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Rédacteur Gal (2S) Jean-François DELOCHRE - © Maréchal un jour – 2016
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Ce corrigé constitue une copie étalon à l'attention des candidats et un guide pour les
correcteurs.
L'effort a été porté sur l'organisation de la réponse à partir des règles de composition
enseignées au cours de la préparation.
La structure du corrigé (nombre de parties, processus de démonstration) correspond
à celle rappelée dans les différents documents précisant le contour de la nouvelle
épreuve.
Les éléments hors dossier, autorisés dans l'épreuve 2016, sont personnels, chaque
candidat(e) ayant ses propres repères en fonction de son niveau et de sa connaissance
du champ couvert par le sujet.
SUJET
Vous Vous êtes le commandant Pascal DUMONT-LOZERE, affecté à la division emploi
des forces de l'EMA.
Le CEMA a été sollicité par des média régionaux pour évoquer les effets des
engagements en OPEX et OPINT sur l'état des armées.
Il est 14h00, votre chef de division vous demande de lui remettre à 17h00, en vous
aidant du dossier joint, une fiche faisant un point actualisé sur le moral et proposant
les conditions à garantir pour en préserver le niveau chez les forces engagées.
Cette fiche, s'intégrera dans un dossier destiné au CEMA, elle devra impérativement
respecter, à ± 10%, un volume de 900 mots.
EDG 2016
1
RÈ GLES DE RÈ DACTION
Pour la rédaction de ce corrigé, les règles suivantes ont été privilégiées :
1. Le titre de la fiche est explicite : destinataire et objet y figurent sans ambiguïté dans
des formes cohérentes avec un travail d'état-major.
2. La réponse à la demande et le plan de la fiche (cf. 6 ci-dessous) tiennent compte, dans
leur forme, de la nature du document. La fiche d'état-major va ainsi à l'essentiel avec
un minimum de mots et dans un style simple pour favoriser la mémorisation.
3. Le contenu du dossier transparaît nettement dans la fiche et traduit une sélection de
données cohérente avec la demande, le niveau du demandeur et le cadre de son
intervention.
4. Les données personnelles complètent celles du dossier, voire se substituent à certaines
pour les actualiser. Elles auront, en règle générale, une place plus importante dans les
propositions.
5. Les propositions doivent être cohérentes avec le niveau de responsabilité et les
attributions du destinataire final de la fiche. En général, les propositions n’entrent pas
dans le détail des moyens à mettre en œuvre, mais fixent des objectifs à atteindre.
6. La forme de la fiche s'accommode mieux qu'en culture d'une présentation soulignant
la structure du document fourni (titres des parties notamment). Le plan de la fiche est
maintenant « codifié » et ne laisse que peu de place aux adaptations personnelles.
7. Les transitions sous forme de paragraphes isolés en fin de partie sont facultatives. Le
rédacteur pourra donc les maintenir s’il pense qu’elles facilitent le cheminement dans
son exposé.
8. L'ouverture, également facultative, en fin de fiche peut s'appuyer sur un élément
secondaire du dossier non pris en compte explicitement dans la rédaction.
9. Les règles de comptage des mots viennent d’être fixées par la DEMS et figurent en
ANNEXE II.
CORRIGÈ PROPOSÈ
Comprendre le sujet
Structure du libellé
La structure du sujet correspond à celle décrite dans les directives : « […] la rédaction d'une fiche d'état-major destinée à une autorité identifiée en préambule du dossier… Le sujet est proposé sous la forme
d'une question simple. » Enfin, le sujet rappelle la contrainte de volume de 900 mots ± 10%.
EDG 2016
2
Sens des mots1
On distingue en premier lieu les différences entre chapeau et question :
1. Dans le chapeau vous avez la « mise en ambiance » et l’objectif final auquel concourt2 votre
fiche. Ici, votre travail participe à la constitution d’un dossier pour le CEMA. Le destinataire
désigné peut être le chef de division ou le CEMA. La formulation du sujet « s’intègrera dans… »
conduit à privilégier le choix du CEMA comme destinataire.
2. Le sujet est d’actualité, sensible par son contenu et le public auquel s’adressera le CEMA.
3. La question porte sur la préservation du niveau du moral -sous entendu, donc, considéré
comme « suffisant » par rapport à ce qui est nécessaire. Cette approche devra guider les
propositions.
Maintenant reprenons en détail la question posée :
« …votre chef de division3 vous demande de lui remettre à 17h00, en vous aidant du dossier joint,
une fiche faisant un point actualisé sur le moral et proposant les conditions à garantir pour en
préserver le niveau chez les forces engagées. »
« …en vous aidant du dossier joint » : « se servir de quelque chose comme d'un soutien
intellectuel » (CNRTL). Le dossier va donc soutenir votre réflexion et votre analyse. Il va en
orienter l’approche sans que son contenu soit la seule source d’information de votre travail
(c’est une des différences majeures avec l’épreuve antérieure : avant on pouvait signaler dans
son préambule d’éventuelles lacunes du dossier ; aujourd’hui on peut les combler dans le
développement !)
« … faire un point actualisé » : l’intervention aura lieu face à un parterre de journalistes
régionaux, donc au fait des derniers événements avérés ou supposés (par exemple, le 5 mai,
l’incident dans une « boite de nuit » avec des militaires armés de « Sentinelle »). Votre travail
devra, dans la mesure du possible, intégrer des éléments d’actualisation ne figurant pas dans le
dossier.
« …sur le moral » L’élément clef est bien ici. Il faudra définir ce que l’on entend par « le moral »
pour ne pas partir dans des banalités ingérables. Ramener la notion de moral à une composante
de la capacité opérationnelle et à forces morales (par exemple). État psychologique de
quelqu'un qui lui permet d'affronter les événements, les difficultés, les problèmes ; ensemble
des facultés mentales nécessaires au combattant…
« …les conditions à garantir pour en préserver le niveau chez les forces engagées. » Ici, il s’agit
de bien lire la phrase pour cerner précisément le périmètre de la réponse : « conditions à
garantir » ; « préserver le niveau » (voir plus haut) ; « forces engagées ». Ces trois groupes de
mots cadrent la réponse à apporter dans la partie propositions.
1 Comme dans tout sujet (SD ou CUGE), cette analyse initiale est déterminante. Son absence et sa faiblesse sont
la cause de nombreuses dérives aux conséquences lourdes !
2 Concentrez vous donc bien sur l’objet et le destinataire de la « commande » qui vous est faite et ne vous laissez pas entraîner par des supputations sur un "besoin caché" ! 3 Voir structure de la division « emploi des forces » en ANNEXE I
EDG 2016
3
Cadrer et reformuler le sujet La question porte sur la définition de conditions à remplir, au sein des forces engagées (OPEX-OPINT),
pour assurer, au moins à son niveau actuel, l’ensemble des facultés mentales, individuelles et
collectives, concourant à l’efficacité opérationnelle.
Cette reformulation personnelle conclut les 00:15 premières minutes4 de réflexion sur le sujet. Cette
étape est trop souvent menée au pas de charge et conduit à des restrictions voire des contre-sens sur
la nature et le périmètre du sujet.
Si j’ai ici détaillé cette phase, c’est pour attirer votre attention sur la nécessité de consacrer
suffisamment de temps à l’analyse du sujet afin de ne pas s’enfermer dans un développement indigent
de la question posée !
Étudier le sujet Le contenu du tableau d’analyse se réduit à quelques prises de notes au fil des pièces (idées principales,
principes retenus, exemples et chiffres) afin de rendre le travail concret. S’y ajoutent, au fil du survol
du dossier les réflexions et idées personnelles qui (re)apparaissent. Comme précisé dans ma notice de
méthode, le tableau est structuré par le plan « standardisé » : CONSTAT et PROBLEMATIQUE –
SOLUTIONS POSSIBLES – PROPOSITIONS
Rappel question : « … les conditions à garantir pour préserver le niveau [du moral] chez les forces engagées » CONSTAT - PROBLEMATIQUE
SOLUTIONS PRECONISEES ou EXISTANT AILLEURS (autres pays et armées)
PROPOSITIONS du REDACTEUR
DIVERS
-Perte de proximité entre soutenants et soutenus ; -Conjoints de militaires estiment fréquemment que les familles ne sont pas assez soutenues ; -Réformes lourdes, qui se superposent ; -Dégradation des infrastructures (logements, lieux de vie et de travail) est un « motif d'insatisfaction majeur » ; « Paupérisation ». INCERTITUDE- REFORMES SUPERPOSEES – FAMILLES « OUBLIEES » - VIE QUOTIDIENNE
-Les infrastructures utilisées dans le cadre de Sentinelle « doivent véritablement faire l’objet d’adaptations, en particulier dans la région parisienne » : -Les militaires s’inquiètent de la pérennisation de la mission alors que les conditions d’hébergement et de restauration ne sont pas entièrement satisfaisantes. AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE ET DE CONFORT
-L'intérêt pour l'armée et le recrutement ont été portés par l'effet des attentats ; -Les motivations « service de la France sur son sol et dans le monde. » -L’armée de terre peut répondre en partie à cette mission de résistance. EXPLOITER L’ESPRIT CIVIQUE
4 Temps moyen à passer au brouillon lors de ce type de travail. Ici les développements à fin pédagogique faussent la brièveté réelle de cette étape.
EDG 2016
4
-OPINT : Vigipirate, relève du métier de soldat ? -Dénaturation du métier militaire et faible légitimité de la mission INTERROGATION RÔLE
-Respecter le budget voté et nous pourrons faire face aux contrats opérationnels actuels. STABILISER LE BUDGET
-DOT : désintérêt de l’armée de terre pour cette mission. LEGITIMITE ENGAGEMENT TERRITORIAL.
-Préparation opérationnelle des forces une variable d’ajustement (50 à 64 JPO au lieu de 90. -OPEX surcoûts et des faiblesses dans la préparation opérationnelle PERTE DE COMPETENCE INDIVIDUELLE – COLLECTIVE
-L’administration ne doit pas être un problème. Condition de l’efficacité des forces armées. FLUIDITE ADMINISTRATION
-Soldats plus efficaces sur des missions mobiles -Autre critère de bien-être, la reconnaissance sociale. ADAPTATION DES MISSIONS – RECONNAISSANCE (COM)
-Risque de « lassitude grave » pour les militaires engagés dans l’opération Sentinelle. USURE PSYCHOLOGIQUE
- « Le temps des gains de productivité pour avoir des missions supplémentaires, c’est fini ». NECESSAIRE OBJECTIVITE DES POSSIBILITES
OPEX : doute sur l’efficacité de la réponse militaire en situation de crise. EFFICACITE ?
-Les armées se trouvent fragilisées par l'accumulation de réformes tous azimuts lancées depuis 2008 -Soldats doutent de la pertinence des réformes, qui leur semblent imposées par un mode technocratique REORGANISATIONS MOYENNEMENT ACCEPTEES. EFFICACITE MAL PERCUE
-Les matériels subissent une usure importance compte tenu des opérations. -Le maintien en condition des matériels sera amélioré, par exemple pour l’armée de terre, avec un budget en hausse de +8,5%. EFFORT ACCRU SUR LA DISPONIBILITE DES MATERIELS (NOTAMMENT HORS OPEX)
- « Frappé par l’écart énorme qui existe entre le moral qu’ont nos hommes lorsqu’ils sont en opérations extérieures et celui qu’ils affichent en métropole : « réduire cet écart par tous les moyens en (sa) possession. » VALORISATION MUTUELLE OPEX-OPINT
L'armée de terre a le sentiment d'être sacrifiée dans les arbitrages, alors qu'elle assume le
-OPEX : s’il n’est pas possible d’énoncer clairement les objectifs la France ne doit pas s’engager.
-Redéploiement des troupes ; principale doléance : la fin ou, au moins, la diminution
EDG 2016
5
cœur des opérations extérieures SENTIMENT DE DECALAGE INTERARMEES
-OPEX : « assortie d’une stratégie de sortie pérenne ». LEGITIMITE – EFFICACITE MISSIONS
des patrouilles statiques. ADAPTATION DES MISSIONS
- « Le quartier constitue son environnement, sa maison, sa chambre. Or les crédits d’entretien et de maintenance ont baissé ces quatre dernières années, pour atteindre aujourd’hui le seuil d’un euro par mètre carré. » CONDITIONS DE VIE
- « Il y a un besoin considérable d'explication sur les questions de ressources humaines » -RSM : Les résultats sont dans l’ensemble satisfaisants 70 à 75 %, de satisfaction à l’exception des RH 60 % CLARIFICATION – EXPLICATION – EFFORT RH
SYNTHESES
LENTE ÉROSION, QUI SE
CONFIRME D’ANNÉE EN
ANNÉE QUI TIENT
D’ABORD AU MANQUE
DE VISIBILITÉ SUR
L’AVENIR, IMPUTABLE À
L’EMPILEMENT DES
RÉFORMES COMME À LA
DÉGRADATION DES
CONDITIONS DE VIE ET
D’EXERCICE DU MÉTIER.
AMÉLIORATION DES
CONDITIONS D’EXERCICE
DU MÉTIER PAR LA
SATISFACTION DES
BESOINS MATÉRIELS
(INFRA OPINT – MCO
OPEX- LOUVOIS), LA
CLARIFICATION
ADMINISTRATIVE RH : RECRUTEMENT
AMELIORÉ, PRESSION
SUR LES EFFECTIFS
STABILISÉE, BASES DE
DÉFENSE FINALISÉES ET
STABILISATION DU
VOLUME DES MISSIONS.
-DES MISSIONS
ADAPTÉES AUX
SPÉCIFICITÉS
PROFESSIONNELLES ET
ACCEPTÉES ; -IMPLICATION
INTERARMEES
SENTINELLE À VOIR ; -APPEL À LA RÉSERVE EN
EXPLOITANT LA
MOBILISATION POST
ATTENTATS ; -UN ÉQUILIBRE OPEX-
OPINT – PREPA OPS À
RESTAURER ; -UN « RETOUR DE
RECONNAISSANCE » À
DÉVELOPPER .
Ce tableau regroupe les éléments du dossier réellement retenus par le rédacteur. Les apports
personnels ne concernent que les synthèses en bas des colonnes.
En 3h00 de temps total, difficile d’en faire plus. Quelques items recueillis en survol rapide et
SYNTHÉTISÉS, puis une IDÉE MAJEURE par colonne et c’est tout pour cette étape ! A partir de là on doit
commencer à « sentir » la fiche (voir page suivante) et il est temps de débuter la rédaction partielle.
EDG 2016
6
Ce travail sur tableau est capital car il va permettre de mettre de la cohérence dans sa vision du sujet.
Le tri effectué entre les éléments retenus et leur répartition, notamment colonnes 2 et 3, évitera toute
redondance entre les 2nde et 3e parties de la fiche.
On peut noter que les quelques éléments reportés dans la première colonne du tableau (hors titres
des colonnes) font déjà 256 mots, soit 28 % du volume de la fiche à 900 mots !
Aborder la construction du devoir
Ce qui précède constitue une partie incontournable du travail qui doit vous conduire à 01:00 ou
01:15 au grand maximum sur les 03:00 allouées. J’ai mis ici 01:10
Il faut maintenant se lancer rapidement dans l’élaboration du devoir.
À mon sens Il n’y a plus, à partir de là, à se couler avec rigidité dans une méthode aussi processionnelle
que celles que préconisent les documents de méthodologie. En effet, le plus souvent, si les premières
étapes détaillées plus haut ont été suivies avec rigueur, la construction s’est faite progressivement
« dans la tête », car, heureusement, nous n’avons pas un fonctionnement séquentiel rigide mais nous
sommes assez itératifs en cours de réflexion.
A ce stade donc, deux choix se présentent :
1. J’ai une bonne idée de ce que je vais dire et je passe à la rédaction de l’IM et de la trame de
développement ;
2. C’est encore flou et alors seulement je poursuis un rapide travail de synthèse pour dégager
des idées plus générales à partir des éléments du tableau ou revenir rapidement sur une ou
deux pièces (pas plus !)
Il ne faut pas aller au-delà de 01:30 à 01:40 pour parvenir à une ossature solide : INTRODUCTION
(dont PLAN5) – SOLUTIONS POSSIBLES - PROPOSITIONS (orientation détaillée). J’ai limité à ces 3
éléments car ils constituent les clefs de la logique du devoir :
1. L’IM va définir le fil directeur de la fiche et préfigure l’esprit des propositions ;
2. Les SOLUTIONS suivent la partie analytique du problème (1re partie) et font déjà appel à de
premiers apports personnels ;
3. Les PROPOSITIONS sont la mesure des qualités du rédacteur. C’est là que vous attend
principalement le demandeur de la fiche et, ici, le correcteur !
Le choix a été fait de rédiger un devoir complet au lieu de se limiter à de seules orientations. Cette
solution rend mieux compte de la cohérence d'ensemble à obtenir, notamment en ce qui concerne
l’enchaînement des 2nde et 3e parties. Enchaînements.
5 La recherche du plan devient accessoire puisque la trame de la fiche est pratiquement standardisée par les directives.
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7
Le travail proposé, réalisé dans un délai cohérent avec la nature de l'épreuve6, figure ci-après.
Cette nouvelle version, dont les inflexions majeures concernent la forme, tient compte de
l’exploitation des corrigés de TSD ainsi que d’informations recueillies via les candidats sur certaines
spécificités d’armée.
A partir des corrigés TSD
En observant certains corrigés de TSD, on constate que pour la fiche de synthèse, la notion d’IDEE
MAITRESSE est adaptée. Il s’agit en fait, dans ce que j’ai pu lire (et qui m’a été confirmé), plutôt d’un
condensé du développement de la fiche. Par la suite, l’annonce de plan est simplifiée et se borne à
rappeler l’articulation de la fiche.
La mise en place de cette épreuve est encore source d’hésitations. Le flou relatif qui entoure encore
LA solution, plaidera pour une certaine clémence (source DRHAT « bienveillance des jurys »). La
version figurant ici devrait cependant, dans sa forme, être très proche de ce qui sera présenté comme
copie étalon aux jurys en juin.
Dès lors, il serait maladroit de faire preuve de trop d’originalité !
6 Environ 4h00 au brouillon du fait des prises de notes plus détaillées dans la perspective de la rédaction de ce corrigé et des ajouts pédagogiques (sens des mots par ex.)
EDG 2016
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INTRODUCTION
FICHE
à l’attention du CEMA
relative au moral des forces engagées
12
Préambule
Les unités des armées et notamment de l’armée de Terre, assurent un taux d’engagement élevé dû aux OPEX et aux OPINT. Ce rythme n’est pas sans effets psychologiques sur le personnel. La préservation des facultés mentales qui participent à la capacité opérationnelle devient prioritaire.
45
Idée maîtresse
L’érosion du moral imputable aux conditions de vie et d’exécution du métier est sensible sans encore compromettre l’aptitude à remplir les missions. Des évolutions concernant les moyens, les missions et la vie courante devraient stabiliser la situation à court terme. Enfin, des décisions pourraient être prises qui valoriseraient les efforts entrepris et ouvriraient de nouvelles perspectives d’amélioration.
61
Annonce du plan
Cette fiche présente la problématique du surengagement des forces, puis rappelle certaines mesures en cours de mise en œuvre ou prévues pour en corriger les conséquences néfastes. Enfin des propositions sont faites pour pérenniser ou accentuer l’effet de ces efforts.
41
DÉVELOPPEMENT 0
UNE LENTE EROSION QUI SE CONFIRME D’ANNEE EN ANNEE 0
ID1
Le moral des forces connaît une lente érosion, qui se confirme d’année en année. Cette érosion tient d’abord au manque de visibilité sur l’avenir, imputable à l’empilement des réformes comme à la dégradation des conditions de vie et d’exercice du métier.
46
IS11
Le premier facteur contribuant à rendre l’avenir flou est l’empilement des réformes. Ce point est relevé dans différents rapports parlementaires et interventions des chefs d’état-major. Depuis trop longtemps, des restructurations importantes concernant les modèles d’armées et leur fonctionnement se « tuilent ». De nouvelles mesures interviennent avant que les effets des précédentes soient stabilisés. La mise en place des bases de défense cristallise ainsi un certain nombre de ressentiments.
71
IS12
Le corollaire de ces réformes, de dysfonctionnements administratifs et de la contrainte budgétaire, est la dégradation sensible des conditions de vie ressentie par les militaires mais aussi les familles. Le système de solde Louvois continue à avoir un effet délétère. Il remet en cause la vie matérielle, mais aussi la crédibilité de la hiérarchie militaire et civile. Par ailleurs, la dégradation des casernements, avec des crédits d’entretien passés sous 1€ / m², impacte directement le moral des militaires logés.
80
IS13
Enfin et surtout, les conditions d’engagement souffrent d’un sous-effectif structurel et des conséquences du suremploi des matériels. La rotation entre les missions extérieures et intérieures, avec notamment « Sentinelle », a accru le taux de charge des unités au détriment du repos nécessaire et de la préparation opérationnelle. L’attrition des forces est physique, psychologique et en termes de compétence professionnelle.
62
EDG 2016
9
Transition (facultative)
0
DE PREMIERES CORRECTIONS EN COURS OU PREVUES 0
ID2 Des mesures prises ou envisagées visent à corriger les fragilités. De nature technique elles répondent à l’urgence. Elles concernent notamment les conditions de vie en opération intérieure, les engagements budgétaires et les ressources humaines.
35
IS21
Si la vie en OPEX est par essence rustique et acceptée, celle en OPINT souffre de la comparaison avec celle menée par les autres forces de sécurité. L’amélioration des conditions d’hébergement, notamment en région parisienne devrait lever les inquiétudes sur la pérennisation de la mission « Sentinelle ». Ce point en apparence secondaire a en fait des effets multiplicateurs sur l’ensemble de l’acceptation des missions.
68
IS22
Au plan budgétaire les efforts consentis sur l’équipement et le MCO (avec par exemple pour l’armée de terre, un budget en hausse de +8,5%) sont de nature à conforter l’aptitude opérationnelle et en conséquence le moral des unités. Par ailleurs, le temps des gains de productivité pour assurer des missions supplémentaires, semble révolu et la perspective d’amélioration de la part du PIB consacré à la défense se confirme.
72
IS23
Enfin, l’effort consacré au recrutement (volume et qualité) devrait combler en partie les interrogations sur les questions de ressources humaines. En effet, dans le rapport sur le moral les résultats sont dans l’ensemble bons avec 70 à 75 % de satisfaction à l’exception des RH qui ne recueillent que 60 %.
54
Transition (facultative)
0
DES PROPOSITIONS POUR UNE NOUVELLE DYNAMIQUE 0
ID3
La prise de conscience de menaces réelles et croissantes crée un contexte favorable au développement de mesures susceptibles de donner une nouvelle dynamique aux efforts entrepris. Ces mesures font appel à la citoyenneté, à l’organisation internes et aux médias.
40
IS31
1. Un contexte favorable à la mobilisation des réserves. La période « post attentats de 2015 » est caractérisée par une vague de volontariat à l’engagement dans les diverses forces (Armées, Gendarmerie et Police) « au service de la France sur son sol et dans le monde ». Ce renfort, affectable aux missions de défense du territoire, est à ce jour un élément clef de l’allègement des charges des forces, et donc de préservation du moral.
78
IS32
2. Un rééquilibrage des missions. Parmi les causes de fragilisation du moral on trouve la dégradation des conditions d’exercice du métier. Le rééquilibrage des périodes consacrées aux OPEX (où le moral est élevé), aux OPINT (où il est plus fragile) et à la préparation opérationnelle (au cours de laquelle se forgent les compétences individuelles et collectives), apparaît également comme un axe d’effort prioritaire.
65
EDG 2016
10
IS33
3. Une reconnaissance affirmée. Si le moral dépend des conditions d’engagement et des missions, un antidote aux conséquences des difficultés rencontrées et des dangers encourus se trouve dans la manifestation de la reconnaissance des sacrifices consentis. Si cette reconnaissance peut être interne sous forme de plus de libéralisme dans l’attribution des récompenses diverses, elle aura une plus grande valeur si elle émane de la nation. Les médias ont ici un rôle à tenir.
75
CONCLUSION 0
Reprise de la thèse
Fragilisées par un taux d’engagement élevé, un manque de perspective et des difficultés matérielles, les forces subissent un lent effritement du moral qu’il convient au moins de stabiliser, au mieux de corriger. Les actions en cours et des décisions souhaitables, portant plus directement sur le volet psychologique de la capacité opérationnelle permettent d’envisager à court terme une inversion du déclin constaté.
64
Élargissement (souhaitable)
(Non retenu ici) 0
TOTAL (pour information) 9697
Cette ultime adaptation, pour ce cycle au moins, illustre la latitude laissée aux armées et leurs jurys
pour orienter LA FORME de l’épreuve. Il est cependant important de ne pas se focaliser sur une forme
qui peut encore évoluer (et le fera certainement au fil des concours) et de bien se concentrer sur le
fond de l’étude proposée, notamment sur les propositions qui conditionneront une partie importante
de la note finale.
7 Le décompte de mots est indicatif et réalisé en partie avec l’outil « statistiques » de WORD en ajoutant les « élidés » au résultat calculé par l’application.
EDG 2016
11
ANNEXE I
DIVISION « EMPLOI DES FORCES » DE L’EMA
INSTRUCTION N° 600/DEF/EMA/ESMG/CDA relative à l’organisation et au fonctionnement de l’état-major des armées du 22 avril 2015 […] 3.3.2.3. La division « emploi des forces » La division « emploi des forces » est placée sous l’autorité d’un OG qui dispose de trois bureaux : « études opérationnelles et adaptation des forces » ; « contrats opérationnels et préparation opérationnelle » et « protection sauvegarde ». Le bureau « études opérationnelles et adaptation des forces » :
- Pilote la fonction retour d’expérience interarmées, en s’appuyant sur le CICDE ;
- Participe à l’élaboration et à l’évolution du concept et de la doctrine d’emploi des forces ;
- Conduit ou pilote les études relatives à l’emploi des forces dans un cadre national ou multinational, y compris pour ce qui concerne le retour d’expérience, la doctrine d’emploi, le soutien en opérations ou la réflexion prospective opérationnelle ;
- Définit la politique de soutien aux forces dans le domaine de l’environnement géophysique et spatial.
Le bureau « contrats opérationnels et préparation opérationnelle interarmées » :
- Définit les objectifs à atteindre en matière de disponibilité et de performance opérationnelles, traduits sous la forme de contrats opérationnels ;
- Définit la politique de la préparation opérationnelle interarmées, individuelle et multinationale et en approuve la programmation pluriannuelle ainsi que les orientations qui en découlent pour chaque armée ;
- Participe aux études conduites dans le cadre de l’expression des besoins opérationnels, de l’activité des forces, de la programmation, du budget, de la préparation de l’avenir et du pilotage stratégique des armées, directions et services.
Le bureau « protection-sauvegarde » :
- Définit la politique d’emploi des armées en matière de protection et de sauvegarde du territoire national, de ses approches et des installations militaires
[…]
EDG 2016
12
ANNEXE II
COMPTAGE DES MOTS EN SYNTHÈSE DE DOSSIER