Recrudescence de coqueluche : Vacciner les soignants
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Le pied au soleil, cible meconnue du melanome
L e melanome malin, cancer de la peau
tenace et agressif, progresse reguliere-
ment depuis quelques annees plus que tout
autre type de cancer. C'est vrai des deux
cotes de I'Atlantique, L'exces d'exposition au
soleil est largement en cause, Et cela malgre
les conseils des dermatologues : protection
du visage, du corps,., Mais personne ne parle
des pieds,
Une alerte du Coll~ge am(~ricain des chirur-
giens du pied et de la cheville (www,footphy-
sicians,com) conseille fortement de proteger
aussi les pieds du soleil Iors de seances pro-
Iongees de bronzage. II faut ainsi eviter au pied
autant de rayonnements UV que possible,
notamment en milieu la journee, entre 10 et
14 h (heure solaire), porter des sandales cou-
vrantes et utiliser un ecran solaire d'indice 30
ou 45 (le plus eleve pour les enfants). Dissimulee
toute I'annee dans des chaussettes et des
chaussures, la peau du pied (cou de pied,
plante) est un tissu vulnerable.
Aux Etats-Unis, 40 000 cas sont diagnosti-
ques chaque annee (10 000 deces). Le taux de
survie apres melanome du pied ou de la che-
ville n'est que de 52 %, contre 90 % pour
divers autres cancers. II est de 84 % pour un
melanome detecte a la cuisse ou au mollet.
Ceci du fait d'un diagnostic tardif de ce cancer
ni douloureux ni spectaculaire au debut, et qui
peut debuter aux membres inferieurs, sous un
ongle (ongle noir), ou sous la plante des pieds,
sous la forme d'une tache pigmentee. Ces sta-
tistiques consternantes emanent d'une etude
parue dans le Journal of Foot and Ankle Surgeoz. Un melanome malin non douloureux et situe
sous le pied ne sera pas remarque compare
une lesion du visage ou du bras. Decouvert
un s tade
plus avan-
ce, il sera
deja dang~
reux au mor
du diag
Au stade avance, la tumeur,
epaissie et internalisee, est plus apte ~ meta-
staser a partir de la micro-circulation du derme.
Toute modificatJon d'une verrue ou une ecorchure
sur peau pigmentee au pied doit inciter a consul-
ter sans tarder.
Facteurs de risque, outre le bronzage : ante-
cedents familiaux, nombreux grains de beaut#, peau blanche (sujets blonds ou roux aux yeux
bleus). Un sujet a peau foncee ou noire peut deve-
lopper un melanome s'il reste trop longtemps
au soleil sans protection...
J.-M. M.
Recrudescence de coqueiuche vacciner ies soignants
~"InVS a lance le 21 janvier une alerte
coqueluche, signalant sa recrudescence
depuis I'automne. En attestent le nombre de
cas signales et le nombre de souches reques
par le Centre de reference de I'lnstitut
Pasteur - occasion de remarquer que le dia-
gnostic biologique de la coqueluche peu
symptomatique n'est toujours pas valide.
La recrudescence, phenomene latent depuis
une quinzaine d'annees, n'a surpris que les
medias. II est dQ ~ la perte d'immunite acquise
chez les enfants, les adolescents et lesjeunes
adultes, qu'il faut reactiver au moins deux lois :
entre 11 et 13 arts et ~ I'~ge adulte.
Les professionnels de sante sont concernes :
comme tous adultes, ils peuvent etre vecteurs
de la bacterie vers des nourrissons tropjeunes
pour etre vaccines, sans le savoir puisque
alors le seul symptOme, parfois discret, est
une toux persistante.
Pour eux tous, Sanofi Pasteur MSD a pre-
sente recemment Repevax ®, vaccin anti-
coqueluche acellulaire pour adultes, assurant
egalement le rappel diphterie-tetanos-polio.
Le Conseil superieur d'hygiene publique de
France le recommande dans I 'attente d'un
vaccin monovalent coquelucheux :
* aux adultes en contact professionnel ave(; des
nourrissons encore trop jeunes pour avoir
re£:u les trois doses de vaccin coquelucheux :
personnel medical et paramedical des mater-
nites, des services de neonatalogie, de tout
service de pediatrie prenant en charge des
nourrissons de moins de 6 mois, et les eleves
des ecoles paramedicales et medicales ;
• aux adultes susceptibles d'etre parents dans
les mois ou annees ~ venir ;
• a I'occasion d'une grossesse, aux membres
du foyer : enfant qui n'est pas ~ aour pour
cette vaccination, adulte non vaccine contre
la coque luche au cours des dix dernieres
annees, selon les modalites suivantes : pere
et enfants durant la grossesse de la mere,
mere le plut tot possible apres accouchement.
La (re)vaccination des biologistes peut etre
discutee, notamment s'ils doivent prelever en
pediatrie, neonatalogie, maternite,
La coque luche, vue comme une maladie
benigne, peut etre gravissime pour le nou-
veau-ne non vaccine et les sujets atteints d'af-
fections respiratoires chroniques : 9 dec~.s
de nourrissons sont survenus Iors du pic de
coqueluche en 2000,
J.-M. M.
Revue Fran?aise des Laboratoires, fevrier 2005, N ° 370 1 3