Paul Gauguin
1848 – 1903
Deuxième partie
Présenté par LORALIX
La recherche par Gauguin, d’un paradis tropical, le conduisit à organiser une vente aux enchères de ses oeuvres à Paris, en 1891. En juin de la même année il était à Tahiti où il resta jusqu’en août 1893. Il ne trouva pas là un paradis ou un art primitif et non plus des cultes autochtones. C’est pourquoi il dut
créer ses propres mythes, sa propre série d’allégories, alternant avec des paysages, des
natures mortes et des portraits.
En novembre 1893 les oeuvres peintes par Gauguin à Tahiti furent exposées, impressionnant
les critiques par leurs couleurs brillantes, leurs thèmes exotiques, leurs titres ésotériques (souvent
en langue tahitienne) et leur symbolisme.
Sur la côte orientale de l ‘Ile, il connut une famille indigène qui lui offrit comme vahiné (femme) Teha´amana, une fille de 13 ans. L’adolescente l’initia
aux croyances et coutumes de son peuple.
Repas (Les Bananes) 1891
Deux Femmes sur la Plage de Tahiti - 1891
Fatata te Miti (Près de la Mer) -1891
Arcarea (Allégresse) - 1892
Gaughin raconte: " Un jour je dus me rendre a Papeete. J’avais promis de rentrer le soir même, mais la voiture
que j’avais prise me laissa à mi-chemin; je dus donc faire le reste du chemin à
pied. J’arrivai à la maison au petit matin.Immobile, nue, couchée sur le
ventre, les yeux démesurément agrandis par la peur, Teha´amana me
regardait et semblait ne pas me reconnaître. Ses terreurs me
contaminèrent, j’avais l’impression qu’une luminosité phosphorescente
émanait de ses yeux au regard fixe…”
C’est ainsi qu’il l’a peinte dans “Les esprits de la mort veillent”.
Manaau tupapu (Les esprits de la mort veillent ) -1892
Masque de Tehura (bois) - 1892
Le premier séjour de Gaughin à Tahiti connut des moments dramatiques. Il tomba
malade, on dut l’interner dans un hôpital local mais il l’abandonna par manque d’argent. Il avait beau travailler sans relâche, ses toiles ne trouvaient pas
d’acheteur. Finalement, Gauguin retourna en Bretagne
en 1894; malheureusement il se foula la cheville, et ensuite, - après une nouvelle vente aux enchères de ses oeuvres - il
retourna à Tahiti en juin 1895. Pendant son second séjour , il travailla a un rythme plus lent, peignant seulement 100 toiles entre 1885 et 1903, en comparaison avec les 90 faites entre 1891 et 1893. A son retour il voulut obtenir de nouveau Teha´amana. Mais celle-ci, effrayée par l’eczéma de
Gaughin qui le rendait fou, l’abandonna. Au début de 1896, Paul prit comme vahiné
Pahura, une jeune fille de 14 ans.
Paysannes bretonnes - 1894
Petit village breton sous la neige - 1894
Mahana no Atua (Le Jour du dieu) - 1894
No te aha oe riri? (Pourquoi es-tu inquiète?)- 1896
Te arii Vahine (Une Femme noble)-1896
Et l’Or de leurs Corps! - 1901
Cavaliers sur la Plage - 1902
A ce moment, ses oeuvres ont une organisation spatiale plus compliquée, bien que la couleur et l’atmosphère soient plus sombres que dans ses
oeuvres antérieures. Par leurs dimensions et leur style elles semblent plutôt des fresques.
Les privations et les maladies continuèrent à miner la
santé de l’artiste. L’année 1897 fut désastreuse pour lui, et plus encore par la nouvelle du décès de sa fille préférée Aline et sa rupture définitive d’avec Mette. Complètement désespéré, il peint son oeuvre la plus grande, la plus ambitieuse et la plus philosophique: “D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?”. Après l’avoir terminée, il tenta sans succès de se suicider. Pendant ses dernières années à Tahiti, il peignit peu (et rien
en 1900). Mais en 1901, il se rendit aux Iles Marquises et, un peu plus animé, il peignit quelques
toiles importantes pendant les deux dernières années de sa vie. Il continua aussi à sulpter et en janvier
1903 termina une oeuvre autobiographique “Devant et Derrière”. Aprés sa mort en 1903 aux Iles
Marquises, une grande exposition retrospective célébrée à l’occasion du Salon d’Automne de 1905, allait marquer son influence sur l’art du XXe siècle.
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