- 0 -
Restitution des rencontres et ateliers d’imaginaires sur l’Embellie des Trois Ilets pour un projet d’aménagement du territoire
Rencontre et ateliers
d’imaginaires
Semavil
Gens des trois Ilets
Restitution des rencontres et ateliers d’imaginaires sur l’Embellie des Trois Ilets pour un projet d’aménagement du territoire
- 0 -
Table des matières
Paroles de référents…………………………………..
Paroles d’ateliers…………………………………………
Transversalités………………………………
Annexes………………………….
Paroles de référents
…………
« Beaucoup de mes frères et sœurs
furent aussi élevés par d’autres parents car à
cette époque, le placement des enfants chez
un membre de la famille était chose
courante. »
« Le rythme de vie d’hier n’a rien à
voir avec celui d’aujourd’hui. Avant, même si
nous avions beaucoup de choses à faire on les
faisaient à notre rythme. Aujourd’hui nous
sommes dans une vie trépidante en continue.
Je déplore que les jeunes n’aient pas
d’occupation ou ne se créent pas eux-mêmes
leurs occupations. Auparavant nous avions
beaucoup d’obligations vis-à-vis des travaux
dans la maison et autour d’elle mais après on
était libre. A midi on rentrait pour repartir.
Aujourd’hui un jeune ne sait ni faire, ni créer
lui-même. Tout est fermé ; la vie familiale
n’existe plus. Auparavant chacun partait dans
ses obligations mais on se retrouvait. On
pouvait aller chez une tante et l’on était
toujours reçu. On n’avait pas de téléphone
mais on savait chacun où était chacun. Cette
vie de camaraderie, de liens, de liens forts, de
formation en fait, n’existe plus. »
« Auparavant, non seulement la
famille était une grande présence, mais
existait aussi ce que nous appelions ti-fanmi,
c’est-à-dire des personnes suffisamment
proches et que nous considérions comme
membres de la famille même si les liens de
sang ou de filiation n’existaient pas. »
« Aujourd’hui le voisinage des Iléens,
c’est Fort-de-France et Rivière-Salée ; hier
c’était le Diamant et les Anses d’Arlet ; à cette
époque, on vivait plus dans les mornes et les
gens du Diamant quittant leur commune
passaient par les TROIS ILETS. La canne a été
plus tôt abandonnée aux Anses d’Arlet et au
Diamant. Le basculement des TROIS ILETS
dans le tourisme a permis à beaucoup de
personnes qui étaient dans la canne de
trouver une certaine reconversion
professionnelle. »
« Le Méridien et la Pointe du Bout
constituent les deux projets majeurs de
développement pour les TROIS ILETS ; ceci à
partir de 1971. Il y eût auparavant l’hôtel
Bakoua. Mais dès 1938, le choix du tourisme
comme axe de développement pour les TROIS
ILETS était une hypothèse de travail qui
circulait dans la tête de nos décideurs.
Beaucoup de gens ont travaillé au Méridien et
au Bakoua. Ceci a permis à des gens qui
laissaient la canne de devenir des employés
d’hôtel (avec monsieur DE LA HOUSSAYE). La
population des amarreuses devenait
employée d’hôtels. »
« Construction d’une marina,
construction d’appartements, construction du
Méridien, construction de route, ont donné
beaucoup de travail dans le bâtiment. Un
certain nombre de décisions prises à cette
époque eurent une importance stratégique
pour le développement des TROIS ILETS : le
câble sous marin pour la mise en place du
réseau hertzien, la construction du Méridien
par et pour AIR France, la construction de la
marina par la DDE et l’Etat. On est passé d’une
situation rurale à une situation tertiaire, le
tertiaire a pris racine. »
« Notre richesse est d’avoir une zone
verte importante : 75% de notre territoire est
en zone verte. Ceci s’explique par le fait que
les TROIS ILETS est un commune où la
propriété est peu morcelée où l’on trouve
quelques grands propriétaires et quelques
moyens propriétaires. »
« Les petits propriétaires étant quand
même possesseurs de 8 à 15 ha de terre. »
« J’habitais à « La ferme » et on
descendait au bourg à pied ; on passait à
travers champs, on mangeait tout ce qui nous
tombait sous la main ; on partait avec notre
petit déjeuner et notre gamelle. Marcher pour
nous était naturel et c’était agréable ;
marcher, c’était normal et on ne se posait pas
de question. Parmi mes souvenirs marquants
je peux citer : le côté campagne des Trois
Ilets, le quartier « Citron », les champs de
goyave, les jeux au ballon. Autre souvenir
marquant : la mangrove ; Trois Ilets c’était la
mangrove et nos parents nous faisaient
rassembler petit à petit de la terre pour la
conquête sur la mer et nous avons conquis sur
la mer. La rue « Neuve » que tu vois là, avant
c’était une mangrove. Un autre souvenir
marquant : la paillotte des Trois Ilets. Tous les
orchestres haïtiens venus en Martinique y ont
joué ; j’y allais avec mes cousins, on s’y
retrouvait en bandes et on s’amusait
follement. »
« Aux Trois Ilets, la dimension famille
est très importante ; j’ai de la famille proche
comme de la famille éloignée. »
« Il y a eu beaucoup d’échange avec le
Diamant et les Anses-d’Arlet. Beaucoup de ces
échanges se manifestaient soit à travers la
pêche, soit à travers les mariages. On peut
dire qu’il y a eu deux phases : une première
phase où les échanges avaient comme axe les
communes du sud en proximité puis une
deuxième phase où l’échange s’est tourné
vers la baie. »
« Notre commune possède un atout :
elle regroupe sur un petit territoire tous les
aspects du tourisme : du balnéaire à la
tradition en passant par la poterie et les
ballades. C’est une des rares communes où
tous ces aspects demeurent en potentialité
même si tout cela n’est pas très développé. »
« Il y a ici aujourd’hui trois types de
population : les habitants de l’Anse-Mitan, les
habitants de l’Anse à l’Âne et les habitants des
Trois-Ilets. »
« Tout est centralisé sur
FDF/Schœlcher. Il faut une autre organisation
du transport ; un transport maritime Trois
Ilets/FDF/Schœlcher modifierait à 120% la vie,
l’organisation du quotidien, le rythme de vie. »
« Terre touristique (ceci dans les deux
sens du terme, c’est-à-dire qu’il y a ici à la fois
ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il faut faire).
La pointe du Bout, exemple de ce qu’il ne faut
pas faire. Ce qu’il faut faire : tourisme vert et
minimaliste »
« Les Trois Ilets n’est pas les Trois Ilets
d’avant, de mon époque. La commune est
morte, le bourg des Trois Ilets est mort,
comparativement à Rivière-Salée ici c’est la
mort. Le front de mer c’est des mobylettes,
des motos, des voitures…il n’y a pas de
respect. Auparavant il y avait dans le bourg
plus de commerçants, il y avait des « privés »,
le centre du bourg à lui seul contait déjà 6
« privés », il y avait 4 commerces (Charles,
Florius, Rachel, Rivetti), il y avait même un
magasin où on pouvait acheter du tissu. »
« A mon époque un enfant avait
souvent des choses à faire pour la maison : ou
ni dlo pou chayé, ou ni lavésèl pou lavé, ou ni
kochon pou ba manjé…. Et puis j’ai travaillé
très jeune : raché zèb, mété bwano nan kann,
travay kann, chayé kann. Mwen té ka rivé ka
chayé 85 pil kann pa jou ; chak pil la sé 25
patjé é chak patjé ni di moso kann. Chak pil la
mwen té ka chayé’y an 2 fwa padavwè té ni
an bon bout ka séparé éti ou ka ranmasé
kann-lan épi la ou pou dépozé’y : Trois Ilets /
La ferme. »
« En ce temps là la fête des Trois Ilets
commençait le vendredi soir pour prendre fin
le lundi aux premières heures de la matinée.
Au temps d’Hayot, la commune était riche, il y
avait beaucoup d’ajoupas lors de la fête ; à
cette époque tous les « privés »
fonctionnaient bien. »
« Parfois on nous méprise nous les
femmes par rapport à Joséphine en disant
comme c’était une femme en chaleur nous
femmes des Trois Ilets nous sommes des
femmes à chaleur. »
« J’ai appris mon travail avec
Monsieur Tertulien RENE-CORAIL surnommé
POMPI, un bougre solide, un référent un poto-
mitan auprès de qui nous avons fait
l’apprentissage de couvreur en utilisant de la
matière végétale, le plus souvent du bakoua et
du vétiver »,
« La culture, la pratique culturelle ne
doit pas se laisser enfermer par la subvention
mais doit apprendre à s’autofinancer. En ce
sens la démarche initiée fut un succès et des
initiatives comme le produit « la savane des
esclaves » s’inscrivent dans cet esprit »
« A l’école j’avais réussi mon passage
en 4ème ce qui devait me permettre d’aller
beaucoup plus loin. Mais pendant les grandes
vacances de cette année scolaire, ma mère
venait d’initier une relation conjugale avec un
gars du Diamant, on m’emmène au Diamant
et on ne m’envoie pas à l’école et, aux mois de
décembre et janvier, je suis en apprentissage
chez un charpentier; c’était en 1940. En
janvier 1941, on m’emmène en ville soit
disant pour me mettre à l’école et je me
retrouve placé chez un ébéniste au Terres
Saintville pour apprendre le métier et tous les
matins je devais me rendre au « Carénage »
pour à la fois prendre mon bain et ramener un
sceau d’eau à la maison. Je suis renvoyé par la
suite au bourg des Trois Ilets pour travailler
chez un ébéniste et je pratique également
comme beaucoup d’iléens du bourg à
l’époque, la pêche à la chaux. »
« En ce temps là, un marin pêcheur
faisait tout : la pêche, la vente de poisson, la
chaux, du transbord vers FDF. Fouiller dans
« la basse » pour recueillir les madrépores à
partir desquels on fabriquait la chaux était une
activité annexe mais courante pour tous ceux
qui étaient dans l’activité pêche. Ceci, parce
que il n’y avait pas de ciment et le substitut à
ce matériau, c’était la chaux mélangée à du
sable. »
« C’était dur, 16km à pied aller/retour
pour aller à l’école, ce qui contraignait les
enfants de La Plaine à aller à l’école qu’à partir
de 8 ans. De mon temps, La Plaine était le
quartier le plus habité des Trois Ilets. C’est ici
que les gens se procuraient en vivres ; grosse
tradition dans le quartier de l’agriculture et de
l’élevage ; tout le monde avait : 4 bœufs, 10
chevaux, des moutons ; il y avait là, savane
partout et il pleuvait beaucoup plus
qu’aujourd’hui. Les enfants étaient réveillés à
4h du matin, direction la mare pour le bain
matinal et la préparation vestimentaire, tous
les enfants scolarisés de La Plaine y étaient
rassemblés, les plus grands s’occupant des
plus petits avant de s’occuper chacun de soi
même ; on se brossait les dents au charbon de
bois. Au retour de l’école les obligations
domestiques : aller voir les bêtes (moutons,
volailles…), les attacher, leur donner à
manger… On jouait au foot dans la savane et
pendant les vacances les plus grands allaient
vendre des légumes, particulièrement des
fruits à pain, aux Anses d’Arlet ou aux Trois
Ilets. Avec l’émergence des quartiers
populaires périphériques de FDF : Texaco,
Volga, Trénelle… on assista à une migration
massive des jeunes du quartier vers ces zones
urbaines quasiment tous les jeunes sont partis
et La Plaine était devenu un quartier où ne
résidait que des grandes personnes et des
vieux. »
« Il y a à peu près un peu plus de 15 ans où
l’on assiste à un retour de jeunes couples. En
fait ils sont revenus quand il y eut la route,
l’eau, l’électricité et parce que, de part leurs
parents, ils héritaient d’un bout de terre ; mais
il s’agit d’une autre génération. »
« La Plaine c’est la fertilité et le bio ; le
paradis il est ici ; on cultive de tout : légumes,
ignames, fruits à pain, agrumes, du lait…. C’est
le climat qui permet cela, on a ici une
température moyenne inférieure de 7° de la
moyenne de température en Martinique ; on a
eu à enregistrer 11° de température ici ; il
arrive parfois que les maisons ne se voient pas
l’une l’autre à cause du brouillard ; on jouit
d’une qualité de vie incomparable ; le froid est
parfois insupportable ; à partir du mois de
juillet jusqu’à octobre/novembre il pleut
abondamment, mais les pluies sont moins
abondantes aujourd’hui. »
« Pendant les vacances la vie prenait un
balan particulier car tout le monde remontait
de FDF et on passait des vacances
formidables, sans chaussures, les pieds dans la
boue ; vacances nature-nature »
« Auparavant la Martinique était sous
équipé alors que nous avions une population
touristique importante, aujourd’hui que nous
sommes équipés le tourisme se porte mal / la
population martiniquaise n’aime pas le
tourisme et la question de l’éducation est
centrale pour provoquer l’adhésion de la
population »
« La terre par ici est un peu pénible à
travailler mais sur le morne c’est fertile. J’ai
connu La Plaine comme un quartier très
peuplé et il y avait ici un grand bassin nommé
« Bassin la reine ». Les gens des Anses d’Alet
en parlant du quartier disent « Laplenn
savann dlo » ; il y avait beaucoup d’eau ici et
les gens se servaient de la mare pour jouer. »
« Les habitants de La Plaine hier,
avaient la terre, la travaillaient, produisaient,
étaient autonomes et La Plaine était un
grenier. Ceux d’aujourd’hui sont des assistés
tout comme la Martinique elle-même qui ne
produit plus rien, devenue un dépôt et reçoit
tout de l’étranger. Il y a une tendance à faire
revivre cette mentalité de production mais il
faut pour réussir une prise de conscience et
nous ne l’avons pas, les gens ont tendance à
attendre ce qui vient de l’extérieur. »
« Un des projets majeurs à envisager
serait de réactiver l’arrière-pays et La Plaine
est une des zones importantes de cet arrière-
pays, mais pour le moment nous sommes les
oubliés. »
« Ici il y avait une quantité non
négligeable de mare, j’en ai connu une dizaine
pendant mon enfance : Mâ Toma / Mâ Gojèt /
Mâ Léon / Mâ Vincent / … En fait il y avait une
mare par grande famille, ce qui était une
manière de les préserver car chaque grande
famille avait la charge de s’en occuper dans la
mesure où elles occupaient un rôle important
dans notre vie quotidienne à l’époque de mon
enfance. Eau de pluie pour le boire et le
manger ; l’eau de la mare pour le
« lavandage. »
« Ce qui m’attache à La Plaine c’est
l’enfance formidable que j’ai vécu ici. La Plaine
c’était un paradis, c’était un endroit où les
gens (essentiellement des revendeuses), du
Diamant, Sainte Luce, Marin, Rivière-Pilote,
Trois-Rivières, venaient s’approvisionner. De
mon temps, on était entouré d’une grande
savane et on voyait partout. Quand j’étais
jeune, je prenais un plaisir à grimper à un
arbre pour voir venir de très loin ces gens qui
montaient s’approvisionner à La Plaine, je les
voyais depuis les campagnes du Diamant, des
Anses d’Arlet, de Sainte Luce qui traversaient
et s’approchaient. Ils venaient acheter tout ce
qu’on cultivait : Topinambours (par paquet),
Châtaignes (cuites ou crues), Farine manioc
(pot et chopine), Maïs, Cacao, Café, Pistache,
Fruits à pain, Cristophines, Ignames et puis
Pamplemousses, Oranges et Mandarines qui
étaient en grande quantité. Tous les gens de
La Plaine allaient vendre, ils partaient le matin
pour aller livrer leurs marchandises aux Anses
d’Arlet ou aux Trois Ilets ; ma mère elle, livrait
à l’hôpital et au Lazaret ; pendant les vacances
nous les enfants allions vendre sur le marché
des Anses d’Arlet principalement. On était un
coin qui nourrissait partout. Il y avait à
Cacaoyer une grande propriété tenue par la
famille Bontemps où les gens venaient
s’approvisionner en abondance en café, cacao,
fruits à pain et toutes sortes de bananes. »
« Les gens d’ici étaient des
cultivateurs et des pêcheurs (pêcher à l’Anse à
l’Âne), ils fabriquaient aussi en abondance du
charbon de bois. Il y avait ici très peu
d’ouvriers, à ma connaissance que deux : mon
père qui était ébéniste-charpentier et un
maçon. Il y avait plus d’enfants qui vivaient à
La Plaine que d’enfants qui vivaient au bourg
et dans l’Ecole plus d’enfants des campagnes
que du bourg. La Plaine était donc un quartier
bien peuplé. Ce n’est qu’à partir des années
cinquante, quand Aimé Césaire a développé
Texaco, la Volga et la Trénelle que les jeunes
ont commencé à descendre sur FDF. Et au
bout de quelques années, tous les jeunes
étaient partis. »
« J’adore mon quartier car j’y ai vécu
une enfance magnifique à cueillir des fruits,
chasser les oiseaux et courir partout. Il n’y
avait pas de route à l’époque et les enfants de
La Plaine n’entraient à l’école qu’à l’âge de
8ans, âge à laquelle ils acquièrent dans les
jambes de forces suffisantes pour parcourir
quotidiennement les 7/8 km qui nous
distanciaient du bourg. Les enfants d’ici
montaient le cheval ou conduisaient l’âne ou
le mulet ce qui faisait d’eux des enfants bien
costauds. Les plus grands enfants étaient
réveillés dès 3h30 ou 4h du matin pour traire
les vaches (en moyenne 4 à 5) afin d’emmener
le lait recueilli à la vedette pour la livraison de
ce précieux lait aux hôpitaux et écoles de FDF.
Les plus petits se retrouvaient ensuite près de
la mare pour le bain et la préparation avant de
partir pour la descente au bourg (les plus
grands s’occupant d’abord des plus petits) et
ceci tous les jours de la semaine car le jeudi il
y avait le cours de catéchisme et le dimanche
il y avait la messe. »
« Presque toutes les familles étaient
des familles nombreuses (7 à 10 enfants) et
ma mère par exemple qui avait 7 enfants,
tuait tous les week-end une poule, une moitié
consommée le samedi, l’autre moitié le
dimanche. Les choses rares de la vie
quotidienne c’étaient : l’huile, le pain, le sel, le
pétrole, quant au tissu, c’était plus que
compliqué. Les gens par contre avaient : le
poisson, les légumes, poules et cochon,
cochon et bœuf salé dans les couis, gombos,
massissis, haricots rouges, haricots blancs ; les
repas étaient accompagnés de sauces soit de
pois, soit de feuilles et en ce temps là on
mangeait bio. »
« Chaque famille avait une
cinquantaine de poules et le soir les poules
rentraient directement à proximité de la
maison de leur propriétaire et jamais ne se
mélangeaient à ceux des autres, jamais ne
perdaient le sens de leur placement. En un
mot, les gens d’ici vivaient de la terre. »
« J’ai en tête des souvenirs
mémorables, inoubliables par exemple ce
qu’on appelait : « an lèskap ». Il s’agit du coup
de main pour faire l’emplacement d’une
maison, tous les hommes vieux comme jeunes
se retrouvaient en lignes pour attaquer la
terre à la pioche et ce au son du tambour, un
mouvement réglé au cour duquel toutes les
pioches mordaient en même temps le sol et
en même temps envoyaient derrière elle la
terre soulevée qui était alors travaillée à la
pelle ou à la houe par une autre ligne de gens
au sein de laquelle on pouvait retrouver des
femmes et des plus jeunes. Un véritable
mouvement cadencé et rythmé où l’on voyait
virevolter à l’unisson les pioches qui
renvoyaient par devers elles la terre. Il y
avait aussi les fameux rassemblements du
vendredi soir pour la fabrication de la farine
de manioc ; il y avait plusieurs moulins à farine
à La Plaine, au moins trois et on plantait le
manioc plus bas. Tous les vendredis à 3h du
matin tous les jeunes arrivaient sur le lieu
pour tourner le manioc pour tout le monde. »
« Quand on faisait le charbon c’était
aussi le même mouvement de mise en
commun de l’effort et à chaque occasion
c’était bien 100 à 150 sacs de charbons qui
étaient fabriqués ; des sacs en jute
initialement confectionné pour le transport du
sucre (sac de 100kg) et dans lesquels nous
mettions le charbon de bois fabriqués. La
quantité fabriquée était immédiatement
transporté par les jeunes soit à l’Anse à l’Ane
ou au bourg. Il y avait au bourg deux
transporteurs possédant un bac (de grands
canots à fond plat) : Monsieur DEDE et
monsieur PADRA, le transporteur domicilié à
l’Anse à l’Ane s’appelait Monsieur AKE
PAULIN. »
« A cette époque les enfants de la
campagne descendaient à l’école soit avec de
la farine soit avec des légumes et on se
retrouvait le midi sur les tables du marché
avec nos provisions pour le déjeuner. »
« Les Trois Ilets a perdu son âme c’est-
à-dire est passé d’un petit village à une grande
ville, encore que ça soit normal, mais ce qui ne
va pas c’est que dans tout cela chaque
quartier avait un caractère et cela a disparu.
La Poterie avait son caractère ; La Beaufond
avait son caractère ; La Pointe avait un
caractère (chirurgien rôti) ; La Pagerie aussi…
et tout cela a disparu. Et en même temps il y
avait du lien, il y avait des fêtes de quartiers,
chaque quartier avait sa fête et on se
déplaçait pour aller de fête en fête, de
quartier en quartier. »
« Le gommier à voile, c’était l’embarcation qui
animait toutes les fêtes patronales de toutes
les communes baignées par la mer : le matin
la course à deux voiles de gommier après, la
course à la misaine (à une voile) ; après,
course de yoles plates (à la misaine) après,
course à deux avirons sur ces mêmes
gommiers qui avaient connu la course à la
misaine, puis course à trois avirons. »
« Un projet fédérateur autour du
gommier se doit aujourd’hui d’assurer à la fois
la promotion de la voile et de l’aviron et si
demain la Martinique doit avoir un drapeau,
devra figurer comme emblème sur ce
drapeau, un gommier. »
« Une des raisons de la disparition des
gommiers dans la flotte de pêche est que le
gommier était mal adapté aux canots à
moteurs qui devenaient un instrument de
travail incontournable pour la poursuite de
l’activité. Mal adapté d’abord parce que
l’arrière du gommier était trop étroit pour une
bonne adaptation des moteurs et ces derniers
de plus en plus performants étaient aussi de
plus en plus lourds, on avait donc des canots
extrêmement sensibles à l’accélération qui
lorsqu’ils coulaient faisaient « bouteille ». Ce
qui explique que les pêcheurs se rabattaient
sur la yole plus adaptée à la situation. »
« La Martinique, du point de vue de sa
géographie maritime peut être divisée en 5
zones : zone 1 : Grand-Rivière : région des
« flots et pripri » ; zone 2 : de Grand-Rivière à
Sainte-Marie : région quasi impraticable ; zone
3 : de Sainte-Marie à Sainte-Anne : région où
la yole est reine ; zone 4 : de Sainte-Anne à
Schœlcher : région du gommier à voile ; zone
5 : de Schœlcher au Prêcheur : région du
gommier à l’aviron. »
« On a l’impression que nous sommes
des laissés pour compte, que l’on réalise
l’Embellie d’abord pour les gens de l’extérieur
et après pour les gens d’ici. Dapré mwen fôk
ou za byen kay ou avan fè Lanbéli ba moun. »
« Il y avait en fait une opposition
frontale entre deux conceptions en termes de
projet de développement. La nôtre qui
défendait le parti pris de la réalisation en
privilégiant la ressource locale plus
précisément le végétatif local et une autre qui,
au nom de la modernité, était disposée à tout
bousculer, tout écraser, tout moderniser. Or il
nous semble que nos visiteurs sont de plus en
plus attirés par la dimension locale, qu’ils
demandent à la découvrir, à l’approcher et
que les orientations que nous proposions
avaient culturellement et économiquement,
un fondement. Aménagement du bord de mer
qui est un échec est un exemple révélateur de
cette opposition frontale de conception. »
« La fête des Trois Ilets lors de deux ou
trois dimanches du mois de février est un
moment qui donnait une tonalité particulière
au rythme de vie des iléens ; le chouval bwa
durant la fête était aussi pour moi un rythme
dans le rythme. Je me rappelle aussi de la
pêche aux kamo, qui passionnait mon père
que j’accompagnais, était quelque chose qui
donnait un rythme particulier à notre vie au
quotidien. »
« J’ai senti que la vie a changé au
cours des années 80/90, la dynamique de
revitalisation culturelle dont je parlais tout à
l’heure me semble avoir pris un coup à ce
moment là, les choses étaient moins
culturelles, des groupes disparaissaient, la
vision de la modernité semble avoir pris le
dessus à ce moment là. Mais je continue à
penser que ce basculement là est quelque
chose de négatif et que la tradition continue à
demeurer pour moi l’axe autour duquel il faut
établir et construire tout projet
d’épanouissement. »
« Des soirées danmyé de La poterie. Ces
soirées là étaient annoncées au son de la
conque de lambi et au bout d’un certain
temps on voyait arrivait par canots les majors,
danseurs et publics qui venaient y assister, y
participer. »
« Aux Trois Ilets il y a beaucoup de
quartiers qui ont disparu comme Poterie, La
Plaine, Ancinelle…Poterie était un centre
industriel, le centre industriel des Trois Ilets
avec au centre l’usine et autour cette zone qui
va vers le Morne Constant où l’on cultivait :
vanille, cacao, coton… Auparavant TROU AUX
CHATS (DUCOS), RIVIERE-SALEE et TROIS-ILETS
étaient très liés. Les gens de DUCOS venaient
par canot aux Trois Ilets, ils avaient pris
l’habitude de fréquenter le gros ilet ; par la
suite les relations sont demeurés très fortes
avec le territoire de Rivière-Salée. Le centre
industriel de La Poterie était très fréquenté,
par la mer bien sûr mais aussi de l’intérieur car
les gens allaient à pied et n’avaient pas besoin
de voiture pour vaquer à leurs occupations.
Du côté de la petite ravine, il y avait une pierre
plate, qui fonctionnait comme lieu de
ralliement pour les combattants et c’est là que
l’on battait le tambour ; les empreintes de bon
nombre de majors y demeurent ; le lieu-dit
s’appelle ANLACLE. C’est entre ANLACLE et
Morne Vatable que l’on a trouvé la meilleure
argile de la Martinique. La Plaine aussi était un
quartier qui était très fertile, où il y avait des
familles nombreuses et les gens de cette zone
tout en travaillant de manière saisonnière sur
les habitations de l’Anse à l’Âne et de
l’Espérance, s’appuyaient également sur leurs
jardins familiaux très fertiles. Ils avaient de
quoi vendre, même si à l’époque la brocante
(le bokantaj) était souvent pratiquée. Et tout
ceci donnait une vitalité particulière à la vie de
l’époque aux Trois Ilets »
« Il fut un temps où tous ceux qui avaient le
pouvoir de donner du travail avaient aussi le
pouvoir de se satisfaire sexuellement avec qui
ils voulaient, ki ou mayé, ki ou pa mayé. Et
puis il y a quelque chose qui continue à
marquer les esprits c’est le fait que dans la
région, trois accidents de voiture se sont
déroulés à des moments différents mais au
même lieu et ont coûté la vie à des gens
importants. »
« Je me rappelle qu’en CM2
l’enseignant avait procédé à un partage de
l’effectif : tout ceux qui voulaient devenir
ouvrier, charpentier, maçon : au fond de la
classe ; ceux qui voulaient être instituteur :
devant. L’attirail du bon enseignant de CM2
était entre autre : une cravache, une corde de
10, une lanière en cuir nommée Georgette et
une liane en branchettes de tamarin. Tels
étaient les instruments de discipline et
certains enseignants ont fait preuve d’une
sévérité particulière ; mais il ne fallait surtout
pas se plaindre à la maison pas lé ou té di yo
té ba’w kou lékol, lanmézon yo ka viré ba’w
dôt. »
« J’étais chez ma grand-mère qui avait
son jardin à Clouet, habitait le bourg et
travaillait aussi sur la propriété de l’Espérance.
Elle emmenait le bébé que j’étais avec elle,
lors de ces journées dans les champs de canne
et m’installait à proximité pendant qu’elle
travaillait. Quand j’avais 4 ans, ma mère a jugé
bon de me confier à une cousine à elle qui
était couturière chez qui je suis resté jusqu’à
l’âge de 14 ans. »
« En ce temps là, l’eau potable était
denrée rare, on récupérait cette eau soit dans
les puits soit dans une des trois citernes du
bourg : une près de l’église et deux près de la
poste dont une en communication avec une
réserve souterraine. »
« En 1958 on commence à disposer de
l’eau dans les foyers, on était passé du puisage
de l’eau à l’eau qui coulait chez soi dans une
fontaine et je peux dire que ce fut vécu par
nous comme un changement fondamental.
Figure-toi que plato tét mwen té môl afôs
chayé mwen chayé dlo lè mwen té ti
manmay. »
« En ce temps là il n’y avait pas de
bruit comme maintenant, les gens
s’interpellaient même de loin et se
comprenaient. Ce qui fait que lorsque, par la
conque de lambi, on annonçait la tenue d’une
soirée danmyé à Ravine Pavée, c’est tout
naturellement qu’on voyait débarquer à
Poterie les gens arrivant par gommiers. La
soirée danmyé se déroulait là où se trouve
l’espace actuellement réservé à France
Télécom. C’était la grosse pierre plate qui
servait de place pour les combats danmyé. Il y
avait une très grosse activité au quartier
Anlaclé mais aussi à Morne Constant, La
Ganier et Cacaoyers, qui étaient des quartiers
d’habitation qui desservaient La Poterie et où
l’on développait une production diversifiée y
compris le cacao, y compris l’indigo. »
« C’était des chaînes de gamins qui
sortaient de la campagne à pied, descendaient
au bourg, mangeaient à midi leur gamelle sur
la place car en ce temps là il n’y avait pas
encore de cantine scolaire. C’était donc une
population à forte dominante rurale qui
quotidiennement sortait des campagnes, les
enfants qui habitaient le bourg où qui
pouvaient bénéficier d’une chambre louée au
bourg par les parents n’étaient vraiment pas
les plus nombreux. »
« Quand on parle développement à
Trois Ilets, on parle souvent urbanisme mais
on parle peu des massifs boisés. Or nous
avons un énorme potentiel boisé : La Plaine,
Latalante, Morne Diri, Morne Gardier,
Ancinelle… Les traditions d’échanges dans
cette zone du sud empruntaient ces lieux qui
sont dotés de pistes révélatrices d’une
tradition nature et qui constituent un élément
fédérateur du sud. Le développement doit se
faire aussi par une mise en valeur de ces
mornes boisés. »
« Ce massif boisé ; il est d’une valeur
universelle exceptionnelle dans la mesure où
c’est le plus grand massif mésophile de la
petite Caraïbe. Le soubassement de ce massif
est un écrin de volcan donc d’un potentiel et
d’un intérêt aussi importants que la chaine
des Puys : intérêt géologique et intérêt
botanique qui concourent à travailler à la
valorisation et à la protection de ce massif
boisé. »
« Trois Ilets, Anses d’Arlet et Diamant
constituent à la fois une unité familiale et une
unité territoriale. Durant mon enfance j’ai
connu une grande tradition d’échange avec
ces communes environnantes. Mon père allait
visiter des amis à Atalante, qui fait jonction
avec le Diamant, il allait visiter des amis à La
Plaine, qui fait jonction avec les Anses
d’Arlet. »
« Nous héritons d’un élément majeur
à savoir un environnement naturel
particulièrement intéressant : un massif
volcanique boisé, la plus grande forêt
mésophile des petites Antilles qui surplombe
un écrin volcanique constitué d’une bonne
dizaine de petits volcans biens conservés, bien
identifiables. Il y a donc un potentiel de
développement en écotourisme
extraordinaire. »
« La relation Anse-Mitan/FDF a été et
demeure très forte un peu à l’image de la
relation Poterie/Rivière-Salée. Anse-Mitan est
occupée par les foyalais ; c’était la plage des
foyalais sur le territoire de la commune. Les
premiers squatt de l’Anse-Mitan qui ont été
occupé le furent par les foyalais. »
« L’Anse-Mitan c’est donc un Etat dans
l’Etat, très peu d’iléens d’origine s’y sont
installés, elle a attiré pas mal de gens mais
demeure un monde à part. Quand j’étais
jeune et que j’allais à l’Anse-Mitan je me
sentais chez moi, aujourd’hui ce n’est
vraiment pas le cas. »
« Le site résulte d’une coulée de lave
datant de 7 millions d’années ; l’argile est une
roche décomposée ; c’est donc une vieille
formation volcanique qui a décomposée la
pierre. En quoi consiste le métier de
briquetier : prendre cette roche décomposée
que l’on appelle argile, lui donner une forme,
le faire sécher puis le faire cuir. C’est un
matériau qui depuis nanni- nannan
accompagne l’homme depuis qu’il a créé le
feu, c’est le plus vieux matériau naturel. La
briqueterie d’ici fonctionne depuis plus de 300
ans ; il y a encore 50 ans notre
fonctionnement n’était pas sujet à une
demande d’autorisation, aujourd’hui : oui !
Mais notre capacité de production est
insuffisante pour une vision à long terme. Les
argiles que l’on utilisait il y a 50 ans ne sont
pas les mêmes que celles d’aujourd’hui.
L’argile que nous utilisons est une argile
maigre d’où l’importance du mélange, process
qui rentre dans la fabrication. Le plus facile à
faire c’est la brique, le plus compliqué à
réussir c’est la tuile. Il y a donc en amont une
industrie extractive puis, à partir de cette
extraction l’élaboration du produit fini. Nous
avons donc une industrie endogène qui extrait
de la nature la matière première puis la
transforme en produit fini. »
« Auparavant nous prenions la terre
en surface, que l’on considérait comme le
nannan c’est-à-dire la crème de l’argile qui est
en général très gras. Les premières briques
datent du début du XXème siècle ; il y avait
aussi une « chaux-fournerie » c’est-à-dire un
grand four fabriquant de la chaux et c’est le
bois de la mangrove qui servait de
combustible. Il y avait également des rails en
assez grand nombre pour assurer le transport
par wagons du matériau ; petits wagons
chargés à la main et poussés par les mains.
Aujourd’hui le système constructif a changé, la
technologie a changé, la productivité
commande la technicité, la sécurité est
devenue une obligation incontournable. Tout
cela fait que des robots machines se sont
substitués au travail humain et nous avons
aujourd’hui 15 techniciens qui de fait se sont
substitués aux 120, 130 ouvriers du siècle
dernier. C’est une évolution qui s’est
accélérée ces 20 dernières années et le
process - extraction, mise en forme, séchage
et cuisson - qui se faisait en temps réel et
continu a été remplacé par un autre. »
« Habitation Poterie date de 1650 ;
l’usine de 1750 ; habitation agricole, usine,
distillerie tout cela semble bien en
fonctionnement aux alentours de 1783.
Habitation agricole dans laquelle la production
de café et de cacao avait une place certaine ;
l’usine pour la fabrication du sucre ; le travail
autour de l’argile, toutes ces données
rassemblées faisait de Poterie un pôle
économique, fréquenté par des populations
venant du Diamant, Rivière-Salée, Ducos,
Rivière-Pilote ; la rue case nègre n’était
occupé que par les affranchis, c’était d’ailleurs
les seuls à avoir le droit de fabriquer les
formes à sucre ; l’église des Trois Ilets
n’existait pas, l’église était ici. L’impact de
Poterie est double à la fois économique et
social. Nous avons des familles qui de père en
fils ont travaillé à Poterie. »
« Aimer sa propre histoire, c’est
important. Si tu n’aimes pas ta propre
histoire, tu ne t’aimes pas toi-même. Et ceci
demeure valable pour un pays, pour une
région, pour une racine. Quelqu’un qui n’a pas
d’histoire, c’est quelqu’un qui a un
déséquilibre. Le mal martiniquais, c’est de
considérer l’histoire comme un outil de
conflits, de divisions, voire de haine et là-
dessus se pose le problème de Joséphine par
exemple. A Sainte-Lucie ils sont en train de la
reprendre, de la récupérer. »
« Mon enfance aux Anses d’Arlet.
J’allais à la messe au bourg des Anses d’Arlet,
à l’école à Galocha, mon instruction religieuse
au bourg des Anses d’Arlet et j’habitais à
l’Anse à l’Ane chez ma grand-mère. J’ai donc
beaucoup marché quand j’étais enfant. Ma
grand-mère n’était pas mariée avec mon
grand père mais elle a eu tous ses enfants à
Trois Ilets »
« Avant d’aller à l’école : aller
chercher de l’eau. On habitait le quartier
Papius, on allait chercher l’eau à la source ;
mais pour l’eau potable il fallait aller à l’Anse à
l’Ane. Il n’y avait pas de cantine, je faisais donc
4 fois le trajet. Après l’école encore la corvée
de l’eau puis faire ses devoirs de classe avant
le noir car il n’y avait pas de lumière puis aller
se coucher après souper. On se couchait tôt,
dès 19 heures. Il n’y avait pas de télé à la
période de mon enfance mais il y avait la
radio. Une de mes tantes avait la radio et on
allait écouter l’émission « punch en
musique » chez elle ; on faisait 2 km de
marche pour cela. Les jeudis, le charroi du
charbon que fabriquait ma grand-mère. »
« S’agissant de nous à Trois Ilets, il y a
également le fait que nous sommes peu
enclins à nous engager dans quelque chose
dont nous ne connaissons pas les tenants et
aboutissants. Tu vas par exemple demander
aux gens de rentrer dans le processus de
l’Embellie Trois Ilets la première question qui
te sera posée : ki sa sa ka rapowté mwen ?
Ceux là même qui réagissent ainsi seront les
premiers à formuler des critiques
superficielles mais chose curieuse ces mêmes
personnes sont en attente d’un déclic, d’un
quelque chose qui leur donnerait
l’opportunité de s’engager dans quelque
chose. On est dans le débrayé-frennen, c’est
que les gens ont été déçus par l’appareil censé
soutenir le développement, c’est-à-dire le
politique ; les grands déçus sont en majorité
les jeunes qui aujourd’hui n’y croient plus. »
- 0 -
« 50% des personnes habitant Trois
Ilets ont une ramification dans Rivière-Salée ou
dans Ducos. Il ne faut pas perdre de vue que
Trois Ilets faisait partie de Rivière-salée. »
Paroles de référents .....
- 0 -
Atelier gommier
Les mots associés …
Enfance - Fête de quartiers - Fête patronale - Courses - Bord de Mer - Populations rassemblées -
Populations venues de partout - Pêche - Transport - Dissidence - Un outil de travail - Un outil
d’autonomie - Conques de lambi - Fierté - Attente et retour des pêcheurs - Découverte - Bwa
fouyé - Sainte-Lucie - Dominique - Equipage - Troc - Transport de malade - Transport de
femme enceinte - Courses à la voile - Courses à la rame - Femmes coursières - Lecture du ciel -
Connaissance des étoiles - Naufrage - Disparition en mer - Solidarité - Bénévolat - Danmyé -
Techniques de construction -
La nécessité d’agir …
Le gommier illumina notre enfance et notre jeunesse.
Ne pas laisser disparaître tout ce savoir, ce savoir faire, ce savoir être.
Ne pas laisser tarir une pratique de ressourcement.
Le gommier a rechargé l’humain.
Le gommier a rechargé le cœur des hommes.
Transmettre cette mémoire qui a tant vivifié l’existence.
Transmettre ce patrimoine qui a tellement provoqué de fêtes dans les têtes et dans les cœurs ; qui a
tellement laissé de souvenirs.
Transmettre pour faire part, pour faire savoir, avec la secrète espérance que ceux qui la recevront
seront habités, éveillés, réveillés et enthousiastes.
Transmettre et espérer qu’une relève prolongera dans son monde, dans son univers, sous une forme
ou l’autre, l’expérience-gommier, la vie-gommier.
Le gommier a tellement provoqué d’effervescence, de la joie, de la passion !
La mer est porteuse d’espoir et de travail.
Le gommier donnait une âme au bord de mer et ceci, plus fortement encore en période de fête.
On ne parle pas assez des services que le gommier a rendus à l’homme dans sa quête d’autonomie et
de liberté.
Il y a des techniques de pêche qui ont disparu avec la disparition du gommier comme « la pêche bout
au vent ».
Le gommier est dans la forêt mais on ne va plus le chercher. Autrefois on le trouvait partout mais
aujourd’hui essentiellement à Saint-Joseph.
Propositions …
Inventorier les gommiers ayant existé : nom ; localité ; propriétaire,
Assurer la transmission de l’amour pour le gommier,
Créer un musée du gommier pour permettre et faciliter la transition,
Concevoir une statue grandeur nature d’un bwa fouyé à installer en lieu bien visible,
Créer des supports de communications adaptés pour enfants, jeunes, touristes,
Replanter l’arbre pour construire les bateaux,
Création d’une maison de l’embarcation traditionnelle,
Impliquer les écoles,
Réaliser un documentaire : de la coupe à la réalisation ; de la navigation à la compétition,
Aménager au bourg des Trois-Ilets un espace commun en mesure d’accueillir les 3 gommiers
de compétition de la ville et d’offrir un espace convivial aux coursiers,
Initier un chantier école : le gommier social,
Un évènementiel majeur autour du gommier autour de l’axe Trois-Ilets / Saint-Pierre,
Cibler les jeunes,
Créer une filière métier spécialisée dans un savoir faire lié à l’activité gommier,
Mettre en place des processus de fabrication et des normes,
Définir une norme qualité et un label du gommier traditionnel,
Concevoir des bassins d’initiation à la pratique du gommier : le bassin de Californie ; le bassin
des Trois-Ilets ; le bassin Sainte Luce/Rivière-Pilote.
Atelier poterie
Les mots associés …
Terre - Potier - Patrimoine - Histoire - Artisanat - Brique - Argile - Famille - Labeur -
Convivial - Culture - Epanouissement - Tuile - Village - Carafe - Nature - Tradition -
Construction - Habitation - Homme - à Conserver - Rouge - Savoir-faire - Usine - Vie -
Architecture - Art - Artiste - Authenticité - Canne - Case - Commerce - Four - Jarre - Hayot -
Jarre - Kayak - Maison - Mangrove - Marie - Mémoire - Passion - Pot - Rencontre - Sérénité-
Solidarité - Souvenirs - Toiture - Tourisme - Transformation - Transmettre - Trois-Ilets
Paroles partagées …
Amplifier l’image patrimoniale du village de la poterie.
Décliner en livres, films, œuvres d’art cette charge d’histoire si particulière qui a fait ce village.
Les vieux ouvriers de la poterie, leurs récits de vie, la lignée des potiers, la pratique de la poterie et
son évolution constitue autant de sujets en mesure d’intéresser et de nourrir.
C’est sans doute à partir d’un état des lieux du possible que l’on parviendra à établir un état des lieux
des projections.
L’arbre est monument… la nature est monument.
La rue Cases nègres ici s’appelait « Lari Kay » ou « Bô Kay ».
Il ne faut pas opposer l’histoire et la réalité de la mutation économique ; il ne faut pas une rupture
entre « Lari Kay » d’un côté et les commerçants de l’autre. Nous avons la chance d’avoir une histoire
dense et passionnante, il suffit de la révéler.
La mise en valeur du village permettra la mise en valeur de ceux qui l’ont fait et de ceux qui y sont.
Comment rentabiliser l’insolite histoire du lieu sans le dénaturer ?
Il y a une sacrée force symbolique autour de cette matière qu’est l’argile ; l’argile c’est à la fois une
histoire des mains et une histoire de la matière ; l’argile c’est un sacré pôle d’initiation à travers le
sensoriel.
La force de Poterie c’est qu’on est dans la continuité depuis 1640 et qu’il n’y a pas eu fragmentation
par parcellisation excepté celle de 1933.
Il n’y a pas d’école de la terre. Personne ne peut te former si tu ne travailles pas la terre. Le toucher
de la terre qui te permettait de faire le dosage correct avec la terre maigre pour avoir une bonne
pâte à manipuler, cela ne s’apprenait qu’en la manipulant. Même si les anciens te donnent le savoir
faire, rien ne se substitue à ce corps à corps avec la terre.
Par rapport aux gens qui travaillaient à l’usine, les potiers étaient à part. Ils étaient disséminés.
Chaque potier avait son four ; récupérait la terre qu’il travaillait à sa façon pour pouvoir fabriquer
carafe, pot, coco nègre… La direction de l’usine récupérait 25% de la fabrication de chaque potier.
Il y eut à Poterie de très grands potiers : Hector, Chabin, Gustave parmi les derniers grands. Ici il y
avait aussi une école, il y avait la crèche, la chapelle, deux boutiques. Et puis les femmes qui
travaillaient très tard parfois avec leurs enfants autour d’elles car elles étaient payées au prorata de
ce qu’elles avaient transportées.
Poterie en haut regroupait essentiellement des gens qui vivaient de l’agriculture (canne, banane) ;
Poterie en bas ceux qui travaillaient autour de la poterie, il y avait aussi l’élevage de bœufs. Et puis
tous ces lieux-dits : Ravine-Pavée, Lari-Kay, Anba-Lizin, Ancien-Biro, Bo-Mango-a, Bo-Dézanj,
Malpalan, Bô-Jorj Verdan.
Propositions …
Implanter un espace enfant-adolescent diffusant valeurs et mémoires du lieu (ludique,
pédagogique),
Implanter un centre de thermalisme (bain de boue, spa, hébergement in situ…),
Un espace didactique sur les propriétés de l’argile du lieu,
Un musée à ciel ouvert des grandes figures du lieu,
Recueil audiovisuel de mémoires et récits de vie,
Un espace d’animation culturelle sur l’ensemble du site,
Spectacles sons et lumières s’inspirant de la mémoire et des récits du lieu,
Envisager une agence d’évènementiels,
Programme de valorisation architecturale et historique de l’argile, de la brique, de la tuile,
Un site ou un centre d’interprétation architecture et patrimoine,
Un hôtel de charme avec résidence séniors,
Scénographie et mise en lumière autour du fromager,
Revitaliser le « Malpalan » autour de scénographie et d’un évènementiel,
Une signalétique indiquant et valorisant le processus de fabrication et son évolution,
Un centre d’hébergement authentique et un espace culturel dans Lari-Kay,
Valorisation artistique et esthétique de Lari-Kay : livres, documentaires, cartes postales, sons
et lumières…,
Implanter un espace d’artisanat d’art autour de la poterie avec résidences d’artistes,
Instituer un évènement international autour de la poterie,
Valoriser et exporter le grand spectacle des hommes d’argile,
Déployer des activités nautiques : yoles plates, canoë-kayak, évènementiels…,
Créer la Maison du « Bèlè Li Sid »,
Valorisation des grandes figures du Danmyé et du Bèlè Li Sid : majors, danseurs, tambouyés.
Atelier KHOKHO RENE-CORAIL
Témoignages …
« Khokho venait, il restait, les gens l’acceptaient, il travaillait, il partait et revenait. Tout cela chez les
amis et la famille. »
« Khokho était vu comme un pestiféré car il était dans la contestation. Vagabond, voyou,
communiste, indépendantiste tels étaient les qualificatifs qu’on lui servait. »
« La population connaissait la valeur du travail de Khokho. »
« Beaucoup d’œuvres de Khokho sont éparpillées dans des espaces privés. Presque chacun possède
chez soi une œuvre de Khokho. »
« En 89/90 j’ai vu Khokho lors d’une exposition de ses œuvres décrocher des tableaux et les donner à
ceux qui passaient. »
« Il est dommage que les artistes soient portés au dessus, après leur mort »
« Besoin d’une réflexion sur l’œuvre de Khokho. Comment a-t-il été perçu et négligé du temps de
son vivant ?»
« Khokho connaissait bien la culture française et notamment les chansons populaires, qu’il s’amusait
à chanter »
« Il y a un recensement des œuvres de Khokho fait par des étudiants locaux et étrangers ; en
particulier le travail en 2008 d’une étudiante qui avait beaucoup collaboré avec les archives
départementales et avait pu rencontrer bon nombre de personnes possédaient une œuvre de
l’artiste. »
« J’ai déposé aux Archives départementales un enregistrement de la vie de Khokho et de ses
volontés. »
« Le propriétaire de la pharmacie Chomereau Lamotte à Fort-de-France possède beaucoup d’infos
sur Khokho. »
« Une visite sur les œuvres de Khokho lors des journées du patrimoine avait été organisée il y a
quelques années. »
« L’artiste revêt il une dimension internationale ? Si oui, devons nous la mettre en avant. »
« Khokho serait il fier du travail initié sur le centre d’exposition KHOKHO RENECORAIL ? Il pourrait
demander dans quoi le met-on ? »
« Que penserait Khokho du travail que nous faisons ? Ne commencerait il pas par dire MERDE ! »
« Khokho a produit une Croix pour l’église de Sainte Thérèse qui a été mise à bas. C’est une croix en
céramique qui représente le Christ entouré de deux personnages ressemblant à des martiniquais. »
« Khokho le MARTINIQUAIS qui s’impliquait dans la lutte de son pays pour l’émancipation et la
libération. Il était anti colonialiste et a fait de la prison pour cela à Fresnes. Il était donc prisonnier de
l’OJAM. Par la suite il était communiste et l’assumait. Donc que penserait-il de la situation actuelle de
la Martinique ? »
« C’est un artiste qui a produit des œuvres militantes. Pour cela il ne peut apparaitre dans un circuit
touristique. Il préférerait que l’on mette en avant un patrimoine local et non que l’on se contente de
montrer nos souffrances issues du colonialisme. »
« Le Khokho artiste arrive dans une Martinique ou il n’y a rien pour exercer son art. Il doit donc
fabriquer de ses mains et refuse de travailler avec des produits importés. »
« Par la suite il s’est battu pour une école d’art en Martinique. En 1974, il crée une école où gravitait
des artistes locaux (Mona entre autres,…) au Morne Etoile. Il avait choisi ce lieu pour la qualité de la
terre et du bambou présent sur cet espace au Morne Rouge. »
« Il s’était installé sur une vieille habitation et s’est intégré aux ouvriers agricoles en leur préparant le
repas du midi. Cependant de nombreuses difficultés étaient apparues et l’expérience n’a pas pu se
déployer au prorata de son potentiel. »
« Quand Khokho s’implantait quelque part, il ne se retrouvait jamais isolé. Il prenait contact avec les
gens alentours. Il n’existait pas en dehors d’une réalité intimement ramifiée. »
« Il produisait à partir de matériaux locaux : la campêche au sud, le bambou au nord, le bois d’inde, le
sable…..C’est un chercheur sur le réel qu’il connaissait et expérimentait sans cesse et c’est ce
cheminement qui lui permettait de s’exprimer. »
« Il est important de retrouver l’esprit de Khokho. »
« Les actions mises en place ici plaieraient-elles à Khokho ? Pourquoi ne pas faire un label Khokho
pour l’art martiniquais et l’utilisation des produits locaux ? »
« Khokho était un défenseur de l’identité martiniquaise. Un homme au combat ! »
« Il travaillait avec des éponges, la main, carrément, à travers le pot. »
« Khokho était quelqu’un de très simple, qui portait des vêtements simples. »
« Khokho travaillait de manière spontanée sur les murs. Souvent le mur n’était pas préparé et
beaucoup d’œuvre n’ont donc pas tenu. C’est souvent la faute de notre pays qui n’entretenait pas les
œuvres ou ne préparait pas les supports pour l’artiste. »
« Khokho a beaucoup travaillé avec les enfants. »
« Khokho n’est malheureusement connue que par une génération. Il faudra faire un travail pour qu’il
soit connu et reconnu en tant qu’artiste martiniquais. Ceci passe par des actions à l’école et la mise
en avant de la sensibilité de ses œuvres. »
« Khokho n’aimait pas l’argent, pour cela qu’il est mort dans la misère. »
« Khokho transmettait admirablement l’envie de l’art. Il travaillait énormément. Il était las de voir
qu’on ne l’écoutait pas. C’est pour cela qu’il était souvent en colère, qu’il s’exprimait fort, qu’il
injuriait. »
« L’esprit Khokho, c’est l’esprit du chercheur. Quoi faire avec les matériaux d’ici ? Tel fut le
questionnement qui toute sa vie le traversa, le motiva. »
« La formation de base de Khokho est la céramique. On ne le connait pas beaucoup comme
céramiste parce qu’il cherchait une argile martiniquaise pour travailler, ne voulait pas utiliser l’argile
importée. L’argile de Fond Marie Reine et l’argile de Place d’Armes lui semblait d’une qualité
prometteuse. Mais jamais il ne put y avoir accès véritablement. »
« Khokho a travaillé avec la vannerie du Morne des Esses ; il a aussi travaillé avec le foyer d’orphelins
de La Tracée où avec Madame Pilotin, Messieurs Bosphore et Flamme il arrivait à redresser ces
jeunes qui étaient perdus pour la société. »
« Il a eu un atelier à Saint-Esprit, à Sainte-Anne (Val d’Or), à l’Anse Madame, un hôtel a l’Anse Mitan
lui a servi en quelque sorte d’atelier puis qu’il a créé une œuvre pour chaque chambre ; le restaurant
chez Jojo lui a servi aussi d’une certaine manière de lieu de création. Son dernier et tout petit atelier
fut au bourg des Trois-Ilets, c’est là qu’il a conçu deux maquettes pour le Nègre Marron du Lamentin
(Arbre de Liberté). »
« Khokho m’a fait découvrir le campêche à partir duquel on obtient un coloris marron de très grande
résistance. Il y avait chez lui comme une obsession pour la mise en valeur du matériau local, parce
que dans l’île il y a tout et qu’il fallait travailler à l’utilisation de tout ce qu’il y avait sous la main. En
ce sens Khokho était puissamment un chercheur. »
« L’éclosion d’un art martiniquais et caribéen fut un des souhaits les plus ardents de Khokho René-
Corail. Et puis il y a eu son séjour au Sénégal, deux poèmes qu’il a écrit à Dakar et la réalisation de la
maquette d’une œuvre monumentale qui aurait dû être réalisée à Dakar. Cette maquette fut volée. »
« Khokho avait plusieurs facettes donc il faudra trouver un moyen de présenter ses différents états
d’esprit. »
« Khokho employait des jeunes pendant les vacances, ce qui leur permettait d’avoir de l’argent de
poche. »
Perspectives …
Nous avons besoin d’une réflexion sur l’œuvre de Khokho : « Comment a-t-il été perçu et
négligé du temps de son vivant ? »,
Obtenir copie de l’enregistrement de l’histoire de Khokho déposé aux archives
départementales,
Obtenir copie des anciennes photos de Khokho en situation de création,
Faire connaître l’artiste, ses œuvres, son parcours, son périple : « Khokho n’est
malheureusement connue que par une génération. »,
Récupérer la croix de Sainte Thérèse, œuvre dans laquelle il avait notamment travaillé sur les
habits ecclésiastiques,
Proposition d’un musée virtuel avec projections variées, continues et tournantes des
œuvres : « Route de Khokho RENE-CORAIL »,
Mettre le Musée Khokho RENE-CORAIL dans l’ancien musée de la ville,
Khokho RENE-CORAIL s’est battu pour qu’il y ait une école d’art en Martinique pour
« originer » la démarche artistique martiniquaise dans la Martinique.
- 0 -
Transversalités ......
- 0 -
Conçus comme premiers leviers initiant la métamorphose Embellie Trois-Ilets, future zone
d’attractivité majeure, les « ateliers d’imaginaires » nous convient à une œuvre commune de
projection.
Faire émerger l’en-commun désiré en prenant appui sur les trajectoires historiques, les tracés
existentiels et les pesanteurs du réel : tel est l’objectif final de cette dynamique de concertation. Il
s’agit d’un processus visant à l’aboutissement d’une projection collective qui se nidifie dans les
vécus, les mémoires, les traces, les aspirations, les rêves, les utopies…
N’ayant pu bénéficier d’un local avec présence continue, comme ce fut le cas pour le « Grand Saint-
Pierre », la dynamique de concertation n’a pas pu profiter au Trois-Ilets de l’engouement initial que
la population avait manifesté lors de la présentation du projet au marché du bourg le 13 Avril 2012.
Le calendrier électoral (élection législative de Mai/Juin 2012 ; la perspective des élections
municipales de 2014) ayant sensiblement perturbé la sérénité de l’atmosphère publique, la
remontée de la parole ne pu se déployer en toute fécondité.
La concertation à Saint-Pierre activée par la présence permanente de l’équipe du GSP avait su initier
un effet d’entraînement se traduisant par l’émergence de personnes relais, de personnes moteurs et
d’un noyau qui ont servi de catalyseur à la dynamique collective. Et si à Saint-Pierre les ateliers
d’imaginaires regroupèrent au minimum une quarantaine de personnes où toutes les catégories de
la population apposèrent leurs mots, la dynamique aux Trois-ilets mobilisa surtout des spécialistes en
fonction des thématiques.
Malgré son inabouti, cette dynamique d’implication, fut portée par une grande richesse. Ce qui nous
incite à penser qu’il est nécessaire de prolonger d’une manière ou d’une autre, la phase active et
réactive de concertation.
Au stade actuel de notre investigation se dégage déjà dans ces propos, une transversalité que
configure le nuage de mots suivants : Mutation / Vie péninsulaire / Migration permanente /
Tourisme / Anse-Mitan / Gommier / Lenmbé
- 0 -
utation : Tous les témoignages et
propos d’ateliers traitent de la
vitesse avec laquelle les choses
ont changé sur le territoire.
Cette vivacité de la mutation dans la
perception des habitants (au-delà des grandes
transformations physiques, structurelles et
environnementales) s’explique aussi par la
prégnance des souvenirs du monde de
l’enfance.
L’enfance au Trois-Ilets : véritable berceau de
bonheur et de liberté dans le labeur. Le
territoire : un lieu où enfance et
épanouissement se conjuguaient.
ie péninsulaire : Trois-Ilets, un pôle de
passage, un pôle de circularité
comprenant : Anses d’Arlet, Diamant,
Ducos, Rivière-Salée, Sainte Luce et même
Rivière Pilote.
Perception d’une vie péninsulaire qui révèle
une culture de l’articulation, de la relation
avec d’autres communes, d’autres lieux-dits.
Dans la représentation péninsulaire, le
cheminement de lieu en lieu est une
constante, une donnée.
igration permanente : Au Trois-
Ilets pendant longtemps la
population pratiqua fréquemment
une sorte de migration interne, passant
facilement d’un lieu à un autre lieu. Puis
l’attractivité de Fort-de-France et de la
métropole provoqua un départ massif des
jeunes ; et aujourd’hui se manifeste une
pression au retour de ceux qui étaient partis.
S’explique alors cette forte récurrence des
termes tels « déplacement » ou
« mouvement » dans les témoignages
recueillis.
Du chef Arlet aux touristes d’aujourd’hui, la
rencontre du lieu avec l’autre demeure une
constante. Ce lieu a été foulé plus que les
autres par des étrangers.
« Pourquoi ? Par sa magie, sa beauté, sa
situation, son argile ? »
C’est certainement de tout cela à la fois. N’est-
ce pas sans doute ce corps à corps possible
avec la terre, avec l’argile qui demeure le fil
conducteur de l’histoire à venir.
L’emmêlement au centre du golf, des ruines
du moulin abandonné et de ce majestueux
figuier-maudit, participe de cette même
lecture.
ourisme : Perçu à la fois comme une
cassure et un recours, une césure et
une niche potentielle, le tourisme fait
de l’Embellie Trois-Ilets l’épicentre pour une
proposition renouvelée, agile et moderne,
dans la relation aux visiteurs.
Les six dernières décennies ont conféré à ce
lieu une telle charge d’expérimentation dans
ce domaine, qu’il se doit, fort de cette densité
à la fois positive et négative, de formuler un
renouvelé.
nse-Mitan : Considérée comme une
terre étrangère du Trois-Ilets.
Considérée plus comme une
extension de Fort-de-France qu’un quartier
des Trois-Ilets.
Sa reconfiguration est un incontournable qui
impose aussi une approche particulière dans
la dynamique de concertation.
La mise en œuvre de cet atelier de
reconfiguration pourrait être comme mode
M
V
M
T
A
d’implication, une première, voire un champ
d’expérimentation porteur.
ommier : Outil de travail et moyen de
transport dans le temps de l’antan, le
gommier demeure assurément un
facteur social d’oxygénation, de respiration ;
dans la langue créole nous dirions : « an
wouspèl ». Ce qui confère un rôle particulier
au Gommier dans l’oxygénation de la
péninsule côtière des territoires sous le vent.
enmbé : mot créole qui désigne un
chagrin diffus, invisible le plus souvent.
Dans l’expression du vécu des iléens, on
perçoit comme une béance, du fait que la
communauté est fortement en attente d’un à-
venir, qui aurait déjà dû se manifester, qui
n’est toujours pas au rendez-vous et qu’elle
attend toujours.
La communauté demeure encore en
espérance d’un processus de mise en
réalisation de projections, auquel elle a
largement et pendant longtemps apporté son
soutien. Se dégage souvent dans les propos
comme l’impression d’un rêve ou d’une
espérance qui joue à cache-cache avec elle.
G L
Les trois projections ......
"Poterie "
Un "Puy du Fou" relié par le TCSP
"Les Trois Ilets"
Berceau du gommier et de la voile
traditionnelle
"L'Institut Kho Kho René Corail "
Une Ecole d'Arts et Métiers du patrimoine
martiniquais
Annexes ......
²
Embellie des Trois Ilets
Charrette Gommier
Samedi 20 septembre 2014
Charrette Gommier
samedi 20 septembre 2014
Consigne n°1
Souvenirs les plus marquants ?
Déceptions les plus fortes ?
Groupe 1 Souvenirs les plus marquants Reportage TV en Guyane Pendant l'enfance : course de gommier au bord de mer. Émulation de la population Blagues autour du gommier Début des courses après la messe de 10:00 Deux courses : une locale - une provenance Gommier aviron Récupérer un cabri sur un îlet Belles embarcations En 1960 il y avait 20 gommiers Le samedi : pêche- le dimanche : course Services que le gommier a rendus à l'homme libre depuis 1948 - pêche : manger - à faciliter l'émancipation - transport du de personnel et de matériel Outils de travail : une faire sa vie Permettait de nourrir la population À contribuer à la réussite du peuple martiniquais Aime le mot gommier : mot noble Auparavant la population se déplaçait pour voir des courses Le gommier est une embarcation plus instable : demande plus d'agilité, demande plus d'efforts physiques On peut démâter le gommier plus facilement en mer Lien émotionnel : fierté de la petite-fille lors du retour de son père marin-pêcheur
Déceptions les plus fortes On connaît mal la différence entre la yole et le gommier Pourquoi reportage en Guyane et pas en Martinique Aujourd’hui il ne reste que six ou sept gommier Le samedi : aller et mettre les coursiers au lit pour les lever le dimanche matin On ne parle pas assez des services que le gommier a rendus à l'homme libre Le gommier n'est pas assez valorisé en tant qu'outil d'émancipation On ne parle pas assez du gommier Trop de changement de présidence à la tête des associations de gommiers Pas assez de récits sur le gommier Pas assez d'anecdotes autour du gommier Pourquoi on a abandonné le gommier pour aller vers la yole Techniques de fabrication perdue Manque d'image du gommier dans le paysage audiovisuel martiniquais Les médias ne font pas assez de couverture médiatique Très peu de manifestations de gommier Pas assez d'école de gommier Le gommier a laissé la place à la yole Apparition de la modernité au détriment du gommier Yole = capitaliste ; gommier = bénévolat, travailleurs Moins de courses de gommier dans les fêtes patronales Moins d'implication des coursiers (désintéressement) Identification de l'arbre en Martinique Valorisation des métiers du bois Problème de transmission (construction, méthodes) L’arbre ne peut pas être exploité en Martinique car il est protégé : réalisation du « bwa fouyé » à la Dominique et à Sainte-Lucie Moins de bénévoles qui s'investissent Le gommier est utilisé uniquement pour la compétition.
Groupe 2 Souvenirs les plus marquants Le voyage Découvertes Courses, compétition Pêche traditionnelle Transports Équipage Météo Techniques de fabrication Dissidence Gommier moyen de transport dans la péninsule du sud Voile Rame Propulsion Compétition : fêtes patronales - après la pêche - compétition Dans les années 60, agrandissement du gommier transformation de la voile plus grande Compétition entre les communes sur la côte caraïbe Utilisation du gommier durant l'esclavage Esclave libre Bois fouillés pour la fabrication Deux types de gommier à Sainte-Lucie Observation de la lune Courses : Trait d’union entre Martinique et Sainte-Lucie Conflit entre les gommiers Croyances Aspect magico-religieux Le troc
Déceptions les plus fortes Perte des moyens d'observation concernant la météo Perte de notoriété Après les compétitions beaucoup de déceptions de la part des perdants Peu d'émissions sur le sujet au niveau national Mépris de la discipline Peu d'intérêt dans les médias Naufrage, disparition en mer Pêcheur Sainte-Lucie : pas de gilet, disparition Mémoire encore trop étalé La yole a pris le pas sur le gommier Personne en Martinique ne peut travailler le gommier Perte du savoir-faire Manque de transmission Perte de valeur Peu d'attractivité
Groupe 3 Souvenirs les plus marquants Pêche, outils de pêche agréable Transport par le gommier (dissidence) Masse de gens que la cause de gommier engendrait Fêtes patronales autour du gommier (exemple : fête de Petite Anse de juin à septembre) Intercommunalité (SAINTE-LUCE, diamant, Anse d'artel, Lamentin,…) Gommier centenaire Séjour à l'arsenal de Brest Gommier lié au Bêlé et au damier dans les fêtes patronales Pêche à la rame avec les pères Mariage autan lontan Transports en gommier Mai 2014 à Saint-Malo : livre qui relate l'histoire du gommier Pégase Imaginaire autour des noms de gommier : tu sauras, Patron : Casimir Rookuha, Ti Frè Gommier à rames Grande technicité pour le gommier
Déceptions les plus fortes Place pas assez importante Une disparition de l'arbre en Martinique (dissidence) Pas de gommier replanté 39 45 : arrêté interdisant la coupe. ONF n'a pas replanté. À cause de l'entretien : passage du gommier à la yole. Yole en plastique Plus de fabrication de gommier donc senne de plages pratiquées dans la yole en plastique Disparition de la pêche bout au vent Disparition de la masse de gens pour le gommier : yole plus reconnue On n'a pas su maintenir le sport autour du gommier Le gommier est encore dans la forêt mais on ne va plus le chercher Autrefois on le trouvait partout et maintenant essentiellement à Saint-Joseph Disparition des différents gommiers Balaou, orphies, nasses, le charbon,... Gros canot pour les passagers et la poste, à Papa Rémi Disparition car le président la yole avait sponsorisé : nom du sponsor Peu de sponsors pour le gommier Passage de la tradition au développement économique
9
Charrette Gommier
samedi 20 septembre 2014
Consigne n°2
Gommier et tourisme :
Que faire ? Comment faire ?
Groupe 1 Comptabiliser, inventorier les gommiers de Martinique : - nom, localisation, propriétaire, spécialisation,... Faire la journée du gommier aux trois îlets
- avant d'animer : faire une bénédiction de gommier - réaliser des ballades et des initiations dans la baie des trois îlets - les régates baptisées « côtes ilennes ». Parcours : bourg- poterie – Anse Mitan – Anse à
l’Ane- Ilet à Ramier, retour au bourg - front de mer animé - autre parcours proposé : ilet à ramier, poterie
Réaliser des affiches sur le gommier îlets et les installer sur les lieux de passage touristes Créer des écoles de formation Assurer la transmission de l'amour du gommier Rayer un lieu (musée…) Pour formaliser la mémoire du gommier Rayer un site Internet pour valoriser l'activité gommier (vidéo, photo) Concevoir une statue grandeur nature d'un bois fouillé bien visible : - thématique : « témoins ou mémoires » - aux portes de la ville (routes, mère) - plaque mémorielle décrivant les services rendus aux martiniquais au pied de la statue Proposer des ballades touristiques en gommier Organiser une régate : chaque équipage composé d'au moins trois anciens pour faciliter la transmission d'expérience de savoir (transmission de flambeau) Manque d'informations et de lisibilité sur les événements autour du gommier : ou comment susciter l'intérêt pour que les gens viennent assister aux courses de gommier Ne pas noyer le gommier avec d'autres activités : créer des événements spécifiques au gommier Rayer un livre, BD sur le gommier de pointe un ouvrage de référence Rayer des petits livres abordables pour vulgariser le gommier Les communes peuvent faire plus de manifestations autour de gommier Coupler yole et gommier : une cause de gommier peut assurer l'ouverture des courses de yoles afin de bénéficier de la couverture médiatique Inventer une compétition mer/terre : à l'instar du triathlon Valoriser les chansons en lien avec les gommiers Rayer des supports de communication sur le gommier à distribuer aux touristes Replanter l'arbre du gommier en Martinique (forêt pour exploitation) Consensus dans le calendrier des courses yoles / gommier Faire un grand événement du gommier isolé Réaliser des photos et des affiches Grande campagne de communication pour que les martiniquais deviennent des ambassadeurs du gommier Journée du gommier à l'école Classements du gommier à l'Unesco Rayer un organisme pour inciter les jeunes à revenir vers le gommier Créer des activités interclasses autour du gommier
Groupe 2 Montrer le gommier (vidéo, excursions, musée, parler, faire rêver) Implication du CMT Exporter le gommier via les TIC Donner envie aux touristes Huit équipages de gommier au départ de Martinique vers Sainte-Lucie : au final 400 personnes à Sainte-Lucie Faire la promotion du trait d’union Partenariat entre Sainte-Lucie et la Martinique Pratique du gommier pour les touristes dans les hôtels Présenté le gommier à la région Martinique Artisanat, confection de petits produits (tee-shirts, souvenirs,...) Valoriser le travail des marins-pêcheurs : incidence sur les touristes Création de la maison du gommier Formation des jeunes, interviews, photo Implication des écoles (concours, recherche, ateliers, présentation) Partir de ce qui est fait à Californie Discipline gommier au bac Gommier et tourisme passe par les jeunes Insérer le gommier dans le patrimoine martiniquais Pourquoi le gommier à une importance pour nous ? Doit-on faire le gommier pour nous ou pour les autres ? Sautons-nous les étapes ? Le gommier est-il réservé un tourisme jeune ? Prendre le temps de faire des recherches sur le travail déjà fait sous le gommier Contraintes de l'union européenne concernant la pêche du gommier Se battre pour notre patrimoine Nous sommes en phase de réhabilitation du gommier, alors parler de gommier et tourisme est un peu trop tôt Documentaire sur le gommier : de la coupe à la mise en mer - navigation - compétition Télé thématique Stratégie à long terme Logistique d'accompagnement des touristes autour des courses Implication des politiques, un peu plus d'aide Plus de manifestations
Groupe 3 Pour revoir la promotion du gommier : redynamiser, faire mieux connaître (maison du gommier), dissidence, courses et damier, techniques de construction, écomusée du gommier Utiliser le gommier dans la valorisation de la baie de Génipa et Sud Caraïbe : ce qui pourrait être l'élément déclencheur Permettre aux touristes de s'initier au gommier Chantiers de formation pour la transmission Greffer activité agronomique et activité modernes culturelle Pôle de valorisation autour de la baie de Genipa Faire des ateliers jeunesse Mettre le gommier dans les activités de l'éducation Promotion autour des établissements scolaires Faire en sorte que le travail du gommier soit visible Dynamisation du club nautique à travers les gommiers Pas de compétition entre le moderne et l'ancien L’océan est porteur d'espoir et de travail Formation des jeunes Fonds européens Club de loisirs Dynamique économique autour du gommier Obtention d'un diplôme par création du gommier Création et formation de charpentier de marine Le bac à Mayotte : épreuves sportives PNEU. Pourquoi pas le gommier en Martinique Les moyens : Europe, conseil général et conseil régional Difficulté trop administrative Le tourisme devient quand il y a un public il faut donc conquérir ce public Gommier social : chantiers écoles - obtention de diplômes Activité sur le gommier moderne Redynamiser les clubs de voile Mécanicien maritime : activité insertion Actions de mobilisation After gommier (bèlè, fête nautique, …) Professionnalisation des métiers autour de gommier
Charrette Gommier
samedi 20 septembre 2014
Consigne n°3
Programmation de janvier à décembre
d'animations autour du gommier
Groupe 1
Char gommier pendant le carnaval Tour de la Martinique sur l'année Exposition itinérante autour des grandes figures Initiation à la réalisation de maquettes ou de gommier grandeur nature Journée du gommier Réalisation d'une bande dessinée interactive qui servirait de supports pédagogiques : mise en place pendant les TAP Comment associer le gommier aux grands moments historiques : 22 mai, au service de grandes causes Déclarer 2017 l'année du gommier : décliner une série d'événements avec des séquences Pour les médias :
- contes et histoires autour du gommier - témoignage tous les mois d'un ancien, d'une figure du gommier - mobiliser les jeunes - réaliser des émissions radio fréquentes (tous les mois) - impliquer des artistes des communes autour de réalisation sur le gommier (peintures,
sculptures)
Groupe 2 Fête patronale Calendrier traditionnel Programmation sur l'ensemble des communes qui pratiquent le gommier Les collectivités aident le gommier Médiatisation Se rapprocher du club de gommier de la Martinique Éviter les chevauchements entre yole et gommier Piste privée - initiative privée Trophée du caraïbe : il y a quelque chose à faire
Groupe 3 Programmation du 11 novembre au 15 août Pas de manifestations pendant le tour des yoles On faisait des courses de gommier à voile du Prêcheur à Case Pilote Il y avait la compétition Il y avait les dimanches La côte caraïbe Le trait d'union Organisation de régate inter caribéenne (chercher des sponsors) Projet de création d'un atelier de voile et formation La course de la dissidence le 11 novembre Activité TAP Articulé activités en fonction du calendrier tradition Faire revivre la symbolique : remettre les lieux les symboles au goût du jour Arts et traditions populaires autour du gommier La ronde des forts
Embellie des Trois Ilets
Charrette Poterie
Samedi 25 octobre 2014
Charrette Poterie
samedi 25 octobre 2014
Consigne n°1
Poterie en 10 mots (individuel) ?
Poterie en une phrase (collectif) ?
Poterie en 10 mots (individuel)
29 participants
mot nb citations
terre 14
poterie - potier 12
patrimoine 10
histoire 8
artisanat 7
brique 7
argile 6
famille 6
travail - labeur 6
convivial 5
culture 5
développement 5
tuile 5
village 5
carafe 4
nature 4
tradition 4
construction 3
habitat - habitation 3
homme 3
lieu à conserver 3
rouge 3
savoir faire 3
usine 3
vie 3
architecture 2
art 2
artiste 2
authenticité 2
canne 2
case 2
commerce 2
économie 2
four 2
Hayot 2
jarre 2
kayak 2
maison 2
mangrove 2
Marie 2
mémoire 2
passion 2
pot 2
rencontre 2
sérénité 2
solidarité 2
souvenirs 2
sujets 2
toiture 2
tourisme 2
transformation 2
transmettre 2
trois ilets 2
volcanisme 2
allée 1
amérindien 1
amitié 1
amour 1
arawak 1
ateliers 1
atypique 1
avant 1
beauté 1
béké 1
bèlè 1
bien manger 1
boue 1
briquetterie 1
calme 1
canari 1
céramique 1
chaland 1
chimie 1
confiance 1
connaître 1
conserver 1
couleur 1
crabe 1
damier 1
découverte 1
détente 1
dialogue 1
différent 1
diversité 1
eau claire 1
échange de culture 1
écologique 1
efficacité énergétique 1
élevage 1
émail 1
énergie 1
entente 1
environnement préservé 1
épanouissement 1
esprit du feu 1
évolution 1
exposition 1
façade maritime 1
faïence 1
feu 1
fidélité 1
fierté 1
force 1
fraternité 1
gastronomie 1
géologie 1
grand potentiel culturel 1
habile 1
homme d'argile 1
humain 1
importation 1
innovation 1
labourage 1
Lézon 1
liberté 1
machines 1
mantou 1
métamorphose 1
métissage 1
métropolitains 1
modelage 1
montage 1
monument 1
motivation 1
mur 1
nègre 1
origine 1
paroisse 1
partage 1
pieds 1
plaisir 1
plénitude 1
potentiel économique 1
poussin 1
prestige 1
projection 1
puits de connaissance 1
raku 1
religion 1
repère 1
restaurants 1
richesse 1
sculpture 1
site chargé d'histoire 1
social 1
soirées 1
statue 1
tambourier Adréa 1
thermalisme 1
toucher 1
tour 1
touriste 1
transport 1
unique 1
ustensiles 1
vérité 1
Poterie en une phrase (collectif)
Groupe 1
La poterie est un lieu de création
Un site culturel
Convivialité familiale
La force de la Poterie, c'est sa tradition
La Poterie est un modèle de développement endogène
La Poterie, un lieu exceptionnel chargé d'histoire et d'événements culturels (soirée bèlè, dammier, ladja)
Poterie dans son développement doit garder son âme
J'ai visité la Poterie quand j'étais écolier : je m'en souviendrai toute ma vie
La poterie a traversé des époques
A la poterie, on a toujours transformé la terre en or
La Poterie : un passé riche, un présent fort et un futur plein d'espoir
La Poterie parle d'elle même
La première fois que je suis venu ici, cela m'a marqué (j'avais 12 ans)
Le premier grand tambouyé était à la Poterie : Mr ADREA
Poterie a une façade qui regarde la mer
On mange bien au village de la Poterie
A l'âge de 10 ans, mes parents m'ont acheté des briques pour la construction de la maison d'habitation (1970)
Un lieu d'extraction de la terre et de production de céramique architecturale où les hommes, grâce à leur savoir faire, ont marqué le paysage martiniquais
Poterie est un espace de souvenirs ; est un des lieux de vie, de métamorphose et de découverte des traces de l'identité martiniquaise.
Poterie, lieu de mystères : la rue Cases Nègres
Le mal parlant était le lieu central où se colportaient tous les ragots du village
Lieu à fort potentiel économique
Avant 1492, qu'il y avait-il à la place de la Poterie?
Poterie : transformation de l'argile en objets
Poterie : pot
Poterie représente une terre rouge
Poterie : volcanisme et thermalisme
Poterie est-ce un lieu de la fabrication des pots?
Le village de la Poterie est un lieu de singularité martiniquaise
Groupe 2
Site chargé d'histoire locale
Réalisation d'œuvres de qualité représentant la Ville des Trois Ilets
Lieu à part en Martinique (lieu qui ressemble à aucun autre)
Ici, la terre, on la transforme en or
Un élément incontournable de la culture martiniquaise
Evolution géologique et historique des Trois Ilets
C'est l'histoire de ma vie (une histoire des familles)
Village calme et convivial
Un lieu de résidence : à Poterie, soyez heureux, c'est là que tous les potes rient
Lieu habité : il a une âme
Lieu incontournable, patrimonial, économique, original, chargé d'histoire,
Transmission, échange et partage
Groupe 3 "La passion des hommes, dans sa rencontre avec la terre, l'a transformé en art par le développement artisanal et économique pour la transmission d'un village, entre souvenirs et traditions"
Charrette Poterie
samedi 25 octobre 2014
Consigne n°2
Comment réagissez-vous à cette remarque ? :
"Poterie, c'est du passé ,0 On en a rien à
faire. Asphaltons la route qui mène à Poterie
et installons des boutiques funs à Lari Kay."
Groupe 1
D'un point de vue économique, la personne qui a dit ça a tout a fait raison, ce qui permettrait d'un point de vue économique un développement des Trois Ilets et plus largement de toute la Martinique. c'est une phrase émise par quelqu'un qui ne connait pas Poterie et les Trois Ilets
Sé vié kannari ka fè bon soup !
Nous avons besoin en Martinique de mieux connaître notre passé pour bien comprendre d'où nous venons. Seule la connaissance de notre histoire VRAIE nous aidera à y faire face et à maîtriser notre devenir
Les boutiques funs se trouvent à tous les carrefours internationaux et la Poterie des Trois Ilets fait la différence.
Nous avons besoin pour nous épanouir des lieux d'histoire et de souvenirs tels que la Poterie. La consommation ne suffit pas
Que l'on bétonne la route? Pourquoi pas? Mais respectons le karma de toutes ces familles qui ont vécu pendant des décennies à Lari Kay.
I bon kon i yé a ! Si on nous touche, ce n'est plus Poterie, ça perd son âme.
Connaître son histoire, c'est comprendre son présent et ne pas compromettre son avenir. Mais il y a là un appel à la modernité
Assurer l'avenir et le développement de la Poterie ne pourra se faire de manière durable qu'en s'appuyant sur le passé. Le martiniquais comme le touriste est en attente d'authenticité. Pourquoi ne pas faire de Versailles un immense centre commercial et de son parc, un super parc d'attraction très fun? Pour nous martiniquais, Poterie est notre Versailles à nous.
Tout en apportant des aménagements structurels, il est important, voire fondamental, de conserver ce lieu historique de la Martinique.
Groupe 2
Question : Comment construire un projet nouveau tout en s'appuyant sur le passé
Poterie : pour l'emmener à un niveau international
Accès de la route : autre chose à voir
Faut-il faire un éco musée ? (pas de sens) Rien n'empêche de rajouter des boutiques
Le patrimoine emmène du monde donc juste renforcer l'attrait
Site qui fonctionne. La Poterie n'est pas un passé, c'est un concept.
Groupe 3
Potrimoine
Contemporain "Touche pas à mon potri-moine"
Charrette Poterie
samedi 25 octobre 2014
Consigne n°3
Comment faire de Poterie un pôle
attractif ?
Groupe 1
Un centre thermal à partir des lacs créés par le creusement (excavations) de la terre et de l'argile
Faire de la rue Cases Nègres un centre d'hébergement authentique comme les lodges en Afrique du Sud
Créer un centre d'interprétation autour de la poterie
Intégrer le village dans des circuits touristiques
Faire de la poterie un lieu de résidence d'artistes
En faire un lieu d'animations culturelles
Relancer un atelier de yoles plates (spécificité de la région : mangrove plate)
Améliorer les infrastructures ; accès et parking
Mise en valeur aspects géologiques et volcanisme
Poursuivre valorisation du plan d'eau (nouvelles activités nautiques)
Restaurer tous les bâtiments de l'ancienne poterie
Bains de boue, massage, thés pays, plantes médicinales
Intégrer le projet Poterie dans un projet global économiquement viable
Créer des manifestations nautiques
Groupe 2
1. Poterie doit devenir un lieu particulier (baie, mangrove, etc...) 2. Un micro territoire à valoriser : il faut que Poterie soit un pôle d'excellence (artisanat-industrie-
tourisme) - désengorger les voies 3. Faire un focus entre 2 pôles : un lieu touristiques et un passé qui peut se raconter. Autour de
ces 2 pôles, donner aux gens l'envie de passer plus de temps sur le site. 4. Créer un lien urbanistique entre toutes les différentes unités - unité cohérente. 5. Lieu propice à l'artisanat local 6. Hébergement à faire 7. TCSP à Poterie
Groupe 3
1. Réhabilitation de la rue Cases Nègres : Lari Kay. Garder la tradition
2. Authenticité locale : made in 972. Liaison entre la terre et la mer
3. Créer les activités familiales
4. Echange de savoir-faire avec les îles voisines et autres (extérieur)
5. Ouverture vers la mer
6. Création d'une agence d'événementiel
7. Création d'un hôtel de palace
Top Related