Points essentiels
des Plans Cancers
UE 2. 9 Promotion Collière
Janvier 2017 IFSI CHU Dijon
C NOVEL Cadre de santé formateur
Le contexte
Cancer = 1ère cause de mortalité en France
Données chiffrées en 2015
385 000 nouveaux cas par an
149 500 décès par an
3 millions de personnes qui vivent avec ou après un cancer
Représentation sociale négative +++
Impact sur la vie quotidienne
Enjeu humain social et économique
Les représentations… Lourdeur des traitements (effets secondaires+++)
Handicap liés à la maladie et aux traitements
Diagnostic qui apparait comme une véritable menace de vie notamment lors de la découverte de métastases
Risque de récidive toujours présent ; on ne parle quasiment jamais de guérison mais plutôt de rémission….
Impact sur la vie quotidienne : difficultés financières, perte et / ou difficulté de reprise de son activité professionnelle, difficultés à accéder à une assurance ou un prêt bancaire.
Origines des plans cancers
3èmes Etats généraux de la Ligue Contre le Cancer * = manifestation organisée par la Ligue contre le cancer dans le but de faire un état des lieux de la maladie cancéreuse.
Les patients et leurs familles prennent pour la première fois la parole concernant la prise en charge de leur maladie et les difficultés rencontrées tout le long de leur parcours de soins.
Difficultés pour le patient et son entourage d’accéder aux informations.
Conditions de l’annonce de la maladie ou de sa rechute difficiles.
Problématique liée à la continuité et la qualité de la prise en charge de la personne malade et de son entourage.
Manque d’accompagnement social
Engagement de faire du cancer une priorité nationale
* Association loi 1901
3 Plans Cancer successifs
1° Plan : 2003-2007
2° Plan : 2009-2013
3° Plan en cours .. 2014-2019
Les plans cancers s’inscrivent au sein d’une dimension politique
Plan Cancer 2003-2007
EN 2004 création d’une agence d’expertise sanitaire et scientifique en cancérologie de l’Etat l’ INSTITUT National du Cancer ( INCA)
INCA =Décision inscrite dans la Loi de santé publique
L’INCA est chargé de coordonner les actions de lutte contre le cancer sous la tutelle du ministère des Affaires sociales : c’est un GIP qui regroupe les grandes associations de lutte contre le cancer, les CAM, les organismes de recherche et les fédérations hospitalières
L’INCA a pour objectifs:
de piloter le projet
de piloter les acteurs autour de la lutte contre le cancer
et d’évaluer les avancées des mesures sur le terrain
Premier Plan Cancer 2003-2007 ( suite)
La volonté affichée est de:
Rattraper le retard en prévention
Mieux organiser le dépistage
Apporter des soins de meilleure qualité
Mieux accompagner socialement
Développer la recherche
Premier Plan Cancer 2003-2007 ( suite )
Mesure phare : le Dispositif d’Annonce
Objectif : faire bénéficier au patient des meilleures conditions
d’annonce de sa maladie ou de sa rechute.
C’est un Moment d’information, de discussion et de soutien par
les professionnels de santé.
3 temps:
Temps médical : Annonce et présentation du Plan
Personnalisé de Soins (PPS).
Temps d’Accompagnement Soignant (TAS)…….
L’accès aux Soins de supports
Premier Plan Cancer 2003-2007
Mesure phare : le Dispositif d’Annonce
La consultation d’annonce et les soins de support
La Consultation dédiée à l’annonce du diagnostic ou de la rechute de la maladie vise:
A donner le diagnostic , le commenter, en respectant son désir de savoir et son rythme d’appropriation.
A expliquer le projet thérapeutique.
A prévenir des contraintes à venir pour que le patient s’organise.
Les Soins de support en lien avec la complexité de la prise en charge de la maladie cancéreuse , nécessitent :
Une équipe pluridisciplinaire médicale médecin généraliste, oncologue, chirurgien, radiothérapeute
Une équipe non médicale : équipe soignante et professionnels des soins de support: psychologue, assistante sociale, diététicienne, socio-esthéticienne.
Préparer ( au mieux ) le patient à faire face au parcours qui
l’attend …..Un exemple …
2007 : Bilan du Premier Plan Cancer
Amélioration de la prise en charge des patients
Mais
Nombreuses mesures qui n’ont que très peu abouti
Bilan qui reste éloigné des résultats escomptés
Deuxième Plan Cancer 2009-2013
Contexte du rapport du Professeur Grünfeld remis au gouvernement = recommandations basées sur des groupes de travail et les auditions d’experts, les représentants des institutions, des associations et des patients.
Objectifs principaux:
Atteindre une meilleure équité* et une meilleure efficacité de l’ensemble des mesures de lutte contre le cancer
Personnaliser la prise en charge du patient avant, pendant et après le cancer pour permettre une meilleure qualité de vie pendant et après la maladie.
Améliorer l’évaluation ce qui reste difficile car peu d’indicateurs de mesure
*Inégalités de santé importantes en fonction des territoires en France en comparaison avec d’autres pays Européens
Budget alloué de 750 millions d’euros
Deuxième Plan Cancer : 2009-2013
5 axes
Prévention et Dépistage.
Recherche.
Développement des Métiers et des formations en Cancérologie.
Parcours de soins.
La vie pendant et après le cancer.
30 mesures- 118 actions concrètes.
Les défis du 2eme Plan Cancer
Permettre une meilleure prise en compte des inégalités
de santé.
Analyser et permettre une meilleure prise en compte
des facteurs individuels et environnementaux.
Renforcer le rôle du médecin traitant à tous les
moments de la prise en charge.
Développer une prise en charge sociale personnalisée
et accompagner l’après-cancer : PPAC.
2013 : bilan du 2ème Plan Cancer
Consolidation des orientations du premier plan cancer.
Points positifs: recherche, accès aux thérapeutiques,
qualité de la prise en charge.
Points à surveiller : démographie médicale, attentes
déçues concernant la prévention et le dépistage.
Des efforts à faire concernant :
Le Programme Personnalisé de Soin.
Le renforcement du rôle du médecin traitant.
3ème Plan Cancer 2014 2019
Recommandations du Professeur Vernant en lien avec les engagements pris depuis 10 ans
Le 3° plan s’inscrit dans la continuité des 2 précédents plans
Objectifs :
Tout mettre en œuvre pour augmenter les chances de guérison des patients.
Surmonter au mieux les inégalités sociales et territoriale
Investir dans la prévention et la recherche.
Préserver la continuité et la qualité de vie.
Optimiser le pilotage et les organisations de la lutte contre le cancer.
3ème Plan Cancer
6 Axes principaux:
Prévention et dépistage.
Parcours de soins.
Recherche Clinique en Cancérologie.
Continuité et qualité de vie du patient.
La formation et les métiers en cancérologie.
Le pilotage et les organisations de la lutte contre le cancer.
3ème Plan Cancer : Prévention
40% des Cancers pourraient être évités grâce à des changements de comportements individuels et collectifs.
Facteurs de risque évitables : tabac, alcool, surpoids, facteurs liés à l’environnement et au travail.
Comportements souvent liés à des déterminants sociaux et économiques.
Actions de Prévention pour les personnes ayant déjà eu un cancer
Prévention du risque de cancer lié au travail et à l’environnement
Les axes de la prévention
Tabac : premier facteur de risque évitable. Plan d’action en cours ( éviter entrée des jeunes dans le tabagisme, renforcement aide au sevrage, augmenter prix tabac)
Alcool, tabac, surpoids augmentent risque de développer un cancer. Comportement souvent liés à des déterminants sociaux économiques : éducation nutritionnelle et promotion de l’activité physique dès le plus jeune âge
Virus HB et C responsable survenue cancer du foie : augmenter la couverture vaccinale pour HB (informer que la balance bénéfices/risques autour de la vaccination)
Protéger population et travailleurs face au risque de cancer lié au travail et à l’environnement : polluants atmosphériques
Le dépistage précoce
Objectifs:
• Traiter plus efficacement.
• Proposer des traitements moins lourds.
• Augmenter les chances de guérison.
Poursuivre le dépistage organisé.
Favoriser la participation des personnes les plus fragiles socialement.
Travailler sur les informations à donner: risques/bénéfices/limites dans le but de favoriser l’adhésion du patient.
Le dépistage précoce Dépister plus tôt = traiter plus tôt = augmentation des chances de guérison et en limitant les traitements les plus lourds
Les Précédents plans cancers ont permis la mise en place de dépistage organisés :
cancer du sein (mammographie à partir de 50 ans)
cancer col de l’utérus (frottis à partir de 25 ans)
cancer colorectal
Mélanome.
3 ° Plan cancer = modalités de dépistage pour les cancers les plus graves ( pancréas) et les plus fréquents ( poumon )
Efforts à faire pour favoriser la participation des personnes les plus fragiles socialement à ces programmes et mieux organiser le suivi de ces patients par le médecin traitant.
Travailler sur les informations à donner (transparence, risques/bénéfices/limites) afin de favoriser l’adhésion.
Le parcours de soins : axes d’amélioration
Diminuer le délai d’attente de la prise en charge et d’accès
aux examens.
Organisation spécifique pour la personne âgée, l’enfant et le
jeune.
Meilleur coordination et échange d’informations entre les
professionnels libéraux et hospitaliers: mise en place du
dossier communiquant en cancérologie (DCC) en 2015.
Accompagner au mieux les évolutions thérapeutiques et
technologiques : thérapie ciblée, éducation thérapeutique,
actes diagnostics et thérapeutiques en radiologie
interventionnelle
Objectifs de la recherche clinique en cancérologie
( Axes médicaux : )
Accélérer l’émergence de l’innovation au bénéfice du patient :
Doubler le nombre de patients inclus dans un essai clinique.
( 50 000 personnes par an en 2019)
Corriger les inégalités géographiques.
Conforter l’avance de la France dans la médecine
personnalisée:
Développer l’Oncogénétique.
Créer une plateforme dédiée au séquençage de la tumeur.
Créer un Observatoire du Cancer.
Objectifs de la recherche clinique en cancérologie
( Dégager du personnel spécialement formé
notamment des attachés de recherche clinique (ARC))
En Bourgogne le réseau de cancérologie est représenté par
Missions Onco-Bourgogne ; il met à disposition :
Des Equipes mobiles de recherche clinique (EMRC)
Un support organisationnel pour la recherche clinique.
Un registre des essais thérapeutiques ouverts dans la
région
La continuité et la qualité de vie
du patient
Assurer des prises en charge globales et personnalisées
Adapter le dispositif d’annonce, le programme personnalisé
de soins et le programme personnalisé après cancer à la
diversité des prises en charge.
Donner des informations adaptées et accessibles au
patient et à son entourage.
Développer l’accès aux soins de support.
Réduire les risques de séquelles et de second cancer.
Objectif / la formation et les métiers en
cancérologie
Faire évoluer la formation et les métiers en cancérologie
• Création d’un nouveau métier : IDE clinicien dans le
champ de la cancérologie.
• Formation initiale et continue plus adaptée aux évolutions
technologiques et thérapeutiques.
• Créations de poste en fonction de la démographie médicale
du territoire.
Lutter ainsi contre le risque d’épuisement professionnel.
Création d’un nouveau métier IDE clinicien dans le champ
de la cancérologie.
Ce nouveau profil professionnel coope rant avec le me decin
traitant, avec l’e quipe re fe rente et avec les autres profes-
sionnels de sante , hospitaliers ou de proximité permettra a la
fois d’assurer le suivi des patients, de reconduire certaines
prescriptions protocolise es, d’adapter les soins de support ou
encore d’assurer la coordination de parcours de soins
complexes.
Le pilotage et les organisations de la lutte contre le
cancer
Pilotage du plan cancer assuré :
Au plan national, pilotage technique par l’Institut National
du Cancer ( INCA), en appui du pilotage des ministères de
la Santé et de la Recherche.
Au plan régional, pilotage confié à l’Agence Régional de la
Santé (ARS) , appuyé par les réseaux régionaux de
cancérologie.
Etude du financement et de la tarification dans le champ
de la cancérologie
A Suivre
…………………
L’ensemble des informations relatives au Plan
Cancer, à son avancement et à ses réalisations
sont mises en ligne régulièrement sur le site
internet de l’Institut National du Cancer:
WWW.e-cancer.fr
Le dispositif d’annonce et le temps accompagnement soignant
La consultation parame dicale, temps d’accompagnement soignant de l’annonce, a un role clé de coordination dans le dispositif d’annonce. Il doit be ne ficier d’une organisation et d’un environnement spe cifiques Relais essentiel des temps me dicaux, cette prise en charge par un personnel soignant doit e tre possible imme diatement apre s la premie re consultation me dicale, quand le patient se retrouve seul face a l’annonce. Ce temps d’accompagnement soignant inclut :
Un temps d’e coute, d’information et de soutien du patient qui permet,notamment de:
reformuler ce qui a e té dit pendant la ou les consultations me dicales
de comple ter, voire de re expliquer les informations rec ues
de pre senter l’organisation de la prise en charge, voire visiter le service
de repe rer les besoins psychologiques et sociaux, identifier les situations personnelles a risque pour anticiper les difficultes. Ce repe rage est facilite par l’utilisation de grilles e laborees conjointement avec les psychologues et les travailleurs sociaux ; des exemples de ces grilles, construites par des e quipes expe rimentatrices, sont disponibles sur le site Internet de l’Institut National du Cancer (www.e-cancer.fr).
Le dispositif d’annonce et le temps accompagnement soignant (
suite )
Le temps d’écoute ( suite) :
aborder la question du ou des proches qui seront amene s a accompagner le patient tout au long des soins, voire les aider a mieux se situer dans cet accompagnement a venir re pondre aux questionnements et aux inquie tudes sur les therapeutiques, les cycles, les effets inde sirables et leurs moyens de pre vention et de traitement, les diffe rents mate riels et leur fonctionnement (diffuseurs portables, dispositifs veineux centraux...).
Un temps de coordination avec les autres acteurs de la prise en charge qui permet : Orienter, si ne cessaire, le patient vers les e quipes offrant des compe tences en soins de support , Assurer la continuite entre ce temps de l’annonce, souvent effectue en consultation ambulatoire, et celui des traitements mis en œuvre par les e quipes d’hospitalisation Etablir le lien avec les e quipes intervenant a domicile, en particulier d’e tre un vecteur effectif de l’information imme diate vers le me decin traitant, si le me decin senior re fe rent n’est pas imme diatement disponible.
Organisation du temps d’accompagnement soignant
Le personnel soignant concerne posse de une expérience professionnelle en oncologie
et connai t les pathologies et les diffe rentes techniques de soins spe cifiques au service.
Il est pre fe rable que son activite ne soit pas entierement de die e a la consultation
d’annonce mais qu’il garde une connaissance de la prise en charge des soins sur le
terrain. Il s’agit en re gle ge ne rale d’un infirmier. Toutefois, compte tenu des spe cificites
de la radiothe rapie, il peut s’agir, dans ce cas, d’un manipulateur d’e lectro- radiologie
me dicale aidant a la pre paration et a l’exe - cution du traitement de radiothe rapie. Son
role est important notamment dans l’information ne cessaire au bon de roulement du
traitement de radiothe rapie.
La proposition de la strate gie the rapeutique, imme diatement ou en diffe re un endroit
propice, si possible de die, sans perturbation venant de l’exterieur (appels te le phoniques,
bips) et permet le respect de la confidentialite des e changes. L’entretien peut aussi avoir
lieu dans la chambre d’hospitalisation lorsque le patient a e te directement hospitalise ,
sous re serve du respect des me mes conditions. La dure e de cette consultation
parame dicale est varia- ble en fonction des besoins du patient. Il est important que
l’infirmier ait des informations e crites sur le contenu de la consultation me dicale, en
particulier s’il n’y a pas assiste (fiches d’entretien, grilles de mots, fiches vocabulaire).
Selon le souhait du patient, un ou plusieurs accompagnants peuvent e tre pre sents. Le
contenu de l’entretien parame dical est inscrit dans le dossier patient (fiche de liaison).
Oncolie Réseau régional DE CANCEROLOGIE de Franche-Comté.
Il met en partenariat les établissements de santé privés et publics, les professionnels médicaux et
paramédicaux de la région pratiquant la cancérologie
Le temps d’accompagnement soignant :
Il permet au malade et/ou à ses proches d’accéder à des soignants qui écoutent, reformulent, et complètent l’information reçue par le patient. Ce temps d’accompagnement est aussi le moment où l’on peut démarrer le bilan social initial, évaluer la nécessité pour le patient de rencontrer des soignants de Soins de Support, l’informer sur les services à attendre des associations ou des structures type « Espace-rencontre-information ERI) ».Ce temps de consultation para-médical peut être proposé immédiatement après, ou à distance, de chacune des consultations médicales et permettre une relecture différente pour le patient de ce qui a été dit lors de la consultation médicale.
SONT A DISPOSITION SUR LE SITE INTERNET DE L’INSTITUT
NATIONAL DU CANCER : www.e-cancer.fr
Les recommandations nationales pour la mise en œuvre du dispositif d’annonce du cancer.
Les outils elabores par les equipes dans le cadre de l’experimentation nationale.
Ces outils sont proposes a titre d’exemple. Il s’agit de : G Outils de liaison medecin/infirmier
- Fiches de liaison - Fiches de consultation medecin/infirmier - Grilles de mots utilises - Check-list
G Programme personnalise de soins (PPS) G Outils de la consultation paramedicale G Outils specifiques de reperage des besoins en soins de support
- Fiches d’evaluation sociale - Fiches d’evaluation psychologique - Fiches d’evaluation de la douleur - Fiches d’evaluation nutritionnelle
I La liste des equipes experimentatrices et leurs coordonne es. I La liste des equipes referentes pour la formation. I Des temoignages d’equipes sur l’experimentation du dispositif d’annonce. I Des expressions de patients sur l’experimentation du dispositif d’annonce. I Un document d’information sur le dispositif d’annonce destine aux medecins liberaux.
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