Hello 10 Answers FR Book
description
Transcript of Hello 10 Answers FR Book
Quel est le rôle de l’imprimé ?Réponses de propriétaires de marques et de consultants.
L’imprimé en dix réponses
2 Barbara Kuhr, Epson
6 Jos van Ast, Levi Strauss
10 Costin Mihaila, Mediacom
14 Nicola Simioni, Grafiche Siz S.p.A
18 Damiano Polcaro, Brandnation
22 Rob Thomas, Adare International
26 Job Stuijt, Rijkswaterstaat
30 Anthony Thirlby, ESP Colour
34 Stef Petit, Open Universiteit
38 Lucia Nadal, B & B Italia
Le paysage médiatique est dynamique.
L’efflorescence de nouveaux médias et de nouvelles
idées est quotidienne. Hello a interrogé quelques
acteurs de premier plan en matière de communication
commerciale et d’imprimés. Elle leur a demandé quelle
était la situation actuelle des imprimés et leur avenir,
ainsi que la façon dont ils affectaient leur travail.
Cette brochure réunit leurs points de vue.
Dès aujourd’hui, vous pouvez demander à des
experts d’élaborer des communications imprimées
plus efficaces. Vous trouverez des propriétaires
de marques partenaires, des créatifs, des agences
de communication, des imprimeurs, des spécialistes
de la production d’imprimés à l’adresse hellopaper.com
RemerciementsHello souhaite remercier chaque personne interrogée pour sa précieuse collaboration, le temps qu’elle y a consacré et les idées qu’elle a apportées.
Sommaire
Barb
ara
Kuhr
H
ead
of S
trat
egic
Mar
ketin
g, E
pson
Eur
ope
Internet est devenu le média numéro 1, mais il a ses limites.
Barbara Kuhr, Head of Strategic Marketing chez Epson Europe, producteur d’imprimantes et de produits de traitement d’image.
Quel est le changement le plus déterminant intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?Il s’agit du passage des médias radiotélévisés aux médias à diffusion ciblée.
Selon vous, quel est le média le plus important pour votre entreprise aujourd’hui ?Tout dépend de votre objectif. Internet est devenu le média numéro 1, mais il a ses limites. Si vous sou-
haitez mettre en place rapidement la notoriété de votre marque ou positionner celle-ci sur le marché,
ce n’est pas le premier média auquel vous pensez. Les médias radiotélévisés conviennent mieux. Mais
Internet est efficace pour réaliser beaucoup d’autres objectifs, comme la création d’une base de données
client. S’il n’est pas envisagé comme média principal, il l’est toutefois en tant que média complémentaire.
Google et Amazon ont eux-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Sont-ils une exception ou d’autres marques peuvent-elles le faire également ? Il s’agit de l’exception, puisque cette promotion correspond à leurs activités. Google a recouru aux pu-
blicités médias traditionnelles pour lancer Chrome et cette campagne n’a pas remporté un franc succès.
Il s’agissait peut-être uniquement d’une expérience, mais je pense qu’une campagne imprimée et un
affichage extérieur pour lancer un navigateur n’a pas permis au public de situer ce produit dans son
environnement. Il aurait mieux valu qu’il lance ce produit simplement en ligne.
2 3
« Avec les médias sociaux, vos objectifs en matière de communication doivent être très précis. »
Nous nous sommes habitués aux communications instantanées.
Les produits de luxe méritent des communications imprimées.
Le luxe peut-il être numérique ?
Le courriel, la toile et d’autres médias numériques peuvent-ils remplacer les textes imprimés ?Les textes imprimés seront toujours nécessaires. En quelle quantité ? Une fois de plus,
tout est fonction de vos objectifs. Un changement s’opère vers les communications nu-
mériques, mais elles ne peuvent remplacer entièrement les textes imprimés. Certains
produits, comme les produits de luxe par exemple, méritent des communications im-
primées qui reflètent la qualité du produit fini. Si j’achète une voiture de luxe, j’attends
une brochure digne de ce nom dans le cadre du processus de « séduction ». Lire un PDF
de cette même brochure sur un écran ne peut exercer le même impact émotionnel.
Selon vous, quelles marques ou entreprises fixent les critères de marketing intégré aujourd’hui ?Apple est remarquable dans son utilisation cohérente de chaque point de communi-
cation pour faire passer son message de marque. Selon moi, Apple se démarque du
lot de la conception du produit au conditionnement et à publicité, et de l’impression
à l’utilisation de la toile. Au Royaume-Uni, Waitrose m’impressionne : des produits du
supermarché aux communications, son histoire est cohérente. Elle a été l’une des pre-
mières à transposer sa marque avec succès en une expérience d’achat en ligne.
« Twittez »-vous ?Non, personnellement, je ne « twitte » pas et ma marque non plus. Avec les médias
sociaux, vos objectifs en matière de communication doivent être très précis, en rela-
tion avec les objectifs de votre activité et les ressources nécessaires afin de mettre en
œuvre et de gérer vos campagnes. Twitter et les autres médias sociaux requièrent une
gestion constante et intelligente. Si vous ne pouvez pas le faire correctement, alors
mieux vaut vous abstenir.
Une étude récente indique que les marques interentreprises (B2B) sont toujours plus susceptibles de recourir aux textes imprimés tels que le publipostage et la garantie de disponibilité du produit plutôt qu’aux médias numériques. Selon vous, pourquoi ?Beaucoup de marques interentreprises ont déjà établi une relation personnalisée
avec les clients. Elles procédaient de la sorte avant Twitter, Facebook ou Linked-In. Les
marques grand public possèdent une interface entre elles et leurs utilisateurs finaux, la
chaîne de distribution. Dès lors, un média qui permet de nouer des contacts personna-
lisés avec un grand nombre de clients est évidemment très intéressant. Il s’agit d’un lien
direct avec les clients.
Google forme les annonceurs pour tirer le maximum de Google. Connaissez-vous quelqu’un qui agisse de même dans le domaine de l’impression ?Non, et je pense qu’il s’agit là d’une réelle chance. Du point de vue du propriétaire de la
marque, il n’existe pas beaucoup de transparence entre les imprimeurs, les fabricants
de papier, les agences de création et les entreprises d’impression. Il est dès lors très
difficile d’obtenir des conseils avisés.
Quelle serait la prochaine évolution à laquelle vous souhaiteriez assister dans le monde des médias imprimés ?L’impression à la demande ! Nous coordonnons la production de matériel imprimé
à travers toute l’Europe, en collaboration avec une agence de création, une agence
d’impression et une agence locale. Envoyer de gros volumes de matériel imprimé à
travers l’Europe est trop onéreux, et ne constitue pas une solution idéale en matière
d’environnement. C’est pourquoi j’aimerais une impression locale à la demande.
4 5
Jos
van
Ast Jos van Ast, Retail Director pour le Benelux et les régions nordiques chez
Levi Strauss.
Quel est le changement déterminant intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?Le paysage médiatique. À l’heure actuelle, il existe tellement de moyens de communication. Vous pouvez
vous connecter partout sur la toile grâce à votre téléphone ou à votre ordinateur portable.
Pourriez-vous supprimer les médias imprimés de votre espace commercial ?Oui, j’entrevois cette possibilité. Par exemple, nous pourrions placer des affichages numériques au-dessus
des articles pour indiquer leur prix, mais pour l’instant, cette solution est encore beaucoup trop onéreuse.
Dans un délai de 15 ans, je verrais bien des magasins sans papier. Et ce, pour plusieurs raisons : vous pou-
vez agir plus vite, vous pouvez éviter les problèmes de traduction. En outre, j’imagine bien une publicité
dans le magasin liée à la météo extérieure.
À l’avenir, quel est le rôle de l’impression pour votre marque ?Je peux imaginer qu’à l’avenir, le seul texte imprimé sur un article soit un code barres pour permettre une
fixation des prix souple.
Selon vous, qui réalise un travail d’exception en matière de marketing intégré ?H&M. Quand vous vous promenez en ville, vous pouvez voir ses campagnes publicitaires sur les bus et
lorsque vous rentrez dans un de ses magasins, les produits en publicité se trouvent près de l’entrée sur des
étalages où ils sont merveilleusement mis en valeur. H&M fait tout de façon très intégrée.
Le numérique est toujours perçu comme temporaire.
Reta
il D
irect
or, L
evi S
trau
ss
6 7
« Les gens veulent toujours toucher ce qu’ils lisent. Aussi longtemps que les imprimeurs resteront assez innovants pour s’adapter aux changements, l’impression continuera. »
Lucas ten Brinke, Head of Sourcing, Reed Elsevier
« …lorsqu’il sera essentiel que tous les moyens de communication soient durables, les gens se tourneront vers le numérique plutôt que vers l’impression. »
Twittez-vous ?Non.
Quel est le rôle des médias sociaux pour les marques ?Sur Hyves (la version locale néerlandaise de Facebook), les gens dressent une liste de
leurs marques favorites dans leur profil. Les marques peuvent ainsi voir qui est leur
marché. Les collaborateurs de certains de nos magasins ont créé une page Facebook
parce qu’ils pensent que c’est un bon moyen de communiquer avec les clients, parti-
culièrement les plus jeunes. Et c’est pourquoi de nombreuses entreprises et marques
s’affairent à créer leurs propres pages Facebook.
La recherche indique que les marques grand public envahissent plus rapidement les médias sociaux que les marques interentreprises. Selon vous, pourquoi ?Dans un premier temps, le marché d’une marque interentreprise est plus petit et géné-
ralement, vous connaissez cette marque. Ensuite, il est plus difficile pour une marque
interentreprise de déterminer la notoriété de sa marque. L’intérêt du public est aussi
moindre, les médias sociaux ont débuté comme une plateforme de communication
entre amis, et ceux-ci sont dès lors plus intéressés à parler chaussures, maquillage et
télé que de conclure des affaires.
Qui conseille les directeurs de marque sur les articles imprimés lors d’une campagne ?Je fais appel à notre département interne Visual Merchandising.
À partir de quel moment diriez-vous que quelque chose doit être imprimé ?Le numérique est toujours considéré comme temporaire. Les écrits ont un plus long
cycle de vie et apportent peut-être une certaine valeur ajoutée. Ce que nous considé-
rons comme numérique, ce sont juste les dernières informations. Lorsque vous souhai-
tez que quelque chose perdure, vous l’imprimez. L’environnement constitue également
un facteur important. Lorsqu’il sera essentiel que tous les moyens de communication
soient durables, les gens se tourneront vers le numérique plutôt que vers l’impression.
Que considéreriez-vous comme une évolution en matière d’impression au sein de votre entreprise ?L’intégration du numérique dans l’impression pour un rendu plus personnalisé, comme
par exemple un ticket de caisse avec votre nom imprimé. Produire et distribuer un
nouveau matériel publicitaire pour point de vente (POS) demande énormément de
temps. Pourrais-je avoir des installations d’impression à la demande sur chaque artère
commerçante d’Europe pour obtenir ce matériel POS ?
8 9
Cost
in M
ihai
la Costin Mihaila, Client Service Director chez Mediacom, une agence de communication au service de quelques-unes des plus grandes marques mondiales.
Quel a été le plus grand changement intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?La numérisation. Les médias se numérisent, au même titre que l’ensemble de votre mode de vie. Les
médias sont plus puissants qu’ils ne l’ont jamais été… en matière de communication et dans la façon
dont vous envoyez des informations de A à B. Aujourd’hui, tout se passe à la télévision et en ligne. Les
informations papier prendront très prochainement ou prennent déjà une autre forme.
Citez un média qui aujourd’hui a le plus d’influence pour les propriétaires de marque.La télévision et les médias en lignes sont très proches. La télévision a toujours un impact significatif sur
l’efficacité en matière de communication. Vous utilisez la télévision et les médias en ligne de différentes
façons. Pour les marques grand public, la télévision a un impact direct sur la notoriété de la marque. Si
vous souhaitez une réponse directe, de quelque type que ce soit (ventes directes, réaction du public ou
participation aux promotions), la toile est étonnamment puissante.
Google et Amazon ont eux-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Sont-ils une exception ou d’autres marques peuvent-elles le faire également ? Ils sont l’exception, parce que Google et Amazon constituent deux exemples d’idées extraordinairement
fortes. Des idées d’entreprise tout simplement géniales pour leur rôle dans la vie des gens. Très peu de
marques peuvent se mesurer à Google et à Amazon, et prétendre répondre aux besoins des consomma-
teurs avec autant de réussite.
Les médias imprimés doivent comprendre le rôle qu’ils jouent dans la vie des gens.
Clie
nt S
ervi
ce D
irect
or, M
edia
com
10 11
« Les informations imprimées sur papier telles que nous les connaissons vont changer de support ou de forme très prochainement. » Costin Mihaila, Client Service Director, Mediacom « Les médias sociaux vous permettent, en
tant que marque, de recueillir les premières impressions des consommateurs. »
Selon vous, le courriel, la toile et les autres médias numériques peuvent-ils remplacer les textes imprimés non pas dans leur rôle complémentaire, mais en tant que média ?Oui, certainement ! Et je pense qu’il s’agit d’une tendance pratiquement irréversible, puisque
les gens lisent beaucoup moins de supports imprimés et utilisent plus souvent la toile.
En combien de temps ce changement va-t-il s’opérer ?Je ne pense pas que l’Internet remplacera complètement les textes imprimés : l’In-
ternet a des limites et il ne peut être utilisé n’importe quand. Pendant les 20 pro-
chaines années, nous allons assister à un transfert massif vers les médias numériques,
par l’émergence de meilleurs dispositifs. L’autre grande tendance à nos portes est la
convergence, parce que, aujourd’hui, si vous souhaitez un monde entièrement numé-
rique, vous avez besoin de quatre, cinq ou six dispositifs différents. Dès que ce nombre
tombera à un ou à deux, le passage de l’imprimé au numérique s’accélérera.
Selon vous, qui réalise un travail d’exception en matière de marketing intégré ?Adidas. Elle réalise un travail formidable en matière de publicité médias et hors médias,
de « guérilla » marketing et de médias sociaux, bref, à tous les niveaux. L’équipe Gillette
fait également preuve d’une grande réussite dans ses campagnes de marketing intégré.
Vous seriez étonné de voir le temps passé et l’énergie qu’ils dépensent pour l’optimisation
d’un moteur de recherche ainsi que pour les nouveaux médias et les médias traditionnels.
Twittez-vous ?Non, mais je suis un grand fan et utilisateur de Facebook, purement pour mon usage
personnel.
Quel est le rôle des médias sociaux pour les marques ?Les médias sociaux vous permettent, en tant que marque, de recueillir les premières
impressions des consommateurs. Ils vous donnent un aperçu de ce que les consom-
mateurs pensent et disent à propos de votre marque. Au sein de mon agence, nous les
utilisons constamment en tant qu’outil de recherche. Pour une campagne spéculative,
nous parcourons les communautés sociales, les blogs et les forums. Les résultats peu-
vent s’avérer très intéressants. Stratégiquement, les grandes agences de communica-
tion commencent à les intégrer.
Google forme les annonceurs pour tirer le maximum de Google. Connaissez-vous quelqu’un qui agisse de même dans le domaine de l’impression ?Les directeurs de production au sein des agences de création s’y essayent, de même
que les entreprises d’impression.
Quelle serait la prochaine évolution à laquelle vous souhaiteriez assister dans le monde des médias imprimés ?Je pense qu’ils devraient être plus ciblés. Le gaspillage de papier peut être considé-
rable dans ce cadre. Les médias imprimés devraient également trouver leur place. Il y
a 35 ans, si vous souhaitiez vous informer, vous achetiez un journal. Aujourd’hui, il vous
suffit d’ouvrir votre Blackberry ou votre iPhone. Les médias imprimés doivent com-
prendre le rôle qu’ils jouent dans la vie des gens.
12 13
Nic
ola
Sim
ioni Nicola Simioni, imprimeur et éditeur italien. Son entreprise familiale,
Grafiche Siz S.p.A, exerce ses activités depuis plus de 50 ans et son siège social est situé à Vérone, en Italie.
Quel a été le plus grand changement intervenu dans les médias depuis la création de votre entreprise ?Mon père a créé cette entreprise en 1963, lorsque l’impression était encore en noir et blanc, avec très peu
d’images et beaucoup de textes. La télévision a ouvert les portes d’un nouveau monde pour la publicité
par les couleurs, les images et les top-modèles. Pour s’aligner sur la télévision, le monde de l’impression a
dû procéder à d’importants changements.
Quel a été le plus grand changement dans le secteur de l’imprimerie ?L’introduction des médias numériques. Tout le processus est numérique, de la PAO aux plaques, tout se
fait sur ordinateur. La technologie progresse et rend notre travail plus rapide. Le travail en numérique a
aussi créé des solutions de remplacement à l’impression. L’année dernière, l’industrie de l’édition euro-
péenne a perdu pas mal d’activités. Mais le papier survivra toujours : lorsque vous rencontrez un client,
vous ne pouvez pas lui laisser votre ordinateur.
Aujourd’hui, quel est le média le plus important pour les marques grand public? Pour les marques grand public, c’est toujours la télévision. Vous pouvez toucher le monde entier en une
seconde. Si vous êtes à la télévision, les gens savent que vous avez développé votre marque. N’importe
qui peut créer son site Internet, mais tout le monde ne peut pas obtenir un spot TV d’une ou deux mi-
nutes sur une chaîne internationale. La télévision possède cette crédibilité qui fait d’elle un média plus
puissant pour la notoriété de la marque que l’Internet.
Votre brochure vend non seulement un produit, mais également votre image.
Impr
imeu
r et é
dite
ur,G
rafic
he S
iz S
.p.A
14 15
« Quand vous êtes en ligne, vous pouvez uniquement lire du texte, et ce que vous voyez sur la toile ne fait que passer d’un clic de souris. » Nicola Simioni, imprimeur et éditeur, Grafiche Siz S.p.A
Google et Amazon ont eux-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Sont-ils une exception ?Amazon et Google sont exceptionnels, tout comme la façon dont ils ont pris de l’ampleur,
juste à travers la toile. Au début, ils ne devaient pas faire de la publicité parce qu’ils étaient
les premiers à proposer un nouveau type de marque et une nouvelle façon de vendre.
Amazon a été le premier à vendre des livres en ligne. Toute personne ou toute entreprise
peut avoir une page sur la toile, mais vous n’êtes pas Bill Gates ou Microsoft pour autant.
Vous devez avoir la bonne idée ; les entreprises qui ont réussi à se développer à travers la
toile, sans compter les milliers qui ont échoué, ont eu des idées fortes, comme Facebook.
Les médias numériques peuvent-il remplacer les imprimés pour les marques ?Certaines marques pensent déjà à communiquer grâce à l’iPad. Les éditeurs doivent
pouvoir offrir un emplacement pour les marques sur une page de leur magazine et
sur une page de leur site Internet. Nous avons créé Tar Magazine, qui a remporté le prix
du meilleur magazine en Europe cette année. Nous publions et nous imprimons Tar
nous-mêmes, grâce à plusieurs techniques d’impression remarquables qui mettent en
valeur nos capacités. C’est un outil génial en matière de relations publiques parce qu’il
montre ce que nous pouvons produire. C’est pourquoi l’impression sera toujours plus
importante pour nous que l’Internet.
Selon vous, si la publicité imprimée n’existait plus, quelles seraient les retombées sur les marques ? Le papier et l’impression ne peuvent disparaître pour les marques. Les médias en ligne
peuvent être complémentaires à l’impression, mais l’impression ne peut être complé-
mentaire aux médias en ligne. Quand vous êtes en ligne, vous pouvez uniquement lire
du texte, et ce que vous voyez sur la toile ne fait que passer d’un clic de souris. Vous
pouvez garder un article imprimé sous la main et, de temps en temps, vous pouvez en
relire son contenu plusieurs fois.
Selon vous, quelles marques s’érigent en référence du marketing intégré en utilisant tous les médias ?Diesel, en Italie. Elle est partout, sur la toile, à la télévision. Elle a un bon produit avec
le message qui convient, transmis de façon correcte. Elle sait également comment s’y
prendre avec les médias sociaux pour atteindre les jeunes d’une façon naturelle et non
envahissante. Les internautes voient des courriers indésirables partout et en ont assez
des attitudes agressives de certaines marques.
Utilisez-vous Twitter?Oui, mais j’utilise plus Facebook. Les réseaux sociaux sont très utiles, mais je ne re-
commanderais pas à de grosses entreprises de lancer un produit par Facebook. Il vaut
mieux utiliser un média traditionnel comme la télévision ou les imprimés.
Google forme les annonceurs pour tirer le maximum de cette technologie. Qui agit de la sorte dans le domaine de l’impression ?Nos sales managers ont été formés à l’école, ici à Vérone, où ils enseignent l’art de
l’imprimerie. La plupart de nos sales managers ont fréquenté cette école et ont débuté
comme vendeurs au sein de notre entreprise. Ils sont également formés au sein de
notre entreprise pour pouvoir conseiller nos clients sur le type de reliure, de presse,
de papier, etc.
Quand recommanderiez-vous à un client d’imprimer une brochure ?Une brochure sympa imprimée avec la bonne encre sur le bon papier, avec de su-
perbes illustrations : tous ces éléments sont décisifs pour la marque. Vous ne vendez
pas seulement un produit à travers votre brochure, mais également votre image. Par
exemple, un catalogue d’ameublement sur iPad ne peut montrer les différents types
de bois. Si vous souhaitez acheter un meuble, vous devez connaître la nuance exacte
du bois, et vous pourrez la voir non à l’écran, mais sur papier.
16 17
Dam
iano
Pol
caro Damiano Polcaro, Creative Director chez Brandnation,
une agence de communication de marque intégrée située à Londres.
Quel est le changement le plus important intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?L’explosion de l’Internet et des médias numériques.
Si vous demandez à vos clients quels sont les médias les plus importants à leurs yeux, lesquels choisissent-ils ?En fait, ils auraient bien du mal à se décider, tant le choix est vaste. Certains clients appréhendent toujours
la toile. Ils ont vu les réalisations d’autres entreprises, mais ils ne savent pas comment s’y prendre, c’est
pourquoi ils préfèrent les textes imprimés. Il est plus probable que les marques grand public utilisent les
médias numériques en complément des textes imprimés, même pour des projets relativement simples.
Pour un certain client, nous imprimions généralement une brochure pour présenter sa nouvelle collec-
tion ; aujourd’hui, cette publication est uniquement numérique.
Le budget est-il le moteur ?Le prix intervient, bien sûr. Si nous concevons une brochure imprimée, le client demandera également
une version électronique, même s’il s’agit juste d’un PDF téléchargeable sur leur site internet. Les médias
sociaux jouent également un rôle de plus en plus important : ils rendent la marque beaucoup plus ac-
cessible au consommateur. Le consommateur peut presque sentir la marque par une interaction tant
avec l’entreprise qu’avec ses autres fans. Parfois, les consommateurs peuvent activement influencer les
campagnes marketing.
Nous devons faire confiance aux conseils dispensés par nos imprimeurs.
Crea
tive
Dire
ctor
, Bra
ndna
tion
18 19
Les médias numériques peuvent-ils remplacer l’imprimerie ?Je ne pense pas qu’ils vont tuer l’imprimerie. Toutefois, des imprimés tels que les in-
folettres et les messages publipostés sont aujourd’hui souvent envoyés sous forme
de courriel. Ils présentent l’avantage d’être immédiats et d’offrir une plus grande in-
teraction du consommateur avec la marque. Pour un annonceur, les textes imprimés
présentent un caractère de permanence que les médias numériques ne peuvent éga-
ler. Les gens s’accrochent toujours aux magazines. Ils aiment recevoir quelque chose
de physique. Ce n’est pas très agréable de lire beaucoup de texte à l’écran. Avec une
brochure bien conçue, vous pouvez obtenir les informations recherchées très rapide-
ment.
L’iPad va-t-il prendre une large part de ce marché ?Personnellement, j’aime les livres. Mais je vois de plus en plus de monde en train de lire
des livres sur un iPad. L’internet relie tous les médias. Comment les imprimés peuvent-
ils rivaliser ?
Une étude récente indique que les marques interentreprises (B2B) sont toujours plus enclines à recourir aux textes imprimés tels que le publipostage et la garantie de disponibilité du produit plutôt qu’aux médias numériques. Selon vous, pourquoi ?Tout est une question de public cible. Les marques grand public essayent toujours de
rattraper leurs clients, qui ont toujours une longueur d’avance en matière de technolo-
gie mobile et sur la toile. Les entreprises pour lesquelles nous travaillons préfèrent tou-
jours communiquer sur papier pour les publications de société, pour la valeur perçue
ajoutée à leurs communications.
Lorsqu’il s’agit de la production d’imprimés, qui conseille les clients ?Lorsque vous travaillez dans ce secteur, vous établissez des relations avec les impri-
meurs. Lorsque nous avons un projet, j’appelle un imprimeur et je l’invite à discuter des
différentes possibilités qui s’offrent à nous. Ensuite, nous conseillons nos clients. Neuf
fois sur dix, nous sommes à l’origine tant de la création que de la production des pro-
jets, et nous devons donc faire confiance aux conseils dispensés par nos imprimeurs. Si
je ne pouvais pas appeler un imprimeur, mon travail serait très pénible.
Quel est le plus grand défi rencontré lorsque vous travaillez avec un imprimeur ?Obtenir le produit fini dans les temps. Il m’est arrivé à plusieurs reprises qu’un impri-
meur ne respecte pas le délai convenu ! Et les conséquences sont catastrophiques !
En tant qu’entreprise, nous devons respecter nos délais. En tant que designer, vous
souhaitez un produit fini qui impressionne votre client. Le contrôle qualité représente
également un grand défi. J’aime pouvoir faire confiance aux personnes qui donnent
de précieux conseils quant aux matériaux et ont le sens du détail. Ce qu’il y a de bien
avec les imprimeurs avec lesquels nous travaillons, c’est que, parfois, ils ont mis le doigt
sur une erreur qui nous avait échappé ainsi qu’au client, même si l’épreuve avait été
corrigée des millions de fois. Ce service est inestimable !
Quelle serait la prochaine évolution à laquelle vous souhaiteriez assister dans le monde des médias imprimés ?Le prix du papier durable et recyclable doit diminuer. Les brochures que j’ai reçues
d’imprimeurs sur papier recyclé ont été conçues pour souligner qu’elles avaient été
imprimées sur papier recyclé. L’impression n’est pas aussi parfaite, certes, mais ce petit
bémol est pardonné, puisqu’elle est respectueuse de l’environnement. Beaucoup de
gens estiment déjà que des quantités de papier considérables sont gaspillées. Quelles
sont les meilleures options, les moins chères en matière de développement durable ?
« Le seul danger serait de ne plus évoluer. » Jeff Bezos, CEO de Amazon
20 21
Rob
Thom
as Rob Thomas, Business Development Director chez Adare International, l’entreprise de gestion de l’impression.
Quel est le changement le plus important intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?L’arrivée du marketing numérique, de l’Internet et les campagnes de communication de masse. Le mar-
keting est beaucoup plus ciblé avec plus de communications individuelles que jamais par le passé.
Pour vos clients, quel est le principal média à l’heure actuelle ?Côté clients, Nokia dépense de grosses sommes pour certains marchés avec d’importantes campagnes
à la télévision et sur les médias numériques, sur les médias sociaux et les blogs. Nokia est spécialement
tournée vers les jeunes ; les médias en ligne représentent un énorme potentiel.
Google et Amazon sont deux exemples connus dans le monde entier d’entreprises qui ont elles-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Connaissez-vous d’autres entreprises, particulièrement pour vos clients, qui agissent de même ?Si vous observez le mix de communications, différents marchés présentent différents niveaux de matu-
rité en ligne. Les marchés tels que la Russie, par exemple, ressemblent plus à un marché analogique. Les
exemples que vous avez mentionnés sont des exceptions parce qu’ils sont uniquement basés en ligne.
Aussi canalisent-ils seulement les consommateurs par l’Internet.
Aujourd’hui, le marketing est beaucoup plus ciblé.
Busi
ness
Dev
elop
men
t Dire
ctor
, Ada
re In
tern
atio
nal
22 23
« Je consacre plus de temps aux brochures papier compte tenu de leur rareté. » Rob Thomas, Business Development Director, Adare International
« Même si je ne suis pas féru de technologie, si l’achat d’un produit m’intéresse, je trouverai l’information en ligne. »
Pourriez-vous retirer les imprimés du mix et migrer vers le numérique ?Ce serait imprudent pour tout produit où la promotion requiert beaucoup d’infor-
mations techniques ou de prestige. Si nous examinons le lancement d’une nouvelle
campagne pour Nokia, le mix est nécessaire. Je ne peux imaginer Nokia sans lui. Au-
jourd’hui, je ne reçois que très rarement des brochures. Par conséquent, je consacre
plus de temps aux brochures papier compte tenu de leur rareté. Les imprimés consti-
tuent donc une manière de se démarquer pour les entreprises d’aujourd’hui. Particu-
lièrement s’ils sont bien ciblés, s’ils sont destinés à la bonne personne avec la bonne
information. Si je reçois une lettre d’information et qu’elle retient mon attention, sous la
forme d’un courriel, je passerai peut-être 5 secondes pour la parcourir avant de l’effacer.
Selon vous, qui se détache du lot en matière de marketing intégré ?Tesco est exceptionnelle au Royaume-Uni. Par le biais d’offres parfaitement ciblées, les
sites Internet vous attirent, vous guident et vous envoient également des SMS. Pour
ce qui est des marques grand public, je dirais que les grands distributeurs sont les
champions de l’intégration.
Quel est le rôle principal des médias sociaux pour les marques ? Est-ce une bonne manière d’apprendre à connaître vos clients, si vous ne les connaissez pas ?Oui, mais tout dépend du type de produit ou de service que vous offrez. Même si je
ne suis pas féru de technologie, si l’achat d’un produit m’intéresse, je trouverai l’infor-
mation en ligne. Que ce soit pour connaître sa disponibilité, obtenir une indication du
prix, des comparaisons ou simplement savoir ce que les gens en pensent. Personnel-
lement, pour n’importe quelle décision lors d’un achat, je me renseigne sur les forums
ou les blogs, particulièrement pour les appareils techniques.
Si je souhaite tirer le meilleur parti de l’impression, à qui dois-je m’adresser ? À qui vos clients téléphonent-ils ?À nous ! Traditionnellement, conseiller la production était le rôle des agences de créa-
tion, mais certaines agences perdent cette compétence. C’est ce qui explique notre
croissance spectaculaire. Les agences se consacrent à la créativité et les gestionnaires
d’impression à l’exécution. Leur travail consiste à suggérer des idées et donner des
instructions. Nous retravaillons l’idée qui existe déjà pour qu’elle devienne réalité. Par-
fois, nous nous investissons énormément dans ce processus créatif tout à fait gratuite-
ment, et puis, survient l’étincelle, gage d’excellents résultats.
Quelle serait la prochaine évolution à laquelle vous souhaiteriez assister dans le monde de l’impression et des médias imprimés ?La cohérence est primordiale pour les propriétaires de marque, oublions donc les
améliorations en matière de personnalisation et de taux de rotation du personnel.
Nous avons besoin de constance lorsqu’il s’agit du prix, de la qualité, etc.
Qui vous aide à obtenir cette cohérence, les imprimeurs ou le papier ? Cherchez-vous des imprimeurs avec les mêmes presses ?Nos activités s’étendent du Royaume-Uni à la Russie, et les technologies disponibles
sont très différentes, de même que le matériel. La disponibilité est un élément clé de
la réponse, elle consiste à s’assurer que l’on a des fournisseurs et du matériel cohérents,
particulièrement pour les messages publipostés. Obtenir cette cohérence et cette
qualité serait pour moi la prochaine évolution au sein du secteur.
24 25
Job
Stui
jt
Job Stuijt, Senior Communications Advisor au département Ponts et Chaussées néerlandais (Rijkswaterstaat).
Quel est le changement le plus important intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?Lorsque j’ai débuté en 1997, l’Internet n’en était qu’à ses premiers balbutiements. Aujourd’hui, il est très
difficile d’imaginer le monde sans lui.
Selon vous, quel est le média le plus important pour votre entreprise aujourd’hui ?Pour nous, c’est le mix entier. En tant que département gouvernemental, nous devons utiliser une com-
binaison de tous les médias. Sur le plan légal, nous nous devons de communiquer avec le public et
certains médias, comme les journaux, nous garantissent d’atteindre notre cible. Aucun média n’a notre
préférence, ce que reflètent également nos budgets.
Google et Amazon ont eux-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Sont-ils une exception ou d’autres marques peuvent-elles le faire également ?C’est l’exception. Dans notre entreprise, nous avons le devoir de communiquer. Nous ne pouvons dès lors
pas adopter de stratégies à haut risque avec un média qui risquerait de ne pas atteindre le public cible.
Étant donné la nature « au petit bonheur la chance » de l’Internet, nous ne pouvons jamais être sûrs que le
public a vu une annonce en ligne. C’est pourquoi nous nous concentrons sur des médias accessibles à tous.
Qualité élevée, impression à la demande en interne, est-ce trop demander ?
Seni
or C
omm
unic
atio
ns A
dvis
or, R
ijksw
ater
staa
t
26 27
« Les agences de communication nous donnent des conseils sur les médias, mais personne ne nous conseille sur le travail d’impression. »
Si vous interrompiez toutes les communications imprimées, comment vos communications avec le marché en seraient-elles affectées ?Nous avons besoin de communications imprimées. Nous effectuons énormément
de travail en face à face, ce qui requiert le support d’outils imprimés tangibles. Par
exemple, lors de réunions et d’expositions, le matériel imprimé est primordial et ne
peut être remplacé. Si nos systèmes de gestion des relations clients s’amélioraient et
que nous pouvions cibler plus efficacement le public, peut-être aurions-nous moins
recours à l’impression, mais elle ne sera pas remplacée.
« Twittez-vous » ?Non. En fait, nous possédons une version interne de Twitter, et je l’utilise. C’est un bon
moyen de rester en contact avec mes collègues, tout simplement pour savoir où ils
sont et ce qu’ils font.
Selon vous, quel est le rôle des médias sociaux pour les marques ?Les médias sociaux peuvent faire naître les discussions. Ils créent un dialogue autour
d’une marque. Ils peuvent également faire ou défaire très rapidement une marque,
comme Nestlé l’a récemment appris. Greenpeace a utilisé les différents sites de mé-
dias sociaux pour créer une énorme pression et un changement de politique au sein
de Nestlé. Les responsables de marque sont habitués à contrôler leurs médias et les
médias sociaux vous font perdre ce contrôle. La stratégie de marque devient dès lors
un « mouvement » plutôt qu’une campagne de publicité.
Une étude récente indique que les marques interentreprises (B2B) sont toujours plus enclines à recourir aux textes imprimés tels que le publipostage et la garantie de disponibilité du produit plutôt qu’aux médias numériques. Selon vous, pourquoi ?Pour les risques qui y sont liés. En tant qu’agence gouvernementale, nous devons être
sûrs que nos communications atteignent le public cible. Les médias sociaux ne peu-
vent garantir des résultats de la même façon que les annonces à la radio, à la télévi-
sion et dans la presse. Nous avons toujours besoin d’outils imprimés tangibles pour
jouer un rôle. L’internet est une idée en évolution. Nous observons comment d’autres
entreprises de marketing prolifiques telles que Nike ou Coca-Cola l’utilisent et nous
regardons si leur expérience peut s’appliquer à notre situation. Aujourd’hui, c’est une
énorme manne à savoir sans aucune garantie.
Google forme les annonceurs pour tirer le maximum de Google. Connaissez-vous quelqu’un qui agisse de même dans le domaine de l’impression ?Les agences de communication nous donnent des conseils sur les médias, mais per-
sonne ne nous conseille sur le travail d’impression. Je ne sais pas qui appeler. Nous
parlons de centraliser ce type d’activité parce qu’il existe des possibilités manifestes en
matière d’efficacité, mais nous souhaitons également rester flexibles.
Pour quelle raison souhaiteriez-vous imprimer une brochure ?Pour que le public ait quelque chose en main. Nous consacrons un budget important
à l’impression des communications. Mais avec l’impression, vous ne savez jamais si
votre message atteint toujours sa cible. J’aimerais avoir un meilleur retour sur mes dé-
penses en matière d’impression. Il est clair que nous avons besoin des imprimés, mais
personne n’est en mesure de me dire si j’ai besoin de tirages aussi importants.
Quelle serait la prochaine évolution dans le domaine de l’impression ?Qualité élevée, impression à la demande en interne, serait-ce trop demander ?
« L’arrivée de tous ces nouveaux médias représente le plus grand changement, mais également notre plus grand défi. » Robbert Bosch, Directeur commercial, Koninklijke Drukkerij Callenbach
28 29
Ant
hony
Thi
rlby Anthony Thirlby, Managing Director chez ESP Colour, un des imprimeurs
commerciaux indépendants les plus respectés au Royaume-Uni.
Quel est le changement le plus important intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?L’Internet. Il exerce un impact considérable sur les imprimés. Un autre changement majeur est le rythme
de modification actuel de votre stratégie commerciale. Auparavant, nous pouvions faire des prévisions
sur 3 ans. Aujourd’hui, nous sommes heureux si nous avons un horizon de prévisions de 3 semaines. Nous
répondons aux évolutions en matière de technologie chaque jour ou chaque semaine.
Quel est le média le plus important à l’heure actuelle ?Pour moi, une publicité imprimée soutenue par une campagne en ligne. Ma femme achète toujours tous
les magazines de luxe qui existent. La publicité dans les magazines influence toujours ses achats, que ce
soit dans le domaine de la mode ou pour une voiture. Si les imprimés sont alignés sur ce qui est consul-
table en ligne, tout va pour le mieux.
Google et Amazon ont eux-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Sont-ils une exception ou d’autres marques peuvent-elles le faire également ?À mon avis, le mix devrait toujours être présent. La combinaison de tous les canaux de communication
vous aide à transmettre votre message à un client. Je ne peux pas m’imaginer une époque où toutes
les marques ne feraient plus que de la publicité en ligne. Google et Amazon sont des exemples d’une
évolution exceptionnelle de l’Internet.
Si les imprimés sont alignés sur ce qui est consultable en ligne, tout va pour le mieux.
Man
agin
g D
irect
or, E
SP C
olou
r
30 31
« Nous imprimons toujours nos cartes de visite. » Evan Williams, CEO de Twitter
Qui fait preuve d’excellence dans le monde de la communication intégrée ?Ces 5 dernières années, Apple a devancé tout le monde d’une tête, en réinventant son
travail à la télévision, en ligne et par écrit.
« Twittez-vous ? »Non. J’utilise Facebook. Ce qu’il y a de fantastique sur les réseaux sociaux, c’est qu’ils
ouvrent une fenêtre sur votre passé. C’est dans ce but que je l’utilise. Twitter est génial
pour les grands noms, c’est un super moyen de maîtriser leur marque. Notre entreprise
se trouve sur Twitter et sur Facebook afin de toucher la nouvelle génération de clients
qui émerge actuellement.
Quel rôle les médias sociaux peuvent-ils jouer pour les marques ?En fait, j’ai été très surpris avec Facebook : il ne vous envoie pas la publicité en pleine
figure. Les médias sociaux peuvent manipuler les marques dans l’esprit des gens d’une
façon très subtile. Ils font de la publicité en arrière-plan. Facebook semble être très en
phase avec ses utilisateurs et avec ce qu’ils attendent ou tolèrent de la publicité en
ligne.
Qui conseille vos clients pour la création d’un meilleur travail imprimé ?Nous faisons confiance à nos équipes commerciales et à nous-mêmes. Malheureu-
sement, nous ne le faisons que trop peu souvent, car nous avons rarement l’occasion
de le faire. La plupart des gens qui achètent des imprimés ne sont pas formés à leur
production. Il n’existe pas beaucoup de dialogue, de communication, de développe-
ment ou d’amélioration autour d’un travail imprimé. Je suggère toujours à tout client
de nous impliquer le plus tôt possible. Faites-nous participer au dossier et vous n’ob-
tiendrez jamais un produit de mauvaise qualité.
L’impression passe actuellement de la responsabilité marketing à la responsabilité achats. Quelles en sont les conséquences au sein de votre entreprise ?Cette évolution nous pose un problème considérable, parce que si l’impression passe
en achats, elle devient un coût unitaire. Nous savons tous que ce n’est pas aussi simple.
Acheter un trombone n’est pas la même chose qu’acheter un imprimé. Je m’étonne
toujours de voir que les gens pensent qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour que le
produit fini apparaisse. Les clients sont étonnés des investissements en capital et des
amortissements réalisés, mais ils ne changent pas pour autant leurs habitudes d’achat.
Avez-vous des fournisseurs stratégiques ?Nous nous sommes alignés avec quatre ou cinq fournisseurs clés, en ce compris des
marchands de papier. Ma plus grande préoccupation en tant que secteur, c’est la lutte
continue avec nos concurrents pour les prix. Je ne comprends pas pourquoi cette
profession ne pourrait pas s’asseoir autour d’une table plusieurs fois par an afin de dé-
terminer ses pratiques. Nous avons certes quelques fédérations sectorielles, mais je ne
les vois pas aborder des cas urgents. Elles sont beaucoup trop détachées du marché.
Par exemple, elles partent toujours du principe que l’imprimerie est une compétence.
Bien sûr, les imprimeurs doivent connaître les processus de base, mais aujourd’hui, il
s’agit plus d’une question d’organisation et de désir. Vous devez pouvoir abattre tout
le travail prévu pour la journée et produire un travail remarquable pour vos clients.
Quelle évolution souhaiteriez-vous voir dans le domaine de l’impression ?D’un point de vue commercial, j’aimerais que nos clients dialoguent davantage avec
nous. Ensuite, j’aimerais assister à quelques normalisations industrielles, l’établissement
de bonnes pratiques de travail. La question est : quand ?
32 33
Stef
Pet
it Stef Petit, Head of Marketing & Sales pour l’Open Universiteit, la principale institution européenne d’enseignement à distance.
Quel est le changement le plus important intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?La numérisation. Par numérisation, j’entends télévision et ordinateurs. L’internet est très important pour
l’interaction qu’il suscite. Avec la télévision, les journaux et les brochures, l’interaction n’existe pas.
Aujourd’hui, quel est le média le plus important pour les marques ?Soit les contacts personnels, soit l’internet. Je préfère les contacts personnels sous toutes ses formes, en ce
compris les médias sociaux : les contacts que vous y établissez aident à définir votre marque. Si demain,
vous achetez un produit de mauvaise qualité, vous le direz à tous vos contacts. Ce qui se passait autour
d’une table et d’un bon repas se passe aujourd’hui sur internet. Les contacts personnels deviennent plus
importants pour votre marque et la perception de celle-ci.
Google et Amazon sont deux entreprises qui ont elles-mêmes assuré leur promotion uniquement en ligne. Connaissez-vous d’autres entreprises qui utilisent uniquement les médias en ligne ou le mix est-il toujours présent ?Avec Google et Amazon, il y avait un marché, c’était le bon moment et les gens ont rapidement accroché.
Cela n’arrivera plus de si tôt, je pense qu’il s’agit réellement d’une exception.
Les médias sociaux peuvent faire ou défaire une marque, beaucoup plus rapidement que vous ne le pensez.
Hea
d of
Mar
ketin
g &
Sal
es, O
pen
Uni
vers
itei
t
34 35
« Nous optons de plus en plus pour une approche médias croisée ; nous utilisons la toile, les bannières, les journaux, les magazines et les brochures. »
Pour l’Open University, vous utilisez du matériel imprimé dans vos moyens d’actions promotionnels. Est-il possible de tout faire numériquement ?Je n’en suis pas sûr ; ces six dernières années, notre campagne dans Het Volk (quotidien
hollandais) de deux petites annonces trois fois par semaine, a été un véritable succès
et attire deux à trois fois plus de monde sur notre site internet. Quant à nos brochures,
73% sont téléchargées et les autres personnes souhaitent une brochure papier. Da-
vantage de clients décident eux-mêmes de ce qu’ils souhaitent. Je vois beaucoup d’in-
formations sur l’Internet, mais lorsque j’achète un appareil photo, je souhaite une belle
brochure et je ne peux l’avoir sur la toile.
Quelles entreprises utilisent au mieux les médias intégrés ?Tesco au Royaume-Uni. Elle emploie beaucoup le numérique, mais également les im-
primés. En fait, vous pouvez tout commander numériquement, de la manière dont
vous le voulez, à la fois des biens et des services. Vous pouvez avoir une page person-
nelle chez Tesco où vous pouvez configurer tous vos paramètres. À mes yeux, c’est un
bon exemple.
Utilisez-vous Twitter?Non. Je n’en ai simplement pas le temps.
Que peuvent apporter les médias sociaux pour les marques ?Les médias sociaux peuvent faire ou défaire une marque, beaucoup plus rapidement
que vous ne le pensez. Lorsque vous souhaitez construire votre marque, vous devriez
recourir aux médias sociaux dès le début, afin de vous assurer que les gens autour de
vous parlent de vous en bien. Et ce, même si le facteur de risque est élevé. Je ne sais
pas si c’est vrai, mais j’ai lu un article qui disait qu’environ 70% des communications au
sein d’une entreprise sont hors de votre portée dans les médias sociaux.
Qui vous conseille pour tirer le maximum de vos travaux d’impression ?En matière d’impression, je pense qu’un conseiller serait très bénéfique. Dans ce do-
maine, tout passe par une centrale d’achats et nous n’avons aucune idée de la base
sur laquelle un achat est effectué. Selon moi, il existe un réel besoin pour ce type de
service.
A quel moment décidez-vous d’imprimer une brochure ?Cela se fait dans le cadre de notre stratégie de marketing. Nous optons de plus en plus
pour une approche médias croisée ; nous utilisons la toile, les bannières, les journaux,
les magazines et les brochures. Tout dépend des informations que nous souhaitons
communiquer. Les brochures sont toujours très importantes à nos yeux.
Selon vous, quelle serait la prochaine évolution dans le domaine de l’impression ?L’impression en fonction des besoins, pas à la demande. De cette façon, nous savons
que tout ce qui posté, même s’il s’agit d’un imprimé, est personnalisé. Il nous reste un
long chemin à parcourir avant d’y arriver.
« Notre équipe de vente souhaite un catalogue volumineux sur un papier agréable et avec une belle couverture, elle désire qu’il ait l’air aussi onéreux que nos produits, parce qu’elle ne croit pas que les gens vont regarder des lits sur l’internet. » Nina Stordalen, Marketing Manager, Jensen Møbler
36 37
Luci
a N
adal
Nous vendons du luxe et nos clients doivent ressentir ce luxe dans toutes nos communications.
Lucia Nadal, Communications & Brand Manager chez B & B Italia, marque de meubles italiens de luxe.
Quel est le changement le plus important intervenu dans les médias depuis le début de votre carrière ?Sans aucun doute, l’internet et les communications mobiles.
Quel est le média le plus important aujourd’hui ?Pour B & B Italia, le média le plus important est l’imprimé, et cela couvre tant les éditeurs que nos propres
catalogues et brochures. Nous n’avons jamais utilisé la télévision ou la radio. Notre marque s’est construite
grâce aux magazines lifestyle et par le bouche à oreille.
Google et Amazon sont tous deux parvenus à se faire connaître mondialement grâce à l’internet. D’autres entreprises peuvent-elles suivre leur modèle ou sont-ils une exception ?Ils sont l’exception, mais c’est également la tendance. Il existe certaines entreprises basées sur la toile et
d’une certaine façon, elles appartiennent à ce média. Évidemment, chaque type d’entreprise peut utiliser
l’Internet, mais ces deux entreprises sont à la base de la signification et de l’utilité de l’Internet pour le
grand public.
Com
mun
icat
ions
and
Bra
nd M
anag
er, B
& B
Ital
ia
3938
Tous les médias vont-ils devenir des médias sociaux?
Avec les nouvelles technologies comme l’iPad pour lire des documents, le numérique remplacera-t-il un jour les imprimés ?Pour nous, les médias numériques ne peuvent remplacer entièrement les imprimés.
Nous vendons du luxe et nos clients doivent ressentir ce luxe dans toutes nos commu-
nications. À l’heure actuelle, l’impression est le seul média qui puisse fidèlement et de
manière tangible exprimer le niveau de luxe et la qualité de nos produits. Ce n’est pas
uniquement une question de photographie, mais également de toucher du papier
et de poids du catalogue. Il s’agit d’une expérience sensorielle totale. Nous recourons
aux communications numériques dans le cadre de notre mix média ; elles ne peuvent
remplacer l’impression pour notre marque.
Selon vous, quelle marque excelle dans l’intégration de tous les canaux de communication ?Pour moi, c’est Mini. Sa combinaison de médias, depuis la télévision jusqu’aux sup-
ports imprimés et à la toile, et l’utilisation innovante de ceux-ci définissent très claire-
ment et très distinctement les valeurs clés de la marque. A mes yeux, ils sortent du lot.
Twittez-vous ? Non. Personnellement, dévoiler toutes les activités de ma journée aux yeux de tous ne
m’intéresse pas. Les gens n’arrêtent pas de me demander d’être sur Facebook, mais je
n’en ressens pas l’obligation.
Quel est le rôle des médias sociaux pour les marques ?Les conversations d’autrefois, au téléphone ou autour d’une bonne table, ou les cor-
respondances écrites ont aujourd’hui cédé leur place à la communication en ligne. Et
beaucoup sont publiques. Les médias sociaux sont à l’origine d’une plateforme qui a
rendu les communications visibles, internationales et qui permet des recherches. Le
défi pour les propriétaires de marques consiste à essayer et à utiliser cette plateforme
afin d’influencer de façon positive le nombre de gens qui parlent de leur marque et la
façon dont ils en parlent.
Pourquoi les marques grand public recourent-elles plus vite aux médias sociaux que les marques interentreprises?Selon moi, les marques interentreprises sont peut-être hésitantes ; elles ont d’autres
priorités. Le consommateur final est toujours la priorité numéro un pour les marques
grand public et elles savent que leur public est en ligne. En ce qui concerne les com-
munications interentreprises, d’autres médias sont plus fiables pour cibler leurs clients
potentiels. Elles connaissent leurs clients commerciaux. Avec la spécialisation des
communautés commerciales, la communication interentreprise prendra de l’ampleur.
Qui conseille vos clients pour la création d’un meilleur travail imprimé ? Nous possédons un studio de création interne et nous travaillons directement avec les
imprimeurs ; nous leur demandons dès lors leur avis. Mais ils ne sont pas proactifs. L’im-
primerie est une industrie traditionnelle et les imprimeurs attendent qu’on leur pose
des questions. Ils sont axés production et ne se voient pas comme des consultants.
Quelle serait la prochaine évolution dans le monde de l’impression à laquelle vous souhaiteriez assister ?J’aimerais pouvoir créer un très beau livre personnalisé, unique ou en édition limitée
pour chaque client B & B Italia. En fait, une brochure de qualité aussi luxueuse que nos
meubles. Une brochure luxueuse doit-elle coûter aussi cher qu’un meuble de luxe ?
« J’aimerais pouvoir créer un très beau livre personnalisé, unique ou en édition limitée pour chaque client B & B Italia. »
40
La révolution numérique pourrait être l’événement le plus spectaculaire intervenu dans le monde de l’impression ces derniers 300 ans. Si l’impression utilise des techniques et des idées numériques, elle n’en deviendra que plus dynamique. Plus ciblée. Plus pertinente. Plus personnalisée. Et plus intégrée au mix marketing.
Partagez vos impressions et celles des autres sur le rôle de l’imprimerie sur hellopaper.com
Contactez-nous pour obtenir votre exemplaire gratuit.
www.hellopaper.com
Wat is de rol van print?Merkeigenaren en consultants geven antwoord.
Drukwerk? Tien antwoorden
BührmannUbbens n.v. • Duffelsesteenweg 160 • B-2550 KontichTel. +32 (0)3 450 75 10 • Fax +32 (0)3 450 75 01 • www.buhrmannubbens.com • [email protected]