesse de remarquer touts les petits détails du repas, tel que la sauce parfaite, qui était absorbé par le met comme de l’eau par une éponge, ou encore le fait qu’elle ait désossé chaque partie. Le lendemain, la voisine de notre retraitée favorite vint voir celle-ci au moment ou elle sortait les poubelles de la veille (assiettes, verres, ustensiles, cheveux, os, peau, etc.) et lui dit : - C’est terrible, mon fils, Jimmy, a disparu. D’un calme serein, Françoise lui répondit : - Ne vous inquiétez donc pas, il m’en reste un morceau à l’intérieur. - QUOI ? cria la dame, affolée, il vous reste un morceau de mon fils, mais vous êtes malade! Puis le livreur-gorille l’assomma avec un bâton et dit à notre cannibale à la retraite : - Ce sera tout pour moi? - Mais bien sur! lui répondit Françoise. Mais on ne pourra pas prendre la tête puisque tu l’as assommé, mais ne crains rien, ce sera amplement suffisant. Elle se remit donc au travail en chantonnant des airs de Vivaldi…

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L’adoption – Philippe Robichaud C’était bien étrange de sa part d’être en retard. Donc, je l’attendais dans cette chambre – qui était, ma foi, fort jolie - sans même un livre pour m’occuper. Je m’étendis sur le somptueux lit en me demandant ce qu’il pouvait bien faire. Le temps passa sans que j’aie de nouvelles. Je décidai d’aller voir Louis question de jaser. Il était au téléphone et dès qu’il me vit, il me fit un regard nerveux et hâta sa conversation. Avant même que je ne puisse faire marche arrière, il raccrocha. Je me sentais plutôt mal à l’aise. À mon avis, cela ne me concernait pas. Mais, j’eus tout de même l’audace de lui demander. -Qui est-ce? -Euh c’était Érik, dit-il difficilement. -Est-il en route? -Oui, il arrive d’un instant à l’autre. À peine deux minutes plus tard, Érik ouvrit sa gigantesque porte d’entrée. Il n’avait pas l’air contrarié par son retard, étonnamment. Comme il était prévu, nous prîmes un excellent souper. Je regagnais ma bonne humeur. C’était la routine : chaque vendredi, j’allais chez mon ami. On parla de nos problèmes, de nos travaux, de nos activités, de nos familles, de notre vie amoureuse et parfois de la température. Par contre, ces jours-ci, je sentais que mes deux voisins me cachaient quelque chose. Ils avaient l’air heureux. Je ne leur en fis pas part. Cela devait avoir rapport avec la bibliothèque. D’ailleurs, comment fis-je pour ne pas avoir remarqué sa fermeture? Curieux comme j’étais, je ne pouvais pas laisser ce mystère ou cette surprise hanter mes pensées. Dès le lendemain, j’avais organisé ma mission : celle d’aller observer par la fenêtre de sa bibliothèque. Une petite clôture par-ci, une autre par-là. Puis quelques buissons et voilà, j’étais arrivé. Je me surprenais moi-même. Il n’y avait rien de nouveau, les mêmes grandes étagères remplies de livres. Par contre, au travers de celles-ci, se trouvait un berceau de bébé. Il était occupé. Un enfant à la peau foncée y était bien installé. Puis derrière, Érik et Louis se tenaient la main tout en l’admirant. Ensuite vint le baiser.

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Un amour mortel C’était le moment rêvé. Toute la journée, elle savait qu’elle allait vivre cet instant et elle s’y abandonna avec volupté. Françoise s’assit dans son fauteuil préféré et s’enveloppa dans le son virevoltant du violon qui attaquait l’hiver de Vivaldi. Elle parcourut des yeux les couverts bien alignés sur la table de la salle à dîner en souriant à la pensée que, dans quelques minutes, toute la famille y serait réunie. La préparation d’un tel repas était exténuante, mais le bonheur qui allait en résulter serait tellement mémorable qu’elle avait déjà oublié fatigue et courbatures qui accompagnent une telle dépense d’énergie. Françoise réalisait à quel point on peut donner quand on aime. La sonnerie de la porte la tira de sa rêverie… «Bonjour ! », s’exclama Manon, la mère de Françoise, en la serrant dans ses bras. Françoise aperçut un homme grand, bâti, aux traits charmeurs. C’était le nouvel amoureux de sa mère. C’était un chirurgien, riche et reconnu dans son métier. Christopher était –selon Manon- l’homme idéal. Françoise l’appréciait. Toutefois, elle se méfiait de la perfection de ce dernier. «Bonjour Françoise! Je suis heureux de te voir », dit Christopher, en lui donnant une puissante poignée de main. Françoise retourna dans la cuisine, afin de finaliser la préparation du festin. Tout devait être parfait. Soudain, Christopher entra dans la pièce avec anxiété, essoufflé. « Françoise, je veux te dire que j’aime énormément ta mère et que, dès ce soir, tout va changer…», lui confia-t-il. Françoise était confuse. Elle ne savait pas si les paroles de Christopher devaient l’inquiéter ou la rassurer. Celui-ci quitta la pièce avec un sourire fort douteux. Peu de temps avant le repas, Françoise entendit un bruit. C’était celui d’une porte d’automobile. Françoise jeta un coup d’œil par la fenêtre et vit une ombre à travers la noirceur d’un soir d’hiver. C’était Christopher. Il sortit un objet du véhicule et le dissimula dans la poche de son pantalon. Françoise n’eut guère le temps d’identifier ce que c’était. Christopher retourna dans la maison, en lançant des regards furtifs aux alentours. Il cachait quelque chose… À table, alors que toute la famille savourait ce délicieux repas qui avait été préparé avec tant d’ardeur, Françoise observait tous les gestes de Christopher. «Cette ratatouille est exquise! », précisa Christopher avec satisfaction. «Cependant, pourquoi ne pas accompagner ce délice avec un excellent vin rouge français? », proposa-t-il. Manon approuva. Françoise attendit que Christopher soir dans la cuisine, afin de l’espionner à travers la porte entrouverte. Elle le vit verser du vin rouge dans trois coupes argentées. Tout à coup, Christopher sortit l’objet se trouvait dans sa poche, puis le mit dans une des trois coupes.

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Il revint dans la salle à manger avec le breuvage. Il distribua les coupes. Françoise fusilla Christopher du regard et repoussa son verre de vin, méfiante. Elle vit l’expression glaciale et offensive de Christopher. Soudain, un toussotement vint briser le silence, suivi d’un éclatement de verre. Françoise se retourna et vit le cadavre de sa mère gisant sur le sol. Elle éclata en sanglots. «Tu l’as tuée! », s’écria-t-elle, envahie par la colère et la tristesse. «Non, j’ai seulement mis une bague de fiançailles dans son verre! J’allais la demander en mariage», répondit Christopher, complètement abasourdi.

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CSCG Florence Couture 21 octobre 2010 4D

Les héritiers

Je fus surpris de cette nouvelle –ce que Louis remarqua-, car Érik n’avait jamais touché à un livre de sa vie et n’avait jamais été très habile de ses mains. Il n’avait donc aucune raison de fermer la bibliothèque. Érik était mon meilleur ami et mon cousin. Nous avions grandi et vécu ensemble ici même dans ce château immense où y vivaient à l’époque mes grands-parents paternels, ma mère, ma tante, mon cousin et moi-même. Mon père et mon oncle avaient disparu pendant une expédition de chasse. À mes 18 ans, mon grand-père décéda d’une méningite. Comme il n’avait pas fait de testament, on légua toute la fortune et le château à mon cousin qui était âgé de 20 ans a l’époque. Il me laissa une somme d’argent assez grande pour finir mes études. Ma grand-mère mourut aussi d’une méningite ainsi que ma mère et ma tante. J’étais donc parti à Paris pour finir mes études en histoire. Je rentrais chaque fin de semaine au château. Cela faisait maintenant trois ans que j’avais fini mes études. Ce soir-là, j’étais rentré au château pour annoncer à Érik que j’allais me marier et m’installer pour de bon à Paris. Je décidai de me rendre à la bibliothèque par pure curiosité. Rien n’avait bougé, mis à part que des dossiers étaient étalés sur la grande table. C’était les actes de naissance de mon père et de mon oncle. Je remarquai que mon père était trois ans plus vieux que mon oncle. Je pris le dossier et consultai l’arbre généalogique de ma famille. La vérité me frappa de plein fouet. Si mon père n’était pas mort, c’est à lui qu’on aurait légué le château. Aujourd’hui, mon père serait probablement très vieux et donc c’est à moi qu’on aurait donné les reines. « J’espérais ne pas te trouver ici », me dit une voix familière. J’entendis un coup de feu et je tombai sur le sol.