Mansour El Souwaim

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/ 124 6 es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net Mansour El Souwaim Soudan Né au Soudan en 1970, Mansour El Souwaim est journaliste. La publication d’un roman, puis d’un recueil de nouvelles en a fait une des jeunes voix les plus talentueuses de la littérature soudanaise. Souvenirs d’un enfant des rues, son deuxième roman, publié à Khartoum en 2005, assoit sa réputation d’écrivain et reçoit le prestigieux prix At Tayeb Saleh. De son roman, l’auteur a écrit qu’il « décrit une section infime et marginale de la société soudanaise, celle des exclus, des mendiants, des reclus ». Ce faisant, il atteint l’universel. L’auteur Zoom D. R. Souvenirs d’un enfant des rues, traduit de l’arabe (Soudan) par France Meyer (Phebus, 2012) (224 p.) Les marginaux / les exclus La guerre civile domine la scène politique soudanaise depuis l’indépendance du pays, opposant musulmans, chrétiens et animistes. Depuis les années quatre-vingt- dix, les raids perpétrés par les différentes factions armées pour nourrir le marché quasi officiel de l’esclavage ont jeté dans les rues de Khartoum des milliers d’enfants de toutes confessions, orphelins et déracinés. Kasshi, le héros du roman, est né paraplégique. Doté d’une intelligence supérieure et d’une mémoire phénoménale, il s’abreuve au savoir de ses maîtres, apprend le Coran par cœur, et se lance dans l’étude des sciences occultes et autres disciplines ésotériques. Nous le suivons de la petite enfance à l’âge adulte, au fil des rencontres avec les gamins des rues, chefs de gangs, voleurs à la tire, indigents et infirmes. La nature l’ayant gratifié d’un sexe qui fait se pâmer la gente féminine, il découvre tôt les plaisirs charnels. Ses maîtres en tous trafics vont exploiter ses exceptionnels attributs pour attirer les belles naïves dans des pièges dont elles ne sortiront pas indemnes. La beauté et la puissance évocatrice du roman de Mansour El Souwaim renvoient aux grands classiques du XX e siècle : Naguib Mahfouz et Youssef Idriss, entre autres. C’est ainsi que l’auteur réussit à faire d’une vie marquée par le sceau de l’échec, du désespoir et de la violence un récit quasi légendaire. L’œuvre Souvenirs d’un enfant des rues, traduit de l’arabe (Soudan) par France Meyer (Phebus, 2012) (224 p.) « S’ils racontent la vie d’un enfant, ces Souvenirs... n’appartiennent pas, à proprement parler, au roman d’initiation. Dès le départ, la boucle est bouclée : mauvais garçon de naissance, le petit Adam Kasshi, surnommé « Kasshi le cassé », va le rester. Si la réalité est sombre, le récit puissamment rythmé de Mansour El-Souwaim est, lui, plein de lumière. La rage de vivre qui anime Kasshi et ses comparses, l’irrigue et l’éclaire... Avec une liberté très africaine, l’ancien écolier de Nyala, devenu écrivain à Khartoum, réussit un formidable conte, hommage aux enfants des rues du Soudan et d’ailleurs. » Le Monde La presse

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/ 1246es Assises Internationales du Roman / Un événement conçu et réalisé par Le Monde et la Villa Gillet / Du 28 mai au 3 juin 2012 aux Subsistances (Lyon) / www.villagillet.net

Mansour El SouwaimSoudan

Né au Soudan en 1970, Mansour El Souwaim est journaliste. La publication d’un roman, puis d’un recueil de nouvelles en a fait une des jeunes voix les plus talentueuses de la littérature soudanaise. Souvenirs d’un enfant des rues, son deuxième roman, publié à Khartoum en 2005, assoit sa réputation d’écrivain et reçoit le prestigieux prix At Tayeb Saleh. De son roman, l’auteur a écrit qu’il « décrit une section infime et marginale de la société soudanaise, celle des exclus, des mendiants, des reclus ». Ce faisant, il atteint l’universel.

L’auteur Zoom

D. R.

Souvenirs d’un enfant des rues, traduit de l’arabe (Soudan) par France Meyer (Phebus, 2012) (224 p.)

Les marginaux / les exclus

La guerre civile domine la scène politique soudanaise depuis l’indépendance du pays, opposant musulmans, chrétiens et animistes. Depuis les années quatre-vingt-dix, les raids perpétrés par les différentes factions armées pour nourrir le marché quasi officiel de l’esclavage ont jeté dans les rues de Khartoum des milliers d’enfants de toutes confessions, orphelins et déracinés. Kasshi, le héros du roman, est né paraplégique. Doté

d’une intelligence supérieure et d’une mémoire phénoménale, il s’abreuve au savoir de ses maîtres, apprend le Coran par cœur, et se lance dans l’étude des sciences occultes et autres disciplines ésotériques. Nous le suivons de la petite enfance à l’âge adulte, au fil des rencontres avec les gamins des rues, chefs de gangs, voleurs à la tire, indigents et infirmes. La nature l’ayant gratifié d’un sexe qui fait se pâmer la gente féminine, il découvre tôt les plaisirs charnels. Ses maîtres en tous trafics vont exploiter ses exceptionnels attributs pour attirer les belles naïves dans des pièges dont elles ne sortiront pas indemnes. La beauté et la puissance évocatrice du roman de Mansour El Souwaim renvoient aux grands classiques du XXe siècle : Naguib Mahfouz et Youssef Idriss, entre autres. C’est ainsi que l’auteur réussit à faire d’une vie marquée par le sceau de l’échec, du désespoir et de la violence un récit quasi légendaire.

L’œuvre

Souvenirs d’un enfant des rues, traduit de l’arabe (Soudan) par France Meyer (Phebus, 2012) (224 p.)

« S’ils racontent la vie d’un enfant, ces Souvenirs... n’appartiennent pas, à proprement parler, au roman d’initiation. Dès le départ, la boucle est bouclée : mauvais garçon de naissance, le petit Adam Kasshi, surnommé « Kasshi le cassé », va le rester. Si la réalité est sombre, le récit puissamment rythmé de Mansour El-Souwaim est, lui, plein de lumière. La rage de vivre qui anime Kasshi et ses comparses, l’irrigue et l’éclaire... Avec une liberté très africaine, l’ancien écolier de Nyala, devenu écrivain à Khartoum, réussit un formidable conte, hommage aux enfants des rues du Soudan et d’ailleurs. »

Le Monde

La presse