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0RA 262815 avril 2010
L’évaluation orthophonique:
Collecte et analyse des résultats
1Julie Bélanger, M.O.A., 2010Chantale Breault, M.P.O., 2010
Colliger les résultats
À l'aide d'un test formel:Noter les réponses, les comportements observés, les moyens tentés et le rehaussement ou non de la performance.
À l'aide d'un échantillon de langage: Transcrire les productions (verbales et non-verbales), utiliser l'API si pertinent, noter le contexte
Autres observations et résultats des questionnaires, des tâches informelles, etc.
2Julie Bélanger, M.O.A., 2010 Chantale Breault, M.P.O., 2010
Colliger les résultatsÀ l'aide d'un test formel:Ensuite calculer les scores, comparer aux normes.
À l'aide d'un échantillon de langage: Ensuite extraire les informations selon les composantes langagières observées (ex: phono, actes de langage, organisation des idées)
Autres observations et résultats des questionnaires, des tâches informelles, etc.
3Julie Bélanger, M.O.A., 2010Chantale Breault, M.P.O., 2010
Colliger les résultats
Exercice pratique à partir de la vidéo
4Julie Bélanger, M.O.A., 2010Chantale Breault, M.P.O., 2010
L’analyse: une étape charnière
Motif de référenceAnamnèse/histoire de casModalités d’évaluation
Observations (ex: collaboration, jeu, interaction) Résultats (ex: langage réceptif, langage expressif)
Analyse/interprétation des résultatsConclusion orthophoniqueRecommandations
5Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Comment faire l’analyse?D’abord, « faire le ménage » dans nos observations…
Plusieurs façons de faire: Utiliser un outil/grille (ex: LCR) Utiliser les rubriques du rapport
orthophonique
Colliger les observations/résultats pour chacune des composantes langagières
Petit Robert: «Colliger: relier en vue d’une synthèse»
6Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Rendre l’analyse possible
Ne pas confondre:
Observations vs AnecdotesAnalyse vs ObservationsInterprétation vs Jugement
Exercice pratique
7Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
ExerciceClassez les énoncés suivants: O=observation clinique A=anecdote I=interprétation J=jugement de valeur1-Marie réussit à mettre la cuillère dans la tasse mais pas la poupée sur la chaise.___2-La stimulation langagière est insuffisante à la maison, ce qui nuance les résultats.___3-Les concepts temporaux (ex: après, demain) ne sont pas encore acquis. ___4-Même si ces résultats le situent dans la moyenne, la compréhension du langage apparaît plus touchée en conversation, lorsque Karim doit analyser plusieurs éléments à la fois. ___5-Samuel décode les premières phrases avec un débit saccadé, et lit tombé pour assis et escalier pour échelle. ___ 6- Maxime fait de nombreuses erreurs de correspondance graphème-phonème dans la seconde partie du paragraphe, ce qui le situe sous la moyenne attendue pour l’âge (5e r.c.) ___7- Le nombre de mots différents est de 8, alors que le nombre de mots pleins est de 14. Les mots d’action correspondent à 5% du discours. ___
8Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Exercice (suite)8-Carlos présente une intelligibilité modérée lorsque le contexte n’est pas disponible. Les stratégies utilisées pour réparer les bris dans l’échange sont principalement la répétition de l’énoncé ou la hausse du volume. ___9- Thomas n’a jamais fréquenté la garderie, ce qui a pu limiter son expérience langagière jusqu’à maintenant. ___10-Les zones de forces relevées (vocabulaire: 38e r.c. à l’EVIP, concepts de base: 45e r.c.) paraissent correspondre aux apprentissages effectués en thérapie, alors que la capacité de généraliser les règles du langage demeure déficitaire (ex: sous-test formulation de phrase: 4e r.c.). ___11- La mère de Jonathan quitte la salle sans l’avertir. Elle ne croit pas important de lui expliquer les choses__
9Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Attention!
Il n’est pas nécessaire de fournir des anecdotes dans le rapport. Quelques exemples peuvent toutefois orienter le lecteur.
S’appuyer sur une anecdote peut nuire à l’interprétation clinique
Les jugements de valeur doivent être éliminés lorsqu’on collige les informations cliniques
Seules les observations cliniques peuvent mener à une interprétation valable
10Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Analyser = mettre en perspective (1)
Juger la validité, la fiabilité ou la représentativité des observations et des résultats obtenus
Exemples:
Les résultats obtenus dans le cadre des tests formels doivent être interprétés prudemment en raison du bilinguisme de l’enfant.
Les résultats aux tests de compréhension apparaissent tout à fait cohérents avec les performances de l’enfant en contexte de classe, telles que décrites par l’enseignante.
Selon les parents, les observations effectuées en clinique seraient représentatives du fonctionnement de l’enfant à la maison.
Les normes américaines sont mentionnées à titre indicatif seulement, et les résultats sont soumis à l’interprétation clinique.
L’enfant a démontré d’importantes ruptures de fonctionnement lors des rencontres, ce qui limite l’interprétation des résultats. Les enjeux socio-éducatifs devront sans doute être adressés en priorité.
11Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Analyser = mettre en perspective (2)
Justifier certains choix cliniques
Exemples: En raison du jeune âge de l’enfant, les habiletés discursives n’ont
pas été évaluées formellement. Il sera toutefois important de vérifier le développement de cette composante dans quelques mois, lorsque…
Considérant la grande difficulté de l’enfant à répondre aux exigences formelles, un questionnaire aux parents a été utilisé pour vérifier si le fonctionnement à la maison était différent.
Les parents ayant indiqué qu’ils n’avaient plus vraiment d’inquiétude suite aux progrès récents de leur fils, une évaluation sommaire a été effectuée à l’aide de l’outil X. Les résultats obtenus démontrent que…
12Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Analyser = faire des liens (1)
Lier les résultats
Exemples: L’écart entre le vocabulaire réceptif (EVIP-B:49e rang centile) et le
vocabulaire expressif (EOWPVT: 3e rang centile) permet de soupçonner un problème d’accès lexical. En effet…
L’enfant éprouve des difficultés à analyser plusieurs informations à la fois (ex: sous-test concepts et consignes: 8e r.c.), alors que sa compréhension des concepts et du vocabulaire se rapproche du niveau attendu pour l’âge (ex:…).
X ne maîtrise pas encore la notion de séquences. En conversation, lors des tâches d’histoires en images et au sous-test xx, il ne respecte pas l’ordre temporel…
13Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Analyser = faire des liens (2)
Liens avec le développement normal
Exemples: X s’exprime à l’aide de phrases simples parfois
agrammatiques, ce qui correspond plutôt au niveau attendu vers 24-27 mois, ce qui est aussi cohérent avec l’équivalence d’âge obtenue au PLS-4….
Les capacités réceptives de X le situent dans la moyenne des enfants de son âge, alors que ses capacités expressives sont déficitaires. L’écart documenté au CELF-4 apparaît significatif (présent chez moins de 0,1% de l’échantillon américain).
14Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Analyser = confronter
Résultats contradictoires
Exemple: Les résultats obtenus au CELF-P2 se situent dans la moyenne attendue
pour l’âge, alors que les résultats au PLAI-2 documentent des difficultés beaucoup plus importantes (échelle réceptive: 8e r.c., échelle expressive: 14e r.c.). Le premier test visant à mesurer….l’hypothèse que …
15Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Analyser = synthétiser
Portrait global
Exemples: Le portrait langagier de X est composé de forces et de faiblesses
importantes. En effet… Le niveau langagier et communicationnel de X apparaît harmonieux, mais
correspond globalement à celui attendu chez un enfant plus jeune. Les difficultés langagières documentées sont importantes et touchent
l’ensemble des composantes évaluées. Dans l’ensemble, les caractéristiques relevées lors de cette évaluation du
langage s’avèrent cohérentes avec la perte auditive documentée.
16Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
La synthèse
Éléments de l’analyse qui font le pont entre les résultats et la conclusion
17Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Attention… L’analyse n’est pas une simple redite des observations.
Il faut se méfier de l’analyse « en silos ».
Interpréter ne veut pas dire émettre des jugements non fondés.
Un défi est de mettre l’emphase sur les éléments importants.
L’analyse doit être étayée même si elle n’est pas transcrite en entier dans le rapport.
18Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Lier et hiérarchiser
observationsConclusion orthophonique
Synthèse des observations
19Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Synthèse et discussion
Faire des liens et hiérarchiser:Liens entre les informations recueillies et
observations cliniquesLiens entre atteintes langagières et autres
difficultés de développement/fonctionnementdegré d’atteinte de la compétence langagière
par rapport à développement globalÉléments de la compétence langagière les plus
déficitaires; les plus dysfonctionnels Hypothèses cliniquesNiveau de handicap fonctionnel
20Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Conclusion orthophonique
Énoncé de l’hypothèse clinique: Problème de développement de la compétence
langagière?Type de problème
Précision du degré d’atteinteLangage réceptifLangage expressif
Clair et concis!
21Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
La conclusion précise le type de problèmeet sa sévérité pour le langage réceptif et expressif
Exemples:– Trouble primaire du langage (dysphasie) affectant l’expression à un
degré modéré avec participation d’une dyspraxie verbale– Trouble primaire du langage (dysphasie) affectant l’expression à un
degré sévère et la compréhension à un degré modéré– Léger retard de langage expressif– Retard sévère d’acquisition du langage réceptif et expressif associé à
un retard global de développement– Trouble sévère du langage réceptif et expressif et de la
communication associé à un tableau clinique de TED– Trouble d’acquisition du langage écrit (difficultés sévères de lecture et
modérées d’écriture) en lien avec des difficultés langagières et d’apprentissage
22Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Recommandations• Quoi?:– Services orthophoniques:
• nature des services: réévaluation, thérapie (groupe, individuel), suivi et objectifs thérapeutiques
• où? : école, clinique, CRDP, CRDI,…• quand? : à l’entrée scolaire, dès que possible, …
– Autres services:– Évaluations complémentaires recommandées– Soutien social, éducatif ou autre– Fréquentation d’un service de garde– Fréquentation d’une classe spécialisée à ratio réduit– Activités parascolaires recommandées
– Allocations RRQ, service de garde
23Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Objectifs thérapeutiques
• selon les milieux, les objectifs thérapeutiques seront plus ou moins explicités à la fin du rapport orthophonique
• ils pourront être repris dans le plan d'intervention et/ou le plan de traitement, selon le type de services offerts ensuite.
24Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009
Lectures (fortement) suggérées1-Specific Language Impairment in French Speaking Children: Beyond Grammatical… Elin T. Thordardottir; Mahchid NamaziJournal of Speech, Language, and Hearing Research; Jun 2007; 50,3; ProQuest Psychology Journals pg.698
2-What Else About Comprehension? Examining Young Children’s Discourse Comprehension Abilities. In Paul. R. (Eds)Language Disorders from a Developmental Perspective (pp. 376-403)
Pour info:transcription d’échantillon en franco-québécoisThordardottir, Elin T. (2005) Early lexical and syntactic development in Quebec French and English: implications for cross-linguistic and bilingual assessment, International Journal of Language & Communication Disorders, 40:3, 243-278.
Julie Bélanger, M.O.A., 2009 Chantale Breault, M.P.O., 2009 25