ZEITSCHRIFT FUR PAPYROLOGIE UND EPIGRAPHIKSur quelques inscriptions d'Atrax 159 thessalien: il...
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ZEITSCHRIFT
FUR
PAPYROLOGIE UND EPIGRAPHIK
en
vonWerner Eck, Helmut Engelmann, Dieter Hagedorn
Rudolf Kassel, Ludwig Koenen und Reinhold Merkelbach
BAND 51 1983
DR. RUDOLF HABELT GMBH · BONN
157
SUR QUELQUES INSCRIPTIONS D'ATRAX
Les recherches que nous avons conduites depuis quelques années sur Atrax
de Thessalie ont apporte beaucoup à la représentation que nous pouvons nous
faire aujourd'hui de cette cité. Atrax n'était jusqu'ici guère plus qu'un
nom, une localisation, un adjectif littéraire qualifiant un marbre mal iden-
tifié. Nous en savons désormais un peu davantage . Dans le programme de
publication de résultats obtenus dans cette recherche, il a paru intéressant
de consacrer une étude aux décrets honorifiques d'Atrax ainsi qu'à quelques
autres inscriptions.
On ne peut trouver à ce jour dans les publications êpigraphiques aucun
décret complet d'Atrax. Les découvertes récentes modifient complètement cette
situation. Nous rassemblons ici dans une petite série, les documents qui nous
apportent les réponses que nous souhaitions sur ce point, en commençant par
les mieux conservés.
Stèle de marbre blanc, brisée en quatre fragments recollés; il manque
des morceaux à droite et en bas, mais le texte est complet; trouvée en 1974
dans un pierrier, sur le rempart bordant la ville basse. Dimensions: 128,5 χ
36,5 χ 8; h.l.: 0,8-1,3; int.: 0,5; photographies, estampage (code 3325).
C.Gallis, Arch.Deltion, 1973-74, Chronika, p.583-584 paru en 1979; cf.
J. et L.Robert, Bull.épigr., 1980, 288 et BCH 104, 1980, Chronique p.642.
(Taf.X Fig.1) 'Αγαθή ι τύχη ι* ή πόλις Ά τ ράγιων έ-
δωκε ν Όρθοτίμωι Κελαίθου Κρη-
τι Τυλεσίωι τιροξενίαν, ίσοτέλει [αν ] ,
4 τίολιτείαν, ίσοτιμίαν, ενκτησιν [α]-
τιάντων, άσφάλειαν και πόλεμο [υ και]
ειρήνης και αύτώι και έσγόνοις κατά
τους νόμους των Άτράγιων κ [αϊ φυ]-
1) Au cours de plusieurs missions communes sur le site d'Atrax depuis1974, nous avons, V.von Graeve, C.Wolters et moi-même, avec l'assistanceaussi d'A.Tsafalias, êpimêlête des Antiquités, recueilli de très nombreusesinformations. Cela nous a conduit à réaliser, en 1977, une campagne deprospection.systématique d'un mois, en collaboration avec les autorités duService des Antiquités à Larissa (C.Gallis et A.Tsafalias) et avec le con-cours de plusieurs étudiants et chercheurs. Les résultats sont et serontpubliés dans 1'Archaiologikon Deltion pour ce qui se rapporte au terrain,sous des formes plus diverses pour d'autres aspects (étude des marbres, dumatériel êpigraphique, etc.). Les principaux éléments de cet article ont étéprésentés dans un chapitre de ma thèse de doctorat en mars 1977 (inédite).
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8 λης είναι ?ί<ι>ς αν βούληται' και [ειλετο]
Αύρογιώνδων vac. Ταγευόντ[ων]
'Αλεξάνδρου του Θρασυλόχ.[ου ] ,
Αίνέως του Πίθωνος, ΛΛΙΣΤ[- του]
12 Κλείτιτίου, Πυθονίκου του Γλαύ[κου],
Θώρακος του 'Αντιγόνου, Εενο[δόκων]
κοινών όντων Σατύρου το[υ - - - -]
κου, Άντόχου του Φάρακος κ[αι]
16 των συνΕενοδόκων.
Notes critiques: L.2: moitié droite de delta au début. L.4: haste de nu à
la fin. L.5: moitié droite d'omicron. L.9: lettre triangulaire peu visible,
mais le nom est assuré {cf. le commentaire). L.11: à la fin, deux lettres
triangulaires, soit lambda-alpha, soit alpha-lambda. L.14: partie supérieure
de tau et d'omicron.
Avant d'engager le commentaire de l'inscription, disons un mot sur la ty-
pologie du monument. La stèle, κ ίων, n'est pas ici désignée, son lieu d'ex-
position n'est pas précisé. La pierre se présente cependant bien comme une
stèle, couronnée par un bandeau plat en saillie, non mouluré. Le texte
commence à quelque 20 cm en-dessous. Le bas de la stèle est perdu, mais on
peut supposer avec vraisemblance qu'il comportait un tenon d'encastrement.
Ainsi cette stèle d'Atrax se présente suivant le modèle le plus utilisé pour
les décrets, à Larisa, à Gonnoi et ailleurs.
L'inscription donne le texte d'un décret de proxênie pour un Cretois de
Tylissos. Le personnage est connu: Όρθότυμος Καλαίθου Κρής Τυλίσιος reçoit
la proxênie d'une cité de Phocide, Daulia, d'après une inscription publiée2)
dans IG IX 1, 33 . Ce décret n'est pas daté. Dans le recensement des
Tylissiens effectué par M.Guarducci, puis par E.Kirsten, le décret daulien
apparaît avec plusieurs autres témoignages du Ille s. av.J.C. .
Le décret d'Atrax permet de préciser un peu davantage: nous pouvons pro-
poser, à partir de l'écriture, la seconde moitié du Ille s. av. L'absence de
dialecte n'est pas un obstacle à cette datation, même si nous savons que des
inscriptions plus récentes provenant d'Atrax utilisent des formes du dialecte
2) Monsieur J.-P.Michaud, consulté, a bien voulu me faire savoir que lalecture du nom des citoyens de Daulis, présentée comme incertaine dans IG,était assurée, et que le caractère de l'écriture ne permet pas de fixer unedate précise, dans la seconde moitié du Illè s.av.J.-C. Pour le nom Κέλαιθος,
ethnique êpirote, et nom d'une cité thessalienne en Hestiaiotide, cf. P.Ca-banes, L'Epire de la mort de Pyrrhus à la conquête romaine, 1976, p.124 (avecrenvoi à J. et L.Robert, Bull.êpigr., 1961, 371).
3) RE, s.v. Tylissos, col.1729-1730 ; E.Kirsten ajoute: "damais ist offen-bar eine grôBere Schar von Kretern nach Phokis gekommen, vielleicht in Zusam-menhang mit Philipps V, Eingreifen in den kretischen Krieg"; mais ces Cretoisse retrouvent aux mêmes dates, on le voit, ailleurs qu'en Phocide.
Sur quelques inscriptions d'Atrax 159
thessalien: il s'agit ici en effet d'un décret pour un étranger, et l'emploi
de la koinê paraît avoir été plus fréquent dans ce cas.
Des rapprochements prosopographiques confirment la datation proposée; le
tage Alexandros, fils de Thrasylochos, doit être de la même famille que Thra-
sylochos, fils d'Alexandros, d'Atrax, qui figure dans la liste des proxènes
de Delphes en 186/7 av. J.C., l'année même où il était aussi stratège fé-
déral des Thessaliens . Un frère de ce personnage, Thêodoros, fils d'Ale-
xandros , d'Atrax, a été stratège en 184/3 av. J . C , et proxène de Lamia la
même année . Alexandros, fils de Thrasylochos, nommé comme premier tage par
le nouveau décret, est vraisemblablement le père de ces deux stratèges. Nous
revenons un peu plus bas sur cette famille. Ainsi, compte tenu de l'écart de
génération que 1 O n peut supposer entre les personnages, nous pouvons raison-
nablement dater des années 230-200 av.J.C. le décret où Alexandros apparaît.
Cette date conviendrait bien, en outre, pour expliquer les circonstances dans
lesquelles Orthotimos de Tylisos a été honoré à Atrax: il a pu être en effet
un officier mercenaire de l'armée macédonienne, comme l'ont été aussi ces
autres Tylissiens, dont les stèles funéraires ont été retrouvées à Dêmêtrias
avec celles de leurs proches . Le décret d'Atrax pourrait ainsi entrer dans
la série des décrets votés par plusieurs villes thessaliennes pour des ο ί -ο \
ficiers macédoniens de Philippe V
Le texte ne fournit pas d'autres indications prosopographiques. Signalons9 )
seulement que le tage ΛΛΙΣΤ- Κλεύπτιου peut appartenir à une famille d'Atra^connue par un stratège Λέων Κλείππου Άτράγιος, daté de 134 av.J.C. environ,
4) S.G.D.I., 2581,1.165 (Syll.3, 585,72,1.165), archonte Peisilas.
5) Eusèbe, Chron., I 244 (cf. W.Kroog, De foederis Thessalorum praetori-bus, 1908, p . 1 2 ) , cité sous la forme Thvasimakhus Alexandvi Atragius avec cecommentaire de W.Dittenberger "utrum librarius an lapicida erraverit non di-iudico"; le décret d'Atrax confirme la forme du nom gravée à Delphes pour leproxêne. Le rapprochement avec le stratège paraît plausible, mais on peuttout aussi bien voir en Thrasymachos un autre personnage que Thrasylochos,tous deux fils d'Alexandros et portant, comme il arrive souvent dans une mêmefamille/ des noms assez proches par la composition.
6) Eusèbe, Chron., ibid. et IG IX 2, 107; proxênie de Lamia, IG IX 2, 65;victoire aux Eleutheria de Larisa, épreuve κέλητι τελείψ IG IX 2, 526,1.17;
cf. Kroog, o.l., p.15.
7) IG IX 2, 366 et 1181-1182, A.S.Arvanitopoulos, Thessalika Mnemeia, p.
156, n° 20; Th.A.Arvanitopoulou, Polemon, 2, 1934/38, p.49-53, n° 8; cf. M.
Guarducci, I. Cret., I, XXX, p.308; M.Launey, Recherches sur les armées hel-lénistiques, 1949, p.248-286; J.Pouilloux, BCH, 74, 1950, p.47 a donné unrelevé complet des inscriptions de Dêmêtrias mentionnant des Cretois.
8) Cf. le décret de Gonnoi pour Alexandros (Gonnoi, II, n° 12) et celuide Larisa pour Chrysogonos (C.Gallis, Ancient Macedonia, II, 1977, p.33-43).
9) Les noms θ η Λ α ι σ τ - paraissent peu nombreux, F.Bechtel, Hist.Personen-
namen, signale Λαίστρατος, ρ.273, ou Λα'ίστας , p.503.
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par des listes d'affranchissements de Scotoussa, de Pythion, et des in-
scriptions delphiques
Avec l'onomastique, le décret apporte une matière aussi neuve que les
stèles funéraires. Le personnage appelé "Αντοχος Φάρακος porte un nom bien
attesté en Thessalie et dans la Grèce du Nord-Ouest '; mais son patronyme,
de lecture bien assurée, paraît pour la première fois en Thessalie/ dans les1 2)
inscriptions du moins . Le décret apporte un autre nom inédit: celui de la
tribu des Αύρογιώνδαι, qui est dérivé de Αύρογίων/Αύρογίουν attesté par une
stèle funéraire trouvée à Atrax en 1977. La forme du phylêtique est égale-
ment assurée par un autre décret d1Atrax que nous étudierons plus loin; elle
entre dans une série bien connue en Thessalie, caractérisée par le suffixe
-ωνδας . Mais le sens et la formation du nom de personne nous échappent
Ce décret de proxénie donne pour la première fois un exemple complet d'un
formulaire utilisé à Atrax. On notera la liste des privilèges, dont fait
partie le droit de propriété caractérisé comme ενχτησιν α[πάντων], la formule
κατά τους νόμους των Άτράγιων, l'inscription dans une tribu. La présence
des ξενοδόχοι, au nombre de deux, est maintenant bien attestée en Thessalie,
et bien expliquée: ce sont des garants de la proxénie ; le mot συνξενοδόχος
ne peut donc surprendre ici, même s'il apparaît clairement pour la première
fois. Il avait pourtant été signalé dans un autre décret thessalien, dont le
texte n'a jusqu'à présent pas été communiqué, mais seulement évoqué, de ma-
10) Cf. J.Pouilloux, BCH, 79, 1955, p.455 et 459.
11) Cf. en dernier lieu J. et L.Robert, Bull.êpigr., 1973, 248.
12) On connaît un Pharax, père du Thessalien Kyanippos, dans Parthênios,Erot., 10, 1, 4: le héros, passionné de chasse, délaissait son épouse Leukoné;celle-ci, prise de doute, le suivit un jour dans les forêts, où elle fut miseen pièce par la meute de Kyanippos (cf.Scherling, RE, s.v. Kyanippos, n° 2,col.2237; l'histoire est un doublon de celle de Kêphalos). On connaît d'autrepart le nom Pharax à Sparte, Athènes, Ephèse.
13) Pour les attestations de ce suffixe en thessalien, cf. R.van der Velde,Thessalische Dialektgeographie, 1927, p.143.
14) II faut sans doute isoler -ίων plutôt que -ων comme suffixe (cf. lessobriquets comme Γοργίων, ou, comme composé, Εύαγίων). Αυρογ- doit être uncomposé mais il est difficile de le rattacher à αϋρα ou à αδρυ, αϋριον;faut-il penser à *Εύρογιων, cf. φογία, £>ογεϋ, φόγαν chez Hêsychius (indi-cations de M.Casevitz)?
15) Cf. B.Helly, BCH 94, 1970, p.179; C.Habicht, Ein VerleihungsbeschluBvon Metropolis, Klio 52, 1970, p.145-147, avec mention du terme συνξενο-[δοχούντων] d'après le décret que nous donnons ci-dessous. Nous retrouvonsle même terme dans le décret que j'ai attribué à Argoussa, et publié ZPE 35,1979, p.241-254: Argoura, Atrax et Crannon: rêattribution de quelques docu-ments êpigraphiques. Pour le nom d'Argoussa, on se reportera désormais auxexcellentes analyses de D.Knoepfler, BCH, 105, 1981, Argoussa: un toponymeeubêen chez Dêmosthène, p.289-329, avec, pour l'examen du toponyme thessa-lien, essentiellement les pages 312-329. Je me rallie entièrement aux dé-monstrations et aux conclusions présentées là par D.Knoepfler.
Sur quelques inscriptions d'Atrax 161
nière incomplète ou erronée, avec une fausse provenance. Or les formules et
les termes de notre décret permettent de lui donner sa provenance exacte,
Atrax, et d'y faire des restituions assurées.
Musée de Larisa, inv.762. Bloc de marbre blanc, retaillé à droite et à
gauche et partiellement en surface; il ne s'agit pas d'une stèle, mais
peut-être d'un orthostate; trouvé dans une maison du hameau ΣταυροθοδωραΙ'κά
au Nord du site antique de Crannon; les dimensions manquent; copie (code
3326) .
L'inscription a été signalée par D.R.Thêocharis, Arch.Deltion 16, 1960,
Chron., p.182 (cf. J. et L.Robert, Bull.êpigr., 1964, 222: "peut-être des
Άτραγίων"); puis par C.Habicht, Klio 52, 1970, p.146: "ein BeschluB von
Krannon fur einen Burger aus Trikka" (cf. J. et L.Robert, Bull.êpigr., 1971,
374). Pour le lieu de trouvaille, cf. B.Helly, ZPE 35 (1979) p.241-253.
- - Nom + patronyme - -]ου Τρικκαίωι ευεργέτη ι όντι αυτών Ά[τρ]αγίω[ν ή
ιτόλις έδωκε ]
[προξενίαν, ίσοτέλειαν, τι]ολιτείαν αύτώι και έκγόνοις, ενκτησιν ττάν[των -
[ - - - - - - - - - - άσφ]άλειαν και πολέμου και, ειρήνης και είσάγουσιν κ[αι
έξάγουσιν και]
4 [φυλής εϋναι ής άν βούληται και ειλετ]ο Αύρογιώνδων ταγευόντων Φυλακίδα
του Ευ - - - -
- - - - - - - - - - - - - - νου, Ήρακλείδου του Λέοντος, Άνφιλόχου του
' Ι ο λ ά [ ο υ , ξενοδό]-
[κων - - - - - - - - - - 'Αρι]στοδήμου του 'Αριστοκλέους και των συνξε-
(Taf.X Fig.2) νο[δόκων]
Notes critiques: L.2: les deux premiers privilèges sont restitués d'après
le décret présenté ci-dessus; à la fin de la ligne et au début de la 1.3, je
ne sais si l'on peut écrire, d'après le même texte, κατά τους νόμους των Άτρα-
γίων, qui conviendrait pour la place (il paraît certain que les lignes
étaient très longues, sur un bloc qui a pu être un orthostate).
L.4: comme pour les 1.2 et 3, d'après le décret complet ci-dessus.
L.4-5: à la fin, il manque le patronyme du premier tage; les noms conservés
à la 1.5 sont ceux du quatrième et du cinquième tage (il apparaît normal à
cette date qu'il y ait un collège de cinq tages); dans la lacune nous devons
donc restituer les noms et patronymes du deuxième et du troisième tages, re-
stitution qui concorde avec ce que nous savons de la longeur des lignes.
L.5-6: ici comme pour les autres lignes, la coupe des mots d'une ligne à
l'autre n'est pas assurée, mais vraisemblable; nous cherchons ici aussi une
restitution assez longue, qui peut être fournie par le nom et le patronyme
d'un premier Εενοδόκος, si, comme dans le décret déjà connu ci-dessus, il y
en a deux, présentés par la formule ξενοδόκων κοινών όντων ... και των συν-
162 B.Helly
ξενοδόχων.
Aux deux documents présentés ci-dessus, il faut joindre des fragments ap-
parus il y a déjà plusieurs années. Le premier de ces fragments a été publié
par D.R.Théocharis, Arch.Deltion 19, 1964, Chron., p.265 (sans photographie)
= SEG XXV 66 5.
Stèle de marbre blanc, brisée en haut; en bas, tenon d'encastrement. Dim.:
24 χ 31 χ 14,5; h.l. 1; photographies: estampage.
Σ Τ _ (Taf.X Fig.3)
- - σικράτην* [ αναγραφή δε και]
[τα δε]δογμένα τίμια εις κίονα λι[θίνην]
[και ά]νατεθ"ζί εν τψ τεμένει του [ Ά ] -
5 [πόλ]λωνος του Λυκείου· και, το γεν[ό]-
[με]νον άνήλωμα δούναι τους τα-
[μί]ας άπό τώγ κοινών προσόδων
[εΖ]τιεν Ευκλείδης Οινόκλου.
Notes critiques: L.1: rien n'est lisible avant ΣΤ. L.2: haste gauche de
nu à la fin; D.R.Théocharis proposait [και άναγράφαι], ce qui ne concorde
pas avec le subjonctif [ά]νατεθζ de la 1.4. L.5: bas de la haste oblique
de lambda au début. L.8: il manque seulement la haste gauche de pi.
L'écriture date l'inscription du Ile s. av.J.-C.
La forme de la pierre est mal définie: subsiste cependant en bas une par-
tie d'un tenon d'encastrement, ce qui laisse supposer que le texte était
gravé sur une stèle, sans doute du même type que celle qui porte le décret
pour Orthotimos de Tylissos. La présente inscription est trop fragmentaire
pour que nous puissions en saisir l'objet. On notera cependant que la ré-
daction est différente de celle que l'on a trouvée dans les deux inscriptions
précédentes: ici figure la prescription relative à la gravure et à la consé-
cration de la stèle dans le temenos d'Apollon Lykeios. Nous avons là un ren-
seignement important sur un sanctuaire et un culte à Atrax. Le décret s'a-
chève par l'ordre donné aux trésoriers de payer la dépense à engager, pre-
scription que l'on retrouve fréquemment ailleurs, et, en Thessalie notamment
à Gonnoi et Larisa. Mention est faite, en dernière ligne, du rapporteur.
Au musée de Volos, se trouve encore un autre fragment, qui par son con-
tenu, doit entrer dans la série des décrets trouvés à Atrax.
Musée de Volos, inv.E 1230. Bloc de marbre blanc intact en haut et à
gauche seulement, brisé à l'arrière; la face enscrite est incurvée, concave.
Dim.: 20 χ 31 χ 7; H.l.: 1-1,5; int. 0,6. La provenance est indiquée par
l'inventaire: Atrax, remis au musée par K.Popostikê, Trikkala, 1958 (code
3357). Photographies, estampage.
Sur quelques inscriptions d'Atrax 163
(Taf.X Fig.4) [1] " " traces d'une ligne - -
1 επί την - - - - - - - - - -
ή πόλι[ς των - - - -]
Πι - - - -
'Επειδή ΙΑΔΟΣ - - - - - - -
5 ΓΟΣΛΙ.ΝΟ.ΡΩΝΠΟΔ - - - - - -
κ α ι ά τ χ ο σ τ α λ μ ε ν - - - - - - -
τη του συνέδρου - - - - - -
του Πυθίου και του [- - - - ]
του και του έΕατι[οσταλμεν- -]
10 - - - "
La surface du marbre est très usée et la lecture reste incertaine pour
beaucoup de lettres. Je tiens cependant pour assuré que ce bloc c1architec-
ture est intact en haut et à gauche, qu'il y a une marge à gauche (de 19cm)
et que les lignes 2 et 3 commencent en retrait sur le reste du texte, la
troisième étant encore décalée par rapport à la deuxième.
Le contenu du document reste ênigmatique. Il n'est même pas certain qu'il
s'agisse d'un décret d'Atrax; on constate simplement qu'il a été gravé sur
un mur courbe d'une construction dans cette ville.
Le texte s'organise en deux parties. En tête figure sans doute une for-
mule honorifique correspondant au schéma "un tel (nom à l'accusatif) pour tel
motif (επί, την ...) la cité (ή πόλις των ...) (l'a consacré)". On trouve
ensuite, sous un titre (un ethnique?), les considérants du décret par lequel
on a décidé d'honorer le ou les bénéficiaires. Il semble qu'en fait un seul
personnage soit nommé, après la conjonction επειδή.
Le contenu du document demeure ênigmatique. Peut-être s'agit-il d'un
décret pour un ou plusieurs ambassadeurs ou délégués envoyés en mission (άπο-
σταλμεν- 1.6 et έξαπ[οσταλμεν-] 1.9). La mention d'un σύνεδρος attire égale-
ment l'attention, comme aussi celle, probable, d'un sanctuaire d'Apollon
Pythien. Nous ne pouvons dire s'il s'agit du même sanctuaire que dans le do-
cument précédent: faut-il restituer Πυθίου και του [Λυκείου]?
Le décret d'Atrax pour un Cretois étudié ci-dessus est daté par l'écriture
et par la prosopographie. Il permet en effet de mettre en lumière une impor-
tante famille d'Atrax, celle d'Alexandre fils de Thrasylochos. Ces mêmes noms
se retrouvent sur une dédicace en dialecte, découverte sur le site antique en 1977.
Stèle de marbre blanc, brisée en bas; il manque en haut les acrotères; le
fronton triangulaire est souligné par deux bandeaux en retrait. Dim.: 32 χ
22 χ 5; h.l.: 1,2. Photographie, estampage (code 4751).
(Taf.XI Fig.5) 'Αλέξανδρος
164 B.Helly
Θρασυλόχευος
ALL Όμολουίου
L'inscription est en dialecte, l'écriture peut se placer à la fin du 3e s.
ou au début du 2e s. av. J.C., c'est à dire à la même époque que le décret.
Par sa forme, le monument est assez caractéristique, même s'il est incom-
plet: il entre dans la série des stèles votives que nous avons définies en
étudiant une consécration d'Elasson . Cette série est caractérisée jusqu'à
la fin du 4e s., semble-t-il, par un fronton dont les acrotères latéraux
sont détachés aux quatre coins, une mouluration plus ou moins riche sous le
fronton (le plus souvent une série de bandeaux plats en retraits successifs),
enfin par des mortaises carrées ou rectangulaires creusées dans le corps de
la stèle à quelque distance sous le fronton, soit sur une face, soit sur
plusieurs. Ce type de monument est bien représenté à Atrax, comme le montre
la liste suivante, qui n'est pas exhaustive:
au Ve s. av.: stèle à Thêmis Agoraia, AAA, 1964 (code 4450)
à Athêna Agoraia (code 4451)
de Kynagia IG, 467 (code 4094)
au IVe/IIIes. av.:stêle à Apollon Hebdomaios (code 4545), (voir figure 8)
à Apollon Agreus (code 4547)
à Zeus Homoloios (code 4544)
au IlIe/IIes. av.: stèle à Zeus Homoloios (code 4751)
à une divinité dont le nom η'est pas conservé (code
4634)
La stèle d'Alexandros se place chronologiquement à la fin de cette série,
comme une autre de même forme, également trouvée sur le site, mais dont l'in-
scription n'est pas conservée (code 4634). On n'y trouve plus, semble-t-il,
les mortaises dans le corps de la stèle, les acrotères d'angles ne sont plus
sculptés individuellement. Cependant, par le fronton, les moulurations, l'or-
ganisation générale de la stèle, ces monuments de la fin du Ille s. ou du
début du Ile s. se rattachent effectivement à la série.
La consécration d'Alexandros apporte aussi, outre un témoignage supplé-
mentaire pour la famille de Thrasylochos, une attestation sur l'existence
d'un culte de Zeus Homoloios à Atrax. Une autre stèle, plus ancienne et tou-
jours inédite, donnait déjà cette information: elle figure dans la liste
présentée ci-dessus (code 4544). La présence de Zeus Homoloios à Atrax n'est
pas surprenante: on se rappellera que cette êpithète désigne aussi un mois
16) Une liste des cités perrhèbes dans la première moitié du IVe s. av.J.-C., in La Thessalie, Actes de la Table ronde tenue à Lyon, Collection Maisonde l'Orient, n° 6, Lyon, 1979, p.168-172. La série a été étudiée plus endétail depuis par C.Intesitsoglou, êpimélète des Antiquités au Musée deVolos, qui a présenté ses résultats au 2ème Congrès international des EtudesThessaliennes à Larissa en septembre 1980.
Sur quelques inscriptions d'Atrax 165
du calendrier connu dans la plupart des cités de Pêlasgiotide, Larissa, Pha-
lanna, ainsi qu'à Phayttos, la plus proche voisine d'Atrax.
Deux autres inscriptions trouvées récemment fournissent mention d'une
autre êpiclèse de Zeus, apparemment inédite. Au cours de notre exploration
du site, en 1975, nous avons en effet découvert, au bord d'un champ, à la
rupture de pente entre la ville basse et la ville haute, une très belle base
de marbre blanc:
Base de marbre blanc, brisée à l'angle supérieur gauche; bandeau en re-
trait sur la face antérieure; au lit supérieur grande mortaise rectangulaire
pour tenon d'encastrement d'une stèle votive. Dim.: 26 χ 54 χ 45; h.l.: 2,5.
Estampage, photographie (code 4513).
(Taf.XI Fig.6) iTODIOi
Ecriture du début du Ve s. av. J.C. à cause de la forme du delta . La
grafie 01 doit être celle d'un datif '.
Ce texte nous est resté ênigmatique. Aucune restitution ne s'impose en
effet, l'inscription étant nécessairement très courte: il manque au plus
quatre lettres, disparues avec l'éclat de l'angle gauche.
La solution est venue deux ans plus tard, en 1977, avec la découverte
d'une nouvelle dédicace, beaucoup plus récente. Dans un pierrier de la même
région, à un peu plus de 100m. du lieu où avait été trouvée la base précé-
dente, nous avons ramassé le fragment suivant:
Larisa, inv.77/46. Bas de stèle en marbre blanc, fendue en obiique/ mais
non brisée, de l'extrémité de l'inscription à droite au bas de la stèle à
gauche. Dim.: 25,5 χ 18,5 χ 4,5; h.l.: 1,2-1,6. Photographies, estampages
(code 4784) .
(Taf.XI Fig.7) Δι : Τριτοδίω
Nous tenons-là immédiatement le moyen de compléter le texte gravé sur la
base, à une époque plus ancienne:
[Δι, Τρ] ιτοδιοι
L'êpiclèse est nouvelle, le mot lui-même n'est pas attesté ailleurs, et
devra être expliqué. Pourtant Τριτόδιος paraît un terme recevable et conforme
aux caractéristiques de la langue grecque. Nous laisserons aux dialectologues
le soin de proposer une interprétation, dont nous pouvons espérer qu'elle19)éclairera aussi certains aspects du culte de Zeus
17) C.Jeffery, Local Scripts, p.96-98.
18) Au Ve s. av.J.C, les datifs en oi sont écrits -oi (cf. spécialementl'étude de M.Lejeune, REG, 1941, p.191-197).
19) Le mot Τριτόδιος peut peut-être s'analyser comme formé à partir de
166 B.Helly
La comparaison des deux inscriptions, dont le rapprochement est certain,
pose par ailleurs un certain nombre de questions, sur la chronologie, la
graphie et la typologie des monuments. Tout d'abord quel peut être exacte-
ment l'intervalle de temps qui sépare la première de la seconde consécration?
Pouvons-nous l'évaluer par l'analyse de l'écriture? La date de l'inscription
sur la base paraît facile à établir à partir de la forme des lettres et de la
graphie: milieu, deuxième moitié du Ve s. av.J.C. Il n'est pas aussi facile
de décider de la chronologie pour la seconde inscription. D'une part les
lettres utilisées (rho, omicron, oméga) n'ont pas un dessin caractéristique
permettant de déterminer si l'inscription date du Ille ou du Ile siècle.
L'inscription contient d'autre part des éléments apparemment contradictoires:
l'existence de points d'interponction et l'emploi d'un oméga sans iota ad-
scrit. L'interponction paraît d'un usage ancien, excluant une date trop tar-
dive, par exemple le Ile s. av. L'oméga sans iota adscrit suggère, eu égard
aux critères ordinaires de datation, exactement le contraire, d'autant plus
qu'il semble exclure de considérer l'inscription comme dialectale; il fau-
drait alors descendre jusque vers la fin du Ile s. pour dater la consécration.
Une comparaison avec d'autres inscription, dont la chronologie est plus
explicitement établie, permet cependant de lever la difficulté: l'emploi de
oméga dans la graphie de certaines inscriptions dialectales thessaliennes est
bien attesté, entre le Ve et le Ill.e s. av.J.C. Une liste - provisoire - per-
met de l'assurer
- dédicace / IG IX 2, 405 (Scotoussa) début IVe s. (code 2246)
- dédicace / (Crannon), 2ème moitié du Ille s. (code 3159)
- dédicace / Deltion, 1960, chron., p.182 (Phères), milieu Ille s.
(code )
- dédicace / (Pirêe) IVe s. av. (code 3311)
- dédicace / (Delphes) 1ère moitié Ille s. (code 3659)
- dédicace / (Phalanna) Ille s. (code 3115)
- dédicace à Poséidon Kranaios Pylaios / (Larisa) début IVe s. (code 4274)
- décret de Crannon pour un Pharsalien / Ille s.av.J.C. (code 3159)
- stèle funéraire / (Phères) 3ème quart Ve s. (code 1858)
- stèle funéraire / (Phères) IVe s. (code 3142)
τρι- racine du nombre τρεις (mais les composés en τριτ- sont très rares enface des formes en τρι-); le deuxième terme pourrait être formé de -όδιος,mais on attendrait que l'aspiration se reporte: cf. τριθ-ημέρη, cependantécrit aussi τριτημέρη. Une autre interprétation, plus convenable consisteraità rapporter le terme à un composé de τριτώ (êolien = κεφαλή) et de δΐος,adjectif; le mot signifierait "à la tête brillante" cf. la série τριτογενής,τριτοκάτωρ, τριτοπατρεύς, épithêtes divines.
20) Liste établie avec l'aide de W.Blumel (Cologne) que je remercievivement pour ses remarques et suggestions (cf. W.Blumel, Die aiolischen Dia-lekte, Phonologie und Morphologie der inschriftlichen Texte aus generativerSicht, diss.1979; ouvrage publié depuis sous le même titre, Gôttingen, 1982).
Sur quelques inscriptions d'Atrax 167
- stèle funéraire / (Phères) Ille s., (code 4081)
- stèle funéraire / (Pharsale) IVe s. (code 4240)
- stèle funéraire / (Pharsale) IVe s. (code 4052)
II faut ajouter à cette liste deux consécrations d'Atrax dont l'une a déje
été mentionêe:
- dédicace "Ατίλωνι Έτδομαίω (code 4545) (Taf.XI Fig. 8)
- dédicace Δι ι : Θαυλίω (code 4633)
Aucune de ces inscriptions ne peut être datée du Ile s. av., toutes com-
portent les marques du dialecte. Il en ressort que la transcription H et Ω
coexiste avec El et OY, depuis une date ancienne, dans une bonne partie du
domaine thessalien. Il s'agit en tout cas de la Pêlasgiotide, si l'on tient
compte de la provenance des inscriptions (Crannon, Atrax, Pharsale, Phêres,
Scotoussa).
De ce fait, notre inscription avec Δι Τριτοδίω n'est plus isolée, et
trouve sa place dans la chronologie comme une consécration du Ille s. av.J.
C. au moins. Elle entre dans une petite série de consécrations d'Atrax dont
les caratêristiques êpigraphiques (oméga pour OY, interponctions) sont iden-
tiques. On peut ajouter que les caractères typologiques - ou d'atelier -
rapprochent également toutes ces pièces d'Atrax. De fait, si la forme de la
stèle à Tritodios ne paraît pas exactement définie par un examen de la face
inscrite, il est possible cependant de mieux déterminer la forme du monument
par d'autres traces du travail d'atelier. C'est le cas pour le dos de la
stèle, dont le piquetage vertical à la pointe, avec bandeau réalisé en bor-
dure avec un ciseau à dents tenu obliquement) est identique à celui de la
stèle à Apollon Hebdomaios, mentionnée di-dessus. On en rapprochera encore la
dédicace à Zeus Thaulios, même si le travail du dos apparaît un peu plus
grossier.
Des observations qui précèdent il ressort que nous pouvons considérer
comme appartenant à un même groupe, relevant d'un même travail d'atelier, et
vraisemblablement à la même époque, les trois monuments ci-dessus. Le
type de ces stèles n'est conservé intégralement que par l'une d'entre elles,
mais les similitudes que nous avons établies permettent de le restituer pour
les deux autres. Il s'agit, une fois encore, d'un type commun, celui de ces
stèles votives à mortaises carrées et fronton triangulaire que nous avons
caractérisées précédemment.
Si nous revenons à la confrontation entre les deux monuments à Zeus Tri-
todios, nous pouvons répondre à la question posée ci-dessus. L'intervalle de
temps qui sépare l'inscription sur la base de l'inscription sur la stèle doit
être de deux siècles environ: nous dirons pour faire bref milieu Ve s. -
milieu Ille s. av. Cela nous aide non seulement à montrer que le culte s'est
maintenu deux siècles au moins, mais surtout à ne pas opposer les deux con-
168 B.Helly
sêcrations. La base, avec une grande mortaise au lit supérieur, a dû porter
une stèle haute et large, du même type que celui que nous connaissons déjà,
à Atrax même pour Athéna Agoraia, Thêmis Agoraia et à Larisa pour Poséidon21 )Kranaios Pylaios, où l'ensemble base et stèle a été conservé . Deux siècles
plus tard, la petite stèle suit le même canon, dans un format plus réduit.
Les deux monuments étaient assurément dressés dans un sanctuaire de Zeus,
dont nous ignorons l'emplacement. Les inscriptions révèlent ainsi plusieurs
sanctuaires sur le site d'Atrax, dans la ville basse comme dans la ville
haute, mais nous ne sommes guère en mesure de les localiser exactement. Nous
ne savons pas davantage si Zeus possédait un seul sanctuaire ou plusieurs.
Il était en tout cas honoré à Atrax sous au moins trois noms, Homoloios,
Thaulios et Tritodios. Nous avons constaté pour les deux premiers que leur
présence à Atrax paraissait explicable, puisque ces êpithêtes sont connues
aussi dans d'autres cités thessaliennes. De Tritodios, en revanche, nous ne
pouvons pour l'instant pas dire s'il s'agit d'un culte propre à Atrax ou non,
ni quel caractère cette êpithête donnait à la divinité. On mesure toutefois,
par l'intérêt de cet unicum, comme par les autres inscriptions étudiées ici,
l'importance des trouvailles êpigraphiques et archéologiques auxquelles con-
duit encore aujourd'hui une exploration systématique sur le site d'une
antique polis thessalienne.
Bruno Helly
21) Cf. T.D.Axenidis, Platon, 5, 1953 et photographie publiée avec l'étudetypologique citée ci-dessus n.16.
TAFEL X
Fig.3
Fig.4
Inschriften aus Atrax (Thessalien); zu B. Helly S. 157ff.
TAFEL XI
Fig. 6
Inschriften aus Atrax (Thessalien); zu B. Helly S. 157ff. Fig. 8