Download - Mysteria juin 1913

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  • y ~ERIAlmVne Mensuelle lllustree

    d'tndes InitiatinnesPUBLIB sous LA DmBCTION

    DU

    Docte~r PAPUS

    SOMMAIRE nu N t) (JUIN 1913)PARTIE pmLOSOPHIQUE

    fHni#ation dans l'Antique gypte (page 193)....... Papus.L'Occultismescientijique (p. 199).......... G. Durville.CtlUserie initiatique (page 20fi).................... O. de Bezobrazow.L'embaumementet la cuirasse magique ( suivre, p. 2'10) C. B.Le Spiritualisme et la religion catholique (page 240). G. Wilfrid.Le Triomphe de la V/'itt! {page 219) '" .. Karl NissaNoU'uelles Transmutations de .lfatieres (page 253).... A. TroUer.Premiers lments de langue Hbraque (mite, p. 1::59). Papus.La France chr6tienne (page 273). . . . . . . . . . . . . . . . . . . mile le Laboureur.

    PARTIE LITTERAIRE: Ordre martiniste. - Referendum - La Revanchedes Btes. - Bibliographie. - 2" CongrS spirite universel il Genve.

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    QUES (PARIS).

  • _~~~PARTIE PKfLOSOPHIQUE ET SCIENTIFIQUE

    Cette parl-ie e!t OU'l1e1'te aux crivat'n! de toute! coles san!aucune dtu;tt"on, et chacun d'eux con!e1''lJe la 1'e!pon!abiJitiexclusive de ses idees.

    h'Initiation dans l'Antique Egypte

    AP~s une assez longue marche. le couloir fait uncoude brusque et le jeune homme se trouve tout coup devant une masse de feu, Il lui semble qu'unemort horrible est la seule solution de sa tentative;au lieu de 'l'ombre, c'est maintenant la vive clartdes flammes et, pour la premire fois peut-tre, lecur se serre, angoiss par la peur. Mais cette h-sitation est de peu de dure; l'aspirant a fait le sa-crifice de sa vie, et, s'il doit mourir, que sa mortsoit celle d'un brave. Rsolument, il serre contrelui sa tunique de son mieux, il tient fortement Salampe qui lui sera peut-tre utile pour plus tard etil se lance dans la fournaise.

    Bientt, il constate que le sol est peine chaud;il est form de granit sur lequel court une mincecouche d'eau et les flammes sont causes par l'em-brasement de bois rsineux, disposs n arceaux;si bien qu'en allant vite, et droit devant soi, on n'aque peu de chose redouter. Mais pour se rendre

    1

  • ......

    i94 MYSTERIA.

    compte de cette disposition, il r~t tre au milieudes flammes; de loin, l'illusion est complte et nesont sauvs que ceux qui n'ont p oS eu peur de lamort. C'est le but de toutes les preuves physiqueset l'aspirant s'en rend bien compte maintenant.

    Aprs une course rapide travers ces flammes,la lumire cesse peu il peu et l'aspirant se trouve de-vant un abme dans lequel roule un torrent imp-tueux. Sans hsiter, Lucius fait un paquet de ses v-tements, qu'il roule et qu'il tient, en mme tempsque sa lampe, d'une m'lin. Il se jette dans le tor-rent, lutte de son mieux contre le courant, qui est,ma foi, assez rapide. Aprs la sensation de chaleurassez forte provoque par le passi'lge sous les ar-ceaux enflamms, la fracheur de l'eau est une sur-prise agrable. Excellent nageur, grce ses ori-gines maritimes, Lucius a vite fait de traverser letorrent.

    Q!Jelques marches lui permettent de regagner fa-cilement la terre ferme et il se rhabille lentement la lueur de sa lampe.

    Devant lui. se trouve une sorte de planche, mon-tant brusquement vers deux anneaux d'ivoire. Le fu-tur initi tudie de son mieux ce qui l'entoure etyoit que la galerie s'arrte brusquement contre lemur o se trouvent ces deux anneaux.

    Avec precaution, Lucius gravit la planche et sedirige en montant vers ce mur. Mais, brusquement,un bruit plus intense encore que celui du torrent sefait entendre et le jeune homme sent le sol se dro-

  • - MYSTERIA

    ber sous lui; sans perdre son sang-froid, il lche lalanpe et reste suspendu aux anneaux d'ivoire. Unsouffle d'air formidable l'agite comme un pauvrearbre secou par b. tempte. l'obscurit compltes'est faite autour de lui, mais il ne lche pas priseet se mair~ient,nergiquement, suspendu aux deuxanneaux.

    Q!lelques 1.,inutes se passent, puis une musiquegrave se fait entendre. Le mur s'ouvre. silencieuse-ment, et Lucius, toujours suspendu, voit appa-raitre une salle magnifiquement claire, dans la-queUe se tiennent plusieurs prtres. On pose sousses pieds une sorte de plate-forme, termine par desmarches, et c'est avec plaisir que Lucius voit s'a-

    vancer vers lui le Jeune scribe, tout heureux de son

    succs.Au fond de la salle, le grand-prtre. l'iav du

    temple, se lve et dit: Ulli que tu sois, d'o queto viennes, ton courag a fait de toi un nouvelhomme. Ds maintenant, tu es libre de tout ce quite retenait la socit profane et tu es digne departiciper nos mystres. Oue celui de notre bonnedesse a choisi pour tre ton guide, que le jeunescribe qui a plaid devant nous ta cause, devienneton instructeur; il sera responsable de tes progrs,comme de tes fautes. Son ascension dans les mys-tres sera rapide s'il lve ton me, mais sa chutedans notre ordre sera aussi rapide si tu trahis dequelque manire notre confiance.

    Lucius, tout mu par ce discours, traverse rapi-

  • 198 MYSTERIA

    dement la salle et vient se jeter aux pieds du grandprtre. dont il embrasse, avet: effusion, la robe. Cepersonnage, la puissance redoutable, qu'on nevoyait apparatre que bien rarement est malgr sasrenit, mu de cette lan spontan et relve dou-cement Lucius, en lui disant: Va, mon enfant,ton cur a parl plus vite que ta raison; une lu-mire est sur toi. ~ Puis s'adrl)ssant au scribe: Qp'il soit reu parmi nos novices, et qu'il con-naisse les mystres extrieurs du temple, jusqu' lasalle des colonnes; c'est l son travail des trois pre-miers jours.

    Lucius salue, les deux mains tendues en avant. legrand Collge des prtres et il suit le jeune scribe,qui l'entrane vers un escalier en spirale, par le-quel ils remontent la lumire du jour, dans unepetite salle contigu la salle hyposty:e. De l, lesdeux jeunes gens gagnent les jardins du Temple.

    PAPUS.

  • L'oeeu-ltisme seientifiquePar le docteur Gaston Durville

    Les occultistes d'autrefois eurent de belles etjustes conceptions de l'homme et de ses fluides .Ils conurent que rhomme est en petit au point devue des nergies qu'il dgage ce qu'est en grand lesoleil; c'est la thorie du \icrocosme et du Macro-cosme de l'immortel Paracelse. - Aujourd'hui,nous nous dfendons des thories a priori, et nousavons raison; nous voulons des faiLs d'abord, desfaits nets, prcis, scientifiquement contrls. Il estpourtant assez curieux de constater que les rsultatsexprimentaux que nous constatons ne vont nulle-ment l'encontre des affirmations des anciens occul-tistes. Comme eux, nous en arrivons dire quel'homme est un puissant gnrateur d'nergiesinconnues, et le transformateur trangement com-plexe d'un dynamisme qu'il emprunte la grandenature.

    C'est l'tude mthodique de ce rayonnementhumain que je me suis livr, avec toute la rigueurqu'exige notre poque de scepticisme. J'ai expri-ment sans ides prconues, sans parti pris; j'aieu Je bonheur de russir.

    La grande presse a bien voulu rserver mes

  • LES FORCES INCONNUES

    Les microbes tus par le mAgntisme

    MYSTERIA200

    C'EST DU MOINS CE QUI RSULTE DES EXPRIENCES TEN-

    TES DEPUIS UN MOIS PAR LE DOCTEUR GASTON

    DU~VILLE f.T SON AIDE, Mme RAYNAUD.

    Lors du dernier congrs de psychologie expri-mentale qui se tint Paris sous la prsidence d'hon-neur de M. Emile Boirac, recteur de l'Acadmie deDijon, un jeune mdecin, le docteur Gaston Dur-ville, prsenta aux membres du congrs une mainhumaine momifie, sans intervention d~agent calo'rique ou chimique, par le seul moyen des passesmagntiques.

    L'exprience,contrle par huit mdecins, futcepen-dant conteste parce que le docteur Gaston Dur-ville ne pouvait prsenter qu'une main momifie.de cette manire.

    - Si vous nous prsentiez deux mains, lui dit-

    expriences l'accueille plus sympathique et les vul-gariser dans tous les milieux. J'ai particulirement remercier Le Matin, la Petite Rpublique, l'Intran-sigeant, le journal, le Petit journal, La Libert, LesDbats, Le Temps qui ont t trs aimables pourmoi. Le Petit Parisien voulut bien suivre une-de mes dernires exprimentations, et en a publiun compte rendu fidle dans son numro du 16 mai.Je lui laisse la parole.

  • FOIES DE COBAYES ET CULTURE SUR GLATINE

    Plein de son projet, il rsolut de donner sonexprience toute l'ampleur ncessaire. Deux cobayes.furent sacrifis, le J8 avril dernier, - il Y a doncenviron un mois, - et leurs foies tout vifs furentinsrs dans deux moules souffls, pralablementstriliss. Ces deux foies furent couverts avec desvitres. Puis, sans perdre d~ temps, les exprimenta-teurs,en l'espce le docteur Gaston Ourville etMme Raynaud, commencrent l'exprience.

    Cinq ou six fois par jour. l'un des deux foies,toujours le mme, fut magntis, dcouvert rtantt par le docteur Ourville, tantt par MmeRaynaud,.

    on, l'une momifie par vos passes magntiques,l'autre, provenant du mme cadavre, abandonneaux influences diverses de la lumire, de la chaleur-et de la froidure, votre exprience serait probante.Mais en l'absence de cette seconde main, tmoin de-la premire, nous ne pouvons nous prononcer. ..

    - Et si, dit le docteur Ourville, je vous apportais-deux organes quelconques, prlevs sur des ani--maux, l'un soumis mes passes magntiques,l'autre abandonn lui-mme, le premier rduit l'tat de siccit absolue, et le second compltementdliq uescent ?

    - L'exprience, dirent les contrleurs, serait int--ressante...

    - Je la tenterai, dit le jeune savant.

    20iJL'OCCULTISME SCiENTIFIQUE

  • 202 MYSTERIA

    chaque sance durant au plus cinq minutes. Pen-dant le mme laps de temps, le foie tmoin tait

    dcouvert.Quelques jours plus tard, le docteur Durville en-

    semenJit sur glatine et sur glose-gelatine, une

    culture trs vive de moisissure, connue sous le

    nom de PmiciUium.La culture sur glatine fut laisse tranquille, la

    culture sur glose-glatine fut magntise ...Enfin, le jeune savant tenta plus encore.Il ensemena trois tubes avec une culture trs

    virulente de bacille d'Eberth, c'est--dire avec le

    microbe de la fivre typhode.Et cinq ou six fois par jour, les tubes sortis de

    leur tuve 37 furent, l'un, magntis par la maindroite, le second par la main gauche. le troisime

    laiss intact.Et j'ai assist, hier matin, la constatation des

    rsultats : ils sont dconcertants et bien faits pourrendre rveurs les plus incrdules.

    RSULTATS CNTRLS

    Les foies de cobayes furent d'abord examines.L'un, le non-magntis, ainsi qu'en tmoigne l'ti-quette appose sur la vitre qui le couvre, est dansun tat indescriptible, dliquescent, sreux, et r-pand une odeur abominable. L'autre, celui qui subitles passes magntiques est devenu jauntre et pr-

    sente sur sa surface des granulations dues des

  • L'OCCOLTISME SCIENTIFIQUE 203

    moisissures avortes... Son odeur est forte, maisnon insupportable.

    - Mon erreur, dit le docteur Ourville, fut demettre ces foies dans des coupelles, o fcheusementils baignrent continuellement dans les liquidesmis ... mais l'exprience, telle quelle, est assezconcluante ..

    On examina ensuite les cultures de Penicillium.La premire, faite sur glatine, possdait de longuesbarbes de moisissures, des filaments opalins debelle venue et les neu f points ensemencs sJ talaientcomme de larges chancres. La Seconde, sur glose-glatine - milieu plus fa'L'orable et plus nutritif quela glatine pure - montra un duvet de moisissures peine visible et les neuf points d'ensemencementtaient peine gros comme des grains de chnevis ...

    Enfin, les tubes ensemencs avec le bacille d'Eberthfurent examins : dans les tubes magntiss, lescultures taient tues: dans le tube tmoin, lesdangereux bacilles foisonnaient par millions ...

    - Pour chaque exprience, dit le docteur Our-ville, les conditions ont t rigoureusement iden-tiques. ~and le premier foie de cobaye tait ma-gntis. dcou vert, le second tait expos ]' airlibre durant le mme laps de temps ... Il en fut demme pour les cultures sur glatine et sur glose-glatine ... Q!Jant aux tubes. ils n'ont jamais tdbouchs au cours des expriences. Et les rsultatsacquis avec les foies, organes minemment putres-cibles, avec les cultures en coupelles et les cultures

  • 204

    ..- -

    MYSTERIA

    en tubes m'autorisent affirmer que les radiaticmsmagntiques mises par l'bomme dans d~s conditionsdtermines sont microbicides et empchent la produc-tion des phnomnes de putrfaction.

    CE QUE DIT L'EXPRIMENTATEUR

    - Q!I'allez-vous tenter maintenant? ai-je demandau docteur Durville. Et que concluez-vous de cesexpriences?

    - N'allons pas si vite, dit modestement le jeune-savant. Je vais recommencer ces expriences dansd'autres conditions, voila tout. Q!Iant conclure jem'en garderai bien, pour le moment du moins.Mais, tout incompltes qu'elles soient, ces exp-riences prouvent, une fois de plus, que l'on a tortde ne pas tudier plus srieusement qu'on ne le faitles radiations mises par le corps humain.

    Q!Ioi! poursuit le docteur Durville en s'ani-mant, on tudie les radiations des mtaux, lesrayons X, les phnomnes du radium et l'on ne:prte aucune attention aux forces obscures dontl'homme est la fois le producteur, le bnficiaireou la victime? On hausse les paules quand onparle des miracles - le mot n'est pas trop fort-qu'engendre le magntisme, scientifiquement ap-pliqu...

    Oui, je sais ... C'est que, dans cet ordre d'ides,on s'engage dans l'inconnu. Et aprs? L'inconnu.d.'aujourd'hui est peut-tre la lumire vridique de

    .

  • L'OCCULTISME SCIENTIFIQUE 205

    .demain. Et l'tude des forces obscures, des puis-sances inconnues dont nous sommes entours nepeut qu'tre profitable la science... Le magn-tisme n'est plus une amusette de jongleurs, untruc de charlatans. C'est une force dont on peut,dont on doit se servir, une force mise par l'orga-nisme humain, au mme titre que la lumire misepar les corps incandescents, une force dont on Ileconnat pas le pouvoir ni les limites et que nousvoulons dpouiller de l'absurde lgende dont on l'aentoure. Ce n'est pas une force occulte, c'est uneforce matrielle, qui mane non des nvropathes,des hystriques, des malades, mais des sujets sains,bien portants, solides, une force qui tue leS' germesmauvais, une force qui est rl1;lanation directe de lavie ... que nous soumettons aux rigueurs de lamthode exprimentale et qui, un jour ou l'autre,nous arracherons son secret! Est-ce que cela, dites,l1'l'en vaut pas la peine?

  • Causerie initiatiqueSur l'universit des mystres et des symboles

    On dit que Pic de la Mirandole, qui rigea la

    cabale en matresse unique de la Vrit, offritde venir soutenir sa thse Rome, sur la ralit des

    mystres Je la Sainte Trinit, de l'incarnation duVerbe divin dans l'humaine nature, selon les con-

    clusions cabalistiques.Qpoi qu'il en soit, les chrtiens primitifs se sou-

    mettant aux rgles de la mystique intrieure qui

    comprenait quatre degrs correspondant aux quatretapes de l'initiation antique, taient voisins de l'initi accomplissant la voyance synthtique et ratta-chant le sidral l'humain.

    Ouvrez les vangiles. La plus haute initiation

    religieuse c'est la pratique de l'vangile, c'est--

    dire de l'vangile intrieur qui est l'unique cheminde vie, menant la conscience humaine [a vrit,

    alors que si multiples sont les chemins de l'erreur.Oui, l'vangile, c'est le livre des nouveaux mys-

    tres, depuis les degrs destins aux profanes, jus-qu'aux degrs s'chelonnant aux aptres, les initisde la grande rnovation qui fait descendre les pro-

    phties de Daniel, rsumant l'sotrisme biblique,clans les abmes de la vision de saint Jean, rsumantl'sotrisme chrtien, comme les sphres entrant

  • CAUSERlE INITIAlIQUE 207

    dans d'autres sphres sans troubler la majestueuseharmonie des mondes.

    Ecoutez saint Augustin, je ne parle pas de celui dunaufrage ecclsiastique, mais de l'autre, de l'initi,de celui qui fait observer la correspondance entreles signes Ju zodiaque et la mort et la rsurrectiondu Christ, c'est--dire qui rvle la correspondanceentre les signes du ciel et la thologie sacre.

    Par-dessus l'horizon de l'Eglise officielle, enfled'une vaine sagesse, quels mystres eurent jamaisaccomplissement plus visible que ceux du Purga-toire, de Saint-Patrice par exemple, de cc trou deSaint-Patrice de cet antre druidique o les barbaresclbraient des mystres relatifs la destine desmorts, o les moines chrtiens, devenus hiro-phantes, faisaient passer les nophytes par despreuves plus lerribles que cel!es des six stationsascendantes et des six stations descendantes desmystres de Mythra, correspondant aux stations dusoleil qui versait toutes les inspirations dans Initi.

    Sans nul doute, lorsque, dans l'antre de Saint-Patrice, douze vieillards dans des habit& blancs commela neige venaient embrasser le nophyte et le con-duire dans l.a Jrusalem cleste, la cit future jel'Apocalypse, ou lorsque la messanie du Saint Craal,cette forme transitoire entre les anciens mystres etla maonnerie actuelle, dveloppait ses mystrieusesmalices aux gestes rdempteurs, on voit une res-semblance dans la srie des mystres qui est commeune apparition du mme miroir intrieur o se re-

  • 208 MYSTERIA

    llte l'me imprissable, avide d'inspiration divine.D'ailleurs, toutes les questions se rattachant aux

    mystres et la vrit, quand bien mme la pntra-tion des symboles n0US dcouvrirait le secret dessecrets des quarante-cinq talismans trouvs (avecleur gravure) Jrusalem dans la spulture de Salo-mon, ou que l connaissance de Identicit des res-sorts de la vie nous prouverait par exemple que leplan de la charpente du corps nous reflte le plan dela charpente des mondes, la production des mesn'en resterait pas moins le secret de l'inconnaissableet le problme obsdant; l'adepte dans les souter-rains des pyramides ou le solitaire dans l'antre desdserts sur la logique du monde est un tourbillondans la nuit, si nous n'acceptons pas qu'au centredes mystres les srnits absolues ont parl parceque les lumires sont un besoin de l'humanit.

    Voil pourquoi toutes les questions se rattachant.aux mystres sont le cercle. On y revient. Com-ment? Par le symbole. Ainsi, les talismans bizarresrecouvrant certaines momies, le rideau, l'escalier,l'querre employs aujourd'hui, on le sait, commesymbole maonnique, constituent une nouvelle preuved'une norme commune o le rythme des idesse renouvelle d'un bout l'autre des temps.

    En doutez-vous?Songez aux signes principatlx condensant les soli-

  • CAUSERIE INITIATIQUE 209

    introduite dans le fait et rien ne pourrait vous ins-truire plus fortement sur l'universalisme du sym-bole que de vous rappeler que le signe crucifre estle plus ancien, le plus universel des symboles reli-gieux des cultes les plus diffrents.

    Rappelez-vous de la croix anse du Panthongyptien, du Taut grec, des croix trouves dans leTemple du soleil, des grands sphynx, des croix d-couvertes sur des monnaies antiques et n0tammentsur de curieuses monn~es gauloises.

    Sans nul doute, c'est une chose bien remarquableque la conviction intime, inbranlable des vritablesinitis, que les forces gnratrices de l'univers pal-pitant et se compltant dans ce symbole aux traitsbipolaires, mettant la manuvre le znith et knadir, l'actif et le passif, la vaste urgence des dia-mtres de la terre et des points cardinaux o s'ins-crit le nom du Christ comme celui du type le pluslev du Verbe, expression de Dieu enseignant l'homme combattre l'autorit de la matrialit parles pouvoirs de la spiritualit: car l'Esprit seul estpouvoir; ai nsi le drame humain est li au sacrifice, l'Esprit l'illimit de l'Esprit, condens dans le sym-bole, c'est tout le pass et l'avenir de l'Initiation.

    Et le Christ en faisant lever les yeux au peuplede dshrits qui le suit, en lui montrant le Pre,en ouvrant le royaume de Dieu la libre volontde tous a t le plus grand vulgarisateur des mys-tres, des vrais, de ceux qui ont pour point de d-part l'me, contenant le mystre de la vie.

    O. DE BEZOBRAZOW.2

  • -,'

    L'EmbaUillHillcnl et la Cuirasse Maliquede la Momie gyptienne

    Q!Jand le cadavre d'un gyptien etait descenduau caveau funeraire, nous dit A. Moret, on pouvaitle croire en securite; il etait defendu par les portesmurees, les puits d'accs remplis, les herses abais-sees. Cependant, au fond de son chteau dudouble ,., l'me veillait inquite. Preserver le corpsde la dcomposition tait une tche relativementaise, dont s'acquittaient au mieux les embaumeurs.qu'Herodote (1 l, 86) nous montre au travail.

    Il y a en gypte ~, dit l'historien grec, cer-taines personnes que la loi a charges des embau-mements, et qui en font profession. Quand on leurapporte un corps, les embaumeurs montrent auxporteurs des modles de cadavres en bois, imitspar la peinture, et ils indiquent celui qu'ils disent leplus digne d'attention, dont je ne crois "S conve-nable de donner le nom ici (Osiris); ils font voiraprs celui-l le second, qui est d'un prix moindre;et enfin le troisime, le moins coteux. Aprs s'treexpliqus, ils demandent aux porteurs commentceux-ci veulent qu'ils oprent sur le derunt. Aussi-tt qu'ils sont tombes d'accord sur le salaire, lesporteurs s'en vont. Les autres, restes seuls chez

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 211

    eux, procdent de cette manire l'embaumementde premire classe. D'abord, avec un fer courb ilsextraient la cervelle par les narines, du moins laplus grande part, et le reste par l'injection de subs-tances dissolvantes. Ensuite, avec une pierre thio-pienne aiguise, ils fendent le flanc, et font sortirtous les intestins de l'abdomen, le lavent avec duvin de palmier, le saupoudrent de parfums broys,et, finalement, le recousent aprs l'avoir rempli demyrrhe pure concasse, de cannelle et d'autres par-fums, dont l'encens seul est exclu. Ces chosesfaites, ils schent le corps dans du natron, et l'ylaissent plonger pendant soixante-dix jours, pasdavantage; ce n'est point permis. Au bout de cessoixante-dix jours, ils lavent le corps et l'enve-loppent tout entier de bandelettes du lin le plus fin,enduites de gomme, dont les gyptiens font ungrand usage au lieu de colle. Les parents reprennentalors le cadavre, le renferment dans un coffre debois forme humaine, et le dposent debout contrel mur dans la chambre spulcrale. Tel est l'em-baumement le plus coteux.

    Pour ceux qui prfrent l'embaumement moyenet veulent viter une grande dpense, les embau-meurs font les prpar~ltions suivantes: Aprs avoirrempli leurs seringues d'huile de cdre, ils in-jectent cette huile dans l'abdomen du mort, sansl'ouvrir ni en retirer les entrailles, et ils ont soin deretenir le liquide de telle sorte qu'il ne puisse s'chap-per. Ensuite, ils plongent le corps dans le natron et

  • 2i2 MYSTERIA

    l'y laissent le temps prescrit, puis ils font sortir descavits l'huile de cdre, que d'abord ils y ont intro-duite. Or elle a assez de force pour emporter avecelle intestins et viscres; elle a tout liqueti. Ext-rieurement, le natron a dessch les chairs, et il nereste du mort que la peau et les os; ces chosesfaites, ils le rendent en cet tat et ne s'en occupentplus.

    Voici le troisime embaumement l'usage de laclasse pauvre: les embaumeurs font dans les intes-tins une injection de raifort, et ils schent le corpsdans le natron, pendant les soixante-dix jours; en-suite ils le rendent pour qu'on l'emporte.

    Lorsque les femmes des hommes illustres meurent,on ne les donne pas immdiatement embaumer,non plus que celles qui ont t belles ou considres,mais aprs le troisime ou quatrime jour on leslivre aux embaumeurs; on prend cette prcaution depeur que ceux-ci ne s'unissent ces femmes, carl'un d'eux, dit-on, a t surpris souillant le corpsfrais d'une femme dcde. et son compagnon en aport l'accusation contre lui,

    Diodore de Sicile (1), nous a laiss galementquelques notes, sur l'art de l'embaumemnet en

    (1) On peut comparer ce p'ssage de Diodore avec ce qu'H-rode rapporte ne l'embaumement des gyptiens. Mose donne ceux qUl taient chargs de l'embaumement le nom de rephim,qui siinifie littralement faiseur de sutures ou de bafldelett.s(Ferd. H09fer).

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 213

    gypte, et ce qu'il rapporte peut s'ajouter aux dtailscirconstancis de l' historien grec Hrodote. On nesera pas moins surpris, dit-il, de ce qui se pratique l'occasion des morts. Lorsqu'un habitant vient mourir, tous ses parents er ses amis se couvrent la

    tte de fange. et parcourent la ville en poussant descris lamentables, jusqu' ce que le corps ait reu la

    spulture; ils font abstinence de bains, de vin, de

    tout aliment recherch, et ne portent point de vte-ment somptueux. II y a trois ordres de funrailles:le riche, le moyen et le pauvre. Le premier cote

    un talent d'argent (environ 5.500 francs), le second

    20 mines (1.8 30 francs), le dernier trs peu dechoses. Ceux qui sont chargs du soin des fun-railles appartiennent une profession qui se trans-

    met de pre en fils. Ils prsentent aux parentsdu mort une note crite de chacun des modes d'en-

    sevelissement et leur demandent de dsigner celuiqui leur convient. Les conventions :urtes, ils re-oivent le corps et le remettent ceux qui pr~sident ces sortes d'oprations. Le premier est celui quis'appelle le grammate (scribe); il circonscrit dans leflanc gauche du cadavre, couch par terre, l'incisionqu'il faut pratiquer. Ensuite vient le pa1'asr-biste (in-dseur) qui, tenant la main une pierre thiopienne,fait l'incision de la grandur dtermine. Cela fait, ilse sauve en toute hte, poursuivi par les assistantsqui lui lancent des pierres et profrent des imprca-tions pour attirer sur lui la vengeance de ce crime;

    car les gyptiens ont en horreur celui qui viole le

  • 214 MYSTERIA

    corps d'un des leurs, et qui le blesse ou exercequelque autre violence. Les embaumeurs jouissentde beaucoup d'honneurs et de considrations, parcequ'ils sont en relation avec les prtres et que,comme ceux-ci, ils ont leurs entres dans le sanc-tuaire.

    Runis autour du corps pour l'embaumer, l'und'eux introduit, rar l'ouverture de )'indsion prati-que, la main dans l'intrieur du corps. 11 en extraittout ce qui s'y trouve, l'exception des reins etdu cur; un autre nettoie les viscres en les lavantavec du vin de palmier et des essences ([). Enfin,pendant plus de trente jours, ils traitent ce corpsd'abord par de l'huile de cdre et d'autres matiresde ce genre, puis par la myrrhe, le cinnamonum etautres essences odorifrantes, propres la conserva-tian; ils rendent aussi le cadavre dans un tat d'in-tgrit si parfait que les poils des sourcils et descils restent intacts, et que l'aspect du corps est sipeu chang qu'il est facile de reconnatre la figurede la personne.

    (1) L'incision faite par le 1t

  • L'EMB~UlllEMEN'l' ET LA CUIRASSE MAGIQUE 215-

    Ainsi, la plupart des gyptiens, qui conservent

  • renferment ct de grands crocodiles de deux outrois mtres des anim:lUx plus jeunes, mesurant devingt trente centimtres seulement et lis parbottes de dix ou douze. Ailleurs, ce sont des bufs,des moutons, des chats, des vautours, des ibis. Onrencontre mme de minuscules ncropoles consa-cres des scarabes et des cantharides (1), etc.Aprs J'opinion des anciens auteurs. voyons ce quela science de nos modernes gyptologues nous d-voile.

    L'examen des momies, nous dit A. Moret, prouveque l'appareil des bandelettes constituait une vri-table armure protectrice. Le corps une fois enduitd'huile sainte, on remplissait les cavits du thorax etde l'abdomen, non seulement d'aroma!es, mais destatuettes et d'amulettes. Une plaque de cire, estam-pe d'un il symbolique, gardait la plaie du flancOn dorait l?- face et les doigts pour faire entrer dansle corps la vertu des mtaux indestructibles. Sur lapoitrine, un cur fixait la place de l'me; le scara-be, l'pervier, l'urreus protgeaient le torse et lefront, et partout s'thelonnaient des figurines, sen-tinelles vigilantes. (Nous parlerons plus loin de cesdivers symboles.) Par-dessus de gros tampons detoile, qui galisaient les contours, un rseau serrou lche de bandelettes modelait la tte, le torse etles jambes. Un grand linceul, maintenu par unebande de toile, ceignait le front, et, crois sur la

    ~16 MYSTERIA

    (1) V. Loret, l'Egypte au temps des Pharaons.

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIR\!"SE MAGIQUE 217

    poitrine, s'ornait d'une figure d'Osiris ador par ledfunt. Cet quipement ne pouvait avoir toute savertu dfensive sans le concours des prtres et larcitation des formules. Le Rituel de l'embaumementnous apprend le nom, l'usage, les proprits pro-phylactiques de chacune des bandelettes et de cha-cune des figurines. A vrai dire, il n'ya ici ni toile,ni statuettes, ni aromates. Ce sont des dieux vivants,Isis, Nephthys, Horus, Thot, qui, sous la formed'huile, de bandelettes, d'amukttes, entourent deleurs bl1as la momie et la dfendent de leurs corps etde toutes leurs forces surnaturelles.

    Comme armes offensives, ce cadavre, hahit parles dieux, possdait les formules graves sur les mursou les parois du sarcophage: on en dispos:lit leslignes de telles sortes que les yeux de la momiepuissent les lire commodment. Q!Jand sous le nou-vel empire thbain (vers 1.500 avant J.-C.), les cer-cueils en s'adaptant exactement aux contours de lamomie, prirent la forme anthropode, le dcorateurne trouva plus assez de place pour crire les versetsdu rituel; on glissa sous le cartonnage un rouleaude papyrus contenant l'dition plus ou moins com-plte des textes ncessaires. La substitution pro.gres-sive du cercueil au tombeau, puis du papyrus aucercueil, mit la porte de toutes les bourses le b-nfice des formules rdemptrices; c'est par milliersque l'on retrouve sur les momies ce Livre desmorts .

    Un pareil livre tait indispensable tout mort

  • 2iS MYS'l'ERIA

    soucieux d'atteindre la vie future: aussi trouvait-

    t-on toujours. chez les entrepreneurs de funrailles,des exemplaires complets ou abrgs, avec ou sansvignettes, tout prts servir; le nom du propri-tairp., qu'il faudra prononcer a chaque chapitre, taitlaiss en blan-:; on le transcrivait aprs l'achat. La

    plupali de ces ditions vulgaires sont fort incor-rectes.

    Les Pyramides enseignent les rites qui sauvent

    l'homme de la mort et assurent son existence dansla tombe et au ciel: elles se taisent des moyens employer pour trouver le bon chemin des pradis,viter les ennemis et les embches, surmonter

    l'preuve du Jugement dernier. Ces renseignements

    pratiqu s et ces sages avis, on les trouvait dans leschapitres du Livre.L'homme qui, ds son vivant, con-naissait ces formules n'avait rien redoutfr aprs lamort: Celui qui dira ce chapitre aprs s'tre puri-fi dans l'eau de natron. sortira au jour aprs l'en-sevelissement, il fera toute les transformations quelui suggrera son cur, il passera travers le feu(chap. XX). II suffisait aussi de placer sur la mo-mie le texte sauveur que voici (chap. Cl) : Cbapitredes protections de la barque du soleil. Tableau : ledfunt dirige Ull barque dans laquelle est assis ledieu Ra, suivi de l'oiseau Bennou: 0 celuiqui fend l'eau, apparaissant sur l'abme liquide, ac-

    croupi sur le fond de sa barque, avance dans ta di-rection d'hier. Tu es accroupi sur le pont de ta bar-que et je me joins ton quip

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE ~IAGIQUE 219

    n tat de perf~ction. 0 soleil en ton nom de Ra. tumarches par ton il sacr de sept coudes dont la])runelle a trois coudes; par mon acclamation je'Suis sauf. Je suis un dfunt en etat de perfection. jesuis sauf comme toi. 0 soleil en ton nom de Ra, tumarches pour ceux qui sont morts, pour ceux quisont renverss. Certes, je me tiens debout sur mesjambes. Je suis un dfunt en tat de perfection; jesuis sauf comme toi, soleil, en ton nom de Ra,tu ouvres les mystres d'Ammah et le cur des.dieux se rjouit. Oh ! rends-moi mon cur. Je suis'.Sauf comme toi; tes chairs, comme les miennes,sont saines; la stabilit est pour ma bouche. Acrire l'encre gomme, repasser la couleur surune bande de papyrus royal pour placer au cou dela momie le jour de l'ensevelisement. Cela tant mis-en manire de talisman son cou, le dfunt estparmi les dieux, il s'unit aux serviteurs d'Horus;son astre est fix par Isis au ciel auprs de Sothis ;il sert Horus qui rside dans Sothis; il est avec'.Son ombre l'tat de dieu parmi les hommes; unevgtation germe sur son corps par la desse Menk ;il est dieu pour l'ternit; ses chairs ont la vigueur-dans la divine rg'ion intrieure par Thot qui a faitluimme cela pour Osiris, pour faire rayonner lalumire sur son corps en vrit.

    Le plus souvent, le mort est cens prendre la pa.role, il rcite la formule et combat luimme ses en-nemis; mais que le prtre lise, Je jour de ses fun-.railles, l'exemplaire du livre, c'est Olssez pour que lamomie ne courre aucun danger.

  • 220 MYSTERIA

    Malheur, au contraire, l'imprudent ensevelisans Livre:

    Celui qui ignore ce chapitre ne peut sortir aujour(chap. LXXXVI). C'est le chapitre de faire latrallsformation en hirondelle (1). L'hirondelle d-signe Isis. Le trait attribu Plutarque dit que ladesse, prenant la forme d'une hirondelle, allait seplacer sur une colonne Byblos, et dplorait la perted'Osiris.

    Les formulaires de l'embaumement sont trs nom-breux, nous dit A. Gayet, mais c'est le papyrus duLouvre qui revt le caractre le plus documentaire.Aprs quelques formules destines assurer l'efficacit des crmonies qui vont suivre, il dbuteainsi:

    Si l'on accomplit ces prescriptions pour le d-funt, la vertu d'Isis le protge, et Horus. le filsd'Isis, se rjouit en voyant cela. Aucune route nelui est ferme, qu'il se dirige vers le ciel ou vers laterre. Il devient un serviteur d'Osiris, le Dieu Bon.La porte de la rgion infernale lui est ouverte, et illui est donn un champ ensemenc de bl et d'orge,dans les champs d'A/ou, car il est semblable auxdieux qui s'y trouvent , disent les serviteurs d'Ho-rus qui y font la moisson.

    Dire la formule: 0 Osiris, le voici pour toi, le parfum venu

    (1) P. Pierret, Le Livre des Mat'ts des anciens gyptiMn.

  • L'EMB.,OMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 221

    d'Arabie, pour perfectionner tes membres, au moyende l'odeur divine. Ame odorante du dieu, elle recleen elle un parfum dlicieux, si' bien que ton visagene s'altre point, Osiris N. tes membres se rajeu-nissent, ton me se manifeste, sur ton corps, dansla terre des dieux. Le voici pour toi et voici les:unu-lettes qui sont d'Horus, issu d'Osiris. ~

    Ensuite, prendre un vase de liqueur o se trou-vent dix parfums divers, et parmi eux, les essencesdont Horus a fait faire le compte. L. .. (1) rpandpar deux fois son conrenu depuis la tte et le coudejusqu' la plante des pieds, mais en se gardant biend'oindre la tte.

    Dire:a Osiris N, tu as reu un parfum de fte qui rend

    tes membres parfaits; tu reois la source de vie.Elle vient toi, l'onction, pour agrandir tes mem-bres, pour crer ton cur; elle rpand ton parfumdans la rgion infernale. Il vient toi, le gardien dutombeau, dans Mends; il te dit: Viens, mnevnrable, la grande valle funraire. ,. Tu reoisl'huile de cdre, dans la valle de l'Amenti. Elle tedlivre de tes ennemis. Ton me se pose sur le Sycomore excellent. Tu cries vers Osiris, et Isis entendta voix, et Anubis vient toi, pour t'appeler. Tureois l'huile du pays de Mannou, venue d'Orient,et ton me entre au ciel suprieur. Elle vient toila sueur des desses, mane d'Arabie, pntrant danstes membres, et tes adversaires sont anantis ().

    (Il LacuDe - probllblemellt Kherheb - Officiant.

  • 222 MYSTERIA

    Ensuite, faire toute la cermonie une seconde fois~mettre dans un vase de cristal le baume ose trouve-la liqueur des enfants d'Horus, pour que le parfum.de ce dieu pntre dans les membres du dfunt.jusqu' ce que les parties internes du corps aientt rendues parfaites par la sueur divine. Tandis.que tu rcites ce chapitre, une seconde fois, regardetes amulettes saintes, face face. Ensuite replace-les dans le coffret funraire, pour les preparer de-nouveau.

    Aprs quoi, remettre les parties internes dans le-ventre du dMunt Puis, tu places son chine dans-l'huile sacre, dont il a t question ci-dessus, en.ayant soin de la disposer dans la mme positionqu'elle avait, tandis que le dfunt tait sur terre,jusqu' ce qu'on ait accompli, pour lui, toutes les.crmonies prservatrices. Tu l'installes, alors, surle lit funraire, dans une position verticale; et tu luhtournes la face vers le ciel, de Sbk.

    Dire ensuite:o Osiris N, tu as reu l'huile sainte; tu as reu

    la liqueur mane de Ra; le fluide man de Shou;la sueur mane de Seb; les membres divins issus.d'Osiris. Elle vient toi, la bandelette de Sebk;elle revt tes membres comme fait le Noun. Tu re-ois ton vtement de bandelettes sacres.

    Tandis que Ra te pare de sa sueur, elle vient toi, Osiris N; elle vient toi, la rsine, apportede Phnicie, la poix, venue de Byblos; elles rendentparfait ton ensevelissement; elles te donnent tes;

  • L'EMBAmIEMl!:NT ET LA CUIRAS E MAGIQUE ~23

    deux jambes, dans les lieux mystrieux; elles ac-clrent ta marche, dans les chemins funbres; ellessanctifient tes pas, vers la valle de l'Occident. 0

    Osiris N, elles viennent toi les plantes vertes sor-ties de la terre; les guirlandes des prs d'Alou; lesherbages excellents des champs de H. Le liquideexquis, dont les dieux se revtent, en leurs mani-festations, entre en toi, sous la bandelette sacre,(assainit, sous le maillot divin; t'agrandit dans lelit funraire; affermit tes os, dans le suairede sant.Elle vient toi, Osiris N, la cire mane de l'ilde Ra; elle vient toi, h sueur des desses; ellevient toi la rsine de Coptos, la liqueur de KbentAmetlti la poix mane du sapin de Oapour. Il vient toi, Osiris N, il vient toi l'olivier sorti del'il d'Horus; le miel man de' l'il de Ra. Ilvient toi, le vtement sorti de l'il d'Horus, li-queur excellente de Sbk; elle vient toi, la ban-delette excellente, sortie de la demeure de Sbpk.Elle revt tes membres, tandis que tu es comme R:~,te levant et te couchant sans t'arrter jamais...

    Aprs quoi, lorsqu'on a plac l'chine du dfuntdans l'huile et sous les bandelettes, dans la positionqu'elle avait lorsqu'il tait sur terre, g'lrde qu'il re-

    tourne dans son cercueil. tandis que sa face et sonocciput sont pleins d'essences. Mais, lorsque lesdieux qui rsident dans le cercueil seront retourns leurs places, tourne sa face vers le ciel, commeelle s'y trouvait auparavant.

    Aprs quoi, dorer les ongles, ds que les mains

  • ,

    224 MYSTERrA

    et les pieds, partir de la naissance des quatredoigts, jusqu'au bout de l'ongle, .seront enveloppsd'une tresse de lin, de celles qu'on fabrique Sas

    Dire ensuite:o Osiris N, tu reois ton ongle d'or; tes doigts

    sont d'or; tes pouces d'lectrum; tu vas sur tesdeux jambes, vers la demeure d'immortalit, tu asport les deux mains vers le lieu d'ternit; tu esperfectionn en or. Les habitants de Nifour t'ac-

    cueillent; les habitants des chapelles funraires serjouissent sur ton passage; tu t'es transform, toi-mme, en pervier d'or.

    o Osiris N, on te donne les bandelettes des dieuxet des desses qui rsident dans Thbes; tu reoisle vtement excellent de la maison d'Ammon-Ra, etton nom est stable, dans sa demeure divine; et turenouvelles ta jeunesse, en qualit de dieu. On t'afait une tresse de Sas, pour amuiette prservatrice,Neith veille sur toi, dans Tisot. Acclamation toi,o Osiris N.

    Aprs quoi, lorsque Anubis, suprieur du mys-tre, s'est plac sous la tte de ce dieu, que nul pr-tre officiant n'approche, pour faire pntrer dans ledfunt le seigneur du mystre de toutes ses vertusmagiques, l'exception du Kherheb. C'est lui quifait entrer ces vertus dans la tte du dfunt, par la

    main d'Anubis.Oindre ensuite la tte du dfunt, et toute sa bouche

    d'huile, tant la tte que la face. Envelopper de ban-

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 225

    delettes d'Harmakhis, dans Hbit. La bandelette dela desse Nekheb sera mise sur le front. La bande-lette d'Hathor, dame de One, sur la face. La bande-lette de Tht-Aphru sur les oreilles. La bandelette

    de Nebte-Hotep, sur la nuque. Tous les ligaments,toutes les enveloppes de la tte seront de toile, donton aura examin les particqlarits et les dessins, en

    prsence du suprieur des mystres, parce qu'il estbon de voir les dessins que tu y auras tracs. Tu

    verras: les bandelettes de Skht, la grande, aimede P htah, composes de deux pices pour la tte dudfunt. Pour les oreil les: Deux bandelettes nommesles Acheves. Pour les deux narines: Deux pices,nommes Npa et Semell. Pour les deux joues:Deux pices, nommes: J1'i1 vive! Q1Jl vive!Pour le front: Quatre pices, nommes: Les bril-lantes . Pour le sommet de la tte: Deux pices,nommes: Les deux Ou{a.

    Vingt-deux pices droite et gauche de la facepassent sur les deux oreilles au dfunt. Pour la bou-che: Quatre pices, deux dedans, deux dehors. Pour

    la nuque: Quatre pices grandes.Ensuite, consolider le tout par une bande de deux

    doigts de large; oindre une seconde fois; ensuite,boucher les orifice.s de la tte, avec l'huile paisse,mentionne ci-dessus.

    Dire ensuite:o Desse trs vnrable, Dame d'Occident, R-

    gente d'Orient, entre dans les deux oreilles de l'Osi-ris N, puissante; toujours, rajeunie; Dame

  • 226 ,',ry STEIIlA

    d'Occident, Rgente d'Orient, que la respiration se-produise dans la tte de l'Osiris N, au ciel infrieur.Accorde qu'il voie de son il; qu'il entende de sesdeux oreilles; qu'il respire de son nez; qu'il mette

    un son de sa bouche; qu'il articule de sa langue, auciel infrieur. Accueille sa voix, dans la demeured'ternit.

    o Osiris N, elle vient toi l'huile paisse quigarnit ta bouche de vie et ton il voit dans le cielinfrieur, comme voit Ra, au ciel suprieur. Elle tedonne tes oreilles, pour entendre ce qu'il te plat,comme Sho, dans Hbite. Elle te donne ton nez,pour que tu respires, comme Seb respire. Elle tedonne ta bouche bien garnie, comme est la bouchede Thot. II vient toi, Osiris; ta bouche est labouche d'Aphru, dans la montagne d'Occident.Tu reois la bandelette sacre de Pa-Ra; et la piced'toffe fabrique dans les temples. Elle vient toi,la desse Ouadgite, sous forme d'urus vivante,p0ur oindre ta tte de ses flammes. Elle apparat surla tempe gauche; elle se lve sur ton front, droite;elle se lve sur ta tte, toute heure, comme elle faitpour sem pre, Ra.

    Elle vient toi, OsirisN, elle vient toi, Hathor la belle face. Darne de One, elle rend ta face par--faite, parmi les dieux; elle agrandit ta place dans.\'Amenti. Il vient toi, Thot-Aphru, le pcifica-teur des dieux. Il fait que tu entendes le Livredes Respirations , les formules magiques de laMaison des Ecrits. Tu entends les paroles du dieu,

  • L'EllBAUME;\1El\T ET LA CUIRASSE MAGJQCE 22

    grand, et tu as une place dans la valle. Aphrute fait respirer par ses sortilges, II te donne unebandelette de Hat-Serte, une excellente toffe de liade Hat Hesnen. Il rcite pour toi le Livre. Il t'ac-corde de sortir pendant le jour, de respirer pendanf-la nuit.

    II vient toi, Osiris N; il revient toi, Hot:..sihsi, ouvre ta bouche, au moyen de la formulemagique, qui se trouve dans les crits, sur argile,au moyen desquels il ouvre la bouche de son pre,Osiris. Il t'apporte la bL\I1delette de la Maison Royale;la pice d'toffe fabrique Henns. Il t'a par delin, dans la valle funraire. Il t'a donn l'toffemystrieuse, dans Habenben; l'doffe fabrique dansPa-Hormroui. Il te fabrique des amulettes de boisde sycomore, dans Makhent. Il te donne du foillnouveau dans Pa et Tep, des couronnes de justi-fication, dans Abydos,

    Elle vient toi, Osiris N; elle vient toi,Skht, la grande aime de Phtah. Elle t'apporte un.vtement, dans la valle funraire, une bandelettesacre de la D~me Urus. Elle te donne sa toile~elle habille ta tte; elle enveloppe ton front d'unetoffe mystrieuse; elle pare ta face d'une grandebandelette, et sa force passe en toi. Ils viennent toi, Ostris N; ils viennent toi les dieux des champsde Ha, et leur sueur est sur ta bouche. Elle vient :toi, Ouadgite, dans l'Amenti, elle tapporte les:fleurs de Ankh-Amou, issues de Ra; la planteRenlloupte, sortie du dieu grand, afin qu'elles en-

  • , --

    228

    ' .. '

    MYSTERlA

    ',':.

    trent en toi, et assainissent tes membres. Les plantesvivaces des dieux sont sur ta tte; toutes les forcesde vie entrent en toi. Elle vient toi, Nkheb; ellet'apporte le natron venu de la valle funbre. Ellepurifie tes membres avec ce qui sort d'elle-mme;elle rajeunit ta tte, au moyen de ses amulettes.Elle t'apporte la bandelette sacre, dans Dendrah;le berceau excellent. Et son me renouvelle ton me,et Isis l'agrandit au lieu de sa naissance. La grandeDesse l'agrandit dans son berceau. Il vient toi,Thot, le Seigneur des Seigneurs; il t'apporte la rsinevenue de Pounte, les grains de myrrhe, venus profusion du Ta-Nouter.

    Oindre ensuite la tte de parfums; puis oindreune seconde fois. avec de l'huile, tant le crne quela face.

    Faire sur la tte du dfunt un semis de grains demyrrhe et de rsine de pin.

    Dire ensuite sous la tte: 0 Osiris N, tu as reuta tte dans l'Amenti, etc.

    Ensuite, embaumer la main gauche et le poingavec l'huile mentionne ci dessus, additionne de:

    Fleurs de Ankh-Amou............ 1Rsine de Coptos. . . . . . . . . . . . . . . . . 1Natron...................... ... 1

    Envelopper les deux pouces du dfunt d'une picede toile, d'une pice de fin lin et d'une banda; lesdoigts et les ongles de sa main tant tendus dansune toffe doue de vertus prservatrices excellentes,

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 2'Z9

    afin qu'on puisse faire glisser aisment l'anneau desfornicatioi1s, dont il s'est purifi; y mettre un an-neau d'or puis, quand le doigt du dfunt a reu l'or,reprendre l'anneau.

    Ensuite remplir la main du dfunt d'toffe; hui-ler jusqu'aux doigts, et ajouter, en plus, des fleursde Ankh-Amou, du natron, de la rsine, du foinnouveau, le tout formant un total de trente-sixsubstances, pour la main gauche du dfunt, corres-pondant aux trente-six dieux de la Paout, en com-pagnie desquels l'me se manifeste au ciel suprieuret les trente-six sphres, dans lesquelles Osiris re-prend ses membres.

    Lier une gousse de plantes Msss et des palmes.Une seule pour la main gauche, avec ce foin nou-veau, parce que la palme, c'est Osiris. Fixer toutcela dans la main gauche du dfunt, avec de lagomme de palmes, ainsi que l'enveloppe extrieurede la main gauche, sur laquelle est trace une figured'Hapi, formant, de la sorte, un vtement de ban-delettes consacr Hapi; plus une figure d'Isis, tra-ce en couleurs pures, sur une toffe qui forme sixreplis. Mettre dans la main gauche une bandelette del'Isis de Coptos, si bien que le dfunt ait dans lamain Hapi et Isis et que ces dieux ne s'loignentjamais de lui. Former l'enveloppe de la main debandelettes de cette sorte.

    Dire ensuite: - Suit l'incantation magique quia pour objet de conjurer les dieux qui viennentd'tre mcntionn~s. .

  • !30 MYSTERIA

    Il vient toi, l'Hapi, il te fait un vtement, une.enveloppe de plantes, issues sur ses rives. Isisroule ton enveloppe; Nephthys tisse ton maillot;Hatep tisse tes bandelettes; Horus illumine ton v-.1ement. 0 Osiris N, ils viennent toi, Ouadjitclans Pa et Horus dans les joncs, pour t'apporter unphylactre de foin, amulette excellente d'Horus lui-mme. Grce lui, tu es accueilli par le dieu.

    Ensuite, les enfants d'Horus de Khent, qui sont -droite et gauche du dfunt, font la crmonie del'embaumement, avec l'huile dtache des chosesdivines, pour la main droite du dfunt; avec l'huilesainte, pour sa main gauche. Embaumer les doigtsde mme; mettre des fleurs Ankh-Amou, du natron,de la rsine des pays trangers dans sa main droite;1ixer avec l'eau de Mestennou. Laver l'enveloppeextrieure des mains, sur laquelle Isis et Nphthyssont traces en couleurs fraches, dlayes avec duf'arfum et de l'eau de rose. Disposer une secondeenveloppe, sur laquelle sont dessines une image deRa, trace en couleurs grasses et une figure deKhem, en argile, dlaye dans du miel. Cette toffedoit tre plie en douze.

    Ensuite, tracer les lgendes de ces dieux, en cou-leurs noires, savoir: Tu as acquis la clal,t dusoleil; tu as l'clat du dieu lune. Mettre le tout surla main gauche du dfunt de manire qu'il ait, danscette main, la clart du soleil, le dieu lune et sessurs Isis et Nphthys, et qu'il les tienne en samain droite, comme au temp's o il tait encore sur

  • L'E:lIBA UME:lIENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 231

    lerre. Tracer tout cela sur les bandes sacres d'HorHoute, dieu grand, seigneur du ciel, taudis qolfe lelinge qui enveloppe la main droite est fait avec desbandelettes d'Hormoui, seigneur de Sodennou ; deKhentli dans Mapou; de Soupti-Hor, seigneurd'Orient, qui sont les dieux du bras puissant parmiles dieux.

    Dire aprs l'onction du maillot funbre. - SuitIncantation ... Ensuite, faire les cermonies pr-servatrices des bras droit et gauche, pour le dieu,avec les enfants'd'Horus, pendant que ceux de Khentaccomplissent les crmonies prservatrices des deuxjambes du dfunt. Frotter les plantes des pieds, lestibias et les cuisses, avec de l'huile de la pierrenoire; puis oindre une seconde fois, avec l'huilesainte, envelopper les doigts des pieds dans unetoffe; dessiner deux chacals sur deux morceaux deloile, la face de l'un tourne vers l'autre, Sl,lr une.bandelette d'Anubis, seigneur de Hr-Hor, et surune bandelette d'Horus, seigneur de Hbennou, avecdes couleurs dlayes dans de J'eau parfume.

    Mettre Anubis sur la jambe droite du dfunt, Ho-TUS sur la jambe gauche; envelopper avec une toffede fin lin, de la mme fabrication. Mettre ds fleursde Ankb-Amou, du natron et de la rsine en sixdoses, afin de complter la prparation des jambeset fixer le tout avec de l'eau de gomme. Mettre desfleurs de sant nouvelles, le tout faisant douze subs-tances, employes pour la jambe gauche; et desbandes d'toffe, au nombre de douze pareillement,pour cette jambe gauche du dfunt.

  • 232 MYSTERIA

    Dire aprs l'onction du maillot funbre. - Suitla formule d'incantation.

    Ainsi qu'on a pu s'en rendre compte, deux sortesde personnages taient censes IJrendre part auxoprations de l'embaumement: les prtres et lesdieux. Les prtres appartenaient J'ordre de Kerbeb,ils taient les assistants d'un superieur, le Ba, parti-culirement affecte la desserte des temples fune-raires et qui occupait un rang plus elev durant lacrmonie de l'embaumement. II restait seul auprsdu cadavre, de certains moments, o les autresprtres devaient s'loigner, tant tait grave le mys-tre. On supposait qu'il entrait alors en communi-cation avec les dieux, qui etaient censes prendre unepart active la cermonie. Ces dieux taient Anu-bis; les ~nfants d'Horus; les enfants de Ra et ceuxde Kent-Aa. Les enfants d'Horus jouaient le principalrle. C'taient les divinits de l'Amenti, Amset,Douamantefe, Hapi et Q!Iebsennouefe, aux soinsdesquels on remettait les viscres extraits des corps.Il semble que, pour mieux figurer leur prsence, onfaisait intervenir, au moment voulu, des prtres re-vtus d'insignes et de masques divins; ils accom-plissaient, de compte demi avec le suprieur desBa, diffrents rites mystrieux, au premier rangdesquels celui qui a rapport la tte, doit treplac.

    Voici quelques recettes que A. Gayet nous donne:1 pour le baume de Ap-Shat-Ao, la liqueur myst-rieuse de la Double Demeure

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 233

    Fleur de Ankh-Amou".. 1Epi... 1Liqueur Apt.... . 1Plante Saou n Isis..... 1

    Plante Sua. . . 1Plante Kenpts 1Miel. .Liqueur Pa .

    Recette pour le baume ou l'huile sainte

    Liqueur de l'amulette annuellePlante de Ankh-AmouLiqueur AptEpi

    Plante SaouPlante RenpteOrgeEcorce de l'arbre KhetHuile frache

    II convient d'mettre, nous dit l'auteur cit plushaut, une remarque, une phrase de l'une des in-cantations prononces pendant J'emmaillotage desjambes. On trouve cette expression, aprs les mots4\ tes pieds sont affermis, la desse carte tescuisses .

    L'Osiris momie avait les pieds souds l'un l'autre, il ne pouvait marcher. Isis les lui spara etle rendit propre la marche. Aussi, pour rappelercette phase de l'office, les jambes des momiestaient serres, l'une contre l'autre, au point d'adh-rer compltement. C'est pour cela qu'il est dit dudfunt, dans l'autre monde, que la desse lui ouvreles jambes,. .ou lui carte les jambes . Cetteexpression obscure tait intressante lucider.

    Q!rant la dure de ces oprations, les auteursne concordent point. Le nombre de jours varie dequarante soixante-douze. Peut-tre serait-il facile deconcilier c~s deux chiffres en tenant compte de lac1ass d'embaumement.

  • 234 MYSTERIA

    Index des noms contenus dans cet article

    concernant le dfunt

    Aanrou} Aalou, Alou, Ialou: Champ clesteo le dfunt reoit du bl, o il circule, que Tountraverse. Le sol en est donn au dfunt par lematre de l'ternit. On lui livre du terrain dans cechamp. II est travers par un fleuve. Des cheminsmystrieux y conduisent. On y perC'ittoute espced'alimentation et on en sort dans toutes les formesqu'on dsire. Ce champ a une enceinte de fer etson bl est haut de sept coudes. C'est l qu'est ledomaine d'Osiris, ce champ a une porte par o sortRa l'Est du ciel.

    Ammah : Localit que doit traverser le dfunt.Ammah est rserv ~ux dieux, c'est un mystrepour les mnes; les morts n'y pntrent pas, lechapitre CXXVI du Livre des Morts dit: Exempt defraude, dtestant le mal, repoussez de moi toutesouillure, dgagez-moi de toute iniquit, que je neconserve plus aucune tache, faites que je traverseAmmab.

    Amenti : C'est dans le palais de l'Amenti que sepasse la scne du psement de l'me reproduit surun trs grand nOll bre de monuments. Annt d'en-trer, le dfunt s'3.dresse dj Osiris: Salut toi,dieu puissant, Seigneur de la Justice. Je suis venuvers toi, mon Seigneur, pour contempler tes beauts.je te connais, je connais fe nom des quarante-deux.dieux qui sont avec toi, qui dvorent ceux qui m-

  • L'F.MBAUMEMENT ET LA COIRASSE MAGiQUE 235

    ,ditent le mal, qui boivent leur sang le jour o l'onrend con~'pte de ses actions devant Osiris. Me''Voici, je suis venu vers toi, je t'apporte la vrit eti'carterai toute fausset.

    Celui qui fait le bien sur terre, on lui fait le biendans l'Amenti; celui qui fait Je mal, on lui fait lemal. {( Elles ont t tablies pour toujours et elles ne.changeront jamais ces choses que tu vois dans

    l'Hades de Memphis, et elles se produisent dans lesquarante-deux Nomes, o sont les dieux u Conseild'Osiris.

    Amon-Ra: Dieu de Thbes. fils de Ptah devient.::Ivec la XYJlJc dynastie le dieu suprme de l'gypte.Amon signifie cache, invisible et Ra Soleil. Ra creses propres membres en crant les dieux destins personnifier ses phases. Les dieux naissent de lamutilation de Ra. L'il d'Horus orne le front de Ra,Ra sort de l'horizon contre ses ennemis. Il main-

    tient par son lever l'ordre cosmique. Ra, me ac-complie de Khenensou, fournit lesalimentset chasseles mauvais principes en parcourant sa route ter-nelle.

    Amset ~ Gnie funraire, chef de Pa et Tep, cher.du nid des deux couveuses.

    An ou Hliopolis, Onou du Nord.Ankh: Symbole de la. vie ternelle, la croix an-

    se qu'on voit aux mains de toutes les divinitsgyptiennes. On donne la vie au dfunt avec la croix,anse.

    Anubis: Dieu tte de chacal, faisant droit

  • 236 MYSTERIA

    comme protecteur du sarcophage, fait la place dessept lumineux, Je jour de viens nouS. Anubis est leliquid~ purifiant dans le lieu de renaissance, il est lechef des chemins des aneantis, chef de la fte dulabourage cie la terre. Il construit la demeure du d-fun1 et lui fraye le chemin de l'Amenti.

    Ap : dicule, chapelle.Ba: les gyptiens ont reconnu dans l'homme

    un tre moins grossier que le double, mais doutoujours des mmes proprietes que la matire, unesubstance que l'on considre comme etant l'essencede la nature humaine et que l'on imagina sousforme d'un oiseau (Bi Ba) ou bien une parcelle deflamme ou de lumire, qu'on nomme Khou, la lu-mineuse. Chacune de ces mes avait des facultsdiverses et ne subsistait pas dans le mme milieuque les autres. Le double logeait l'interieur dutombeau, et ne le quittait point. Le Ba s'envolaitvers l'autre terre , comme une grue huppee oucomme un epervier tte et bras d'homme; ilpouvait, son gre, sortir de la tombe ou y rentrer.(Maspero, tudes gyptiennes.)

    Bennou (l'oiseau): Le Bennou d'Hliopolis ouPhnix, emblme d'Osiris qui meurt pour ressus-citer, symbolise l'eternite par la perptuelle succes-sion du jour la nuit. Il est l'emblme de renouvel-lement et de rsurrection. Le defunt arrive en pervieret sort ell Bennou.

    Cur: Le Cur est rendu au dfunt par le cha-pitre XXVI du Livre. Mon cur est moi dans la

  • L'EMBAUMEMENT ET LA CUIRASSE MAGIQUE 237

    demeure des curs. On me rend mon cur, ilrepose en moi , d'o il rsulte le fonctionnementde ses membres et la rsurrection. Ensuite le dfuntdsarme par ses prires les puissances clestes quipourraient de nouveau lui ravir son cur. Un cursur la poitrine de la momie fixait la place de l'me.

    Collier: Nous savons que les talismans poss-daient plus de fore s'ils taient accompagns deformules magiques (hikaou) exorcismes (saou) con-juration (shentiou) inca.ntations (bosiou).

    Le collier dfendait la poitrine des dieux et desmorts: on l'assimilait un dieu dont les bras prot-geaient la partie du corps qu'ils touchaient (A. Mo-ret, Rituel dIt cutte divin). Bracelets et collierstaient souvent composs de petits nuds enfilsles uns dans les autres, et composant un bijou signification magique; plus souvent encore, cesnuds sont poss isolment sur le corps des vivants'

    ou des morts: ils nouent la vie et l'empchent dequitter le corps. De l le sens de protection,garde que ces signes ont conserv dans la languegyptienne.

    Voici le chapitre du collier d'or mettre au coudu dfunt. a mon pre, ma sur, ma mre Isis,je suis dgag de mes bandelettes, je vois, je suisl'un de ceux qui sont dgags de leurs bandeletteset voient Seb.

    A dire sur un collier d'or sur lequel sera crit cechapitre et qui sera plac au cou du dfunt, le jourde l'ensevelissement.

  • 238 MYSTEHIA

    Le Chapitre X!ll se dit sur une boucle d'oreille-faite avec la fleur Ankha.m pl:;lcer l'oreille droitedu dfunt et sur une autre boucle d'oreille (enve-loppe) d'une toile de fin lin sur laquelle on auramis le nom du dfunt, le jour de l'ensevelissement_

    Dire le chapitre XIX sur une couronne sacre placer sur la tte du dfunt. Lorsqu'on aura offertl'encens l'Osiris N, le don lui sera concd defaire la vrit par la parole contre ses ennemis;mort ou vivant, il sera des survivants d'Osiris etdes boissons et des aliments, lui seront donns de-vant ce dieu. Tu diras ce chapitre le matin, et il serad'une grande efficacit, en vrit.

    Colonnette: Amulette en spath vert reproduisantl'hiroglyphe de la prosprit. bile est place aucou de la momie. (.le suis la colonnette de spath vert,sans flches, que donne Thot ses adorateurs et quidteste le mal. Ce talisman reproduit la forme-d'un hiroglyp!~e qui exprime l'tat florissant et

    'prospre. Oua{ est aussi la verdeur de corps etd'esprit. (Voir un beau spcimen de cette colonnetteau Louvre, dans la vitrine des bijoux du muse.gyptien. )

    pervier (l') d'Horus: Le dfunt doit faire latransformation en pervier d'or. Je me lve engrand pervier sortant de son uf.; je m'envole-en pervier dont le dos a quatre coudes, dont lesailes sont en spath du Midi. Idem en pervier sa-cr. Il chappe ses ennemis sous forme d'pervier_

    Gnies funraires: Les quatre gnies funraires.

  • I:E~IBAUM(j;~IENT ET L.\. CUIRASSE ~IAGlQCE i:3g

    Amset, Hapi, Ti:lUmautef etKehbsennouf, serviteursd'Horus, protgent Osiris contre les mauvais prin-cipes. Ils sont fils d'Horus et d'Isis.

    Ha-benben : Demeure dOsiris. Le dfunt rayonneau ciel dans Ha-benben.

    Hapi: Gnie funraire, chef de Ra et Tep. Espritde Ra.

    Harmakhis : Dieu gyptien qui succda Osiris.comme roi d'gypte, reprsent, dit-on, par le grandsphinx de Gizet et la plante Mars, sor: culte fut re-mis en vigueur par Thoutmsis IV. Le Livre dit: Ra-Harmakhis, se levant l'horizon oriental, se couchant J'horizon occidental, se donne la forme lui-mme,illumine la terre son lever. Khepra Jans sa barquec'est Harmakhis, la barque de Ra-Harmakhis.

    Hathor: Desse adore Denderah, belle face,dame des eaux d'en haut, symbolise l'espace clestequi est la demeure du Soleil. Le dfunt devra tredes serviteurs d'Hator. Il se nourrit des fruits dusycomore dHator.

    Hotep: Champ cleste. Le dfunt dsire y navi-guer. Un bassin de purification est au sud du champHotep.

    Horus: Vainqueur de Sit Khmounou, person-nification du soleil levant, a pour emblme l'per-vier, parce que les gyptiens croyaient que cet oiseautait dou de la facult de regarder le soleil en face.Horus, fils de Ra, symbolise la succession du soleil lui-mme, la substitution de demain hier, letriomphe du jour sur la nuit.

    (A SUiV1"e.) C. B.

  • Le Spiritualisme et la

    Religion Catholique

    A Madame M. L. .. , hommage affectueux

    A certain mO'11ent de l'une des existences del'homme, il se trouve que la religion ne satisfaitplus ~ la raison. Les dogmes deviennent absurdespour les uns, les autres entr'aperoivent quelquechose de plus qu'un rituel banal ne peut faire dis-cerner. Les premiers, pchant par excs, tombentdans l'athisme, Q1Jant aux autres, ils s'oriententdans une voie nouvelle, et le spiritualisme, sousune de ses diverses formes, s'offre eux, bas surla raison saine, conciliant la fois la Science et laMorale.

    Devant la diversit des religions qui rgnent SUL'notre globe, on pourrait se demander laquelle estla meilleure. La rponse est simple: chacune contient des parcelles de la Vrit, chacune est bonnecar toutes tendent leul's efforts vers l'tre Suprme.Qu'importent les dnominations qu'on lui donne,quelle que soit la religion choisie, toutes ontles m-mes buts: la connaissance de Dieu, la recherche dela Vrit.

    De toutes ces religions, la plus intrasigeante estpeut-tre la religion catholique. N'est-ce pas elle

  • LE SPIRITUALISME ET LA RELIGION CATHOLIQUE 241

    qui pose en principe: Hors de moi pas de salutCelui qui n'est pas avec moi est contre moi?

    Il n'y a pas des religions. Il n'yen a qu'une,prche par Jsus: celle de )'Amour.

    Nos efforts vont donc tendre dmontrer le malfond de cette sentence terrible: Hors de la reli-gion catholique pas de salut , et nous nous ap-puierons pour cela sur le texte vange1ique. Nousne pensons pas que ces arguments soient contes-tables. C'est aux paroles de Vie de l'vangile quenous demanderons la solution de ce cas de conscienced'une sorte d'excommuniait volontaire. Tant quel'glise catholique ne voudra pas sortir de ses in-cohrences, elle verra le nombre de ses disciplesdiminuer, le schisme grandir.

    Voyons tout d'abord comment l'glise catholiquese dfinit.

    lev dans les doctrines de cette religion, nousnous souvenons que, sur les bans du catchisme, ilnous fut pos et appris ce prcepte absolu : L'-glise est catholique, apostolique et Romaine. Onest assez surpris, les annes amenam le jugement,de voir figurer dans cette trinit le mot RomaineLe royaume de Jsus ne peut pas tre divis. Unereligion qui se nationalise n'est plus une religionfaite uniquement d'Amour pour tous les hommes.Nous nous figurons mal Pie X au Vatican priantpour les succs de l'Italie dans une guerre rcente;nous ne pouvons pas comprendre le vicaire de Jsus-Christ demandant au Ciel le carnage, le sang, le

    4

  • MYSTEnIA

    meurtre aux bnetices d'un peuple! gEse Romaineest synonyme d'glise Italienne; or voici ce qu'a ditJsus : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout toncur, de toute ton me, de toute ta force et detoute ta pense et ton prochain comme toi-mme. Or, le Pape doit aimer l'Humanit entireet non un peuple d'o sont tirs tous les papes.trange anomalie encore, celle voulant que seuls descardinaux italiens se succdassent sur le trne dePierre! L'inconsquence devient burlesque ou tristelorsqu'on apprend qu'avec un grand srieux unepersonnalit du monde catholique affirmait rcem-ment que le Pape tait l'incarnation constante deJsus.

    L'glise s'arroge la connaissance absolue de laVrit; dans son sein seulement les hommes peu-vent trouver la Lumire salvatrice. Il est vrai queJsus a dit: Tu es Pierre et sur cette pierre je b-tirai mon glise. Oui, c'est certain, mais le DivinMatre n'a pu faire cette promesse que conditionnel-lement, l'glise ne pouvait se prvaloir de ces parolesque jusqu'au moment o elle ne s'carta pas desenseignements divins. Or, cette voie fut loin d'tresuivie par ceux dont la mission tait si belle; lesserviteurs de Dieu sont des hommes, ils en eurentl'es faiblesses. L'infaillibilit de l'glise est une ab-surdit, il est dans son histoire des pages de sangqui en font preu \'e. Il lui faudra bien des prirespour effacer du Ciel les uvres funestes telles quele massacre des Albigeois, J'Inquisition d'Espagne~

    -

  • LE SPIRITUALlSME ET LA RELIGIO CA'rHOLiQUE 243

    la mort de Jeanne d'Arc, la Saint-Barthlemy. Onest effray en pensant qu'au nom de Jsus, le tribu-nal de Saint-Paul-de-Sville, en 1541, fit brler2.298 personnes. Torquemada jeta au feu 3.800 vivants, des morts exhums, sans compter la capta-tion des biens de 80. 000 familles! Singulires faonsde servir le Christ.

    Et voil l'glise qu'on nous pOpose comme seuleplanche de salut. Hors elle, il est impossible desauver notre me, car seuls ses E:nfants auront droit l'hritage, tous ceux qui en sont retirs sontmorts spirituellement, vous la Ghenne du feu!

    Jsus avait donn l'glise le moyen de tirer lemonde de l'ignorance ; elle a fait l'inverse. Tombantdans le mercantilisme le plus honteux, elle a donn ses sacrements et prires le prix de l'Or! Marchdgradant et terrible que de se servir des dons duChrist pour battre monnaie. Les coups successifsque cette glise reoit actuellement sont la cons-quence de ses actes. Alors que la religion catholiquedevait porter le flambeau clairant le Monde, mettredans tous les curs l'Amour, elle sema J'intrigue,la discorde. Par l'asservissement, ce fut un essai dedestruction du libre arbitre : Obissance passive ab-solue. perinde ac cada7ler, comme un cadavre, disaitLoyola.

    Ceux qui ne sont pas unis Tglise, dussent-ilsverser leur s:1I1g pour la confession du nom de Jsus-Christ ne recevront pas pour cela la couronne de laFoi, mais la peine de leur perfidie. C'est ainsi que

  • 244 MYSTERIA

    s'exprime un Pre de l'glise: saint Cyprien. tre ca-tholique c'est servir l'glise; tre chrtien c'est sesoumettre Jsus. Le catholique pense qu'il est g-nralement suffisant de recevoir les sacrements, quela parole d'un prtre au tribunal de la confessionpeut effacer ses fautes; gagner des indulgences enmarmottant une certaine quantit de prires. La plu-part des pratiquants ignorent les textes vangliques.Il en est tout autrement pour celui qui veut suivrela voie christique.

    Les hommes auront toujours le droit de se sparerde l'glise, tant qu'elle ne tiendra pas ses promesses,tant qu'elle n'aura pas des saints pour officier cettegrande uvre de magie qu'est la Messe. Que dechoses immenses pouvait faire un cur ct'Ars; quede merveilles accomplirait un prtre dont la puretdu cur serait absolue. Pour recevoir dans soncur la Lumire Divine, il faut que celui-ci soit pur.Il y a trop de choses dans les actes de l'glise pourque le Ciel puisse tenir les promesses de Jsus.Nous l'aimerions simple, cette glise, sans luxe;nous voudrions que riches ou pauvres aient droitaux mmes crmonies; que ce ne ft pas un m-tier. Nous ne croyons pas que Jsus soit trs ho-nor de voir ses soi-disant serviteurs en habits decour. Que sont-ils ceux-l mme qui prtendent leservir, sinon des aptres. N'estce pas ces mmesaptres que Jsus disait: Ne portez rien pour lechemin, ni btons, ni sacs, ni pain, ni argent, etn'ayez point deux habits. (Luc, lX-3). Combien

  • LE SPIRITUALISME ET LA RELIGION CATHI)LIQUE 2~5

    aimerait-il mieux ce Seigneur qu'ils prtendent ser-vir que ce luxe soit employ soulager tant de mi-sres. Nous n'avons jamais entendu dire que desprtres essayassent, au nom de Jsus, de gurir desmalades. Celui-ci n'a-t-i1 pas dit quelque part queceux qui seraient avec Lui guriraient les malades enson nom?

    On est frapp par la diffrence avec laquelleopre un mystique, un spiritualiste, lorsqu'on vientdemander son secours pour le soulagement d'un ma-lade physiquement ou moralement. Il promet sim-plement, mais il prie, il le fait avec son cur qu'illve tout entier vers Jsus, il demande de toute laforce de son tre le secours du Ciel, car il sait bienque de l seulement peut venir l'influx divin. Il n'endemande aucune rcompense, il ne fait jamais payerses prires. Il lui importe peu de savoir la religion laquelle appartient le demandeur, car il n'y a pourlui qu'une religion: celle de l'amour du prochain.Pour prier il n'a pas besoin d'un autel, d'un lieuspcial; et il le fait dans le recueillement. Le Ciel,qui ne regarde que la puret de son intmtion,l'exauce souvent. Mais quand tu fais l'aumneque ta main gauche ne sache pas ce que fait tadroite, mais toi quand tu pries, entre dans ton cabi-net, et ayant ferm ta porte, prie ton Pre qui estdans ce lieu secret; et ton Pre qui te voit dans lesecret, te le rendra publiquement. Or, quand vouspriez. n'usez pas de vaines redites, comme lespaens, car ils croient qu'ils seront exaucs en par-

  • -

    MYSTERIA

    la nt beaucoup (Saint Matt; VI-3-6-7) . Combien dif-frente est la faon des autres qui pour prier ont be-soin d'un difice spcial, de l'encens, de la musique.Quel contraste avec ceux-l auxquels il faut les-bruyantes manifestations de Lourdes. par exemple,pour obtenir quelques gurison~. Et voil pourquoiles spiritualistes sont considrs par l'glise' commedangereux pour elle.

    Le vrai chrtien n'a pas de tenue spciale ext-rieurement. Il agit sans autre intrt que de satis-faire son Ami. Le Nazaren n'a jalnais demandeautre chose, et combien vraies ces paroles de Sdir : L'homme n'a qu' remplir sa fonction' d'homme,faire son mtier, se marier, lever sa famille, obiraux lois 'et le Ciel lui donnera son ncessaire et sou-vent le superflu. C'est vraiment l faire la vo-lont du Pre.

    Les prtres de l'glise catholique se sont fait unprivilge des enseignements et de l'inspiration du.Saint-Esprit, et c'est pourquoi ils prtendent tre lesseuls dtenteurs de la Vrit. Saint Jean dit dans sapremire pitre, verset VII: Il y en a trois qui rendenttmoignage dans le Ciel: le Pre, la Parole et le Saint-Esprit et ces trois l sont un. Or, pour obtenir ladescel1te de cette divine Trinit, il suffit de la deman-der. Car il a t dit aussi: Tout ce que vous de-manderez mon Pre en mon nom vous sera ac-cord. La foi est un don de Dieu, et il importepeu de faire partie de telle ou telle religion, pourque ce don prcieux descende dans nos curs.

  • LE SPIRITUALISME ET LA RELIC 10 '1 CATHOLIQUE 241

    Le vrai chrtien manifeste cette foi par la prire,il connat l'admirable Pater, il s'efforce de mettre elipratique sa connaissance des vangiles.

    Cette Lumire que nous cherchons, le Ciel la dis-pense lorsqu'on la bi demande. Pour entrer dansle royaume du Pre, il est bien inutile d'assister auxoffices comme le fait une mondaine s'affichant pa-re comme pour une grande premire: quelques mi-nutes par jour d'une mditation des textes vang-liques, un essai de leur application servent beau-coup plus pour marcher dans la route du Ciel. Aquoi bonnes ces dizaines de chapelet apprises parcur? La prire que le Ciel entend est celle quivient de l'tre dans un lan d'amour. C'est celle-litseule dont l'intention est pure qui est coute.C'est elle que notre Ange gardien entend, que leChrist exauce. On trouverait chez des mystiques,parmi les vritables chrtiens, l'affirmation de ceque nous avanons. Celui-ci obtient la gurisond'un malade incurable, cet autre carte les dan-gers qui planent sur un foyer, celui-i dtourne unecatastrophe, gurit les souffrances morales. Ils nedemandent jamais d'ex-vota, un merci les offensepresque parce qu'ils savent qu'eux-mmes n'ontrien fait, qu'ils sont moins qu'une pierre. Rien neles rvle aux yeux de la foule, leur existence estcelle de tous, ils s'efforcent d'aimer chacun sans enattendre de rcompense. Ils savent qu'ils ont reuune parcelle de la Lumire Divine et leur seul bon-heur est de la dispenser ceux qui la demandent~

  • 248 MYSTERIA

    Rappelons que Dieu est partout; que ne l'aimepas celui qui pour le prier a besoin d'avoir recours une glise ou un temple. Nous sommes petitspour nous adresser Lui, mais nous savons qu'il ya prs de deux mille ans, il envoya son fils pour r-gnrer nos mes. Suivons-le dans cette voie, ceJsus. comme Lui montons courageusement notreGolgotha. Essayons de tuer l'gosme qui provoquanotre chute pour nous souvenir et ne pratiquer queles mots sublimes qui ouvrent les portes du Cielpour lesquelles il n'est pas besoin d'intermdiairesterrestres: Aimez-vous les uns les autres. Sachonsprier avec notre cur, et non avec notre m-moire.

    Restons simples comme les petits enfants, sa-chons trouver seulement en nous-mmes la voie duCiel, sachons au besoin sacrifier pour les autresnotre temps, voire mme donner de notre vie. Ef-forons nous d'tre bons pour rester les vraischevaliers du Christ, le seul Matre que nousconnaissions.

    Ivry-la-Bataille. le 27 avril 1913.

    G. WILFRID., S.'. I. ...

  • Le Triomphe de la Vrit

    Le monde est une Opinion. Le monde c'est J'Opi-nion publique, et l'Opinion publique, c'est Satan.Or, pour s'affranchir de l'esclavage du monde, ilfaut ncessairement rejeter tout ce qui constitue saforce et son moyen d'action : il faut donc rpudierle mensonge et J'hypocrisie, il faut renoncer Satan, ses pompes et ses u vres :

    Rejette J'opinion, et tu seras sauv! a ditMarc-Aurle.

    Regardez autour de vous, et vous constaterezbien vite que tout dans la cration est artifice, d-guisement, prtexte et fausset, oui, tout, hormisl'Amou1' !

    Q1J'est-ce en effet que l'Amour, sinon l'explosionsoudaine de la Vrit dans une me, la proclamationimptueuse et solennelle du nant des conventionshumaines, l'adhsion intgrale de tout l'tre laBeaut suprieure, cette beaut que toutes les lois

    , des hommes foulent aux pieds systmatiquement,sur laquelle toutes les morales dchanes se ruentcomme des' chiens la cure, comme les' Bacchantesivres sur le corps du divin Orphe ? ..

    L'Amour, voil le Croquemitaine ternel dont lespres inculquent la crainte leurs fils; voil ce quifait trembler les mres pour l'avenir de leurs filles;

  • --.'

    ~50 MYSTERIA

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    1

    1

    1

    1

    voil ce qui fait baisser les yeux des nonnes plores;voila ce qui inspire aux prdioteurs leurs plus.virulentes apostrophes et leurs menaces les plusteribles; voil pourquoi, en un mot, on a crl'Enfer!

    Mais pour le sage aux yeux clairvoyants, l'Amour-est la Sagesse suprme, la prsence relle de Iii D:vi-nit sur la terre, la rvlation de l'Absolu, l'affirma-tion de la lumire sans limites d'An Sph, l'invio-lableSaint des Saints, et le plus sacr des tabernacles!

    Voyez deux amants dans leur face--[lce intime.Le monde, avec tous ses symboles fallacieux, n'existeplus pour eux. Les vtements, imagins par unefausse pudeur, ordonns par une civilisation imb-cile, tombent un un. Le fameux respect d parl'homme la femme n'existe plus. Il s'agit surtontde manquer de respect, et l'on peut dire aux plus-incorrigibles des Tartufes: Monsieur, vous quites si chaste, souvenez-vous que si monsieur votre-pre n'avait pas manqu de respect madame votre-mre, vous n'existeriez pas. Vous tes donc un pro-duit de l'irrespect, car l'irrespect seul possde I~_puissance cratrice!

    Et les deux amants continuent leur colloque mys-trieux. Hs prononcent des paroles qui, dans d'autres-cir,:ol1stances, leur mriteraient un brevet de folie;ils commettent huis clos des actes qui les ren-draient justiciables des tribunaux rpressifs si cesmmes actes taient commis publiquement. C'estdonc dire qu'il y a deux morales, l'une pour le:

  • LE TRIOMPHE DE LA YRIT 261

    dehors, l'autre pour le dedans, et l'ordre public )}-empche que le dedans ne transpire au dehors ..D'o apothose et recrudescence de l' hypocrisieofficielle. Mais rien n'arrte la vrit. Les savantsenseignent la peur des microbes, et les amoureuxs'en moquent. Bien mieux, ils les recherchent avecavidit sur les lvres l'un de l'autre; ils font litirede l'hygine la plus lmentaire: et plus ils mpri-sent les vains prceptes de Pasteur, plus ils sonteffectivement heureux, car ils se donnent par l mmeles plus grandes marques d'amour qu'il soit possiblede se donner.

    Car l'amour est le retour passager de l'homme la loi naturelle, laquelle est la condi tion essentiellede son bonheur. Or cette loi naturelle est la ngationformelle de la loi sociale. Qlle dis-je? L'~1mour estla rintgration de l'homme dans le pur tat divin,dans l'tat de flicit absolue rsultant de la con-fusion intime des deux principes opposs, qui, parleur droulement distinct dans le temps et dans-l'espace, engendrent les cratures. Voil pourquoitoutes les fictions sociales dispar~lissent aux yeux deceux qui s'aiment; voil pourquoi il n'y a plus poureux ni dogme, ni morale, ni religion, ni .politique,ni opinion. Toutes les fantasmagories du mondeet les b:lllivernes du sicle, tous les discours despclants, tous les prjugs, toutes les craintes, toutes,les ladreries, sont balays et emports par le grandsouffle divin et irrsistible de l'amour! L'erreur,manteau de la cration, se proclame Pudeur et Vertu;

  • 2'12 JlIYSTERIA

    l'Amour, lui, rvlation de l'Absolu, affirme la vritdesa nature par le cynisme de son immortelle nuditet par l'obscnit triomphante de son Verbe. Quisaura le comprendre et en devenir plus sincre etmeilleur ?

    La philosophie cynique n'a pas eu d'autre butque de ran:ener les hommes leur essence premire, leur vritable origine. Ces gueux, draps dansleurs guenilles, taient rellement des dieux des-cendus sur la terre. Lorsque Diogne invitaitAlexandre s'carter pour ne pas lui cacher sonsoleil, o tait la royaut d'Alexandre, o taient lesguenilles de Diogne ? .. O tait la Vrit? ...

    Karl NISSA.

  • Nouvelles. Transmutations de MatireLes expriences de Ramsay, CoIlle et Patterson

    Le mot de transmutation, banni du langage scien-tifique aux XVIIIe et XIX sicles, a reconquis, ds ladcouverte de la radioactivit, tous ses droits. Lescorps radioactifs ne donnent-ils pas lieu desphnomnes nets et indiscutables de transmu-tation de matire? Le radium, corps simple ausens chimique du mot, se dtruit spontanmentpour donner naissance de l'hlium, et ce gazcurieux, que nous nommons en France manationet que Ramsay a baptis niton. Le niton son tourdgage de l'hlium, et donne naissance un autrecorps simple, le radium A, qui lui-mme faiL bien-tt place toute une srie de nouveaux corpssimples, aboutissant au polonium.

    Ces faits nous ont familiariss nouveau avec lesrves des alchimistes qui nous paraissent aujour-d'hui moins chimriques. Aussi a-t-on accueilli avecle plus vic' intrt, mais sans le moindre septicismea priori, la nouvelle sensationnelle, transmise lasemaine dernire par les journaux, que des cas nou-veaux de transmutation 1Ivaient t mis en videncepar Sir William Ramsay et ses lves, les professeursCollie et Patterson.

  • MYSTERIA

    Avant de rsumer les communications de ces sa-vants la Chemical Society de Londres, nous devonsinsister sur le caractre essentiel des transmutationsradioactives, le~ seules actuellement bien connues:elles sont spontanes, automatiques, et ch3ppentabsolument notre action, Tous les moyens d'actionont t expriments: chaleur, lumire, pression,dilution, concentration, etc., nul n'est capable demodifier en quoi que ce soit l'volution d'un atomede rlldium. Le phnomne chappe notre in-fluence autant peut-tre que lui chappe l'volutiond'une toile lointaine. (Jean Perrin, les Atomes.)

    Nous void loin de la transmutation telle que laconcevaient les akhimistes. Cependant sir WilliamRamsay a pens que l'nergie formidable librepar la destruction de l'atome de radium, pourraittre utilise pour dmolir l'difice atomique d'autressubstances, Cette nergie se manifeste, on le sait,sous trois formes simultanes : projections de par-ticules positives a. qui sont des atomes d'hliumporteurs de deux charges positives; projections departicules ~, qui sont des corpuscules lectrissngativement ou lectrons mis des vitesses attei-gnant les 9/10 de celle de la lumire; mission deradiations '( qui' sont des branlements de l'thersemblables aux rayons X.

    Les expriences de Ramsay ont utilis lesrayons ~, Le grand savant anglais a annonc toutd'abord la transmutation du cuivre en lithium, quin'a pas t confirme; puis, plus rcemment, celle

  • ....

    NOUVELLES TRANSMt;TATIOl\S DE MATIRES 235

    -du silicium en carbone, qui exige encore une vrifi-cation.

    Un moment sir William se trouva priv de sapierre philosophale. Le radium dont il disposait luiavait t prt, et il avait d le r~ndre. Il songeaalors exprimenter llne autre source de rayons ~,beaucoup plus abordable, savoir la vulgaire am-poule rayons' X. Les rayons cathodiques, quit:n heurtant l'anticathode donnent naissance auxrayons X, ne sont autre chose que des missionsd'lectrons, identiques aux corpuscules ~ du' ra-dium, mais anims d'une vitesse moindre.

    Telle est l'origine des e"xpriences dj clbres,-que toute la presse a signales. Ramsay prit devieilles ampoules rayons X; il les brisa pour re-.cueillir les gaz qu'elles contenaient: l"analyse, iltrouva de J'hlium, du non et de l'argon. Puis, aulieu de briser les ampoules, il les chauffa )00,recueillit les gaz et y trouva le spectre de l'hlium et

  • 256 i\'!YSTERJA

    de M. Collie avaient eu pour objet de dcomposer lespath fluor par la dcharge. En exprimentant sur duspath fluor reu d'Islande par Sir William Ramsay,il obtint de l'hlium. De nouvelles investigationseffectues au moyen des appareils imagins prc-demment par Ramsay rvlrent la prsence dunon. On obtint le mme rsultat avec du fluorurede calcium artificiel, avec de la laine de verre etmme en faisant passer l'tincelle dans le tu be deverre vide.

    D'o vient le non? De l'air s'est-il infiltr tra-vers les interstices des robinets? Provient-il des im-purets de l'hydrogne dont le tube est rempli, oude l'oxygne employ ultrieurement pour liminerl'hydrogne? Enfin le non ne se trouvait-il pas dis-sous dans le verre? Le professeur Collie dcrit lesexpriences faites par 1ui pour contrler ces diverspoints. Elles aboutissent une rponse n'gative. Ila mme constat que le non n'aurait pu s'intro-duire du dehors travers le verre chauff. N'aurait-ilpu cependant pntrer dans le rcipient la faveurde la dcharge des rayons X? Les expriences con~duites en collaboration par MM. Collie et Pattersonsemblent fournir ici encore une rponse ngati..;e.Le tube d'exprience fut entour d'un autre tuberempli de non. et le rsultat prcdemment ob-tenu ne se trouva nullement modifi; le tube ext-rieur fut alors rempli avec de l'hlium, on trouvaencore du non l'intrieur du premier. Puis onpratiqua dans le tube extrieur un vide suprieur

  • NOUVELLES TRANSMUTATIONS DE MATIRES 2",7

    celui du vide des ampoules rayons X. M. Collievoulait voir s'il ne serait point pass du gaz du tubeintrieur dans le tube extrieur. Un centimtre cubed'oxygne pur fut admis dans ce dernier tube;ayant ensuite extrait le gaz par pompage, on y fitpasser l'tincelle lectrique : 'une lgre explosionrvla la prsence d'hydrogne. L'excs d'Oxygneayant t absorb par le charbon, il restait des gazrsiduels qui rservaient aux deux savants unetonnante surprise. L'analyse spectrale rvla, dansce rsidu, de l'hlium mlang d'un peu de non.

    M. Patterson reprit l'exprience en remplissantd'oxygne le tube extrieur, aprs le passage deJ'tincelle dans le premier tube, on trouva dans lesecond non plus de l'hlium, mais du non.

    L'explication de ces deux curieuses expriencesserait la suivante: dans la premire, sous l'effet dela dcharge lectrique dans le tube vide, l'atomed'hydrogne se serait charg d'lectricit, se seraitcondens et aurJit t expuls hors du tube, sousforme de particules (7., qui, une fois neu tralises,deviennent des atomes d'hlium.

    Dans la seconde exprience, les particules ~ pro-jetes contre les atomes d'oxygne auraient donnnaissance au non. La valeur des poids atomiquesde ces trois corps rend l'hypothse vraisemblable:hlium (4) + o:xygne (16) = non (20).

    De toute faon, nous assisterions la naissance decorps simples partir d'autres corps simples;c est--dire des transmutations. Et celles-ci, l'en-

    5

    '" .~".

  • %58 l\IYSTERIA

    contre des transmutations radioactives, seraient nonplus des phnomnes marche inflexible, chap-pant tout pouvoir humain, m3is bien l'uvre rai-sonne du physicien, renouvelable volont.

    Ces expriences soulveront sans aucun doute descontroverses passiones. Des vrifications prcises,minutieuses sont ncessaires avant que ces rsultatsne soient dfinitivement accepts.

    A. TROLLER.

    ;g.m.!~. A!.. ~'. )

  • Premiers lments de I1ecturede la l1angue nbraque

    (Suite)

    Restent ici deux choses determiner : Iole pro-cessus cosmique des Ecoles antiques; 2 celui desAlphabets correspondants.

    Pour le premier point, trois formes mres : lecentre, le rayon ou diamtre et le cercle; douze si-gnes involutifs; sept signes volutifs.

    Pour le second point, auquel les anciens accor-daient le premier rang, trois lettres constr':!ctives ;douze involutives; sept volutiv~s.

    Dans les deux cas: III + Xli + Vil = XII = CaBa,prononciation de : C = 20, B = 2, total 22, C. Q:.F. D.

    Les alphabets de vingt-deux lettres correspon-daient donc un Zodiac solaire ou solaro-lunaire,arme d'un septenaire volutif.

    C'taient les alphabets schmatiques.Les autres, suivant la mme mthode, devenaient

    par vingt-quatre lettres les ~oraires des prcdents;par vingt-huit lettres, leurs lunaires; par trente,leurs mensuels solaro-lunaires; par trente-six, leursdcaniques, etc...

    Sur les alphabets de vingt-deux lettres, la Royale.l'Emissive de l'aller, la Rmissive du retour, tait1'1 ou Y ou J, et, pose sur le premier triangle qui-latral inscrit, elle devait former autologiquement,

  • 260 PRDlIERS LlhlE. TS DE LECTURE

    avec deux autres, le nom de Verbe et de JsusISh va-(Ra), OSHI-(Ri).

    Au contraire, tous les peuples qui ont embrassle schisme naturaliste et lunaire ont pris pour Royalela lettre M qui commande le deuxime tl'gone l-mentaire.

    Tout le systme vdique, puis brahmanique, a tainsi rgl aprs coup, p::;r Krishna, partir ducommencement du Kaly-Youg. Telle est la clef duLivre- des guerres de IV, guerres de la Royale 1ouy contre l'usurpatrice M.

    D'aprs les patriarches qui les ont prcds, lesBrahmes ont divis les langues humaines en deuxgrands groupes: 1 Devanagaries, langues de Citcleste ou de civilisation ramene au Principe cos-mologique divin; 2 Pracrites, langues de civilisa-tions sauvageonnes ou anarchiques. Le sanscrit estune langue Dvanagari de quarante-neuf lettres; leVde galemellt, avec ses quatre-vingts lettres ousignes drivs du point de l'AUM, c'est-dire de lalettre M.

    Ces deux langues sont cabalistiques dans l