Sociologie
(Introduction générale)
Accroche
Deux citations
1.1La famille est une source inépuisable de lieux communs. La famille est même LE lieu
commun où l’on brasse tous ensemble la légende. Jean-Luc Seigle – En vieillissant les hommes pleurent - Editions Flammarion 2012
1.2 La construction d’un objet d’études passe par la déconstruction, au moins partielle, de ces
prénotions ou de ces préjugés qui constituent des obstacles épistémologiques. En second lieu,
parce que le travail sociologique passe par la mise en énigme de ce qui semble aller de soi.
Devenir sociologue en ce sens, c’est oser poser des questions impertinentes, montrer ce qui se
joue derrière la scène, être au fait de toutes les ficelles de la vie sociale, en bref dévoiler la
réalité… Serge Paugam in L’enquête sociologique (2012), pages 5 à 26 « S’affranchir des prénotions »
Q.1. A partir de (1.2.)
définissez la notion de « lieu
commun »
Q.2. Pourquoi est-il facile de
diffuser une croyance au sein
d’une famille ?
Q.3. Comment déconstruire
une légende ? Donnez des
conditions favorables à ce
travail.
s
Deux extraits des interviews de Eva Illouz*, sociologue.
2.1. […]
Q. La sociologie aurait-elle pour vocation de désenchanter le monde ?
Oui, je crois, et cela pourrait en être une très belle définition. Les sociologues sont bien plus
désenchanteurs que les philosophes, qui le plus souvent croient en quelque chose : la vérité, la
justice ou la moralité, par exemple.
Un bon sociologue, on doit avoir beaucoup de mal à savoir en quoi il croit ... Le sociologue n'est
pas normatif, il cherche moins à défendre des valeurs qu'à les clarifier, à la différence du
psychologue qui, lui, veut améliorer le sort de son patient, et a une vision précise de ce qu'est la
santé mentale. Pour découvrir des choses intéressantes, le sociologue doit faire comme s'il ne savait
pas ce qui est normativement et psychiquement désirable. Eva Illouz est l'invitée de “Télérama” - Le 07/10/2014 Propos recueillis par Juliette Cerf
2.2. Eva Illouz : […] En tant que sociologue, mon rôle n’est que de clarifier les termes du débat,
qui doit se tenir dans la société civile. […] Propos recueilli par ÉLODIE MAUROT - 29/11/12 - http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Eva-Illouz
*Eva Illouz est sociologue des émotions et de la culture. Elle est professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem
Q.4. Est-ce négatif de
désenchanter le
monde ?
Q.5. Relevez quelques
caractères du « bon »
sociologue soit ce
que l’on attend de lui
et ce que l’on ne peut
pas en attendre.
Q.6. Face, par
exemple, à une
société raciste quel
serait le
comportement du
sociologue ?
*
Introduction au chapitre
1.
Comment la socialisation contribue-t-elle à expliquer
les différences de comportement des individus ?
2. Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?
3. Quels sont les processus sociaux qui
contribuent à la déviance ?
Rencontre : Abel Jafri : un visage français
De dealer à djihadiste, l'acteur n'échappe pas aux clichés entretenus par le cinéma.
Et pourtant, Abel Jafri est bourguignon, et n'emploie jamais le mot "intégration".
Le 30 mars 2015, le comédien Abel Jafri recevra la Légion d'honneur des mains de
la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Parlera-t-elle d'« intégration » dans son
discours ?
Abel, lui, ne prononce jamais le mot. Lors de la promotion de Timbuktu,
d'Abderrahmane Sissako, où il incarne un djihadiste qui convoite la femme de son
prochain et fume en cachette derrière les dunes, les journalistes ne cessaient de lui
poser la question : « De quelle origine êtes-vous ? » « Bourguignonne », répondait
fermement cet acteur, né en 1965 à Montchanin, Saône-et-Loire, d'une mère italo-
tunisienne et d'un père algérien, ouvrier à l'usine Schneider du Creusot.
« J'ai grandi au milieu des vaches et des pissenlits, avec des voisins italiens à
droite et des Polonais à gauche. La première immigration, j'ai baigné dedans ! Tous
les matins, j'allais à l'école communale à pied avec mes copains du village – à l'école
de la République, comme tous les gamins de France et de Navarre ! » Mohamed, son
père, musulman pratiquant, tenait la religion pour une affaire privée (de toute manière,
ses copains de belote n'avaient que faire de sa confession). Il voulait que ses enfants –
Abel a huit frères et sœurs – reçoivent l'éducation laïque chère au pays qui l'avait
accueilli, qu'ils soient français.
Abel n'a pas la double nationalité. Et ne parle même pas l'arabe : pour le
magnifique Bled number one, de Rabah Ameur-Zaïmeche, en 2006, il a dû prendre
des cours et s'immerger, longtemps, dans le village algérien où le film était tourné. Et
pourtant : malgré une carrière déjà riche (Dans la tourmente, de Christophe Ruggia,
en 2012, et des feuilletons télé à la pelle), Abel Jafri entend sempiternellement la
même remarque lorsqu'il se présente à un casting : « Trop arabe ». […] Guillemette Odicino - Télérama - Publié le 24/03/2015.
Questions :
Q.1. Retrouvez des interactions sociales :
➢ … entre individus ➢ … entre individus et groupes ➢ … entre groupes ➢ … entre individus et institutions ➢ … entre groupes et institutions ➢ … entre institutions
Q.2. Reproduire ces interactions dans le
schéma ci-dessous : INSTITUTIONS
INDIVIDU(s) GROUPE(s)
Q.3. Présentez le cadre social (triangle rouge)
comme une structure contraignante à partir d’une échelle de valeurs* et de normes*
spécifiques dans le temps et l’espace. Q.4.
Précisez les enjeux de ces interactions en termes de reconnaissance réciproque de statuts et de rôles sociaux. En quoi l’intégration est-elle le résultat d’interactions complexes ? En quoi l’exclusion « n’est jamais loin » en cas de défauts (manques) de ressources sociales adéquates ?
I. L’individu, un acteur social…
A. Interactions sociales individuelles et collectives : Nature…
1) Diversité des liens individu/société…
a. La diversité des liens qui relient les individus : une illustration…
Caractères
Nature des liens
Acteurs au cœur de ce
lien et /ou espace social
où il se manifeste
Exemple de manifestations
lors d’aléas* de la vie…
= Compter sur : protection
… ou identification d’un statut
et/ou d’un rôle
= Compter pour : reconnaissance
Liste d’éléments à
insérer* :
❖ Donner un prénom
❖ Travail
❖ Héritage reçu
❖ Soutien affectif
❖ Famille
❖ Aide financière
❖ Salarié
❖ Salaire
❖ Ecole
❖ Possession d’un
carnet de
correspondance
❖ Groupe de pairs
❖ Organismes étatiques
❖ Possession d’une
carte d’identité
❖ Accès à un diplôme
❖ Invitation à une
soirée, un dîner…
❖ Etc. …
▪
* : possibilités d’être
présents plusieurs fois
Bilan : Le lien social recouvre l’ensemble de ces formes de liens (sociaux). Les interactions de ces liens forment un système capable d’intégrer socialement
l’individu dans un processus de reconnaissance « double » ou réciproque entre ce dernier et la société. Ainsi se structure l’identité sociale d’un individu.
1. Le lien de filiation. Le lien de filiation recouvre deux formes différentes. Celle à laquelle on pense en priorité renvoie à la consanguinité, c’est-à-dire à la filiation dite « naturelle » qui est fondée […] sur la reconnaissance d’une parenté biologique entre l’enfant et ses géniteurs. On part du constat que chaque individu naît dans une famille et rencontre en principe à sa naissance à la fois son père et sa mère ainsi qu’une famille élargie à laquelle il appartient sans qu’il l’ait choisie. Il ne faudrait toutefois pas oublier la filiation adoptive reconnue par le Code civil […]. La filiation adoptive est en quelque sorte une filiation sociale. […] D’une façon plus générale, retenons que le lien de filiation, dans sa dimension biologique ou adoptive, constitue le fondement absolu de l’appartenance sociale.
*****
2. Le lien de participation organique.
Le lien de participation organique se distingue du précédent en ce qu’il se caractérise par l’apprentissage et l’exercice d’une fonction déterminée dans l’organisation du travail. Selon Durkheim, ce qui fait le lien social dans les sociétés modernes […], c’est avant tout, on l’a vu, la complémentarité des fonctions, laquelle confère à tous les individus, aussi différents soient-ils les uns des autres, une position sociale susceptible d’apporter à chacun à la fois la protection élémentaire et le sentiment d’être utile. Ce lien se constitue dans le cadre de l’école et se prolonge dans le monde du travail. […]
Les fonctions du lien social Si la protection, au sens de l’association
solidaire, est une fonction fondamentale du lien, ce n’est pas la seule. Dans la plupart des actes de la vie quotidienne, l’individu est pour
ainsi dire sous l’emprise du regard d’autrui, ce qui le contraint à agir en conformité avec
les règles et les normes sociales, mais aussi et surtout satisfait son besoin vital de
reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu’Homme. L’individu recherche une reconnaissance dans le lien
qu’il tisse avec les autres. La reconnaissance comme source de lien social ne se limite pas à la sphère du travail. Elle est au fondement de
toutes les interactions humaines. […]
3. Le lien de participation élective.
Le lien de participation élective relève de la socialisation extrafamiliale au cours de laquelle l’individu entre en relations avec d’autres individus qu’il apprend à connaître dans le cadre de groupe divers et d’institutions. […] Au cours de ses apprentissages sociaux, l’individu est contraint par la nécessité de s’intégrer mais en même temps autonome dans la mesure où il peut construire lui-même son réseau d’appartenance à partir duquel il pourra affirmer sa personnalité sous le regard des autres. […] Ce lien recouvre plusieurs formes d’attachement non contraint. On peut considérer la formation du couple comme l’une d’elle. […]
Questions
Q.1. A partir de ces
extraits du livre de
Serge Paugam, « Le
lien social », (Que
sais-je, 2018), faire
un tableau de
synthèse à partir des
bases proposées
Q.2. Pourquoi le
lien de filiation est-
il présenté comme
un lien absolu ?
Q.3. A partir de
l’exemple de Saint
Charles illustrez la
complémentarité
des fonctions parmi
les salariés, entre
salariés et élèves
entre les élèves.
Q.4. En quoi le
couple peut-être un
aboutissement
d’interactions
extrafamiliales ?
Q.5. A partir du lien
Citoyen montrez…
4. Le lien de citoyenneté. Enfin, le lien de citoyenneté repose sur le principe de l’appartenance à une nation. Dans son principe, la nation reconnait à ses membres des droits et des devoirs et en fait des citoyens à part entière. Dans les sociétés démocratiques, les citoyens sont égaux en droit, ce qui implique non pas que les inégalités économiques ou sociales disparaissent, mais que des efforts soient accomplis dans la nation pour que tous les citoyens soient traités de façon équivalente et forment ensemble un corps ayant une identité et des valeurs communes. Le lien de citoyenneté est en quelque sorte supérieur aux autres, puisqu’il est censé dépasser et transcender tous les clivages, les oppositions et les rivalités. […] Il est usuel aujourd’hui de distinguer les droits civils qui protègent l’individu dans l’exercice de ses libertés fondamentales, […] les droits politiques qui lui assurent une participation à la vie publique et les droits sociaux qui lui garantissent une certaine protection face aux aléas de la vie. […]
Q.5. … qu’il sous-entend ici la démocratie. Donnez une illustration de droits sociaux. Q.6. Quels liens vous paraissent revêtir un plus
fort engagement émotionnel et affectif ? Quels apports peuvent-ils plus sûrement apporter à l’individu ? Comment des liens « faibles »
peuvent-ils devenir essentiels ? Donner un exemple d’affaiblissement d’un lien fort quand l’individu ne peut plus « compter sur »
b. …qui fait système.
➔ Qu’est-ce qu’un système ?
➔ Schématisez ce système ? Donnez si possible des exemples d’interactions
➔ En le système consolide chacun des éléments ? Peut aussi les fragiliser ?
1. Le lien de filiation
1 → 3
3 → 1
3. Le lien de participation
élective 3
1 → 2
2 → 1
Fonctions du lien social
3 → 4
4 → 3
2. 2 Le lien de participation
organique
2 → 4
4 → 2
4. Le lien
de citoyenneté
Compter sur…
…Compter pour
2) …des liens de sociabilité. a. Proximités de deux définitions : de la sociabilité au groupe social…
Sociabilité et capital social constitué
…
… et groupes sociaux : ce qu’ils sont… … et ne sont pas
1. Décrivez sur une feuille et selon le
tableau (cf.A.1.) des liens sociaux,
relations interindividuelles d’un parent
selon la nature choisie /imposée ou
formelle /informelle ou privée
/publique ayant abouti à votre stage
de fin de 3ème au collège.
2. En quoi cela illustre-t-il la
sociabilité ? Montrez que cette
sociabilité contribue à conduit à un
échange de ressources sociales
matérielles ou immatérielles (ex. y a-t-
il eu remerciement ? sous quelle(s)
forme(s) ?
3. En quoi peut-on dire que l’individu
hérite d’un capital social mais peut
aussi le construire ?
Le groupe social : ensemble
d’individus ayant
➢ une ou des caractéristiques
communes,
➢ des valeurs communes
➢ la défense d’un intérêt commun
ou le partage d’une cause commune
source d’interactions
➢ un sentiment d’appartenance au
groupe
➢ Une reconnaissance par le reste
de la société en tant que groupe
spécifique
➔ Testez ces conditions sur des
ensembles pouvant être considérés
comme un groupe social :
Ex. famille, groupe d’amis.
Ex. syndicat, supporters
1°. Un groupe social ne peut pas être assimilé à un agrégat physique soit ensemble de personnes présentes sur un même lieu sans autre caractéristique commune car il est
• Ephémère et / ou …
• … non construit socialement 2°. Ce n’est pas non plus une catégorie statistique qui rassemble des individus ayant une caractéristique commune (ex : des personnes portant des lunettes) mais sans interactions, sans liens sociaux ✓ Simple dénombrement ✓ Caractère nominaliste sans
réalité sociale
b. … pour comprendre une construction empirique : proximité sociale et P.C.S.
Les P.C.S : à retenir (cf. / TP)
Les PCS, catégories sociales… … ou groupes sociaux ?
s
Structure de la population active française par PCS.
1975 1995 2015
1. Agriculteurs exploitants 7.8 3.5 1.8
2. Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 8.1 7.5 6.4
3. Cadres et professions intellectuelles
supérieures 7.2 12.5 17.7
4. Professions intermédiaires 16.0 22.4 25.4
5. Employés 23.5 27.8 28.0
6. Ouvriers 37.4 24.9 20.4
Autres / 1.3 0.3
Ensemble 100.0 100.0 100.0 Source : INSEE, recensements de la population pour les années 1962 à 1982,
Enquête Emploi depuis 1985 (dans "Données déraillées").
Structure 1975…
… et 2015
➔ Objet d’étude ? Outil statistique ?
➔ Lecture de « 7.8 » ?
➔ Lecture de l’évolution de « 7.2 » à « 17.7 » ?
➔ Parmi les 6 donner les n° des PCS qui prennent de l’importance ?
= ? ? ?
…et qui en perdent = ? ? ?
Codes et intitulés des PCS
11 Agriculteurs sur petite exploitation
12 Agriculteurs sur moyenne exploitation
13 Agriculteurs sur grande exploitation
21 Artisans
22 Commerçants et assimilés
23 Chefs d'entreprise de 10 salariés ou plus
31 Professions libérales
33 Cadres de la fonction publique
34 Professeurs, professions scientifiques
35 Professions de l'information, des arts et des spectacles
37 Cadres administratifs et commerciaux d'entreprise
38 Ingénieurs et cadres techniques d'entreprise
42 Professeurs des écoles, instituteurs et assimilés
43 Professions intermédiaires de la santé et du travail social
44 Clergé, religieux
45 Prof. intermédiaires administratives de la fonction publique
46 Prof. Interm. administratives et commerciales des
entreprises
47 Techniciens
48 Contremaîtres, agents de maîtrise
52 Employés civils et agents de service de la fonction
publique
53 Policiers et militaires
54 Employés administratifs d'entreprise
55 Employés de commerce
56 Personnels des services directs aux particuliers
62 Ouvriers qualifiés de type industriel
63 Ouvriers qualifiés de type artisanal
64 Chauffeurs
65 Ouvriers qualifiés manutention, magasinage et transport
67 Ouvriers non qualifiés de type industriel
68 Ouvriers non qualifiés de type artisanal
69 Ouvriers agricoles
7 Retraités 1,2,3,4,5,6
81 Chômeurs n'ayant jamais travaillé
83 Militaires du contingent
84 Elèves, étudiants
85 Personnes diverses sans activité pro. de moins de 60 ans 86 Personnes diverses sans activité pro. de 60 ans et plus
c. … et une illustration : formation du couple et affinités « électives »
A. Formation des couples (en % des hommes)
Femme
Homme Agricultrice Indép. Cadre Intermédiaire Employée Ouvrière Total
Agriculteur 33,1 1,1 5,3 16,7 30,7 13,1 100
Indépendant 0,5 17,9 11,9 21,6 43,1 5,0 100
Cadre 0,2 2,9 38,5 34,5 22,0 1,9 100
Intermédiaire 0,2 2,8 12,4 35,8 42,4 6,4 100
Employé 0,5 1,9 8,3 24,5 57,2 7,6 100
Ouvrier 0,2 2,2 2,8 16,6 59,4 18,8 100
Total 1,2 4,1 14,9 26,8 43,9 9,1 100
B. …Formation des couples (en % des femmes)
Homme
Femme Agriculteur Indép. Cadre Intermédiaire Employé Ouvrier Total
Agricultrice 79,7 4,7 2,8 3,3 4,0 5,5 100
Indépendante 0,7 45,7 16,4 16,8 4,9 15,5 100
Cadre 1,0 8,3 59,0 20,4 5,9 5,4 100
Intermédiaire 1,8 8,4 29,4 32,9 9,7 17,8 100
Employée 2,0 10,2 11,5 23,7 13,7 38,9 100
Ouvrière 4,2 5,7 4,7 17,3 8,8 59,3 100
Total 2,9 10,4 22,9 24,5 10,6 28,7 100 Source : Enquêtes emploi 1982 et 2011
Champ : couples cohabitants dans lesquels l'un des conjoints est âgé de 30 à 59 ans et les deux
conjoints ont déjà travaillé - Données fournies par Milan Bouchet-Valat et extraites des bases de
données utilisées pour sa thèse.
Questions
Q.1. Les données en % sont
de quelle nature ?
Q.2. Expliquez le total
d’une ligne ? D’une
colonne ?
Q.3. Faites une phrase
d’interprétation du 1er
chiffre de chaque tableau.
Comment expliquer
statistiquement puisqu’il
s’agit des mêmes couples
(les conjoints sont
agriculteurs) ?
Q.4. Si on appelle
homogamie la fréquence
des mariages entre
individus de la même PCS
relevez les lignes où celle-ci
est dominante (entourez en
vert). Relevez en bleu le
type de mariage le plus
fréquent hors homogamie.
Que constatez-vous ? Dans
quelle mesure la
construction des PCS est-
elle validée ?
Bilan : Les individus forment des groupes sociaux : groupe social primaire* (lien filial et lien électif dominants) et groupe secondaire* davantage marqués
par le lien organique.
➢ Annexe TP / → Comprendre comment les nouvelles sociabilités numériques contribuent au lien social.
Sous la forme d’une E3C → sujet 0, 2019
Sujet : À l’aide du dossier documentaire et de vos connaissances, vous montrerez que les sociabilités numériques contribuent
au lien social.
Document 1
Composition du cercle de relations dans les réseaux sociaux en ligne
des membres de réseaux sociaux selon leur âge
Source : Régis BIGOT, Patricia CROUTTE, Sandra HOIBIAN et Jörg MÜLLER,
« Veux-tu être mon ami ? L’évolution du lien à l’heure du numérique », Cahier de recherche, CREDOC, décembre 2014.
Lecture : 89% des personnes âgées de 60 à 69 ans membres de réseaux sociaux intègrent la totalité ou
certains membres de leur famille proche dans leur cercle de relations dans les réseaux en ligne.
Document 2
Adopté massivement en France en 2007,
Facebook est aujourd’hui le réseau social
numérique le plus utilisé devant Youtube, Google+,
Twitter ou encore Linkedin. Il est utilisé à des fins
diverses : source d’information, vecteur de
mobilisation politique, vitrine pour les organisations,
outil de coordination, lieu d’expression personnelle,
etc. Facebook est également un moyen de
communication entre personnes qui se sont
acceptées comme « amis » sur ce réseau
numérique. [...]
Les non-utilisateurs de Facebook sont nombreux
à imaginer de « fausses relations » sur ce réseau,
ou des amis qui ne seraient que virtuels. Mais la
sociabilité ne réside pas seulement dans la
présence physique. Certains travaux montrent que
l’exercice de présentation de soi sur Facebook n’est
pas une idéalisation, qu’il reste assez conforme à la
façon dont les individus se présentent en face-à-
face. D’autres confirment l’encastrement de
Facebook dans la vie quotidienne des jeunes
adultes. Facebook ne modifie pas non plus en
profondeur les amitiés préexistantes mais en ajoute
quelques-unes, les réseaux en ligne et hors ligne se
recouvrent pour une grande part et les normes
relationnelles sont finalement plutôt semblables. Source : Claire Bidart et Cathel Kornig,
« Facebook pour quels liens ? Les relations des quadragénaires sur
Facebook », Sociologie, 2017/1, Vol. 8.
B. … et fonctions.
1) Intégrer des normes* et des valeurs*…
Questions
Q.1. Quelle est la différence essentielle
entre une norme et une valeur ? Qu’est-ce
qui néanmoins les rapproche ? Q.2. Illustrez par un exemple de lien (ou
davantage) entre les acteurs sociaux et un
individu tout au long de sa vie de « 0 à
100 ans » (en prenant les différentes
cases dans le sens des aiguilles d’une
montre) puis fléchez. Pourquoi parle-ton
de socialisation primaire puis
secondaire ? Q.3. Pourquoi une
sociabilité cachée peut-elle modifier
l’identité sociale d’un individu ? Illustrer
le fait que la variété des lieux, des acteurs
donc des liens sociaux peut être un
facteur de consolidation de l’identité
sociale mais aussi une source de
contradiction voire de perturbation de
cette identité.
Les étapes de la socialisation et les agents socialisateurs multiples…
0 100
… font que la socialisation n’est pas « un long fleuve tranquille »
a. A la suite de la socialisation primaire...
La famille constitue l’instance principale de la
socialisation et son action s’avère primordiale pour la
structuration ultérieure de la personnalité. C’est en effet
dans le milieu familial que se forge le système de
dispositions à partir duquel seront filtrées toutes les autres
expériences de la vie sociale. Cette action prépondérante
de la famille s’explique par trois facteurs essentiels :
d’abord elle intervient dès le premier âge de la vie, au
moment où la personnalité de l’enfant est la plus
malléable ; ensuite, elle est particulièrement intense en
raison des contacts quotidiens entre enfants et parents ;
enfin, elle se déroule dans un climat affectif qui rend
l’enfant particulièrement attentif aux apprentissages
nouveaux.
Cependant, pour Emile Durkheim, les relations
sociales au sein de la famille sont justement trop
influencées par les sentiments personnels pour permettre
à l’enfant d’apprendre les règles générales et
impersonnelles que requiert de lui la société. L’éducation
par l’école, définie par Durkheim comme la socialisation
méthodique de la jeune génération par la génération
adulte, est seule susceptible d’inculquer, par la discipline
de la vie qu’elle instaure, les normes et valeurs qui
constituent le fond commun de la société. J. Etienne (dir.), Dictionnaire de sociologie, Hatier, 1997, p.254-255.
Pratiques culturelles à l’âge adulte selon le nombre d’activités
pendant l’enfance (en % de la catégorie considérée*)
*soit celle des individus ayant eu 4 ou 5 activités pendant l’enfance (en foncé) et
celle des individus n’ayant eu aucune activité pendant l’enfance (en clair)
Champ : personnes de 15 ans ou plus, n’ayant pas été élevées en institution. Source : Insee, Enquête Permanente sur les Conditions de vie d’octobre 2000.
Questions : → Q.1. Comment la famille peut-elle transmettre des pratiques culturelles ? Q.2. Faites une lecture statistique des
données concernant le théâtre Q.3. Pour l’une des activités proposées dans le document illustrez les 3 principes de la socialisation :
imitation, apprentissage, injonction voire coercition Q.4. Pourquoi l’enfance est-elle un moment propice pour l’acquisition de normes
et de valeurs ? Q.5. Comment la famille se trouve-t-elle au cœur de cette acquisition compte tenu de la nature des liens ? Q.6. Quels
sont les autres individus, groupes, institutions susceptibles d’intervenir très tôt dans l’acquisition de normes et de valeurs sociales ?
b. … il existe une socialisation secondaire (professionnelle, conjugale, politique) …
Le portrait sociologique de Marc
Marc a 40 ans. Il a un DESS de marketing et de gestion et est actuellement directeur général de la filiale
française d’une grande entreprise internationale [..]. Après un divorce, il s’est remarié avec Catherine, chargé
de clientèle dans une agence de publicité, diplômée d’une école de commerce (bac + 4) et issue de la grande
bourgeoisie […]. Le père de Marc a un CAP* et était patron d'une petite entreprise […]. Sa mère, qui avait aussi
un CAP*, ne travaillait pas officiellement […], mais aidait son mari.
Marc n'a jamais fréquenté les bals, n'a jamais participé à un karaoké de sa vie quoiqu'il n'y
soit pas hostile (« c'est pas une passion, mais bon ça me déplairait pas ») et cela fait plus de quinze ans qu'il n'est pas allé en discothèque. Il allait une fois par an à la fête foraine pour ses
enfants, mais sans grand enthousiasme. Il assiste en revanche très souvent à des matchs de football, de basket ou de tennis (« une dizaine ou une quinzaine de matchs dans l'année »). […] Il y a une dizaine d'années de cela, Marc allait plus souvent qu'aujourd'hui à des concerts
de variété ou de rock (il se rappelle être allé voir des groupes de rock et pop de l'époque : Genesis, Dire Straits, Téléphone). […]
Marc raconte, […] que ses sorties ont changé depuis la rencontre de Catherine qui l'a ouvert sur des univers culturels (légitimes) qu'il ne connaissait pas : « Je crois que le changement important pour moi, c'est la rencontre avec Catherine, parce que je crois que tout ce qui est un petit peu, pas lecture parce que je lisais avant, mais tout ce qui est plus culturel, tout ce qui est peinture, danse, théâtre, j'allais beaucoup au cinéma avant, beaucoup au concert, mais j'allais quasiment pas au théâtre, j'allais quasiment pas voir des spectacles de danse, donc le changement c'est ça, le changement véritable c'est ça. » […]. Il y a plus de six mois que Marc n'est pas retourné voir un spectacle de danse et il n'y va
que deux fois par an environ. C'est sa femme qui lui a fait découvrir cet univers qu'il ne connaissait pas du tout. Le dernier, qu'il a « adoré » avait lieu à la Maison de la danse de Lyon. Il s'agissait d'une chorégraphie contemporaine sur le thème du métissage culturel, de l'américain Bill T. Jones : « C'est le côté innovant, inattendu, et puis bah c'est la beauté du spectacle, je pense que ça dégage pas mal d'émotion et de ... Non vraiment, c'est très beau. » C'est encore avec sa
femme qu'il est allé à l'opéra pour la première fois, il y a un an à Prague, pour voir Carmen : « J'ai adoré les voix, j'ai adoré l'histoire, la chorégraphie, l'ambiance, j'ai vraiment tout aimé. Et pourtant j'avais une grosse appréhension, parce qu'on était fatigués, j'avais jamais vu d'opéra donc ... Je me souviens même avoir dit à Catherine : "Je vais m'endormir au bout de dix minutes" et ah non j'ai été pris et porté par le truc et j'ai adoré. »
Bernard Lahire, La Culture des individus, La Découverte, 2004, pp 475-479.
CAP : certificat d’aptitude professionnelle, orientation après la cinquième ou la troisième.
Questions
Q.1. A quelles P.C.S.
appartiennent Marc et
Catherine ? Quelle est la
nature de leur mariage ?
Quelle P.C.S. pourrait être
associée au père de Marc ?
Q.2. Dans un tableau
répartissez d’un côté les
normes et valeurs de Marc et
celles de Catherine à travers
des préférences culturelles. Pourquoi la culture de Marc
peut sembler plus populaire
que celle de Catherine ? Quel
rôle a pu jouer la socialisation
primaire ? Q.3. Par quelles
modalités ont pu s’effectuer
les interactions socio-
culturelles ? Q.4. Le
syncrétisme (mélange) des
deux cultures (celle de Marc
et de Catherine) vous semble-
t-il équilibré ? Asymétrique ?
Q.5. Peut-on dire qu’il y a une
culture dominante ou légitime
? Dans quel sens ?
c. … qui interagissent.
La politique, d'abord une histoire de famille
[…] L'honneur, la parole donnée, la probité, la droiture, autant de valeurs qu'a reçues Arthur.
Son père Patrick les retrouve dans un "idéal gaulliste" qu'il a lui-même hérité de ses parents.
"On ne nous a rien imposé, rappelle Arthur qui aujourd'hui s'engage dans la campagne de
Nicolas Sarkozy. "À la maison, c'est vrai que le général de Gaulle était présent. Il y avait des
photos, des livres le concernant, qui m'ont aidé à me forger une colonne vertébrale politique".
Depuis les parents qui n'avaient jamais adhéré à un parti, ont pris leur carte, sur conseil des
enfants.
C'est également par la lecture que Nicolas s'est construit une opinion de "centre gauche"
différente de celle de sa famille, mais aussi de son entourage, qui votent à droite. "Jean
Baudrillard ou Pierre Bourdieu m'ont amené à m'intéresser à des sujets sociaux et
économiques et à prendre des distances avec ce que peut penser le reste de ma famille," qui le
qualifie ironiquement de "bobo parisien".
Dimanche 22 avril, nombreux sont les Français qui passeront leur journée à évoquer le sujet
incontournable du premier tour de l'élection présidentielle en famille. Pronostics, débat
argumentation certains ont déjà eu ces discussions avec leur enfant. Pierre en fait partie. Pour
le premier tour cet habitant de Maubeuge ira honorer la procuration de son fils. Il votera Marine
Le Pen. Lorsque Pierre a su que son fils voterait Front National, ce sympathisant communiste
a d'abord été interloqué. Mais cela c'était avant qu'il discute avec lui de ses opinions et de ses
choix politiques. Lui est allé sur internet et a comparé tous les programmes pour s'informer et
nous a convaincus de voter pour elle", raconte Pierre qui a toujours voté à gauche depuis trente
ans, voire communiste. Tout comme son père et sa mère avant lui. "Mon fils m'a dit :
franchement tu trouves qu'il y a quelque chose qui a changé depuis que tu votes. Ton quotidien
s'est amélioré ? Et tes conditions de travail ? rapporte cet ouvrier. Je me suis dit qu'il avait
raison et qu'au moins Marine Le Pen ferait ce qui est dans son programme." […] Par Marc MECHENOUA, le 13 avril 2012 –
http://lci.tf1.fr/politique/elections-presidentielles/la-politique-d-abord-une-histoire-de-famille-7165780.html
Questions
Q.1. Commentez : « On ne
nous a rien imposé »
Pourquoi la perception du
sociologue peut-elle être
différente de celle de
l’individu socialisé (ici
Patrick) ?
Q.2. En quoi peut-on dire
que la socialisation politique
de Patrick est active et
interactive ? Pourquoi sa
famille semble avoir le rôle
primordial ? Q.3. En quoi
peut-on dire que la
socialisation politique de
Nicolas est originale ?
Quelles institutions ont pu
conduire à ses choix ? Q.4.
Si on considère le cas de
Pierre pourquoi illustre-t-
elle la (re)construction
permanente de l’identité
sociale et l’idée d’une
socialisation secondaire ? (Cf. aussi les parents de Patrick)
2) … peut générer de la solidarité… a. L’évolution des formes de solidarité, la distinction classique entre solidarité « mécanique » et solidarité « organique » …
Les liens sociaux génèrent de la solidarité. Au sens de Durkheim
(1858-1917) la solidarité, peut prendre deux formes celle fondée sur la
similitude des comportements des individus et des valeurs de la société
(c’est la solidarité mécanique) et celle fondée sur la complémentarité des
activités et des fonctions des individus (c’est la solidarité organique).
La solidarité mécanique
1. Sociétés peu
différenciées,
traditionnelles ou groupes
sociaux réduits.
Similitude des
comportements et des
valeurs, fonctions sociales
peu variées, individus
« substituables »
2. Conscience collective
forte = appartenir au
groupe prime sur
l’individu.
3. Les conflits ou écarts
vis-à-vis du groupe donne
lieu à un règlement
répressif : mise à l’écart,
bannissement, mort…
La solidarité organique
4. Cohésion sociale fondée sur la
complémentarité des activités et des
fonctions des individus → coopération
nécessaire entre individus
5. La conscience individuelle peut
donc s’affirmer →formes
d’individualisme :
a) universaliste : autonomie vis-à-vis
du groupe mais recherche de
conventions, d’accords…Liens
davantage électifs et solidarités
souvent institutionnelles
b) … particulariste : tourné vers la
sphère privée, des intérêts catégoriels
ou communautaires.
6. Les conflits ou écarts vis-à-vis du
groupe donne lieu à un règlement
restitutif : réparation, amendes…
Document
Depuis une vingtaine d’années, des groupes de supporters «ultras*» s’engagent dans le soutien aux clubs de football français. […] Au-delà de la sociabilité qu'ils procurent, les groupes ultras ont une action socialisatrice. Au contact des plus anciens, les nouveaux apprennent et intériorisent les manières de faire et de penser de ce milieu. Les membres sont amenés à respecter des règles, à participer à des actions collectives, à s'investir dans la durée. Ainsi, le groupe modèle, dans une large mesure, les comportements individuels. La forte valorisation de la cohésion interne s'accompagne d'une certaine fermeture vis- à-vis de l’extérieur : l'unité du groupe s'établit par opposition aux […] autres groupes ou aux dirigeants du football. La distance critique envers le groupe et le rôle d'ultra, variable d'un individu à l'autre, n'est globalement pas très élevée. Beaucoup suivent scrupuleusement les préceptes du groupe et du mouvement : ils sont tellement intériorisés et partagés qu'ils deviennent évidents et ne sont pas remis en cause. […] Chacun occupe une place particulière dans le groupe et est connu en fonction de caractéristiques personnelles. Le groupe (par l'intermédiaire des meneurs qui disposent souvent d'un fort ascendant sur leurs troupes) fait pression sur ses membres pour qu'ils participent aux déplacements et à la préparation des différentes activités. […] Les groupes ultras ont cette particularité de promouvoir un fort esprit de groupe et un conformisme interne tout en permettant des parcours individualisés en leur sein.
Source : « Les groupes de supporters ultras », Nicolas HOURCADE, In Agora débats/jeunesses, 2004.
*Les « ultras » forment un groupe spécifique au sein des supporteurs assistant aux compétitions sportives. Leur but est de soutenir l'équipe ou le sportif auquel ils s'identifient.
Q.1. Rattachez des passages du texte à des formes de solidarité en justifiant vos choix à partir des critères associés aux formes de
solidarité Q.2. En quoi la faible densité du groupe peut-elle favoriser le respect des normes et des valeurs quant à la formation de ce
groupe et quant à sa pérennité (et donc une certaine forme de solidarité) ? Q.3. En quoi un caractère injonctif voire coercitif est
essentiel pour favoriser le systématisme de cette solidarité ? En quoi cela peut-il favoriser l’émergence d’une autorité « forte » ?
Q.4. Comment des institutions comme la famille ou la religion peuvent-elles favoriser ce mode de solidarité ? En quoi
l’individualisme peut difficilement s’y manifester ? Q.5. Comment la religion peut-elle socialiser des groupes plus élargis ?
b. … permet de comprendre et illustrer le processus d’individualisation.
L’Occident a inventé avec la Révolution Française, une société qui rompt avec les sociétés traditionnelles, […] centrée sur le « tout », comme principe de base, pour laisser place à une société « individualiste » centrée sur l‘individu comme cellule de base […]. Le fait que les individus contemporains soient « individualisés » ne signifie pas qu’ils aiment être seuls, que leur rêve soit la solitude. Il veut dire que ces individus apprécient d’avoir plusieurs appartenances […]. La multiplication des liens d’appartenance engendre une diversité de liens qui, pris un à un, sont moins solides mais qui ensemble font tenir et les individus et la société […]. C’est en pouvant se déplacer d’un groupe à un autre, en pouvant prendre distance de ses proches, que l’individu individualisé peut à la fois se définir comme un membre d’un groupe et comme doté à la fois d’une personnalité indépendante et autonome.
François de Singly, Les uns avec les autres : quand l’individualisme crée du lien, Armand Colin, 2003.
Motifs d'adhésions aux associations (France métropolitaine, en %)
Raisons indiquées 2002 2010
1 Pour pratiquer un sport 20,6 27,8
2 Pour participer à une activité culturelle ou
artistique. 15,3 25,6
3 Pour défendre une cause 31,5 40,5
4 Pour faire respecter ses droits et ceux des autres 29,2 36,6
5 Pour rencontrer des personnes qui ont les mêmes
préoccupations 61,7 62,7
6 Pour être utile à la société, pour faire quelque
chose pour les autres 39,1 56,9
7 Pour vous épanouir, pour occuper son temps
libre 47,0 57,4
8 Pour aider, défendre les intérêts de ses enfants ou
d'autres membres de son entourage 16,6 29,1
9 Pour avoir accès à des renseignements ou des
services 23,9 28,5
10 Autre raison 15,8 17,7
NB : La somme des pourcentages est supérieure à 100 % du fait des réponses multiples.
Source : « Adhésions et dons aux associations : permanences et évolutions de 2002 à 2010 », Lionel
PROUTEAU. François-Charles WOLFF, Économie et Statistique, n°459, INSEE 2013.
Q.1. Expliquez le passage souligné à l’aide du
point précédent (2.a. partie en bleu du petit
tableau) Q.2. Critiquez le terme en rouge
« …apprécient… » Q.3. Montrez que les
adhésions aux associations du tableau ci-
contre peuvent révéler les différents types de
liens vus au début du chapitre.
Q.5. Faites une lecture statistique de la donnée en vert puis exprimez
statistiquement l’évolution par rapport à la donnée en rouge. Q.6.
Proposez une opposition entre deux associations pouvant illustrer un
individualisme particulariste et un individualisme plus universaliste (cf.
2.a. partie en bleu du petit tableau. Q.7. En quoi l’autonomie de l’identité
sociale d’un individu s’oppose d’abord au systématisme des liens et non
aux liens sociaux eux-mêmes ?
3) … que le contrôle social peut maintenir (→ créer les sous parties).
Document La chanteuse marocaine évoque les lois obsolètes du pays en matière de mœurs
et rend hommage à l'esprit frondeur des femmes du désert.
Dans « Le Monde », vous vous êtes déclarée hors la loi avec des centaines de
Marocaines (plus de 10 000 signataires). Pourquoi ce manifeste ?
Il a été corédigé par la réalisatrice Sonia Terrab et l’écrivaine Leila Slimani en
réaction à l'arrestation de la journaliste Hajar Raissouni pour avortement illégal,
dans le but d’accompagner son procès, qui s'ouvrait ce jour-là et de dénoncer nos
lois obsolètes. Une semaine plus tard, elle et son fiancé ont été condamné à un
an de prison ferme et le gynécologue a pris deux ans (tous trois ont été graciés
par le roi Mohamed VI mi-octobre)
Ce jugement est un coup dur, qui a fait débat dans les foyers, à la radio, dans
les journaux, mais il va contribuer à grossir le mouvement. Que disent ces lois ?
L'une interdit les rapports sexuels hors mariage et condamne l'adultère ; l'autre
interdit l’avortement sauf dans le cas où la grossesse met en danger la vie de la
mère. L’homosexualité est également illégale et punie de prison en cas de flagrant
délit. Dans la pratique, comment cela se passe-t-il ?
C'est une question de moyens. Où aller quand on vit avec ses parents, ses frères
et sœurs, parfois dans la même pièce ? Où trouver de l'intimité ? Les plus riches
prennent deux chambres d'hôtel pour sauver les apparences. Avec de l'argent, on
trouve des médecins qui pratiquent l'avortement et on peut aller à l'étranger. Les
autres se réfugient dans les cinémas, avortent dans des conditions artisanales, avec
les risques que cela comporte. Ou n'avortent pas du tout, et se font alors rejeter
par leurs familles, ou doivent se marier contre leur gré, parfois même avec leur
violeur. […] Télérama - Sortir3642 30/10/19 10 - Propos recueillis par Anne Berthod.
Q.1. En quoi un interdit religieux peut-il
(dé)limiter des comportements sociaux ?
Pourquoi n’a-t-il dans un premier temps
qu’une influence sociale ? Dans quel type de
société cette influence peut être
particulièrement forte ? A quel moment la
délimitation devient-elle juridique ?
Q.2. Comparez les deux passages
a. « …elle et son fiancé … condamné …le
gynécologue a pris deux ans… »
b. « … se font … rejeter par leurs familles… »
→En quoi peut-on distinguer un contrôle
social formel et un contrôle informel ? Quelles
interactions sont possibles entre ces deux
formes ?
Q.3. Comment interpréter la grâce du Roi ?
En quoi peut-il exprimer un affaiblissement du
contrôle social ? une évolution vers de
nouvelles normes ?
Bilan : Pourquoi tout individu socialisé
rencontre-t-il des formes diverses de contrôle de
ses actions sociales, de ses valeurs voire de ses
manières d’évaluer les comportements des
autres acteurs sociaux ? Participe-t-il de fait au
contrôle social ?
➔ Bilan : Ainsi l’individu en tant qu’acteur social peut avoir une identité sociale plus ou moins complexe puisque des processus le pousse à une
certaine conformité sociale (status* et rôles associés) mais des résistances sont possibles remettant en cause la cohésion sociale tout en
poussant à la transformation du cadre social ce qui fait de l’individu… → II. … (un acteur) toujours entre intégration et exclusion.
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