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Analyse et gestion financière – DUT Techniques de commercialisation – Université de Rouen – Bernard RETAIL 1 DUT Techniques de commercialisation – Rouen - ANALYSE et GESTION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE Il n’est de vent favorable pour celui qui ne sait où il va… (Sénèque)

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Analyse et gestion financière – DUT Techniques de commercialisation – Université de Rouen – Bernard RETAIL 1

DUT Techniques de commercialisation – Rouen -

ANALYSE et GESTION FINANCIERE

DE L’ENTREPRISE

Il n’est de vent favorable pour celui qui ne sait où il va… (Sénèque)

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Mais à quoi peut bien servir l’analyse financière ? P 3 Présentation du programme S1 / Comprendre les fondements de l'analyse financière et l'interaction entre performance et structure de l'entreprise……………………………………………………………………P 8 S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse conjoncturelle)……………………………………………………………………P 27 S3/ Etre capable de discerner les éléments du bilan (analyse structurelle)………………………………………………………………………P 60 S4 / Acquérir les techniques de base de l’analyse financière par l’apprentissage des ratios (ratios d’équilibre bilanciel et ratios d’analyse des soldes intermédiaires de gestion), et des tableaux de flux financiers………………………………………………………………...P 83 S5 / A partir d’une politique d’entreprise déterminée ou d’éléments de synthèse, être capable d’établir une analyse prospective, par l’élaboration de budgets…………………………..P 13 S6) Etablir les comptes de synthèse prévisionnels à partir des budgets de trésorerie………………………………………… …………..P 25

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Mais à quoi peut bien servir l’analyse financière ? Pour un étudiant qui goûte peu aux techniques de l’analyse financière, cette discipline est sans doute très hermétique. Parfois, les étudiants de l’IUT TC considèrent au mieux que ce n’est ni plus ni moins qu’une autre appellation de la « comptabilité », au pire que cette discipline n’a aucun rapport avec le métier auquel ils se destinent, la distribution ou la communication. Dans leur introduction, les auteurs du célèbre Mercator considèrent pourtant que la gestion financière est un outil incontournable pour tout bon communicant, en évoquant « l’interdépendance croissante du marketing avec les autres fonctions de l’entreprise ». Vendre, c’est convaincre, et convaincre c’est comprendre. Comprendre l’autre, ses besoins, ses réticences, son environnement. Dans le monde du travail, comprendre l’entreprise, ses enjeux, ses contraintes, son environnement, est devenu essentiel pour décrypter l’actualité micro et macro économique. Le but de ce cours est d’apporter aux étudiants des outils, des méthodes qui lui permettront de mieux comprendre leur entourage professionnel. Non, l’analyse et la gestion financière n’est pas l’enseignement de la comptabilité, mais la connaissance des règles de cette dernière est importante pour appréhender cette discipline. Il faut comprendre que la comptabilité est un ensemble de règles communément admises, et qui permettent d’enregistrer les flux financiers d’une entreprise. Quel que soit l’entreprise, un achat de marchandises auprès d’un fournisseur se fera toujours par une écriture comptable avec le mouvement du compte « 607 achats de marchandises » au débit, et le compte « 401 fournisseurs » au crédit. Quant au paiement, il sera toujours enregistré par le débit du compte de la banque (512) au crédit du compte fournisseurs. Mais le choix de la location d’un matériel plutôt que l’achat dudit matériel n’aura pas la même conséquence en termes d’enregistrement du flux financiers en comptabilité. Cette différence de traitement comptable permettra d’identifier à postériori le choix de l’entreprise et de son ou ses dirigeants. Puisque l’ensemble de ces décisions (les causes) est reporté de façon normative dans la comptabilité (les conséquences), l’analyse des conséquences permet de mesurer la portée des causes. On peut ainsi paraphraser l’adage, dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es, et le transposer ainsi : « dis moi ce que tu dépenses (et ce que tu encaisses), et je te dirais qui tu es ». Nous voici donc au cœur de la démarche : étudier, analyser, décortiquer les flux financiers de l’entreprise pour savoir qui elle est et où elle va. Joseph E. Stiglish écrivait « la finance n’est pas une finalité mais un moyen », parlant ainsi des dérives de l’économie financière au regard de l’économie réelle. De même l’analyse financière n’est pas une finalité en soi, mais bien un moyen de comprendre la gestion d’une entreprise, et de modifier le cas échéant les comportements des acteurs. Voilà donc pourquoi elle est enseignée auprès des étudiants « Techniques de commercialisation » : un outil supplémentaire pour mieux comprendre l’entreprise par l’étude des flux financiers.

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Une meilleure compréhension de la matière permet d’en apprécier davantage la portée. Nous commencerons donc par un exemple concret, et volontairement simplifié à l’extrême. Imaginons que M. Durand se lance dans la création d’une entreprise d’achats et ventes de matériels informatiques. Il commence par acheter le 1er janvier un ordinateur au prix de 1500 euros HT auprès d’un grossiste, qui lui demande de payer 1 800 euros, après avoir comptabilisé 300 euros (20%) de TVA 1. Fin négociateur, il obtient un délai de paiement de 30 jours. Le 15 janvier, il vend cet ordinateur 2 000 euros HT auprès de son premier client, qui lui versera 2 400 euros, après avoir enregistré la TVA de 20%. Le client demande de payer à 45 jours, ce que M. Durand accepte après avoir demandé le versement d’un acompte de 30 % dès la livraison. En fait, tout se passe comme si Monsieur Durand avait vendu cet ordinateur 2 000 euros HT, qu’il a acheté 1500 euros, ce qui lui permet d’écrire qu’il a « gagné » 500 euros. Simple diriez-vous ? Sauf que l’analyse chronologique de sa trésorerie relève d’autres éléments. Reprenons les événements :

- 1er janvier : achat de l’ordinateur : o Achat (charge) : 1 500 € o TVA à recevoir : 300 € o Situation de Trésorerie : 0 €

- 15 janvier : Vente de l’ordinateur : o Vente (produit) : 2 000 € o Tva due à l’Etat : 400 € o Situation de Trésorerie : + 720 € (2 400 € x 30% d’acompte)

- 30 janvier : paiement au fournisseur o Situation de Trésorerie : - 1 080 € (720 € encaissés le 15/01 – 1800 €

décaissés au fournisseur) - 15 février : paiement de la TVA à l’Etat :

o Tva à payer : 100 € (400 € de Tva collectée – 300 € de TVA déductible)

o Situation de Trésorerie : - 1 180 € (-1 080 € – 100 €) - 28 février : paiement du solde par le client :

o Réception du solde : 1 680 o Situation de trésorerie : + 500 (-1180 + 1680)

On voit donc que pour une opération toute simple, la trésorerie a fait « yo-yo », passant en l’espace d’un mois de + 720 euros à -1 180 euros, pour les soldes culminants.

1 Pour simplifier, la TVA est une taxe, en France de 5.5, 7 ou 19.6%, sur certains produits, qui est appliquée sur toutes les ventes. Si l’acquéreur est un professionnel, il devra payer chaque mois le montant de la taxe qu’il aura facturé à ses clients, mais en revanche, il pourra aussi déduire toute la TVA qu’il a dû lui-même payé sur ses achats. Le solde entre la TVA qu’il aura collectée sur ses factures de ventes (TVA collectée) et celle qu’il pourra déduire de ses factures d’achats (TVA déductible) est le montant qu’il devra effectivement payer (TVA à payer).

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Or, si M. Durand n’avait pas prévenu son banquier qu’il risquait un découvert, leurs relations auraient pu se détériorer, sans compter les agios que M. Durand a dû payer sur le découvert qu’il a provoqué. Les décisions de Monsieur Durand et de son environnement (sur sa politique d’achat, de vente, et sur sa politique de paiement) ont donc des conséquences sur les flux financiers. L’analyse financière étudie les conséquences, pour en comprendre les causes, et par la même les effets de la politique de l’entreprise. Le cas est simple et même simpliste. Mais multiplions les opérations de vente et d’achat d’une entreprise, multiplions les produits, multiplions les clients, les politiques d’achat, de promotion, ajoutons les achats de matériels qu’il faut pour fabriquer ou vendre des produits, intégrons les salariés, le banquier, les actionnaires, etc…, et nous mesurons rapidement la difficulté de l’analyse financière si l’on utilise un raisonnement aussi simple que celui que nous venons d’utiliser. Voilà pourquoi la profession a construit des techniques d’analyse qui permettent de rationaliser, de décomposer les décisions de gestion, et d’en mesurer leur poids respectif. Ce sont ces techniques que nous aborderons, en suivant finalement notre exemple :

- Etudier à postériori l’ensemble des flux financiers de l’entreprise, afin d’en dégager les points forts et les « points d’effort » pour l’avenir.

- Etablir son budget prévisionnel pour mesurer les bénéfices attendus. - Transformer les décisions en flux entrants et sortants de trésorerie pour en mesurer

chronologiquement son niveau, et prendre les décisions qui s’imposent. Cette progression pédagogique sera suivie dans le cours ci-après, après avoir appréhendé les outils mis à a disposition de l’analyse, à commencer par la comptabilité générale…

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Présentation du programme

� Objectifs Généraux :

- Comprendre et apprécier les relations entre une politique d’entreprise et les conséquences sur le bilan et le compte de résultat. - Formuler un diagnostic élémentaire à partir des documents de synthèse d’une entreprise. - Initier une réflexion financière. - Comprendre l’incidence des pratiques commerciales sur la performance de l’entreprise d’une part, et sur le respect des équilibres financiers d’autre part. - Savoir prospecter les éléments financiers en vue d’établir des budgets.

� Objectifs Particuliers et plan de cours (1): Le contenu du programme est découpé en 6 séquences distinctes :

• S1 / Comprendre les fondements de l'analyse financière et l'interaction entre

performance et structure de l'entreprise. • S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse

conjoncturelle) : • Avec répartition des produits et des charges selon les règles induites par les

soldes intermédiaires de gestion, sans retraitement des comptes. • S3 / Etre capable de discerner les éléments du bilan (analyse structurelle) :

• Eléments d’actifs avec critères de liquidités • Eléments du passif avec critère d’exigibilité

• S4 / Acquérir les techniques de base de l’analyse financière par l’apprentissage des

ratios (ratios d’équilibre bilanciel et ratios d’analyse des soldes intermédiaires de gestion), et des tableaux de flux financiers.

• S5 / Etre capable d’effectuer une confrontation de l’analyse du bilan et celle du

compte résultat, de mettre ces analyses en perspectives pour faire ressortir les éléments de conjonction ou de contradiction.

• S6 / A partir d’une politique d’entreprise déterminée ou d’éléments de synthèse, être capable d’établir une analyse prospective, par l’élaboration de budgets.

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S1 / Etablir les comptes de synthèse prévisionnels à partir des budgets de trésorerie

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S1 / Comprendre les fondements de l'analyse financière et l'interaction entre performance et structure de l'entreprise.

1.1 Notions générales et définitions de l’analyse financière 1.2 Quelle différence ou similitude avec la comptabilité générale ? 1.3 Qui s’intéresse à l’analyse financière ? 1.4 Quels supports sont utilisés pour l’analyse financière ? 1.5 L’analyse financière s’appuie sur les principes de la comptabilité générale 1.1 Notions générales et définitions de l’analyse financière L’analyse financière mesure la performance d’une entreprise, sa capacité financière, sa structure, sa pérennité. Elle permet d’entrer au cœur même du processus de décision des organes de gestion, en essayant de déduire les causes et les conséquences de ces décisions Elle se réalise : - soit à posteriori (données historiques et présentes) - soit à priori (prévisions) L’analyse financière est une aide à la prise de décision ; elle permet d’améliorer la gestion de l’entreprise et de répondre aux questions suivantes :

- Quelle est la valeur de l’entreprise ? - Quelle est la capacité de l’entreprise à créer de la richesse ? - L’entreprise est-elle rentable ? - Sa structure financière est-elle équilibrée ? - Sa stratégie est-elle adaptée à ses besoins et à ses ressources ? - L’entreprise est-elle compétitive ? - Quels sont ses points forts, les points faibles et les potentialités de l’entreprise ? - Quels sont les risques encourus ?

1.2 Quelle différence ou similitude avec la comptabilité générale ?

� La comptabilité générale est une discipline qui vise à enregistrer les flux de l’entreprise selon des principes et des normes comptables clairement établies et applicables à toutes les entreprises privées (le plan comptable)

� L’analyse financière est une discipline qui vise à décomposer les flux par masses financières afin d’analyser les principes d’équilibres fondamentaux et de mesurer la performance d’une entreprise, selon sa structure ou son secteur d’activité.

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S1 / Etablir les comptes de synthèse prévisionnels à partir des budgets de trésorerie

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1.3 Qui s’intéresse à l’analyse financière ?

� Les dirigeants de l’entreprise : Pour apporter des correctifs de gestion

� Les associés : Pour savoir si leurs investissements sont rentables

� Les salariés : Pour savoir si leur entreprise est viable

� Les pouvoirs publics : Pour connaître le montant de l’impôt

� Les organismes sociaux : Pour la gestion des créances sociales

� Les fournisseurs : Pour connaître le niveau de solvabilité de leurs clients

� Les clients : Pour connaître le niveau de solvabilité de leurs fournisseurs

� Les marchés financiers : Pour connaître la rentabilité et la solvabilité

� Les établissements de crédits : Pour apprécier le niveau de solvabilité

FFoouurrnniisssseeuurrss CClliieennttss SSaallaarriiééss

Banques / Créanciers

Associés

Administrations

EENNTTRREEPPRRIISSEE

FFlluuxx FFiinnaanncciieerrss

FFlluuxx RRééeellss

LL’’ EENNVVIIRROONNNNEEMMEENNTT DDEE LL’’EENNTTRREEPPRRIISSEE

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S1 / Etablir les comptes de synthèse prévisionnels à partir des budgets de trésorerie

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1.4 Quels supports sont utilisés pour l’analyse financière ? Les comptes annuels servent de support à l’analyse financière. Sont étudiés :

� Le bilan Avec un actif et un passif

� Le compte de résultat Avec des charges et des produits

� Les annexes Qui complète l’information du bilan et du compte de résultat

Il existe plusieurs formes de présentation des comptes annuels :

� La présentation comptable simplifiée � La présentation comptable détaillée � La liasse fiscale au réel simplifié d’imposition � La liasse fiscale au réel normal d’imposition

Mais quelles que soient les formes ou les présentations, on retrouve toujours :

� Un bilan � Un compte de résultat � Des annexes

En résumé, on peut dire :

L’analyse du bilan (avec les annexes), permet d'évaluer la

L’analyse du compte de résultat (avec les annexes) permet d’évaluer la

STRUCTURE

de l’entreprise

CONJONCTURE de l’entreprise

Ce qui permet d’établir des budgets, qui déterminent les

PERSPECTIVES de l’entreprise

Bilan Compte de résultat

Budget

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S1 / Etablir les comptes de synthèse prévisionnels à partir des budgets de trésorerie

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1.5 L’analyse financière s’appuie sur les principes de la comptabilité générale

a) Des principes …

� Principe de spécialisation des exercices : Découpage en exercices

� Principe de rattachement des charges aux produits : Nées, Exigibles, Liquides

� Principe de Nominalisme : On ne change rien de la valeur des actifs

� Principe de prudence : Les moins-values et les plus-values

� Principe de permanence des méthodes d’évaluation et de présentation : Annexes

� Principe d’importance relative : Contraction non significative des comptes

� Principe de non-compensation des charges et des produits : Comptabilisés séparément

� Principe de fiabilité de l’information

b) Et des techniques …

� Le Compte : Constater des Ressources et des Emplois

� Enregistrement en Partie Double : Auditabilité des montants

� Le Journal : Enregistrement Chronologique d’actes

� Le grand Livre : Colonne Séparée en T

� La Balance : Récapitulatif des soldes des comptes

� Le Compte de Résultat. : Présentation explicative du résultat

� Le Bilan : Présentation de la Situation Nette

� Les Annexes : Faire voir l’invisible

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S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse conjoncturelle)

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S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse conjoncturelle)

Ch. 1 : L’analyse du compte de résultat

Généralités Définitions des postes du compte de résultat La structure globale du compte de résultat

Ch. 2 : Les soldes intermédiaires de gestion Généralités Définitions des soldes S.I.G. (9 définitions) Hiérarchie des soldes Tableau des soldes intermédiaires de gestion Ch. 3 : La capacité d’autofinancement Généralités

Calcul de la Capacité d’autofinancement L’autofinancement Ch. 4 : Les leviers de gestion Généralités Les différents leviers Ch. 5 : Notions complémentaires : productivité et rentabilité Ch. 1 : L’analyse du compte de résultat a) Généralités Le compte de résultat est établi à partir des comptes généraux de l’entreprise. Il s’établit à partir des écritures des soldes de la balance après inventaire (voir TD – exercice « les délices d’hier et d’aujourd’hui ») Les comptes de gestion distinguent, pour une période donnée (en général un exercice de 12 mois) : - les mouvements constatant les charges (comptes de la classe 6) - les mouvements constatant les produits (comptes de la classe 7) ATTENTION ! NE CONFONDEZ PAS : « charges » avec « dépenses » et « produits » avec « recettes »

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S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse conjoncturelle)

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Les charges représentent l’ensemble des coûts des moyens mis en oeuvre par une entreprise pour arriver à réaliser son chiffre d'affaires : achats, frais de fonctionnement, personnel, impôts et taxes, frais financiers, amortissements, provisions. Les charges figurent au débit dans le compte de résultat Les dépenses correspondent aux sommes déboursées par l’entreprise pour l'achat de biens et services devant servir à l’exercice de son activité. En comptabilité, les dépenses sont inscrites au crédit, et viennent diminuer le solde de banque. On peut ainsi trouver des charges non déboursées (on parle alors de charges non décaissées), telle que par exemple les dotations d’amortissements, qui représentent une charge calculée pour tenir compte de l’usure d’un matériel mais qui, évidemment, ne fera jamais l’objet d’une dépense équivalente. Mais on peut aussi comptabiliser une charge qui constate la réception d’une facture d’achat provenant d’un fournisseur, mais qui ne fera l’objet d’une dépense que lors du décaissement au dit fournisseur, du fait d’un délai de paiement. Les produits sont, pour l'essentiel, constitués par les ventes de l'entreprise. Le "compte de résultat" comporte trois grandes catégories de produits : les produits d'exploitation (liés directement à l'activité) ; les produits financiers (générés par les placements financiers de l'entreprise) et les produits exceptionnels (provenant d'opérations inhabituelles : par exemple, une plus-value réalisée sur le prix de revente d'une machine utilisée pendant quelques temps pour la production de l'entreprise) Le compte de résultat dégage le solde provenant de l’enregistrement de ces mouvements de charges et de produits, par différence, afin de faire apparaître le bénéfice ou la perte de l’exercice. On constate un bénéfice lorsque les produits sont supérieurs aux charges On constate un déficit lorsque les charges sont supérieures aux produits

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S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse conjoncturelle)

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b) Définitions des postes du compte de résultat Par convention, nous effectuerons les définitions en utilisant les lignes de la liasse fiscale dite « réel normal » (cf plus haut) [[FFCC]] VVeenntteess ddee mmaarr cchhaannddiisseess :: Cette rubrique enregistre la totalité des ventes de marchandises qui ont été achetées sans que l’entreprise ne leur ait apporté une modification. Elle enregistre ces ventes nettes de rabais, de remises, de ristournes et de taxes sur la valeur ajoutée. Ce poste est souvent comparé avec les consommations de marchandises de l’entreprise (achat de marchandises – variation de stock (cf. plus bas)) afin de mesurer la marge commerciale dégagée par l’entreprise et son évolution. [[FFFF]] PPrr oodduucctt iioonn ddee bbiieennss vveenndduuee :: Sous cette rubrique, on totalise l’ensemble des ventes de biens qui préalablement à leur cession ont été achetés et transformés par l’entreprise. La transformation apportée par l’entreprise est constitutive de la valeur ajoutée supplémentaire que l’entreprise apporte au bien. C’est cette valeur ajoutée qui est imposée au titre de la taxe sur la valeur ajoutée. Elle est supportée par le consommateur final. [[FFII ]] PPrr oodduucctt iioonn ddee sseerr vviicceess vveenndduuee :: Ce compte enregistre des opérations économiques comparables à la production de biens vendue sauf que la production et la vente portent sur des services qui sont des immatériels. Ces biens immatériels peuvent être des études, des prestations de services, des commissions perçues, des commissions de courtages ou des produits de location. [[FFLL ]] CChhii ff ff rr ee dd’’ aaff ffaaii rr eess hhoorr ss ttaaxxee.. Il représente la totalité des ventes de marchandises réalisées par l’entreprise c’est-à-dire la totalité de biens et de services vendus par l’entreprise, avec ou sans transformation préalable. [[FFMM ]] PPrr oodduucctt iioonn ssttoocckkééee :: Ce solde s’obtient en faisant la différence entre le stock final et le stock initial. S’il est positif il indique alors une augmentation du stock ou un stockage. S’il est négatif il indique une diminution du stock ou un déstockage. [[FFNN]] PPrr oodduucctt iioonn iimmmmoobbii ll iissééee :: Ce compte enregistre tous les biens et services produits par l’entreprise pour elle-même et destinés non pas à être vendus mais à entrer dans les immobilisations. C’est un des postes que les analystes traitent en général avec attention (et particulièrement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics), car c’est aussi important un levier de manipulation des résultats d’exploitation, et par voie de conséquence de rentabilité économique et de la rentabilité financière de l’entreprise. [[FFOO]] SSuubbvveenntt iioonnss dd’’ eexxppllooii ttaatt iioonn :: Cette rubrique recense toutes les ressources à fonds perdus provenant des personnes publiques européennes, nationales ou des différentes collectivités locales et qui sont destinées à encourager l’activité de production des entreprises. Il est important pour le comptable et pour l’analyste financier de ne pas confondre les subventions d’investissement et les subventions d’exploitation qui ne sont pas comptabilisées selon les mêmes règles. Les subventions d’investissements sont accordées par corollaire avec les investissements de l’entreprise et sont

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S2 / Etre capable de discerner les éléments du compte de résultat (analyse conjoncturelle)

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réintégrées au bénéfice au fur et à mesure des amortissements (usure) pratiqués sur ces mêmes investissements. Les subventions d’exploitations sont versées en compensation d’un programme de développement, d’une innovation commerciale ou d’un programme d’embauche : ils sont réintégrés dans les bénéfices dès la première année de leur versement, et ont donc un effet « pervers » sur le bénéfice et sur les impôts (qui augmentent). [[FFPP]] RReepprr iisseess ddoottaatt iioonnss aammoorr tt iisssseemmeennttss pprr oovviissiioonnss eett tt rr aannssffeerr ttss ddee cchhaarr ggeess :: Ce compte enregistre les réductions et les annulations ou réductions de dotations aux provisions et aux amortissements qui ont été constituées par l’entreprise lors d’exercices antérieurs. [[FFQQ]] AAuuttrr eess pprr oodduuii ttss dd’’ eexxppllooii ttaatt iioonn :: Cette rubrique recense tous les produits d’exploitation qui ne sont pas comptabilisables dans les produits d’exploitation classiques comme les bénéfices réalisés sur opérations à long terme, les produits de redevance pour concession de brevets, de licences ou de marques. Sont aussi comptabilisés sous cette rubrique, les revenus fonciers d’immeubles non affectés à l’exploitation de l’entreprise, les jetons de présence perçus par l’entreprise. [[FFSS]] AAcchhaattss ddee mmaarr cchhaannddiisseess :: Ce compte recense les achats de marchandises qui ne sont pas transformées par l’entreprise elle-même et qu’elle revend alors en l’état. Il retrace donc en partie l’activité de négoce de l’entreprise. La présence d’achat de marchandises dans une entreprise signifie que l’entreprise exercice au mois une activité commerciale. [[FFTT]] VVaarr iiaatt iioonn ddee ssttoocckk ddee mmaarr cchhaannddiisseess :: La valeur de ce poste se détermine en faisant la différence entre la valeur du stock de clôture de l’exercice et la valeur du même stock lors de l’ouverture de l’exercice comptable. Ex : au 1er janvier 2007, l’entreprise avait enregistré un stock de 10 000 euros. Au cours de l’exercice 2007 qui s’est clôturé au 31 décembre 2007, l’entreprise a acheté pour 250 000 euros de marchandises. Le 31 décembre elle a constaté un stock de 25 000 euros. Sa variation des stocks est de (stock initial – stock final) : 10 000 – 25000 € = - 15 000 €, de sorte que les consommations réelles de l’entreprises par rapport aux achats de l’exercice sont de 250 000 € + variations de stocks : 250000 + (-15000)=235 000 €. [[FFUU]] AAcchhaattss ddee mmaatt iièèrr eess pprr eemmiièèrr eess eett aauutt rr eess aapppprr oovviissiioonnnneemmeennttss :: Ce poste recense tous les achats de marchandises destinées à être transformées par l’entreprise avant d’être revendues à sa clientèle au comptant, ou à crédit avec ou sans émission d’effets de commerce (lettre de change ou billet à ordre).

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[[FFVV]] VVaarr iiaatt iioonn ddee ssttoocckk ddee mmaatt iièèrr eess pprr eemmiièèrr eess :: Ce poste a la même nature juridique que la variation de stock de marchandises à la seule différence qu’il contient des actifs qui devront être transformés par l’entreprise avant de les vendre. La manière de calculer la variation des stocks de matières premières est identique à celle de la variation des stocks de marchandises évoquée plus haut. [[FFWW]] AAuuttrr eess aacchhaattss eett aauuttrr eess cchhaarr ggeess eexxtteerr nneess :: Ce compte enregistre tous les actes d’achats qui sont généralement de la consommation de fournitures et de services comme l’eau, l’énergie et autres. Il recense aussi les fournitures d’entretien, les fournitures administratives, les achats d’études, les prestations, la sous-traitance, les redevances de crédit-bail, les loyers et les frais d’entretien. Il sert aussi à comptabiliser les primes d’assurance, les frais d’études et de recherche, de documentation, de personnel intérimaire, les honoraires, dépenses de publicité, de publication ou de relations extérieures. Enfin, il regroupe les frais de transport et de déplacement de biens et de personnes, de missions et de réceptions, de télécommunications, postales, et bancaires. Dans la vie des entreprises, il est communément appelé, à tord, « frais généraux », réminiscence de l’ancien plan comptable de 1957, époque où l’externalisation des fonctions supports n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui et où les « frais généraux » ne représentaient pas un poste nécessairement significatif. [[FFXX]] II mmppôôttss,, ttaaxxeess eett vveerr sseemmeennttss aassssiimmii llééss àà ddeess iimmppôôttss eett ttaaxxeess :: Ce compte recense les impôts et taxes qui sont liés à la production normale de l’entreprise. Il recouvre les taxes sur les salaires (pour les entreprises non assujetties ou partiellement assujettis à la TVA), la taxe d’apprentissage (assise sur les salaires et servant à financer les filières de l’apprentissage artisanal ou industriel), la participation à la formation continue des salariés (versée à des fonds collecteurs finançant des programmes de formation à destination des salariés), la Contribution Economique Territoriale (payée par la majorité des entreprises selon les richesses créées), la Contribution Foncière des Entreprises (payée en fonction des patrimoines immobiliers des entreprises)la taxe sur les véhicules (assises sur tous les véhicules de tourisme utilisés par les entreprises et dont elles sont propriétaires), les autres taxes sur frais généraux, les droits d’enregistrement et les droits de timbre (liées à des événements particuliers soumis à fiscalité). [[FFYY]] SSaallaaii rr eess eett tt rr aaii tteemmeennttss :: Cette rubrique regroupe les salaires bruts (c'est-à-dire les salaires nets versés au personnel + les charges salariales), les indemnités forfaitaires de frais de personnel (transport, repas…), les commissions versées au personnel, les indemnités sociales comme les indemnités de congés payés, de préavis ou de licenciement. [[FFZZ]] CChhaarr ggeess ssoocciiaalleess :: Ce poste recense toutes les cotisations patronales payées à des organismes sociaux par l’entreprise comme la sécurité sociale, les retraites obligatoires et complémentaires, les cotisations d’assurances chômage, les cotisations d’assurance prévoyance groupe et les cotisations d’assurance santé de groupe. [[GGAA]] DDoottaatt iioonnss aauuxx aammoorr tt iisssseemmeennttss ssuurr iimmmmoobbii ll iissaatt iioonnss :: Cette rubrique enregistre des charges calculées pour constater la dépréciation, l’usure des actifs immobilisés. Cette dépréciation est due à l’obsolescence des immobilisations. L’amortissement peut être linéaire, dégressif ou accéléré. Ce poste doit faire l’objet d’une

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attention particulière de la part de l’analyste, car c’est un levier important de majoration ou de minoration du résultat (et donc de manipulation ?). [[GGBB]] DDoottaatt iioonnss aauuxx pprr oovviissiioonnss ssuurr iimmmmoobbii ll iissaatt iioonnss :: Ce poste recense les charges calculées pour constater la dépréciation d’actifs immobilisés qui ne sont pas amortissables (tel qu’un fonds commercial ou un terrain par exemple). Tout autant que les dotations aux amortissements, il doit faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’analyste car c’est un levier important de majoration ou de minoration du résultat. [[GGCC]] DDoottaatt iioonnss aauuxx pprr oovviissiioonnss ssuurr aacctt ii ffss ccii rr ccuullaannttss :: Le compte recense des charges calculées pour constater la dépréciation d’actifs circulants qui ne sont pas des immobilisations et qui ne sont donc pas amortissables. On trouvera notamment des provisions des dépréciations des stocks, qui auraient perdu de leur valeur, soit parce qu’il s’agit de denrées périssables qui s’approchent de leur date de péremption, soit parce qu’ils constituent des biens qui ne satisfont plus au goût des clients et dont la vente parait incertaine. On trouvera également des provisions sur des créances clients dont la solvabilité est devenue douteuse ou aléatoire. Ces charges comme toutes les charges calculées et non décaissées doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’analyste. [[GGDD]] DDoottaatt iioonnss aauuxx pprr oovviissiioonnss ppoouurr rr iissqquueess eett cchhaarr ggeess :: Ce compte permet de constater des charges d’exploitation non encore survenues mais dont la date de réalisation, le montant de son coût et sa probabilité de réalisation sont déterminables. Exemple : un procès engagé contre l’entreprise dont les éléments en possession permettent de supposer avec une probabilité suffisante un risque de perte du procès ayant des conséquences financières réelles pour l’entreprise. Il suppose la même diligence par l’analyste que tous les autres postes qui recensent des charges calculées. [[GGEE]] AAuutt rr eess cchhaarr ggeess :: Cette rubrique récapitule les charges de redevances versées pour concessions d’exploitation de brevets, de licences, de procédés ou de tous autres droits. Il récapitule aussi les versements de jetons de présence et les pertes sur créances irrécouvrables (impayés) qui ont un certain caractère habituel. [[GGHH]] BBéénnééff iiccee aatt ttrr iibbuuéé oouu ppeerr tteess ttrr aannssfféérr ééeess :: (Non étudié dans ce cours) Sous cette rubrique on enregistre des résultats d’activités communes qui ont engendré des bénéfices mutualisés, qui ont augmenté le bénéfice de l’entreprise ou diminué les pertes. [[GGII ]] PPeerr tteess ssuuppppoorr ttééeess oouu bbéénnééff iicceess ttrr aannssfféérr ééss :: (non exploitée dans ce cours) Sous cette rubrique on enregistre des résultats d’activités communes qui ont engendré des pertes mutualisées, qui ont diminué le bénéfice de l’entreprise ou qui augmenté les pertes. [[GGJJ]] PPrr oodduuii ttss ff iinnaanncciieerr ss ddee ppaarr tt iicciippaatt iioonn :: Les ressources de ce poste proviennent de participations capitalistiques de plus de 10 % dans d’autres sociétés qui ont réalisé un bénéfice dont une partie est distribuée à l’entreprise sous forme de dividendes. L’analyste doit tenir compte de son importance significative. Dans l’affirmative, il est plus orthodoxe de les extraire du bénéfice afin d’éliminer les conséquences de son caractère externe et aléatoire.

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[[GGKK ]] PPrr oodduuii ttss ddeess aauuttrr eess vvaalleeuurr ss mmoobbii ll iièèrr eess eett ccrr ééaanncceess iimmmmoobbii ll iissééeess :: Ces produits proviennent de détention d’obligations ou de titres de créances négociables ceci sous forme de valeurs mobilières de placement. A la différence des titres de participation, qui signifie un engagement à moyen ou long terme par l’entreprise dans le capital d’autres entreprises, les valeurs mobilières de placement, tel que l’acquisition de Sicav ou de Fonds commun de placement, sont utilisées par l’entreprise pour placer de la trésorerie à court terme. [[GGLL ]] AAuutt rr eess iinnttéérr êêttss eett pprr oodduuii ttss aassssiimmii llééss :: Ces ressources proviennent de rémunération de prêts, de rémunération de comptes courants débiteurs dans les livres de l’entreprise, de soldes débiteurs dans les livres de l’entreprise de comptes bancaires de dépôts à vue ou d’escomptes octroyés par les fournisseurs. [[GGMM ]] RReepprr iisseess ssuurr pprr oovviissiioonnss,, tt rr aannssffeerr ttss cchhaarr ggeess iimmmmoobbii ll iissaatt iioonnss ff iinnaanncciièèrr eess :: Ce compte enregistre des reprises de dotations de provisions qui n’étaient pas nécessaires ou qui ont été constatées d’une manière exagérée. Il concerne donc des produits calculés et non décaissés ce qui en fait un levier de minoration ou de majoration du résultat financier. [[GGNN]] DDii ff fféérr eenncceess ddee cchhaannggee ppoossii tt iivveess :: (non exploitée dans ce cours) Cette rubrique concerne les gains de change effectifs que l’entreprise a réalisés lors de paiement de dette en devises en période de la hausse des cours de la devise objet du paiement, ou lors de la réception d’une créance libellée en devise, et dont le cours est en baisse par rapport au jour de la transaction. Exemple : une entreprise vend un appareil aux USA pour un montant de 100 euros. Au moment du contrat, libellé en dollars, le cours du dollar est de 1,50 €. La transaction est effectuée en dollars, pour un montant qui s’établit donc à 150 $. Le jour du paiement, le cours du dollar est passé à 1,40 €. L’entreprise US s’acquitte de son paiement de 150 $, et par le jeu de la conversion en euros, l’entreprise récupère donc un montant, hors frais de change, de 150 /1,4 = 107,14 €, soit un gain de change de 7,14€, qui sera comptabilisé en différence de change positive. [[GGOO]] PPrr oodduuii ttss nneettss ssuurr vveenntteess ddee vvaalleeuurr ss mmoobbii ll iièèrr eess ddee ppllaacceemmeenntt :: (non exploitée dans ce cours) Cette rubrique recense les gains réalisés à l’occasion de cessions de valeurs mobilières. La notion de valeurs mobilières de placement recouvre les actions, les obligations, les titres de créances négociables, les actions de sociétés d’investissement à capital variable et les parts de fonds communs de placement. [[GGQQ]] DDoottaatt iioonnss aammoorr tt iisssseemmeennttss eett pprr oovviissiioonnss ddéépprr éécciiaatt iioonn vvaalleeuurr ss mmoobbii ll iièèrr eess :: Ce poste récapitule les dotations aux provisions pour dépréciation de valeurs mobilières détenues par l’entreprise. Ces valeurs mobilières peuvent être détenues pour effectuer un placement ou pour effectuer une participation. Il y a participation dans tous les cas où l’opération permet de réaliser un contrôle financier ou économique, directe ou indirecte de la société. Il y a aussi participation dans tous les cas où les actions ont été acquises lors d’une offre publique d’achat ou lors d’une offre publique d’échange.

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[[GGRR]] II nnttéérr êêttss eett cchhaarr ggeess ff iinnaanncciièèrr eess aassssiimmii llééeess :: Ce compte enregistre la rémunération des emprunts contractés par la société et des agios sur découverts bancaires (dénommés aussi concours bancaires). Il ne faut pas confondre intérêts bancaires, qui prend en considération par le taux de l’emprunt et le taux de découvert la rémunération des sommes prêtées par l’organisme de prêt, avec les services bancaires qui rémunèrent des services proposés par la banque (frais de dossiers d’emprunt, frais d’escompte, frais de gestion de comptes, etc…) [[GGSS]] DDii ff fféérr eenncceess ddee cchhaannggee nnééggaatt iivveess :: (non exploitée dans ce cours) Cette rubrique enregistre les pertes de change supportées par l’entreprise soit parce que l’entreprise a des actifs en devises dont les cours ont baissé, soit parce que l’entreprise a des dettes libellées dans une devise dont les cours ont monté. Exemple : Une entreprise achète un appareil aux USA pour un montant de 150 dollars pour un cours du dollar qui s’effectue à 1,50 € le dollar. La transaction est effectuée en dollars, et elle enregistre sa dette à hauteur de 100 € pour tenir compte du cours de la devise le jour de la transaction. Le jour du paiement, le cours du dollar est passé à 1,40 €. L’entreprise nationale s’acquitte de son paiement de 150 $, et par le jeu de la conversion en euros, l’entreprise doit donc s’acquitter de 107,14 € pour honorer sa dette, soit une perte de change de 7,14€, qui sera comptabilisé en différence de change négative. Comme nous l’avons déjà indiqué, cette rubrique illustre la légitimité d’une politique de gestion du risque de change dans la mesure où elle facture ou elle se fait facturer dans une monnaie autre que sa monnaie nationale. [[GGTT]] CChhaarr ggeess nneetttteess ssuurr vvaalleeuurr ss mmoobbii ll iièèrr eess ddee ppllaacceemmeenntt :: Dans cette rubrique figurent les pertes provenant de la cession de valeurs mobilières dont le cours d’achat est supérieur au cours de cession. Ces valeurs mobilières peuvent être des actions, des obligations, des titres de créances négociables, des actions de sociétés d’investissement à capital variable ou des parts de fonds communs de placement. [[HHAA]] PPrr oodduuii ttss eexxcceepptt iioonnnneellss ssuurr ooppéérr aatt iioonnss ddee ggeesstt iioonn :: Ce compte enregistre toutes les pénalités relatives à des opérations d’achats ou de ventes, à des libéralités ou des dons reçus, à des récupérations de créances qui ont été déjà provisionnées, ou à des dégrèvements d’impôts. [[HHBB]] PPrr oodduuii ttss eexxcceepptt iioonnnneellss ssuurr ooppéérr aatt iioonnss ddee ccaappii ttaall :: On enregistre dans ce compte des profits provenant de cession d’immobilisations corporelles, incorporelles et financières. La situation suppose que le prix de cession est supérieur à la valeur nette comptable c’est-à-dire, à sa valeur d’origine de laquelle sont déduits les amortissements et les provisions relatifs à l’actif. [[HHCC]] RReepprr iisseess pprr oovviissiioonnss eexxcceepptt iioonnnneell lleess,, tt rr aannssffeerr ttss eexxcceepptt iioonnnneellss :: Sont comptabilisées dans ce compte les reprises sur provisions exceptionnelles dont le montant de la dotation a été exagéré ou pour lesquelles les conditions de provisionnement ne sont plus réunies.

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[[HHEE]] CChhaarr ggeess eexxcceepptt iioonnnneell lleess ssuurr ooppéérr aatt iioonnss ddee ggeesstt iioonn :: Ce compte recense des pénalités consécutives à des opérations d’achats ou de ventes. Il constate les pénalités et les amendes fiscales. Enfin, il enregistre les dons et les libéralités faits par l’entreprise, les créances exceptionnelles devenues irrécouvrables ou les rappels d’impôts. [[HHFF]] CChhaarr ggeess eexxcceepptt iioonnnneell lleess ssuurr ooppéérr aatt iioonnss ddee ccaappii ttaall :: Cette ligne recouvre des pertes provenant de cession d’immobilisations dont la valeur nette comptable est supérieure au prix de cession. Ce poste nécessite en général une grande attention surtout si la cession a été faite au profit d’une société du groupe. [[HHGG]] DDoottaatt iioonnss eexxcceepptt iioonnnneell lleess aauuxx aammoorr tt iisssseemmeennttss eett aauuxx pprr oovviissiioonnss :: Figure dans cette rubrique des surplus de dotations aux amortissements par rapport à des limites fixées par l’administration fiscale. Y figurent aussi les dépenses ou charges qui ont été réalisées juste avant la distribution des dividendes aux actionnaires. On y trouve donc la partie du bénéfice affectée à la participation des salariés ainsi que celle affectée au paiement de l’impôt sur le bénéfice. [[HHJJ]] PPaarr tt iicciippaatt iioonn ddeess ssaallaarr iiééss aauuxx ff rr uuii ttss ddee ll ’’ eexxppaannssiioonn :: Ce compte enregistre la partie du bénéfice qui est distribuée aux salariés sous forme de participation aux bénéfices réalisés par l’entreprise. La distribution suppose que la participation soit prévue par une clause de la convention collective ou par l’accord d’entreprise. A noter une distinction juridique qui est faite entre la « participation » qui représente une contribution obligatoire de l’entreprise aux salariés en fonction des bénéfices de l’entreprise, et « l’intéressement », qui est une contribution facultative de l’entreprise. La participation est obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés. La formule légale est la suivante : si B représente le Bénéfice, C les Capitaux Propres, S les Salaires, VA la valeur ajoutée créée par l’entreprise, le montant de la participation : Participation = ((B-5%C) x S/VA)/2 [[HHKK ]] II mmppôôtt ssuurr llee bbéénnééff iiccee :: C’est la partie du bénéfice payée à l’Etat et qui représente la participation de l’entreprise au financement de l’intérêt général et des services publics.

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c) La structure globale du compte de résultat Les charges et les produits sont classés, par nature, en trois catégories symétriques de charges et de produits, afin de faire apparaître trois activités distinctes : Ch. 2 : Les soldes intermédiaires de gestion a) Généralités Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) constituent un outil d’analyse de l’activité et de la rentabilité de l’entreprise Le calcul des soldes intermédiaires de gestion permet :

- d’apprécier la performance de l’entreprise et la création de richesses générée par son activité

- De comprendre la formation du résultat de l’entreprise en le décomposant - De décrire la répartition de la richesse créée par l’entreprise entre :

- Les salariés - L’Etat et les organismes sociaux - Les apporteurs de capitaux (associés et banques) - L’entreprise elle-même.

Produits exceptionnels

(Produits occasionnés en dehors de l’activité normale de l’entreprise (produits de

cessions d’actifs…)

Produits financiers

(Revenus financiers procurés par des placements, des escomptes obtenus…)

Produits d’exploitation

(Ressources produites par l’activité normale de

l’entreprise)

Charges exceptionnelles

(Coûts non liés à l’activité normale)

Activité exceptionnelle

Charges financières

(Coûts de financement externe de l’entreprise :

escompte, emprunts bancaires, découvert…)

Activité financière

Charges d’exploitation

(Coûts occasionnés par l’activité normale de

l’entreprise)

Activité d’exploitation

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b) Définition Les soldes intermédiaires de gestion se composent de neuf agrégats distincts qui permettent de comprendre la formation du résultat. On distingue : - La marge commerciale - La production de l’exercice - La valeur ajoutée - L’excédent brut d’exploitation - Le résultat d’exploitation - Le résultat courant avant impôts - Le résultat exceptionnel - Le résultat net de l’exercice - Le résultat sur cessions d’immobilisations Chacun d’entre eux constate une étape après intégration de charges ou de produits de nature comparables 1- La marge commerciale Elle s’obtient par différence entre les ventes de marchandises et le coût d’achat des marchandises vendues (les consommations de marchandises). La marge commerciale concerne uniquement les entreprises commerciales ou celles ayant une activité commerciale. Elle mesure les ressources d’exploitation de l’entreprise. C’est un indicateur qui permet de suivre l’évolution d’une politique commerciale. La marge commerciale s’exprime souvent en pourcentage du chiffre d’affaires : Taux de marge commerciale : Marge commerciale / CA Marchandises HT x 100 Le taux de marge est à comparer au taux du secteur d’activité. L’analyse de son évolution permet de juger de l’efficacité de la politique commerciale. 2 - La production de l’exercice La production de l’exercice ne concerne que les entreprises de production. Elle évalue le niveau d’activité de production de l’entreprise. La production de l’exercice représente l’ensemble de l’activité de production. Elle est constituée : - de la production vendue - de la production stockée - de la production immobilisée (celle que l’entreprise a fabriquée pour elle-même) La production est également comparée avec les achats de matières premières qui ont contribué à la fabrication des produits ou services. Le résultat est appelé marge sur production de l’exercice.

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3 - La Valeur ajoutée La valeur ajoutée est égale à la différence entre la marge brute globale de l’entreprise (Marge commerciale + marge sur production de l’exercice) et les consommations de l’exercice en provenance de tiers. La valeur ajoutée évalue la dimension économique de l’entreprise. Elle détermine la richesse créée et constituée par le travail du personnel et par l’entreprise elle-même. Elle mesure le poids économique de l’entreprise. L’analyse dans le temps permet de mesurer la croissance ou la régression de l’entreprise. La valeur ajoutée permet d’apprécier les structures de l’entreprise, et leur rendement, en la comparant aux charges de personnel, aux effectifs, aux investissements, aux résultats. Elle permet de calculer :

Le taux d’intégration de l’entreprise : Valeur ajoutée / CA HT

Le taux d’intégration et son évolution répond aux questions suivantes : - l’entreprise fait-elle elle-même, ou fait-elle appel à la sous-traitance ?

Exemple : pour une entreprise commerciale, le taux de valeur ajoutée sera nécessairement moins élevé qu’une entreprise industrielle. Mais si celle-ci délocalise une grande partie de sa production, son taux d’intégration sera également nettement inférieur à une entreprise locale qui ne délocalise pas. Si la valeur ajoutée mesure la richesse créée par l’entreprise, la somme des valeurs ajoutées des entreprises d’un pays représente la richesse de ce pays – à laquelle on ajoute la TVA-, plus communément appelé le PIB (Produit Intérieur Brut).

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5 - L’Excédent Brut d’Exploitation L’excédent brut se calcule par la différence entre la valeur ajoutée, augmentée des subventions d’exploitation, et les impôts (sauf impôt sur les sociétés), les taxes et les charges de personnel supportées par l’entreprise. L’excédent brut d’exploitation représente la part de la valeur ajoutée qui revient à l’entreprise et aux apporteurs de capitaux (associés et prêteurs). Il représente la ressource générée par l’exploitation de l’entreprise, indépendamment : - de la politique d’amortissements (dotations) - du mode de financement (charges financières) L’excédent brut d’exploitation peut être négatif ; on parle alors d’insuffisance brute d’exploitation. L’excédent brut est un indicateur de performance industrielle et commerciale ou de la rentabilité économique de l’entreprise. Il permet de calculer :

CREATION ET DISTRIBUTION

DE LA VALEUR AJOUTEE

Clients

Valeur Ajoutée

Fournisseurs

Salaires et Charges

Sociales

Dotations Amortissement et Provisions

Rémunération des emprunts

Dividendes

Fonds Propres

1

2

3

4

5

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6 - Le résultat d’Exploitation Le résultat d’exploitation s’obtient à partir de l’excédent brut d’exploitation, augmenté des autres produits d’exploitation et en soustrayant les autres charges d’exploitation. Le résultat d’exploitation représente le résultat généré par l’activité qui conditionne l’existence de l’entreprise. Il mesure la performance industrielle et commerciale de l’entreprise indépendamment de sa politique financière et des opérations exceptionnelles. Le résultat d’exploitation constitue un résultat économique net. 7 - Le résultat courant avant impôt Le résultat courant avant impôt est égal au résultat d’exploitation majoré des produits financiers et minoré des charges financières. Le résultat courant avant impôt mesure la performance de l’activité et financière de l’entreprise. Il est intéressant de le comparer au résultat d’exploitation pour analyser l’incidence de la politique financière sur la formation du résultat. 8 - Le résultat exceptionnel Le résultat exceptionnel est calculé par différence entre les produits exceptionnels et les charges exceptionnelles. Le résultat exceptionnel n’est pas calculé à partir d’un solde précédent. C’est le résultat des opérations non courantes de l’entreprise. Il peut refléter la politique d’investissement de l’entreprise si les cessions d’immobilisations sont significatives.

Pour 1 € de CA, que reste-t-il pour renouveler les investissements et payer les charges financières ?

Excédent brut d’exploitation

CAHT

Le taux de marge brute d’exploitation

Quelle est la part de la richesse qui sert à rémunérer les apporteurs de capitaux et renouveler le capital investi ?

Excédent brut d’exploitation

Valeur ajoutée

La part de l’excédent brut d’exploitation dans la valeur ajoutée

Que représente le coût du financement externe dans la rentabilité de l’entreprise ?

Charges d’intérêts

Excédent brut d’exploitation

Le poids de l’endettement de l’entreprise

Quelle est la rentabilité des capitaux investis dans l’entreprise ?

EBE

Ressources stables

Le taux de rentabilité

économique

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9 - Le résultat net de l’exercice Le résultat net est déterminé par la somme du résultat courant et du résultat exceptionnel, déduction faite de l’impôt sur les sociétés. Le résultat net indique ce qui reste à la disposition de l’entreprise après versement de la participation des salariés et paiement de l’impôt sur les sociétés, ou encore le revenu des associés après impôts. Il permet de calculer la rentabilité financière de l’entreprise : Résultat net = Combien rapporte un euro de capital ? Capitaux propres 10 - Le résultat sur cessions d’éléments d’actifs immobilisés Le résultat sur cessions d’éléments d’actifs immobilisés est égal à la différence entre les produits de cessions d’actif et leur valeur comptable. Ce solde est déjà pris en compte dans le résultat exceptionnel. Il permet de calculer les plus ou moins value de cessions d’éléments d’actif.

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c) La hiérarchie des soldes Le tableau des soldes intermédiaires de gestion comprend les neuf soldes qui ont été précédemment définis. Les trois premiers sont des indicateurs d’activité, les six autres sont des indicateurs de résultat. Le tableau des soldes intermédiaires de gestion représente un calcul progressif du « résultat net de l’exercice » par cascade de soldes successifs sauf pour le « résultat exceptionnel »

Marge commerciale = (1)

Coût d’achat des Marchandises vendues

- 607

+/- 603

Ventes de marchandises

707

Production de l ’exercice = (2)

Production vendue

Production stockée

Production immobilisée

+

+

70

71

72

Consommations de l’exercice en provenance de tiers

- 601 à 606

+/- 603

+ 61 à 62 Valeur ajout ée = (3)

Marge commerciale

Production de l’exercice

+

Excédent brut d ’exploitation = (4)

Subventions d’exploitation Impôts, taxes et versements assimilées Charges de personnel

+ - -

74 63 64

Valeur ajoutée

Résultat d ’exploitation = (5)

Excédent brut d’exploitation Reprises sur charges d’exploitation Transferts de charges Autres produits de gestion Dotations aux amortissements d’exploitation Autres charges de gestion

+ + + - -

781 791 75 681 65

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d) Le tableau des soldes intermédiaires de gestion Le Plan comptable général prévoit une présentation normalisée des soldes intermédiaires de gestion dans son article 532-7 Ce tableau comporte Trois parties :

(colonne 1 –

Colonne 2) (colonne 2) (colonne 1)

Soldes Charges Produits

Résultat courant avant imp ôts = (6)

Produits financiers Charges financières

+ -

76 66

Résultat d’exploitation

Résultat net de l ’exercice = (8)

Résultat courant avant impôts Résultat exceptionnel

Participation des salariés

Impôts sur les sociétés

+/-

-

691

69

Résultat exceptionnel

= (7)

Produits exceptionnels Charges exceptionnelles

+ -

77 67

Résultat sur cession d ’éléments d ’actif immobilis és

= (9)

Produits des cessions d’éléments d’actifs Valeurs comptables des éléments d’actifs cédés

-

775

6

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ANNEXE B TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION

Produits (Colonne 1) Charges (Colonne 2) Soldes intermédiaires (Colonne 1 - Colonne 2)

N N-1

Ventes de marchandises Coût d'achat des marchandises vendues * Marge commerciale

Production vendue

Production stockée ou déstockage de production

Production immobilisée

Total Total * Production de l'exercice

* Production de l'exercice

* Marge commerciale Consommation de l'exercice en prov. des tiers

Total * Valeur ajoutée

* Valeur ajoutée Impôts, taxes et versements assimilés

Subventions d'exploitation Charges de personnel

Total Total * EBE (ou insuffisance brute d’exploitation)

* Excédent brut d'exploitation * ou Insuffisance brute d'exploitation

Reprises sur charges et transfert de charges Dotations aux amort. et aux provis.

Autres produits Autres charges

Total Total * Résultat d'exploitation

* Résultat d'exploitation * ou Résultat d'exploitation

Produits financiers Charges financières

Total Total * Résultat courant avant impôts

Produits exceptionnels Charges exceptionnelles * Résultat exceptionnel

* Résultat courant avant impôts * ou Résultat courant avant impôts

* Résultat exceptionnel * ou résultat exceptionnel

Participation des salariés

Impôts sur les bénéfices

Total Total * Résultat de l'exercice

Produits de cessions d'éléments d'actif Valeur comptable des éléments cédés * Résultat sur cessions d'immobilisations.

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Lorsqu’un solde est négatif, il s’inscrit du côté des charges et s’additionne à celle-ci. L’analyse quantitative doit être enrichie par des informations qualitatives relatives au secteur d’activité qui contribue à influencer le niveau du résultat de l’entreprise, par exemple :

- l’évolution du marché - L’application des nouveaux textes législatifs - L’intégration de nouvelles normes environnementales - L’étude de la concurrence - Les modes de distribution - L’évolution des produits - L’évolution de la technologie - …

Ch. 3 : La capacité d’autofinancement a) Généralités Pour assurer son développement et faire face à ses dettes, l’entreprise a des besoins de financement. Afin de financer ses besoins, l’entreprise dispose de ressources de différentes origines : La capacité d’autofinancement (CAF) représente, pour l’entreprise, l’excédent de ressources internes ou le surplus monétaire potentiel dégagé durant l’exercice, par l’ensemble de son activité et qu’elle peut destiner à son autofinancement. La CAF permet :

- de rémunérer les associés - de renouveler et d’accroître les investissements - d’augmenter le fonds de roulement - de rembourser les dettes financières - de mesurer la capacité de développement - de couvrir les pertes probables et les risques

La capacité d’autofinancement est également appelée « cash flow »

Des ressources d ’origine externes Des ressources d ’origine interne

-Les augmentations de capital par apports

-Les emprunts

-Les subventions

-La capacité d’autofinancement générée par l’activité de l’entreprise

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b) Le calcul de la capacité d’autofinancement La CAF se calcule à partir du compte de résultat. Il est nécessaire de distinguer : La CAF est la différence entre : PRODUITS ENCAISSABLES (sauf produits de cessions d’éléments d’actifs) - CHARGES DECAISSABLES

Les produits Les charges

Non encaissables Encaissables Non décaissables Décaissables

Ce sont des charges qui entraînent des dépenses (achats, charges externes, charges de personnel..)

Ce sont des charges calculées qui n’entraînent pas des dépenses (ex : dotations aux amortissements)

Ce sont des produits qui génèrent des recettes (Chiffre d’affaires, revenus financiers…)

Ce sont des produits calculés qui ne génèrent pas de recettes (reprises sur amortissements…)

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La méthode additive Le plan comptable général propose un modèle de détermination de la capacité d’autofinancement présenté sous la forme de tableau à l’article 532-8 :

Excédent brut d’exploitation (ou insuffisance brute d’exp.) + Transfert de charges (d’exploitation) (791) + Autres produits (d’exploitation) (75) - Autres charges (d’exploitation) (65) + Produits financiers (76) - Charges financières (66) + Produits exceptionnels (sauf produits de cessions) (77 sauf 775) - Charges exceptionnelles (sauf valeur comptable des éléments d’actifs cédés) (67 sauf 675) - Participation des salariés aux résultats (691)

Capacité d’autofinancement

Résultat net de l’exercice

+ Charges non décaissables

- Produits non encaissables

+/- Résultat sur cessions d’éléments d’actifs

Méthode additive

La capacité d’autofinancement se calcule selon deux méthodes :

A partir de l’excédent brut d’exploitation

(il contribue à la formation de la CAF car il s’obtient par différence entre des

produits encaissables et de charges décaissables)

A partir du résultat net (la méthode est plus rapide mais non explicative)

Méthode soustractive

Excédent brut d’exploitation

+ Autres produits encaissables

- Autres charges décaissables

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- Impôts sur les sociétés (695) = CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT

La méthode soustractive Le plan comptable général propose un modèle de détermination de la capacité d’autofinancement présenté sous la forme de tableau à l’article 532-8 :

Résultat net + Dotations aux amortissements, dépréciations, provisions (681) - Reprises sur amortissements, dépréciation et provisions (781) + Valeur comptable des éléments d’actif cédés (675) - Produits des cessions des éléments d’actif immobilisés (775) = CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT

N’oubliez pas que :

- Même en cas de résultat négatif, l’entreprise peut dégager une capacité d’autofinancement

- Dans la méthode soustractive, le point de départ peut être une insuffisance brute

d’exploitation, donc précédée du signe (-).

- Une capacité d’autofinancement négative reflète une situation critique.

Résultat

Charges non décaissables

Charges décaissables

Charges

Produits non encaissables

Produits encaissables

Produits

Capacité d’autofinanct

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Ch. 4 : Les leviers de gestion a) Généralités Le tableau des soldes intermédiaires de gestion, associé à la balance générale permet d’effectuer le diagnostic de l’entreprise et mesurer les leviers de gestion opérés par les responsables de l’entreprise. Comprendre les soldes intermédiaires et leur organisation, c’est comprendre l’ensemble des mécanismes de production du bénéfice de son entreprise, afin de les disséquer et d’apporter les correctifs nécessaires. b) Les différents leviers

1) La marge commerciale et le taux de marge commerciale

La marge commerciale et son taux évoluent :

- Avec le niveau du chiffre d’affaires Mesurer les changements en matière de politique commerciale Vérifier la politique de prix de l’entreprise Apprécier la politique produit de l’entreprise

- Avec le niveau des achats Y a-t-il un Changement de fournisseurs ou une modification du cahier des charges ? L’entreprise a-t-elle modifié des gammes de produits achetés

- Avec les détériorations, les pertes ou les vols (démarque inconnue) ATTENTION ! Bien faire la distinction entre la marg e et le taux de marge Une augmentation du chiffre d’affaires peut entraîner une augmentation de la marge commerciale, mais une modification de la politique commerciale ou de produit peut aussi entraîner dans le même temps une diminution du taux de marge; les indicateurs doivent être analysés distinctement. 2) La valeur ajoutée et son taux La valeur ajoutée évolue

- Par une évolution de la marge commerciale

- Par une évolution de la production vendue - Mesurer également le poids de la production stockée (surproduction ?) et de la

production immobilisée (événement récurrent ou non ?)

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- Par une modification de la répartition entre la marge commerciale et la production vendue

- Un positionnement stratégique différent peut modifier la répartition (une répartition plus favorable de la production de l’entreprise peut amener une augmentation de la valeur ajoutée, si la marge sur production est supérieure à la marge commerciale)

- Par une évolution des charges externes

- La gestion administrative de l’entreprise est souvent observée avec l’analyse des charges externes (compte 61 et 62), leur évolution constatée par la balance générale permet de mesurer l’influence sur la valeur ajoutée. Plus encore que pour les autres postes, il est nécessaire de bien appréhender les opérations qui se cachent derrière les flux comptables des charges externes.

3) L’excédent brut d’exploitation Il évolue

- Par une évolution de la valeur ajoutée

- Par une évolution des impôts et taxes - Si l’évolution est significative, vérifier la nature des taxes impactées. Dans un

contexte de relative stabilité des taux, une modification de la contribution économique territoriale peut signifier des investissements ou des désinvestissements, voire un déménagement d’une ou plusieurs unités de production vers des zones à taux de TP différents.

- Par une évolution des subventions

- Une subvention d’exploitation peut avoir différentes origines, mais elle n’est jamais versée par hasard ; son évolution est le signe d’une décision de gestion précise ayant contribué au versement par la collectivité de la subvention.

- Par une évolution des charges de personnel

- Calculer le ratio « charges de personnel / valeur ajoutée » afin de mesurer la productivité ; mesurer la masse salariale (salaires bruts) / les effectifs de l’entreprise pour détecter une évolution éventuelle des catégories de personnel. Vérifier dans la balance générale si le poste « personnel intérimaire (621) » a évolué. Une diminution des salaires et une augmentation du poste « personnel intérimaire » peut traduire une certaine inquiétude de la direction qui opte pour une stratégie de prudence face à la conjoncture à venir. A l’inverse, on peut considérer que l’entreprise à embaucher une partie de son personnel intérimaire, signe d’une confiance en l’avenir.

4 ) Le résultat d’exploitation L’excédent brut d’exploitation mesurait la rentabilité de l’entreprise après intégration du facteur travail (les salaires et charges sur salaires).Le résultat d’exploitation mesure quant à lui la rentabilité économique de l’entreprise après le coût du facteur travail et du facteur capital (les immobilisations techniques notamment).

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Il évolue : - Essentiellement par une modification des dotations aux amortissements. Une augmentation du résultat dû à une baisse des dotations aux amortissements (usure des investissements) n’est pas toujours signe de bonne santé, car cela peut sous-entendre un vieillissement du parc immobilisé de l’entreprise. Une augmentation des dotations aux amortissements a des conséquences négatives sur le résultat court terme, mais elles peuvent être le signe d’investissements importants, conséquence d’une stratégie de redéploiement de l’entreprise. 5) Le résultat courant avant impôts Il évolue :

- Par une évolution des produits financiers : les excédents de trésorerie de l’entreprise sont placés :

- soit en immobilisations financières (notamment prise de participation dans d’autres entreprises, ou fonds commun de placement)

- soit en placement court terme de trésorerie (notamment sicav). Vérifier le niveau de ces placements à l’actif du bilan, et les causes de ces excédents (Interaction entre fonds de roulement et besoin en fonds de roulement)

6) Le résultat courant avant impôts Il évolue :

- Par une évolution des charges financières : Les investissements de l’entreprise sont souvent financés par des endettements financiers. Si une augmentation des frais financiers est liée à des investissements nouveaux et des emprunts nouveaux, il s’agit d’une conséquence normale dans la vie de l’entreprise qu’il suffit seulement de mesurer. Si l’augmentation provient d’agios, cette évolution est liée à des concours bancaires courants (découverts bancaires). Il convient donc de mesurer les raisons d’une trésorerie négative, ponctuelle ou récurrente. 7) Le résultat exceptionnel Le résultat exceptionnel est, par définition, non récurrent. A l’exception des charges et produits exceptionnels liés à des cessions d’actifs, les autres éléments ne sont pas liés à des décisions de gestion stratégiques. 8) Le résultat de cession Comme nous l’avons déjà évoqué, le résultat de cession est un sous élément du résultat exceptionnel, mais en réalité le seul élément stratégique de celui-ci parce ce qu’il mesure les cessions de l’entreprise et ses conséquences. Ces cessions sont-elles liées à un renouvellement du parc machines (y-t-il des investissements simultanés à la cession ?) ou un désengagement d’une partie des actifs de l’entreprise ?

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9) Le résultat net En analyse financière, le résultat net n’est qu’un solde de vérification avec le compte de résultat. Tous les éléments de décision de gestion et ses conséquences sont analysés par les soldes précédents. Les comptes qui sont déduits dans ce solde sont d’ordre réglementaire, et ne présente donc pas d’intérêt significatif, si ce n’est celui d’information du public. Exemple d’analyse : Société Propsac La société Propsac est spécialisée dans la fabrication de sacs et sachets depuis plus de 40 ans, avec une très grande partie de son chiffre d’affaires en sacs de caisse. Les contraintes environnementales ont poussé les pouvoirs publics à légiférer et à interdire la distribution de sacs de caisse à usage unique non biodégradables à compter du 1er janvier 2010. La société a anticipé ce mouvement et développé en parallèle un réseau et une chaîne de production de sacs, fabriqués à partir de fécules de pommes de terre. Depuis 2 ans, l’entreprise mène donc de front la fabrication des sacs plastiques classiques et le développement de sa nouvelle gamme, avec une productivité qui ne semble pas encore satisfaire la direction. Elle a cédé le 15 septembre 2008 à un récupérateur de métaux une grande partie de son parc machines servant à fabriquer les sacs classiques, mais s’était assurée de pouvoir distribuer à ses clients des sacs classiques jusqu’à l’échéance du 1er février 2009, date à laquelle ses principaux clients ont décidé d’arrêter la distribution de ces sacs. A l’aide des SIG et autres indicateurs, ainsi que l’extrait de la balance générale, commenter la situation financière de l’entreprise au 31 décembre 2009.

Extrait de la balance générale

Exercice 2009 Exercice 2008

701 Ventes de produits finis 1 300 000 1 500 000

703 Production stockée 200 000

705 Production immobilisée

706 Ventes de prestations de services

707 Ventes de marchandises

740 Subventions d'exploitation 2 000 3 000

766 Produits financiers 2 500 4 600

771 Produits exceptionnels (1) 34 500 1 800

75 Autres produits de gestion courante 1 500 2 000

601 Achat de matières premières 400 000 330 000

6031 Variation de stock de matières premières 40 000 -30 000

607 Achat de marchandises

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6037 Variation de stock de marchandises

611 Achats en sous traitance

613 Loyers 34 500 34 000

615 Entretien et réparations 11 000 35 000

616 Assurances 21 000 20 000

618 Documentation et divers 2 300 2 000

621 Personnel intérimaire 100 000 50 000

622 Honoraires et études 25 000 8 500

623 Publicité 36 000 4 500

624 Transport sur achats 12 800 13 000

625 Voyages et déplacements 3 000 4 000

626 PTT et téléphone 25 000 23 000

627 Services bancaires 3 200 1 500

628 Adhésion organisation professionnelle et divers 1 000 1 500

631 Taxe professionnelle 32 000 31 000

635 Taxe foncière 12 000 11 500

637 Autres taxes diverses 2 300 2 300

64101 Salaires bruts personnel production 130 000 200 000

64102 Salaires bruts personnel administratif 200 000 150 000

64103 Salaires bruts personnel commercial 35 000 150 00064104 Salaires bruts personnel direction 50 000 75 000645 Cotisations patronales 166 000 230 000646 Médecine du travail 750 700650 Autres charges diverses de gestion courante 100 200661 Intérêts des emprunts 35 000 15 000661 Intérêts comptes courants 5 000 0671 Charges exceptionnelles (2) 128 000 5 600681 Dotations aux amortissements 120 000 50 000691 Impôts sur les bénéfices 23 000 23 000

120 Résultat -113 450 70 100 (1) Dont produits de cession 15 000 € 1 000 €(2) Dont valeurs comptables des éléments d'actifs cédés 125 000 € 0 €

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Désignation de l'entreprise : propsac

(Ne pas reporter le montant des centimes)

1 2 3 4

Ventes de marchandises FA FB FC

Production vendue biens FD FE FF 1 300 000 1 500 000

Production vendue services FG FH FI

Chiffres d'affaires nets FJ FK FL 1 300 000 1 500 000

Production stockée FM 200 000

Production immobilisée FN

Subventions d'exploitation FO 2 000 3 000

Reprises sur provisions et amortissements, transferts de charges (9) FP

Autres produits (1) (11) FQ 1 500 2 000

FR 1 503 500 1 505 000

Achats de marchandises (y compris droits de douane) : FS

Variation de stock de marchandises FT

Achats de matières premières et autres approvisionnements FU 400 000 330 000

Variation de stock (matières premières et approvisionnements) FV 40 000 -30 000

Autres achats et charges externes (3) (6bis) FW 274 800 197 000

Impôts, taxes et versements assimilés FX 46 300 44 800

Salaires et traitements FY 415 000 575 000

Charges sociales (10) FZ 166 750 230 700

Sur immobilisations Dotations aux amortissements GA 120 000 50 000

Sur immobilisations Dotations aux dépréciations GB

Sur actif circulant Dotations aux provisions GC

Pour risques et charges Dotations aux provisions GD

Autres charges (12) GE 100 200

GF 1 462 950 1 397 700

1. RESULTAT D'EXPLOITATION (I - II) GG 40 550 107 300

Bénéfice attribué ou perte transférée (III) GH

Perte supportée ou bénéfice transféré (IV) GIProduits financiers de participation (5) GJProduits d'autres valeurs mobilières et créances de l'actif immobilisé (5) GK

Autres intérêts et produits assimilés (5) GL 2 500 4 600Reprises sur provisions et transferts de charge GM

Différences positives de change. GNProduits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement GO

GP 2 500 4 600Dotations aux amortissements et aux provisions GQIntérêts et charges assimilées (6) GR 40 000 15 000Différences négatives de change. GSCharges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement GT

GU 40 000 15 0002. RESULTAT FINANCIER (V - VI) GV -37 500 -10 4003. RESULTAT COURANT avant impôts (I - II + III - IV + V - VI) GW 3 050 96 900

Exercice N

Pro

duits

d'e

xplo

itatio

n C

harg

es d

'exp

loita

tion

Opé

.

Com

.

T o t alFrance Exportation

Total des produits d'exploitation (2) (I)

COMPTE DE RESULTAT DE L'EXERCICED.G.I. N° 2052

Exercice N-1

Total des charges d'exploitation (4) (II)

Pro

duits

finan

cier

s

Total des produits financiers (V)

Cha

rges

finan

cièr

es

Total des charges financières (VI)

Désignation de l'entreprise :

1 2

Produits exceptionnels sur opérations de gestion HA 19 500 800

Produits exceptionnels sur opérations en capital HB 15 000 1 000

Reprises sur provisions et transferts de charges HC

HD 34 500 1 800

Charges exceptionnelles sur opérations de gestion (6 bis) HE 3 000 5 600

Charges exceptionnelles sur opérations en capital HF 125 000

Dotations exceptionnelles aux amortissements et aux provisions HG

HH 128 000 5 600

4. RESULTAT EXCEPTIONNEL (VII - VIII). HI -93 500 -3 800

Participation des salariés aux résultats (IX) HJ

Impôts sur les bénéfices (X) HK 23 000 23 000

HL 1 540 500 1 511 400

HM 1 653 950 1 441 300

5. BENEFICE OU PERTE (total des produits - total des charges) HN -113 450 70 100

1 Dont produits nets partiels sur opérations à long terme HO

2 Dont produits de locations immobilières HY

2 Dont produits d'exploitation afférents à des exercices antérieurs 1G

3 Dont crédit bail-mobilier HP

3 Dont crédit bail-immobilier HQ

4 Dont charges d'exploitation afférents à des exercices antérieurs 1H

5 Dont produits concernant les entreprises liées 1J

6 Dont intérêts concernant les entreprises liées 1K

6b Dont dons faits aux organismes d'intérêt général (art. 238 bis du C.G.I.) HX

9 Dont transferts de charges A1

10 Dont cotisations personnelles de l'exploitant (13) A2

11 Dont redevances pour concessions de brevets, de licences (produits) A312 Dont redevances pour concessions de brevets, de licences (charges) A413 Dont cotisations facultatives obligatoires

Charges except. Produits except.

CESSIONS D'IMMOBILISATIONS 125000 15 000MISES AU REBUT

REGULARISATIONS DIVERSESREGULARISATIONS SUR CLIENTS ET FOURNISSEURS

Charges antérieures Produits antérieurs

D.G.I. N° 2053

COMPTE DE RESULTAT DE L'EXERCICE

Exercice N Exercice N-1(Ne pas reporter le montant des centimes)

Pro

duits

exce

ptio

n.

Total des produits exceptionnels (7) (VII )

Cha

rges

exce

ptio

n.

Total des charges exceptionnelles (7) (VI II)

Total des produits (I + III + V + VII)

Total des charges (II + IV + VI + VIII + IX + X)

R E

N V

O I

S

7 Détail des produits et charges exceptionnels :Exercice N

8 Détail des produits et charges sur exercices antérieurs :Exercice N

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Les Soldes intermédiaires de gestion peuvent être représentés comme suit :

Ventes de marchandises 0 0 - coût d'achat des marchandises vendues 0 0

= Marge commerciale 0 0

Production vendue 1 300 000 1 500 000+ Production stockée 200 000 0 + Production immoblisée 0 0

= Production de l’exercice 1 500 000 1 500 000

Production de l’exercice 1 500 000 1 500 000+ Marge commerciale 0 0- Consommations en provenance des tiers 714 800 497 000 = Valeur ajoutée 785 200 52,3% 1 003 000 66,9%

Valeur ajoutée 785 200 1 003 000+ Subvention d’exploitation 2 000 3 000- Impôts et taxes 46 300 44 800- Charges de personnel 581 750 805 700= Excédent brut d’exploitation 159 150 10,6% 155 500 10,4%

Excédent brut d’exploitation 159 150 155 500+ Autres produits d’exploitation 1 500 2 000- Autres charges d’exploitation 100 200 - Dotations aux amortissements et aux provisions 120 000 50 000= Résultat d’exploitation 40 550 2,7% 107 300 7,2%

Résultat d’exploitation 40 550 107 300+ Produits financiers 2 500 4 600- Charges financières 40 000 15 000 = Résultat courant avant impôt 3 050 0,2% 96 900 6,5%

+ Produits exceptionnels 34 500 1 800- Charges exceptionnelles 128 000 5 600 = Résultat exceptionnel -93 500 -3 800

Résultat courant avant impôt 3 050 96 900 + Résultat exceptionnel -93 500 -3 800- Impôt sur les bénéfices 23 000 23 000 - Participation des salariés aux fruits de l'expansion= Résultat de l’exercice -113 450 -7,6% 70 100 4,7%

Produits de cession des éléments d'actif 15 000 1 000 - valeur nette comptable des élements d'actif cédés 125 000 0 = Résultat sur cession -110 000 1 000

TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION

2009 2008

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La Capacité d’autofinancement est déterminée suivant les deux méthodes préconisées :

Méthode additive 2009 2 008

Excédent brut d'exploitation 159 150 155 500 + Transfert de charges + Autres produits 1 500 2 000 - Autres charges 100 200 + Produits financiers 2 500 4 600 - Charges financières 40 000 15 000 + Produits exceptionnels (sauf produits de cessions) 19 500 800 - Charges exceptionnelles (sauf Valeur comptable) 3 000 5 600 - Participation des salariés - Impôts sur les bénéfices 23 000 23 000

= CAF 116 550 119 100

Méthode soustractive

Résultat net -113 450 70 100

+ Dotations aux amortissements 120 000 50 000 - Reprises sur amortissements + Valeur comptables des cessions 125 000 0 - Produits de cessions d'élts d'actif cédés 15 000 1 000

= CAF 116 550 119 100

Calcul de la Capacité d'autofinancement

Quelles sont les points à retenir ? Il faut noter les différents éléments et tenter de trouver des concordances entre la balance, l’énoncé et le tableau des soldes intermédiaires de gestion. On constate :

- un résultat en baisse (liasse et tableau de soldes intermédiaires de gestion) - des ventes de produits finis en baisse (liasse et SIG) - une production stockée en hausse (liasse et SIG) - un arrêt de production (cession de matériel) en septembre 2008 pour une fin de livraison

début février (énoncé) - des consommations de matières premières en hausse (balance générale, liasse), liée :

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1. sans doute à l’utilisation du nouveau procédé à base de fécule de pomme de terre (énoncé)

- une valeur ajoutée et un taux de valeur ajoutée en baisse (SIG), lié : 1. à une hausse des matières premières (balance générale, liasse) 2. à une hausse des autres achats et charges externes (liasse), liée à :

1. une hausse du personnel intérimaire (balance générale) 2. une hausse des honoraires (balance générale), tous deux liés :

1. sans doute au nouveau procédé de fabrication (énoncé) 3. une hausse des frais de publicité (balance générale), lié :

1. sans doute au développement de la nouvelle gamme de sacs. - un excédent brut en légère progression, malgré la baisse de la valeur ajoutée (SIG), liée à :

1. une baisse des salaires liée au personnel de production (balance générale) 2. une baisse des salaires lié au personnel commercial (balance générale) 3. une hausse des salaires liés au personnel administratif (balance générale)

1. ces trois éléments sont sans doute liés à une nouvelle ligne de production (baisse du besoin en ouvriers, non-utilisation du personnel commercial)

- une baisse du résultat d’exploitation (SIG), liée à 1. une hausse des dotations aux amortissements (balance générale, liasse)

1. donc sans doute hausse des investissements - une baisse du résultat courant avant impôts (SIG), liée à :

1. une baisse du résultat d’exploitation (voir plus haut) 2. une hausse des charges financières (SIG, liasse), liée à :

1. une hausse des intérêts d’emprunt (balance générale) 1. donc emprunts nouveaux (finançant les investissements ?)

2. la présence nouvelle d’intérêts sur découverts (balance générale) 1. donc trésorerie plus tendue en 2009 qu’en 2008

- une baisse du résultat exceptionnel (SIG, liasse), liée : 1. à un résultat sur cessions significatif (SIG) 2. la vente de matériel en septembre 2008 à un ferrailleur (énoncé)

1. vendre à un ferrailleur pour 15000 € un matériel qui en vaut comptable ment 125000 €, n’est peut-être pas insensé si ce matériel ne sert qu’à fabriquer des sacs à usage unique non biodégradables, donc invendable avec la nouvelle législation (énoncé)

- une CAF en légère progression (CAF), lié : 1. à une très légère progression de l’EBE (Excédent brut d’Exploitation) (voir plus

haut) 2. une augmentation des produits exceptionnels non liée à des produits de cession 3. malgré une hausse des charges financières (voir plus haut), qui plombe la CAF.

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De ces éléments, on peut en tirer le commentaire suivant : Exemple de commentaire : Nous sommes en présence d'une entreprise de production, confrontée à une obligation de modifier en profondeur ses méthodes de fabrication pour poursuivre son développement dans le respect de nouvelles contraintes environnementales. Le déficit de l'exercice est sévère, mais s'explique par des mesures qui marquent la volonté de la direction de modifier ses méthodes de management et de production. Si le chiffre d'affaires a été en légère baisse, dû sans doute à la baisse de la consommation de sacs plastiques traditionnels, la hausse de la production stockée s'explique par l'anticipation de la cession du matériel de production et donc la réalisation d'un stock permettant de servir les clients jusqu'en février 2009. Les matières premières sont nettement plus coûteuses pour une production équivalente, du fait sans doute des produits biodégradables (fécules de pommes de terre) ; La valeur ajoutée baisse à cause de la hausse du coût des matières premières, mais aussi de la progression des consommations de l'exercice en provenance de tiers, avec une augmentation du personnel intérimaire et des honoraires qui peuvent s'expliquer par la mise au point des nouveaux procédés de fabrication. Pour autant, l'excédent brut se stabilise grâce à une économie sur la masse salariale, et plus précisément dans le domaine des salaires de production et des commerciaux. Les investissements sont conséquents et expliquent la hausse des dotations aux amortissements, qui certes, plombent les comptes de l'entreprise, mais permettent de penser que l'entreprise modifie en profondeur sa stratégie de production avec plus d'automatisation (et moins de personnel de production). Les investissements pèsent également sur la politique financière puisque les intérêts d'emprunt augmentent, ce qui suggère l'obligation pour l'entreprise d'avoir eu recours à l'emprunt. L'entreprise semble connaître quelques difficultés de trésorerie puisque les intérêts sur comptes courants apparaissent en 2009.. Les cessions réalisées ont pesé lourd sur le résultat, puisque l’entreprise s’est séparée de matériels valant 125000 euros pour seulement 15000 €, qui s’explique sans doute par l’obsolescence du matériel de production chargé de la fabrication de sacs à usage unique non biodégradables, provoquée par la mise en œuvre prochaine de la législation sur les sacs non biodégradables et l’anticipation des clients de ces sacs. Pour autant, avec 113 450 € de déficit, l'entreprise connaît une passe difficile mais ses résultats sont le fruit de décisions importantes qui devraient permettre de repositionner favorablement l'entreprise à l'avenir. Donc, juste un trou d'air ... Comment peut-on utiliser autrement les soldes intermédiaires de gestion ? Les SIG ne servent pas uniquement à analyser des soldes sur des masses financières provenant de bilans passés. En effet, il est tout à fait envisageable d’exploiter cet outil en fonction d’un programme d’investissement dont on aimerait mesurer l’impact sur le résultat de l’entreprise. Dans ce cas, on utilisera les mêmes tableaux de SIG mais seulement en exploitant les conséquences du programme d’investissement et les variations attendues sur les soldes. On peut également utiliser les SIG en économie générale : Ex : quelle est l’incidence d’un projet gouvernemental de mise en œuvre d’une TVA sociale en France sur les comptes d’une entreprise, à partir d’hypothèses données. Ou encore combinée avec la comptabilité analytique : partant d’une progression du PIB de 0.5%, et de l’évolution des charges fixes et variables de l’entreprise selon des éléments endogènes et exogènes donnés, quelles modifications sont à envisager sur les comptes de l’entreprise ?