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Agr
este
Pri
meu
r
Prééminence des terres nues en hiver
Fertilisation azotée minérale dumaïs grain : progrès attendus
Les techniques culturales visant à
réduire les pollutions par les nitrates
peinent à s’imposer dans les parcelles
de maïs grain. Elles sont toutefois
davantage utilisées dans les zones
vulnérables.
Détermination1 de la fertilisation azotée2 du maïs grain en 2006(% des superficies)
1. Plusieurs réponses possibles.2. Parcelles sans azote organique.
À partir de la dose habituelle
En mesurant les reliquats azotés
En estimant les reliquats azotés età partir du rendement espéré
En estimant les reliquats azotés
À partir des cultures précédentes
À partir du rendement espéré 78
50
48
18
27
12
Source : Agreste - Enquête sur les pratiques culturales 2006
plus difficiles à maîtriser. Notam-ment quand les conditions cli-matiques s’avèrent défavorables.
Objectifs rendementet maîtrise des coûtsEn grandes cultures, les agricul-teurs sont tous confrontés aumême dilemme. Tout manqued’azote pénalise le rendementalors que les excès pèsent surla rentabilité de l’exploitation, etrisquent de provoquer des pol-lutions par les nitrates. S’yrajoute pour le maïs une diffi-culté liée aux besoins en eau dela plante. S’ils ne sont pas cou-verts pendant l’été, le rende-ment baisse et l’azote minéralapporté n’est pas intégralementutilisé. D’où des reliquats qui ris-quent d’être lessivés pendantl’interculture, période séparantla récolte du prochain semis. En2006, les agriculteurs apportenten moyenne deux kilogrammesd’azote par quintal de maïsrécolté dans les parcelles sansapport d’effluents d’élevage.C’est plus que les exportationsde la plante pour la productionde grain. La fertilisation du maïsgrain est mieux maîtrisée enzones vulnérables, où les ren-dements sont supérieurs avecun peu moins d’azote. Par com-paraison au reste du territoire,les agriculteurs apportent enmoyenne 0 ,1 k i logramme
80 % des surfaces fertilisées en fonction du rendement espéré
Numéro 216 - novembre 2008
Maîtr i se r l es appor t sd’azote : une nécessitépour les producteurs de
maïs grain dont les cultures sontà 70 % implantées en « zonesvulnérables ». C’est-à-dire là oùles ressources en eau sont sen-sibles à la pollution par lesnitrates. Pour y parvenir, les agri-culteurs disposent de plusieurspossibilités. Elles ne sont pastoujours suffisantes, car la ges-tion azotée du maïs est une des
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faible, presque toujours inférieurà 70 unités d’azote à l’hectare.
Le second est plus important etadapté au besoin croissant dumaïs. Les doses d’azote initiale-ment prévues ne sont ajustées
en cours de campagne que sur6 % des superficies. L’opérationserait pourtant bénéfique à l’en-v i ronnement , no tammentquand le rendement obtenu estinférieur à celui espéré. Les ajus-tements de la fertilisation sonttoutefois délicats à cause desdeux seuls apports d’azoteminéraux. L’incertitude sur la dis-ponibilité en eau constitue unautre obstacle au pilotage fin dela fertilisation azotée pour la cul-ture du maïs. Il est notammentdélicat de prévoir les restrictionssur l’irrigation en cas de fort défi-ci t pluviométr ique, et toutmanque d’eau se traduit parune chute des rendements.
Peu de culturesintermédiairesDestinées à retenir les excé-dents d’azote, les cultures inter-médiaires sont peu utilisées.Implantées entre la récolte pré-cédente et le semis de maïs,elles concernent 24 % des sur-faces de maïs qui succèdent àune céréale à paille et seule-ment 6 % en cas de précédentmaïs. L’efficacité de la cultureintermédiaire sur la fixation desnitrates dans le sol dépend desa date de semis, qui doit être laplus précoce possible. Elle estaussi fonction de sa destruction,qui doit être repoussée au plustard après les pluies hivernales.
d’azote minéral en moins parquintal de maïs récolté en zonesvulnérables. Ce résultat se véri-fie dans les principales régionsde production, et plus particu-lièrement en Poitou-Charenteset Rhône-Alpes mais pas enMidi-Pyrénées.
Prépondérancedu rendement espéréEn 2006, la détermination desdoses d’azote minéral s’appuiepour 80 % des surfaces sur lerendement espéré. Plus précise,la prise en compte des culturesprécédentes sur la parcelleconcerne la moitié des surfacesde maïs grain. La mesure desreliquats d’azote se fait encoreplus rare. Un dixième des super-ficies sont encore fertilisées àpartir de la dose habituelle, unepratique peu souhaitable. Indis-pensable pour une bonne syn-chronisation des apports avecles besoins de la plante, le frac-tionnement des apports segénéralise. Il est utilisé sur deuxtiers des surfaces. Il intervientprincipalement à deux momentsde la culture : au semis et avantle stade dit de « 6 à 8 feuilles ».Le premier apport est le plus
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Pour en savoirplus…
■ « Dans le sillon du non-labour », Agreste Primeur,n° 207, février 2008
■ « L’irrigation du maïsmise à mal par lasécheresse », AgrestePrimeur, n° 194,mars 2007
■ « Gestion de l’azote surblé : une affaire despécialistes », AgrestePrimeur, n° 159,mars 2005
■ « Enquête sur lespratiques culturales 2006 :tableaux etméthodologie »,disponible à :http://agreste.maapar.lbn.fr/ReportFolders/ReportFolders.aspx
et le site Internetdu SSP :www.agreste.agriculture.gouv.fr
12 % des superficiessont encorefertilisées
uniquement à partirde la dose habituelle
Source : Agreste - Enquête sur les pratiques culturales 2006
Maïs
Céréales à paille
France métropolitaine
Bretagne
Pays de la Loire
Aquitaine
Centre
Alsace
Midi-Pyrénées
Poitou-Charentes
Rhône-Alpes
Auvergne
Superficies 2006 de maïs grain avec implantationpréalable d’une culture intermédiaire selon le précédent
(%)2
8
1
0
ε
4
1
1
10
14
16
6
9
0
19
13
26
4
72
24
Des cultures intermédiaires surtout en Bretagne
■ Une zone vulnérable est une partie du territoireoù la pollution des eaux par les nitrates, agricolesou d’une autre origine, menace à court terme laqualité des milieux aquatiques et plus particulière-ment l'alimentation en eau potable. Sont désignéescomme zones vulnérables les zones où existe unrisque d'avoir une teneur en nitrates supérieure à50 milligrammes par litre. Le classement est prévupar la directive européenne 91/676/CEE, dite direc-tive « nitrates ». Elle impose que chaque zone vul-nérable fasse l’objet d’un programme d’actionsvisant à limiter les apports d’azote et prévenant lespollutions de l’eau par lessivage des excédentsdans les sols. Ces programmes sont ensuite évaluésde manière à faire évoluer les zonages et lesactions.
■ En France, les premiers programmes ont couvertla période 1997-2000. Les zones vulnérables de2001 ont été délimitées le 10 mai 2000 pour ledeuxième programme d’actions 2001-2004. Les
zones vulnérables de 2006 l’ont été en 2004 pourun troisième programme d’actions 2004-2007.Elles ont donc évolué entre les enquêtes pratiquesculturales 2001 et 2006.
Des zones issues de la directive « nitrates »
Bassinshydro-graphiques
Régions
Zonesvulnérables
Les zones vunérables de 2004 à 2007
Source : ministère de l’Écologie et du Développement durable - Direction de l'Eau
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En 2006, elle intervient avant lafin janvier en Alsace et en régionCentre, soit beaucoup plus tôtque dans les autres régions. Lescultures intermédiaires n’ont prisde l’importance en zones vul-nérables qu’en Bretagne. Elles yprécèdent 72 % des surfacesde maïs après une céréale et16 % après un maïs. Leur déve-loppement a été encouragé pardes programmes d’actions suc-cessifs. Dans les zones vulné-rables du bassin Adour-Garonne,seulement 6 % des surfaces demaïs grain sont précédées parune culture intermédiaire. Lessols argilo-calcaires des coteauxdu Sud-Ouest s’y prêtent malaprès des récoltes tardives demaïs et des difficultés de travaildu sol au printemps. La pratiqueest plus rare encore dans leszones vulnérables du bassinRhin-Meuse.
Le poids de lamonocultureLa monoculture du maïs est unfrein à l’implantation des cul-tures intermédiaires. Elles sontsouvent difficiles après unerécolte effectuée en octobre ounovembre. En outre le couvertvégétal implanté tardivementn’aura pas un développementsuff isant pour assurer unebonne efficacité pour piéger lesnitrates. En 2006, deux tiers dessurfaces de maïs grain sont pré-cédées par un maïs gra in ,semence ou un maïs fourrager.Les autres précédents culturauxdu maïs sont principalement lescéréales à paille. La monocul-ture du maïs est une spécificitédu bassin Adour-Garonne et del’Alsace. Elle est moins pré-gnante dans le bassin Rhône-Méditerranée. Dans le bassinLoire-Bretagne, la culture dumaïs est incluse dans une rota-tion avec des céréales à paille.
Utiliser les résidus du maïsLe broyage et l’enfouissementdu précédent du maïs permetde piéger une part des excé-dents d’azote. Cette technique
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ne concerne que 20 % de lasole de maïs en 2006. La pro-portion est de 30 % en régionCentre et en Aquitaine, de 20 %en Poitou-Charentes, Rhône-
Alpes et en Midi-Pyrénées. Ellene touche que 10 % des sur-faces en Bretagne et dans lesPays de Loire et 6 % en Alsace.
L’incorporation des résidus derécolte à la couche superficielledu sol permet d’augmenter lateneur en matière organique etl’activité microbienne. Elle stockeainsi dans la couche de sol tra-vaillée une fraction de l’azote,de 5 à 15 kilogrammes d’azotepar hectare selon l’Associationdes p roduc teu r s de ma ï s(AGPM). En comparaison, uneculture intermédiaire qui couvrele sol pendant plus de 120 jourspeut piéger entre 50 et 150 kilo-grammes d’azote se lon leComité pour l’étude et le déve-loppement de l ’agr iculture
Source : Agreste - Enquête sur les pratiques culturales 2006
543210
Bretagne
Centre
Pays de la Loire
Rhône-Alpes
Alsace
Poitou-Charentes
Midi-Pyrénées
Aquitaine
Superficies 2006 de maïs grain selonle nombre de précédents maïs depuis 2001
(en %)
70 10094 574
56 1009 61865
47 10010 1013812
43 10015 221631
36 10013 11121612
21 1005 5331917
5 1005 3441627
16 10010 3322118
Lecture : En Aquitaine, 70 % des superficies de maïs grain de 2006 ont été précédées de 5 autres cultures de maïs de 2001 à 2005.
La monoculture s’impose en Aquitaine
La monoculture dumaïs est un frein àl’implantation des
culturesintermédiaires
2,0 unités d’azote par quintal de maïs récoltéFertilisation minérale azotée1 du maïs grain pendant la campagne 2005-2006
Dose (unité d’azote par ha) Rendement (quintal par ha) Dose (unité d’azote par q)
Zones Zones non Zones Zones non Zones Zones nonEnsem- Ensem- Ensem-
vulné- vulné- vulné vulné vulné vulnéble ble ble
rables rables rables rables rables rables
Centre 168 170 165 90 94 83 1,9 1,8 2,1Poitou-Charentes 185 185 183 93 98 78 2,2 2,1 2,5Aquitaine 196 200 195 94 99 92 2,1 2,0 2,1Midi-Pyrénées 190 194 180 97 100 90 2,1 2,1 2,1Rhône-Alpes 181 181 180 97 101 89 1,9 1,8 2,0
France métropoli. 177 176 178 92 94 88 2,0 2,0 2,1
1. Parcelles sans azote organique.
Source : Agreste - Enquête sur les pratiques culturales 2006
raisonnée. L’implantation desbandes enherbées le long descours d’eau, imposées sur unela rgeur min imum de c inqmètres au titre de la « condi-tionnalité des aides agricoles »concourt également à réduireles transferts de nitrates vers laressource en eau. Agissant surles eaux de ruissellement, ellessont d’autant plus efficacesqu’elles sont larges.
Jean-Pierre Cassagne
SSP – Bureau des statistiquesvégétales et forestières
Secrétariat général. SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE12, rue Henri Rol-Tanguy, TSA 70007 - 93555 Montreuil-sous-bois Cedex. Tél. : 0149558585 — Fax : 0149558503Directrice de la publication : Fabienne Rosenwald ■ Rédacteur en chef : Laurent Bisault ■ Conception : Yann Le Chevalier■ Composition : SSP ■ Impression : SSP Toulouse ■ Dépôt légal : à parution ■ ISSN : 0246-1803 ■ Prix : 2,50 €■ © Agreste 2008
■ L’enquête sur les pratiques culturales des agriculteurs en 2006 fait suite àcelle réalisée en 2001. L’enquête 2006 a été effectuée par le Scees dans lecadre de conventions conclues avec le ministère de l’Écologie et du Déve-loppement durable et les Agences de l’eau. L’enquête recense les itinérairestechniques des cultures, à savoir les précédents culturaux, la préparation dusol, les semis, la fertilisation, la lutte contre les ennemis des cultures, l’irriga-tion, le rendement et l’enregistrement des pratiques. Elle porte sur un échan-tillon d’un peu plus de 18000 parcelles, dont 4000 en blé tendre et 3500 enmaïs. Les cultures interrogées sont le blé tendre, le blé dur, l’orge, les maïsgrain et fourrage, mais également le tournesol, le colza, le pois protéagineux,la betterave industrielle, la pomme de terre, les prairies temporaires et per-manentes intensives. L’enquête concerne tous les départements métropoli-tains où ces cultures sont suffisamment représentatives. Les superficies n’ontpas été extrapolées aux autres départements. Au total, l’enquête porte sur96 % des superficies nationales de blé tendre, 92 % de celles de maïs, 82 %pour l’orge et 78 % pour le colza.
■ Le Comité d’orientation pour la réduction de la pollution des eaux par lesnitrates (Corpen) a établi les références des exportations d’azote pour les cul-tures. Pour le maïs, elles sont estimées à 1,5 kilogramme d’azote par quintalpour la récolte de grain. Elles sont de 2,2 kilogrammes d’azote pour la planteentière.
Méthodologie>
■ Avec 1,5 million d’hectares en 2006 selon la Statistiqueagricole annuelle, le maïs grain est la troisième céréalefrançaise par ses superficies. Le blé tendre s’étend sur4,8 millions d’hectares et l’orge–escourgeon sur 1,7 mil-lion. La culture du maïs grain est concentrée dansquelques régions. Elle se répartit pour 20 % en Aquitaine,11 % en Midi-Pyrénées et en Poitou-Charentes, 9 % enAlsace, et pour 8 % dans les Pays de la Loire et en Bre-tagne.
125 0062 50012 500
Superficies du maïs grain en 2006
en ha
France : 1 464 000 ha
Source : Statistique agricole annuelle
Une culture concentrée dans quelques régions
■ En 2006, les conditions climatiques ont été peu favorables au moment del’implantation et satisfaisantes pour le reste de la culture. Malgré une pluvio-métrie estivale déficitaire dans le Sud-Ouest, les rendements ont été danscette zone équivalents à la moyenne décennale. Pour ce faire, la culture dumaïs bénéficie de l’irrigation sur 75 % de ses surfaces en Midi-Pyrénées, 66 %en Poitou-Charentes et sur 50 % en Aquitaine. L’irrigation est aussi utiliséesur 48 % de la sole de maïs dans les Pays de la Loire et sur 35 % en Alsace.Elle est peu présente dans les autres régions.
L’irrigation au secours des rendements
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