JOURNEE DE LA SRAPL 9 mars 2013
1
2
3
4
5
La voûte palatine
6
Développement de la dentition
7
8
9
10
Les maxillaires
11
Déformations sur le plan vertical niveau incisif
12
13
Déformations sur le plan vertical niveau latéral
1
2
3
4
Les classes d’angle
5
les principales malocclusions dentaires liées à la déglutition primaire sont :
La proalvéolie supérieure : poussée de la langue.
La béance frontale : interposition de la langue entre les incisives.
La béance latérale : interposition de la langue entre les molaires.
Les principaux troubles articulatoires liés à la déglutition primaire sont :
Le sigmatisme interdental : S/Z par proximité T/D/N/L sont souvent interdentalisés.
Le sigmatisme latéral : S/Z CH/J
6
Déglutition fonctionnelle et atypique
En préambule
Une bonne occlusion dentaire est source d’un bon équilibre général car :
Une bonne occlusion dentaire = une bonne mastication = une bonne digestion = une bonne santé.
A l’inverse, une malocclusion dentaire péjore :
La respiration – la mastication – la digestion – la phonation
La fonction crée la forme
Selon la théorie myofonctionnelle de Daniel Garliner, orthophoniste américain dans les années 70:
Une bonne occlusion dentaire crée des pressions qui favorisent le développement des tissus osseux et parodontaux.
L’appui de la langue contre le palais prévient les déformations dento-osseuses.
La contraction de l’orbiculaire et des masseters maintient l’équilibre de la sangle labio-jugale.
7
Influence de l’équilibre musculaire sur la position des incisives
8
Equilibre de la sangle labio-jugale
9
Le cercle
Ces 4 domaines interagissent dans la prise en charge en n’importe quel point
du cercle.
10
Développement de l’oralité secondaire
11
Déglutition fonctionnelle
12
Déglutition atypique
13
Déglutition-succion
14
Position de repos fonctionnelle
Position de repos dysfonctionnelle
15
Mauvaise position de la langue
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Rééducation de la déglutition Durée de la prise en charge: environ 12 séances/mise en place d’un conditionnement.
Contre-indications :
D’ordre anatomique
D’ordre affectif
Conditions essentielles à la rééducation :
L’âge
La motivation
Les pratiques régulières
Troubles associés à traiter :
Succion
Respiration
Praxies BLF
Posture
Troubles articulatoires
Phases du traitement orthophonique de la déglutition :
Salive
Liquides
Solides
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Examen clinique
Nom : Prénom :
Né(e) le : Degré scolaire :
Envoyé(e) par :
Nom de l’orthodontiste/dentiste :
Nom de l’ORL :
Nom du médecin traitant :
Motif du signalement :
Appareil orthodontique : oui □ non □
Type :
En traitement depuis :
Diagnostic et plan de traitement :
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Examen clinique (suite) Arcades dentaires :
Forme :
Occlusion : Palais : ogival oui □ non □ Langue :
Frein : normal □ court □ Position de repos : invisible □ interdentale □ interlabiale □
Déglutition :
normale □ atypique □ contraction labiale □ contraction jugale □ interposition antérieure de la langue □ interposition latérale de la langue □ appui antérieur □ pas d’appui □
Alimentation :
Préférences alimentaires : Remarques de l’entourage :
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Examen clinique (suite) Articulation :
juste défaut juste défaut
T D N □ □………………… CH J □ □…………………
L □ □………………… F V □ □…………………
S Z □ □………………… P B M □ □…………………
Lèvres / Menton :
Tonicité : orbiculaire tonique □ atone □
buccinateurs toniques □ atones □
Sillon mentonnier : marqué □ effacé □
Houppe : souple □ contractée □
Articulation temporo-mandibulaire :
Ouverture : souple □ raide □
Fermeture : verticale □ déviée □
Propulsion : souple □ raide □ impossible □
Latéralité : droite gauche
souple □ □
raide □ □
impossible □ □
20
Examen clinique (suite) Respiration : nasale □ buccale □ mixte □
Status ORL :
Habitudes nocives :
Doigts □ ………………………………………
Langue □ ………………………………………
Lèvres □ ………………………………………
Autres □ ………………………………………
Biberon : arrêt …………………………………….
Lolette : oui □ arrêt :………………………….. non □
Diagnostic orthophonique :
Prise en charge : oui □ non □ suspens □
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Orthophonie et orthodontie
Appareillage orthodontique:
L’appareil amovible corrige la forme du maxillaire.
L’appareil fixe corrige l’engrènement des dents.
L’appareil de contention maintient le résultat.
Orthodontie interceptive: Entre 3 et 9 ans pour réduire les dysfonctions occlusales et linguales.
A partir de 12 ans pour l’alignement des dents et la mise en place des
arcades dentaires.
Orthophonie et orthodontie: L’orthophoniste collabore au traitement orthodontique ou le précède.
Les récidives ou les échecs en orthodontie ont souvent pour cause une
déglutition atypique.
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Etapes de la rééducation
Mise en place de la pointe de la langue et renforcement de l’appui.
> Appui contre la papille rétro-incisive.
> Renforcement avec l’élastique.
Travail du dos de la langue et mobilisation des muscles élévateurs.
> Claquement de la langue.
> Aspiration de l’élastique vers l’arrière.
Travail de la base de la langue et mouvement de recul.
> Divers exercices mobilisant le vélo-pharynx.
Travail de la position en dôme de la langue et prise de conscience de la déglutition salivaire.
> Tikis / Petits élastiques ronds
> Répétitions de phrases.
23
Mise en place de la pointe de la langue
Il est important que la pointe de la langue devienne très forte. Cet exercice
t’aidera à accroître la force et le contrôle de la pointe de la langue sur le
POINT:
Tu places la pointe de la langue sur le POINT.
Tu pousses avec ta langue vers le haut pendant 5 secondes (1-2-3-4-5)
Relâche la langue en la laissant retomber sur le plancher de la bouche.
24
Mise en place de la pointe de la langue et renforcement de l’appui
Tire gentiment et régulièrement sur l’élastique.
Résiste avec la langue en comptant jusqu’à 5 puis jusqu’à 10.
Faire 5x l’exercice.
25
Travail du dos de la langue et mobilisation des muscles élévateurs
Révision pour la pointe de la langue. Il s’agit de s’exercer à faire un bruit avec
la langue: claquer la langue. Le bruit se fait avec la pointe de langue qui frappe
le POINT. Tu fais ce bruit aussi souvent que possible.
26
Travail de la base de la langue et mouvement de recul
Exercices avec la langue et le voile du palais
(exercice à répéter 4 ou 5 fois)
Ouvrir grand la bouche:
- Monter la pointe de la langue en appui derrière les incisives supérieures contre la papille rétro-incisive.
- Faire semblant d’avaler en gardant la bouche ouverte.
Ouvrir grand la bouche:
- Placer la pointe de la langue derrière les incisives inférieures.
- Lever le dos de la langue comme lorsqu’on articule « K »
- Faire semblant d’avaler en laissant la bouche ouverte.
Se préparer à prononcer [ké]:
- Le dos de la langue monte vers le palais.
- Monter le dos de la langue le plus haut possible en poussant sur le voile du palais.
Avec la pointe de la langue, essuyer vigoureusement le palais d’avant en arrière, en gardant la bouche ouverte.
27
Travail de la position en dôme de la langue Antoine est tout nu. Pardon Tonton. Le tapis est tout doux. Une bonne tartine de nutella. Ton guidon est tordu. Nous partons lundi ou mardi. La moto est tombée. Le bateau est trop petit. Le bidon déborde de lait. Un gratin de patates. Tes lunettes vont tomber. Théodore, tu viens diner? Turlututu, chapeau pointu. A Noël, il y a tout plein de cadeaux. Daniel a des rides. Un agneau est perdu dans les montagnes. Nadine est mignonne avec un chignon. Note mon nouveau numéro: 30.24.48.83. Tu t’es peigné avec un râteau. Tantine grignote des noisettes. Le montagnard trouve des champignons. Guignol est tout grognon; il a peur des araignées.
28
Etapes de la rééducation ( suite )
Pratique de la déglutition de liquides / Ordre de la déglutition.
> A chaque fois que l’on boit.
Travail de l’autonomisation des mouvements de la déglutition.
> Les 3 déglutitions bouche fermée, lèvres ouvertes, bouche ouverte.
Pratique de la déglutition des solides.
> Entraînement progressif avec tableaux de contrôle.
Renforcement de la mastication et du travail des masseters.
> Chewing-gum, biscuits durs, fruits et légumes crus, croûtons de pain.
Pour y penser: calendrier et aide-mémoire, informations données aux parents.
29
Pratique de la déglutition des liquides / ordre de la déglutition
1. Prends une gorgée d’eau.
2. Serre les dents.
3. Serre les lèvres.
4. Mets le bout de la langue sur le POINT. (ne la laisse pas glisser).
5. Appuie ta langue au palais comme tu l’as fait quand tu la claquais.
6. Soulève la base de ta langue et déglutis en exécutant un mouvement vers l’arrière.
7. Il ne doit pas rester d’eau dans ta bouche à la fin de la déglutition.
30
31
Pendant tout le temps où nous travaillons ensemble, il est très important de noter les périodes où tu as fait les exercices. Pour t’aider à ne pas oublier de t’exercer, voici un calendrier que tu rempliras chaque fois que tu pratiqueras.
32
Même la nuit, il faut y penser.
Tu avales ta salive plusieurs fois durant la nuit et il est important que tu apprennes à bien
avaler pendant que tu dors.
Garde près de ton lit un verre d’eau. Quand tu es au lit, avale correctement cinq gorgées d’eau.
Tout en t’endormant, rappelle-toi de garder ta langue sur le POINT.
33
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Suggestions aux parents
Bien mâcher aide à développer les muscles impliqués dans la déglutition. Aidez votre enfant en incluant dans les repas des aliments tels que carottes crues, pommes, pain avec la croûte…
Surveillez comment votre enfant mâche sa nourriture. Encouragez-le à mâcher avec les molaires, autant de fois de chaque côté.
Attention à ne pas trop boire au cours du repas en mâchant pour ne pas liquéfier les aliments qu’il a dans la bouche.
Veillez à ce que votre enfant mâche la bouche fermée, prenne de petites bouchées qu’il mastique consciencieusement.
Encouragez-le à pratiquer ses exercices de maintien.
La nouvelle déglutition se développera après un certain temps. Continuez à surveiller et à encourager votre enfant pour que la nouvelle déglutition se stabilise.
Si votre enfant sent que vous attachez beaucoup d’importance à sa déglutition, il continuera à faire attention.
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Exercices principaux à ne pas oublier
1. Respiration nasale.
2. Position de la langue au repos (pointe de la langue derrière la papille rétro-incisive).
3. Force des lèvres (bouton et autres exercices).
4. Langue: force et souplesse (élastique, claquements).
5. Musculature arrière de la langue: avaler seulement avec l’arrière sans bouger l’avant, bouche ouverte. A exécuter 3x de suite.
6. Déglutition avec les tikis (lèvres entrouvertes pour bien veiller à l’interposition de la langue).
7. Mastication avec chewing-gum (pour fortifier les masseters et travailler la déglutition bouche fermée).
8. Déglutition en général (selon le schéma et à chaque repas).
36
37
Il faut encore travailler: •La rééducation des troubles d’articulation: > Dans de nombreux cas les appuis linguaux doivent être modifiés.
•La respiration nasale: >La déglutition atypique entraîne souvent une respiration buccale. Il faut instaurer une respiration nasale (vérifier le status ORL).
Evaluer un trouble d’articulation, c’est investiguer
6 domaines
L’articulé dentaire.
La langue (position et praxies).
La déglutition.
La respiration.
Les habitudes nocives.
La posture corporelle.
38
Troubles d’articulation associés T D N S Z CH J
Les points d’articulation sont antériorisés.
Contre-indications :
Sigmatisme interdental : béance frontale
succion du pouce
déglutition infantile
Sigmatisme latéral : béance latérale
Zozotement : aucune
Vérifier :
L’articulé dentaire
La déglutition
Les habitudes nocives (succion du pouce)
Le status ORL
! Définir les priorités !
39
Cas de figure
articulation praxies sphère oro-faciale Cas 1 : +
rééducation simple Cas 2 : + immaturité / trouble moteur Cas 3 : ORL/orthodontiste
40
Articulation et praxies
Articuler :
C’est mettre ses muscles en mouvement.
Donc travailler les praxies si nécessaire.
Rééduquer l’articulation :
C’est bien connaître l’ordre d’acquisition des phonèmes.
C’est bien connaître les points d’articulation.
C’est s’assurer que l’enfant discrimine bien les phonèmes.
41
Le développement de la prononciation
42
La prononciation des phonèmes
La prononciation des phonèmes se fait avec les différentes parties de la bouche.
L’illustration ci-dessus vous montre ces parties. De l’avant à l’arrière, il y a les
lèvres, les dents, la pointe de la langue, le palais, le dos de la langue et la luette.
43
Articulation et praxies ( suite )
Si pas possible d’obtenir le phonème correct, travailler d’abord :
Les praxies
La discrimination auditive
! OSTEOPATHE!
44
Respiration Une respiration buccale peut s’installer pour les raisons
suivantes :
Malocclusion dentaire.
Succion du pouce.
Status ORL pathologique : • amygdales hypertrophiées. • asthme. • rhinites chroniques. • déviation de la cloison nasale.
Conséquences :
Une respiration buccale induit un cercle vicieux de complications ORL, car l’air n’est pas filtré et réchauffé par le nez.
Une respiration buccale modifie la statique crânienne et par voie de conséquence
la statique vertébrale ainsi que le tonus en général, allant jusqu’à la modification de la voûte plantaire.
Une respiration buccale agit aussi sur la digestion, car le patient mastique
souvent la bouche ouverte, avalant ainsi de l’air et se plaignant ensuite d’avoir le ventre ballonné.
45
Comment ça se passe quand on respire…
INSPIRATION
L’air entre par le nez
L’air gagne les poumons par la trachée
Les poumons se dilatent
Le diaphragme s’abaisse
La poitrine se gonfle
Le ventre se gonfle
EXPIRATION
L’air sort par le nez
L’air est chassé des poumons
dans la trachée
Les poumons se dégonflent
Le diaphragme remonte
La poitrine se resserre
Le ventre se contracte
46
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Ouvrages recommandés
Les dents du sourire et de la nutrition
Gilles Bourgoin
Collection « ouverture médicale » chez Hermann
L’orthodontie
Georges Skinazi
Collection « que sais-je ? » aux presses universitaires de France
Rééducation de la déglutition
Nicole Maurin
L’Ortho édition
Rééducation des troubles articulatoires isolés
Nicole Maurin
L’Ortho édition
48
Martine Papillon cours SRAPL 10.03.2013
Articulation et praxies
Articuler : 54
C’est mettre ses muscles en mouvement
Donc travailler les praxies si nécessaire.
Rééduquer l’articulation :
C’est bien connaître l’ordre d’acquisition des phonèmes. 55
C’est bien connaître les points d’articulation. 56
C’est s’assurer que l’enfant discrimine bien les phonèmes.
Si pas possible d’obtenir le phonème correct, travailler d’abord : 57
Les praxies
La discrimination auditive
! OSTEOPATHE !
Martine Papillon cours SRAPL page 1/4 10.03.2013
Cabinet d’orthophonie
Martine Papillon
Déglutition fonctionnelle et atypique
En préambule 20
Une bonne occlusion dentaire est source d’un bon équilibre général car elle
permet:
une bonne mastication - une bonne digestion –une bonne respiration -
une bonne phonation
A l’inverse, une malocclusion dentaire péjore :
La mastication - la digestion - la respiration - la phonation
La fonction crée la forme 21
Selon la théorie myofonctionnelle de Daniel Garliner, orthophoniste venu de
New York et installé en Floride dans les années 70 :
Une bonne occlusion dentaire crée des pressions qui favorisent le
développement des tissus osseux et parodontaux.
L’appui de la langue contre le palais prévient les déformations dento-
osseuses.
La contraction de l’orbiculaire et des masseters maintient l’équilibre
de la sangle labio-jugale. 22
L’interaction des 4 domaines : 23
Status ORL / Déglutition / Respiration / Articulation
La déglutition 24
Elle est le résultat d’une lente maturation qui se termine entre 10 et 12 ans avec
la mise en place du bloc incisivo-canin et l’apparition des molaires.
Elle aboutit à un équilibre oro-facial harmonieux.
A la naissance, le nouveau-né a un voile membraneux et lourd qui tombe
verticalement au niveau de l’épiglotte.
Il peut respirer et téter en même temps.
Pour déglutir, il interpose sa langue entre les mâchoires.
Martine Papillon cours SRAPL page 2/4 10.03.2013
De la naissance à 4 mois, le réflexe de succion est présent.
Le réflexe nauséeux protège le nouveau-né, il régresse dès 7 mois.
Stades des vocalisations réflexes.
Entre 4 et 7 mois, mise en place d’une double stratégie « alimentation/babillage ».
Elle amorce le passage entre oralité primaire, issue du tronc cérébral, et l’oralité
secondaire corticale. L’alimentation à la cuillère est d’ordre neurologique et ne
dépend pas de l’apparition des dents de lait.
La croissance de la cavité buccale laisse + de place à la langue qui devient + mobile.
L’enfant produit de nouveaux sons.
Entre 6 et 12 mois, deux mouvements se combinent : 1 de haut en bas, l’autre
d’avant en arrière. 20 dents de lait vont apparaître jusqu’à 3 ans.
Entre 9 et 12 mois, la langue s’accole quelques fois au palais. Ses mouvements se
dissocient de la mandibule. C’est l’amorce de la future position de repos.
Entre 15 et 18 mois, la langue se muscle. Les mouvements sont possibles dans tous
les sens.
Au cours de la 2ème
année, la mastication se met en place. La sphère buccale
commence à être suffisamment musclée et mobile. Les mouvements sont mieux
coordonnés. La langue est souvent en position haute pour déglutir.
La mise en place de la mastication et de la déglutition secondaire va durer
jusqu’à l’âge de 6-7 ans.
C’est aussi au cours de la 2ème
année, que l’enfant produit un pré-langage (mots-
phrases et premières phrases). Il construit son système articulatoire qui est encore à
un stade simplifié.
La période d’élaboration du système articulatoire va durer jusqu’à l’âge de 4 ans.
Dès l’âge de 3 ans, la propreté orale, la continence salivaire et l’utilisation des
couverts sont opérationnelles.
La mise en place va durer jusqu’à l’âge de 5-7 ans.
Les praxies de : mastication/déglutition/propreté orale/respiration/articulation
Se mettent en place en même temps/mobilisent les mêmes organes/utilisent les
mêmes voies neuronales (zones frontales et pariétales).
Martine Papillon cours SRAPL page 3/4 10.03.2013
Déglutition fonctionnelle
25 Elle est aussi appelée secondaire ou adulte.
Habituellement, la déglutition est de type adulte vers 9 ans, le stade de
maturité peut même être atteint dès 6 ans.
Lors de la déglutition, seul le temps buccal peut être volontairement
modifié. Il s’agit d’une praxie, suite de mouvements automatiques, toujours
identiques et nécessitant peu d’attention.
Au repos, les lèvres sont jointes, mais non serrées. Les dents ne sont pas en
contact, la langue est contre la papille centrale rétro-incisive.
La salive envahit progressivement la bouche. Les dents entrent en contact
maximal, la musculature péri-buccale se contracte, la langue s’écrase contre le
palais et propulse la salive vers l’arrière dans un mouvement ondulatoire.
Trois points essentiels :
Le contact maximal des dents crée des pressions favorisant l’équilibre
parodontal et osseux.
L’appui de la langue contre le palais évite les déformations dento-osseuses et
permet la contraction normale des masseters.
La contraction de l’orbiculaire et des masseters maintient la sangle labio-
jugale en équilibre.
Déglutition atypique 26
Elle est aussi appelée primaire ou infantile.
Elle se caractérise par :
Une projection de la langue contre ou entre les arcades dentaires.
Une contraction anormale des muscles mentonniers.
L’inocclusion dentaire.
Martine Papillon cours SRAPL page 4/4 10.03.2013
La déglutition-succion a pour conséquence une mauvaise position de la langue et
une malocclusion dentaire si elle persiste au-delà de 5-6 ans.
Déglutition-succion : importance du stylo-glosse, du hyo-glosse et du digastrique. 27
Comparaison entre la déglutition fonctionnelle et atypique ou infantile. 28/29
Elle résulte de plusieurs facteurs associés ou non :
Facteurs psycho-affectifs :
- la succion du pouce
! drainage hypophysaire (ostéopathie si persistance)
- l’onycophaphie
- l’aspiration de la lèvre ou des joues.
Facteurs morphologiques ou mécaniques:
- les pertes dentaires avec absence prolongée des nouvelles dents.
! caries du biberon, chute en avant sur les dents.
- le palais ogival, arcades dentaires étroites.
- le frein lingual trop court.
- l’obstruction des voies aériennes supérieures.
! amygdales et végétations (les ORL sont souvent peu sensibles aux
difficultés respiratoires du sujet en disant que les végétations et les
amygdales vont diminuer à l’adolescence, c’est souvent trop tard).
- un appareil orthodontique déficient.
On avale sa salive 2000 fois /jour.
A chaque déglutition, une force de 2,720 kg
Martine Papillon cours SRAPL 10.03.2013
Etapes de la rééducation
36 Mise en place de la pointe de la langue et renforcement de l’appui.
Appui sur la papille rétro-incisive. 37
Renforcement avec élastique. 38
Travail du dos de la langue et mobilisation des muscles élévateurs.
Claquement de la langue. 39
Aspiration de l’élastique vers l’arrière.
Travail de la base de la langue et mouvement de recul.
Exercices mobilisant le vélo-pharynx. 40
Travail de la position en dôme de la langue et prise de conscience
de la déglutition salivaire.
Petit élastique rond / Tikis
Répétition de phrases. 41
Etapes de la rééducation (suite) 42
Pratique de la déglutition des liquides /ordre de la déglutition.
A chaque fois que l’on boit.
Il faut boire comme on mâche les solides = par petites gorgées. 43
Travail de l’autonomisation des mouvements de la déglutition.
Les 3 déglutitions bouche fermée, lèvres ouvertes dents serrées, bouche ouverte.
Pratique de la déglutition des solides.
Entraînement progressif avec tableaux de contrôle. 44
Il faut mâcher comme on boit les liquides = en réduisant le bol alimentaire
en bouillie. La digestion commence dans la bouche avec les enzymes
salivaires. Mastiquer bouche fermée. Alterner les côtés.
Après la déglutition, il ne doit pas rester de résidus dans la cavité buccale.
Renforcement de la mastication et du travail des masseters.
Chewing-gum, collation avec biscuits durs, fruits et légumes crus,
croûtons de pain.
Veiller à mastiquer en alternant les côtés. Bouche fermée.
Martine Papillon cours SRAPL 10.03.2013
Chaque étape doit être acquise correctement avant de passer à la suivante. Dans
ce cas renforcer l’exercice en le diversifiant.
Ex : Mise en place de la pointe de la langue. Jouer avec la compétition : c’est à
qui tiendra le plus longtemps en tirant sur l’élastique. Répéter des mots
commençant par T en appuyant fortement la langue sur le « point ».
Pour penser à faire son en traînement:
- calendriers, aide-mémoires 45/46/47
- suggestions aux parents 48
- exercices principaux à ne pas oublier 49
Il faut encore travailler : 50
La rééducation des troubles d’articulation:
Dans de nombreux cas les appuis linguaux doivent être modifiés.
La respiration nasale:
La déglutition atypique entraîne souvent une respiration buccale. Il faut instaurer une respiration nasale (vérifier le status ORL).
Martine Papillon cours SRAPL 10.03.2013
Evaluation de l’articulation
Evaluer un trouble d’articulation, c’est investiguer 6 domaines : 51
1. L’articulé dentaire.
2. La langue. 3. La déglutition.
4. La respiration
5. Les habitudes nocives. 6. La posture.
L’articulé dentaire : la proalvéolie sup. et la béance frontale sont courants avant 6 ans.
La langue présente des différences de maturation pouvant varier
considérablement d’un individu à l’autre, de même que la conscience que
l’enfant a de sa position et de son contrôle. Ne pas oublier de vérifier le frein de la langue !
La déglutition est encore dysfonctionnelle chez 50% des enfants de 8 ans ! Surveiller le bavage qui est le résultat :
d’une fermeture labiale insuffisante.
d’une conservation trop longue de la salive en bouche.
d’une respiration buccale.
d’une inclination de la tête vers le bas.
de succions diverses.
La respiration buccale est le résultat d’une obstruction du carrefour rhino-
pharyngé par la base de la langue (en cause la position de la langue au repos), mais aussi de problèmes ORL.
Les habitudes nocives (lolette, pouce) contraignent la langue à partager l’espace de la bouche et créent des tensions musculaires anormales.
Ce qui entraînent une mauvaise position de la langue au repos et une
mauvaise fonction respiratoire.
La posture est péjorée par une mauvaise position de la langue au repos. Ce
qui entraînent un déséquilibre maxillo-dentaire avec des répercussions sur la posture et le tonus de l’enfant.
Examen clinique le : 31
Nom : Prénom : Né(e) le : Degré scolaire : Envoyé(e) par : Nom de l’orthodontiste/dentiste : Nom de lORL : Nom du médecin traitant : Motif du signalement :
Appareil orthodontique : oui □ non □ Type : En traitement depuis : Diagnostic et plan de traitement :
Arcades dentaires : 32
Forme : Occlusion :
Palais : ogival oui □ non □ Langue :
Frein : normal □ court □
Position de repos : invisible □ interdentale □ interlabiale □
Déglutition : normale □ atypique □ contraction labiale □ contraction jugale □ interposition antérieure de la langue □ interposition latérale de la langue □ appui antérieur □ pas d’appui □
Alimentation :
Préférences alimentaires : Remarques de l’entourage :
Articulation : juste défaut juste défaut 33
T D N □ □………………… CH J □ □…………………
L □ □………………… F V □ □…………………
S Z □ □………………… P B M □ □…………………
Lèvres / Menton :
Tonicité : orbiculaire tonique □ atone □ buccinateurs toniques □ atones □
Sillon mentonnier : marqué □ effacé □
Houppe : souple □ contractée □
Articulation temporo-mandibulaire :
Ouverture : souple □ raide □
Fermeture : verticale □ déviée □
Propulsion : souple □ raide □ impossible □
Latéralité : droite gauche
souple □ □ raide □ □ impossible □ □
Respiration : nasale □ buccale □ mixte □ 34 Status ORL : Habitudes nocives :
Doigts □ ………………………………………
Langue □ ………………………………………
Lèvres □ ………………………………………
Autres □ ………………………………………
Biberon : arrêt …………………………………….
Lolette : oui □ arrêt :………………………….. non □ Diagnostic orthophonique :
Prise en charge : oui □ non □ suspens □
Martine Papillon cours SRAPL la cavité buccale page 1/2 18/03/2013
La cavité buccale
Représentation corticale 2
Fonctions : - mastication et déglutition.
- articulation de la parole.
- identification des goûts. 3
Langue 4
Constitution : charpente squelettique ostéo-fibreuse.
17 muscles donnent sa forme à la langue.
Les fibres s’enlacent dans les 3 plans de l’espace et forment une trame
compacte où il est difficile de les distinguer.
Le frein ou filet retient la langue.
Muscles intrinsèques : 3 groupes
- fibres transverses (muscle transverse) : élargissent ou resserrent la
langue.
- fibres longitudinales (muscle lingual sup. et inf.) : allongent ou
rétractent la langue.
- fibres verticales : épaississent ou amincissent la langue.
Muscles extrinsèques : attachent la langue au squelette et la déplacent
dans toutes les directions. 5
- génioglosse : projecte ou rétracte la langue ; creuse la langue.
- hyoglosse : abaisse la langue ; arrondit la langue.
- styloglosse :
- palatoglosse : relèvent et reculent l’arrière de la langue.
- amygdaloglosse
- pharyngoglosse:
- géniohyoïdien + stylohyoïdien : mouvements de succion.
Martine Papillon cours SRAPL la cavité buccale page 2/2 18/03/2013
Palais 6
2 parties : palais dur/ palais mou (luette) mobile (rhinolalies ouvertes ou
fermées : végétations, fentes palatines).
La pointe de la langue se place sur la papille palatine lors de la déglutition.
Développement de la dentition 7
20 dents de lait jusqu’à 3 ans. 28 chez l’adolescent. 32 chez l’adulte avec les
dents de sagesse.
Articulation temporo-mandibulaire 8
Elle assure l’ouverture et la fermeture de la bouche.
- masseter, temporal, ptérygoïdien int. : ouverture/fermeture
- ptérygoïdiens int. / ext. : propulsion
- digastrique : rétropulsion
- ptérygoïdiens int. / ext. + sus-hyoïdiens : mouvement latéral
Musculature faciale
Muscles des lèvres : 9
- carré du menton : abaisse la lèvre inf.
- houppe : élève le menton et la lèvre inf.
- petit et grand zygomatique + risorius : sourire.
- releveur profond et superficiel : relève les ailes du nez et la lèvre sup.
- canin : élève les commissures et la lèvre sup.
- peaucier du cou + triangulaire des lèvres: abaisse les commissures.
- orbiculaire : occlusion labiale.
Muscles péri-buccaux : 10
- buccinateur : maintient les joues contre les dents.
- temporal + masseter : fermeture et ouverture de la bouche.
Martine Papillon cours SRAPL les malocclusions dentaires page 1/2 10.03.2013
Les dysmorphoses ou malocclusions dentaires Elles sont héréditaires ou fonctionnelles (alimentation, respiration, mastication, chutes).
Le grand brassage des populations engendre de + en + de malocclusions. Les
dysharmonies dento-maxillaires n’existaient pas chez l’homme préhistorique.
Les malocclusions sont :
- Soit héréditaires : le décalage des mâchoires (dysharmonie dento-maxillaire)
est le plus souvent d’origine génétique.
- Soit acquises : le décalage seul des dents est le plus souvent lié à des
mauvaises habitudes.
On sait que la position des dents est le résultat d’un équilibre entre les
différentes forces musculaires exercées par la langue, les lèvres et les joues.
La cause la plus fréquente est la succion.
Les maxillaires : 11
Le maxillaire supérieur est solidaire des os du crâne. Le maxillaire inférieur ou mandibule
est indépendant.
Tout déséquilibre dans l’emboîtement des dents peut provoquer des troubles au
niveau de l’articulation temporo-mandibulaire.
Déformation de l’articulé dentaire :
On distingue 3 plans :
Plan vertical (hauteur) 12
Rapport incisif : Les supra ou infracclusions (béance frontale)
étiologie : les supracclusions et certaines infracclusions sont d’origine
basale. 13
les infracclusions sont le + souvent d’origine fonctionnelle (interposition de
la langue entre les dents).
Rapport latéral (molaires) : béance latérale, origine fonctionnelle. 14
Martine Papillon cours SRAPL les malocclusions dentaires page 2/2 10.03.2013
Plan sagittal (horizontal) 15
Rapport incisif : Les proalvéolies et les rétroalvéolies.
étiologie : elles sont d’origine fonctionnelle.
- proalvéolie supérieure : déglutition, succion
- proalvéolie inférieure : appui lingual, respiration buccale.
- bi-proalvéolie : hypotonicité des lèvres.
- rétroalvéolie supérieure : succion de la lèvre sup., hypertonicité de la lèvre
sup.
- rétroalvéolie inférieure : succion lèvre/pouce (associé à une proalvéolie sup.),
hypertonicité lèvre inf.
Les bi-rétroalvéolies : excès de pressions labiales et les bi-proalvéolies : excès
de pression linguale. 16
Plan transversal (latéral) 17
- Les endoalvéolies maxillaires , rares.
étiologie : déglutition, position basse de la langue au repos, respiration
buccale.
- Les endoalvéolies mandibulaires, rares, sont d’origine basale.
Les classes d’angles : 18
Il existe 3 classes qui concernent le rapport des molaires. L’orthodontiste décrit l’aspect
clinique de la malocclusion.
classe I : normal :
classe II : décalage vers l’avant de l’arcade sup. : 44%
étiologie : mastication, déglutition, respiration, succion du pouce.
classe III : décalage vers l’avant de l’arcade inf. : 10%
étiologie : fentes palatines, hypertrophie des amygdales.
Martine Papillon cours SRAPL les malocclusions dentaires page 3/2 10.03.2013
19
En résumé, les principales malocclusions dentaires liées à la déglutition primaire sont :
La proalvéolie supérieure : poussée de la langue.
La béance frontale : interposition de la langue entre les incisives.
La béance latérale : interposition de la langue entre les molaires.
Les principaux troubles articulatoires liés à la déglutition primaire sont :
Le sigmatisme interdental : S/Z par proximité T/D/N/L sont svnt interdentalisés.
Le sigmatisme latéral : S/Z CH/J
Martine Papillon cours SRAPL page 1/1 10.03.2013
Orthophonie et orthodontie
Pourquoi corriger avec un appareil orthodontique? 35
Il y a risque d’aggravation avec le temps et plus loin de déchaussement des
dents. Les traitements chez l’adulte sont + longs.
Actuellement, les caries diminuent et les adultes gardent leurs dents bien +
longtemps.
Appareillage :
Dans un premier temps, pose d’un appareil amovible corrigeant la forme de la
mandibule et/ou du maxillaire.
Ensuite appareillage fixe corrigeant l’engrènement des dents.
Enfin appareil de contention pour maintenir le résultat obtenu.
Durée de 2 à 3 ans, voir +
L’orthodontie interceptive se pratique entre 3 et 9 ans pour réduire les
dysfonctions occlusales, éviter l’abrasion des dents permanentes et réduire
les dysfonctions de la langue et des lèvres.
Avantages : - Les dents définitives pourront évoluer en bonne position et
les extractions dentaires pour manque de place seront réduites.
- Amélioration de la respiration et du maintien de l’enfant
et donc diminution des complications ORL (rhumes, otites).
A partir de 12 ans, l’orthodontie vise à l’alignement des dents et la mise
en place des arcades dentaires.
L’orthophoniste collabore au traitement orthodontique ou le
précède. Le traitement s’appelle thérapie myofonctionnelle. Elle s’inspire
largement de Daniel Garliner (Floride 1971. Paris 1984).
Parce que :
- le meilleur appareil orthodontique est la langue !
Quand celle-ci fait son travail correctement, les dents poussent en bonne
position et y restent.
- les récidives ou les échecs dans les traitements orthodontiques ont souvent
pour cause une déglutition atypique.
Martine Papillon Cours SRAPL page 1/3 10.03.2013
Rééducation de la déglutition
La prise en charge dure environ 12 séances. 30
La plupart des patients nous arrivent en 2 tranches : vers l’âge de 8-10 ans pour
des troubles articulatoires et vers l’âge de 11 ans et plus, ce qui coïncide souvent
avec la mise en route d’un traitement orthodontique.
L’éducation des fonctions oro-faciales s’effectue progressivement et nécessite
plusieurs mois.
L’entraînement doit être quotidien, plusieurs fois/jour.
Les séances sont hebdomadaires, puis s’espacent à deux semaines, un mois et
enfin sous forme de contrôles qui suivent toujours les contrôles orthodontiques.
Les contre-indications qui doivent être levées avant la rééducation sont :
D’ordre anatomique :
une supraclusion incisive
un important décalage maxillo-mandibulaire
une béance frontale importante ou une hypertrophie des amygdales
ou des végétations
une anomalie de forme ou de volume lingual.
D’ordre affectif :
Principalement le manque de maturité.
Les conditions essentielles à la réussite du traitement sont:
L’âge : la rééducation demande une certaine maturité affective et
intellectuelle.
La motivation : le patient doit avoir personnellement envie de se
corriger.
Les pratiques régulières à la maison.
Le suivi thérapeutique et les contacts réguliers avec l’orthodontiste ou le
dentiste.
Martine Papillon Cours SRAPL page 2/3 10.03.2013
Les troubles associés sont également pris en compte et traités :
Succion du pouce
Respiration buccale (ORL, allergie, asthme)
Hypotonie bucco-linguo-faciale
Posture corporelle (ostéopathe)
Troubles articulatoires (sigmatisme interdental)
Le traitement porte sur l’acquisition des mouvements corrects de la
mastication et de la déglutition :
Salivaire
Des liquides
Des solides
Au préalable, il faut :
Vérifier les fonctions musculaires oro-faciales et traiter si nécessaire.
La méthode utilisée s’inspire de la thérapie « myothérapie fonctionnelle »
mise au point par Daniel Garliner, orthophoniste américain dans les années
70.
Le principe repose sur une rééducation musculaire linguale, labio-jugale et
articulatoire.
Elle consiste en une série d’exercices de difficulté croissante, permettant de
programmer le système nerveux central en vue de l’acquisition d’une nouvelle
praxie.
Il ne suffit pas de répéter volontairement un schéma pour qu’il soit automatisé. Il
faut un nombre élevé de répétitions (600) pour que les neurones fixent une
nouvelle procédure.
Pour obtenir un comportement réflexe, on met en place un conditionnement :
Avaler sa salive ou contrôler la position de la langue au repos en voiture,
devant la télé, en lisant…
Boire ou manger à heures fixes en respectant un rituel pour les repas pris
à la maison.
Au coucher, avaler plusieurs fois une gorgée d’eau en se répétant « je dois
bien avaler ».
Au lever, avaler plusieurs gorgées d’eau en se répétant « je dois bien
avaler ».
On donne au patient des signes de rappel à placer en différents endroits à
la maison, mais aussi à l’école ou au travail.
Martine Papillon Cours SRAPL page 3/3 10.03.2013
Le traitement s’adresse aux enfants ou adolescents :
- présentant des troubles de la musculature oro-faciale (succion du
pouce, respiration buccale).
- devant suivre un traitement orthodontique, pour éviter les récidives.
- présentant des troubles d’articulation (sigmatisme interdental).
L’efficacité de la thérapie est optimale à partir de l’âge de 10 ans, car
l’enfant a atteint la maturité neurophysiologique et psychologique nécessaire à la
compréhension des exercices, à leur exécution et surtout la persévérance
indispensable pour mener à son terme le processus.
Avec la mise en place des dents antérieures et des molaires permanentes,
« la déglutition doit être de type adulte ».
« On ne peut pas avoir une fonction normale dans une forme anormale ; si
on modifie la forme, il faut modifier la fonction. »
Au début et au fur et à mesure de la prise en charge, il faut :
Expliquer clairement les causes et les conséquences des problèmes qui ont
conduit à la consultation (même si cela a déjà été fait lors du bilan).
Montrer des schémas.
Soutenir l’effort de son patient en pratiquant avec lui les exercices durant
la séance.
Encourager sa persévérance en lui proposant de compléter des tableaux de
contrôle.
Martine Papillon cours SRAPL page 1/2 10.03.2013
Respiration
58
La respiration participe aussi à l’équilibre dentaire.
Une respiration normale (hors phonation) est nasale. La bouche est fermée.
Une respiration buccale peut s’installer pour les raisons suivantes :
Malocclusion dentaire.
Succion du pouce.
Status ORL pathologique :
- amygdales hypertrophiées.
- asthme.
- rhinites chroniques.
- déviation de la cloison nasale.
Conséquences :
Une respiration buccale induit un cercle vicieux de complications
ORL, car l’air n’est pas filtré et réchauffé par le nez.
Une respiration buccale modifie l’articulé dentaire et par voie de
conséquence la statique vertébrale ainsi que le tonus en général, allant
jusqu’à la modification de la voûte plantaire.
Une respiration buccale agit aussi sur la digestion, car le patient
mastique souvent la bouche ouverte, avalant ainsi de l’air et se plaignant
ensuite d’avoir le ventre ballonné.
Martine Papillon cours SRAPL page 2/2 10.03.2013
Exercices de respiration
! Commencer par se moucher ! 59
Inspirer très lentement par le nez en faisant remonter l’air du ventre vers les
poumons.
Attention à : - garder la bouche fermée.
- ne pas monter les épaules.
- garder le dos bien droit appuyé contre le dossier de la chaise.
Au début, l’inspiration prend environ 3-5 sec.
- On ne pousse pas le ventre en avant. C’est le diaphragme qui
s’abaisse, les côtes s’écartent et l’air pénètre largement dans les poumons,
gonflant ainsi le ventre.
- Imaginer un soleil dont le nombril est le centre et les muscles
abdominaux les rayons. A l’inspiration, le soleil grandit au maximum.
- Bloquer la respiration, puis expirer doucement par le nez. La durée
d’expiration est environ le double de l’inspiration.
60
On ne rentre pas le ventre, ce sont les muscles qui se contractent, le
diaphragme remonte, les côtes se referment. Imaginer que le soleil rapetisse.
Si l’inspiration n’est pas correcte, commencer par faire expirer
énergiquement. Dans la respiration, c’est l’expiration qui est la partie active.
On peut aussi faire étendre le patient et poser sur son ventre une papillotte en
papier afin de lui faire percevoir le mouvement respiratoire comme une vague
qui monte et qui descend.
Chez l’enfant, les exercices doivent être ludiques et faire appel à l’imagination.
Les mandalas sont appréciés et s’utilisent avec un bouton placé entre les lèvres
pour favoriser la respiration nasale et tonifier l’orbiculaire des lèvres.
Chez l’adolescent, c’est plus le côté structuré et compétitif qui fonctionne bien.
On organise un planning :
- 3 min. d’exercices de respiration par jour.
- lire, jouer à l’ordi, regarder la télé, faire les devoirs avec un bouton
entre les lèvres.
- allonger la durée d’inspiration et d’expiration et noter le temps.
Martine Papillon Cours SRAPL 10.03.2013
Troubles d’articulation
Les troubles d’articulation liés à la déglutition atypique sont : 52
t-d-n s-z ch-j
Les points d’articulation sont antériorisés.
t-d-n sont interdentaux.
s-z sont interdentaux (sigmatisme interdental), rarement schlintés
(sigmatisme latéral).
ch-j sont remplacés par s-z (zozotement), rarement schlintés.
Il n’est pas toujours possible de corriger les troubles d’articulation, soit
parce que le patient n’en voit pas l’utilité, soit parce que on n’a pas pu obtenir
une articulation parfaite.
Mais si la déglutition est corrigée, que la position de repos est correcte et que le
tonus musculaire lèvres/joues est bon, les troubles d’articulation qui subsistent
n’ont aucune influence sur les dents. La pression est minime et de courte
durée. Sinon, tous les anglophones auraient les dents en avant !
Contre-indications :
- Sigmatisme interdental : béance frontale importante, succion du pouce,
déglutition infantile.
- Sigmatisme latéral : béance latérale importante.
- Zozotement : aucune, mais le son obtenu sera « soufflé ».
Dans l’idéal, si un patient nous est adressé au départ pour un trouble
d’articulation, on vérifie d’abord :
- l’articulé dentaire
- la déglutition
- les mauvaises habitudes (succion)
- les pathologies ORL.
On définit alors les priorités.
Cas de figure 53
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