La poire, emblème de l’Abbaye Cliquer à votre rythme.
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La poire, emblème de l’Abbaye
Cliquer à votre rythme
En 1138, Guy II de Ponthieu signa avec les moines de l'ordre cistercien
la fondation d' une abbaye, la douzième fille de l'abbaye-mère de Cîteaux.
Les moines s'établirent définitivement à Valloires dans la vallée de l'Authie en 1158. Au sommet de sa prospérité, aux XIIe et XIIIe siècles, l'abbaye accueillait une centaine de moines. Cette prospérité permit la construction d'une première abbatiale de style ogival dès 1226.
L'abbatiale devint alors la nécropole des comtes de Ponthieu
Pillages et ruines
À partir de la bataille de Crécy (1346), la guerre de Cent Ans menace la région, les moines se réfugient à Abbeville ou à Montreuil-
sur-Mer. Anglais et Bourguignons dominent le Ponthieu au XVe siècle et pillent
l'abbaye.L'abbaye conservait ses privilèges octroyées par les rois de France. Ainsi, en septembre 1467, le roi Louis XI les confirma par ses lettres
patentes.Au XVIe siècle, c'est au tour des Huguenots et des Espagnols puis au XVIIe siècle ce
sont les Impériaux qui pillent à leur tour l'abbaye. Au cours de la guerre de Trente Ans, l'abbaye sert de cantonnement aux troupes de Louis XIII.
À la fin du XVIIe siècle, l'abbaye était passablement délabrée
Reconstruction
Au XVIIIe siècle, l'abbaye fut reconstruite, les travaux s'achevant vers 1730.
En 1738 l'abbatiale du XIIIe siècle, qui avait été conservée, s'effondra, et il fallut
construire une nouvelle église. Sur les ordres de dom Comeau, prieur de l'abbaye de 1732 à
1767 et de monseigneur d'Orléans de La Motte,
évêque d'Amiens et abbé commendataire, les travaux débutèrent
en 1741 sur les plans de l’architecte Raoul Coignard, architecte, entre autres, de l'abbaye de Cercamps près de Frévent.
La décoration intérieure fut confiée au sculpteur autrichien Simon Pfaff de
Pfaffenhoffen et au ferronnier d’art Jean-Baptiste Veyren dit « Vivarais ».
La nouvelle église fut consacrée en 1756
Les temps incertains
En 1790, l'Abbaye devint bien national. En 1791, elle fut achetée par un aristocrate spéculateur Ambroise-Léopold Jourdain de l'Eloge qui
avait racheté la seigneurie d'Argoules en 1776. Grâce au châtelain d’Argoules les
bâtiments échappèrent à la destruction.À sa mort en 1816, ses héritiers vendirent l'abbaye aux basiliens.En mai 1817, la Société des Basiliens venue de Mons en Belgique s'installe à Valloires. Cette confrérie laïque d'artisans chrétiens rassemble des hommes qui s'adonnent aux travaux manuels, à l'enseignement et à la prière. Ils se spécialisent dans la facture
d'orgues jusque 1860. Puis la communauté décline.En 1880, l'évêque d'Amiens fait appel aux religieux de Saint Vincent
de Paul, congrégation religieuse catholique, qui en fit un orphelinat en 1887. Mais la loi sur les congrégations provoque l'expulsion de la
communauté et la mise en vente de l'abbaye en 1906.L'abbaye fut sauvée par l'action de Roger Rodières, archéologue et historien, du journaliste André Hallays et du notaire de Rue, maître Gosselin. Elle fut classée Monument historique en 1907 mais resta
sans affectation jusque 1915.De 191 à 1919, elle fut transformée en hôpital militaire belge
Un chef d’œuvre rocaille
L'abbaye et surtout l'abbatiale offrent un magnifique et rare exemple, en France, de décor baroque ou plutôt rocaille dû au
talent du baron autrichien Simon Pfaff de Pfaffenhoffen (1715-1784) dit Pfaff, exilé en France,
à Saint-Riquier, où il s'adonne à la sculpture sur bois.L'abbatiale de dimension modeste (45 m × 17 m) oppose un
aspect extérieur d'une grande sobriété et un intérieur magnifiquement décoré par Pfaff : buffet d'orgues majestueux en chêne et en tilleul
sculptés, confessionnal, autel latéral, stalles, maître-autel en marbre noir décoré de deux anges en plomb doré et surmonté d'une
suspension en fer forgé en forme de palmier œuvre du Vivarais qui est aussi l'auteur des grilles du chœur dite « à double lecture », c'est-à-
dire dorée des deux côtés, chef-d’œuvre de ferronnerie. On doit également à Pfaff les statues en bois de Moïse, Aaron, Pierre et Paul et
en marbre Saint Martin et Saint Bernard sous les traits de dom Comeau et monseigneur de La Motte.
Dans le croisillon sud du transept, dans un enfeu, se trouvent les gisants du XIVe siècle de Simon de Dammartin et de son épouse Marie
de Ponthieu décédés respectivement en 1239 et 1251.Les bâtiments abbatiaux s'organisent autour du cloître voûté en brique
et pierre. Derrière l'abbaye, on peut voir une ancienne grange à colombage.
Le cloitre
Réfectoire des moines
Les communs et la boulangerie
Un poirier de 300 ans
Dans la vaste cour d'honneur, sont situés le colombier du XVIe siècle
et les communs.
Cœur de l’ Abbatiale et les stalles des moines .
Très belle ferronnerie
Les orgues
Le maître autel .
Une abbaye pour les enfants
En 1922, Thérèse Papillon, infirmière-major pendant la Grande Guerre
redonne vie à l'abbaye. Elle y fonde un préventorium. L'établissement
accueille jusque trois cents enfants et fonctionne jusque 1974. Depuis, les
activités se sont diversifiées. En 1949, l'abbaye reçoit la visite de
monseigneur Angelo Roncalli, nonce apostolique à Paris, le futur pape Jean
XXIII.En 1964, Thérèse Papillon crée dans
l'ancienne grange de l'abbaye un Foyer d'accueil pour jeunes et adultes, transformé en 1991 en maison
d'accueil temporaire pour personnes âgées.
Aujourd'hui l'abbaye est propriété de l'association fondée en 1922. Une
partie est consacrée au séjour d'enfants en difficulté, l'autre est
réservée à l'hébergement des visiteurs.
Thérèse PapillonElle est née le 10 septembre 1886
à Saint-Germain-en-Laye et décédée à
l'abbaye de Valloires le 23 mars 1983. Infirmière de formation, elle s'engage dans le service de santé des armées
pendant la Grande Guerre.Après l'armistice, elle installe à
l'abbaye de Valloires un établissement pour enfants.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, elle vient en aide, avec le
personnel du Préventorium, aux réfugiés. Sous l'Occupation, elle cache
des enfants juifs dans son établissement jusqu'à la Libération et
s'engage dans la Résistance.En 1962, après quarante ans à la tête du
Préventorium, elle en abandonne la direction et fonde en 1964 un Foyer d'accueil qu'elle dirige jusque 1972. C'est là qu'elle décède en 1983.
Elle est inhumée dans la chapelle de la Vierge, au chevet du chœur de l'abbatiale, aux côtés de
son frère
Tombes des moines Basiliens
Une partie des bâtiments abbatiaux et l'église abbatiale sont ouverts
à la visite.
Jardins de ValloiresLes Jardins de Valloires sont des jardins botaniques et paysagers de
Picardie maritime, à proximité de l'estuaire de l'Authie, sur les terres de l'ancienne abbaye cistercienne de Valloires à Argoules (Somme),
s'étendant sur une superficie de 8 hectares et labellisés Jardin remarquable
Le parc conçus par Gilles Clément héberge plus de 5 000 taxons végétaux, soit 75 familles botaniques, 698 genres et 2030 espèces
L'origine contemporaine des jardins remonte à 1981, lorsque le pépiniériste-collectionneur du Pas-de-Calais, Jean-Louis Cousin recherche
un site pour sa collection de roses et de quelque 3 000 variétés et espèces nord-asiatiques et américaines
Installés au pied de l'abbaye du XIIe siècle reconstruite au XVIIIe siècle, les jardins se partagent en cinq espaces :
•un jardin régulier, à la française, dans le prolongement du bâtiment (roseraie, pelouse et cloître végétal associés aux jardins blanc, jaune et bleu),
•un jardin des Îles, à l'anglaise, rassemblant l'essentiel de la collection botanique (distribué en îles : d'hiver, d'ombre, des lilas, d'argent, des Viornes, des Deutzias et Spirées, des feuillages pourpres, etc.),
•un jardin des cinq sens (destiné principalement aux enfants avec des ateliers ludiques),
•un jardin de marais, en contrebas,
•un jardin de l'évolution, dominant l'ensemble et se terminant en trois chambres, un hommage à J.-B. de Lamarck
Ils sont ouvert au public depuis 1989
Les photos sont de Maryse et du net
Les textes, de brochures locales et du net
Musique : Ave Verum et Bandari-relaxation natureOctobre 2014
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