PRÉVENIR LE TSUNAMI NUMÉRIQUE : UN DÉFI POUR
L’EMPLOI DANS LA CAPITALE-NATIONALE
Symposium tenu au Centre des congrès de Québec
31 janvier et 1er février 2018
FAITS SAILLANTS AVRIL 2018
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Tenu sous l’égide de la Coalition FORCE 4.0, le Symposium « Prévenir le tsunami numérique : un défi pour
l’emploi dans la Capitale-Nationale » a été rendu possible grâce à l’appui financier des organismes suivants:
À PROPOS DE LA COALITION FORCE 4.0
Lancée en décembre 2016, la Coalition FORCE 4.0 est un regroupement de leaders et d’organisations de la
Capitale-Nationale visant à soutenir les innovants dans le but de favoriser le développement social,
industriel, technologique et numérique en facilitant l’adoption en continu de solutions innovantes qui
répondent aux défis sociétaux.
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UN MOT DES COPRÉSIDENTS
Jusqu’à récemment, l’évolution technologique suivait la Loi de Moore sur les capacités de calcul et les
performances des ordinateurs. Depuis peu, les capacités numériques des équipements informatiques et des
réseaux numériques de communication et d’échanges des données sont devenues exponentielles. Les
conséquences sont telles qu’elles révolutionnent tout ce qui est relié aux activités humaines et qu’on se plait
à appeler le « tsunami numérique ».
Comment ce phénomène de la révolution numérique est-il perçu, vécu, anticipé par celles et ceux qui sont
au cœur de l’action? Comment prendre ces nouvelles réalités en compte pour préparer les organisations
ainsi que les établissements d’enseignement à répondre à cette nouvelle donne et, conséquemment,
s’assurer que la région de la Capitale-Nationale en sorte gagnante?
C’est pour relever ce défi que se sont réunies les quelque 700 personnes présentes les 31 janvier et 1er
février 2018 au Symposium qui visait à « Prévenir le tsunami numérique : un défi pour l’emploi dans la
Capitale-Nationale ». La Coalition FORCE 4.0, qui a organisé ce Symposium, avait vu toute l’importance de
sensibiliser les représentants du monde du travail et du monde de l’éducation à l’ampleur du tsunami
annoncé et à les mobiliser autour d’actions et de solutions concrètes.
La réponse à l’invitation lancée à toutes les organisations privées et publiques interpelées par cette
problématique a été au-delà de nos espérances. Tous les conférenciers, présidents d’atelier et panélistes
invités ont aussi répondu généreusement et sans hésitation à notre appel et nous tenons à les remercier.
Nous avons ainsi pu couvrir la majorité des facettes, tant humaines que technologiques, de la problématique.
Il s’agit maintenant de donner suite aux attentes qui ont émané des échanges en ateliers et en plénières.
Nous nous engageons à proposer, dans les prochains mois, un plan d’action qui identifiera des pistes de
travail et qui visera des résultats probants afin que le monde du travail et le monde de l’enseignement et de
la formation poursuivent ensemble la concertation amorcée lors du Symposium, et ce, au bénéfice de la
grande région de Québec.
Merci encore aux partenaires financiers qui ont appuyé la tenue de cet important rendez-vous ainsi qu’à
toutes les personnes qui ont contribué à la réflexion et à l’organisation.
Les coprésidents
Sophie D’Amours Jacques Topping
Rectrice Président du conseil d’administration
Université Laval Chambre de commerce et d’industrie de Québec
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TABLE DES MATIERES
Le Symposium : sa raison d’être et les résultats attendus _________________________________________ 5
Le tsunami numérique : une réalité ___________________________________________________________ 5
Révolution technologique : les impacts sur l’emploi, les compétences et le travail __________________ 5
Le numérique, une quatrième révolution ___________________________________________________ 6
Les messages des dirigeants d’entreprises et de la main-d’oeuvre __________________________________ 7
L’expérience de dirigeants d’entreprises de la région _________________________________________ 7
Le numérique pour relever les grands défis de l’économie _____________________________________ 8
La révolution numérique nécessite un véritable dialogue social_________________________________ 8
La vision et les défis des grands secteurs d’activités _____________________________________________ 9
Secteur culture _______________________________________________________________________ 9
Secteur financier _____________________________________________________________________ 10
Secteur manufacturier ________________________________________________________________ 10
Secteur santé ________________________________________________________________________ 10
Secteur services publics _______________________________________________________________ 11
Secteur tourisme _____________________________________________________________________ 11
Secteur vente au détail ________________________________________________________________ 12
Les défis communs ______________________________________________________________________ 12
Les pistes de solutions ___________________________________________________________________ 13
Les messages des élus ___________________________________________________________________ 15
L’appel à la mobilisation __________________________________________________________________ 16
Annexes ______________________________________________________________________________ 17
Annexe 1 : Enquête sur les défis liés à la transformation numérique ____________________________ 18
Annexe 2 : Programme ________________________________________________________________ 19
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LE SYMPOSIUM : SA RAISON D’ÊTRE ET LES RÉSULTATS
ATTENDUS
Les technologies émergentes transforment nos vies, nos sociétés, nos économies. Pour un grand nombre de
métiers et de professions, c’est un véritable « tsunami numérique » qui se profile à l’horizon 2025. Déjà de
grandes évolutions et révolutions surgissent dans tous les secteurs de notre économie et elles
s’intensifieront de façon exponentielle dans les années à venir.
Nous retrouvons dans la région de la Capitale-Nationale toutes les ressources et les outils pour relever les
défis engendrés par l’arrivée massive du numérique. L’appropriation des technologies associées à cette
révolution représente une opportunité de développement et de positionnement, tout particulièrement en
ce qui concerne l’emploi et la formation. Comment relever ces défis posés par le numérique? Comment
s’assurer que la région tire profit de ces transformations?
Afin de répondre à ces questions, la Coalition FORCE 4.0 a convié plus d’une cinquantaine de conférenciers,
chefs de file et experts issus de sept secteurs importants du monde de l’emploi (culture, financier,
manufacturier, santé, services publics, tourisme et vente au détail) ainsi que du milieu de l’enseignement et
de la formation, à partager leur vision de ces enjeux d’importance. Quelque 650 participants ont aussi
répondu à l’invitation et contribué à cette réflexion qui s’est tenue les 31 janvier et 1er février 2018 au Centre
des congrès de Québec.
En marge du Symposium, Québec International et la Coalition FORCE 4.0 ont réalisé conjointement une
enquête visant à connaitre le point de vue des travailleurs et des dirigeants d’entreprises sur les défis liés à
la transformation numérique. Les résultats de cette enquête, dévoilés lors du Symposium et présentés à
l’annexe 1, sont venus corroborer l’importance, voire l’urgence, de bien préparer la région à faire face à cette
transformation afin de maintenir sa richesse collective et poursuivre son développement.
Le programme complet de l’événement peut être consulté à : http://force4-0.quebec/
LE TSUNAMI NUMÉRIQUE : UNE RÉALITÉ
Révolution technologique : les impacts sur l’emploi, les compétences et le travail
En conférence d’ouverture, la présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi de France, Marie-Claire
Carrère-Gee, a présenté les résultats des travaux et réflexions menés sur le territoire français1 et dans les
études de l’OCDE.
De manière générale, elle estime qu’il faut simultanément soutenir, évaluer, bonifier et modifier l’évolution
technologique. « Il s’agit, en effet, d’une incroyable opportunité dans la mesure où l’on sait quoi en faire!
Tout particulièrement dans un contexte où tous les secteurs connaîtront des changements importants. Dans
le contexte actuel, le virage technologique doit être considéré comme inévitable et apportera de grandes
transformations au travail de chacun. De cette façon, il importe également de travailler, dès maintenant, sur
la façon de gérer le changement et de contrer la peur liée à celui-ci – ce n’est pas un phénomène nouveau
que de vives craintes précèdent et accompagnent les révolutions et perturbations ».
1 Lien donnant accès aux trois rapports : http://www.coe.gouv.fr/Publicationca0d.html?id_rubrique=69
6
Les travaux présentés par Mme Carrère-Gee démontrent notamment que le volume d’emplois a augmenté
à la suite de chaque révolution technologique. Les vagues précédentes ont été non seulement mémorables,
mais également bénéfiques pour la société. La technologie est ainsi en mesure de simplifier et d’optimiser
des tâches plus routinières, de faciliter le travail et, de ce fait, de permettre aux travailleurs de se concentrer
davantage sur des tâches plus stimulantes, parfois même plus agréables.
Selon les analyses du Conseil d’orientation pour l’emploi, on estime qu’environ 10% des emplois sont
« exposés et susceptibles de disparaître », et que « 50% des emplois actuels sont susceptibles d’être
significativement transformés ». Dans l’ensemble, ce sont les métiers nécessitant peu ou moins de
qualifications qui risquent d’être les plus touchés – ce qui peut engendrer des conséquences importantes
dans certaines régions. Par ailleurs, la technologie pourrait susciter ou imposer une vague de relocalisations.
Du reste, l’impact du numérique viendra également apporter une dose de complexité aux emplois actuels,
l’exercice du travail nécessitant des connaissances additionnelles. Face à l’automatisation et à la
robotisation, qui devraient amener une baisse du coût de la main-d’œuvre, de nouvelles connaissances
seront de plus en plus sollicitées et mobilisées : compétences techniques nouvelles, compétences
transversales – cognitives, sociales et situationnelles.
En conclusion, Mme Carrère-Gee indique que c’est à tout un chacun de définir et de réfléchir aux impacts
des technologies sur les individus et sur les organisations. Ainsi, notre façon de faire face à cette révolution
à 360 degrés conditionnera notre réussite à renouveler les méthodes et les processus de travail.
Le numérique, une quatrième révolution
Pour Louis J. Duhamel, conseiller stratégique chez Deloitte, le numérique constitue, pour l’essentiel, la
quatrième grande transformation que connaît le marché du travail.
1ère Révolution : la machine à vapeur apporte avec elle de nouveaux modes de production avec lesquels
les paysans et les artisans sont devenus des ouvriers – c’est, en fait, le début du travail moderne.
2e Révolution : la chaîne de montage rend possible la division du travail. Les ouvriers se spécialisent; de
nouvelles sources d’énergie entraînent de nouvelles révolutions en transport et en communications; la
porte s’ouvre à la consommation de masse tout en faisant évoluer en vase clos les chaînes de valeur.
3e Révolution : l’automatisation avancée, liée à la robotisation et à l’informatisation, entraîne la
mondialisation des sociétés, engendre des délocalisations, permet l’impartition aux services de sous-
traitance industrielle.
4e Révolution : les données permettant la fusion des actifs numériques, la connexion des objets
physiques et des humains – les technologies sont devenues exponentielles. La valorisation des données
d’usages, des systèmes émergents dans lesquels la chaîne de valeur est désormais entièrement
intégrée.
M Duhamel estime que, face à ces réalités changeantes, les acteurs de l’éducation doivent proposer des
formations de requalification de la main-d’œuvre et trouver les solutions pour accroître la convergence
entre les exigences et les besoins du milieu de travail et les compétences enseignées.
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LES MESSAGES DES DIRIGEANTS D’ENTREPRISES ET DE LA
MAIN-D’OEUVRE
L’expérience de dirigeants d’entreprises de la région
Louis Têtu, président-directeur général de Coveo, Christiane Germain, coprésidente du Groupe Germain, et
Laura Boivin, présidente-directrice générale du Fumoir Grizzly, ont été invités à échanger sur leur
expérience d’entrepreneurs face aux défis auxquels ils sont confrontés.
De cette discussion, plusieurs constats sont ressortis.
> L’importance d’être efficaces et efficients dans l’optimisation des processus.
o Ceux qui ne réussissent pas ce passage risquent de perdre gros – pour preuve, 50% des
entreprises au palmarès 2000 de Forbes n’existeraient plus aujourd’hui, car ils n’ont pas su
saisir les opportunités induites par le numérique.
> La nécessité de faire preuve d’une agilité remarquable afin de demeurer concurrentiels, malgré les
nombreux défis de recrutement.
o Dans la région de Québec, les entreprises peinent à trouver des employés qualifiés ou à
mobiliser les ressources nécessaires pour former leur main-d’œuvre actuelle à ces nouvelles
réalités, ce qui a pour effet de ralentir leur croissance. Cela, sans compter la capacité limitée
d’investissement des entreprises.
> Pour les entreprises de services, la recherche par le client ou l’usager d’expériences mémorables
o Entre l’humain et la machine, l’individu ira naturellement vers l’humain, comme en témoignent
les machines automatiques utilisées à l’Alt Hôtel de l’Aéroport Pearson, à Toronto. Elles ont dû
être retirées, les clients préférant faire affaire avec une préposée à la réception, plutôt que la
borne électronique. De cet exemple ressort un grand constat : l’humain doit plutôt trouver des
solutions créatives pour l’utilisation des robots.
Évidemment, les nouveaux contextes forcent également d’autres types d’adaptations – d’abord face aux
nouvelles générations d’usagers, notamment les milléniaux, ou encore face aux enjeux législatifs – parmi
lesquels figurent notamment, la question de la fiscalité des entreprises physiques et en ligne, sans
compter les défis liés au financement du système d’éducation, nécessitant une opération d’adaptation
et de modernisation.
Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, est venu partager sa vision des
enjeux auxquels la société québécoise est soumise et aux pistes de solutions à envisager. La conjugaison
des exigences de la transition par le numérique et de la pénurie de main-d’œuvre vient compromettre notre
croissance. Pour y faire face, les dirigeants entreprises-gouvernements-enseignement doivent apprendre à
se concerter et à faire preuve d’agilité. La disponibilité et les compétences de la main-d’œuvre sont à ce prix.
Il y va, par cette figure imposée par le numérique, de notre cohésion sociale.
Au final, pour les dirigeants venus témoigner de cette nouvelle vague technologique, la création d’emplois
ne doit pas camoufler le double défi de « création et de répartition de richesse ».
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Le numérique pour relever les grands défis de l’économie
Il coule maintenant de source que le numérique sera intimement lié aux défis économiques de demain. Afin
de compléter le tableau déjà brossé, deux regards sur les enjeux économiques liés au numérique ont été
présentés, par Daniel F. Muzyka, président et chef de la direction du Conference Board du Canada, et Pierre-
Gabriel Côté, président-directeur général d’Investissement Québec.
Il faut retenir que tous les secteurs seront touchés par la robotisation et l’automatisation. Face à ces
mutations, il devient nécessaire de mieux transformer les idées en innovation, menant vers la création
d’entreprises nouvelles. En ce sens, le Canada n’investit pas suffisamment en recherche et développement
et, par ailleurs, les entreprises ont peine à anticiper les changements et à investir dans les équipements de
dernière génération. Il en va ainsi pour le développement des compétences de leurs employés, qu’il faut
garder actifs et former en continu afin de maintenir leurs qualifications à un niveau leur permettant de
répondre à l’évolution de leurs tâches.
Face à l’immigration, il est rappelé que le Canada ouvre les portes, mais qu’il peine à intégrer les nouveaux
arrivants au marché du travail. Pour les étudiants, on souligne l’importance qu’ils acquièrent diverses
capacités, telles que l’agilité et la flexibilité, et qu’ils développent les compétences nécessaires qui leur
permettront de contribuer au développement de l’économie.
Bref, pour susciter plus d’engagement et davantage de développement, tout doit être fait pour rendre nos
entreprises plus agiles et faciliter les liens avec les besoins changeants de la clientèle. Le temps est à l’action
face à des technologies qui se situent en rupture avec ce qui se faisait auparavant. La créativité et
l’entrepreneuriat doivent être soutenus. Il faut prévoir des « budgets de changement » dans les entreprises.
Il faut mettre en place des réseaux d’échanges, « afin que les gens puissent voir ce qui se passe ailleurs ». Il
faut s’assurer que les stages en entreprise répondent aux besoins conjoints des étudiants et des entreprises.
Au final, pour que ces changements apportent des suites bénéfiques et souhaitées, pour tous et toutes, il
faut à la fois avoir confiance dans ces nouvelles capacités et être à l’affut pour que ce soit toujours l’humain
qui en contrôle les paramètres.
La révolution numérique nécessite un véritable dialogue social
Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Serge Cadieux,
a été appelé à faire connaître la perspective et les préoccupations des syndicats et des travailleurs sur ce
« tsunami numérique » et les défis qu’il engendre.
D’emblée, il souligne plusieurs grands constats: la révolution numérique est transversale et elle rejoint tous
les secteurs d’activités, à tous les niveaux hiérarchiques et pour tous les métiers ou professions; les
plateformes numériques se multiplient; le télétravail transforme la relation avec le lieu de travail et offre
plus de souplesse aux entreprises dans l’organisation des tâches.
Pour M. Cadieux, on assiste actuellement à une délocalisation du travail, ainsi qu’à une démocratisation de
celui-ci. Sa nature est remise en question, autant que la relation même avec l’emploi – dans un contexte où
les compétences liées à la créativité, au doigté et à l’agilité sont plus nécessaires que jamais, et où les
compétences et les connaissances risquent de devenir rapidement désuètes. Bref, les changements
apportés entraînent et nécessitent un véritable et authentique dialogue social.
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Le conférencier estime, qu’à l’ère du numérique, il devient impératif de s’assurer d’une transformation juste
des organisations, au-delà de l’objectif général de la création d’emplois et de l’enrichissement collectif. Cette
transformation devra être menée de façon collaborative en discussion et concertation avec tous les acteurs
concernés. « Il faut éviter de faire des victimes dans la transition vers le numérique » et soutenir toutes les
générations de travailleurs, toutes les villes et régions du Québec. Par ailleurs, il souligne que le travail doit
se faire au bénéfice des générations futures, considérant que seulement 20 à 30% des travailleurs et
travailleuses actuels seront toujours en emploi d’ici les vingt prochaines années.
LA VISION ET LES DÉFIS DES GRANDS SECTEURS D’ACTIVITÉS
Sept ateliers ont été proposés aux participants, de façon à échanger et à discuter autour des défis propres
aux différents secteurs d’activités suivants: culture, financier, manufacturier, santé, services publics,
tourisme et vente au détail.
Chaque atelier était présidé par un ou des intervenants clés issus de leurs milieux :
> Culture : Nancy Florence Savard, fondatrice et présidente des Productions 10e Avenue, et Dominique
Lemieux, directeur général de la Maison de la littérature
> Financier: Christian Fournier, vice-président – Indemnisation à La Capitale Assurances générales
> Manufacturier : Lucie Couturier, associée chez IDE/Malette, et Denis Hardy, président-directeur général
du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ)
> Santé : Michel Delamarre, président-directeur général du CIUSSS de la Capitale-Nationale
> Services publics : Benoit Boivin, dirigeant principal de l’information au Secrétariat du conseil du trésor
du Québec
> Tourisme : Liza Frulla, présidente-directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec
> Vente au détail : Léopold Turgeon, président-directeur général du Conseil québécois du commerce de
détail
Chaque atelier débutait par une présentation d’un spécialiste issu du secteur d’activité. Les témoignages
faisaient état des développements observés et des tendances liées à la transition numérique du secteur
concerné. Cette présentation était suivie d’un échange en format « table ronde » avec trois intervenants du
milieu. Les discussions, qui se sont poursuivies autour de tables regroupant huit à dix personnes, devaient
cibler trois défis du secteur.
Ces défis étaient présentés en plénière. Les participants et participantes à l’atelier étaient invités à voter,
afin de sélectionner, au final, trois enjeux ou défis prioritaires. Les sections suivantes présentent les résultats
de cet exercice.
Secteur culture
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis :
1. Assurer l’accès aux ressources financières, matérielles et humaines
2. Vaincre la résistance au changement dans les organisations
3. Faire du sens avec le numérique, en évitant de « faire du numérique pour faire du numérique »
Autres défis mentionnés : apprendre à apprendre; partager les connaissances et mettre en place des
communautés de pratique; s’assurer que le numérique soit considéré comme une compétence transversale;
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décloisonner les expertises; relever le défi de l’instantanéité; penser autrement pour réussir à bien intégrer
le numérique.
Secteur financier
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis:
1. Favoriser une meilleure adéquation entre les besoins du marché du travail et les établissements de
formation
2. Accompagner le développement de compétences transversales
3. Favoriser la gestion du changement sur le plan des ressources humaines, tout en permettant une
meilleure attraction et rétention des talents
Autres défis mentionnés: gérer la rapidité des changements, dans l’agilité et la souplesse; assurer un service
omnicanal; mieux identifier les besoins dans la formation des entreprises; permettre une meilleure
communication et cohésion entre les divers intervenants; développer une culture de l’apprenant et, de ce
fait, donner droit à l’expérimentation dans les organisations; faire la promotion des carrières et métiers liés
au numérique et aux TIC; intégrer la gestion du changement sur le plan des affaires; assurer des
investissements majeurs pour permettre la transition; mieux s’inspirer de ce qui s’est fait ailleurs; rendre les
établissements de formation plus agiles.
Secteur manufacturier
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis:
1. Avoir un meilleur arrimage entre la formation et les besoins des entreprises
2. Mettre en place un meilleur accompagnement pour la transition numérique
3. Contrer la résistance des dirigeants
Autres défis mentionnés: choisir les bons outils technologiques; réussir à mettre en place des plans d’affaires
qui tiennent compte de l’ensemble des composantes en jeu; favoriser les liens entre les entreprises et les
institutions d’enseignement; permettre l’apprentissage en continu; assurer un meilleur accès au
financement; obtenir des outils ou ressources recensant les compétences essentielles à la réussite d’une
progression vers le 4.0; assurer un travail en amont afin de favoriser la maîtrise de ces compétences par les
travailleurs; mettre en place un réseau d’acteurs de la chaîne de valeur et, de ce fait, aplanir les structures;
assurer le respect de l’humain tout en sachant s’adapter; mettre fin aux silos et ouvrir la porte à la
transversalité; garantir l’accès à une main-d’œuvre qualifiée.
Secteur santé
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis:
1. Rendre disponibles des ressources financières et humaines permettant l’intégration des technologies
qui auront démontré leur valeur ajoutée pour l’usager, le personnel soignant et la performance
organisationnelle
2. Dégager la capacité à planifier et accompagner le changement
3. Maintenir et développer les nouvelles compétences nécessaires à l’intégration des technologies
pertinentes
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Autres défis mentionnés: rendre accessibles les données; se doter d’une vision numérique commune; mettre
en place une vision consensuelle pour tous les paliers décisionnels afin de bien choisir les technologies
numériques à intégrer dans les milieux; assurer l’acceptabilité sociale des outils choisis en regard de la
confidentialité; s’assurer que les systèmes en place sont interconnectés; trouver les manières permettant
au réseau de la santé et des services sociaux de suivre le rythme d’évolution des technologies autant que
d’assurer leur arrimage entre l’évolution des pratiques – en lien notamment avec l’adaptabilité de la main-
d’œuvre; gérer le changement constant et assurer l’agilité du réseau; trouver des façons de pallier le manque
de main-d’œuvre.
Secteur services publics
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis:
1. Mettre à jour l’expertise sur le plan technologique et intégrer la formation continue dans la charge même
de travail
2. Arriver à travailler de façon collaborative en brisant les silos pour trouver des solutions multiples et
efficientes
3. Favoriser le recrutement auprès des jeunes tout en valorisant mieux le domaine des technologies de
l’information
Autres défis mentionnés: favoriser une meilleure acceptation du changement dans le contexte de la « culture
de l’entreprise »; accéder plus facilement à de l’expertise et avoir une meilleure adéquation entre les besoins
et les compétences; s’assurer de la pertinence des compétences numériques des employés en poste;
prioriser l’attraction et la rétention des employés, autant que la responsabilisation de l’entreprise à cet
égard; être plus proactifs dans l’adaptation face à la nouvelle économie et aux nouvelles réalités liées au
numérique – par exemple, faire vivre des expériences plutôt qu’offrir une carrière; faire des « super équipes »
à l’intérieur des entreprises et miser sur la collaboration intra et inter organisations; valoriser davantage les
ressources déjà présentes en TI et offrir une meilleure reconnaissance des diplômes aux employés du
secteur; bonifier l’offre quant à l’alternance travail-études; faire face au défi lié à la rareté de la main-
d’œuvre; développer les compétences transversales.
Secteur tourisme
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis:
1. Mieux répondre aux besoins de formation et transférer les compétences
2. Développer le support au numérique en entreprise
3. Mieux reconnaître les emplois dans l’industrie, en profitant des nouvelles technologies pour redorer
l’image des fonctions
Autres défis mentionnés: assurer un leadership et permettre une concertation envers les changements
technologies et l’évolution de la gestion des entreprises et organisations; ne pas oublier l’humain face aux
défis technologiques; répondre aux enjeux liés au contrôle de l’information; permettre une bonne
accessibilité aux entreprises; assurer la formation des générations plus âgées de travailleurs quant au
numérique afin de permettre la pérennisation de leur employabilité; effectuer des investissements
financiers pour permettre la transition; trouver des façons de déterminer le besoin réel du client et l’intérêt
d’une solution numérique; offrir des formations plus complètes aux employés; s’adapter à la réalité des
nouvelles clientèles.
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Secteur vente au détail
Les trois défis ayant obtenu le plus d’appuis:
1. Développer la capacité à s’adapter aux besoins et aux attentes des consommateurs, en temps réel
2. Favoriser la formation tout au long de la vie
3. Permettre au détaillant d’assurer une présence continue (« omnicanal ») pour l’expérience du
consommateur et ainsi bonifier l’expérience client
Autres défis mentionnés: mieux adapter l’écosystème afin de permettre une meilleure attractivité et la
rétention de la main-d’œuvre; répondre à la nécessité de concilier les besoins du marché et de la formation;
solutionner une inadéquation entre travail et formation – nécessité d’une tribune d’échanges entre
entreprises et établissements d’enseignement, autant que d’un langage et des canaux communs.
LES DÉFIS COMMUNS
Après les séances plénières sectorielles, les participants et participantes ont été invités à partager les défis
énoncés dans la section précédente, et à y réagir lors d’une activité plénière animée par la vice-rectrice aux
ressources humaines de l’Université Laval, Lyne Bouchard, qui agissait également à titre de maître de
cérémonie lors de ce symposium.
Pour l’essentiel, douze grands défis ont été identifiés. Les participants ont par la suite été invités à se
prononcer à nouveau sur les trois défis qui leur semblaient les plus prioritaires, lesquels apparaissent en
caractères gras dans le regroupement proposé ci-après. :
1. Entreprises : Révision et
ajustement du modèle
d’affaires
1. Être plus agiles face aux changements engendrés par le numérique afin
d’être en mesure de mieux s’adapter à ces nouvelles réalités
2. Réussir à mieux utiliser l’expertise existante, hors des silos
organisationnels, dans une perspective d’agilité et de transversalité
3. Inventer de nouveaux modèles d’affaires ou de nouvelles façons de faire
liés au numérique afin de faire émerger de meilleures façons d’en
monétiser les usages
4. Obtenir un meilleur accès aux ressources financières et humaines afin
de réussir à effectuer une transition réussie vers le numérique
2. Entreprises : Plan de
développement, stratégie
de transition,
accompagnement
5. Développer un meilleur accompagnement et de meilleurs outils pour
accompagner les employés et les organisations dans la transition
numérique
6. Développer les capacités des organisations à choisir les bons outils
7. Convaincre les premiers dirigeants des organisations et des entreprises
de l’importance de leur implication dans la transformation numérique
8. Utiliser les technologies pour redorer l’image des industries
9. Trouver des façons de vaincre la résistance aux changements
10. Attirer les talents dans la région de Québec et les retenir
3. Formation 11. Favoriser un meilleur arrimage entre la formation et les besoins des
secteurs
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12. Favoriser l’offre d’une formation tout au long de la vie face aux
changements engendrés par le numérique, de façon à pouvoir réagir
positivement au changement constant (« apprendre à apprendre »)
Au fil des échanges, diverses autres possibilités ont également émergé. Parmi ceux-ci :
> L’intérêt de favoriser la « coopétition » dans un contexte régional
> L’importance d’une meilleure concertation entre les acteurs régionaux – gens d’affaires et milieux de la
formation au premier chef
> L’assurance que les nouveaux diplômés développent des capacités à être plus agiles et flexibles
> L’intérêt de promouvoir certains secteurs d’activités permettant l’attraction et la rétention d’une main
d’œuvre qualifiée – déjà identifié comme un défi important
> La volonté de forger un meilleur ancrage dans la région entre la recherche et les affaires
> Le développement d’outils favorisant une amélioration de la persévérance aux études
> La capacité de répondre aux enjeux créés par la fracture numérique
> La prise en compte à la fois de l’innovation et de l’acceptabilité sociale dans les modèles d’affaires et
dans les grands projets
> La réussite de la mission de l’entreprise en lien avec le développement du personnel à son emploi
> Le traitement de l’impact du changement sur nos organisations et nos sociétés
> Les capacités de suivre collectivement les développements technologiques
LES PISTES DE SOLUTIONS
La dernière portion du symposium a porté sur les pistes de solution. Les participants et participantes ont
été conviés à échanger, en groupe d’une dizaine de personnes, autour des douze défis retenus la veille et à
identifier deux ou trois pistes de solutions obtenant le plus large consensus, lesquelles étaient ensuite,
partagées au micro.
Voici quelques-unes des réponses qui ont été mises de l’avant :
Partenariat,
collaboration
> Se mobiliser et se concerter, entre le milieu des affaires, les entreprises, les
travailleurs, les institutions publiques et les organisations, dans une
perspective régionale
> Ouvrir la porte aux employés des entreprises afin que ceux-ci mettent en
place des projets R&D, en collaboration recherche-entreprise, afin de
mobiliser les connaissances disponibles, et d’aller chercher l’expertise
d’étudiants aux cycles supérieurs – maîtrise et doctorat
> Mettre en place une approche de « coopétition » en faisant collaborer
dirigeants et entreprises, au bénéfice du développement régional ou
sectoriel
> Permettre un partage d’employés entre entrepreneurs et, de ce fait, un
partage d’expertises
> Créer des vases communicants entre les établissements d’enseignement
et les entreprises, pour que les stages servent de courroie de transmission
– par exemple, mettre en place une « banque de stages 4.0 » dans la
Capitale-Nationale
> Mettre en place des structures de collaboration, de mise en commun,
d’entraide et de mentorat face au numérique
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> Structurer des échanges entre entreprises et lieux de formation, afin que
tous puissent suivre ensemble l’évolution et la transformation
> Créer des incubateurs de talents, conjointement avec les maisons
d’enseignement
> Rapprocher la théorie de la pratique et vice-versa
> Création d’un lieu permanent, un « hub », où les innovants pourraient
présenter leurs projets, leurs travaux ou leurs réflexions dans leurs
secteurs d’activité : un espace commun, dédié au numérique et à
l’innovation, où chacun pourrait apprendre à apprivoiser l’autre, voire
même un « centre de référence technologique » capable de guider et
d’orienter les gens et d’aider à la transition du changement
Plan de
développement,
stratégie de
transition,
modèles d’affaires
> Mettre en place une « équipe terrain » à l’esprit 4.0 afin d’accompagner et
de financer les efforts de transition, tout en identifiant les leaders en
mesure de piloter le changement au sein des organisations
> Mettre en place un « bureau 4.0 » ou un « bureau de leadership », une
permanence qui serait en mesure de fédérer le secteur, d’animer les
dialogues et d’arrimer cet esprit collaboratif : parmi les mandats de cette
permanence, la définition de « profils numériques » en emploi pourrait être
considérée
> Encourager les entreprises à investir dans les technologies, le numérique
et l’automatisation
Formation et
développement
des compétences
> Adapter les formations, tant dans leurs contenus que pour leur
accessibilité, et en assurer la souplesse – il y aurait, en ce sens, un plan
d’action à établir
> Développer chez les étudiants et apprenants la capacité « d’apprendre à
apprendre », afin qu’ils possèdent les outils pour garder leurs
connaissances à jour
> Enrichir l’offre de formation existante afin d’y ajouter l’insertion
professionnelle
> Être plus agiles face au changement culturel et structurel à venir
> Développer collectivement
o une plus grande capacité à s’adapter,
o un savoir-être autant qu’un savoir-faire,
o des compétences transversales
> Considérer la formation continue ou la formation « en continu »
Gestion du
changement
> Bien identifier les domaines prioritaires et porteurs, autant que les projets
structurants et communs, afin de favoriser une séquence de
développement réaliste et efficiente
> Proposer que chaque organisation identifie un responsable du
changement
> Rendre disponibles des spécialistes capables d’interagir avec toutes les
parties mises à contribution dans un projet
> Mobiliser les établissements d’enseignement pour qu’ils soient imaginatifs
quant aux moyens à utiliser pour offrir de nouveaux programmes de
formation, tout particulièrement en ce qui a trait au perfectionnement – il
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LES MESSAGES DES ÉLUS
Tout au long du Symposium, des élus sont venus manifester leur appui à la nécessité de faire front commun
pour répondre aux défis de la région de la Capitale-Nationale face à cette révolution numérique qui
transformera l’économie, les rapports entre les personnes et la formation.
Le ministre de l’Éducation et de la Famille, également ministre responsable de la Capitale-Nationale,
Sébastien Proulx, a rappelé l’importance – voire la nécessité – de former les enseignants du primaire et du
secondaire et les professeurs des cycles supérieurs au numérique et à ses usages, dans leur pratique et dans
le développement de la littératie numérique. Du même souffle, il a rappelé qu’afin de relever ce défi, il était
également nécessaire de favoriser le maillage entre la communauté des affaires et le milieu de l’éducation,
afin que l’un et l’autre puissent travailler de concert face à cette « révolution ». De plus, il a indiqué que des
fonds seraient dégagés pour soutenir ces efforts et permettre la construction du Québec de demain.
La vice-première ministre du Québec, Dominique Anglade, également ministre de l’Économie, de la Science
et de l’Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique du Québec, est venue rappeler
l’importance du numérique dans le Québec d’aujourd’hui et l’engagement de son gouvernement face à ces
défis.
L’intervention du ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos,
a permis de mettre aussi l’accent sur la nécessité des réflexions proposées par le Symposium et sur
l’engagement de l’administration publique face au numérique qui vient bouleverser la donne.
Durant ces deux dernières prises de parole, les ministres ont rappelé l’importance de prendre la mesure du
numérique – tout particulièrement lorsque l’on est confronté à la « quatrième révolution industrielle ». Face
à cette évolution, le milieu de l’éducation et de la formation doit être plus agile, pour ajuster et créer de
nouveaux parcours de formation et être en mesure de mieux accompagner les entreprises dans leurs
transformations, tout particulièrement pour la mise à niveau des travailleurs qui seront aux premières lignes
de ces mutations.
À leurs yeux, il est nécessaire de permettre aux travailleurs de se recycler pour ceux dont les métiers seront
amenés à disparaître. Il importe également de s’assurer que les jeunes acquièrent les compétences
nécessaires, à leur sortie de leur cursus de formation, pour intégrer harmonieusement le marché du travail.
Il a aussi été rappelé que nos gouvernements investissent dans divers programmes, dont Emploi Jeunesse,
assurant le développement de compétences pour 30 000 jeunes vulnérables. De plus, Emploi Jeunesse a
mis en place 10 000 stages en sciences, dont plusieurs à l’attention des jeunes autochtones. Cela, sans
compter les programmes d’aide disponibles pour les entreprises visant à faciliter l’embauche d’immigrants.
À son tour, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a souligné l’importance de la coopération dans sa
municipalité – autant que la place qu’elle pourra prendre dans l’économie et la dynamique que le numérique
insuffle dans le développement économique de Québec et du Québec. Le maire de Québec, Régis Labeaume,
faut prendre en compte qu’il est parfois difficile, dans certaines
organisations, de libérer les employés sur les heures régulières de travail
> Trouver des façons d’amenuiser les peurs et les craintes face au « tsunami
numérique », aux changements qu’il engendre, autant qu’aux fossés qu’il
peut creuser
> Éliminer les silos
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a pour sa part rappelé les enjeux liés au recrutement de la main-d’œuvre auxquels la région fait face depuis
quelques années déjà et aux façons par lesquelles la ville et la région pourraient faciliter l’intégration en
emploi des nouveaux arrivants issus de l’immigration. Il a également manifesté son appui à la volonté de la
Coalition Force 4.0 de donner suite aux messages entendus lors du Symposium, soulignant tout
particulièrement l’urgence d’évaluer les besoins des entreprises et d’y apporter des réponses en matière de
formation et de développement des compétences, ce qui permettra à Québec de se distinguer dans son
virage numérique.
L’APPEL À LA MOBILISATION
Pour clore le Symposium, Mme Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval et M. Jacques Topping,
président du Conseil de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, ont souligné que cet événement
a permis la rencontre de deux univers qui n’ont pas souvent l’occasion de se réunir. Le monde du travail et
celui de l’enseignement peuvent en effet avoir des priorités différentes, ce qui n’empêche pas qu’ils soient
confrontés au même défi du « tsunami numérique » annoncé.
Le Symposium aura permis à chacun d’écouter l’autre, de se sensibiliser aux défis communs, d’observer les
points de convergences et, en même temps, de différences eu égard aux lectures que chacun fait de la réalité
et de l’importance d’agir maintenant et en collaboration.
Les représentants des secteurs représentés (culture, financier, manufacturier, santé, services publics,
tourisme, vente au détail) et leurs vis-à-vis du monde de l’éducation ont pu ainsi partager leur
compréhension des défis du monde du travail, Le Symposium aura aussi permis de se convaincre
mutuellement de la nécessité de travailler en symbiose et d’envisager des scénarios de « partenariats » en
multipliant les expériences. Les modèles d’affaires et les modèles de formation doivent être reconfigurés en
prenant en compte tout le potentiel de la « coopétition ».
La Coalition FORCE 4.0, par la voix des deux coprésidents de l’événement, a pris l’engagement de soutenir
les initiatives de coopération en revenant avec un plan de match qui misera sur « l’intelligence collective »
pour créer de la valeur et qui proposera une démarche pour que la mobilisation permette d’atteindre
l’objectif du Symposium : Prévenir le tsunami numérique en relevant le défi pour l’emploi dans la Capitale-
Nationale.
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ANNEXES
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ANNEXE 1 : ENQUÊTE SUR LES DÉFIS LIÉS À LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE
En marge du Symposium, Québec International et la Coalition FORCE 4.0 ont réalisé conjointement une
enquête visant à connaitre le point de vue des travailleurs et des dirigeants d’entreprises sur les défis liés à
la transformation numérique. Effectués par Léger, les deux sondages réalisés entre le 8 et le 19 janvier ont
permis de mesurer les perceptions de 300 travailleurs et de 175 dirigeants d’entreprises quant aux impacts
appréhendés de ces changements.
Quelques faits saillants :
46% des travailleurs et 53% des dirigeants d’entreprises estiment que l’utilisation des robots, des
données massives et de l’intelligence artificielle aura un impact dans leur secteur d’activités
67% des travailleurs et 79% des dirigeants d’entreprises identifient le numérique comme un défi
important pour les cinq prochaines années
10 % des travailleurs et 8 % des dirigeants appréhendent un danger de disparition de certaines
entreprises
--------------------------------------
37% des travailleurs ont une idée du plan de développement des compétences dont ils auront
besoin
59 % des employés disent ne pas avoir de plan de développement de leurs compétences
11 % des travailleurs jugent qu’ils ne disposent pas aujourd’hui des compétences requises pour
accomplir leur travail dans cinq ans
56 % des travailleurs appréhendent une diminution du nombre d’emplois (contre 26 % des
dirigeants)
----------------------------------------
80% des dirigeants d’entreprise disent avoir défini un plan de développement des compétences à
l’attention de leurs employés
25 % des dirigeants d’entreprise jugent que leurs employés ne disposent pas de toutes les
compétences dont ils auront besoin
59 % des dirigeants y voient plutôt une opportunité de croissance (contre 36 % des travailleurs)
25 % des dirigeants pensent que leur entreprise pourrait être menacée par un concurrent qui ferait
un virage important en matière de numérisation ou de robotisation
Le rapport complet peut être consulté en cliquant sur le lien suivant :
Rapport – Point de vue des travailleurs et des gens d’affaires sur le défi numérique des cinq prochaines
années
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ANNEXE 2 : PROGRAMME
Prévenir le tsunami numérique: un défi pour l'emploi dans la région de la Capitale-Nationale
Centre des congrès de Québec, 31 janvier et 1er février 2018
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