Mémoire d’initiation a la recherche et d’ingénierie en Masso-Kinésithérapie (Unité d’Enseignement 28)
2eme Cycle 2019-2021
Comparaison de l’effet d’un programme de pliométrie et d’un programme de proprioception sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint
d’instabilité chronique de cheville
Damien DUVEAU Mémoire dirigé par Mathilde PALUT
Résumé :
Introduction : Le basketball est un sport très exigeant sur le plan physique et constitue un important risque de blessure. Les
entorses latérales de cheville sont les blessures les plus fréquentes dans la pratique du basketball amateur et professionnel
et l’installation d’une instabilité chronique de cheville doit être prise en charge prioritairement pour une pratique sans gêne
de ce sport. L’objectif de cette étude est d’analyser l’effet d’un entraînement pliométrique et d’un entraînement proprioceptif
sur la stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball souffrant d’instabilité chronique de cheville ainsi que sur le
ressenti subjectif d’instabilité.
Méthode : Dix joueurs de basketball amateurs répondant aux critères d’inclusion ont été répartis a léatoirement dans le
groupe pliométrie et dans le groupe proprioception. Les deux protocoles durent quatre semaines à raison de deux
entraînements par semaine. Le critère de jugement principal est la stabilité dynamique de cheville objectivée à l’aide du S tar
Excursion Balance Test simplifié (SEBT). Le critère de jugement secondaire est la sensation subjective d’instabilité évaluée
à l’aide du questionnaire Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT).
Résultats : L’analyse statistique n’a pas mis en évidence de différence significative entre les groupes pour les deux critères
de jugement (p > 0,05). Les comparaisons intra groupe pré et post étude montrent un effet statistiquement significatif pour
certaines directions du SEBT et cliniquement intéressant dans les autres directions avec un effet de taille important.
L’évolution du score au CAIT est statistiquement significative dans le groupe proprioception et cliniquement intéressante
dans le groupe pliométrie avec un effet de taille important.
Discussion : La pliométrie et la proprioception sont deux outils intéressants dans la prise en charge de l’instabilité chronique
de cheville chez le basketteur amateur et leur efficacité doit être attestée par des études ultérieures plus longues et réalisées
sur des populations plus importantes.
Ce document est le fruit d’un long travail de formation et d’initiation à la recherche en vue de
l’obtention de l’UE 28, Unité d’enseignement intégrée à la formation initiale de masseur
kinésithérapeute.
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contenu de ce mémoire mais le met à la disposition de la communauté scientifique élargie.
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Version 25/11/2021
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UE 28 - MEMOIRE
DÉCLARATION SUR L’HONNEUR CONTRE LE PLAGIAT
Je soussigné, Damien DUVEAU,
Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été indiquées dans
leur totalité. Je certifie, de surcroît, que je n’ai ni recopié ni utilisé des idées ou des formulation s
tirées d’un ouvrage, article ou mémoire, en version imprimée ou électronique, sans mentionner
précisément l’origine et que les citations intégrales sont signalées entre guillemets.
Conformément à la loi, le non-respect de ces dispositions me rend passible de poursuites devant
le conseil de discipline de l’ENKRE et les tribunaux de la République française.
Dans la mesure où je souhaiterai publier, ou inscrire pour un concours, le présent travail, je
m’engage à en demander l’autorisation à l’ENKRE qui en est le partenaire.
Fait à Montreuil, le 28 mars 2021
Signature :
Remerciements :
A Mathilde Palut pour son écoute et ses précieux conseils dans la réalisation de
ce travail.
A ma famille pour son soutien permanent dans les bons comme dans les
mauvais moments.
A Lola pour son soutien et sa relecture attentive de ce mémoire.
A mes amis pour nos moments passés qui ont fait passer ces quatre ans
tellement vite.
Introduction .............................................................................................................................. 1
1. Cadre théorique ................................................................................................................... 2
1.1. Épidémio logie ............................................................................................................................................... 2
1.2. Connaissances fondamentales .................................................................................................................... 3
1.2.1. Rappels anatomiques ......................................................................................................................... 3
1.2.2. Stabilisation passive de la cheville .................................................................................................. 4
1.2.3. Stabilisation active de la cheville ..................................................................................................... 5
1.3. Mécanismes lésionnels de l’entorse de cheville ..................................................................................... 6
1.4. Conséquences des entorses de cheville .................................................................................................... 7
1.4.1. L’instabilité chronique de cheville .................................................................................................. 8
1.5. Traitement Masso Kinésithérapique ....................................................................................................... 10
1.5.1. Traitement de l’entorse en aigu...................................................................................................... 10
1.5.2. Recommandations ............................................................................................................................ 10
1.5.3. Proprioception ................................................................................................................................... 11
1.5.4. Pliométrie ........................................................................................................................................... 13
1.6. Synthèse de la littérature ........................................................................................................................... 14
1.6.1. Effet d’un entraînement proprioceptif ........................................................................................... 14
1.6.2. Effet d’un entraînement pliométrique ........................................................................................... 16
1.7. Justification des outils ............................................................................................................................... 17
1.7.1. Star excursion balance test (SEBT) ............................................................................................... 17
1.7.2. Cumberland ankle instability tool.................................................................................................. 19
2. Problématisation ................................................................................................................ 21
2.1. Problémat ique ............................................................................................................................................. 21
2.2. Hypothèses .................................................................................................................................................. 22
3. Méthodologie ...................................................................................................................... 23
3.1. Population.................................................................................................................................................... 23
3.1.1. Critères d’inclusion .......................................................................................................................... 23
3.1.2. Critères de non-inclusion ................................................................................................................ 23
3.1.3. Critères d’exclusion ......................................................................................................................... 24
3.2. Critère de jugement.................................................................................................................................... 24
3.2.1. Critère de jugement principal ......................................................................................................... 24
3.2.2. Critère de jugement secondaire ...................................................................................................... 24
3.3. Matériel ........................................................................................................................................................ 24
3.4. Protocole ...................................................................................................................................................... 25
3.4.1. Évaluation de la stabilité dynamique ............................................................................................ 25
3.4.2. Évaluation de l’instabilité chronique de cheville ........................................................................ 25
3.4.3. Éthique et protection des données ................................................................................................. 26
3.4.4. Randomisation .................................................................................................................................. 26
3.4.5. Déroulement de l’étude ................................................................................................................... 26
3.4.6. Protocole de pliométrie .................................................................................................................... 27
3.4.7. Protocole de proprioception............................................................................................................ 30
3.4.8. Évaluation finale ............................................................................................................................... 31
3.5. Analyse statistique ..................................................................................................................................... 32
4. Résultats.............................................................................................................................. 33
4.1. Contrôle de l’homogénéité des groupes ................................................................................................. 33
4.1.1. Comparaison inter groupe des données anthropométriques ...................................................... 33
4.1.2. Comparaison inter groupes des performances au SEBT ............................................................ 34
4.1.3. Comparaison inter groupes du score au CAIT ............................................................................ 35
4.2. Comparaison intra groupe pré et post étude .......................................................................................... 36
4.2.1. Comparaison pré et post étude : groupe proprioception ............................................................ 36
4.2.2. Comparaison pré et post étude : groupe pliométrie .................................................................... 37
4.3. Comparaison inter groupe post étude ..................................................................................................... 39
5. Discussion ........................................................................................................................... 41
5.1. Rappel des résultats ................................................................................................................................... 41
5.1.1. Résultats sur la performance au SEBT ......................................................................................... 41
5.1.2. Résultats sur le score au CAIT ....................................................................................................... 43
5.2. Évaluation de la qualité de l’étude .......................................................................................................... 43
5.3. Biais et limites de l’étude.......................................................................................................................... 45
5.3.1. Les participants ................................................................................................................................. 45
5.3.2. Le matériel ......................................................................................................................................... 46
5.3.3. Méthodologie .................................................................................................................................... 46
5.3.4. Expérimentateur................................................................................................................................ 47
5.4. Analyse des résultats au regard de la littérature.................................................................................... 47
5.5. Perspectives d’amélioration ..................................................................................................................... 50
5.6. Proposition pour l’évolution des pratiques et des savoirs en kinésithérapie .................................... 50
Conclusion ............................................................................................................................... 52
Bibliographie………………………………..……………………………………………….....
1
Introduction
Le basketball est un sport spectaculaire et populaire dans le monde entier en raison de la
performance athlétique des pratiquants et de l’essor économique et culturel de la ligue de
basketball américaine (NBA).
Il s’agit d’un sport pratiqué à haute intensité avec un grand nombre de sprint répétés ainsi qu’un
nombre important de sauts verticaux. En raison des exigences physiques que la pratique du
basketball impose aux athlètes, ce sport est à l’origine d’un grand nombre de traumatismes
musculo squelettiques et notamment d’entorses latérales de cheville qui représentent le plus
grand nombre de traumatisme aux membres inférieurs dans le sport amateur comme
professionnel. Ces dernières peuvent se révéler particulièrement handicapantes dans la pratique
sportive et peuvent être à l’origine d’une instabilité chronique de cheville en cas de mauvais
traitement ou d’une récupération incomplète de l’athlète. Il apparait donc comme une priorité
de traiter ces blessures et mais également de prévenir leur survenue ainsi que leurs récidives.
La proprioception est un outil thérapeutique reconnu efficace à travers la littérature dans le
traitement ainsi que dans la prévention de survenue d’entorses latérales de chevilles. D’autre
part, la pliométrie est une part majeure de la pratique du basketball avec une variété importante
de sauts lors des matchs ainsi que lors des entraînement et son effet sur la stabilité dynamique
de cheville est moins investigué dans la littérature. Nous souhaiterons dans cette étude comparer
l’impact d’un entrainement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville de basketteurs
amateurs souffrant d’instabilité chronique de cheville à un entrainement pliométrique qui
présente l’avantage d’être représentatif des contraintes imposées aux athlètes dans leur pratique
sportive du basketball.
Nous pouvons donc nous questionner sur l’impact d’un entraînement pliométrique et d’un
entraînement proprioceptif sur l’évolution de joueurs de basketball souffrant d’instabil ité
chronique de cheville dans le but de déterminer si ces méthodes de traitement sont efficaces et
si l’une ou l’autre semble présenter un effet significativement plus important.
2
1. Cadre théorique
1.1. Épidémiologie
La pratique du basketball entraîne des mouvements spécifiques qui différencient les facteurs de
risque de ce sport par rapport aux autres disciplines. L’évolution des règles allant vers un jeu
plus rapide avec davantage de sprint et un temps de récupération moindre entre chaque
répétition d’efforts, et la pratique étant de plus en plus exigeante athlétiquement ont entrainé
des adaptations physiques des pratiquants (Cormery et al., 2007). De plus, le basketball est un sport
par nature vertical ; ainsi lors d’un match, un joueur effectue entre 35 et 46 sauts verticaux, soit
un nombre entre deux et quatre fois plus élevé que pour d’autres sports tels que le football ou
le volleyball. En outre, selon Matthew et al., l’aspect multidirectionnel du basketball oblige les
athlètes à changer la nature ainsi que la direction de leurs mouvements toutes les 2.83 secondes
en moyenne (Matthew et Delextrat., 2009). Comparativement à d’autres sports entrainant
principalement des mouvements dans le plan sagittal (jogging ou sprint par exemple), le
basketball exige une quantité importante de mouvements dans le plan frontal, particulièrement
dans les phases défensives.
Tous ces facteurs font du basketball un sport particulièrement exigeant physiquement et
engendre un risque de blessures multiples, que ce soit avec ou sans contact.
La cheville est l’articulation la plus touchée par les blessures, représentant 10 à 30% du total de
blessures dans la pratique sportive (Radenne & Scohier, 2017). De plus, une entorse de cheville
induit dans un grand nombre de cas une instabilité chronique de cheville. Cette instabilité est
attribuée à deux facteurs : une instabilité mécanique de la cheville due aux changements
mécaniques causés par l’entorse de cheville ; ou une instabilité fonctionnelle de cheville causée
par un déficit de proprioception, de force ou encore de coordination neuromusculaire (Radenne
& Scohier, 2017). Enfin, l’instabilité et les blessures à la cheville touchant les athlètes de haut
niveau représentent un coup de prise en charge médicale de 2 milliards de dollars aux États-
Unis (Waterman et al., 2010). Ces coûts financiers importants couplés à la baisse du niveau
d’activité physique ainsi qu’au retentissement sur la qualité de vie des athlètes soulignent
l’importance du développement de programmes de prévention de ces blessures (Gribble et al.,
2016).
3
La plus commune des blessures à la cheville est l’entorse de cheville, impliquant les ligaments
latéraux de la cheville (Garrick, 1977). Comprendre le mécanisme de blessure permettrait donc
de mettre au point de nouvelles stratégies préventives ainsi que des équipements de protection
pour les joueurs de basketball (Dubin et al., 2011). Ce sont les raisons pour lesquelles il est
intéressant de détailler les structures anatomiques impactées par l’entorse de cheville ainsi que
la biomécanique des mouvements lésionnels les plus fréquents lors de ces entorses.
1.2. Connaissances fondamentales
1.2.1. Rappels anatomiques
D’après Michel Dufour. (2001) l’articulation de la cheville connecte les jambes et les pieds.
Elle est constituée de deux articulations distinctes : l’articulation talo crurale entre le talus et le
tibia et l’articulation subtalaire entre le talus et le calcanéus. Le tibia ainsi que la fibula forment
ensemble la mortaise tibio-fibulaire. La partie médiale de cette mortaise est constituée par la
face latérale de la malléole médiale, la partie supérieure par le pilon tibial et la partie latérale
par la face interne de la malléole latérale. Cette mortaise s’articule avec la face supérieure du
talus : la trochlée pour former l’articulation talo crurale, une articulation de type trochléenne.
Il s’agit donc d’une articulation disposant d’un degré de liberté. Bien qu’il existe une variabilité
inter individu, la mobilité moyenne de l’articulation talo crurale est de 50° de flexion plantaire
et de 20° de flexion dorsale. Concernant l’articulation subtalaire, elle est constituée de la face
inférieure du talus qui répond au calcanéus. Il s’agit d’une articulation double trochoïde
inversée dont les mouvements sont :
- L’éversion : le talon pivote vers l’extérieur
- L’inversion : le talon pivote vers l’intérieur
- L’abduction
- L’adduction.
Bien que des variations existent, la mobilité moyenne de l’articulation subtalaire est de 25° en
inversion et de 5 à 10° en éversion. Ces amplitudes articulaires sont très rarement dépassées
lors de la marche. En revanche, des mouvements extrêmes d’inversion et d’éversion sont les
phénomènes centraux retrouvés dans les entorses traumatiques de cheville.
4
Afin d’éviter les traumatismes liés aux mouvements extrêmes, la cheville est soutenue par des
ligaments responsables de la stabilité passive de la cheville est des muscles qui assurent quant
à eux la stabilité active de la cheville.
1.2.2. Stabilisation passive de la cheville
Les ligaments qui entourent la cheville évitent les amplitudes extrêmes d’inversion et
d’éversion. Ce sont les ligaments collatéraux latéraux et médiaux.
Tout d’abord, le ligament collatéral médial se compose de trois faisceaux :
- Le faisceau antérieur
- Le faisceau moyen
- Le faisceau postérieur.
Le faisceau antérieur prend insertion sur la malléole latérale et se termine sur le col du talus.
Ce ligament a pour rôle de limiter les amplitudes extrêmes en inversion ainsi qu’en flexion
plantaire. C’est le faisceau ligamentaire le plus souvent lésé lors des entorses latérales de
chevilles. En effet, une étude de Ringleb et al. (2011) a démontré que le faisceau antérieur du
ligament collatéral latéral de la cheville se tend en rotation interne ainsi qu’en flexion plantaire.
Les résultats de cette étude suggèrent donc qu’un mouvement rapide et explosif de flexion
plantaire et de rotation interne sur une cheville en inversion met en tension le faisceau antérieur
du ligament collatéral latéral de cheville. Il entraîne sa rupture si le stress mécanique imposé
dépasse les capacités élastiques du ligament.
Le faisceau moyen s’insère sur la malléole latérale et se termine sur le calcanéus. Il permet
quant à lui de lutter contre les mouvements extrêmes d’inversion et est davantage mis en tension
en fin d’amplitude de flexion dorsale de cheville.
Le faisceau postérieur joint la face postérieure de la malléole latérale à la face postérieure du
talus. Il s’agit du faisceau ligamentaire le plus épais et le plus résistant. Il est principalement
mis en tension lors des mouvements de flexion dorsale.
5
1.2.3. Stabilisation active de la cheville
Le maintien de la stabilité articulaire dépend de l’action synergique des os, des ligaments et des
capsules articulaires, des muscles et de leurs tendons et des récepteurs sensoriels ainsi que de
leurs afférences sensorielles vers le cerveau. Les structures de support dynamiques de la
cheville sont constituées des muscles de la jambe, des tendons associés et des fibres
proprioceptives contenues dans les structures des tissus mous environnants. Les fibres
proprioceptives fournissent une entrée sensorielle afférente concernant la position de
l'articulation et stimulent les réflexes musculaires pour positionner le pied et la cheville afin
d’assurer une fonction articulaire appropriée.
Les muscles responsables de la stabilisation active de la cheville, notamment ceux permettant
d’éviter l’entorse latérale de cheville, sont le long et court fibulaires ainsi que le tibial antérieur.
Les muscles long et court fibulaires s’insèrent à la face latérale de la jambe, et passent en arrière
de la malléole latérale, le tendon du muscle long fibulaire traverse en diagonale la face
inférieure du pied pour venir s’insérer à la face inférieure du tubercule du naviculaire ainsi que
sur la base du premier métatarsien. Le tendon du muscle court fibulaire quant à lui s’insère sur
la tubérosité du cinquième métatarsien.
En raison de leurs trajets et insertions, une contraction musculaire concentrique des muscles
court et long fibulaires entraine un mouvement d’éversion, accompagné d’une flexion dorsale
pour le court fibulaire et d’une flexion plantaire pour le long fibulaire.
Le muscle tibial antérieur s’insère sur la face antérieure de la jambe et se termine à la partie
médiale du pied, sur le cunéiforme médial ainsi que sur la base du premier métatarsien. Ainsi,
une contraction excentrique du tibial antérieur et du système extenseur adjacent permet de
freiner la flexion plantaire de la cheville.
Une démarche normale dépend en grande partie d’un positionnement correct de l’articulat ion
de la cheville. En effet, lorsque la jambe n’est pas en appui mais se prépare à entrer en contact
avec le sol, la partie latérale du pied passe seulement cinq millimètres au-dessus du sol. La
position idéale du pied ainsi que de la cheville lors du contact au sol est une flexion dorsale de
cheville accompagnée d’une inversion minimale de cheville. Les résultats d’études ont montré
6
que si la partie latérale du pied entrait en contact avec le sol dans une position d’invers ion
excessive, la réponse proprioceptive reflexe des muscles fibulaires n’était pas suffisante pour
éviter cette inversion soudaine, ce qui pourrait entraîner une entorse latérale de cheville. En
revanche, des afférences sensorielles peuvent stimuler les réflexes moteurs des muscles
fibulaires et tibial antérieur, permettant ainsi de corriger un mauvais positionnement de la
cheville avant le contact du pied au sol (Dubin et al., 2011).
Par conséquent, un mauvais mouvement, un traumatisme et une mauvaise réception au sol
peuvent être des facteurs prédisposant à l’entorse latérale de cheville. En fonction des
mécanismes lésionnels, une bonne connaissance de la biomécanique permet souvent un
diagnostic correct de la zone ligamentaire touchée. Un bon contrôle moteur apparaît donc
central dans la prévention des entorses de chevilles. En conséquence, un entraînement est
indispensable afin d’éviter la survenue de récidive et l’installation d’instabilité chronique de
cheville.
1.3. Mécanismes lésionnels de l’entorse de cheville
Afin de développer des mesures préventives contre la survenue d’entorses de chevilles ains i
que des traitements adaptés, il est essentiel d’en comprendre précisément le mécanisme
lésionnel.
Gehring et al. (2013) ont réalisé une étude sous conditions de laboratoire expérimentale afin
d’étudier la mise en charge de la cheville lors de mouvements de courses et de changements
rapides d’appuis (Gehring et al., 2013). Lors de cette étude, l’un des participants s’est blessé à la
cheville. Ses mouvements dans les trois plans de l’espace étaient enregistrés ainsi que le niveau
d’activation musculaire des membre inférieurs. Cela a permis de comparer les données
collectées aux 16 participants précédents de l’étude n’ayant pas souffert d’entorse latérale de
cheville.
L’orientation globale du bassin, la flexion de hanche et de genou chez le patient blessé
différaient déjà des mesures faites sur les autres sujets de l’étude lors de la phase préparatoire
au contact du pied au sol. Lors du contact au sol, la cheville a vite été déplacée en flexion
7
plantaire (1240°/s), en inversion (1291°/s) et en rotation interne (581°/s), atteignant son
déplacement maximal dans les 150 millisecondes après le contact du pied au sol.
De plus, un pic d’activation rapide des muscles tibial antérieur et long fibulaire a été observé
40 et 45 ms après le contact au sol, dépassant ainsi les mesures faites sur les autres sujets avec
des pics d’activation des muscles tibial antérieur et long fibulaire respectivement de 62ms et
74ms.
Comme évoqué précédemment, les muscles tibiaux antérieur et long fibulaires ont des actions
motrices allant à l’inverse des mouvements observés dans l’entorse latérale de cheville
(respectivement flexion dorsale et éversion). Cette étude met donc en évidence le fait que le
contrôle et les réflexes neuromusculaires de ces muscles jouent un rôle important dans le
positionnement de l’articulation lors de la phase critique du déplacement excessif de la cheville.
Les résultats de ce cas suggèrent donc que la mécanique de tout le segment jambier, les
ajustements lors de la phase précédant le contact au sol ainsi que le contrôle neuromuscula ire
jouent un rôle devant être pris en considération lors du mécanisme d’entorse latérale de cheville.
Il apparait donc nécessaire de considérer la prévention et la rééducation de cette blessure de
façon globale, afin d’améliorer l’équilibre, la force, la posture ainsi que le contrôle
neuromusculaire.
1.4. Conséquences des entorses de cheville
D’après une étude sur les symptômes à long terme des entorses latérales de chevilles de
Anandacoormasamy et Barnsley. (2005), 47% des patients souffrent de douleurs résiduelle s,
d’instabilité ou encore de faiblesse à la cheville tandis que 37% d’entre eux déclarent encore
des gonflements. De plus, 47% des patients ont déclaré présenter au moins deux des symptômes
évoqués (Anandacoomarasamy, 2005).
D’autre part, une étude de Swenson et al. (2009) a déterminé que l’entorse de cheville est la
pathologie occasionnant le plus important taux de récidives avec un pourcentage de 28,3%. La
prise en charge systématique ainsi que la prévention de récidives apparaissent donc comme une
préoccupation majeure de cette pathologie (Radenne & Scohier, 2017; Swenson et al., 2009).
8
En outre, une revue de littérature de Miklovic et al. (2018) a permis de conclure que 40% des
personnes victimes d’entorses latérales de cheville ont ensuite souffert d’instabilité chronique
de cheville. L’instabilité chronique de cheville représente un enjeu majeur de prise en charge
du fait qu’elle entraine un certain nombre de déficits tels qu’une perte de force, d’amplitude
articulaire, de contrôle postural ou bien une modification du schéma moteur altérant toutes les
activités fonctionnelles (Miklovic et al., 2018).
Doherty et al. (2016) ont quant à eux réalisé une étude visant à déterminer si un déficit de
contrôle moteur pouvait être prédictif de la survenue plus tardive d’instabilité chronique de
cheville. Les résultats de leur étude ont montré que la difficulté à réaliser les tests deux semaines
et six mois après le traumatisme étaient prédictifs de la survenue d’instabilité chronique de
cheville un an après la survenue de l’entorse (Doherty et al., 2016).
Il est donc important de prendre en charge l’entorse latérale de cheville tant sur le plan de la
physiothérapie pour lutter contre les œdèmes et la douleur, que sur le plan plus fonctionnel pour
permettre une reprise des activités sans instabilité ni déficit de contrôle moteur. En particulie r
au basketball où les changements de direction, les mouvements pivots ainsi que les contacts
sont très nombreux et entrainent un grand nombre de traumatismes à la cheville. Il est donc
nécessaire de déterminer de quelle manière retrouver un équilibre dynamique et un contrôle
neuromusculaire les plus optimaux.
1.4.1. L’instabilité chronique de cheville
L’instabilité chronique de cheville est définie par Hertel et al. (2008) comme « des épisodes
répétitifs ou des perceptions de dérobement de la cheville ; la présence de symptômes comme
la douleur, la réduction de l’amplitude de mouvement de la cheville ; et des entorses de cheville
qui persistent pendant plus d’un an après la blessure initiale ».
L’instabilité chronique de cheville ne semble pas s’installer immédiatement après un épisode
d’entorse. Comme évoqué précédemment, Miklovic et al. (2018) décrivent plusieurs déficits
entrainés par l’entorse latérale de cheville tels que la perte d’amplitude articulaire et une
diminution du contrôle postural. Bien qu’une augmentation de la laxité ligamentaire soit la
conséquence la plus fréquente et documentée des entorses latérales de cheville, il semble peu
9
probable que ce soit la seule cause de survenue tardive d’ICC . Les mécanismes menant à la
survenue d’ICC sont complexes et Wikstrom et al. (2013) ont décrit une cascade d’évènement s
menant à l’installation d’ICC.
Figure 1. Cascade d’évènements menant à l’ICC
Selon Hertel et al. (2008) l’ICC comprend une instabilité mécanique et une instabil ité
fonctionnelle de cheville. L’instabilité mécanique se définit par une mauvaise cinématique
articulaire, une laxité ligamentaire augmentée, une dégénération tissulaire ou encore une
inflammation synoviale. L’instabilité fonctionnelle de cheville quant à elle se traduit par une
diminution de force des éverseurs, un déficit proprioceptif de cheville ou encore une diminution
du contrôle neuromusculaire dynamique. Ces deux étiologies de l’ICC ne sont pas à mettre en
opposition mais à comprendre comme un ensemble pouvant de façon associée être à l’origine
de l’ICC.
Figure 2. paradigme de l’ICC
10
De cette conception, ressort les notions de coper et non-coper. Un coper est décrit comme « un
individu ayant eu une entorse de cheville initiale datant de plus de douze mois, n’ayant pas eu
de récidive d’entorse, ne présentant aucun ou très peu de symptômes et déficits fonctionnels et
percevant un rétablissement complet ». Les copers développeraient des mécanismes efficaces
pour compenser les conséquences initiales causées par l’entorse de cheville. En ce sens, un non-
coper est assimilé à un individu présentant une ICC, définie par Hertel comme précédemment
(Hertel & Corbett, 2019 ; Wikstrom & Brown, 2014).
1.5. Traitement Masso Kinésithérapique
1.5.1. Traitement de l’entorse en aigu
Les recommandations en matière de prise en charge ont évolué ces dernières années. Le
protocole RICE (rest, ice, compression, elevation) a depuis quelques années laissé place au
protocole POLICE décrit par Bleakley et al. (2011) Le protocole POLICE vise à limiter la
formation d’œdème et d’hématome et à trouver un équilibre optimal entre protection et mise en
charge de la zone lésée. L’acronyme POLICE signifie :
- Protection : mise au repos du membre lésé pour prévenir toutes récidives et limiter au
maximum les douleurs ;
- Optimal loading : équilibrer repos et charge mécanique. Limiter au maximum la
décharge complète et préférer une charge progressive selon douleur sur le membre
atteint ;
- Ice : cryothérapie locale précoce pendant 20-30 minutes toutes les 3 heures ;
- Compression : strapping circonférentiel ;
- Elevation : surélévation du membre lésé.
1.5.2. Recommandations
Les recommandations générales sur la prise en charge des entorses de cheville en aigue et au
plus long terme ont été actualisées par le « British Journal Sports Medicine » en 2018. Plusieurs
protocoles de soins préexistants ont été analysés durant cette étude et différentes conclusions
en ont été tirées :
- Protocole RICE
- Antis inflammatoires non stéroïdiens
- Immobilisation
11
- Support fonctionnel
- Exercices
- Mobilisations
- Traitement chirurgical.
Au regard de ces recommandations, le traitement fonctionnel par des exercices et des
mobilisations articulaires semble avoir l’effet le plus positif sur l’évolution des entorses
latérales de cheville. Nous avons vu précédemment que la récidive et l’instabilité chronique de
cheville étaient des complications fréquentes. Il convient donc de rechercher au regard de la
littérature les méthodes de rééducation fonctionnelles les plus efficaces pour augmenter la
stabilité de la cheville blessée.
1.5.3. Proprioception
Le terme « proprioception » a été décrit pour la première fois par Sherrington. Depuis, ce terme
est utilisé pour décrire une certaine variété de sens (Hiller et al., 2006). D’autres auteurs ont défini
la proprioception selon trois modalités : la kinesthésie, la conscience du sens de position de
l’articulation et la sensation de force. D’autre part, des études successives ont ajouté d’autres
paramètres biomécaniques au terme de proprioception : la sensation musculaire de force, la
position statique d’un segment corporel ou encore la vélocité (Hillier et al., 2015; Niessen et al., 2009).
La proprioception est un système complexe qui implique à la fois les systèmes nerveux
périphériques et centraux (Hillier et al., 2015). Elle dépend de fibres spécialisées dans le muscle
qui détectent les variations de longueur du muscle ainsi que la vélocité de ce changement (Proske,
2005; Proske & Gandevia, 2012). De plus, la direction du mouvement peut être déterminée par le
système proprioceptif grâce au muscle qui s’allonge ou se raccourcit. Enfin, la position d’une
articulation peut être perçue en fonction de l’activité d’un muscle agoniste par rapport à son
antagoniste (Hillier et al., 2015; Proske, 2005; Proske & Gandevia, 2012).
La proprioception repose donc sur un ensemble d’entrées sensorielles permettant de détecter et
de prédire le mouvement et la position d’une articulation ainsi que la vélocité du mouvement.
Le système proprioceptif agit en synergie avec le système vestibulaire et visuel pour détecter le
mouvement et l’orientation spatiale (Gandevia, 2014). La proprioception est ainsi importante pour
12
le contrôle moteur et a un rôle dans la planification motrice pour l’anticipation et la préparation
du mouvement (feedforward) ainsi qu’un feedback permettant une adaptation et une
optimisation du mouvement lors de l’exécution de celui-ci (Hillier et al., 2015).
Un déficit proprioceptif entraîne donc de nombreuses conséquences cliniques : cela entraîne
une perte de contrôle du mouvement, une difficulté à apprendre de nouveaux mouvements, à
améliorer la qualité d’un mouvement ou à la maintenir durant la réalisation d’une série en raison
de l’absence de feedback, empêchant donc une adaptation et une correction (Hillier et al., 2015).
Par conséquent, la dextérité est affectée, de la même manière que l’équilibre et la locomotion.
Dans un sport comme le basketball où les changements de direction et les réceptions de saut en
déséquilibre sont très fréquents, un déficit de proprioception entrainant une mauvaise
planification et correction des mouvements représente un facteur de risque de blessures et de
limitation des performances.
Pour ces raisons, un travail d’équilibre statique et dynamique est très souvent inclus dans le
traitement de l’entorse latérale de cheville avec de bons résultats sur la réduction des récidives.
En plus de son efficacité sur la prévention de nouvelles entorses, un entraînement en
proprioception améliore le ressenti des sportifs. En effet, les athlètes déclarent se sentir plus
stables, avoir un meilleur contrôle de leurs mouvements et une meilleure technique dans leur
sport (Riva et al., 2016).
Les exercices de proprioception nécessitent un contrôle postural continu qui stimule les
afférences sensorielles. Cet entraînement améliore la capacité des individus à intégrer et
comprendre les signaux sensoriels provenant des mécanorécepteurs et augmente leur capacité
à déterminer les mouvements et la position des segments corporels dans l’espace (Han et al.,
2016). Il est montré à travers différentes études que les stimulations répétées dues à
l’entraînement proprioceptif améliorent la stabilité dynamique, diminuant ainsi le risque
d’entorse de cheville et leur récidive (Cruz-Diaz et al., 2015; Hale et al., 2007; Mckeon et al., 2008).
Cependant, l’entraînement proprioceptif n’est plus à ce jour la seule méthode de traitement et
de prévention de l’entorse latérale de cheville. Des études récentes effectuées sur des sujets
sains attestent de l’efficacité d’un entraînement musculaire pliométrique sur la stabilité
13
dynamique de la cheville et sur la proprioception globale, faisant de ce travail musculaire un
outil à investiguer dans la réhabilitation fonctionnelle des entorses de chevilles.
1.5.4. Pliométrie
La pliométrie correspond à un mouvement dynamique composé d’un cycle étirement
raccourcissement du complexe musculo tendineux. Le cycle étirement raccourcissement
correspond à une phase excentrique d’un muscle déjà activé suivi immédiatement d’une
contraction concentrique puissante de ce même muscle. L’énergie élastique stockée pendant la
phase excentrique dans le complexe musculo tendineux est restituée lors de la phase finale du
cycle et permet ainsi une contraction concentrique plus puissante (Asadi, 2013; Mirzaei et al., 2013).
Un entraînement pliométrique correspond donc à des exercices de sauts effectués de manière
explosive. Les bénéfices d’un entraînement pliométrique sur la puissance musculaire ainsi que
sur la détente verticale ont été largement démontrés, faisant de cet entraînement une technique
de choix dans la préparation athlétique des sportifs.
Une étude de Asadi et al. (2015) a recherché les effets d’un entraînement pliométrique sur la
stabilité dynamique de basketteurs sains. La stabilité dynamique est évaluée à l’aide du Star
Excursion Balance Test (SEBT). En effet, une amélioration de la performance au SEBT atteste
d’un meilleur contrôle moteur. Le programme de 7 semaines d’ entraînement pliométrique a
significativement amélioré l’équilibre dynamique des sujets (Asadi et al., 2015). De plus, les
mouvements pliométriques sont représentatifs des contraintes liées à la pratique du basketball
car un mouvement pliométrique implique un rapide cycle d’étirement raccourcissement du
complexe musculo tendineux et entraine des déplacements du centre de gravité aussi bien
horizontaux que verticaux (Asadi, 2013).
L’entraînement pliométrique augmente significativement le contrôle postural en travaillant du
fait du caractère dynamique des mouvements les ajustements posturaux anticipateurs (Gantchev
& Dimitrova, 1996). Ces ajustements sont particulièrement stimulés dans les articulations
périphériques. Ce type d’entraînement nécessite en permanence un travail d’équilibre et de
stabilité et entraine donc des adaptations motrices dans l’anticipation du mouvement
(feedforward) (Marigold & Patla, 2002). Ces adaptations font que le muscle s’adapte mieux pour
14
optimiser le contact au sol. Enfin, la sensibilité aux afférences sensorielles peut être améliorée
avec un entraînement pliométrique (Borghuis et al., 2008).
Au vu de la littérature, il semble donc qu’un entraînement pliométrique du fait de son caractère
dynamique améliore le contrôle moteur et présente des effets comparables sur la stabilité à un
entraînement proprioceptif, faisant donc de ce type d’entraînement un atout potentiel dans la
réhabilitation des entorses latérales de cheville. De plus, l’étude de Gehring et al. (2013) sur le
mécanisme lésionnel de l’entorse latérale de cheville évoquée précédemment montre que la
phase précédant l’appui du pied au sol joue un rôle significatif dans le mécanisme lésionnel de
l’entorse. De ce fait, un travail pliométrique pourrait améliorer les ajustements posturaux avant
l’appui au sol et ainsi prévenir de la survenue de l’entorse.
Il convient donc d’étudier l’impact supposé de l’entraînement pliométrique sur la stabilité
dynamique de joueurs de basketball ayant souffert d’entorse latérale de cheville en le comparant
à un travail de référence tel que la proprioception et en utilisant un outil fiable et valide.
1.6. Synthèse de la littérature
Afin de vérifier plus en détail le rôle de la proprioception et de la pliométrie sur la stabilité
dynamique de cheville, il convient d’effectuer une revue des études préexistantes dans la
littérature pour en comprendre les conclusions et l’intérêt de ces deux entraînements dans la
prise en charge de la cheville instable.
1.6.1. Effet d’un entraînement proprioceptif
Schiftan et al. (2015) ont réalisé une méta analyse incluant 7 études dans le but d’étudier
l’efficacité de la proprioception sur la prévention d’entorses de chevilles sur des populations
avec et sans historique d’entorses latérales de chevilles. Il est établi que la proprioception est
un outil thérapeutique utile pour la prévention de survenue d’entorses latérales de chevilles sur
des populations sportives avec historique d’entorses avec une diminution statistiquement
significative d’entorses latérales de chevilles. Il est également établi qu’un entraînement
proprioceptif préviendrait en moyenne la survenue d’une entorse latérale de cheville dans une
équipe sportive.
15
Les résultats de cette étude montrent que l’efficacité d’un entraînement proprioceptif sur les
populations avec un historique de blessure vient d’une restauration des messages proprioceptifs
afférents ainsi que des réflexes de protection musculaire autour de la cheville. L’intérêt de la
proprioception est donc à souligner tant dans la prévention de survenue de récidives que dans
la réhabilitation fonctionnelle des sujets avec historique d’entorses.
Une étude prospective sur 6 ans de Riva et al. (2016) réalisée sur 55 athlètes de basketball de
première division italienne montre que l’entraînement proprioceptif est utile dans la prévention
du risque de blessure notamment à la cheville avec une baisse des entraînements et matchs
manqués de 75% entre la première et la troisième année ainsi qu’une diminution de 81%
d’entorses de chevilles en match et entraînements confondus De plus, les athlètes déclarent
ressentir une plus grande stabilité dans leurs mouvements et un plus grand contrôle.
Anguish et al. (2018) comparent 2 programmes de 4 semaines d’entraînement proprioceptif
pour la prise en charge de l’instabilité dynamique de cheville pour attester de son efficacité. Le
contrôle postural dynamique objectivé au SEBT a été amélioré dans les 2 groupes de façon
comparable ainsi qu’une amélioration fonctionnelle de la cheville grâce au FAAM. Les résultats
de cette étude rejoignent les études de Hale et al., et al ainsi que McKeon et al., qui rapportent
également une amélioration au SEBT après des programmes de 4 semaines de réhabilitation.
Ces études attestent donc de l’impact d’un entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique
de cheville et de son intérêt dans sa prise en charge des entorses latérales de chevilles et dans
la prévention de récidives.
Cruz-Diaz et al. (2015) évaluent l’effet d’un entraînement d’équilibre de 6 semaines sur la
douleur, la stabilité dynamique de cheville et la sensation d’instabilité chez des athlètes
souffrant d’instabilité chronique de cheville. Les résultats montrent qu’un entraînement
d’équilibre de 6 semaines améliore le contrôle postural dynamique du fait des plus grandes
distances atteintes au SEBT dans les directions antérieures, postéro médiale et postéro latérale
comparativement au groupe contrôle. De plus, la sensation subjective d’instabilité a
significativement diminué du fait d’une augmentation significative au CAIT dans le groupe
ayant effectué l’entraînement. La douleur avant et après l’étude n’est pas significativement
différente mais on observe une tendance à la baisse qui peut être cliniquement intéressante.
16
Cette étude atteste donc de l’efficacité et de l’intérêt de l’entraînement proprioceptif dans la
prise en charge de l’instabilité chronique de cheville tant sur le plan objectif de la stabilité que
sur la sensation subjective d’instabilité des sujets.
Radenne et al. (2017) ont réalisé une étude sur 30 joueurs de basketball amateurs souffrant
d’instabilité chronique de cheville. L’objectif était de comparer un programme d’entraînement
pliométrique à un programme d’entraînement proprioceptif en mesurant leur effet sur la
stabilité dynamique de cheville. Les résultats ont mis en évidence que ces deux types de
programmes entraînent une augmentation de stabilité dynamique de cheville après 4 semaines
objectivé par une augmentation de la performance au SEBT dans toutes les directions pour les
deux programmes. Cela devrait permettre de réduire le risque de nouvelles entorses de cheville.
Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre pliométrie et proprioception sur
la stabilité dynamique de cheville. Les résultats des précédentes études montrent que la
proprioception est un outil utile et efficace dans la prévention de récidives d’entorses latérales
de chevilles mais également dans la réhabilitation fonctionnelle avec plusieurs résultats
concordants sur une augmentation de la stabilité dynamique de cheville après entraînement.
L’étude de Radenne et al. (2017) montre que la pliométrie augmente également
significativement la stabilité dynamique de cheville en quatre semaines d’entraînement et de
façon comparable à un entraînement de durée équivalente en pliométrie, en faisant de ce fait un
outil intéressant à investiguer dans la prévention et la réhabilitation de sujets souffrant
d’instabilité.
1.6.2. Effet d’un entraînement pliométrique
Asadi et al. (2015) ont réalisé une étude expérimentale sur 16 joueurs de basket répartis en 2
groupes : un groupe contrôle et un groupe effectuant un entraînement pliométrique pendant 6
semaines dans le but d’étudier l’impact de l’entraînement pliométrique sur le contrôle postural.
Les résultats de cette étude montrent une amélioration de la performance au SEBT dans les 8
directions pour le groupe ayant réalisé l’entraînement pliométrique comparativement au groupe
contrôle. Cette amélioration peut s’expliquer par le fait que des situations d’instabilité répétées
résultent en une amélioration des mécanismes de feedforward qui permettent des contractions
musculaires optimales avant le contact au sol. (Marigold & Patla, 2002)
17
Huang et al. (2014) ont réalisé une étude expérimentale sur 30 athlètes universitaires avec
instabilité fonctionnelle de cheville dans le but d’étudier l’effet d’un programme combiné de
pliométrie et d’équilibre ainsi qu’un programme de pliométrie seul sur la réception de saut sur
une jambe ainsi que sur la station debout unipodale. Il est mis en évidence que les deux
entraînements diminuent significativement les oscillations latéro médiale en station debout
unipodale yeux ouverts et fermés. On note également une augmentation de l’angle maximal de
genou et de hanche dans le plan sagittal ainsi qu’une diminution du temps de stabilisation après
réception de saut unipodale. Cette étude montre donc que la stabilité dynamique et la stabilité
statique sont améliorées tant pour le groupe pliométrie que pour l’entra înement pliométrique
associé à l’équilibre. Cela souligne la pertinence de ce type d’entraînement tant dans la prise en
charge que de la survenue d’entorses latérales de cheville du joueur de basketball car l’étude de
la réception de saut unipodale correspond bien d’un point de vue biomécanique aux contraintes
rencontrées lors des entraînements et des matchs de basketball.
Une étude expérimentale de Ismail et al. (2010) compare un entraînement pliométrique de 6
semaines à entraînement avec résistance manuelle au niveau des fléchisseurs dorsaux et
éverseurs de cheville. Les résultats sur la force maximale entre les 2 groupes sont comparables.
Cependant, on constate de meilleures performances fonctionnelles chez le groupe pliométrique.
La différence observée peut être expliquée par le fait qu’à la suite d’une lésion ligamentaire de
cheville, un entraînement explosif avec étirement du muscle préalable à la contraction
améliorerait la connexion nerveuse et diminuerait le temps nécessaire à produire de la force
augmentant ainsi la performance.
1.7. Justification des outils
1.7.1. Star excursion balance test (SEBT)
Le contrôle postural peut être séparé en deux catégories : la stabilité statique et dynamique.
Bien que la stabilité statique fournisse des informations intéressantes sur le plan clinique,
l’action de tenir sur une jambe sans bouger ne traduit pas de la meilleure manière les contraintes
et les exigences proprioceptives du sport (Gribble et al., 2012). Ainsi, la mesure de la stabilité
dynamique est plus représentative des exigences du sport et notamment du basketball.
18
Le SEBT était considéré à l’origine comme un outil de rééducation fonctionnelle. Il s’agit d’une
série de squats sur une jambe où l’objectif est d’utiliser la jambe n’étant pas en appui au sol
pour aller toucher le plus loin possible le sol dans 8 directions différentes dessinées au sol
(Gribble et al., 2012). Ces lignes partent d’un point central où se trouve la jambe fixe et sont
séparées chacune de 45°. L’intérêt de ce test est que chaque ligne exige un mouvement dans un
plan différent. Les directions des mouvements à effectuer sont antérieure, antéro latérale, antéro
médiale, postérieure, postéro médiale et postéro latérale. L’objectif final est d’exécuter les
mouvements sans perdre l’appui du pied au sol et sans poser la jambe mobile au sol. Dans le
cas où cela arrive, il est nécessaire de recommencer le test pour obtenir une mesure valide.
Ainsi, la distance maximale atteinte lors du test est un indicateur de l’équilibre postural
dynamique du sujet : une plus grande distance atteinte signifie un équilibre postural dynamique
meilleur.
Il a été démontré dans la littérature que 4 essais étaient nécessaires afin d’obtenir une mesure
fiable et reproductible de la distance atteinte (Munro & Herrington, 2010; Robinson & Gribble, 2008) .
Ainsi, il est recommandé lors de l’entraînement d’effectuer 4 essais avant la mesure. De plus,
les résultats d’une étude ont montré que la distance atteinte par un sujet dans une direction était
fortement corrélée aux distances atteintes dans les autres directions. De ce fait, de nouvelle s
recommandations stipulent que seules trois directions devraient être mesurées pour obtenir un
test fiable (antérieure, postéro latérale et postéro médiale) (Hertel et al., 2006).
En se basant sur ces recommandations, Plisky et al. (2006) ont proposé un test : le Y balance
test. Le principe est le même que pour le SEBT avec seulement les trois directions indiquées à
atteindre. Ce test a montré de bons résultats sur la fiabilité intra examinateur et inter
examinateur : respectivement de 0.85 à 0.89 et de 0.97 à 1.00, faisant donc du Y test un outil
fiable et reproductible dans la mesure de la stabilité dynamique (Plisky et al., 2006).
Afin d’obtenir des meures comparables entre les individus, il est nécessaire de normaliser la
distance atteinte par rapport à la longueur des membres inférieurs car une corrélation importante
a été démontrée entre longueur des membres inférieurs et distance atteinte. Ainsi, une fois la
distance normalisée par rapport à la longueur des membre inférieurs, la distance est comparable
entre les individus et est exprimée en pourcentage de longueur du membre inférieur (Gribble et
al., 2012; Pionnier et al., 2016).
19
Figure 3. Directions évaluées au SEBT modifié
En tenant compte de toutes ces recommandations, le SEBT est un outil fiable et valide pour
l’évaluation de la stabilité dynamique de cheville et sera donc utilisé dans notre étude afin de
comparer les effets d’un entraînement proprioceptif et pliométrique sur la stabilité dynamique
de cheville (Proske & Gandevia, 2012).
1.7.2. Cumberland ankle instability tool
Afin d’évaluer l’instabilité chronique de cheville, nous choisissons le CAIT qui est le premier
outil déclaré comme valide et fiable dans l’évaluation de l’ICC (Hiller et al., 2006). Il s’agit d’un
questionnaire composé de 9 questions à choix unique dans lequel chaque item correspond à un
certain nombre de points. Le questionnaire accorde une note finale sur 30 points avec un score
discriminant de 27,5. En dessous de ce score, les sujets sont susceptibles d’être atteints
d’instabilité chronique de cheville ; au-dessus de ce score, il est moins probable qu’ils le soient.
Il existe depuis 2019 une traduction française de ce questionnaire également reconnue valide et
fiable, le score discriminant étant le plus prédictif d’instabilité chronique de cheville passe dans
ce cas à 23,5. Ce score est calculé en utilisant l’indice de youden qui correspond à la formule
20
[(sensitivité+spécificité)-1]. Cet indice égal à 0.980 est maximal pour un score de 23.50 et ce
score semble donc le plus prédictif de survenue d’entorse latérale de cheville chez les sujets
remplissant le questionnaire (Geerinck et al., 2020).
Figure 4. Traduction française du CAIT
21
2. Problématisation
2.1. Problématique
Le basketball est un sport exigeant physiquement du fait des changements de direction
constants, d’un nombre de sauts entre deux et quatre fois plus élevé que dans les autres sports
majeurs et des réceptions en déséquilibre qui en résultent. De ce fait, le basketball est un sport
très traumatisant et occasionne un nombre important et une grande variété de blessures. La plus
commune est l’entorse latérale de cheville et le mécanisme lésionnel le plus commun dans la
pratique du basketball est la réception d’un saut sur le pied d’un adversaire, entrainant une
inversion et une supination excessive et ne pouvant pas être contrôlée par les muscles
stabilisateurs de la cheville tels que le tibial antérieur et les muscles fibulaires.
Il apparait à travers la littérature que 40% des victimes d’entorse latérale de cheville
développent par la suite une instabilité chronique de cheville ; il est donc primordial de traiter
l’entorse à la fois sur le plan de la rééducation et de la prévention de récidives. Pour ce faire, il
convient d’utiliser les méthodes apportant les meilleurs résultats sur la stabilité dynamique de
la cheville. Il est démontré au travers de la littérature qu’un travail proprioceptif répété améliore
significativement la stabilité dynamique de cheville et prévient le risque de récidives.
Cependant, la proprioception n’est pas la seule méthode pour le traitement et la prévention des
entorses latérales de chevilles. Les effets vérifiés dans la littérature d’un travail muscula ire
pliométrique sur la stabilité dynamique de sujets sains en font un outil potentiel à investiguer
dans le traitement des personnes souffrant d’instabilité de cheville. Ce type d’entraînement
présente également l’avantage de correspondre aux exigences physiques d’un sport tel que le
basketball et son utilisation dans la réhabilitation des sujets souffrant d’instabilité de cheville à
la suite d’une entorse pourrait améliorer à la fois la stabilité dynamique de la cheville ainsi que
les qualités athlétiques du patient en vue de son retour à la compétition.
Afin d’évaluer l’efficacité d’un tel protocole, il convient de le comparer à une méthode de
référence telle que l’entraînement proprioceptif. Nous pouvons donc nous poser la question
suivante : quels sont les effets d’un entraînement pliométrique à la suite d’une entorse latérale
de cheville sur la stabilité dynamique de cheville en comparaison à un travail proprioceptif chez
les basketteurs ?
22
2.2. Hypothèses
Hypothèse H0 : il n’existe pas de différence significative entre un entraînement pliométrique et
un entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville chez le basketteur atteint
d’instabilité chronique de cheville.
Hypothèse H1 : il existe une différence significative entre un entraînement pliométrique et un
entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville chez le basketteur atteint
d’instabilité chronique de cheville.
23
3. Méthodologie
3.1. Population
Notre population devait initialement se composer de membres d’une équipe de basketball ;
cependant, en raison de la situation sanitaire exceptionnelle de l’année 2020-2021, il était
impossible de réaliser l’étude sur l’ensemble de l’effectif. Dès lors, des joueurs ont donc été
contactés individuellement afin de réaliser l’étude. Ainsi, 10 personnes répondant aux différents
critères d’inclusion ont finalement été intégrées dans l’étude.
Tableau 1. Caractéristiques des sujets du groupes. Données présentées sous la forme moyenne
± écart-type
Proprioception (n=5) Pliométrie (n=5) Ensemble (n=10)
Sexe 5 hommes 5 hommes 10 hommes
Age (année) 22,6 ± 1,140 21.6 ± 1,817 22,1 ± 1,524
Taille (cm) 185,6 ± 7,701 181,8 ± 5,675 183,7 ± 6,68
IMC (kg/m^2) 22,1 ± 1,215 22,4 ± 0,894 22,8 ± 1,074
Entraînement/semaine
(heures)
4,4 ± 1,517 4,0 ± 1,225 4,2 ± 1,317
Année de pratique 6,8 ± 2,588 6,2 ± 3,564 6,5 ± 2,953
3.1.1. Critères d’inclusion
Pour être inclus dans l’étude, les sujets doivent avoir entre 18 et 25 ans et pratiquer le basketball
en club depuis au moins 3 ans. Ils doivent également avoir été atteint d’une entorse de grade 1
ou 2 unilatérale et présenter une instabilité fonctionnelle de cheville évaluée à l’aide du CAIT.
Ils doivent en outre être disponibles pour les séances d’évaluation initiales et finales.
3.1.2. Critères de non-inclusion
Les critères de non-inclusion sont une entorse de grade 3 ou plus, un traumatisme aux membres
inférieurs dans l’année écoulée, une contre-indication à la pratique d’exercices de saut ou
d’équilibre, des vertiges ou des problèmes vestibulaires ainsi qu’un manque de disponibil ité
pour les séances d’évaluation initiales ou finales.
24
3.1.3. Critères d’exclusion
Les sujets n’ayant pas effectué le protocole ou ayant souffert d’un traumatisme aux membres
inférieurs pendant celui-ci seront exclus de l’étude.
3.2. Critère de jugement
3.2.1. Critère de jugement principal
Nous allons utiliser la stabilité dynamique comme critère de jugement principal et pour
objectiver ce critère de jugement, nous allons mesurer la distance atteinte au SEBT dans les
directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale.
3.2.2. Critère de jugement secondaire
Notre critère de jugement secondaire est la sensation de stabilité perçue par les participants de
l’étude objectivée à l’aide du CAIT. Pour cela, nous ferons remplir le questionnaire CAIT aux
participants de l’étude avant et après le protocole et l’évolution positive ou non sera notre critère
de jugement.
3.3. Matériel
Pour la réalisation de du SEBT, nous allons utiliser un rapporteur à 360° transparent afin de
tracer un cercle en marquant au sol le centre de celui-ci. A partir de ce cercle, nous allons
marquer au sol les trois directions que nous souhaitons évaluer : la direction antérieure en
considérant que cette direction correspond à 0° sur le rapporteur. Nous allons marquer
également la direction postérieure à 180° afin de faciliter le repère des directions postéro
médiale postéro latérale. Les directions postéro médiale et postéro latérale sont placées
respectivement à 135 et 225°. Après avoir marqué l’angle correspondant aux trois directions,
nous allons marquer au sol à l’aide de trois bandes de ruban adhésif les trois directions du test.
Afin de mesurer la distance atteinte dans chaque direction par les participants de l’étude, nous
allons utiliser un marquage au sol à l’aide d’un stylo avec une couleur propre à chaque
participant. Ces distances sont par la suite mesurées à l’aide d’un mètre ruban.
25
3.4. Protocole
Une évaluation de la stabilité dynamique de cheville est réalisée avant l’étude pour tous les
participants à l’aide du SEBT dans le but d’obtenir des valeurs initiales comparables à la fin de
l’étude. L’instabilité chronique de cheville a préalablement été évaluée chez tous les
participants grâce au CAIT.
3.4.1. Évaluation de la stabilité dynamique
Afin d’évaluer la stabilité dynamique des participants avant et après l’étude, nous utilisons le
SEBT simplifié en Y selon les recommandations de Plisky et al. (2006) De plus, nous suivons
les recommandations afin d’obtenir la mesure la plus fiable et reproductible des performances
des participants. Ainsi, nous faisons pratiquer quatre essais avant la prise de la mesure pour les
trois directions (Plisky et al., 2006).
Pour obtenir des mesures comparables entre les individus, nous devons normaliser la distance
par rapport à la longueur de la jambe des individus car une corrélation existe entre longueur de
jambe et distance atteinte au SEBT. Pour normaliser la distance par rapport à la longueur de
jambe, nous utilisons la formule (distance / longueur de la jambe) x 100, avec la distance en
cm, la longueur de la jambe mesurée de l’épine iliaque antéro supérieure à la pointe de la
malléole médiale en cm.
3.4.2. Évaluation de l’instabilité chronique de cheville
Pour mesurer l’instabilité chronique de cheville et inclure ou non les participants à notre étude,
nous utilisons le CAIT. Il s’agit d’un test composé de 9 items permettant d’évaluer la stabilité
de la cheville et la douleur dans différentes situations (course, marche, descente des escaliers,
station unipodale). Cet outil a été reconnu comme valide et fiable par Hiller et al. (2006) en
2006 et sa version française a été validée en 2019 et également reconnue valide et fiable
(Geerinck et al., 2020).
Le facteur discriminant permettant de déterminer la présence ou non d’une instabil ité
fonctionnelle de cheville est le score obtenu au CAIT. En effet, un score supérieur à 28 exclut
une instabilité fonctionnelle de cheville tandis qu’un score inférieur ou égal à 27 montre que le
26
sujet peut être atteint d’instabilité chronique de cheville dans la version initiale. En revanche,
dans la version française, il est déterminé que le score au CAIT le plus prédictif de l’ICC est de
23,5. Ainsi, seuls les sujets ayant un score inférieur à 23,5 au CAIT sont inclus dans
l’étude.(Geerinck et al., 2020)
3.4.3. Éthique et protection des données
Les sujets sont informés oralement du déroulement de l’étude à venir et doivent signer une fiche
de consentement éclairé pour leur participation. Leurs données personnelles ne sont recueillie s
qu’après avoir reçu leur consentement écrit. L’anonymat des données et valeurs mesurées est
une priorité pour le respect de la confidentialité et du secret professionnel. Enfin, chaque
participant se réserve le droit d’interrompre sa participation à l’étude s’il le souhaite.
3.4.4. Randomisation
Après avoir recueilli le consentement des participants et avoir vérifié qu’ils remplissaient tous
les critères d’inclusion de l’étude, nous mesurons pour chacun la distance atteinte au SEBT
dans les trois directions évaluées. Les participants sont ensuite répartis aléatoirement entre le
groupe proprioception et le groupe pliométrie à l’aide du logiciel Excel.
3.4.5. Déroulement de l’étude
Les sujets avec instabilité fonctionnelle de cheville ont été répartis aléatoirement dans deux
groupes : un groupe proprioception où ils effectueront un entraînement proprioceptif ; un
groupe pliométrie où ils effectueront un entraînement pliométrique.
Les sujets effectuent ces entraînements spécifiques pour une durée de 4 semaines en plus de
leurs entraînements de basketball et la durée de ces exercices spécifiques est en moyenne de 15
minutes. L’entraînement pliométrique est adapté du programme de Miller et al. (2006) avec un
ensemble de 11 sauts à réaliser.
L’intensité des exercices doit augmenter durant les 4 semaines du protocole ainsi que le nombre
de répétitions qu’il convient de faire varier de 90 à 140 sauts par séance. L'entraînement
proprioceptif est inspiré du programme d'entraînement de l'équilibre proposé par McGuine et
27
Keene. Sept exercices différents ont été inclus dans le programme du groupe proprioception.
Les sujets des deux groupes pratiquent l’entraînement spécifique à raison de deux fois par
semaines afin de laisser un temps de repos entre chaque séance optimal d’après
3.4.6. Protocole de pliométrie
La première semaine de l’entraînement pliométrique se compose de trois sauts pour un total de
90 répétitions :
- Deux séries de quinze répétitions de sauts à pieds joints de gauche à droite. Le sujet
démarre la série les deux pieds au sol et effectue des sauts à pieds joints de droite à
gauche en veillant à se réceptionner en équilibre sur ses deux pieds. L’exercice est
réalisé à intensité faible ;
- Deux séries de quinze répétitions de saut en hauteur avec élan. Le sujet démarre pieds
au sol à largeur de hanche et bras tendus en avant, la première phase du mouvement est
un squat permettant de prendre de l’élan suivi d’un saut avec objectif de toucher un
point le plus haut possible avec la main. L’exercice est également réalisé à intens ité
faible ;
- Cinq séries de six sauts vers l’avant au-dessus de plots. La position de départ est pieds
au sol à largeur d’épaule. Le sujet saute à pieds joints au-dessus du plot, les bras suivent
le mouvement et la réception se fait également à pieds joints en fléchissant les genoux
pour absorber le choc et initier le saut suivant. Cet exercice doit être réalisé à intens ité
moyenne.
La deuxième semaine d’entraînement comprend 4 sauts différents pour un total de 120
répétitions :
- Deux séries de 15 sauts à pieds joints de gauche à droite réalisés à intensité faible comme
la première semaine de l’étude ;
- Cinq séries de six sauts en longueur. Ce mouvement se découpe en deux phases : la
prise d’élan et l’atterrissage. Le sujet démarre pieds au sol à largeur de hanche et fléchi t
les hanches et les genoux pour se propulser. L’atterrissage se fait en fléchissant les
genoux afin d’absorber le choc. Cet exercice est réalisé à intensité faible ;
28
- Deux séries de 15 sauts latéraux au-dessus d’une barrière. Le sujet effectue des sauts à
pieds joints de droite à gauche en franchissant un obstacle. L’exercice est réalisé à
intensité moyenne.
- Cinq séries de six sauts vers l’avant pieds joints réalisés à intensité moyenne.
La troisième semaine d’entraînement comprend cinq sauts différents pour un total de 120
répétitions :
- Deux séries de douze sauts à pieds joints de gauche à droite à intensité faible ;
- Quatre séries de six sauts en longueur à intensité faible ;
- Deux séries de douze sauts latéraux à intensité moyenne ;
- Trois séries de huit sauts vers l’avant pieds joints à intensité moyenne ;
- Deux séries de douze sauts latéraux au-dessus d’un plot à intensité élevée.
La quatrième semaine d’entraînement comprend cinq exercices pour un total de 140
répétitions :
- Quatre séries de huit sauts en diagonale. Le sujet effectue des sauts à pieds joints en
diagonale de droite à gauche à intensité faible ;
- Quatre séries de huit sauts en longueur avec sprint latéral. Le sujet effectue des sauts
pieds joints suivis immédiatement d’un sprint perpendiculaire à la réception à intens ité
moyenne.
- Deux séries de douze sauts latéraux au-dessus d’un plot à intensité moyenne ;
- Quatre séries de sept sauts vers l’avant sur un pied à intensité élevée ;
- Quatre séries de six sauts latéraux sur un pied à intensité élevée.
29
Tableau 2. Récapitulatif du programme d’entraînement pliométrique.
Volume
d’entraînement
(nombre total
de répétitions)
Type de saut Nombre de
séries et de
répétitions
Intensité
Semaine 1 90 Pieds joints de gauche à
droite
2X15 Faible
En hauteur avec élan 2X15 Faible
Vers l’avant au-dessus de
plots
5X6 Moyenne
Semaine 2 120 Pieds joints de gauche à
droite
2X15 Faible
En longueur 5X6 Faible
Latéraux au-dessus d’une
barrière
2X15 Moyenne
Vers l’avant pieds joints 5X6 Moyenne
Semaine 3 120 Pieds joints de gauche à
droite
2X12
Faible
En longueur 4X6 Faible
Latéraux au-dessus d’une
barrière
2X12 Moyenne
Vers l’avant pieds joints 3X8 Moyenne
Latéraux au-dessus d’un
plot
2X12 Élevée
Semaine 4 140 En diagonale 4X8 Faible
En longueur avec sprint
latéral
4X8 Moyenne
Latéraux au-dessus d’un
plot
2X12 Moyenne
Vers l’avant sur un pied 4X7 Élevée
Latéraux sur un pied 4X6 Élevée
30
3.4.7. Protocole de proprioception
L'entraînement proprioceptif est inspiré du programme d'entraînement de l'équilibre proposé
par McGuine et Keene. (2006) Sept exercices différents ont été inclus dans le programme du
groupe proprioception :
Tableau 3. Récapitulatif du programme d’entraînement proprioceptif
Semaine Surface Yeux
ouverts/fermés
Exercices
Semaine 1 Sol Ouverts Maintien de l’équilibre en position unipodale
Ouverts Mouvement de balancier en position unipodale
Ouverts Squat unipodal
Ouverts Maintien de l’équilibre en position unipodale avec
dribble.
Semaine 2 Sol Fermés Maintien de l’équilibre en position unipodale
Fermés Mouvement de balancier en position unipodale
Fermés Squat unipodal
Semaine 3 Plan instable Ouverts Maintien de l’équilibre en position unipodale
Ouverts Mouvement de balancier en position unipodale
Ouverts Squat unipodal
Ouverts Rotation du tronc en position unipodale
Semaine 4 Plan instable Fermés Maintien de l’équilibre en position unipodale
Ouverts Mouvement de balancier en position unipodale
Ouverts Squat unipodal
Ouverts Rotation du tronc en position unipodale
Ouverts
Les exercices seront effectués sans chaussures à raison de 30 secondes pour chaque jambe et
un temps de repos de 30 secondes est accordé entre chaque exercice. Lors des exercices, la
participation et la concentration du sujet sont primordiales, car la cheville est placée dans des
situations de plus en plus complexes, avec un risque accru de déstabilisation. Le sujet doit
rechercher pour chaque situation une fixation parfaite de sa cheville et de son pied.
31
La première semaine d’entraînement est composée de quatre exercices réalisés sur sol stable
avec les yeux ouverts :
- Maintien de l’équilibre en position unipodale ;
- Maintien de l’équilibre en position unipodale avec balancier de la jambe opposée ;
- Squat unipodal ;
- Maintien de l’équilibre en position unipodale en effectuant des dribbles.
La deuxième semaine comprend trois exercices effectués sur sol stable avec les yeux fermés :
- Maintien de l’équilibre en position unipodale ;
- Maintien de l’équilibre en position unipodale avec balancier de la jambe opposée ;
- Squat unipodal.
La troisième semaine comprend quatre exercices réalisés sur une mousse dans le but
d’augmenter l’instabilité et de rendre plus difficile le programme. Tous les exercices sont
réalisés yeux ouverts :
- Maintien de l’équilibre en position unipodale ;
- Maintien de l’équilibre en position unipodale avec balancier de la jambe opposée ;
- Squat unipodal ;
- Rotation du tronc en position unipodale.
La quatrième semaine est identique à la troisième à l’exception de la station debout unipodale
qui sera exécutée avec les yeux fermés.
3.4.8. Évaluation finale
Une séance d’évaluation post test est effectuée pour chaque participant en réalisant le SEBT
afin d’obtenir un point de comparaison comparable au début de l’étude.
32
3.5. Analyse statistique
L’ensemble des analyses statistiques sont réalisées à l’aide du logiciel JASP. Nous cherchons
à comparer des moyennes pour nos critères de jugements.
Tout d’abord, il est nécessaire de vérifier que les variables suivent une loi normale. Pour ce
faire, nous utilisons un test de Shapiro-Wilk qui a montré que nos variables suivent
effectivement une loi normale. Nous allons donc utiliser pour notre analyse statistique des tests
paramétriques.
Nous allons ensuite vérifier l’homogénéité de nos deux groupes afin de déterminer s’ils peuvent
être comparés sans biais. Nous comparons donc leur homogénéité concernant la stabilité
dynamique de cheville, le score au CAIT ainsi que les données anthropométriques. Cela permet
de valider l’efficacité de la randomisation. Nous utilisons un test t de student aux échantillons
indépendants et il en est conclu que les deux groupes sont homogènes et comparables avant la
réalisation de l’étude.
Afin de comparer l’évolution de la stabilité dynamique de cheville et le score au CAIT intra
groupe, nous utilisons un test t de student aux échantillons appariés avec un intervalle de
confiance de 95% et un seuil de significativité p<0,05. Pour comparer la différence post test
entre les deux groupes, nous utilisons un test t de student aux échantillons indépendants avec le
même intervalle de confiance et la même valeur de p.
33
4. Résultats
4.1. Contrôle de l’homogénéité des groupes
4.1.1. Comparaison inter groupe des données anthropométriques
Tableau 4. Test t aux échantillons indépendants : données anthropométriques
t df p
Age -1.043 8 0.328
Poids -1.711 8 0.125
Taille -0.888 8 0.400
IMC -1.058 8 0.321
Année pratique -0.305 8 0.768
Heure/semaine -0.459 8 0.659
Tableau 5. Statistiques descriptives : données anthropométriques
Group N Mean SD SE
Age plio 5 21.600 1.817 0.812
proprio 5 22.600 1.140 0.510
Poids plio 5 74.000 4.183 1.871
proprio 5 79.400 5.683 2.542
Taille plio 5 181.800 5.675 2.538
proprio 5 185.600 7.701 3.444
IMC plio 5 22.400 0.894 0.400
proprio 5 23.114 1.215 0.543
Année pratique plio 5 6.200 3.564 1.594
proprio 5 6.800 2.588 1.158
Heure/semaine plio 5 4.000 1.225 0.548
proprio 5 4.400 1.517 0.678
34
Nous avons effectué un test t de student pour échantillons indépendants dans le but de comparer
les données anthropométriques des deux groupes de l’étude afin d’en tester l’homogénéité.
Aucune différence significative n’est observée après analyse statistique entre le groupe
proprioception et le groupe pliométrie (p-value>0.05). Par conséquent, les deux groupes sont
comparables et homogènes.
4.1.2. Comparaison inter groupes des performances au SEBT
Il est également nécessaire de vérifier l’homogénéité entre les groupes de nos valeurs pré test
de distance au SEBT dans les trois directions évaluées afin de déterminer s’il existait entre le
groupe pliométrie et le groupe proprioception une différence avant la réalisation des deux
protocoles d’entraînement de 4 semaines. Pour cela, il convient de réaliser un test t de student
aux échantillons indépendants pour chaque direction du SEBT.
Tableau 6. Comparaison inter groupe des performances au SEBT
t df p Cohen's d
ant pré I -0.169 8 0.870 -0.107
PL pré I -0.754 8 0.472 -0.477
PM pré I -0.864 8 0.413 -0.546
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
Tableau 7 Statistiques descriptives : Comparaison inter groupe des performances au SEBT
Group N Mean SD SE
ant pré I plio 5 71.400 4.037 1.806
proprio 5 71.800 3.439 1.538
PL pré I plio 5 72.400 4.336 1.939
proprio 5 74.200 3.114 1.393
PM pré I plio 5 79.000 5.244 2.345
35
Tableau 7 Statistiques descriptives : Comparaison inter groupe des performances au SEBT
Group N Mean SD SE
proprio 5 81.600 4.219 1.887
N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type
Les résultats pour les trois directions montrent qu’il n’existe pas de différence statistiquement
significative entre les deux groupes avant la réalisation de l’étude (p-value> 0,05) avec des
valeurs de p pour les directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale respectivement
de 0,870 ; 0.472 ; 0.413. Par conséquent, les deux groupes sont initialement comparables
concernant la performance au SEBT et la randomisation est efficace concernant ce critère de
jugement.
4.1.3. Comparaison inter groupes du score au CAIT
Tableau 8. Comparaison inter groupe du score au CAIT
t df p Cohen's d
score CAIT -0.849 8 0.421 -0.537
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
Tableau 9. Statistiques descriptives : comparaison inter groupe du score au CAIT
Group N Mean SD SE
score CAIT plio 5 21.600 1.342 0.600
proprio 5 22.200 0.837 0.374
N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type
On n’observe pas de différence statistiquement significative avant l’étude concernant le score
au CAIT (p=0.421). Par conséquent, les deux groupes sont comparables avant l’étude
concernant ce critère de jugement.
36
4.2. Comparaison intra groupe pré et post étude
Afin de déterminer si les entraînements en proprioception et en pliométrie ont entrainé une
amélioration significative de la stabilité dynamique, nous allons réaliser une comparaison pré
et post étude des distances atteintes au SEBT dans les trois directions pour chaque groupe. Pour
ce faire, nous allons réaliser un test t de student aux échantillons appariés pour le groupe
proprioception et un autre pour le groupe pliométrie.
4.2.1. Comparaison pré et post étude : groupe proprioception
Tableau 10. Comparaison pré et post étude de la performance au SEBT groupe proprioception
Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d
ant post I - ant pré I 4.801 4 0.009 2.147
PL post I - PL pré I 3.559 4 0.024 1.592
PM post I - PM pré I 1.532 4 0.200 0.685
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
Tableau 11. Statistiques descriptives de l’évolution de la performance au SEBT groupe
proprioception
N Mean SD SE
api 5 71.800 3.439 1.538
aposti 5 75.700 4.266 1.908
plpi 5 74.200 3.114 1.393
plposti 5 78.000 4.301 1.924
pmpi 5 81.600 4.219 1.887
pmposti 5 84.400 6.107 2.731
N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type
37
L’analyse statistique de la variable d’évolution de performance au SEBT pour le groupe
proprioception n’a pas mis en évidence de différence statistiquement significative pour la
direction postéro médiale avec un intervalle de confiance de 95% et une valeur de p égale à
0.200. En revanche, une différence statistiquement significative est mise en évidence pour les
direction postéro latérale et antérieure avec un intervalle de confiance à 95% et des valeurs de
p égales à 0.024 et 0.009.
Tableau 12. Évolution pré et post étude du score au CAIT groupe proprioception
Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d
CAIT post - score CAIT 3.207 4 0.033 1.434
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de
taille
Tableau 13. Statistiques descriptives : évolution du score au CAIT groupe proprioception
N Mean SD SE
CAIT post 5 23.400 1.140 0.510
Score CAIT 5 22.200 0.837 0.374
N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type
On observe dans le groupe proprioception une amélioration significative du score au CAIT à la
fin de l’étude avec p=0.033.
4.2.2. Comparaison pré et post étude : groupe pliométrie
Tableau 14. Évolution du score au SEBT groupe pliométrie
Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d
ant post I - ant pré I 2.316 4 0.081 1.036
38
Tableau 14. Évolution du score au SEBT groupe pliométrie
Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d
PL post I - PL pré I 4.221 4 0.013 1.888
PM post I - PM pré I 2.157 4 0.097 0.965
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
Tableau 15. Statistiques descriptives : évolution du score au SEBT groupe pliométrie
N Mean SD SE
ant post I 5 74.000 4.183 1.871
ant pré I 5 71.400 4.037 1.806
PL post I 5 75.200 5.495 2.458
PL pré I 5 72.400 4.336 1.939
PM post I 5 81.200 5.718 2.557
PM pré I 5 79.000 5.244 2.345
N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type
L’analyse statistique de la variable d’évolution de performance au SEBT pour le groupe
pliométrie a mis en évidence une différence statistiquement significative pour la direction
postéro latérale avec un intervalle de confiance de 95% et une valeur de p égale à 0.013. En
revanche, aucune différence statistiquement significative n’est mise en évidence pour les
directions antérieure et postéro médiale avec un intervalle de confiance à 95% et des valeurs de
p respectivement égales à 0.081 et 0.097.
39
Tableau 16. Évolution du score au CAIT groupe pliométrie
Mesure 1 Mesure 2 t df p Cohen's d
CAIT post - score CAIT 2.449 4 0.070 1.095
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
Tableau 17. Statistiques descriptives : évolution du score au CAIT groupe pliométrie
N Mean SD SE
CAIT post 5 22.200 1.304 0.583
score CAIT 5 21.600 1.342 0.600
N = nombre, Mean = moyenne, SD = écart type et SE = Erreur type
On observe aucune différence statistiquement significative dans le groupe pliométr ie
concernant l’évolution du score au CAIT avec p=0.070.
4.3. Comparaison inter groupe post étude
Afin de déterminer s’il existe une différence statistiquement significative de l’évolution post
étude de la variable performance au SEBT et de la variable score au CAIT entre le groupe
pliométrie et le groupe proprioception, il convient de réaliser un test t aux échantillons
indépendants à intervalle de confiance 95% pour les trois directions du test.
Tableau 18. Comparaison inter groupe post étude de la performance au SEBT t df p Cohen's d
ant post I -0.636 8 0.542 -0.402
PL post I -0.897 8 0.396 -0.567
PM post I -0.855 8 0.417 -0.541
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
40
Tableau 18. Comparaison inter groupe post étude de la performance au SEBT t df p Cohen's d
On n’observe pas de différences statistiquement significatives entre le groupe pliométrie et le
groupe proprioception concernant la performance post étude au SEBT dans les trois directions
avec des valeurs de p supérieures au seuil de 0.05 et égales à 0.542 ; 0.396 ; 0.417
respectivement pour les directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale.
Tableau 19. Comparaison inter groupe post étude du score au CAIT
t df p Cohen's d
CAIT post -1.549 8 0.160 -0.980
t = valeut du test de Student, df = degré de libert et p = p-value, cohen’s d= effet de taille
On n’observe pas de différence statistiquement significative entre le groupe pliométrie et le
groupe proprioception après l’étude concernant le score au CAIT avec p=0.160.
41
5. Discussion
La stabilité dynamique de cheville est importante tant dans un but fonctionnel que de prévention
de récidives de traumatismes tels que les entorses de chevilles. L’objectif de cette étude est de
comparer un entraînement pliométrique à un entraînement proprioceptif en objectivant leurs
effets sur la stabilité dynamique à l’aide du SEBT
5.1. Rappel des résultats
5.1.1. Résultats sur la performance au SEBT
Concernant le groupe proprioception, il existe une différence statistiquement significative pré
et post étude pour la direction antérieure du SEBT (p=0.09) ; il existe également une différence
statistiquement significative pour la direction postéro latérale (p=0.024). En revanche, on
observe aucune amélioration statistiquement significative de la performance au SEBT pour la
direction postéro médiale (p=0.200).
Cependant, on observe dans les statistiques descriptives une évolution de positive de la distance
atteinte dans toutes les directions avec une moyenne passant de 71.8 à 75,7% de la distance des
membres inférieurs atteinte pour la direction antérieure ; une moyenne passant de 74.2 à 78.0
pour la direction postéro latérale ; une moyenne passant de 81.6 À 84.4 pour la direction postéro
médiale. Ces évolutions suggèrent donc que, malgré l’absence de différence statistiquement
significative pour les directions antérieure et postéro latérale, l’entraînement proprioceptif de
quatre semaines semble avoir eu un effet positif sur la performance au SEBT.
De plus, on observe un effet de taille fort avec un coefficient de cohen supérieur à 0,8 pour les
directions antérieure et postéro latérale et un coefficient de cohen moyen soit entre 0,5 et 0,8
42
pour la direction postéro médiale. L’effet de taille peut présenter un intérêt particulier dans la
compréhension statistique car il est insensible à la faible taille de l’échantillon. De ce fait, un
effet de taille fort avec une absence de différence statistiquement significative interroge sur le
résultat d’une étude si l’échantillon était plus important. Par conséquent, malgré l’absence de
différence statistiquement significative pour la direction postéro médiale, le coefficient de
cohen laisse penser qu’un échantillon plus important aurait pu entraîner des résultats différents,
de même pour les directions postéro latérale et antérieure ou le coefficient de cohen interroge
sur la significativité qu’aurait eu l’étude sur un plus grand nombre de sujets.
Concernant le groupe pliométrie, aucune différence statistiquement significative n’est mise en
évidence pour les directions antérieure et postéro médiale avec des valeurs de p respectivement
égales à 0.081 et 0.097. On note une évolution significative de la distance atteinte au SEBT
pour la direction postéro latérale avec p=0.013. En revanche, on remarque un effet de taille fort
avec un coefficient d de cohen égal à 1.036 et 0.965 respectivement pour les directions
antérieure et postéro médiale. Les résultats pour ces deux directions ne sont pas significat ifs
mais sont très proches du seuil fixé de p égal à 0.05 et l’effet de taille important laisse penser
que le résultat de l’entraînement pliométrique sur la stabilité dynamique de cheville est
cliniquement intéressant.
Cela se confirme en observant les statistiques descriptives qui montrent dans les trois directions
une évolution positive des moyennes des distances atteintes dans les trois directions avec une
moyenne pour la direction antérieure passant de 71.4 à 74.0, une moyenne pour la direction
postéro latérale passant de 72.4 à 75.2 et une moyenne pour la direction postéro médiale passant
de 79.0 à 81.2. On constate donc une augmentation dans toutes les directions qui, bien que
négligeable sur le plan statistique pour les directions antérieure et postéro médiale, ne peut être
ignorée et devrait mener à une réflexion sur l’intérêt clinique de la pliométrie sur la stabilité
dynamique de cheville.
Après avoir comparé les groupes proprioception et pliométrie avant l’étude pour vérifier qu’ils
étaient statistiquement comparables (aucune différence statistiquement significative montrée
pour les trois directions du SEBT avec p égal à 0.870 ; 0.472 ; 0.413 respectivement pour les
directions antérieure, postéro latérale et postéro médiale), la comparaison post étude entre les
deux groupes ne montre aucune différence statistiquement significative pour les trois directions
43
au SEBT (p=0.542 pour la direction antérieure, p=0.396 pour la direction postéro latérale et
p=0.417 pour la direction postéro médiale). Ces résultats suggèrent que les deux interventions
présentent un effet comparable sur la stabilité dynamique de cheville. En se référant aux
statistiques descriptives et aux résultats de l’évolution pré et post étude intra groupes, on
constate que les deux interventions présentent un effet positif sur la performance au SEBT et
peuvent par conséquent présenter un intérêt sur le plan clinique. En revanche, il n’est pas
possible à partir de ces résultats de conclure à une supériorité d’une intervention par rapport à
l’autre.
5.1.2. Résultats sur le score au CAIT
Concernant le groupe proprioception, on a observé une différence statistiquement du score au
CAIT avant et après l’étude avec p=0.033. Les statistiques descriptives montrent une moyenne
à la hausse, passant d’un score de 22.2 à 23.4. De plus, l’effet de taille fort avec le coefficient
d de Cohen égal à 1.434 interroge sur la significativité qu’aurait eu l’étude sur un plus grand
nombre de sujets et renforce l’intérêt de celle-ci sur le plan clinique.
L’évolution du score moyen au CAIT dans le groupe pliométrie n’est pas significative avec
p=0.070. Cependant, les statistiques descriptives montrent une moyenne à la hausse, passant de
21.6 à 22.2. Bien que non significative, l’évolution du score au CAIT est très proche du seuil
fixé de significativité de p égal à 0.05 et l’effet de taille important avec le coefficient de cohen
égal à 1.095 montrent que l’entraînement de quatre semaines en pliométrie entraîne une
amélioration du score au CAIT cliniquement intéressante.
La comparaison post étude du score au CAIT ne permet pas de conclure à une différence
statistiquement significative avec p=0.160. On ne peut donc pas conclure que l’un des deux
programmes améliore significativement plus la sensation subjective d’instabilité des sujets.
Cependant, on constate que la pliométrie et la proprioception sont deux outils cliniquement
intéressant pour diminuer la sensation d’instabilité des sujets souffrant d’ICC.
5.2. Évaluation de la qualité de l’étude
Afin d’évaluer la qualité de notre étude de manière la plus objective possible, nous utilisons
l’échelle Physiotherapy Evidence Database (PEDro). Cette échelle permet de mesurer la qualité
44
méthodologique d’un essai contrôlé randomisé et ainsi de confirmer ou d’infirmer sa validité.
L’échelle PEDro se compose de 11 items. Pour chacun d’entre eux, une réponse positive
apporte un point et une réponse négative n’en rapporte aucun. Par conséquent, on obtient une
note finale sur 11 points qui renseigne sur les principaux manquements de l’étude et sur les
points d’améliorations principaux.
L’item 1 est validé dans notre étude car les critères d’admission ont été clairement spécifiés.
L’item 2 est également validé car les participants ont effectivement été assignés au hasard dans
le groupe proprioception ou dans le groupe pliométrie. En revanche, l’assignation des groupes
n’a pas été dissimulée car certains des participants se connaissent et ont parlé de l’étude et du
groupe dans lequel ils se trouvaient. L’item 3 n’est donc pas validé. L’item 4 est validé car les
groupes pliométrie et proprioception étaient comparables concernant les indicateurs pronostics
principaux. En effet, aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence
pour la performance au SEBT et le score au CAIT pour les données anthropométriques entre
les deux groupes. Les items 5 et 6 n’ont pas été validés car les participants n’ignoraient pas le
groupe dans lequel ils avaient été assignés et l’évaluateur qui est également le seul intervenant
n’ignorait pas non plus le groupe auquel appartenaient les participants. L’item 7 n’est pas validé
non plus car l’évaluateur ayant mesuré les résultats n’ignorait pas à quel groupe appartenaient
les participants. En revanche, l’item 8 est respecté car les mesures d’un résultat clef sont
obtenues chez la totalité des participants, dépassant ainsi le seuil de 85% fixé par cette échelle.
L’item numéro 9 est également respecté car tous les participants pour qui des mesures de
résultats étaient disponibles ont reçu l’intervention assignée. L’item 10 est respecté car les
comparaisons statistiques intergroupes sont fournies. Enfin, l’item 11 est respecté car l’étude
mesure l’ampleur d’une évolution mais met également en évidence un indice de dispersion avec
l’écart type. On obtient donc un score final de 7/11 sur l’échelle PEDro. Cependant, le critère
1 est relatif à la validité externe de l’étude et étudie donc l’applicabilité de l’étude, il n’est donc
pas pris en compte dans le score final de l’échelle. On obtient donc une note de 6/10 sur l’échelle
et les résultats montrent que les principaux manquements de l’étude se situent au niveau de
l’aveuglement à la fois des participants et de l’évaluateur, ce qui tend à diminuer la validité
interne de l’étude.
45
Figure 5. Evaluation de l’étude à l’aide de l’échelle PEDro
5.3. Biais et limites de l’étude
Après avoir rappelé les résultats obtenus et présenté une évaluation de l’étude, il convient de
montrer les biais et les limites de celle-ci.
5.3.1. Les participants
Notre étude comporte 10 participants répartis en deux groupes de cinq individus. Cependant,
après avoir calculé le nombre de sujets nécessaires pour observer une différence statistiquement
significative avec risque alpha égal à 0,05 et une puissance de 0,8 pour un test bilatéral, on
obtient un résultat de 550 sujets nécessaires soit 275 par groupe afin d’observer une différence
statistiquement significative pré intervention. Par conséquent, le nombre de participants à notre
étude constitue un biais qui doit être pris en considération et qui doit relativiser la significativité
statistique de notre étude.
46
5.3.2. Le matériel
Le matériel utilisé pour la réalisation du SEBT ne permet pas de réaliser des mesures les plus
précises possibles. En effet, les directions tracées au sol à l’aide du rapporteur dépendent de la
précision avec laquelle les angles sont mesurés. Ainsi, il est possible que les directions
antérieure, postéro médiale et postéro latérale évaluées au SEBT n’aient pas été tracées avec la
plus grande précision. De plus, les distances atteintes par les participants au SEBT ont été
mesurées à l’aide d’un mètre ruban. Une fois de plus l’erreur humaine de mesures constitue un
biais qui ne doit pas être négligé. L’utilisation de matériel professionnel et vérifié aurait permis
de limiter ces erreurs et d’obtenir des mesures les plus proches possibles de la situation clinique
des participants.
5.3.3. Méthodologie
Tout d’abord, les sujets de chaque groupe n’ont pas réalisé leurs mesures initiales et finales le
même jour en raison de la pandémie causé par le Covid-19. De plus, un seul évaluateur a réalisé
les mesures. Les participants ont réalisé les exercices spécifiques à chaque groupe en autonomie
empêchant ainsi un contrôle optimal sur leur réalisation. Le nombre de séances par semaine a
été respecté par les participants ; en revanche, les temps de repos entre chaque séance n’étaient
pas identiques entre les participants en raison de leurs emplois du temps respectifs. Ces
différences peuvent avoir entrainé des états de forme variable et donc une moins bonne
réalisation des exercices demandés. Cependant, cet argument est à tempérer au vu de la
population choisie qui est jeune et sportive et pour qui les deux protocoles ne présentent pas de
difficultés majeures. En revanche l’état de forme lors des prises de mesures initiales et finales
constitue un biais majeur car cela peut altérer de manière significative les résultats de l’étude.
Un autre biais méthodologique concerne l’aveuglement des participants et de l’examinateur qui
n’était pas respecté. Celui-ci limite la cohérence interne de l’étude.
De plus, la durée d’intervention de l’étude est de quatre semaines pour les deux groupes. Il
s’agit donc d’une intervention relativement courte qui peut altérer la significativité des résultats.
Anguish et al. (2018) ont également réalisé une étude sur quatre semaines en comparant deux
programmes de proprioception inspirés d’études pré existantes pour les sujets souffrants
47
d’instabilité chronique de cheville. Il en résulte une amélioration significative de la performance
au SEBT dans les trois directions. Bien que la durée d’intervention soit comparable, le nombre
de séances par semaines est de 3 et par conséquent, le volume total d’entraînement change. Cela
peut influer sur la significativité des résultats. De plus, les exercices ont toujours été réalisés
sous le contrôle de l’expérimentateur, ce qui permet de veiller à une meilleure exécution de
ceux-ci.
Cruz Diaz et al. (2016) ont également observé une amélioration significative de la performance
au SEBT dans les trois directions après un entraînement d’équilibre mais leur intervention
durait 6 semaines, renforçant ainsi l’idée qu’un allongement du protocole pourrait augmente r
les résultats. Il en va de même pour la pliométrie ou une étude de Asadi et al. (2015) observe
une amélioration de la performance au SEBT dans toutes les directions après un programme
d’entraînement pliométrique de six semaines. En revanche, l’étude de Radenne et al. (2017) a
mesuré des résultats significatifs au SEBT pour un groupe proprioception et un groupe
pliométrie après deux protocoles de quatre semaines à raison de deux entraînements par
semaines. Ces résultats renforcent ainsi la cohérence externe de notre étude et laissent penser
que la durée d’entraînement n’est pas le seul facteur influençant les résultats.
5.3.4. Expérimentateur
Comme évoqué précédemment, le fait que l’expérimentateur soit le seul à avoir réalisé et
analysé l’étude constitue un biais majeur à prendre en considération.
5.4. Analyse des résultats au regard de la littérature
Les résultats de notre étude sont en accord avec plusieurs études préexistantes. Premièrement,
l’étude de Radenne et al. (2017) a montré une amélioration de la performance au SEBT dans
toutes les directions chez des sujets souffrant d’ICC après un protocole de pliométrie et un autre
de proprioception et n’a pas montré de différence significative entre un entraînement
proprioceptif et pliométrique sur cette même performance au SEBT. Cependant, la comparaison
avec notre étude est à nuancer car le score discriminant choisi au CAIT dans l’étude de Radenne
et al. (2017) était de 2 et les sujets sélectionnés étaient donc pour certains susceptibles de
48
souffrir moins sévèrement d’ICC, ce qui peut modifier la réaction à l’entraînement
comparativement à des sujets plus sévèrement atteints.
L’effet de la proprioception sur la stabilité dynamique de cheville est corroboré par l’étude de
Cruz Diaz et al. (2016) qui montre une augmentation de la performance au SEBT dans toutes
les directions après six semaines d’entraînement proprioceptif. Cette étude montre également
une diminution de la sensation d’instabilité de cheville objectivée par une diminution
augmentation statistiquement significative du CAIT. De plus, cette étude évalue la douleur
ressentie par les participants avant et après le protocole et montre un résultat cliniquement
intéressant. L’impact de l’entraînement proprioceptif sur la douleur des sujets avec ICC aurait
également été intéressant à évaluer afin d’avoir une vue plus complète sur les retentissements
cliniques et fonctionnels de ce type d’entrainement.
La cohérence externe de notre étude est également renforcée par l’étude de Anguish et al. (2015)
qui compare 2 programmes d’entraînement proprioceptifs (Hale et al., 2007; Mckeon et al., 2008).
Les résultats montrent une amélioration de la performance au SEBT dans toutes les directions,
en accord également avec les études citées. Il ressort également de cette étude une améliorat ion
fonctionnelle de la cheville objectivée grâce au FAAM.
Notre étude confirme donc l’intérêt de la proprioception concernant la stabilité dynamique de
cheville et la sensation subjective d’instabilité mais l’intérêt de ce type d’entraînement ne limite
pas à ces deux facteurs. En effet, plusieurs études concluent que la proprioception est un outil
efficace dans la prévention de survenue d’entorses latérales de cheville chez des sujets avec un
historique d’entorses (Riva et al., 2016; Schiftan et al., 2015). De plus, le basketball est un sport
entrainant un nombre important de changements de direction et de réceptions de sauts en
déséquilibre. De ce fait, un travail proprioceptif répond de façon efficace aux exigences
physiques de ce sport car la proprioception agit en synergie avec le système vestibulaire et
visuel afin de détecter au mieux le mouvement et l’orientation du corps dans l’espace. Ainsi,
un entraînement proprioceptif améliore le contrôle moteur et perfectionne les ajustements
posturaux anticipateurs, permettant ainsi une meilleure réception lors de sauts ou de
changements rapides de direction.
49
La proprioception apparait donc comme un outil efficace tant dans la prise en charge des
entorses latérales de cheville que dans la prévention de leur survenue.
Bien que nous n’ayons pas observé de différences statistiquement significatives pour toutes les
directions du SEBT dans notre groupe ayant effectué l’entraînement pliométrique, l’évolut ion
était cliniquement intéressante avec un effet de taille important. Ces résultats semblent indiquer
que la pliométrie est un entraînement efficace dans le but d’augmenter la stabilité dynamique
de cheville mais également pour diminuer la sensation d’instabilité. L’absence de différence
significative entre les groupes pliométrie et proprioception à la fin de l’étude appuie cette
hypothèse car comme évoqué précédemment, la proprioception est un outil efficace et évalué à
travers plusieurs études.
Les résultats encourageants concernant la performance au SEBT sont en accord avec l’étude de
Asadi et al. (2015) qui montre une amélioration dans les 8 directions au SEBT après six
semaines d’entraînement pliométrique.
Notre étude n’a pas permis de conclure à une augmentation significative du CAIT pour le
groupe pliométrie mais avec un effet de taille important et un résultat cliniquement non
négligeable, il semble que la pliométrie puisse améliorer fonctionnellement la cheville instable.
Cette hypothèse est confirmée par l’étude de Huang et al. (2014) qui montre qu’un entraînement
pliométrique ainsi qu’un entraînement combiné de pliométrie et d’équilibre augmentent tant la
stabilité statique que dynamique en diminuant les oscillations latéro médiales lors de la tenue
en appui unipodale et en diminuant le temps de stabilisation articulaire lors de la réception de
saut sur une jambe. Ces résultats offrent des perspectives intéressantes dans la poursuite de
notre étude car une stabilisation plus rapide et plus efficace semble primordiale au basketball
où les sauts sont deux à quatre fois plus nombreux que dans la plupart des autres sports et où
un contrôle postural est donc absolument nécessaire pour prévenir la survenue ou la récidive
d’entorses latérales de cheville. L’impact fonctionnel de la pliométrie est montré également par
Ismail et al. (2010) qui montrent de meilleurs résultats fonctionnels après un entraînement
pliométrique comparativement à un renfort manuel des éverseurs et fléchisseurs dorsaux de
cheville. Cette amélioration fonctionnelle s’explique par le fait que le cycle étirement
raccourcissement du muscle améliore la connexion nerveuse et diminue le temps nécessaire à
produire de la force (Ismail et al., 2010).
50
5.5. Perspectives d’amélioration
Après avoir analysé les résultats de notre étude au regard d’articles préexistants, il convient de
se questionner sur les axes d’améliorations de notre travail de recherche dans le but d’aider aux
pratiques futures ainsi qu’aux prochaines études expérimentales sur le sujet.
Tout d’abord, il aurait été préférable de réaliser une étude en double aveugle afin de renforcer
la qualité méthodologique de notre travail en éliminant les biais d’aveuglement. Nous aurions
également pu utiliser des outils de mesure plus précis pour la réalisation du SEBT, limitant ainsi
au maximum l’impact de l’erreur de mesure sur les résultats finaux. De plus, notre étude n’a
duré que quatre semaines à raison de deux sessions d’entraînements par semaines. Cette durée
relativement courte peut influencer les résultats et en réduire la significativité. Il serait
intéressant de réaliser une étude comparable sur une durée plus longue et avec un volume
d’entraînement plus important comme cela a été fait dans plusieurs études sur la proprioception
et la pliométrie. Un plus grand nombre de sujets participants à l’étude constituerait également
un atout important, diminuant l’effet de taille de nos tests et rendant ainsi les résultats
statistiques davantage représentatifs de la réalité clinique.
Il aurait également été intéressant de s’attacher à d’autres paramètres que la stabilité dynamique
de cheville tels que ceux étudiés dans le travail de Huang et al. (2014) En effet, observer les
oscillations lors de la station unipodale ainsi que le temps nécessaire à la stabilisation et les
angles articulaires des membres inférieurs suite à un saut renseignerait de manière plus
complète sur le fonctionnement biomécanique du corps des sujets et pourrait, dans le cas d’un
sport tel que le basketball, servir de facteur prédictif de survenue de blessure en cas d’anomalie
importante observée. Enfin, être présent lors des sessions d’entraînement pliométrique et
proprioceptif aurait permis de veiller à une exécution correcte des exercices ainsi qu’à un
respect strict du nombre de séries et de répétitions réalisées.
5.6. Proposition pour l’évolution des pratiques et des savoirs en kinésithérapie
La prise en charge kinésithérapique de sportifs et plus particulièrement de basketteurs doit avoir
pour objectif principal une optimisation de l’état physique des pratiquants afin de permettre un
retour à la compétition dans les meilleures conditions possibles. Il est donc nécessaire de lutter
51
contre le moindre déficit physique ou psychologique chez l’athlète. Dans le cas d’une instabil ité
chronique de cheville entraînée par une ou plusieurs entorses latérales, il est primordia l
d’améliorer la stabilité dynamique pouvant être objectivée mais également la sensation
subjective de stabilité ressentie par le sujet. La pliométrie et la proprioception étant reconnues
dans notre étude en accord avec des travaux préexistants comme des outils intéressants dans la
prise en charge de l’instabilité chronique de cheville, il serait intéressant de les combiner sans
chercher à les opposer dans la prise en charge de patients souffrant d’ICC et plus
particulièrement de les inclure dans un programme de reprise plus spécifique au basketball avec
un travail de proprioception correspondant aux situations d’instabilités rencontrées lors des
réceptions de saut suite à un dunk ou encore à un lay up et un travail de pliométrie lié davantage
à des montées au panier ou à des sauts défensifs dans le but de contester un shoot. Utiliser des
moyens thérapeutiques tels que la proprioception et la pliométrie en les faisant davantage
correspondre aux contraintes physiques rencontrées dans la pratique du basketball pourrait
améliorer la confiance du pratiquant et faciliter la reprise sportive car l’attention serait plus
portée sur la performance sportive que sur un déficit fonctionnel articulaire.
52
Conclusion
Les dix sujets de l’étude ont été répartis aléatoirement dans le groupe pliométrie ainsi que dans
le groupe proprioception et ont tous réalisés leur programme d’entraînement.
Nous avions pour but d’évaluer l’impact de ces deux types d’entraînements sur la stabilité
dynamique de cheville sur cette population de basketteurs amateurs atteints d’ICC. Les résultats
de notre étude ont montré une évolution positive de la stabilité dynamique objectivée grâce au
SEBT simplifié dans les deux groupes ainsi qu’une amélioration de la sensation subjective
d’instabilité mesurée à l’aide du CAIT. En revanche, nous n’avons pas observé de différence
significative entre le groupe proprioception et le groupe pliométrie concernant les deux critères
d’évaluation.
La réalisation de cette étude ouvre certaines perspectives pour des études futures ainsi que pour
la prise en charge des basketteurs atteints d’ICC. En effet, outre les effets sur la stabilité
dynamique de cheville, la proprioception et la pliométrie semblent complémentaires à plusieurs
niveaux pour la prise en charge de ces athlètes car les notions de proprioception et de pliométr ie
sont des paramètres indispensables dans le développement athlétique d’un sportif et il apparait
ainsi indispensable qu’un athlète amateur ou professionnel dispose de capacités optimales dans
ces deux domaines afin d’être performant. Or les personnes atteintes d’ICC suite à une entorse
latérale de chevilles voient certaines de leurs capacités fonctionnelles altérées et cette instabil ité
peut limiter les capacités proprioceptives et pliométrique des individus. Il semble nécessaire au
vue des de concevoir la réhabilitation de ces athlètes de manière plus globale et de ne pas
considérer simplement la proprioception et la pliométrie comme des traitements
physiothérapiques isolés mais au contraire de les inclure à part entière dans l’entrainement pour
permettre une récupération optimale ainsi qu’une adhésion maximale du joueur au traitement.
Il serait intéressant dans des études futures plus longues et sur une population plus importante
d’analyser de nouveau l’impact de protocoles de pliométrie et de proprioception sur la stabilité
dynamique de cheville des athlètes atteints d’ICC mais également de s’intéresser à l’impact de
ces protocoles sur l’ensemble des capacitées fonctionelles des individus afin de développer par
la suite l’entraînement combiné le plus efficace possible pour un retour à la compétition dans
les meilleures conditions
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0043-z
Annexes Annexe I: formulaire de consentement Annexe II: Fiche d’information
1
Annexe I : Formulaire de consentement
Titre de la recherche : « Étude comparative d’un entraînement proprioceptif et d’un entrainement
pliométrique sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint d’instabilité chronique de cheville »
Je soussigné Mr............................................................................(nom et prénom du patient)
Né le :.......................... Lieu :................................
Donne mon accord pour participer à l’étude «
Des informations orales et écrites m’ont été données. J’ai pu poser toutes les questions que je voulais et j’ai reçu des réponses adaptées. J’ai bénéficié d’un temps de réflexion suffisant entre ces informations et le présent consentement.
J’ai lu et compris la fiche d’information qui m’a été remise.
J’accepte que les données recueillies lors de cette recherche soient strictement confidentielles et ne
pourraient être consultées que par les responsables de l’étude. A l’exception de ces personnes, qui traiteront les informations dans le plus strict respect du secret médical, mon anonymat est préservé.
J’accepte que les données nominatives me concernant, recueillies à l’occasion de cette étude puissent faire l’objet d’un traitement automatisé par les organisateurs de la recherche. Je pourrai exercer mon droit d’accès et de rectification auprès de Damien DUVEAU.
J’ai compris que ma participation à l’étude est volontaire.
Je suis libre d’accepter ou de refuser de participer, et je suis libre d’arrêter à tout moment ma participation au cours de l’étude.
Mon consentement ne décharge pas les organisateurs de cette étude de leurs responsabilités. Je conserve tous mes droits garantis par la loi.
Nom, prénom et signature de l’investigateur :
Fait à............................... Le.....................
2
Annexe II : Lettre d’information destinée aux patients
Titre de la recherche : Étude comparative d’un entraînement proprioceptif et d’un
entrainement pliométrique sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint
d’instabilité chronique de cheville
Monsieur,
Cette lettre a pour but de vous expliquer la démarche de l’étude à laquelle il vous est proposé
de participer. Cette étude vous permettrait de contribuer à une recherche scientifique visant à
étudier les effets d’un entraînement proprioceptif et d’un entraînement pliométrique sur la
stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball amateurs avec instabilité chronique de
cheville
BUT DE L’ETUDE : Le but de cette étude est de comparer deux techniques différentes afin
d’en observer les effets bénéfiques chez le basketteur amateur avec cheville instable
BENEFICE DU PATIENT : Lors de cette étude le participant effectuera un entrainement
pliométrique ou proprioceptif de quatre semaines. Plusieures études ont attesté de l’efficac ité
de ces traitements dans la prise en charge de l’instabilité de cheville. De plus, ces entrainements
serviront dans la pratique sportive que ce soit pour les situations d’instabilité rencontrées dans
la pratique du basketball ou encore les mouvements de sauts répétés.
DEROULEMENT DE L’ETUDE : L’étude dure quatre semaines à raison de deux
entraînements par semaine quel que soit le protocole réalisées pré-tests seront effectués sur la
semaine précédant l’intervention et se composent de Star excursion balance test, exercice
d’équilibre dynamique reproductible à la fin de l’étude. Les post-tests seront effectués la
semaine suivant l’intervention, des jours différents en raison des conditions sanitaire s
exceptionnelles. Le bon suivi des exercices est indispensable au bon déroulé de l’étude et le
participant peut contacter l’expérimentateur pour toute question ou conseil.
3
Comparaison de l’effet d’un programme de pliométrie et d’un programme de proprioception sur la stabilité dynamique de cheville du basketteur amateur atteint d’instabilité chronique de cheville
Key Words: Proprioception; Plyometrics; instability; basketball; sprain
Abstract:
Introduction: Basketball is a physically really demanding sport and constitute an important risk of injury. Lateral ankle sprain
are the most frequent injuries in professional and amateur basketball practice and chronic ankle instability start must be supported
proprietarily for a comfortable practice
Methodology: Ten amateur basketball players matching inclusion criteria were randomly distributed in plyometric and
proprioceptive groups. The two protocols last four weeks at the rate of two trainings a week. The main jud gment criterion is
dynamic stability objectivized thanks to the simplified Star excursion balance test (SEBT). The second judgment criterion is the
subjective sensation of stability measured thanks to the questionary Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT).
Results: Statistical analysis showed no significant difference between the groups for the two outcomes (p > 0.05). Pre and post
study intra group comparisons shew a statistically significant effect for some directions of the SEBT and clinically interest ing for
the other directions with and import effect size. CAIT score evolution is statistically significant in proprioception group and
clinically interesting in the plyometric group with and important effect size.
Discussion: Plyometric and proprioceptive training are two interesting tools in the take charge of chronic ankle instability in
amateur basketball player and their effectiveness must be assessed by future longer studies realized on a more important
population.
Mots clefs : proprioception; pliométrie; instabilité; basketball; entorse
Résumé :
Introduction : Le basketball est un sport très exigeant sur le plan physique et constitue un important risque de blessure. Les
entorses latérales de cheville sont les blessures les plus fréquentes dans la pratique du basketball amateur et professionnel et
l’installation d’une instabilité chronique de cheville doit être prise en charge prioritairement pour une pratique sans gêne de ce
sport. L’objectif de cette étude est d’analyser l’effet d’un entraînement pliométrique et d’un entraînement proprioceptif sur la stabilité dynamique de cheville de joueurs de basketball souffrant d’instabilité chronique de cheville ainsi que sur le ressenti
subjectif d’instabilité.
Méthode : Dix joueurs de basketball amateurs répondant aux critères d’inclusion ont été répartis aléatoirement dans le groupe
pliométrie et dans le groupe proprioception. Les deux protocoles durent quatre semaines à raison de deux entraînements par
semaine. Le critère de jugement principal est la stabilité dynamique de cheville objectivée à l’aide du Star Excursion Balance Test
simplifié (SEBT). Le critère de jugement secondaire est la sensation subjective d’instabilité évaluée à l’aide du questionnaire
Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT).
Résultats : L’analyse statistique n’a pas mis en évidence de différence significative entre les groupes pour les deux critères de
jugement. (p > 0,05). Les comparaisons intra groupe pré et post étude montrent un effet statistiquement significatif pour certaines
directions du SEBT et cliniquement intéressant dans les autres directions avec un effet de taille important. L’évolution du score
au CAIT est statistiquement significative dans le groupe proprioception et cliniquement intéressante dans le groupe pliométrie
avec un effet de taille important.
Discussion : La pliométrie et la proprioception sont deux outils intéressants dans la prise en charge de l’instabilité chronique de
cheville chez le basketteur amateur et leur efficacité doit être attestée par des études ultérieures plus longues et réalisées sur des
populations plus importantes.
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