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TD SYSTEMATIQUE VEGETALE
Les grands groupes de végétaux : Organisation ;
Importance actuelle 1 - Les niveaux d’organisation des végétaux
Les êtres vivants et plus précisément les végétaux sont groupés dans deux niveaux d’organisations :
1-1 Les Procaryotes
Ce sont des êtres unicellulaires (ou formants des colonies de cellules) dont la structure est plus
simple que celle des autres êtres vivants Eucaryotes.
L ‘examen au microscope photonique ne révèle ni noyau ni chloroplastes ; mais des techniques
fines de cytologie classique avaient déjà montré l’existence d’une substance chromatique centrale «
noyau diffus » et la chlorophylle qui existe chez certains d’entre eux était supposée « dissoute dans le
cytoplasme ».
Le microscope électronique a montré qu’il existe réellement dans ces cellules des structures
équivalentes à un noyau et des chloroplastes, dont les éléments sont présents mais non délimités par une
discontinuité du contenu cellulaire. Il n’y a pas de reproduction sexuée ; la multiplication se fait par
coupure de la cellule en deux parties par une cloison transversales, d’où le nom de Schizophytes
(végétaux qui se coupent) qui est synonyme de procaryotes.
La structure procaryote est commune, en effet, à deux grands ensembles, les Bactéries et les
Cyanophytes qui unissent des affinités si étroites que les secondes sont plus souvent appelées aujourd’hui
Cyanobactéries.
NB : il est difficile de refuser aux Cyanophytes la qualité des végétaux, car ce sont d’authentiques
autotrophes chlorophylliens, dont on fait d’ailleurs longtemps des « Algues bleues ».
1-2 Les Eucaryotes
Ce niveau d’organisation rassemble des organismes pour la plupart pluricellulaires et très
différents tant par la taille et leur forme que par la complexité structurale. Ils possèdent un noyau vrai
délimité habituellement par une membrane.
En se basant sur l’organisation générale des végétaux Eucaryotes, les biologistes ont distingués
les Thallophytes et les Cormophytes, dont l’appareil végétatif est respectivement un thalle et un cormus.
Ce dernier est constitué des rameaux feuillés tandis que le premier ne comprend jamais de tiges, de
feuilles, de racines et en principes pas de tissus conducteurs de sèves. Il était logique de trouver chez les
Thallophytes les Algues et les Champignons.
Comparaison entre les Thallophytes et les Cormophytes
La distinction apparemment simple entre le thalle et le cormus s’accompagne de différences
beaucoup plus importantes au niveau des organes reproducteurs : au moment de la reproduction les
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Thallophytes produisent à partir d’une cellule mère des spores et des gamètes qui restent à l’intérieur de
la paroi squelettique de celle ci en formant un sporocyste ou un gamétocyte. L’enveloppe du sporocyste
est formée par la paroi de la cellule mère, autrement dit, tout le contenu de la cellule mère se transforme
en spores.
Au contraire chez les Cormophytes au cours des premières divisions d’une cellule mère une
couche pluricellulaire forme un sac qui contiendra spores et gamètes : le sporange ou gamètange fig.1.1.
Les premières divisions séparent tout d’abord des cellules qui constituent une enveloppe formée
de plusieurs assises de cellules et c’est seulement la partie interne restante du protoplasme qui donnera
naissance aux spores, autrement dit, une partie seulement du contenu de la cellule mère se transforme en
spores.
Figure 1.1 Thallophytes et Cormophytes différences par rapport aux organes reproducteurs
Le gamétange femelle des cormophytes est appelé aussi l’archégone (du grec gone = semence et
arca = coffre) en forme de bouteille dont le ventre est surmonté d’un col et contenant un seul gamète
femelle ; l’oosphère (fig1.2). Les Cormophytes sont aussi appelées des Achégoniates, même si certaines
cormophytes (Angiospermes) présentent des archégones modifiés. L’ensemble des Cormophytes
comprend l’immense majorité des plantes terrestres.
Figure 1.2 L’archégone et l’oosphère des Cormophytes (Archégoniates)
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Le tableau 1 représente les différents niveaux d’organisation
Schizophytes ou Bactéries
Procaryotes Cyanobactéries = Algues bleues
Phéophycées = Algues brunes
Rhodophycées = Algues rouges
Thallophytes Chlorophycées = Algues vertes
Chromophycées = Algues colorées
Mycomycètes = Champignons
Lichens
Cormophytes ou Bryophytes = Mousses
Archéogonates Pteridophytes = Fougères
Spermaphytes : Angiospermes
Gymnospermes
2- La hiérarchie botanique et sa nomenclature
Les premiers botanistes désignaient les plantes soit par leur nom populaire
(ou vernaculaire), ou alors par une suite de mots latins difficilement utilisables quand il faut classer, ou
même seulement répertorier, un grand nombre de plantes. Progressivement des repères hiérarchiques ont
été employés :
L’individu
Le nom d’individu s’applique à chaque être distinct formant un tout et que l’on ne peut diviser
sans lui faire perdre une partie des ses caractères et ses propriétés. Ainsi dans un champ de tabac
chaque pied ou plante est un individu.
L’espèce
L’espèce est l’ensemble de tout les individus qui ont sensiblement les mêmes caractéristiques et
peuvent se croiser entre eux .Les individus qui composent une espèce présentent ordinairement les
mêmes caractères essentiels.
Le genre
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De même que la réunion des individus forme l ‘espèce, les différentes espèces qui ont entre elles
une ressemblance évidente constituent le genre.
La famille
Les biologistes regroupent dans une famille toutes les espèces ayant un certain nombre de
caractères communs comme par exemple la forme des fleurs. Les pois, les fèves se ressemblent
aussi bien dans leur morphologie que par la forme des fleurs. Ils appartiennent à la famille des
fabacées.
Les catégories supérieures
Les familles proches les unes des autres sont groupées en ordres, les ordres proches en classes,
elles mêmes assemblées en divisions (appelées aussi phylum) avec une possibilité de créer des
sous divisions, sous ordres… . L’ensemble des divisions constitue le règne végétal.
Cette hiérarchie étant universellement reconnue et adoptées par les biologistes avec la création de
nouvelles règles de nomenclature dont le premier texte date de 1867 et selon les prescriptions de
« l’International Code of botanical Nomenclatur », tous les noms utilisés doivent être en latin et la
terminaison doit correspondre à un niveau hiérarchique.
exp. Le blé tendre, ou Triticum aestivum L. doit s’écrire :
Règne : Plantae
Phylum :Spermaphyta
Sous –Phylum : Magnoliophytina(Angiospermes)
Classe : monocotylédones
Ordre : Glumales
Familles : Graminées ou Poacées - Poaceae
Genre : Triticum
Espèce : aestivum
Taxons Cette classification en espèce, genre , famille, paraît simple , mais devant la diversité du
monde vivant , bon nombre de naturalistes , dans un souci de précision ont créer le taxa ( taxon
=singulier) dont les principaux taxons sont : règne , embranchement , sous embranchement ,
classe , sous classe, ordre , sous ordre, famille , genre , espèce. Elle présente l’avantage de ne pas
préciser le niveau où l’on se trouve.
3- La nomenclature binaire de Linné
Le grand mérite de Carl Von Linné, professeur de botanique à Uppsala en suède, de donner pour
chaque plante une nomenclature binaire basée sur le nom de genre et d’espèce. Elle a été publiée en 1753,
dans son ouvrage « Species plantarum ».
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Chaque genre est désigné par un nom particulier qui reste le même pour toutes les espèces qu’il
réunit. Chaque espèce du genre se distingue des autres par un second nom exprimant souvent un caractère
saillant ajouté au genre. Exp. dur (durum) :
Triticum durum . , Quercus pedonculata L. (chêne pédonculé), (Q de Quercus en majuscule et p de
pedonculata en miniscule)
Chaque espèce, selon Linné, est définie par deux mots latins c’est ce que on appelle la
nomenclature binaire : le premier est l nom du genre et le 2 eme est le nom de l’espèce, et on ajoute
traditionnellement les initiales du botaniste qui a décrit cette espèce exp. L. qui exprime Linné.
Remarque : par conventions les noms d’ordres se terminent toujours par ales, les familles par acées ou
aceae, exp. Fabales, Fabacées.
Ces noms scientifiques sont souvent d’origine latine .Ceci leur confère l’universalité et explique qu’ils
soient écrits soit en italique, soit soulignés.
4- Les classifications végétales 4-1- Classifications naturelles
Les classifications les plus connues sont:
a) Classification naturelle de Tournefort
La classification des plantes établie par Tournefort en 1693 se base sur la consistance de la tige,
sur la présence ou l’absence de corolle (et pour lui toute enveloppe florale non verte est une corolle), sur
l’isolement ou l’agglomération des fleurs et sur la forme des pétales (tableau 1). L’augmentation des
espèces connues, dont un grand nombre ne pouvait entrer dans aucune de ses classes, l’a faite tomber en
désuétude.
a) Classification naturelle de Linné
Le système de Linné, qui parut quarante deux ans après celui de Tournefort date de 1735. Il était
essentiellement fondé sur les modifications variées que peuvent présenter les organes sexuels, étamines et
carpelles. Linné donnait dans le choix des critères de classification, la priorité au sexe mâle (tableau 2).
Cette classification qui comprenait 24 classes de plantes n’a gardé qu’un intérêt historique. Ce
système très artificiel réunissait côte à côte l’oseille et la bruyère, la carotte et la belladone.
b) Classification de Jussieu
C’est en 1789, qu’Antoine-Laurent de Jussieu présenta dans son ouvrage Genera plantarum, la
première classification naturelle des végétaux. Il établissait une méthode réunissant en 15 classes des
familles végétales ayant des points communs. Les critères de classement sont pris dans les organes les
plus importants.
En première ligne, il considérait la structure de l’embryon et ensuite la position relative des
organes sexuels entre eux. Les végétaux ont été divisés en trois grands embranchements : les
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Acotylédones auxquelles manque l’embryon, les Monocotylédones à un cotylédon et les Dicotylédones à
deux. Puis une seconde série de caractères, permet d’établir les classes. Elle est fondée sur l’insertion
relative des étamines, ou de la corolle par rapport aux organes femelles de reproduction. Les
Dicotylédones étant les plus nombreuses chaque classe a été subdivisée selon le fait que les anthères sont
libres ou soudées entre elles (tableau 3).
4-2- Les classifications phylogénétiques Les classifications actuelles tentent d’établir l’enchaînement des groupes de plantes , des plus primitifs
au plus évolués en s’aidant de la paléontologie de la taxonomie expérimentale, mais aussi de la biochimie
, particulièrement des métabolites secondaires et plus récemment de la biologie moléculaire avec
l’analyse des protéines et des acides nucléiques .
Elles s’aident aussi de différences au niveau de la structure et les fonctions cellulaires ainsi que sur la
morphologie de l’appareil végétatif.
- étude de la diversité du monde végétal (nombre très élevé d’espèces, la diversité dans leurs modes
de vie et leurs intérêts biologique pour l’étude des grandes lois de biologie générale : génétique,
évolution ;
- c’est une référence pour les chercheurs et témoin de l’évolution des plantes par la création
d’herbier, qui constitue un outil biologique très intéressant reflétant les conditions dans lesquelles
les plantes ont poussées.
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Tableau 1: Classification (simplifiée) de Tournefort d’après Le Maout, 1846 (la terminologie
présentée est celle du XIXe siècle).
Classes Exemples
Fleu
rs
Her
bes
Pétalées
Simples M
onop
étal
es
Régulières
1 Campaniformes Belladone
2 Infundibuliformes Liseron
Irrégulières 3 Personnée Muflier
4 Labiée Sauge
Poly
péta
les
Régulières
5 Cruciformes Giroflée
6 Rosacée Fraisier
7 Ombellifères Carotte
8 Caryophyllées Œillet
9 Liliacées Tulipe
Irrigulières
10 Papilionacées Pois
11 Anomales Violette
Composées
12 Flosculeuses Chardon
13 Sous-Flosculeuses Pissenlit
14 Radiées Pâquerette
Apétalées
15 à Etamines Avoine
16 Sans fleurs Fougères
17 Sans fleurs ni fruit Champignons
Arb
res
Apétalées 18 Apétales Laurier
19 Amentacées Saule
Pétalées
Monopétales 20 Monopétales Sureau
Poly
p
é
Régulières 21 Rosacées Cerisier
Irrégulières 22 Papilionacées Robinier
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Tableau 2: Clef du système de classification de Linné. (D’après Le Maout, 1846, simplifié.)
Classes Exemples
étam
ines
et p
istil
s
visi
bles
prés
ente
s sur
la m
ême
fleur
étamines non
adhérentes au
pistil
libres
entre
elles et
égales
1 étamine 1 Monandre Centranthe
2 étamines 2 Diandrie Véronique
3 étamines 3 Triandrie Iris
4 étamines 4 Térandrie Plantain
5 étamines 5 Pétandrie Mouron
6 étamines 6 Hexandrie Lis
7 étamines 7 Heptandrie Marronnier
8 étamines 8 Octandrie Epilobe
9 étamines 9 Ennéandrie Laurier
10 étamines 10 Décandrie Œillet
11à19
étamines
11 Dodécandrie Joubarbe
+20 sur
calice
12 Icosandrie Fraisier
+20 sur
réceptacle
13 Polyandrie Renoncule
libre
s et
inég
ales
4 dont 2
longues
14 Didynamie Muflier
6 dont 2
longues
15 Tétradynamie Giroflée
soud
ées p
ar
leur
s file
ts en un corps 16 Monadelphie Mauve
en deux
corps
17 Diadelphie Pois
en n corps 18 Polyadelphie Millepertius
soudées en cylindre 19 Syngenésie Bleuet
étamines adhérentes au pistil 20 Gynandrie Orchidée
prés
ente
s su
r de
s fle
urs
diff
éren
tes fleurs sur le même individu 21 Monoécie Arum
fleurs sur deux individus différents 22 Dioécie Urtica
fleurs sur un ou plusieurs individus 23 Polygamie Pariétaire
non visibles 24 Cryptogamie Fougère
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Tableau 3: Classification naturelle de Jussieu. (D’après Le Maout, 1846, simplifié.) Classes Exemples
Acotylédones 1 Acotylédones Champignons
Mon
ocot
y-lé
done
étamines insérées sur le réceptacle 2 mono-hypogynie Avoine
étamines insérées sur le calice 3 Mono-périgynie Iris
étamines insérées sur l'ovaire 4 mono-épigynie Orchidée
Dic
otyl
édon
e
fleur apétale étamines insérées sur l'ovaire 5 Epistaminie Aristoloche
étamines insérées sur le calice 6 Péristaminie Rumex
étamines insérées sur le
réceptacle
7 Hypostaminie Plantain
fleur monopétale
avec corolle
staminifère
insérées sur le réceptacle 8 Hypocorollie Belladone
insérées sur le calice 9 Péricorollie Campanule
insérées sur
l'ovaire
épicorollie 10 Synanthérie Bleuet
épicorollie 11 Corisanthérie Sureau
fleur polypétale insérées sur l'ovaire 12 Epipétalie Carotte
insérées sur le calice 13 Hypopétalie Renoncule
insérées sur le réceptacle 14 Péripétalie Fraisier
fleurs staminées et pistillées sur individus
différents
15 Dicline Ortie
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