Contexte et éléments techniques
justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
Manuel destiné à la formation des consultants régionaux et à l’information des membres des Groupes techniques consultatifs nationaux sur la vaccination, concernant les
aspects techniques liés à l’introduction du VPI dans le cadre du Plan stratégique pour l’éradication de la
poliomyélite et la phase finale
Version d’octobre 2015
NOTE : Le présent document constitue un avant-projet qui fera l’objet de révisions en fonction des commentaires reçus et des nouvelles informations communiquées sur le VPI.
Pour obtenir les informations les plus récentes, consultez le site : http://www.who.int/immunization/diseases/poliomyelitis/endgame_objective2/en/. Ce document est aussi disponible en français sur le site http://www.who.int/immunization/diseases/poliomyelitis/inactivated_polio_vaccine/ipv_background
_and_technical_rationale_handbook_fr.pdf.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
1
Version d’octobre 2015
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES 1
SIGLES 2
RÉSUMÉ D’ORIENTATION 3
INTRODUCTION 5
1. Le Plan stratégique de l’IMEP pour l’éradication de la poliomyélite et la phase finale (le Plan) 6
1.1. Aperçu du Plan et calendrier 6
2. Recommandations du SAGE 8
3. Vaccins antipoliomyélitiques : rôle du VPI et du VPO dans le Plan stratégique pour
l’éradication de la poliomyélite et la phase finale 11
3.1. Vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) 12 3.1.1. Le VPI en bref 13 3.1.2. Raisons du retrait par étapes du VPO 16 3.1.3. Rôle d’une dose de VPI dans la lutte contre la poliomyélite et son éradication 17 3.1.4. Réduire les risques : protection individuelle par une dose de VPI 19 3.1.5. Interruption de la transmission 20 3.1.6. Accélération des activités d’éradication de la poliomyélite 21
4. Autres futures options possibles de VPI à faible coût 23
Annexe 1 : Vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) 25
A.3.1. Le VPO en bref 25 A.3.2. Critères justifiant la poursuite de l’utilisation du VPO 26
RÉFÉRENCES 28
SIGLES
AMS Assemblée mondiale de la Santé
GAVI GAVI, l’Alliance du vaccin
pays bénéficiaires d’une aide de GAVI
pays non bénéficiaires d’une aide de GAVI
GTCV Groupe technique consultatif national sur la vaccination
IMEP Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite
OMS Organisation mondiale de la Santé
PCV pastilles de contrôle des vaccins
PEV Programme élargi de vaccination
PFA paralysie flasque aiguë
PPPV poliomyélite paralytique postvaccinale
PV1 poliovirus de type 1
PVDV poliovirus dérivé(s) d’une/de souche(s) vaccinale(s)
PVDVc poliovirus circulant dérivé d’une/de souche(s) vaccinale(s)
PVDVc1 (type 1)
PVDVc2 (type 2)
PVDVc3 (type 3)
PVDVi PVDV associé à une immunodéficience
PVS poliovirus sauvage
SAGE Groupe stratégique consultatif d’experts de la vaccination
VPI vaccin antipoliomyélitique inactivé
VPO vaccin antipoliomyélitique oral
VPOb VPO bivalent contre les sérotypes 1 et 3
VPOm VPO monovalent
VPOt VPO trivalent
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Version d’octobre 2015
RÉSUMÉ D’ORIENTATION
Le Plan stratégique pour l’éradication de la poliomyélite et la phase finale 2013-2018 a été élaboré à la suite de
la Déclaration de l’Assemblée mondiale de la Santé de mai 2012 affirmant que l’achèvement de
l’éradication du poliovirus constituait une urgence programmatique pour la santé publique mondiale.
Selon le plan de la phase finale élaboré pour parvenir durablement à un monde sans poliomyélite, le
but final est de cesser d’utiliser le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) à l’échelle mondiale, à
commencer par le VPO contenant un poliovirus de type 2 (le VPO type 2). Au moins une dose de vaccin
antipoliomyélitique inactivé (VPI) doit être introduite comme mesure d’atténuation du risque avant le
retrait du VPO de type 2.
Les étapes prévues sont les suivantes :
1. Avant fin 2015, introduire au moins 1 dose de VPI dans tous les systèmes de vaccination systématique avant de passer du vaccin antipoliomyélitique oral trivalent (VPOt) au vaccin antipoliomyélitique oral bivalent (VPOb, contenant des poliovirus de type 1 et de type 3).a
2. Courant 2016, passer du VPOt au VPOb ne contenant pas de poliovirus de type 2, dans les campagnes de vaccination systématique et d’éradication de la poliomyélite.
3. Planifier le retrait final de tous les VPO.
Le présent manuel fournira aux décideurs et aux directeurs de programmes les principales informations techniques et les références les plus récentes. Il permettra aussi de former les consultants qui seront ainsi à même d’appuyer les activités nationales de planification et les sessions de formation en vue de l’introduction du VPI.
a En attendant les approvisionnements de VPI. Pour trouver les informations les plus récentes, voir la mise à jour sur les
approvisionnements de VPI, en bas de cette page : http://www.who.int/immunization/diseases/poliomyelitis/endgame_objective2/inactivated_polio_vaccine/planning/en/.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Principaux messages du présent document :
Le SAGE a recommandé que tous les pays introduisent au moins une dose de VPI dans leur calendrier de
vaccination systématique avant fin 2015, que tous les pays prioritaires élaborent un plan d’introduction du
VPI avant juin 2014 et que tous les pays restants utilisant uniquement le VPO élaborent un plan avant fin
2014.
Le VPO étant, dans de rares cas, susceptible de provoquer des cas de paralysie, son retrait doit être effectif
pour obtenir un monde sans poliomyélite.
Le retrait du VPO dans le monde s’effectuera en 2 phases, à commencer par le retrait de la composante de
type 2 en 2016 (passage à l’échelle mondiale du VPO trivalent au VPO bivalent contenant les sérotypes 1
et 3) suivi par le retrait du VPOb en 2018-2019.
L’introduction du VPI avant le passage du VPOt au VPOb en 2016 permettra de protéger un pourcentage
important de la population contre le poliovirus de type 2 après le retrait du VPO2.
L’introduction du VPI atténuera les risques de réintroduction du poliovirus de type 2 associés au retrait du
VPO2 et facilitera l’éradication de la poliomyélite en renforçant l’immunité contre les sérotypes 1 et 3.
Le VPI sera introduit dans les programmes de vaccination systématique. Actuellement, aucun plan ne
prévoit d’utiliser le VPI dans les campagnes de vaccination de masse à des fins de rattrapage ou à d’autres
fins. Toutefois, dans quelques zones géographiques limitées de pays d’endémie, il serait possible d’utiliser
le VPI en association avec le VPO en vue d’accélérer l’éradication du poliovirus sauvage.
Le VPI est administré en plus des doses de VPO prévues dans le calendrier de vaccination systématique ; il
ne remplace pas les doses de VPO.
.
5
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INTRODUCTION
L’éradication de la poliomyélite est une priorité absolue pour la santé mondiale. Depuis que
l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS) a annoncé son objectif d’éradiquer la poliomyélite en 1988,
créant de ce fait l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP), le nombre de cas de
poliomyélite a baissé considérablement (Figure 1) puisqu’il est passé d’environ 350 000 cas par an en
1988 à seulement 341 cas en 2013 (au 20 novembre 2013).(1)
Figure 1 : Cas cliniques de poliomyélite dus au poliovirus sauvage dans le monde (1988-2013, au
20 novembre 2013)
Y axis = Cas de poliomyélite (en milliers)
Last case of wild Type 2 polio = Dernier cas de poliomyélite dû au PVS de type 2
Pour réaliser l’étape finale, l’Assemblée mondiale de la Santé et les pays ont adopté en mai 2013 le
Plan stratégique de l’IMEP pour l’éradication de la poliomyélite et la phase finale 2013-2018 qui
présente une approche détaillée et un calendrier concret pour achever l’éradication de la
poliomyélite.[2] Ce plan diffère des plans d’éradication précédents en ce qu’il traite de l’éradication et
du confinement de tous les poliovirus, pas seulement des poliovirus sauvages mais aussi des
poliovirus dérivés de souches vaccinales tels ceux dérivés du vaccin antipoliomyélitique oral (VPO)
pouvant provoquer des cas de poliomyélite paralytique. Pour parer aux risques associés à l’utilisation
du VPO, le Plan recommande un retrait par étapes du VPO à l’échelle mondiale. Ce retrait par étapes
commencerait en 2016 par le retrait de la composante de type 2 du VPO, en remplaçant le VPO
0
100
200
300
400
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Polio
cases(thousands)
1604
1352
650
230341
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2009 2010 2011 2012 2013
Polio
cases
LastcaseofWildType2polio
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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trivalent (VPOt) par le VPO bivalent (VPOb, contenant uniquement les sérotypes 1 et 3). Pour parer aux
risques associés au retrait de la composante de type 2 du VPO, tels l’émergence de poliovirus circulants
dérivés de souches vaccinales (PVDVc) ou la réintroduction du poliovirus sauvage de type 2, le Groupe
stratégique consultatif d’experts de la vaccination (SAGE) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)
a recommandé que tous les pays utilisant le VPO introduisent au moins une dose de VPI dans leurs
programmes de vaccination systématique avant fin 2015, avant le passage du VPOt au VPOb.[3-7]
La nécessité d’introduire le VPI dans un délai relativement court dans tous les pays du monde utilisant
uniquement le VPO représente un défi majeur sans précédent. Toutefois, c’est aussi l’occasion idéale
d’améliorer la collaboration entre partenaires de la vaccination dans le monde et d’utiliser
efficacement les ressources de l’IMEP pour renforcer les services de vaccination systématique, en
particulier dans les pays où les populations cibles sont les plus exposées et dont les systèmes de
vaccination sont défaillants.
Le Plan stratégique pour l’éradication et la phase finale et d’autres ressources liées à l’IMEP sont
accessibles sur le site http://www.polioeradication.org/resourcelibrary/strategyandwork.aspx.
1. Le Plan stratégique de l’IMEP pour l’éradication de la
poliomyélite et la phase finale (le Plan)
1.1. Aperçu du Plan et calendrier
En mai 2013, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté le Plan
stratégique pour l’éradication de la poliomyélite et la phase finale
2013-2018 (le Plan), élaboré par l’IMEP pour achever l’éradication
et le confinement de tous les poliovirus, qu’ils soient sauvages,
dérivés de souche vaccinale ou associés au vaccin Sabin.(2) Il est
important de noter que ce plan diffère des précédents plans
d’éradication de la poliomyélite dans la mesure où il présente
globalement des stratégies permettant d’éradiquer à la fois la
poliomyélite endémique et la poliomyélite postvaccinale. Ce Plan présente également une stratégie qui
permet de renforcer la vaccination systématique et de dispenser d’autres services de santé aux enfants
les plus vulnérables au monde dans dix pays cibles. (voir note de bas de pageb).
b Les pays cibles ont été identifiés par l’IMEP comme représentant des zones exposées à un risque considérable et dans lesquels l’IMEP a
engagé d’importantes ressources sur le terrain. Il s’agit notamment de l’Afghanistan, de l’Angola, de l’Inde, de l’Éthiopie, du Nigéria, du Pakistan, de la République démocratique du Congo, de la Somalie, du Soudan du Sud et du Tchad.
Les principaux éléments du Plan
-Mettre fin à tous types de poliomyélite
-Améliorer les systèmes de vaccination
-Introduire le VPI et retirer le VPO
-Atténuer les risques de flambées ultérieures
-Mettre en place un calendrier concret.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Ce Plan définit quatre objectifs (Figure 2). Le présent manuel expose les critères techniques justifiant
l’objectif 2 qui porte sur la phase finale et demande :
le renforcement de la vaccination systématique dans 10 pays cibles
l’introduction d’au moins une dose de VPI dans le calendrier de vaccination systématique, et
le remplacement du VPOt par le VPOb (passage du VPOt au VPOb) en 2016 dans tous les pays utilisant le VPO – en fixant le moment du retrait final du VPOb en 2019-2020.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Figure 2 : Plan stratégique pour l’éradication de la poliomyélite et la phase finale
(Cette figure montre que si l’on dispose de tous les fonds nécessaires, tous les objectifs seront
poursuivis parallèlement et des dates butoirs seront fixées pour la réalisation de chacun.)
* Les activités essentielles (par exemple surveillance, réseaux de laboratoires et introduction du VPI dans les vaccinations
systématiques) seront rationnalisées à partir de 2019.
2. Recommandations du SAGE
Le présent manuel porte sur l’objectif 2 du Plan, en
particulier sur l’introduction du VPI dans les calendriers de
vaccination des nourrissons dans tous les pays du monde
utilisant le VPO.
Le SAGE a recommandé le retrait coordonné à l’échelle
mondiale de la composante de type 2 du VPOt dans les
programmes de vaccination et ce, avant fin avril 2016. Pour
ce faire, les pays utilisant uniquement le VPOt dans leurs
programmes de vaccination systématique des nourrissons
devront alors impérativement remplacer le VPOt par le
VPOb (contenant uniquement les sérotypes 1 et 3).(3-5, 8)
Avant le passage du VPOt au VPOb, le SAGE recommande
que tous les pays introduisent au moins une dose de VPI dans leurs calendriers de vaccination des
Principales recommandations du SAGE
Introduire au moins 1 dose de VPI dans les programmes de vaccination systématique.
Administrer le VPI à partir de l’âge de 14 semaines, en plus des 3-4 doses de VPO dans la série des primovaccinations.
Tous les pays d’endémie ou exposés à un risque élevé doivent élaborer un plan pour l’introduction du VPI avant mi-2014 et avant fin 2014 pour les pays restants.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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nourrissons. Cette mesure permettra d’atténuer le risque en renforçant l’immunité dans l’éventualité
d’une réémergence ou d’une réintroduction d’un poliovirus de type 2.(8)
Le SAGE a formulé des recommandations concernant les risques liés au poliovirus sauvage et
l’introduction du VPI dans le monde, dans le contexte de la phase finale du Plan stratégique pour
l’éradication de la poliomyélite. Ces recommandations sont notamment (8) :
les pays introduisant une dose de VPI dans leur calendrier de vaccination systématique doivent
administrer cette dose à partir de l’âge de 14 semaines, en plus des 3-4 doses de vaccin
antipoliomyélitique oral (VPO) déjà administré dans la série des primovaccinations ;
les pays devraient avoir une certaine marge de manœuvre pour envisager d’autres calendriers
de vaccination (par exemple l’administration du VPI avant l’âge de 14 semaines), selon la
situation locale (par exemple risque documenté de la poliomyélite paralytique postvaccinale
(PPPV) avant l’âge de 4 mois); et
pour accélérer l’éradication et réduire leur vulnérabilité, tous les pays d’endémie ou exposés à
un risque élevé doivent élaborer un plan avant mi-2014 pour l’introduction du VPI. Tous les
autres pays utilisant uniquement le VPO doivent élaborer ce plan avant fin 2014.
Note :
L’introduction du VPI se fera à travers du programme de vaccination systématique. Actuellement
aucun plan ne prévoit d’utiliser le VPI dans les campagnes de vaccination de masse, à des fins de
rattrapage ou à d’autres fins. Toutefois, dans quelques zones géographiques limitées de pays
d’endémie, il serait possible d’utiliser le VPI en association avec le VPO en vue d’accélérer
l’éradication du poliovirus sauvage.
Le VPI est administré en plus des doses de VPO prévues dans le calendrier de vaccination
systématique ; il ne remplace pas les doses de VPO.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Figure 3. Calendriers possibles pour l’incorporation d’une dose unique de VPI dans le programme de vaccination VPO et DTC/Penta, recommandation du SAGE, novembre 2013
Une stratégie de rattrapage n’est pas recommandée s’agissant du VPI lorsque les enfants nés avant la date d’introduction du vaccin sont immunisés, puisque ces enfants auront été vaccinés avec le VPOt et seront donc immunisés contre les trois sérotypes, en particulier contre le sérotype 2. Il est important de noter également que le VPI doit être administré lors de la primovaccination, à partir de l’âge de 14 semaines et qu’il est déconseillé d’attendre l’âge de 9 mois. Attendre l’âge de 9 mois pour administrer le VPI signifierait laisser un nombre important d’hôtes vulnérables (tous les enfants âgés de 0 à 8 mois) exposés à un risque d’infection par des poliovirus dérivés de la souche vaccinale de type 2 ou susceptibles de contribuer à leur transmission.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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3. Vaccins antipoliomyélitiques : Rôle du VPI et du VPO dans le
Plan stratégique pour l’éradication de la poliomyélite et la
phase finale La mise au point de vaccins efficaces capables de prévenir la poliomyélite paralytique a constitué l’une des avancées médicales majeures du XXe siècle. Avec la mise au point et l’évaluation du vaccin antipoliomyélitique oral bivalent en 2009, l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite dispose désormais de six vaccins différents pour interrompre la transmission des poliovirus (Tableau 1).(9-12)
RECOMMANDATIONS DU SAGE (extrait de la référence 8)
Le SAGE a analysé les données scientifiques sur l’immunogénicité du VPI en fonction de l’âge, et a
recommandé aux pays qui introduisent une dose de VPI dans leur calendrier de vaccination
systématique d’administrer cette dose à un âge ≥14 semaines, en plus des 3-4 doses de VPO de la série
de primovaccinations. L’immunogénicité du VPI étant maximale après l’âge de 14 semaines en raison de
la disparition progressive des anticorps maternels qui interfèrent par ailleurs avec l’immunogénicité
chez l’enfant, l’administration du VPI à un âge ≥14 semaines maximise le bénéfice du VPI pour protéger
les enfants contre le poliovirus de type 2 après l’arrêt du VPO2, tout en aidant à combler les lacunes
immunitaires à l’égard des types 1 et 3. Dans les pays où les contacts pour la primovaccination ont lieu à
l’âge de 6,10 et 14 semaines ou à 2,3 et 4 mois, la dose de VPI doit être ajoutée au contact pour le DTC3-
VPO3; pour les pays dont le schéma vaccinal est à 2, 4, et 6 mois, la dose de VPI pourrait être ajoutée au
contact pour le DTC3- VPO3, mais le DTC2-VPO2 peut également être envisagé. En ce qui concerne les
enfants vaccinés par le VPOb mais qui n’ont pas pu recevoir le VPI à l’âge de 14 semaines, les doses de
VPI peuvent être administrées à n’importe quelle séance de vaccination suivante. Ceux qui démarrent
tardivement le calendrier de vaccination systématique (après l’âge de 3 mois) devront recevoir le VPI
lors de leur premier contact pour une vaccination. Le SAGE recommande que les pays aient une certaine
marge de manœuvre pour envisager d’autres calendriers de vaccination (par exemple administration du
VPI avant l’âge de 14 semaines), selon la situation locale (par exemple risque documenté de PPPV avant
l’âge de 4 mois).
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
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Tableau 1 : Aperçu des vaccins antipoliomyélitiques disponibles
Vaccin Poliovirus sauvage
(PVS) ciblé
Description
VPOt Les trois sérotypes Traditionnellement, c’est la forme de VPO la plus
couramment utilisée dans les activités de vaccination
systématiques et supplémentaires dans les pays du monde à
revenu faible ou intermédiaire, en raison de son coût, de sa
facilité d’administration et de l’excellente immunité orale et
intestinale qu’elle confère.
VPOb Sérotypes 1 et 3 Breveté en 2009 à l’issue d’un essai clinique qui a montré
une immunogénicité non inférieure à celle obtenue avec le
VPO monovalent types 1 ou 3.
VPOm1, VPOm2,
VPOm3
L’un ou l’autre des
sérotypes 1, 2 ou 3
Le VPOm1 et le VPOm3 ont été introduits en 2005 par l’IMEP
pour améliorer l’efficacité du VPO dans les derniers
réservoirs du PVS en Afrique et en Asie.
VPI Les trois sérotypes Actuellement utilisé dans la plupart des pays à revenu élevé
en raison de son excellente innocuité et de sa grande
efficacité. Le SAGE recommande l’introduction dans tous les
pays d’au moins une dose de VPI dans les calendriers de
vaccination systématique avant le début du retrait du VPO2
en 2016.
3.1. Vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI)
Principaux messages sur l’introduction du VPI
L’introduction d’une dose de VPI dans les programmes de vaccination systématique a essentiellement pour but d’atténuer les risques associés au retrait du VPO et à la réintroduction possible de poliovirus
Le VPI maintiendra le niveau d’immunité contre le poliovirus de type 2 pendant le passage du VPOt au VPOb (retrait de la composante de type 2 du VPO) en 2016
Le SAGE recommande l’administration d’au moins une dose de VPI à partir de l’âge de 14 semaines, en plus des 3-4 doses de VPO administrées dans la série des primovaccinations.
Contrairement au VPO, le VPI n’est pas un vaccin « vivant » et ne présente donc aucun risque de provoquer une poliomyélite paralytique associée à la vaccination.
Le VPI confère une immunité humorale et orale contre les poliovirus et renforce l’immunité intestinale des enfants déjà vaccinés par le VPO.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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3.1.1. Le VPI en bref
Le VPI a été mis au point en 1955 par le Dr Jonas Salk. Également appelé le « vaccin Salk », le VPI
actuellement disponible se compose de souches de poliovirus sauvage inactivé (tué) des trois
sérotypes.(12) Il convient de distinguer le VPI Sabin du VPI Salk toujours en cours de mise au point à
partir de souches du VPO Sabin plutôt que de souches de poliovirus sauvage. L’Annexe 3 présente
davantage d’informations sur les souches de VPO Sabin, l’immunogénicité du VPO et la raison d’être de
l’utilisation du VPO.
Le VPI étant un vaccin inactivé et non pas un vaccin « vivant » atténué, il ne présente aucun risque de
poliomyélite paralytique postvaccinale. Toutefois, à l’inverse du VPO, faute de se répliquer dans les
intestins, le VPI induit des niveaux d’immunité intestinale nettement plus bas, et n’assure aucune
protection des contacts par propagation secondaire. Le VPI est également moins efficace que le VPO
pour réduire la transmission par voie féco-orale. Par contre, il est aussi efficace que le VPO lorsqu’il
s’agit d’induire une immunité orale ; son action de prévention du mode de transmission oral-oral est
donc équivalente. L’utilisation simultanée des deux vaccins assure la meilleure protection.
La réponse immunitaire à l’administration du VPI par voie intramusculaire varie en fonction du nombre
de doses administrées (plus de doses, meilleure réponse) et de l’âge du sujet vacciné (meilleur réponse
si la vaccination est retardée) (Tableau 2).(12-14) Au contraire du VPO, la réponse immunitaire ne varie
pas de façon marquée selon qu’il s’agit d’un pays industrialisé ou d’un pays tropical en développement.
En cas d’infection, les anticorps induits par le VPI empêchent la propagation du virus vers le système
nerveux central et protègent de la paralysie.
Note : En raison de l’interférence du nombre plus important d’anticorps maternels en circulation,
en particulier au cours des trois premiers mois de vie, l’immunogénicité du PVI est supérieure s’il est
administré après l’âge de 3 mois. En retardant la vaccination jusqu’à l’âge de ≥ 14 semaines, on
laisse le temps aux anticorps maternels de diminuer, ce qui réduit leur capacité à interférer avec la
réponse immune au VPI. C’est ce qui explique la recommandation du SAGE d’administrer le VPI à
partir de l’âge de 14 semaines, en plus des 3-4 doses de VPO administrées dans la série des
primovaccinations.
114 wee
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Aperçu des formulations du VPI : Les formulations du VPI actuellement
brevetées sont administrées par injection intramusculaire et ce mode
d’administration exige un matériel stérile et le respect des procédures
par des agents de santé qualifiés. Le VPI est disponible en tant que :
vaccin seul, et
vaccin associé aux toxines diphtérique et tétanique, au vaccin anticoquelucheux acellulaire, à l’antigène de surface de l’hépatite B ou au vaccin conjugué contre Haemophilus b, en vaccin tétravalent, pentavalent ou hexavalent. Il convient de noter que le VPI associé au vaccin anticoquelucheux à germes entiers n’est pas disponible actuellement.
Les vaccins associés disponibles actuellement sont proposés à un prix
beaucoup plus élevé que le prix du VPI seul (au moins 20 à 40 dollars par dose) puisqu’ils comprennent
le vaccin anticoquelucheux acellulaire, dont le prix de revient est beaucoup plus élevé que celui du
vaccin anticoquelucheux à germes entiers.(15)
Note : Actuellement, l’OMS n’a présélectionné que le VPI seul.
Il est disponible sous forme liquide en unidose et en flacons de 5 ou 10 doses.
Une présentation en 2 doses est présélectionnée mais elle n’est toujours pas disponible par le biais de l’UNICEF.
Le VPI seul est sensible à la chaleur et au gel et doit être manipulé en conséquence (consulter le
Operational Field Manual pour toute information complémentaire – disponible seulement en
anglais).(16) Le VPI a une durée de vie de 24 à 36 mois (selon la marque) lorsqu’il est conservé au
réfrigérateur à une température comprise entre 2°C et 8°C et à l’abri de la lumière. Le VPI étant
sensible au gel, il ne doit absolument pas être congelé.
Note : En novembre 2014, les flacons de VPI de 5 et 10 doses ont été homologués pour une utilisation ne dépassant pas 28 jours après leur ouverture, conformément à la politique de l’OMS sur les flacons multidoses. Depuis mi-2015, le processus de fabrication du VPI comprend la mise en place de pastilles de contrôle du vaccin (PCV) sur les étiquettes des flacons, pour permettre l’application de la politique de l’OMS sur les flacons multidoses et réduire le gaspillage de vaccins.c
c Politique de l’OMS sur l’utilisation des flacons de vaccins multidoses une fois ouverts (révision 2014) :
http://www.who.int/immunization/documents/general/WHO_IVB_14.07/en/ ; Déclaration sur l’application de la politique de l’OMS sur les flacons multidoses de vaccin antipoliomyélitique inactivé. http://www.who.int/immunization/diseases/poliomyelitis/inactivated_polio_vaccine/MDVP_Nov2014.pdf.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Tableau 2 : Comparaison des caractéristiques du VPO et du VPI
Vaccins antipoliomyélitiques
oraux (VPO)
Vaccins antipoliomyélitiques
inactivés (VPI)
Types • Trivalent (VPOt) : sérotypes 1, 2 et 3 • Bivalent (VPOb) : sérotypes 1 et 3 • Monovalent (VPOm) : sérotypes 1, 2
ou 3
Trivalent
Voie
d’administration
• Orale Intramusculaire (et sous-cutanée pour certaines
marques)
Réponse
immunitaire
Dans les pays industrialisés, environ 50 % de séroconversion aux 3 sérotypes pour une dose, et >95 % après 3 doses, avec une immunité à vie.
Dans les pays tropicaux en développement, la réponse immunitaire plus faible rend nécessaire d’administrer plus de 3 doses ainsi que des doses de rappel. Après 3 doses de VPOt, les taux de séroconversion varient :
o 73 % (36 % à 99 %) pour le sérotype 1
o 90 % (71 % à 100 %) pour le sérotype 2
o 70 % (40 % à 99 %) pour le sérotype 3
L’interférence du virus de type 2 dérivé de souche vaccinale explique la réponse immunitaire plus faible aux sérotypes 1 et 3
Même réponse immunitaire, qu’il s’agisse de pays industrialisés ou de pays tropicaux en développement
o 3 doses : taux de séroconversion de près de 100 % contre les 3 sérotypes
o 2 doses : 40 % à 93% contre les 3 sérotypes, mais plus de 90 % lorsque l’enfant est vacciné passé l’âge de 8 semaines.
o 1 dose : 19 % à 46 % contre le sérotype 1, 32 % à 63 % contre le sérotype 2 et 28 % à 54 % contre le sérotype 3.
Il est important de noter que la réponse immunitaire à une dose est très supérieure, en particulier contre les poliovirus de type 2 (63 %) lorsque le VPI est administré à l’âge de 4 mois comparé à un âge de 6 semaines à 2 mois.
Avantages • Bon marché • Facile à administrer • Bonne immunité orale et intestinale • Transmission aux contacts et
vaccination secondaire
• Aucun risque de PPPV • Excellente efficacité
Inconvénients Provoque une paralysie dans de très rares cas (PPPV et PVDVc)
• Plus cher que le VPO • Ne peut pas être administré par des
bénévoles car il doit être injecté • Pas de transmission aux contacts ni de
vaccination secondaire
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
La suite de ce chapitre porte tout particulièrement sur les éléments techniques justifiant les
recommandations du SAGE sur le retrait du VPO et l’introduction d’une dose de VPI dans les
calendriers de vaccination systématique.(17)
3.1.2. Raisons du retrait par étapes du VPO
Bien que le VPO reste le vaccin approprié jusqu’à l’interruption de la transmission de la poliomyélite,
grâce à son utilisation continue et la lutte contre la poliomyélite due au poliovirus sauvage dans le
monde, le nombre estimé de cas de poliomyélite associés au VPO a dépassé le nombre de cas dus au
poliovirus sauvage (Figure 3).
Compte tenu du risque de poliomyélite très faible mais néanmoins réel associé au VPO, si le monde
doit rester exempt de poliomyélite une fois les poliovirus éradiqués, il faudra alors cesser d’utiliser ce
vaccin. Pour réduire le risque de poliomyélite associée au VPO (PVDVc et PPPV) la phase finale prévoit
le retrait du vaccin en deux étapes (2) :
Étape 1 : retrait de la composante de type 2 du VPO en passant du VPOt au VPOb
Étape 2 : retrait du VPOb une fois certifiée l’éradication des poliovirus sauvages
Le retrait par étapes du VPO lié à l’épidémiologie du PVS et aux cas de poliomyélite postvaccination
survenus dans le monde au cours de la dernière décennie (Tableau 1). Le retrait de la composante de
type 2 en premier lieu se justifie par les constats suivants :
Le PVS de type 2 n’ayant pas circulé naturellement depuis la détection du dernier cas à Aligarh (Inde) en 1999 a permis de parer à la nécessité de la composante de type 2 du vaccin
Depuis 2009, 97 % de tous les PVDV sont dus au virus de type 2
40 % de tous les cas de PPPV sont liés à la composante de type 2 du VPO
La présence de la composante de type 2 dans le vaccin altère la réponse immunitaire aux poliovirus de types 1 et 3 et rend indispensable l’ajout de doses de VPOt pour atteindre les seuils d’immunité collective contre ces sérotypes, comparé au nombre de doses de VPOb nécessaires pour atteindre ces mêmes seuils d’immunité.
Noter que tous les cas de poliomyélite dus au poliovirus sauvage sont désormais dus au sérotype 1 de
ce virus. Le sérotype 3 a été détecté pour la dernière fois en novembre 2012, mais le fait qu’aucun
virus n’ait été détecté pendant une année ne suffit pas à certifier l’éradication de la poliomyélite.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Figure 4 : Cas signalés de paralysie due au poliovirus sauvage comparés aux cas estimés de paralysie associés au VPO
(PPPV et PVDVc) supposant la poursuite de l’utilisation du VPO. Les barres rouges représentent les cas dus au PVS,
déclarés à l’IMEP au 31 décembre 2013. La ligne jaune indique l’estimation des cas probables de PPPV et les PVDVc
en fonction du point médian des cas estimés de PPPV dans le monde (250 à 500) et le nombre moyen de PVDVc
déclarés chaque année entre 2008 et 2013.
Y axis = Cas de poliomyélite
Wild poliovirus cases = Cas dus au poliovirus sauvage
Vaccine-derived polio cases … = Cas de poliomyélite dérivés de souches vaccinales (PVDV)/PPPV
Postinterruption … = Après interruption de la transmission du PVS
3.1.3. Rôle d’une dose de VPI dans la lutte contre la
poliomyélite et son éradication
L’introduction d’une dose de VPI dans les programmes de vaccination systématique a pour principal
but d’atténuer les risques associés au retrait du VPO et à l’éventuelle réintroduction de poliovirus
(Figure 4). La première étape du retrait du VPO – passer du VPOt au VPOb – entraînerait
l’augmentation progressive du nombre de personnes sensibles au poliovirus de type 2 avec pour
conséquences, les trois principaux risques pour la population.(6)
1. Risque immédiat, limité dans le temps, d’émergence du PVDVc2 ;
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
2. Risques à moyen ou long terme de réintroduction du poliovirus de type 2 issu d’un site de
fabrication de vaccins, d’un institut de recherche, d’un laboratoire de diagnostic ou d’un
événement relevant du bioterrorisme.
3. La propagation du virus à partir de rares individus immunodéficients chroniquement infectés par le VPO2.
La réintroduction d’un poliovirus ou l’émergence d’un PVDVc2 pourrait éventuellement entraîner une
forte flambée de cas de poliomyélite voire le rétablissement de la transmission à l’échelle mondiale.
La réintroduction de poliovirus sauvages de type 2 dans la population s’est déjà produite auparavant.
En 2002-2003, une souche de laboratoire du poliovirus sauvage de type 2 a été introduite en Inde.(18)
Heureusement, cette flambée a pu être maîtrisée mais elle met en lumière le risque éventuel d’une
réintroduction lorsque l’ensemble de la population est sensible, ce qui se produira si l’on interrompt
toutes les vaccinations contre les poliovirus de type 2.
L’introduction d’au moins une dose de VPI peut
jouer un rôle d’appui significatif pour parvenir à
l’éradication totale de tous les poliovirus dans le
monde. Le SAGE a recommandé l’introduction
avant fin 2015 du VPI dans tous les pays du monde
utilisant de VPO.(4, 17) L’introduction du VPI en
2015 a pour but premier de préserver l’immunité
contre les poliovirus de type 2 lors du passage du
VPOt au VPOb (suppression de la composante de
type 2) en 2016. L’introduction du VPI contribuera
également à interrompre la transmission en cas de
flambée et accélérera l’éradication de tous les cas
de poliomyélite. Figure 5 : Schéma des éléments justifiant
l’introduction d’au moins une dose de VPI
Il est important de noter que le SAGE recommande d’introduire le VPI dans les programmes de
vaccination systématique. Comme indiqué précédemment et comme décrit dans les chapitres
suivants, le VPI est destiné essentiellement à préserver l’immunité contre le poliovirus de type 2
pendant le retrait du VPO2 dans le monde. En conséquence, à l’occasion de leur visite systématique du
PEV, les nourrissons doivent recevoir au moins une dose de VPI en plus du VPO
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
3.1.4. Réduire les risques : protection individuelle par
une dose de VPI
Selon les données scientifiques, une dose de VPI peut réduire le risque en protégeant les individus
contre la poliomyélite paralytique, qu’ils soient exposés au PVDVc2 ou au PVS2, ou encore en
renforçant l’immunité de la population par l’administration du VPOm2 dans le cadre d’une flambée
due au poliovirus de type 2 à la suite du retrait du VPO2 (Figure 5). Une partie de la population se
trouvant déjà immunisée par l’administration du VPI, les niveaux d’immunité obtenus après
l’administration d’une dose de VPOm2 seront supérieurs à ceux obtenus avec une dose unique de
VPOm2 dans une population totalement sensible.
Prévention de la poliomyélite paralytique
Trois études scientifiques étayent la notion qu’une dose de VPI protégera les personnes exposées au
PVDVc2 ou au PVS2 contre une atteinte de poliomyélite paralytique.
1. Protection clinique : Une analyse de cas témoins au Sénégal a démontré une efficacité d’environ 36 % (0-67 %) d’une dose de VPI contre la poliomyélite paralytique due au PVS1. (19)
2. Immunogénicité : Une dose de VPI permet d’obtenir des taux de séroconversion de 32 %-63 % contre les poliovirus de type 2. Les taux de séroconversion sont particulièrement plus élevés lorsque le VPI est administré à l’âge de 4 mois (63 %) selon une étude réalisée récemment à Cuba qui a été comparée aux résultats d’études plus anciennes dans lesquelles le VPI avait été administré à l’âge de 6 à 8 semaines (32 % à 39 %). (14,20) Il est probable que les taux de séroconversion plus élevés obtenus à l’âge de 4 mois soient liés au nombre plus réduit d’anticorps maternels en circulation et donc à leur interférence réduite avec la réponse immunitaire, en comparaison de ce qui a été observé lorsque le VPI a été administré à des âges plus jeunes. Plus important encore dans cette étude cubaine, parmi ceux chez qui aucune séroconversion n’a été obtenue (37 %), 98 % ont donné une réponse d’amorçage à une dose consécutive de VPO – c’est-à-dire qu’ils ont développé un nombre important d’anticorps dans les 7 jours qui ont suivi l’exposition au VPO. (20) Tous ceux pour lesquels on a obtenu une séroconversion devraient être protégés contre la poliomyélite. De plus, certaines informations suggèrent que nombre de ceux n’ayant produit aucune séroconversion peuvent également être protégés par le processus d’amorçage qui peut induire une réponse immunitaire accélérée. Toutefois, les données sont contradictoires sur la question de savoir si les personnes sensibilisées sont protégées. Néanmoins, le pourcentage de population protégée par la seule séroconversion est élevé et si les personnes sensibilisées sont protégées, alors la protection contre la poliomyélite paralytique sera encore plus élevée.
3. Protection contre la PPPV : La dernière étude scientifique étayant la notion d’efficacité contre la paralysie porte sur des données démontrant l’élimination de la PPPV dérivée de souches Sabin dans des pays ayant introduit le VPI à l’âge de 3 mois, avant la première dose de VPO. (10,21) L’hypothèse était que le VPI conférait une immunité humorale suffisante pour prévenir la paralysie due aux souches Sabin qui avaient retrouvé leur virulence.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
- L’épidémiologie de la PPPV varie selon qu’il s’agit de pays en développement ou de pays développés. Dans ces derniers, la PPPV survient généralement après la première dose de VPO, particulièrement immunogène. Toutefois, dans les pays tropicaux en développement, une PPPV peut survenir après les deuxième et troisième doses, en raison d’un plus grand apport de vaccin (peut-être dû au nombre plus réduit d’anticorps maternels à cet âge). De ce fait, la protection conférée par une dose de VPI administrée simultanément avec le DTC3/VPO3 ou à l’âge de 14 semaines, selon la recommandation du SAGE, peut présenter différents avantages quant à la prévention de la PPPV, selon l’épidémiologie de l’événement indésirable dans le pays.
Réponse immunologique au VPOm2 après une dose de VPI
Dans l’éventualité où une flambée de poliovirus de type 2 se déclare après le retrait du VPO2, les
données factuelles indiquent que les réponses immunologiques humorales et intestinales au VPOm2
ou aux doses supplémentaires de VPI chez les individus vaccinés avec une dose de VPI seraient
considérablement supérieures à celles obtenues sans exposition préalable au VPI.
1. Le VPI comble le déficit immunitaire contre les poliovirus de type 2 : Une étude de la Côte d'Ivoire a démontré que chez les nourrissons préalablement vaccinés par le VPOt et qui étaient séronégatifs, les taux de séroconversion obtenus contre le poliovirus de type 2 ont été de 100 % après une dose de VPI contre 53 % après la dose de VPOt.(22) De même, en Inde, les nourrissons préalablement vaccinés par le VPO et qui étaient séronégatifs au poliovirus de type 2 ont obtenu des taux de séroconversion de 100 % contre le sérotype 2 après l’administration du VPI.(23) Des données communiquées par les États-Unis d’Amérique indiquent que la réponse immunitaire est semblable chez ceux qui reçoivent une dose de VPI suivie du VPO et chez ceux qui reçoivent le VPO suivi par le VPI.(24, 25)
2. Les immunités générées par le VPI et par le VPO s’additionnent : Des études réalisées à Baltimore et à Buffalo aux États-Unis d’Amérique ont montré des réponses sérologiques équivalentes après l’administration de deux doses de VPI, deux doses de VPO et après une dose de VPI suivie d’une dose de VPO.(24, 25)
3. Renforcer l’immunité intestinale : Une étude réalisée récemment en Inde a démontré que l’administration du VPI à des enfants ayant reçu préalablement plusieurs doses de VPO renforçait considérablement l’immunité intestinale et réduisait la prévalence de l’excrétion du poliovirus à la suite d’une inoculation d’épreuve de VPO bivalent (voir le chapitre suivant).(26)
3.1.5. Interruption de la transmission La transmission de la poliomyélite peut se faire par voie orale-orale (plus souvent dans des pays
développés) ou par voie féco-orale (plus généralement dans les zones à forte densité de population et
à mauvaises conditions d’assainissement). Le VPI est tout aussi efficace contre l’excrétion
oropharyngée du virus que le VPO, en ce sens que l’excrétion orale du poliovirus est rare après une
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
vaccination par le VPI ou par le VPO.(27) Le VPO est bien plus efficace pour réduire la prévalence de
l’excrétion fécale du poliovirus.
Toutefois, une dose de VPI réduit la durée d’excrétion et la quantité de virus dans les selles. On
s’attend par conséquent à ce que l’administration préalable du VPI permette d’entraver la transmission
du poliovirus dans le cadre d’une flambée.
Une étude cubaine a démontré que les titres viraux après administration du VPI, comparés aux témoins non vaccinés étaient de 0,5-1 log10 inférieurs (baisse de 3 à 10 fois) au 7e jour après une inoculation d’épreuve de VPO et que la durée d’excrétion était raccourcie de moitié (durée médiane de 10-12 jours après 2 doses de VPI, contre plus de 20 jours chez les témoins non vaccinés).(26, 28)
Plus récemment, en Inde, une seule dose de VPI administrée à des nourrissons à l’âge de 6-11 mois, 5 ans et 10 ans qui avaient reçu auparavant plusieurs doses de VPO a permis de réduire la prévalence d’excrétion de 54 % à 72 % (pour le sérotype 1) et de 51 % à 81 % (pour le sérotype 3) après une inoculation d’épreuve de VPO bivalent.(26)
Ces constats correspondent aux résultats de recherches précédentes qui ont démontré que
l’exposition muqueuse au VPO était nécessaire après une dose de VPI pour obtenir une réponse des
anticorps immunoglobine (IgA) et que la résistance à l’excrétion dépend des niveaux d’anticorps
spécifiques à un sérotype induits par le VPI.(29)
En résumé, l’administration d’une dose de VPI confèrera une immunité dans une large proportion de la
population et facilitera la maîtrise des flambées au moyen du VPOm, en cas de réintroduction de
poliovirus. On pourrait s’attendre à une maîtrise plus rapide des flambées en raison du fait que
l’immunité de la population peut être déjà proche des seuils d’immunité collective. Ainsi, une dose
unique de VPOm serait bien plus susceptible d’induire les niveaux d’immunité nécessaires pour
interrompre la transmission que dans une population totalement non vaccinée.
3.1.6. Accélération des activités d’éradication de la
poliomyélite
Conformément aux recommandations du SAGE, le VPI devrait être administré en même temps que le
VPO3 ou le VPO4 ou lors du premier contact vaccinal passé l’âge de 14 semaines et en tant que tel, la
plupart des nourrissons auront probablement reçu 1 à 3 doses de VPO avant la dose de VPI. Ainsi, le
VPI pourrait jouer un rôle dans les activités d’éradication conjointement avec le VPOb, en renforçant
l’immunité contre les poliovirus des types 1 et 3 dans les pays où la poliomyélite est endémique et
dans ceux où la circulation des poliovirus a été rétablie.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Il existe une solide base scientifique qui étaye le principe que l’administration du VPI après celle du
VPO permet de combler les déficits immunitaires et de renforcer considérablement les titres des
anticorps contre les sérotypes 1 et 3 (en plus du sérotype 2 comme expliqué précédemment).
En Côte d'Ivoire, une étude a examiné la réponse immunitaire obtenue par l’administration d’une dose unique de VPI à l’âge de six mois chez des enfants séronégatifs ayant reçu auparavant trois doses de VPOt à l’âge de 2, 3 et 4 mois. Les taux de séroconversion obtenus étaient de 80 % et de 76 % après la dose de VPI comparé à 40 % et à 22 % après une seule dose de VPO, respectivement pour les poliovirus de type 1 et de type 3.(22)
Une étude similaire réalisée à Moradabad, en Inde, a démontré qu’une dose unique de VPI administrée à des enfants qui avaient déjà été vaccinés par le VPOt mais étaient séronégatifs, a considérablement amélioré les taux de séropositivité contre les poliovirus sauvages des types 2 et 3 (taux de séroconversion de 100 % et 91 % respectivement). (23)
Les calendriers associant le VPO et le VPI et les calendriers séquentiels ont généré des taux élevés de
séroconversion et un certain nombre d’études ont montré que l’utilisation simultanée de ces deux
vaccins conférait de meilleures réponses immunitaires que l’administration d’un seul de ces vaccins.
(12, 13) Des calendriers séquentiels ont été utilisés avec succès pendant plusieurs décennies dans un
certain nombre de pays.d
d À fin 2010, des calendriers séquentiels de vaccination systématique ont été recommandés en Afrique du Sud, Arabie saoudite, Bélarus,
Bosnie-Herzégovine, Bahreïn, Bande de Gaza et Cisjordanie, Émirats arabes unis, Fédération de Russie, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Turquie et Ukraine.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Figure 6 : Schéma descriptif des éléments techniques justifiant l’utilisation d’au moins une dose de
VPI dans le cadre de la stratégie pour la phase finale
4. Autres futures options possibles de VPI à faible coût
Le SAGE a examiné des stratégies possibles pour obtenir un produit VPI à faible coût pendant le retrait
du VPO type 2. Il a identifié deux approches qui pourraient éventuellement faire baisser le prix à moins
de 1 dollar par dose. Si nombre de ces approches sont prometteuses, il est peu probable qu’elles
soient largement disponibles dans un futur proche. Cela signifie que, bien que les pays devraient être
informés de ces avancées pour planifier les années à venir, ils devraient également prévoir d’introduire
une pleine dose de VPI dans la période intermédiaire.
Certaines des options les plus prometteuses sont notamment :
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Des doses fractionnées de VPI pour injection intradermique (1/5e d’une dose complète) : cette option réduirait le volume de vaccin par dose à environ 20 % du volume d’une dose standard et permettrait une économie d’environ 70 % par nourrisson vacciné.(15) Certains coûts logistiques pourraient également baisser en raison des besoins réduits d’espace dans la chaîne du froid. L’OMS a collaboré pendant plusieurs années avec les fabricants de systèmes d’injection sans aiguille et il en a résulté la conception de deux nouvelles seringues intradermiques actuellement en cours de tests cliniques. Si ces tests réussissent, ces systèmes pourraient être utilisés pour injecter par voie intradermique une dose fractionnée de VPI. Toutefois, il est nécessaire de réaliser des essais cliniques supplémentaires, d’obtenir un financement et l’appui de fabricants et d’autorités nationales de réglementation pour mieux comprendre l’immunogénicité du VPI administré en doses fractionnées (20, 30) selon différents calendriers et avec différents dispositifs et pour appliquer des procédures accélérées d’homologation.
Des produits VPI adjuvés pour la voie intramusculaire : Des adjuvants tels ceux à base d’aluminium, seraient capables de renforcer la réponse immunitaire aux antigènes du VPI, permettant ainsi une réduction de la teneur en antigènes du VPI et une baisse du coût. La mise au point de produits VPI adjuvés a pris du retard par rapport aux doses fractionnées de VPI et il est peu probable que le temps estimé de mise au point des formulations adjuvées puisse avoir un impact sur la demande de VPI entre 2014 et 2020.
Pour obtenir les informations les plus récentes, consultez le site : http://tinyurl.com/ipv-intro Ce document est aussi disponible en français sur le site
http://www.who.int/immunization/diseases/poliomyelitis/inactivated_polio_vaccine/ipv_backgrou
nd_and_technical_rationale_handbook_fr.pdf.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
Annexe 1 : Vaccin antipoliomyélitique oral (VPO)
A.3.1. Le VPO en bref
Le VPO a été mis au point en 1961 par le Dr Albert Sabin. Ce vaccin contient des souches de poliovirus
vivants atténués, également appelées les « souches Sabin ».(10) Trois formes de VPO sont
actuellement disponibles : le VPOt, le VPOb et le VPOm – le VPOt étant le plus couramment utilisé dans
les activités de vaccination systématiques et supplémentaires dans les pays du monde à revenu faible
ou intermédiaire (Tableau 1).(9)
Les poliovirus vivants atténués se répliquent dans la cavité buccale, la muqueuse intestinale, les cellules lymphoïdes et dans les ganglions lymphatiques qui drainent ces organes. Les virus vaccinaux sont excrétés dans les selles de la personne vaccinée pendant un maximum de 6 semaines qui suivent l’administration de la dose, l’excrétion virale maximale survenant dans les 1 à 2 premières semaines suivant la vaccination, en particulier après la première dose.
Les souches de VPO peuvent éventuellement se transmettre de la personne vaccinée à ses contacts
qui, ainsi exposés, peuvent être infectés par le virus du vaccin et se trouver ainsi protégés.
Des études réalisées dans des pays développés tempérés ont constaté que 3 doses de VPOt ont permis
d’obtenir chez les nourrissons des taux de séroconversion supérieurs à 95 % contre tous les sérotypes
et ont conféré une immunité de longue durée.(13) Dans des pays en développement, on a obtenu en
moyenne une séroconversion de 73 %, 90 %, et 70 % chez des enfants contre, respectivement, les
sérotypes 1, 2 et 3. C’est pourquoi il est impératif d’administrer plus de 3 doses suivies de doses de
rappel (lors d’activités de vaccination supplémentaires) pour améliorer les taux de séroconversion et
obtenir des niveaux élevés d’immunité intestinale.
La sélection du type de VPO pour les activités de vaccination systématiques et supplémentaires évolue
sous l’effet de deux facteurs :
1. Évolution de l’épidémiologie des souches de poliovirus circulants : Depuis novembre 2012, tous les cas de poliomyélite étaient dus à des poliovirus sauvages de type 1. Aucune circulation naturelle de poliovirus sauvages de type 2 n’a été constatée depuis 1999 depuis la détection du dernier cas à Aligarh, en Inde. Le poliovirus sauvage de type 3 a été détecté pour la dernière fois en novembre 2012, mais ne pas détecter de virus pendant un an ne suffit pas à certifier l’éradication.e
2. Cas associés au VPO : Bien que le VPO protège efficacement contre la poliomyélite, il s’agit d’un vaccin vivant atténué qui, dans de très rares cas, peut provoquer une paralysie. Ce cas peut survenir de deux façons :
e http://www.polioeradication.org/Dataandmonitoring/Poliothisweek.aspx.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Version d’octobre 2015
a. Poliomyélite paralytique postvaccinale (PPPV) : se réfère à une réversion spontanée à la neurovirulence de l’un des virus Sabin atténués dans le VPO. Sur les 2,4 millions de doses de VPO administrées, une personne vaccinée ou un proche contact s’est trouvée paralysée.f On estime entre 250 et 500 le nombre de cas de PPPV qui surviennent chaque année dans le monde.(10, 31) Sur ces cas, environ 40 % sont dus à la composante de type 2 du VPOt.(32)
b. Flambées dues à des poliovirus circulants dérivés de souches vaccinales (PVDVc) : ces rares flambées surviennent lorsqu’une souche de VPO est transmise de personne à personne, en mutant vers une forme hautement transmissible, neurovirulente.(33) Ces dernières années, presque toutes les flambées dues à des PVDVc (97 %) étaient causées par un virus dérivé du VPO de type 2.g Les PVDV circulants sont largement transmis dans une communauté et il est peu probable qu’ils soient liés à quelqu’un ayant été en contact avec une personne récemment vaccinée, au contraire d’une PPPV qui touche les personnes ayant reçu le VPO ou un de leurs proches contacts. D’autres formes très rares comprennent le PVDV chez les personnes présentant un syndrome primaire d’immunodéficience (PVDVi) et des PVDV ambigus où le virus est génétiquement différent des souches Sabin, impliquant une circulation prolongée permettant la survenue de ces mutations mais dont rien n’indique qu’il soit associé à une flambée ou à une déficience immunitaire.
A.3.2. Critères justifiant la poursuite de l’utilisation du VPO
Les VPO ont été les premiers vaccins de choix dans les activités d’éradication parce que :(9)
Les VPO sont bon marché,
Les VPO peuvent être administrés facilement par voie orale sans qu’il soit nécessaire de faire appel à des agents de santé qualifiés,
Non seulement les VPO induisent une immunité humorale pour prévenir les infections du système nerveux mais ils produisent également une immunité muqueuse orale et intestinale, réduisant ainsi la quantité de virus excrétée et aboutissant à une diminution de la transmission,
Les VPO peuvent se communiquer aux contacts proches par le biais de la transmission secondaire, et de ce fait, les vaccinent ou renforcent leur immunité.
f http://www.who.int/ith/vaccines/polio/en/.
g http://www.polioeradication.org/Dataandmonitoring/Poliothisweek/Circulatingvaccinederivedpoliovirus.aspx.
Note : Pour obtenir un monde sans poliomyélite, nous devons parvenir à éradiquer
totalement et à confiner tous les formes de poliomyélite liées 1) aux poliovirus sauvages,
2) aux PVDV et 3) aux PPPV.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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Deux aspects importants de la situation mondiale actuelle relative à la poliomyélite mérite que l’on
continue à utiliser le VPO jusqu’à ce que l’on interrompe la transmission de la poliomyélite.
1. Premièrement, le poliovirus sauvage est toujours endémique dans trois pays (Afghanistan, Nigéria et Pakistan) qui continuent à être des réservoirs pouvant réinfecter d’autres pays dans le monde ;
2. Deuxièmement, en 2013, des cas de poliomyélite ont été détectés également dans cinq pays supplémentaires (Cameroun, Éthiopie, Kenya, Somalie et Syrie) auparavant exempts de poliomyélite.
Jusqu’à ce que la transmission soit interrompue dans tous ces pays où elle est élevée, le VPO sera
un élément déterminant dans le Plan d’éradication.
Contexte et éléments techniques justifiant l’introduction d’une dose de vaccin antipoliomyélitique
inactivé (VPI) dans le calendrier de vaccination systématique
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