N 2011 02 Dcembre
valuation dun accord de libre change entre lUnion Europenne et le Canada
_____________
Yvan Decreux, Lionel Fontagn & Houssein Guimbard
CEPII
Rap
port
d
tude
VALUATION DUN ACCORD DE LIBRE CHANGE ENTRE LUNION EUROPENNE ET LE CANADA
Rapport de Yvan Decreux1, Lionel Fontagn2 & Houssein Guimbard3
CEPII Juin 2009
1 Centre du Commerce International, Genve (au moment de la rdaction de ce rapport Yvan Decreux tait affili au CEPII). 2 PSE (Universit Paris 1) et CEPII 3 CEPII Note : Les auteurs remercient Andia Puka (Master 2, Paris 1) pour son travail sur les donnes de protection dans les services ainsi que pour son aide sur cette tude.
2
Table des matires I. Introduction ..................................................................................................................................... 3
II. Le modle MIRAGE .......................................................................................................................... 4
1. Le modle de base ....................................................................................................................... 4
i. La demande ............................................................................................................................. 4
ii. Loffre ...................................................................................................................................... 5
iii. Les options de modlisation .................................................................................................... 5
2. Les donnes source ..................................................................................................................... 5
i. Les matrices de comptabilit sociale : GTAP (Purdue University) ........................................... 5
ii. Les donnes de protection douanire : MAcMap-HS6 v2 (CEPII-ITC) ..................................... 5
iii. Les barrires au commerce de services (CEPII) ....................................................................... 6
3. Le sentier dynamique .................................................................................................................. 6
i. Les PIB ...................................................................................................................................... 6
ii. La productivit globale des facteurs ....................................................................................... 7
iii. La population ........................................................................................................................... 7
iv. Les ressources naturelles et les prix de lnergie .................................................................... 8
v. Laccumulation du capital ........................................................................................................ 8
vi. La politique commerciale ........................................................................................................ 9
4. lments spcifiques ltude .................................................................................................... 9
i. Agrgation sectorielle et gographique .................................................................................. 9
ii. Le rgime de concurrence ....................................................................................................... 9
III. Les relations commerciales entre lUnion Europenne et le Canada. ............................................ 9
1. Commerce entre les deux pays. ................................................................................................ 10
2. La protection douanire. ........................................................................................................... 11
IV. Les diffrents scnarios. ................................................................................................................ 12
V. Interprtation des rsultats .......................................................................................................... 12
1. Comment interprter les rsultats ? ......................................................................................... 12
2. Principaux effets ........................................................................................................................ 13
VI. Conclusion ..................................................................................................................................... 17
VII. Bibliographie .................................................................................................................................. 18
VIII. Annexes ......................................................................................................................................... 19
1. Annexe 1 : Agrgation Gographique ....................................................................................... 19
2. Annexe 2 : Agrgation Sectorielle ............................................................................................. 21
3
I. Introduction
Le Canada est un grand pays dvelopp, insr dans un rseau dchange important dans le cadre de
lALENA Accord de libre change nord amricain avec deux partenaires, les Etats-Unis et le
Mexique. LUnion Europenne est un modle dintgration, initi en 1957 et comprenant aujourdhui
27 pays, dont certains partagent une monnaie commune, et assurant la libre circulation des hommes
et des marchandises sur son territoire. Dans cette tude nous considrons lUnion europenne
comme constituant un seul pays, lexception de la France qui est isole afin de pouvoir valuer
lhypothse dimplications ventuellement diffrentes sur ce pays et sur le reste de lUnion dun
accord avec le Canada. La politique commerciale relevant des instances europennes, il est logique
dapprhender cet ensemble comme un seul bloc, mme si les consquences dun accord de libre
change peuvent tre diffrentes selon les pays et les rgions.
Paralllement leurs divers accords rgionaux (ALENA, UE-AELE), ces deux pays sont aussi engags
dans des projets daccords bilatraux avec un certains nombre de pays. Ainsi lUnion Europenne
ngocie activement des accords de libre-change avec les pays de lASEAN, la Core ou encore lInde
tandis que le Canada tudie les opportunits avec des pays tels que la Core.
Ces deux pays ont, par ailleurs, officiellement lanc en mars 2009 ltude dun accord de libre-
change entre eux. Les principaux points de ngociations concernent les barrires tarifaires au
commerce de biens et services, la proprit intellectuelle, linvestissement, les barrires techniques
au commerce (normes) ainsi que la rgulation de la concurrence. Par ailleurs, un accord sur la
mobilit du travail a galement t voqu. Dans ltude suivante, nous nous proposons dtudier le
premier point (les barrires tarifaires) grce la cohrence du cadre conceptuel assure par
lutilisation du modle dquilibre gnral Mirage, dvelopp au CEPII, qui propose un sentier
dynamique de rfrence horizon 2025.
Quelles peuvent tre les consquences dun dmantlement tarifaire entre ces deux pays de niveau
de dveloppement similaire, aux modes de consommation proche et aux secteurs agricoles
relativement importants ?
Pour rpondre cette question, nous prsentons les principales hypothses du modle ainsi que les
donnes que nous utiliserons, dans la premire partie. Puis, dans la deuxime partie, nous
prsenterons les relations commerciales entre lUnion Europenne et le Canada. Dans la troisime
partie, nous dcrirons les diffrents scnarios tudis pour, finalement, dans la dernire partie, en
interprter les rsultats, comparativement la situation de rfrence.
4
II. Le modle MIRAGE
Document dans Decreux et Valin (2007), le modle Mirage est un modle dquilibre gnral qui
repose sur un sentier de rfrence (de 2004 2025) dont la dynamique est dtermine par
lvolution de variables exognes (volution de la population, de loffre de travail, croissance de la
productivit globale des facteurs, ressources naturelles) et par laccumulation endogne du capital.
Le modle calcule une trajectoire de moyen terme pour lconomie mondiale, se basant sur des
comportements microconomiques dcrits explicitement (consommateurs, producteurs et
investisseurs).
1. Le modle de base
La structure de base du modle MIRAGE confronte un bloc Offre et un bloc Demande, dont la
rencontre est quilibre par un vecteur de prix relatifs et dont la cohrence est assure par un
bouclage macroconomique.
i. La demande
Dans chaque zone la demande finale de Mirage est formule par un agent reprsentatif unique pour
lensemble des consommateurs et le gouvernement.
Le revenu de cet agent provient de quatre sources :
la rmunration des facteurs de la rgion : travail, terre, ressources naturelles revenus du capital des entreprises nationales, implantes dans le pays ou ltranger ; les transferts nets perus par la rgion ; les revenus des diffrentes taxes et barrires aux changes perues par le pays ; ce chiffre
peut inclure certains revenus de barrires non-tarifaires (en particulier, les licences de
quotas).
Dans chaque zone, ce revenu est allou en deux grandes catgories : consommation finale et
pargne. Le taux dpargne est suppos constant.
Larborescence de la fonction de demande finale est dcrite et illustre dans Decreux et Valin (2007).
Au premier tage, lagent rsout un problme classique doptimisation de son utilit de type LES-CES
(prise en compte de lvolution du panier de consommation reprsentatif avec la richesse sous
contrainte budgtaire) pour dterminer sa consommation des diffrents biens. Un embotement de
fonction CES, intgrant lhypothse dArmington, constitue les tages infrieurs.
Les lasticits de substitution correspondant ces diffrentes fonctions slvent au fur et mesure
que lon descend dans larborescence : larbre des prfrences suppose ainsi que des biens produits
dans des rgions de niveau de dveloppement comparables sont plus substituables entre eux quils
ne le sont avec des biens provenant de rgions de niveaux diffrents.
5
ii. Loffre
Paralllement, le ct offre de Mirage distingue les consommations intermdiaires de la valeur
ajoute, via une formulation de type Leontief (caractre complmentaire stricte). Les
consommations intermdiaires sont substituables entre elles (formulation de type CES).
La valeur ajoute rmunre cinq facteurs de production : le capital, deux formes de travail diffrant
par leur qualification, la terre et les ressources naturelles. Les deux derniers facteurs ne sont utiliss
que dans certains secteurs alors que les trois premiers sont gnriques. Les ressources sont
supposes pleinement employes, mais la mobilit imparfaite de certains facteurs permet de
souligner les problmes induits par des rallocations massives.
iii. Les options de modlisation
Le modle propose galement certaines hypothses de modlisation optionnelles : diffrenciation
verticale des produits (les biens sont de qualit diffrencie suivant leur origine de production : Nord
ou Sud), la diffrenciation horizontale des produits (concurrence imparfaite, utilisant une
formulation la Dixit-Stiglitz), la dtermination endogne des investissements directs ainsi quune
modlisation la Lewis du march du travail pour certains pays. Ces hypothses, amliorant la
description du fonctionnement conomique des pays, ne sont pas ncessairement utilises dans les
simulations.
2. Les donnes source
i. Les matrices de comptabilit sociale : GTAP (Purdue University)
La base GTAP 7 regroupe les matrices de comptabilit sociale de 113 pays ou groupes de pays
couvrant lensemble de lconomie mondiale, dans une nomenclature de 57 secteurs, pour lanne
2004. Une matrice de comptabilit sociale, cur des modles dquilibre gnral calculable, est une
extension des tableaux dentres-sorties de la comptabilit nationale. Une matrice de commerce
permet de lier les pays entre eux.
Afin de rduire la dimension du calcul un niveau acceptable, la base GTAP est agrge sur ses deux
dimensions (pays-secteurs). Lagrgation est spcifique chaque tude ; celle utilise ici est
disponible en annexe.
ii. Les donnes de protection douanire : MAcMap-HS6 v2 (CEPII-ITC)
Cette base de donnes propose un quivalent ad valorem (pourcentage) des droits de douanes
appliqus par 170 pays importateurs 220 pays exportateurs, sur 5113 produits (systme harmonis
6 chiffres), en 2004. La base contient galement un calcul des droits NPF (nation la plus favorise)
ainsi que les droits consolids (borne suprieure des droits de chaque pays sur lesquels on ngocie
lors des ministrielles lOMC). Cette base permet de calculer des scnarios tarifaires un niveau
trs dtaill, puis dagrger le rsultat au niveau de lagrgation retenue.
6
iii. Les barrires au commerce de services (CEPII)
Cette base propose une estimation des obstacles au commerce de services (mode 1), pour chaque
pays et chaque secteur de la nomenclature GTAP. Elle a t construite laide de deux bases : celle
de Park (2002), estimant des protections dans les services laide dun modle gravitaire, et celle de
lAustralian Productivity Commission (Warren, 2000), calculant des indices de restriction du
commerce pour diffrents secteurs.
3. Le sentier dynamique
Afin de calculer lvolution de lconomie mondiale durant les 20 prochaines annes, le modle
MIRAGE repose sur des prvisions provenant de sources extrieures. En effet, si un modle
dquilibre gnral prsente un intrt pour garantir la cohrence des volutions macroconomiques
que lon projette en tenant compte des structures sectorielles des pays partenaires, son caractre
rcursif, la myopie des agents et labsence de modlisation du progrs technique font quil ne suffit
pas gnrer compltement un scnario prospectif. Celui-ci doit sappuyer sur des prvisions
gnres par des outils plus adapts. Notamment, les projections de PIB du scnario de rfrence
proviennent de la runion de deux sources, prsentes ci-dessous, tandis que le sentier dvolution
des prix du ptrole et du gaz provient de lAgence Internationale de lEnergie.
i. Les PIB
Les taux de croissance des PIB sont issus des projections du FMI (2008), jusquen 2013. De 2025
2050, nous utilisons ceux de Poncet (2006). Afin de concilier les deux et calculer les taux de
croissance entre 2014 et 2025, nous avons recourt une interpolation polynomiale dordre 3. Les
simulations ayant t ralises avant la survenue de la crise conomique actuelle, les prvisions du
FMI que nous utilisons ne la prennent pas en compte.
7
Figure 1 : volution des PIB des principaux pays, en millions de dollars.
Source : Mirage, calculs des auteurs.
En 2025, les Etats-Unis restent la superpuissance quils sont aujourdhui, grce un niveau de dpart
lev et une croissance soutenue (le PIB amricain slve 10 678 milliards de dollars en 2004 et
atteint 18 661 milliards en 2025). Les PIB des principaux pays dvelopps (Union Europenne, Japon)
continuent galement crotre mais plus modrment. Non prsent sur le graphique, on note
toutefois la continuit du mouvement observ lheure actuelle : la Chine connait une croissance
importante et devient la troisime puissance mondiale (7 852 milliards en 2025), devant le Japon
(6 049 milliards en 2025). Le Brsil (1 075 milliards en 2025) et lInde (2 090 milliards en 2025)
continuent daffirmer leurs positions.
Au niveau europen, lEurope 27 totalise un PIB de 12 157 milliards de dollars, en 2025, ce qui la
place en seconde position au niveau mondial. Au niveau individuel, lAllemagne devance le Royaume
Uni et la France (2 149 milliards de dollars en 2025) occupe la troisime place.
ii. La productivit globale des facteurs
Ces PIB sont utiliss dans le calibrage dynamique de la situation de rfrence, pour dterminer
lvolution des productivits globales de facteurs (PGF). Ensuite, dans les simulations, ce sont les PGF
qui sont fixes tandis que les PIB peuvent scarter de la valeur quils prennent dans le scnario de
rfrence.
iii. La population
Les projections de populations totale et active proviennent de la base de donnes EAPEP
(Economically Active Population Estimates and Projections) du Bureau International du Travail (BIT).
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
18 000
20 000
2004 2009 2014 2019 2024
Canada
EU27
USA
8
MIRAGE utilise les donnes de population totale pour le calcul de la demande finale. En effet, la
fonction dutilit LES-CES est calibre pour faire ressortir des lasticits de revenu par produit
diffrentes de lunit : les diffrents postes de dpense naugmentent pas de la mme faon quand
le revenu de chaque consommateur augmente. En revanche une augmentation de revenu due
seulement la croissance dmographique na pas de raison de dformer la structure du panier de
consommation. Il est donc ncessaire de connaitre lvolution de la population totale, afin de
calculer la demande finale au niveau de lindividu.
Par ailleurs, nous utilisons la population active pour dterminer la croissance de loffre de travail. Le
BIT ne propose pas de scnario dvolution en matire de qualifications de la main-duvre. Nous
utilisons pour cela les projections du scnario dynamique propos dans la base GTAP, afin de
distribuer les donnes de population active totale du BIT. Ce scnario fait ressortir une accumulation
de capital humain plus rapide en Asie quailleurs. Plus prcisment, le taux daccumulation est trs
rapide en Inde, mais ralentit progressivement : la main-duvre qualifie augmente chaque anne
un rythme suprieur de 3,5 points celui de la population non qualifie ; le diffrentiel se rduit et
retombe aux environs de 1,6 points en 2025. En Chine le diffrentiel est plus modeste au dbut, de
lordre de 2,5 points, mais il se maintient sur toute la priode.
Une augmentation de la qualification moyenne de la population nimplique pas ncessairement une
augmentation du nombre de qualifis plus rapide que celle des non qualifis. En effet, la comptence
ncessaire pour tenir un emploi qualifi tend augmenter avec lvolution des technologies. Ainsi, la
part des qualifis tend baisser en France et dans quelques autres pays dvelopps ou en
dveloppement daprs les projections proposes par la base GTAP. Cela ne signifie pas que le niveau
de qualification objective est attendu en baisse, mais la hausse risque de ne pas tre suffisante si le
niveau croissant de technicit des postes de qualifis se poursuit.
iv. Les ressources naturelles et les prix de lnergie
Les stocks de ressources naturelles sont exognes, et gnralement supposs fixes sur toute la
priode. Toutefois, compte tenu de lenjeu important que prsente la hausse des prix de lnergie
pour la dtermination dune trajectoire raliste de lconomie mondiale, les ressources naturelles
utilises pour produire le ptrole et le gaz ont t dtermines de faon endogne dans la simulation
de rfrence, afin que le scnario de prix corresponde aux prvisions de lAgence Internationale de
lEnergie (World Energy Outlook, Scnario central, 2007). Ce scnario repose sur lhypothse dun
prix du ptrole qui revient progressivement trs lgrement son niveau de 2007 et reste ensuite
stable jusquen 2025.
v. Laccumulation du capital
Laccumulation du capital est endogne dans Mirage. Linvestissement, dtermin par lpargne et
les taux de rendement relatifs du capital dans les diffrents secteurs, accroit les stocks de capital
productif.
9
vi. La politique commerciale
MIRAGE tant un modle destin lanalyse des politiques commerciales, nous pouvons galement
incorporer des chocs de politiques conomiques plus ou moins certaines dans le scnario de
rfrence.
Le scnario de rfrence utilise deux hypothses alternatives considrant le succs ou lchec des
ngociations entreprises dans le cadre du cycle de Doha. La situation de rfrence intgrant le succs
du DDA propose une issue assez rapide, avec une libralisation qui dbute en 2009 et sachve en
2020. Si la date retenue est plutt optimiste, nous ne supposons en revanche aucun autre
mouvement de libralisation commerciale avant 2025. Le scnario retenu correspond aux
hypothses de travail de mai 2008, plus prcisment dcrites par Decreux et Fontagn (2008). Un
autre scnario de rfrence repose sur lhypothse dune politique commerciale inchange sur toute
la priode dtude.
4. lments spcifiques ltude
i. Agrgation sectorielle et gographique3
Lagrgation est choisie en fonction des problmatiques envisages. Dans notre tude, nous
distinguons particulirement lUnion Europenne et le Canada. Cependant, le modle MIRAGE nous
permet de prendre galement en compte un certain nombre dautres grands pays pouvant connaitre
des phnomnes de dtournements de commerce suite la rduction des droits de douane entre
lUE et le Canada.
Nous avons isol les deux principaux pays partenaires du Canada dans le cadre de lALENA (Etats-Unis
et Mexique). Le reste du monde est dsagrg en plusieurs grandes rgions : lAsie est scinde en
quatre (dvelopps, en dveloppement, Centre de lAsie et les membres de lASEAN), lAmrique du
Sud constitue un seul bloc, lAfrique est divise en deux (Nord de lAfrique et Afrique subsaharienne).
En ce qui concerne les secteurs, nous proposons une agrgation fine de lconomie mondiale (38
secteurs sur les 57 disponibles), laissant ainsi une visibilit importante tant au niveau agricole,
qunergtique ou industriel. Lobjectif de cette tude tant dvaluer les consquences sur deux
pays, il est en effet plus logique de se concentrer sur laspect sectoriel.
ii. Le rgime de concurrence
Le modle fait lhypothse dune concurrence parfaite sur le march des biens agricoles et imparfaite
pour les biens industriels et pour les services ( lexception du secteur des transports).
III. Les relations commerciales entre lUnion Europenne et le Canada.
Avant dvaluer les consquences dune rduction tarifaire entre lUnion Europenne et le Canada, il
convient dtablir un tat des lieux des relations commerciales entre ces deux pays. Dans une
3 Agrgation sectorielle et gographique disponible en annexe.
10
premire partie, nous prsenterons les importations et les exportations de lUnion Europenne et du
Canada. Dans une seconde partie, nous tudierons leurs structures tarifaires.
1. Commerce entre les deux pays.
Au niveau gographique, les Etats-Unis restent le premier dbouch pour les exportations
canadiennes4 (en 2007, les exportations du Canada vers les Etats-Unis slvent plus de 300
milliards de dollars). LUnion Europenne 27 est le deuxime partenaire du Canada avec plus de 28
milliards de dollars. Le Royaume-Uni est le principal dbouch avec 9 955 millions de dollars, suivent
la Scandinavie (4981), lAllemagne (3957) et la France (2874). Le Japon et le Mexique sont galement
des partenaires importants avec respectivement 9 957 millions de dollars dimportations en
provenance du Canada et 4 013 millions de dollars.
Graphique 1 : Exportations de lUnion Europenne 27 et du Canada, en millions de dollars US
courants.
Source : Calculs des auteurs, base CHELEM-Commerce International
En revanche, le Canada nest que le quatorzime pays dbouch des exportations europennes, avec
45 millions de dollars dimportations en provenance de lUE27. LUnion exporte principalement vers
les Etats-Unis (351 milliards), la Russie (206 milliards), la Suisse (132 milliards), les pays proches de
lUE (Norvge, Turquie) ainsi que le Japon (60 milliards).
On remarque ainsi deux points importants : LUnion Europenne exporte deux fois plus vers le
Canada (en valeur) que le Canada vers lUE et les biens en provenance du Canada sont bien moins
importants pour lUE que linverse (14me position contre 2me).
4 En 2007, le montant total des exportations canadiennes slve 391 milliards de dollars US (importations totales : 377 milliards). Celles de lUE27 slvent 5 158 milliards de dollars US (importations totales : 5 308 milliards).
0
5,000
10,000
15,000
20,000
25,000
30,000
35,000
40,000
45,000
50,000
1990 1995 2000 2005
Exportations UE27 vers Canada Importation UE27 en provenance du Canada
11
Au niveau sectoriel, en 2007, les principaux secteurs dexportation du Canada vers lUnion
europenne relvent du secteur manufacturier (mtaux, minraux, chimie). Cependant, une part non
ngligeable des exportations canadiennes sont de nature agricole : bl, graines olagineuses,
produits alimentaires (environ 1,7 milliards de dollars).
LUnion Europenne exporte principalement des biens industriels vers le Canada (machines, chimie,
caoutchouc, plastique ainsi que des vhicules moteur). Le ptrole et ses principaux drivs sont
galement trs prsents dans les importations du Canada en provenance de lUnion europenne.
LAngleterre est le principal exportateur de ptrole vers le Canada et ce, depuis le premier choc
ptrolier. Llectronique est aussi trs bien positionne (1,5 milliards de dollars) mais le Canada
semble avoir dans ce secteur un avantage (il exporte vers lUE pour 1,6 milliards de dollars).
2. La protection douanire.
LUnion europenne et le Canada sont deux pays dvelopps. En consquence, leur protection
douanire est relativement faible. Ainsi, en 2004, la protection globale5 du Canada est de 3,43 %,
lagriculture tant plus protge (15,85 %) que lindustrie (2,49 %). Cette mme anne, lUnion
Europenne applique une protection globale moyenne de 1,93 % (agriculture : 10,18 % et industrie :
1,32 %). LUnion europenne est moins protectionniste que le Canada au niveau global : lUE27 est
en effet engage dans de nombreux accords prfrentiels (Afrique du Nord, Afrique Sub-saharienne)
et des accords bilatraux importants (avec lAELE notamment).
Au niveau bilatral, la structure tarifaire des deux pays est prsente dans le tableau 1.
Tableau 1 : La protection douanire UE-Canada en 2004.
Importateur Exportateur Secteur EAV 2004
Canada UE27 Total 4,74 %
UE27 Canada Total 4,54 %
Canada UE27 Industrie 3,11 %
Canada UE27 Agriculture 21,16 %
UE27 Canada Industrie 3,54 %
UE27 Canada Agriculture 19,82 %
Source : MAcMAp-HS6v2, Calculs des auteurs.
Les deux pays protgent activement leur secteur agricole. Pour le Canada, un certain nombre de
produits (22, au niveau 6 chiffres du systme harmonis) sont ainsi taxs plus de 100 %,
notamment les produits laitiers : Lait et crme de lait en poudre, fromages frais, rps ou encore
pte persille, les yaourts, le beurre ainsi que les matires grasses provenant du lait et du beurre.
Quelques autres produits non laitiers sont galement fortement protgs : le raisin, les volailles ainsi
que certains produits porcins (le lard par exemple).
LUE27 utilise moins de pics tarifaires mais les valeurs de ces derniers sont plus leves. Ainsi
seulement 13 lignes ont un droit de douanes suprieur 100 % mais 3 dentres elles dpassent les
200 % (0 pour le Canada) : le lactoserum (341 %), les tiges de mas (327 %) ainsi que les lies de vin
5 Donnes issues de la base MAcMAp-HS6v2 (2004), agrges avec la mthode des groupes de rfrences. Voir Bouet et alii (2008).
12
(239 %). Les produits pics tarifaires sont plus htrognes : lUnion europenne protge beaucoup
le lait et les crmes de lait mais aussi les agglomres, le sucre de canne ou encore les huiles et les
carcasses ou demi-carcasses de bovin congeles.
Lindustrie est dans lensemble assez faiblement protge.
IV. Les diffrents scnarios.
Les effets du scnario principal sont valus en diffrence par rapport une situation de rfrence.
Cette dernire intgre des politiques commerciales effectives ou venir afin de mesurer limpact
dune libralisation dun accord de libre change sign dans des environnements plus ou moins
libraliss.
Laccord simul est ainsi trs ambitieux : nous liminons toutes les barrires tarifaires aux changes
de biens agricoles et industriels entre lUnion Europenne 27 et le Canada. Il semble ainsi peu
raliste au regard des ngociations actuelles pour lesquelles les deux parties demanderont srement
un certains nombre dexceptions. Toutefois, un scnario ambitieux permet de mesurer les impacts
maximaux attendre dune libralisation totale.
Un scnario et trois analyses de sensibilit sont ainsi prsents :
- Une libralisation complte UE-Canada (Can) - Une libralisation complte UE-Canada intgrant une baisse de la protection (20%) dans les
services (CanSer)
- Une libralisation complte UE-Canada, compare une situation de rfrence intgrant un succs dans le cycle de Doha (CanDoha)
- Une libralisation complte UE-Canada intgrant une baisse de la protection dans les services (20%), compare une situation de rfrence intgrant un succs dans le cycle de
Doha (CanDohaSer).
Ces diffrentes analyses de sensibilit permettent dvaluer le plus ou moins grand intrt de crer
un lien commercial privilgi entre lUE27 et le Canada dans des environnements diffrents. En effet,
suivant lvolution de la politique commerciale mondiale (succs ou chec du DDA) et de lintgration
des rsultats des ngociations dans les services, les effets de la rduction de la protection entre les
deux pays seront amoindris ou augments.
V. Interprtation des rsultats
1. Comment interprter les rsultats ?
Les rsultats proposs se prsentent sous deux formes distinctes : chaque scnario peut tre
prsent pour lui-mme, ou bien les scnarios sont compars au scnario de rfrence. Le second
cas correspond la pratique habituelle des simulations conduites avec Mirage.
13
Les calculs des volutions en volumes sentendent prix inchangs dans la comparaison entre
rfrence et simulation. Ainsi on calcule le changement quapporte la simulation par rapport la
rfrence si les prix taient ceux de la rfrence6, pour une anne donne, contrairement
lapproche habituelle en srie temporelle o lon compare une grandeur celle de lanne
prcdente et on a donc recours une anne de base unique ou des indices chains.
Parmi les principaux indicateurs, nous nous intressons au bien-tre (welfare), qui mesure la
capacit de consommation. Techniquement, la variation de bien-tre correspond la variation
quivalente de lutilit : dans un contexte o le niveau dutilit mais aussi les prix relatifs changent,
on mesure le revenu qui serait ncessaire prix inchangs pour atteindre le nouveau niveau dutilit
de lagent. Il doit tre distingu du PIB en volume qui, ne prenant pas en compte leffet des termes
de lchange, mesure avant tout la production.
2. Principaux effets
a. Le Bien-tre
Indicateur synthtique prenant en compte le changement tant du ct offre que du ct demande, la
variation de bien-tre permet de se faire une premire ide de limpact global des changements
simuls.
Tableau 2 : Variation de bien-tre par rapport la situation de rfrence, 2025, en %
Rgion Variable Can CanSer CanDoha CanDohaSer
Canada
Gains d'allocation 0,07 0,07 0,02 0,03
Gains d'accumulation du capital -0,01 -0,01 -0,02 -0,02
Gains d'offre de terre 0,01 0,01 0,01 0,01
Autres gains -0,05 -0,04 -0,02 -0,02
Gains des Quotas tarifaires 0,00 0,00 0,00 0,00
Termes de l'change 0,03 0,05 0,01 0,03
Bien-tre (Welfare) 0,05 0,08 -0,00 0,03
EU27
Gains d'allocation -0,00 -0,00 -0,01 -0,01
Gains d'accumulation du capital -0,00 -0,00 -0,00 -0,00
Gains d'offre de terre -0,00 -0,00 -0,00 -0,00
Autres gains -0,01 -0,01 -0,00 -0,00
Gains des Quotas tarifaires 0,00 0,00 0,00 0,00
Termes de l'change 0,00 0,00 0,00 0,00
Bien-tre (Welfare) -0,01 -0,01 -0,02 -0,02
Source : Mirage, Calculs des auteurs
Dun point de vue gnral, les gains de bien-tre sont relativement faibles. La structure initiale des
deux pays ainsi que la faible protection (convertie en droits ad valorem) des biens tant industriels
6 Plus prcisment, on calcule lvolution des grandeurs envisages au prix de la rfrence, puis au prix de la simulation, et on calcule la moyenne gomtrique des deux valeurs, pour calculer finalement lvolution du volume.
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quagricoles expliquent ce rsultat. Le niveau de dveloppement similaire des deux parties montre
ainsi les enjeux limits dcoulant dune rduction des droits de douanes du secteur primaire et
secondaire. Lintgration des services dans laccord augmente les gains du Canada.
Le bien-tre du Canada augmente lhorizon 2025 dans le cadre dun accord avec lUnion
Europenne (+0,05 %), cet effet tant principalement du sa propre libralisation (gains dallocation)
ainsi qu un effet termes de lchange positif. Un accord plus complet proposant un meilleur accs
au march du secteur tertiaire augmente considrablement les gains du Canada.
Dans le cas o la situation de rfrence intgre une libralisation due un succs du cycle de Doha,
la ncessit dintgrer une libralisation du secteur des services est avre (la variation passe ainsi de
0 0,03 %).
LUnion europenne voit son bien-tre diminuer trs faiblement dans tous les scnarios. Par ailleurs,
la libration du secteur tertiaire ne change rien aux gains de bien-tre pour lUnion europenne.
Ce rsultat ne signifie pas ncessairement que laccord soit dsquilibr sur le papier en faveur du
Canada, par exemple parce que lUnion souvrirait davantage (autrement dit parce quelle serait
initialement plus protge). En effet il faut aussi prendre en compte la diffrence de taille
significative entre les deux conomies. Ainsi une mme ouverture ne permet pas lUnion de raliser
un mme potentiel dexportations supplmentaires puisquelle rencontrera une contrainte de
dbouch sur un march nettement plus petit que le sien. Au contraire le Canada pourra exploiter
pleinement lavantage tarifaire qui lui sera accord sur le march europen. Ainsi, alors quun accord
bilatral doit en principe amliorer les termes de lchange des deux parties contractantes au
dtriment du reste du monde, seul le Canada en bnficie ici, et laccord est neutre pour lEurope.
Les gains dallocation aussi ne sont positifs que pour le Canada. Laccord sign par le Canada permet
de rduire la discrimination entre producteurs de la zone dveloppe7. Les produits en provenance
des tats-Unis, qui constituent lessentiel des importations canadiennes, ne paient pas de droit de
douane sur ce march, et lUnion europenne reprsente 72 % des importations restantes en
provenance des pays dvelopps. Un accord bilatral permettrait donc de gnraliser le traitement
favorable accord aux producteurs amricains un ensemble plus vaste de producteurs. linverse,
sur le march europen les tats-Unis, le Japon et la Core ne bnficient daucun avantage
particulier. En accorder un au Canada seul tend donc plutt accroitre la discrimination entre
exportateurs de la zone dveloppe.
7 On rappelle que Mirage distingue les produits issus des pays en dveloppement de ceux issus des pays dvelopps.
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b. Principaux indicateurs
Le tableau ci-dessous synthtise les principaux indicateurs, hors bien-tre, permettant dvaluer
lintrt dun accord UE-Canada.
Tableau 3 : Variation des principaux indicateurs par rapport la situation de rfrence, 2025, en %
Rgion Variable Can CanSer CanDoha CanDohaSer
Canada
Exportations (valeur hors intra-Zone) 1,97 2,10 1,40 1,53
PIB (volume) 0,04 0,05 -0,00 0,01
Importations (valeur hors intra-Zone) 2,04 2,18 1,45 1,58
Salaire rel (Qualifis) 0,12 0,16 0,05 0,09
Recettes tarifaires (points de PIB) -0,01 -0,01 -0,01 -0,01
Salaire rel (Non-Qualifis, Agriculture) -0,06 -0,04 -0,02 0,01
Salaire rel (Non-Qualifis, hors agriculture) 0,25 0,29 0,15 0,19
France
Exportations (valeur hors intra-Zone) 0,02 0,03 0,01 0,02
PIB (volume) 0,01 0,01 0,00 0,00
Importations (valeur hors intra-Zone) 0,02 0,03 0,01 0,02
Salaire rel (Qualifis) 0,03 0,03 0,02 0,02
Recettes tarifaires (points de PIB) -0,00 -0,00 -0,00 -0,00
Salaire rel (Non-Qualifis, Agriculture) 0,02 0,02 0,01 0,01
Salaire rel (Non-Qualifis, hors agriculture) -0,00 -0,00 -0,00 -0,00
UE26
Exportations (valeur hors intra-Zone) 0,41 0,43 0,28 0,30
PIB (volume) -0,01 -0,01 -0,02 -0,02
Importations (valeur hors intra-Zone) 0,40 0,42 0,27 0,29
Salaire rel (Qualifis) -0,00 0,00 -0,01 -0,01
Recettes tarifaires (points de PIB) -0,00 -0,00 -0,00 -0,00
Salaire rel (Non-Qualifis, Agriculture) -0,02 -0,02 -0,02 -0,02
Salaire rel (Non-Qualifis, hors agriculture) 0,01 0,01 0,00 0,00
Source : Mirage, Calculs des auteurs
Nous avons choisi de prsenter galement la France.
Pour le Canada, le PIB en volume volue dans le mme sens que le bien-tre, montrant galement
les effets faibles attendre du dmantlement tarifaire entre les deux pays.
Notons les effets positifs sur la France qui voit sont PIB en volume augmenter de 0,01 % dans deux
scnarios sur quatre alors que celui de lUE dans son ensemble diminue dans tous les scnarios.
Au niveau commercial, les variations sont plus importantes : Le Canada est toujours le grand
bnficiaire de laccord bilatral (+1,97 % dans le scnario principal). Lintgration dun succs dans
le cycle de Doha engendre mcanique une augmentation plus restreinte des exportations
canadienne ( cause dune libralisation moindre). La baisse des barrires aux changes de services
permet quant elle daugmenter significativement les exportations globales, en favorisant le secteur
tertiaire.
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Pour lUE et la France, laccord UE-Canada engendre galement une augmentation du commerce,
tant au niveau des exportations que des importations globales. Le commerce franais augmente
cependant relativement peu.
Le salaire rel des travailleurs qualifis et non-qualifis canadiens travaillant dans lindustrie
augmente, notamment grce laccroissement des exportations de biens du secteur secondaire.
Ce nest en revanche pas le cas dans lagriculture du fait dune protection canadienne initialement
trs forte.
Il est noter que lagriculture franaise connait une rmunration plus forte de ces salaris, ce
secteur ayant des avantages comparatifs importants.
c. Le commerce
Si le rsultat le plus important reste le bien-tre, le commerce est galement un indicateur pertinent.
Un commerce accru ne se traduit pas ncessairement en gains de bien-tre, mais il peut toutefois
tre synonyme dune meilleure allocation des ressources entre les activits dans lesquelles un pays
possde des avantages comparatifs. Etudier le commerce permet donc de se rendre compte des
changements structurels dans le systme productif ainsi que dans le mode de consommation des
agents conomiques.
Tableau 4 : Variation des exportations en volume par rapport la situation de rfrence, 2025, en %
Rgion Sector Can CanSer CanDoha CanDohaSer
Canada
Agriculture 7.49 7.50 5.76 5.77
Industrie 0.83 0.86 0.57 0.60
Services -0.86 0.48 0.83 0.86
UE27
Agriculture 0.73 0.72 0.78 0.77
Industrie 0.09 0.08 0.04 0.03
Services -0.03 0.05 -0.08 0.00
Source : Mirage, Calculs des auteurs.
Pour le Canada, le scnario de base se traduit par une augmentation de 7,49 % de ses exportations
agricoles totales et de 0,83 % de ses exportations industrielles lhorizon 2025. Lajout des services,
ne modifiant que marginalement ces rsultats, se traduit surtout par une augmentation des
exportations canadiennes dans ce secteur alors que ce dernier dclinait (par rapport la situation de
rfrence) dans le premier scnario. Afin de compenser les ventuelles pertes dans le secteur
tertiaire, une libralisation modre (ici 20 %) est donc souhaitable. Si un accord multilatral tait
sign dans le cadre de lOMC, laugmentation des exportations canadiennes lie un accord UE-
Canada serait, en variation, plus faible (+5,76 % pour lagriculture et +0,57 % pour lindustrie). En
outre, une libralisation de 20 % dans le secteur des services ne parviendrait toujours pas limiter la
perte dans ce secteur, le dmantlement tarifaire tant plus intressant dans les secteurs de biens
pour lconomie canadienne (surtout dans lagriculture).
Pour lUnion europenne, les rsultats sont plus faibles. Certes les niveaux sont diffrents mais les
effets attendus restent assez en-dea de ceux sur le Canada. A linstar de ce dernier, lintgration
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dune libralisation dans le tertiaire permet aux entreprises de services de conqurir de nouveaux
marchs (principalement dans les deux pays signataires de laccord) et est ncessaire, quelle que soit
la situation de rfrence (avec un accord multilatral effectif ou non), pour permettre une variation
positive des exportations dans ce secteur.
VI. Conclusion
Les relations commerciales entre lUnion europenne et le Canada peuvent aujourdhui bnficier
des effets dun accord de libre-change entre les deux pays. Les consquences dun accord bilatral
UE27-Canada sont relativement modestes. Les effets attendus sont plus importants pour le Canada
(petit pays) que pour lUnion europenne. Cependant, mme si laccord simul est ambitieux
(suppression de tous les droits de douanes), les entraves au commerce restent nombreuses. En effet,
les restrictions au comme les normes techniques ou sanitaires, importantes dans lagriculture, ne
sont pas prises en compte dans cette tude.
Enfin, lintgration dautres domaines (investissements directs, proprit intellectuelle) devrait
augmenter les gains de bien-tre pour les deux pays. En effet, Les relations conomiques entre l'UE
et le Canada s'inscrivent actuellement dans un cadre de coopration conclu en 1976, premier accord
de ce type conclu par l'UE avec un pays industrialis. Depuis cette poque, plusieurs accords
sectoriels ont t conclus mais il n'existe encore aucun accord unique contraignant et tendu pour
traiter l'ensemble des relations conomiques euro-canadiennes. L'ouverture des ngociations d'un
accord de partenariat conomique gnral lors de ce sommet cre donc un nouveau niveau dans les
relations dynamiques de l'UE avec le Canada 8.
8 http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/09/701&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en, page visite le mercredi 24 juin 2009.
18
VII. Bibliographie
Bout, A.; Decreux, Y.; Fontagn, L.; Jean, S. & Laborde, D. (2008), Assessing Applied Protection
across the World, Review of International Economics 17.
Decreux, Y. & Valin, H. (2007), MIRAGE, Updated Version of the Model for Trade Policy Analysis Focus
on Agriculture and Dynamics, Document de travail CEPII 2007-15.
Decreux, Y. & Fontagn, L. (2008), An Assessment of May 2008 Proposals for the DDA, Rapport
dtude CEPII 2008-01.
Hoekman B. (1995), Assessing the General Agreement on Trade in Services, in W. Martin and L. A.
Winters, The Uruguay Round and the Developing Countries, World Bank Discussion Paper 307.
IEA (2007), World Energy Outlook 2007. China and India Insights, OECD Publishing.
IMF (2004), World Economic Outlook, September 2004, Washington, DC.
IMF (2008), World Economic Outlook, April 2008, Washington, DC.
Park S.-C. (2002), Measuring Tariff Equivalents in Cross Border Trade in Services, KIEP, Working paper
02-15.
Poncet, S. (2006), The Long Term Growth Prospects of the World Economy: Horizon 2050, Document
de travail CEPII 2006-16.
United Nations (2007), World Population Prospects: The 2006 Revision, Department of Economic &
Social Affairs, Population Division, United Nations
United Nations (2008), World Urbanization Prospects: The 2007 Revision, Department of Economic &
Social Affairs, Population Division, United Nations
Warren T. (2000a), The Identification of Impediments to Trade and Investment in Telecommunication
Services, in C. Findlay and T. Warren (Eds), Impediments to Trade in Services: Measurement and
Policy Implications, Routledge, London and New York, 71-84.
19
VIII. Annexes
1. Annexe 1 : Agrgation Gographique
20
Aggrgation Mirage NomCode
GTAPAggrgation Mirage Nom
Code
GTAP
Egypte EGY Australie AUSMaroc MAR Nouvelle Zlande NZL
Tunis ie TUN Japon JPN
Res te du Nord de l'Afrique XNF Core KOR
Nigeria NGA Taiwan TWN
Sngal SEN Reste de l'Ocanie XOC
Res te de l'Afrique de l'Ouest XWF Chine CHN
Centre Afrique XCF Hong Kong HKG
Afrique centrale du Sud XAC Reste de l'As ie de l'Es t XEA
Madagascar MDG Bangladesh BGD
Malawi MWI Inde IND
Maurice MUS Pakis tan PAK
Mozam bique MOZ Sri Lanka LKA
Tanzanie TZA Reste de l'As ie du Sud XSA
Uganda UGA Canada Canada CAN
Zam bie ZMB Mexique Mexique MEX
Zim babwe ZWE Suisse CHE
Res te de l'Afrique de l'Es t XEC Reste de l'AELE XEF
Botswana BWA Albanie ALB
Afrique du Sud ZAF Biloruss ie BLRRes te de l'Union Douanire Sud Africaine XSC Croatie HRV
Argentine ARG Ukraine UKR
Bolivie BOL Reste de l'Europe de l'Es t XEE
Brs il BRA Reste de l'Europe XER
Chile CHL Reste de l'Amrique du Nord XNA
Colom bie COL Autriche AUT
Equateur ECU Belgique BEL
Paraguay PRY Chypre CYP
Prou PER Rpublique Tchque CZE
Uruguay URY Danemark DNK
Vnzuela VEN Estonie EST
Res te de l'Am rique du Sud XSM Finlande FIN
Nicaragua NIC France FRA
Res te de l'Am rique Centrale XCA Allemagne DEU
Res te des Carabes XCB Grce GRC
Cam bodge KHM Hongrie HUN
Indons ie IDN Irlande IRL
Malays ie MYS Italie ITA
Philippines PHL Lettonie LVA
Singapour SGP Lituanie LTU
Thalande THA Luxembourg LUX
Viet Nam VNM Malte MLT
Res te de l'As ie du Sud Est XSE Pays Bas NLD
Russ ie RUS Pologne POL
Kazakhs tan KAZ Portugal PRT
Kyrgyztan KGZ Slovaquie SVK
Res te de la Russ ie XSU Slovnie SVN
Armenie ARM Espagne ESP
Azerbaijan AZE Sude SWE
Georgie GEO Royaume Uni GBR
Iran IRN Bulgarie BGR
Turquie TUR Roumanie ROM
Res te de l'As ie de l'Ouest XWS USA Etats -Unis USA
Asie dveloppe
Asie en dveloppement
Reste de l'Europe
UE27
Afrique du Nord
Afrique Sub-Saharienne
Amrique Latine
ASEAN
Asie centrale
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2. Annexe 2 : Agrgation Sectorielle
SecteurAggrgation Mirage Contenu Code GTAP
SecteurAggrgation Mirage Contenu Code GTAP
Aliments ofd tex
pdr wap
gro lea
pcr lum
Bl wht ppp
Boissons et tabac b_t p_c
pfb crp
ocr Minraux nmmFort frs Fer i_s
osd Autres mtaux nfm
vol Produits mtalliques fmp
Lgumes et fruits v_f Vhicules mvh
Minraux omnEquipements
(transport)otn
Pche fsh Electronique ele
oapMachines et
quipementome
wol Autres manuf omf
rmk ely
mil gdt
c_b wtr
sgr cns
ctl Commerce trd
cmt Autres transports otp
omt Transport maritime wtp
coa Transport arien atp
oil Communication cmn
gas Finance ofi
Assurance isr
Services aux
entreprisesobs
Loisir ros
Services publiques osg
Loyers dwe
Cultures
Produits Animaux
Viande
Produits laitiers
Sucre
Industrie
Textiles et
vtements
incluant le
surcre de
buf,
moutons,
chevaux,
Agriculture
Energie EnergiePtrole,
Charbon, Gaz
Huiles vgtalesincluant les
produits gras
Fibres, Culture
Autres crales
Riz paddy,
Graines de
crales, Riz
incluant la
laine et la soie
lait et produits
laitiers
Services
Electricit et gazElectricit et
distribution
Autres servicesEau,
construction
Textiles,
Vtements,
Cuir
Papier et bois
ChimieChimie,
plastique
2011_02 Couverture.pdf2011_02.pdf2012_01 Couverture.pdf2012_01.pdf
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