Post on 23-Jul-2015
- 1 -
Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
(CESAG)
Programme Master en Banque et Finance (MBF)
2005 - 2006
Option : Finance d’entreprise et marchés financiers
MEMOIRE DE FIN D‟ETUDES
MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE FINANCEMENT
PAR LE MARCHE EN MAURITANIE
Présenté par :
ALPHA AMADOU DIALLO
Sous la direction de :
DR. MOHAMED LEMINE OULD RAGHANI
Directeur des Etudes à la Banque Centrale de Mauritanie
- 2 -
DEDICACES ET REMERCIEMENTS
Je remercie le BON DIEU ALLAH LE TOUT PUISSANT,
mes parents, mes sœurs, ma femme, mon fils et toute ma
famille qui m’a encouragé de suivre la formation du
MBF et qui m’a soutenu tout au long du périple.
Je remercie tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin à
réaliser ce travail, à commencer par mon maitre de
mémoire Dr Raghani, et mon évaluateur Pr Ouatarra
dont les précieux conseils m’ont permis de me guider
dans ce sujet ô combien passionnant et tout aussi
important pour la Mauritanie.
Par ailleurs, je tiens à souligner les difficultés rencontrées dans la réalisation de mon étude.
Elles concernent avant tout principalement l‟obtention des informations concernant les
liens entre les banques et les entreprises bénéficiant de crédits. Les relations croisées entre
ces deux entités qui appartiennent le plus souvent aux mêmes conglomérats sont difficiles
à appréhender.
Ensuite, il s‟agit également des difficultés rencontrées pour l‟obtention de rendez-vous ou
de documentations auprès des principales banques en Mauritanie. Ces difficultés
s‟expliquent généralement par la culture du secret et la crainte des banques de se prononcer
sur un projet qui pourrait à terme les amener à restructurer profondément leur mode de
gouvernance.
Enfin, compte tenu de la confidentialité des documents internes utilisés pour la réalisation
de mon mémoire, je me suis engagé auprès de certains intervenants à ne pas citer les
sources de quelques idées et propositions avancées. C‟est pour cette raison que certaines
affirmations qui suivront ne disposeront malheureusement pas toujours de références.
- 3 -
MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE FINANCEMENT PAR
LE MARCHE EN MAURITANIE
Résumé :
En Mauritanie, pays à la frontière entre le Maghreb et l‟Afrique sub-saharienne, les banques
montrent leur limite en tant que pourvoyeurs exclusifs du capital. Le secteur informel reste
alors la seule alternative pour les PME et les particuliers.
Une des alternatives à ce monopole inefficient consiste à introduire un système de
financement par le marché.
Ce rapport propose la mise en place un tel mécanisme en Mauritanie. Un tel changement
nécessite des réformes de fonds pour améliorer le cadre légal et la gouvernance et implique
des risques que seule une volonté politique stable et sans faille peut mener à bout et mitiger.
Abstract:
The financial system of Mauritania, a poor country edging both North and West Africa, is
dominated by the primary banks that hold a monopole on financial intermediation.
In this environment where the legal system and corporate governance make it hard for capital
to be allocated rationally, financial disintermediation reforms allied with an improvement of
legal and prudential enforcement can spur a financial system that promotes economic growth.
This report is meant to propose introducing market based intermediation in Mauritania.
- 4 -
Sommaire
DEDICACES ET REMERCIEMENTS .......................................................................................................... - 2 -
RESUME : ......................................................................................................................................................... - 3 -
SOMMAIRE ...................................................................................................................................................... - 4 -
LISTES DES SIGLES ET ABBREVIATIONS .............................................................................................. - 5 -
LISTE DES TABLES ET FIGURES .............................................................................................................. - 6 -
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. - 7 -
CHAPITRE 1 : LES ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE DE LA MAURITANIE
.......................................................................................................................................................................... - 12 -
I. LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE LA MAURITANIE ........................................................................... - 12 - II. LE SYSTEME FINANCIER DE LA MAURITANIE ............................................................................................ - 22 -
CHAPITRE 2 : AVANTAGES ET COUTS COMPARATIFS DES SYSTEMES FINANCIERS RHENAN
ET ANGLO-SAXON ...................................................................................................................................... - 34 -
I. NOTION DE FINANCEMENT INDIRECT ET SON ORGANISATION ..................................................................... - 34 - II. NOTION DE FINANCEMENT DIRECT OU INTERMEDIATION DE MARCHE ....................................................... - 42 - III. GAIN RELATIF DU FINANCEMENT DIRECT ................................................................................................ - 50 -
CHAPITRE 3 : QUEL SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT POUR LA MAURITANIE ............ - 52 -
I. PROPOSITION DE SEQUENCE ....................................................................................................................... - 52 - II. L‟ARCHITECTURE A METTRE EN PLACE ..................................................................................................... - 54 - III. LA REGLEMENTATION ET LES AUTORITES DE REGULATION ..................................................................... - 63 - III. LA FAISABILITE DU SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT .......................................................................... - 67 -
CONCLUSION ............................................................................................................................................... - 71 -
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................... - 72 -
ANNEXES ....................................................................................................................................................... - 76 -
ANNEXE A : CADRE LEGAL DE LA MAURITANIE............................................................................................ - 77 - ANNEXE B : SYNOPSIS DE L‟ECONOMIE MAURITANIENNE ............................................................................ - 82 -
TABLE DES MATIERES .............................................................................................................................. - 91 -
- 5 -
Listes des sigles et abréviations
ARMF : Agence de Régulation des Marchés Financiers
BCM : Banque Centrale de Mauritanie
BIT : Bureau International du Travail
BRI : Banque des Règlements Internationaux
BTP : Bâtiments et Travaux Publics
CDD : Contrat de Désendettement et de Développement
CME : Chicago Mercantile Exchange
DGPTE : Direction Générale du Trésor et de la Politique Economique (France)
EIU : Economist Intelligence Unit
EUA : Emirats Arabes Unis
FMI : Fonds Monétaire International
FSF : Fournisseur de Services Financiers
FSFI : Fournisseur de Services Financiers Intégrés
FSFM : Fournisseur de Services Financiers de Micro finance
FSFNB : Fournisseur de Services Financiers Non Bancaires
GB : Grande Bretagne
IDH : Indice de Développement Humain
IDE : Investissement Direct Etranger
ITIE : Initiative de Transparence dans les Industries Extractives
MRO : Mauritanian Ouguiya
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
SNIM : Société Nationale Industrielle et Minière
TCN : Titre de Créance Négociable
TIR : Tableau des Interrelations
UE : Union Européenne
USA : Etats Unis d‟Amérique
- 6 -
Liste des tables et figures
Tableaux
Tableau 1 : Données géographiques .................................................................................... - 13 - Tableau 2 : Les principaux indicateurs économiques ......................................................... - 14 -
Tableau 3 : Répartition de l‟intermédiation financière entre les acteurs ............................. - 25 - Tableau 4 : Répartition du capital bancaire mauritanien ..................................................... - 26 - Tableau 5 : Nature du capital bancaire mauritanien ............................................................ - 26 - Tableau 4 : Sélection d‟indicateurs économiques de la Mauritanie .................................... - 83 - Tableau 5 : Tableau des opérations financières de l'Etat: années 2002 à 2005 ................... - 84 -
Tableau 6 : Balance de paiements 2002-2005, en millions de Dollar ................................. - 85 -
Tableau 7 : Structure des crédits par secteur d‟activité ....................................................... - 86 -
Tableau 8 : Le PIB par branches d‟activités, au prix courant, en Millions de MRO .......... - 86 - Tableau 9 : PIB et ses emplois, aux prix courants En millions d'UM ................................ - 87 - Tableau 10 : PIB réel par branche d'activité, aux prix de 1998 En millions d'UM ............ - 87 - Tableau 11 : Indice général des prix a la consommation (1992- 2005). ............................. - 88 - Tableau 12 : Evolution annuelle de l'encours des BT et celle des taux moyens pondérés
adjugés ................................................................................................................................. - 89 -
Tableau 13 : Tableau pluriannuel des flux économiques et financiers ............................... - 90 -
Figures
Figure 1: Carte de la Mauritanie ......................................................................................... - 13 - Figure 2 : Instruments de crédit de la finance indirecte ...................................................... - 38 - Figure 3 : Produits de la finance directe .............................................................................. - 44 -
Figure 4 : Acteurs de la finance directe ............................................................................... - 46 - Figure 5 : Intervenants commerciaux de la finance directe ................................................ - 49 -
Figure 6 : Phases de la mise en place du marché financier en Mauritanie .......................... - 53 - Figure 7 : Proposition d‟architecture du marché financier .................................................. - 54 - Figure 8 : Compartiments à mettre en place ....................................................................... - 56 -
- 7 -
INTRODUCTION Un système financier efficace pour un pays en développement doit incorporer des
intermédiaires financiers qui jouent le rôle de médiateurs rationnels à travers un marché
financier local.
La fragilité des banques des pays pauvres est souvent mise en cause par les rapports d‟audit
internationaux. Même en cas de libéralisation du marché du crédit, étant donné les problèmes
de gouvernance au niveau des banques, la détermination du taux d‟intérêt dans les PMA n‟est
pas toujours faite sur des bases du marché. La personnalisation des rapports commerciaux et
les conflits d‟intérêts privés au sein des banques sont un frein à la rationalisation de la prise de
décision. Ainsi il n‟est pas rare de voir le népotisme prendre le dessus et les membres de la
famille et les amis des propriétaires des banques peuvent bénéficier de taux préférentiels.
Construits sur un modèle français désormais archaïque avec un monopole bancaire pour
l‟octroi du crédit, la plupart des pays francophones d‟Afrique de l‟Ouest ne parviennent pas à
encourager l‟investissement dans leurs économies à travers les banques seules. L‟absence
d‟institutions financières non bancaires est un frein à l‟activité économique formelle.
La conséquence directe de l‟absence de marchés financiers est que l‟état africain type doit
faire recours à des ressources externes pour financer ses déficits, ce qui le rend dépendant des
fluctuations des devises sur le marché très volatile des changes. Du fait de la quasi
impossibilité d‟accéder au crédit à travers les banques, le secteur informel prend le pas sur le
formel avec des taux de crédit souvent d‟usure. La corruption généralisée encourage
l‟évasion fiscale y compris de la part des banques. L‟existence de monopoles crée des lobbies
qui mettent les intérêts des uns au dessus du bien commun et empêchent les réformes
structurelles. L‟Etat est donc perdant dans le sens où il ne peut pas mobiliser des ressources
suffisantes pour offrir des services publics de qualité. Le manque de financement fait que la
plupart des entreprises sont financées avec les fonds propres, ce qui limite leur potentiel au
revenu investi par un actionnariat peu diversifié, composé la plupart du temps d‟amis ou de
membres du même cercle familial. Vu la globalisation de l‟économie mondiale ces défauts de
structure et d‟organisation coûtent des points de croissance aux économies africaines.
Les banques ne jouent peut être pas pleinement leur rôle par défaut de supervision
suffisamment rigoureuse ou du fait de l‟importance du lobby bancaire qui fait pression sur les
décideurs politiques, économiques et judiciaires. Il se pourrait aussi que l‟architecture
financière monopolistique de certains pays d‟Afrique de l‟Ouest empêche la compétition et
l‟innovation qui doivent permettre de réduire les taux d‟intérêt ainsi que les coûts de
transaction.
- 8 -
Deux pistes peuvent être suivies séparément ou de concert : d‟une part exercer une meilleure
régulation sur les banques pour les inciter à ne pas délaisser leur responsabilité sociale,
d‟autre part introduire un marché financier et des intermédiaires financiers non bancaires.
Le risque d‟une mauvaise implémentation du marché financier est important étant donné les
problèmes de gouvernance publique en Afrique. Une mauvaise mise en œuvre ne ferait que
renforcer les déséquilibres existants. Par ailleurs la mise en place de marché financier local
est source d‟instabilité macro-économique dans le court terme (Wyplosz, 2001) et si le pays
ne bénéficie pas d‟une certaine stabilité politique ces problèmes seuls peuvent faire chuter le
gouvernement. Par ailleurs si le marché réel des biens et services n‟est pas libéralisé, la
supervision bancaire inefficace, la corruption généralisée et les droits de propriété non
reconnus, la libéralisation financière fera plus de mal que de bien : par exemple un système
financier libéralisé est plus prône à des crises du secteur bancaire (Demirgüç-Kunt et
Detragiache, 1998).
Classé 152ème
à l‟IDH du PNUD, la Mauritanie est un pays pauvre dépendant de l‟aide
extérieure bilatérale ou/et multilatérale. La densité de population est extrêmement faible d‟ou
un faible taux de bancarisation. Le commerce est l‟activité économique principale et la
plupart des transactions sont informelles.
En Mauritanie l‟intermédiation formelle se fait à travers les banques de dépôts. Bien que les
banques étrangères aient été autorisées à pénétrer récemment le marché, la majorité du capital
est détenu par les nationaux. Les fonds propres personnels restent le moyen exclusif de
financement car l‟actionnariat n‟est pas encore répandu dans les mentalités et la plupart des
entreprises sont familiales ou tribales. Comme dans les autres pays d‟Afrique de l‟Ouest le
crédit est strictement réglementé par la banque centrale. L‟allocation de capital par les
banques ne se fait pas sur des bases rationnelles. Les problèmes de gouvernance sont si
répandus que les référentiels comptables ne sont pas fiables, d‟où un manque d‟information
chronique. En effet les banques en Mauritanie se sont constituées pour servir de dépositaires
aux liquidités de groupements économiques. La plupart des transactions étant informelles, à
moins de pouvoir disposer d‟informations privilégiées, il est difficile d‟évaluer les positions
nettes des uns et des autres. Le faible taux de bancarisation limite l‟effet de la politique
monétaire aux zones urbaines.
Cette situation renforce la fuite des capitaux vers le secteur informel et fragilise l‟Etat. Le
manque de diversification des sources de financement rend le système prône à des crises en
cas de chocs exogènes sur le marché des changes ou des matières premières.
- 9 -
Par ailleurs étant donné la sous utilisation de l‟effet de levier financier par les entreprises
mauritaniennes, la problématique de l‟allocation rationnelle du capital pour de longues
maturités est donc plus que jamais d‟actualité.
A cet effet l‟apparition d‟un nouveau compartiment financier, indépendant des banques et
accessible à tous, est souhaitable pour favoriser le développement économique.
En s‟inspirant du modèle anglo-saxon, une des pistes de réflexion est de libéraliser le marché
du taux d‟intérêt en mettant fin à l‟accès exclusif des banques au capital financier.
Ce processus de mise en place d‟une intermédiation par le marché, interactif par nature, a
pour objectif :
1. De créer un marché financier transparent et réglementé où les agents économiques en
situation d‟excédent prêteraient directement à ceux en situation de déficit. Le dit
marché financier en conjonction avec le marché du prêt bancaire classique
permettraient de réduire le coût de l'endettement.
2. D‟obliger les structures demandeuses en capital à respecter une certaine discipline de
fonctionnement dite "de marché" sans laquelle elles ne pourraient profiter de la
nouvelle manne de financement moins cher. L‟amélioration de la gouvernance
d‟entreprise et la professionnalisation de la gestion financière est au cœur de ce
processus de changement.
L'expérience de mise en place de finance de marché en Afrique est menée principalement par
l'Afrique du Sud, l‟Egypte et le Maghreb (Tunisie, Maroc). En Afrique de l‟Ouest, le marché
financier régional (Bourse Régionale des Valeurs Mobilière) a permis à des acteurs étatiques
et privés de diversifier et d‟augmenter leurs sources de financement.
En prenant l‟exemple sur ces marchés émergents, on peut se poser la question de savoir
comment un tel mécanisme de finance directe peut être mis en place en Mauritanie. Quels
peuvent en être les risques ? Comment peut-on mitiger ces risques ?
Notre étude s‟ajoute à la littérature déjà existante sur la mise en place d‟intermédiation directe
à travers un marché financier dans un pays en développement avec un secteur informel très
important.
L‟objet de notre recherche est d‟évaluer comment réformer l‟économie en Mauritanie, en
tenant compte des caractéristiques propres pour qu‟elle puisse accueillir un marché financier.
- 10 -
Ainsi l‟objectif général de ce mémoire est de proposer la mise en place d‟un système de
financement par le marché en Mauritanie.
Les objectifs spécifiques sont de :
1. Faire un état des lieux du système financier Mauritanien,
2. Souligner les différences entre finance indirecte et finance directe,
3. Proposer une articulation d‟un système financier pour la Mauritanie basé sur le
financement par le marché
La mise en place d‟un marché financier, aussi bien de la dette que des titres de propriété, peut
avoir un effet catalyseur pour le développement. Le principal frein à la libéralisation
financière est la peur du changement renforcé par le manque d‟informations sur le processus.
Pourtant le développement de marchés financiers permet la création de nouveaux métiers à
valeur ajoutée et de réduire le taux de chômage qualifié. De plus un tel marché a le potentiel
d‟éliminer en grande partie les asymétries en ce qui concerne l‟information vu qu‟il doit
impliquer une transparence renforcée sur les patrimoines et les interrelations des opérateurs
économiques. L‟analyse des facteurs limitatifs permettra de mettre en évidence les faiblesses
du système financier mauritanien et aura des implications pour la politique économique et
monétaire.
Notre travail s‟appuie sur des entretiens avec des parties prenantes ainsi que sur la revue
documentaire pour d‟une part analyser l‟environnement financier mauritanien et d‟autre part
identifier les caractéristiques structurelles qui peuvent permettre le développement d‟un
marché financier en Mauritanie. A cet effet, nous avons administré des questionnaires semi-
ouverts et ouverts.
La revue documentaire est faite sur des documents publiés sur Internet, en librairie et au
centre de documentation de la BCM. Un questionnaire informel a été administré aux autorités
du Ministère des Finances, de la banque centrale, des banques, du patronat et des institutions
internationales impliqués directement ou indirectement dans la supervision bancaire et
potentiellement concernés par les réformes pour la mise en place d‟un système de
financement par le marché.
- 11 -
Dans le premier chapitre, nous allons présenter les enjeux du développement socio
économique de la Mauritanie.
Dans la première partie du premier chapitre, nous allons faire état des performances
économiques de la Mauritanie, en présentant successivement les données concernant la
création de richesse et l‟emploi dans les 3 secteurs de l‟économie, l‟évolution des prix et
l‟équilibre extérieur, et le niveau de développement.
Dans la deuxième partie de ce premier chapitre, nous allons faire l‟état des lieux du système
financier de la Mauritanie en analysant le circuit de financement, les intermédiaires financiers,
et le rôle de la banque centrale et la politique monétaire, et les problèmes économiques de la
Mauritanie et les perspectives.
Dans le deuxième chapitre, nous allons faire l‟analyse des avantages et coûts comparatif du
financement avec intermédiation bancaire exclusive et du financement par le marché en
commençant en première partie par la notion de financement bancaire et son organisation,
avant d‟exposer en deuxième partie la notion d‟intermédiation de marché. Pour finir ce
deuxième chapitre, en troisième partie, nous allons souligner le gain relatif du financement
direct par le marché.
Dans le troisième chapitre nous allons proposer notre contribution à la mise en place d‟un
système de financement par le marché en Mauritanie. Pour commencer nous allons proposer
une séquence de mise en place du marché financier, puis présenter l‟architecture à mettre en
place. Ensuite nous allons spécifier la réglementation et les organes de contrôle à mettre en
place. Enfin nous allons analyser la faisabilité du système de financement par le marché en
Mauritanie.
- 12 -
Chapitre 1 : Les enjeux de développement socio économique de la Mauritanie
Situé à la limite entre l‟Afrique du Nord et l‟Afrique de l‟Ouest, la Mauritanie fait partie des
PMA (Pays les Moins Avancés) classé 152ème
à l‟IDH du PNUD en 2005. Plus de la moitié
de la population est considérée comme pauvre et le taux de chômage est très élevé,
particulièrement chez les jeunes. Dans ce contexte, l‟économie a un rôle important à jouer
dans le développement. La découverte de pétrole offshore en 2004 a soulevé d‟énormes
espoirs dans la population en termes d‟amélioration de la croissance économique, synonyme
d‟emplois et d‟augmentation des revenus. Néanmoins, une croissance fondée entièrement sur
l‟exportation de matières premières n‟est pas soutenable et le développement d‟un secteur
industriel moderne et de PME compétitives est le véritable moteur d‟un développement
économique soutenu dans le temps. Pour ce faire l‟organisation du système financier et le
mode d‟allocation du capital est un facteur clé.
I. Les performances économiques de la Mauritanie
La Mauritanie occupe une superficie de 1,03 million de km² sur la côte nord-ouest de
l‟Afrique. Elle est bordée à l‟ouest par l‟océan Atlantique sur plus de 700 km, au sud par le
Sénégal dont elle est séparée par le fleuve Sénégal, au sud-est et à l‟est par le Mali (sur 2237
km), au nord-est par l‟Algérie (sur 463 km) et au nord-ouest par le Sahara Occidental (sur
1561 km). Les deux tiers du territoire mauritanien se trouvent dans le Sahara. Les seules
terres fertiles et cultivées sont les plaines alluviales du fleuve Sénégal et les oasis. Pendant
une vingtaine d‟années la sécheresse a accentué la désertification du pays, principalement
dans la zone saharienne. La zone sud est plus verdoyante, principalement la vallée du fleuve
Sénégal à vocation agricole. L‟est est occupé par des terres de pâturage.
- 13 -
Figure 1: Carte de la Mauritanie
Tableau 1 : Données géographiques
Superficie : 1.030.700 km²
Population : 2,99 millions d’habitants
Capitale : Nouakchott
Langues officielles : Français, Arabe
Monnaie : Ouguiya (1 euro = ouguiyas - 1 Dollar = ouguiyas)
Croissance démographique : 2,91 % par an (DGPTE 2005)
Espérance de vie : 51 ans (Banque Mondiale, 2003)
Taux d’alphabétisation : 41% (Banque Mondiale, 2003)
Indice de développement humain : 0,465 / 152ème sur 177 pays (P.N.U.D.2005)
Taux de fécondité : 4,6% (P N U D 2005)
Taux d‟urbanisation : 54%
- 14 -
Ses principales ressources sont le minerai de fer et le poisson. Des explorations poussées ont
permis de découvrir des gisements de pétrole dont l‟exploitation doit permettre d‟accroître
sensiblement le PIB. Les principales activités économiques sont l‟élevage et le commerce.
Les principaux indicateurs économiques sont consignés dans le tableau ci-après.
Tableau 2 : Les principaux indicateurs économiques
PIB : 1,5 milliards de dollars en 2004 (DGPE 2005)
PIB par habitant : 556 $US en 2004 ; 654 $US en 2005 (DGPTE 2005) (EIU 2004)
Taux de croissance : 6,9% en 2004 (DGPTE 2005)
Taux d’inflation : 8% en 2004 (estimations EIU 2005)
Balance commerciale : - 378 millions de dollars en 2004 (DGPTE 2005)
Principaux clients 2004 : Japon (20,9%), France (17,2%), Espagne, Italie (EIU 2005)
Principaux fournisseurs : France (22%), Espagne, Chine, Belgique (EIU 20054)
1. La création de la richesse
La Mauritanie, défavorisée par des conditions naturelles difficiles, est l‟un des pays les plus
pauvres du monde. Son économie est peu diversifiée et repose aujourd‟hui sur trois secteurs,
dont deux secteurs d‟exportation qui la rendent dépendantes des aléas des cours mondiaux : la
pêche et l‟exploitation du minerai de fer qui contribue à environ 15% du PIB. Des
concessions d‟exploration on-shore ont par ailleurs été attribuées dans l‟est du pays. Enfin, le
secteur minier bénéficie d‟une forte relance de ses activités grâce à de nouveaux permis de
recherche accordés pour des métaux de base (cuivre) et des métaux précieux (or). Le
principal contributeur au PIB en 2005 est le secteur tertiaire (24,6% du PIB) suivi par les
secteurs primaire (21,2%) et secondaire (18,7%).
1.1 Les ressources naturelles
La Mauritanie détient d‟importantes réserves de minerais dans les régions désertiques du
Nord et du pétrole offshore dans sa face maritime dans l‟Océan Atlantique. Malgré la
compétition dans le domaine et la volatilité des prix, le secteur minier est la première source
- 15 -
de devises du pays avec 389 Million de Dollar en 2005 soit 12, 5% du PIB. Le fer compose la
majeure partie des exportations de minerai.
En outre, le nombre d‟entreprises étrangères sollicitant un permis de recherche ne font
qu‟augmenter à cause des potentialités énormes qu‟offre la Mauritanie. Il s‟agit de groupes
tels que Nanton International (Espagne), Mauritania Venture Ltd (Irlande), El Aouj S.A.
(Australie), Peaks Metals (Qatar), Triton SNB Mines Ltd. (Australie), Medis Belgium
(Belgique), Shield Mining (Australie), Alba Mineral Resources (GB), Sphere Investment Ltd.
(Australie), Rio Narcea Gold Mines Ltd. (Canada), BHP Minerals (Australie), Rex Diamond
Mining Corporation (Canada), FMC Technologies (USA), Defiance Mining (Canada),
Hardman Resources (Australie), Ashton West Africa Property Ltd. (GB), Diamet Minerals
(Australie), La Source (France), Groupment Burns Trading Pty Ltd. (Australie), et Wadi Al
Rawda (EAU).
Les réserves de cuivre de la Mauritanie quant à elle sont estimées à 23 Million de tonnes.
Par ailleurs la Mauritanie détient les premières réserves mondiales de gypse (9 Milliard de
tonnes).
La Mauritanie détient aussi des réserves non négligeables de sel, (450 Millions de tonnes) qui
font l‟objet d‟une exploitation artisanale, et de phosphates (160 Millions de tonnes).
Plusieurs gisements de pétrole (Chinguetti, Tioff, Banda, Tevel) ont aussi été repérés en
Mauritanie, et l'exploration continue, menée par une concurrence mondiale d‟entreprises tel
que Woodside (Australie), Dana Petroleum (GB), Compagnie Nationale de Pétrole (Chine),
Wintershall AG (Allemagne), Reposol (Espagne), IPG (GB-Russie), Al Thani (EAU),
Energem (Canada), Zaver (Pakistan) et Total (France). La Mauritanie a donc un certain avenir
comme exportateur (certes relativement mineur) de pétrole et peut-être de gaz naturel. Ces
gisements sont estimés à 950 millions barils de pétrole et la qualité est plutôt bonne.
1.2 Les performances du secteur primaire
Le secteur primaire était jusqu‟en 2001, le 1er
contributeur au PIB de la Mauritanie. Sa
contribution a une tendance baissière depuis 1995, passant d‟une moyenne de 43% du total
des activités marchandes entre 1992 et 1996, à une moyenne de 34% entre 1997 et 2001 pour
s‟établir à une moyenne de 29% entre 2002 et 2005. Cette baisse est largement due aux aléas
climatiques et aux équipements de travail archaïques. La modernisation du matériel de
production est fortement limitée par le manque et l‟inaccessibilité du financement. La
- 16 -
croissance du secteur primaire est négative en terme réel (Prix Constants de 1998) pour une
moyenne de croissance de -2,8% sur la période 2000-2005. En 2005, l‟élevage a contribué
pour plus de la moitié (53%) à la contribution du secteur primaire au PIB, suivi par la pêche
(27%) et pour finir l‟agriculture (20%).
A. LA PECHE
La Mauritanie détient l‟une des zones les plus poissonneuses au monde grâce à un écosystème
littoral exceptionnel : l'existence de hauts-fonds et de vasières permet la prolifération
d'herbiers (zostères) qui, alliée à la confluence de courants (upwelling), favorise la
reproduction des espèces marines. La pêche est la 2ème
source de devise du pays (173
Millions de Dollars US en 2005) après l‟exportation du minerai de fer. Les prises annuelles
sont estimées à 450 000 tonnes, dont la majorité est exportée directement vers l‟Union
Européenne et le Japon. Le secteur de la pêche est l‟un des premiers employeurs du pays
(35% des emplois). La Mauritanie détient sur sa côte une zone de pêche dénommée Zone
Économique Exclusive, longue de 322 km. A l‟image des autres pays d‟Afrique de l‟Ouest,
le secteur est victime de la sur pêche et d‟une flotte archaïque, composée de quelques
embarcations artisanales et de vieux bateaux chinois dédiés à la pêche en haute mer. La
modernisation de la flotte a été freinée par une règle limitant à 49%, le capital étranger pour la
propriété d‟un bateau de pêche local.
La Mauritanie a reçu 430 Millions d‟Euros dans le cadre de son accord global de pêche avec
l‟Union Européenne pour la période 2002-2006, ce qui représente une augmentation de 163
Millions d‟Euros par rapport à la période précédente. Un accord d‟un montant de 516
Millions d‟Euros a été signé en 2006 pour la période 2006-2012. Ce nouvel accord autorise
200 bateaux venant de 13 pays européens à pêcher dans les eaux territoriales de la Mauritanie.
Pour faire face à l‟amenuisement des ressources halieutiques, une baisse de 30% a instaurée
pour les espèces en voie de disparition et une baisse de 60% pour les prises en haute mer. Des
mesures ont aussi été récemment mises en place avec la création d'une réserve de pêche
étroitement surveillée en regard du Banc d'Arguin.
Dans le cadre du nouvel accord avec l‟UE, les prises pélagiques (anchois, sardines, …)
doivent désormais être débarquées au port de Nouadhibou. Cette mesure fait partie de la
politique d‟encouragement du gouvernement pour la création d‟une zone industrielle autour
du port de Nouadhibou pour la conservation et le traitement des prises de pêche pour
- 17 -
augmenter la valeur ajoutée du secteur et maintenir un pole économique (environ 20 PME
actuellement) créateur d‟emplois autour du port.
Étant donnée l‟importance stratégique du secteur, la Banque Mondiale en a fait un axe
prioritaire de sa coopération avec la Mauritanie pour encourager le développement et la
réforme du secteur privé de la pêche. La Stratégie Macroéconomique de 2004-2005 inclut des
mesures pour encourager les partenariats, moderniser la flotte locale et améliorer la gestion et
la surveillance des ressources halieutiques. Le Gouvernement Mauritanien a donné son aval
à des projets de développement d‟infrastructures tels que l‟extension du port de Nouadhibou,
la construction d‟entrepôts et d‟un nouveau port de pêche artisanale avec l‟appui du Japon.
Par ailleurs le Japon, qui l‟un des 1er
consommateurs du poisson mauritanien appuie des
projets pour équiper et améliorer les techniques de pêche et de conservation des pêcheurs
traditionnels. La pêche traditionnelle génère moins de revenus que la pêche industrielle mais
emploie une plus grande fraction de la population.
B. L’AGRICULTURE et L’ELEVAGE
Situé à la bordure du Sahara, La Mauritanie est un pays largement désertique à 80 ou 90%.
Le climat est principalement désertique. Il est caractérisé par une grande sécheresse de l‟air
qui engendre une évaporation intense, par d‟importants écarts de température diurne et
nocturne et par des vents violents, parfois brûlants, souvent chargés de sable et de poussière.
La région côtière est plus tempérée. La région du fleuve Sénégal jouit d‟un climat beaucoup
plus humide.
L‟agriculture non intensive n‟est possible que dans le Sud, sur les bords du fleuve Sénégal.
Bien qu‟elle occupe la majorité des populations vivant dans les zones rurales du sud du pays,
à la frontière avec le Sénégal, la part de l‟agriculture dans le PIB est en moyenne de 4% ces
10 dernières années (4,4% du PIB en 2005).
L'agriculture est surtout pratiquée dans les oasis et en bordure du Sénégal et de ses principaux
affluents : culture pratiquée après le retrait de l'inondation dans le lit majeur du fleuve (dite
pour cela culture de décrue), et cultures irriguées avec pompage de l'eau dans le fleuve. La
culture pluviale, pratiquée dans l'arrière-pays, est sérieusement compromise en période de
sécheresse. Le secteur souffre du manque de moyens pour se moderniser par l‟acquisition de
semences enrichies, d‟équipements de travail et d‟irrigation. La Mauritanie n‟a pas atteint
- 18 -
l‟autosuffisance alimentaire et de ce fait est un importateur net de céréales (riz, blé, …) qui
sont la base de l‟alimentation de sa population.
L'élevage, essentiellement de dromadaires de boucherie et de bœufs africains, constitue la
base de quelques grandes fortunes du pays. Il n'est pratiquement pas exporté (moins de 2 % de
l'exportation totale) et est pratiqué par les nomades depuis le XVIe siècle. En fin 2004, la
population animale était estimée à 8,8 Millions de caprins, 1,5 Millions de bovins et 1,2
Millions de chameaux. La Mauritanie possède plusieurs entreprises de traitement du lait
animal, notamment Tiviski et Top-Lait, spécialisées dans la commercialisation du lait frais et
pasteurisé, de yaourt et de fromage. Ces produits sont consommés en grande partie sur le
territoire national mais un marketing efficace couplé à un financement adapté pourrait
permettre d‟exporter ces produits dans toute la sous région.
1.3 Les performances des secteurs secondaire et tertiaire
A. L’EXPLOITATION MINIERE
L'exploitation du minerai de fer, qui est actuellement assurée par la SNIM (Société Nationale
Industrielle et Minière), a commencé à l'époque de la colonisation française dans la région de
Zouerate. Le minerai est extrait de mines à ciel ouvert au Kedia d'Idjil comme Fderîck,
Rouessat et Tazadit (en fait de véritables reliefs constitués de minerai) et est acheminé
jusqu'au terminal portuaire de Casado à Nouadhibou sur une distance de 650 km à travers le
désert par une ligne ferroviaire longeant la frontière du Sahara occidental. Le train minéralier
est l'un des plus grands du monde avec trois motrices tirant 200 wagons pesant 24.000 tonnes.
Le total du fer exploité correspond à 10,4 millions de tonnes par an. Le total du fer importé en
Europe correspond à 10,2 % de ses besoins. Le site exploité a des réserves estimées à 200
Million de Tonnes de fer (d‟une pureté de 66% avec moins de 8% de carbone)
Il s'agit de la plus importante source de revenus mauritanienne (94,9 %).
Les actionnaires de la SNIM sont l‟État Mauritanien (78,4%), la Banque Industrielle du
Kuwait (7,2%), la Compagnie Minière Arabe (5,7%), le Fonds Iraquien pour le
Développement Extérieur (4,6%), le Bureau de Recherches et de Participation Minières
(2,3%), la Banque Islamique de Développement (1,8%), et des privés mauritaniens (0,1%).
- 19 -
Avec 3.750 emplois, la SNIM est de loin la 1ere
entreprise de la Mauritanie. Une bonne
gestion et des investissements soutenus en équipements et formation, qui ont amélioré la
productivité, lui ont permis de se hisser dans le top 500 des plus grandes entreprises
africaines. La SNIM est un exemple concret de partenariat de financement entre la
Mauritanie et l‟étranger. Son statut régional lui permet d‟accéder à des sources de
financement diversifiées. L‟accès à un marché financier local, dont il peut être un acteur
majeur, peut être un catalyste pour accélérer son développement et lui donner une envergure
internationale.
Actuellement, la Mauritanie est le 13ème
producteur de fer au monde avec des exportations de
10 à 11.000 tonnes, loin derrière le Brésil qui exporte annuellement environ 200.000 tonnes
ou les États Unis avec environ 50.000 tonnes par an.
Plusieurs autres projets sont en cours de finalisation dont celui entre la compagnie
australienne Sphere Investments Ltd. et la SNIM, qui ont signé un accord de partenariat pour
développer un projet d‟extraction de minerai de fer à Guel El Atrouj. Pour ce faire, les deux
parties ont financé une étude de faisabilité de 11 Millions de Dollars US. Le coût total du
projet est de 900 Millions de Dollars US
Par ailleurs en 2004, la compagnie Émirati Wadi Al Rawdan et la compagnie canadienne First
Quantum ont signé un accord avec les autorités mauritaniennes pour réactiver le projet minier
de Guelb Moghrein, une ancienne mine de cuivre à coté de la ville d‟Akjoujt (à 320 km de la
capitale Nouakchott). Ce projet dont l‟exploitation a débuté en Septembre 2006 a permis de
produire 2,5 Million de tonnes de cuivre concentré, avec une teneur en or de 1,6g par tonne.
B. LE PETROLE
La Mauritanie est devenue producteur de pétrole en début 2006. Un gisement de pétrole a été
découvert dans l'océan Atlantique et la société australienne Woodside exploite les champs de
Chinguetti. Ce gisement est entré en production en Février 2006, et le premier tanker a quitté
le pays en Mars de cette même année à destination de la Chine. Après avoir atteint 70.000
barils au début de l‟exploitation, la production a baissé à 25.000 barils en fin 2008 à cause
d‟un défaut sur le puits de Woodside et de la complexité du terrain. L‟exploration pétrolière
était en fin 2005 la 1ère
source d‟Investissement Direct Étranger (IDE) pour la Mauritanie,
passant de 5,8 Millions de Dollars US en 1999 (38% de l‟IDE) à 731,1 Millions de Dollars
US en 2006 (90% de l‟IDE), soit une augmentation de 12.506% en 7 ans.
- 20 -
2. L’évolution des prix et l’équilibre extérieur
La Mauritanie est un pays largement dépendant de l‟extérieur comme le démontre les
statistiques de sa balance de paiement.
2.1 L’évolution du niveau des prix
Le taux d‟inflation de la Mauritanie est resté plutôt stable dans les années 90, dans une
moyenne d‟environ 5%. Il a doublé en 2004, passant de 5,3 à 10,4% en 2004, avant de
s‟établir à 12,1% en 2005. Cette augmentation est liée à la forte dépendance de la Mauritanie
aux importations de céréales, qui est la base de l‟alimentation locale, et d‟hydrocarbures, dont
les prix se sont sensiblement appréciés sur le marché mondial.
2.2 L’état de la balance des paiements
La Mauritanie est fortement soumise aux variations du prix du fer sur le marché mondial et au
rendement du secteur de la pêche. A elles deux, les ressources halieutiques et le minerai de
fer composent plus de 90% de ses exportations.
La contribution du secteur de la pêche à la balance de paiement est baissière de 37% en 10
ans, passant de 277 Millions de Dollar US en 1995 à 173 Millions de Dollar US en 2005.
Cette baisse du secteur de la pêche a fait passer la contribution de la pêche de 56% des
exportations en 1995 à 27% en 2005.
Avec 389 Millions de Dollar US, le minerai de fer, quant à lui, représente 62% des
exportations de la Mauritanie en 2005, qui se situaient à 625 Millions de Dollars US. Lesdites
exportations, soutenues par le secteur minier, ont augmenté respectivement de 38% et 42% en
2004 et 2005, tandis que les importations quant à elles, fortement influencées par
l‟importation de matériels et d‟équipements servant à l‟intensification de l‟exploration
pétrolière entre 2003 et 2005, ont cru respectivement de 70% et 55% en 2004 et 2005.
Le début de l‟importation de machines industrielles pour le secteur pétrolier à partir de 2003,
a doublé le déficit de la balance commerciale, qui est passé de 223 Millions de Dollars US en
2003 à 803 Millions en 2005. Néanmoins à l‟image des pays autres pays d‟Afrique de
l‟Ouest, le déficit de la balance commerciale de la Mauritanie est structurel, lié à l‟excédent
des importations d‟hydrocarbures et de denrées alimentaires par rapport à la capacité de
production et d‟exportation nationale.
- 21 -
Le solde des transactions courantes, quant à lui, est déficitaire, à l‟image de la balance
commerciale.
2.3 La stabilité de la valeur extérieure de la monnaie
La Monnaie de la Mauritanie est une monnaie librement convertible appelée l‟Ouguiya
(MRO).Le régime de change mauritanien est un flottement administré, autrement dit, la
valeur de la monnaie est fonction de l‟offre et de la demande par rapport aux principales
devises (Dollar, Euro) du marché international des changes. Cependant la Banque Centrale a
défini une bande de glissement de son taux de change et réalise des interventions
discrétionnaires en cas de dérive par rapport à cette bande ou de volatilité excessive. Ces
interventions sont assez efficaces puisque la valeur extérieure de la monnaie par rapport au
Dollar est restée plutôt stable ces dernières années (entre 255 et 277 MRO pour 1$). L‟Euro,
quant à lui, à l‟image de sa tendance haussière par rapport au Dollar depuis 2002, a connu une
appréciation de plus de 50% par rapport à la monnaie nationale entre début 2002 et fin 2005.
Cette appréciation a été un avantage notamment pour la SNIM à travers ses exportations de
minerai de fer vers l‟Europe.
Par ailleurs, la Banque Centrale de Mauritanie a restructuré le secteur des changes local en
2004, en limitant à 10 le nombre de licences à accorder aux bureaux de change et en
augmentant à 50 Millions de MRO le capital minimum des bureaux de change. Cette réforme
a permis de consolider les bureaux de change qui sont passés d‟une centaine en 2004 à 10 en
fin 2005. Grâce à ces réformes, la prime du marché de changes informel sur le marché
officiel est devenue marginale à partir de 2004.
3. Le niveau de développement
La Mauritanie met en œuvre depuis une quinzaine d‟années un programme d‟ajustement
structurel et enregistre globalement de bons résultats économiques (croissance moyenne de
5% par an environ, depuis 1994). Néanmoins, près de la moitié de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté de 1 USD. La pauvreté affecte particulièrement les zones rurales.
Ce programme a permis d‟enregistrer de bonnes performances économiques et d‟améliorer les
indicateurs de développement humain. La croissance s‟est accélérée depuis 2003 notamment
- 22 -
grâce aux secteurs du BTP et des services. La fin des travaux de la route Nouakchott -
Nouadhibou a permit de relier Tanger à Dakar, et par extension, l‟Europe à l‟Afrique de
l‟Ouest. Elle devrait stimuler l‟ouverture de l‟économie et du commerce mauritanien aux pays
voisins.
Le 16 mars 2000, la Mauritanie a été le premier pays à bénéficier d‟un traitement
extrêmement favorable de sa dette auprès du Club de Paris dans le cadre de l‟initiative pour la
réduction de la dette des Pays Pauvres Très Endettés (Initiative PPTE). A cet égard, le point
de décision a été atteint en février 2000 et le point d‟achèvement en juin 2002, avec 1,1 Mds
US$ d‟allégement de dette. Cette réduction a été renforcée par l‟effort additionnel de remise
de la dette bilatérale française (Contrat de Désendettement et de Développement, C2D). Par
ailleurs la récente annonce par le G8 de l‟annulation de la dette des pays pauvres concerne la
Mauritanie pour un montant de l‟ordre de 1 Md US$.
L‟année 2004 avait vu les rapports de la Mauritanie avec les Institutions de Bretton Woods,
jusqu‟ici considérées comme exemplaires, se dégrader. Le FMI avait interrompu son
programme d‟aide à la réduction de la pauvreté en décembre 2004 après avoir constaté
l‟importance des dérapages budgétaires et les tentatives mauritaniennes pour les dissimuler.
Néanmoins, l‟adhésion à l‟initiative ITIE est un gage renouvelé en matière de transparence.
II. Le système financier de la Mauritanie
Le système financier mauritanien repose à 89% sur les banques de dépôts. Ces banques, qui
sont la clé de voute du système financier de la Mauritanie, sont réglementées par la Banque
Centrale de Mauritanie.
1. Le circuit de financement en Mauritanie
A l‟image des autres pays d‟Afrique de l‟Ouest et de la plupart des pays du Maghreb, en
Mauritanie le crédit formel est nécessairement bancaire. Les banques de dépôts sont les
uniques intermédiaires financiers de transmission de la monnaie à l‟économie. Elles
collectent l‟épargne pour allouer le crédit. Les institutions financières non bancaires sont
quasiment inexistantes. Le taux de bancarisation étant peu élevé du fait de la faible densité de
population et de la faible présence des banques dans les zones rurales, le secteur informel est
la principale source de financement des particuliers, des entreprises individuelles et de la
- 23 -
plupart des PME. En l‟absence de statistiques fiables sur le secteur informel, il est difficile de
mesurer l‟incidence des opérations de politique monétaire de la banque centrale.
1.1 Financement bancaire
Le financement bancaire est la source exclusive de financement formel en Mauritanie. Les
conditions de principe pour l‟octroi du crédit dans les banques commerciales sont les mêmes
que dans la sous région à savoir principalement :
1. être titulaire d‟un compte à vue dans la banque en question,
2. justifier de revenus constants suffisants pour payer les mensualités du crédit,
3. présenter des garanties à réaliser par la banque en cas de défaut de paiement.
En plus du crédit bancaire, le produit bancaire de financement le plus usité est le crédit
documentaire dans le cadre du commerce international.
Le total des crédits alloués par les banques s‟élevait à 187 Milliards d‟Ouguiya en fin 2005 et
le rythme de croissance du crédit était de 20% en 2002, 40% en 2003 et 20 % en 2004.
Jusqu‟en 2005, le crédit bancaire était alloué principalement au secteur privé à hauteur de plus
de 95%. Néanmoins en 2005, le crédit alloué à l‟état a augmenté de 511%, passant de 7 à 47
Milliards d‟Ouguiya, ce qui représente ¼ (25%) du total du crédit alloué par les banques.
Cette augmentation s‟explique principalement par la participation accrue des banques au
marché des bons du Trésor dont l‟encours a connu une croissance de 300%, passant de 14 à
55 Milliards d‟Ouguiyas. Cet engouement des banques pour ces produits financiers émis par
le Trésor Public à travers la Banque Centrale démontre un intérêt certain à diversifier un bilan
dominé par des actifs de crédit. Par ailleurs, L‟Etat arrive ainsi à se financer à des taux assez
avantageux, le taux moyen pondéré adjugé étant de 12,7%.
1.2 Financement extérieur
La position extérieure nette de la Mauritanie est largement déficitaire. Le déficit était
respectivement en 2005 de 40 Milliards d‟Ouguiya pour la Banque Centrale et 32 Milliards
pour les banques commerciales. Autrement dit, les dépôts des banques chez leurs
correspondants étrangers sont inférieurs à leurs créances. Ce déficit extérieur net croît à un
- 24 -
rythme (70% en 2003, 130% en 2004, 50% en 2005) plus rapide que l‟augmentation annuelle
des avoirs intérieurs net.
La construction du Tableau des Interrelations des comptes macro économiques (TIR) permet
de mettre à jour l‟incidence de l‟Investissement Direct Etranger sur le Secteur Privé à partir de
2004, lié notamment à l‟exploration et à l‟exploitation du pétrole. En effet en 2003, le
Secteur Public avait bénéficié de la plupart du financement extérieur du pays en récoltant 70%
des 56 Milliards d‟Ouguiya provenant du Reste du Monde (RM). A partir de 2004, le secteur
privé récolte plus de 90% de ce financement extérieur provenant du RM. En même temps,
comme l‟indique aussi la balance commerciale, le financement extérieur a presque doublé en
2004, passant à 141 Milliards d‟Ouguiya, puis en 2005, passant à 235 Milliards d‟Ouguiya.
1.3 Autres circuits de financement
A l‟image des autres pays d‟Afrique, la plupart des transactions économiques en Mauritanie
se font à travers le secteur informel parce que les micros entreprises voire certaines PME
n‟ont pas de registre de commerce indispensable pour l‟ouverture d‟un compte commercial.
De ce fait en Mauritanie, la majorité de l‟allocation du crédit se fait à travers l‟informel car le
financement bancaire est inadapté pour allouer le crédit à l‟économie en raison notamment du
faible taux de bancarisation.
Le secteur informel est l'ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de la
législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la Comptabilité Nationale. Selon le
BIT une structure informelle est une entreprise le plus souvent individuelle ou s‟appuyant sur
une forme de partenariat, avec peu d‟employés qui gagnent de faible revenus, utilisant des
technologies de subsistance rudimentaires et opérant au delà des règlementations gouvernant
les entreprises formelles. Le secteur informel a son origine dans le mode de transmission de la
production culturelle et rurale propre aux pays du tiers-monde. Pendant la colonisation les
états nations d‟Europe s‟occupaient seulement d‟extraire les ressources naturelles et de lever
des taxes sur les productions vivrières des indigènes. Au lendemain des indépendances, des
pays se sont formés qui à l‟image des métropoles devaient centraliser et évaluer la masse des
transactions monétaires. La mauvaise gouvernance publique a conduit les habitants des
nouveaux pays ainsi constitués à continuer à court-circuiter le secteur formel sans quoi ils ne
peuvent plus survivre. En effet il n‟est pas rentable pour une micro entreprise de devoir
- 25 -
respecter des législations qui lui imposent de payer des taxes, de respecter un code du travail,
de gérer la relation avec une banque car les services publics sont inexistants.
Les facteurs qui encouragent le développement du secteur informel sont :
1. un exode rural marqué,
2. la corruption et la mauvaise gouvernance généralisée
3. un déficit d‟alphabétisation de qualité surtout postuniversitaire,
4. un taux de croissance et d‟investissement peu élevé ce qui suggère une stagnation de
l‟activité économique dans le secteur formel.
Le manque de données fiables sur ce secteur ne permet pas d‟apprécier sa taille réelle et la
nature et le volume exacts des transactions qui s‟y déroulent.
2. Les intermédiaires financiers
La majorité de l‟intermédiation en Mauritanie se fait à travers les banques de dépôt. La
distribution entre les institutions en fin 2004 est comme suit :
Tableau 3 : Répartition de l’intermédiation financière entre les acteurs
Institutions Total bilan Pourcentage du marché
Banques de dépôts (10) 168.8 88.2%
Quasi banques (1) 6.3 3.3%
UNCACEM 5.6 2.9%
Assurances 5.0 2.7%
Poste 2.5 1.3%
Micro finance 2.2 1.1%
CNSS 1.0 0.5%
Total 191.4 100.0%
Source : World Bank/IMF 2006
2.1 Les banques commerciales
Il existe 10 banques en Mauritanie.
Sur ces dix, seules 4, la Chingitty Bank, la BNM, la BMCI et la BAMIS existent depuis plus
de 15 ans.
La répartition du capital entre ces banques se présente dans le tableau 4 ci-après.
- 26 -
Tableau 4 : Répartition du capital bancaire mauritanien
Sigle Raison sociale
Capital en
MRO
(En Millions)
% du capital
total bancaire
GBM Générale de Banque de Mauritanie 7.200 21%
BNM Banque Nationale de Mauritanie 6.000 18%
SGM Société Générale de Mauritanie 4.000 12%
CHINGUITY
BANK
Chingitty-Bank 3.500 10%
BNP Paribas BNP Paribas – Mauritanie 3.220 9%
BMCI Banque Mauritanienne pour le Commerce
International 3.000 9%
BCI Banque pour le Commerce et l‟Industrie 2.040 6%
BAMIS Banque El Wafa Mauritanienne Islamique 2.000 6%
BADH Banque El Amana pour le Développement et
l‟Habitat 1.500 4%
BACIM BANK Banque pour le Commerce et l‟Investissement en
Mauritanie 1.500 4%
Total 33.970 100%
Source : Banque Centrale de Mauritanie (www.bcm.mr)
A part les filiales de la Société Générale et de la BNP, le capital des banques mauritaniennes
est détenu en majorité par des nationaux.
Tableau 5 : Nature du capital bancaire mauritanien
(En Millions de MRO)
Banque
Capital
Etat
Capitaux
privés
Capitaux
étrangers
Total
capital
%
état
%
privés
%
étranger Actionnaires étrangers GBM 4.680 2.520 7.200 65% 35% Non spécifié BNM 6.000 6.000 100% SGM
0,08 4.009,92 4.010 0,002% 99,998%
Groupe Société
Générale: 51%,
Ballouhey SA: 37%,
Banque Européenne
d'Investissement: 12% CHINGUITY BANK
1.715 1.785 3.500 49% 51%
Banque Arabe
Libyenne BNP Paribas 3.220 3.220 100% Groupe BNP Paribas BMCI 3.000 3.000 100% BCI 1.734 306 2.040 85% 15% Non spécifié BAMIS
1.700 300 2.000 85% 15%
Groupe Saoudien El
Baraka BADH 1.500 1.500 100% BACIM BANK 1.500 1.500 100%
Total 1.715 23.334 8.921 33.970 5% 69% 26%
Source : Banque Centrale de Mauritanie (www.bcm.mr)
- 27 -
69% du capital bancaire mauritanien est détenu par des nationaux. L‟Etat est actionnaire dans
une seule banque, la Chingitty Bank, à hauteur de 49%, ce qui représente 5% du capital total
bancaire. Le capital étranger, quant à lui, se situe à 26% du capital total bancaire.
Sur le plan environnemental, les banques de la Mauritanie souffrent d‟un déficit de mise en
application des contrats dans le pays. A cause de la perception de l‟inefficience du secteur
judiciaire où les décisions sont longues et influençables, les règlements à l‟amiable sont la
règle. Même les banques renoncent à porter leurs clients insolvables de mauvaise foi en
justice. La particularité du code foncier créant un statut de titre d‟occupation ne conduisant
pas nécessairement à l‟obtention d‟un titre de propriété complique le recouvrement. Certaines
banques acceptent ces titres d‟occupation temporaire en tant que garantie en espérant que le
client obtienne un titre de propriété dans le futur. Ce système implique un taux de litige élevé
qui a conduit à ce que la banque centrale ne reconnaisse pas ces titres comme des garanties
acceptables.
Les banques de la Mauritanie sont organisées sous la forme de Sociétés Anonymes
administrées par :
un PDG (4 banques sur 10, totalisant 54% du capital total bancaire),
un Conseil d‟Administration et gérées par un DG (6 banques sur 10 dont les 2 banques
à capital à majorité étranger).
Ainsi les banques à capital homogène, appartenant à une même famille ou un même groupe,
ont tendance à privilégier la forme PDG où le Président du Conseil d‟Administration est en
même temps le Directeur Général de la banque. Les banques à capital étranger sont toutes
organisées avec un Conseil d‟Administration indépendant de la gestion, qui a désigné un
Directeur Général, devant lui rendre compte.
2.2 Les établissements financiers
La loi bancaire modifiée par l‟ordonnance 2007-20 permet l‟existence d‟établissements de
crédit autre que les banques selon des modalités au cas par cas. Ce texte est une grande
avancée concernant la gouvernance d‟entreprise avec des restrictions sur les conditions à
accorder sur les crédits à des entreprises apparentées aux banques. Le déficit des moyens
humains et matériels accordés à la supervision bancaire en limite l‟application. L‟ordonnance
- 28 -
2007-05 autorise la constitution de coopératives financières tel que des caisses de crédit rural
mais seulement dans le cadre de la micro finance, c'est-à-dire à destination de personnes à
revenus faibles. Cette ordonnance impose le respect de certaines normes prudentielles dont le
spectre est défini mais sans plus. Cela pose encore une fois le problème de la supervision.
A. CREDIT BAIL
Crée en 1999, Mauritania Leasing est un établissement financier spécialisé dans le crédit bail.
Considérée comme un quasi banque par la loi 99-042, son portefeuille s‟élevait en fin 2004 à
6,2 Milliards d‟Ouguiyas. Ses actionnaires incluent une banque locale, la BNM, l‟OPEP et la
Banque Européenne d‟Investissement. Il ressort des entretiens avec les responsables de
l‟entreprise que le cadre légal défaillant est la principale contrainte notamment en ce qui
concerne le non respect des engagements par certains clients et la difficulté de récupérer les
équipements en cas de litige. Ces problèmes ont conduit l‟établissement à demander
systématiquement comme garantie, des titres fonciers, ce qui en retour ne facilite pas l‟accès
au crédit bail par certains opérateurs économiques.
B. ASSURANCES
Depuis l‟abolition du monopole d‟état de la SMAR en 1994, la concurrence a débuté dans le
secteur des assurances. Avec un volume annuel moyen de 10 Million de Dollars US, soit 3,4
Dollar par habitant, les assurances souffrent du faible taux de participation de la population
dans l‟économie formelle. Le pourcentage d‟assurés par rapport à la population active est
marginal. Les grands groupes commerciaux actionnaires des banques sont les principaux
acteurs des assurances et accordent des taux préférentiels aux membres de même groupe.
Contrairement aux pays environnants, le marché local n‟a pas pu attirer de grands groupes
internationaux et à ce jour seul une société d‟assurances (Atlantic London Gate) a une
participation minoritaire anglaise. La concentration est très poussée : un monopole NASR
avec les trois 3 premiers groupes détenant plus de ¾ des primes totales. La plupart des
contrats d‟assurances portent sur l‟assurance des véhicules et des avions de la flotte d‟Air
Mauritanie, la compagnie aérienne nationale. Une autre raison du faible taux d‟assurances en
ce qui concerne les véhicules (1 conducteur sur 2 n‟est pas assuré) est le manque de contrôle
par la police où la corruption est présente à l‟image des autres pays d‟Afrique.
- 29 -
C. POSTE
Issu de la réforme du secteur des télécommunications, la Poste est gérée par Mauripost qui
comprend en plus de la poste la Caisse Nationale d‟Epargne et la caisse des comptes courants.
En fin d‟exercice 2005, les services financiers de la poste avaient un total de 28,314 comptes
d‟épargne avec des dépôts d‟une valeur de 991 millions Ouguiya et 19,000 comptes courants
avec des dépôts totalisants 1.5 Milliard d‟Ouguiya. Le manque de comptabilité analytique et
de système d‟information efficace fait qu‟il très difficile d‟analyser les performances de
Mauripost. L‟entreprise bénéficie de subventions très importantes (312 Million d‟Ouguiya en
2004) qui ne permettent d‟avoir une image claire de la gestion financière, caractérisée selon
certains responsables par des moyens archaïques et une gouvernance défaillante.
2.3 Micro finance et Autres intermédiaires
Il s‟agit notamment des intermédiaires du secteur de la micro finance qui est largement
informel.
Il existe deux types de créditeurs informels :
1. le crédit informel individuel s‟appuyant sur un réseau d‟intermédiaires de proximité
(famille, amis,…)
2. le crédit informel collectif comprenant des intermédiaires plus ou moins informels tel
que les caisses de crédit et les tontines. Les tontines sont des mécanismes de
distribution à tour de rôle d‟une cagnotte épargnée entre plusieurs participants. Elles
sont le plus souvent animées par des femmes.
Malgré l‟importance de l‟informel dans l‟économie mauritanienne la micro finance formelle
est encore à ses balbutiements. La loi 98/008/1998 qui réglemente les caisses et coopératives
de crédit et d‟épargne mutuellement bénéfique offre un monopole à ces dites structures pour
la réalisation des activités de micro finance. Bien que l‟instruction 001/GR/1999 définit un
ratio réglementaire spécifique aux institutions de micro finance, la micro finance formelle est
soumise aux mêmes règles en matière de taux d‟intérêt, de comptabilisation et de reporting,
d‟où un faible taux d‟enregistrement des structures de micro finance aux mécanismes formels
liés à la banque centrale. Un service de supervision des institutions de micro finance a été mis
en place en 2002, mais le banque de moyens en limite l‟opérationnalisation effective
notamment pour effectuer des contrôles sur site. De ce fait, la plupart des institutions de
micro finance sont peu supervisées et gérées de façon plus ou moins anarchique.
- 30 -
Une Stratégie Nationale de Micro Finance a été adopté en 2003 en conseil des ministres. Il
existe 108 unités de micro finance en fin 2004, dont 67 agrées par la Banque Centrale en fin
2004, dont 40 sont indépendants et 23 affiliés à des réseaux dont 17 au réseau CAPEC qui est
le plus important. Les ressources disponibles en fin 2004 sont 1,9 Milliard de dépôts, 1,3
Milliards de crédit, 377 Millions de fonds propres répartis en 92.000 membres.
Le réseau CAPEC qui détient 87% des dépôts (entités fournissant un reporting) et 66% des
crédits a été mis en place par Développement International Desjardins (DID) grâce à l‟appui
de la Banque Centrale. La gestion de ce réseau a été assignée l‟Agence de Promotion des
Caisses Populaires d‟Epargne et de Crédit (PROCAPEC), à travers une instruction de la
Banque Centrale de Mauritanie datée du 24 Mars 1997. Cette agence a pour objectif
d‟appuyer la création des organismes de micro finance et de leur fournir un appui technique et
financier. A part les entités du réseau CAPEC, la plupart des institutions de micro finance
s‟appuient sur des ressources externes à l‟épargne collectée pour distribuer le crédit.
3. La banque centrale et la politique monétaire
La Banque Centrale de Mauritanie est l‟organe central chargé de :
1. Elaborer et mettre en œuvre la politique monétaire
2. Emettre et gérer la monnaie fiduciaire et les réserves officielles de change
3. Mettre en œuvre la politique de change et superviser le marché des changes
4. Mettre en place les systèmes et moyens de paiement
5. Assurer la stabilité du système financier
4. Les problèmes liés au système de financement et les perspectives
A l‟image des autres pays d‟Afrique, la Mauritanie est entièrement dépendante du commerce,
de l‟extraction de matières premières et du secteur primaire, tous des secteurs où des
fluctuations et des chocs exogènes ne sont pas exclure.
L‟agriculture avec la pêche représentait un quart du PIB de la Mauritanie au début de l‟an
2000. Le secteur primaire est le plus important à la majorité de la population vivant dans les
zones rurales. En 2005 il a reçu à peine 4,5% des crédits alloués au Primaire. La création de
caisses de crédit rurale capables de distribuer des crédits sur les dépôts collectés peut
permettre de fournir à l‟agriculture le financement dont il a besoin pour ses investissements.
- 31 -
La mise en commun de ces caisses en des coopératives peut fournir les moyens nécessaires
pour l‟achat de machineries qui doivent permettre à l‟agriculture de se développer.
Malgré une part assez importante dans la croissance de la Mauritanie, le secteur secondaire ne
profite pas de l‟épargne collectée. Ceci suggère soit un endettement extérieur ou des
matériels peu renouvelés par manque de moyens financiers. La capacité de production locale
est très faible et l‟essentiel du minerai est exporté.
Malgré une contribution d‟en moyenne ¼ dans le PIB mauritanien, le commerce est le
premier récipient de l‟épargne collectée. Ce biais vers l‟activité commerciale a été expliqué
par les données sociologiques et culturels propres à la Mauritanie comme pour la plupart des
pays d‟Afrique de l‟Ouest. Par ailleurs le commerce étant la prédilection du secteur informel,
on se demande s‟il n‟y a pas un effet de fuite des prêts accordés aux commerçants vers ce
secteur. L‟inégalité de la distribution du crédit entre les différents secteurs accentue les
déséquilibres et cette anomie doit être rectifiée pour impliquer le Primaire et le Secondaire.
Par ailleurs sur le plan de la gouvernance bancaire, le commun dénominateur des banques
locales est qu‟elles appartiennent en majorité à des groupes familiaux qui s‟en servent comme
dépositaires des fonds des entreprises liées formellement ou informellement à la même
famille étendue. Cette caractéristique a été héritée des mentalités locales et du sens aigu du
secret sur le patrimoine tribal. Ainsi, en général, chaque gestionnaire d‟entreprise cherche
toujours à déposer ses fonds dans la banque gérée par un membre de sa famille ou du moins
d‟une famille affiliée à la sienne pour éviter d‟être tributaire d‟un autre cercle relationnel. Il
ressort donc que les banques sont de simples branches financières de conglomérats dont les
activités couvrent les divers domaines de l‟économie mauritanienne à savoir l‟industrie
extractive, la pêche, le commerce, l‟agriculture et l‟élevage. Les actionnaires des banques
ignorent le plus souvent le pacte social les liants aux épargnants pour se concentrer sur la
rentabilité des groupes auxquels ils appartiennent. La conséquence est que d‟une part des
prêts sont accordés à des conditions favorables aux membres du même groupe et d‟autre part
que le total des crédits inter groupe dépasse parfois la capitalisation de la banque. Les
conglomérats à qui appartiennent les banques mauritaniennes sont impliqués dans des
activités extrêmement rentables et jouissent d‟un appui politique non négligeable ce qui
devrait être une garantie de stabilité, malheureusement à cause de la prédominance du secteur
informel elles ne logent pas l‟essentiel de leurs fonds dans les banques. Cette situation
- 32 -
transfère le risque de défaut entièrement sur les épargnants qui apportent un financement
presque gratuit aux dits conglomérats et renforce le manque de confiance de la population et
des investisseurs étrangers vis à vis du système financier formel.
Puisqu‟il n‟existe pas d‟information sur la vraie nature des groupements qui détiennent le
capital des banques mauritaniennes, il est presque impossible de détecter les défaillances
éventuelles de membres d‟un même groupe qui pourrait menacer la stabilité financière du
système bancaire. La supervision bancaire, n‟étant pas adapté à cet état de fait, n‟est pas en
mesure de dévoiler le risque qu‟une seule entreprise peut faire courir à l‟économie.
Le mode d‟organisation ainsi décrit limite la possibilité que les banques soient les garants de
la bonne gouvernance au sein des structures clientes auxquelles elles accordent des crédits
puisque ces mêmes clients sont membres de la plupart des conseils d‟administration des
banques et que les intérêts des uns et des autres sont étroitement liés. Par ailleurs les
gestionnaires nommés par ces conseils d‟administration ne sont souvent ni assez compétents
ou indépendants
Bien que certaines des banques se soient embarquées dans des processus de modernisation,
les services sont obsolètes, de piètre qualité et coûteux pour les particuliers et les PME. Les
distributeurs automatiques ne sont pas encore généralisés et les services clientèles manquent
de personnel pour gérer les questions et plaintes. Par ailleurs les banques sont présents en
majorité dans les grands centres urbains alors que la population est localisée principalement
dans les campagnes.
Puisque les activités économiques tournent essentiellement autour commerce qui est en même
temps la première source d‟emploi du secteur informel, les commerçants sont les vrais
banquiers de la Mauritanie. La pratique de favoriser des partenaires commerciaux dont le
niveau de risque est connu peut être discutée mais l‟effet de fuite est immédiat et que ce soit
volontaire ou involontaire les facilités d‟accès au crédit ne dépendent pas toujours du niveau
de risque. Les prêts aux entreprises servent à financer d‟autre prêts, informels ceux là
puisqu‟on suppose que la probabilité que ces entreprises apparentées qui reçoivent des
liquidités à moindre coût les distribuent en partie en tant que crédits informels en plus des
dividendes générés est assez forte. Cette situation renforce l‟effet d‟exclusion du système
productif et la mentalité à court terme des agents économiques pour qui le manque de matériel
et de moyens financiers dû notamment à l‟inaccessibilité au crédit sont des préoccupations
majeures.
- 33 -
- 34 -
Chapitre 2 : Avantages et coûts comparatifs des systèmes
financiers rhénan et anglo-saxon
Le principal rôle d‟un système financier est de mettre en rapport des agents économiques
ayant besoin de fonds à ceux qui sont en position d‟excédent de fonds. Deux tendances se
sont dégagées par le passé pour la mise en relation entre épargne et investissement : le modèle
rhénan d‟inspiration franco-germanique et le modèle anglo-saxon prôné par le
Commonwealth et les USA.
Le modèle rhénan, dont l‟Allemagne et la France sont les principaux acteurs, privilégie la
finance indirecte où les banques commerciales ont le quasi monopole de l‟intermédiation
financière qui permet l‟allocation du capital à l‟économie.
Le modèle anglo-saxon, quant à lui, s‟appuie sur la finance directe avec des marchés de
capitaux très développés animés principalement par des établissements financiers non
bancaires, d‟où la notion de capital risque.
A la fin de la 2ème
guerre mondiale le modèle anglo-saxon s‟est imposé et le dollar est devenu
la monnaie de référence avec la signature des accords de Bretton-Woods. Mais le modèle
rhénan a continué d‟exister jusqu‟aux années 70-80 marquées par les chocs pétroliers, la crise
de l‟endettement mondial et les avancées dans la théorie économique. La France et
l‟Allemagne à la suite de la fin de la guerre froide ont appliqué les théories économiques Néo-
keynésiennes en cherchant comme les autres états à réduire l‟inflation et en insistant sur la
diversification des compartiments de leur architecture financière interne. L‟apparition de
l‟Euro a conduit à une standardisation encore plus poussée de l‟architecture financière
mondiale sur le modèle anglo-saxon.
I. Notion de financement indirect et son organisation
Dans la finance indirecte, les intermédiaires financiers prêtent aux particuliers et aux
entreprises les fonds collectés auprès d‟épargnants. Apparu avec la Chambre des Prêts encore
appelée Banque de Venise au 14ème
siècle, les banques sont les acteurs principaux de la
finance indirecte et ont développé des instruments financiers très variés.
1. Origines et évolution de la finance indirecte
A l‟origine la banque de Venise avait été crée pour faciliter le remboursement d‟un prêt de la
principauté de Venise contracté auprès de commerçants de la ville. Au fur et à mesure, la
- 35 -
chambre des prêts a pu offrir des services de factoring de traites, de dépôt de fonds et de
circulation de la monnaie à travers l‟ouverture de comptes individuels. La possibilité de
circulation dématérialisée de la fiducie par la compensation entre soldes inscrits dans des
livres a réduit les préoccupations de sécurité et encouragé les échanges entre les grands
empires en Europe Occidentale.
Etant donné que les monnaies anciennes étaient des pièces de métal, il fallait un intermédiaire
pour s‟assurer de la qualité du métal dont était fonction la valeur de la monnaie utilisée pour
les échanges commerciaux (DeRoover, 1948) ; Lane et Mueller, 1985 ; Kohn, 1999). La
banque de Venise a fait des émules à Gênes, Barcelone et le système de virement a été
amélioré par la banque d‟Amsterdam et vulgarisé par d‟autres banques autour de Hambourg.
Crée en 1694 et à l‟origine des billets de banque, la banque d‟Angleterre est l‟ancêtre de la
banque moderne. Elle est la première à fournir des services centralisés de paiement des
intérêts échus de la dette du gouvernement grâce aux impôts déposés dans ses coffres. En
même temps elle autorise la couronne à s‟endetter en donnant comme garantie les impôts à
collecter et des bons de trésor (exchequer bills).
Les premières banques à réseaux sont apparues en Ecosse avec la création de la banque
d‟Ecosse en 1695 et de la banque royale d‟Ecosse en 1727. La compétition entre ces deux
banques et d‟autres banques privées présentes dans les villes d‟Ecosse a abouti à la création
du prêt bancaire.
La création en 1717 en France d‟une banque royale inspirée des théories de l‟écossais John
Law fut l‟occasion pour l‟occasion d‟imposer les billets de banque comme moyens de
paiements à la place des pièces de métal. En effet, des ordonnances de 1720 autorisent le
paiement des loyers et des impôts avec les billets de banque émis par la banque royale tout en
rendant illégal l‟utilisation des pièces en métal autrement que pour de petites transactions. La
banque royale, grâce à son association avec la compagnie des Indes fut instituée comme un
monopole dans la collecte de l‟épargne publique et en tant qu‟unique prêteur à la monarchie.
L‟échec de la banque royale a conduit en 1804 à la création de la banque de France qui a aussi
reçu le monopole de la circulation fiduciaire.
2. Les intermédiaires : Revue de la littérature
En général les banques dominent l‟architecture financière des pays « en développement » (Ul
Haque, 2002). En l‟absence de banques, les agents économiques investissent seulement dans
des biens facilement liquidables. Le rôle des banques apparaît donc d‟investir dans des actifs
- 36 -
peu liquides avec des caractéristiques technologiques à haut rendement, de réduire le risque
de liquidation prématurée des actifs (Bencivenga et Smith, 1991) et de partager certains
risques avec les entrepreneurs (Pagano, 1993). Greenwood et Jovanovich (1990) abondent
dans le même sens en soulignant que le gain de productivité du fait de la présence
d‟intermédiaires permet une croissance économique plus élevée. Par ailleurs Jappelli et
Pagano (2002) ont modélisé les effets de l‟intermédiation financière sur l‟allocation du
capital. Par leur compétence à collecter et évaluer les différents projets d‟investissement, les
banques ont la capacité d‟élever la productivité moyenne du capital dans l‟économie. De plus
elles doivent encourager les entrepreneurs à investir sur les technologies les plus productives
Plus spécifiquement, il ressort de la revue de la littérature que le rôle de l‟intermédiaire dans
le cas de la finance indirecte est :
de fournir aux opérateurs économiques des moyens de paiement :
Ces moyens de paiement prennent la forme de IOU ou par (garantie de) compensation de
soldes pour l‟achat et la vente de biens et services.
d’être le délégué de la surveillance que les créanciers souhaitent mener vis à vis des
emprunteurs dans une économie :
Dans le cas par exemple où une même personne emprunte auprès de plusieurs, il n‟est pas
optimal pour chaque créancier de surveiller l‟unique emprunteur. Il est plus efficace que les
créanciers engagent collectivement un intermédiaire qui veille à ce que le débiteur puisse
honorer ses engagements (Townsend, 1979 ; Diamond, 1984 ; Williamson, 1986 ; Gorton et
Haubrich, 1987 ; Seward, 1990 ; Krasa et Villamil, 1992). Quant au problème de la
surveillance de l‟intermédiaire, on suppose qu‟il peut être réglé par la diversification du
portefeuille ou/et le niveau et la disponibilité du capital de l‟intermédiaire (Winton, 1995).
de fournir des informations sur les différents projets d’investissement disponibles :
Ce rôle intervient pour éviter que chaque agent économique s‟engage dans la recherche, la
production ou/et la vente d‟informations au risque pour l‟économie que certains puissent
disposer d‟informations sûres et d‟autre pas. Hirschleifer, 1971 ; Leland et Pyle, 1977 ;
Grossman et Stiglitz, 1980 ; Campbell et Kracaw, 1980 ; Diamond, 1984 ;
Ramakrishnan et Thakor, 1985 ; Boyd et Prescott, 1986 ont tous reconnu l‟utilité de
- 37 -
l‟existence de l‟intermédiaire pour assurer que tous les agents économiques peuvent disposer
des mêmes informations concernant les investissements potentiels ex ante et/ou ex post.
de fournir aux épargnants un moyen d’harmoniser leur revenu avec leur
consommation :
En effet sans intermédiaire pour collecter et rémunérer l‟épargne, les consommateurs
devraient liquider leurs investissements à chaque fois que leur épargne non rémunérée ne leur
permettrait pas de faire face à leurs besoins incompressibles (Bryant, 1980 ; Diamond et
Dybvig, 1983 ; Jacklin, 1987 ; Haubrich et King, 1990 ; Hellwig, 1994 ; Diamond, 1997 ;
Von Thadden, 1998).
de fournir la liquidité nécessaire aux transactions monétaires :
Les banques sont apparues pour servir de centrale de règlement entre les commerçants pour
des raisons aussi bien de sécurité que pour faciliter les échanges entre les villes. Comme l‟a
montré Freeman (1996a, b) les billets de banque ont d‟abord servi à pouvoir régler les
créanciers dans le cas où ils se présentent pour se faire payer avant que les emprunteurs ne
soient arrivés pour rembourser leur dû. Williamson (1992), Green (1997), Cavalcanti et
Wallace (1999), McAndrews et Roberds (1999). Gorton et Pennacchi (1990) ont souligné
qu‟il ne doit pas y avoir d‟agents économiques qui auraient des informations privilégiées sur
la santé financière des banques, autrement il pourrait y avoir un premium sur les transactions
bancaires en fonction de l‟augmentation de la probabilité de défaut des banques. Holmstrom
et Tirole (1998) ont expliqué comment la ligne de crédit bancaire par exemple permet aux
entreprises de faire face aux chocs de liquidité d‟une façon qui ne peut pas être répliqué par
les marchés financiers.
3. Instruments de crédit de la finance indirecte
Les différents types d‟instruments de crédit offerts par une banque peuvent être classés selon
la destination du financement.
- 38 -
Figure 2 : Instruments de crédit de la finance indirecte
Source : Cours de Techniques Bancaires MBF 2005
Les financements applicables aux particuliers et aux professionnels sont :
l‟avance qui permet de bénéficier d‟une facilité de caisse en attendant que le revenu ou
le salaire soit viré.
le prêt bancaire où on distingue
a. le prêt personnel qui est un crédit à l‟équipement.
b. le prêt immobilier qui est un crédit pour l‟achat ou la construction d‟un bien
immobilier.
le crédit d‟investissement destiné au professionnel.
Les financements applicables aux entreprises sont regroupés selon qu‟ils interviennent pour le
cycle d‟exploitation ou pour l‟investissement.
Les instruments applicables au cycle d‟exploitation sont :
l‟escompte d‟effets de commerce qui permet aux entreprises de retrouver de la
trésorerie en mobilisant une créance à court terme plus ou moins sûre.
la facilité de caisse qui est un financement à très court terme du décalage entre les
paiements à émettre et ceux à recevoir.
le découvert qui permet de combler un déficit de financement du fonds de roulement.
Particulier/Professionnel
avance
prêt bancaire
crédit d'investissement
Cycle d'exploitation
escompte d'effets
facilité de caisse
découvert
avance marché
crédit campagne
crédit marchandises
Cycle d'investissement
crédit moyen/long terme
crédit bail
ENTREPRISES INDIVIDUS
- 39 -
l‟avance sur marché ou commande qui est un crédit de caisse pour financer la
réalisation d‟un marché ou d‟une commande sûre.
le crédit de campagne destiné surtout aux agriculteurs qui leur permet de bénéficier
d‟un financement temporaire de stocks de produits dont la vente est différée mais
assurée.
le crédit sur marchandises qui sert à acheter des biens de consommation qui devront
être gagés au profit de la banque. Dans ce cas les marchandises sont confiées à un
tiers consignataire professionnel auquel il reviendra de surveiller et contrôler les
entrées et sorties des stocks. Il devra s‟assurer que les transactions inscrites obéissent
à l‟accord signé entre le banquier et l‟entreprise.
Les instruments applicables au cycle d‟investissement sont :
le crédit à moyen/long terme qui sert à investir dans des équipements dans le cadre
d‟un plan de renouvellement, extension ou restructuration au niveau de l‟entreprise.
le crédit bail mobilier ou immobilier permettant de disposer d‟une immobilisation,
moyennant le paiement d‟une rente fixe. Après un certain nombre d‟annuités,
l‟immobilisation devient la propriété du client.
4. Marché monétaire
Le marché monétaire est le lieu ou s‟échangent les instruments de créances à court terme
émises par le gouvernement, les établissements financiers et des entreprises non financières
d‟une certaine taille. C‟est un marché inter-institutions, notamment interbancaire qui
représente la transition entre la finance indirecte et la finance direct. Pour les pays développés
il représente le segment le plus liquide du marché et pour les pays émergents et en
développement il permet d‟assurer la transition d‟une économie d‟endettement vers une
économie de marché financier. Bien qu‟elle s‟appuie encore sur les banques comme
intermédiaires, la conservation et la compensation des titres peuvent être assurées par tout
intermédiaire agréé, banque comme non banque.
- 40 -
Les Titres de Créances Négociables dans le cadre du marché monétaire sont :
les bons de banque centrale servant à influencer le niveau de liquidité dans
l‟économie.
les bons du trésor qui sont des titres de créances à court terme de l‟Etat.
les certificats de dépôt qui sont des titres de créances à moyen terme émises par les
banques.
les billets de trésorerie servant au financement à court terme des entreprises autre que
les banques et les établissements financiers,
les bons des établissements financiers qui sont des titres de créances à moyen terme
détenus par les établissements financiers non bancaire.
les bons des institutions financières régionales.
L‟avantage des TCN est que les agents économiques sont en mesure de lever des ressources
de l‟épargne sans forcément passer par les banques. Ceci est d‟autant plus utile lorsqu‟on fait
face à des oligopoles bancaires et à un environnement financier manquant de transparence.
Grâce aux TCN, les banques centrales disposent d‟outils d‟open-market et elles peuvent par
ce canal influer de façon plus dynamique sur les réserves obligatoires et les ratios prudentiels.
Les taux du marché monétaire sont calculés à partir du taux de refinancement interbancaire du
jour au jour. Ces taux varient en fonction de la liquidité, de la maturité et du risque de crédit
des instruments.
L‟échange de titres avec des contreparties autre que les banques implique un mécanisme de
règlement-livraison entre intermédiaires similaire à la compense de moyens de paiement. Il
est assuré par un dépositaire à qui les intermédiaires transmettent leurs ordres.
Cette notion de dépositaire est au cœur de la finance directe.
5. La banque centrale et la politique monétaire
Que ce soit en France, en Angleterre ou aux Etats Unis, le secteur bancaire naissant a connu
maintes crises qui ont conduit à des paniques généralisées. L‟endettement débridé des
banques nationales vis à vis des banques privés et du public et le manque de régulation de
l‟activité bancaire privée en était sans doute la cause. Ces raisons ont motivés la
multiplication au début du 20ème
siècle de banques centrales cherchant à imposer une
régulation plus ou moins stricte sur les autres établissements financiers. Les premières
- 41 -
banques centrales à apparaitre sont la Banque Centrale de Suède en 1668, la Banque
d‟Angleterre en 1694 et la Banque de France en 1800. A l‟origine ces banques centrales
avaient été conçues non pas comme des institutions centrales, mais comme des instituts
d‟émission de billets de banque et d‟escompte de lettres de change et de billets à ordre, pour
le compte et au profit de l‟Etat.
La nécessité est apparue très tôt de rendre les banques centrales indépendantes du pouvoir
politique pour limiter les interférences et conflits d‟intérêt. Cette indépendance est avant tout
légale, et dans la fixation de l‟objectif qui peut être soit de maîtriser l‟inflation ou la masse
monétaire ou encore le taux de change. L‟indépendance doit se matérialiser aussi bien dans la
gestion de la banque centrale que dans la mise œuvre des stratégies idoines pour atteindre les
objectifs fixés.
La banque centrale se définit comme l‟institution qui se situe au centre des systèmes de
paiement pour garantir les règlements et contrôler l‟expansion de la masse monétaire. C‟est
l‟institution considérée comme apte à préserver la confiance dans la monnaie du pays. Le rôle
typique d‟une banque centrale est de:
o mettre en œuvre la politique monétaire à travers des instruments adaptés,
o contrôler la masse fiduciaire,
o jouer le rôle de banquier de l‟état et des banques, prêteur de dernier ressort,
o gérer les réserves officielles de devises et d‟or,
o réglementer et superviser le secteur bancaire.
Les instruments typiques d‟une banque centrale sont :
Le taux d‟intérêt de base et le taux de refinancement
Les opérations open market pour influencer le taux d‟intérêt
Le taux des réserves obligatoires
Le taux des réserves de change
Les opérations d‟achat/vente de devises pour influencer le taux de change
Le taux minium de capitalisation du bilan ajusté pour le risque (Bâle = 8%)
- 42 -
II. Notion de financement direct ou intermédiation de marché
Le marché financier est le canal d‟échange dans la finance directe. Accessible à tous à travers
des intermédiaires commerciaux en plus des banques, il permet aux entreprises de lever des
fonds substantiels tout en permettant aux consommateurs privés d‟investir leur excédent de
trésorerie sur des valeurs mobilières. Les titres échangés peuvent aussi être donnés en
garanties, ce qui fournit un effet de levier pour le détenteur.
Ce type de marché est apparu en Angleterre au début du 19ème
siècle avec les fonds
d‟investissements (mutual fund) en même temps que les banques et a commencé à prendre
son essor aux Etats- Unis après le krach boursier de 1929 pour s‟étendre un peu partout en
Europe au lendemain de la 2ème
guerre mondiale.
La finance de marché repose sur le trio Marchés/Produits/Acteurs.
1. Les marchés
La finance directe implique la présence de marchés où des acteurs s‟échangent des produits
financiers.
A. MARCHE D’ACTIONS
Le marché d‟actions est un lieu d‟échange d‟actions d‟entreprises. Le marché des capitaux
propres est un élément essentiel du système financier moderne dans la mesure où il permet
aux entreprises de lever des fonds. La capitalisation de marché, la variation des indices
boursiers et du rapport Prix/Bénéfice sont autant d‟informations propres à donner des
indications sur la santé financière d‟une économie. Une économie dont l‟indice du marché
des actions tend vers la hausse est souvent considérée comme une économie en croissance et
une économie en récession est souvent caractérisé par un marché d‟actions baissier.
La capitalisation totale du marché mondial d‟actions était estimée à 36,6 Trillion de Dollars
en Octobre 20081. La bourse d‟Amsterdam a été la première en 1602 à émettre une action.
En raison des avancées technologiques, les échanges se font de moins en moins selon la
méthode de la criée et de plus en plus de façon virtuelle à travers des logiciels et réseaux
informatiques. Les principales bourses mondiales d‟actions sont le New York Stock
Exchange (NYSE), le NASDAQ, Euronext (regroupant les bourses française, hollandaise,
allemande, belge et portugaise)
1 source : http://seekingalpha.com/article/99256-world-equity-market-declines-25-9-trillion
- 43 -
B. MARCHE OBLIGATAIRE
Le marché obligataire est un marché financier où des participants échangent des titres de dette
appelés obligations.
Le marché de la dette est un marché principalement de gré à gré. Toutefois le New York
Stock Exchange est la principale bourse de valeurs obligataires au monde.
En raison de la relation inverse entre le prix des obligations et le taux d‟intérêt, le marché
obligataire peut servir de guide pour l‟estimation des taux d‟intérêts futurs à travers la courbe
des taux.
Depuis l‟introduction de l‟Euro, les marchés obligataires ont connu une croissance
phénoménale soutenue par l‟émergence des fonds à gestion alternative, des assurances, des
fonds d‟investissements et de pension comme contreparties de volume en plus des banques.
La taille du marché obligataire mondial était estimée à 49,9 Trillion de Dollars US en fin
2006 dont 50% pour la dette américaine.
Les composantes du marché obligataires sont:
Le marché obligataire privé
Le marché obligataire de l‟Etat et structures affiliées
Le marché obligataire des Collectivités (principalement les municipalités)
Le marché des obligations hypothécaires
C. MARCHE DE PRODUITS DERIVEES
Le marché de produits dérivés a commencé à se développer dans les années 80 pour permettre
aux acteurs des marchés financiers de se couvrir par rapport aux risques inhérents aux
positions qu‟ils prenaient dans le cadre de la gestion de leurs portefeuilles. Le niveau de
spéculation introduit par les fonds alternatifs en a fait la plus grande partie des transactions
sur les marchés financiers internationaux. Les produits dérivés sont échangés soit de gré à gré
par des banques d‟investissement ou à travers des bourses de valeurs. Les deux principales
bourses de produits dérivés sont EuroNext.Liffe et le Chicago Mercantile Exchange (CME).
C‟est le marché financier le plus large au monde avec un encours de positions de 81 Trillion
de Dollars US en Mars 2008 (Source : BRI)
- 44 -
2. Les produits
Les instruments échangés sur les marchés financiers sont classés selon qu‟ils représentent un
titre de propriété ou un titre de créance. Les titres de créance ont la priorité sur tout autre titre
sur le remboursement en cas de faillite. Les produits dérivés, apparus plus récemment, quant
à eux servent à mitiger le risque des portefeuilles financiers.
Figure 3 : Produits de la finance directe
A. TITRES DE PROPRIETE
La détention d‟une action confère le droit au dividende, à une quote-part de l‟actif social et au
vote. Il existe deux types d‟actions :
Les actions courantes qui sont apportées par les associés lors la constitution de
l‟entreprise et qui peuvent être négociées à tout moment.
Les actions prioritaires qui confèrent le droit à la priorité et dans le paiement des
dividendes et dans le remboursement des parts sociales en cas de faillite.
B. TITRES DE CREANCE
On y distingue une:
Tit
res
de p
rop
riété action courante
actions prioritaire
Tit
res
de d
ett
e obligation zéro coupon
obligation taux fixe
obligation taux variable
obligation indexée à l'inflation
obliation convertible
obligation très risquée "junk bond"
Pro
du
its
déri
vés produits
fermes:
• forward
• futures
• swap
produit optionnel:
• option
• warrant
• hybride
- 45 -
Obligation zéro coupon qui est une obligation ne comportant que deux flux financiers,
un flux initial et un flux final sans aucun paiement intermédiaire. Le souscripteur se
protège contre le risque de taux. Depuis 1982 aux USA et 1991 en France il est
possible de « démembrer » une obligation d‟état en échangeant soit une portion du
principal ou des intérêts. Ces démembrements sont des obligations zéro coupon.
Obligation à taux fixe qui est un titre de dette dont l‟échéancier de flux est connu par
avance.
Obligations à taux variable qui est un titre de dette dont le taux d‟intérêt est indexé à la
mesure d‟un taux de marché. Ce taux de référence, facilement observable, servira de
base au calcul du taux d‟intérêt à appliquer au paiement d‟intérêts périodiques sur
l‟obligation.
Obligation indexée à l‟inflation qui s‟adresse à toutes les catégories d‟investisseurs
souhaitant protéger leur pouvoir d‟achat. Le paiement des intérêts est ajusté pour tenir
compte de l‟inflation et l‟investisseur reçoit la même valeur réelle dans le temps.
Obligations convertibles/ warrants
Obligations très risquées
Certains acteurs ont leurs produits propres. Il s‟agit notamment du secteur public et para
public.
Les obligations du secteur public et affilié incluent les :
Obligations du gouvernement central et organes rattachés
Obligations des Entreprises publiques
Obligations des municipalités
Le risque de crédit minime qu‟offre la garantie d‟un Etat fait que les taux de ces obligations
servent de jalons pour évaluer le niveau de risque des titres privés.
C. PRODUITS DERIVES
Les produits dérivés sont instruments financiers servant à se couvrir contre divers risques
financiers. Les produits dérivés sont subdivisés entre produits fermes et produits optionnels.
Les produits fermes sont:
- 46 -
Le Forward, qui est un accord d‟achat ou de vente d‟un actif à une date et un prix
futurs précisés dans le contrat négocié de gré à gré entre deux parties.
Le Futures, qui est un Forward dont le prix est négocié sur un marché à terme
organisé.
Les Swaps, qui sont des dérivés qui reposent sur l‟échange de flux. Les Swaps les
plus courants sont :
o Les swaps de taux d‟intérêt qui échangent les intérêts d‟un prêt ou dépôt à taux
variable contre les flux d‟un prêt à intérêt fixe.
o Les swaps de change qui échangent les intérêts d‟un prêt ou dépôt dans une
monnaie contre les intérêts d‟un prêt ou dépôt dans une autre devise.
Les produits optionnels sont :
L‟option, qui est un produit donnant le droit et non l‟obligation d‟acheter ou de vendre
une quantité donnée d‟un actif financier à un prix précisé à l‟avance. L‟option
américaine permet d‟exercer son droit à tout moment pendant la durée de vie de
l‟option. L‟option européenne ne permet d‟exercer son droit qu‟à la date de maturité.
Les Warrants, qui sont des options qu‟une entreprise associe à des émissions
obligataires pour les rendre plus attractives.
Les Hybrides, qui sont des titres sans réelle classification fondés sur des produits
fermes avec des caractéristiques optionnelles.
3. Les acteurs et les mécanismes de fonctionnement
Les acteurs de la finance directe sont les moteurs du système.
Figure 4 : Acteurs de la finance directe
- 47 -
Il s‟agit notamment de :
La bourse des valeurs mobilières
C‟est une structure constitué en société anonyme dont le capital est détenu pour la plupart par
les intervenants institutionnels. Elle organise les cotations et fournit des informations
financières en temps réel sur les transactions du marché.
Le dépositaire
Il assure la compensation des mouvements de titres dématérialisés ainsi que la livraison. Il
garantie les contreparties sur le règlement de l‟ensemble des transactions et pour ce faire
reçoit en temps réel les informations venant des acteurs du marchés concernant les
caractéristiques des produits échangés. Il s‟agit notamment de :
La nature de l‟opération : achat/vente ou prêt/emprunt
La date de valeur
L‟information sur les contreparties réelles ou intermédiaires
La catégorie de risque du titre
Acteurs
Dépositaire
Bourse
Commerciaux
Etat
Agence de notation
Autorité de marché
- 48 -
La date d‟échéance
La valeur nominale unitaire
Le taux de rendement
Le montant net
…
Les intervenants commerciaux à savoir :
o Les sociétés de Gestion ou/et d‟intermédiation/ apporteurs d‟affaires qui sont
les spécialistes des marchés financiers. Leur participation en tant
qu‟actionnaires de la bourse et du dépositaire leur confère le statut de faiseur
de marché. Avec l‟émergence du modèle de banque globale, cette fonction est
de plus en plus assurée à travers les grands groupes bancaires tels que
Citigroup, HSBC, Deutsche Bank, ...
o Les banques d‟investissement spécialisées dans l‟achat et la vente de titres de
portefeuille
o Les fonds d‟investissements ou OPVCM en France qui est une entité gérant un
portefeuille dont les fonds investis sont placés en valeurs mobilières.
o Les gestionnaires de portefeuilles et de patrimoine, titulaires de mandats de
gestion les autorisant à acheter ou vendre des titres au profit de personnes
physiques et morale.
o Les fonds de pension qui sont des fonds par capitalisation, investissant sur des
instruments de marché au profit d‟une caisse de retraite.
o Les assurances qui visent à garantir le paiement d‟une indemnité suite à un
risque général ou spécifique.
o La gestion alternative ou hedge fund qui un mode gestion spéculative destinée
à bénéficier des arbitrages ou de la diversification vers les devises, matières
premières, dettes décotées, …
L‟autorité des marchés
L‟Autorité de surveillance des marchés est une entité indépendante comme la banque centrale
composée d‟équipes pluridisciplinaires détachées de la banque centrale, du ministère des
finances, avec des contreparties identifiées dans les établissements financiers.
Les Agences de notation
- 49 -
L‟existence d‟agences de notation permet de forcer les entreprises à réguler leur niveau
d‟engagement pour pouvoir bénéficier des conditions privilégiées dont bénéficient les bonnes
côtes auprès des intervenants du marché. En fournissant des informations indépendantes, les
agences de notation permettent aux intermédiaires commerciaux de tester la qualité de leurs
modèles internes.
L‟Etat
Le Gouvernement tend à être le souscripteur le plus important dans les marchés financiers
obligataires locaux du monde. L‟avantage pour l‟économie est la présence de titres liquides
et disponibles sur plusieurs maturités, ce qui permet d‟alimenter un marché secondaire et de
postuler une courbe des taux. Particulièrement utile pour la politique monétaire, la courbe des
taux fournit des estimations sur les anticipations des faiseurs de marché en ce qui concerne les
taux d‟intérêt à court terme futurs. Ces anticipations qui sont des prévisions en fonction des
hypothèses en présence, varient en fonction des publications des données macro-
économiques, d‟où la nécessité de disposer d‟outils statistiques de collecte et traitement de
données performants.
Figure 5 : Intervenants commerciaux de la finance directe
Banque d'investissement
Société de Gestion
Fonds d'investissement
Fonds de pension
Compagnies d'assurance
Hedge Fund
Gestionnaire de portefeuille
- 50 -
Grâce au développement du réseau ICap, les traders du monde entier peuvent disposer
d‟instruments étrangers standardisés. Le réseau ICap s‟appuie sur 3 plateformes :
Datatec : présent surtout en Amérique Latine offrant des monnaies spot ou Forward,
permettant de participer aux adjudications de forex (foreign exchange) et d‟obligations
par certaines banques centrales.
Broker tec : présent en Europe et en Amérique du Nord avec un panel assez large de
titres publics et privés.
Etc : présent partout ailleurs dans les pays émergents en plus d‟être présent dans les
pays développés.
III. Gain relatif du financement direct
King et Levine (1993) et Levine et Zervos (1998) ont démontré qu‟il y a une corrélation
positive assez forte entre l‟introduction de marchés financiers locaux et la croissance
économique à long terme. Cette corrélation est expliquée aussi bien du fait de l‟accumulation
accrue de ressources que par le renforcement de la productivité. D‟autres auteurs tels que
Christopoulos et Tsionas (2003), Calderon et Liu (2000), Levine, Loayza et Beck (1999) et
Rousseau et Wachtel (1998) ont confirmé ces résultats et indiquent un effet de causalité entre
la présence de marchés financiers et la croissance économique soutenue à long terme.
1. Gain en matière économique
La présence de marché financier est susceptible d‟avoir une incidence positive sur l‟économie
d‟un pays par:
Un financement non inflationniste des déficits à travers des instruments adaptés.
L‟apparition de nouveaux instruments dits « instruments open market » pour la
conduite de la politique monétaire
La réduction de l‟effet systémique des crises bancaires
L‟augmentation de l‟investissement étranger.
La mise en place d‟un système de pension plus efficace qui profite des avantages de la
capitalisation.
La réduction du risque transactionnel à travers la diversification des éléments du
portefeuille d‟investissement des épargnants et de financement des entreprises
Le développement de l‟appareil productif, source de renforcement de la productivité
- 51 -
2. Gain en matière de transparence
Le déficit d‟information fiable est l‟un des freins les plus importants à l‟investissement dans
un pays. La mise en place d‟un marché financier implique des règles très strictes en matière
de transparence pour les acteurs intéressés à y participer. Ces règles sont de nature à
renforcer :
Le niveau d‟accès à l‟information
La transparence des transactions et des positions.
La qualité de la gouvernance d‟entreprise
- 52 -
Chapitre 3 : Quel système de financement direct pour la
Mauritanie
Dans les pays développés l‟apparition de marchés financiers a considérablement augmenté les
flux réels. Le même potentiel de développement de marché de capitaux existe en Afrique.
Une bonne implémentation peut permettre de diversifier les sources de financement et
d‟accélérer la croissance des économies africaines.
La mise en place de finance directe est un processus qui implique l‟appui de l‟état pour
permettre de diversifier les demandes et les offres de financement. Pour arbitrer le marché il
y‟a lieu d‟instaurer un mécanisme de contrôle compétent qui assure de la fiabilité, de
l‟exhaustivité et de la diligence du reporting de l‟information fournie par les intervenants du
marché.
Etant donné la population sous étude, nous ne ferons pas l‟erreur d‟ignorer les facteurs
informels et sociaux qui caractérisent la Mauritanie et nous nous efforcerons de décrire un
modèle, le plus réaliste possible de mise en place d‟un système de financement direct.
I. Proposition de Séquence
L‟historique du développement des marchés financiers dans les pays émergents (Asie du Sud,
Europe de l‟Est) fait ressortir que la mise en place de marchés dynamiques et liquides jouant
pleinement leurs rôles doit se faire suivant une séquence avec des étapes plus ou moins
parallèles et une démarche plus ou moins flexible.
- 53 -
Figure 6 : Phases de la mise en place du marché financier en Mauritanie
Les premiers auteurs à évoquer ce sujet ont été McKinnon (1973) et Shaw (1973). Ils ont
proposé comme séquence de libéralisation financière d‟abord les réformes fiscales, ensuite les
réformes du système de change pour finir avec le système de libéralisation et de mise en place
de marché financier. Mc Kinnon (1993) et Naim (1999), quant à eux, ont proposé une
stratégie mixte composée de réformes de stabilisation macro économique, de libéralisation de
la balance des paiements et de libéralisation financière, sans pour autant insister sur une
séquence particulière. Issues de la crise financière asiatique de 1997, les théories actuelles
portées par Williamson et Mahar (1998) et Barry Eichengreen (2000) insistent sur les
règlements prudentiels qui doivent suivre les réformes de stabilisation macro économique
avant toute libéralisation financière.
Nous proposons les étapes suivantes pour la Mauritanie :
1. La modernisation du système réglementaire suivi du développement du marché des
changes en mettant l‟accent sur la cotation continue de la monnaie nationale vis à vis
de certaines monnaies internationales (Dollar, Euro, Yen, et monnaies de pays voisins
(CFA, Dinar Marocain, Dinar Tunisien, Dinar Algérien). Cette étape prépare et
facilite l‟arrivée d‟acteurs étrangers tout d‟abord régionaux, puis internationaux sur le
marché intérieur. Cette pénétration des acteurs régionaux, américains, européens,
•Régulation BCM accrue
•Marché des changes
•Marché interbancaire (monétaire)
•Institut de régulation
•Marché de dérivés gré à gré (forwards)
Phase 1
•Infrastructure de trading
•Bourse d'actions et de warrants
•Marché obligataire ETAT
•Développement dérivés gré à gré (dérivés de taux)
Phase 2 •Marché obligataire privé
•Bourse de dérivés (futures)
•Agence de notation
Phase 3
- 54 -
japonais et autres, principalement institutionnels, est d‟autant plus nécessaire que
l‟épargne locale n‟est pas suffisante pour financer certains projets d‟investissement
particulièrement onéreux.
2. Une fois la liquidité de la monnaie nationale assurée vis à vis des contreparties, il
s‟agit alors de promouvoir le marché monétaire (marché interbancaire et bons du
trésor), d‟initier un marché de dérivés (en commençant par les instruments de gré à gré
tel que les forwards par exemple), et de stimuler le marché obligataire du
gouvernement qui doit servir de base au développement d‟un marché obligataire des
entreprises.
3. Si la liquidité et la confiance sont de mise, alors les investisseurs internationaux
s‟intéresseront au marché local dans le cadre de la diversification de leurs
portefeuilles. L‟infrastructure de marché à travers les intermédiaires se trouvera
renforcée et les nouvelles filières du système éducatif peuvent créer des métiers à
valeur ajoutée propres à élever le niveau du revenu du pays.
II. L’architecture à mettre en place
Figure 7 : Proposition d’architecture du marché financier
•Chambre de compense chargé du règlement et de la livraison (appel de marge)
•Liaison entre les acteurs et le système de cotation
•FSF:
•1. agrée= négociateur
•2. non agrée= collecteur d'ordre
•Système informatisé:
•Rôles:
•1. exécute les ordres
•2. assure le reporting
Cotation Acteur
CompensationRoutage
- 55 -
L‟architecture générale du marché financier mis en œuvre à travers une bourse de valeurs
mobilières s‟appuie sur :
_des systèmes de routage qui relient les clients aux collecteurs d‟ordres et aux
négociateurs et les négociateurs au système central ;
_ un système central de cotation qui assure l‟exécution automatique des ordres ;
_ un système de diffusion en temps réel de l‟information alimenté par le système de
cotation ;
_ des systèmes de règlement / livraison via la chambre de compensation, également
alimentée par le système de cotation.
Pour être efficient, le marché à mettre en place en Mauritanie doit comporter un marché
primaire et un marché secondaire.
Le marché primaire est celui des émissions à proprement dites ou émissions initiales, à travers
les Offres Publiques d‟Achat (OPA) et de Vente (OPV) de produits financiers (actions et
obligations). Ces produits peuvent être soit offerts au public à travers la bourse des valeurs
mobilières ou négociées au gré à gré directement ou à travers des courtiers, qui jouent le rôle
d‟intermédiaires entre les vendeurs et les acheteurs. Le marché primaire est dominé par les
investisseurs institutionnels. Ces derniers valorisent la transaction et proposent leurs prix.
Le marché secondaire est le marché de titres « occasion ». C‟est le lieu où s‟échangent les
titres après leur première émission.
1. Les compartiments
Sur le plan réglementaire, la bourse incorpore des compartiments distincts avec des conditions
d‟admission différentes. La compartimentation est fonction du type de titre à échanger, de la
dimension des entreprises et de l‟ouverture du capital au public.
- 56 -
Figure 8 : Compartiments à mettre en place
Chaque compartiment a des règles de listing. Autrement dit, les entreprises doivent respecter
des critères précis avant de pouvoir émettre des instruments financiers au niveau de chaque
compartiment. En ce qui concerne le marché des actions, la compartimentation proposée est
la suivante :
1. Le compartiment 1 est réservé aux entreprises avec une capitalisation de plus de 1
Milliards d‟Ouguiyas et qui propose plus de 25% du capital au public. Les entreprises
qui participent à ce compartiment doivent publier leurs états financiers audités pour les
5 années précédentes l‟émission du titre.
2. Le compartiment 2 est réservé aux entreprises moyennes à forte croissance dont la
capitalisation est de plus de 100 Millions d‟Ouguiyas et qui offrent au moins 10% de
leur capital au public. Les entreprises qui participent à ce compartiment doivent
publier leurs états financiers audités pour les 2 années précédentes l‟émission d‟un
titre.
Actions
Compratiment high cap
Compartiment mid cap
Autres produits
Obligations
Warrants
Dérivés
Sukuk
al ljara
bay'salaam
hors côte
- 57 -
Par ailleurs, d‟autres compartiments sont mis en place, en fonction de la nature du titre à
échanger :
1. Un compartiment pour les obligations
2. Un compartiment pour les warrants
3. Un compartiment pour les produits dérivés
De plus, pour faciliter le positionnement des entreprises dans ces compartiments, il doit être
mis en place :
une nomenclature sectorielle qui indique le secteur d‟activité des entreprises,
un indice de capitalisation boursière, RIM25, regroupant les 25 titres les plus côtés
une indication sur le mode de cotation adopté (continu ou fixing) qui renseigne sur la
liquidité des titres
La Mauritanie étant un pays à prédominance musulmane, les produits financiers respectant la
Shari‟a (loi islamique) sont susceptibles de connaître un grand engouement. Il est donc
proposé au sein du marché financier un compartiment réservé à certains produits de la finance
islamique. Les principes de la finance islamique sont :
1. l‟interdiction du taux d‟intérêt
2. le partage des risques entre investisseur et prêteur
3. la prohibition de la spéculation, de la prise de risque inconsidéré
4. la nature sacrée des contrats et la nécessité de partager l‟information entre les parties
5. l‟interdiction d‟investir dans certains domaines d‟activité (alcool, jeux de hasard)
L‟islam encourage la prise de profits ex post dans la mesure où le profit symbolise le succès
de l‟entreprise humaine mais l‟imposition d‟un taux d‟intérêt fixé ex ante, indépendamment
de la réussite ou non de l‟investissement est jugé immoral. Bien que la finance islamique
s‟appuie principalement sur des instruments de commerce, il existe des produits financiers qui
respectent la Shari‟a (loi islamique).
Le principal instrument financier islamique est le « sukuk ».
Etant donné l‟interdiction du taux d‟intérêt, le sukuk permet d‟acquérir une quote part dans la
propriété :
d‟une dette (sukuk al Murabaha)
d‟un bien (sukuk al Ljara)
d‟un projet (sukuk al Istisna)
- 58 -
d‟une entreprise (sukuk al Musharaka)
d‟un investissement (sukuk al Istithmar)
L‟instrument le plus agréé par les théologiens islamiques est le Ljara.
Le bay al salaam quant à lui est équivalent au forward. Il a été employé notamment pour
permettre aux agriculteurs de financer leurs récoltes. Il s‟agit d‟un contrat de livraison à
terme selon une échéance déterminé d‟un bien dont la nature et la quantité et la qualité
doivent être spécifiés.
Pour cette raison nous proposons ces deux instruments financiers comme instruments de
départ du compartiment islamique du marché financier.
Le dernier compartiment est la hors côte dans lequel évolue les valeurs épisodiques et
mineures. Ce compartiment est une transition entre une participation faible et une
participation active au marché. Certains entreprises pourront débuter leur participation au
marché à travers cette catégorie avant de rejoindre un autre compartiment une fois qu‟ils
auront amélioré leur niveau de participation. De même certains titres appartenant au
compartiment mid cap par exemple pourront être relégués à ce compartiment s‟ils négligent
de respecter le contrat de participation active qu‟ils ont signé.
2. Les intervenants du marché
Les intervenants du marché sont les acteurs qui permettent l‟échange des titres au sein du
marché. Nous proposons les intervenants suivants pour le marché en Mauritanie :
1. La Bourse, qui est un Société Anonyme, dont la mission est d‟organiser et d‟assurer
l‟accès au marché et son fonctionnement. Elle fournit le cadre qui permet l‟échange
des titres. Elle incorpore une chambre de compensation automatique des titres, de
même qu‟un système automatisé de règlement/livraison.
2. Le Fournisseur de Services Financiers (FSF) qui est le principal acteur de la bourse, le
donneur d‟ordre.
La Bourse est constituée par réseau d‟ordinateurs interconnectés et reliant entre eux à travers
des plateformes électroniques de négociation, les donneurs d‟ordre, qui sont les membres du
marché.
La Bourse est spécifiquement chargé de :
- 59 -
Etablir les règles de fonctionnement du marché, qui sont soumises à l‟approbation de
l‟Agence de Régulation des Marchés Financiers (ARMF),
Approuver l‟admission des valeurs et des instruments financiers à la cote du marché,
Fixer de concert avec l‟ARMF les règles d‟adhésion au marché et d‟approuver ou non
les candidatures d‟adhésion au marché en fonction des dites règles,
Gérer les systèmes informatiques de cotation,
Assurer la publicité des négociations et la diffusion des cours,
Enregistrer les négociations entre les membres du marché au travers d‟une chambre de
compensation, qui agit comme contrepartie centrale et garantit ainsi le paiement des
titres vendus et la livraison des titres achetés,
Offrir aux émetteurs les services du marché pour la cotation de leurs titres et la
réalisation de leurs opérations financières.
Pour éviter que les banques locales suite à l‟entrée d‟une concurrence non bancaire
commencent à prendre des positions de plus en plus risquées pour compenser leur perte de
part de marché, il est proposé de permettre la constitution de Fournisseur Intégré de Services
Financiers. Le FSF peuvent alors se décliner en 3 grandes composantes :
les FNBSF (Fournisseur Non Bancaire de Services Financiers) ou intermédiaires
financiers non bancaires, qui peuvent être des courtiers, fonds de placement, …
les FSFI (Fournisseur de Services Financiers Intégrés) qui est un organisme
fonctionnant sous le principe de banque universelle et offrant en plus des services
bancaires classiques, d‟autres services financiers tels que les polices d‟assurances, des
services de pension et des titres. Cette catégorie permet de faire apparaître les
conglomérats financiers mauritaniens.
et les FSMF (Fournisseurs de Services de Micro Finance), composante dans laquelle
on retrouve les sociétés, caisses et coopératives d‟épargne et de crédit. Le FSMF est
autorisé à allouer le crédit, mais selon des seuils, qui sont fonction du niveau de risque
de l‟emprunteur, au-delà desquels seuls le FSFI est compétent.
Pour aider la transition vers la finance de marché les banques seraient alors participantes
plutôt que victimes. En permettant à la banque traditionnelle d‟offrir plusieurs autres services
financiers, les relations croisées entre les sociétés pourront être mises à jour. En effet les
études transversales de certains pays (Barth, Caprio et Levine, 2001a ; Cetorelli et
Gambera, 2001 ; Demirgüç-Kunt, Laaven et Levine, 2002 ; Beck, Demirgüç-Kunt,
- 60 -
Maksimovic, 2002a, b) ont montré que les nombreuses restrictions imposées aux banques
limitent l‟entreprise privée. Il est démontré que le rapprochement entre FSF et entreprise
induit par les services financiers intégrés est un atout pour l‟entreprise dans la disponibilité et
le coût du financement qui lui est proposé (Petersen et Rajan, 1994 ; Berger et Udell, 1995 ;
Vander, 2002), d‟autant plus pour les pays comme la Mauritanie où l‟information financière
manque de transparence (Rajan et Zingales, 1999). Cette nouvelle catégorie d‟incorporation
commerciale doit donner lieu à des fusions acquisitions qui permettent d‟arriver à des
structures intégrés et plus solides financièrement.
Par ailleurs, l‟intégration des activités de banque commerciale et de banque d‟investissement
est un facteur d‟efficacité pour l‟économie dans la mesure où les banques commerciales sont
plus efficaces pour trouver des informations sur le profil de risque d‟un client (Cantillo,
1998), mais sont légalement contraintes en ce qui concerne les prises de participation dans les
entreprises (domaine réservé aux banques d‟investissement). De plus les banques peuvent
plus facilement restructurer les entreprises non solvables pour les rendre rentables
(Chemmanur et Fulghieri, 1994), notamment grâce à la possibilité de renégocier le prêt
bancaire (Detragiache, 1994). Cette mesure est susceptible de générer des économies
d‟échelle pour les nouvelles structures et de réduire les coûts transactionnels.
De plus la mise en place d‟un statut commercial reconnu distinct pour les institutions de
micro finance doit permettre de mettre en place une législation adaptée pour ce secteur et
d‟encourager la formalisation et la professionnalisation des activités de micro finance et leur
intégration au marché.
Les FSF sont les négociateurs du marché financier, qui sont agrées par la bourse pour y
exécuter des ordres d‟achat et de vente, soit pour le compte de leurs clients ou pour leur
propre compte.
Certains intervenants issus des FSF interagissent aussi avec le marché. Il s‟agit :
Des agents de compense, qui se chargent des opérations de règlement/livraison afin
que les acheteurs et les vendeurs soit livrés et payés dans des délais réglementaires une
fois que les ordres des FSF ont été exécutés. Il est à noter que le FSF peut en même
temps jouer le rôle d‟agent de compense.
Des collecteurs d‟ordre, qui sont des FSF non agrées par le marché. A ce titre ils
reçoivent des ordres auprès de leurs clients et les acheminent vers les FSF agrées.
- 61 -
3. Les mécanismes de fonctionnement
Trois (3) phases principales caractérisent le fonctionnement d‟un marché financier :
1. l‟expression d‟un besoin financier
2. l‟émission d‟un titre
3. l‟acquisition ou la cession du dit titre
Ces phases sont mises en œuvre à travers la bourse
o Phase de consultation : Durant cette phase, les responsables testent le système de
courtage.
o Phase de pré échange (durée : 15 minutes) : Durant cette phase les ordres sont
enregistrés, mais aucun n‟est exécuté encore.
o Ouverture des enchères : Durant cette phase, le système exécute les ordres enregistrés
pendant la phase de pré échange. Aucun nouvel ordre n‟est enregistré et un ordre
existant ne peut être ni modifié, ou annulé.
o Enchères (durée : 6 heures) : Les enchères ont lieu normalement. Les titres sont
échangés de façon continue.
o Phase de pré clôture (5 minutes) : Idem que Pré échange (Les ordres sont enregistrés,
mais aucun n‟est exécuté)
o Phase de clôture : Idem que Ouverture des enchères (le système exécute les ordres
enregistrés pendant la phase de pré clôture. Aucun nouvel ordre n‟est enregistré et un
ordre existant ne peut être ni modifié, ou annulé.)
o Echange final et clôture (10 minutes): Durant cette phase, seuls les nouveaux ordres
peuvent être enregistrés, et ils sont valorisés au prix de clôture.
A. Gestion du besoin
A l‟origine de la souscription d‟un titre existe un besoin financier,
Un individu ou une entreprise désire financer un besoin de consommation ou d‟investissement
que son Cash Flow périodique n‟arrive pas à financer. Si la dépense est prévisible, il a la
possibilité de placer des fonds pour pouvoir satisfaire son besoin le moment venu. Autrement
si la dépense par exemple est soudaine (frais de décès, de santé, déménagement, …), il n‟a
d‟autre choix que de s‟endetter auprès de sa banque ou de vendre des biens réels (meubles,
terrains). Mais avec la présence de finance directe et s‟il en est un participant, il aura la
possibilité de liquider des titres auxquels il, ou son conseiller financier dans le cadre de la
- 62 -
gestion par procuration, aura souscrit ; ou il pourra par exemple prendre un prêt bancaire et ne
pouvant pas donner sa maison déjà hypothéquée comme garantie, il pourra offrir ses titres de
créance comme collatéral.
Ce besoin financier s‟exprime par la transmission d‟un ordre directement à travers la
plateforme électronique prévue à cet effet. Grâce au développement des Nouvelles
Technologies de l‟Information et de la Communication, certains clients peuvent directement
exprimer leur besoin à travers l‟internet.
B. Emission
La souscription se fait soit à travers un établissement financier, membre du marché.
Toute nouvelle souscription est inscrite pour commencer par un FSF, soit collecteur d‟ordre
ou négociateur.
Le FSF pour ce faire doit s‟assurer que :
1. Les administrateurs de l‟entité souhaitant émettre un titre comprennent leurs
responsabilités conformément aux règles de listing par rapport au délit d‟initié par
exemple ou à la mise à disposition régulière des informations demandées.
2. Les documents d‟émission sont fournis. Il s‟agit notamment du formulaire de
demande, du registre de commerce, des états financiers certifiés par un auditeur
indépendant agréé par la bourse, du certificat d‟émission de titres.
L‟entreprise doit aussi fournir des garanties en matière de gestion en démontrant la présence
en son sein d‟un système de gestion et de contrôle efficient et faisant ressortir la liste et les
qualités des ressources humaines et techniques mises en œuvre dans le cadre des opérations
de bourse.
C. Echange/règlement/livraison
Grâce à la révolution technologique des années 80, il existe de nombreuses plateformes
d‟échange de produits financiers. Il s‟agit de logiciels installés sur ordinateur qui mettent les
teneurs et participants du marché en rapport les uns avec les autres. La plupart des
plateformes incluent des services de valeur ajoutée tel que des analyses pré échange, des
indicateurs de risque et des outils de gestion des ordres placés.
- 63 -
On reconnaît les plateformes selon les types de systèmes, la méthode de découverte du prix, le
type d‟échange et les catégories de participants qu‟elle autorise. Ces plateformes permettent
aux autorités de contrôle de surveiller les échanges pour y déceler des anomalies du genre
délits d‟initié et autres. Elles incluent des questionnaires remplies par les contreparties
propres à donner des renseignements sur la courbe des taux du gouvernement et le niveau de
transparence. Le besoin de transparence se situe à deux niveaux, avant (pré) et après (post)
transaction. Les informations fournies pour garantir la transparence pré transaction sont :
Le prix consolidé avec
o la probabilité de défaut
o la perte en cas de défaut
o la capitalisation du marché
L‟accessibilité des marchés de collatéral
L‟offre de volume et offre macro
Après toute transaction, les acteurs donnent des informations concernant le prix consolidé et
le volume échangé
III. La réglementation et les autorités de régulation
1. La réglementation
La régulation des acteurs financiers est une nécessité pour la mise en place d‟un système de
financement direct. Cette régulation est fondée sur une réglementation stricte des acteurs et
dicte des règles d‟adhésion, de participation continue au marché. La réglementation s‟appuie
d‟abord sur des lois nationales qui doivent être mises à jour par rapport aux standards
internationaux.
La réglementation permet de :
Prévenir et de punir les comportements qui nuisent à la concurrence saine
Prévenir et de sanctionner les délits d‟initié et autres violations des règles du marché
Assurer que toute l‟information requise sur les transactions est disponible
Garantir une stabilité du système
- 64 -
Les mesures légales et réglementaires spécifiques à mettre en place concernent plusieurs
domaines à savoir :
La protection des investisseurs
Il est essentiel de fournir à l‟investisseur une protection optimale pour l‟encourager à acquérir
des titres du marché financier. Des mesures spécifiques doivent être prises par rapport à :
la publication des participations mutuelles des actionnaires dans les sociétés ayant des
rapports commerciaux entre-elles,
la mise en place de normes de fonctionnement strictes (manuels de procédure,
dispositifs de contrôle interne,…)
la mise en place d‟un mécanisme de garantie des dépôts avec un fonds où les
contributions des banques seront indexées sur le niveau de risque observé (prises de
positions sur le marché monétaire, obligataire, …).
La gestion foncière
Le titre foncier étant l‟une des garanties les plus disponibles et les plus utilisées en
Mauritanie, l‟amélioration du système de gestion foncière peut permettre rendre les garanties
plus fiables et d‟améliorer nettement le climat de confiance entre créditeurs et débiteurs. Le
système actuel qui consiste à l‟attribution d‟un titre d‟occupation provisoire a montré ses
limites étant donné que la plupart des intermédiaires financiers n‟acceptent pas ce titre
provisoire comme garantie à un prêt. Il faut donc autoriser l‟attribution directe d‟un titre
foncier sans avoir à passer par ce titre provisoire.
Par ailleurs d‟autres mesures doivent être prises pour instaurer plus de transparence dans la
gestion des garanties à savoir l‟enregistrement des prêts immobiliers et l‟amélioration du
cadre légal de prise et de réalisation de garanties.
De plus la difficulté pour les intermédiaires de disposer des garanties en cas de défaut du
débiteur doit être résorbée. Une piste de solution consiste à simplifier la procédure de saisie
immobilière du Code de Procédure Civil et à réduire les coûts de participation aux ventes aux
enchères.
règles de banqueroute
Le code commercial doit autoriser un agent économique de se placer de bonne foi en état de
faillite. Cette règle est un peu controversé étant donné la possibilité pour certains individus de
faire présenter des certificats de décès falsifiés pour les libérer de leurs engagements
- 65 -
contractuels, mais elle est nécessaire étant donné la nécessité pour un agent économique de
pouvoir stopper les pertes et liquider les biens avant qu‟il ne reste plus rien. Néanmoins des
mesures doivent être prises pour restreinte l‟accès au crédit des mauvais débiteurs, en
attendant qu‟ils régularisent leurs situations.
Par ailleurs, il faut moderniser les règles comptables et adopter les normes internationales
relatives au mark to market (valoriser les biens au coût du marché plutôt qu‟au coût
historique).
2. Les autorités de régulation et de contrôle
Plusieurs organismes de régulation et de contrôle seront institués pour s‟assurer du bon
fonctionnement du marché financier. Il s‟agit de :
L’Agence de Régulation des Marchés Financiers
L‟autorité de régulation du marché est l‟instance chargée de veiller à la protection des
investisseurs et au bon fonctionnement du marché. A ce titre les règles d‟organisation et de
fonctionnement du marché sont soumises à son approbation. Nous proposons la création
d‟une agence publique indépendante pour jouer ce rôle.
Le rôle de cette agence sera de :
Veiller au respect des règles du marché,
Superviser les activités de trading, de compensation et les opérations de
règlement/livraison sur le marché secondaire. La supervision du marché primaire peut
être déléguée à la bourse elle-même à l‟image de la bourse Euronext par exemple,
Veiller à la qualité et l‟exhaustivité de l‟information financière fournie par les
intervenants du marché,
Superviser les FSF membres du marché.
Nous proposons pour cette agence deux organes de décision : le conseil d‟administration et le
conseil de gestion. Le conseil d‟administration est rattaché au Conseil des Ministres et est
composé de 5 membres, dont le Ministre des Finances, le Gouverneur de la Banque Centrale,
le président de l‟Association des Intervenants du marché, le président du conseil
d‟administration de la Société de Bourse et un membre nommé par la société civile qui devra
être un spécialiste des questions financières.
- 66 -
Le rôle de ce conseil d‟administration est de :
Mettre en place la politique générale de l‟agence et de superviser son exécution,
Approuver les programmes, projets et plans de l‟agence,
Proposer une structure organisationnelle pour l‟agence,
Mettre en place des statuts pour guider la gestion administrative et financière
Approuver les budgets annuels et bilans de clôture de l‟agence,
Le conseil de gestion est chargé de mettre en œuvre le rôle de régulation et de contrôle du
marché financier. Le directeur du conseil de gestion est nommé par le conseil
d‟administration. Son rôle est d‟assurer la gestion technique, administrative et financière de
l‟agence.
L’Association des Intervenants du Marché
L‟Association des Intervenants du Marché est une association regroupant les intervenants du
marché dont la mission est de :
Représenter juridiquement et défendre les intérêts des participants du marché. C‟est le
« syndicat » des acteurs du marché.
Instaurer un code de déontologie du métier et collaborer avec l‟autorité de régulation
pour veiller à son respect.
Fournir une formation initiale et continue adéquate aux participants du marché.
L’Agence de notation
La mise en place d‟une agence de notation répond à la préoccupation d‟évaluation
indépendante de la qualité non seulement des titres, mais aussi des émetteurs. Cette
évaluation repose sur l‟attribution de notes dites « rating ».
Les principales agences de notation mondiales peuvent être sollicitées dans un premier temps
pour assurer ce rôle. Il s‟agit de Moody‟s et Fitch & co. Le rôle de ces agences est de :
Fournir des informations concernant le risque de défaillance
Prendre en compte les innovations financières et les éléments qualitatifs dans
la notation
Fournir une expertise indépendante, internationalement reconnue
Assurer le suivi des notes attribuées
- 67 -
Un contrat de transfert de compétences avec l‟une de ces agences de notation peut permettre à
terme la mise en place de filiales nationales permettant de valoriser les ressources humaines
du pays.
Le système de reporting a la BCM
Pour mettre en place la finance directe, il est nécessaire de réformer le système de reporting
règlementaire en le renforçant tout en le décentralisant. Les vérificateurs les plus seniors
pourront se trouver à la banque centrale mais les autres devront être dispatchés pour pouvoir
intervenir dans les différentes caisses de crédit, et autres sociétés d‟intermédiation réparties
dans le pays. La BCM doit créer des départements distincts pour le suivi du dispositif
prudentiel, le respect des règles de concurrence et la protection des consommateurs.
III. La faisabilité du système de financement direct
1. Les risques et les contraintes
La mise en d‟un système de financement direct implique des risques et des contraintes qui
doivent être pris en compte dans le plan de mise en œuvre.
Il s‟agit notamment de :
La mauvaise implémentation, susceptible d‟intervenir au cas où un mécanisme de
suivi évaluation du plan d‟action ne serait pas fonctionnel où en cas de manque de
stabilité politique pour mener la réforme.
L‟importance du secteur informel, qui pose le risque de la fuite des ressources
formelles vers ce dernier. Pour mitiger ce risque, il faudrait une politique de prise en
compte des activités informelles à travers des mesures incitatives liées à la création de
formes d‟entreprises souples avec un capital de départ réduit, bénéficiant d‟une
fiscalité adaptée avec un accès facilité au crédit.
La Mauvaise régulation qui peut être due à deux raisons majeures :
o Le déficit de moyens humains spécialisés par rapport au marché,
o Le défaut d‟indépendance voire d‟éthique des autorités de régulation.
- 68 -
Du système judiciaire non évolutif. Au cas où il y aurait déficit de :
o Ressources humaines pour traiter de façon efficiente et efficace les litiges à
naître.
o D‟investissements dans les appareils judiciaires (police, tribunaux).
Données culturelles, notamment l‟environnement socioculturel, qui pourrait être un
frein à la rationalisation de la prise de décision. En effet l‟esprit ethnique est
fortement ancré dans les mentalités mauritaniennes.
Problèmes de Gouvernance, notamment la possibilité de corruption financière (délits
d‟initié), du fait des interrelations entre entreprises et groupes financiers.
2. Préalables à la mise sur pied
Il existe certains préalables à remplir par la Mauritanie avant de pouvoir mettre en place un
système de financement direct aussi bien au niveau du cadre légal et réglementaire, de
l‟environnement du secteur financier et des acteurs du système.
A. Lois et règlements
Comme préalables en matière réglementaire :
Le système judiciaire doit se sentir concerné et être prêt humainement et
techniquement. A cet effet l‟impartialité, la rapidité, la justesse des décisions de
justice doivent être mieux garanties en ce qui concerne la protection du bien privé
acquis et entretenu légalement.
Les nouveaux règlements doivent être adoptés, votés avec des décrets d‟application
publiés et vulgarisés et les structures prévues doivent être crées.
B. Environnement du secteur financier
L‟environnement du secteur financier est un facteur de clé de facilitation des réformes pour la
mise en d‟un système de financement direct.
Tout d‟abord grâce à la réforme de la justice, le secteur des affaires doit être assaini et la
corruption maîtrisée.
Ensuite les systèmes d‟information et de paiement doivent être modernisés.
- 69 -
En ce qui concerne le système d‟information sur les activités et transactions financières
o L‟information bancaire doit être standardisée ;
o Toutes les banques de données (incidents de paiement, centrale des bilans des
banques et entreprises, risque de crédit) doivent être revues, informatisées et
centralisées dans un fichier unique accessible de façon instantanée par réseau
informatique à tous les acteurs intéressés ;
Le système de paiement doit être modernisé pour :
o Améliorer la bancarisation à travers par exemple le paiement de tous les
fonctionnaires à travers des comptes bancaires et en obligeant le paiement par
chèque ou virement des transactions au-delà d‟un certain seuil.
o Mettre en place un système de compense électronique avec règlements
instantané.
Par ailleurs le secteur financier doit disposer de ressources humaines locales spécialisées en
finance d‟entreprise et de marché. Pour ce faire il faut ajouter la Finance d‟entreprise et de
marché aux programmes de l‟université de Nouakchott pour favoriser l‟acquisition de
connaissances à valeur ajouté pour l‟économie et encourager les jeunes à suivre ces
formations qualifiantes. Ce programme peut être rattaché à d‟autres facultés offrant des
formations qualifiantes en finances dans la région, notamment le Programme Master en
Banque et Finance au CESAG.
C. Acteurs financiers
En même temps que l‟environnement légal est réformé pour faciliter l‟investissement, les
acteurs du système financier que sont la banque centrale et les intermédiaires financiers
doivent aussi être rénovés pour pouvoir mieux accompagner le nouveau système.
La Banque centrale
En tant que garant du système bancaire et financier, la banque centrale doit être rendue plus
indépendante du pouvoir politique et dotée de nouveaux outils afin de pouvoir jouer
pleinement son rôle de régulateur de dernier ressort sans interférences.
- 70 -
Les mesures à prendre sont les suivantes :
Réviser les statuts de la BCM pour la rentre plus autonome et transparente ;
Faire en sorte que le Gouverneur soit irrévocable sauf en cas de faute lourde ;
Ajouter au mandat de la BCM la régulation des assurances, du secteur de la poste;
Introduire des bons de la banque centrale à courtes maturités pour lui permettre de
mieux réguler la liquidité du système bancaire;
Multiplier les contrôles sur site des institutions financières.
Les banques et institutions financières
En ce qui concerne les intermédiaires financiers, les mesures à prendre visent à améliorer la
concurrence et la gouvernance en :
Encourageant la constitution de nouveaux intermédiaires avec des partenaires
expérimentés dans le domaine de la finance de marché et l‟ouverture du capital des
banques aux étrangers ;
Encourageant le développement du crédit bail, du factoring, et du capital risque ;
Instituant la séparation du rôle de l‟administration et de la gestion par la
professionnalisation du métier de chef d‟entreprise, à travers l‟établissement par
exemple d‟une procédure de licence pour les dirigeants et les auditeurs des banques.
Favorisant le renforcement du contrôle interne, et l‟application de normes strictes en
matière d‟attribution et de surveillance des crédits ;
Améliorant la qualité de l‟information financière et le professionnalisme des auditeurs
à travers une :
o Application stricte du code du commerce, y compris les sanctions prévues,
o Règlementation plus stricte des auditeurs des institutions financières ;
Appliquant strictement les normes prudentielles de Bâle 2. A cet effet, chaque
établissement financier doit soit organiser ou contracter le suivi du profil de risque de
ses clients et débiteurs.
- 71 -
CONCLUSION
La ligne séparant la finance directe et la finance indirecte a tendance à s‟effacer avec le
renforcement des conglomérats financiers globaux. Cette globalisation des intermédiaires
financiers est une chance et un défi pour les pays en voie de développement. Un pays qui
néglige de construire une architecture financière interne solide risque de mettre en danger sa
monnaie en cas de crise financière mondiale. De même un pays qui se renferme sur lui-même
en adoptant un protectionnisme financier trop poussé risque de voir le taux de fraude
augmenter et risque de ne pas profiter des avantages de la globalisation.
Une façon de réduire le facteur de contamination en cas de crise est de promouvoir un marché
interne liquide et vibrant où les entreprises peuvent se financer de manière transparente. C‟est
ce marché intérieur qui pourra attirer les investisseurs étrangers.
La mise en place de finance directe est une entreprise compliquée impliquant la coordination
de plusieurs acteurs, en premier lieu l‟Etat. Là réside sa difficulté.
Dans cet exercice, L‟Etat a une double responsabilité de superviseur afin de mettre en place
des mécanismes professionnels et stricts de régulation pour prévenir les crises et les abus ; et
d‟acteur afin de fournir des jalons tels qu‟une courbe des taux à échéances à longues maturités
autour desquels les entreprises peuvent se fonder pour évaluer leurs actifs financiers.
Une planification, coordination et un suivi efficace peuvent permettre une implémentation
rigoureuse. Les bénéfices sont sûrs puisque l‟intermédiation bancaire même avec
l‟introduction de banques étrangères est limitée au potentiel de son organisation locale
actuelle d‟où ne peut naître pour le moment une concurrence qualifiée. En effet le manque de
transparence et d‟informations croisées rend la lisibilité générale très faible à moins d‟être en
mesure de disposer d‟informations privilégiées.
- 72 -
BIBLIOGRAPHIE
Barth James R., Gerard Caprio and Ross Levine. ,(2001a) ,Banking system Around the
Globe: Do Regulation and Ownership Affect Performance And Stability?, in Frederic S.
Mishkin, Editor, Prudential Supervision; What Works and Want Doesn’t, University of
Chicago Press.
Barth James R., Gerard Caprio and Ross Levine, (2001b), The Regulation and Supervision
of Banks Around the World: A New Database. In Robert E. Litan and Richard Herring,
Editors, Integrating Emerging Markets in the Global Financial System, Brookings/Wharton
Papers on Financial Services, Brookings Institution Press, WAington, D.C.
Beck Thorsten, Aslı Demirgüç-Kunt and Vojislav Maksimovic, (2002a), Bank Competition,
Financing Constraints And Access to Credit Firm, World Bank Mimeo.
Beck Thorsten, Aslı Demirgüç-Kunt and Vojislav Maksimovic, (2002b), Financing Patterns
around the World: The Role of Institutions, World Bank Mimeo.
Bencivenga Valerie R.; Smith Bruce D. and Starr Ross M., (October 1995), “Transactions
Costs, Technological Choice and Endogenous Growth.” Journal of Economic Theory, 67(1),
pp. 153-77.
Berger Allen N. and Gregory Udell (1995), “Relationship Lending and Lines of Credit in
Small Firm Finance,” Journal of Business 68, 351-382.
Blommestein H.J. and J. Santiso, (April 2007), “New Strategies for Emerging Domestic
Bond Markets in the Global Financial Landscape”, OECD Development Centre Working
Paper260
Bolton Patrick, and Xavier Freixas (2000), “Equity, Bonds, and Bank Debt: Capital Structure
and Financial Market Equilibrium under Asymmetric Information.” Journal of Political
Economy 108:2 (April), 324-351.
Boyd John and Edward Prescott (1986), “Financial Intermediary Coalitions,” Journal of
Economic Theory 38, 211-232.
Bryant John (1980), “A Model of Reserves, Bank Runs, and Deposit Insurance,” Journal of
Banking and Finance 4, 335-44.
Calderon and Liu, (2002), The Direction of Causality Between Financial Development and
Economic Growth. Journal of Development Economics 72, 321--334.
Campbell Tim and William Kracaw, (1980), “Information Production, Market Signaling and
the Theory of Financial Intermediation,” Journal of Finance 35, 863-881.
Cantillo Simon Miguel (1998), “The Rise and Fall of Bank Control in the United States:
1890-1939.” American Economic Review 88:5 (December), 1077-1093.
Cavalcanti Ricardo de and Neil Wallace, (1999), “A Model of Private Bank-Note Issue,”
Review of Economic Dynamics 2, 104-36.
Cetorelli Nicola, and Michele Gambera ,(2001), “Banking Market Structure, Financial
Dependence and Growth: International Evidence from Industry Data.” Journal of Finance
56:2 (April), 617-648
Chemmanur T., Fulghieri P., (1994), Reputation, renegotiation, and the choice between bank
loans and publicly traded debt, Review of Financial Studies Vol.7, pp. 475-506
- 73 -
Christopoulos K., Tsionas G., (2003). Financial development and economic growth: evidence
from panel unit root and cointegration tests. Journal of Development Economics 73, 55--74.
Demirgüç-Kunt A, and Enrica Detragiache, (1998), “The Determinants of Banking
Crises:Evidence from Developed and Developing Countries,” IMF Staff Papers 45(1).
Demirgüç-Kunt Aslı, Luc Laeven and Ross Levine, (2002), The Impact of Bank
Concentration and Regulations on Bank Efficiency, mimeo, World Bank.
Diamond Douglas, (1984), “Financial Intermediation and Delegated Monitoring,” Review of
Economic Studies 51, 393-414.
Diamond Douglas ,(1989), “Reputation Acquisition in Debt Markets,” Journal of Political
Economy 97, 828-862.
Diamond Douglas, (1991), “Monitoring and Reputation: The Choice between Bank Loans
and Directly Placed Debt,” Journal of Political Economy 99, 689-721.
Diamond Douglas ,(1997), “Liquidity, Banks, and Markets,” Journal of Political Economy
105, 928-956.
Diamond Douglas and Philip Dybvig, (1983), “Bank Runs, Deposit Insurance, and
Liquidity,” Journal of Political Economy 91, 401-419..
Detragiache Enrica,(1994), “Public versus Private Borrowing: A Theory with Implications
for Bankruptcy Reform,” Journal of Financial Intermediation 3, 327-354.
Eichengreen Barry J. , (2000), „The International Monetary Fund in the Wake of the Asian
Crisis,‟ in Gregory W. Noble and John Ravenhill (eds), The Asian Financial Crisis and the
Architecture of Global Finance (Cambridge, UK: Cambridge University Press), 170-191.
Freeman Scott ,(1996a), “The Payments System, Liquidity, and Rediscounting,” American
Economic Review 86, 1126-38.
Freeman Scott, (1996b), “Clearinghouse Banks and Banknote Over-Issue,” Journal of
Monetary Economics 38, 101-15.
Gorton Gary and Joseph Haubrich, (1987), “Bank Deregulation, Credit Markets, and the
Control of Capital,” Carnegie-Rochester Conference Series on Public Policy 26, 289-334.
Gorton Gary and George Pennacchi,(1990), “Financial Intermediaries and Liquidity
Creation,” Journal of Finance 45, 49-72.
Green Edward, (1997), “Money and Debt in the Structure of Payments,” Bank of Japan
Monetary and Economic Studies 15, 63-87.
Greenwood J., Jovanovich B., (1990), Financial Development, Growth, and the Distribution
of Income, Journal of Political Economy, Vol. 98, pp.1076-1107
Grossman Sanford and Joseph Stiglitz, (1980), “On the Impossibility of Informationally
Efficient Markets,” American Economic Review 61, 393-408.
Hakanson Nils H., (1998), the role of a corporate bond market in an economy – and in
avoiding crisis, University of California at Berkeley
Hirshleifer D., (1988), Residual risk, trading costs, and commodity futures risk premia,
Review of Financial Studies 1, 173-193.
Haubrich Joseph and Robert King, (1990), “Banking and Insurance,” Journal of Monetary
Economics 26, 361-386.
- 74 -
Hellwig Martin (1994), “Liquidity Provision, Banking, and the Allocation of Interest Rate
Risk.”European Economic Review 38:7, 1363-1389.
Holmstrom Bengt and Jean Tirole (1998), “Private and Public Supply of Liquidity,” Journal
of Political Economy 106, 1-40.
Jacklin Charles, (1987), “Demand Deposits, Trading Restrictions, and Risk-Sharing,” in
Contractual Arrangements for Intertemporal Trade, edited by Edward Prescott and Neil
Wallace (University of Minnesota Press; Minneapolis, MN), p. 26-47.
Jappelli T., Pagano M., (2002). Information sharing, lending and defaults: Cross-country
evidence, Journal of Banking and Finance 26: 2017-2045.
King R. and Levine R., (1993), “Finance, Entrepreneurship and Growth,” Journal of Monetary
Economics, (33), 513-542.
Krasa Stefan and Ann Villamil ,(1992), “Monitoring the Monitor: An Incentive Structure for
a Financial Intermediary,” Journal of Economic Theory 57, 197-221.
Lane Frederick and Reinhold Mueller (1985), Money and Banking in Medieval and
Renaissance Venice. Baltimore: Johns Hopkins University Press.
Leland H.E. and D.H. Pyle, (1977), Informational asymmetries, financial structure, and
financial intermediation, Journal of Finance 32, 371-387.
Levine R., Loayza N. and Beck T, (2000), “ Financial itermediation and growth: causality and
causes” , Journal of Monitary Economics., 46, Pp.31-77.
Levine R. and S. Zervos, (1998), “Stock Markets, Banks, and Economic Growth”, American
Economic Review, 88: 537-558.
McAndrews James and William Roberds ,(1999), “Payment Intermediation and the Origins of
Banking,” Federal Reserve Bank of Atlanta, Working Paper # 99-11.
McKinnon R, (1973), Money and Capital in Economic Development ,Washington D.C.
Brooking Institution.
McKinnon R (1993). The Order of Economic Liberalization: Financial Control in the
Transition to a Market Economy. (Baltimore:Johns Hopkins University Press, second
edition).
Naim Moises, (October 26, 1999),„Fads and Fashion in Economic Reforms: Washington
Consensus or Washington Confusion?,‟ paper prepared for the IMF Conference on Second
Generation Reforms, Washington, D.C..
Pagano M., (1993), Financial markets and growth/An overview, European Economic Review
37, pp. 613-622
Petersen Mitchell A. & Raghuram G. Rajan, (1994). "The Effect of Credit Market
Competition on Lending Relationships," NBER Working Papers 4921, National Bureau of
Economic Research, Inc
Rajan Raghuram G. and Zingales Luigi, (June 1998), “Financial Dependence and Growth.”
American Economic Review, 88(3), pp. 559-86.
Ramakrishnan Ram T. S., and Anjan V. Thakor. , (July 1984), “Information Reliability and a
Theory of Financial Intermediation,” Review of Economic Studies, vol 51 ,pp. 415–32.
Roover(de) Raymond Adrien ,(1948), The Medici Bank: its organization, management, and
decline, New York; London: New York University Press; Oxford University Press
- 75 -
Rousseau Peter L. and Wachtel Paul.( 1998) "Financial Intermediation and Economic
Performance:Historical Evidence from Five Industrial Countries," Journal of Money, Credit,
and 3anking,, 30, pp.6 5 7 -6 7 8.
Seward James, (1990), “Corporate Financial policy and the Theory of Financial
Intermediation,”Journal of Finance 45, 351-375.
Shaw E. ,(1973), Financial Deepening in Economic Development. New York: Oxford
University Press.
Townsend Robert ,(1979), “Optimal Contracts and Competitive Markets with Costly State
Verification,” Journal of Economic Theory 21, 265-293.
Ul Haque N. (2002), “Developing of Financial Markets in Developing Economies”, Address
given at the Financial Reform Conference, Colombo, Sri Lanka.
Vander Vennet Rudi, (2002). Cost and Profit Efficiency of Financial Conglomerates and
Universal Banks in Europe. Journal of Money, Credit, and Banking 34 (1):254-82.
Von Thadden Ernst-Ludwig, (1998). "Liquidity Creation through Banks and Markets :
Multiple Insurance and Limited Market Access," Cahiers de Recherches Economiques du
Département d'Econométrie et d'Economie politique (DEEP) 9820, Université de Lausanne,
Ecole des HEC, DEEP.
Williamson John and Molly Mahar, (1998), „A Survey of Financial Liberalization,‟ Princeton
Essays in International Finance, No. 211, November.
Williamson Stephen (1986), “Costly Monitoring, Financial Intermediation, and Equilibrium
Credit Rationing,” Journal of Monetary Economics 18, 159-179.
Williamson Stephen (1992), “Laissez-Faire Banking and Circulating Media of Exchange,”
Journal of Financial Intermediation 2, 134-67.
Winton Andrew, (1995), “Delegated Monitoring and Bank Structure in a Finite Economy.”
Journal of Financial Intermediation 4:2 (April), 158-187.
Wyploz Charles ,(2001), How risky is financial liberalization in developing countries,
Graduate Institute of International Studies, Geneva and Center for Economic and Policy
Research, Washington, DC, G-24 Discussion Paper 14
- 76 -
ANNEXES
- 77 -
Annexe A : Cadre légal de la Mauritanie
Les lois du système judiciaire mauritanien applicables aux transactions financières dans
l‟économie :
Ordonnance 83-27 du 5 Juin 1983 définissant le code foncier.
Loi n° 93.022 du 26 janvier 1993 instituant un régime particulier de recouvrement des
créances bancaires et des établissements de crédit.
Loi n° 99-042/1999 portant réglementation du leasing
Loi n° 2000-05 portant Code de Commerce
Ordonnance 89-126 portant Code des Obligations et Contrats modifié par Loi n° 2001-
31 modifiant le Code des Obligations et Contrats.
Ordonnance 2007-04 portant statut de la Banque Centrale
Ordonnance 2007-05 portant réglementation des établissements de micro finance
Loi 2007-020 portant réglementation des établissements de crédit et abrogeant
l‟ordonnance 95-011
Ordonnance 89-126 du 14 Septembre 1989 portant institution du Code des Obligations et
des Contrats. Celui-ci n‟a pas d‟effet rétroactif et ne peut être abrogé que par une autre loi..
Ce code est divisé en 3 livres: Livre I (articles 1-21) traite des dispositions générales; livre II
(articles 22-488) traite des obligations en général et comprend 9 titres traitant, dans l‟ordre,
des causes des obligations, des modalités des obligations, du transfert des obligations, des
effets des obligations, de quelques moyens d‟assurer l‟exécution des obligations, de la nullité
et de la rescision des obligations, de l‟extinction des obligations, de la preuve des obligations
et de celle de la libération et enfin de l‟interprétation des conventions et de quelques règles
générales de droit ; le livre III (articles 489-1178) couvre les différents contrats déterminés et
des quasi-contrats qui s'y rattachent, il comprend treize titres, traitant respectivement de la
vente, de l‟échange, du louage, du dépôt et du séquestre, du prêt, de la donation et du waqf (la
mainmorte), du mandat, de l‟association, des contrats aléatoires, de la transaction, du
nantissement, des différentes espèces de créanciers. Les articles 1179 à 1182 couvrent les
dispositions finales. La version arabe de ce texte fait foi en cas d‟équivoque. En cas de
lacunes, il est fait référence au rite malékite (islamique). L'article 1180 abroge tous les textes
antérieurs contraires au présent code. (1182 articles; pp. 495-580).
- 78 -
Loi n° 93-40 du 20 juillet 1993 portant Code des Assurances. Il est divisé en 2 livres. Le
Livre I (articles 1 à 195 ; pp. 444-496) traite des opérations d‟assurances et est divisé en 6
titres qui couvrent les règles communes à toutes les assurances, les assurances des dommages
non maritimes, les dispositions particulières aux assurances des personnes ainsi que celles des
groupes, le contrat d‟assurance maritime et les assurances obligatoires. Le Livre II (articles
196 à 378 pp. 496- 554) porte sur les opérateurs. Il contient 5 titres relatifs aux entreprises
(mauritaniennes à l‟article 205, p.502 et étrangères à l‟article 206, p. 503), à l‟exercice et aux
institutions de contrôle, à l‟organisation professionnelle, à l‟organisation de l‟expertise
judiciaire en matière d‟assurance et enfin aux intermédiaires d‟assurance. (378 articles; pp.
444-554)
Loi n° 2000-05 du 15 mars 2000 portant Code de Commerce. Ce code régit principalement
les actes de commerce et les commerçants. L‟article 1465 précise que les lacunes de cette loi
sont comblées par le Figh Islamique et que la version arabe de ce texte fait foi. Le présent
code est divisé en 5 livres. Le Livre I (articles 1-196) traite du commerce en général. Il est
divisé en 3 titres qui s‟intéressent, dans l‟ordre, à l‟acte de commerce (art. 6-8), aux
commerçants (art. 9-80), au bail commercial et au fonds de commerce (art. 81-196). Le Livre
II (articles 197-812 ) de ce même code concerne les sociétés commerciales et le groupement
d‟intérêt économique. Il est divisé en 4 titres traitant, en son titre I, des dispositions
communes à toutes les sociétés commerciales dont l‟apport et les titres sociaux (art. 216-229),
la publicité (art. 230-235), la transformation de la société commerciale ( art.236-243), des
nullités et des responsabilités (art. 244-256), des fusions et des scissions (art.257-274), de la
nationalité des sociétés (art. 275-278) et de la dissolution, liquidation et partage (art. 279-
302). En son titre II il traite des règles de fonctionnement des diverses sociétés commerciales
telles la société en nom collectif (art. 303-318), la société en commandite simple (art. 319-
332), la société en participation (art. 333- 338), la société à responsabilité limitée (art. 339-
392), les sociétés par actions (art. 393- 678). En son titre III il porte sur les infractions et les
sanctions pénales (art. 679-760) et enfin le titre IV (art. 761-812) est consacré au groupement
d‟intérêt économique dont les articles 761 à 766 définissent les dispositions générales. Le
Livre III ( articles 813-977) est composé de 4 titres traitant respectivement de la lettre de
change (art. 813-884), du billet à ordre (art. 885-891), du chèque (art. 892-972) et enfin des
autres moyens de paiement (art. 973-977). Le Livre IV (articles 978-1211) est compartimenté
en 6 titres, il porte sur les contrats commerciaux partant des dispositions générales (art. 978-
- 79 -
980) suivi des contrats relatifs aux intermédiaires du commerce (art. 981-1021), des contrats
bancaires (art. 1022-1114), du nantissement (art. 1115-1156), du crédit –bail (art. 1157-1167)
et finissant par le contrat de transport (art. 1168-1211). Le Livre V (art. 1212-1267) concerne
la liberté des prix et de la concurrence. Celui-ci est divisé en 4 titres. Le Titre I porte sur les
dispositions générales (art.1212-1214). Le Titre II sur la liberté des prix (art. 1215-1216). Le
Titre III sur la transparence et le libre fonctionnement du marché (art. 1217-1237) et le Titre
IV sur la surveillance et la protection du fonctionnement du marché (art.1238-1267). Le Livre
VI ( articles 1268-1466) concerne les difficultés de l‟entreprise. A part les dispositions
générales en son titre I (art. 1268-1270), il traite en son Titre II des difficultés antérieures à la
cessation de paiement (art.1271-1284) et en son Titre III, des difficultés liées à la cessation de
paiement (art. 1285-1461). Les articles 1462 à 1466 traitent des dispositions finales. (1466
articles; pp. 171-347)
Loi n° 2000-05 du 15 mars 2000 portant Code de Commerce. Ce code régit principalement
les actes de commerce et les commerçants. L‟article 1465 précise que les lacunes de cette loi
sont comblées par le Figh Islamique et que la version arabe de ce texte fait foi. Le présent
code est divisé en 5 livres. Le Livre I (articles 1-196) traite du commerce en général. Il est
divisé en 3 titres qui s‟intéressent, dans l‟ordre, à l‟acte de commerce (art. 6-8), aux
commerçants (art. 9-80), au bail commercial et au fonds de commerce (art. 81-196). Le Livre
II (articles 197-812 ) de ce même code concerne les sociétés commerciales et le groupement
d‟intérêt économique. Il est divisé en 4 titres traitant, en son titre I, des dispositions
communes à toutes les sociétés commerciales dont l‟apport et les titres sociaux (art. 216-229),
la publicité (art. 230-235), la transformation de la société commerciale ( art.236-243), des
nullités et des responsabilités (art. 244-256), des fusions et des scissions (art.257-274), de la
nationalité des sociétés (art. 275-278) et de la dissolution, liquidation et partage (art. 279-
302). En son titre II il traite des règles de fonctionnement des diverses sociétés commerciales
telles la société en nom collectif (art. 303-318), la société en commandite simple (art. 319-
332), la société en participation (art. 333- 338), la société à responsabilité limitée (art. 339-
392), les sociétés par actions (art. 393- 678). En son titre III il porte sur les infractions et les
sanctions pénales (art. 679-760) et enfin le titre IV (art. 761-812) est consacré au groupement
d‟intérêt économique dont les articles 761 à 766 définissent les dispositions générales. Le
Livre III (articles 813-977) est composé de 4 titres traitant respectivement de la lettre de
change (art. 813-884), du billet à ordre (art. 885-891), du chèque (art. 892-972) et enfin des
autres moyens de paiement (art. 973-977). Le Livre IV (articles 978-1211) est compartimenté
- 80 -
en 6 titres, il porte sur les contrats commerciaux partant des dispositions générales (art. 978-
980) suivi des contrats relatifs aux intermédiaires du commerce (art. 981-1021), des contrats
bancaires (art. 1022-1114), du nantissement (art. 1115-1156), du crédit –bail (art. 1157-1167)
et finissant par le contrat de transport (art. 1168-1211). Le Livre V (art. 1212-1267) concerne
la liberté des prix et de la concurrence. Celui-ci est divisé en 4 titres. Le Titre I porte sur les
dispositions générales (art.1212-1214). Le Titre II sur la liberté des prix (art. 1215-1216). Le
Titre III sur la transparence et le libre fonctionnement du marché (art. 1217-1237) et le Titre
IV sur la surveillance et la protection du fonctionnement du marché (art.1238-1267). Le Livre
VI ( articles 1268-1466) concerne les difficultés de l‟entreprise. A part les dispositions
générales en son titre I (art. 1268-1270), il traite en son Titre II des difficultés antérieures à la
cessation de paiement (art.1271-1284) et en son Titre III, des difficultés liées à la cessation de
paiement (art. 1285-1461). Les articles 1462 à 1466 traitent des dispositions finales. (1466
articles; pp. 171-347)
Loi n° 2001-31 du 07 février 2001 portant modification de l‟ordonnance 89-126 instituant le
Code des Obligations et des Contrats. Ce Code comprend 4 titres. Titre I modifie et les
articles 1, 7 et 10 du livre I du Code des Obligations et des Contrats. Titre II les dispositions
modifiant, complétant ou abrogeant les articles 369, 399, 440, 442 et 449 du livre II de ce
même code et titre III modifie ou complète les dispositions relatives à la société contractuelle.
Ainsi elle cite de manière détaillée les modifications apportées aux articles suivants : 920,
924, 925, 929, 930, 931, 947, 987, 996, 997, 1016 et 1023 ainsi que les chapitres et sections
dans lesquels ils prennent place au sein du livre III du Code des Obligations et Contrats.
L‟article 14 du livre premier renvoie au Code de la Nationalité. (7 articles ; pp. 199-208)
Loi 2007-020 portant réglementation des établissements de crédit abrogeant l‟ordonnance
95-011. Cette ordonnace comprend 11 chapitres. Après avoir défini le champ d‟application
de la loi, le Chapitre 2 parle des conditions d‟agrément des établissements de crédit. Le
Chapitre 3 mentionne les interdictions. Le chapitre 4 parle de la réglementation et le chapitre
5 de l‟organisation des établissements de crédit. Le chapitre 6 mentionne la nature des audits
périodiques à mener et le chapitre 7 de la supervision du système. Les chapitre 8 et 9 indique
les sanctions disciplinaires et les mesures pénales, le chapitre 10 les organisations
professionnelles. L‟ordonnance se termine dans des dispositions générales.
- 81 -
Ordonnance 2007-05 portant réglementation des établissements de micro finance. Cette
ordonnance contient 6 titres. Le 1er
titre contient des Dispositions Générales. Le 2ème
précise
les opérations autorisées, agréments et enregistrements. Le 3ème
aborde les mécanismes de
fonctionnement. Le 4ème
aborde les mécanismes de contrôle, surveillance et les normes
financières à respecter. Le 5ème
contient les interdictions, infractions et sanctions. Enfin le
6ème
titre contient des dispositions transitoires et finales.
- 82 -
Annexe B : Synopsis de l’économie Mauritanienne
- 83 -
Tableau 6 : Sélection d’indicateurs économiques de la Mauritanie
- 84 -
Tableau 7 : Tableau des opérations financières de l'Etat: années 2002 à 2005
en millions d'UM
2002 2003 2004 2005
Total des recettes y/c dons 108.571 119.675 130.414 131.300
Total des recettes hors dons 95.035 103.927 117.925 121.000
Recettes Fiscales 41.549 44.887 59.178 76.000
Recettes Non Fiscales 51.505 51.308 54.929 45.000
Comptes Spéciaux du Trésor 681 7.221 3.818 0
Autres (recettes non ventilées) 1.300 511 0 0
Dons 13.536 15.748 12.489 10.300
dont PPTE 8.339 9.264 8.201 7.600
TOTAL DES DEPENSES 117.581 159.480 149.569 166.100
Dépenses de fonctionnement 72.405 109.578 101.889 126.600
Traitements et salaires 16.070 16.042 17.150 22.400
Dépenses sur Biens et Services 28.920 37.250 39.148 60.600
Subventions 9.285 28.928 12.566 8.700
Militaires 9.859 16.426 18.648 17.700
Intérêts sur dette publique 7.675 9.271 11.928 16.100
Extérieurs 5.950 6.630 7.270 8.300
Intérieurs 1.725 2.641 4.658 7.800
Comptes spéciaux 596 1.662 2.448 1.100
Dépenses d'invest. et prêts nets 43.629 48.923 47.278 39.500
Dépenses d'investissement 43.232 47.572 47.097 36.600
Autofinancement 26.411 28.950 28.621 21.400
Hors budget 16.821 18.622 18.476 15.200
Restructurat. et prêts nets 162 1.351 182 2.900
Dépenses de restructuration 235 0 0 0
Autres Dépenses 1.547 980 402 0
Solde hors dons -22.546 -55.553 -31.645 -45.100
Solde y/c dons -9.009 -39.806 -19.156 -34.800
FINANCEMENT 9.009 39.806 19.155 34.800
Extérieur (net) 2.434 748 -52 -3.800
Emprunts (nets) 2.434 748 -52 -3.800
Tirages Projets 12.924 13.838 14.188 12.500
Tirages programme 4.830 1.830 0 0
Amortissement -15.320 -14.920 -14.240 -16.300
Intérieur -8.500 20.600 -3.800 20.600
Système bancaire -8.400 20.500 -4.000 33.100
Autres -100 100 200 -12.500
Dépenses ordonnancées et non règlées -13.951 -2.026 -5.662 0
Instances de paiement (DBC) 8.469 6.433 4.193 0
Erreurs et omissions 6.577 765 10.857 3.100
Extérieurs exceptionnels 13.981 13.286 13.619 14.900
Source MF/DBC
- 85 -
Tableau 8 : Balance de paiements 2002-2005, en millions de Dollar
2002 2003 2004 2005
Balance commerciale -99,5 -223,7 -483,8 -803,2
Exportations 331,7 318,3 439,6 625,1
Minerai de fer 166,7 163,9 230,2 389,4
Pêche 143,4 131,6 172,6 172,7
Autres 3,0 2,0 1,3 3,0
Réexportations 18,6 20,8 35,5 39,0
Importations fob -431,2 -542,1 -923,4 -1428,3
Produits pétroliers -85,2 -100,3 -145,0 -196,4
Matériel et éqt pour les industries pétrôlières et minières -182,7 -414,9 -797,6
Autres -209,5 -259,1 -363,4 -438,5
Services et revenus (nets) 46,0 -87,3 -142,0 -234,6
Services non facteurs nets -80,3 -145,0 -207,6 -299,2
Recettes 74,0 44,2 52,0 79,6
Dont: Licences de Pêche 22,1 31,6
Paiements -154,3 -189,2 -259,6 -378,7
dont services liés à la prospection pétrolière et minière -4,2 -12,4 -78,0
Services facteurs nets 126,3 57,7 65,6 64,6
Recettes 162,9 94,6 104,5 108,6
dont redevances pêche 161,6 93,4 103,2 103,3
Paiements -36,6 -36,9 -38,9 -44,0
intérêts sur la dette -36,6 -36,9 -38,9 -41,7
Transfers courants 101,0 137,9 108,7 161,0
Transfert prives (net) 30,4 45,0 47,7 60,0
Transfert officiels 70,6 93,0 61,0 101,0
dont: Aide multilatérale PPTE 42,2 39,9 30,9 28,7
Solde des transactions courantes 47,5 -173,1 -517,1 -876,8
Compte de capital et financier 86,1 140,7 427,1 763,5
Compte de capital 0,0 0,0 15,5
Compte financier 86,1 140,7 411,6 763,5
Investissement directs 67,4 101,9 391,6 814,1
dont: prospection pétrolière 50,0 95,3 362,1 731,1
Prêts officiels a moyen et a long termes 16,0 1,7 19,9 -28,0
Décaissements 94,1 86,9 95,2 52,6
Principal exigible -78,1 -85,2 -75,3 -80,6
Autres transactions privées en capital 2,7 37,1 0,1 -22,5
Autres capitaux et erreurs et omissions -154,6 -89,9 -19,2 39,4
Balance globale -21,0 -122,3 109,2 73,8
Financement 21,0 122,3 -109,2 -73,8
Actifs extérieurs net -41,1 61,1 50,9 10,7
BCM -39,9 46,5 1,7 -29,4
Avoirs -34,3 42,2 -7,2 -33,0
Engagements -5,7 4,3 8,8 3,6
Banques commerciales (net) -1,2 14,6 49,2 40,1
Financements exceptionnel 62,1 61,2 58,3 63,1
- 86 -
Tableau 9 : Structure des crédits par secteur d’activité
En Millions d‟Ouguiyas
Source Banque Centrale de Mauritanie (www.bcm.mr)
Tableau 10 : Le PIB par branches d’activités, au prix courant, en Millions de MRO
En Millions d‟Ouguiyas
2.001 2.002 2.003 2004* 2005*
1. Agriculture, pêche, exploitation forestière 70.502,0 73.689,0 84.724,0 91.589,0 105.408,0
1. 1 Agriculture, Sylviculture et Exploit. Forestière 10.319,0 11.052,0 15.297,0 13.019,0 21.086,0
1. 2 Elevage 40.089,0 42.660,0 48.889,0 51.558,0 56.203,0
1. 3 Pêche 20.094,0 19.977,0 20.538,0 27.012,0 28.119,0
2. Activités extractives 31.279,3 36.208,0 28.111,2 45.538,7 70.583,0
2. 1 Extraction de produits pétroliers 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
2. 2 Extraction de minerais métalliques 25.473,0 29.231,0 20.633,0 35.767,0
2. 3 Autres activités extractives 5.806,3 6.977,0 7.478,2 9.771,7
3. Activités manufacturières 17.564,0 17.616,0 18.516,0 21.287,0 22.479,0
3. 1 Activités manufacturières hors Eau-Electricité 16.401,0 15.016,0 15.097,0 17.584,0
3. 2 Production et distribution d'eau et d'électricité 1.163,0 2.600,0 3.419,0 3.703,0
4. Bâtiment et travaux-publics 20.170,0 24.237,0 25.978,0 33.945,0 37.312,0
5. Transports et télécommunications 15.415,0 17.595,0 19.783,0 22.532,0 23.839,0
6. Commerce, restaurants, hôtels 37.430,0 39.678,0 43.888,0 50.203,0 60.896,0
7. Autres services 41.865,0 48.796,0 57.052,0 61.191,0 59.343,0
Correction PISB -8.397,0 -9.925,0 -11.733,0 -12.569,0 0,0
TOTAL DES ACTIVITES MARCHANDES 225.828,3 247.894,0 266.319,2 313.716,7 379.860,0
8. Administrations publiques 35.496,0 38.005,0 41.479,0 44.449,0 65.429,0
P.I.B. AU COUT DES FACTEURS 261.324,3 285.899,0 307.798,2 358.165,7 445.289,0
Taxes nettes sur les produits 23.809,1 25.187,5 29.020,0 37.102,4 51.713,0
P.I.B. AUX PRIX DU MARCHE 285.133,3 311.086,5 336.818,2 395.268,0 497.002,0
Secteur déc.-92 déc.-96 déc.-00 dec-04 dec-05
Agriculture et élevage 855 357 229 1 294 936
Pêche 14 415 12 011 14 174 18 917 19 809
Mines 142
Industries 2 916 2 315 2 182 4 285 4 535
Constructions 1 202 1 052 3 099 14 481 15 868
Transport 955 877 1 022 2 702 5 909
Commerce 12 013 9 053 24 389 33 912 29 883
Services 3 500 3 120 6 010 24 251 25 776
Autres 9 179 4 751 8 657 19 465 22 756
Total crédits Bruts 45 177 33 536 59 762 119 307 125 472
- 87 -
Tableau 11 : PIB et ses emplois, aux prix courants En millions d'UM
2.000 2.001 2.002 2.003 2004* 2005*
TOTAL RESSOURCES 400.648,1 444.571,0 470.347,6 525.313,7 705.197,5 969.123,0
P.I.B au prix du marché 256.837,0 285.133,3 311.086,5 336.818,2 395.268,0 497.002,0
Importation de Biens et Services 143.811,1 159.437,6 159.261,1 188.495,4 309.929,4 472.121,0
TOTAL EMPLOIS 400.648,1 444.571,0 470.347,6 525.313,7 705.197,5 969.123,0
Consommation finale des Administrations Publiques 70.986,0 75.484,0 69.976,4 101.125,8 108.383,4 111.745,0
Consommation Finale des Ménages 190.550,0 202.587,0 229.811,0 244.881,0 291.296,0 459.259,0
Investissements 47.657,3 69.083,7 69.494,7 92.346,8 182.702,2 221.040,0
Exportation de Biens et Services 91.454,8 97.416,3 101.065,5 86.960,1 122.815,8 177.079,0
* Données provisoires
Source : ONS
Tableau 12 : PIB réel par branche d'activité, aux prix de 1998 En millions d'UM
2.000 2.001 2.002 2.003 2004* 2005*
1. Agriculture, pêche, exploitation forestière 61.554,0 59.152,7 53.592,1 55.978,7 51.729,2 55.839,0
1. 1 Agriculture, Sylviculture et Exploit. Forestière 10.838,0 9.513,1 8.475,9 10.905,3 6.730,6 9.040,0
1. 2 Elevage 35.104,0 34.694,9 35.046,8 35.679,1 36.710,6 37.823,0
1. 3 Pêche 15.612,0 14.944,7 10.069,4 9.394,3 8.288,0 8.976,0
2. Activités extractives 31.091,0 29.621,6 28.643,1 30.440,7 32.963,1 33.194,0
2. 2 Extraction de minerais métalliques 26.463,5 24.030,6 22.236,8 23.683,0 24.889,0
2. 3 Autres activités extractives 4.627,5 5.591,0 6.406,3 6.757,7 8.074,1
3. Activités manufacturières 21.997,5 17.322,0 16.546,5 16.387,2 18.092,0 15.981,0
4. Bâtiment et travaux-publics 14.805,0 17.887,5 20.496,1 21.620,2 25.832,0 25.987,0
5. Transports et télécommunications 11.369,0 12.941,6 16.756,7 17.333,5 19.389,2 21.716,0
6. Commerce, restaurants, hôtels 29.734,0 31.928,7 32.558,7 34.266,3 35.895,7 37.781,0
7. Autres services 36.751,3 40.524,8 42.757,9 45.203,9 47.591,1 40.893,0
Correction PISB -5.376,0 -6.711,5 -7.076,5 -7.446,9 -7.890,6
TOTAL DES ACTIVITES MARCHANDES 201.925,8 202.667,4 204.274,6 213.783,6 223.601,8 231.391,0
8. Administrations publiques 29.620,5 34.755,3 36.482,0 39.351,6 39.763,2 43.576,0
P.I.B. AU COUT DES FACTEURS 231.546,4 237.422,7 240.756,6 253.135,3 263.365,0 274.967,0
Taxes nettes sur les produits 18.768,9 20.132,6 19.624,0 21.811,6 25.820,2 29.964,0
P.I.B. AUX PRIX DU MARCHE 250.315,3 257.555,3 260.380,7 274.946,8 289.185,3 304.931,0
- 88 -
Tableau 13 : Indice général des prix a la consommation (1992- 2005).
Moy. Gliss en déc. Taux d'inflation
1.991 54,9
1992* 57,5 6,6 4,8
1993* 60,5 4,7 5,3
1994* 63,8 5,4 5,4
1995* 66,8 3,8 4,7
1.996 70,3 5,6 5,2
1.997 73,8 5,2 5,0
1.998 78,2 5,5 5,9
1.999 81,0 3,6 3,6
2.000 86,5 9,7 6,8
2.001 93,1 4,1 7,7
2.002 98,1 8,3 5,3
2.003 103,3 3,0 5,3
2.004 114,1 16,1 10,4
2.005 127,9 5,8 12,1
- 89 -
Tableau 14 : Evolution annuelle de l'encours des BT et celle des taux moyens pondérés
adjugés
DATES Taux moyen pondéré adjugé Encours Bons
du Trésor
en % en Millions d'Um
31-12-94 4,13 500,00
31-12-95 8,13 2.410,00
31-12-96 9,33 4.340,00
31-12-97 14,79 5.458,00
31-12-98 16,16 8.685,00
31-12-99 14,16 6.285,00
31-12-00 10,93 4.339,90
31-12-01 3,14 2.853,30
31-12-02 6,01 8.500,00
31-12-03 7,65 6.800,00
31-12-04 7,22 14.000,00
31-12-05 11,84 55.413,00
- 90 -
Tableau 15 : Tableau pluriannuel des flux économiques et financiers
Secteurs CN0
3
CN0
4
CN0
5 AP03
AP0
4
AP0
5 SP03 SP04 SP05
SB0
3
SB0
4
SB0
5
RM0
3
RM0
4
RM0
5
Som
me
Som
me
Som
me
don 2
cap
REVENU
NATIONAL
DISPONIBL
E BRUT
-
382.
187
-
441.
522
-
556.
733
81.47
6
105.
920
106.
500
300.
710
335.
603
450.
233 0 0 0
CONSOMM
ATION
346.
007
399.
679
571.
004
-
71.37
9
-
77.3
95
-
101.
800
-
274.
628
-
322.
284
-
469.
204 0 0 0
INVESTISSE
MENT BRUT
92.3
47
182.
702
221.
040
-
47.57
2
-
47.0
97
-
36.6
00
-
44.7
75
-
135.
606
-
184.
440 0 0 0
EXPORT (b
et s.n.f.)
86.9
60
122.
816
177.
079
-86.9
60
-122.816
-177.079 0 0 0
IMPORT (b
et s.n.f.)
-
188.
495
-
309.
929
-
472.
121 188.495
309.929
472.121 0 0 0
REVENUS
(net)
13.3
80
17.4
03
17.1
06
-13.3
80
-17.4
03
-17.1
06 0 0 0
TRANSFERT
(net)
31.9
88
28.8
51
42.6
25
-31.9
88
-28.8
51
-42.6
25 0 0 0
SOLDE DES
ONF (S – I) 0 0 0
-
37.47
5
-
18.5
72
-
31.9
00
-
18.6
92
-
122.
287
-
203.
411
56.1
67
140.8
59
235.3
11 0 0 0
PRETS NETS
-
1.351 -182
-
2.90
0
1.35
1 182
2.90
0 0 0 0
COMPTES
SPECIAUX
ET
CORRESPO
NDANTS
-
1.662
-
2.44
8
-
1.10
0
1.66
2
2.44
8
1.10
0 0 0 0
FINANCEM
ENTS
EXTERIEU
RS
-
40.48
8
-
21.2
02
-
35.9
00
-
15.6
79
-
119.
658
-
199.
411
56.1
67
140.8
59
235.3
11 0 0 0
Transfert
de capital 0
4.11
4 0 0
-
4.114 0 0 0 0
Investissemen
ts Direct
23.6
29
103.
932
215.
573
-
23.6
29
-
103.9
32
-
215.5
73 0 0 0
Investissemen
ts de
portefeuille 0 0 0
Autres
investissemen
ts 748 -52
-
3.80
0
7.84
5 88
-
2.15
8
-
8.59
3 -36 5.958 0 0 0
Acquisitions /
cessions
d'actifs
financiers non
produits 0 0 0
Variation
des AEN
3.80
6
12.2
91
-
6.78
6
-
3.80
6
-
12.29
1 6.786 0 0 0
FINANCEM
ENTS
INTERIEUR
S
29.20
0
-
24.2
00
11.9
00
-
23.0
65
34.6
06
-
36.0
69
-
6.13
5
-
10.4
06
24.1
69 0 0 0
variation
Crédit
intérieur
29.10
0
-
24.4
00
24.4
00
-
7.30
0
43.3
23
-
32.6
42
-
21.8
00
-
18.9
23
8.24
2 0 0 0
Variation
de la masse
monétaire
-
15.6
65
-
8.51
7
-
15.9
27
15.6
65
8.51
7
15.9
27 0 0 0
Financement
intérieur non
bancaire 100 200
-
12.5
00 -100 -200
12.5
00 0 0 0
AUTRES
POSTES
10.53
9
45.4
54
27.8
00
7.27
1
-
23.0
82
22.0
65
2.32
9
-
1.88
5
-
17.3
83
-
20.1
39
-
20.48
7
-
32.48
2 0 0 0
Total
opérations
financières 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
- 91 -
Table des matières
DEDICACES ET REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. - 2 -
RESUME : ............................................................................................................................................................................ - 3 -
SOMMAIRE ......................................................................................................................................................................... - 4 -
LISTES DES SIGLES ET ABBREVIATIONS ................................................................................................................. - 5 -
LISTE DES TABLES ET FIGURES .................................................................................................................................. - 6 -
INTRODUCTION ................................................................................................................................................................ - 7 -
CHAPITRE 1 : LES ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE DE LA MAURITANIE ........... - 12 -
I. LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE LA MAURITANIE ................................................................................................ - 12 - 1. La création de la richesse ...................................................................................................................................... - 14 -
1.1 Les ressources naturelles ................................................................................................................................ - 14 - 1.2 Les performances du secteur primaire ............................................................................................................ - 15 -
A. LA PECHE ................................................................................................................................................. - 16 - B. L‟AGRICULTURE et L‟ELEVAGE.......................................................................................................... - 17 -
1.3 Les performances des secteurs secondaire et tertiaire ..................................................................................... - 18 - A. L‟EXPLOITATION MINIERE .................................................................................................................. - 18 - B. LE PETROLE ............................................................................................................................................. - 19 -
2. L’évolution des prix et l’équilibre extérieur........................................................................................................... - 20 - 2.1 L‟évolution du niveau des prix ....................................................................................................................... - 20 - 2.2 L‟état de la balance des paiements ................................................................................................................. - 20 - 2.3 La stabilité de la valeur extérieure de la monnaie ........................................................................................... - 21 -
3. Le niveau de développement .................................................................................................................................. - 21 - II. LE SYSTEME FINANCIER DE LA MAURITANIE ................................................................................................................. - 22 -
1. Le circuit de financement en Mauritanie ............................................................................................................... - 22 - 1.1 Financement bancaire ..................................................................................................................................... - 23 - 1.2 Financement extérieur .................................................................................................................................... - 23 - 1.3 Autres circuits de financement ....................................................................................................................... - 24 -
2. Les intermédiaires financiers ................................................................................................................................. - 25 - 2.1 Les banques commerciales ............................................................................................................................. - 25 - 2.2 Les établissements financiers.......................................................................................................................... - 27 -
A. CREDIT BAIL ........................................................................................................................................... - 28 - B. ASSURANCES .......................................................................................................................................... - 28 - C. POSTE ........................................................................................................................................................ - 29 -
2.3 Micro finance et Autres intermédiaires ........................................................................................................... - 29 - 3. La banque centrale et la politique monétaire ........................................................................................................ - 30 - 4. Les problèmes liés au système de financement et les perspectives ......................................................................... - 30 -
CHAPITRE 2 : AVANTAGES ET COUTS COMPARATIFS DES SYSTEMES FINANCIERS RHENAN ET ANGLO-SAXON ................................................................................................................................................................ - 34 -
I. NOTION DE FINANCEMENT INDIRECT ET SON ORGANISATION ........................................................................................... - 34 - 1. Origines et évolution de la finance indirecte ......................................................................................................... - 34 - 2. Les intermédiaires : Revue de la littérature ........................................................................................................... - 35 - 3. Instruments de crédit de la finance indirecte ......................................................................................................... - 37 - 4. Marché monétaire .................................................................................................................................................. - 39 - 5. La banque centrale et la politique monétaire ........................................................................................................ - 40 -
II. NOTION DE FINANCEMENT DIRECT OU INTERMEDIATION DE MARCHE ............................................................................. - 42 - 1. Les marchés ........................................................................................................................................................... - 42 -
A. MARCHE D‟ACTIONS ............................................................................................................................ - 42 - B. MARCHE OBLIGATAIRE ....................................................................................................................... - 43 - C. MARCHE DE PRODUITS DERIVEES .................................................................................................... - 43 -
2. Les produits ........................................................................................................................................................... - 44 - A. TITRES DE PROPRIETE .......................................................................................................................... - 44 - B. TITRES DE CREANCE ............................................................................................................................. - 44 - C. PRODUITS DERIVES ............................................................................................................................... - 45 -
3. Les acteurs et les mécanismes de fonctionnement .................................................................................................. - 46 - III. GAIN RELATIF DU FINANCEMENT DIRECT ..................................................................................................................... - 50 -
1. Gain en matière économique ................................................................................................................................. - 50 - 2. Gain en matière de transparence ........................................................................................................................... - 51 -
- 92 -
CHAPITRE 3 : QUEL SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT POUR LA MAURITANIE ................................ - 52 -
I. PROPOSITION DE SEQUENCE ........................................................................................................................................... - 52 - II. L‟ARCHITECTURE A METTRE EN PLACE ......................................................................................................................... - 54 -
1. Les compartiments ................................................................................................................................................. - 55 - 2. Les intervenants du marché ................................................................................................................................... - 58 - 3. Les mécanismes de fonctionnement ....................................................................................................................... - 61 -
A. Gestion du besoin ............................................................................................................................................ - 61 - B. Emission .......................................................................................................................................................... - 62 - C. Echange/règlement/livraison ............................................................................................................................ - 62 -
III. LA REGLEMENTATION ET LES AUTORITES DE REGULATION ........................................................................................... - 63 - 1. La réglementation .................................................................................................................................................. - 63 - 2. Les autorités de régulation et de contrôle .............................................................................................................. - 65 -
III. LA FAISABILITE DU SYSTEME DE FINANCEMENT DIRECT ............................................................................................... - 67 - 1. Les risques et les contraintes ................................................................................................................................. - 67 - 2. Préalables à la mise sur pied ................................................................................................................................. - 68 -
A. Lois et règlements ............................................................................................................................................ - 68 - B. Environnement du secteur financier ................................................................................................................. - 68 - C. Acteurs financiers ............................................................................................................................................ - 69 -
CONCLUSION ................................................................................................................................................................... - 71 -
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................................. - 72 -
ANNEXES ........................................................................................................................................................................... - 76 -
ANNEXE A : CADRE LEGAL DE LA MAURITANIE ................................................................................................................ - 77 - ANNEXE B : SYNOPSIS DE L‟ECONOMIE MAURITANIENNE ................................................................................................. - 82 -
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................................................. - 91 -