NUMERO 21 – avril 2016
« Jamais le soleil ne voit l’ombre. » Léonard de Vinci
Voici le printemps, le jardin s’éveille et nous appelle. Sortons nos râteaux, binettes et autres outils.
Vite, les petites fleurs sont déjà sorties de terre. Mais attention : « Bonne attente vaut mieux que mauvaise
hâte ». Prenons le temps d’observer l’exposition au soleil de notre terrain avant de semer ou de planter dans
les meilleures conditions possibles pour pouvoir bénéficier ensuite de belles récoltes et d’un décor encore
plus merveilleux.
SOMMAIRE Dans notre numéro :
1- Ombre et soleil
2- A la découverte d’une plante
3- Vocabulaire du jardinier
4- Jardinons ensemble
5- Animaux : amis ou ennemis ?
6- Le geste écologiste
7- Des travaux particuliers
8- Des réponses à vos questions
9- Artiste et nature
10- Une action citoyenne
11- Poésie
L’importance d’une bonne exposition...……………………. pages 2 et 3
La lavande ………………………...……..…………….…… pages 3 et 4
« Des succulentes » ……………...…………......................... pages 4 et 5
Semons de la salade ……………………………………….... page 5 et 6
Le lézard, l’orvet, la sauterelle ……………………………... page 6
Protéger le jardin en été ……………..…………………….... page 7
Créer une rocaille …………………………………………... pages 7 et 8
Quelle différence y a-t-il entre le coucou et la primevère ?... pages 8 à 11
Manet, « Mon jardin ou le banc » ……………..…………... pages 9 à 11
Le banc de l’amitié ……………………………………...….page 11
Poésie des beaux jours ……………………………………...page 12
LA FEUILLE DE CHOU
Lettre de l’activité « Apprendre en jardinant » initiée par l’OCCE-Oise à destination des élèves et des enseignants. Parution
gratuite envoyée par courriel aux écoles de l’Oise. Responsable de la publication : association OCCE Oise, rue du 27 juin BP
60945 60009 BEAUVAIS Cedex Tél 03 44 48 49 16 Courriel : [email protected] site internet occe.coop/ad60
2
LA FEUILLE DE CHOU
1. L’importance d’une bonne exposition
Le problème d’un jardin à l’école est la période estivale durant laquelle les plantes risquent de
manquer cruellement d’eau. Si, de plus, celui-ci est exposé plein sud, la situation est encore
aggravée.
Quelles plantes choisir ?
Règle générale : les plantes croissent en feuilles à l’ombre et fleurissent au soleil. Elles ont
besoin d’un ensoleillement minimum excepté quelques-unes telles les impatiens qui acceptent
une situation très ombragée.
Les différentes situations d’exposition à l’ensoleillement.
Situation à l’ombre :
Le jardin est bordé par une haute haie, il est en limite de grands arbres, un bâtiment ou un mur
projette son ombre la plus grande partie de la journée.
Situation au soleil :
Exposition plein sud sans végétation verticale ni structures en hauteur qui pourraient projeter leur ombre au moins
une partie de la journée.
Le bon choix pour la bonne exposition :
Certaines plantes vont préférer l’ombre ou la mi ombre au soleil. En magasin, on les retrouve avec les logos suivants
sur leur étiquette.
Pour une plante préférant l’ombre et devant être protégée d’un soleil ardent
ou d’une trop longue exposition : soleil plein noir. Ex : le camélia.
Pour une plante se plaisant à mi ombre soleil demi-caché. Ex : l’euphorbe.
Pour une plante ayant besoin de soleil : soleil plein blanc. Ex : la lavande.
En voici d’autres exemples.
A l’ombre ou mi-ombre Au soleil
En général
Toutes les plantes des sous-bois :
fougères, violettes, muguet, jonquilles,
pervenches, anémones des bois…
Toutes les plantes au feuillage gris bleuté :
lavande, sauge…
Les bulbes Tous les bulbes du printemps : muscaris,
crocus, narcisses, perce-neige, jacinthes
Tous les bulbes et tubercules de l’été :
glaïeuls, dahlias, lis
Les plantes grimpantes Lierre, chèvrefeuille odorant, clématites… Ipomées, glycines, vignes, capucines,
haricots d’Espagne…
Un camélia
Une euphorbe
De la sauge
3
LA FEUILLE DE CHOU
Les plantes couvre-sol Fougères, carex, myosotis, saxifrages,
raoulia…
Aubriète, thym nain, sédums rampants,
œillets d’Inde, abysse corbeille d’or,
bruyère.
Les arbustes Camélias, spirées, houx. Genêts, buddleia, peruvskia.
Les légumes
Les légumes feuilles (oseille…) et ceux qui
risquent de « monter en graines » trop
vite par manque d’eau (salades…)
Tous les légumes qui ont besoin de
chaleur pour mûrir comme la majorité des
légumes fruits (tomates, melons,
courgettes, poivrons, potirons…)
Les fleurs
Les hostias, hortensias, fushias, anémones
du japon, impatiens, hellebores,
heuchères, primevères, ancolies…
Le jasmin, le mimosa, les cosmos,
mufliers, œillets, nigelles, soucis,
tournesols, cannas, zinnias, reines-
marguerites, valérianes, roses trémières…
Conseils
Profiter de quelques mètres carrés à
l’ombre pour installer une pépinière où
semer, repiquer et laisser grossir les
plantules.
Profiter d’un coin exposé au soleil pour
installer une rocaille.
2. A la découverte d’une plante : LA LAVANDE
La lavande est un sous-arbrisseau de la famille des labiées ou lamaciées, originaire du bassin
méditerranéen. C’est une plante herbacée aromatique.
Le mot lavande vient du latin « lavare » qui signifie laver. D’ailleurs autrefois les lavandières
avaient pour métier de laver le linge. Dans l’antiquité, les romains l’utilisaient pour parfumer
leurs bains ou leurs vêtements.
La lavande se présente sous forme de grosse boule composée de tiges carrées d’environ 40 cm
à 1 mètre surmontées de fleurs en épi d’un beau bleu violacé. Les feuilles d’environ 5cm sont grisées, veloutées et
persistantes. Toute la plante dégage une délicate odeur quand elle est froissée.
La plus courante est la lavande officinale ou lavande commune ou lavande vraie. Mais il en existe de nombreuses
autres variétés : la lavande aspic, la lavande dentée, la lavande papillon, le lavandin… Elle est cultivée partout en France
dans une terre pauvre et caillouteuse, bien drainée mais fraîche (+ sable) et exposée au soleil. Dans
une terre trop riche, elle dégénèrerait. C’est une plante mellifère particulièrement appréciée des
abeilles, son nectar étant très abondant à son plein fleurissement entre juin et août.
Il faut la tailler juste après sa floraison pour empêcher son pied de se dégarnir. On la plante au début
de l’automne ou au printemps, quand il ne gèle plus. Bien tremper le pied avant de le mettre en terre
dans un trou deux fois plus grand que la motte et arroser régulièrement la première année.
Si on veut récolter ses graines, il faut couper les tiges puis les suspendre à l’envers. Quand les graines
sont sèches, les détacher ou les ramasser puis les conserver dans un endroit sec à l’abri de la lumière.
De la lavande
Ipomée
4
LA FEUILLE DE CHOU
Les vertus de la lavande :
Elle est utile pour repousser de nombreux parasites (acariens, pucerons, fourmis). Elle est utile en cosmétique,
phytothérapie et aussi calmante. Au jardin, elle forme une très belle association avec les rosiers buissons.
Ses ennemis :
Le papillon de nuit et la chrysomèle américaine. Cette dernière est dévastatrice pour ses
feuilles mais aussi pour d’autres lamaciées comme le thym ou le romarin. Elle subit
maintenant une nouvelle maladie qui la fait dépérir et qui est provoquée par une petite
cigale : la cicadelle.
3. Le vocabulaire du jardinier : LES SUCCULENTES
Les plantes dites « succulentes » sont parfois nommées plantes « chameaux » car elles peuvent très bien vivre
sans arrosage pendant plusieurs semaines. On les appelle plus couramment « plantes grasses ».
Elles font partie de la famille des crassulacées. Elles sont très faciles à vivre car très peu exigeantes comme les sédums,
la joubarde, les écheverias, les kalenchoés, les orpins… Mais attention toutefois car certaines sont sensibles au gel.
Elles se plaisent aussi en pot, ce qui leur donne l’avantage de pouvoir être rentrées à l’abri par temps froid pour être
ressorties en bonne exposition à la belle saison. Eviter de les arroser et ne pas mettre de sous-pot.
En pleine terre, les entourer de gravier décoratif pour aquarium afin de faire ressortir leurs belles teintes du bleu gris
au rouge en passant par toutes les nuances de vert.
Quelques particularités :
La joubarde ou « barbe de Jupiter » ou « grande joubarde des toits ». C’est une plante vivace
qui va se plaire en jardinière, en rocaille ou en bordure. On la trouve aussi dans la nature. Il
en pousse même sur les vieux murs, les vieux toits ou les rochers. Ses feuilles charnues sont
disposées en rosettes comme celles de l’artichaut, d’où jaillissent des tiges de 8 à 30 cm, avec
une fleur blanche, rose, rouge ou jaune à son extrêmité.
Cette plante a longtemps été utilisée en usage externe en médecine traditionnelle d’où son
autre nom « herbe-aux-cors ». Son nom latin est « sempervivum tectorum ».
L’orpin : il a des feuilles rondes et charnues, très vigoureuses dont les extrêmités rougissent au
soleil. Se plaît sur les murets, les talus ou en rocaille.
Les écheverias : ses fleurs orange sont disposées en rosettes. Couper celles-ci, les laisser sécher
quelques jours puis les replanter. Les protéger ou les rentrer en hiver.
5
LA FEUILLE DE CHOU
Toutes mettent les rocailles en valeur par leurs formes gracieuses et leurs dégradés de teintes.
4. Jardinons ensemble : SEMONS DE LA SALADE.
Il existe plusieurs sortes de salades.
Salades Besoins
Les laitues
La pommée au cœur rond et ferme.
La batavia qui résiste à la chaleur.
La romaine au cœur blanc et tendre.
La feuille de chêne à couper.
Elles ont des feuilles tendres.
Elles ont besoin d’ensoleillement mais
la chaleur et le manque d’eau peuvent
les faire monter trop vite « en graines ».
Biner pour limiter l’évaporation, arroser
le soir.
Elles sont sensibles au froid.
Les chicorées
La scarole aux grandes feuilles rigides.
Les frisées dentelées.
Les endives.
Le froid de l’hiver attendrit la scarole.
On la blanchit en la couvrant ou en la
ficelant.
Les chicorées résistent bien à la chaleur
mais leurs feuilles durcissent.
La mâche
On l’appelle aussi « doucette ».
Pas trop de soleil pour les premières
mâches. Les couvrir ou les pailler par
fortes gelées.
La saison idéale pour semer la salade est le printemps. On peut échelonner les semis pour ne pas en manquer (environ
toutes les 3 semaines). La mâche se sème en septembre. Elle se consomme tout l’hiver.
Le semis :
1. Arranger le terrain : lui apporter un peu de compost comme élément fertilisant. Le mélanger à la terre sans la
retourner puis niveler.
2. Tracer le sillon de 1 cm de profondeur avec une serfouette ou binette à rayons. Il faudra laisser un espace
suffisant entre les rangées pour pouvoir passer la binette entre les futures salades.
3. Semer la salade, pas trop dru, environ une centaine de graines pour un mètre de
long.
4. Après la levée, en cas de semis trop fourni, on peut éclaircir la rangée en prélevant
des plantules (quand elles ont 4 feuilles) pour les repiquer ailleurs et laisser ainsi
de la place aux salades restantes. Arroser copieusement puis régulièrement. On
peut les repiquer entre les rangées de tomates qui leur feront de l’ombre.
6
LA FEUILLE DE CHOU
Les ennemis de la salade sont les limaces et les oiseaux. Les vers blancs du hanneton et les taupins aussi qui rongent
leurs racines.
5. Animaux amis ou ennemis ? LEZARDS, ORVETS ET SAUTERELLES
Le lézard :
Le lézard le plus connu en France est le lézard des murailles (Podarcis
Muralis). C’est un reptile du sous-ordre des sauriens. Il a le sang froid. Le mâle
mesure environ 20 cm et la femelle 18 cm. Son corps est couvert d’écailles. Il est
brun, gris ou verdâtre. Contrairement aux autres reptiles, il a 4 pattes pour se
déplacer. Celles-ci se terminent par des petites mains avec, aux extrémités, des
griffes fourchues, ce qui fait de lui un grimpeur très rapide.
En été, il reste immobile au soleil, ainsi il emmagasine la chaleur qui lui est restituée pendant la nuit. Il est
curieux mais craintif, se sauve et cherche à se cacher à la moindre alerte. Si on l’attrape par la queue, celle-ci se détache
et il peut s’échapper. Elle repousse ensuite rapidement. Il ne sait pas creuser et doit trouver des cachettes toutes
faites. Il affectionne les vieux murets, les tas de pierres, toutes les surfaces qui stockent la chaleur. L’hiver il s’y met à
l’abri car il entre en léthargie (sommeil). Il peut vivre six ans. Il est insectivore : il se nourrit de mouches, araignées,
sauterelles qu’il attrape avec sa langue fourchue. Mais des vers, des limaces, escargots, cloportes et même des mûres
et des baies de sureau peuvent aussi faire partie de son menu. En période de sécheresse, il a besoin d’eau. Il est
inoffensif et très utile au jardin.
A noter : lézarder signifie paresser au soleil. Attention au chat, son ennemi le plus proche !
L’orvet :
On l’appelle « serpent de verre ». C’est un lézard sans patte. Il mesure
environ 40 cm. Il aime les lieux ombragés et humides et les vieux murs moussus
et frais car il y trouve sa nourriture préféré : les limaces. Il se nourrit aussi de
chenilles.
Il change de peau quatre fois par an, c’est la mue. L’hiver, son terrier est bouché
avec de la mousse et de la terre. Il peut vivre 45 ans.
Le lézard et l’orvet sont mal aimés pourtant ce sont de précieux auxiliaires. Tous
les reptiles sont des espèces protégées.
La sauterelle :
Elle fait partie de l’ordre des orthoptères. C’est un insecte carnivore elle possède
des pattes arrières sauteuses. Dès la fin de l’été, elle apparaît dans les potagers où
elle se nourrit de larves, comme celles des doryphores ou encore des pucerons,
renforçant ainsi le travail des coccinelles.
Elle aussi est une auxiliaire du jardinier. Malheureusement les pelouses bien
tondues, le manque de petits coins sauvages font qu’il nous est difficile d’en
apercevoir dans notre environnement.
7
LA FEUILLE DE CHOU
6. Le geste écologique : PROTEGER LE JARDIN EN ETE
Comment s’organiser pour que notre jardin ne souffre pas trop de notre absence pendant l’été ?
Choisir de cultiver des légumes qui se récolteront jusque fin juin (salades, radis,
haricots) en évitant ceux qui seront à maturité en juillet-août ou alors choisir des variétés
plus tardives et peu sensibles aux maladies.
Pour aider les légumes d’automne à arriver sans encombre à
maturité, bien les arroser avant de les pailler pour accentuer leur réserve d’eau. Pailler aussi les fleurs
annuelles.
Au sol, ombrer les plantes avec des cagettes pour éviter le séchage en surface dans les jardins
très exposés.
Les écrans solaires
Créer de l’ombre en installant des treillis, portiques, tonnelles, brise-vues sur lesquels faire s’enrouler des ipomées,
des capucines (comme dans les jardins de Giverny), des cobées, haricots d’Espagne, poids de senteurs, vignes, rosiers
grimpants, houblon… Des canisses de roseaux n’emprisonneront pas la chaleur mais laisseront l’air circuler en tamisant
quand même la lumière. On peut aussi planter un écran naturel de maïs ou de tournesols.
Une haie de tuteurs ou de rames couverte de fleurs formera une structure amovible et modulable selon les années et
les cultures en place.
Pour toutes ces plantations, s’y prendre tôt pour que les feuillages soient suffisamment
denses pour fournir une ombre portée. Bien tremper et pailler les pieds avant de partir.
Penser aussi aux légumes qui apprécieront l’ombrage d’un tunnel fleuri ou en osier naturel
vivant.
Enfin quelques arrosages en plus de pluies bienfaisantes seront toujours les bienvenus. Attention en pleine journée,
bien arroser au pied des plantes et non les feuilles, les gouttes d’eau faisant loupe. Pour éviter cela, mieux vaut arroser
tôt le matin ou le soir.
7. Des travaux particuliers : CREER UNE ROCAILLE
Mettons un peu de fantaisie dans notre jardin en installant une rocaille. Pour cela :
Choisir l’emplacement : - un talus difficile à cultiver
- un terrain inoccupé bien exposé
- un endroit difficile d’accès ou éloigné du point d’eau
-c’est préférable qu’il y ait un rideau de verdure à l’arrière.
L’aménager : si le terrain est plat, créer une butte pour lui donner du relief. Commencer par étaler un bon
matelas de cailloux pour le drainage avant d’apporter de la bonne terre.
8
LA FEUILLE DE CHOU
Préparer la rocaille : choisir les éléments qui vont la structurer. Pierres, cailloux, galets, traverses de chemins
de fer, auges en pierre, bois flotté, tuiles, pots de terre…
Faire un plan : - Placer ces éléments en prévoyant la facilité des déplacements pour aller s’occuper des plantes.
- Noter le nom des fleurs qui vont venir s’y intégrer,
l’emplacement des poteries pour les plantes succulentes gélives, les cavités à
creuser et remplir de bon terreau pour y placer les plantes tapissantes toujours
très importantes dans une rocaille. En effet ce sont elles qui créent l’effet de
base : par exemple, placées au pied d’une grosse pierre, elles mettent en valeur
son originalité. De plus elles n’ont pas besoin de désherbage ni d’arrosage et
servent de décor permanent.
- Penser à placer en haut de la butte ou du talus les plantes
qui supportent la sécheresse et celles qui ont le plus besoin d’eau en bas.
- Ne pas oublier les graminées qui bougent avec le vent et animent l’ensemble ni les vivaces
comme la valériane.
Lorsque le plan est définitif : commencer à installer la rocaille en enfonçant bien la base des pierres et des
éléments de soutènement de la terre (traverses de chemin de fer). Apprécier l’effet général puis commencer à planter
en commençant par le haut. Bien arroser puis régulièrement jusqu’à la reprise des racines. L’hiver, penser à pailler les
plantes frileuses.
Une rocaille bien installée demande peu de soins.
8. Des réponses à vos questions: QUELLE DIFFERENCE Y A-T-IL ENTRE UNE
PRIMEVERE ET UN COUCOU ?
Ces deux fleurs font partie de la même famille ; les primulacées.
La primevère
Le coucou
Nom latin Primula Xpolyantha ou Primavera Primula veris
Nom français Primevère des jardins ou primevère à
grandes fleurs
Primevère officinale, primerole,
coqueluchon, primevère jaune, fleur du
printemps, primevère des bois ou
primevère élevée
Ethymologie
Vient de l’ancien français primevoire qui
signifiait printemps. Elle fut appelée ainsi
jusqu’au XVIè siècle.
La floraison de cette fleur correspond au
retour du coucou, oiseau migrateur qui
annonce la fin de l’hiver.
9
LA FEUILLE DE CHOU
Lieu Bords de fenêtre, jardins, bordures, massifs,
pelouses ou pied des arbres et des haies. Prés secs et bois frais et clairs, talus.
Exposition Soleil doux, mi ombre
Sol Acide et humide. Elle ne doit jamais
manquer d’eau. Neutre et calcaire.
Mode Vivace rustique Vivace rustique (plus que celle des jardins)
Description
Fleurs multicolores réunies en grappes au
sommet de la tige. Il existe des centaines de
variétés à massifs.
Feuilles ridées réticulées couvertes d’un fin
duvet. Pettes fleurs en ombrelles perchées
au sommet d’une tige de 10 à 30 cm.
Variété unique jaune pâle.
Floraison Précoce, même en hiver s’il fait doux. De mars à mai.
Utilité
Riche en pollen et en nectar. Ses boutons
au goût de miel sont comestibles (salades,
soupes)
Plante mellifère et médicinale
Réactions face au
temps qu’il fait
En plein soleil, elle dégénère perdant sa
couleur et devient mauve pâle, jaune pâle
ou blanche.
La fleur de coucou se ferme quand il va
pleuvoir et s’ouvre quand il va faire beau.
A noter : on donne aussi parfois au narcisse des bois le nom de coucou.
9. Artiste et nature : EDOUARD MANET « LE BANC »
Edouard Manet (Paris 1832-1883) et la toile « Mon jardin » dite aussi « le banc », 1883, dimension 87x105, collection
particulière.
Biographie :
En 1848, il trace ses premiers dessins et ses premières caricatures. Entre
1852 et 1853, il voyage à travers l’Europe, particulièrement en Allemagne, Italie,
Hollande et Autriche. Il s’intéresse aux peintres du XVIIè siècle hollandais et aux
grands maîtres classiques espagnols comme Velasquez (1599-1660), Goya (1746-
1828) et italiens comme Titien (1488-1576). Ainsi il se fait sa propre idée de la
peinture et déclare : « Je peins ce que je vois et non ce qui plaît aux autres de voir. »
Ses toiles font parfois scandale. Certains salons refusent même de les
exposer. Héritier du mouvement naturaliste (peinture qui vise à représenter la réalité
dans tous ses aspects), il va devenir un pionnier de l’impressionnisme. Sa peinture
est riche en couleurs avec de fortes tonalités et un rendu direct.
Il est l’ami de Zola. En 1966, il rencontre Paul Cézanne et Claude Monet. En 1868, Berthe Morisot puis en 1873,
Stéphane Mallarmé.
10
LA FEUILLE DE CHOU
Quelques toiles parmi son œuvre :
Le fifre, 1866
Le balcon, 1868-1869
Le chemin de fer, 1873
Le grand canal de Venise, 1875
La maison à Rueil, 1882
La toile :
En 1883, année de sa mort, il peint « Mon
jardin » ou « le banc ». Ce banc est l’objet central du
tableau, ce qui lui donne toute son importance. Peut-
être Manet s’y arrêtait-il pour prendre le temps
d’admirer « son » jardin.
L’allée où est posé ce banc ainsi que le
plateau de guéridon et le mur du fond sont lumineux,
inondés de soleil. Il n’y a pas de ciel dont le bleu aurait
pu apporter une note de fraîcheur mais à la place, des
arbres foncés qui « ferment » le tableau. La tonnelle
en berceaux, ainsi que tout le tableau, est peinte avec
minutie.
Les ombres courtes (derrière les massifs,
l’arbre-tige et le banc) indiquent que le soleil est à
l’aplomb. Le rouge foncé dominant des roses, les
verts presque noirs, face au banc ont remplacé les tons pastel et les verts tendres du printemps. Le flacon sur le
guéridon invite à se désaltérer. Toute la toile exprime la chaleur de l’été.
L’importance de l’objet :
Comme Manet, d’autres peintres ont peint un objet, un animal, un élément ou un personnage auquel ils ont donné
toute leur importance par leur emplacement sur la toile, ou encore par le décor qu’ils ont créé autour.
Par exemple : - Vincent Van Gogh, « Les vieux souliers », 1886
- Claude Monet, « Nymphéas sous le soleil », 1883
- Jean Metzinger, « le chat », 1915
- Maurice Denis, « La vasque de la Villa Médicis », 1928
A notre tour, essayons de mettre en valeur un objet auquel nous sommes attachés, qui fait partie de notre univers ou
qui évoque quelque chose pour nous comme une activité que nous aimons pratiquer. Essayons de trouver une image
ou une photo qui le représente et que l’on pourra coller au centre d’une feuille.
11
LA FEUILLE DE CHOU
Il suffira de créer ensuite autour le décor au dessin ou à la peinture pour mieux
exprimer encore ce que l’on ressent et ce qu’il signifie pour nous.
Transformation d’image :
Prenons une image de l’objet. Celle-ci peut être agrandie. La retourner pour y tracer
des lignes verticales afin de former des colonnes de 1 cm de large que l’on
numérote à partir de 1 en partant de la gauche.
Découper ces colonnes puis les placer sur une feuille légèrement plus grande que
le modèle, en partant de nouveau de la gauche où l’on collera d’abord la colonne
n°1 puis la 2… afin de reconstituer l’image. Mais surprise, celle-ci va être
complètement destructurée. Toutefois l’objet apparaîtra quand même en filigrane.
Le jeu peut consister à reconnaître l’objet de chacun.
10. Une action citoyenne : LE BANC DE L’AMITIE
A quoi sert un banc ? A se reposer, à profiter d’un paysage, à prendre le temps de s’asseoir avec des amis et de
discuter…
Pourquoi ne pas en mettre un dans la cour de récréation ou au bord du
jardin ? Il sera décoré par les enfants pour qu’ils puissent se l’approprier
et des plantations seront ajoutées autour pour lui donner un air
accueillant.
L’AGEEM a repris une idée très simple d’un enfant : lorsqu’un enfant se
sent seul ou qu’il ne trouve pas d’amis pour jouer avec lui, il va s’asseoir
sur le banc. Les autres enfants savent alors qu’il a besoin d’aide et ceux
qui le souhaitent, viennent la lui offrir.
Cette idée permet aux élèves d’expérimenter l’empathie et contribue à ce que chaque enfant apprenne le respect de
soi et des autres, l’entraide. Cela favorise la confiance en soi et le sentiment d’appartenance à un groupe.
Plus d’informations en suivant les liens ci-dessous :
http://www.ageem.fr/files/386/bancamitie-flyerdef.pdf
http://www.lesateliersdupositif.fr/a-46-le-banc-de-l--amitie-a-l--ecole.php
Aubrétia
12
LA FEUILLE DE CHOU
11. Poésies
Le lézard
Lézard des rochers
Lézard des merveilles
Lézard des semailles,
Lézard des clochers
Tu tires la langue
Tu clignes des yeux
Tu remues la queue
Tu roules, tu tangues
Robert Desnos, « Chantefables »
La sauterelle Saute, saute, sauterelle Car c’est aujourd’hui jeudi. Je sauterai, nous dit-elle, Du lundi au samedi. Saute, saute, sauterelle A travers tout le quartier. Sautez donc, mademoiselle, Puisque c’est votre métier. Robert Desnos
Juillet
L’ombre sommeille au pied des choses
Noire et courte, il sonne midi.
Tout le jardin est étourdi
Par le soleil bleu dans les roses.
Fernand Gregh, « Vertige »
Le coucou
Coucou des bois et des jardins,
J’ai le cœur joyeux, j’ai le cœur tranquille
Coucou fleuri, coucou malin,
Je viendrai te cueillir demain.
J’ai le cœur joyeux, j’ai le cœur tranquille
De bon matin.
Robert Desnos, « Chantefleurs et chanteflables »
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.
Paul Verlaine, « Poèmes saturniens »
Pluie et soleil
Il pleut gaîment, dans le soleil ;
Il pleut sur les feuilles rieuses.
Il pleut sur les feuilles en éveil ;
Il pleut gaîment, dans le soleil
Sur les chemins bordés d’yeuses*…
Il pleut et les gouttes murmurent
Il pleut gaîment, dans le soleil,
Il pleut, il pleut des perles pures.
Emile Lente, « Les émotions
modernes » *yeuses : chênes verts
Top Related