Des capitalistes chinois s’offrent un Mao doré de 36,6 mètres
Une petite amicale de patrons, aux lignes de compte reconnaissantes des bienfaits de la Chine » communiste « , s’est mise dans le crâne de célébrer à sa manière, le Grand
Timonier.
La plus grande statue de Mao Tsé-Toung jamais érigée
36,6 mètres de hauteur, il fallait au moins çaC’est le petit village de Zhushigang (Tongxu) qui, par l’illumination complice de quelques habitants amourachés de la relique, se charge de récupérer l’immondice en l’échouant au
cœur d’un parfait désert rural.
Neuf mois de construction plus tard, la Chose est cyniquement en place dans la province du Henan, l’une des plus pauvres de Chine, province ayant eu à subir une famine majeure à la fin des années cinquante, conséquence directe de la folie bureaucrate du » Grand Bond en avant » de… Mao Tsé-Toung.
À titre d’exemple, dans la province du Henan, de l’été 1959 au printemps 1960, un million de personnes sont mortes de faim, soit 12,5 % de la population.
Un peu plus de 2000 statues de Mao trônent dans le pays.
Tout a commencé par une escalade dans l’exagération. Pour plaire à Mao, les cadres locaux ont prétendu que les récoltes avaient été multipliées par deux, par quatre, par dix ! Un miracle dû à la pensée de Mao. Il y a eu surenchère sur surenchère. C’est sur ces chiffres gonflés que la part de l’Etat a été calculée. De sorte que dès les premières
réquisitions, les paysans n’ont eu plus rien à manger.
La bureaucratie du capitalisme d’État, militaire et maoïste, fait de ce petit livre rouge la base morale et politique nécessaire à son autorité, tout comme les fonctionnaires-lettrés de l’ancienne bureaucratie impériale trouvaient leur appui dans les textes
canoniques confucéens. Le confucianisme, expression de l’idéal moral et politique féodal de la Chine antique, fut plus d’une fois révisé par la bureaucratie impériale pour être adapté aux formes politiques du pouvoir, mais ses préceptes de base - respect du
pouvoir de l’empereur et de ses mandarins, respect de la hiérarchie sociale et familiale, et soumission volontaire de l’inférieur au
supérieur, chacun accomplissant les devoirs de sont état (le prince doit se conduire en prince, le sujet en sujet, le père en père, le fils
en fils) - ont toujours été utilisés par les gouvernements et le demeurent encore en République populaire, d’après le catéchisme
rouge actuel : « soumission de l’individu à l’organisation ; soumission de la minorité à la majorité (ce qui se traduit par la
soumission de huit cents millions de paysans et d’ouvriers à une dizaine de millions de cadres maoïstes) ; soumission de l’échelon inférieur à l’échelon supérieur ; soumission de l’ensemble du parti au comité central » (p. 281). Le culte du chef génial couronne tout
cet édifice « populaire ».
La statue critiquée pour son coût et son emplacement
Selon le New York Times, citant des villageois du comté de Tongxu, les équipes de démolition sont arrivées jeudi matin. Ce vendredi, il ne restait plus qu'un monceau de
gravats du monument. «J'ai entendu que la statue a été détruite parce qu'elle se trouvait sur les terres d'un fermier», a déclaré au Guardian un travailleur souhaitant
rester anonyme.La statue, d'un coût de trois millions de yuans (environ 420 000 euros), avait été financée par un groupe d'entrepreneurs de la région, selon le site d'information HMR.cn. Si beaucoup d'internautes ont salué l'initiative, d'autres ont critiqué la
statue, soulignant qu'elle avait été érigée dans une région où la famine de la fin des années 50 aurait fait des millions de morts. De nombreux Chinois ont également
estimé que les 3 millions de yuan auraient pu être dépensés à des fins plus utiles. Fondateur de la République populaire de Chine en 1949, Mao, décédé en 1976, reste
une figure vénérée par une bonne partie des Chinois, une stricte censure laissant dans l'ombre ses désastreuses campagnes politiques qui ont fait des millions de morts, du Grand bond en avant (1958-62) à la décennie de la Révolution culturelle,
lancée en 1966. Le dirigeant actuel Xi Jinping a salué en Mao Tsé-toung une «grande figure», et repris en partie à son compte sa rhétorique et sa centralisation du pouvoir,
même si le parti communiste a reconnu, dans les années 1980, «des erreurs» passées.
Le monument, représentant Mao assis sur un fauteuil, réfléchissant les mains croisées, avait été achevé en décembre après neuf mois d'ouvrage.
Mais peu de temps après son érection, elle a été retrouvée partiellement démolie, selon le portail d'information chinois People's Net, proche du pouvoir communiste, pour lequel la raison de cette destruction "n'est pas claire". Ce média rapporte néanmoins, citant des sources médiatiques non spécifiées,
que la statue "n'aurait pas été enregistrée ni approuvée" par le gouvernement local. Les photos circulant sur internet montrent un trou béant à l'arrière du
torse massif de Mao, et sa tête enveloppée de noir. Les autorités locales n'ont pas pu être contactées. La statue, d'un coût de trois millions de yuans (environ 420.000 euros), avait été financée par un groupe d'entrepreneurs de la région,
selon le site d'information HMR.cn. Fondateur de la République populaire de Chine en 1949, Mao, décédé en 1976, reste une figure vénérée par une bonne partie des Chinois, une stricte censure laissant dans l'ombre ses désastreuses campagnes politiques qui ont fait des
millions de morts, du Grand bond en avant (1958-62) à la décennie de la Révolution culturelle, lancée en 1966. Le dirigeant actuel Xi Jinping a salué en
Mao Tsé-toung une "grande figure", et repris en partie à son compte sa rhétorique et sa centralisation du pouvoir, même si le parti communiste a
reconnu, dans les années 1980, "des erreurs" passées.
Si beaucoup d'internautes ont salué l'initiative, d'autres ont critiqué la statue, soulignant qu'elle avait été érigée dans une région où la famine de la
fin des années 50 aurait fait des millions de morts.
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