Présenté par : Dirigé par :
Avril 2013
Gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises :
CAS de la BSIC-BF
Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
Institut Supérieur de Comptabilité, de Banque et de
Finance (ISCBF)
Master Professionnel en Comptabilité et Gestion
Financière (MPCGF)
Mémoire de fin d’études
THEME
Promotion 06 (2011-2013)
KABORE Lassane
Chef du service comptabilité de la BSIC
TOE Bagnié Alex
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DEDICACE Nous dédions ce mémoire à nos parents, pour tous les sacrifices qu’ils ont consentis afin que
nous puissions parvenir à la réussite.
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REMERCIEMENTS Nos remerciements vont à l’endroit des personnes suivantes :
• l’ensemble des membres de notre famille, pour tout leur soutien ;
• l’ensemble du corps professoral du CESAG, pour la qualité des enseignements reçus
durant notre parcours académique et également aux membres de l’administration ;
• notre directeur de mémoire et notre maître de stage qui nous ont accordé une partie de
leur temps afin de nous guider et nous assister lors de la rédaction de notre mémoire
de fin d’études ;
• l’équipe dirigeante de la BSIC pour nous avoir accordé ce stage qui a été très
enrichissant et nous a permis de mener cette étude ;
• l’ensemble du personnel de la BSIC, pour la disponibilité et pour nous avoir facilité la
collecte et le traitement des informations lors de notre présence au sein de
l’entreprise ;
• l’ensemble de nos amis et camarades de classe, pour avoir rendu agréables nos années
d’études.
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BAD : Banque Africaine de Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique et de l’Ouest
BID : Banque Islamique de Développement
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
BSIC : Banque Sahélo-saharienne pour l’Investissement et le Commerce
CA : Chiffre d’affaires
CBI : Coris Bank International
CCT : Crédit à Court Terme
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens
CFA : Communauté Financière Africaine
COSO : Commitee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission
DAB : Distributeurs Automatiques de Billets
FAGACE : Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique
FAIR : Fonds d’Aide à l’Intégration Régionale
FCFA : Francs de la Communauté Financière Africaine
FR : Fonds de Roulement
FSA : Fonds de Solidarité Africain
GARI : Fonds de Garantie des Investissements
IFACI : Institut Français de l’Audit et de Contrôle Internes
OCDE : Organisation de la Coopération et de Développement Economique
PVD : Pays en Voie de Développement
SBE : Société Burkinabé d’Equipement
UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
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LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Liste des figures :
Figure 1: Modèle d'analyse de la gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises ................................................................................................................................. 35 Figure 2 : La matrice des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises ............ 67
Liste des tableaux :
Tableau 1: Bilan de la banque de 2005-2008 (million FCFA) ................................................ 50 Tableau 2: Endettement bancaire ............................................................................................. 53 Tableau 3: Situation du compte courant ................................................................................... 53 Tableau 4: Engagement du client ............................................................................................. 54 Tableau 5 : Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises...... 62 Tableau 6 : Echelle de l'impact des risques .............................................................................. 64 Tableau 7 : Echelle de probabilité des risques ......................................................................... 64 Tableau 8 : Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises .......... 64 Tableau 9 : Hiérarchisation décroissante des risques ............................................................... 66 Tableau 10 : Analyse des dispositifs de contrôle interne de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux entreprises ............................................................................................... 69 Tableau 11: Tableau de suivi des recommandations ................................................................ 72
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TABLE DES MATIERES DEDICACE ................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ iii
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ................................................................................. iv
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... v
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES ............................. 6
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ..................................................................... 7
Chapitre 1 : Les types de crédits bancaires et risques liés......................................................... 8
1.1. Types de crédits bancaires ............................................................................................... 8
1.1.1. Définition du crédit bancaire .................................................................................... 8
1.1.2. Classification des crédits selon leur nature .............................................................. 9
1.2. Les risques de crédit bancaire ....................................................................................... 12
1.2.1. Définition du risque de crédit bancaire .................................................................. 12
1.2.2. La typologie des risques de crédit bancaire ........................................................... 13
Chapitre 2 : Gestion des risques liés aux crédits bancaires ...................................................... 19
2.1. Les principaux acteurs de la gestion des risques bancaires ........................................... 19
2.1.1. Les autorités régulatrices ........................................................................................ 19
2.1.2. Les autorités de contrôle ........................................................................................ 19
2.1.3. Les actionnaires ...................................................................................................... 20
2.1.4. Le conseil d’administration .................................................................................... 20
2.1.5. La direction ............................................................................................................ 20
2.1.6. Le comité d’audit et les auditeurs internes ............................................................. 20
2.1.7. Les auditeurs externes ............................................................................................ 21
2.1.8. Le grand public ....................................................................................................... 21
2.2. Technique de couverture des risques de crédit .............................................................. 21
2.2.1. La diversification du portefeuille de crédit ............................................................ 22
2.2.2. Surveillance et contrôle du futur débiteur .............................................................. 22
2.2.3. La surveillance constante de la solvabilité ............................................................. 22
2.2.4. La prise de garanties ............................................................................................... 23
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2.2.5. La gestion du risque de taux ................................................................................... 25
2.3. Les supports à exiger dans l'administration du crédit ................................................... 25
2.3.1. La convention du crédit .......................................................................................... 25
2.3.2. L’assurance-crédit .................................................................................................. 26
2.3.3. Les contres garanties .............................................................................................. 26
2.4. Les dispositions règlementaires relatives à la gestion du risque de crédit .................... 28
2.4.1. Le ratio de COOKE ou ratio de solvabilité ............................................................ 28
2.4.2. Le Bâle II ................................................................................................................ 29
2.4.3. Le dispositif prudentiel de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ............. 30
2.4.4. Le dispositif du COSO II pour le management des risques de l’entreprise ........... 32
Chapitre 3 : Méthodologie de recherche .................................................................................. 34
3.1. Modèle d’analyse .......................................................................................................... 34
3.2. Outils de collecte des données et analyse des données ................................................. 36
3.2.1. L’interview ............................................................................................................. 36
3.2.2. L’analyse documentaire ......................................................................................... 36
3.2.3. L’observation physique .......................................................................................... 37
3.2.4. La grille de séparation des tâches ........................................................................... 37
3.2.5. Le questionnaire de contrôle interne ...................................................................... 37
3.2.6. Le test de conformité et de permanence ................................................................. 38
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ........................................................................ 39
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES PAR LA BSIC-BF .................................................................................................................................................. 40
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE .................................................................. 41
Chapitre 4 : Présentation de la BSIC- Burkina FASO ............................................................. 42
4.1. Missions et objectifs de la BSIC ................................................................................... 42
4.2. Structure et organisation de la BSIC ............................................................................. 43
4.2.1. Le conseil d’administration .................................................................................... 43
4.2.2. La direction générale .............................................................................................. 43
4.2.3. Les différents services ............................................................................................ 43
4.2.3.1. Les services du Back office ................................................................................. 44
4.3. Les opérations de la BSIC-BF ....................................................................................... 47
4.4. Les partenaires de la BSIC-BF ...................................................................................... 49
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4.5. Les correspondants bancaires de la BSIC-BF ............................................................... 49
4.6. Les performances de la BSIC-BF .................................................................................. 49
Chapitre 5 : Description du processus d’octroi de crédit à la BSIC et gestion des risques liés 52
5.1. Processus d’octroi du crédit à la BSIC .......................................................................... 52
5.1.1. Le conseiller clientèle ............................................................................................. 52
5.1.2. Le contrôle des risques ........................................................................................... 56
5.1.3. Le chef du service des engagements et du portefeuille .......................................... 56
5.2. La gestion des risques de crédit à la BSIC .................................................................... 57
5.2.1. Normes de gestion des risques de crédit de la BSIC .............................................. 57
5.2.2. L’analyse financière et économique de la demande de crédit ................................ 58
5.2.3. La prise de garanties ............................................................................................... 59
5.2.4. Le suivi de l’utilisation du crédit par le client ........................................................ 60
5.2.5. Mesures prises en cas de non remboursement des crédits ..................................... 60
Chapitre 6 : Analyse de la gestion du risque de crédits bancaires accordés aux entreprises ... 62
6.1. Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises.............. 62
6.2. Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises .................. 64
6.3. Analyse du dispositif de gestion du risque liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises ............................................................................................................................. 68
6.4. Recommandations ......................................................................................................... 70
6.4.1. Recommandations à l’endroit du conseiller clientèle............................................. 70
6.4.2. Recommandations à l’endroit du responsable chargé de l’analyse ........................ 71
6.4.3. Recommandation à l’endroit du service des engagements et du portefeuille ........ 71
6.4.4. Recommandation à l’endroit du service juridique, du recouvrement et du contentieux ....................................................................................................................... 71
6.5. Le suivi des recommandations ...................................................................................... 71
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ....................................................................... 73
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 74
ANNEXES ............................................................................................................................... 76
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 80
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INTRODUCTION GENERALE
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Dans l’économie moderne, l'activité bancaire est devenue incontournable. Elle conditionne la
vie économique des Etats, des entreprises et des particuliers. Aussi, le crédit et le capital en
général constituent des éléments importants en tant que facteurs de production et partant, des
moteurs de développement économique.
Pour préserver le capital investi, le crédit doit s’adosser à des mécanismes qui permettent la
maîtrise des difficultés qui peuvent survenir. S’il est vrai que le crédit est lié au risque, la
banque se doit de s’y prémunir. En effet, au sein des institutions bancaires, la maîtrise du
risque, sa gestion, la spécialisation dans les activités et l'anticipation surtout dans la gestion de
l'encaissement disponible sont des notions clés sur lesquels les responsables doivent agir pour
ne pas être confrontés à un blocage des activités.
Le banquier se doit de prendre le maximum de précautions afin de réduire le risque de non
remboursement et ainsi limiter la défaillance du client. La banque évolue dans un secteur très
risqué et est susceptible d'avoir des difficultés pour recouvrer ses prêts, compromettant ainsi
la continuité de ses activités. Dès lors, il devient particulièrement intéressant d'analyser sa
politique de gestion du risque de crédit.
La finalité pour la banque dans l’octroi d'un crédit est son remboursement. Pourtant, dans
diverses situations, les remboursements ne s'effectuent pas à l'échéance prévue. Parfois, ils se
trouvent même définitivement compromis. Face à cette situation, la banque se voit donc
contrainte de matérialiser un risque de contrepartie par la prise de garanties.
Les banques en général et les banques burkinabè en particulier, qu'elles soient de petite ou de
grande taille font recours à différentes méthodes de gestion qui leur permettent de se couvrir
contre les risques des crédits bancaires pour améliorer leur performance à différents niveaux.
Selon Sall (2000 : 226), bien que la structure des actifs des banques africaines reflète, en
partie, le fait que la masse des engagements soit remboursable à vue, leur préférence pour
l'octroi des prêts essentiellement à court terme peut également s'expliquer par une attitude
d'aversion contre les risques dans une situation où les activités de leurs clients potentiels sont
sensibles à l'impact des facteurs exogènes (les conditions climatiques, les crises économiques
et l'environnement économique international). En outre, pour le cas particulier des entreprises
emprunteuses il y a la difficulté d'évaluer leur solvabilité sur de longues périodes. Cette
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situation est due au fait que les données comptables présentées pour les demandes de prêt sont
généralement mal fournies et non vérifiables.
«Une politique de crédit est donc considérée comme stable lorsque le profil du crédit en
longue période n'est pas affecté par des variations très importantes comme des expansions très
soutenues pendant quelques années suivies des contractions très brutales.» (Gentier, 2003 :
111).
La Banque Sahélo-saharienne pour l’Investissement et le Commerce du Burkina (BSIC-BF)
fait partie des établissements qui sont nouvellement installés dans les Etats de la CEN-SAD.
Selon les statuts, elle a pour mission de « soutenir le développement du Burkina Faso, de
promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) et d’affirmer sa présence dans tous les
secteurs de l’économie nationale». La BSIC-BF fait partie du secteur secondaire. Outre les
problèmes d'ordre structurel que connaît ce secteur (une demande intérieure très réduite, un
manque d'agressivité et de compétitivité des opérateurs économiques, une absence de zones
industrielles viabilisées), la banque se doit de trouver une place au sein du système bancaire
pour participer à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire quasi permanente dans
le pays.
Comme indiqué plus haut, la BSIC est jeune (2004) dans le milieu bancaire. Son capital
d’expérience n’est pas assez solide pour éviter toutes les difficultés qui pavent l’octroi de
crédit aux entreprises. Elle fait donc face à des risques de non recouvrement ou des
complications dans le remboursement des crédits octroyés aux clients.
Cette situation qui occasionne des pertes financières importantes pour la banque est le plus
souvent due:
au versement du montant d'un crédit avant la prise effective de la garantie prévue ;
à l’imputation du montant du crédit dans le compte d'un tiers et non dans celui du
bénéficiaire réel ;
à une mauvaise évaluation de la situation financière du client à financer ;
à une défaillance dans le dispositif de contrôle des risques d’octroi des crédits.
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Pour faire face à ces problèmes, la banque doit évaluer le dispositif de contrôle interne établi
pour maîtriser ces risques. Elle se doit aussi de veiller au respect des réglementations
bancaires en vigueur. L’analyse du processus d’octroi de crédit permettra l’évaluation du
dispositif de contrôle interne.
Au regard de ce qui précède et dans le cadre de notre étude, la question fondamentale que l’on
peut se poser est de savoir dans quelle mesure le processus d’octroi de crédit de la BSIC est- il
efficace dans la maîtrise des risques liés à ce type de crédit ?
La réponse à cette interrogation découle des questions suivantes :
• quelles sont les directives mises en place pour assurer la fonction de gestion des
risques ?
• quel est le rôle de l’audit interne dans le processus de gestion des risques ?
• quelles sont les améliorations à apporter pour minimiser la survenance de ces risques ?
L’étude du thème: « la gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux
entreprises : cas de la BSIC-BF » tentera d’apporter des réponses à ces préoccupations.
Le but majeur de cette étude est de contribuer à l’amélioration du processus d’octroi des
crédits par son analyse et par la formulation de recommandations.
Ce but nous oriente donc vers les objectifs spécifiques suivants :
• Identifier les risques liés au processus d’octroi de crédit ;
• Evaluer les critères d’octroi des crédits de la banque ;
• Apprécier les outils d’évaluation des risques liés au crédit ;
• Formuler des recommandations.
L'intérêt de cette étude peut donc être synthétisé de la manière suivante:
− Pour la BSIC-BF
Cette étude permettra à la banque d’avoir une vue unifiée sur l’ensemble des risques liés aux
crédits aux entreprises Pour une meilleure prise en charge de ces derniers.
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− Au plan personnel
Elle nous permettra d'appliquer nos connaissances et acquis académiques d'une part et de les
approfondir d'autre part.
Notre étude sera subdivisée en deux grandes parties :
La première partie consistera en la présentation de la revue de littérature couvrant les risques
de crédit ainsi que la présentation de la gestion de ces risques.
Dans la seconde partie, l’étude portera sur la prise de connaissance pratique des risques liés
aux crédits accordés aux entreprises ainsi que l’analyse de leur gestion.
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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA
GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX
CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES
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INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
Les métiers de la banque, qu'il s'agisse des activités de la banque de détail ou des activités de
la banque d'investissement, sont générateurs de risques, qui sont aujourd'hui particulièrement
importants en raison des transformations qui ont affecté 1'économie mondiale (concurrence
accrue dans de nombreux secteurs, ouverture croissante sur l'extérieur, forte volatilité des
variables financière, etc.). L’insuffisance de maîtrise de ces risques, pourrait entraîner des
pertes affectant la rentabilité et les fonds propres de la banque.
La gestion des risques est donc très importante pour les banques, car elle leur permet de
surveiller les risques afin de se protéger contre tout évènement aux conséquences néfastes.
La première partie du mémoire, qui constitue le cadre théorique, sera composée de trois
chapitres : le premier nous permettra de présenter les différents types de crédit ainsi que les
risques qui y sont liés, le deuxième sera consacré à la gestion des risques liés aux crédits
accordés aux entreprises, et le troisième constituera la méthode de l’étude.
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Chapitre 1 : Les types de crédits bancaires et risques liés
Ce chapitre nous permettra d’aider le lecteur de ce document à avoir une bonne
compréhension de la notion de risque lié aux crédits bancaires. Nous définirons d’abord le
concept de crédit bancaire, ensuite nous présenterons les différents types de crédits, et, nous
développerons enfin les risques qui y sont liés.
1.1. Types de crédits bancaires
Il s’agira dans cette section de mettre en exergue la notion de crédit et la classification des
crédits selon leur nature.
1.1.1. Définition du crédit bancaire
Pour Petit-Dutaillis (1967 : 18), « faire crédit, c'est faire confiance, mais c'est aussi donner
librement la disposition effective et immédiate d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat, contre
la promesse que le même bien ou un bien équivalent vous sera restitué dans un certain délai,
le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte
partielle ou totale que comporte la nature même de ce service».
Bernard & al (1989 : 43), lui, dit que « le crédit est un acte de confiance comportant l'échange
de deux prestations dissociées dans le temps, biens ou moyens de paiement contre promesse
ou perspective de paiement ou de remboursement ».
De ces deux définitions ci-haut citées, nous relevons principalement trois notions essentielles
dans l'octroi des crédits :
la confiance qui doit exister entre les parties contractantes ;
le facteur temps qui est extrêmement important dans ce genre d'opération ;
la promesse de remboursement du bien prêté.
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1.1.2. Classification des crédits selon leur nature
Les crédits peuvent être classés en fonction de certains critères notamment la durée, le degré
de libéralité des banques, l'objet, la forme et d'après l'origine des crédits.
1.1.2.1. Les types de crédit selon la durée
Selon ce critère, on distingue les crédits à court terme, à moyen terme et à long terme.
- les crédits à court terme
On désigne sous le terme des crédits à court terme l'ensemble des techniques de financement
spécialisées relatives aux opérations du cycle d'exploitation et d'autre part des moyens de
financement dont la durée est extrêmement courte, de quelques jours à quelques mois. Pour
préciser cette définition, il faut examiner la nature des opérations auxquelles le crédit est
attaché. « Ainsi, suivant la durée du cycle de production ou de commercialisation, le crédit à
court terme peut être relativement long et atteindre une période de l'ordre d'un an, on désigne
alors ces crédits sous le nom de court terme prolongé, et on les distingue des opérations plus
courtes qui portent sur une période de trois à six mois » Conso (2005 : 310-311).
- les crédits à moyen terme
Selon Pruvost (2009 : 72), « le crédit à moyen terme ainsi que son nom l’indique, est un crédit
sur une durée moyenne qui peut aller de 24 à 84 mois c’est-à-dire de 2 ans à 7 ans ». Les
crédits à moyen terme oscillent entre les crédits à court terme et les crédits à long terme.
Certains les appellent des « crédits à long terme courts » tandis que d'autres les appellent des
« crédits intermédiaires ». Ils servent au financement des activités rentables à moyen terme
(ex : construction).
- les crédits à long terme
Les crédits à long terme peuvent, en matière commerciale commencer à 5 ans. Mais du point
de vue des finances de l'Etat, cette durée ne constitue véritablement pas du long terme, il faut
qu'elle soit encore plus longue. C'est ainsi que l'on le définit à partir de 7 ans. Les entreprises
préfèrent ce genre de crédit lorsqu'elles investissent dans des projets qui donneront des
résultats qu'à long terme (ex : usine).
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1.1.2.2. Les types de crédits selon le degré de libéralité des banques
Selon le degré de libéralité des banques, on distingue les crédits mobilisables et les crédits
non mobilisables. Dans les Etats de la zone UMOA, on parle de crédits mobilisables lorsque
la banque centrale donne un accord de déclassement sur la signature du client, ce qui permet à
une banque de solliciter auprès un crédit et lui donne en même temps son accord sur le
refinancement d'une partie du crédit.
Les signatures qui ne bénéficient pas d’accord de classement de la Banque Centrale sont des
crédits non mobilisables car non acceptés au refinancement.
1.1.2.3. Les types de crédits selon leur objet
Tout banquier a besoin de savoir ce qu'en est de l'utilisation du crédit sollicité par son client.
C'est pourquoi il exige de l'emprunteur d'indiquer ses projets afin que le banquier puisse
savoir s'il vaut la peine de les financer.
Pour l’entreprise, on distingue généralement les crédits d’exploitation et les crédits
d’investissement.
- les crédits d'exploitation
Ces crédits sont destinés à :
• faciliter les approvisionnements (c'est-à-dire les biens et les services nécessaires à la
fabrication) ;
• permettre la transformation des matières et fournitures en produits finis (c'est-à-dire
permettre l'utilisation de ces matières et fournitures et le paiement du personnel de
l'usine) ;
• faciliter la commercialisation des biens produits ou achetés en finançant les frais de
livraison, d'après-vente, de publicité, etc.
Nous relevons que ces crédits ont une durée courte, car le cycle d'exploitation d'une entreprise
est généralement inférieur à une année.
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- les crédits d'investissement
Ils sont destinés à l'acquisition soit des investissements corporels (machines, matériels et
outillages, etc.) soit des investissements incorporels (financement de frais d'établissement, le
financement des dépenses de recherche et de développement, l'achat ou la mise en place du
fonds de commerce, etc.).
Selon Desmicht (2007 : 69), le crédit investissement ou encore appelé prêt libre aux
entreprises fait partie des crédits qui sont destinés aux entreprises. Ce sont des prêts à moyen
et long termes et leurs caractéristiques financières sont variées aussi bien en taux qu’en
échéancier de remboursement.
1.1.2.4. Les types de crédits selon leur forme
Cette typologie est définie suivant le degré de liberté dans l'utilisation de ces crédits. Ainsi, on
distingue généralement les crédits liés au projet et les crédits non liés.
- Les crédits liés au projet
Les bénéficiaires n'ont pas le plein droit d'en utiliser à leur gré. Le prêteur les leur donne après
qu'ils aient présenté le projet à financer et les bailleurs de fonds analysent sa viabilité et sa
fiabilité. Son niveau dépend principalement du volume d'investissement ainsi que du schéma
de financement intérieur et celui attendu de l'extérieur. Ces genres de crédits sont les plus
octroyés aux PVD. Ils bénéficient de ces crédits à des fins précises et clarifiées par les
bailleurs de fonds.
- Les crédits non liés
L'utilisation par le bénéficiaire de la ligne de crédit est libre. Il ne doit pas présenter de projets
spécifiques aux bailleurs c'est le genre le plus rare dans les pays pauvres.
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1.1.2.5. Les types de crédits selon leur origine
Nous distinguons deux grands types de crédits :
Le marché intérieur est constitué par l’Etat et ses démembrements d’une part, la Banque
centrale ou alors les particuliers, les entreprises et les organismes financiers implantés dans le
pays d’autre part.
Elle provient également de l'épargne nationale tant oisive que celle qui est prête à être
investie. Elle se présente en définitive comme une simple transaction financière entre l'Etat et
les agents économiques en activité à l'intérieur du même pays.
Les ressources proviennent aussi de l'extérieur : le crédit extérieur trouve son existence dans
les fonds étrangers qui sont mis à la disposition l'économie nationale.
Les agents économiques s'adressent dans ce cas soit à des pays tiers, soit à des organismes
régionaux et internationaux, ou encore à des sociétés ou institutions bancaires privées. Il s'agit
donc ici d'une transaction entre deux collectivités économiques différentes, d'un transfert de
ressources d'une économie à une autre.
Au regard de tous ces types de crédits présentées, il est important de se demander quels sont
les risques qui y sont liés ?
1.2. Les risques de crédit bancaire
Dans cette section, nous allons d’abord voir la notion de risque bancaire avant de présenter les
différents types de risques.
1.2.1. Définition du risque de crédit bancaire
Le risque en matière bancaire peut être défini, selon Rouach & al (1998 : 30), comme étant
« un engagement portant une incertitude dotée d'une probabilité de gain et de préjudice, que
celui-ci soit une dégradation ou une perte ».
Sampson (1982 : 38) pour sa part considère que : « la tension qui habite les banquiers est
inséparable de leur métier, ils veillent sur les économies d'autrui et partant ils les font
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bénéficier en les prêtant à d'autres ce qui comporte inévitablement des risques. Il continue en
précisant qu'un banquier qui ne prend pas de risque n'en est pas un ».
D’après Martinet & al (2000 : 81), « le risque est un phénomène aléatoire correspondant à une
situation ou le futur n’est prévisible qu’avec les probabilités ».
Aussi, la prise de risque est tout simplement liée à l'objet principal de l'activité bancaire :
l'octroi de crédit. Cette prise de risque est inéluctable et justifie l'existence même des banques.
Le simple retard dans un remboursement peut être préjudiciable pour une banque qui travaille
avec des fonds empruntés, car comme tout commerçant ou industriel, il doit faire face, de son
côté, à ses propres échéances et, par conséquent, compter sur les rentrées nécessaires à
l'équilibre de sa trésorerie. Si, par suite de circonstances imprévisibles, ou même par suite
d'une politique de crédit imprudente, les retards se généralisaient, il pourrait en résulter une
immobilisation de capitaux susceptible de mettre la banque en sérieuses difficultés, même si
les crédits accordés ne sont pas compromis.
1.2.2. La typologie des risques de crédit bancaire
En dehors des risques communs à toutes les entreprises (risques logistiques, juridiques, de
malversation....), les banques sont confrontées à des risques spécifiques inhérente à leurs
activités : les octrois des crédits.
Ces risques ne sont pas purement hypothétiques. Cependant, lorsqu'ils se réalisent, ils peuvent
entrainer de lourdes conséquences.
Il existe une multitude de risques de crédits bancaires. Leur classification (typologie), diffère
selon les auteurs à cause surtout des fortes interdépendances qui existent entre les risques, les
uns pouvant entraîner les autres. Toutefois, nous retenons les mêmes éléments constitutifs du
risque bancaire quel que soit l'auteur.
Sardi (2002 : 39-47), par exemple, inventorie une dizaine de risques de crédits bancaires
regroupés en cinq catégories : le risque de contrepartie, le risque particulier à un client ou à
une opération, le risque de taux, le risque corporatif ou professionnel et le risque général.
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1.2.2.1. Le risque de contrepartie
Selon Calvet (2002 : 96), « de façon tout à fait générale, le risque de contrepartie ou de crédit
ou encore de signature, est le risque de défaillance d’une contrepartie sur laquelle est détenue
une créance ou un engagement de hors-bilan assimilable ». Dans un premier temps, le risque
de crédit est donc le risque de subir une perte dans l’hypothèse où la contrepartie se révélerait
dans l’incapacité de faire face à ses engagements.
C'est le risque à la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque. Il s'agit du non-
respect par un client de son engagement financier à savoir, dans la majorité des cas, un
remboursement de prêt.
Les événements qui peuvent amener un emprunteur à ne pas respecter ses engagements sont
multiples :
- une malhonnêteté évidente (escroquerie, abus de confiance) ;
- un cas de force majeure. Ceci est notamment le cas en ce qui concerne les crédits accordés à
des emprunteurs étrangers qui peuvent être confrontés à des risques de guerre, de révolution,
de catastrophes naturelles ou de non transfert ;
- le plus souvent, la cause du non remboursement est à chercher aussi dans une défaillance
économique ou financière involontaire des débiteurs : chômage pour un particulier ou dépôt
de bilan pour une entreprise.
1.2.2.2. Le risque particulier à un client ou à une opération
Le risque particulier à un client dépend d'éléments qui ne dépassent pas le cadre d'une affaire.
Il est fonction de la situation financière, industrielle ou commerciale de l'entreprise, ainsi que
de la compétence technique et de la moralité de ses dirigeants.
Les crédits accordés à des entreprises qui manquent de ressources, qui a trop
d’immobilisation, qui n'ont pas un fonds de roulement suffisant, qui sont surendettées ou dont
la trésorerie est lourde comportent des risques assez grands.
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Des installations industrielles vétustes ou, à l'inverse, des installations somptueuses, des frais
généraux excessifs, des prix de revient exagérés, une production de mauvaise qualité ou, au
contraire, de belle qualité mais trop chère, doivent inspirer au banquier une certaine prudence.
De même, la compétence technique des dirigeants de l'entreprise joue un rôle primordial. En
effet, une affaire mal dirigée est presque inévitablement vouée à des catastrophes, même si les
circonstances lui sont provisoirement favorables.
Il convient également d'attacher une grande attention à la moralité des dirigeants d'une affaire.
Sans doute des commerçants ou des industriels peu scrupuleux ont souvent réussi
brillamment, mais le banquier doit craindre que leur habileté ne s'exerce à ses dépens ou
qu'elle ne provoque des incidents dont il sera indirectement la victime. Ainsi, les entreprises
qui faussent leurs déclarations fiscales peuvent se voir infliger des amendes susceptibles de
les mettre en position critique, notamment par l’absence d’accord de classement de la Banque
Centrale.
Le risque particulier à une opération est fonction de sa nature, de sa durée, de son montant,
surtout lorsque celle-ci a été fixée trop largement par rapport à la surface du client.
1.2.2.3. Le risque de taux
Le type de risque a pour origine l'activité même de la banque qui consiste, rappelons-le, à
réaliser des prêts et à y adosser une collecte. Le risque de taux apparaît lorsque le coût des
ressources devient supérieur aux produits perçus sur les emplois. « Le risque de taux est
identifié par le fait de voir les résultats affectés défavorablement, par les mouvements des taux
d'intérêt » Bessis (1995 : 18).
Ce risque ne se matérialise jamais lors de la réalisation du crédit car, à un instant donné, il
sera absurde qu'une banque prête à un taux inférieur au coût de sa collecte. Le risque de taux
ne peut donc apparaître que dans le temps et uniquement si les durées des emplois et des
ressources ne sont pas parfaitement adossés (il y a adossement parfait lorsque les emplois et
les ressources sont sur une même durée, préservant dans le temps la marge de la banque).
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Même dans une situation d'adossement parfait, le risque peut apparaître lorsque les
emprunteurs (les déposants) viennent rembourser (se faire rembourser) leurs prêts (leurs
placements) par anticipation. Dans ce cas, l'adossement prévu à l'origine disparaît.
1.2.2.4. Le risque corporatif ou professionnel
Le risque corporatif ou professionnel réside essentiellement dans les brusques changements
qui peuvent modifier les conditions d'un commerce ou d'une industrie : pénurie de matières
premières, effondrement des prix, révolution technique ou même simplement modifications
profondes dans les procédés de fabrication, apparition de produits équivalents et moins chers
et changements de mode ou désaffection de la clientèle.
Certaines branches d'activités peuvent être durement frappées par la fermeture d'un débouché
extérieur, ou, même sur le marché intérieur, par la suppression d'une protection douanière.
Les banques redoutent tout particulièrement les positions spéculatives qui, se généralisant
dans une profession, peuvent rendre celle-ci très vulnérable.
1.2.2.5. Le risque général
Le risque général dépasse le cadre de l'affaire au profit de laquelle le crédit est sollicité, pour
frapper l'économie d'une nation entière, d'une région voir la situation internationale. Le risque
général est difficile à prévoir, et il est encore plus difficile d'y parer.
Leur prévision, même lorsqu'elle est possible, est à elle seule un élément de trouble pour les
affaires.
Le risque économique
Le risque économique est caractérisé par les crises « économiques » entrainant un repli
général de l'activité économique. Le passage d'une crise économique est marqué par les
difficultés commerciales ou financières pour la plupart des entreprises et par un accroissement
du nombre des dépôts de bilans. « Le risque économique recouvre aussi bien une dépréciation
monétaire qu’une absence de devises se traduisant, par exemple, par un défaut de paiement »
Bi Tra (2011 : 311).
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Le risque monétaire
Les troubles monétaires amènent les gouvernements à prendre des mesures telles que la
suspension des paiements envers l'étranger. Dans certains pays, des défaillances de banques
ont entraîné des séries de faillite.
Le risque politique
Le risque politique réside dans les révolutions, les guerres civiles ou d’origines étrangères.
Les guerres entraînent des fermetures d'entreprises, des réquisitions, des destructions. Elles
peuvent être la cause de moratoires qui paralysent les règlements. « Le risque politique
survient dans les affaires internationales lorsque des changements importants se produisent
dans l’environnement des entreprises » Bi Tra (2011 : 312).
Le risque social
Le risque social est caractérisé par les troubles sociaux. Les troubles sociaux peuvent
s'accompagner de grèves, d'émeutes, de pillage, et sont parfois aussi préjudiciables à telle ou
telle entreprise comme les guerres.
Le risque naturel
Pour Tronchon (1991 : 30), « le milieu naturel impose des contraintes à l'aménagement du fait
qu'un site présente toujours des caractéristiques dépendantes ». Les conséquences
d'événements naturels tels que des inondations, des sécheresses, des incendies, des épidémies,
des invasions de parasites, qui frappent des régions plus ou moins étendues sont également
sources de difficultés pour les banques.
A côté de cette classification de Sardi, d’autres risques sont souvent cités dans la littérature
mais, ils sont liés directement à la gestion des établissements bancaires. Il s’agit du risque
d’insolvabilité, du risque règlementaire, du risque d’image commerciale.
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1.2.2.6. Le risque d’insolvabilité
D’après Siruguet (2007 : 93), « dans une banque les ressources sont employées sous forme de
prêts dont le remboursement permet celui des ressources ». Si les emprunteurs ne respectent
pas leurs engagements dans des proportions significatives (risque de contrepartie) la banque
ne peut plus faire face aux siens (rembourser les déposants). C’est la manifestation du risque
d’insolvabilité qui apparaît en cas de :
• rupture de la chaîne des flux financiers au sein de la banque liée à la défaillance d’une
ou plusieurs contreparties. Ce risque est donc fortement présent dans le cadre des
opérations de crédit investissement ;
• risque lié à l’environnement de la clientèle (situation politique, économique,…).
1.2.2.7. Le risque règlementaire
Pour Sardi (2002 : 451), « le risque règlementaire correspond au risque d’encourir des
sanctions fiscales ou juridiques, suite à une non application des dispositions légales en
vigueurs ». Dès que la banque entre en relation d’affaires avec un client, notamment lors de
l’octroi de crédit d’investissement, elle peut courir ce type de risque.
1.2.2.8. Le risque d’image commerciale
« Risque de politique commerciale, il correspond au risque lié à une perception négative de
l’activité commerciale de la banque par ses clients potentiels que sont les membres adhérents
pour la plupart » (Maders, 2006 : 104).
CONCLUSION L’activité bancaire, est en grande partie orientée vers la mise en relation des agents
économiques. Ce rôle d’intermédiation se manifeste habituellement par l’octroi de crédits aux
entreprises mais, les banques sont souvent confrontées à des risques en cas d’insolvabilité de
celles-ci. Face à ce problème, les banques doivent donc adopter certaines mesures afin de
pouvoir se préserver et continuer à exercer correctement leurs activités.
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Chapitre 2 : Gestion des risques liés aux crédits bancaires
L'activité bancaire, pour parer aux défaillances des emprunteurs, a mis en place des « gardes
fous » qui se présentent sous diverses formes.
En effet, le secteur bancaire a réfléchi sur les documents ayant une valeur juridique, des
garanties réalisables permettant de recouvrer au moins une partie de la créance compromise,
une assurance-crédit (sous régionale ou internationale) pour compléter cette garantie.
Dans ce chapitre, nous essayerons de présenter les principaux moyens mis en place par les
banques pour se prémunir des risques de crédit.
2.1. Les principaux acteurs de la gestion des risques bancaires
Il s’agit ici des acteurs directement concernés par la gouvernance d’entreprise et la gestion des
risques. En outre, il y a ceux qui déterminent le contexte règlementaire et politique dans
lequel les banques exercent leur activité, et qui ont une grande influence sur la gestion des
risques. Selon Greuning & al (2004 : 33), ce sont les autorités régulatrices, les autorités de
contrôle, les actionnaires, le conseil d’administration, la direction, le comité d’audit et les
auditeurs internes, les auditeurs externes, et enfin le grand public.
2.1.1. Les autorités régulatrices
Elles sont chargées de la mise en place d’un cadre règlementaire pour la gouvernance et la
gestion des risques. En général, les autorités régulatrices peuvent adopter soit une approche
normative soit une approche orientée marché ; ce choix dépend souvent des concepts et des
principes généraux qui sous-tendent l’ensemble du système économique.
2.1.2. Les autorités de contrôle
Le rôle de l’autorité de contrôle bancaire n’est dorénavant plus confiné au contrôle de la
conformité aux lois bancaires et à la réglementation prudentielle. La tâche de la supervision
bancaire est de contrôler, d’évaluer et, au besoin, de renforcer le processus de gestion des
risques encourus par les banques.
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2.1.3. Les actionnaires
En mettant en place le conseil de surveillance et en approuvant la composition du conseil
d’administration, le comité d’audit et les auditeurs externes, les actionnaires ont le pouvoir de
déterminer l’orientation de la banque. Les régulateurs du système bancaire reconnaissent
l’importance des actionnaires car les procédures d’octroi des licences bancaires comprennent
normalement l’identification obligatoire des principaux actionnaires et l’exigence d’un
nombre minimal d’actionnaires.
2.1.4. Le conseil d’administration
Le conseil doit répondre devant les déposants et les actionnaires de la sauvegarde de leurs
intérêts à travers une administration de l’institution qui soit licite, éclairée, efficace et
performante. En général, les membres du conseil délèguent la gestion quotidienne de l’activité
bancaire aux cadres exécutifs et aux employés, mais ils ne peuvent pas abdiquer leur
responsabilité par rapport aux conséquences engendrées face à la mise en place de règles et de
pratiques incorrectes ou imprudentes en ce qui concerne les prêts, les investissements, la
protection contre la fraude en interne, etc.
2.1.5. La direction
Le positionnement stratégique d’une banque, la nature de son profil de risque et l’adéquation
des systèmes d’identification, de suivi et de gestion de ce profil reflètent à la fois la qualité de
l’équipe de direction et la qualité de la supervision de la banque par les administrateurs. Les
régulateurs se donnent donc pour objectif de renforcer la participation de la direction, et de
lui faire assumer la principale responsabilité dans le maintien de la sécurité et de la cohérence
de l’activité de la banque.
2.1.6. Le comité d’audit et les auditeurs internes
Le comité d’audit constitue un outil précieux pour aider la direction à identifier et à
appréhender les catégories de risque dans les organisations complexes. Le comité d’audit est
donc une extension de la fonction de gestion des risques du conseil d’administration.
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2.1.7. Les auditeurs externes
Les principaux objectifs d’un audit consistent à permettre à l’auditeur d’exprimer un avis
raisonnable sur la manière dont les résultats financiers de la banque reflètent sa situation
financière et les résultats de son activité sur une période donnée. Le rapport d’audit est
normalement destiné aux actionnaires, mais il est utilisé par un certain nombre d’autres
parties telles que les superviseurs, les professionnels de finance, les déposants et les
créanciers.
2.1.8. Le grand public
Dans la plupart du temps, les investisseurs et les déposants commettent l’erreur de croire que
les régulateurs peuvent toujours garantir la sécurité des dépôts du public. Cependant aucune
politique de gestion et aucune règlementation de protection ne peuvent les affranchir de leur
propre responsabilité concernant les décisions relatives à leurs investissements. Les
investisseurs et les déposants gardent la responsabilité d’appliquer des règles de
diversification de leurs placements et sont également responsables de leur appréciation
personnelle d’une institution financière.
2.2. Technique de couverture des risques de crédit
Selon Conso (2005 : 605), « On a pu constater que le risque est omniprésent, multiforme,
qu'il concerne tous les collaborateurs de l'entreprise, et bien sûr la direction générale, mais
aussi les actionnaires au niveau du risque global d'entreprise. Le combattre concerne donc
tous les acteurs ».
Il existe plusieurs moyens pour limiter les risques de crédit bancaire. Ces moyens varient en
fonction des suggestions des différents auteurs. Ferronnière (1963 : 187), par exemple
présente quatre moyens pour limiter les risques de crédit bancaire :
- la diversification du portefeuille de crédit;
- les études approfondies du futur débiteur ;
- la surveillance constante de la solvabilité ;
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- la prise de garanties.
2.2.1. La diversification du portefeuille de crédit
La banque peut et doit diversifier ses crédits. En effet, il est périlleux pour une banque de
concentrer ces crédits sur quelques gros bénéficiaires.
Plus les crédits sont répartis entre un grand nombre de bénéficiaires et d'émetteurs, plus la
probabilité de non remboursement est faible. C’est la division des risques qui constitue l'un
des fondements de la fonction d'intermédiaire financier. De même, le financement exclusif
d'un seul secteur de l'activité économique et /ou une zone géographique expose la banque à
des difficultés élevées en cas de récession du secteur ou de la zone.
2.2.2. Surveillance et contrôle du futur débiteur
La banque réduira les risques du crédit en décidant de n'octroyer des prêts qu'aux personnes
présentant un faible risque de défaillance.
La banque doit vérifier que le montant des remboursements et intérêts demandés est en
correspondance avec les revenus actuels et futurs du débiteur. Elle doit également s'assurer
que le client a le réel désir d'honorer ses engagements. Pour cela, elle peut consulter les
fichiers d'incidents de paiement et de remboursement des confrères ou de la Banque Centrale.
La banque a également la possibilité de sélectionner ses clients à partir de leur situation
familiale, de leur niveau de revenu et de tous autres éléments servant à différencier les clients
défaillants des non défaillants. La décision d'octroyer ou non un crédit à une entreprise est
prise après des études de conjoncture du secteur économique et examen de sa situation
financière.
2.2.3. La surveillance constante de la solvabilité
La solvabilité est une chose qu'il faut surveiller continuellement. Il y a des personnes
solvables à un moment donné et qui ne le sont plus ensuite. Cette solvabilité se rattache
souvent à la notion du patrimoine. Elle peut dépendre aussi des sûretés stipulées. En effet,
faute de sûreté particulière, c'est l'ensemble du patrimoine du débiteur qui constituera sa
garantie.
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Le créancier prudent ne dormira tranquille que si les biens de son débiteur sont disponibles,
faciles à saisir. Il comparera les disponibilités avec les exigibilités pour savoir si d'autres
créances ne mettent pas son débiteur en difficulté.
Il sait enfin que certains biens comme le fonds de commerce sont susceptibles de s'évanouir
d'eux-mêmes si le débiteur relâche ses efforts.
2.2.4. La prise de garanties
Pour améliorer la sécurité de ces engagements, et surtout pour se couvrir du risque de non
remboursement, il faut que le banquier prenne des garanties. Ainsi, on distingue les garanties
réelles et les garanties personnelles.
2.2.4.1. Les garanties réelles
Selon HADJ SADOK (2007 : 11), ce genre de garantie est juridiquement appelée
«cautionnement réel». La garantie réelle est un engagement qu'une entreprise met à la
disposition de sa banque sous forme d'un bien mobilier ou immobilier. Il existe plusieurs
types de garanties réelles à savoir le nantissement, l’hypothèque, le droit de rétention, le droit
de suite, le droit de préférence, la dation en paiement.
Le nantissement
Le nantissement est l'affectation d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble de biens
meubles incorporels, présents ou futurs, en garantie d'une ou plusieurs créances, présentes ou
futures, à condition que celles-ci soient déterminées ou déterminables.
L'hypothèque ou sûreté réelle immobilière
L'hypothèque est une garantie coûteuse comparativement au nantissement. Elle est
généralement sollicitée en couverture de crédit d'investissement. L'hypothèque se définit
comme étant l'acte par lequel le débiteur accorde au créancier un droit sur un immeuble sans
dessaisissement et avec publicité.
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Le droit de rétention
Le créancier qui détient légitimement un bien du débiteur peut le retenir jusqu’à complet
paiement de ce qui lui est dû, indépendamment de toute autre sûreté.
Le droit de préférence
Le droit de préférence est l'avantage que détiennent certains créanciers limitativement
désignés par la loi d'être payés avant d'autres créanciers. La notion de droit préférentiel a été
définie comme visant « tout droit susceptible de conférer à son titulaire une facilité plus
grande dans la perception de sa créance ».
Le droit de suite
Dans le domaine des contrats et celui des voies d'exécution, le "droit de suite" est la
prérogative qui appartient à certains créanciers d'exercer leur droit sur un bien en quelque
main qu'il se trouve.
La dation en paiement
La dation en paiement est une opération juridique par laquelle, en paiement de tout ou partie
du montant de sa dette, un débiteur cède la propriété d'un bien ou d'un ensemble de biens lui
appartenant.
2.2.4.2. Les garanties personnelles
Appelées aussi « sûretés personnelles », elles consistent en l'engagement d'une personne de
répondre de l'obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci ou à première
demande du bénéficiaire de la dette. « Elles garantissent l'exécution d'une obligation par un
débiteur, elles ont pour objectif de consolider les chances de paiement du créancier, le
prémunissant contre l'insolvabilité du débiteur » (Barthez & al, 2010 : 60). Elles se réalisent
sous les formes juridiques de cautionnement et de l’aval.
Le cautionnement
Selon Aynes (1997 : 100), « le cautionnement est un contrat unilatéral par lequel la caution
s'engage envers un créancier à exécuter l'obligation au cas où le débiteur ne le ferait pas ». Cet
engagement peut être contracté sans ordre du débiteur.
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L'aval
L'aval est l'engagement apporté par un tiers sur un effet de commerce pour en garantir le
paiement. L'avaliste est donc solidaire du débiteur principal. L'aval peut être donné sur l'effet
ou par acte séparé.
2.2.5. La gestion du risque de taux
Pour qu'une banque évite d'avoir une trop grande exposition au risque de taux, il est
souhaitable qu'elle limite son risque de transformation, c'est-à-dire qu'elle s'efforce d'adosser
au mieux la durée de ses emplois avec celle de ses ressources.
Une autre solution consiste à développer la part de sa collecte, mais surtout de ses emplois à
taux révisables, car ceux-ci vont évoluer corrélativement aux taux du marché.
Une dernière solution consiste pour la banque à couvrir son risque de taux en opérant sur des
produits de marché dérivé.
Selon Pupion (1999 : 70), les moyens pour réduire le risque de taux d'intérêt doivent se faire
en fonction des aléas qui surviennent au niveau de la conjoncture économique nationale et
internationale.
2.3. Les supports à exiger dans l'administration du crédit
Un ensemble de documents accompagne le crédit tout au long de sa vie. Ces supports
alimentent aussi une banque de données pour de futurs renouvellements dudit crédit ou pour
une autre forme de concours que l'entreprise sollicitera auprès de la banque. Ces documents
constituent une liasse très utile pour la mise en place de base de données.
Nous allons tout le long de cette section présenter les documents les plus importants dans le
dossier de mise en place du crédit.
2.3.1. La convention du crédit
C'est un document élaboré par la banque dans lequel elle explique les modalités du crédit. Elle
a une valeur de contrat car le client après avoir pris connaissance dudit document doit
l’approuver afin de lui donner toute son essence juridique.
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2.3.2. L’assurance-crédit
L'assurance-crédit a pour objectif d'apporter des réponses concrètes à des questions relatives à
la prévention et à la gestion du risque d'impayé, au recouvrement des créances en souffrance
et à une indemnisation rapide.
En effet, pour trouver la solution adéquate au besoin spécifique des banques, les compagnies
d'assurance ont réfléchi à diverses formes d'assurance notamment : l’assurance-crédit où
l'assureur prend une position qui se rapproche de celle de la caution moyennant le versement
d'une prime à la charge de l'emprunteur. A côté de celle-ci, s’est greffée une autre, l'assurance
incendie qui permet un dédommagement en cas de destruction, de dégradation ou du vol d'un
des biens de l'entreprise qui peut servir de suretés.
Les unes comme les autres permettent en général de garantir :
le paiement des créances impayées issues de procédures collectives ;
l'indemnisation des impayés qui pourraient la mettre en péril (impayés exclusivement
pouvant entrainer des dépôts de bilan) ;
le recouvrement des sommes prêtées à des entreprises.
Les formules sont nombreuses. Devant un prêt, la banque fera d'abord une revue des risques
et cherchera à y rattacher une assurance qui lui permettra de récupérer ses fonds.
2.3.3. Les contres garanties
Outre la mise à disposition des organisations financières locales de ressources à long terme
(ligne de crédit), de garanties contre le risque politique et de formation en analyse de risque, il
existe une technique d'incitation à l'attribution de crédits à moyen terme, encore peu
développée dans notre sous-région, qui consiste à « partager » avec une institution financière
le risque commercial de défaut de ses débiteurs par l'octroi de garanties partielles.
Compte tenu de l'importance des montants sollicités, les banques peuvent recourir à des
organismes qui ont vocation de garantir les prêts des grands ouvrages comme le financement
des infrastructures, des centrales électriques, etc.
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Dans cette partie donc nous présenterons quelques organismes de notre espace
communautaire qui s'expriment dans le domaine de la contre garantie de prêts portant sur des
montants importants. Ces organismes permettent :
la garantie des prêts à moyen ou long terme destinés au financement du projet
économique et financièrement rentable ;
l'allégement des conditions d'emprunt par la bonification d'intérêt ou l'allongement de
la durée du crédit ;
le financement des opérations spécifiques sur des emprunts et subventions : projets
intégrateurs, assistance technique, étude de viabilité technique et financière ;
la prise de participation dans le capital.
Parmi institutions, nous pouvons citer le FAGACE, le Fonds GARI, le FAIR.
FAGACE
Le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) est un
établissement public international à caractère économique et financier crée en 1978 par huit
Etats : Benin, Burkina Faso, Centrafrique, Cote d'Ivoire, Niger, Rwanda, Sénégal, Togo ; le
Mali s’y est joint en 1996. Le FAGACE a son siège à Cotonou (Benin).
Le FAGACE intervient dans les domaines des industries de valorisation des ressources
naturelles, des industries d'import - substitution, du développement rural, des infrastructures et
de la création des PME.
Le Fonds GARI
Le fonds de garantie des investissements (GARI) en Afrique de l'Ouest est une société de
droit togolais qui offre des garanties sur les crédits à l'investissement à moyen et long termes
pour les projets d'investissement sur l'ensemble des pays de la CEDEAO.
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Le FAIR
Le fonds d'aide à l'intégration régionale (FAIR) est un fonds destiné à assurer le financement
d'un aménagement équilibré du territoire communautaire en contribuant à la réduction des
disparités régionales. Sur la période 2002 à 2006 inclus, le financement prévu du programme
d'intervention du FAIR des Etats membres de l'UEMOA est estimé à un montant de cent dix-
huit (118) milliards de francs CFA.
Les contres garanties ne sont que très rarement utilisées. Ce sont plutôt les garanties assorties
de suretés en général qui sont plus prisées par nos banques.
2.4. Les dispositions règlementaires relatives à la gestion du risque de crédit
Dans ses décisions quotidiennes d’octroi de crédit, la banque est amenée à rechercher la
meilleure protection contre les risques. Cette partie nous permettra de passer en revue les
moyens utilisés par les autorités monétaires de l’UEMOA et les banques elles-mêmes pour
minimiser les risques dans l’octroi de crédit tout en maximisant la rentabilité des
établissements de crédit.
2.4.1. Le ratio de COOKE ou ratio de solvabilité
Lancée en 2001 par le comité de Bâle, la réflexion sur la réforme du ratio de Cooke
fonctionne sur la base d’une discussion permanente entre le comité et la profession bancaire.
Si ce mode de fonctionnement permet une construction progressive de la réforme, en
revanche, il induit une certaine lourdeur dans la prise de décision. C’est ainsi que l’application
du nouveau accord a été reportée en 2006.
Le ratio de Cooke a été institué en 1988 par le comité de Bâle et destiné aux banques à
activité internationale. Il fixe la limite de l’encours pondéré des prêts accordés par un
établissement financier en fonction des capitaux propres de la banque. Les banques sont
tenues de garder un volant de liquidité, de ne pas prêter à long terme, l’équivalent de plus de
8% de leurs fonds propres afin de faire face aux impondérables : retournement de la
conjoncture et augmentation des impayés de la part de ménages moins solvables.
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Dans la règlementation Cooke, un crédit était pondéré à 100% quelle que soit la situation de
l’entreprise. Seules les administrations de l’OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Economiques) bénéficient d’une pondération moindre.
L’une des principales faiblesses du ratio de Cooke, réside dans son caractère très forfaitaire.
De ce fait, il a entraîné la coexistence dans les banques de deux approches aujourd’hui très
différentes : l’approche réglementaire et l’approche économique. Le reproche que l’on peut
faire à l’approche réglementaire actuelle, c’est qu’elle ne prend pas suffisamment en compte
la réalité du risque. C’est ce qui a amené le comité à créer un nouveau ratio (Mc Donought).
L’un des objectifs de ce nouveau ratio Mc Donought est de rapprocher les notions de capital
réglementaire et de capital économique.
2.4.2. Le Bâle II
Selon Remond (2009 : 199), la réforme Bâle II du ratio de solvabilité bancaire s’inscrit dans
une démarche mondiale de réglementation de la profession bancaire remontant à la fin des
années 80, dont l’objectif est de prévenir les faillites.
Cette réforme repose sur la qualification de la relation entre risques et fonds propres, ces
derniers représentant le moyen ultime permettant de faire face à des pertes importantes. En
pratique, il s’agit de respecter un ratio réglementaire entre fonds propres et actifs pondérés par
leur niveau de risque. Le ratio de fonds propres obtenu ne peut être inférieur à 8% (Roncalli,
2004 : 96). Il se calcule avec au numérateur (d’après le nouvel accord), le montant des fonds
propres dont une banque dispose et, au dénominateur, une mesure des risques qu’elle encourt
(actifs pondérés).
L’accord actuel ne couvre explicitement que trois types de risques dans la définition des actifs
pondérés :
le risque de crédit ou contrepartie ;
le risque de marché ou de prix ;
le risque opérationnel.
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2.4.3. Le dispositif prudentiel de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)
Le Conseil des Ministres de l’UMOA a arrêté au cours de sa session du 17 juin 1999, de
nouvelles règles prudentielles applicables aux banques et établissements financiers,
conformément aux statuts de la BCEAO. La mise à jour de la réglementation prudentielle a
été rendue nécessaire par le souci :
de prendre en considération l’évolution des normes internationalement admises en
matière de supervision bancaire ;
d’assurer une protection accrue des déposants dans un contexte de libéralisation de
plus en plus affirmée des activités monétaires, bancaires et financières ;
de prendre davantage en compte les innovations financières dans l’appréciation des
risques et des engagements du système bancaire ;
enfin, de procéder à une mise en harmonie avec le plan comptable bancaire, rendu
obligatoire en 1996, soit cinq ans après le précédent dispositif prudentiel.
Les nouvelles règles prudentielles applicables aux banques et établissements financiers
portent sur les domaines suivants : les conditions d’exercice de la profession, la
réglementation des opérations effectuées par les banques et établissements financiers, les
normes de gestion. Notre attention se portera tout particulièrement sur les normes de gestion
qui traitent des dispositions relatives à la gestion des risques :
la règle de couverture des risques est définie par un rapport minimum à respecter, dit
"rapport fonds propres sur risques". Ce ratio comporte au numérateur, le montant des
fonds propres effectifs de la banque ou de l'établissement financier, et au
dénominateur, les risques nets. Le pourcentage minimum à respecter est fixé à 8% ;
la règle du coefficient de couverture des emplois à moyen et long termes par des
ressources stables, en vue d'éviter une transformation excessive des ressources à vue
ou à court terme en emplois à moyen ou long terme. Aussi, les banques et
établissements financiers doivent financer une certaine proportion de leurs actifs
immobilisés ainsi que de leurs autres emplois à moyen et long terme, par des
ressources stables. La norme à respecter pour le coefficient de couverture des emplois
à moyen et long terme par des ressources stables est fixée à 75% minimum ;
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la règle de division des risques énonce que les banques et les établissements financiers
doivent limiter, dans une certaine proportion, leurs risques sur un même bénéficiaire
ou une même signature, ainsi que sur l’ensemble des bénéficiaires dont les concours
atteignent un niveau donné de leurs fonds propres effectifs. Le montant total des
risques pouvant être pris sur une seule et même signature est limité à 75% des fonds
propres effectifs d’une banque ou d’un établissement financier. Par ailleurs, le volume
global des risques atteignant individuellement 25% des fonds propres effectifs d’une
banque ou d’un établissement financier, est limité à 8 fois le montant des fonds
propres effectifs de l’établissement concerné ;
les règles de liquidité et le seuil d’illiquidité : la réglementation sur la liquidité prend
la forme d’un rapport entre d’une part, au numérateur, les actifs disponibles et
réalisables ou mobilisables à court terme (3 mois maximum), et d’autre part, au
dénominateur, le passif exigible à court terme ou les engagements par signature
susceptibles d’être exécutés à court terme (3 mois maximum) ;
Le ratio ainsi défini, appelé « coefficient de liquidité », s’applique à l’ensemble des
banques et établissements financiers autorisés à recevoir des fonds du public (y
compris par l’émission de titres de créances négociables).
Il est retenu la notion de durée résiduelle ou durée restant à courir pour le calcul du
ratio. La norme à respecter par les établissements assujettis est fixée à 75% minimum.
Cette norme doit être respectée à tout moment ;
le ratio de structure du portefeuille : la Banque Centrale, lors de la refonte de ses
règles d’intervention et de sa politique monétaire en 1989, a accordé une priorité à la
qualité des emplois bancaires, en particulier les crédits. Aussi, un système des accords
de classement a-t-il été mis en place en janvier 1992, objet d’instructions détaillées
aux banques et établissements financiers. Depuis lors, les établissements assujettis
sont tenus de respecter un ratio de structure de portefeuille appréciant la qualité de ce
dernier.
Le dispositif des accords de classement a pour objectif d’inciter les banques et établissements
financiers à détenir des actifs sains et à leur fournir des outils d’analyse financière
homogènes. Il permet en outre à la Banque Centrale d’apprécier a posteriori la qualité des
signatures détenues en portefeuille par le système bancaire et de déterminer l’encours
mobilisable auprès d’elle. Pour s’assurer de la bonne qualité des crédits distribués par les
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établissements assujettis, le ratio de structure de portefeuille doit être, à tout moment, égal ou
supérieur à 60%.
Cette disposition s’applique aux banques et aux établissements financiers spécialisés dans la
distribution de crédit.
2.4.4. Le dispositif du COSO II pour le management des risques de l’entreprise
Il y a plusieurs années, le Committee of Sponsoring Organization of the Treadway
Commission (COSO) a publié un ouvrage intitulé « Internal control-Integrated framework »
afin d’aider les entreprises à évaluer et à renforcer leurs systèmes de contrôle interne. Depuis,
ce référentiel a été intégré aux politiques et règlementations des entreprises qui, en vue de la
réalisation de leurs objectifs, sont soucieuses de mieux contrôler leurs activités.
Cependant, les défaillances qui ont émaillé la vie économique aux Etats Unis comme en
Europe au cours de ces dernières années, ont confirmé l’utilité de constituer un référentiel de
risk management en complétant les trois objectifs assignés au contrôle interne, par un
quatrième objectif de maitrise des risques liés à la stratégie de l’entreprise. (IFACI, 2007 : IX)
Le COSO II propose un cadre de référence pour la gestion des risques de l’entreprise
(Enterprise Risk Management Framework), dans le but d’aider la direction des organisations à
faire face aux risques susceptibles de compromettre l’atteinte de leurs objectifs. Selon l’IFACI
(2007 : 5), la gestion des risques de l’entreprise se définit comme étant un processus mis en
œuvre par le conseil d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation
exploitée, pour l’élaboration de la stratégie transversale à l’entreprise, destinée à :
identifier les événements potentiels pouvant affecter l’organisation ;
gérer les risques afin qu’ils restent dans les limites de son appétence, c’est-à-dire le
niveau de risque global auquel l’organisation accepte de faire face ;
fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs de l’organisation.
Aussi, pour le management des risques, il est retenu huit éléments en interaction qui servent
de critères d’appréciation de son efficacité. Ces éléments sont : l’environnement interne, la
fixation des objectifs, l’identification des événements, l’évaluation des risques, le traitement
des risques, les activités de contrôle, l’information et la communication et le pilotage.
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Les mécanismes de management des risques sont étroitement liés aux activités opérationnelles
de la structure et leur existence est justifiée par la nature même des opérations. Lorsque ces
mécanismes sont totalement intégrés dans l’infrastructure de l’organisation, le dispositif de
management des risques trouve son efficacité optimale (IFACI, 2007: 25).
Ce processus fait donc partie des bonnes pratiques, mises en œuvre par les différentes
entreprises et institutions bancaires car il permet d’éviter une surexposition non souhaitée aux
risques bancaires, dont ceux liés au crédit investissement.
CONCLUSION A travers ce chapitre, nous avons essayé de faire ressortir les dispositifs réglementaires et les
dispositifs propres aux banques qui leur permettent de gérer et réduire les risques de crédit
bancaire.
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Chapitre 3 : Méthodologie de recherche
Pour réaliser cette étude, la méthodologie de recherche consiste en la mise en œuvre de notre
démarche théorique du processus de gestion des risques de crédit bancaires. Ce chapitre
présente dans un premier temps, un modèle d’analyse, et dans un second temps, les outils de
collecte et d’analyse des données.
3.1. Modèle d’analyse
Le modèle d’analyse est la représentation schématique de notre démarche théorique pour la
gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises. Il est composé de la
prise de connaissance générale, de l’identification des risques, de l’appréciation du dispositif
de maîtrise et des recommandations.
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Figure 1: Modèle d'analyse de la gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises
Source : nous même
Outils Etapes Phases
Grille séparation tâches
Interviews Observations
Prise de connaissance
Préparation
Réalisation
Analyse documentaire
Questionnaire Test conformité et
permanence Interviews
Finalisation
Tableau de suivi des
recommandations
Identification des risques
Evaluation des risques
Elaboration de la cartographie des risques
Recommandations et suivi des
recommandations
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3.2. Outils de collecte des données et analyse des données
Ils contituent les méthodes et techniques utilisées pour la collecte et l’analyse des
informations concernant le fonctionnement et les procédures de gestion des risques de crédit
bancaire d’une entité donnée. Dans l’objectif de maximiser cette collecte d’information, nous
allons utiliser l’analyse documentaire, l’entretien, l’observation, le tableau d’identification des
risques, le questionnaire de contrôle interne, le test de conformité et de permanence et la grille
de séparation des tâches.
3.2.1. L’interview
Une interview est un entretien avec une personne en vue de l’interroger sur ses actes, ses
idées, etc, et de divulguer la teneur de l’entretien. C’est une technique de receuil
d’informations qui permet l’explication et le commentaire, et donc apporte une plus value
importante à la collecte des informations factuelles et des éléments d’analyse (Lemant, 1998 :
181). Pour faire ces entretiens, nous allons rencontrer certains acteurs du processus et nous
leur soumettrons notre questionnaire.
Ainsi, nous allons nous entretenir avec les personnes suivantes :
les agents du service commerciale ;
le chef du service crédit ;
les agents du service crédit ;
les agents de la comptabilité ;
les responsables du service d’audit interne.
3.2.2. L’analyse documentaire
Elle consiste à une exploitation des documents existants nécessaires au fonctionnement de
l’organisation. L’analyse documentaire constitue l’acquisition des connaissances générales sur
le processus. Notre analyse sera faite en partie sur les documents concernant la gestion des
risques de crédit bancaire.
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3.2.3. L’observation physique
Une observation physique est la constatation de la réalité instantanée de l’existence et du
fonctionnement d’un processus, d’un bien, d’une transaction ou d’une valeur. Elle consiste
essentiellement en la vérification détaillée d’un descriptif donné. Elle doit permettre de porter
un avis sur l’état physique et/ou du fonctionnement apparent du bien à l’’instant de
l’observation (Lemant,1998 : 201-203).
L’observation nous permattra de nous assurer que les informations receuillies lors des
entretiens s’accordent avec les étapes du procssus d’octroi de crédit.
3.2.4. La grille de séparation des tâches
C’est un outil de diagnostic qui permet de déceler sans erreurs possibles les manquements au
principe de séparation des tâches, d’analyser la charge de travail par agent, d’identifier sa
structuration et la manière dont elle est remplie.
Elle va vraiment relier l’organigramme fonctionnel à l’organigramme hiérarchique et justifier
les analyses de postes. Sa lecture va permettre de déceler sans erreur possible les
manquements à la séparation de tâches et donc y apporter le remède (Renard, 2010 : 347-
348).
Elle décrit la répartition du travail et décèle les éventuels cumuls de fonctions incompatibles
afin d’y remédier (Obert, 2004: 77).
La grille de séparation des tâches nous permettra donc de déceler les manquements au
principe de séparation des tâches (tâches incompatibles, cumul de fonctions).
3.2.5. Le questionnaire de contrôle interne
Le questionnaire de contrôle interne est une grille d’analyse dont la finalité est de permettre à
l’auditeur d’apprécier le niveau de risque et de porter un diagnostic sur le dispositif de
contrôle interne. Il est généralement composé d’une liste de questions fermées qui servent à
recenser les moyens mis en place pour atteindre les objectifs du contrôle interne.
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3.2.6. Le test de conformité et de permanence
Le test de conformité et de permanence permet de nous assurer de l’existence des
informations receuillies, et que les opérations de contrôle interne s’effectuent effectivement
dans la forme.
Lorsque le test de conformité est concluant, nous venons au test de permanence qui nous
permettra de nous assurer que les forces théoriques ont fonctionné de façon permanente, tel
que décrit lors des entretiens ou dans le manuel de procédure.
CONCLUSION Ce chapitre nous a permis de définir les différents outils et techniques de collectes
d’informations nécessaires pour bien mener notre étude. La seconde partie de l’étude nous
permettra d’aborder les aspects pratiques.
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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Le cadre juridique, très formalisé, régissant les activités bancaires et financières, d'une part, la
nature économique de ces activités d’autre part, rendent le contrôle interne impératif pour tout
établissement de crédit, particulièrement dans une perspective de maîtrise des risques et
d'optimisation de la solvabilité. Les difficultés et des défaillances constatées chez certains
établissements ont souvent eu pour cause profonde une insuffisance de contrôle interne et un
défaut d'évaluation de l'efficacité des dispositifs mis en place par l'établissement.
A cet égard, la première partie de notre étude consacrée à la revue de littérature et à la
méthodologie de recherche nous a permis de relever l’importance pour les entreprises de
chercher les financements (emprunts bancaires) et aussi de passer en revue les différents
aspects du risque de crédit notamment à travers sa définition, sa typologie et ses moyens de
gestion.
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DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA
GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX
CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES PAR LA
BSIC-BF
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INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Le souci permanent des banques est de disposer d’un dispositif de contrôle très efficace qui
permet d’atténuer leur prise de risque.
Après la revue de littérature, nous allons procéder à la mise en pratique de notre méthodologie
d’étude pour effectuer l’analyse des risques liés aux crédits accordés aux entreprises par la
BSIC.
Ainsi, cette partie comprendra trois chapitres. Le premier consistera à la présentation de la
BSIC-BF, le second consistera à faire une description du dispositif du processus d’octroi de
crédit à la BSIC ainsi que celui de la gestion des risques qui sont liés, le troisième nous
permettra de faire une analyse critique de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux
entreprises.
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Chapitre 4 : Présentation de la BSIC- Burkina FASO
Filiale du groupe BSIC, la BSIC-BURKINA FASO, société anonyme a ouvert ses portes le 09
janvier 2004.
Avec un capital initial de deux milliards (2 000.000.000) de francs CFA, BSIC - BURKINA
FASO dispose aujourd’hui d’un capital de huit milliards six cent millions (8.600.000.000) de
francs CFA avec comme actionnaire unique BSIC - Tripoli. BSIC - BURKINA FASO offre
les services d’une banque commerciale de type universelle d’une part, et d’autre part, d’une
banque d’investissement à travers le financement des projets économiques viables. L’objectif
majeur de BSIC est d’apporter son concours financier et technique à la réalisation de tout
projet ayant pour ambition de promouvoir le développement du BURKINA FASO à travers
des politiques efficaces et adaptées de financement et d’investissement.
Le siège social de BSIC-BF est installé sur l’avenue du Docteur KWAME N’KRUMAH à
Ouagadougou.
4.1. Missions et objectifs de la BSIC
La BSIC a pour activité principale la collecte de dépôts des agents économiques et le
financement de l’économie nationale par le crédit bancaire
La BSIC, dans le souci de satisfaire sa clientèle, a de nombreux objectifs qu’elle vise,
notamment :
contribuer au développement économique du Burkina à travers le financement de
secteurs porteurs de croissance ;
promouvoir l’investissement ;
promouvoir les échanges commerciaux entre le Burkina et les autres Etats membres
de la communauté des Etats Sahélo-Saharien ;
financer les campagnes des produits de base (coton, arachides, sésame, gomme
arabique, cacao, …), les besoins productifs et tous les besoins d’exploitation
courante des entreprises commerciales (concours en trésorerie ou engagements par
signature).
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4.2. Structure et organisation de la BSIC
La BSIC est constituée d’un conseil d’administration, de la direction générale et de différents
services (cf. organigramme en annexe 1).
4.2.1. Le conseil d’administration
Le conseil d’administration est l’organe des décisions stratégiques de la banque. C’est en ce
sens qu’il définit les grandes orientations de la banque. Il est chargé principalement de :
- nommer le directeur général ;
- définir la politique générale de gestion ;
- contrôler la gestion de la banque.
Le bureau du conseil d’administration de la BSIC-BF est composé d’un président et de deux
administrateurs.
4.2.2. La direction générale
Elle veille à la bonne exécution de la politique de gestion définie par le conseil
d’administration. Elle organise, coordonne toutes les activités de la banque et répond au nom
de celle-ci dans ses rapports avec les tiers. Elle est assurée par un Directeur Général qui est
assisté dans sa tâche par un Directeur Général Adjoint.
4.2.3. Les différents services
La BSIC est une structure commerciale organisée autour de services repartis entre le back
office et le front office. Les services du back office sont au nombre de sept (07) et ceux du
front office quatre (04). Ces différents services lui permettent d’assurer son expansion et la
réalisation de ses objectifs. Ainsi les agents de la banque ont pour ambition de satisfaire la
clientèle dans les meilleures conditions afin de permettre une rentabilité certaine de
l’établissement.
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4.2.3.1. Les services du Back office
Au niveau du Back office, nous en distinguons 7 à savoir le service informatique, le service
administratif et personnel, le service de la comptabilité, le service de l’audit interne, le service
juridique, du recouvrement et du contentieux, le service crédit et le service commercial.
Le service informatique
Il intervient dans la mise en œuvre des applications réseaux, la conception et le
développement des applications informatiques, la sauvegarde et la mise à jour des bases de
données utilisées. Le service informatique assiste les autres services de la banque dans la
résolution des problèmes techniques liés au matériel informatique utilisés (ordinateurs,
imprimantes, photocopieuses, téléphones, etc.).
Le service administratif et du personnel
Ce service assure le recrutement et la gestion administrative du personnel. Il gère également le
parc automobile, la paie du personnel et s’occupe des commandes de fournitures diverses,
nécessaires au bon fonctionnement de la banque. En outre, ce service contribue à la
préparation des réunions des instances de la banque (Assemblée Générale, Conseil
d’Administration, Comités).
Le service de la comptabilité
Ce service a en charge la tenue des opérations comptables, aussi bien au niveau local qu’au
niveau du groupe notamment lors des travaux de consolidation. Il assure également les
différentes écritures et déclarations fiscales et l’élaboration des différents budgets de la
banque. Il a en outre la responsabilité de gérer la trésorerie de la banque.
Le service de l’audit interne
Le service de l’audit interne est chargé de contrôler, d’une part, le respect de la
réglementation bancaire et fiscale en vigueur, et d’autre part, le respect des procédures
internes. Il est également chargé de surveiller les opérations afin de limiter les risques
d’erreurs techniques, les fraudes, etc.
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Il produit des rapports trimestriels, semestriels et annuels adressés à la structure centrale du
groupe et à la commission bancaire de l’UEMOA.
Le service juridique, du recouvrement et du contentieux
Le service juridique met à la disposition des organes et services de la banque, sur sa propre
initiative ou à leur demande, les informations juridiques, fiscales et sociales mises à jour selon
l’évolution de la législation nationale, communautaire et des conventions internationales
applicables à la banque. Il s’occupe aussi du recouvrement contentieux en rapport avec les
avocats et les huissiers. En relation avec la comptabilité et le service des engagements, il
s’occupe de la gestion des créances douteuses et litigieuses et de la conservation des garanties
réelles exigées des clients. Il assure aussi la mission de conseil et d’assistance juridique.
Le service crédit
Il est chargé d’analyser les demandes de crédit que les clients lui soumettent et d’assurer le
suivi quotidien des crédits déjà accordés. Ce service prodigue également des conseils de
gestion aux clients et gère minutieusement les dossiers de financement des projets
d’investissement. Les agents de ce service effectuent des visites clientèle qui permettent une
meilleure connaissance des clients afin d’anticiper sur les difficultés.
Le service commercial
Ce service est chargé de définir les orientations stratégiques de la banque et les actions à
mener en vue de repérer et d’identifier les affaires les plus rentables.
Il est également chargé de planifier et de gérer toutes les actions de marketing et de
communication, de visiter la clientèle de façon à en accroitre le volume des opérations ou tout
simplement dans le cadre des enquêtes préalables à une ouverture de crédit.
4.2.3.2. Les services du Front office
Au niveau du Front office, nous en distinguons 4 à savoir le service des opérations locales, le
service des opérations extérieures, le service des engagements et du portefeuille, le service
monétaire.
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Le service des opérations locales
Ce service est permanemment en contact avec les clients pour les assister dans leurs
ouvertures et fermetures de comptes. Il est chargé de renseigner les clients sur les différents
types de comptes qui leur conviennent. Il supervise également les opérations de caisse, de
guichet et gère les moyens de payement. En plus des guichets de dépôt et de retrait, il est
ouvert au sein de ce service un guichet Money Gram qui s’occupe des opérations de transfert
rapide d’argent.
Le service des opérations extérieures
Il traite entre autre les transferts reçus et émis, les remises documentaires des crédits
documentaires. Il supervise ainsi les opérations de la clientèle qui sont effectuées hors du
territoire national. Dans un contexte de mondialisation du commerce, ce service est chargé
d’effectuer des opérations avec d’autres banques et établissements financiers au moyen d’un
réseau de transmission interbancaire, le SWIFT.
Il s’occupe également des différentes déclarations au niveau de la banque centrale et de
l’établissement mensuel de la balance des paiements.
Le service des engagements et du portefeuille
Ce service est chargé de la mise en place effective des dossiers de crédit et du suivi de tous les
engagements de la banque vis-à-vis de sa clientèle.
Notons que ces engagements peuvent être par signature (cautions sur marché, cautions
fiscales, avals et traites, etc.) ou par caisse (crédit à court terme de trésorerie, mobilisations de
créances commerciales).
Ce service est également chargé de la déclaration mensuelle des engagements à la Banque
Centrale des Etats de l’Afrique et de l’Ouest (BCEAO).
Le service monétaire
Ce service supervise le fonctionnement des distributeurs automatiques de billets (DAB).
Il est chargé de faire la commande des cartes magnétiques en fonction de la demande de sa
clientèle.
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4.3. Les opérations de la BSIC-BF
La BSIC-BF s’organise autour de ses opérations principales qui constituent la base de son
activité et la raison essentielle de son existence. Comme indiqué dans ses statuts, la BSIC-BF
est un établissement qui fait profession habituelle de recevoir des fonds du public, dont il peut
être disposé par chèques ou virements, et qu’elle emploie pour son propre compte ou pour le
compte d’autrui en opérations de crédit ou de placement.
On distingue deux catégories de clients : les particuliers d’une part, les professionnels ou
entreprises d’autre part :
− le particulier qui dépose ses fonds en banque, cherche à se prémunir contre les risques
de perte ou de vol et de bénéficier des services de caisse ou de titres mis à sa
disposition par la banque. Sa préoccupation essentielle est celle de dépôt et non celle
de prêt, avec toutes les conséquences de sécurité et de services accessoires que cette
notion comporte. Bien entendu, les particuliers peuvent demander des prêts à la
banque ;
− les professionnels dont le fonctionnement implique le recours au crédit, amorcent
habituellement leurs relations avec la banque à l’occasion d’une demande de crédit.
En plus de l’ensemble des services d’une banque universelle, ces deux types de clients
bénéficient d’une gamme variée de produits bancaires qui sont :
− les comptes de dépôt : ils constituent une grande partie des ressources de la banque
que nous allons aborder plus loin. Il s’agit des comptes chèques, des comptes
d’épargne et des comptes à terme ;
− les prêts bancaires : ils correspondent aux divers concours que la banque octroie à sa
clientèle. Ces prêts seront également abordés plus loin. Ce sont les crédits personnels
ou collectifs, les crédits de campagne, les crédits d’équipement ou de consommation ;
− les opérations de virement : le virement est un ordre de prélever une certaine somme
sur le compte du tireur, et d’en inscrire le montant au crédit du compte du bénéficiaire.
Les deux comptes peuvent être dans la même banque ou dans des banques différentes ;
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− les opérations de change manuel : le change manuel est une opération qui permet aux
clients de se procurer des devises contre du FCFA, ou de changer des devises contre la
monnaie locale ;
− les transferts internationaux : ce sont des virements de compte à compte et des mises à
disposition en direction de l’étranger ;
− les opérations de cautionnement : le cautionnement est un engagement pris par la
banque envers le créancier, d’accomplir les obligations du débiteur en cas de
défaillance de ce dernier. Le système des cautions est couramment utilisé par les
clients et la banque, notamment à l’occasion de l’exécution des marchés, mais
également en matière d’opérations de douane et d’impôt ;
− l’aval de traite : dans le souci de minimiser les risques de transactions, les fournisseurs
demandent aux clients de la banque des traites avalisées par leur banque. L’aval de la
banque constitue un engagement ferme donné par elle au fournisseur, que sa créance
matérialisée par l’effet de commerce sera honorée à l’échéance. Par l’aval, la banque
s’oblige à payer le fournisseur quelle que soit la suite de l’opération ;
− le financement du commerce extérieur : ce financement se fait à travers les formules
de la remise et du crédit documentaire qui est né dans le but d’apaiser les sentiments
de méfiance et d’insécurité entre exportateurs et importateurs. Ce crédit documentaire
fait intervenir la banque qui est chargée de garantir l’exécution formelle du contrat
commercial liant les deux parties. De ce fait, la banque peut, soit prêter simplement sa
signature au client, soit s’engager à financer toute l’opération. Par définition, le crédit
documentaire est un arrangement par lequel une banque émettrice intervenant à la
demande de son client donneur d’ordre, est chargée d’effectuer ou de faire effectuer
par une banque intermédiaire du pays vendeur un paiement, une acceptation ou une
négociation d’effets de commerce au tiers bénéficiaire ;
− le financement de trésorerie et des investissements : ce sont de gros financements que
la banque accorde sur étude de dossier. Il s’agit des financements d’exploitations
(fonds de roulement) et des financements d’investissements productifs des grandes
entreprises et des PME-PMI des secteurs public et privé.
Outre ces différents produits, la banque prodigue des conseils à sa clientèle en matière
d’ouverture et de gestion de compte et d’affaires.
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4.4. Les partenaires de la BSIC-BF
Relevant de la maison mère, le partenariat de la BSIC-BF s’inscrit dans celui du groupe BSIC
qui incarne une idée d’intégration économique de la communauté. Ainsi, le groupe BSIC
accorde une importance primordiale à la coopération avec les institutions financières
nationales et internationales dans le but de développer une complémentarité et une synergie
dans leurs actions. Dans ce cadre, le groupe a signé avec le Fonds de Solidarité Africain
(FSA), le FAGACE, la Banque Islamique de Développement (BID) des accords de
coopération dans le domaine de garantie des prêts pour le financement des investissements de
sa grande clientèle.
D’autres accords de coopération sont en voie de négociation notamment avec la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD), le Fonds GARI et la Banque Africaine de
Développement (BAD).
4.5. Les correspondants bancaires de la BSIC-BF
Bien que très jeune dans le paysage bancaire, la BSIC s’est fait de nombreux correspondants à
travers le monde. Parlant de correspondants, ce sont les autres banques titulaires de comptes
dans les livres de la BSIC. Ainsi au Burkina elle collabore avec certaines de ses consœurs
(Banque de l’Habitat du Burkina, Coris Bank International...) En Afrique, elle entretient
essentiellement des relations avec les autres filiales, mais également avec d’autres banques.
(BSIC Sénégal, BSIC AL WAHA BANK…). Pour les relations hors Afrique, elle dispose
d’un réseau de correspondants à travers le monde.
4.6. Les performances de la BSIC-BF
Au Burkina Faso, les banques sont classées selon le total du bilan annuel. C’est à ce titre que
nous examinerons la place de la BSIC. Jeune et dynamique, la BSIC essaie de maximiser ses
opportunités et de diminuer du même coup les menaces concurrentielles grâce à une politique
dynamique en s’appuyant sur un personnel qualifié et bien formé.
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Tableau 1: Bilan de la banque de 2005-2008 (million FCFA)
ANNEES TOTAL DU BILAN VARIATION EN POURCENTAGE %
2005 13229 -
2006 16230 22.68
2007 18879 16.32
2008 23849 26.32
SOURCE : rapport annuel 2008 de la BSIC
La lecture du tableau montre une hausse constante d’année en année. Cette évolution traduit
ainsi la récupération d’une partie du marché national de la BSIC grâce à un dynamisme de
l’activité commerciale de la banque. Elle compte s’imposer sur le marché national. Pour
atteindre cette performance, la BSIC dispose de plusieurs « cash points » à Ouagadougou et
plusieurs agences dans quelques villes secondaires du pays :
l’agence de Ouaga 2000 ;
l’agence de Bobo Dioulasso ;
l’agence de Ouahigouya ;
l’agence de Pouytenga ;
l’agence de Koudougou ;
l’agence de Tampouy ;
l’agence de Charles de Gaulle ;
cash point de Samandin ;
cash point de Larlé ;
cash point de Watam.
Les agences sont dirigées par un chef d’agence. Les « cash points » sont sous la direction du
chef de service des opérations locales.
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Dans ce chapitre, nous avons présenté la BSIC succinctement d’une part à travers son
historique, sa structure et son organisation, et montré ses différentes opérations, ses
partenaires, ses correspondants et sa performance d’autre part.
CONCLUSION La particularité de la BSIC Burkina vient du fait qu’elle a su se faire une place sur le marché
malgré la concurrence et a pour objectif majeur d’apporter son concours financier et technique
à la réalisation de tout projet ayant pour ambition de promouvoir le développement du pays.
Grâce à son organisation, à la qualité de ses services, à son réseau international et à la
satisfaction des attentes et besoins de sa clientèle, la BSIC tient sa place de référence au
Burkina Faso.
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Chapitre 5 : Description du processus d’octroi de crédit à
la BSIC et gestion des risques liés
Les entreprises, pour exercer pleinement leur activité, ont besoin de ressources importantes
tant financières que matérielles. Ces ressources peuvent devenir insuffisantes au sein des
entreprises à cause de l’augmentation de la demande ou des changements technologiques.
Face à cette insuffisance de ressources, les entreprises doivent faire appel aux concours
extérieurs notamment les financements bancaires.
La banque joue un rôle d’intermédiation dans la vie des entreprises dans le financement de ses
activités et de ses investissements.
Les crédits accordés par la BSIC aux entreprises sont souvent caractérisés par une incertitude
en raison de leur durée. Dans ce chapitre, nous verrons le processus d’octroi de crédit de la
BSIC et les mesures mises en place pour se couvrir contre le risque de crédit.
5.1. Processus d’octroi du crédit à la BSIC
Le processus d’octroi de crédit à la BSIC présente la démarche qui sera réalisée lorsque le
client entre en relation avec la banque jusqu’à l’accord du prêt. A cet effet, nous décrirons le
processus suivant les responsables de chaque étape.
5.1.1. Le conseiller clientèle
Le conseiller clientèle est le premier contact du client. Il reçoit habituellement les demandes
de concours des clients. Pour bénéficier d’un crédit au sein de la BSIC, les entreprises doivent
être en règle avec un certain nombre de documents :
un plan d'affaires qui permettra au client de présenter à la banque les caractéristiques
techniques, économiques, financières, juridiques du projet à financer et les apports des
différentes parties ;
la situation bancaire du client (endettement bancaire) : le conseiller va vérifier les
différents engagements contractés par le client auprès d’autres banques de la place. Il
définit également le type de crédit contracté (crédit par caisse court, moyen terme ou
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long terme, engagements par signature), ainsi que son plafond et l'utilisation qui est
l'encours du crédit à une date donnée.
Tableau 2: Endettement bancaire
BANQUES Crédit par caisse
court terme
Crédit par caisse
moyen et long terme
Engagements par
signature TOTAL
Plafond Utilisé Plafond Utilisé Plafond Utilisé Plafond Utilisé
TOTAL
Source : canevas 2012 de la BSIC
la situation du compte courant du client : il est question pour le conseiller de voir les
mouvements effectués sur le compte du client. Les informations sont résumées dans
un tableau présenté de la manière suivante :
Tableau 3: Situation du compte courant
N° DU COMPTE
INTITULE DU COMPTE
DATE D'OUVERTURE DU COMPTE
Solde de départ de la période
Total des mouvements créditeurs
Nombre d'opérations au crédit
Date du dernier mouvement créditeur
Solde créditeur le plus élevé
Total des mouvements débiteurs
Nombre d'opérations au débit
Solde débiteur le plus élevé
Solde actuel
Source : canevas 2012 de la BSIC
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Le conseiller présentera au client les deux types de dossier proposés par la BSIC pour que
celui-ci donne sa préférence en fonction de l’objet du prêt sollicité :
le crédit par caisse : ce type de crédit regroupe les facilités de caisse, le prêt
commercial, les avances sur marchés, les prêts aux particuliers et le crédit
d'investissement ;
l’engagement par signature : ce type de crédit concerne l'aval, le crédit documentaire,
la caution bancaire, la caution fiscale, la caution en douane, les cautions sur le marché
(la caution d'agrément, la caution de bonne fin, la caution d'enlèvement ...).
Le tableau ci-après éclaire l'analyste sur l'évolution des engagements du client dans les livres
de la banque :
Tableau 4: Engagement du client
Intitulé du compte : Date d'entrée en relation :
N° du compte : Responsable :
Nature des
crédits
(1)Plafonds
actuels
Date de
validité
Utilisation/
en cours
(2)Plafonds
demandés
Variations
(2)-(1)
Crédits par
Caisse :
Facilité de
caisse
Découvert
Prêt spot
Escompte
Commercial
Avances sur
marchés
CCT
Crédit de
campagne
Engagement
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par signature
Aval
Crédit
documentaire
Caution
bancaire
Caution
fiscale
Caution en
douane
Caution
d'agrément
Caution de
bonne foi
Caution
d'enlèvement
Total des
risques
Garanties
constituées
Source : canevas 2012 de la BSIC
Pour le montage du dossier au niveau de l’analyste, le conseiller prendra en compte les
éléments suivants :
les données financières apportées par le client et le complément d’analyse à
apporter (bilan, liasses fiscales, …) ;
les garanties déjà disponibles et les nouvelles à formuler ;
les conditions à appliquer au crédit.
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5.1.2. Le contrôle des risques
Les dossiers venant du conseiller seront vérifiés à ce niveau. Le responsable chargé de
l’analyse effectue cette tâche.
L’analyste va d’abord procéder au contrôle de la composition du dossier, c’est-à-dire
l’identification du client, les engagements à la date précisée, … Il contrôle aussi les pièces
jointes au dossier (plan de financement) et les garanties proposées. Il les mouvements du
compte client. Il vérifie aussi les relations que l’entreprise entretient avec ses fournisseurs et
clients (Est-ce que la société achète ses produits à crédit ou au comptant? Et si elle vend à
crédit ou cash?).
L’analyste se penche ensuite sur le compte de résultat des trois dernières années du client. Il
s'intéresse aux soldes significatifs de gestion tels que le chiffre d'affaires, la valeur ajoutée, le
résultat net.
L'analyste regarde enfin si le résultat net de l’entreprise est satisfaisant et vérifie la conformité
et l’opportunité des garanties matérialisées ou à matérialiser par rapport aux caractéristiques
de prêt et à l’apport du client. Au terme de ces vérifications, une fiche de décision comportant
l’avis et l’appréciation de l’analyste et du chef du service crédit est établie.
La décision finale sur le dossier de crédit revient à la Direction Générale. Si la demande est
accordée, elle précise les conditions (taux, durée, commission). Une fois la décision prise, une
correspondance est adressée au client (notification).
5.1.3. Le chef du service des engagements et du portefeuille
Lorsque la Direction Générale donne sa décision, une copie est transmise au chef de service
des engagements et du portefeuille pour la prise de garantie et la mise en place effective du
crédit.
5.1.3.1. La prise de garantie
Le chef du service des engagements et du portefeuille après réception de la copie du dossier,
la transmet au niveau du service crédit qui établira une note de vérification des étapes déjà
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accomplies et la conformité du dossier étudié. Le dossier est ensuite transmis au service
juridique pour l’appréciation des garanties.
Il peut s’agir d’une hypothèque ou encore d’une caution personnelle. Le chef du service
juridique peut trouver les garanties du client insuffisantes, et demande donc d’autres types de
garanties.
Lorsque la vérification est terminée, les actes sont soumis à la signature du client et de la
banque.
5.1.3.2. Mise en place du prêt
Le service des engagements procède à la préparation de la fiche de saisie du prêt. Il le fait
signer par la Direction Générale, et saisit comptablement le prêt conformément aux éléments
contenus dans le contrat de prêt. Un tableau d’amortissement validé est remis au client,
concomitamment avec un exemplaire du contrat de prêt.
5.2. La gestion des risques de crédit à la BSIC
La gestion des risques est assurée grâce aux normes de la banque, à l’analyse économique et
financière de la demande de crédit et à la prise de garanties. Nous nous intéresserons
également au suivi de l’utilisation du crédit octroyé au client ainsi qu’aux mesures prises en
cas de non remboursement des crédits.
5.2.1. Normes de gestion des risques de crédit de la BSIC
Les règles de gestion de la BSIC doivent être conformes aux normes de gestion imposées par
le Groupe. Pour cela, elle dispose du Document de Référence du Groupe, qui constitue le
référentiel auquel chaque filiale doit se rapprocher le plus possible dans sa gestion courante.
La gestion des risques du groupe repose sur les deux principes suivant :
les services chargés de l’évaluation des risques doivent être indépendants des
directions opérationnelles ;
l’approche et le suivi des risques doivent être homogènes dans l’ensemble du groupe.
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5.2.1.1. Organisation et structure
Le service du crédit travaille conjointement avec le service des engagements et du
portefeuille, le service juridique du recouvrement et du contentieux et le service de l’audit
interne. Chacun de ces services est chargé de :
fixer des limites de crédit globales et individuelles par client, catégorie de client ou
type de transaction ;
surveiller les opérations afin de limiter les risques d’erreurs techniques, les fraudes ;
s’occuper de la gestion des créances douteuses et litigieuses.
5.2.1.2. Politique de crédit
La politique de crédit du groupe repose sur le principe que tout engagement comportant des
risques de crédit s’appuie sur une connaissance approfondie du client et de son activité, la
compréhension de la finalité et de la nature du montage de la transaction ainsi que des
sources de recettes qui permettront le remboursement de la créance. La décision d’accorder un
crédit doit aussi s’assurer que la structure de la transaction permettra de minimiser les risques
de perte en cas de défaillance de la contrepartie.
5.2.2. L’analyse financière et économique de la demande de crédit
Dans l’analyse économique, il est question de connaitre le secteur d’activité du client ainsi
que son positionnement concurrentiel sur le marché. Elle permet de savoir quelles sont les
chances possibles pour que le client s’en sorte sur le marché.
Au niveau de l’analyse financière, le bilan et le compte de résultat fournis par le client feront
l’objet de retraitement si les montants y figurant ne sont pas en phase avec les montants
confiés à la banque. Pour qu’une suite favorable soit donnée au dossier, il est nécessaire que
les états financiers soient réalistes. Le compte de résultat est analysé en tenant compte des
grandeurs suivantes : le chiffre d’affaires (CA), l’excédent brut d’exploitation (EBE), le
résultat net (RN), les cashflows prévisionnels et les frais financiers (cause de leur évolution).
Le bilan lui, est analysé grâce aux grandeurs telles que : le fonds de roulement (FR), le besoin
en fond de roulement (BFR), la trésorerie nette (TN). La fiabilité des états financiers présentés
par le client est établie en fonction de plusieurs critères tels que :
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la connaissance du client : lorsque le client entretient une relation suivie avec la
banque et a déjà bénéficié de concours qui se sont dénoués sans incident, ce dernier est
considéré comme étant sérieux et de bonne facture ;
le secteur d’activité : lorsqu’il s’agit d’un secteur économique qui fait l’objet d’une
règlementation rigoureuse.
5.2.3. La prise de garanties
La BSIC, dans le souci de se prémunir contre le risque de crédit exige de ses clients des
garanties avant de remettre les fonds. Ces garanties seront réalisées par la banque en cas de
non remboursement ou de problèmes dans le recouvrement du crédit octroyé. Il s’agit des
garanties réelles, de la domiciliation des recettes et des garanties personnelles.
5.2.3.1. Les garanties réelles
Les garanties réelles se font au moins à hauteur du prêt c’est-à-dire que la valeur de la
garantie doit être au minimum égale au montant du crédit sollicité.
Les garanties réelles comprennent les éléments suivants :
l’hypothèque, est un contrat par acte authentique qui détermine les conditions de
réalisation du bien garanti, en cas de non-paiement de la créance. Il constitue « un
droit de suite » et « un droit de préférence » pour le créancier ;
le fonds de commerce est constitué des biens corporels et incorporels : il peut être
donné en nantissement sous réserve de son enregistrement.
5.2.3.2. La domiciliation des recettes
Elle constitue des engagements qui sont pris par le client de verser ses recettes de ventes
régulièrement dans son compte domicilié dans la Banque.
5.2.3.3. Les garanties personnelles
Les sûretés personnelles comprennent la caution solidaire et indivisible, l’aval, la lettre de
garantie ou de contre garantie.
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Les sûretés personnelles ont un certain nombre de critères qui sont nécessaires à leur
validation :
le cautionnement ne se présume pas, c’est un acte écrit sous seing privé ;
la caution doit présenter des garanties de solvabilité ;
le cautionnement n’est valable que si l’obligation principale l’est juridiquement ;
il doit exister une équivalence de montant entre la caution et l’obligation principale ;
l’engagement de la caution ne saurait être aggravé par un engagement postérieur du
débiteur principal ;
sauf avenant express, les engagements antérieurs du débiteur principal ne sont pas
garantis par la caution ;
le cautionnement s’étend au principal, aux accessoires de la créance et aux frais de
recouvrement de la créance.
5.2.4. Le suivi de l’utilisation du crédit par le client
Lorsque la banque accorde le crédit au client, elle met en place des mesures afin de se
prémunir d’une utilisation non conforme des fonds par le client, ce qui pourrait occasionner
une défaillance de remboursement de ce dernier. A ce niveau, la tâche incombe au service de
crédit d’effectuer ce suivi :
les agents de ce service effectuent des visites clientèle afin de s’assurer que les fonds
sont utilisés exactement comme indiqués dans le contrat ;
il est demandé au client de présenter les factures relatives aux différentes dépenses
qu’il aura à effectuer.
5.2.5. Mesures prises en cas de non remboursement des crédits
Le client peut à un certain moment avoir un défaut de contrepartie, ce qui devient complexe
pour la banque. Elle essaye donc de mettre en place des mesures pour minimiser ce risque de
défaut du client. Lorsque la banque constate que le client n’arrive pas à honorer ses
engagements, elle procède au déclassement de son dossier, c’est-à-dire que le dossier est
transmis au service juridique, de recouvrement et du contentieux qui s’occupe de la gestion
des créances douteuses et litigieuses.
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L’instruction n°94-05 de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
précise que pour considérer le déclassement d’un client, il faut la survenance d’un certain
nombre d’évènements à savoir :
survenance de trois impayés successifs ;
compte du client ayant un solde débiteur et n’ayant pas enregistré de mouvement
créditeur sur trois mois ;
compte du client ayant un solde débiteur et dont les mouvements créditeurs enregistrés
ne sont pas assez significatifs et ne couvrent pas les agios du compte sur une période
de 6 mois.
Le recouvrement de la créance se fait en plusieurs étapes :
le recouvrement amiable : le client se présente après réception d’une correspondance
l’informant de sa situation dans les livres de la banque. Il convient avec son conseiller
de régler la somme due à une échéance déterminée ou de rééchelonner la dette ;
le recouvrement contentieux : suite à plusieurs correspondances non abouties, une
lettre de mise en demeure est adressée au client, après cette lettre, une autre
correspondance dénommée lettre de clôture de compte avec poursuite lui est envoyée.
Le recouvrement judiciaire intervient suite à l’injonction du juge, la banque saisit un
huissier par le biais du chef de service juridique, du recouvrement et du contentieux
qui, après une injonction de payer, procède à la saisie des biens du client. Pour les
dossiers avec garanties, la banque procède à la réalisation de la garantie.
CONCLUSION Le processus utilisé par la BSIC pour octroyer un crédit à un client est minutieux, ce qui
témoigne de la qualité des services fourni par la banque. Avant de décider d’octroyer un crédit
à un client, la banque s’assure des différentes garanties et la notoriété de l’entreprise désireuse
du prêt afin de ne pas ternir son image. Elle met en place des mesures de gestion de risque de
crédit pour se protéger contre le risque de défaut du client. Il serait donc intéressant pour nous
de faire une analyse de cette gestion dans le chapitre qui suivra et aussi proposer des
recommandations.
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Chapitre 6 : Analyse de la gestion du risque de crédits
bancaires accordés aux entreprises
Ce chapitre nous permettra d'apprécier l'efficacité de la gestion des risques de crédits
bancaires de l'institution financière. Elle débute par la prise de connaissance de l'établissement
(son environnement externe et interne), l'identification des domaines spécifiques et la prise de
contact avec les futurs interlocuteurs. Cette phase de préparation a permis d'élaborer la
cartographie des risques, d'analyser l'efficacité des dispositifs mis en place et de faire des
recommandations. L'évaluation de la gestion du risque de crédits bancaires a aussi nécessité
l'utilisation d'outils de collecte et d'analyse des données comme les interviews, l'observation,
les questionnaires de contrôle interne, la grille de séparation des tâches, des tests de
conformité et de permanence.
6.1. Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux
entreprises
Les risques auxquels la banque est exposée dans la gestion de risque d’octroi de crédit sont
multiples. Il s’agira à ce niveau de présenter les risques les plus significatifs associés à
chaque étape du processus d’octroi du crédit par la BSIC, de montrer l’impact qu’ils
pourraient causer sur le bon fonctionnement du processus.
Tableau 5 : Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises
Différentes étapes du
processus
Risques associés Impact Dispositif de maîtrise des
risques
Conseiller clientèle
1. Négligence dans
l’étude du
dossier du
client
2. Mauvais accueil
du client
3. Etats financiers
du client
falsifiés
4. Fausse adresse
- Lenteur dans le
traitement des
dossiers
- Conflit avec le
client
- Perte de
ressources
- Créances
irrécouvrables
- Perte clientèle
- Suivi méthodique
dans l’étude des
dossiers par une liste
de vérification
- Vérification situation
financière du client
- Mise en place d’un
bon service accueil
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du client.
Analyste
5. Composition du
dossier non
conforme
6. Garanties
proposées
fictives
7. Mouvements du
compte client
douteux
- Défaut de
remboursement
du client
- Conflit avec le
client
- Perte de
ressources
- Vérification des
dossiers à travers le
canevas de la banque
- Vérification de
l’authenticité des
actes de propriété
- Analyse des
mouvements du
compte client
Service des engagements
et du portefeuille/mise en
place du prêt
8. Erreur dans la
saisie du prêt
9. Retard dans la
mise en place
du prêt
10. Perte de dossier
suite à un défaut
de classement
11. Validation du
dossier par une
personne non
qualifiée
- Conflit avec le
client
- Perte de temps
- Défaut de
remboursement
du client
- Perte de
crédibilité de
l’entité
- Contrôle du dossier
après saisie pour
éviter les erreurs
- Exiger un délai pour
la mise en place du
prêt
- Mandater un
responsable pour le
classement des
dossiers
Service juridique, de
recouvrement et du
contentieux
12. Absence de
relance du client
pendant le
déclassement
13. Mauvaise
conservation
des garanties
- Conflit avec le
client
- Crédibilité de
l’entité mise en
cause
- Etablir une fiche
périodique des
impayés et relancer
les clients en défaut
de paiement
- S’assurer de la
conservation
effective des
garanties
Source : nous-même
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6.2. Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux
entreprises
Lorsque les risques sont identifiés, il faut maintenant procéder à leur évaluation pour faire
ressortir la probabilité de leur survenance et la gravité de leur impact s’ils se réalisent.
Pour parvenir à un consensus sur la probabilité et la gravité des risques de la BSIC, nous
avons effectué des entretiens et des ateliers dans le cadre de notre étude. L’évaluation a été
aussi effectuée sur la base des résultats issus du guide d’entretien (annexe 2 page 78), de la
grille de séparation des tâches (annexe 3 page 79).
Chaque risque est coté en fonction de l'échelle de gravité et de probabilité ci-dessous. Un
tableau sera présenté à cet effet :
Tableau 6 : Echelle de l'impact des risques
Impact/ gravité Cote
3 Majeur
2 Modéré
1 Non significatif
Source: nous- même
Tableau 7 : Echelle de probabilité des risques
Source : nous- même
Tableau 8 : Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises
Risques Probabilité P Impact I Criticité
(P*I) Appréciation Cote Appréciation Cote
1. Négligence dans l’étude du Dossier du
Probabilité
très faible 1
Non
significatif 1 1
Probabilité de survenance Cote
4 Probabilité forte
3 Probabilité moyenne
2 Probabilité faible
1 Probabilité très faible
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client
2. Mauvais accueil du client Probabilité
faible 2 Modéré
2 4
3. Etats financiers du client falsifiés Probabilité
forte 4 Modéré
2 8
4. Fausse adresse du client Probabilité
moyenne 3 Majeur
3 9
5. Composition du dossier non conforme Probabilité
faible 2
Non
significatif 1 2
6. Garanties proposées fictives Probabilité
très faible 1 Modéré
2 2
7. Mouvements du compte client douteux
Probabilité
très faible 1 Majeur
3 3
8. Erreur dans la saisie du prêt Probabilité
moyenne 3 Modéré
2 6
9. Retard dans la mise en place du prêt
Probabilité
moyenne 3 Modéré
2 6
10. Perte de dossier suite à un défaut de
classement Probabilité
faible 2 Modéré
2 4
11. Validation du dossier par une
personne non qualifiée
Probabilité
très faible
1
Majeur
3 3
12. Absence de relance du client pendant
le déclassement Probabilité
moyenne 3 Majeur
3 9
13. Mauvaise conservation des garanties Probabilité
faible 2 Majeur
3 6
Source : nous-même
A partir de l’évaluation des risques ainsi constituée, nous allons établir un tableau de
hiérarchisation des risques avant de présenter la matrice des risques. Le tableau de
hiérarchisation des risques permet de mettre en exergue les risques les plus élevés afin que
l’entreprise y consacre les ressources nécessaires pour les réduire.
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Tableau 9 : Hiérarchisation décroissante des risques
Risques Criticité
Absence de relance du client pendant
le déclassement 9
Fausse adresse du client 9
Etats financiers du client falsifiés 8
Erreur dans la saisie du prêt 6
Retard dans la mise en place du prêt 6
Mauvaise conservation des garanties 6
Mauvais accueil du client 4 Perte de dossier suite à un défaut de
classement 4
Mouvements du compte client
douteux 3
Validation du dossier par une
personne non qualifiée 3
Garanties proposées fictives 2 Composition du dossier non
conforme 2
Négligence dans l’étude du Dossier
du client 1
Source: nous-même
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Les différents résultats nous permettent d’établir la matrice des risques suivante :
Figure 2 : La matrice des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises
Prob
abili
té
Probabilité
forte
3. Etats financiers du client
falsifiés
Probabilité
Moyenne
et faible
5. Composition du dossier
non conforme
2. Mauvais accueil du client
8. Erreur dans la saisie du
prêt
9. Retard dans la mise en
place du prêt
10. Perte du dossier suite à
un défaut de classement
13. Mauvaise conservation
des garanties
4. Fausse adresse du client
12. Absence de relance du
client pendant le déclassement
Probabilité
très faible
1 .Négligence dans l’étude du
dossier du client
6. Garanties proposées
fictives
7. Mouvements du compte
client douteux
11. Validation du dossier par
une personne qualifiée
Non significatif Modéré Majeur
Impact Source : nous-même
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La cartographie des risques qui est la représentation graphique de 1'évaluation des risques met
en relief trois zones : la zone verte, la zone jaune et la zone rouge.
La zone à coloration verte est constituée des risques à criticité faible, acceptable en
l'état.
Pour cela, aucune action d’urgence n'est nécessaire en raison de la pertinence et la correcte
application des dispositifs de contrôle. Un suivi de façon périodique de ces risques serait
l'assurance de leur maîtrise ;
La zone jaune est formée par les risques à criticité moyenne, tolérables sous contrôle.
Vu les niveaux de leurs impacts en cas de réalisation et la qualité des dispositifs, il
doit être organisé un suivi en terme de gestion des risques ;
La zone rouge est composée des risques à forte criticité, inacceptable. La BSIC
Burkina se doit de ne pas admettre cette situation et prendre des mesures de réduction
des risques qui s'imposent en vue de s'assurer du bon déroulement des activités du
processus de gestion du risque de crédit.
6.3. Analyse du dispositif de gestion du risque liés aux crédits bancaires
accordés aux entreprises
De manière générale, un système de contrôle interne efficace au sein d'une banque est
caractérisé par : des objectifs clairement exprimés et des moyens appropriés, une forte
implication des organes délibérants et exécutifs, une organisation cohérente des organes de
contrôle, des systèmes de mesure, de limites et de surveillance des risques rigoureux, une
stricte séparation des fonctions et des tâches, le contrôle permanent des opérations et la
supervision, des procédures qui mettent en application la politique de contrôle interne, un
système comptable fiable pour traduire une image fidèle, un système d'information
performant et sécurisé et une entité d'audit interne forte.
Dans le cadre de l'analyse des dispositifs de contrôle interne, il convient de s'assurer:
de la centralisation et le respect des ratios prudentiels ;
du respect des règles, systèmes et procédures de gestion du risque de crédit ;
du respect des conditions réglementaires ;
de l'efficacité des fonctions de contrôle et de surveillance ;
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de la maîtrise du risque de crédit.
L'analyse des dispositifs permet de voir si les dispositifs identifiés sont effectivement mis en
place dans la banque et s'ils sont maîtrisés. Le tableau ci-dessous présentera cette analyse.
Tableau 10 : Analyse des dispositifs de contrôle interne de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux entreprises
Risques Dispositifs Appréciation des
dispositifs
1. Négligence dans l’étude du
Dossier du client
2. Mauvais accueil du client
Une liste de vérification est
établie afin de suivre chaque
dossier
Un service d’accueil est mis
en place
Bonne maîtrise du
dispositif
3. Etats financiers du client
falsifiés
L’analyste chargé de vérifier
les états financiers a les
compétences requises
Les états financiers sont
attestés corrects par
l’analyste
Maîtrise moyenne du
dispositif.
4. Fausse adresse du client Le service courrier est renforcé à cet
effet
Le dispositif n’est pas très
bien maîtrisé
5. Composition du dossier non
conforme
6. Garanties proposées fictives
7. Mouvements du compte client
douteux
L’analyste vérifie la
conformité du dossier du
client en fonction du
canevas de dossiers
Il vérifie si les garanties sont
réelles et comment
fonctionne le compte du
client
Maîtrise du dispositif
8. Erreur dans la saisie du prêt
9. Retard dans la mise en place du
prêt
L’agent chargé de la saisie et de la
mise en place du prêt fait un
rapprochement avec les informations
reçues du service crédit
Maîtrise moyenne du
dispositif
10. Perte de dossier suite à un
défaut de classement
Un agent effectue la tâche du
classement de dossier
Le dispositif n’est pas
parfaitement maîtrisé car
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l’agent qui fait le
classement n’est pas
toujours le même
11. Validation du dossier par une
personne non qualifiée
Les signatures apposées pour la
validation du dossier sont faites
selon l’ordre hiérarchique.
Bonne maîtrise du
dispositif
12. Absence de relance du client
pendant le déclassement
13. Mauvaise conservation des
garanties
Le chef du service juridique,
de recouvrement et du
contentieux procède à la
relance des clients en défaut
et effectue un bilan
périodique
Il conserve les garanties
réelles exigées du client
Le dispositif est
moyennement maîtrisé car
les relances des clients se
font souvent tardivement et
le suivi des garanties n’est
pas toujours effectué
Source : nous-même
L'analyse du dispositif existant établie, il serait donc intéressent de formuler des
recommandations qui permettront à la banque de maîtriser davantage ses risques et d'atteindre
les objectifs qu'elle s'est fixée.
6.4. Recommandations
Les recommandations seront formulées à l’attention des acteurs qui interviennent dans le
processus d’octroi du crédit à la BSIC.
6.4.1. Recommandations à l’endroit du conseiller clientèle
Le conseiller pourrait effectuer une comparaison des états financiers des clients ne
présentant pas des comptes certifiés avec les clients connus évoluant dans le même
secteur d’activité. Cela lui permettrait de s’assurer que les états sont le plus proche
possible de la réalité. Il pourrait également être demandé à ce type de client de fournir
une attestation prouvant que leurs comptes ont été établis avec l’assistance d’un
cabinet comptable ;
Le conseiller pourrait effectuer une visite sur le terrain, avant l’octroi du prêt, pour
s’assurer que l’adresse fournie par le client est exacte. Cette action permettrait de
réduire les pertes de courriers lors de l’application des procédures de recouvrement par
le contentieux.
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6.4.2. Recommandations à l’endroit du responsable chargé de l’analyse
L’analyse de la situation du client doit être faite par deux agents au moins. Cela
permettra d’éviter d’octroyer des crédits à des clients dont le remboursement sera
compliqué et donc occasionner des pertes financières pour la banque ;
Les agents du service doivent effectuer des visites régulières afin de s’assurer de la
bonne exécution des engagements contractuels. Un planning de visite client pourrait
donc être mis en place à cet effet ;
Pour minimiser le risque d’insolvabilité du client, l’analyste doit bien s’informer
auprès de la centrale des risques établie par la BCEAO, pour s’assurer que le client n’a
pas déjà contracté de crédit dans une autre institution financière et dépassé sa capacité
d’endettement.
6.4.3. Recommandation à l’endroit du service des engagements et du portefeuille
Pour éviter les erreurs de saisie dans la mise en place du prêt, une séparation des
tâches de saisie de la fiche et le contrôle serait pertinente ;
Le temps de traitement du dossier pour la mise en place du prêt qui est parfois long
est dû au transfert physique des dossiers aux différents acteurs concernés pour les avis
à émettre. Nous proposons donc un système réseau (Work flow) pour les cas
d’émission d’avis des différents responsables.
6.4.4. Recommandation à l’endroit du service juridique, du recouvrement et du
contentieux
Les garanties fournies par le client pourraient faire l’objet de visite sous la supervision
d’experts immobiliers agréés par la banque afin d’éviter les prises de garanties fictives
ou surévaluées ;
Il faudrait mettre en place un planning de relance des clients. Des sorties
hebdomadaires pourraient donc être effectuées à cet effet.
6.5. Le suivi des recommandations
L'application des recommandations ainsi formulées à l’endroit de la BSIC n'est pas
systématique. Il y a un aspect groupe qui doit être uniformisé. Nous proposons donc un
tableau qui permettra à la banque de faire un suivi périodique (mensuel, trimestriel,…) de ces
recommandations si elle les trouve pertinentes.
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Tableau 11: Tableau de suivi des recommandations
Recommandation formulée Suivie Partiellement suivie Non suivie
1
2
3
Source : nous-même
CONCLUSION A travers ce chapitre, nous avons essayé d’identifier et d’évaluer les risques qui relèvent du
processus d’octroi de crédit à la BSIC. Une cartographie des risques a été établie grâce aux
résultats obtenus. L’analyse nous montre que tous les dispositifs mis en place par la banque ne
sont pas totalement bien maîtrisés.
Des recommandations ont donc été formulées pour contribuer à minimiser les risques et
améliorer la performance de la banque.
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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La BSIC, se différencie de ses concurrents par la disponibilité et le professionnalisme de son
personnel et par la qualité de son organisation. Aussi, elle a mis en place différents dispositifs
pour la gestion du risque de crédit afin de pérenniser la rentabilité de son activité :
l'implication des organes dirigeants dans la gestion des risques ; une politique en matière de
gestion des risques ; la limitation des transformations ; des systèmes de mesure, de limite et
de surveillance des risques de crédit appropriés et fiables ; le respect des ratios prudentiels ;
etc.
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CONCLUSION GENERALE
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L'objectif de toute institution financière est d'accroître sa capacité financière et de permettre
ainsi sa pérennité par la rentabilité. Plus que toute autre entreprise, la banque est confrontée
quotidiennement à des prises de décisions risquées à long terme. La gestion des risques et,
plus précisément du risque de crédit est tellement importante qu'elle ne donne droit à aucune
faille. En effet, le risque de crédit est un facteur fondamental pour la survie de 1a banque.
Dans notre cas d'étude, nous avons analysé l'efficacité des dispositifs de contrôle interne mis
en place pour la maîtrise du risque de crédit. Nous avons pu constater que les dispositifs mis
en place au sein de la BSIC Burkina pour la gestion de son risque de crédit constituent une
force du système de contrôle interne. Il est essentiel de souligner cependant qu'un dispositif
aussi conçu et bien appliqué soit-il, ne peut fournir une garantie absolue quant à la réalisation
des objectifs, du fait des limites inhérentes à tout système de contrôle interne. La BSIC
Burkina doit donc surveiller en permanence la gestion de tous ses risques.
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ANNEXES
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ANNEXE 1: Organigramme de la BSIC
Conseil d’Administration
Cash-point Samandin
Cash-point Charle de Gaulle
Cash-point Gounghin
Cash-point Larlé
Agence de Pouytenga
Agence de Ouaga 2000
Agence Principale Agence de Bobo
Agence de Ouahigouya
Service des Opérations
Locales
Service Portefeuille et Engagement
Service des Opérations Extérieures
Service Informatique
Service Commercial
Service Crédit
Service Juridique
Service Administratif et Personnel
Service Comptabilité
Secrétaire de Direction
Directeur Général
Directeurs Généraux Adjoints
Audit Interne CESAG - BIBLIOTHEQUE
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ANNEXE 2 : Le guide d’entretien
Questions Départements ciblés Responsables
En quoi consiste votre
travail ?
Tous les départements Directeurs de chaque
département
Quel est le résultat visé Tous les départements Directeurs de chaque
département
Comment la banque met en
place une demande de
crédit ?
Département crédit
Chef département crédit
Comment la banque gère-t-
elle le risque de crédit ?
Précisez
les principaux risques
auxquels vous êtes
confrontés et que vous
contrôlez dans ce domaine.
Précisez les informations
préparées au plus haut niveau
de direction de la banque
Département Audit
Agents
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ANNEXE 3 : Grille de séparation des tâches
Tâches Accueil
clientèle
Service crédit Service
engagement
et portefeuille
Service
juridique,
recouvrement
et contentieux
DG ou
adjoint
Entrée en
contact
X
Etude dossier X
AVIS X X X
Garanties X
Signature X
Mise en place
prêt
X
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BIBLIOGRAPHIE
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