Évaluations dans le cadre des tests de dépréciation (IAS 36)
Panorama 2012 des sociétés du CAC 40Juillet 2013
Pour la huitième année consécutive, PwC a analysé la communication financière des sociétés du CAC 40 relative aux tests de dépréciation des actifs non financiers (requis par la norme IAS 36) et en particulier les modalités de détermination des valeurs recouvrables.
L’année 2012 reste une année morose d’un point de vue économique. En effet, de nombreuses entreprises affichent des résultats stables voire en baisse par rapport à 2011. Dans ce contexte, la lecture des états financiers est d’autant plus riche qu’elle permet non seulement d’apprécier les réalisations, mais aussi d’appréhender les anticipations du management pour les années à venir. La valeur des actifs incorporels, notamment le goodwill, constitue un réel indicateur pour le marché au vue de son poids dans les capitaux propres (environ 60 %). En 2012, la dégradation de l’environnement économique s’est d’ailleurs traduite par des dépréciations d’actifs non financiers « record » en augmentation de l’ordre de 50 % par rapport à 2011.
Édito
SommairePoids des incorporels ........................................... 3
Méthodologie d’évaluation ................................... 5
Paramètres d’évaluation....................................... 9
Analyses de sensibilité ....................................... 12
2
3
Poids des incorporelsAu sein du CAC 40, les dépréciations comptabilisées sur les actifs corporels et incorporels (y compris goodwill) augmentent de près de 50 % en 2012
En 2012, les sociétés du CAC 40 affichent plus de 500 milliards d’actifs incorporels (y compris goodwill) soit environ 60 % des capitaux propres.
La forte hausse du montant global des dépréciations traduit une dégradation des perspectives économiques à court/moyen terme.
Malgré un montant record des charges de dépréciation en 2012, celles-ci ne représentent que 2 % de la valeur totale des actifs corporels et incorporels.
971.2
1 011.9
1 072.3 1 052.0
8.3 7.8
13.7
20.5
-
5
10
15
20
25
800
850
900
950
1 000
1 050
1 100
2009 2010 2011 2012
Valeur nette des écarts d'acquisition (année N), des actifs corporels et incorporels (avant dépréciation année N)Montant des dépréciations (année N)
Mds d’€ Mds d’€
Près de 65% des charges de dépréciation totales du CAC 40 ont été comptabilisées par 5 sociétés
Les dépréciations 2012 concernent essentiellement les goodwills, actifs incorporels non amortissables et soumis à des tests de dépréciation annuels. Ils sont donc d’autant plus exposés aux aléas du contexte économique.
Acelor-Mittal
Crédit Agricole
GDF-Suez
France Telecom
STMicroelectronics
Note : - L'analyse porte sur des sociétés présentant des informations par classe d'actif- Les montants communiqués en dollars ont été convertis au taux de conversion moyen €/$ observé sur 2012
0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5
Goodwill Autres incorporels Actifs corporels
2.1
1.8
1.4
3.4
3.9
Milliards d’euros
4
Poids des incorporels
5
Valeur d'Utilité uniquement Valeur d'Utilité et Juste Valeur
20 20
2324
25
18 1817
1615
2008 2009 2010 2011 2012 2008 2009 2010 2011 2012
Méthodologie d’évaluationUn recours à la valeur d’utilité toujours privilégié
La valeur recouvrable correspond souvent à la valeur d’utilité dans la mesure où elle permet de capturer tous les potentiels de croissance anticipés par le management, en considérant :
(i) la valeur des actifs dans une perspective de détention à moyen et long terme ;
(ii) la valeur des synergies existantes au sein des groupes.
L’approche mise en œuvre pour déterminer la valeur d’utilité est basée sur l’actualisation de flux futurs de trésorerie fondés sur les prévisions établies par le management.
Les sociétés du CAC 40 communiquent peu sur la nature des hypothèses sous-jacentes des plans d’affaires
2011 2012
Communication Absence de communication
15 13
25 27
Si 13 sociétés apportent des commentaires sur la nature des hypothèses sous-jacentes aux plans d’affaires, seule une donne des commentaires chiffrés. Entre 2011 et 2012, la diminution du nombre de sociétés présentant ces hypothèses correspond uniquement à un effet de périmètre.
Communiquer sur les hypothèses clés sous jacentes reste donc un axe d’amélioration dans le cadre des tests d’impairment. L’ESMA1 l’identifie d’ailleurs clairement dans ses recommandations 2012 : “ESMA’s conclusion is that issuers should improve disclosure of the key assumptions as required by IAS 36, and that those assumptions given should be appropriate both in number and in type [...]. The shortfall in this area is particularly concerning given the role that disclosure of key assumptions is meant to play in assisting users in evaluating the reliability of an issuer’s impairment tests.”
1. European Securities and Markets Authorities, Janvier 2013
‘‘When estimating average selling price, the Company used a range of assumptions between $666 per ton and $878 per ton which in average slightly decrease over the next four years depending on the markets in which each GCGU is operating”
Extrait du Rapport Annuel 2012
d’ArcelorMittal – page 108
6
Méthodologie d’évaluation
Des durées de prévision relativement stables entre 2011 et 2012
8 8 7 6 7
17 19
1716 16
11
4 47 6 5
13 13
9 9
2008 2009 2010 2011 2012 2008 2009 2010 2011 2012 2008 2009 2010 2011 2012 2008 2009 2010 2011 2012
< 5 ans = 5 ans > 5 ans Non indiquée
Parmi les sociétés qui communiquent sur les durées de prévisions, environ 35 % retiennent des durées supérieures à 5 ans, ce qui n’est pas exclu par la norme IAS 36 mais qui pour autant doit être justifié.
Dans ce cas, près de deux tiers des sociétés documentent leur choix en précisant l’adéquation de la période retenue avec les caractéristiques des actifs testés/secteurs ou encore mettant en avant le niveau de fiabilité des prévisions au-delà de 5 ans. « Les valeurs
recouvrables sont déterminées à partir des fl ux de trésorerie futurs d’exploitation sur une durée de 10 ans (période nécessaire au positionnement stratégique d’une marque) et d’une valeur terminale »
Extrait du Document de référence 2012
de l’Oréal – page 105
7
Méthodologie d’évaluation
8
2008 2009 2010 2011 2012
7
12
4 3
1
6
13
7
3 4
18
6
2
4
17
7
1
4
15
10
4
Inf . à 6% Entre 6% et 8% Entre 8% et 10% Entre 10% et 12% Sup. à 12%
Note : Taux d’actualisation moyen après impôt ou considéré comme tel si non précisé, toutes zones géographiques confondues
Plus de deux tiers des sociétés présentent un taux d’actualisation moyen en ligne ou en augmentation par rapport à 2011.
Paramètres d’évaluationLe taux d’actualisation est majoritairement compris entre 8 % et 12 %
9
Le taux d’actualisation moyen présente des disparités par secteur d’activité
Automobileet Equipementier automobile
Distribution et produitsde grande consommation
Energie et Servicesaux collectivités
Ingénierie, Constructionet Produits Manufacturiers
Loisirs et Hôtellerie
Produits chimiqueset pharmaceutiques
Services financiers& immobilier
TMT (Technologie Mediaet Télécommunication)
8.8%
7.5%
6.9%
6.7%
9.4%
7.0%
9.4%
8.6%
13.4%
10.9%
12.6%
11.5%
13.1%
12.4% 5 sociétés
4 sociétés
4 sociétés
1 société
8 sociétés
5 sociétés
5 sociétés
1 société
Notes : Taux d’actualisation moyen après impôt ou considéré comme tel si non précisé Pour les sociétés du secteur des services financiers, le taux d’actualisation correspond au coût du capital
Le taux d’actualisation couvre à la fois une dimension sectorielle mais aussi une dimension géographique, ce qui peut expliquer des disparités au sein d’un même secteur d’activité.
Il est parfois nécessaire de considérer une prime spécifique dans le taux d’actualisation afin de refléter un risque qui ne serait pas appréhendé dans les prévisions.
10
Paramètres d’évaluation
Entre 2008 et 2012, les sociétés du CAC 40 retiennent majoritairement des taux de croissance à long terme moyens compris entre 0 % et 3 %
Les taux de croissance à long terme entre 0 % et 3 % sont privilégiés par 89 % des sociétés du CAC 40 en 2012. On note cependant une légère baisse du ratio entre 2011 et 2012 qui s’explique par :
(i) une internationalisation accrue des groupes ;
(ii) des effets de périmètre (entrée et sortie au sein du CAC 40).
L’ESMA a fait un commentaire dans ses recommandations 2012 quant au niveau du taux de croissance à long terme : “In the current economic environment, using a long-term rate exceeding 3 % appears ambitious and optimistic and may lead to an overstated long-term growth rate. ESMA urges issuers to provide realistic estimates of future growth rates that correspond to forecasts of economic development.”
2008 2009 2010 2011 2012
93% 97% 97% 92% 89%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
11
Paramètres d’évaluation
2832 32
36 37
128 8
4 3
20092008 2010 2011 2012
Dans le contexte d’incertitude actuel, les analyses de sensibilité sont fondamentales pour les investisseurs.
Elles permettent de mesurer la marge de manœuvre qui existe au vue des hypothèses retenues par le management.
Analyses de sensibilitéDepuis 2008, un nombre croissant de sociétés présentent des analyses de sensibilité
12
Le taux d’actualisation et le taux de croissance à long terme restent les deux principaux paramètres « testés » dans les analyses de sensibilité
27 21
3 5
28
20
8 10
28 21
8 10
34 27
11 17
34
26
10 16
Taux d'actualisation Croissance à l’infini Marge opérationnelle Autres
20092008 2010 2011 2012
Contrairement aux recommandations de l’AMF, les analyses de sensibilités à des hypothèses clés du plan d’affaires restent marginales.
Les sociétés présentant des analyses de sensibilité à d’autres hypothèses que le taux d’actualisation ou le taux de croissance à long terme fournissent pour la plupart des informations chiffrées sur le niveau des hypothèses retenues sans pour autant présenter les impacts de ces analyses.
« L’utilisation d’un CMPC majoré d’un demi point n’entraînerait pas de dépréciation de cette UGT. De même, si le nombre d’EPR construits était ramené de 4 à 2, la valeur recouvrable de l’UGT resterait supérieure à sa valeur comptable »
Extrait du Document de référence 2012 d’EDF
– page 306
13
Analyses de sensibilité
11
6 65 5
4
21
Ingénierie, Construction et Produits Manufacturiers : Alstom, Arcelor-Mittal, Bouygues, EADS, Lafarge, Legrand, Safran, Schneider Electric, Vallourec, Vinci.
Distribution et Produits de Grande Consommation : Carrefour, Danone, L’Oréal, LVMH, Pernod Ricard, PPR.
TMT (Technologie, Media et Télécommunication) : Cap Gemini, France Telecom, Gemalto, Publicis, STMicroelectronics, Vivendi.
Services Financiers et Immobilier : AXA, BNPP, Crédit Agricole, Société Générale, Unibail-Rodamco.
Énergie et Services aux Collectivités : EDF, GDF-Suez, Saint-Gobain, Technip, Total, Véolia Environnement.
Produits chimiques et Pharmaceutiques : Air Liquide, Essilor, Sanofi, Solvay.
Automobile et Équipementier Automobile : Michelin, Renault.
Loisirs et Hôtellerie : Accor.
L’étude est fondée sur les informations publiques disponibles dans les rapports annuels 2012.
Pernod Ricard (clôture au 30 juin) a été retenu sur la base des comptes au 30 juin 2012.
Les sociétés Alcatel-Lucent et Peugeot sont sorties du CAC 40 et ont été remplacées par Solvay et Gemalto.
Annexe : Périmètre de l’étude
14
15
Cette étude a été réalisée par Delphine Sabah et Pierre-Adrien Periat du département Valuation & Economics du pôle Transactions de PwC, sous la direction de Françoise Gintrac, associée de PwC, responsable du département Valuation & Economics.
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