Surdité
• Terminologie :
– Surdité : atteinte de l’audition quelle qu’en soit la
sévérité
– Hypoacousie : baisse modérée
– Cophose : surdité totale
• Toute impression de mauvaise audition impose un
examen otologique (clinique et audiométrique)
Orientation étiologique d’une surdité
• Age de survenue • Circonstances de survenue • Atteinte uni ou bilatérale• Evolution brutale, fluctuante
ou progressive• Gêne dans le bruit, distorsion,
intolérance aux sons forts, découverte au téléphone
• antécédents familiaux–surdité génétique –otospongiose
• antécédents personnels: –Otites dans l’enfance– traumatismes crâniens,– trauma sonore (exposition professionnelle)– prise médicamenteuse
Clinique
• Acoumétrie vocale et à la montre– Simple mais imprécis– Dépistage des surdités moyennes, confirme une cophose
• Acoumétrie au diapason– Oriente en quelques tests sur le type de surdité– Aucune information sur l’importance de la perte auditive
Clinique
• Weber :– Diapason sur le vertex, front, menton– Le patient doit signaler où est perçu le son– Surdité de transmission si son perçu du coté de la surdité– Surdité de perception si son perçu du coté de l’oreille
saine– Si audition normale ou surdité symétrique : son perçu des
2 oreilles
Clinique
• Rinne :– Comparaison conduction osseuse (mastoïde) et
conduction aérienne (méat acoustique)
– Si CO>CA : surdité de transmission
– Si CA>CO : surdité de perception ou normale
• Distinguer surdité de transmission et surdité de perception
• Déterminer l’étiologie
Paraclinique
–Audiométrie tonale
–Audiométrie vocale
–Impédancemétrie
–PEA
–Otoémissions acoustiques
–TDM rocher
–IRM cérébrale
–Tests génétiques
Moyens{
• Transfert trans-crânien: 55-60dB
• Technique: WN – NN
• Intensité:
– En CA: (Iso-60)+20+Rinne
– Imax=Iso+65
– En CO: Iso +20+Rinne
• Critères: efficacité – non retentissement
Audiométrie tonale - assourdissement
Symboles utilisés
Audiométrie tonale
> ou]xOreille gauche
< ou [oOreille droite
Conduction osseuseConduction aérienne
- La courbe d'audiométrie vocale a, chez un sujet normal, une forme en « S » allongé. La pente est plus accentuée lorsqu'on emploie une liste de mots dissyllabiques. Plusieurs points remarquables peuvent être identifiés :
- le seuil d'intelligibilité (sensitivity score) : c'est l'intensité sonore à partir de laquelle le sujet perçoit plus de 50 % des mots. Chez le sujet normal, il est égal à 10 dB ;
- le maximum d'intelligibilité : c'est le pourcentage maximal de mots correctement perçus. Chez le sujet normal, il est égal à 100 % ;
- le pourcentage de discrimination : c'est le pourcentage de mots compris lorsque l'intensité est 35 dB au-dessus du seuil d'intelligibilité. Chez le sujet normal, il est égal à 100 %.
Audiométrie vocale
- ST : courbe non déformée mais simplement décalée vers la droite,
le seuil d'intelligibilité s'élève.
- SP : l'intelligibilité peut être dégradée. Dans certains cas, la courbe
d'audiométrie vocale ressemble à celle d'une surdité de transmission : le
maximum d'intelligibilité n'est pas diminué, le seuil d'intelligibilité
s'élève. Dans d'autres cas, des distorsions supraliminaires (recrutement,
diplacousie, déséquilibre des seuils auditifs basse fréquence et haute
fréquence) engendrent une déformation de la courbe caractéristique
des surdités de perception
Audiométrie vocale
Audiométrie vocale
Courbes d'audiométrie vocale :seuil d'intelligibilité (A)maximum d'intelligibilité (B) pourcentage de discrimination (C)
Sujet normal avec liste de mots monosyllabiques (liste PB)(A) ou avec dissyllabiques (Fournier)(B). Exemples de:surdité de transmission (C)de perception avec faible distorsion (D)ou avec forte distorsion (E).
• Contrôler le seuil tonal
(500+1000+2000/3) qui doit être égal au
seuil d’intelligibilité
• Orientation diagnostique (discordance
tonale-vocale)
• Indication de l’appareillage
Audiométrie – tests vocaux
Surdité – autres examens
• Ont été largement développés pour permettre un diagnostic topographique, à une époque où les examens d’imagerie n’étaient pas assez performants pour dépister précocement une tumeur sur les voies auditives.
- Son principe consiste à envoyer un son-test dans le méat acoustique
externe et à le comparer à un niveau de référence. L'interférence entre
le son incident et la fraction de celui-ci réfléchie par la membrane
tympanique dépend essentiellement de l'impédance de l'oreille
moyenne.
- permet l’analyse :
- de la tympanométrie
- du réflexe stapédien
Impédancemetrie
• mesure les variations d'impédance de l'oreille moyenne lors de
variations de pression appliquées dans le méat acoustique externe
• Technique
• la transmission se fait de manière optimale lorsque la différence de
pression entre l'oreille externe et moyenne est nulle. Tout gradient de
pression se traduit par une augmentation de l'impédance et une
diminution de l'énergie sonore réfléchie
• Teste simultanément la mécanique :
– du tympan
– de la chaîne des osselets
Impédancemetrie : Tympanométrie
• La contraction du muscle stapédien augmente la rigidité de la chaîne tympano-ossiculaire
• Réflexe déclenché par une stimulation sonore suffisamment intense (90dB)
• Mesuré par la technique d'impédancemétrie• Réflexe: écouteur-OE-OM-OI-VIII-N cochléaire-
interneurone-noyau VII-M stapédien-OM-OE-sonde• Noté du côté de l’écouteur: côté où le VIII est
exploré +++• Nécessite de se placer au sommet du
tympanogramme
Impédancemétrie : réflexe stapédien
Impédancemetrie : réflexe stapédien
En haut : voies nerveuses ipsi- (rouge) et controlatérales (noire).En bas : diverses anomalies rencontrées en pathologie selon la localisation de l'atteinte et les
modifications fonctionnelles avec leur valeur diagnostique.
Étude des surdités de perception endocochléaires- La présence de lésions des cellules ciliées externes de l'organe de Corti peut engendrer un phénomène de recrutement- Ce phénomène peut être détecté par le réflexe stapédien (test de Metz)- Il existe un pincement entre le seuil audiométrique tonal du sujet et le seuil de détection du réflexe stapédien.
Étude des surdités de perception rétrocochléaires- Le test d'adaptation anormale ou decay-test n’est plus utilisé.- Une stimulation sonore à 500 Hz ou 1000 Hz est présentée pendant 10 s à une intensité de 10 dB au-dessus du seuil de détection du réflexe stapédien. En cas d'adaptation anormale, l'amplitude du réflexe diminue avec le temps, de plus de 50 % en 10 s. Ce signe est très sensible car il apparaît chez 80 % des sujets ayant une pathologie rétrocochléaire. Néanmoins, l'incidence des faux positifs est élevée (environ 15 %).
Impédancemetrie : réflexe stapédien
PS: ces tests complexes basés sur le réflexe stapédien sont aujourd’hui tombés en désuétude
• Test dérivé de l’EEG et basé sur le moyennage
• Enregistrement à partir d'électrodes de surface, de l'activité
électrique de la cochlée, de la branche cochléaire du VIII et
des premiers relais du tronc cérébral lors d'une stimulation
sonore
• DEUX INTERETS :
– l'étude du seuil de détection de l'onde V essentiellement utilisée
chez le jeune enfant (détermination objective du seuil auditif)
– la détection d'une pathologie rétrolabyrinthique chez l'adulte.
PEA
- Les oto-émissions acoustiques correspondent à des sons de faible intensité engendrés
par la cochlée (CCE), transmis par la chaîne des osselets à la membrane tympanique
puis émis dans le méat acoustique externe où ils peuvent être enregistrés par un
microphone miniaturisé.
- Les oto-émissions provoquées sont profondément modifiées lorsqu'il existe une
surdité de perception endocochléaire : lorsque la perte auditive dépasse 30 dB, il n'est
plus possible d'enregistrer une oto-émission provoquée.
- actuellement considérées comme le test idéal permettant le dépistage d'une surdité en
période néonatale
- La présence d'une oto-émission provoquée signe le bon fonctionnement de
l'oreille moyenne et de l'oreille interne
- leur absence ne permet pas de conclure quant à l'état auditif du sujet
Oto-émissions acoustiques
Oto-émissions et système efférent
• Le système efférent médian, branché sur les CCEs modifie, par l'intermédiaire des contractions lentes (dépendantes du calcium) les propriétés électromotiles des CCEs. Trois types de résultats démontrent cette action :– une stimulation contro-latérale atténue les oto-émissions acoustiques de
l'oreille opposée– une atténuation identique est aussi obtenue par l'action directe de
l'acétylcholine (neurotransmetteur du système efférent médian)– l'attention sélective (visuelle ou auditive) réduit aussi les oto-émissions et
cette action ne peut être médiée que par le système efférent.
Surdité transmission Surdité perception endocochléaire
Surdité perception rétrocochléaire
Signes fonctionnels Gêne dans le bruitDistorsion acoustiqueRecrutement
Gêne dans le bruitMauvaise
compréhensionFatigabilité
Acoumétrie diapason : weber
Son perçu par oreille la plus sourde
Son perçu par la meilleure oreille
Son perçu par la meilleure oreille
Acoumétrie diapason : Rinne (oreille atteinte)
CO>CA CA>CO CA>CO
Audiométrie tonale ST avec rinne (CO>CA) SP (CO=CA) SP (CO=CA)
Audiométrie vocale Seuils en vocale en rapport avec seuils en tonale
Seuils en vocale en rapport avec seuils en tonale
Seuils en vocale plus altérés que seuils en tonale
Réflexe stapédien Absent RS présent à un seuil< 100 dB
RS présent à un seuil > 100 dB ou absent
PEA Latences augmentées mais différence interaurale de l’IT I-V< 0,3 ms
Réponses normalesLatences augmentées
mais différence interaurale de l’IT I-V< 0,3 ms
Absence d’ondes reproductibles
Ondes désorganiséesLatences augmentées
avec IT I-V> 0,3 ms
Acouphène
• Impression de percevoir un son dans le silence (≠
voix)
• Peut être subjectif et souvent associé/causé par une
surdité
• Peut être objectif
• Nécessite toujours un bilan
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