Maladies à prions humaines et animales I Introduction
II L’agent
A Non conventionnelB De nature protéiqueC « qui serait la copie déformée d’une molécule présente dans l’organisme »D PrPSc est très résistante III les maladies à prions
A GénéralitésB Les maladies à prions animales C Les maladies à prions humaines
IV Le diagnostic
A les maladies animalesB les maladies humaines V Prévention des maladies à prions
A Méthodes d’inactivationB Alimentation et prions C Pratiques médicales et prion
- Agents infectieux ni viraux, ni bactériens, ni parasitaires encore appelés ATNC- Accumulation dans le SNC de la protéine prion anormale ou PrPSc
- Neurodégéneratives- D’évolution lente- Mortelles- Touchant l’homme et l’animal- Rares chez l’homme
Des Maladies D’un Genre Nouveau
Une maladie virale lente liée au cannibalisme?
Une proteine !
Une protéine aux propriétés étranges
Trois Prix Nobel pour un agent mystérieux
1 Pas d’agent conventionnel : hypothèse du prion
2 Une protéine co-purifiée avec l’infectiosité
3 PrPSc: une copie déformée de la PrPC présente à la surface des cellules qui diffère par la structure tridimensionnelleet les propriétés physico-chimiques
4 PrPSc est très résistante
Un Agent atypique
Qu’est ce qu’un prion?
Une particule infectieuse protéique extrêmement résistante constituée majoritairement si ce n’est uniquement de l’isoforme anormale d’une protéine cellulaire
Reproduction in vitro de l’infectivité par une protéine
Transconformationhélices feuillets
PrPc (« normale »)
Protéinase K
Digestion complète
PrPSc (« pathologique »)
Protéinase K
Maladies à prions
- Dégénérescence rapide du SNC- Incubation longue
- Lésions neuropathologiques:- Gliose- Spongiose- Perte neuronale
- Aucun syndrome infectieux:ni réponse inflammatoire,ni réponse immunitaire
Des Caractéristiques Communes
Astrogliose
Les maladies à prions animales
La tremblante du mouton ou scrapie
L’encéphalopathie bovine spongiforme ou ESB
Les autres Encéphalopathies spongiformessubaigues transmissibles (ESST) chez les
félins,le vison, les cervidés.
L'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB)
• Incubation de l'ordre de 5 ans. • Modifications du comportement et troubles
locomoteurs : nervosité, anxiété, peur, agressivité, démarche hésitante et vacillante, tremblements.
• L'état général des animaux se détériore. • Durée d’évolution 6 à 8 semaines• Pas de diagnostic de certitude sur des
animaux vivants en incubation. Diagnostic de certitude post mortem
"maladie de la vache folle"
Allemagne 65Belgique 11Canada 1Danemark 1Espagne 137Irlande 126Italie 7Japon 5Pologne 6Portugal 11Slovaquie 92Slovénie 7Suisse 2Tchèque 7
Cas d’ESB répertoriés dans le monde en 2004
Les maladies à prions humaines
Kuru acquise
Maladie de Creutzfeldt-Jakob génétique(MCJ) sporadique
acquise
Syndrome de Gerstmann-Sträussler génétique-Scheinker (GSS)
Insomnie fatale familiale génétique(IFF)
La démence est un affaiblissement mental global frappant l'ensemble des facultés psychiques et altérant progressivement avec l'affectivité et l'activité volontaire du patient, ses conduites sociales.
Caractérisée par une évolution irrémédiablement progressive de ce déficit, la démence est généralement due à une atteinte cérébrale organique plus ou moins diffuse, de nature abiotrophique, vasculaire, infectieuse, traumatique, toxique ou tumorale
La démence
Ataxie (du grec ataxiā, signifiant désordre) : pathologie neuromusculaire qui consiste en un manque de coordination fine des mouvements volontaires. Elle n'est pas liée à une déficience physique des muscles. Le trouble de la coordination est partiellement corrigé par le contrôle visuel.Le cervelet est le centre de la coordination fine des mouvements des muscles, tandis que l'information qui en émerge est véhiculée jusqu'aux muscles par la moelle épinière et les nerfs périphériques, respectivement. Pour cette raison, un trouble soit dans la moelle épinière soit dans les nerfs périphériques peut causer une ataxie. L'ataxie se manifeste principalement par des troubles de la marche, de l‘équilibre et de la station debout, du guidage des mouvements par la vue.
L’ataxie cérébelleuse
La Maladie de Creutzfeldt-Jakob
Rare Neurodégénérative MortelleAccumulation de PrPSc
- Formes sporadiques (85%) - Formes génétiques - Formes acquises
Facteurs génétiques (codon 129 de PRNP)
Examen Histologique d’un cerveau de patient présentant une MCJ
IRM
EEG présentant des ondes pseudo-périodiques
Diagnostic des maladies à prions en France
Année Suspicions sMCJ hGh MCJ iMCJ fMCJ v-MCJTotal
2000 823 86 9 0 8 1 104
2001 1103 111 5 0 14 1 131
2002 1062 108 2 2 13 3 128
2003 1086 105 8 1 10 0 124
2004 881 88 8 0 6 2 105
2005 230 7 0 0 1 2
10
La MCJ sporadique
Touche des patients d’environ 60 ans en moyenneHommes et femmes touchés de manière identique
-Myoclonies-Ataxie cérébelleuse-Démence d’évolution rapide-Troubles oculaires-Troubles neurologiques (pyramidaux ou extra-pyramidaux)
Evolution en quelques mois vers la mortPas de traitement disponible
Les MCJ iatrogènes
Liées - à une greffe : cornée, dure mère- à une injection d’hormones : hormone de croissance- à un acte chirurgical : électrodes stéréotaxiques
Durée d’incubation longue – plusieurs années..-Signes cliniques variables en fonction de la voie d’inoculation de l’agent (centrale, périphérique..)Démence d’évolution plus lente pouvant s’étaler sur plusieurs années
Polymorphismes
Mutations ponctuelles
Insertionde motifsde 24 pb
Mutations et polymorphismes de PRNP
E/K219M/V129
P102LP105L/T
A117V
Y145XF198SE200K
V210I
Q217RM232RD178N
R208H
V180I
E196K
T183A
H1 H3H2
E211Q
Q160X
H187RT188R/K/A
V203I
Q212P
D202N
P238S
N/S171D24 bp
12456789
V-MCJ ou variante de la MCJ
Environ 170 cas à ce jour dont 155 environ en GB,et 11 en France
Liée à la contamination par l’agent de l’ESB
Touche des patients jeunes (moyenne d’age 30 ans)Prédominance des signes psychiatriquesEvolution plus longue que dans la forme sporadique
Aspect neuropathologique caractéristique: plaquesen marguerite
Epidemiologie
0
20
40
60
80
100
120
140
160
UK France I J USA
/Canada
I reland Pays bas
May 2005
Le diagnostic différentiel
Chez les patients jeunes et âgés Encéphalites infectieuses et notamment virales
Chez le patient âgéMaladie d’AlzheimerDémences Néoplasies et paranéoplasies
Chez le patient jeuneTroubles psychiatriques sévères
Diagnostic des maladies à prions
• Chez l’animal– Ante mortem
• Clinique
– Post mortem• Mise en évidence de
PrPSc par WB ou ELISA
• Transmission à l’animal
• Chez l’homme– Ante mortem:
• Diagnostic clinique, biologique, et neuroimagerie
– Post mortem• Examen
neuropathologique et mise en évidence de PrPSc par WB ou ELISA
Marqueurs biologiques de la MCJ dans le LCR et le sérum
LCRNeuroénolase spécifique (NSE) Jimi et al, 1992
Zerr et al, 1995
Protéine 14-3-3 Hsich et al, 1996
Protéine Tau Otto et al, 1997
Protéine S-100 Otto et al, 1997
Beaudry et al, 1999
Sérum
Protéine S-100 Otto et al, 1998
Bande à 30 kD correspondant à la protéine 14-3-3
Détection de la protéine 14-3-3 dans le LCR
30 kD
anti- 14-3-3b (K19)
1 2 3 4 5 6 7 8
p131p130
MCJ
Chromosome 20
CST3
EBN
MODY
ONAS1
ADA
FAI
PPGB
AGSPRNP-20pter-p12
ARVP
HOS
vMCJ: détection de PrPSc dans les amygdales
Immunohistochimie Western Blot
Hill et al., 1999
MCJ suspecte
Autres anomaliesAutre diagnostic
Neuroimagerie
Pas d’anomaliesou anomalies compatibles
avec une MCJ
Examen du LCR
Protéinorachie > 1g/lou hyper-cellularité
14-3-3 (WB)
+Mutation du gène PRNP
MCJ génétique(10-15% des cas)
vMCJ Suspecte
Hypersignaux (thalamus postérieur)
Biopsie d’amygdales
PrPSc - PrPSc +
oui
vMCJ probable Confirmation : examen du
tissu cérébral PrPSc + (WB et IHC)
Neuroimagerie
• Examen du LCR • Pas de
mutation du gène PRNP
MCJ probable
nonoui
non
Suivi de
l’évolution
-
R S
Procédés physiques
Procédés chimiques
- Chaleur sèche- Ultrasons- Ultra violets- Radiations ionisantes
- Chaleur humide134°C, 20 minutes3 bars
- Gaz, glutaraldéhyde, éthanol, peroxyde d’hydrogène, iodophores
- Eau de Javel 12°, 1 heure- Soude molaire, 1 heure
Un Agent très résistant
Pratique médicale et prion
• Circulaire du 14 mars 2001 de la DGS• Circulaire du 30 juillet 2004 de la DGS• Définissent
– Evaluation du niveau de risque (patients: fonction des antécédents, de la clinique /actes: opération du SNC, greffe de cornée..)
– Procédures d’inactivation à mettre en place (soude, autoclavage, sequestration de matériel)
– Procédure d’élimination des déchets– Condition de manipulation en laboratoires– Accident d’exposition
Mesures de prévention
Royaume-Uni France Allemagne
Principes généraux Instruments à usage unique pour amygdalectomie.Amélioration de la prise en charge générale de tous les instruments chirurgicaux en insistant sur l'étape du lavage
Instrumentation à usage unique dans la mesure du possible.Approche maximalisée en cas de chirurgie sur tissus à risque élevé
Stratégie concentrée sur les cas de chirurgie sur des tissus à risque élevé
Décontamination Amélioration de la pratique actuelle
Emploi de méthodes efficaces contre les prions lorsque possibles après chirurgie sur des tissus à risque.Eviter les désinfectants à base d'aldéhydes
Emploi de désinfectants sans aldéhydes
Stérilisation 134°C (durée non précisée) pratiquement universelle dans tous les hôpitaux britanniques
134°C durant 18 minutes ou, si impossible, 121°C durant 30 minutes
Pas de décision définitive.Proposition préliminaire: 134°C durant 18 minutes
Médicaments et ESB
• 1992: interdiction des préparations magistrales, des médicaments homéopathiques à base de tissus bovins
• 1993: Interdiction de dons de placentas des patients traités par GH
• 2000 AMM : conformité a la monographie de la pharmacopée européenne relative aux risques des ESST
Forme symptomatique1996, patient agé de 62 ans transfusé avec 5 unités de culot globulaire non déleucocyté. Une des unités en provenance d’un donneur de 24 ans qui développa un vCJD (décés 2000) 6,5 ans après la transfusion.Le receveur développe un vCJD et décède 13 mois plus tard. (génotype codon 129 PRNP 129MM). Lancet, 7 février 2004.
Forme asymptomatique1999, patient âgé transfusé avec une unité de culot globulaire non déleucocyté d’un donneur qui développe une vMCJ 18 mois après le don.Le receveur asymptomatique décède d’une rupture d’anévrisme de l’aorte Autopsie : PrPres dans la rate, un ganglion mais pas dans le cerveau.(génotype codon 129 PRNP 129MV). Lancet, 7 août 2004.
vMCJ et risque transfusionnel?
Les mesures de prévention
Le retrait systématique des matériaux spécifiés à risque
Un dépistage systématique à l’abattoir
Le traitement des matières grasses animales
L’interdiction des farines animales
La gélatine contrôlée
Un système de traçabilité
Les matériels à risque spécifiés (MRS) sont des tissus qui, en cas de contamination des ruminants par l’ESB et même en l’absence de symptômes apparents, seraient susceptibles d’être infectieux.
Par souci de précaution, ils doivent donc être retirés de la chaîne alimentaire humaine, et ne faire l’objet d’aucun recyclage dans l’alimentation animale à travers les farines animales.
Depuis 1996, les MRS sont systématiquement retirés à l’abattoir et détruits par incinération.
Que sont les matériels à risque spécifiés (MRS) ?
Quelle est la liste actuelle des MRS ?
Tableau synthétique des MRS au sens de la réglementation française
Crâne, y compris cervelle et yeux
Pour tous les bovins, ovins et caprins de + de 12 mois /6 mois selon les espèces
Moelle épinièreColonne vertébrale
Pour tous les bovins, ovins et caprins de + de 12 mois (uniquement bovins pour la colonne)Amygdales Pour tous les bovins quel que soit leur âgePour les ovins et caprins de + de 12 mois
Rate Pour tous les bovins, ovins et caprins, quel que soit leur âge
Intestins, y compris les graisses mésentériques
Pour tous les bovins quel que soit leur âge
Thymus Pour tous les bovins excepté les thymus des veaux nés après le 1er janvier 2002 originaires de France ou d'un pays membre de l'Union européenne, nourris exclusivement au lait ou à la poudre de lait, accompagnés d'un certificat sanitaire
Les questions
• 1 - Peut-on manger de la viande de bœuf ?• 2 - Peut- on manger des abats ?• 3 - Peut-on manger du veau ?• 4 - Le lait est–il sans risques ?• 5 - Y a t il des des abats dans les petits pots ?• 6 - Dans les compléments alimentaires ?• 7 - La gélatine constitue-t-elle un danger ?• 8- Quel est l’effet de la cuisson sur le prion ?
Eviter la diffusion de l’ESB
• Surveiller les cheptels• Faire des tests sur les bovins Interdire les
protéines animales dans leur alimentation• Eliminer les tissus à risque de l’alimentation
humaine• Supprimer les troupeaux présentant des
bêtes malades
Compléments alimentaires
• 1992: retrait et interdiction des compléments renfermant des tissus ovins et bovins (sauf muscle)
• 1997: extension aux caprins, aux tissus et liquides d’origine embryonnaire
Chronologie d’une crise (1)
• 1986: apparition de la maladie chez les bovins
• 1989 : première interdiction des bovins britanniques
• 1990 : interdiction des farines animales• 1991: premier cas français d’ESB• 1996: l’homme touché; embargo sur le
bœuf anglais; premier décès en France
• 1999 : levée de l’embargo par l’Europe; la France persiste
• 1999 : envoi de la France devant la commission de Bruxelle; maintien de l’embargo (avis de l’AFSSA)
• 2001 : condamnation de la France• 2002 : levée de l’embargo en France
Chronologie d’une crise (2)
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