Infection nosocomiale et dénutrition, association à haut risque
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Infection nosocomiale et denutrition, association & haut risquq
Infection nosocomiale (IN) est devenu pour ies patient et leurs families un terme porteur de tous les dangers
Pour ~tre honn#te, il faut /eur dire qu'elle ne survient pas seule . il existe des facteurs de risque bien identifids,
qu'on peut corriger. Le risque ie moins connu est sans doute la d#nutrition, sujet poi~mique, douloureux
pour les ~tab/issements de sant&
1 ne s'agit pas seulement ici de la pietre qualite des plateaux-repas hospitaliers, sur
laquelle avait enquet6 le Pr Bernard Guy- Grand, endocrino-nutritionniste respecte.
II s'agit de la denutrition, carence en nutriments essentiels. Elle aggrave le risque et I'evolution de I'IN. La prevenir, la corriger reduit le risque.
La Soci6te francophone de nutrition ente-
rale et parenterale (1) attire I'attention sur une etude prospective frangaise recente {2),
qui montre justement I'influence de la denu- trition prot6ino-6nergetique sur I'emergence
des IN.
Realisee par des equipes des CHU de Nice et de Besangon, elle a reuni 1 637 patients,
801 hommes et 836 femmes (&ge moyen : 61,2 ans, + / - 24,6 ans), suiv is dans
une enqu¢ te de p reva lence des IN du 29 au 31 mai 2001, dans le cadre d'une
enquete nationale de prevalence hospita-
liere en long sejour, moyen sejour et soins intensifs. Bilan : une IN est apparue chez 4,4 0/o des
sujets non denutris, chez 7,6 % des patients
moder6ment denutris, chez 14,6 % des patients ayant une denutrkion severe.
Carences et immuno-depression
Ce travail a l e merite de montrer I'influen-
ce de la denutrition sur I'occurrence d'une
IN, facteur de risque juge insuffisamment pris en charge en milieu hospital ier (mal
connu ?). On rappel lera que la carence proteino-6nerg6tique est un facteur d'im-
muno-depression, phenomene qui a et6 il y a une quarantaine d'annees associe
dans les pays en developpement (on disait t iers-monde) & la forte prevalence de la
morbi-mortalite par maladies infectieuses,
meme les plus banales comme la rougeole en Afrique.
Ceci rappelle opportunement que depuis
20 ans les alertes se multipl ient vers les prefessionnels de sante concernant la forte
prevalence (et ses consequences) de la mal- nutrition chez les hospitalises : entre 20 et
60 % selon les pays et les etablissements ou
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Marburg s'en va en guerre L e,6 avril, I'OMS annongait le premier bilan
dune resurgence de la fievre, ou maladie, hemorragique de Marburg en Angola : 200
cas, dent 173 mortels, 6 provinces affectees au nord-ouest du pays, epicentre repere dans
la province de Uige, C'est <, une crise nat io-
nale ,,, soulignait la representante de I'OMS
en Angola, le Dr Fatoumata Binta-Diallo. Le danger pour ce continent dej& ravage par
le sida est de voir un autre fleau saper ce qui
reste de son economie chancelante du fait
des ravages de I'infection propagee par le VlH.
Le 23 avril, on en etait & 266 cas et 244 deces, le 28 avril & 273 cas et 253 d6ces.
Maladie sans traitement direct, sans vaccin
(recherches en cours, cf. sources), la fievre hemorragique de Marburg justifie seulement
des procedures de reanimation et surtout des mesures d'isolement drastique du fait de la
tres haute contagiosite de la maladie, pour I'entourage et pour les soignants, ces der-
niers devant adopter une protection person-
helle extremement stricte. Piusieurs au cours
des annees passees ont paye de leur vie le
manque de precautions, du moins au debut de
institutions. L'&ge avance est un facteur de
risque supplementaire. Les soignants ont des recours. D'une part les
tests d'evaluation de I'etat nutritionnel, tel le plus simple, le MNA (Mini Nutritional Assessment®).
D'autre part des produits de renutrition elabo- res. Enfin, le recours au Labm pour evaluation
du taux d'albumine, marqueur le plus ancien et
le plus couramment utilise : la SFBC preconi-
se le dosage serique chez un sujet & jeun. Et la lecture des recommandations profession- nelles de I'ANAES (3).
Conclusion des auteurs : les IN sont I'une
des nombreuses consequences de la malnutrition au cours d'un sejour hospitalier. Un depistage precoce de la malnutrition pour-
rait donc aider & reduire la forte prevalence
des IN. CQFD.
J.-M. M.
n u
0) www.sfnep.org
(2) Malnutrition is an independent factor associated with nosocomial infections, Xavier H6buterne et cell., Br. J. Nutr. 92 (2004) 105-111.
(3} Evaluation diagnostique de la d~nutrition prot6ino- ~nerg#tique des adultes hospitalis~s, septembre 2003.
O 0 0 0 0 0 0 Q O 0 0 0 0 0 t t O 0
cette maladie emergente, et de son clone la
f ievre hemorrag ique d'Ebola, toutes
deux inconnues jusqu'& une date recente, et
transmises par des singes. • • •
Revue Francophone des Laboratoires, mai 2005, N ° 373 1 1