Post on 22-Mar-2016
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Quelques mots du rédacteur… «J’ai un rêve ! » a dit Matin Luther King, dans les années 60, en parlant de sa
volonté d’égalité entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis. Ce rêve s’est-il vraiment
réalisé 50 ans plus tard ?
« On a un rêve ! » se sont probablement dits les juifs en Allemagne, dans les
années 40, souhaitant avoir un pays à eux. Dans l’urgence d’en faire un, l’ONU
crée Israël, ainsi déstabilisant la région du Moyen Orient et provoquant des
hostilités qui se perpétuent jusqu'à nos jours. Comment est vue la Shoah par
ceux qui en ont été victimes ? Comment Israël est vue aujourd’hui par son
ennemi et vice-versa ?
« Ils ont un rêve ! » s’est dit le monde en exprimant son support aux
révolutionnaires égyptiens lors du Printemps Arabe. Comment est vue l’arrivée
de la démocratie en Egypte par les artistes de la révolution ?
Pour mieux comprendre ces événements historiques, mais aussi d’autres faits qui
ont marqué le monde contemporain, les élèves de seconde (2013-2014) ont
préparé les articles de ce journal, en cours d’enseignement d’exploration - la
matière pendant laquelle on traite de différents sujets actuels, mais aussi
pendant laquelle on fait des expériences scientifiques, au cours de la seconde.
Cette année scolaire si intéressante et attractive ! Presque comme le journal que
vous êtes en train de lire !
DOYKOV Mario, rédacteur en chef.
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Sommaire
«Mémoires de la Shoah » par Soline et Marine C. p.4
« Image de l’ennemi » par Jacopo, Ariane, Calliope. p.6 « La condition des Noirs aux Etats-Unis» par Rémi, Ludovic, Ronaldo. p.10 «La Rêve-olution égyptienne » par Guillaume, Sarah, David. p.12 «Kubrick ou l’art de faire PEUR » par Clara, Marine L, Marie-Guérande. p.14 « Invasion dans les réseaux sociaux » par Fatouma, Anthony, Deborah.
. p.16
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Une période d’oubli…
À leur sortie des camps, les juifs ont besoin de parler, de témoigner des horreurs qu’ils
ont vécues et de faire part de leur terrible expérience.
Dans les romans Si c’est un homme de primo Lévi, et La Nuit d’Elie Wiesel, les auteurs
racontent leur séjour interminable dans les camps de la mort. Traités tel du bétail et
exposés à une violence constante et cruauté sans nom, ils décrivent dans les moindres
détails ce qu’ils ont enduré. Si les juifs ont besoin de dévoiler leur histoire, les autres
préfèrent privilégier la mémoire de la résistance, mettant dans l’ombre leur implication
dans la collaboration et le génocide. Ces témoignages ne seront donc pas lus.
Témoignages écrit entre
décembre 45 et janvier 47.
Récit autobiographique de
sa déportation avec sa
famille à Auschwitz, puis
Buchenwald jusqu’à sa
libération à l'âge de 16 ans.
Mémoires de la Shoah
Lévi, Wiesel, Kessel, Merle, ou encore Claudel, autant d’auteurs qui ont parlé de la Shoah;
mais en lisant minutieusement leurs œuvres, on découvre, malgré un thème commun, des
histoires différentes. Cependant, la mémoire de ce génocide reste malléable en fonction
des besoins et de l’époque : elle évolue.
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Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont donc évolué en fonction du contexte
national, mais aussi du long et lourd travail de mémoire des historiens et des auteurs.
Une mémoire collective
Avec le XXIe siècle, des livres très différents
sont écrits, comme Le Rapport de Brodeck de
Philippe Claudel. Ces livres n’auraient jamais pu
être compris, écrits ou même pensés avant. Ils
reposent sur une mise en perspective du génocide
et un travail sur le mal humain. Nous avons
aujourd’hui une mémoire collective présente qui
s’est intégrée au fil du temps et qui nous permet
alors de reconnaître cette sombre période et le
phénomène du génocide.
Une mémoire revisitée dans les années 70
Après la mort du général de Gaulle, la mémoire officielle présentant la France
comme résistante vole en éclats, tandis que se dévoile la réalité du régime de
Vichy, la collaboration et la déportation. La nouvelle génération arrivée à l’âge
adulte n’ayant pas connu la guerre, a besoin de comprendre ce qu’il s’est passé et lit
les témoignages des déportés afin de connaître la vérité. À partir des années 70, la
mémoire est revisitée par les écrivains afin de reconstituer la vérité et changer
l’opinion publique pour aboutir à une dénonciation de la collaboration. Cette
évolution de la mémoire permettra alors l’écriture de livres dissertant sur la
déshumanisation non plus des juifs mais des SS. Des auteurs tels que Robert
Merle avec La mort est mon métier, et Joseph Kessel avec les Mains du miracle,
montrent l’irresponsabilité de SS possédés par un tyran qui obéissent aux ordres,
laissant ainsi de côté toute pitié ou compassion.
L’histoire de
Brodeck, un
simple
villageois, fait
face à un
monde
terrible, où le
crime est une
fonction
naturelle du
vivant.
Biographie romancée du
docteur Kersten,
spécialisé dans les
massages
thérapeutiques, qui a
soigné Himmler en
échange de vies durant
la Seconde Guerre
mondiale.
Biographie
romancée de
Rudolf Höß1
(renommé
Rudolf Lang)
commandant
d'Auschwitz
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L’image de l’ennemi
Quel rôle le cinéma et la propagande jouent-ils dans la construction de l’image de
l’ennemi dans le conflit Israélo-palestinien ? Voici deux ou trois films et quelques
caricatures publiées en ligne pour étudier le sujet. Le contexte historique vous aidera à
tout comprendre !
Qui est « l’ennemi » ?
Depuis très longtemps, les sionistes voulaient un pays pour les juifs ; l’holocauste a
légitimé ce besoin et l’a rendu d’autant plus urgent ! L’ONU fait un premier partage de la
Palestine en 1947, qui appartenait à l’empire Britannique. Mais Israël déclare son
indépendance en 1948, ce qui entraine un conflit qui dure environ un an contre la Ligue
arabe. Finalement, Israël gagne et occupe 78% du territoire palestinien, ce qui provoque
la fuite de près d’1 millions de ses habitants. La Palestine et Israël sont de fait établis
comme ennemis mutuels.
Mais l’hostilité est aussi établie à travers des fabrications. Les meilleurs exemples sont
les caricatures. Dans la première l’artiste représente son ennemi à travers le stéréotype
de « l’ennemi palestinien terroriste ».
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Dans la deuxième, en associant la violence de l’ennemi avec un événement historique
connu et représentant la cruauté (Guernica de Picasso), le dessinateur identifie l’ennemi
israélien comme un être sans pitié.
Dans le cinéma, les réalisateurs créent un monde réaliste mais manichéen mettant en
scène un héros en opposition totale avec « l’ennemi », l’être mauvais, qui laisse le
spectateur avec une haine dans le cœur. Les réalisateurs que L’Explorateur a interrogés
révèlent que leur stratégie de diffusion du message consiste à raconter une histoire
émouvante, passionnelle et réaliste pour attirer un maximum de public et créer un
impact puissant.
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Comment son image est-elle construite?
Durant la guerre des Six jours (1967), les Israéliens attaquent la Syrie, l’Egypte et la
Jordanie. Lorsque ceux-ci veulent reprendre leurs territoires, ils mènent l’attaque le
jour de la fête juive du Grand Pardon : c’est la guerre du Kippour. Mais, une fois de plus,
Israël gagne ! Cette guerre pose les Palestiniens et la Ligue Arabe en temps
qu’agresseurs.
Les caricatures vont plutôt utiliser l’ironie pour montrer l’Autre sous un mauvais jour
comme dans les deux ci-dessous où les artistes montrent l’ennemi (de la même façon !),
comme un lâche. « On veut exposer les crimes de l’ennemi, et ses défauts, nous dit un
artiste anonyme. Le spectateur doit le voir d’un œil critique, condescendant. Se moquer
de lui.» Aussi, ils veulent le rendre le plus affreux possible !
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Ensuite, dans les films, l’ennemi est toujours
présenté dans un contexte militaire, donc
agressif et offensif : les rapports entre les
camps opposés sont très hostiles, avec
énormément d’animosité et de violence. De
cette manière le cinéma s’oppose à la caricature
en formant une peur chez le public où la caricature met de l’humour et de la moquerie.
Sur quelle base les identités nationale et individuelle sont-elles bâties?
La création de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) en 1964 pour lutter
contre la colonisation israélienne regroupe la population de Palestine autour d’un même
but et d’une même cause : la liberté de la nation. Ensuite la première Intifada (guerre
des pierres), de 1987 à 1993, est une véritable mission suicide et montre combien les
jeunes Palestiniens sont impliqués dans le combat pour la liberté, même au sacrifice de
leur vie.
De la même façon, le personnage principal dans les films
est toujours quelqu’un d’incorruptible, plein de vertus, prêt
à se sacrifier pour la patrie : c’est le fils, le frère, le père,
le mari idéal. Le spectateur est influencé par ces
représentations d’idéaux de bravoure, d’amour de la patrie
et de sacrifice. Il est encouragé à faire la même chose, au
moment venu, à protéger sa famille mise en danger par
l’ennemi.
Les images humoristiques utilisent toutes
l’ironie afin de créer un lien implicite avec le
public. « Mon voisin ne va pas forcément rire
pour les mêmes raisons que moi, explique un
sociologue. L’humour et le rire forment une
grande partie de l’identité d’un individu.»
On peut conclure que le cinéma et la caricature sont des vecteurs de la création de
l’image de l’ennemi et la haine du peuple envers lui. Mais c’est en vérité la répétition
incessante de tous ces messages qui crée et fortifie l’identité nationale, les préjugés et
unifie le peuple contre l’Autre diabolique. La répétition attise cette haine en ne laissant
jamais oublier l’histoire du conflit et l’hostilité qui séparent les deux camps.
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La condition des Noirs aux Etats-Unis.
Dans les années 60, selon le bureau de statistique du travail américain, il y avait
4.1% de chômeurs blancs, conte 8.3% pour les « non-blancs ». En 1965, il y avait
plus de bacheliers noirs au chômage que de Blancs sans diplôme scolaire au
chômage. Le revenu moyen d'un individu « non-blanc » de sexe masculin, sorti du
collège, était en 1960 de 110 dollars inférieur à celui d'un Blanc. Sur le plan
social, les Noirs étaient condamnés à occuper un rang inférieur dans la société.
Le « Civil Right Act » de 1964 et le « Voting Right Act » (loi sur le droit de vote)
de 1965, mettent en théorie fin à la ségrégation raciale aux Etats –Unis et
donne une égalité de droit à tous les citoyens. Ce progrès social pour la
communauté noire, découle de l’apparition de mouvements antiségrégationnistes
qui se sont battus pour faire réfléchir l’opinion publique sur l’absurdité du
racisme et son non-fondement. A cela s’ajoute l’apparition d’auteurs engagés tels
que John Howard Griffin dans son livre Black like me que nous vous
recommandons.
Cinquante ans après le combat pour les
droits civiques, la condition
socioéconomique des Noirs aux Etats-
Unis reste très préoccupante…
L'esclavage a eu une forte influence
sur l'attitude des Blancs envers les
Noirs car il a fixé un sentiment de
supériorité qui est resté ancré dans la
mentalité américaine.
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Aujourd’hui, on distingue dans certaines régions principalement du sud des
discriminations qui se voient par des inégalités de richesses: les Afro-américains
représentent 14% de la population mais 30% des Américains vivent en dessous
du seuil de pauvreté. Sur le plan de l’éducation aux Etats-Unis, seuls 18% des
Noirs ont un diplôme universitaire, contre 31% pour les Blancs. De plus, les Noirs
sont encore sujets à de nombreux stéréotypes au niveau de la sexualité et de la
délinquance qui sont en permanence alimenté par les médias américains. D’après
H.Mc.Ghee, vice président de Demos « les préjugés sont encore présents mais
ils sont devenus inconscients » D’ailleurs de nombreux scandales font souvent la
une des médias américains tel que l’affaire Tévor ou L’affaire Rodney king qui a
abouti à une émeute raciale très violente en 1992 à Los Angeles.
L’élection historique de Barack OBAMA , en 2008 aux États-Unis semblait de
bon augure pour les Africains-Américains.Or, non seulement leur sort ne s’est
pas amélioré, mais ils sont les premières victimes de la crise. Le taux de
pauvreté à 28 % est en hausse de deux points depuis 2009 (contre 10% pour les
Blancs), taux de chômage à 16 %, en augmentation constante (moyenne nationale
9 %).Même sous Obama la condition socioéconomique des noirs aux Etats-Unis
reste très préoccupante. À New York, la situation est si difficile que Michael
Bloomberg, son richissime maire, a investi 30 millions de dollars pour financer un
programme d’urgence de retour à l’emploi, destiné aux jeunes Noirs.
Mais malgré cette situation économique précaire, l’élection d’Obama a marquée
un tournant dans l’évolution sociale des noirs aux Etats-Unis. Une classe de la
communauté noire accède désormais à des postes importants du pouvoir
politique, économique et militaire, ce qui était impensable il y a 50 ans.
En conclusion, on peut dire que le racisme aux États-Unis a changé de forme. Les
discriminations ne sont plus avant tout sociales, mais économiques.
Barack Obama – Premier
président noir des Etats-Unis.
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Dans la rue, Youssra El Hawary
PAROLES
Il y a des gens qui s'insultent, qui se
tapent, qui se tuent dans la rue[…]
Mais ce serait un scandale si un jour
on oubliait et on s'embrassait dans la
rue.
La Rêve-olution égyptienne
La galerie Art-of-war s’est intéressée à la révolution égyptienne lors de son
exposition « [Rêve]olution » qui a eu lieu du 9 au 11 mai dernier. Elle a invité
plusieurs artistes égyptiens pour y présenter leurs œuvres et avoir le point de
vue intérieur des artistes qui ne peuvent pas s’exprimer dans leur pays d’origine.
Le 25 janvier 2011 a commencé en Egypte une révolution qui a entrainé la
démission de l'ancien président Hosni Moubarak. Puis le 30 juin 2012, Morsi, le
candidat des Frères Musulmans (un groupe politique islamique) a été élu
président, avant d’être destitué un an après, le 30 juin 2013, par l'armée qui
avait le soutien d'une partie du peuple. Cette destitution a entrainé des
affrontements triangulaires entre pro-Morsi, anti-Morsi et l'armée. De
nouvelles élections ont eu lieu pour le dimanche 26 mai 2015.
Les artistes ont voulu représenter les
violences et affrontements qui font rage dans
leur pays depuis le début des soulèvements.
Andeel réalise donc « Photo de famille », le 9
Juillet 2013. Il dessine une famille égyptienne
couverte de sang et souriante pour illustrer
les violences dans son pays et l’inaction du
peuple
face aux
violences. La chanteuse Youssra El Hawary
composé en 2012 «Fil Charia » (Dans la
rue) au début de la présidence de Morsi.
Elle a voulu
capter
l’attention
du peuple
sur l’hostilité qui règne même entre
Egyptiens et essayer d’y remédier. « Les paroles
montrent à quel point, au sein du monde arabe, les
gens peuvent s’affronter ou se tuer dans la rue, mais ils ne peuvent pas s'y
embrasser ». Sans oublier HudaLutfi et son tableau « Democracy is coming »
plaçant la diva égyptienne Umm Khaltoum dans la peur et l’inquiétude face aux
Photo de Famille, Andeel
Democracy is coming, HudaLutfi
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avions militaires planant au-dessus d’elle. L’artiste a voulu montrer l’ampleur des
affrontements dans son pays.
Un autre thème abordé par les artistes
est la politique dans le pays ainsi que la
société égyptienne, suite aux
changements de régimes successifs
depuis la démission de l’ancien président
Hosni Moubarak. Les artistes concernés
présentent souvent la situation politique
du pays comme un problème que la
population et les hommes d’Etat veulent
résoudre, mais sans résultats. Cette
situation est mise en scène par Andeel dans sa
caricature « Morsi et le chat » réalisée en
octobre 2012, quelques mois après l’élection du
président Morsi. Il le montre comme un
dirigeant maladroit, qui écrase le chat, ici
représentant le peuple, mais sans s’en rendre
compte. Le caricaturiste montre que les Frères
Musulmans ne sont pas conscients de la
responsabilité qu’a un chef d’Etat. Il dénonce
une gestion catastrophique nuisant au peuple. Huda Lutfi exprime aussi l’idée
d’un problème insoluble avec son œuvre « Table à repasser », un de ses travaux
les plus récents. Réalisé en 2013, cette œuvre est la reproduction d’une image
de fers à repasser cloués sur une table à repasser. Ainsi elle compare la
situation de son pays à un habit qu’on voudrait aplanir mais qu’on finit par
déchirer et chiffonner involontairement. Elle critique non seulement la violence
qui ne s’arrête pas mais aussi les régimes qui se succèdent un après l’autre non
seulement sans apporter de solution mais, au contraire, en faisant empirer la
situation du pays.
En utilisant l’art, les artistes égyptiens critiquent les violences et les différents
changements politiques qui se sont succédés lors de la révolution égyptienne, et
essaient de faire réagir leurs compatriotes face aux évènements.
Morsi et le chat,
Andeel
Table à
repasser,
Huda Lutfi
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Le film d’horreur est un genre cinématographique de plus en plus présent dans notre
société. Pourquoi certains films d’horreur sont-ils considérés comme cultes par une
majorité de la population, tandis que d’autres tombent dans l’oubli ?
KUBRICK OU L’ART DE FAIRE PEUR
Des films d’horreur il en existe des
milliers mais peu d’entre eux
continuent à nous effrayer
réellement. The Shining en fait
partie : en effet, dès le début du film
Kubrick nous plonge dans une
atmosphère malsaine grâce à un
travelling¹ de plusieurs minutes et à
une musique qui semble trop calme
pour un film d’horreur. D’autres films
en revanche sont à glisser rapidement
dans l’icône corbeille de votre
ordinateur, tels que The Grudge :
l’histoire ne fait que ressasser un
ensemble de procédés vus et revus
dans les films du genre, au point de
devenir des stéréotypes. Ainsi, dès le
début du film, Shimizu (réalisateur de
The Grudge) met en scène un suicide
accompagné d’une malédiction qui retire
le suspens du film : on sait donc dès le
début que quiconque entrera dans la
maison où se passe l’action, mourra. Au
contraire, dans The Shining, Kubrick
tient à montrer l’évolution des
personnages, et en particulier Jack qui
sombre peu à peu dans la folie laissant
au spectateur le loisir d’imaginer la fin :
va-t-il oui ou non tuer sa famille ? Il met
également le public à contribution pour
trouver des explications à des
phénomènes surnaturels, comme des
évènements datant de 1920 qui
surviennent régulièrement dans l’hôtel
où certains passages fantastiques
auxquels Kubrick ne donne aucune
interprétation rationnelle.
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Kubrick signe un véritable chef d’œuvre en exploitant au maximum le thème de la folie, le film
est autant un film « d’horreur » qu’une analyse de la folie d’un homme, tout en faisant appel à
l’imagination du spectateur pour trouver des explications à certains phénomènes auxquels il
n’apporte pas d’explication tangibles.
Le grand talent de Kubrick dans ce film est
d’effrayer les spectateurs en les plongeant
dans un climat hostile et pesant sans utiliser
de procédés faciles. On ne retrouve qu’un seul
jump scare², peu de scène gore³ et les
acteurs se servent de toute la finesse de leur
jeu pour exprimer les émotions ressenties par
les personnages et faire peur. Ainsi, Danny
Loyd (jouant le rôle du fils, Danny), signe une
interprétation de haute qualité en modulant
notamment sa voix et devient un des enfants
les plus effrayants du grand écran. Mais l’on
remarquera surtout le jeu de Nicholson qui
terrifie le spectateur par la simple expression
de son visage, changeante d’un instant à
l’autre, exprimant toute sa fureur à travers
son regard et ceci en pleine lumière, ce qui
correspond a une petite révolution dans ce
genre cinématographique.
Jack Nicholson dans The Shining
L’utilisation du large panel du jeu de ses
acteurs permet à Kubrick de se
démarquer des autres films d’horreur. En
effet dans ceux-ci au lieu de faire appel
aux expression du visage, au ton de la
voix et à tous ces éléments qui
permettent de changer l’ambiance d’un
film, les réalisateurs utilisent des
procédés beaucoup moins recherchés
comme les jump scare, les musiques
angoissantes, les masques ou le
maquillage, qui permettent de ne faire
peur que sur un court moment et de plus
ne mettent en valeur ni le personnage, ni
l’acteur. En revanche le jeu de Shelley
Duval, l’interprète de la femme de Jack,
laisse à désirer : la terreur qu’elle devrait
éprouver face à son mari ne convainc pas
le spectateur.
Danny Lloyd dans The Shining
LEXIQUE
Travelling¹ : Mouvement latéral d'une caméra.
Jump scare² : Procédés de film d’horreur consistant à faire sursauter le
spectateur en faisant sauter un personnage, un monstre… à l’écran.
Gore³ : Se dit d'une œuvre de fiction privilégiant les scènes sanglantes.
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Invasion dans les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux ont créé depuis leur apparition en 1988, un
monde virtuel permettant aux internautes de s’exprimer
librement. Mais cette liberté a un prix : ont-ils conscience des
conséquences sur leur vie
privée ?
Alerte les internautes,
attention aux prédateurs !!!
Les réseaux sociaux étant déjà une
menace concernant la vie privée
des internautes, les industries
publicitaires et les entreprises
s’ajoutent a ce problème. Comment
font-elles pour nous suivre ? La
plupart des sites internet ont ce
qu’on appelle des « trackers » (des
bouts de code informatiques) capables de surveiller notre navigation. Les
données personnelles intéressent les entreprises commerciales. C’est en effet
une manière de cibler un public précis pour leurs publicités. Ce public est
majoritairement composé de jeunes. Plus nombreux et plus ignorants, ils ne
prennent pas conscience du danger que représentent ces sites de socialisation :
23% des utilisateurs de Facebook ne se soucient pas des paramètres de
confidentialités
« Un citoyen n’a aucun garantie qu’une information d’ordre privée circulant sur
internet, ne sera pas retournée contre lui, et les tribunaux ne vont pas le
protéger » déclare Alex Türk, président de la Commission Nationale de
l’Informatique et des Libertés (CNIL).En effet, les réseaux sociaux présentent
des conséquences néfastes sur la vie professionnelle. Ils engendrent des pertes
d’emploies comme montre l’exemple des 3 salaries de l’entreprise d’ingénierie
Alten, licencies à cause de propos tenus sur Facebook. Mais une autre
conséquence se présente lors des recrutements.
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Le CV est devenu quelque chose d’accessoire car les recruteurs utilisent, pour
pister leurs candidats, les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.
En revanche les entreprises ne sont pas les seuls prédateurs : effectivement
depuis quelques années ces sites sont devenus une nouvelle source d’information
pour la police. Ils permettent de lutter contre la disparition de mineurs,
l’incitation au suicide, à la haine raciales, la diffamation, les deals de substances
illicites, la pédophilie et la pédopornographie.
Sunith Baheerathan, un mécanicien avait poste ``Y-a-t-il un vendeur a Vaughan
pour se faire 20 dollars […] ``. ``Super, est-ce que nous pouvons venir
aussi ?``, a répondu la police de Toronto.
En réaction à des invasions, des lois se mettent en place pour
protéger la vie privée des internautes et lutter contre ces
prédateurs.
L’article 226-1 du code pénal sanctionne l’atteinte à la vie privée qui peut revêtir
deux formes :
-La captation, l’enregistrement ou la transmission, sans le consentement de leur
auteur, des paroles prononcées a titre prive ou confidentiel, dans un lieu public
ou privé.
- La fixation, l’enregistrement ou la transmission, sans le consentement de leur
sujet, de l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé
Ces internautes émerveillés devant un monde de liberté s’aventure au-delà des
limites de la vie prive : devant ces proies faciles, les entreprises et la police se
lèchent les babines. Que prévoit le futur pour ces prédateurs.
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