Contact sev 2015 15

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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 15 10 septembre 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Bien que les entreprises aient remar- qué que le temps partiel est un besoin pour leur personnel – avant tout des parents – et qu’elles tirent aussi des avantages à le promouvoir, elles pei- nent à le favoriser. Parfois, on profite même du personnel à temps partiel. Les CFF qui veulent le favoriser ont encore du pain sur la plan- che, même si les progrès sont tan- gibles. Il s’agit notamment de s’assurer que tous les cadres jouent le jeu. Il y a aussi de bons exemples, à l’instar de TILO. Dossier en pages 10 à 12 Temps partiel variable Il n’y a pas que le salaire qui baisse. Des tours de service plus mauvais, moins de forma- tion, moins de perspectives de carrière: le personnel à temps partiel doit souvent ronger son frein. Les entreprises de transports publics ont encore souvent du mal à favoriser le temps partiel .. Il faut des règles très claires pour contrer l’hyperflexibilisation du personnel. Christian Imdorf est un chercheur universitaire qui s’intéresse particu- lièrement à la sé- grégation, surtout lors du premier choix profession- nel. Il est par exem- ple difficile pour un homme de devenir assistant médical et pour une femme de devenir mécani- cienne sur voitures. Christian Imdorf explique dans l’inter- view de ce numéro comment la ségré- gation se fait dès l’apprentissage et comment on devrait essayer d’y remé- dier. Pages 6 et 7 Ségrégation à l’embauche Des chances différentes selon le sexe Hes On évite parfois d’engager des hommes dans certaines profes- sions. Mais la situation est en train de changer. Ici une crèche. La situation tendue aux Ateliers industriels d’Yverdon s’est nettement améliorée. La mobilisation du personnel et du SEV a payé! Pages 2et 3 La persévérance du SEV a payé Blaise Morel est le nouveau président de la section TPF régional. Page 13 Du nouveau aux TPF .. Benoît Ménestrier est le nouveau président de la section Travys. Page 9 Nouveau président .. L’absentéisme atteint 14 % chez le personnel roulant des Transports publics genevois, même si l’entreprise nie ces chiffres. La section SEV-TPG, ainsi qu’ASIP et transfair exigent de la direction qu’elle engage davantage de personnel ou alors qu’elle adapte l’offre aux effectifs à disposition. L’automne s’annonce chaud si la direction continue de jouer à l’autruche face à la hausse inquiétante de l’absentéisme. Absentéisme dantesque

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Page 1: Contact sev 2015 15

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 15

10 septembre2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Bien que les entreprises aient remar-qué que le temps partiel est un besoinpour leur personnel – avant tout desparents – et qu’elles tirent aussi desavantages à le promouvoir, elles pei-nent à le favoriser.Parfois, on profite même du personnelà temps partiel. Les CFF qui veulent lefavoriser ont encore du pain sur la plan-che, même si les progrès sont tan-gibles. Il s’agit notamment de s’assurerque tous les cadres jouent le jeu. Il y aaussi de bons exemples, à l’instar deTILO.

Dossier en pages 10 à 12

Temps partiel variableIl n’y a pas que le salaire quibaisse. Des tours de serviceplus mauvais, moins de forma-tion, moins de perspectives decarrière: le personnel à tempspartiel doit souvent ronger sonfrein.

Les entreprises de transports publics ont encore souvent du mal à favoriser le temps partiel

..

Il faut des règles très claires pour contrer l’hyperflexibilisation du personnel.

■ Christian Imdorfest un chercheuruniversitaire quis’intéresse particu-lièrement à la sé-grégation, surtoutlors du premierchoix profession-nel. Il est par exem-ple difficile pour un

homme de devenir assistant médical etpour une femme de devenir mécani-cienne sur voitures.Christian Imdorf explique dans l’inter-view de ce numéro comment la ségré-gation se fait dès l’apprentissage etcomment on devrait essayer d’y remé-dier.

Pages 6 et 7

Ségrégation à l’embauche

Des chances différentes selon le sexe

Hes

On évite parfois d’engager des hommes dans certaines profes-sions. Mais la situation est en train de changer. Ici une crèche.

La situation tendue aux Ateliers industrielsd’Yverdon s’est nettement améliorée. Lamobilisation du personnel et du SEV a payé!

Pages 2et 3

La persévérance du SEV a payéBlaise Morel est lenouveau président dela section TPF régional.

Page 13

Du nouveau aux TPF

..

Benoît Ménestrier est lenouveau président de lasection Travys.

Page 9

Nouveau président..

L’absentéisme atteint 14 % chez lepersonnel roulant des Transports publicsgenevois, même si l’entreprise nie ceschiffres. La section SEV-TPG, ainsiqu’ASIP et transfair exigent de ladirection qu’elle engage davantage depersonnel ou alors qu’elle adapte l’offreaux effectifs à disposition. L’automnes’annonce chaud si la direction continuede jouer à l’autruche face à la hausseinquiétante de l’absentéisme.

Absentéisme dantesque

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ACTU ......

2contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Plus d’argent pourl’infrastructure■ L’Office fédéral des trans-ports (OFT) et les CFF se sontmis d’accord sur une enveloppefinancière de 7,632 milliards defrancs pour la convention deprestations couvrant la périodede 2017 à 2020. Ce montant estde 15 % supérieur à celui de laconvention 2013–2016. Cetteaugmentation s’explique par lanécessité d’assurer un volumed’entretien plus important àtitre préventif, ainsi que par lacroissance du trafic et l’exten-sion des installations. Les CFFpourront en outre requérir desmoyens financiers supplémen-taires auprès de l’OFT, s’il s’agitde garantir la ponctualité ouencore de faire face auximprévus. comm

Plus de logementsabordables■ L’Union syndicale suisse (USS)soutient l’initiative populaire del’Asloca pour «Davantage delogements abordables», lancée le4 septembre. L’Association suissedes locataires demande à laConfédération et aux cantons unengagement plus soutenu enfaveur de logements abordableset d’une plus grande part delogements d’utilité publique. Cettepart oscille aujourd’hui, selon lasource consultée, entre 4 et 8 %.Le but est d’arriver à ce que 10 %des logements nouvellementconstruits soient d’utilité publique.L’initiative veut aussi empêcherque les programmes d’encoura-gement des pouvoirs publicsn’aient pour effet que leslocataires soient congédiés ou queles propriétaires entreprennentdes transformations de luxe.Les Coopératives d’habitationSuisse, l’USS, les partis de gaucheet d’autres organisations soutien-nent cette initiative. Ces dernièresannées, les loyers n’ont pas cesséd’augmenter, alors que la phase detaux d’intérêt bas persiste. Il y apénurie de logements bon marché.Les perdants sont les personnes àbas ou moyens revenus. Désormais,leur loyer représente pour eux unetelle charge qu’ils doivent compterchaque franc dépensé ailleurs etsont contraints de se serrer laceinture. uss

EN VITESSE

« Notre travail n’a pas été vain.On constate une amélioration »,explique Jean-Pierre Etique,secrétaire syndical, après unerencontre avec la Direction (bi-céphale) des Ateliers mardi1er septembre à Yverdon. Ilsemble en effet, selon les dé-clarations des employé-e-s,que la situation se soit amélio-rée: les problèmes de commu-nication récurrents, révélésnotamment par les enquêtesmandatées par le SEV, ont étérésorbés et on favorise désor-mais le dialogue au lieu de larépression, particulièrementen matière de sécurité. Cela a

été positivement ressenti parle personnel dernièrement.« On sent une volonté claire etune ouverture de la part desdirections du site, qui recon-naissent que les responsablesdirects ont une grande chargeadministrative qui les empê-che parfois d’être disponiblespour la conduite du per-sonnel », explique Jean-PierreEtique.Désormais, il y a des visites ré-gulières des responsables surles lieux de production, visitesqui permettent souvent defaire part de nouvelles tâchesà effectuer ou de correctionsà apporter à certains travaux,dans certains cas, reste encoreà ne pas oublier d’entretenirun contact régulier et positifavec le personnel.

Davantage de considérationAutre évolution: le personneldemandait à pouvoir com-mencer très tôt (5 heures dumatin) en cas de canicule afin

d’éviter les heures chaudes del’après-midi. Or, ce chan-gement d’horaire entraînaitl’obligation de verser une in-demnité de nuit, ce qui suffi-sait, par le passé, pour que ladirection refuse. Cette année,la mesure a été acceptée sansdiscussion, à la satisfaction dupersonnel. Cela montre bien leregain de sensibilité de l’entre-prise face au bien-être de sonpersonnel.

Un personnel sous pressionLes enquêtes effectuées par leSEV, qui montraient l’ampleurde l’insatisfaction des em-ployé-e-s et du stress qu’ils su-bissaient, sont en partie à l’ori-gine de ces changements. Lesondage de satisfaction man-daté par les CFF a égalementengendré, en parallèle, le dé-ploiement de certaines nou-velles dispositions. Pour leSEV, qui salue les mesures pri-ses, il est cependant regret-table que la commission du

personnel n’ait pas été consul-tée avant leur élaboration.Concernant les conditions detravail à l’avenir, le syndicatest donc confiant.Autre exemple: la loi sur la du-rée du travail provoquait par-fois certaines incompréhen-sions dans les rangs desemployé-e-s. Il y a désormaisune sensibilité accrue à cesdispositions, certes contrai-gnantes, mais nécessaires etprotectrices face au personnel.

Le SEV bienvenu lorsdes rencontres régulièresVu cette évolution positive, larencontre du 1er septembre,qui réunissait les directions et,côté employé-e-s, André Mar-tin de la CoPe, Jean-PierreEtique et Vincent Brodard,secrétaires syndicaux, s’estdéroulée dans un climat sereinet constructif.Des rencontres auront désor-mais lieu régulièrement entreles élus de la CoPe et les direc-

Jean-Pierre Etique: « On constate Ateliers Industriels CFF d’Yverdon

Ça faisait des mois,voire des années que leSEV dénonçait la situa-tion difficile des em-ployé-e-s des Ateliersd’Yverdon. L’horizon estdésormais dégagé et onpart sur de nouvellesbases. Tant mieux.

Mais la direction des tpg préfèrejouer à l’autruche au lieu d’af-fronter le problème de l’absen-téisme chez le personnel roulant.Un absentéisme qui s’élève enforte hausse selon les chiffres enpossession du Front syndical: 6 %fin 2014, 8 % en avril, 14 % au-jourd’hui! Soit une hausse de plusde 100 % depuis le début de l’an-née. Avec un sous-effectif de–17 postes équivalents pleintemps, les tpg compromettent

Transports publics genevois: l’absentéisme du personnel roulant a pris l’ascenseur

14 % d’absentéisme: les tpg Le Front syndical des tpga tiré une nouvelle foisla sonnette d’alarme lelundi 31 août lors d’uneconférence de presse:avec 14 % d’absentéis-me chez le personnelroulant, la situation est«explosive».

ACTU

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contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

tions et une place sera réser-vée pour le SEV. Pour rappel, lequestionnaire de Karasek avaitété distribué à l’automne 2012dans les Ateliers IndustrielsCFF. Les résultats accablantsavaient été dévoilés au prin-

temps 2013 déjà. Il aura fallutout ce temps pour changer lecours des choses... C’est grâceà la persévérance du syndicatqui est revenu à la charge ré-gulièrement ainsi qu’aux ré-sultats peu satisfaisants du

sondage sur la satisfaction dupersonnel, qu’on constate dé-sormais une réelle améliora-tion dans les conditions de tra-vail à Yverdon. Il était temps.

Henriette Schaffter

une amélioration »

Hes

La situation difficile aux Ateliers d’Yverdon avait été révélée lors d’enquêtes mandatées par le SEV.

l’accord qui avait décidé le per-sonnel à ne pas reconduire sonmouvement de grève en décem-bre 2014. Les effectifs devaientêtre stabilisés au niveau de 2014.Les tpg n’ont lancé qu’au moisd’août le processus de recrute-ment pour 36 nouveaux conduc-teurs et conductrices qui ne serontopérationnel-le-s qu’en fin d’an-née. Le sous-effectif chroniqueque dénonçaient les syndicats de-puis plus de deux ans a donc étéaccentué en toute connaissancede cause. Pour le Front syndicalces 36 postes sont nettement in-suffisants «car six autres per-sonnes ont donné leur démissionen août», relève Valérie Solano,secrétaire syndicale SEV encharge du dossier. «Il faut soitaugmenter les effectifs, soit bais-ser l’offre de sorte qu’elle corres-ponde aux effectifs», a martelé

Vincent Leggiero, président de lasection SEV-TPG.La pénurie engendre le rappel dupersonnel roulant sur ses congés.Les employé-e-s subissent doncde plein fouet les conséquencesde la politique de la direction, euxqui doivent effectuer des heuressupplémentaires. C’est donc uncercle vicieux.Lors de la conférence de presse,des collègues ont témoigné.«Nous sommes toujours à la limitedes vitesses autorisées, parfois audétriment de la sécurité des usa-gers», a relevé Jean-Pierre Clavel,d’A.S.I.P. «Je ne peux plus offrir unservice correct aux usagers. Avantje pouvais expliquer commentfonctionne le distributeur de bil-lets, maintenant je n’ai plus letemps. Et je suis épuisé en fin dejournée», raconte Fabio Zamuner,conducteur et membre du comité

SEV-TPG. Et le service aux usagersva encore en prendre un coupavec les idées «géniales» concoc-tées en haut lieu pour améliorerles gestes métier: fermer les por-tes des véhicules plus rapide-ment! Aux premières loges pourfaire office de bouc émissaire, lepersonnel roulant ne fait guèrel’objet de toutes les attentions dela direction. Et c’est un euphé-misme: il suffit de rappeler qu’uncontainer fait office de local de«repos» à Cornavin depuis le 24août, sans avis en bonne et dueforme, et sans WC ni eau courante.Se nourrissant du mépris perma-nent, la colère gonfle. Sur les hau-teurs du Bachet, le souvenir du19 novembre semble si lointain...Pourtant, le Front syndical l’a redit:«Une grève n’est pas à exclure.»L’autruche va-t-elle sortir la tête deson trou? Vivian Bologna

jouent à l’autruche

Ce qui se déroulait jusqu’à présent loin de nous,en Méditerranée, et que nous prenions pour deshistoires tristes du JT est brusquement de plusen plus présent dans notre quotidien: des réfu-giés syriens, irakiens, afghans sont sur le che-min de l’Europe de l’Ouest, soudainement toutproches. Et plus seulement par le biais d’un re-portage TV. Lorsqu’on croise un migrant aban-donné à son sort sur la plage, il n’est guère pos-sible de changer de chaîne pour le virer de savie; on est alors directement confronté à deshommes et des femmes en exil.

Les sons et les images sont partout. On entendparler des passeurs sans scrupules et des mortstragiques. A juste titre, nous nous en indignonset en sommes effarés. En même temps, la peurs’installe lentement: la peur de ce qui pourraitse passer si une masse incontrôlée d’hommes etde femmes devait arriver chez nous. Nous avonsdes représentations de ce qu’il pourrait advenir– avec le soutien bienveillant de la droite popu-liste. «Nous aurions moins que maintenant.»«On nous prendrait ce que nous avons acquis àla sueur de notre front.» «Les réfugiés pour-raient nous prendre ce qui nous revient.» Ces re-présentations peuvent pulluler. Et nous pouvonsperdre tout lien avec la réalité. Personne ne peutsérieusement prétendre que les réfugiés lui ontpris quoi que ce soit.

Il n’est guère besoin d’expliquer que des hu-mains prennent le chemin de l’exil pour sauverleur peau. Il est tout aussi compréhensiblequ’ils essaient d’aller là où ils supposent trou-ver de meilleures conditions de vie et de travail.Et si elles sont si bonnes chez nous, ce n’est pasla dernière des victoires des syndicats. On peuten être fier. Nous avons assez de ressources àpartager. Nous pouvons partager notre prospé-rité avec les réfugiés sans que nous manquionsde quoi que ce soit. C’est pourquoi nous devonsapporter notre aide; et qui plus est avec con-fiance en nous et si possible sans crainte. Celuiqui a confiance en lui ne doit pas craindre dedevenir pauvre s’il partage. Et si l’on jette un re-gard sur le monde et que l’on réfléchit: qui peutapporter son aide à ces personnes dans le be-soin, sinon nous?

ÉDITO

« Nous avons assez de ressources à partager.Nous pouvons partager notre prospérité avec lesréfugiés sans que nous manquions de quoi que cesoit. » Barbara Spalinger, vice-présidente du SEV

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ACTU ......

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Plus d’argent pourl’infrastructure■ L’Office fédéral des trans-ports (OFT) et les CFF se sontmis d’accord sur une enveloppefinancière de 7,632 milliards defrancs pour la convention deprestations couvrant la périodede 2017 à 2020. Ce montant estde 15 % supérieur à celui de laconvention 2013–2016. Cetteaugmentation s’explique par lanécessité d’assurer un volumed’entretien plus important àtitre préventif, ainsi que par lacroissance du trafic et l’exten-sion des installations. Les CFFpourront en outre requérir desmoyens financiers supplémen-taires auprès de l’OFT, s’il s’agitde garantir la ponctualité ouencore de faire face auximprévus. comm

Plus de logementsabordables■ L’Union syndicale suisse (USS)soutient l’initiative populaire del’Asloca pour «Davantage delogements abordables», lancée le4 septembre. L’Association suissedes locataires demande à laConfédération et aux cantons unengagement plus soutenu enfaveur de logements abordableset d’une plus grande part delogements d’utilité publique. Cettepart oscille aujourd’hui, selon lasource consultée, entre 4 et 8 %.Le but est d’arriver à ce que 10 %des logements nouvellementconstruits soient d’utilité publique.L’initiative veut aussi empêcherque les programmes d’encoura-gement des pouvoirs publicsn’aient pour effet que leslocataires soient congédiés ou queles propriétaires entreprennentdes transformations de luxe.Les Coopératives d’habitationSuisse, l’USS, les partis de gaucheet d’autres organisations soutien-nent cette initiative. Ces dernièresannées, les loyers n’ont pas cesséd’augmenter, alors que la phase detaux d’intérêt bas persiste. Il y apénurie de logements bon marché.Les perdants sont les personnes àbas ou moyens revenus. Désormais,leur loyer représente pour eux unetelle charge qu’ils doivent compterchaque franc dépensé ailleurs etsont contraints de se serrer laceinture. uss

EN VITESSE

« Notre travail n’a pas été vain.On constate une amélioration »,explique Jean-Pierre Etique,secrétaire syndical, après unerencontre avec la Direction (bi-céphale) des Ateliers mardi1er septembre à Yverdon. Ilsemble en effet, selon les dé-clarations des employé-e-s,que la situation se soit amélio-rée: les problèmes de commu-nication récurrents, révélésnotamment par les enquêtesmandatées par le SEV, ont étérésorbés et on favorise désor-mais le dialogue au lieu de larépression, particulièrementen matière de sécurité. Cela a

été positivement ressenti parle personnel dernièrement.« On sent une volonté claire etune ouverture de la part desdirections du site, qui recon-naissent que les responsablesdirects ont une grande chargeadministrative qui les empê-che parfois d’être disponiblespour la conduite du per-sonnel », explique Jean-PierreEtique.Désormais, il y a des visites ré-gulières des responsables surles lieux de production, visitesqui permettent souvent defaire part de nouvelles tâchesà effectuer ou de correctionsà apporter à certains travaux,dans certains cas, reste encoreà ne pas oublier d’entretenirun contact régulier et positifavec le personnel.

Davantage de considérationAutre évolution: le personneldemandait à pouvoir com-mencer très tôt (5 heures dumatin) en cas de canicule afin

d’éviter les heures chaudes del’après-midi. Or, ce chan-gement d’horaire entraînaitl’obligation de verser une in-demnité de nuit, ce qui suffi-sait, par le passé, pour que ladirection refuse. Cette année,la mesure a été acceptée sansdiscussion, à la satisfaction dupersonnel. Cela montre bien leregain de sensibilité de l’entre-prise face au bien-être de sonpersonnel.

Un personnel sous pressionLes enquêtes effectuées par leSEV, qui montraient l’ampleurde l’insatisfaction des em-ployé-e-s et du stress qu’ils su-bissaient, sont en partie à l’ori-gine de ces changements. Lesondage de satisfaction man-daté par les CFF a égalementengendré, en parallèle, le dé-ploiement de certaines nou-velles dispositions. Pour leSEV, qui salue les mesures pri-ses, il est cependant regret-table que la commission du

personnel n’ait pas été consul-tée avant leur élaboration.Concernant les conditions detravail à l’avenir, le syndicatest donc confiant.Autre exemple: la loi sur la du-rée du travail provoquait par-fois certaines incompréhen-sions dans les rangs desemployé-e-s. Il y a désormaisune sensibilité accrue à cesdispositions, certes contrai-gnantes, mais nécessaires etprotectrices face au personnel.

Le SEV bienvenu lorsdes rencontres régulièresVu cette évolution positive, larencontre du 1er septembre,qui réunissait les directions et,côté employé-e-s, André Mar-tin de la CoPe, Jean-PierreEtique et Vincent Brodard,secrétaires syndicaux, s’estdéroulée dans un climat sereinet constructif.Des rencontres auront désor-mais lieu régulièrement entreles élus de la CoPe et les direc-

Jean-Pierre Etique: « On constate Ateliers Industriels CFF d’Yverdon

Ça faisait des mois,voire des années que leSEV dénonçait la situa-tion difficile des em-ployé-e-s des Ateliersd’Yverdon. L’horizon estdésormais dégagé et onpart sur de nouvellesbases. Tant mieux.

Mais la direction des tpg préfèrejouer à l’autruche au lieu d’af-fronter le problème de l’absen-téisme chez le personnel roulant.Un absentéisme qui s’élève enforte hausse selon les chiffres enpossession du Front syndical: 6 %fin 2014, 8 % en avril, 14 % au-jourd’hui! Soit une hausse de plusde 100 % depuis le début de l’an-née. Avec un sous-effectif de–17 postes équivalents pleintemps, les tpg compromettent

Transports publics genevois: l’absentéisme du personnel roulant a pris l’ascenseur

14 % d’absentéisme: les tpg Le Front syndical des tpga tiré une nouvelle foisla sonnette d’alarme lelundi 31 août lors d’uneconférence de presse:avec 14 % d’absentéis-me chez le personnelroulant, la situation est«explosive».

ACTU

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contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

tions et une place sera réser-vée pour le SEV. Pour rappel, lequestionnaire de Karasek avaitété distribué à l’automne 2012dans les Ateliers IndustrielsCFF. Les résultats accablantsavaient été dévoilés au prin-

temps 2013 déjà. Il aura fallutout ce temps pour changer lecours des choses... C’est grâceà la persévérance du syndicatqui est revenu à la charge ré-gulièrement ainsi qu’aux ré-sultats peu satisfaisants du

sondage sur la satisfaction dupersonnel, qu’on constate dé-sormais une réelle améliora-tion dans les conditions de tra-vail à Yverdon. Il était temps.

Henriette Schaffter

une amélioration »

Hes

La situation difficile aux Ateliers d’Yverdon avait été révélée lors d’enquêtes mandatées par le SEV.

l’accord qui avait décidé le per-sonnel à ne pas reconduire sonmouvement de grève en décem-bre 2014. Les effectifs devaientêtre stabilisés au niveau de 2014.Les tpg n’ont lancé qu’au moisd’août le processus de recrute-ment pour 36 nouveaux conduc-teurs et conductrices qui ne serontopérationnel-le-s qu’en fin d’an-née. Le sous-effectif chroniqueque dénonçaient les syndicats de-puis plus de deux ans a donc étéaccentué en toute connaissancede cause. Pour le Front syndicalces 36 postes sont nettement in-suffisants «car six autres per-sonnes ont donné leur démissionen août», relève Valérie Solano,secrétaire syndicale SEV encharge du dossier. «Il faut soitaugmenter les effectifs, soit bais-ser l’offre de sorte qu’elle corres-ponde aux effectifs», a martelé

Vincent Leggiero, président de lasection SEV-TPG.La pénurie engendre le rappel dupersonnel roulant sur ses congés.Les employé-e-s subissent doncde plein fouet les conséquencesde la politique de la direction, euxqui doivent effectuer des heuressupplémentaires. C’est donc uncercle vicieux.Lors de la conférence de presse,des collègues ont témoigné.«Nous sommes toujours à la limitedes vitesses autorisées, parfois audétriment de la sécurité des usa-gers», a relevé Jean-Pierre Clavel,d’A.S.I.P. «Je ne peux plus offrir unservice correct aux usagers. Avantje pouvais expliquer commentfonctionne le distributeur de bil-lets, maintenant je n’ai plus letemps. Et je suis épuisé en fin dejournée», raconte Fabio Zamuner,conducteur et membre du comité

SEV-TPG. Et le service aux usagersva encore en prendre un coupavec les idées «géniales» concoc-tées en haut lieu pour améliorerles gestes métier: fermer les por-tes des véhicules plus rapide-ment! Aux premières loges pourfaire office de bouc émissaire, lepersonnel roulant ne fait guèrel’objet de toutes les attentions dela direction. Et c’est un euphé-misme: il suffit de rappeler qu’uncontainer fait office de local de«repos» à Cornavin depuis le 24août, sans avis en bonne et dueforme, et sans WC ni eau courante.Se nourrissant du mépris perma-nent, la colère gonfle. Sur les hau-teurs du Bachet, le souvenir du19 novembre semble si lointain...Pourtant, le Front syndical l’a redit:«Une grève n’est pas à exclure.»L’autruche va-t-elle sortir la tête deson trou? Vivian Bologna

jouent à l’autruche

Ce qui se déroulait jusqu’à présent loin de nous,en Méditerranée, et que nous prenions pour deshistoires tristes du JT est brusquement de plusen plus présent dans notre quotidien: des réfu-giés syriens, irakiens, afghans sont sur le che-min de l’Europe de l’Ouest, soudainement toutproches. Et plus seulement par le biais d’un re-portage TV. Lorsqu’on croise un migrant aban-donné à son sort sur la plage, il n’est guère pos-sible de changer de chaîne pour le virer de savie; on est alors directement confronté à deshommes et des femmes en exil.

Les sons et les images sont partout. On entendparler des passeurs sans scrupules et des mortstragiques. A juste titre, nous nous en indignonset en sommes effarés. En même temps, la peurs’installe lentement: la peur de ce qui pourraitse passer si une masse incontrôlée d’hommes etde femmes devait arriver chez nous. Nous avonsdes représentations de ce qu’il pourrait advenir– avec le soutien bienveillant de la droite popu-liste. «Nous aurions moins que maintenant.»«On nous prendrait ce que nous avons acquis àla sueur de notre front.» «Les réfugiés pour-raient nous prendre ce qui nous revient.» Ces re-présentations peuvent pulluler. Et nous pouvonsperdre tout lien avec la réalité. Personne ne peutsérieusement prétendre que les réfugiés lui ontpris quoi que ce soit.

Il n’est guère besoin d’expliquer que des hu-mains prennent le chemin de l’exil pour sauverleur peau. Il est tout aussi compréhensiblequ’ils essaient d’aller là où ils supposent trou-ver de meilleures conditions de vie et de travail.Et si elles sont si bonnes chez nous, ce n’est pasla dernière des victoires des syndicats. On peuten être fier. Nous avons assez de ressources àpartager. Nous pouvons partager notre prospé-rité avec les réfugiés sans que nous manquionsde quoi que ce soit. C’est pourquoi nous devonsapporter notre aide; et qui plus est avec con-fiance en nous et si possible sans crainte. Celuiqui a confiance en lui ne doit pas craindre dedevenir pauvre s’il partage. Et si l’on jette un re-gard sur le monde et que l’on réfléchit: qui peutapporter son aide à ces personnes dans le be-soin, sinon nous?

ÉDITO

« Nous avons assez de ressources à partager.Nous pouvons partager notre prospérité avec lesréfugiés sans que nous manquions de quoi que cesoit. » Barbara Spalinger, vice-présidente du SEV

Page 4: Contact sev 2015 15

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4 ACTUcontact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Ce vendredi 11 septembre s’achève la pro-cédure d’audition lancée en mai dernierpar le Conseil fédéral sur son projet derapport stratégique sur la tarification de lamobilité. Ce document de 70 pages exami-ne les possibilités de prélever à terme uneredevance liée à l’utilisation de l’infra-structure et des services pour les trans-ports de personnes par la route et le rail.Le but de cette forme de «mobility pricing»est clair: influer sur la demande des usa-gers, en vue de réduire les pics d’affluenceet de parvenir à une utilisation plus homo-gène des infrastructures de transport.Plus vite dit que fait évidemment. Une telleredevance devrait permettre de diminuer,voire de supprimer, les taxes actuellementperçues, tout en maintenant un rendementéquivalent. Outre les épineux problèmestechniques inhérents aux modalités deprélèvement, toutes sortes d’épineusesquestions juridiques et économiques seposent, liées notamment à la réglementa-tion des transports, au calcul descoûts/avantages du système, à la souve-raineté de la Confédération, à la protectiondes données personnelles, au choix d’unepolitique de prix.Ce dernier point est évidemment le nerf dela guerre tarifaire qui se prépare dans letransport des personnes. Sous le nom de«prix dynamisés», les compagnies aérien-nes pratiquent depuis longtemps, avec unraffinement toujours plus grand, une tarifi-cation différenciée selon la destination etle jour du vol ainsi qu’au vu de l’offre de laconcurrence, observée en permanence. Sibien que les différents prix du billetd’avion sont presque aussi nom-breux que les passagers de lamême cabine.

Et la pratique des prix dynamisés fait sonchemin, par exemple dans l’hôtellerie pourles réservations en ligne, dans la ventedes génériques en pharmacie, pour lesventes par internet en général. Les super-marchés et autres grands magasins semontrent plus prudents. Ils préfèrent fac-turer à tous leurs clients le même prix pourle même article mais ne se gênent pas deleur demander une participation activeplus ou moins importante aux opérationsde vente et d’encaissement.Dans la presse à grand tirage, AndreasMeyer, patron des CFF, martèle volontierssa volonté de ne pas introduire les prix dif-férenciés pour le trafic voyageurs. Mais,de fait, une influence s’exerce déjà sur leschoix des usagers, par exemple au moyendes cartes journalières à tarif réduit pourune première utilisation après 9 heures dumatin.Quant à l’idée d’une surtaxe pénalisant lespendulaires, elle a heureusement fait longfeu, écartée pour des raisons sociales évi-dentes. Ce sont également des considéra-tions sociales qui rendent méfiantes lesorganisations du personnel à l’égard du«mobility pricing» comme rappelé dans ledernier numéro de ce journal. Pour deve-

nir acceptable, ce système detaxation devrait remplir

en particulier quatreconditions: englobertous les modes de

transport, intégrercomplètement le

trafic marchan-dises, viser

une appli-cation

socialement supportable et affirmer caté-goriquement que les transports font partieintégrante du service public. Ce dernierprincipe mérite respect. A défaut, c’esttout un pan de la vie économique et socia-le qui perd sa composante de bien com-mun pour relever entièrement du marché.Or, dans notre société du mouvement, lamobilité correspond effectivement à unbesoin, souvent à une nécessité, et passeulement à une envie de bouger à courteou longue distance. L’accès aux moyensde transport est ressenti comme un serviceque la collectivité doit rendre elle-mêmeou, à défaut, garantir et encadrer par uneréglementation adéquate, aussi ferme quenécessaire et souple que possible.D’ailleurs, l’utile coexistence de transportspublics et privés peut aussi favoriser lesinitiatives commerciales des collectivitéset des entreprises publiques, en leur per-mettant de développer leur propre marke-ting. On le voit bien aujourd’hui avec lesefforts que font les sociétés de transportspublic pour soigner aussi les clients occa-sionnels, touristes urbains et congres-sistes en tête, auxquels elles offrent des«paquets» intéressants.La mobilité tarifée n’est ni une inventiondiabolique, ni une panacée. Tout juste uneoccasion de réfléchir à un mode de finan-cement et d’utilisation des coûteuses in-frastructures de transport, dont la chargeincombe aux collectivités publiques et auxusagers, selon une clé de répartition à dé-finir par la politique.

Yvette Jaggi

Mobilité tarifée et prix «dynamisés»CHRONIQUE

Lors du bilan de mi-année duBLS, l’entreprise indiquait qu’ily avait eu une augmentation

des charges de personnel, àsavoir environ 3 % de postes àtemps plein en plus.Une nouvelle réjouissante encette période de démantè-lement. 3000 personnes tra-vaillent au BLS, ce qui signifiequ’il s’agirait de 90 postesplein temps. Problème: per-sonne au SEV ne comprendconcrètement où pourraientbien travailler ces employé-e-s

supplémentaires, ceci d’autantplus que le programme d’éco-nomies « Gipfelsturm » est tou-jours d’actualité. Hugo Wyler,porte-parole du BLS, explique:« Des nouveaux postes ont étécréés et des places vacantesont été repourvues. »Il ne peut par contre pasdonner de chiffres exactspuisque l’effectif du personneln’est analysé qu’en fin d’an-

née. Il semblerait que les nou-velles places aient été crééesen particulier dans la produc-tion ferroviaire, le trafic voya-geurs et l’infrastructure. Il y au-ra de nouvelles lignes en find’année(le BLS ira jusqu’à La Chaux-de-Fonds) et la formation a dé-jà débuté. Autre point essen-tiel: quatre mécanos sontformés au BLS tous les trois

mois, depuis que la formationest à nouveau assurée àl’interne.Une vingtaine de postesétaient à repourvoir la semainedernière. Hugo Wyler expliqueque « c’est serré mais que l’en-treprise n’est pas en sous-ef-fectif ». pan/Hes

■ BLS

Davantage de personnel: mais où est-il?Le BLS engage de nou-veaux collaborateurs etcollaboratrices, car laproduction est en pleinecroissance. Le hic? Diffi-cile de savoir où ce per-sonnel est engagé...

Page 5: Contact sev 2015 15

POLITIQUE DES TRANSPORTS ......

5contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

L’utopie nous manquesi cruellement

Chaque année, à l’automne, les journaux titrent sur la rentrée lit-téraire, les librairies croulent sous les « nouveautés », même la TVse fend de quelques incursions dans la littérature. Entre les atro-cités des guerres et les scandales financiers, la cause littérairesemble elle aussi faire la température de l’actua-lité. Rien pourtant de plus trompeur, car lalecture, activité si individuelle et intime, nepeut pas avoir d’actualité. Ce phénomèneest cependant très intéressant car, malgré lesstatistiques qui voient les « lecteurs » devenirune espèce en voie de disparition, la littéra-ture de fiction persiste et les romans pullulent.Un auteur norvégien, Karl Ove Knausegaard,voit dans la littérature le dernier lieu où peutencore s’exprimer la confrontation au réel. Lecinéma, les médias électroniques, dit-il, ren-dent parfaitement illusoire la frontière entre réalité et fiction ; laconfrontation à l’écrit ne peut pas abolir cette différence et per-met de la penser. Parce qu’il faut convoquer les souvenirs et lesordonner, parce qu’il faut malgré tout « raconter », c’est-à-direfaire sens dans une séquence temporelle. Mais sans aller dansde si élevées mises en perspective théoriques, la littérature de-meure le lieu des utopies. Utopies que les partis politiques ontmises au rancart, les gouvernements oubliées et les milieux éco-nomique écrasées. L’utopie, ce n’est pas un monde meilleur quidoit advenir, mais un but auquel il faut tendre. Pour paraphraserNicolas Bouvier qui parle du voyage, c’est bien le chemin qui im-porte plus que la destination: on croit pouvoir atteindre une uto-pie, mais c’est bien le chemin qui nous y conduira qui nous fait,ou nous défait.

La « real politique » qui aujourd’hui encombre la bouche desfemmes et hommes politiques est aussi mesquine que la gestiondu quotidien peut l’être. Pas de perspective, pas d’ambition, pasd’aspiration à une vie meilleure pour toutes et tous. A cetteimage, pour exemple, prenons la mesquine réforme de l’AVS ap-pelée par le ministre socialiste Alain Berset. Augmenter l’âge dela retraite avec l’argument de l’égalité hommes et femmes et descaisses qui se videraient, c’est une telle défaite pour les idéessocialistes portées depuis la création du parti! Ce n’était pas plusfacile qu’aujourd’hui d’imaginer, en 1910 ou en 1950, une assu-rance sociale. Y a-t-il jamais eu des caisses pleines et un avenirprévisible ? D’où nous vient donc cette mesquinerie alors quenous vivons dans le pays le plus riche du monde ? Avancer quel’âge actuel de la retraite des femmes est un privilège, c’est ou-blier l’idée qui a porté la création de l’AVS, une assurance pourles plus fragiles et ceux qui subissent les conditions de travail lesplus éprouvantes.

Alors imperceptiblement, la rentrée littéraire est un rappel indis-pensable: pour qu’un autre futur existe, il faut l’inventer, la fictionest faite de cela, il faut imaginer et laisser les bienfaits de ce quiest imaginé nous remplir de force et de confiance. Kant, le grandphilosophe réaliste, disait que là où il y a de la volonté, il y a unchemin. Et, à écouter les discours qui ont soulevé les chan-gements – Internet n’en est pas avare, écoutez donc vibrer lafoule aux discours de Martin Luther King, De Gaulle, Olof Palmeou Angela Davis –, je me demande bien où nous puisons aujour-d’hui cet esprit si étréci et médiocre ?

Valérie Solano

CARNET DE BORD

Le SEV soutient en particulierla décision de conserver lesgrandes entreprises ferro-viaires dans leur forme actuel-le et de ne pas séparer encoreplus l’infrastructure de l’ex-ploitation.« Le projet d’organisation del’infrastructure ferroviaire (OBI)a une longue histoire derrièrelui, et le résultat obtenu au-jourd’hui est dans l’ensemblepositif », déclare le présidentSEV Giorgio Tuti. Au début, onaurait pu penser que la Suissevoulait se soumettre elle aussià la séparation entre infra-structure et exploitation,comme le prévoyait toutd’abord le 4e paquet ferroviairede l’UE.Déjà lors des premières audi-tions auprès de la commissiond’experts, le SEV s’est exprimécontre ce dessein étant donnéque les avantages des cheminsde fer intégrés sont évidents:lorsque l’infrastructure et l’ex-ploitation sont sous le mêmetoit, tout le système en profite,et donc aussi les voyageurs.Du point de vue du personneldes entreprises ferroviaireségalement, un fonctionnementcommun fait sens, car cela per-met de travailler main dans lamain au lieu de se faire concur-rence.

Le SEV écoutéAvec ses partenaires syndicauxeuropéens, le SEV a exercé detoute son influence afin d’atté-nuer dans le 4e paquet ferro-viaire l’inévitable division desentreprises. Suite à la pressionexercée par les syndicats destransports lors d’une grandemanifestation à Strasbourg, leParlement européen a tenucompte de notre revendication.

Les autres nouveautés propo-sées par le Conseil fédéral(transformer le service d’attri-bution des sillons en un éta-blissement fédéral, Railcom)ne sont pas absolument néces-saires du point de vue du SEVcar elles amènent un surcroîtde travail au niveau adminis-tratif. Mais ces nouveaux ser-vices ne sont cependant pas

une menace pour le systèmeferroviaire. Le traitement del’attribution des sillons et deséventuelles réclamations afonctionné sans anicroche nitrop de conflits en Suisse jus-qu’à présent, on peut doncs’attendre à ce que cela conti-nue avec la nouvelle organisa-tion.

Peter Moor

Le SEV soutient la direction du projet sur l’infrastructure ferroviaire

Le SEV est satisfait de ladirection présentée finaoût par le Conseil fé-déral dans le cadre duprojet relatif à l’organi-sation de l’infrastruc-ture ferroviaire (OBI).

Reconnaissance deschemins de fer intégrés

pmo

Une délégation du SEV s’était déplacée à Strasbourg pour manifesterson mécontentement en février 2014.

Le Conseil fédéral prévoit dans saconsultation d’accroître les droitsdes passagers, en accord avec lesorganisations ferroviaires. LaConfédération souhaite étendreles droits des voyageurs des che-mins de fer et du trafic bus inter-national afin qu’ils soient simi-laires à ceux valables dans l’UE.Elle souhaite combler les lacunesexistantes et renforcer ainsi lestransports publics.

Les entreprises de transportseraient alors contraintes d’in-former les voyageurs en cas deretards et de suppressions. Un

dédommagement serait éga-lement dû en cas de retards deplus de 60 minutes. Et celui-cipourrait dépasser ce qui est oc-troyé actuellement par certainesentreprises, mais de façon tota-lement volontaire.

Les obligations des entreprisesen matière de voyage retour oude continuation du voyage de-vraient également être réglées.Le règlement en matière de dé-dommagement serait valableaussi bien dans le trafic interna-tional que dans le trafic longuesdistances interne. pmo/Hes

La Confédération veut renforcer les droitsdes passagers

Page 6: Contact sev 2015 15

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

■ contact.sev : Vous étudiez ladiscrimination et l’égalitédes chances, c’est bien ça ?

Christian Imdorf : Oui, j’étudieen particulier la ségrégationselon le genre dans le sys-tème de formation, ségréga-tion qui se reflète ensuitedans le monde du travail.

■ Vous avez notamment étu-dié la discrimination à l’em-bauche en ce qui concerneles apprentis, dans diffé-rents domaines, comme lesgarages, les cabinets den-taires et médicaux, etc.

Oui, j’ai fait ces recherches

il y a une dizaine d’années.On se concentrait alors sur lesentreprises formatrices. Ac-tuellement, mes recherchess’orientent davantage sur lesystème de formation en gé-néral, qui produit la ségréga-tion.

■ Qu’aviez-vous alors consta-té lors de vos recherches surles garages par exemple ?

Nous avions remarqué que lesentreprises formatrices recru-tent leurs apprentis selon descritères de genre de façon àanticiper les dysfonctionne-ments qui, selon eux, pour-raient survenir au sein del’entreprise et les risquesd’abandon ou d’échec de laformation.

■ C’est-à-dire ?Pour certains employeurs, lesfemmes n’ont pas la force phy-sique nécessaire, accusentdes absences répétées etpourrait perturber l’équipe,composée uniquement d’hom-mes. Certains évoquent éga-lement le risque qu’elles quit-tent précocement leur postede travail, après l’apprentis-sage.

■ Il n’y aurait aucune raisond’engager une apprentiemécanicienne dans un ga-rage?

Si, si, bien sûr. La moitiédes entreprises interrogéesétaient favorables à l’enga-

gement d’apprenties. Lespatrons évoquent alors leurmotivation et leurs bons ré-sultats scolaires comme ar-guments. De plus, les fillesapaiseraient quelque peu

l’ambiance et « raffineraient »le climat.

■ Choisir des métiers aty-piques est fortement encou-ragé, notamment par les bu-reaux de l’égalité hommes-femmes. Est-ce que ça fonc-tionne ?

Non, pas vraiment. Les encou-rager à choisir un métier dit« masculin » ne suffit pas.Elles auraient besoin de sou-tien et de ressources dès ledébut et tout au long de la for-mation, ne serait-ce que pourle recrutement.

■ Qu’en est-il des dentistes etdes médecins ?

Alors là, c’est l’inverse. Leshommes n’ont quasiment au-cune chance de trouver uneplace d’apprentissage d’as-sistant de cabinet chez un mé-decin ou un dentiste. Il sem-blerait que cela menace lespropriétaires des cabinets,qui estiment que les jeunes

hommes auraient davantagede difficulté à se subor-donner. On craint que les rela-tions de travail hiérarchiséesne puissent plus fonctionnercorrectement. Les dentistes et

médecins hommes argumen-tent également en se faisantles avocats des jeunes hom-mes: il faut les protéger d’uneformation professionnelle quimet en question le modèle del’homme soutien de la famille.Alors que l’on accepte faci-lement que la femme limiteses prétentions profession-nelles, on repousse tota-lement l’entrée des hommesdans des professions où iln’existe pas de grandes possi-bilités de carrière. Mais ac-tuellement cela est en train dechanger: les patrons sont deplus en plus souvent desfemmes dans ces professionslibérales (avocats également)et cela modifie les schémashabituels.

■ C’est la même chose dansles crèches, chez les coif-feurs et dans les soins,j’imagine. On évite d’enga-ger des hommes quand il y ades candidats.

Alors il y a 230 métiers réper-toriés. Il faut s’y intéressercas par cas. Mes recherchess’orientent désormais sur lesystème de formation lui-même, qui oblige les jeunesadolescents à choisir leur voietrès tôt. Trop tôt. On ne faitpas de choix atypiques à 14-15 ans. Dans les pays anglo-saxons, le choix professionnels’opère plus tard, ce qui en-traîne moins de ségrégation.

■ Oui, mais on peut toujourschanger plus tard. C’estbeaucoup plus facile dechanger désormais.

C’est surtout facile d’évoluerde manière verticale (avec leshautes écoles spécialisées,les diverses possibilités deperfectionnement, etc.) maispas vraiment de manière hori-zontale, à savoir changer tota-lement de domaine.

■ Mais que faut-il faire pourfaire diminuer les ségréga-tions selon le genre ?

Les employeurs y sont pourquelque chose puisqu’ils in-terviennent à l’embauche. Etles services d’orientation pro-fessionnelle ont leur part deresponsabilité. Il faudrait toutd’abord faciliter la possibilitéde changer de métier, parexemple par une deuxièmeformation raccourcie ou parun examen de requalification.

■ Il y a également d’autres

Discrimination dans le monde de la formation

« On ne fait pas de choixatypique à 15 ans »Christian Imdorf est chercheur à l’Université de Berne et s’intéresse en particulier aux inégalités selon legenre, la nationalité ou l’âge, dans le système de formation en Suisse et à l’étranger. Il explique icicomment s’opère la discrimination dans diverses entreprises et ce qu’il préconise pour améliorer leschances des candidats qu’on peut qualifier d’« atypiques ».

« Alors que l’on accepte facilement que la femmelimite ses prétentions professionnelles, on repoussetotalement l’entrée des hommes dans desprofessions où il n’existe pas de grandes possibilitésde carrière. »

Hes

Christian Imdorf est né en 1971à Lucerne. Il a étudié le travailsocial, la pédagogie curative etla psychopathologie de l’en-fance et de l’adolescence auxUniversités de Fribourg etBerne. Il est titulaire d’undoctorat et d’une formation enétudes genre. Il mène desrecherches sur la discriminationdepuis 2003. Il est actuellementprofesseur-boursier du Fondsnational de la recherche àl’Institut de sociologie àl’Université de Berne. ChristianImdorf habite à Bâle et ilconsacre le peu de loisirs qu’illui reste aux voyages. Il voyageégalement beaucoup dans lecadre professionnel.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

discriminations possibles.Lesquelles ?

Il peut y avoir des discrimina-tions selon l’âge ou la natio-nalité. La discrimination selonl’origine touche beaucoup dejeunes en Suisse, qui sontclairement confrontés à desdésavantages à l’entrée dansla formation professionnelle.Et une conséquence de cettediscrimination, dont on parleà peine, est que ces jeunes nepeuvent pas commencer unapprentissage dans les mé-tiers qu’ils privilégient, maisqu’ils doivent revoir leurs as-pirations à la baisse en accep-tant des apprentissagesmoins exigeants, là où les em-ployeurs ont davantage demal à trouver des apprentis.

La discrimination selon l’âgeexiste également: les entre-prises veulent engager desapprentis matures, mais nides enfants, ni des adultes.En clair, il ne faut pas êtretrop jeune ni trop vieux.

■ Quelle est l’évolution récen-te concernant les jeunesd’origine étrangère ?

Il y a une dizaine d’années,les jeunes étrangers de la pre-mière génération avaient, àrésultats scolaires égaux,quatre fois moins de chancesde trouver une place d’ap-prentissage que les jeunessuisses. Il y avait une forteconcurrence pour obtenir uneplace de formation en entre-prise, vu la pénurie. Mais ac-tuellement, les choses ontchangé, le nombre de jeunesrecherchant un apprentissagea diminué et les entreprisespeuvent moins faire « la finebouche ». Il y a donc une amé-lioration pour les jeunes d’ori-gine étrangère, mais elle est

trompeuse, car certains grou-pes restent discriminés, enfonction de leur pays d’ori-gine. De simples cours d’ap-pui scolaires et linguistiquesne suffiront pas à améliorerleur intégration tant que les

entreprises mettent la prio-rité, lors de l’embauche, surl’adaptation sociale. Il fautplutôt changer l’organisationde la formation.

■ Qu’en est-il dans les trans-ports publics ?

Il s’agit d’un cas particulier,puisqu’il existe le réseau deformation « login », qui estune bonne solution pour com-battre la discrimination. Le re-crutement se fait de manièretrès professionnelle et il estséparé des entreprises. Il fautégalement souligner que plusune entreprise est grande,moins il y a, en général, dediscrimination. Et dans le casdes réseaux comme login,dans certaines professions,l’apprenti change de lieu detravail au bout d’une année,c’est donc moins « grave » siça ne se passe pas bien. Toutle processus de recrutementdans le cadre des réseaux deformation est fait d’une ma-nière qui entraîne moins dediscrimination, que ce soit se-lon le sexe, l’âge ou la natio-nalité.

■ Pourquoi discrimine-t-on fi-

nalement ?L’entreprise veut simplementdiminuer les risques à l’inté-gration. Il existe d’autres lo-giques de discrimination (desconsidérations coût-bénéfice),mais la logique de l’intégra-tion sociale semble la pluspertinente. Les petites entre-prises n’ont pas d’aide pourrésoudre les problèmes, con-trairement aux grandes entre-prises et aux réseaux de for-mation, qui bénéficient d’unservice de professionnelspour la gestion des cas diffi-ciles. L’intégration socialedans l’entreprise a un impacttrès tôt dans le recrutementdans les petites entreprises.Tandis que cette intégration aun impact également, maisplus tard dans les grandes en-treprises. En résumé, on audi-tionne quand même les candi-dats « atypiques » dans lesgrandes entreprises, tandisque dans les petites, ils nepassent même pas le cap dupremier tri.

■ Quelles sont les solutionsque vous proposez ?

Il faut changer l’organisationde recrutement, intégrer des

employés qualifiés issus del’immigration dans le proces-sus de recrutement en les dé-signant comme recruteurs.Car ce ne sont malheureu-sement pas souvent les gensissus de l’immigration quisont responsables du recru-tement au sein des entre-prises. On devrait égalementrendre publiques les expé-riences positives faites avecdes jeunes issus de l’immigra-tion. On pourrait ainsi con-vaincre les entreprises forma-trices qu’un engagementsocial est payant à long termesur le plan économique (re-lève en personnel qualifiéassurée et amélioration del’image de l’entreprise).La clientèle, les associationsde consommateurs, les asso-ciations professionnelles etde branches, ainsi que lesmédias et les responsablespolitiques peuvent égalementaccroître la pression sur lesentreprises et exiger davan-tage de diversité au niveaudes jeunes en formation.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

« Il faut également souligner que plusune entreprise est grande, moins il y a,en général, de discrimination. »

Hes

Christian Imdorf dans les couloirs de l’Institut de sociologie de l’Université de Berne.

Page 7: Contact sev 2015 15

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6 INTERVIEW contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

■ contact.sev : Vous étudiez ladiscrimination et l’égalitédes chances, c’est bien ça ?

Christian Imdorf : Oui, j’étudieen particulier la ségrégationselon le genre dans le sys-tème de formation, ségréga-tion qui se reflète ensuitedans le monde du travail.

■ Vous avez notamment étu-dié la discrimination à l’em-bauche en ce qui concerneles apprentis, dans diffé-rents domaines, comme lesgarages, les cabinets den-taires et médicaux, etc.

Oui, j’ai fait ces recherches

il y a une dizaine d’années.On se concentrait alors sur lesentreprises formatrices. Ac-tuellement, mes recherchess’orientent davantage sur lesystème de formation en gé-néral, qui produit la ségréga-tion.

■ Qu’aviez-vous alors consta-té lors de vos recherches surles garages par exemple ?

Nous avions remarqué que lesentreprises formatrices recru-tent leurs apprentis selon descritères de genre de façon àanticiper les dysfonctionne-ments qui, selon eux, pour-raient survenir au sein del’entreprise et les risquesd’abandon ou d’échec de laformation.

■ C’est-à-dire ?Pour certains employeurs, lesfemmes n’ont pas la force phy-sique nécessaire, accusentdes absences répétées etpourrait perturber l’équipe,composée uniquement d’hom-mes. Certains évoquent éga-lement le risque qu’elles quit-tent précocement leur postede travail, après l’apprentis-sage.

■ Il n’y aurait aucune raisond’engager une apprentiemécanicienne dans un ga-rage?

Si, si, bien sûr. La moitiédes entreprises interrogéesétaient favorables à l’enga-

gement d’apprenties. Lespatrons évoquent alors leurmotivation et leurs bons ré-sultats scolaires comme ar-guments. De plus, les fillesapaiseraient quelque peu

l’ambiance et « raffineraient »le climat.

■ Choisir des métiers aty-piques est fortement encou-ragé, notamment par les bu-reaux de l’égalité hommes-femmes. Est-ce que ça fonc-tionne ?

Non, pas vraiment. Les encou-rager à choisir un métier dit« masculin » ne suffit pas.Elles auraient besoin de sou-tien et de ressources dès ledébut et tout au long de la for-mation, ne serait-ce que pourle recrutement.

■ Qu’en est-il des dentistes etdes médecins ?

Alors là, c’est l’inverse. Leshommes n’ont quasiment au-cune chance de trouver uneplace d’apprentissage d’as-sistant de cabinet chez un mé-decin ou un dentiste. Il sem-blerait que cela menace lespropriétaires des cabinets,qui estiment que les jeunes

hommes auraient davantagede difficulté à se subor-donner. On craint que les rela-tions de travail hiérarchiséesne puissent plus fonctionnercorrectement. Les dentistes et

médecins hommes argumen-tent également en se faisantles avocats des jeunes hom-mes: il faut les protéger d’uneformation professionnelle quimet en question le modèle del’homme soutien de la famille.Alors que l’on accepte faci-lement que la femme limiteses prétentions profession-nelles, on repousse tota-lement l’entrée des hommesdans des professions où iln’existe pas de grandes possi-bilités de carrière. Mais ac-tuellement cela est en train dechanger: les patrons sont deplus en plus souvent desfemmes dans ces professionslibérales (avocats également)et cela modifie les schémashabituels.

■ C’est la même chose dansles crèches, chez les coif-feurs et dans les soins,j’imagine. On évite d’enga-ger des hommes quand il y ades candidats.

Alors il y a 230 métiers réper-toriés. Il faut s’y intéressercas par cas. Mes recherchess’orientent désormais sur lesystème de formation lui-même, qui oblige les jeunesadolescents à choisir leur voietrès tôt. Trop tôt. On ne faitpas de choix atypiques à 14-15 ans. Dans les pays anglo-saxons, le choix professionnels’opère plus tard, ce qui en-traîne moins de ségrégation.

■ Oui, mais on peut toujourschanger plus tard. C’estbeaucoup plus facile dechanger désormais.

C’est surtout facile d’évoluerde manière verticale (avec leshautes écoles spécialisées,les diverses possibilités deperfectionnement, etc.) maispas vraiment de manière hori-zontale, à savoir changer tota-lement de domaine.

■ Mais que faut-il faire pourfaire diminuer les ségréga-tions selon le genre ?

Les employeurs y sont pourquelque chose puisqu’ils in-terviennent à l’embauche. Etles services d’orientation pro-fessionnelle ont leur part deresponsabilité. Il faudrait toutd’abord faciliter la possibilitéde changer de métier, parexemple par une deuxièmeformation raccourcie ou parun examen de requalification.

■ Il y a également d’autres

Discrimination dans le monde de la formation

« On ne fait pas de choixatypique à 15 ans »Christian Imdorf est chercheur à l’Université de Berne et s’intéresse en particulier aux inégalités selon legenre, la nationalité ou l’âge, dans le système de formation en Suisse et à l’étranger. Il explique icicomment s’opère la discrimination dans diverses entreprises et ce qu’il préconise pour améliorer leschances des candidats qu’on peut qualifier d’« atypiques ».

« Alors que l’on accepte facilement que la femmelimite ses prétentions professionnelles, on repoussetotalement l’entrée des hommes dans desprofessions où il n’existe pas de grandes possibilitésde carrière. »

Hes

Christian Imdorf est né en 1971à Lucerne. Il a étudié le travailsocial, la pédagogie curative etla psychopathologie de l’en-fance et de l’adolescence auxUniversités de Fribourg etBerne. Il est titulaire d’undoctorat et d’une formation enétudes genre. Il mène desrecherches sur la discriminationdepuis 2003. Il est actuellementprofesseur-boursier du Fondsnational de la recherche àl’Institut de sociologie àl’Université de Berne. ChristianImdorf habite à Bâle et ilconsacre le peu de loisirs qu’illui reste aux voyages. Il voyageégalement beaucoup dans lecadre professionnel.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

discriminations possibles.Lesquelles ?

Il peut y avoir des discrimina-tions selon l’âge ou la natio-nalité. La discrimination selonl’origine touche beaucoup dejeunes en Suisse, qui sontclairement confrontés à desdésavantages à l’entrée dansla formation professionnelle.Et une conséquence de cettediscrimination, dont on parleà peine, est que ces jeunes nepeuvent pas commencer unapprentissage dans les mé-tiers qu’ils privilégient, maisqu’ils doivent revoir leurs as-pirations à la baisse en accep-tant des apprentissagesmoins exigeants, là où les em-ployeurs ont davantage demal à trouver des apprentis.

La discrimination selon l’âgeexiste également: les entre-prises veulent engager desapprentis matures, mais nides enfants, ni des adultes.En clair, il ne faut pas êtretrop jeune ni trop vieux.

■ Quelle est l’évolution récen-te concernant les jeunesd’origine étrangère ?

Il y a une dizaine d’années,les jeunes étrangers de la pre-mière génération avaient, àrésultats scolaires égaux,quatre fois moins de chancesde trouver une place d’ap-prentissage que les jeunessuisses. Il y avait une forteconcurrence pour obtenir uneplace de formation en entre-prise, vu la pénurie. Mais ac-tuellement, les choses ontchangé, le nombre de jeunesrecherchant un apprentissagea diminué et les entreprisespeuvent moins faire « la finebouche ». Il y a donc une amé-lioration pour les jeunes d’ori-gine étrangère, mais elle est

trompeuse, car certains grou-pes restent discriminés, enfonction de leur pays d’ori-gine. De simples cours d’ap-pui scolaires et linguistiquesne suffiront pas à améliorerleur intégration tant que les

entreprises mettent la prio-rité, lors de l’embauche, surl’adaptation sociale. Il fautplutôt changer l’organisationde la formation.

■ Qu’en est-il dans les trans-ports publics ?

Il s’agit d’un cas particulier,puisqu’il existe le réseau deformation « login », qui estune bonne solution pour com-battre la discrimination. Le re-crutement se fait de manièretrès professionnelle et il estséparé des entreprises. Il fautégalement souligner que plusune entreprise est grande,moins il y a, en général, dediscrimination. Et dans le casdes réseaux comme login,dans certaines professions,l’apprenti change de lieu detravail au bout d’une année,c’est donc moins « grave » siça ne se passe pas bien. Toutle processus de recrutementdans le cadre des réseaux deformation est fait d’une ma-nière qui entraîne moins dediscrimination, que ce soit se-lon le sexe, l’âge ou la natio-nalité.

■ Pourquoi discrimine-t-on fi-

nalement ?L’entreprise veut simplementdiminuer les risques à l’inté-gration. Il existe d’autres lo-giques de discrimination (desconsidérations coût-bénéfice),mais la logique de l’intégra-tion sociale semble la pluspertinente. Les petites entre-prises n’ont pas d’aide pourrésoudre les problèmes, con-trairement aux grandes entre-prises et aux réseaux de for-mation, qui bénéficient d’unservice de professionnelspour la gestion des cas diffi-ciles. L’intégration socialedans l’entreprise a un impacttrès tôt dans le recrutementdans les petites entreprises.Tandis que cette intégration aun impact également, maisplus tard dans les grandes en-treprises. En résumé, on audi-tionne quand même les candi-dats « atypiques » dans lesgrandes entreprises, tandisque dans les petites, ils nepassent même pas le cap dupremier tri.

■ Quelles sont les solutionsque vous proposez ?

Il faut changer l’organisationde recrutement, intégrer des

employés qualifiés issus del’immigration dans le proces-sus de recrutement en les dé-signant comme recruteurs.Car ce ne sont malheureu-sement pas souvent les gensissus de l’immigration quisont responsables du recru-tement au sein des entre-prises. On devrait égalementrendre publiques les expé-riences positives faites avecdes jeunes issus de l’immigra-tion. On pourrait ainsi con-vaincre les entreprises forma-trices qu’un engagementsocial est payant à long termesur le plan économique (re-lève en personnel qualifiéassurée et amélioration del’image de l’entreprise).La clientèle, les associationsde consommateurs, les asso-ciations professionnelles etde branches, ainsi que lesmédias et les responsablespolitiques peuvent égalementaccroître la pression sur lesentreprises et exiger davan-tage de diversité au niveaudes jeunes en formation.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

« Il faut également souligner que plusune entreprise est grande, moins il y a,en général, de discrimination. »

Hes

Christian Imdorf dans les couloirs de l’Institut de sociologie de l’Université de Berne.

Page 8: Contact sev 2015 15

......

8 POLITIQUE DES TRANSPORTScontact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Un comité d’experts indépen-dants réunis sous le nom « sa-

nieren ohne verlieren » (assai-nir sans perdre) a développéun concept de ferroutage pourle Gothard, comme alternativeau deuxième tube.Cette solution permettraitd’absorber l’ensemble du tra-fic nord–sud durant les tra-vaux d’assainissement dutunnel. Mais elle permettraitsurtout de réduire les coûts dedeux tiers par rapport à l’op-tion du deuxième tube. Enfin,elle aurait aussi l’avantaged’être efficiente 10 ans plustôt, tout en assurant une meil-leure sécurité du trafic à longterme, selon le comité d’ex-

perts.Depuis que la solution dudeuxième tube a été entérinéepar la sphère politique, touteautre alternative a été aban-donnée, déplore le comité.Un certain nombre d’étudesavaient pourtant été élaboréespour répondre au problème dutrafic sur l’axe du Gothard du-rant les travaux d’assainis-sement du tunnel.

Navettes ferroviairesOr il ressort de ces analysesque le ferroutage permettraitd’absorber l’ensemble du tra-fic durant ces années de tra-

vaux. Il s’agirait en particulierde mieux exploiter les solu-tions de transfert, pour lespassagers comme pour lesmarchandises, en instaurantnotamment des navettes ferro-viaires. Ruedi Sturzeneggerbénéficie d’une longue car-rière aux CFF et connaît donctrès bien les chemins de fer. Ila démontré que les capacitésnécessaires pour le traficnord–sud sont à disposition,sans un deuxième tube et éga-lement sans déviations pard’autres routes ou d’autres li-gnes ferroviaires. La capacité du chargement

voitures est estimée à huittrainsà 100 voitures par direction etpar heure ou 31 200 automo-biles par jour (aujourd’hui, auplus haut, il y a 23 600 auto-mobiles).Cette solution alternative sechiffrerait à un milliard defrancs selon les experts (as-sainissement et frais d’infra-structures). Elle permettraitd’économiser 1,8 milliard defrancs en renonçant à la cons-truction du deuxième tube.

ats/pan

Il existe une alternativeau deuxième tube rou-tier du Gothard qui per-mettrait d’épargner dutemps et de l’argent.C’est ce qu’affirme uncomité d’ingénieurs etd’experts indépendantsqui a publié ses conclu-sions la semaine der-nière à Berne. La solu-tion passerait par leferroutage.

Mieux exploiter les solutionsde ferroutage

■ Gothard – un comité d’ingénieurs et d’experts indépendants publie ses conclusions

..

Page 9: Contact sev 2015 15

Après le départ quelque peuprécipité de l’ancien président,la section Travys a fonctionnésans personne à sa tête maisavec des représentants pourchaque secteur (bus, train, ga-rage, dépôt et Vallée), qui ontparfaitement assumé le travailcourant, épaulés par Christian

Fankhauser, secrétaire syndi-cal SEV. Au bout de nombreuxmois à ce régime-là, il devenaittoutefois nécessaire d’élire unprésident pour tenir les rênesde la section. Benoît Ménes-trier, le responsable du secteurbus, dans l’entreprise depuis2011, a accepté de reprendrela présidence. Il s’attelle dé-sormais à des tâches quiavaient été quelque peu lais-sées de côté, tel que le recru-

tement. De nombreuses per-sonnes ont été engagées parl’entreprise ces derniers tempset la vie de la section dépend

bien sûr du nombre de syndi-qués. Pour l’instant, la sectionVPT Travys compte 89 mem-bres sur un total d’environ 170employé-e-s Travys.

Actualité syndicaleDe premières revendicationssalariales pour 2016 ont déjàété transmises à la direction etles négociations vont débuter.Le nouveau président privilé-giera la discussion, puisqu’il

est de ceux qui pensent « qu’ilest plus simple de discutertranquillement et d’essayer defaire passer les messages plu-tôt que de ‹ rentrer dans le ca-dre › ». Son but au départ estbien sûr de faire fonctionner lasection et régler les pro-blèmes. C’est d’ailleurs unetrès bonne nouvelle qu’il sou-haite communiquer, aux côtésd’Yvan Wenger, responsabledu département des ressour-ces humaines à Travys. En ef-fet, après de longues recher-ches avec la Ville, les CFF etautres, l’entreprise a enfinréussi à trouver une solutionde remplacement au wagon vé-tuste qui faisait office de localde pause en gare d’Yverdon.Yvan Wenger explique: « Nousavions deux points probléma-tiques: le local de pause àYverdon (un wagon trop petitet ancien) et celui d’Orbe (descontainers derrière la gare).

Nous avons réglé ces deux pro-blèmes désormais. Cela a prisun temps fou, car nous avonsétudié plein de solutions. Onest enfin arrivé à quelquechose d’adapté. C’était néces-saire. » C’est donc un wagonmarchandises acheté aux CFF,rénové et aménagé à la satis-faction du personnel qui faitoffice de local de pause depuisquelques mois, au même em-placement que précédemment.Les collaborateurs ont été con-sultés et se déclarent contentsdu résultat. A Orbe, une nou-velle cafétéria et de nouveauxvestiaires sont à disposition dupersonnel, puisqu’un Centred’exploitation vient d’êtreconstruit et sera ouvert le13 décembre 2015. Pascal Bal-tensperger, membre du comitéde section, est d’ailleurs l’arti-san principal des travaux àYverdon et à Orbe (travaux faitsà l’interne).

Le nouveau président prenddonc ses fonctions dans unepériode assez calme. Bonnechance à lui pour la suite!

Henriette Schaffter

Section VPT Travys

Une section (enfin) remisetotalement sur piedAprès quasi deux ansde vacance au poste deprésident de la sectionTravys, Benoît Ménes-trier a accepté de re-prendre la fonction dèsjuin 2015. C’est parcequ’il se sait soutenupar des représentantsde chaque secteur qu’ilrelève ce défi.

Hes

Le nouveau président devant le wagon (aux couleurs de l’entreprise) qui fait office de local de pause.

Hes

Un lieu de repos tout neuf !

Hes

Benoît Ménestrier

RÉGIONS ......

9contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Président: Benoît Ménestrier

Vice-président: Sébastien Recordon

Caissier, responsable garage: Steve Korf

Responsable dépôt: Pascal Baltensperger

Responsable Vallée: Pierre Vaucheret

Secrétaire procès-verbaux: Kelly Korf (externe)

Composition du comité de section

Benoît Ménestrier a grandi enrégion parisienne. Il a d’abordsuivi une formation de plombierpuis a travaillé comme machi-niste de chantiers pendantquelques années.

En 2008, il est venu s’installeren Suisse, à Neuchâtel plusexactement et a commencé àtravailler dans les transportspublics. C’est lors de sonpassage aux TN (actuellementTransN) qu’il a passé ses permisbus et trolleybus et qu’il s’estsyndiqué au SEV.

En 2011, un ancien collègueparti chez Travys le motive àchanger d’entreprise et ils’installe à Yverdon. Il conduitles bus dans la région yverdon-noise et va jusqu’à Vallorbe parl’autoroute.

Célibataire, âgé de 30 ans, iltravaille à 100 %. Ses loisirssont le football (aussi bien jouerque regarder les matchs) et leVTT.

BIO

Page 10: Contact sev 2015 15

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10 DOSSIER contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

ans la CCT 2001, figuraitle texte suivant: « Le tra-vail à temps partiel est

encouragé à tous les niveaux ».Dans la CCT 2005, la phrase aété complétée par: « Le travail àtemps partiel est encouragé àtous les niveaux et sous toutesses formes. » La CCT 2015 évo-que les «modèles de tempspartiel».Une disposition nouvelle prévoitque les nouveaux contrats de tra-vail à temps partiel doivent pré-ciser si le temps de travail est ré-duit quotidiennement ou si desjours libres supplémentaires sontaccordés et, si oui, comment (en-cadré page 12). Le personnel àtemps partiel peut ainsi mieuxse défendre contre des exigencesde flexibilité excessives. Toute-fois, par exemple, le personnel àtemps partiel de Micronic (relevédes fréquences) engagé avant2015 a toujours ses anciens con-trats peu précis ne garantissantque peu de jours libres par moiset permettant de lui faire effec-tuer beaucoup d’heures supplé-mentaires certains mois et aucu-ne ou très peu d’autres mois. Et,indépendamment de son degréd’occupation, il doit en règle gé-nérale travailler au moins deuxsamedis et deux dimanches parmois. S’opposer et dire une foisnon lorsque le répartiteur cher-che un remplaçant au derniermoment paraît difficile à nombre

D de ces travailleurs et travailleu-ses craignant pour leur poste.L’article 53 de la CCT n’a pas em-pêché la Division Voyageurs CFFde décréter qu’aucun mécani-cien-ne à temps partiel ne seraplus engagé-e jusqu’en 2017 enraison des sous-effectifs dans lepersonnel de conduite (dus enpartie à une mauvaise planifica-tion de la relève). Le SEV a cepen-dant obtenu que les contrats àtemps partiel en cours soient re-nouvelés. Mais cette suspensiondes engagements à temps partiel

a déjà conduit des mécaniciensà passer à la concurrence ou àchercher un nouveau poste.

Questions à la vice-présidenteSEV Barbara Spalinger

■ contact.sev: Quelle est la po-sition du SEV sur le travail àtemps par-tiel ?

Barbara Spalin-ger: Le travail àtemps partielest une réalité,

et c’est bien ainsi. Il y a belle lu-rette qu’on ne doit plus déciderentre un job à 100 % ou rien dutout. Les entreprises saventbien qu’elles doivent s’ouvriraux tendances de la société etle temps partiel en fait partie.

■ Y a-t-il souvent des membresqui ont des problèmes avecle travail à temps partiel ?

Ce sont avant tout des femmesqui amènent le sujet sur le ta-pis. Pour elles le thème est sou-vent très brûlant pour des rai-

sons familiales.

■ Les entreprises tirent-ellesdes avantages à permettrele travail à temps partiel ?

Je ne connais aucune entreprisequi n’ait pas de collaborateurou collaboratrice à temps par-tiel. Bien entendu qu’elles enprofitent aussi. Elles renâclentparfois pour certains groupesprofessionnels ou parce quecela impose plus de travail ad-ministratif. De plus, les taux detravail très réduits sont souvent

Beaucoup de travailleurs à temps partiel vivent encore des situations difficiles

Le temps partiel est une bonne solution pour les papas et mamans qui veulent concilier travail et famille,pour autant que la perte de salaire qui y est liée soit supportable. Les employeurs en profitent également,puisque leurs bons employé-e-s expérimenté-e-s leur restent fidèles, à temps partiel. Mais beaucoup d’en-treprises continuent à être réticentes, même les CFF, qui veulent pourtant le promouvoir, selon la CCT.

Un problème de mentalitéet de gestion de l’entreprise

«Beaucoup de chefs pensent que seul uncollaborateur à 100 % est un bon collaborateur.»

Martin Allemann, secrétaire syndical, chef du centre SEV de compétences

Durée du travail et employé à temps partiel (80 %)

zVg

A. E

gger

Au sein de TILO, le temps partiel estune réalité depuis le 1er juin 2012.La CCT prévoit ceci: «L’entreprisepromeut le temps partiel à tous lesniveaux afin de favoriser laconciliation entre vie profession-nelle et vie privée; cela doit êtrecompatible avec les possibilités del’entreprise.» Le temps partiel estune victoire syndicale et reflète lavolonté des mécaniciens qui avaientmis sur la table des négociationsCCT la conciliation entre vieprofessionnelle et vie privée. Pourune jeune entreprise en pleinecroissance comme TILO, il s’agitsans aucun doute d’un aspect trèspositif; avec cette option – qui sedoit d’être gagnant-gagnant – TILOmontre qu’elle a su s’adapter aux

changements sociétaux. LucioCampesi travaille depuis plusieursannées comme mécanicien au seinde TILO et il est président de laCommission du personnel. Il adécidé de travailler à 90 %. D’autrescollègues ont choisi un pensum de80 % parce qu’ils ont des enfants.«J’ai choisi de travailler à tempspartiel – raconte Lucio – pour avoirplus de temps pour moi, pour fairedu sport, voyager et passer dutemps avec mes amis et ma famille.Lorsqu’on effectue des tours deservice, il est plus difficile de réussirà voir d’autres personnes, parce quesouvent quand les autres travailles,toi tu as congé et vice-versa.»D’autres collègues de Lucio qui ontbaissé leur temps de travail l’ont

fait d’une part pour les mêmesraisons, d’autre part parce que lejob de mécanicien est devenu plus«dur». Des tours de service toujoursplus lourds (plus de temps deconcentration), des horaires plusextrêmes (les tours du matindébutent toujours plus tôt et ceuxdu soir finissent toujours plus tard)et des écarts entre les tourstoujours plus courts. En réduisant letemps de travail, les collègues sesont protégés pour éviter d’êtretoujours (trop) fatigués. «Je suisheureux – confirme Lucio – d’avoirfait ce choix il y a quelques années.J’ai plus de temps libre et montravail en a bénéficié aussi vu que jesuis plus reposé et serein. Toutfonctionne bien pour la planifica-

tion, tant pour l’employé-e à tempspartiel que pour l’entreprise.» Letemps partiel est en effet positifquand il est librement choisi parl’employé-e. Pour les entreprises,les mesures de soutien aux famillesne sont avantageuses que dans unrapport gagnant-gagnant. Selon leschiffres de diverses entreprises etorganisations au niveau national, ilpeut être démontré que les effetspositifs directs d’une politique dupersonnel soutenant les famillesdépassent les coûts engendrés. Cemodèle de calcul estime le retoursur investissement à 8 %.

Françoise Gehring, travaille à 80 %

Chez TILO, le temps partiel fonctionne très bien!

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

problématiques. Avec des tauxautour de 80 %, il n’y a en règlegénérale que peu de différenceavec du temps plein; les entre-prises profitent alors claire-ment car elles ont à payer unsalaire réduit pour des presta-tions presque identiques.

■ Au SEV tu es responsabledes ETC, les entreprises detransport concessionnaires.Le travail à temps partiel yest-il encouragé ou à tout lemoins possible ?

A vrai dire, on devrait donnerplus d’importance à ce thème et,comme c’est aussi en partie lecas aux CFF, on y rencontre beau-coup de maladresses. Le tempspartiel est avant tout refusé auxfemmes qui voudraient repren-dre le travail à un taux fortementréduit après une pause bébé. Onnéglige souvent de voir que letaux réduit n’est demandé quepour une période limitée etqu’une absence de longue duréepeut conduire à une perte desavoir-faire. Je souhaiterais clai-

rement plus de flexibilité dansces cas. Au BLS par exemple,nous avons eu récemment le cas,dans un métier exercé norma-lement par des hommes, d’unespécialiste pour qui la reprise dutravail avec un taux d’activitéréduit a été rendue si difficilequ’elle a démissionné. C’est clai-rement du gâchis !

■ Que fait le SEV pour pro-mouvoir le travail à tempspartiel dans les ETC ?

Ce qu’il fait toujours pour amé-

liorer les conditions de travail:négocier, consolider par desconventions, dans des cas par-ticuliers aider à faire appliquerle droit.

■ En tant qu’employeur, leSEV promeut-il lui-même letravail à temps partiel ?

Quand j’ai commencé à travaillerau SEV en 2001, il n’y avait à maconnaissance qu’un secrétairesyndical qui travaillait à tempspartiel. Il y en a aujourd’hui aumoins cinq qui travaillent à 80 %.

Il y a toujours eu assez peu defemmes qui travaillent à 100 % etc’est resté ainsi.

■ Le travail à temps partiel auSEV provoque-t-il des pro-blèmes ?

Cela ne provoque guère dedifficultés, peut-être ici ou làle besoin d’un peu plus de co-ordination pour organiser desséances.

■ Toi-même tu travailles àtemps partiel: pourquoi ?

J’ai toujours travaillé à tempspartiel et pas seulement parceque mon mari et moi avonslongtemps habité à 800 kml’un de l’autre mais aussiparce que j’aime avoir dutemps pour faire autre chose.C’est toujours le cas aujour-d’hui. C’est très clair pour moique je dois faire attention, entant que vice-présidente, à ceque mon travail à 80% nedevienne pas simplement unplein temps à bon marché.Mais la liberté de m’en allersimplement de temps à autreà midi lorsque je n’ai pas derendez-vous ou de séancem’est des plus précieuses.Textes et interviews :Markus Fischer (travaille à 80 %)

Pelle

t

Fin 2014, 51,3 % des collaboratrices CFF travaillaient à temps partiel (en 2011, 45 %). Sur l’ensemble du personnel, 11 % était à temps partiel en 2014 (en 2011, 7 %).

Quand on demande à Marie*,conductrice de bus à temps partielaux TPG, ce qu’elle pense de lasituation du temps partiel dansl’entreprise, elle répond: «C’est unevéritable catastrophe. Nous avonsde gros problèmes avec la hiérar-chie. Un supérieur a tout à coupdécidé que tout le monde devaitêtre traité de la même manière, quel’on ait des enfants ou non. Lesaménagements d’horaires quipermettaient d’organiser la vie à lamaison et les horaires irréguliersont été bannis. Avant, c’était plushumain. L’ancienne direction avaitplus de respect pour les tempspartiels et il y en avait d’ailleursbeaucoup plus. Maintenant il n’y a

plus de discussion possible.»

«Certains ne supportaient plus lesconditions de temps partiels: on estservi en dernier en matièred’horaires, on est contraint deprendre ‹ce qui reste›. Ils sont doncpassés à 100 % pour éviter cesdésagréments. D’autres se sont misà temps partiel car ils ne peuventplus supporter le rythme à 100 %.»Cette dernière solution est d’ailleursprônée par l’entreprise, confrontéeà un absentéisme toujours plusimportant (voir pages 2 et 3). Onmet les gens à temps partiel pourqu’ils soient en meilleure forme... !

Marie explique également que« l’entreprise pense que les

personnes à temps partiel sontmoins fatiguées, puisqu’ellestravaillent moins et qu’elles peuventdonc s’adapter à des horaires plusdifficiles ».

Du côté de la section SEV TPG, onestime que le temps partielpréconisé par la direction est unemesure injuste et totalementirresponsable. Le soulagement pourles employés doit venir d’uneamélioration des horaires et destemps de battements aux terminus,pas d’une diminution du taux detravail (qui entraîne inévitablementune diminution de salaire). Quant àl’entreprise, elle estime encouragerle temps partiel. Isabel Pereira,attachée de presse aux TPG,

explique: « Globalement, les TPGsont favorables au temps partiel quipeut permettre de concilier vieprofessionnelle et vie privée avecencore plus d’harmonie. Il estpossible dans tous les secteurs.Une réflexion est en cours au seinde l’Exploitation-Conduite afin detrouver des solutions visant àfavoriser cette mesure, tout engarantissant les besoins del’organisation dans la durée. »

Aux TPG, il y a actuellement 101personnes à temps partiel sur untotal de 1748 employés.

Henriette Schaffter (travaille à 60 %)

*prénom d’emprunt

Le temps partiel aux TPG: « Avant, c’était plus humain »

Page 11: Contact sev 2015 15

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10 DOSSIER contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

ans la CCT 2001, figuraitle texte suivant: « Le tra-vail à temps partiel est

encouragé à tous les niveaux ».Dans la CCT 2005, la phrase aété complétée par: « Le travail àtemps partiel est encouragé àtous les niveaux et sous toutesses formes. » La CCT 2015 évo-que les «modèles de tempspartiel».Une disposition nouvelle prévoitque les nouveaux contrats de tra-vail à temps partiel doivent pré-ciser si le temps de travail est ré-duit quotidiennement ou si desjours libres supplémentaires sontaccordés et, si oui, comment (en-cadré page 12). Le personnel àtemps partiel peut ainsi mieuxse défendre contre des exigencesde flexibilité excessives. Toute-fois, par exemple, le personnel àtemps partiel de Micronic (relevédes fréquences) engagé avant2015 a toujours ses anciens con-trats peu précis ne garantissantque peu de jours libres par moiset permettant de lui faire effec-tuer beaucoup d’heures supplé-mentaires certains mois et aucu-ne ou très peu d’autres mois. Et,indépendamment de son degréd’occupation, il doit en règle gé-nérale travailler au moins deuxsamedis et deux dimanches parmois. S’opposer et dire une foisnon lorsque le répartiteur cher-che un remplaçant au derniermoment paraît difficile à nombre

D de ces travailleurs et travailleu-ses craignant pour leur poste.L’article 53 de la CCT n’a pas em-pêché la Division Voyageurs CFFde décréter qu’aucun mécani-cien-ne à temps partiel ne seraplus engagé-e jusqu’en 2017 enraison des sous-effectifs dans lepersonnel de conduite (dus enpartie à une mauvaise planifica-tion de la relève). Le SEV a cepen-dant obtenu que les contrats àtemps partiel en cours soient re-nouvelés. Mais cette suspensiondes engagements à temps partiel

a déjà conduit des mécaniciensà passer à la concurrence ou àchercher un nouveau poste.

Questions à la vice-présidenteSEV Barbara Spalinger

■ contact.sev: Quelle est la po-sition du SEV sur le travail àtemps par-tiel ?

Barbara Spalin-ger: Le travail àtemps partielest une réalité,

et c’est bien ainsi. Il y a belle lu-rette qu’on ne doit plus déciderentre un job à 100 % ou rien dutout. Les entreprises saventbien qu’elles doivent s’ouvriraux tendances de la société etle temps partiel en fait partie.

■ Y a-t-il souvent des membresqui ont des problèmes avecle travail à temps partiel ?

Ce sont avant tout des femmesqui amènent le sujet sur le ta-pis. Pour elles le thème est sou-vent très brûlant pour des rai-

sons familiales.

■ Les entreprises tirent-ellesdes avantages à permettrele travail à temps partiel ?

Je ne connais aucune entreprisequi n’ait pas de collaborateurou collaboratrice à temps par-tiel. Bien entendu qu’elles enprofitent aussi. Elles renâclentparfois pour certains groupesprofessionnels ou parce quecela impose plus de travail ad-ministratif. De plus, les taux detravail très réduits sont souvent

Beaucoup de travailleurs à temps partiel vivent encore des situations difficiles

Le temps partiel est une bonne solution pour les papas et mamans qui veulent concilier travail et famille,pour autant que la perte de salaire qui y est liée soit supportable. Les employeurs en profitent également,puisque leurs bons employé-e-s expérimenté-e-s leur restent fidèles, à temps partiel. Mais beaucoup d’en-treprises continuent à être réticentes, même les CFF, qui veulent pourtant le promouvoir, selon la CCT.

Un problème de mentalitéet de gestion de l’entreprise

«Beaucoup de chefs pensent que seul uncollaborateur à 100 % est un bon collaborateur.»

Martin Allemann, secrétaire syndical, chef du centre SEV de compétences

Durée du travail et employé à temps partiel (80 %)

zVg

A. E

gger

Au sein de TILO, le temps partiel estune réalité depuis le 1er juin 2012.La CCT prévoit ceci: «L’entreprisepromeut le temps partiel à tous lesniveaux afin de favoriser laconciliation entre vie profession-nelle et vie privée; cela doit êtrecompatible avec les possibilités del’entreprise.» Le temps partiel estune victoire syndicale et reflète lavolonté des mécaniciens qui avaientmis sur la table des négociationsCCT la conciliation entre vieprofessionnelle et vie privée. Pourune jeune entreprise en pleinecroissance comme TILO, il s’agitsans aucun doute d’un aspect trèspositif; avec cette option – qui sedoit d’être gagnant-gagnant – TILOmontre qu’elle a su s’adapter aux

changements sociétaux. LucioCampesi travaille depuis plusieursannées comme mécanicien au seinde TILO et il est président de laCommission du personnel. Il adécidé de travailler à 90 %. D’autrescollègues ont choisi un pensum de80 % parce qu’ils ont des enfants.«J’ai choisi de travailler à tempspartiel – raconte Lucio – pour avoirplus de temps pour moi, pour fairedu sport, voyager et passer dutemps avec mes amis et ma famille.Lorsqu’on effectue des tours deservice, il est plus difficile de réussirà voir d’autres personnes, parce quesouvent quand les autres travailles,toi tu as congé et vice-versa.»D’autres collègues de Lucio qui ontbaissé leur temps de travail l’ont

fait d’une part pour les mêmesraisons, d’autre part parce que lejob de mécanicien est devenu plus«dur». Des tours de service toujoursplus lourds (plus de temps deconcentration), des horaires plusextrêmes (les tours du matindébutent toujours plus tôt et ceuxdu soir finissent toujours plus tard)et des écarts entre les tourstoujours plus courts. En réduisant letemps de travail, les collègues sesont protégés pour éviter d’êtretoujours (trop) fatigués. «Je suisheureux – confirme Lucio – d’avoirfait ce choix il y a quelques années.J’ai plus de temps libre et montravail en a bénéficié aussi vu que jesuis plus reposé et serein. Toutfonctionne bien pour la planifica-

tion, tant pour l’employé-e à tempspartiel que pour l’entreprise.» Letemps partiel est en effet positifquand il est librement choisi parl’employé-e. Pour les entreprises,les mesures de soutien aux famillesne sont avantageuses que dans unrapport gagnant-gagnant. Selon leschiffres de diverses entreprises etorganisations au niveau national, ilpeut être démontré que les effetspositifs directs d’une politique dupersonnel soutenant les famillesdépassent les coûts engendrés. Cemodèle de calcul estime le retoursur investissement à 8 %.

Françoise Gehring, travaille à 80 %

Chez TILO, le temps partiel fonctionne très bien!

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

problématiques. Avec des tauxautour de 80 %, il n’y a en règlegénérale que peu de différenceavec du temps plein; les entre-prises profitent alors claire-ment car elles ont à payer unsalaire réduit pour des presta-tions presque identiques.

■ Au SEV tu es responsabledes ETC, les entreprises detransport concessionnaires.Le travail à temps partiel yest-il encouragé ou à tout lemoins possible ?

A vrai dire, on devrait donnerplus d’importance à ce thème et,comme c’est aussi en partie lecas aux CFF, on y rencontre beau-coup de maladresses. Le tempspartiel est avant tout refusé auxfemmes qui voudraient repren-dre le travail à un taux fortementréduit après une pause bébé. Onnéglige souvent de voir que letaux réduit n’est demandé quepour une période limitée etqu’une absence de longue duréepeut conduire à une perte desavoir-faire. Je souhaiterais clai-

rement plus de flexibilité dansces cas. Au BLS par exemple,nous avons eu récemment le cas,dans un métier exercé norma-lement par des hommes, d’unespécialiste pour qui la reprise dutravail avec un taux d’activitéréduit a été rendue si difficilequ’elle a démissionné. C’est clai-rement du gâchis !

■ Que fait le SEV pour pro-mouvoir le travail à tempspartiel dans les ETC ?

Ce qu’il fait toujours pour amé-

liorer les conditions de travail:négocier, consolider par desconventions, dans des cas par-ticuliers aider à faire appliquerle droit.

■ En tant qu’employeur, leSEV promeut-il lui-même letravail à temps partiel ?

Quand j’ai commencé à travaillerau SEV en 2001, il n’y avait à maconnaissance qu’un secrétairesyndical qui travaillait à tempspartiel. Il y en a aujourd’hui aumoins cinq qui travaillent à 80 %.

Il y a toujours eu assez peu defemmes qui travaillent à 100 % etc’est resté ainsi.

■ Le travail à temps partiel auSEV provoque-t-il des pro-blèmes ?

Cela ne provoque guère dedifficultés, peut-être ici ou làle besoin d’un peu plus de co-ordination pour organiser desséances.

■ Toi-même tu travailles àtemps partiel: pourquoi ?

J’ai toujours travaillé à tempspartiel et pas seulement parceque mon mari et moi avonslongtemps habité à 800 kml’un de l’autre mais aussiparce que j’aime avoir dutemps pour faire autre chose.C’est toujours le cas aujour-d’hui. C’est très clair pour moique je dois faire attention, entant que vice-présidente, à ceque mon travail à 80% nedevienne pas simplement unplein temps à bon marché.Mais la liberté de m’en allersimplement de temps à autreà midi lorsque je n’ai pas derendez-vous ou de séancem’est des plus précieuses.Textes et interviews :Markus Fischer (travaille à 80 %)

Pelle

t

Fin 2014, 51,3 % des collaboratrices CFF travaillaient à temps partiel (en 2011, 45 %). Sur l’ensemble du personnel, 11 % était à temps partiel en 2014 (en 2011, 7 %).

Quand on demande à Marie*,conductrice de bus à temps partielaux TPG, ce qu’elle pense de lasituation du temps partiel dansl’entreprise, elle répond: «C’est unevéritable catastrophe. Nous avonsde gros problèmes avec la hiérar-chie. Un supérieur a tout à coupdécidé que tout le monde devaitêtre traité de la même manière, quel’on ait des enfants ou non. Lesaménagements d’horaires quipermettaient d’organiser la vie à lamaison et les horaires irréguliersont été bannis. Avant, c’était plushumain. L’ancienne direction avaitplus de respect pour les tempspartiels et il y en avait d’ailleursbeaucoup plus. Maintenant il n’y a

plus de discussion possible.»

«Certains ne supportaient plus lesconditions de temps partiels: on estservi en dernier en matièred’horaires, on est contraint deprendre ‹ce qui reste›. Ils sont doncpassés à 100 % pour éviter cesdésagréments. D’autres se sont misà temps partiel car ils ne peuventplus supporter le rythme à 100 %.»Cette dernière solution est d’ailleursprônée par l’entreprise, confrontéeà un absentéisme toujours plusimportant (voir pages 2 et 3). Onmet les gens à temps partiel pourqu’ils soient en meilleure forme... !

Marie explique également que« l’entreprise pense que les

personnes à temps partiel sontmoins fatiguées, puisqu’ellestravaillent moins et qu’elles peuventdonc s’adapter à des horaires plusdifficiles ».

Du côté de la section SEV TPG, onestime que le temps partielpréconisé par la direction est unemesure injuste et totalementirresponsable. Le soulagement pourles employés doit venir d’uneamélioration des horaires et destemps de battements aux terminus,pas d’une diminution du taux detravail (qui entraîne inévitablementune diminution de salaire). Quant àl’entreprise, elle estime encouragerle temps partiel. Isabel Pereira,attachée de presse aux TPG,

explique: « Globalement, les TPGsont favorables au temps partiel quipeut permettre de concilier vieprofessionnelle et vie privée avecencore plus d’harmonie. Il estpossible dans tous les secteurs.Une réflexion est en cours au seinde l’Exploitation-Conduite afin detrouver des solutions visant àfavoriser cette mesure, tout engarantissant les besoins del’organisation dans la durée. »

Aux TPG, il y a actuellement 101personnes à temps partiel sur untotal de 1748 employés.

Henriette Schaffter (travaille à 60 %)

*prénom d’emprunt

Le temps partiel aux TPG: « Avant, c’était plus humain »

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12 DOSSIERcontact.sevN° 15/1510 septembre 2015

■ contact.sev:Les CFFayant unepénurie depersonnelde conduite,ils n’accor-dent aucune réduction dutaux d’activité et veulentn’engager que des mécani-cien-ne-s à 100 %. Qu’endis-tu ?

Martin Allemann: Cela ne vapas contribuer à ce que davan-tage de personnes se lancentdans le métier de mécaniciende locomotives. Au contraire:celui qui veut travailler à tempspartiel ne choisira pas ce métieret il y aura moins de candidats.Pour moi, les CFF devraientencourager le temps partielcomme c’est mentionné dans laCCT. L’interdire est contre-pro-ductif.

■ Les CFF encouragent-ils letravail à temps partiel,comme demandé par la CCT ?

Cet article de la CCT reste tropsouvent un beau discours. Onagit de manière très sélectivepour accorder de travailler àtemps partiel et c’est souventnon.

■ Certains chefs de team disentqu’une réduction du taux d’ac-tivité n’est guère possible carils ne peuvent attribuer lespour-cent manquants à per-sonne, leur team devant alorsfournir le même travail avecdes pour-cent en moins.

C’est précisément cela qui faitque les personnes à temps

partiel sont mises sous pres-sion par leur équipe : lorsque,à cause de leurs absences, lesautres membres de l’équipedoivent travailler plus parceque les pour-cent manquantsne sont pas remplacés. Cescas démontrent que les CFF nesouhaitent pas vraiment en-courager le travail à tempspartiel. Ils profitent plutôt deces travailleurs et travail-leuses pour boucher les trousoù cela les arrange et disentnon à ce modèle lorsqu’ilsn’en voient pas l’utilité.

■ Le problème est-il avant toutcelui des « petits chefs » oufaut-il chercher plus haut ?

D’un côté il y a le problèmedes chefs qui ont le sentimentque seul un collaborateur à100 % est un bon collabora-teur. De l’autre il y a celui dela direction qui déclare que letravail à temps partiel doitêtre encouragé mais qui nemet pas en place des direc-tives pour qu’il soit pratiquédans toute l’entreprise.

■ Est-ce que les chances decarrière sont plus mauvai-ses aux CFF quand on tra-vaille à temps partiel ?

Aussi longtemps qu’on fera obs-tacle un peu partout au tempspartiel parce que des chefs pen-sent qu’un bon collaborateur ouune bonne collaboratrice doitêtre disponible cinq jours parsemaine et 12 heures par jourpour l’entreprise, il faudra crain-dre que les chances de carrièrede ces personnes soient plusmauvaises. Elles seront consi-dérées comme des collabora-teurs médiocres qu’il ne s’agitpas d’encourager car on ne peuten faire des chefs …

■ Le problème est donc lamentalité des chefs ?

C’est bien cela, c’est une ques-tion de mentalité. Le travail àtemps partiel commence dansla tête des supérieurs. S’ilssont prêts à adapter leur orga-nisation pour des collabora-teurs à taux d’activité réduit,cela peut fonctionner dans tousles domaines. Mais si le déclicne se fait pas dans leur tête, lesproblèmes de ces collabora-teurs peuvent devenir insur-montables.

■ La renonciation à une partiedu salaire constitue aussi unobstacle au travail à tempspartiel car tous ne peuventpas se le permettre. S’agit-illà d’un luxe pour ceux quiont un gros salaire ?

Les collaborateurs et collabo-ratrices à temps partiel doi-vent voir la part de salaire àlaquelle ils renoncent com-pensée par le revenu de leurpartenaire. Ou alors ils ontune attitude de vie selon la-quelle ils peuvent vivre avecmoins de salaire. C’est aussiune forme de « privilège »,non seulement sur le planfinancier mais aussi d’un envi-ronnement qui rend possiblele travail à temps partiel. C’estaussi une question d’argentmais pas seulement. Si parexemple un couple veut se par-tager un poste, ce qui serait enréalité faisable pour le per-sonnel des trains, on leur com-plique souvent la tâche. C’est lecas par exemple lorsqu’on neleur ménage pas assez detemps entre la fin de serviced’un des parents et le début duservice de l’autre pour que lagarde des enfants soit assuréesans lacune.

■ Quelles expériences as-tufaites toi-même ?

Je trouve que le temps partielest une bonne formule pour

pouvoir participer à la vie defamille et mieux se répartir lestâches ménagères. Cela per-met de voir grandir les en-fants et ma femme peut aussiavoir un emploi. Mais il de-mande plus d’organisation etde planification. Lorsqu’onn’est disponible que quatrejours par semaine, on doitêtre soi-même plus flexiblemais l’employeur doit aussil’être et doit accepter qu’onne soit pas présent chaquejour pour lui car on doit parti-ciper à la garde des enfants.

■ Lorsque tu étais mécani-cien aux CFF, travaillais-tudéjà à temps partiel ?

Non, à l’époque, de 1981 à1989, cela n’entrait pas enligne de compte. Le servicemilitaire était aussi un obsta-cle. Un taux d’activité en des-sous de 90 % n’entrait mêmepas en question.

■ Tu travailles au SEV depuis1989 et à 80 % depuis2000: il n’y a pas de pro-blème au SEV ?

Cela requiert une certaine co-ordination et de la flexibilitédes deux parties. Actuel-lement il y a au SEV de nom-breux collaborateurs et colla-boratrices qui travaillent àtemps partiel.

■ Le syndicat doit-il exigerdes entreprises que tousles collaborateurs qui sou-haitent travailler à tempspartiel puissent le faire ?

Oui. Toutes les entreprisesdoivent mettre en place desstructures et des organisa-tions qui permettent le travailà temps partiel à tous les ni-veaux. Il est important que laforme selon laquelle on exer-ce ce travail soit fixée dans unnouveau contrat de travail, de

même que soient fixées lesmodalités d’octroi du tempslibre supplémentaire. Sinonces travailleurs et travail-leuses vont devoir travaillerpar exemple à 100 % durantles mois de fort trafic et seu-lement à 40 % le reste dutemps; ils se sentiront à justetitre exploités comme desbouche-trous. C’est pourquoinous avons défini dans la CCTCFF les points qui doivent êtreréglés par contrat. Fi/sa

Martin Allemann espèreque les chefs CFF vont àl’avenir vivre plus con-crètement l’intention dé-clarée dans la CCT d’en-courager le temps partiel.

« Le temps partiel commencedans la tête des supérieurs »

Martin Allemann, secrétaire syndical, chef du centre SEV de compétences Durée du travailzV

g

Art. 53: Modèle de

travail à temps partiel

1 Le travail à temps partiel estencouragé à tous les niveaux etsous toutes ses formes.

2 Le modèle convenu d’ententeentre le collaborateur et sonsupérieur doit être consigné parécrit.

3 Les points suivants doiventnotamment être convenus parécrit en cas de modification dutaux d’occupation ou de conclu-sion d’un nouveau contrat detravail à temps partiel: tauxd’occupation; modèle de travail àtemps partiel, p. ex. réduction dela durée quotidienne du travail oujours libres supplémentaires;modalités d’octroi des jours libressupplémentaires, p. ex. hebdoma-dairement, mensuellement ou enbloc; affectations le week-end encas de semaine d’exploitation decinq jours.

Il y a aussi des dispositions dansl’article 55 (sur la durée quotidien-ne théorique du travail) et dansl’article 74, où l’on stipule, entreautres, que « les personnesoccupées à temps partiel ont lemême droit aux vacances quecelles occupées à plein temps ».

ÇCT CFF

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RÉGIONS ......

13contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Agé de 46 ans, Blaise Morelest conducteur de bus aux TPFdepuis 10 ans. Il travaille augarage de Romont, ville où ilhabite depuis toujours. Aupa-ravant, il a travaillé pour plu-sieurs employeurs, après unapprentissage de carrossier etune allergie à la peinture quil’a contraint à abandonner sonmétier. Recyclé en vendeurd’instruments de musique toutd’abord, il a ensuite été auxi-liaire puis chauffeur de camionà la Poste.

Changements au sein des TPFIl s’est syndiqué au SEV lors deson arrivée aux TPF et a vite in-tégré le comité de section. Audépart de Michel Barras ceprintemps, il a accepté de re-prendre la présidence. Les TPFayant revu leur organisation en

ce début d’année 2015, avec lacréation d’une holding et unerépartition entre région Sud etrégion Centre, la section estconfrontée à des changementset de nouveaux défis. Les troissections TPF (TPF urbains, TPFrail et TPF régional) subsistentpour l’instant et c’est donc auxcommandes d’une section de231 membres, dont 178 actifs,que Blaise Morel se trouve de-puis quelques mois.

Actualité de la rentréeDe gros changements ayantlieu au niveau de la Caisse depensions, les négociations sa-lariales 2016 s’en trouverontinfluencées. Blaise Morel neveut encore rien dévoiler pourl’instant, les négociationsayant à peine démarré.Ce qui l’occupe surtout pour cedébut de mandat, c’est la nou-velle répartition Sud et Centrequi entraîne beaucoup dechoses à remettre en place. Lamise en place des nouveauxpostes de chefs de groupechange grandement le fonc-tionnement hiérarchique. « On

a davantage de travail en rai-son de la hausse des cas indi-viduels, qui demandent l’aidedu syndicat », explique BlaiseMorel, tout en spécifiant qu’il

aime beaucoup faire ça. « Monbut, c’est d’être à l’écoute deces collègues qui se trouventen difficulté et de régler les casau mieux, en discutant avec laDirection, cela aux côtés deChristian Fankhauser, secré-taire syndical en charge destrois sections TPF », explique-t-il. « Je privilégie le dialogue etla franchise tout en restantferme », assure-t-il.

A l’agendaLa prochaine échéance pour lasection est l’assemblée géné-rale, qui aura lieu le 26 novem-bre, dans un lieu encore nondéfini.

La section organisera la jour-née VPT romande en novembre2016, à Bulle. Michel Barras,ancien président, assumera laprésidence du comité d’orga-nisation. Henriette Schaffter

Blaise Morel, chauffeuraux TPF, a remplacéMichel Barras ce prin-temps à la présidencede la section VPT TPFrégional. Portrait.

« Je sais rester ferme »Section VPT TPF régional

Hes

Blaise Morel à sa prise de service à Romont.

Blaise Morel est âgé de46 ans. ll est marié et a deuxenfants de 18 et 16 ans. Il vit àRomont avec sa famille. Durantle peu d’heures de loisirs qu’illui reste à côté de son travail etde son engagement syndical, ilaime marcher dans la région.

BIOPrésident: Blaise Morel

Vice-président: Marcel Perrenoud

Secrétaire: Jacques Leibzig

Caissier: Luca Buffolo

Membres: Lino Dionisio, Antonio Antonucci, OlivierMabboux (nouveau), Fritz Haenni (nouveau etgermanophone). Alexandre Portmann (germano-phone) et René Tercier.

Tous sont conducteurs de bus. La section regroupetous les membres travaillant dans le secteur bus auxTPF, hormis les conducteurs qui travaillent en ville deFribourg, qui sont eux regroupés dans la section VPTTPF urbains.

Ils travaillent donc tous dans un des garages TPFsuivants: Romont, Fribourg, Bulle, Estavayer-le-Lac,Châtel-St-Denis, Heitenried, Jaun ou Treyvaux.

Le comité de section

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ENSEMBLE NOUS SOMMES TOUJOURS PLUS FORTS

Recrute des collègues, fais-les adhérer au SEV et tu recevras de nouvelles primes attractives !

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14 SERVICEcontact.sevN° 15/1510 septembre 2015

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat dupersonnel des transports et paraît toutes les deuxsemaines. ISSN 1662-8462

Tirage: 10707 ex. (total 43 612 ex.), certifié REMPau 14.11.2014 Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), PeterAnliker, Vivian Bologna, Beatrice Fankhauser,Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli,Anita Merz, Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steiners-trasse 35, case postale, 3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000Berne 6; [email protected], téléphone031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86,8712 Stäfa, téléphone 044 928 56 11, fax 044 92856 00, [email protected], www.zs-wer-beag.ch. Pré-presse: AZ Medien, Aarau;www.azmedien.ch. Imprimerie: MittellandZeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarauwww.mittellandzeitungsdruck.ch.

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le24 septembre 2015.

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au17 septembre à 10h. Pour les annonces, le délaiest fixé au 15 septembre à 10h.

Les présidents de sections ont un rôle à jouer dans leur section qu’il ne faut passous-estimer. Pour être à même d’assumer ce rôle, certaines compétences doivent êtreacquises ou approfondies. Une section bien dirigée est une section qui n’oublie pas lestâches qu’elle doit accomplir; chacun sait ce qu’il a à faire et tout le monde est motivéet tire à la même corde. Grâce à cette journée d’échanges, les présidents de section etleurs futurs successeurs apprennent à connaître les instruments de travail et deconduite utiles, mais aussi et surtout ils peuvent échanger leurs expériences sur cetravail exigeant.

Contenu Tâches, droits et devoirs des (vice-)présidents de sections

Tâches et instruments de conduite

Organiser des assemblées

Recruter des membres du comité

Objectif Les participants connaissent leurs tâches et leur rôle en tant que (vice-)président de section; ils connaissent les instruments de travail pour assumer leur fonction et sont en mesure de faire face à des situations complexes

Public cible Président-e-s de sections, vice-président-e-s et membres du comité qui visent la présidence

Intervenant Toni M. Feuz, secrétaire syndical SEV

Lieu Hôtel Olten à Olten

Date Mercredi 11 novembre 2015

Traduction simultanée allemand-français

Cours SEV

Module 3: Echange d’expériences etapprofondissement des connaissances pour lesprésidentes et présidents de sections et leurssuccesseurs

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Deine starke Gewerkschaft Ton syndicat fort Il tuo forte sindacato

Journée de la jeunesse 2015

« Es-tu (pas r)assuré/e ? ! »23 octobre 2015, 09h30–16h00, Hôtel Bern, Zeughausgasse 9, Berne

• comment suis-je assuré/e : pendant ma formation et ensuite, en tant qu‘employé/e ?

• dois-je vraiment déjà réfléchir durant ma jeunesse à ma prévoyance vieillesse ?

• que dois-je faire si je perds mon travail, si je veux suivre une formation continue ou partir pour un voyage autour du monde ?

• quelles assurances sont obligatoires et lesquelles ne le sont pas ?

• dois-je être assuré/e aussi dans le privé ? si oui, quelles assurances privées sont nécessaires et comment puis-je m‘y retrouver dans la masse d‘offres à ma disposition ?

Inscription :

jusqu‘au 31 aôut 2015 par mail auprès de [email protected] ou Facebook > Jugendtag SEV Young

S‘inscrire maintenant !

La journée est organisée et financée par :

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Deine starke Gewerkschaft Ton syndicat fort Il tuo forte sindacato

Journée de formation : Vendredi 20 novembre 2015, 09h45–16h30 (Check-in à partir de 08h30)

Life in balanceJongler entre profession et famille

Exposé par Prof. Dr. Elisabeth Zemp Stutzmédecine des genres et Directrice adjointe de l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse TPH, BâleLors de cette journée, nous nous poserons les questions suivantes :• Comment puis-je concilier vie familiale et vie professionnelle ?• Comment puis-je me ménager des espaces de détente ?• Quelle est l’importance de l’alimentation et de l’exercice physique pour ma santé ?• Comment puis-je préserver mon estime personnelle ?• Comment puis-je structurer les différentes phases de ma vie ?

Thèmes des workshops1. Zeitmanagement du point de vue des femmes2. Médecine des genres; un corps sain, un esprit sain3. Alimentation/exercice physique pour les femmes avec

des horaires irréguliers4. Fixer des limites de manière consciente –

plutôt le timeout que le burnout 5. Âge de la retraite

«Vivre dans un monde en constante mutation»

Délai d’inscription: 31 octobre 2015

Inscriptions uniquement sur internetwww.sev-online.ch (femmes > journée de formation)

Cet évènement est organisé et financé par :

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SERVICE ......

15contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

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Séminaire de perfectionnement

L'évolution salariale

Mon salaire est-il correct? En point de mire, du statut de fonctionnaire à la CCT 2015 en passant par Vision 2010 � Mardi 29 septembre 2015, 9-17h, Olten � Perfectionnement pour les collaborateurs en progression salariale et les comités de section

Accueil dès 08h30 Début 9h00 Fin 17h00 * 2 x café & repas de midi inclus

Inscription auprès du président central Hans-Ruedi Schürch [email protected] ou 0512/81 54 16 Délai d'inscription: 28.09.2015

Thèmes: � Changement de système et adaptation des processus � Systématique des salaires et mécanisme aux CFF � Visions de la LPV et champs d'action � Discussions et participation Orateurs: Manuel Avallone, vice-président SEV Jürg Hurni, SEV Michael Buletti, team salaires SEV Daniel Froidevaux, team salaires SEV Mani Haller, CFF Représentant/e grt salaires LPV Animation: Hans-Ruedi Schürch, président central LPV

Itinéraire: L'hôtel OLTEN se trouve directement à côté de la gare d'Olten

Hôtel Olten, Bahnhofstr. 5, 4601 Olten

Traduction simultanée en français - allemand - italien

Formation syndicale

avec chèque congé-

formation

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Bei uns spielt die Solidarität On y jou la carte de la solidarité Solidarietà, la nostra carta vincente

Journée de la migration 2015

« En fait, nous voulions rentrer »7 novembre 2015, 09h.00–17h.00, Hôtel Olten, Bahnhofstrasse 5, Olten

Film et discussion : « En fait, nous voulions rentrer » ������������� ������� ����������������

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Inscription jusqu’au 23 octobre 2015 au plus tard :SEV ������������������� ������� Birmensdorferstr. 65 ��� �������

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Le 28.10.2015 au SEV, Steiner-strasse 35, 3000 Berne, de9 h 30 à 16 h

Orateur: Martin Allemann.Contenu: LDT / CCT, annexes 4et 5 / piquet

S’annoncer à: Christian Suter,Schönmatt 8, 4663 Aarburg,jusqu’au 16.10.2015 . Lenombre de places est limité.

Sous-fédérationTravaux-Cours LDT

La prochaine table ronde de laCommission féminine enRomandie aura lieu le jeudi24 septembre dès 18h au Buffetde la gare de Lausanne. La tableronde est ouverte à toutes. Pourplus de renseignements, EstherGeiser se tient à votre disposi-tion (079 484 27 31).

Commissionféminine

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AGENDA......

16contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

PensionnésMercredi16 septembre

■ PV Vaud

Excursion Rigi–lac desQuatre-Cantons

Inscription jusqu’au 4 sep-tembre 2015 par carte posta-le adressée à René Guignet,route d’Aubonne 9a, 1304Cossonay, ou par courriel:[email protected] enmentionnant: nom, prénom,adresse et nombre de per-sonnes.Titre de transport: carte an-nuelle de voyage, carte jour-nalière ou billet à demi-prixdestination Rigi-Kulm, allervia Lucerne–Arth-Goldau etretour via Vitznau, puisbateau jusqu’à Lucerne.

Le comité de la section vous invite à découvrir àune altitude de 1797 m la vue imprenable offertedepuis le sommet du Rigi, suivie d’une agréable ba-lade sur un navire de la flotte du lac des Quatre-Cantons. Départ de Lausanne à 7 h 50. Apéro dès11 h 50 à l’hôtel Rigi Kulm, avec au menu: potage dujour, émincé de bœuf, nouilles et brocolis, suivid’une poire «Belle Hélène». Après le repas et la tra-ditionnelle partie récréative assurée par notre ani-mateur de service, nous prendrons le chemin duretour avec le train de 14 h 03 direction Vitznau oùnous embarquerons sur le bateau à 14 h 49 directionLucerne. Ville que nous quitterons avec le train de16 h, arrivée à Lausanne à 18 h 10. Pour la prise encharge des frais du repas et des boissons, une par-ticipation de 60 fr. vous est demandée. Cette der-nière sera encaissée durant le voyage d’aller etnous vous remercions d’avance de prévoir la mon-naie en conséquence. Il ne reste plus qu’à prierpour que le soleil brille de tous ses éclats ce jour-là.Nous nous réjouissons d’avance de votre participa-tion et vous souhaitons un bel été. Votre comité

Mercredi16 septembre

« Bois de moncœur », dans laforêt de Moncorà Villars-sur-Glâne

■ PV Fribourg

Marche d’automne

Inscription obligatoire pour lamarche et le repas de midijusqu’au samedi 12 septem-bre auprès de Jean-BernardMichel, tél. 026 470 25 26, oude Charly Humbert, tél. 026401 16 01. Rendez-vous à9 h 45 à l’arrêt du trolley« Moncor » à Villars-sur-Glâ-ne, devant le restaurant « LeRefuge ». Aller: gare de Fri-bourg, trolley ligne 2 direc-tion « Les Dailles », arrêt« Moncor » (toutes les 7 mi-nutes). Retour: arrêt « Mon-cor », trolley ligne 2 direc-tion « Schönberg » (toutesles 7 min). Chacun se munitde son titre de transport.

La commission d’animation de la PV Fribourg aprévu une balade d’environ deux heures au« bois de mon cœur », dans la forêt de Moncor àVillars-sur-Glâne. Pour ceux qui le désirent, pos-sibilité de faire des boucles plus courtes sur lessentiers interactifs autour du village, au cœur dubois, avec ses canapés forestiers, sa scène enforme de cœur, etc. Parking au restaurant « LeRefuge ». Repas de midi en commun vers 12 h 30au restaurant « Le Refuge » pour le prix de 25francs. Menu: salade, rôti de bœuf sauce vinrouge, pomme mousseline à l’ail, carottes Vichy,tranche glacée. Les personnes qui ne restent paspour manger le mentionnent lors de l’inscription.Les non-marcheurs sont cordialement invités ànous rejoindre pour le repas, mais ils doiventégalement s’inscrire. Le verre de l’amitié sur leparcours ainsi que le café au repas de midi sontofferts par la section. Cette sortie a lieu parn’importe quel temps. Amitiés à toutes et à touset à bientôt. La CA

Mercredi16 septembre

Buvette du FC LaSagne dès 11 h 30

■ PV Neuchâtel

Sortie d’automne

La Buvette du FC La Sagne se trouve à 20 minu-tes de marche de la gare. La course aura lieu parn’importe quel temps. Le local est chauffé si né-cessaire. Chaque participant apporte son pique-nique. Des grils sont à disposition. L’apéritif, lasoupe aux pois et le café sont offerts. L’utilisa-tion du local étant gratuite, il est recommandéd’acheter les boissons auprès du cantinier (prixmodérés). Un transport est organisé de la gare àla buvette pour les personnes handicapées. Pasd’inscriptions nécessaires. Train de Neuchâtel à10 h 32, de La Chaux-de-Fonds à 11 h 02. Arrivéeà La Sagne à 11 h 16. Retour dès 17 h 42.

Le comité

SectionsMercredi7 octobre16 hZurich HBSalle de confé-rence Limmat

■ VPTServices ferroviaires

Assemblée des membres

Les invitations ainsi que l’ordre du jour serontenvoyés par poste. Tous les membres sont lesbienvenus et un apéro sera offert en fin deséance. S’annoncer d’ici le 30 septembre à ElyWüthrich: [email protected] ou au 079 287 50 50.

Mardi10 novembre17 h 30Hôtel Bern

■ AS Berne

Assemblée des membres

Orateur: Jean-Claude Bonny, responsable deprojet « Modèles d’avenir ».

Jeudi19 novembre

■ ZPV Ouest

Assemblée régionale

Préavis. Invité: Giorgio Tuti. L’assemblée auralieu à Brügg-BE, au restaurant Bahnhof (1er éta-ge).

Sous-fédérationsSamedi17 octobre

Salines deSchweizerhalle(BL)

■ Femmes des Travaux Visite des Salines de Schweizerhalle (BL)Viens en apprendre davantage sur le monde du selet laisse-toi surprendre!Je me réjouis de vous voir nombreuses.Inscriptions et remarques auprès de Lea Boner,079 746 10 70 ou [email protected]

Les femmes des Travaux

Samedi31 octobreLausanne-Ouchy

■ VPT

Journée VPT Romandie

Thème:« La violence dans les transports publics »Inscription auprès de votre président de section

Jeudi17 septembre14 h 15Restaurant Bahn-hof à Brügg (deBienne, autobusno 7 ou train)

■ PV Biel/Bienne

Assemblée des membres

Ordre du jour selon les statuts. Notre caisse depensions sera le thème principal de l’assembléecar Aroldo Cambi, notre invité du jour, respon-sable des finances du SEV et membre du Conseilde fondation de la CP CFF, nous donnera les der-nières nouveautés de ces deux institutions de-puis le début de 2015. Venez nombreux, la dis-cussion sera ouverte. Le comité

Mercredi30 septembre14 hLausanneBuffet de la GareSalle desCantons

■ PV Vaud

Assemblée générale desmembres

Nous vous invitons à venir nombreux à notreassemblée générale des membres. En plus d’unrappel de quelques points forts du Congrès 2015et de l’actualité syndicale, à la veille des élec-tions fédérales M. Stéphane Montangero, prési-dent du Parti socialiste vaudois, se fera un plai-sir de présenter les actions réalisées et futuresde ce parti, sans oublier celles touchant les re-traités. Pour des interventions et remarquescomplexes, veuillez faire parvenir votre demandejusqu’au mercredi 23 septembre si possible parcarte postale adressée à Jean-Pierre Genevay,En Fouet 8, 1436 Chamblon, ou par courriel:[email protected] ou prendre contactavec le président de la section au 024 445 20 27.

Votre comité

Jeudi1er octobreBussigny prèsLausanne

■ Amicale des mécani-ciens retraités de l’ex-1er arrondissement

Réunion annuelle

Les collègues retraités intéressés à cette réu-nion et qui n’auraient pas reçu la circulaire sontpriés de prendre contact avec Gilbert Fontannaz,ch. des Châtaignier 11, 1026 Echandens, tél. 021702 28 97, mail [email protected]

Mardi 6 octobreRendez-vous à lagare de Bienne à8 h 45, voie 9

■ PV Biel/Bienne

Randonnée d’automne « Lesbelles fermes agricoles »

Gare de Bienne, départ 8 h 54, voie 9. Une mar-che facile d’environ deux heures nous conduiradepuis Hindelbank par Kernenried et Zauggen-ried jusqu’à Grafenried. Notre chemin traversedes forêts et des champs, un parc naturel proté-gé et suit un moment la ligne à grande vitesse.Après un simple menu (prix env. 17 fr.) servi aurestaurant Sternen, notre randonnée durera en-core environ une heure pour atteindre Büren zumHof. Le retour est prévu à 16 h 03 via Zollikofen.(Libero 7 zones) Bienne arr. 17 h 05. Les presséspeuvent rentrer via Soleure (dép. 15 h 25, 8 zo-nes). Chaque participant se charge lui-même deson titre de transport. Après un aussi bel été, lebeau temps est assuré, donc venez nombreux!Annoncez-vous d’ici au 30 septembre à l’organi-sateur: Fritz Lerch, Bielstr. 80, 2555 Brügg, tél.032 373 16 73.

Bernard Steve, mécanicien cat. B, Tra-melan; décédé dans sa 46e année. LPVBiel-Bienne.

Emmenegger Roger, contrôleur matérielretraité, Genève; décédé dans sa 92e an-née. PV Genève.

Flury André, maître artisan retraité,Bienne; décédé dans sa 78e année. PVBiel-Bienne.

Losey André, spécialiste retraité, Yver-don-les-Bains; décédé dans sa 93e année.PV Vaud.

Modoux Bernard, chef du mouvementretraité, Meyrin; décédé dans sa 86e an-née. PV Genève.

Monnard Gérald, fonctionnaire d’exploi-tation retraité, Lausanne; décédé dans sa75e année. PV Vaud.

Richard Pierre, secrétaire d’exploitationretraité, Fully; décédé dans sa 85e année.PV Valais.

Rieben Wally, mécanicien manœuvreretraité, Vallorbe; décédé dans sa 84e an-née. PV Vaud.

Décès

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SECTIONS ......

17contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Oui, honte à vous Mesdameset Messieurs les membres dela Conférence suisse desimpôts (CSI). Cette amicale dehauts fonctionnaires canto-naux et fédéraux édicte desdirectives d’ordre fiscal, sansaucun contrôle politique réel.La CSI qui cajole les résidentsfortunés et les entreprisesinternationales, leur accordantd’attrayants forfaits ou desarrangements sur mesure(rulings), s’en prend demanière récurrente auxgagne-petit.C’est ainsi que dès 2016, uneveuve retraitée achetant unabonnement général FVPdevra, en plus, déclarer au fiscun revenu fictif de 1380 fr., entant que prestation salarialeaccessoire. Ce hold-up fiscalest éminemment antisocial. Il

touche des personnes quivoient leur pouvoir d’achatdiminuer d’année en annéedepuis 2004, date de ladernière adaptation desrentes. En plus de l’augmenta-tion du montant des impôts,cette mesure mesquine peut,par effet de seuil, entraîner lasuppression du subside del’assurance-maladie ou desprestations complémentaires.La plus grande prudences’impose donc avant d’acheterou de renouveler unAG-FVP. L’alternative d’unabonnement demi-tarifcombiné avec des cartesjournalières peut s’avérerintéressante. De plus, ellen’est pas imposable... pourl’instant!

René Stucki, PV Lausanne

COURRIER DE LECTEUR

Honte à vous !

Ce conseiller aux Etats s’ap-pelle Filippo Lombardi et cettehistoire ne se passe pas « il y abien longtemps, dans un payslointain », mais cette année eten Suisse.Ainsi, Monsieur Lombardi pré-tend que les habitant-e-s deBâle-Ville ou de Fribourg, parexemple, n’iraient pas faireleurs achats en Allemagne ouen France si les magasinsouvraient en Suisse jusqu’à20 heures en semaine et18 heures le samedi… Mais lamémoire de Monsieur Lombar-di est parfois défaillante. Eneffet, des cantons frontalierscomme Zurich ou Argovie con-naissent déjà des heures d’ou-verture prolongées. Or le tou-

risme d’achat y est pire qu’ail-leurs ! Monsieur Lombardi nelit manifestement pas beau-coup. Et sûrement pas l’étudetout ce qu’il y a de plus officiel-le du SECO, selon laquelle laprolongation des heures d’ou-verture des magasins n’entraî-ne pas d’augmentation du chif-fre d’affaires, mais est mêmenuisible aux petits commerces.Mais Monsieur Lombardi n’estpas seul, que non. La Commis-sion de l’économie et des rede-vances du Conseil des Etats aaussi décidé de croire durcomme fer que les heuresd’ouverture des magasins im-posées, ça marche contre lefranc fort ! Elle a donc acceptéla motion du conseiller auxEtats Lombardi malgré l’oppo-sition des cantons et des syn-dicats, et approuvé la prolon-gation des heures d’ouvertureen semaine et le samedi. Enagissant de la sorte, elle ne faitaucun cas ni des employé-e-sdes commerces qui devronttravailler encore plus long-temps, ni des citoyen-ne-s denombreux cantons. De fait, cesderniers ont refusé ces der-

nières années ces prolonga-tions lors d’une dizaine devotations populaires.Les travailleurs et travailleusesconcernés par ces prolonga-tions refusent que leurs condi-tions de travail d’ores et déjàprécaires se dégradent encoreplus. Qui plus est, le com-merce de détail n’a pas de con-vention collective de travail.Avec les nouveaux horaires-cadres (de 6 à 20 h, la semaineet de 6 à 18 h, le samedi), lesjournées de travail devien-draient encore plus irrégu-lières et fragmentées.Il appartient au Conseil desEtats de faire en sorte que l’onrecouvre enfin la raison surcette question, ainsi que dejouer son rôle de représentantdes cantons. Et si tant laChambre du peuple que celle,plus tard, des cantons conti-nuent à choisir la confrontationavec les cantons et les travail-leurs et travailleuses des bran-ches concernées, ce sera fina-lement le peuple quitranchera. uss

Il était une fois un con-seiller aux Etats qui pré-tendait que si l’on con-traignait les cantons àunifier leurs heuresd’ouverture des maga-sins, les effets du francfort seraient neutrali-sés… et le tourismed’achat disparaîtrait.

Le conte de fées des heuresd’ouverture des magasins

Session d’automne des chambres fédérales

Lors des séances d’informationsdes partenaires sociaux, la di-rection de CFF I-B nous a pré-senté les effets de cette réorga-nisation sur l’ensemble dupersonnel concerné au sein del’unité I-B, à savoir une diminu-tion globale d’environ 10 % desplaces de travail touchant 50 à60 collaborateurs. Dans le cadrede la procédure de consultation,le SEV s’est fortement investipour limiter les conséquencesdirectes de cette réorganisation.Pour la plupart des collabora-teurs voyant leur ancien postesupprimé, la direction CFF I-Bnous a certifié que des solutionsétaient en cours, sauf malheu-reusement pour six collabora-teurs qui seraient annoncés au

Marché du Travail CFF (AMC).Plus de deux mois se sont écou-lés depuis l’information des col-laborateurs par la direction CFFI-B en présence du ou des repré-sentants la Commission dupersonnel.Comme la Commission du per-sonnel, le SEV s’engage pourvous soutenir durant cette réor-ganisation pour autant que vousen exprimiez le besoin. Pour cefaire, nous avons également be-soin de vos retours d’informa-tions documentés afin de vérifiersi la mise en œuvre de cetteréorganisation correspond dansles faits aux informations quenous a présentées la directionCFF I-B.Le président de la sous-fédéra-tion AS, Peter Käppler, ses co-mités de section ainsi que lessecrétaires syndicaux Urs Huberet Daniel Froidevaux se tiennentà votre disposition. N’hésitezdonc pas à nous contacter. Noussommes là pour vous et vos in-formations sont très précieuses.

Peter Käppler, Urs Huber

et Daniel Froidevaux

■ Projet Lean@Betrieb

Fin juin 2015, la direc-tion de l’Exploitation dela division CFF Infra-structure (CFF I-B) ainformé ses collabora-teurs de la mise enœuvre du projet« Lean@Betrieb ».

N’hésitez pas à vousadresser au SEV !

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un mécanicien»

Carlo DürrAgent de train

«Je suis aussi un agent de train»

Damian VogelMécanicien

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussiun patrouilleur»

Werner SchwarzerLogisticien, Président central TS

«Je suis aussi un logisticien»

Alec DonkerPatrouilleur

Page 18: Contact sev 2015 15

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18 SERVICEcontact.sevN° 15/1510 septembre 2015

§C’est une belle victoireque le SEV vient de rem-porter devant le Tribunalfédéral face à la Caissede pensions CFF. Le prin-cipe d’égalité de traite-ment entre assurés s’entrouvera renforcé.

Un cas de protection juridique expliqué par notre service juridique.

Egalité de traitement

C’est l’histoire de Sylvie,employée CFF durant prèsde 20 ans, qui est mise enretraite anticipée pour desraisons de santé. Elle per-çoit alors une rente d’invali-dité professionnelle et unerente-pont de la Caisse depensions. Parvenue à l’âgeordinaire AVS, sa rente-pontest remplacée par celle del’AVS. L’AI n’a pas encorepris position à ce moment-là. Tout se « gâte » lorsquel’AI décide d’octroyer rétro-activement à Sylvie une rented’invalidité. En effet, dansune telle situation, la rente-pont doit être remboursée.Or, le montant de la rente AIest plus bas que celui de larente-pont. La CP CFF ré-clame donc le rétroactif de

Angle droit

l’AI, ce qui est logique, maisaussi le solde, directement àSylvie. Et c’est là que le SEVintervient.

Longue procédureLe syndicat commence pars’opposer à cette exigencede remboursement à laCaisse de pensions, en rele-vant que si la rente AI étaitau moins égale ou supé-rieure à la rente-pont de laCP CFF, le problème ne se po-serait pas et qu’il existe doncune inégalité de traitemententre bénéficiaires de cetterente-pont. La CP CFF ne veutrien entendre et déduit direc-tement le montant réclaméde la rente de Sylvie. Il nereste plus qu’à interpeller leTribunal, ce qui est confié àun avocat-conseil SEV spé-cialisé dans ces questions de2e pilier. Le Tribunal canto-nal considère cependantque le Règlement de laCaisse de pensions est trèsclair et qu’il n’y a pas d’iné-galité de traitement dans untel cas. Il faut donc recourirau Tribunal fédéral. La déci-

sion qui vient de tomberconfirme le point de vue ini-tial du SEV. Les principesdits « de collectivité » et« d’égalité de traitement » àla base des assurances so-

ciales doivent être respec-tés. Autrement dit, les assu-rés d’un même collectif doi-vent être traités de la mêmefaçon. Sylvie, étant bénéfi-ciaire des prestations d’in-

validité professionnelle dela CP CFF, ne doit donc pasêtre obligée de rembourserun rétroactif alors que d’au-tres assurés bénéficiairesn’y sont pas tenus. La CPCFF a ainsi été condamnée àrestituer à Sylvie le montantqui lui avait été réclamé,avec les intérêts. En outre laCaisse devra payer une partdes frais d’avocat du SEV etles frais du Tribunal.

L’équipe de la protection juridique

A la suite de l’arrêt9C_644/2014 rendu le13 juillet 2015 par le Tribunalfédéral, deux options s’offrentaux assurés de la Caisse depensions CFF en fonction de lasituation dans laquelle ils setrouvent:■ Les assurés pour lesquelsla Caisse de pensions CFF acompensé les montantsréclamés en les prélevant surleurs rentes peuvent adresserun courrier recommandé à laCaisse de pensions CFF, danslequel ils indiqueront à cettedernière qu’à la suite del’arrêt du Tribunal fédéral9C_644/2014 du 13 juillet2015, elle est tenue de leur

restituer les montants concer-nés. Dans leur courrier, lesassurés mettront en demeurela Caisse de pensions CFF deleur verser, dans les 30 jours,les montants qui sont dus, avecintérêts à 5 %. Si la Caisse depensions CFF devait refuser derestituer les montants enquestion dans le délai imparti,les assurés devront sans tarderadresser une demande enpaiement au Tribunal adminis-tratif du canton de Berne(Speichergasse 12, 3011 Berne)ou contacter le Syndicat dupersonnel des transports (SEVSecrétariat central, Steiner-strasse 35, Case postale,3000 Berne 6).

■ Les assurés pour lesquelsla Caisse de pensions CFFs’est uniquement contentéede leur réclamer les montantsen question sans procéder àun quelconque prélèvementsur leurs rentes à titre decompensation peuventadresser à la Caisse depensions CFF un courrier danslequel ils informeront cettedernière qu’à la suite de l’arrêtdu Tribunal fédéral9C_644/2014 du 13 juillet2015 elle n’est pas autorisée àleur réclamer les montants enquestion et l’inviteront donc àcesser de les leur réclamer.

INFO

Deux options pour les assurés

Sa commission chargée del’examen préalable (Commis-sion de la sécurité sociale etde la santé publique, CSSS-E)a beaucoup modifié, et ainsiamélioré, le projet du Conseilfédéral. Elle aimerait renoncerà des détériorations des pres-tations de l’AVS et propose, àla place, d’améliorer les rentesde cette assurance.Avec ces nouvelles proposi-tions, le législateur propose

enfin, après 20 années, desjalons pour une révision qui setraduira aussi, pour les assu-ré-e-s, par des rentes AVS meil-leures. Ce faisant, la CSSS-Eapplique la recette fructueusede la dernière révision réussie(10e) de cette assurance au mi-lieu des années 90 et reprendla revendication syndicale durenforcement de l’AVS.

Deux points très négatifsLa commission n’a malheureu-sement pas renoncé au relè-vement à 65 ans de l’âge de laretraite des femmes.La CSSS-E maintient aussi labaisse de 6,8 à 6 % du taux de

conversion minimal. Elle seprononce toutefois pour lemaintien du niveau des presta-tions grâce à des mesures decompensation, mais la conver-sion de l’avoir de vieillesse enrente sera énormément moinsbonne. Ces deux points né-gatifs pèsent lourdement,l’USS les rejette. Le relèvementde l’âge de la retraite toucheles femmes qui ont touchépendant des décennies dessalaires discriminatoires parcequ’inférieurs à ceux deshommes et dont le parcoursprofessionnel a subi des inter-ruptions, faute de structuresd’accueil des enfants. Ainsi,

leur vie professionnelle seraplus longue alors que leursperspectives sur le marché dutravail sont maigres. C’est pourcela que leur âge de la retraitedoit rester fixé à 64 ans et quele taux de conversion minimaldoit être maintenu à 6,8 %.

Il est grand temps d’améliorerles rentes AVSLa proposition d’un supplé-ment de rente de 70 francspour les rentes de vieillesse del’AVS et le relèvement à 155 %du plafond de ces dernièrespour les couples mariés repré-sentent des améliorations cen-trales apportées au projet

« Prévoyance vieillesse 2020 ».La hausse de 70 francs aug-mentera de manière linéaire larente minimale de 6 %, la rentemaximale de 3 %. Ainsi, la rentemaximale passerait à 2 240francs. Pour les couples, les deuxsuppléments de 70 francs et lerelèvement du plafond représen-tent une amélioration d’au maxi-mum 226 francs.

Garantir l’AVS jusqu’en 2030La CSSS-E tient aussi au finan-cement additionnel de l’AVS viaune hausse de la TVA. De 1 %,cette hausse est toutefois infé-rieure à ce que proposait leConseil fédéral (1,5 %). uss

Le Conseil des Etatstraitera la révision« Prévoyance vieillesse2020 » lors la sessiond’automne qui s’ouvre.

L’AVS doit être renforcée, pas affaiblieSession d’automne vue par l’USS: « Prévoyance vieillesse 2020 » au Conseil des Etats

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POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Ces hausses devront dans tou-te la mesure du possible êtregénérales et il s’agira d’ac-corder une attention particu-lière aux employé-e-s de lon-gue date. L’évolution del’économie intérieure est ro-buste. Les banques et les assu-rances font à nouveau des bé-

néfices et l’économie d’expor-tation, qui subit les effets dufranc surévalué, a profité de lareprise de la conjoncture dansl’Union européenne (UE) ainsique de la baisse des prix desproduits intermédiaires ache-tés à l’étranger. « Pareillehausse (jusqu’à 1,5 %) est,toutes différences entre bran-ches et entreprises confon-dues, clairement justifiée », aexpliqué Paul Rechsteiner, leprésident de l’USS.Afin que les bas et moyens re-venus profitent aussi de labonne marche des affairescomme ils l’ont mérité, leshausses de salaire doivent êtregénérales. En outre un besoin

particulier de rattrapage appa-raît en ce qui concerne les em-ployé-e-s de longue date. Eneffet, la croissance de leurs sa-laires ces dix dernières annéesa été nettement inférieure à lamoyenne suisse.

1,5 % pour la constructionPour le secteur principal de laconstruction, le syndicat Uniademande une hausse généralede 1,5 %. « Les maçons ont be-soin de cette valorisation etc’est dans les cordes des en-treprises », estime Vania Alle-va, présidente d’Unia. Pour lesecond œuvre et la branchedes transports en plein essor,Unia demande une hausse gé-

nérale de 1 % et, pour l’indus-trie chimico-pharmaceutique,120 francs de plus par mois.Pour l’industrie des machines,des équipements électriqueset des métaux (MEM), demême que pour l’industrie ali-mentaire, Unia demande 80francs de plus. Enfin, dans lecommerce de détail, Unia de-mande des hausses de salaireciblées pour le personnel for-mé et au bénéfice d’une gran-de expérience professionnelle.

Hausse pour la Poste etPostFinance déjà convenuePour la Poste et PostFinance,syndicom a déjà convenu pour2016 d’une hausse de salaire

de 0,6 % accompagnée d’unversement unique de400 francs. Dans les télécom-munications, syndicom de-mande 1 % de hausse et100 francs au moins pour lesgrandes entreprises des mé-dias, comme l’a précisé AlainCarrupt, le président de syndi-com.Le diktat des économies con-cernant le personnel de laConfédération est incompré-hensible. Les syndicats concer-nés s’opposeront à ce que lepersonnel de la Confédérationdoive passer à la caisse pourdes baisses de recettes dues àune politique fiscale erronée.

uss

La situation de la plu-part des branches etdes entreprises deSuisse est bonne. C’estpourquoi les syndicatsmembres de l’USS de-mandent des haussesde salaire allant jusqu’à1,5 %.

L’USS demande des haussesgénérales jusqu’à 1,5 %

Revendications salariales pour 2016

On ne doit pas sous-estimer lapopularité de l’initiative popu-laire « En faveur du service pu-blic ». La Poste, Swisscom etles CFF sont déjà assez lasource d’un mécontentementpersistant au sein de la popu-lation. Et l’initiative nous faitmiroiter, si elle est acceptée,un renforcement des servicespublics ainsi que des presta-tions de base de qualité. Bref:la résolution de tous les pro-blèmes qui résultent des prati-ques commerciales de ces troisentreprises. Quelle grossièreerreur! L’initiative accéléreraitbien au contraire la privatisa-tion des secteurs lucratifs de la

Poste, de Swisscom et des CFFet occasionnerait d’énormespertes financières pour la Con-fédération. Les trois entrepri-ses n’auraient en effet plus ledroit de chercher à faire desbénéfices dans les prestationsde base et la Confédérationn’aurait plus le droit non plusde profiter d’éventuels béné-fices. PostFinance garantit l’ap-provisionnement de base etest très lucrative. Grâce à elle,200 millions de francs finis-sent chaque année dans lacaisse de la Confédération.Swisscom est une société paractions de droit privé quidistribue annuellement pour600 millions de francs de divi-dendes à la Confédération, sonactionnaire majoritaire, unesomme qui provient sansdoute aussi des bénéfices réa-lisés avec les prestations debase. Ces recettes, la Confédé-ration les affecte ensuite auxservices publics, à la forma-

tion, à la santé et au social ain-si qu’à la culture.Quant aux CFF, ils cherchentsciemment à faire des béné-fices dans l’immobilier et lesliaisons longue distance – celafait aussi partie des presta-tions de base. Le produit qu’ilsen tirent, au moins 200 mil-lions, revient ensuite dansl’entreprise pour financer lescoûts d’infrastructure et les li-gnes peu fréquentées.Si ce modèle commercial de-vait être abandonné, la Con-fédération devrait intervenirfinancièrement. L’initiative « Enfaveur du service public » dé-boucherait donc sur le pillagede la caisse de la Confédéra-tion et sur la privatisation dessecteurs bénéficiaires de cestrois entreprises que sont laPoste, Swisscom et les CFF.Elle n’est pas une initiative« en faveur » de quelque chose,mais un emballage trompeur etdangereux.

FORTA: une vache menaçanteL’USS le craignait et c’est arrivé.L’initiative vache à lait du lobbydes routes va influencer la dis-cussion au sujet du fonds pourles routes nationales et le traficd’agglomération (FORTA). Plutôtque de suivre la proposition déjàtrès modérée du Conseil fédéralqui veut augmenter la surtaxesur les huiles minérales de 6 pe-tits centimes, la majorité de laCommission des transports etdes télécommunications du Con-seil des Etats (CTT-E) proposeune hausse de 4 centimes seu-lement. En contrepartie, elleveut que 55 % du produit del’impôt sur les huiles minérales– contre 50 % aujourd’hui – soit150 millions de plus, soient obli-gatoirement affectés au finan-cement des routes. Or FORTAprévoit déjà que le produit del’impôt sur les carburants lui soitversé, ce qui priverait chaqueannée la caisse de la Confédéra-tion d’environ 400 millions de

francs. Selon la volonté de laCTT-E, cette perte serait ainsi de550 millions de francs par an.L’USS refuse cette répartitionunilatérale et à courte vue descharges. Le trafic routier en-gendre aujourd’hui d’importantscoûts externes qui se montent àenviron 7 milliards de francs paran pour la communauté. Grâce àdes moteurs moins gourmandsen essence, rouler en voiture estdevenu toujours moins cher cesdernières années. Un supplé-ment de seulement 6 centimesserait donc totalement suppor-table.Toujours est-il, et c’est un vraiprogrès par rapport à la proposi-tion du gouvernement, qu’il con-vient de souligner que la CTT-Eveut réserver entre 9 et 12 % deFORTA aux projets concernantles transports publics et la mobi-lité douce dans les villes et lesagglomérations. uss

Des sujets qui seronttraités lors de la pro-chaine session desChambres fédérales,qui a débuté ce lundi,deux intéressent parti-culièrement le SEV.

Un emballage trompeur et dangereuxL’initiative « En faveur du service public » et celle dite « vache à lait » à la session d’automne des Chambres

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 15/1510 septembre 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) sera tiré(e) ausort parmi les réponses correcteset gagnera un couteau de pocheOutrider aux couleurs du SEV.

Solution du concours paru danscontact.sev no 14:

Jungfraujoch.

Le sort a désigné Martin Koch,de Dietikon, membre de la RPVZurich.

Il reçoit un bon reka d’une valeurde 40 francs.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse sur une cartepostale et retournez-la-nous à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à :[email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez le formu-laire. Ce concours ne donne lieu àaucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 16 septembre 2015

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle été prise ? »

ppe

Quelques jours après l’at-taque du Thalys entre Ams-terdam et Paris, les ministresde divers pays se sont ren-contrés pour discuter desmoyens à mettre en placepour augmenter la sécuritédans les trains, avec des me-sures telles que l’augmenta-tion des contrôles personnelsou l’introduction de billets

nominatifs dans le traficinternational longue dis-tance.Peu de jours après, dans lenord de l’Allemagne se sontrencontrés les dirigeants dessyndicats EVG, Vida,FNCTTFEL et SEV. Ils ont quali-fié ces mesures sécuritairesde lacunaires et peu utiles.«Ce qui a été discuté sur lescontrôles personnels n’estvraiment que peu en phaseavec la réalité.» Tel est ensubstance l’avis des syndi-cats. Par ailleurs, des mesu-res limitées au trafic inter-national ne servent pas àgrand-chose et ignorent com-plètement les revendications

du personnel qui demandentdavantage de sécurité plutôtsur le trafic régional et natio-nal.

Les revendicationsdes syndicats«C’est vraiment désolant deconstater que les requêtesjustifiées de nos collèguesdes secteurs des trains et desservices sont toujours igno-rées. Soudainement, aprèsl’attaque du Thalys, des voixs’élèvent pour demander da-vantage des services de sécu-rité et plus de contrôles dansles trains», a critiqué Alexan-der Kirchner, le président dusyndicat allemand du rail et

des employé-e-s des trans-ports, EVG. Jusqu’à aujour-d’hui, les instances politi-ques n’ont jamais été àl’écoute des revendicationsdu personnel, confronté auquotidien aux agressionsphysiques et verbales. Sansque des mesures adaptées nesoient prises.Les quatre syndicats se sonttoujours engagés pour desmesures d’ordre et de sécu-rité dans les transports pu-blics.

Augmenter la présencede personnel qualifié«D’après nous, il s’agit d’em-ployer de manière ciblée dupersonnel formé de façon op-timale», a expliqué GiorgioTuti, président du SEV.Quant à Roman Hebenstreit,président du secteur rail àVida, le syndicat autrichiendu secteur, il a ajouté: «Ilfaut définir de manière claireles responsabilités et pouvoircompter sur du personnelqualifié qui, justement grâceà sa formation, puisse as-sumer aussi des tâches deprévention.»Les quatre syndicats ont doncexprimé des revendications

concernant le niveau de for-mation nécessaire et sur lesexigences pour le personnelayant des tâches de sécurité.«Nous voulons que la forma-tion du personnel soit uni-forme», a expliqué pour sapart Jean-Claude Thümmel,du syndicat luxembourgeoisFNCTTFEL.Par exemple, les exigencesauxquelles est soumis le per-sonnel des trains sont si éle-vées qu’elles justifient plei-nement une certification àl’échelon européen. Danscette optique, les syndicatsdemandent la définition decontenus de formation etd’examens uniformes. «Il estaussi impératif de définir ur-gemment les effectifs mini-maux pour l’accompa-gnement des trains et établirune liste de toutes les profes-sions avec des tâches de sé-curité, comme c’est le cas de-puis longtemps dans ledomaine de l’aéronautique»,a conclu Guy Greivelding,président de la section rail dela Fédération européenne destravailleurs des transportsETF.

pmo/vbo

Les syndicats germano-phones du rail deman-dent aux gouvernementsd’agir de manière dura-ble pour plus de sécu-rité. Et pas de réagirdans l’urgence.

La bonne sécurité au bon endroitLes syndicats du rail de langue allemande présentent des revendications communes

Outre les questions desécurité, les quatre syndicatsont approfondi divers aspectsconcernant les contacts entreles représentants desentreprises et du personnel.Au sein de l’Union euro-péenne, ces contacts sontinstitutionnalisés dans le

cadre du Dialogue social. Lesconditions de travail réglées àce niveau par les partenairessociaux sont jugées contrai-gnantes.Ces dernières années, leDialogue social a connu denombreuses difficultés. Lessyndicats germanophones

(soutenus par le SEV qui, avecles CFF, s’engage au niveaueuropéen) tentent de redonnerdu poids au Dialogue social,du moins dans le rail, afin qu’ilpuisse à nouveau avoir sonpouvoir de décision.

pmo/vbo

INFO

Des contacts plus concrets et étroits entre syndicats et entreprises