Post on 07-Mar-2016
description
Environnement et ChangementClimatique au Maroc
Diagnostic et Perspectives
EDITE PAR
ELLINOR ZEINO-MAHMALAT
ABDELHADI BENNIS
EnvironnEmEnt Et ChangEmEnt ClimatiquE au maroC
DiagnostiC Et PErsPECtivEs
Publi par
Konrad-Adenauer-Stiftung e.V.
2012, Konrad-Adenauer-Stiftung e.V., Bureau au Maroc
Tous droits rservs.
Aucune partie de la publication peut etre reproduite ou utilise
ni lectroniquement ni sur papier sans la permission crite dditeur.
Photo: Clip Dealer
Rdaction : Ellinor Zeino-Mahmalat
Mise en page : Safae Alaoui Soulimani
Imprim au Maroc.
1re dition 2012
EnvironnEmEnt Et ChangEmEnt ClimatiquE au maroC
DiagnostiC Et PErsPECtivEs
Dit Par
EllInoR ZEIno-MAhMAlAT
ABDElhADI BEnnIS
KonRAD-ADEnAuER-STIfTung E.V., BuREAu Au MARoC
ASSoCIATIon RIBAT Al fATh PouR lE DVEloPPEMEnT DuRABlE
RABAT, MAI 2012
sommairE
7 introDuCtion
11 lhistoirE DE la ConsCiEnCE CologiquE au maroC Et En allEmagnE
11 PolITIquE EnVIRonnEMEnTAlE SuIVIE PAR lE MARoC ET SES EnSEIgnEMEnTS
Abdelhadi Bennis
27 lES ThMES DE lEnVIRonnEMEnT DAnS lES MDIAS AllEMAnDS
Andreas Bhn
35 ltat Du ChangEmEnt ClimatiquE Et sEs imPaCts au maroC
35 lE PoInT SuR lE ChAngEMEnT ClIMATIquE Au MARoC Abdellah Mokssit
41 lE ChAngEMEnT ClIMATIquE ET SES IMPACTS Au MARoC : CoMPlExIT Du nouVEAu ClIMAT ET DfIS DE lA PRDICTIon Du CyClE DE lEAu
Mohammed-Sad Karrouk
43 PRESSIonS EnVIRonnEMEnTAlES DAnS un ConTExTE DE ChAngEMEnT ClIMATIquE: lA RgIon TAngER-TTouAn Khalid R. Temsamani
49 IMPACTS DES ChAngEMEnTS ClIMATIquES SuR lE DVEloPPEMEnT DES MAlADIES DES PlAnTES
Mohammed Besri
55 lIMPACT Du ChAngEMEnT ClIMATIquE SuR lA DISTRIBuTIon DE CERTAInS VECTEuRS DES MAlADIES TRAnSMISSIBlES lhoMME ET Aux AnIMAux DoMESTIquES : CAS DES lEIShMAnIoSES Au MARoC hamid Sahibi & Abdelkebir Rhalem
61 lADAPTATIon DE lAgRICulTuRE MARoCAInE Au ChAngEMEnT ClIMATIquE
Mohamed Badraoui & Riad Balaghi
63 la gEstion DEs rEssourCEs naturEllEs au maroC
63 gESTIon DES RESSouRCES En EAu Au MARoC ET ChAn- gEMEnT ClIMATIquE
Mokhtar Bzioui
71 lA gESTIon InTgRE DES ZonES CTIRES DAnS un ConTExTE Du ChAngEMEnT ClIMATIquE - CAS DTuDE Du lITToRAl MDITERRAnEn oRIEnTAl Du MARoC Abdellatif Khattabi
77 lE TERRoIR : unE gESTIon InTgRE DES RESSouRCES. ExEMPlES ConCRETS Au MARoC Zineb Benrahmoune Idrissi
79 rECommanDations : lEs nCEssits Dagir
85 TABlEAu DABRVIATIonS
87 lISTE DAuTEuRS
7introDuCtion
lenvironnement et le changement climatique concernent les deux
cts de la rive mditerranne. Au Maroc, la conscience cologique
sest dveloppe depuis le Sommet de Rio en 1992 et a obtenue une
nouvelle dynamique par ladoption de la nouvelle Constitution lanne
dernire.
la nouvelle Constitution marocaine adopte en juillet 2011 a ancr
le principe du dveloppement durable et la protection des ressources
naturelles en reconnaissant le droit laccs leau et un environ-
nement sain, et au dveloppement durable (Art. 31). Par la recon-
naissance du rle des ong (Art. 12), la nouvelle Constitution a aussi
renforc le mandat et la lgitimit de la socit civile engageant pour
la protection de lenvironnement et pour la lutte contre le rchauffe-
ment climatique.
Daprs les tudes les plus rcentes, 93% de lnergie consomme par
le Maroc est importe. Ce chiffre tmoigne de limportante dpendance
nergtique du Royaume. Prs de 50% de la population marocaine
vit directement de lagriculture. or, du fait de laridit de terres trs
dpendantes de la pluviomtrie, ce secteur, en particulier au Maroc, est
fortement tributaire des variations climatiques. Enfin, les ressources
naturelles marocaines sont caractre hautement patrimonial.
Ces donnes structurelles font que, pour reprendre la formule lapidaire
dun intervenant : le Maroc vit de son environnement .
Dans un premier temps, il conviendra de fournir quelques lments de
diagnostic. Le Maroc se trouve dans une phase que lon qualifiera de
transitionnelle. Dans un second temps, il sera opportun de prsenter
les perspectives qui se dessinent au Maroc en matire de changement
climatique, aussi au niveau global qu lchelle locale.
la question du changement climatique possde une trs grande acuit
au Maroc puisquelle ne concerne pas simplement le cercle restreint
des spcialistes mais touche directement la population, fortement d-
pendante de lagriculture. la problmatique environnementale est, en
effet, trs lie celle de la scurit alimentaire. les premiers travaux
sur les infrastructures ont donc t directement relis cette question.
Il en est ainsi des premiers barrages construits dans les annes 60.
8or, ce que lon constate, cest linadaptation des infrastructures aux
dfis rcents poss par les changements climatiques. Cest pour cette
raison que nous pouvons parler dune phase de transition. Ainsi, les
inondations survenues Casablanca en 2010 et Tanger en 2008 et
2009 seraient dues, dune part, linadaptation des infrastructures et,
dautre part, aux difficults de prvoir le nouveau cycle de leau. Cette
double causalit dmontre la ncessit du dialogue entre les diff-
rentes disciplines que sont lingnierie, la climatologie et limportance
dune volont politique forte pour coordonner les diffrentes actions.
quelles sont les perspectives pour le Maroc ?
Or, le Maroc connait actuellement une phase de solidification de sa
politique environnementale. Plusieurs instruments lgislatifs sont en
vigueur ou en phase de prparation. la Charte nationale de lEnvi-
ronnement a t impulse par les plus hautes instances en 2009, une
loi-cadre est en prparation pour loprationnalisation de cette Charte.
le prambule et les articles 31 et 35 de la nouvelle constitution consa-
crent limportance du secteur de lenvironnement.
Cette volont nationale doit tre mise en relation avec la participation
du Maroc la quasi-totalit des organisations onusiennes ayant trait
lenvironnement. A titre indicatif, le Royaume est partie 85 accords
multilatraux. Cette trs grande activit internationale a entran une
rorganisation du secteur de lenvironnement au niveau national. En
1992, un dpartement Environnement a t cr au sein du Ministre
de lEnergie, des Mines, de lEau et de lEnvironnement. Celui-ci gre
les principaux accords, tels que la Convention de Ble ratifie en 1995,
la Convention de Lutte contre la Dsertification ratifie en 1996.
Cette troite imbrication entre instances nationales et internationales a
permis au Maroc de bnficier des instruments financiers mis en place
au niveau international. Le pays a ainsi bnfici de 100 millions de
dollars depuis la cration du fonds pour lEnvironnement Mondial.
Ces initiatives politiques se doublent dinitiatives manant de la socit
civile et du monde conomique. En tmoigne linitiative Desertec lan-
ce en 2009 par une fondation et un consortium. Son but est den-
courager la production dnergie solaire grce des centrales thermo
solaires et des installations photovoltaques situes dans le dsert.
une partie de llectricit produite serait destine au march europen.
or, cette initiative industrielle dmontre galement limbrication du
national et de linternational. Par exemple, un des projets soutenus
9par Desertec, la centrale thermo solaire douarzazate, sinscrit dans le
cadre du Plan Solaire Marocain et bnficie des fonds des principaux
bailleurs internationaux tels que la Banque Mondiale, le fonds pour les
Technologies propres, la Banque Europenne dInvestissement.
les initiatives locales tmoignent aussi dun enchevtrement des
diffrents niveaux, entre international, national et local. Dans la rgion
Tanger-Ttouan, un observatoire rgional de lenvironnement a t mis
en place en 2010. le parc olien de Tanger, dune capacit de 140 MW
et dun cot global de 250 millions deuros a bnfici de financements
internationaux. Il sagit, en outre, dun projet ligible Mcanisme de
Dveloppement Propre , mcanisme de flexibilit prvu par le proto-
cole de Kyoto.
Cet exemple montre que la dcentralisation de la politique environne-
mentale a permis une dynamisation des projets.
Certains dentre eux questionnent la notion de territoire sous-tendant
le concept de dcentralisation et lui prfrent celle de terroir. Cette
notion est base sur lide dune harmonie entre lhomme et son envi-
ronnement. Ce sont des units de gestion des ressources naturelles,
lexemple des oasis. Ainsi, Shoul est un terroir cr partir dun terrain
aride qui a t par la suite rebois.
les exposs suivants taient prononcs lors de la confrence inter-
nationale sur lEnvironnement et changement climatique au Maroc
Diagnostic et perspectives qui a eu lieu le 12 et le 13 mai 2012
Tanger et qui tait organise par la fondation Konrad Adenauer et le
Club de lEnvironnement de lAssociation Ribat Al fath pour le dvelop-
pement durable.
lon comprend mieux, prsent, lintrt des dimensions internatio-
nale et multidisciplinaire de cette confrence. la stratgie marocaine
en matire denvironnement et dadaptation au changement climatique
sinscrit dans une dimension internationale. De plus, cette question, de
par sa complexit, ncessite lexpertise du climatologue, de lingnieur
et de lhomme politique. Cette confrence a, dune certaine manire,
contribu la ralisation de ponts entre les diffrents secteurs.
Meria Diabira
Ellinor Zeino-Mahmalat
Rabat, Mai 2012
lhistoire de la conscience cologique au maroc et en allemagne
Politique environnementale suivie par le Maroc et ses enseignements
Abdelhadi Bennis
le thme, revt une grande importance, particulirement dans le
contexte actuel marqu par une anne de scheresse trs svre au
Maroc, par la prparation du Sommet de la Terre RIo+20, par ladop-
tion dune nouvelle Constitution marocaine et enfin par linvestiture
dun nouveau gouvernement.
Jaborderai le sujet en prenant comme point de dpart le Sommet de
Rio en 1992 et, vu la contrainte du temps, je mettrai laccent sur les
aspects stratgiques relatifs au contexte davant Rio, aux program-
mes daction, larsenal juridique et la gouvernance. Je terminerai
par soumettre au dbat quelques enseignements tirer de cette
volution.
Contexte la veille du 1er sommet de rio en 1992
on ne peut nier lexistence dun certain nombre dactions caractre
environnemental avant Rio. la preuve rside, titre dexemple, dans
lexistence dun certain nombre de textes juridiques assez anciens.
on peut citer titre dexemple le dahir portant sur le domaine public
hydraulique qui date de juillet 1914, celui portant rglementation des
tablissements insalubres, incommodes ou dangereux, qui date de
septembre 1914 et celui portant sur la conservation et lexploitation
des forts qui date du 10 octobre 1917. on peut galement citer
comme preuve les pratiques traditionnelles des populations locales,
soucieuses de la protection des ressources naturelles.
Mais il est difficile dadmettre que ces lments constituent une vision
claire, globale, intgre et scientifiquement conue, dune politique
environnementale. on nen veut comme preuve que labsence dun
Dpartement ministriel ddi lenvironnement dans les 20 pre-
miers gouvernements constitus depuis lindpendance jusquen
1992.
12
la phase davant Rio a t galement marque par une srie de s-
cheresses devenues de plus en plus svres, de plus en plus longues
et de plus en plus gnralises dans lespace. on se souvient parti-
culirement de celle de 1981 qui a eu de graves rpercutions sur le
dveloppement du pays. Cette conjoncture a permis aux Pouvoirs
Publics de prendre conscience de lampleur de la problmatique et
a dailleurs t favorable la cration dun certains nombres dong
uvrant dans le domaine de lenvironnement.
Cette prise de conscience a galement pouss le Maroc bien pr-
parer sa participation Rio et se faire reprsenter par une forte
dlgation prside par SM Mohammed VI, alors prince hritier.
lorganisation dun colloque international par lARfDD en 1990 et sa
Dclaration de Chellah reste cet gard un vnement historique.
Certaines ong, comme lASMAPE, ont mme particip des rencon-
tres internationales.
le rsultat de cette prise de conscience et de cette participation a t
immdiat : Ds le retour de la dlgation marocaine de Rio, un Sous
Secrtaire dEtat a t charg de lEnvironnement auprs du Ministre
de lIntrieur le 11 aot 1992.
La planification des activits environnementales
Six documents mritent dtre souligns de faon particulire : La
Stratgie nationale pour la Protection de lEnvironnement et le Dve-
loppement Durable (SnPEDD), le Plan dAction national pour lEnvi-
ronnement (PAnE), le Plan national de lutte contre le Changement
Climatique (PnCC), la Charte de lAmnagement du Territoire (CnAT),
le Plan national de gestion des Dchets Mnagers (PnDM) et le Plan
national dAssainissement liquide (PnAl) et dpuration des eaux
uses.
La SNPEDD
Soulignons tout dabord que la SnPEDD a t labor le 1-2 juin
1995, lors du 1ier CnE (Conseil national de lEnvironnement) revu et
la lumire de lvaluation des activits de 1994. louverture a t
assure par un discours royal de feu hassan II.
les points fondamentaux de cette stratgie peuvent tre rsums par
les deux buts comme suit : Stabiliser les dgradations leur niveau
de 1992 et les rduire par la suite.
13
les objectifs sont de rduire les niveaux des diffrents indicateurs de
la pollution aux horizons 2005 et 2020 comme suit :
Eau : 1ier niveau entre 27% et 40% et 2me niveau entre 40%
et 95%.
Air : 1ier niveau entre 9% et 40% et 2me niveau entre 50% et
90%.
Dchets municipaux: 1ier niveau entre 5% et 90% et 2me
niveau entre 95% et 0%.
Dchets industriels : 1ier niveau entre 15% et 35% et 2me
niveau entre 25% et 0%.
(Soulignons titre dexemple que le taux de mise en dcharge
sauvage pour tous les types de dchets doit atteindre 25% en
2005 et 0% en 2020).
Assainissement liquide en milieu urbain : 1ier niveau entre 10%
et 80% et 2me niveau entre 40% et 90%.
Traitement anti rosif des sols : 1ier niveau 22000 ha et 2me
niveau 25000 ha.
Reboisement annuel : 1ier niveau 31000 ha et 2me niveau
35000 ha.
le cot de la dgradation a t estim lpoque selon le mode de
calcul du PnuD 8,2% du PIB rparti entre 6,0% pour leau et les
dchets, 1,9% pour lair et 0,3% pour les sols et le milieu nature.
linvestissement dans lenvironnement est largement rentable : les
avantages procurs par la stratgie (14,2 Md dh) sont 3 fois plus
levs que le cot de sa mise en uvre (4,6 Md dh).
les pouvoirs publics sont particulirement appels :
Mobiliser et mnager les moyens administratifs et faire partici-
per les populations aux actions locales.
Intgrer lenvironnement dans les mcanismes de prise de dci-
sion lors de llaboration des plans de dveloppement.
Agir par la recherche, linformation et la formation.
LE PANE
le PAnE a t initi lors de la 2me runion du CnE le 7-8 octobre
1996 ; son laboration rentre dans le cadre du programme Capacit
21 du PnuD avec le fnuAP et loMS, il porte un slogan mobilisateur :
Action 30 pour le 21s. Son laboration tait faite selon lapproche
participative et dcentralise lors de 9 ateliers thmatiques organi-
ss dans les diffrentes rgions du pays pour traiter de 28 thmes
14
(Industrie, population, nergie, climat et sol, agriculture, Ressources
naturelles et biodiversit, Eau et sant, urbanisme /habitat/ environ-
nement, Financement/ partenariat, loi/ Rglementation/ financement,
IEC). Chaque atelier a travaill sur la base dun document labor par
des spcialistes. latelier de synthse a eu lieu Rabat, il a abouti
aux rsultats suivants :
la validation du but du PAnE qui rside dans lintgration de lenvi-
ronnement aux programmes de dveloppement du pays pour en faire
un Dveloppement Durable.
La validation de ses 5 objectifs spcifiques globaux relatifs lapproche
globale, lintgration de lenvironnement dans les principaux secteurs,
lapproche participative, les partenariats, le renforcement des capaci-
ts institutionnelles.
La validation des objectifs spcifiques thmatiques relatifs leau, les
sols, lair et les nergies renouvelables, les milieux naturels (Bio-
diversit, cosystmes fragiles, forts), les risques technologiques
majeurs, lenvironnement urbain et pri-urbain (urbanisme/habitat,
pollution industrielle, dchets solides, assainissement liquide) et enfin
la Communication.
Lidentification de 162 actions entreprendre et leur classement selon
leur nature : Planification (15), lgislation/ normalisation (4), gestion
environnementale (19), IEC (17), renforcement des capacits insti-
tutionnelles (17), ralisation (36), Suivi/ Evaluation (2), recherche et
amlioration des connaissances (18).
la rpartition de ces actions selon les Dpartements responsables :
Agriculture (26), Eaux et forts (13), Equipement (26), Amnage-
ment du Territoire (3), urbanisme/habitat (8), Commerce et Industrie
(6), Energie/Mines (16), sant (5), Tourisme (3), Actions transversa-
les entre 2 ou plusieurs Dpartements (59).
lestimation du cot global du PAnE (2,23 Md dh) et sa rpartition
selon les domaines : Eau (4,6%), sol (9,7%), air (6%) Milieu naturel
(45,6%), catastrophes naturelles (8,4%), milieu urbain/ pri-urbain
(18,3%), IEC (7,8%).
Les conditions de mise en uvre ont t dfinies selon 3 rubriques :
le cadre institutionnel regroupant les institutions centrales (CnE,
Commission nationale de Mise en uvre, le Dpartement de lEn-
vironnement) et rgionales/provinciales (CRE, CPE) ainsi que les
15
grands groupes sociaux (ong, Syndicat, Collectivits locales, patro-
nats, Unions de coopratives, communaut scientifique).
Le financement sera assur par des ressources budgtaires nationa-
les et par le recours des financements extrieurs dans les 2 cadres
multilatral et bilatral. Le recours la fiscalit est envisag travers
le principe de pollueur- payeur .
un systme de suivi/valuation a t envisag.
Le PNCC
Conformment la Convention mondiale de lutte contre le change-
ment climatique, la Maroc a fait sa 1ire communication en 2001
et sa 2me en 2009. le Plan national de lutte contre le Changement
Climatique vise trois catgories de mesures concernant plusieurs
domaines dactivits, il sagit des mesures dattnuation, dadaptation
et transversales.
La CNAT
Cette charte de lAmnagement du Territoire revt une grande impor-
tance en matire de dveloppement durable des diffrentes rgions
du pays en fonction des potentialits de leurs ressources naturelles et
de leur capacit de charge humaine. Sa prparation a t trs parti-
cipative car elle mobilis durant une anne (2000) un grand nombre
dexperts qui ont anim des ateliers de concertation dans toutes les
rgions du pays.
Le PNDM
le Plan national de gestion des Dchets Mnagers (PnDM) a t mis
au point en 2008 pour lutter contre les dcharges sauvages, dvelop-
per la collecte, le recyclage et le traitement. Ce plan valu 37 Md
dh prvoit la collecte et la mise en dcharge contrles de tous les
dchets en 2020.
Le PNAL
le Plan national dAssainissement liquide (PnAl) et dpuration des
eaux uses a pour but de dvelopper la collecte des eaux uses,
leur traitement dans des stations dpuration et leur recyclage pour
lirrigation des terres agricoles. le plan lanc en 2005 mobilisera 43
Md dh lhorizon 2015 et 50 Md en 2020. Il prvoit des niveaux de
raccordement et de baisse de pollution en milieu urbain (Mu) de 80%
en 2020 et 90 % en 2030.
16
les stations dpuration seront construites dans 330 villes en 2030
pour traiter la totalit des eaux uses.
Plans sectoriels
Plusieurs plans sectoriels ont vu le jour au cours des deux dernires
dcennies, tenant plus ou moins compte de la composante environ-
nementale. on citera titre dexemple le Plan Maroc Vert, le plan
Emergence, lhabitat insalubre et la lutte contre les bidonvilles.
la gouvernance environnementale aprs rio
la gouvernance travers la structure gouvernementale
Cinq priodes, jalonnes par des changements dans la composition
du gouvernement peuvent tre distingues en matire de gouvernan-
ce environnementale. Ces priodes rvlent des niveaux de stabilit
et de dynamisme assez diffrents.
Aot 1992 janvier 1995 : Il sagit de la priode du Sous Secrtaire
dEtat qui a t relativement calme et qui na pas laiss dimpacts
significatif.
fvier 1995 aot 1997 : Cest la seule priode de lhistoire du
Maroc o le secteur de lenvironnement a bnfici lui seul dun
Ministre part entire. Cest aussi la priode o le Maroc a pu la-
borer sa Stratgie nationale pour la Protection de lEnvironnement et
le Dveloppement Durable (SnPEDD) et le Plan dAction national pour
lEnvironnement (PAnE) ; deux documents qui constituent jusqu
prsent des repres et des rfrences en matire de politique envi-
ronnementale.
Aot 1997 mars 1998 : Il sagit dune courte priode, transitoire
o lEnvironnement a t ramen au niveau de Secrtaire dEtat (SE)
rattach un grand Ministre regroupant lAgriculture, lEquipement
et lEnvironnement.
Mars 1998 septembre 2007 : Cest une priode qui concide avec le
gouvernement dit dalternance et au cours de laquelle la gouvernance
environnementale a connu la fois la stabilit et linstabilit. la
stabilit rside dans le fait cest le mme Ministre qui a supervis le
Dpartement de lEnvironnement durant toute cette priode, assurant
une certaine continuit. linstabilit rside dans le fait que ce Dpar-
17
tement de lenvironnement a souvent chang de titulaire et parfois
nen a mme pas eu. le ministre sintitulait Ministre de lAmnage-
ment du Territoire de lEnvironnement, de lurbanisme et de lhabitat
(MATEuh) entre mars 1998 et novembre 2002 et Ministre de lAm-
nagement du Territoire de lEau et de lEnvironnement (MATEE) entre
novembre 2002 et septembre 2004.
Septembre 2007 nos jours : le secteur de lEnvironnement a t
dtach de lAmnagement du Territoire pour tre rattach celui de
lEnergie, des Mines et de lEau (MEMEE).
La gouvernance travers quelques structures du Dpartement de
lEnvironnement
On citera de faon particulire les structures suivantes cres au fil des
annes :
la cration du Conseil national Suprieur de lEau et du Climat
(CnSEC) en 1981.
le Conseil national de lEnvironnement dont la composition a
t renforce en 1995 par lintgration des ong. Ce Conseil
devait tre dconcentr par la cration de Conseils rgionaux.
lobservatoire national de lEnvironnement du Maroc qui a ga-
lement t dconcentr par la cration dobservatoires rgio-
naux.
la Commission nationale des Etudes dImpact sur lEnviron-
nement qui a galement fait lobjet de dconcentration par la
cration de Comits Rgionaux.
La Gouvernance travers dautres structures administratives
la plupart des Administrations ont cr au niveau central des structu-
res de diffrents niveaux spcifiquement ddies lenvironnement.
on notera que des Divisions de lAmnagement du Territoire et de
lEnvironnement ont t cres au niveau des Wilaya.
La Gouvernance travers les institutions lues
Soulignons que les institutions lues, notamment travers la Charte
Communale, sont charges de la conception et de la ralisation de
plusieurs activits environnementales. on rsumera leurs domaines
de comptence comme suit, tout en soulignant ladoption du principe
de la subsidiarit du bas vers le haut.
18
le Conseil communal comprend imprativement une Commission
charge de lurbanisme, de lAT et de lEnvironnement, en parallle
avec la Commission du Dveloppement Economique, social et cultu-
relle.
Ses comptences propres sont larges car elles couvrent la pr-
servation de lhygine, la salubrit et lenvironnement (Voierie,
assainissement, dcharges, pollution de leau, maladie transmissibles
etc..) ainsi que lurbanisme et lAT .
Dans les comptences qui lui sont transfres par lEtat figurent le
domaine forestier, le patrimoine culturel, les PMh.
le Conseil est charg du rle de Police Administrative comme la
police de lenvironnement.
le Conseil a une comptence consultative dans pratiquement tous les
domaines.
Daprs la loi relative au Conseil prfectoral ou provincial, il est char-
g entre autre de: i/ Contribuer la prservation des SIBE, ii/ Veiller
la protection de lenvironnement, iii/ Donner son avis sur lAT.
Daprs la loi relative aux comptences du gouverneur (1977, modifi
en 1993), il coordonne et contrle les services provinciaux sous
lautorit des ministres.
La Gouvernance de lEnvironnement dans le secteur priv
on soulignera que la Confdration gnrale des Entreprises du
Maroc (CgEM), ainsi que certains secteurs conomiques (Phosphate,
ciment etc.) ont cr des structures ddies lenvironnement.
Le mouvement associatif
Ce mouvement participe galement au dveloppement de lenviron-
nement travers 2 processus : Soit en intgrant les activits environ-
nementales dans les programmes daction des ong intervenant dans
dautres domaines, soit en crant des ONG uvrant spcifiquement
dans le domaine environnemental.
Soulignons que daprs une tude ralise par le Ministre du D-
veloppement Social de la famille et de la Solidarit en 2009 sur un
chantillon de 1200 associations de dveloppement en activit, les
ong qui ont inscrit lenvironnement, lhabitat et les infrastructures
de base dans leurs objectifs statutaires reprsentent 10,5%. Ces
ong ont particip hauteur de 14% dans les activits ralises par
lensemble des ong.
19
larsenal juridique
Dans le Sommet de Rio en 1992 a eu un impact trs fort sur la mise
niveau de larsenal juridique de lenvironnement au Maroc, mais assez
tardivement.
Aprs la signature entre 1992 et 1994 des trois Conventions de Rio
relatives la biodiversit, la dsertification et au changement cli-
matique, la 1ire loi marocaine promulgue porte sur lEau, en 1995,
en parallle avec llaboration de la SnPEDD et du PAnE.
le vrai dmarrage de la mise jour de larsenal juridique na eu lieu
qu partir de 2003 avec la promulgation des lois suivantes :
la loi relative la mise en valeur de lenvironnement (mai
2003)
la loi relative aux tudes dimpact sur lenvironnement (mai
2003)
la loi relative la lutte contre la pollution de lair (mai 2003)
la loi relative la gestion des dchets et leur limination
(novembre 2006).
Cependant la plupart des textes dapplication de ces lois nont t
promulgus quentre 2008 et 2010.
les enseignements tirer
on doit ds le dpart prciser que le secteur de lenvironnement ne
fait lobjet que de peu dtudes dvaluation.
Dans son analyse des rsultats des oMD, le hCP donne quelques
indications pertinentes.
une tude a t entame en 2004 pour valuer les rsultats de la
SnPEDD, mais donne peu de donnes. on sait juste que 245 orga-
nismes ont rpondu lenqute lance, que le secteur public couvre
75% des actions ralises et que le ple environnement repr-
sente 36%, le thme de leau et les rejets liquides reprsentant 43%
des actions environnementales.
A loccasion dune tude ralise en 2007, sur lvaluation des actions
de luE au Maroc, de nombreuses recommandations ressortent dans
le chapitre de lenvironnement. on peut retenir : i/la cration dun
Conseil national du PAnE, ii/ la cration dun observatoire national
civil, iii/ La qualification des ONG, iv/ Le dveloppement des NTIC,
v/ lappui aux plans locaux de lAgenda 21.
20
une autre tude a t ralise en 2007 sur lvaluation du systme
des EIE. Cette valuation a galement donn lieu de nombreuses
recommandations caractre technique, institutionnel, juridique.
les lments collects lors de la campagne lectorale 2011 rvlent
galement quelques indications significatives.
la compilation de ces lments et de tant dautres permet de dgager
quelques rsultats et de tirer quelques enseignements.
En matire dactions lies aux diffrents plans tablis
Dans le domaine de leau, un effort a t dploy pour mobiliser cette
ressource (5 barrages et 150 Mn m3 entre 2007 et 2011) et pour
lconomiser dans le domaine agricole. Cet effort reste insuffisant par
rapport lampleur de la menace de scheresse et laugmentation
des besoins des populations. Rappelons que la ressource actuelle est
estime 730 m3/habitant/an, bien infrieure par rapport au seuil de
raret (1000 m3). Plus grave encore, le niveau de disponibilit risque
de chuter 530 en 2030. lorganisation dune runion urgente du
Conseil national Suprieur de lEau et du Climat simpose.
En matire de biodiversit les chiffres de la dgradation demeurent
proccupants et les menaces ne cessent daugmenter. on souligne
particulirement que les surfaces plantes annuellement ne compen-
sent pas plus de 30 % des superficies perdues (31000 ha). Le Maroc
se doit de raliser ses programmes, et il est propos de renforcer la
gestion des Aires protges par le dveloppement de lcotourisme
durable, permettant de lutter contre la pauvret.
Entre 2007 et 2011, seulement 15 stations dpuration des eaux
uses ont t ralises dans le cadre du PnAl et le taux dpuration
nest que de 20%. Il y a lieu dacclrer le rythme pour atteindre lob-
jectif de rduire en 2020 les pollutions domestique et industrielle de
80% et 85%. Comme il faut laborer un plan similaire pour le milieu
rural.
la collecte des dchets a atteint 75 % et nous rapproche de lobjec-
tif de 100% en 2020, cependant celui de la mise en dcharge (10
dcharges contrles ont t ralises entre 2007 et 2011) reste au
niveau de 30 %. Il y a lieu dacclrer le rythme des ralisations at-
teindre lobjectif de supprimer toutes les dcharges sauvage en 2020.
De plus, il temps de lancer avec nergie lopration de compostage.
21
En matire de changement climatique et dnergie une valuation des
missions de gaz Effet de Serre a t faite et un vaste programme
nergtique a t lanc et a mme connu un dbut de ralisation: i/
6 stations dnergie solaire, olienne, hydro-lectrique et de gaz, ii/
Introduction des lampes basse consommation, iii/ Amnagement
horaire pour conomiser lnergie. La ralisation du programme fix
est vitale pour le Maroc et requiert une mobilisation gnrale.
Plusieurs Administrations et institutions ont initi lintgration de
lenvironnement dans leur plans daction : Plan Maroc Vert, le plan
halieutis pour la pche, Stratgie de dveloppement durable du
tourisme, le Dveloppement industriel cologiquement durable, les
secteurs phosphatier et cimentier etc Il est incontournable que cette
intgration soit gnralise tous les secteurs et surtout mise en
application sur le terrain.
la Charte nationale de lAmnagent du Territoire a t trs utile
pour la conception des infrastructures de bases et le dveloppement
rural. leffort fait en matire de restructuration des agglomrations
urbaines est perceptible. Malgr linstallation de 21 stations de sur-
veillance de la qualit de lair, on constate que la pollution de lair
dans les villes ne cesse daugmenter. Il est impratif de tenir compte
des recommandations de la charte en matire de protection des sols
lors de lextension des zones urbaines et dacclrer la production de
documents dAmnagement du Territoire (Plan de Dveloppement des
Communes, Schmas Provinciaux et Rgionaux damnagement du
Territoire).
En matire de Gouvernance
la critique du systme de la gouvernance fait lunanimit de tous les
valuateurs. on la retrouve dailleurs, mais bien sr, des degrs
diffrents selon les catgories dintervenants.
Rappelons que le thme de lenvironnement dans la dernire campa-
gne lgislative a t trs limit et que le score ralis par les partis
des Verts est trs faible. Par ailleurs, la dclaration dinvestiture du
nouveau gouvernement na cit dans son programme que quelques
chiffres : i/ Plantations forestires de 50000 ha/an, ii/ Cration de
172 stations dpuration pour traiter 123 Mn m3 deaux uses (18%),
iii/ Cration de 44 dcharges contrles pour traiter 30% des d-
chets, iv/ Instauration de la pratique du repos biologique dans 95 %
de nos ressources halieutiques.
22
Au niveau des Administrations, la dmotivation rgne parmi une
bonne fraction des 450000 fonctionnaires.
Pour le cas particulier du Dpartement de lEnvironnement, on
constate quun effort a t fait en matire de dcentralisation pour
lobservatoire national de lEnvironnement et pour la Commission des
Etudes dImpact sur lEnvironnement, mais ces structures dcentra-
lises manquent de locaux et de moyens humains et matriels. Il en
est de mme pour la police environnementale.
le Conseil national de lEnvironnement a vu son dynamisme diminu
et na pas donn lieu la naissance de Comits Rgionaux, comme
prvu.
Au niveau des Collectivits Territoriales et malgr la plthore de
personnel (150000) et les obligations en matire de mise en valeur
environnementale, les rsultats sont trs limits. Rappelons que le
dpartement de lEnvironnement a sign des partenariats de collabo-
rations avec les Conseils rgionaux.
Le corps des ONG est relativement plus dynamique, mais son effi-
cience est fortement limite par linsuffisance de lorganisation et du
rseautage pouvant crer de la synergie entre elles.
Tous ces constats conduisent une seule solution qui rside dans
loprationnalisation des dispositions de la nouvelle Constitution rela-
tives la dmocratie participative, la rgionalisation et la dcen-
tralisation.
Dans le domaine lgislatif
Cest le domaine qui a connu le plus de progrs.
une Charte de lEnvironnement et du dveloppement durable a t
labore, il est urgent de promulguer la loi y affrente.
un rseau nECEMA (network for Environment Compliance and
Enforcement in the Maghreb) affili INECE (International Network
Environment Compliance and Enforcement) a t cr.
24 textes ont t promulgus depuis 1995, dont 9 dahirs et 15 d-
crets dapplications. la quasi totalit, partir de 2003.
Constatant quune bonne partie de ces textes nest pas applique, il
est recommand dadopter le principe de soumettre lapprobation
des dcideurs, en mme temps, un package comprenant les lois, les
textes dapplication, les plans daction et les institutions responsables.
23
En matire dIEC et de formation
les actions dinformation, dducation, de communication et de for-
mation sont dune grande importance dans le domaine de lenviron-
nement. Des actions non ngligeables ont t ralises. on peut en
citer quelques unes :
le dveloppement de la formation en matire denvironnement
dans certains tablissements denseignement suprieurs, facul-
ts et grandes coles. Des Masters sur lenvironnement ont t
institus.
ftes plus ou moins animes des Journes Mondiales en relation
avec lenvironnement : i/ lEau le 22 mars ; ii/ la mtorologie
le 23 mars, iii/ lenvironnement le 5 juin, iv/ la lutte contre la
dsertification et la scheresse le 17 juin, v/ la protection de
la couche dozone le 16 septembre, vi/ la journe maritime
mondiale la dernire semaine de septembre, vii/ la prvention
contre les catastrophes naturelles le 2me mercredi doctobre,
viii/ lalimentation le 16 octobre.
Communication travers la publication daffiches, de brochures,
de CD, de pages web.
foires Solutec et Pollutech
guide sur diffrents sujets : guide sur les contraventions en
matire denvironnement
Programme de lducation environnementale et des Club de
lEnvironnement dans les coles rurales
Elaboration de la stratgie nationale dducation et de sen-
sibilisation lenvironnement applique des cas comme le
rchauffement climatique
Charte de lenvironnement et du dveloppement durable dans
certains secteurs comme loCP, les cimentiers et la CgEM)
Etablissement en 2005 dune liste de 100 entreprises respectant
lenvironnement dont 50% dans 3 secteurs : i/ Agroindustrie
28 units; ii/ Chimie et parachimie 17 ; iii/ Matriaux de
construction 12
Elaboration des monographies environnementales dans certai-
nes rgions.
Malgr ces efforts, leffectif des spcialistes de lenvironnement reste
insuffisant, la disponibilit des statistiques environnementales est r-
duite et le comportement de plusieurs couches de populations laisse
encore dsirer. Il est recommand dintensifier les actions entrepri-
ses, de prvoir des actions de formation et de mobiliser les mdias
24
(TV, radios, journaux, revues etc..), comme il faut encourager les
experts crire des livres sur lenvironnement.
En matire de financement et dconomie, on peut citer les quelques
ralisations suivantes :
fEM (fonds pour lEnvironnement Mondial) : Atelier en 2003 et
Dialogue national sur le fEM au Maroc (Marrakech 2006)
forum MDP 2005 et financement des projets de rchauffement
climatique (Rabat 2012)
Cration du foDEP (fonds de dpollution) pour les industriels
Cration du fDA (fonds de Dveloppement Agricole) pour les
agriculteurs
Cration du fond national de lEnvironnement
PnuE : Elaboration dun guide de lenvironnement et du com-
merce
Promotion du Systme de Management Environnemental
Dveloppement de normes par le service de normalisation
(SnIMA)
Promotion des signes distinctifs de qualit (Circulaire SDoq) et
de la certification HACCP et obtention de ISO 14001 par quel-
ques industriels
Etude sur le cot de la dgradation et de la rentabilit des in-
vestissements dans lenvironnement.
Ces initiatives sont louables, mais il est ncessaire de les opration-
naliser de manire efficiente.
Conclusion
le diagnostic de la politique suivie par le Maroc depuis le Sommet de
Rio en 1992 et les enseignements tirs, permettent davancer que
le Maroc a ralis un certain progrs en matire de planification et
denrichissement de son arsenal juridique. Malheureusement limpact
de ce progrs sur le terrain et sur la vie quotidienne des citoyens
reste limit. une premire analyse laisse clairement penser que les
principales causes reviennent, dune part, la faible efficience de la
gouvernance du secteur, notamment au niveau des diffrents espaces
territoriaux du pays, et dautre part, au faible niveau de mobilisa-
tion des moyens humains et matriels disponibles. la consquence
inluctable est laugmentation du poids de la menace qui pse sur nos
ressources naturelles et sur le dveloppement durable du pays.
heureusement la nouvelle Constitution nous ouvre des perspectives
25
damlioration notables. Avec ladoption des concepts de la Dmo-
cratie Participative, de la rgionalisation, du dveloppement durable
et du droit lenvironnement, et avec la lgitimation de laction de
la socit civile et des ong et des appuis qui lui sont ncessaires,
cette Constitution peut sauver les ressources naturelles du pays de la
dgradation infernale quelles connaissent.
Il est vivement recommand de procder durgence sa mise en
uvre.
On insistera de faon particulire sur deux priorits: (1) La runion
du Conseil national de lEnvironnement en vue de raliser une Eva-
luation Stratgique globale du secteur de lenvironnement et de lever
les contraintes qui entravent sa mise en valeur, et (2) la runion du
Conseil national Suprieur de lEau et du Climat en vue de la ractua-
lisation et de la redynamisation de notre politique de leau.
les thmes de lenvironnement dans les mdias allemands
Andreas Bhn
le domaine de lenvironnement a t de plus en plus pris en compte
par les mdias pour le public allemand ds les annes 80 et reste
un niveau assez lev. A partir de 1983 le parti politique du mouve-
ment cologique les Verts est reprsent pour la premire fois
au Bundestag (la chambre des dputs allemands). le sujet le plus
important cette poque l tait lnergie nuclaire provoque par
les accidents de Three Mile Island et aussi de la catastrophe de Tcher-
nobyl en 1986. Jusqu nos jours lintrt gnral pour les thmes
concernant lenvironnement na pas cess de samplifier et de se
diversifier. Aujourdhui dans la presse, la radio, la tl et lInternet
existent des formats spcifiques qui soccupent seulement ou en
majorit des thmes sur lenvironnement. Constamment reprsent
sont les sujets avec un impact sur la responsabilit individuelle des
personnes, voire ceux qui posent des questions et des ncessits
afin quon puisse mieux se dcider dans la vie quotidienne comme
lalimentation. Rcemment on peut citer la dcouverte de la dioxine
dans les ufs bio qui figurait dans tous les medias allemands. Ctait
dautant plus remarquable si on tient compte du fait que le choix in-
dividuel des produits de lagriculture biologique devrait normalement
servir viter des risques causs par la pollution de lenvironnement.
Plus influenc par certaines conjonctures sont des grands thmes
comme lnergie (surtout le nuclaire, mais aussi la finitude des
nergies fossiles et en mme temps la recherch des remplacements
par lnergie solaire, par des parcs oliens et par lnergie tire de la
biomasse). un deuxime grand sujet est le changement climatique et
il y en a dautres thmes du pole feu continu comme la biodiversi-
t. En plus il y a des informations journalires caus par des vne-
ments singuliers, surtout critiques, voire des scandales voire le cas
dj mentionn des ufs bio avec de la dioxine. linstant le sujet le
plus important prsent par les medias allemands est la Energiewen-
de, le tournant nergtique pour sortir du nuclaire. le triage des
articles de la presse allemande chantillonn pendant trois semaines
du mois davril 2012 montre que le tournant nergtique occupe plus
que la moiti des articles sur les thmes de lenvironnement.
28
Un peu dhistoire
A partir des annes 80 jusquaujourdhui on peut observer un
changement dans le mouvement cologiste. A lpoque on trou-
vait lintrt pour les thmes de lenvironnement surtout parmi les
adhrents du mouvement cologiste qui taient des intellectuels ou
des personnes lettrs sengageant dune manire considrable dans
la vie politique. Au dbut le succs politique de ce mouvement a
t fait avancer par le parti des Verts. Entre-temps les autres partis
politiques lont assimil. Aujourdhui aucun parti politique alle-
mand ne peut plus se permettre de ne pas prendre position vis--vis
les thmes de lenvironnement. Auprs de cette croissance dans
lintrt public on peut observer une multiplication des descriptions
des thmes de lenvironnement dans les mdias. A lpoque il
sagissait surtout des publications spcialises dans la presse de qua-
lit qui sadressaient un public concevable et exclusif. De nos jours
les thmes sur lenvironnement sont omniprsents dans tous les
mdias et dans toute la presse mme dans la presse de sensation. Il
se trouve aussi dans des formats mdiatiques comme les magazines
pour les femmes ou les missions pour les consommateurs. le champ
de lenvironnement et quasi devenu un ressort indpendant dans
les mdias qui sajoute aux ressorts classiques comme lconomie,
la politique ou le sport. C`est pour cela que dans la logique interne
des mdias il y a eu une transformation fondamentale. A lpoque
les mdias ont parl des thmes de lenvironnement quand il y avait
un vnement important ou un scandale qui tait incontournable.
Maintenant on trouve au sein des rdactions des journalistes qui
sont responsables de la diffusion de linformation sur les thmes de
lenvironnement ou qui en recherchent systmatiquement dans un
ressort bien tabli. Cest pour cela quaujourdhui les sujets colo-
giques sont ancrs beaucoup plus profondment et dune manire
beaucoup plus stable dans les mdias allemands.
Limpact sur les individus
Il y a des sujets plus abstraits qui traitent des relations assez comple-
xes et pour cela sont difficilement accessibles pour un vaste public.
De lautre ct on trouve des sujets avec une complexit pareille
mais qui sont plutt renous des situations de la vie quotidienne de
tout le monde et pour cela ceux-ci sont plus accessibles et se peuvent
transmettre plus facilement au grand public. Est-ce que le poivron
quon achte au supermarch contient des pesticides ? Est-ce quil
est plein de microbes cause de lemballage en plastic ? quelle
29
quantit des tensides non biodgradables contient la lessive ? Est-ce
que les ingrdients de la crme pour la peau sont tests dans les
exprimentations animales ? Combien dargent est-ce que je veux
dpenser en plus pour lalimentation biologique ou pour consommer
du courant provenant des nergies renouvelables ? Est-ce quil est
mieux dchanger un frigidaire aprs cinq ans qui consomme plus
dnergie afin de le remplacer par un frigidaire neuf qui par sa pro-
duction use des ressources naturelles ce que produit un impact n-
gatif sur lenvironnement ? Telles sont les questions que se peuvent
poser les gens une fois sensibiliss pour les problmes cologiques.
les mdias ragissent en fournissant des informations aux consom-
mateurs qui leurs peuvent tre utiles donner des rponses satisfai-
santes ses questions. Alors la fonction des mdias est de fournir des
informations qui donnent une orientation aux individus pour leur aider
prendre la meilleure dcision. Mais la prsentation des informations
des mdias ne peut jamais sappliquer parfaitement aux besoins des
consommateurs parce que ceux-ci sont trop nombreux et leur en-
semble est trop htrogne. Ce qui parat une quantit dinformation
convenable et un choix raisonnable pour lun peut tre une inon-
dation et dune complexit pour lautre qui lui demande trop. Pour
ce dernier il en rsulte le besoin dorientation plutt quil est (soit)
satisfait. En outre pour la plupart de ces questions il est trs difficile
de trouver des rponses. Mme si on suppose les meilleures inten-
tions du ct des acteurs dans les mdias il sensuit que la diffusion
dinformation cre non seulement de lorientation mais aussi de la
dsorientation et des nouveaux besoins dinformation.
Revenons maintenant lexemple de la dioxine dans les ufs bio
qui a beaucoup touch le public allemand pendant ces dernires
semaines. lalimentation est lexemple prototypique dun sujet qui
concerne tout le monde et qui nous oblige tous les jours prendre
des dcisions. Aujourdhui on sait en gnral beaucoup plus sur les
effets positif ou ngatif de certains produits dalimentation pour la
sant. Dun ct se sont les caractristiques naturelles et de lautre
ct se sont les mises contribution de la pollution qui jouent un rle
important. Pour le consommateur il reste difficile de voir plus clair
dans cette affaire parce que les scientifiques publient tout le temps
de nouvelles enqutes et donnent souvent des explications contra-
dictoires. En mme temps il sagit dun thme vital qui provoque
des craintes et des soucis. Surtout quand il sagit non seulement de
soi-mme mais aussi des ses propres enfants. Beaucoup de gens en
tirent la conclusion quau lieu de faire face tous ces problmes il
30
vaut mieux de choisir toujours lalimentation biologique. Si alors les
produits biologiques sont contamins par un poison extrmement
fort comme la dioxine ces gens se sentent gifl au visage. En plus ce
scandale avait lieu Pques qui est une fte religieuse pour laquelle
on consomme beaucoup des ufs chez nous. luf est un aliment
avec une grande valeur symbolique non seulement en Allemagne ce
que montre lexpression allemande le jaune de loeuf (Das gel-
be vom Ei) qui signifie le meilleur ou une chose trs bonne. Un article
tir du journal frankfurter Rundschau du 17 avril 2012 sy rfre
en ne pas seulement lucidant le fond de lorigine de ces dioxines
et comment elles avaient pu entrer dans la chane alimentaire mais
aussi en cherchant de montrer limportance relative de ces v-
nements et comment il faut les juger. En plus cet article donne des
informations concrtes pour le consommateur ou il peut acheter des
ufs saines et quel producteurs sont recommandables. Sur un image
cet article montre les ufs casss avec le sous-titre Das gelbe vom
Ei nicht immer unbelastet ! fr. le jaune de luf nest pas
toujours immacul !
Les grands thmes
Ils existent des grands thmes qui pendant une longue priode ont
eu une grande prsence dans les mdias alors mme quils ont une
complexit importante et quils ne sont pas faciles transmettre.
lnergie en fait partie ainsi que la biodiversit, la protection des
animaux ou le bon maniement des ressources naturelles. Dans les
dernires annes ce sujet du bon maniement des ressources naturel-
les a pris de lampleur cause de la mondialisation et de la progres-
sion de la production industrielle surtout des appareils lectroniques.
Elle cause non seulement des problmes conomiques et politiques
mais aussi des problmes sociaux et cologiques. Des matires pre-
mires rares qui sont ncessaires par exemple pour la production des
cellulaires sont exploites aujourdhui dans des rgions parfois avec
un grand dsquilibre social, avec des guerres civiles ou avec des r-
gimes non-dmocratiques. Dans ces cas cest aussi lenvironnement
qui souffre de ces conditions dexploitation. lengagement des
activistes cologiques ou des groupes sociaux qui mettent en lu-
mire la connexion entre cette oppression sociale et la pollution de
lenvironnement porte dj ses fruits. les mdias communiquent
de plus en plus ce genre de scandale. Mais ce sujet a beaucoup des
aspects diffrents. la provenance des matires premires importes
des territoires en crise est difficile prouver. Cest pour cela quil
31
est trs difficile pour le consommateur individuel ainsi que pour les
maisons producteurs de ne pas se salir les mains. une alternative
serait daugmenter le recyclage ce qui est aussi problmatique
parce que beaucoup de cellulaires ou de tlphone portables restent
dans les foyers mme aprs fin de leur usage. Cest un champ sur
lequel les mdias pourraient exercer une fonction illuminatrice. Il y
a peu de temps que jai reu une demande de lmission Nano de
la deuxime chane tlvise allemande ZDf concernant les raisons
pour lesquelles les gens gardent leurs vieils appareils et comment on
pourrait les motiver pour les mettre disposition pour le recyclage.
Mme lexploitation des mines sur des veilles dcharges prsente
aujourdhui une possibilit rsoudre ce problme. une solution ex-
trme qui selon les experts ne serait pas trs raliste mais au moins
spectaculaire et pour cela a t rcemment reprise de bon gr par les
mdias est la recherche des matires premires et veut exploiter
lunivers.
Les vnements : accidents, catastrophes et scandales
le spectaculaire est un favori des mdias. les journalistes doivent
toujours chercher des nouvelles. Si quelque chose change graduelle-
ment il est difficile de dire quel moment on peut exactement parler
dune nouvelle ou nouveaut. un vnement par contre est toujours
une singularit et par consquence une nouvelle. Mais les vne-
ments sont aussi soumis des rgularits. Si un vnement se passe
rgulirement et pour cela est prvisible on ne le traite pas comme
une nouveaut. Dautant plus un vnement est irrgulier, imprvi-
sible et va contre les attentes il nous parat comme une nouvelle qui
peut devenir un sujet dinformation pour les mdias. Encore mieux si
cet vnement est charg dmotions ou li des valeurs positif ou
ngatif. Cest de l que vient la tendance forte des mdias vers dun
ct les victoires, les perces et les grandes solutions et de lautre
ct les accidents, les catastrophes et les scandales. les derniers sont
les plus prfrs car la fin une solution ne permet plus de continuer
den parler. les catastrophes et les scandales ont toujours des cons-
quences qui elles aussi sont les sujets des nouvelles reportages.
Comme dj mentionn brivement au dbut le nuclaire tait depuis
lexpansion du mouvement cologique en Allemagne toujours un
grand thme et sa description dans les mdias a toujours t nour-
rie par des accidents assez graves. Crucial tait la catastrophe de
Tchernobyl qui cause de linformation retard et insuffisamment
transmise par lunion sovitique a provoqu des angoisses accrues
32
et des consquences immdiates pour l`Allemagne caus par la
retombe des particules radioactives. la diffusion de linformation
ne se limitait pas lvnement lui-mme mais portait aussi sur des
anniversaires (dix ou vingt ans aprs) et sur les mesures fastidieuses
pour la scurisation du lieu de laccident et sur les squelles pour
les habitants des environs. Aussi la dernire tape dans la discussion
du nuclaire en Allemagne a t dclenche par une catastrophe qui
tait celle de fukushima au Japon le 11 mars 2011. Dans ce cas-l on
pouvait observer de mme une politique dinformation de manire
hsitante. En diffrence avec lunion sovitique des annes 80 le Ja-
pon aujourdhui garde la main en ce qui concerne le dveloppement
technique ce qui fait apparatre le tout encore plus terrifiant. Tout de
suite les mdias taient pleines de la diffusion non pas seulement
des informations concernant les vnements mais aussi pleines des
reportages de fond sur le fonctionnement de diffrents types de
centrales nuclaires et leur disposition pour des risques comme les
tremblements des terres, les inondations ou les attaques par des
terroristes etc.
Le tournant nergtique
la dcision rapide du gouvernement allemand aprs la catastrophe
de fukushima pour sortir du nuclaire a soulev le sujet un niveau
beaucoup plus complexe. Il est vrai quon continue diffuser des
nouvelles sur fukushima et aussi sur la scurit des centrales nuclai-
res europennes qui sont toujours en ligne. Mais ce qui est devenu
encore plus important est linformation sur les divers aspects du
tournant nergtique. Ceci se rattache non seulement lexpansion
des nergies renouvelables mais aussi aux questions techniques qui
sont en relation avec lagrandissement des rseaux ncessaires, avec
la possibilit de laccumulation de lnergie par exemple grce aux
centrales lectriques accumulation par pompage et leur accepta-
tion par la population locale. un rle central joue aussi la possibilit
dconomiser de lnergie. Ceci peut se pratiquer par lisolation
thermique des maisons ou par des appareils lectriques neufs qui
consomment moins de courant.
le tournant nergtique est li aussi aux mesures prises contre le
changement du climat. lnergie nuclaire est climatiquement neutre
et si on va la supprimer il serait souhaitable de la remplacer par une
nergie qui galement est climatiquement neutre. le renforcement
des nergies renouvelables et des rseaux correspondants ne crot
pas aussi vite que lalimentation nuclaire baisse et on doit ven-
33
tuellement combler le dficit par lnergie qui vient des centrales
charbon ou des centrales gaz. Si ctait le cas on devait essayer de
rtablir lquilibre dune autre manire et sur dautres champs. une
possibilit serait de renforcer gagner encore plus comme on lavait
envisag jusquaujourdhui pour lnergie consomm par la mobilit
des nergies renouvelables au lieu du ptrole.
Mais les choses se compliquent encore parce que toutes ces diffren-
tes possibilits sont interdpendantes et elles sont en fonction des
projections. Cest pour cela que le dbat public et la prsentation
mdiale se concentrent sur des ventuels dveloppements et sur
lvaluation de leur probabilit. Par exemple est-ce quil serait
possible dtablir des grands rservoirs dnergie afin dquilibrer
les oscillations naturelles lors de lobtention des nergies renouve-
lables ? Est-ce quil faut un agrandissement norme des rseaux
de courant ou est-ce quil serait possible daugmenter la puissance
des rseaux existants par des nouvelles technologies ? Est-ce-que
limportation de lnergie solaire venant du dsert africain par exem-
ple dans le nord dAfrique (avec le projet Desertec) peut aider
combler les dficits nergtiques en Europe ? Dans quelle mesure et
en quelle vitesse est-ce que la modernisation de lisolation thermique
des maisons prives peut-elle avancer ? Et peut-tre le plus impor-
tant : quelle influence aura tout cela au dveloppement du prix de
lnergie ? Avec cette dernire question nous revenons la dimen-
sion du thme du tournant nergtique qui concerne aujourdhui
tous les individus.
Conclusion
Sadresser la clientle dans sa situation individuelle, maintenir les
grandes thmes dune importance gnrale et se laisser activer par
des vnements extraordinaires : ce sont les maximes pour le fonc-
tionnement des mdias en gnral. Pas seulement en ce qui concerne
les thmes de lenvironnement et pas spcifiquement pour les
mdias allemands. Ce quon peut observer partir de mon dernier
exemple: cest peut-tre la manire dont les mdias traitent ce sujet
en consquence dun effet des dveloppements influencs par la mo-
dernisation technologique et sociale et la globalisation qui devient de
plus un plus vident. Je parle de linterconnectivit des diffrents fac-
teurs et des champs divers qui peuvent tre de moins en moins trait
isol lun de lautre. Surement un dfi relever par les mdias!
ltat du changement climatique et ses impacts au maroc
le point sur le changement climatique au Maroc
Abdellah Mokssit
le changement climatique, qui affecte la plupart des pays du monde,
prsente des disparits rgionales. la rgion de lAfrique du nord
serait, ce titre, particulirement touche puisquelle devrait subir
un rchauffement suprieur la moyenne du globe et une diminution
plus importante des prcipitations.
Ainsi, le Maroc subit limpact du changement climatique, comme
il ressort des tudes nationales ralises ce jour. Celles-ci (DMn
2007) ont montr que durant les quarante-cinq dernires annes, les
rgions qui taient classes sous climat humide et subhumide rgres-
sent au profit des rgions climat semi-aride et aride ; en tmoi-
gnent laugmentation de la temprature annuelle moyenne estime
0,16C par dcennie et la baisse des prcipitations printanires de
47% lchelle nationale.
les projections tablies par la Direction de la Mtorologie nationale
prvoient une augmentation des tempratures moyennes estivales de
lordre de 2C 6C et la diminution de 20% en moyenne des prci-
pitations dici la fin du sicle.
le rapport spcial sur les vnements extrmes rcemment publi
par le GIEC (2012) confirme lacclration du rythme des phno-
mnes extrmes. les experts du groupe Intergouvernemental sur
lEvolution du Climat (gIEC) (qui sont en cours de prparation du
5me rapport) ont tabli dans leur 4me rapport (2007) que laccrois-
sement observ de la temprature moyenne globale est d 90%
laugmentation des missions de gaz effet de serre (gES) anthropi-
ques.
36
le changement climatique est l selon le constat report par la com-
munaut scientifique internationale. A lchelle de la plante,
il sest dj manifest par une hausse des tempratures de 0,75C
en moyenne par rapport 1860, llvation du niveau des mers de
1,8 mm/an depuis 1961 (3,1 mm/an depuis 1993) et la recrudescen-
ce de phnomnes mtorologiques extrmes lorigine dimportan-
tes pertes humaines et matrielles (canicules, scheresses, ouragans,
inondations).
le gIEC a labor des projections du climat mondial lhorizon 2100
qui prvoient notamment le rchauffement de la Terre de 1,8C
4C, llvation du niveau des mers de 20cm 60cm et laugmenta-
tion des prcipitations aux latitudes leves ainsi que leur diminution
sur la plupart des terres merges subtropicales.
le changement climatique pourrait concerner :
linscurit alimentaire : la rarfaction des ressources en eau et
la dtrioration des sols risqueraient daggraver les insuffisances
de la production agroalimentaire. Des tudes prvoient qu la
suite dune augmentation de la temprature de seulement 2C
lhorizon 2080, les zones agro-cologiques favorables se trouve-
raient rduites. les rendements agricoles pourraient baisser de
33% dici la fin du sicle dans certaines rgions.
La sant des populations cause des modifications observes
dans la rpartition gographique des maladies vecteur (palu-
disme, cholra) dans des rgions o ces maladies nexistaient
pas auparavant : Cette situation pourrait tre aggrave par une
offre sanitaire limite et par les insuffisances du systme de
veille et dalerte pidmiologiques.
la vulnrabilit des rgions littorales : la forte densit des po-
pulations et des activits humaines dans ces rgions (60% de la
population marocaine et 52% de lactivit touristique) seraient
menaces par llvation du niveau des mers. le risque est rel
dans les zones o il y a conjonction de la vulnrabilit naturelle
du site et de la dtrioration des protections naturelles (Tanger,
Mohammedia, Saidia, etc.).
Lrosion et la biodiversit : laridification du climat au nord du
pays a dj provoqu la migration altitudinale et latitudinale
des espces pr-dsertiques. ladaptation de plusieurs espces
pourrait se trouver dpasse par le rythme du changement cli-
37
matique. A lhorizon 2050, 22% de la flore et plusieurs espces
doiseaux et de mammifres pourraient ainsi disparatre.
lampleur des migrations : le changement climatique pour-
rait provoquer des mouvements migratoires l o les marges
dadaptation des populations seraient puises. le Maroc serait
doublement concern du fait de lintensification de la migration
interne et de la migration sub-saharienne.
Tout en poursuivant la mobilisation des ressources en eau et en sen-
gageant rsolument dans lexploitation des sources dnergie renou-
velables, le Maroc doit adopter une stratgie dadaptation au chan-
gement climatique et dattnuation de ses consquences, prsente
selon une triptyque dveloppement du Savoir-Ragir-Prvenir avec
comme objectif linstallation dune Vigilance Climatique rduisant la
vulnrabilit, renforant la rsilience russissant une adaptation aussi
bien ractive que planifie et souscrivant dans tout effort dattnua-
tion ; cette stratgie est articule autour de six axes :
1 Dvelopper une expertise nationale dans les domaines du change-
ment climatique
Il est impratif de dvelopper les capacits du pays dans le domaine
du savoir mtorologique, de la vigilance climatique, de lanalyse du
fonctionnement des cosystmes et de la prvention des risques.
outre la mise en place dobservatoires rgionaux de suivi de la vul-
nrabilit des systmes naturels et humains, luniversit et les coles
dingnieurs devraient contribuer la formation de climatologues et
de spcialistes des techniques dadaptation au changement climatique
et dattnuation des risques encourus.
La mise en place dune structure scientifique permanente qui fd-
rerait les comptences nationales serait bienvenue. Elle constituerait
une plate-forme au service de la collecte et de lanalyse des donnes
et un moyen dorienter la prise de dcision en matire de politiques
publiques dadaptation au changement climatique.
2 Acclrer le rythme de dveloppement humain durable en ladap-
tant au changement climatique
Le dveloppement humain peut en effet rpondre efficacement au
changement climatique, grce lducation et la sensibilisation des
citoyens au concept de durabilit, la mise niveau de linfrastructu-
re de sant publique et dun dispositif de veille sanitaire performant,
au renforcement de la scurit alimentaire (gestion des ressources
38
en eau, slection de varits de plants tolrantes la scheresse, y
compris les cultures gntiquement modifies), lutilisation pr-
pondrante de sources dnergie renouvelables et au dveloppement
dune conomie verte .
3 Tenir compte de limpact du changement climatique dans la mise
en uvre des stratgies sectorielles de dveloppement
les grandes stratgies sectorielles doivent tre revues en fonction
des prvisions climatiques. Il est aussi indispensable de veiller la
cohrence densemble de ces stratgies (eau, agriculture, sant,
nergie, tourisme), en plaant la question de leau au cur des politi-
ques publiques. le dveloppement du littoral ncessite une approche
multisectorielle et intgre (habitat, amnagement, tourisme, pche,
agriculture)
4 Inscrire le dveloppement du Maroc dans le concept
de lconomie verte
Bien quil soit un pays faible mission de gaz effet de serre (gES),
le Maroc gagnerait dvelopper lconomie verte, pour tirer profit
des opportunits en termes de croissance et demplois qui y sont
associs, prserver la durabilit de son modle de dveloppement
et se prparer ds prsent aux nouveaux impratifs de la comp-
titivit verte . A cet effet, une feuille de route pour la croissance
conomique verte mrite dtre labore, en vue de recourir de
faon croissante aux technologies vertes et de rduire lempreinte
carbone de toutes les activits.
5 Amliorer la gouvernance de ladaptation au changement
climatique
Un plan national dadaptation, avec des objectifs prcis, des finan-
cements appropris, et ancr dans les rgions, devrait tre labor.
Pour faciliter sa mise en uvre, il serait utile de crer un mcanisme
national de concertation pour coordonner les positions des secteurs
socio-conomiques du pays.
Dans la charte nationale de lenvironnement, il serait souhaitable de
prvoir un code de bonne conduite en matire de rduction des gES,
de la qualit de lair ainsi quune police anti-pollution dote de
moyens dintervention.
6 Saisir les opportunits de financement et de coopration
internationale et renforcer la visibilit du Royaume sur la scne
39
internationale
Le Maroc doit bnficier des mcanismes de coopration internatio-
nale, du transfert de technologies et des possibilits de financement
offertes dans le cadre de ladaptation au changement climatique et
de la rduction de ses risques, par exemple, au titre du statut avanc
dans lunion europenne. Par ailleurs, il serait ncessaire de prendre
des initiatives lchelle rgionale, par exemple, en faveur de la coo-
pration Sud-Sud sur les questions lies au dveloppement durable.
le changement climatique et ses impacts au Maroc : Complexit du nouveau climat et dfis de la prdiction du cycle de leau
Mohammed-Sad Karrouk
le rchauffement plantaire que nous vivons depuis un bon moment,
nous met frquemment devant des surprises et nous apprenons jour
aprs jour de nouveaux vnements mto climatiques inhabituels.
la situation actuelle que nous vivons au Maroc et dans tout lhmis-
phre nord, est du moins quon puisse dire, nouvelle pour tout le
monde, o les conditions de la scheresse (pour le climat des 40 der-
nires annes au Maroc), cohabitent avec les conditions dhumidit.
Cette situation sest caractrise par :
1 De septembre novembre 2009, les tempratures maximales
taient trs leves le jour, et les minimas trs basses la nuit ;
do lcart thermique qui a caus plusieurs difficults aux person-
nes fragiles ;
2 les agriculteurs (au Maroc) avaient perdu patience et esprance
cause de labsence de pluie, et les doutes commenaient
sinstaller sur le sort de lanne agricole, malgr que le lien direct
entre pluies et agriculture nest pas rellement tabli ;
3 La saison dautomne 2009 est qualifie la plus chaude depuis
100 ans, et lanne 2009 la deuxime plus chaude de la dcennie
aprs celle de 2005 ;
4 Brusquement, et la surprise de tous les centres mondiaux de
recherche climatique, un revers vers lextrme froid et humide
sinstalle sur lhmisphre nord la mi-dcembre 2009, et toute
cette partie du monde se trouve bloque par la neige, le froid et la
pluie : leffet de surprise tait norme (blocage des aroports, des
autoroutes, du transport ferroviaire et maritime, en Europe, en
Amrique du nord et en Asie, et inondations ailleurs : en Afrique
du nord, en Arabie Saoudite, etc.) ;
5 Il sagit dune situation nouvelle o locan mondial, principale-
ment en Atlantique, plus chaud que sa normale habituelle, est
confront avec une atmosphre qui sest refroidi astronomi-
quement mais reste coince au ple nord et encercle par une
persistance thermique ocanique, sest trouve contrainte dtre
42
dflcte et advecte au dessus du continent, et une circulation
mridienne trs intense sinstalle entre locan et le continent
(cest ce quon appelle en mtorologie classique blocage) ;
6 ladvection si rapide a atteint facilement lAfrique du nord, et a
transform lhumidit abondante aux latitudes nord en temptes
de neige, et en Afrique du nord en perturbations frontales inha-
bituelle ces latitudes ; do lincomprhension de lvnement
vcu cette anne, semblables en consquences celle de 2008-
09, mais diffrente en tout dans les mcanismes thermo gogra-
phiques.
on se trouve donc aujourdhui, devant une nouvelle situation mto
climatique o on doit apprendre grer la raret et labondance de
leau au Maroc et ailleurs, et il est temps de se poser des questions
sur la validit des informations et des discours qui prdisent une
diminution des ressources en eau au Maroc.
Ces nouvelles conditions mettent en difficult les responsables po-
litiques et les dcideurs dans notre pays pour grer ces nouveaux
phnomnes, dont linfrastructure et la culture global qui lie lhomme
son milieu se trouvent non adapts.
43
Pressions environnementales dans un contexte de changement climatique : la rgion Tanger-Ttouan
Khalid R. Temsamani
lobjectif de cette prsentation est de mettre en exergue les probl-
matiques environnementales dans un contexte li aux Changements
Climatiques et de partager quelques tudes ralises sur la rgion
pour finir avec des mesures mises en place par le Ministre de lEn-
vironnement en vue dattnuer la dgradation de lEnvironnement
Rgional.
la Rgion Tanger-Ttouan, 2me ple conomique du Maroc dune su-
perficie de 12 400 km2, prsente des atouts importants quil faudrait
valoriser en vu dun dveloppement conomique et social durable. un
environnement riche, caractris par une flore et une faune diversi-
fie ; 19 Aires Protges SIBEs: Talassemtane, Bouhachem, Tahadart,
Perdicaris et Cap Spartel. 2 Sites classs RAMSAR ; un linaire ctier
important, sur lAtlantique comme sur la Mditerrane; un produit
touristique diversifi : urbain, plages et montagne (tourisme cologi-
que) et finalement un patrimoine bti et archologique diversifi, et
une identit multiculturelle riche.
Cependant la Rgion reste la merci de contraintes entropiques
(un milieu naturel et environnemental fragile, une urbanisation
accrue et acclre ; prolifration de nouvelles aires urbaines peu
structures ; forte Industrialisation ; un besoin croissant en
logement ; pression dmographique et dficit en infrastructures,
services et quipements), ainsi que de contraintes naturelles dues
aux changement climatiques (inondations effets dus aux missions de
GES) dont il faut planifier les mesures dattnuation ncessaires.
Parmi les grandes problmatiques environnementales de la Rgion
Tanger-Ttouan, on pourra citer :
Dgradation de la qualit de lenvironnement et surexploitation
des ressources naturelles
Ressources en eau vulnrables au changement climatique et de
moindre qualit : assainissement liquide pour ce qui est du mi-
lieu urbain ou rural, ainsi que le traitement des rejets industriels
et artisanal.
44
Dperdition des ressources en eau : rseaux dirrigation et
dAEP, etc.
Dforestation : bois de feu, feux de forts, etc.
Dsertification des sols : rosion, perte du couvert vgtal,
pratiques culturales inadaptes, urbanisation des terres agrico-
les, etc.
Surexploitation de la biodiversit terrestre, aquatique et halieu-
tique.
Gestion dficiente des dchets solides : collecte, transport, d-
charges non contrles, recyclage-valorisation, absence de tri.
Pollution de lair dans les villes de Tanger et de Ttouan: ner-
gie, industrie et transports.
Impact du changement climatique sur le milieu vulnrable et les
secteurs sensibles : eau, agriculture, couvert vgtal/biodiver-
sit, littoral, etc.
Risques naturels et technologiques : menacent lenvironnement,
les populations et les infrastructures socio-conomiques.
Cas des Dchets Solides :
A titre dexemple concernant la problmatique des dchets solides :
la quantit de dchets produites est importante : 468 566 T/an (la
moiti produite au niveau de Tanger). Cette quantit aura tendance
doubler en 2030.
le problme des dcharges sauvage (non contrle) a plusieurs im-
pacts ngatifs et dangereux telle que :
lixiviat 150000 l/jour couls dans la baie de Tanger
fumes et odeurs (24 h sur 24 h)
Glissement de flux des dchets
hygine
quasi Absence de tri : dchets mnagers, dchets mdicaux et
dchets industriels
En plus, les dchets solides participent grandement la production de
gES telle que le Ch4 (mthane) et le Co2 (gaz carbonique).
A ct de ces problmes, sajoutent les dficiences lies la gouver-
nance dans ce secteur savoir :
lactivit de tri informel
45
la gestion dlgue rvle beaucoup de problmes de collecte
et de nettoiement jusqu nos jours
lenteur voir absence de mise en place de politique de gestion
intgre: Plans Directeurs Provinciaux et Prfectoraux de ges-
tion des dchets mnagers et assimils ; loi 28:00
lenteur pour le choix de nouveaux sites pour la construction de
dcharges contrles
Cas de lAssainissement Liquide :
lassainissement liquide est bien connu pour tre une source sup-
plmentaire de production de gaz effet de serre: Ch4 (mthane)
et no2 (dioxide dazote). le volume total deau use rejete dans
la rgion Tanger-Ttouan, slve actuellement environ 57 Mm3/an.
Ce volume devrait atteindre en 2020, 82 Mm3/an. faute de STEP
relles, dans certaines villes et localits ; les eaux uses sont donc
rejetes directement vers la mer; les cours deau ou leurs principaux
affluents, et le milieu naturel (sols et Chaabas), chose qui contribue
la dgradation des eaux littorales et la perturbation de la biodiver-
sit marine.
Cas des Inondations dans la Rgion Tanger-Ttouan
(Etude de lABHL 2005):
la corrlation entre Changements Climatiques et inondations nest
plus dmontrer. A cet effet, lAgence de Bassin hydraulique du
loukkos avait ralis en 2005 un Atlas des Zones inondables dans le
nord du Maroc en vu de mettre sur pied des mesures dattnuation
voir dadaptation cet ala climatique. les rsultats de cette tude
ont t trs marquants puisque cette tude a identifi 56 sites inon-
dables dont la rpartition suivant le degr durgence est comme suit :
Degr d'urgence Nombre de site
Trs lev 9
Elev 17
Moyen 21
Faible 9
Total 56
46
la carte suivante reprend la distribution gographique des sites inon-
dables. Comme ont peut le voir, les sites dont le degr durgence est
trs lev se trouvent dans la rgion Tanger Ttouan et plus prcis-
ment autour de Tanger, fnidek Ttouan et Ksar El Kbir.
les solutions proposes dans lEtude ABhl de 2005 pour la protection
contre les inondations relatent les points suivants :
La classification des zones vulnrables tablie selon la typologie
des inondations a permis dorienter le choix des mesures palliatives
ncessaires aussi bien structurelles que non structurelles. Sap-
puyant sur les orientations et les recommandations de ltude du Plan
national de Protection contre les inondations, le plan daction tabli
sarticule autour des principales dispositions suivantes :
Attnuation ou rduction de lala naturel: mise en uvre des me-
sures structurelles qui concourent la protection des zones expo-
ses. Endiguement, largissement ou curage des cours deau pour la
suppression des obstacles lcoulement. Parmi les mesures struc-
turelles, on trouve galement la ralisation des barrages permettant
lcrtement des crues et lattnuation de leurs dbits par laminage
au niveau de leurs retenues.
une meilleure prvention seffectue travers les actions permettant
le contrle de toutes les actions anthropiques ayant pour consquen-
ce dtendre ou daggraver les impacts des inondations. Ces actions
concernent les composantes suivantes:
Dlimitation sur le terrain du domaine publique hydraulique
Contrle et la rglementation de loccupation de sol au niveau des
zones inondables
Amlioration de la prvision et de lannonce dinondation.
47
En vue de palier toutes les atteintes nfastes lenvironnement, le
Maroc sest engag dans un vaste chantier de dveloppement dura-
ble, peru plusieurs niveaux :
oprationnalisation de la Charte nationale de lEnvironnement et
du Dveloppement Durable en tant que loi cadre.
Plans et Stratgies nationale de protection de lEnvironnement :
MAnE; SnE; SnDD
Politique nergtique base sur le dveloppement des ER et la
promotion de lEE
l InDh
le Plan national de lutte Contre le Rchauffement Climatique
la Seconde communication du Maroc sur le changement
climatique
Et finalement, la cration des Observatoires Rgionaux de lEnvi-
ronnement et du Dveloppement Durable (oREDD) et ralisation
du premier REER et tendances et Plans daction
lapproche territoriale a t couronne par la mise en place des
oREDDs dont les prrogatives sont :
Amliorer la connaissance de ltat de lenvironnement au niveau
rgional,
Approfondir lanalyse des interactions environnement-
dveloppement
Dvelopper la prospective pour orienter la prise de dcisions en
vue datteindre les objectifs du dveloppement durable
gestion de linformation environnementale
Suivi dune manire permanente ltat de lenvironnement
Dveloppement des outils daide la prise de dcision
outils daccompagnement
outils juridiques
Outils conomiques et financiers
Coopration internationale et coopration dcentralise
Renforcement des capacits
Information, ducation et sensibilisation.
Impacts des changements climatiques sur le dveloppement des maladies des plantes
Mohammed Besri
le rchauffement climatique, galement appel rchauffement pla-
ntaire, ou rchauffement global, est un phnomne daugmentation
de la temprature moyenne des ocans et de latmosphre, lchelle
mondiale sur plusieurs annes. le changement climatique anthropi-
que est le fait des missions de gaz effet de serre engendres par
les activits humaines, modifiant la composition de latmosphre de
la plante. leffet de serre est un phnomne naturel. une partie du
rayonnement infrarouge mis par la Terre vers latmosphre terres-
tre reste pige par les gaz effet de serre , augmentant ainsi
la temprature de la basse atmosphre (troposphre). Ces gaz sont
essentiellement de la vapeur deau et du dioxyde de carbone. Environ
un tiers de ce dernier est produit par lhomme. Sans cet effet, la tem-
prature de surface de la Terre serait en moyenne de 33C infrieure
soit -19C.
Au cours du xxme sicle, la terre sest rchauffe de 0,76C en
moyenne, avec un accroissement notable du rchauffement sur la
dernire dcennie (gIEC, 2008). la temprature moyenne globale
devrait continuer daugmenter et les projections climatiques prsen-
tes par le gIEC indiquent une augmentation comprise entre 1,1
C et 6,4C pour la fin du XXIme sicle (gIEC, 2008). Si, au niveau
mondial, le rchauffement climatique gnre des ractions en chane
modification du rgime des prcipitations, du rgime hydrologique,
augmentation de la frquence de certains vnements mtorologi-
ques extrmes, etc. qui affectent lensemble des populations, il tou-
che aujourdhui plus particulirement les secteurs directement en lien
avec les lments naturels, comme ceux de lagriculture, de la fort
et de la protection de lenvironnement. le changement climatique a
modifi la distribution gographique de nombreux agents pathognes,
rduit ou augment leur incidence et leur svrit et ont impos des
modifications des stratgies de lutte.
Cet article prsentera limpact du rchauffement climatique sur le
dveloppement des maladies des plantes.
50
impact du changement climatique sur lagriculture
Un des dfis qui se pose lagriculture est le dfi alimentaire. La
population mondiale dpassera les 9 milliards dhabitants dici 40 ans.
lagriculture devra donc rpondre une demande accrue de nourri-
ture, de biocarburants et de cultures pour lalimentation humaine et
animale.
Par laction de ses diffrentes composantes (temprature, rayonne-
ment, pluies) et par leffet de laugmentation du Co2, le changement
climatique affecte la croissance et le dveloppement des espces
cultives. Les effets sur les plantes sont, suivant les cas de figure,
favorables aux productions vgtales (rendements accrus, intrants
rduits, travaux facilits, choix de rotations culturales largis, etc.)
ou dfavorables (stress hydrique, diminution des rendements ou aug-
mentation de leur variabilit). Dans plusieurs pays, il a t observ
une avance des stades phrnologiques (floraisons plus prcoces)
et diminution de la dure de la priode glive, pour la vigne par
exemple, les floraisons plus prcoces se rpercutent sur les dates de
vendange, ainsi que sur une augmentation de la teneur en sucre et
du degr alcoolique, ce qui a conduit pour les vingt dernires annes,
des vins gnralement de haute qualit. Pour la fort, on a observ
galement une avance des dates de dbourrement de lordre de 5
8 jours, une migration vers le nord de la limite fort-toundra et une
augmentation des feux de fort dans de nombreux pays le change-
ment climatique est galement lorigine de laugmentation de la
productivit forestire observe dans de nombreux pays de lhmis-
phre nord.
impact de lenvironnement sur le dveloppement des maladies
des plantes
La modification de variables de lenvironnement comme la tempra-
ture, lhumidit relative, la dure de rose, la pluviomtrie influe sur
la croissance des plantes et sur le dveloppement des maladies. la
pathologie vgtale ou phytopathologie est la science qui tudie les
maladies des plantes. les maladies des plantes sont provoques par
des agents pathognes tels que les bactries, les virus, les champi-
gnons les nmatodes, les phytoplasmes, les protozoaires et aussi les
plantes parasites. les pidmiologistes en pathologie vgtale seffor-
cent de comprendre les causes et effets des maladies et mettent au
51
point des stratgies dintervention. une intervention russie est celle
qui permet de rduire lincidence et la svrit de la maladie un
niveau de pertes acceptable, en fonction de la valeur de la rcolte.
les pidmies des maladies vgtales peuvent entraner dnor-
mes pertes de rendements dans les cultures, et galement menacer
dliminer totalement une espce et son remplacement par une autre.
le cafier au Sri lanka, cause de la rouille a t remplac par le
thier, le bananier, a cause de la fusariose vasculaire, a t rem-
plac par les agrumes. Au xIxme sicle, le Mildiou de la Pomme de
terre en Irlande a