Le présent recueil est le fruit
d’une collecte de données sur
les pratiques environnemen-
tales mises en œuvre dans le
cadre du projet Éducation
pour l’emploi (ÉPE). C’est un
document qui rassemble les
diverses expériences pratiques
menées par les treize (13)
établissements de formation
technique et professionnelle
(Ets) au Sénégal associés au
projet ÉPE. Il vise à rendre
compte de ce qui s’est fait en
matière de prise en compte de
l’environnement dans ces éta-
blissements et à mettre à la
disposition de tous, agents du
ministère chargés de la forma-
tion professionnelle et tech-
nique et personnel administra-
tif, enseignants et apprenants
des établissements de forma-
tion, un outil de référence
pour la poursuite et la consoli-
dation des pratiques environ-
nementales.
Le présent recueil com-
prend :
Un rappel des considérations
environnementales, d’une
part dans le contexte mon-
dial et sénégalais et, d’autre
part, dans la politique de
l’ACDI et dans le cadre du
projet ÉPE;
Un résumé de l’objectif et
du déroulement de l’atelier
de collecte des pratiques
exemplaires;
La liste des pratiques exem-
plaires en cours et en gesta-
tion dans les Ets;
Les leçons apprises de l’ate-
lier;
Des recommandations à desti-
nation du Ministère, des éta-
blissements et du Réseau des
établissements de formation
professionnelle du Sénégal
(REFOPS).
Introduction
Contexte mondial
La lutte contre les effets du changement climatique,
la préservation des ressources aquatiques, la réduc-
tion de la pollution de l’air et des sols, l’amélioration
des réseaux d’assainissement et d’épuration des eaux
usées ainsi que la lutte contre l’habitat insalubre
figurent parmi les grands défis à relever au cours du
millénaire. L’intégration des préoccupations envi-
ronnementales dans les plans sectoriels, l’application
concrète et rapide des textes juridiques en faveur de
l’environnement et l'affectation de moyens
financiers importants pour remédier à cer-
taines dégradations sont les principales me-
sures à prendre pour atteindre l’objec-
tif OMD 7 : « Assurer un environnement
durable ».
« Assurer un environnement durable… c’est
intégrer les principes du développement du-
rable dans les politiques et programmes natio-
naux et inverser la tendance actuelle à la dé-
perdition des ressources naturelles ».
Objectifs du millénaire pour le développe-
ment (OMD) - Objectif no 7
Contexte sénégalais et politiques
environnementales de l’ACDI
2
Projet Éducation pour l’emploi 3
Atelier de collecte de données 4
Applications sur le terrain 5
Recommandations et conclusions 8
Dans ce numéro :
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Bulletin no 2
Juillet 2013
Prise en compte de l’environnement
dans le contexte sénégalais
Au Sénégal, le gouvernement a choisi
de souscrire à l’ensemble des accords
multilatéraux relatifs à l’environne-
ment. Dès 1997, le pays s’est doté d’un
Plan National d’Action pour l’Environ-
nement (PNAE), adopté en conseil in-
terministériel. Depuis lors, à ce cadre
stratégique global ont été ajoutés des
textes juridiques nouveaux ou réactua-
lisés (code forestier, code de la chasse
et de la protection de la faune, code de
l’eau), des plans d’action spécifiques
(lutte contre la désertification, conser-
vation de la biodiversité, protection de
la couche d’ozone, changements clima-
tiques, déchets dangereux) et des docu-
ments de stratégies sectorielles (forêts,
élevage, protection des cours d’eau et
conservation du littoral, gestion des
ressources aquatiques, assainissement,
gestion durable de la faune). Récem-
ment, la volonté de mettre en œuvre
une politique de développement du-
rable s’est traduite par l’adoption de la
Loi 2001-01 du 15 janvier 2001 por-
tant ??? (Il manque quelque chose.)
Code de l’environnement et son décret
d’application (n° 2001-282 du 12 avril
2001). Les autorités semblent mieux
prendre en compte les suggestions por-
tant sur l’augmentation et la formation
des ressources humaines et une meil-
leure affectation de ces dernières. Tous
ces éléments représentent les fonde-
ments des documents actuels de poli-
tique environnementale (DPES, Lettre
de politique sectorielle, CDMST).
Le ministère chargé de la formation
professionnelle et technique a, quant à
lui, demandé aux établissements de
formation d’assumer pleinement leur
rôle de premier plan en s’assurant que
les futurs employés ac-
quièrent compétences et
connaissances pour la
protection de l’environ-
nement et la gestion res-
ponsable des ressources.
Dans cette foulée, le
projet ÉPE, projet d’ap-
pui à la réforme de l’en-
seignement technique et
de la formation profes-
sionnelle, mis en œuvre
par l’Association des
collèges communau-
taires du Canada (ACCC) en partena-
riat avec le Ministère de l’Enseigne-
ment technique et de la Formation pro-
fessionnelle et financé par l’Agence
canadienne de développement interna-
tional (ACDI), a retenu l’environne-
ment comme axe transversal devant
faire partie de toutes les composantes
du projet. En tant que projet de forma-
tion de futurs entrepreneurs, le projet
ÉPE ne pouvait se mettre en marge de
cette dynamique mondiale et sénéga-
laise.
La mission de l’ACDI est de « soutenir
le développement durable dans les pays
en développement afin de réduire la
pauvreté et de rendre le monde plus
sûr, plus juste et plus prospère ». Cette
mission se matérialise dans le contexte
de l’atteinte des objectifs du Millénaire
pour le développement (OMD) dont
plusieurs sont intimement liés à l’envi-
ronnement.
La politique environnementale de l'AC-
DI en matière de développement du-
rable (ACDI, 1992) a pour objectif
d’aider les pays en développement à
parvenir à un développement durable
respectueux de l’environnement en
appuyant les efforts visant à :
accroître chez les gouvernements, les
organisations et les collectivités des
pays en développement les capacités
institutionnelles, technologiques et en
ressources humaines nécessaires à la
planification et à la mise en œuvre des
politiques, des programmes et des acti-
vités de développement écologiquement
viables;
aider les pays en développement à con-
tribuer efficacement au règlement des
problèmes environnementaux mon-
diaux et régionaux, tout en atteignant
leurs objectifs de développement.
La Politique stipule aussi que des considé-
rations environnementales seront intégrées
à toutes les activités de l’ACDI – poli-
tiques, programmes et projets – et à la
prise de décisions.
Au Sénégal, cette politique est appliquée
dans le plan d’action environnemental du
Cadre de coopération et de partenariat par
deux (2) objectifs spécifiques :
Page 2
Contexte sénégalais
Politique environnementale de l’ACDI
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l’amélioration du niveau d’intégra-
tion des considérations en matière
d’environnement pour un dévelop-
pement durable dans le cadre poli-
tique et institutionnel du Sénégal :
(Document de Politique Écono-
mique et Sociale (DPES), ex- Docu-
ment de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP), Stratégie de
Croissance Accélérée (SCA), lettres
de politiques sectorielles, pro-
grammes de développement, Cadre
de Dépenses Sectorielles à Moyen
Terme (CDSMT);
l’amélioration de l’efficacité des
interventions de l’équipe du Pro-
gramme bilatéral du Sénégal en ma-
tière d’environnement pour un dé-
veloppement durable (formation,
renforcement des capacités, réseau-
tage).
B U LLET I N NO 2
L’ÉPE contribue à la réduction de la
pauvreté grâce à un appui au développe-
ment du secteur privé par l’entremise de
la formation de la main-d’œuvre et l’ap-
pui aux microentreprises.
La finalité du projet est de contribuer à
la mise en œuvre de la stratégie natio-
nale de lutte contre la pauvreté et de la
stratégie de croissance accélérée en
créant les conditions favorisant l’accès à
l’emploi et l’accroissement de la pro-
ductivité. Plus précisément, son but est
de contribuer à la mise à disposition de
ressources humaines qualifiées et adé-
quates au regard des besoins des em-
ployeurs et de l’employabilité des popu-
lations.
Le projet s’exécute à trois niveaux pour
garantir l’atteinte de résultats durables :
au niveau ministériel par un appui
aux réformes des politiques liées à
l’adéquation formation-emploi;
au niveau institutionnel par un trans-
fert et une adaptation des pro-
grammes selon l’approche par com-
pétences (APC) ainsi que la mise en
place de services de formation en lien
avec le marché de l’emploi au sein du
secteur privé formel et informel;
au niveau des réseaux d’intervenants
grâce à un appui au transfert et au
partage des savoirs, des expériences
et des outils déjà expérimentés.
En tant qu’initiative de renforcement des
capacités, l’ÉPE offre une excellente
occasion de sensibiliser et de former les
institutions ciblées sur l’identification
des liens entre pauvreté et environne-
ment en intégrant cet aspect dans les
programmes de formation et dans les
pratiques des établissements et en déve-
loppant chez les jeunes des comporte-
ments environnementalistes.
Ce faisant, les acteurs se doivent d’inté-
grer les principes environnementaux
pour atteindre les résultats suivants :
-Adoption d’un modèle adapté et spéci-
fique d’évaluation, de révision et d’éla-
boration de programmes selon l’APC, y
compris des normes quant à l’égalité
entre les sexes et l’environnement;
-Compréhension renforcée des enjeux
environnementaux et application des
pratiques exemplaires dans les pro-
grammes;
-Développement ou révision de nou-
veaux programmes (courts ou longs) en
utilisant l’APC afin de répondre aux
besoins de l’industrie ou des travail-
leurs autonomes dans les secteurs ci-
blés. Les programmes tiennent compte
des dimensions égalité entre les sexes
et environnement.
Dans sa mise en œuvre, le projet ÉPE a
tenté dans le cadre de ses activités de
concevoir et de mettre en place des
programmes et des activités durables
du point de vue environnemental qui
tiennent compte de la loi sénégalaise
relative à l’environnement au sein de
treize établissements de formation tech-
nique et professionnelle. Ces derniers
étaient appuyés de collèges canadiens
(liste en annexe) se trouvant dans une
situation spéciale au sein de leur com-
munauté. À titre de source de compé-
tences et de connaissances techniques
de la main-d’œuvre actuelle et future,
les treize établissements sénégalais
peuvent veiller à ce que leurs diplômés
acquièrent les connaissances pour pro-
mouvoir la protection et l’amélioration
environnementales ainsi que la gestion
responsable des ressources. En outre, à
titre d’établissements axés sur la com-
munauté qui ont des liens avec l’indus-
trie et les employeurs locaux, ils peu-
vent aider à développer des pratiques
environnementales.
Page 3
Projet Éducation pour l’emploi
Établissements de FPT associés à l’ÉPE Collèges canadiens partenaires Programmes de BT ou de BTS par compétences
développés dans le cadre du projet ÉPE Lycée Commercial El Hadji Abdoulaye Niasse (LCEAN) Kaolack
Cégep de Trois-Rivières BTS en froid-climatisation-plomberie
Lycée Technique Industriel et Minier Kédougou
Cégep de Sherbrooke BTS en électromécanique
Centre de Formation Professionnelle et Tech-nique Sénégal/Japon (CFTP-S/J)
Cégep de l’Outaouais et Collège Édouard-Montpetit
BTS en entretien des installations du bâtiment
Lycée Technique Cheikh Ahmadou Bamba (LTAB) Diourbel
Cégep Marie-Victorin et Cégep de Trois-Rivières
BTS en architecture et design d’intérieur
Lycée Technique Emilie Badiane (LTEB) Bignona
University of Guelph, Collège d’Alfred et Cégep de Sherbrooke
BTS en conduite et gestion d’une exploitation agricole
Centre d’Enseignement et de Développement Technique / Sénégal Inde (CEDT "LE G15")
Cégep Limoilou BTS en géomatique
Lycée d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (LETFP Thiès)
Cégep Montmorency BTS en génie civil
Institution Ste-Jeanne d'Arc (ISJA) (établissement privé)
Cégep Maisonneuve BTS en hygiène-sécurité-environnement BTS industries agroalimentaires
Centre National de Qualification Professionnelle (CNQP)
Cégep de Trois-Rivières BTS en informatique industrielle et automatisme BTS en maintenance industrielle (GMAO) BTS en productique (CFAO)
Lycée Technique André Peytavin (LTAP/Saint-Louis)
Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu BTS en machinerie agricole
Lycée Seydina Limamoulaye & Institut privé de gestion (IPG)
Cégep de Chicoutimi et Collège communautaire du Nouveau Brunswick
BT en électricité d’installation ??? bâtiment BTS en électricité industrielle
Centre de Formation Professionnelle et Commerciale (CFPC)
Cégep André Laurendeau BTS en gestion de la chaîne d’approvisionnement et logistique BTS en transit douane
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Après trois ans de travail, il s’est avé-
ré intéressant et utile de se pencher sur
les pratiques environnementales mises
en œuvre dans chacun des établisse-
ments qui avaient reçu l’appui d’un
collège canadien pour développer et
offrir un programme de formation pro-
fessionnelle. Pour ce faire, les parties
prenantes du projet ont choisi de tenir
un atelier de partage et de réflexion sur
les pratiques mises en œuvre ou à
mettre en œuvre.
Objectifs de l’atelier :
Enrichir les pratiques des établisse-
ments de formation professionnelle
et technique en matière d’environ-
nement
Objectifs spécifiques :
Partager les bonnes pratiques, les
succès et les difficultés;
Réfléchir à d’autres stratégies
d’amélioration des pratiques envi-
ronnementales.
Résultats attendus :
Élaboration d’un recueil de pra-
tiques environnementales exem-
plaires;
Diffusion du recueil au METFP,
aux établissements du REFOPS et
sur les sites Web du METFP, du
REFOPS et de l’ACCC.
Participants :
Les établissements de formation tech-
nique et professionnelle associés à
l’ÉPE, les membres du REFOPS et des
agents du ministère chargé de la forma-
tion technique et professionnelle ont
participé à l’atelier.
Éléments constitutifs du recueil
Au cours de l’atelier, des initiatives
environnementales de divers types ont
été présentées par les établissements
ÉPE. Elles entrent toutes dans l’une des
trois catégories suivantes :
Initiatives de type projet dont les
activités sont en cours au sein des
divers établissements ÉPE;
Initiatives d’intégration des consi-
dérations environnementales dans
les programmes d’enseignement des
Ets ÉPE;
Projets et idées de projets environ-
nementaux en gestation.
Le présent recueil, tout en présentant
l’ensemble des pratiques exposées par
les participants, met l’accent sur le pre-
mier groupe d’initiatives.
Il importe de souligner que certaines
des pratiques présentées dans le recueil
étaient en cours dans les Ets avant la
mise en œuvre de l’ÉPE, d’autres en-
core sont issues de l’initiative propre
des Ets. Dans ces cas, l’ÉPE n’a permis
qu’une systématisation et un rapportage
de la pratique afin d’en faire profiter
l’ensemble des partenaires appartenant
au REFOPS.
Enfin, les initiatives d’intégration des
considérations environnementales dans
les programmes d’enseignement méri-
tent une attention particulière. Plusieurs
de ces initiatives ont fait l’objet d’un
exposé au cours de l’atelier. De ma-
nière générale, tous les programmes
développés intègrent les questions en-
vironnementales, soit par un ou des
modules spécifiques ou comme élé-
ments de compétences. Nous n’allons
pas dans le cadre de ce recueil énumé-
rer tous ces éléments, car ils sont trop
nombreux mais il semblait
important de mentionner leur existence.
Le lecteur qui souhaite les connaître
peut retrouver tous ces éléments dans
les référentiels de formation de chacun
des programmes.
Page 4
Atelier de collecte de données
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B U LLET I N NO 2
Ce recueil considère comme « pra-
tiques environnementales exemplaires
» les initiatives qui intègrent gestion
environnementale dans la pratique quo-
tidienne (professionnelle et familiale)
des apprenants. Bien que leur ampleur
et leurs effets puissent varier d’un éta-
blissement à l’autre, les pratiques men-
tionnées ici soulignent les efforts dé-
ployés par les établissements sénégalais
pour bonifier l’environnement biophy-
sique et humain, réduire la consomma-
tion d’énergie et améliorer le milieu
humain et social. Les exemples men-
tionnés visent un partage et une utilisa-
tion faciles par d’autres établissements
sénégalais.
Les initiatives d’intégration des consi-
dérations environnementales dans les
programmes d’enseignement méritent
une attention particulière. Plusieurs
d’entre elles ont fait l’objet d’un expo-
sé au cours de l’atelier. De manière
générale, tous les programmes dévelop-
pés intègrent les questions environne-
mentales, soit par un ou des modules
spécifiques ou comme éléments de
compétences. Ces éléments sont trop
nombreux pour les lister dans le cadre
de ce recueil, mais il semblait impor-
tant de noter leur existence. Le lecteur
intéressé peut retrouver tous ces élé-
ments dans les référentiels de forma-
tion de chacun des programmes.
(Répétition page 4, dernier paragraphe)
Il est nécessaire de souligner que cer-
taines des pratiques présentées dans le
présent recueil étaient en cours dans les
Ets avant la mise en œuvre de l’EPE,
d’autres encore sont issues de l’initia-
tive propre des Ets. Dans ces cas, l’EPE
n’a permis qu’une systématisation et un
rapportage de la pratique afin d’en faire
profiter l’ensemble des partenaires du
REFOPS. (Répétition page 4, avant-
dernier paragraphe)
Parmi les pratiques exposées au cours
de l’atelier, il nous semble important de
mentionner le développement du pro-
gramme de Géomatique, niveau BTS,
au CEDT- G15 car la géomatique reste
un outil référentiel de base indispen-
sable à une meilleure gestion des res-
sources environnementales.
Soulignons aussi que le REFOPS a
signé une Convention de partenariat
avec le Réseau RSE Sénégal
(Responsabilité Sociétale des Entre-
prises) pour la mise en œuvre d’un
dispositif de promotion du développe-
ment durable orienté vers la formation,
le conseil, la recherche et l’informa-
tion, l’éducation et la communication.
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Application sur le terrain É
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Application locale = bénéfice global
Environnement sain
Les affairements pour améliorer la ges-
tion des déchets et des matières recy-
clables se sont multipliés tout au long
du projet. Tous les établissements qui
participent au projet ÉPE on fait instal-
ler des poubelles pour pouvoir mieux
gérer les ordures et améliorer les condi-
tions d’hygiène environnementale aux-
quelles font face les étudiants et le per-
sonnel des établissements. Il est aussi à
noter que les établissements participant
au projet ÉPE ont entrepris des cam-
pagnes internes de sensibilisation auprès
des étudiants pour les conscientiser sur
les problèmes de pollution liés à la mau-
vaise gestion des déchets.
Il ne faut pas oublier les initiatives du
Centre de formation professionnelle et
technique Sénégal-Japon, de l’Institut
privé de gestion et du Centre de forma-
tion professionnelle et commerciale vis-
à-vis de leurs programmes de tri sélectif
et de compostage. Ces derniers visent à
améliorer la gestion des déchets et des
matières recyclables à partir de pro-
grammes de valorisation des déchets,
permettant aux initiés que sont les
étudiants, l’administration des établis-
sements et les communautés environ-
nantes de générer des revenus, tout en
les initiant à l’entrepreneuriat. Il y a
aussi lieu de mentionner le centre de
récupération et de recyclage de fluides
frigorigènes du Centre national de
Qualification professionnelle. Ce pro-
gramme de récupération a des réper-
cussions non seulement sur les étu-
diants et le personnel de l’établisse-
ment, mais aussi sur les populations
avoisinante et l’environnement en gé-
néral puisqu’il contribue à limiter
l’impact des CFC sur la couche
d’ozone.
Reboisement et saine gestion des res-sources agricoles
La faible pluviométrie persistante observée au Sénégal fait en
sorte que le pays est aux prises avec un sérieux accroissement
de la désertification, notamment dans ses régions les plus
sèches. Une telle progression, exacerbée par une mauvaise
gestion des ressources naturelles, telles que les mauvaises
pratiques agricoles, le surpâturage, l’exploitation forestière
abusive, les défrichements massifs et non contrôlés des fo-
rêts, les feux de brousse ou la transhumance et l’avancement
de la population urbaine, affecte négativement les ressources
naturelles et risque de compromettre les bases même d’un
développement durable.
Prenant les informations précitées en compte, le projet ÉPE a
soutenu les initiatives de reboisement local entreprises par
plusieurs établissements sénégalais partenaires du projet. Le
reboisement de certains établissements, tels le Lycée com-
mercial El Hadj Abdoulaye Niasse, le Lycée A. Peytavin, le
Lycée Émile Badiane et le Lycée Cheik Amadou Bamba a
permis de réduire à l’échelle locale l’impact de la chaleur, de
l’érosion des sols et des méfaits de la poussière sur les étu-
diants ainsi que de diminuer les émissions de CO2 dans l’at-
mosphère.
Le Centre d’enseignement et de développement technique
Sénégal-Inde ainsi que le Centre de formation professionnelle
et technique Sénégal-Japon soutiennent aussi des activités
d’amélioration de l’environnement grâce à des initiatives
d’aménagement d’espaces verts.
L’initiative de microjardinage établie par le Lycée Limamou-
laye est à souligner. Celle-ci a pour but de faire naître chez
les participants l’amour de la nature tout en les incitant à par-
ticiper à des activités génératrices de revenus. Une telle acti-
vité organisée par les élèves et professeurs de l’établissement
ne profite pas qu’au lycée mais aussi à la population environ-
nante qui a accès au produits créés par les étudiants. De par
sa vocation agricole, le Lycée Technique Émile Badiane à Bi-
gnona place l’environnement au cœur de tous ses projets inté-
grateurs et incubateurs. Les projets et programmes de l’établis-
sement comprennent des projets de conservation de l’eau, de
conservation et amélioration des sols et de gestion durable des
ressources agricoles. Les projets sont conduits par les étudiants
sous la tutelle des enseignants. Le projet Mini vergers scolaires
est à souligner. Il aide les écoles primaires riveraines au lycée à
créer de petits vergers qui améliorent les conditions microcli-
matiques. En plus de l’empreinte pédagogique positive que
crée cette initiative sur les jeunes élèves, elle leur permet aussi
de se régaler des fruits de leurs propres labeurs.
Gestion de l’énergie
La meilleure gestion de l’énergie et la réduction de l’impact
environnemental est au sein de plusieurs des programmes de
formation offerts par les partenaires du projet ÉPE. Les étu-
diants du Lycée technique industriel et minier de Kédougou,
par exemple, développent des nouvelles technologies par le
biais des projets intégrateurs, notamment un système d’arro-
sage solaire, une expérimentation d’alternateurs pour éoliennes,
un compacteur de canettes d’aluminium et un déchiqueteur de
bouteilles en plastique. Les étudiants développent aussi des
techniques pour récupérer le mercure lié aux pratiques d’orpail-
lage, limitant les effets de ce contaminant sur l’environnement
et la santé humaine. Dans le cadre du programme GLOBE, les
étudiants et enseignants du Lycée de Limamoulaye ont appris
à collecter des données environnementales aux stations clima-
tologiques du Lycée.
Afin de réduire sa consommation d’énergie, le Lycée d’ensei-
gnement technique et de formation professionnelle de Thiès
utilise de l’énergie photovoltaïque ainsi qu’une unité de biogaz
et le Centre national de qualification professionnelle à Dakar a
installé une éolienne sur le terrain du centre de
Page 6
Atelier de collecte de données
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Application sur le terrain...
B U LLET I N NO 2
formation lui permettant de réduire son
empreinte environnementale. Le
Centre de formation professionnelle et
technique Sénégal-Japon a lui aussi
installé des panneaux solaires afin de
réduire sa consommation d’énergie.
Conscience environnementale Les étudiants d’aujourd’hui sont les
citoyens de demain, et c’est par une
éducation environnementale bien an-
crée que changeront les mentalités vis-
à-vis de la protection de l’environne-
ment et de la conservation des res-
sources naturelles. C’est sur cette base
que les établissements sénégalais ont
mené plusieurs initiatives qui ont pour
fin de développer la conscience envi-
ronnementale des étudiants et popula-
tions locales. Tous les établissements,
par exemple, célèbrent chaque année la
journée de l’environnement le 5 juin,
laquelle vise à sensibiliser les étudiants
aux enjeux environnementaux locaux,
mais aussi à l’échelle globale.
Les étudiants et les enseignants du
Centre de formation professionnelle et
commercial (CFPC) de Dakar travail-
lent en accord avec les écoles pri-
maires avoisinantes pour promouvoir
des actions dites verte au sein des
écoles et de leurs alentours. Les élèves
des écoles primaires sont parrainés par
des étudiants du CFPC pour faire du
reboisement, créer des microjardins, et
collecter des ordures. Ils doivent trou-
ver l’aide financière pour ces projets,
leur permettant ainsi de développer
leur capacité d’entrepreneurs tout en
améliorant leur conscience environne-
mentale.
La création de certains clubs à voca-
tion environnementale, tels que l’Asso-
ciation des amis de la nature par les
étudiants au BTS du Lycée Émile Ba-
diane et le Club d’intégrité et de ci-
toyenneté du Lycée Peytavin ont per-
mis d’augmenter la conscience des
étudiants face à ce sujet. Il faut aussi
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Application sur le terrain… É
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Atelier de collecte de données
L’atelier de partage a été un moment
fort d’échange d’expériences. Outre les
pratiques collectées, les discussions ont
permis de tirer des leçons importantes
qu’il va falloir capitaliser à l’avenir.
Parmi ces leçons, mentionnons que :
La prise en compte de la dimension
environnementale dans les pro-
grammes et pratiques quotidiennes
des établissements de formation est
réelle et son intérêt augmente de
plus en plus.
Les échanges d’expériences entre
les établissements sénégalais et
canadiens ont été d’un apport pré-
pondérant, comme le démontre le
caractère partagé de la plupart des
pratiques exposées par les partici-
pants à l’atelier.
Il est possible d’instaurer un pro-
gramme minimal de gestion de l’en-
vironnement dans les établissements
de formation. Tous les établisse-
ments ont manifesté un vif intérêt
pour les thématiques hygiène-
sécurité et sûreté environnementales
et une expertise cumulée est déjà en
place (tri sélectif,..).
Plusieurs partenaires potentiels à
l’extérieurs de l’école (comme les
municipalités….) pourraient être
mobilisés pour apporter leur con-
cours à cet aspect de la formation
professionnelle.
L’institutionnalisation de la dé-
marche reste un enjeu fondamental.
Il est en effet ressorti des discus-
sions que le ministère chargé de la
formation professionnelle devrait
systématiser la dimension envi-
ronnementale dans les divers ou-
tils de planification stratégique.
L’intérêt suscité par le partage
d’expériences a mis en évidence
le besoin des établissements
d’échanger et par le fait même a
renforcé la nécessité d’un Réseau
dynamique au service de ses
membres.
mentionner la décision du Lycée A.
Peytavin d’interdire de fumer dans
l’établissement et dans la cour, ce qui
améliore la santé publique et la propre-
té de l’établissement.
Recommandations
D’importantes recommandations ont
été formulées :
Recommandations destinées aux éta-
blissements de formation
Chaque établissement devrait réflé-
chir à l’élaboration d’une charte
environnementale, développer un
club environnement et un plan d’ac-
tion et enfin nommer un point focal
qui coordonne et anime les activités
liées à la thématique.
Il y a leu d’inciter les établisse-
ments à avoir une démarche de ges-
tion environnementale.
Les établissements de FTP, grâce à
l’appui du Ministère, devraient ex-
plorer les axes de collaboration avec
les collectivités locales, notamment
les municipalités qui dans bien des
cas disposent d’outils d’appui dans
le domaine de l’environnement et
de la FTP.
Recommandations destinées au RE-
FOPS
Le REFOPS devrait développer des
initiatives propres en diversifiant les
partenaires locaux et internationaux
pour permettre à ses membres un
élargissement de leurs activités
d’intégration de l’environnement
dans l’enseignement technique et la
formation professionnelle.
En raison de l’importance de l’envi-
ronnement, le REFOPS devrait ac-
corder la priorité ce thème dans son
plan de travail des prochaines an-
nées.
Recommandations destinées au minis-
tère chargé de la formation technique et
professionnelle
Au niveau stratégique, le Ministère
devrait veiller à intégrer les ques-
tions de la prise en compte de la
dimension environnement et FTP
dans la Loi d’orientation.
À l’instar de ce qui a été fait dans le
projet ÉPE, tous les programmes
qui seront développés devraient
intégrer les connaissances, attitudes
et pratiques environnementales
directement en relation avec la qua-
lification professionnelle ciblée.
Le ministère chargé de la FTP de-
vrait se rapprocher du ministère
responsable de l’environnement
pour examiner les modalités institu-
tionnelles (conventions, protocoles)
pour un appui continu aux établisse-
ments de FTP dans la mise en
œuvre de principes environnemen-
taux.
Le ministère chargé de la FPT et le
ministère chargé de l’environne-
ment devraient veiller à ce que les
lois et normes qui régissent les mé-
tiers enseignés dans les établisse-
ments FTP soient connus des res-
ponsables des établissements.
Recommandations et conclusions
Conclusion
L’atelier de partage sur les pratiques
environnementales exemplaires a per-
mis de constater que la gestion de
l’environnement a été plus qu’une
préoccupation dans la mise en œuvre
du projet ÉPE. Les principes environ-
nementaux ont été appliqués de façon
concrète dans le développement des
programmes de formation ou dans des
services à la communauté ou encore
dans des activités propres aux établis-
sements. En ce sens, nous pouvons
nous réjouir de voir les établissements
de FPT agir à titre d’acteurs de pre-
mier plan dans la mise en œuvre des
politiques nationales et internationales
et nous devons les inviter à poursuivre
leurs gestes. Leur rôle de concepteurs
de fortes pratiques environnementales
chez les futurs travailleurs est primor-
dial pour un développement durable
du pays.
Il est souhaitable que ce recueil ins-
pire tous les acteurs de la FPT dans la
poursuite de leur mission respective.
Pour ce faire, le recueil sera distribué au
plus grand nombre et pourra être con-
sulté sur les sites Web du ministère
chargé de la formation professionnelle
et technique (www.mjfpe.gouv.sn), de
l’ACCC (www. accc.ca) et du REFOPS
(site en construction).
Enfin, nous remercions le Ministère de
l’Enseignement technique et de la For-
mation professionnelle, l’ACCC et
l’ACDI d’avoir permis par l’entremise
du projet ÉPE de tenir cet atelier et de
rendre possible la publication du re-
cueil. Des remerciements s’adressent
également à la coopération canadienne
qui a fourni les services de ses spécia-
listes en environnement pour animer
l’atelier de partage et collaborer à la
rédaction du recueil. Enfin, un merci
tout spécial s’adresse aux établisse-
ments sénégalais et à leurs partenaires
canadiens pour le travail accompli, leur
engagement et leur disposition à parta-
ger leurs pratiques.
Pour plus d’informations, veuillez
communiquer avec :
Au Sénégal
Diouma Gning
Coordonnatrice du projet ÉPE
MFPAA
Dakar , Sénégal
Courriel: [email protected]
REFOPS
http://refops.org/
Au Canada http://www.accc.ca/xp/index.php/fr/
programmes/partenariats-
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