études ont montré que la durée
de tarissement optimale pour la
production de lait à la lactation
suivante est de 55 à 60 jours, et
que les durées de tarissement pluscourtes ou plus longues réduisent la
quantité de lait des vaches durant
la lactation suivante. Ainsi, les
vaches taries pendant moins de 40
jours ont produit 400 à 700 kg de
lait en moins à la lactation suivante
par rapport à celles ayant bénéficié
d'une période de tarissement de
40 jours ou plus. De plus, cette
réduction est plus importantechez les primipares que chez les
multipares. En outre, une durée de
tarissement trop longue, au-delà
de 60 jours, pénalise la production
économique de la vache et entraîne
une nette diminution de la
production à la lactation suivante
en raison d'une diminution de
l'ingestion en début de lactation
liée à un sur engraisseme~t en fin
de tarissement.
Dêflnltlon du tnrlssementLe cycle de production d'une
vache laitière peut être divisé
en deux grandes périodes: la
période de lactation et la période
de tarissement. Bien que cette
dernière soit caractérisée par une
absence de lait, elle constitue
néanmoins une étape capitale chez
la vache laitière et conditionne
la réussite de la future lactation.
C'est en effet à cette période que la
mamelle se prépare pour la future
lactation. Par conséquent, c'est une
période sensible et cruciale pour le
bon déroulement de la lactation
suivante et qui mérite une
attention particulière pour assurer
une production laitière maximale
des vaches.
La période de tarissement s'étend
de la fin de lactation jusqu'au
vêlage suivant, c'est-à-dire périodependant laquelle la vache ne
produit pas de lait. C'est une
période critique dans le cycle
de production de la vache, car
elle permet le repos de la glande
mammaire et donc la régénération
du tissu sécrétoire du lait de la
mamelle, ainsi que la guérison
des infections subcliniques. C'est
également pendant cette période
que la vache est gestante et la
croissance du fretus est très rapide.
Durée de tarissement optimale
r.objectif de cet article est dediscuter de la durée de tarissementoptimale pour les vaches laitièresafin d'obtenir une production delait élevée à la lactation suivante.
Bien que l'intérêt du tarissementpour la production laitière desvaches ait été largement discuté,la durée optimale n'est pasdéfinitivement établie car elledépend étroitement de la duréedu processus de régénérationdes cellules sécrétrices de lait oul'involution mammaire.
Récemment, d'autres études
ont montré que l'involution
mammaire chez les vaches
laitières est complète au 25ème
jour du tarissement et que, par
conséquent, la production laitière
à la lactation suivante ne souffrirait
pas des durées de tarissement plus
courtes que 60 jours. De plus, les
vaches taries pendant 30 jours
*Professeur Enseignent à \'IAV Hassan II Rabat
Des études ont rapporté que le
processus de régénération des
cellules sécrétrices de lait dure
près de 6 semaines et que, par
conséquent, le tarissement ne
doit en aucun cas durer moins de
40 jours. Effectivement, plusieurs
EleV[lge Bovin -numëro l B -B
Il apparaît clairement que la
suppression de la période de
tarissement chez les vaches laitières
n'a aucun intérêt économique pour
l'éleveur.
produisent près de 500 kg de lait
durant les autres 30 jours où elles
n'ont pas été taries. À la lumière
de ce résultat, il a été suggéré de
retarder le tarissement des vaches
qui ont des productions laitières
journalières encore élevées à 60
jours prepartum et ne les tarir que
pendant 30 à 40 jours seulement, ce
qui permet aux éleveurs d'obtenir
du lait pendant une trentaine de
Jours supplémentaires. De plus,
le retard de tarissement évite le
recours aux rations de transition
et au changement de la ration.
Toutefois, l'utilisation de cette
stratégie de conduite nécessite une
attention particulière car les études
n'ont pas mis en évidence l'impact
des courtes durées de tarissement
sur la longévité des vaches.
période de tarissement et qu'elle
continue à être traite Jusqu'au
vêlage prochain, la diminution de
sa production laitière à la lactation
suivante pourrait atteindre jusqu'à
30% par rapport à celle des vaches
taries pendant 60 jours. Ainsi,
lorsque deux quartiers de la
mamelle d'une vache sont traits
sans tarissement et que les deux
autres de la même vache sont taris
pendant 60 jours avant le vêlage,
ces derniers produisent 40% de lait
de plus à la lactation suivante.
Lomission de la période de
tarissement modifie la forme de la
courbe de lactation. Les vaches de
race Holstein qui continuent à être
traites jusqu'au vêlage atteignent le
pic de lactation 10 jours plus tôt,
produisent presque 5 kg de lait/jour
de moins et ont une production de
lait durant les 305 premiers jours
de lactation de presque 2000 kg de
moins que les vaches taries pendant
55 fours. La quantité de lait de 500 à
600 kg obtenue pendant les 52 jours
prepartum, suite à une lactation
continue, n'arrive pas à compenser
la réduction de la production de lait
à la lactation suivante. Cependant,
la composition de lait après vêlage
n'est pas affectée par l'omission
du tarissement. En revanche, le
comptage cellulaire après vêlage est
généralement plus élevé chez les
vaches traites en continu que chez
celles taries durant 55 jours.
Ces résultats discordants semblent
montrer qu'il n'y a pas de grandes
différences de production laitière
à la lactation suivante entre les
vaches ayant observé des périodes
de tarissement courtes (près de
30 jours) ou longues (près de 60
jours). En revanche, ce qui est
très important est que les vaches
bénéficient d'une certaine période
de tarissement, abstraction faite de
sa durée.
Facteurs de uariation de la durée
de tarissement optimale
Il est très difficile de donner avec
précision la durée de tarissement
qui aboutirait à une production
laitière élevée à la lactation
suivante. Dans la pratique, la durée
de tarissement doit être raisonnée
en fonction de plusieurs facteurs
: rang de lactation, âge, mois de
vêlage, niveau de production
durant les 100 jours qui précèdent
le vêlage, l'intervalle entre vêlages,
l'état sanitaire... Ainsi :
-La durée de tarissement optimale
à la production laitière de la
lactation suivante décroît au fur et
à mesure que le rang de lactation
augmente. Les vaches requièrent
des durées de tarissement d'autant
plus longues qu'elles ont réalisé
moins de lactations et qu'ellès ont
vêlé plus jeunes.
-Leffet de la durée de tarissement
sur la production de lait à la
lactation suivante est plus
important sur les jeunes vaches
que sur les vaches âgées; la durée
de tarissement optimale diminue
de 65 à 23 jours lorsque l'âge au
vêlage augmente de 24 à 83 mois.
-La durée de tarissement
optimum requise pour maximiser
la production laitière est d'autant
Effet cIe la suppression cIe la
përiocle cIe tarissement
Si une vache n'a pas bénéficié d'une
EleuQge Bouin -numéro 1 B -9
caractères. Ainsi, la quantité de
matières grasses et la quantité
de matières protéiques sont
maximisées à la lactation suivante
lorsque la durée de tarissement est de
60 jours. Les durées de tarissement
de 20 jours ou moins résultent en
des diminutions significatives des
quantités de matières grasses et de
matières protéiques à la lactation
suivante. En revanche, une durée
de tarissement courte semble
bénéfique pour les taux butyreux
et protéique.
de l'état corporel plus élevée après
150 jours de lactation. De plus, le
raccourcissement de la période de
tarissement n'a pas d'effet négatif
sur l' état sanitaire, les aptitudes à la
reproduction des vaches et le poids
de naissance des veaux.
Date et modalltes de tarissement
jours précédant le tarissement,
mais sans la couper complètement
surtout durant les périodes très
chaudes.
-Si une vache a une production
laitière de 20 kg ou plus, elle doit
être traite une fois par jour durant
les 2 ou 3 jours précédant le jour de
tarissement prévu.
-Vérifier l'absence des mammites
cliniques et traiter les vaches
atteintes afin d'éliminer la maladie
avant le tarissement.
-À la dernière traite, un antibiotique
doit être administré à chacun des
4 quartiers pour s'assurer que la
mamelle ne sera pas affectée par
les bactéries causant les mammites
durant la période de tarissement.
-Placer les vaches taries dans un
endroit bien entretenu à l'écart du
reste du troupeau. Faire attention à
la qualité de la litière.
-Distribuer une ration appropriée
pour couvrir les besoins spécifiques
du tarissement.
Les durées de tarissement
longues semblent améliorer le
comptage cellulaire à la lactation
suivante. Par conséquent, les
troupeaux qui connaissent des
problèmes de mammites doivent
éviter d'écourter la période de
tarissement, car ceci aboutirait à
des comptages cellulaires élevés à
la lactation suivante par rapport à
la durée de tarissement de 60 jours.
Par ailleurs, une durée de
tarissement courte résulte en un
intervalle vêlage -insémination
fécondante réduit à la lactation
suivante dû essentiellement au
faible rendement laitier associé à
une période de tarissement courte.
En effet, lorsque les durées de
tarissement sont ajustées pour
la quantité de lait, les durées de
tarissement courtes résultent en
une fertilité faible à la lactation
suivante. De même, les vaches
sont en meilleure forme physique
après la parturition et ont une note
La date de tarissement est fixée en
fonction de la date de vêlage suivant.
Cette dernière est prédite à partir de
la date de saillie ou d'insémination
fécondante à laquelle on ajoute
285 jours ou 291 jours qui sont
les durées de gestation moyennes
respectivement des vaches Holstein
et Montbéliardes. Pour déterminer
la date de tarissement, on retranche
la durée de tarissement souhaitée
(30 à 60 jours) de la date prévue
pour le vêlage.
Si la date de tarissement prévue est
proche et que la vache est encore
en production, il faudra arrêter
la traite et forcer la vache à tarir.
Plusieurs précautions sont prises
pour réussir ce tarissement forcé :
-Diminuer les concentrés 15 jours
avant le tarissement avec arrêt
complet une semaine avant la date
prévue pour le tarissement afin
de faciliter la diminution de la
sécrétion lactée. Nourrir les vaches
à la paille, tout en évitant un régime
sévère pour les vaches produisant
encore 15 kg de lait et plus.
Les vaches ont besoin d'une période
de tarissement dont la durée varie
de 30à 60jours. L'éleveur perdplus
qu'if ne gagne si la vache n'est pas
tarie. La durée de tarissement de
60 jours est recommandée pour les
vaches laitières en 1 ère lactation,
à comptage cellulaire élevé ou trop
maigres au tarissement. Pour les
autres vaches, sous réserve d'un
état sanitaire irréprochable, if est
recommandé de respecter une durée
de tarissement comprise entre 30 et
60jours.
-Restreindre la consommation
d'eau durant les trois ou quatre
81eunge Bouin -numéro 18 -II
plus courte que l'intervalle entre
vêlages est plus long.
-Les vaches à production laitière
élevée et persistante, caractérisées
par un niveau de production encore
élevé en fin de lactation, ont besoin
d'une durée de tarissement plus
longue que les autres vaches pour
produire un maximum de lait.
Chez ces vaches en effet, l'activité
de sécrétion des lactocytes ( cellules
de la mamelle sécrétant le lait) est
encore élevée au moment de l'arrêt
de la traite, et le processus complet
d'involution puis de régénération
du tissu sécrétoire nécessite alors
plus de temps.
et maximise la production totale
de lait sur la carrière complète
de la vache, car elles ont moins
de troubles métaboliques, une
meilleure fertilité... et le taux de
réforme diminue.
Ainsi selon les résultats de Diaz et
Allaire ( 1982) , rapportés au tableau
1, la durée de tarissement optimum
pour maximiser la quantité de
lait produite sur deux lactations
successives va de 3 semaines dans
le cas des vaches ayant déjà réalisé
au moins 4 lactations, produisant
10 kg de lait 100 jours avant un
vêlage intervenant 420 jours après
le précédant, jusqu'à Il semaines
pour une primipare produisant20 kg de lait 100 jours avant un
vêlage intervenant 335 jours après
la production laitière de chacune
des lactations qui l'encadrent, de
sorte qu'il existe théoriquement
une valeur optimale comprise
entre 4 et 10 semaines permettant
de maximiser la quantité totale
de lait produite au cours de deux
lactations successives.
Si l'on considère la production
cumulée des deux lactations
entourant la période de
tarissement, les conclusions sont
très variables: elle varie très peu
chez les primipares pour des durées
de tarissement comprises entre 40
et 120 jours. Cela s'explique par
des lactations plus longues et par
la bonne persistance de la lactation
des primipares. Alors que chez les
multipares, qui ont une moins
Durëe de tarissement sur deux
lactaUons suc(esslues
Tableau 1. Durée optimum de la période de tarissement (en semaines} pour maximiser
la produdion de lait sur 2 ladations successives (Diaz et Allaire, 1982}De nombreuses études ont
recommandé à ne pas s'intéresser
à l'effet de la durée de tarissement
sur la production laitière à
la lactation suivante, mais
plutôt à déterminer 1a durée de
tarissement permettant d'obtenir
la quantité de lait maximum
sur deux lactations successives.
Effectivement, la production de
la lactation précédente diminue
lorsque la durée de tarissement
est plus longue, du fait d'un
anêt de la traite plus précoce. À
l'inverse, la production laitière
à venir a tendance à augmenter
avec l'allongement de la durée
de tarissement. Ainsi, la durée de
tarissement a des effets opposés sur
Elevée
Moyenne
Faible
Elevée
Moyenne
Faible
Elevée
Moyenne
Faible
II
9
9
10
9
8
10
8
7
9 9 8Faible (335 j!
Moyen (365 jJ 7 5 3
655
433
Elevé (420 il
bonne persistance, la durée de
tarissement assurant le maximum
de production sur deux lactations
se situe encore autour de 60 jours.
En revanche, un tarissement de 30-
40 jours augmente la durée de vie
productive des vaches multipares
le précédent.Effet de In durëe de tnrlssement
sur In composition du Inlt et l'ëtnt
des unches
La durée de tarissement peut
également affecter d'autres
Eleuage Bouin -numëro 18 -
Top Related