VOLUME #5

48
M E O I R (S) M E .

description

Thème: Mémoire(s) © Tous les documents textes/images/graphiques présents sur cette publication sont la propriété de leurs auteurs respectifs.

Transcript of VOLUME #5

Page 1: VOLUME #5

M

E

O

I

R

(S)

M

E

.

Page 2: VOLUME #5

M

E

O

I

R

(S)

M

E

.

Page 3: VOLUME #5

Pour sa cinquième édition, VOLUME revient avec un même format et un même leitmotiv. Il s’agit toujours d’encourager les pratiques artistiques des étudiants d’écoles d’architecture d’art ou de design, en dehors de leur cursus. Fidèle à ses objectifs, l’association se montre en perpétuelle évolution, d’autant plus que le magazine se diffuse progressivement dans plusieurs librairies parisiennes et projette d’établir des partenariats avec d’autres collectifs.

Rendre compte des différentes strates de la pensée en quelques pages n’est pas chose aisée. Parce qu’elle aspire à s’en approcher, la revue continue de se nourrir de l’extérieur et s’attache à témoigner de la diversité des points de vue dans un objet, que l’équipe a une fois de plus voulu de qualité. Un support d’échanges en lien avec sa nouvelle thématique: Mémoire(s), qui désigne cette aptitude à conserver les choses du passé…mais surtout à les restituer. C’est bien là tout l’enjeu du présent numéro.

Il s’agit là d’un sujet lourd de sens, d’une entrée thématique qui interroge de nombreuses notions sous-jacentes: la fiction, le souvenir, la mémoire collective, l’enfance, l’héritage tant génétique que culturel, l’origine, le cerveau comme siège de la mémoire, ou même l’appartenance à une nation sont autant d’éléments sur lesquels s’appuient les créations proposées ici.

C’est en outre, la question de la matérialité qui se pose. La réflexion se recentre dès lors sur la représentation du passé, et surtout sur ce passage clé de la forme mentale à la forme graphique. Les étudiants qui se sont prêtés à l’exercice manifestent un refus de s’installer dans une histoire particulière ou, à l’inverse, revendiquent leur appartenance à une époque. D’autres envisagent la mémoire comme revers de l’imagination, comme sentinelle de l’esprit. Pour certains c’est un puits où s’accumulent les souvenirs alors que d’autre la représente trouble, floue, voir détériorée.

Quoiqu’il en soit, cette mémoire qui rend les êtres et les lieux impalpables n’a pas fini d’inspirer nos intervenants. En effet, tous s’accordent sur ce point: la mémoire ne filme pas, elle photographie… et transforme. Libre à vous, à présent, d’oublier ou non ce rapport étroit qui s’exerce entre mémoire et imagination.

L’équipe de VOLUME.

3

Page 4: VOLUME #5
Page 5: VOLUME #5

For this fifth edition, Volume comes back with the same format and the same leitmotiv. But don’t get us wrong, the magazine always tries not to lock itself within a form or an aim, increasing outside interventions. It is all about encouraging architecture and art students works out of their studies. The association doesn’t forget its goals and is constantly evolving especially now that the magazine is available in several Parisian bookstores. Showing different thoughts in a few pages is not easy but we keep on trying. The magazine feeds from outside and wants to show the diversity of points of views in this new edition for which the team once again has looked for quality. This is a exchange media in relation to its new topic: Memory(ies), this ability to remember the past and render it.

This topic is full meaning to all of us, an entrance into a thematic narrative which involves many different concepts: the fiction, the memories, the collective memory, the children’s world, our legacies either genetic or cultural, the origins, the brain as the place of memory, or publishing works which relate to the nation to which we belong.

It’s also the question of materiality/materialization. The focus here is on the representation of the past, and especially on the key passage from the mental form to the graphic form. Everyday students work within this theme, with original and pertinent results. Some have refused to settle within a particular narrative, others have claimed belonging to a time period, and represented the memory as a setback of imagination, as a sentinel of the mind. Some have believed that being true to reality in their work is a waste, and they settled for a degraded edition. Either way, these memories which make beings and places impalpable are still inspiring our stakeholders, and still disturbing and blurring our representation of reality. However, there is one undeniable fact: memory isn’t recording, it’s photography and transformation of reality within our minds. Free for everyone to forget or not, is the close relationship between memory and imagination.

VOLUME Team.

5

Page 6: VOLUME #5

6

8

12

16

18

20

22

24

Page 7: VOLUME #5

7

30

34

36

38

39

40

44

Page 8: VOLUME #5

8

Page 9: VOLUME #5

9

g r a v u r e , d e s s i n , s é r i g r a p h i e , s t é n o p é

S U P E R P O S I T I O N SS U P E R P O S I T I O N S

EL ISE HELM

La mémoire s’efface au fil du temps et n’est pas infaillible. Elle devient peu à peu moins précise et deux événements lointains vont alors paraître vagues. Deux souvenirs peuvent alors sesuperposer l’un sur l’autre de manière à ce que l’on n’arrive plus à les distinguer. C’est ce que dont j’ai voulu rendre compte dans cette série de doubles expositions mêlant des images qui ne représentent pas un souvenir mais deux, voire trois qui se superposent pour en créer un nouveau. Des superpositions photographiques réalisées lors de la prise de vue qui mêlent plusieurs images, comme un souvenir qui se mélangerait à d’autres.

Memory fades away over time and is not foolproof. It’s becoming less and less clear and two souvenirs of past events become blurred. They can overlap in a way that we cannot make the difference between the two anymore. This is the idea I want to show in this series of pictures that mixes not only one souvenir but two and even three which overlap to create a new one.

Page 10: VOLUME #5

10

Page 11: VOLUME #5

11

Page 12: VOLUME #5

12

Page 13: VOLUME #5

13

D E S I G N d ’ O B J E T

“ A d ” c h a i r - l a d d e r“ A d ” c h a i r - l a d d e r

J IM RHONé

L’exercice principal étant de développer un projet de mobilier combinant deux fonctions, je me suis souvenu d’une vieille chaise gardée dans le grenier de ma maison de campagne qui, composée de deux parties reliées par un mécanisme, pouvait être transformée en escabeau. Mon idée a donc été de reprendre la typologie affirmée de cet élément de mobilier traditionnel et rustique, pour en créer une nouvelle, contemporaine, plus facile et rapide à utiliser. Le résultat est une chaise qui conserve l’identité de la pièce d’origine, tout en développant un caractère propre à travers un système constructif plus discret et sophistiqué.Le design a consisté à atteindre deux objectifs: étude formelle (simplifier et optimiser la géométrie de la pièce pour la rendre plus légère, épurée et élégante dans les deux positions) et étude mécanique (concevoir une charnière métallique adaptée spécifiquement à la chaise, qui permette une rotation rapide, s’intègre à la géométrie de l’ensemble, et s’insère dans le bois). Fabriquée en bouleau pour les pièces en bois et en acier inoxydable pour les deux charnières, “Ad” peut être utilisée dans divers univers domestiques, servant aussi bien dans une cuisine, près d’une table ou de hauts placards, que dans une confortable bibliothèque, pour lire ou atteindre des livres

oubliés en hauts de l’étagère. Dans une société dans laquelle on tente d’optimiser de plus en plus l’espace,“Ad” est une solution “2 en 1” versatile, dont l’utilité et l’adaptabilité sont les caractéristiques essentielles. Photos: Kalle Kataila.

When the professor asked to develop a concept for a piece of furniture combining two functions, I remembered this old chair kept in the attic for years in my family summer house. Made of two parts, this chair could be rotated and turned into a ladder if you wanted to reach something high. My idea was to capture the strong typology of this traditional piece of furniture to transform it into a contemporary piece of furniture, easier and quicker to use. The result is a chair that keeps the identity of the original one, developing its own character within a more slender and sophisticated construction process. My work achieved its two goals: -a shape study: simplifying and optimizing the geometry of the chair-ladder to make it lighter and more elegant in both positions.-an engineering study: designing a new kind of metal hinge, specially made for this piece of furniture, that would allow a quick rotation and be part of the geometry of the latter, integrated into the wood, so that we can’t actually feel it when

we seat on the chair or climb on the ladder. “Ad” has been developed in birch for the wooden pieces, with two stainless steel hinges and locks. “Ad” is supposed to function in various domestic environments, useful in a kitchen, next to a table or high cupboards, as well as in a comfortable library, to both read and reach forgotten books that you put on top of the shelf. In a society where we aim at optimizing space, “Ad” is a versatile, comfortable and hardworking “2 in 1” -seating/climbing- solution. The craft-based construction of a traditional chair-ladder has been refined, resulting in a design that is truly contemporary. Utility and adaptability are key features of “Ad”. Photos: Kalle Kataila.

Page 14: VOLUME #5

14

Page 15: VOLUME #5

15

Page 16: VOLUME #5

16

MAéva gauthier

P H O T O G R A P H I E & A U T R E S

“ A d ” c h a i r - l a d d e r“ A d ” c h a i r - l a d d e r

Une mémoire qui s’effrite avec le temps ou la maladie.Perdre ces souvenirs, perdre notre identité.Se sentir perdu, ne plus exister.Toucher, toucher pour tenter de se souvenir.

Memory that erases over time or diseaseLosing our memory, losing our identityFeeling lost, no longer existingTouching, touching to try to remember.

Page 17: VOLUME #5

17

Page 18: VOLUME #5

18

Page 19: VOLUME #5

19

Page 20: VOLUME #5

20

é d i t i o n

L e l i b r e A L Z H E I M E RA l z h e i m e r b o o k

CLément ine guégan

Le livre est un objet de mémoire. Il est moyen de figer dans le temps un savoir-faire, une histoire ou bien un souvenir que l’humain, lui, oublie. Grâce à lui, l’Homme défie la nature et résiste à l’oubli et à l’ignorance. Toute sa confiance repose dans cet objet éternel synonyme de transmission. Et si le livre oubliait...Si lui aussi pouvait être exposé aux lois de la défaillance et de la maladie…J’ai imaginé un livre victime d’Alzheimer, qui, au fil de ses pages, oublie. J’ai retranscrit les quatre étapes de la maladie (perte de la mémoire, perte de repères temporels, spatiaux et la perte du langage) au travers des quatre actes du livre. Le contenu devient flou, s’altère puis disparaît afin de laisser une page vierge.

A book is a memory book. It’s a way to stop, for a moment, a know-how, a story or a souvenir that we forget. Thanks to it, beings challenge nature and fight against oblivion and ignorance. We can trust this eternal object synonymous of transmission. And what if the book could forget... And what if it could be the subject of failing and disease...I have imagined a book suffering from Alzheimer’s which forget within the pages. I reproduced four steps of the disease (loss of memory, lost of familiar temporal and spacial landmarks and loss of speech) within the four acts of the book. The content become blurred, damaged and disappears to let a blank page. The book forgets.

Page 21: VOLUME #5

21

Page 22: VOLUME #5

22

Page 23: VOLUME #5

g r a v u r e , d e s s i n , s é r i g r a p h i e , s t é n o p é

S a n s T i t r e .N o t i t l e .

Benarab LOPEZ , Cam ille

These pictures are not directly related to the memory, but they are, like this concept, eroded, felt through a faded filter. The glow hardly appears, flickers; Forms call on what is lulling/ soothing humanity (Dawn, dusk, aurora, stars..) The light gives the time its tempo, with its shadows, its intensity or its stealth, like Memory and its twists and turns. These drawings, engravings and prints try to represent these luminous phenomena.

Ces images, si elles n’interrogent pas directement la notion de mémoire, sont, comme elle, érodées, éprouvées à travers un prisme altéré. Que la lueur émerge difficilement, qu’elle vacille, ou que les formes fassent appel à ce qui berce l’homme (aubes, crépuscules, aurores, astres…), c’est la lumière qui scande le temps, avec ses parts d’ombres, ses fulgurances, son intensité ou sa furtivité, à l’image de la mémoire et de ses méandres. Les dessins, gravures et sérigraphies de ce dossier tentent de s’approcher de ces états de lumière.

23

Page 24: VOLUME #5

24

ARI ANE CHAPELE T

P h o t o g r a p h i e a r g e n t i q u e

S a n s T i t r e .N o t i t l e .

Un voyage urbain, mes pas vont au hasardUne ville inconnueMa mémoire, des images se mélangentCapture hasardeuse

Superposition de sensDérive improviséeParcours de l’erranceMémoire inventée.

An urban travel, I’m walking aimlesslyAn unknown cityMy memory, images are mixed upUncertain shotSuperimposition of feelingsImprovised slippingRoving processThe process of wanderingMade-up memory.

Page 25: VOLUME #5

25

Page 26: VOLUME #5

26

Page 27: VOLUME #5

FEL ICE VARINI

27

Felice VARINI, Onze cercles rouges regardant le sud – Peinture acrylique sur feuille d’aluminium autocollante, 2013. Versailles, Festival Plastique Danse Flore au Potager du Roi. © Felice Varini. Crédit photo: André Morin.

i n s t a l l a t i o n

Page 28: VOLUME #5

2 8

Page 29: VOLUME #5

29

FEL ICE VARINI

Felice VARINI, Arcs et cercle imbriqués – Peinture acrylique sur feuille d’aluminium autocollante, 2013.Versailles, La Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’énsa-v. © Felice Varini. Crédit photo: André Morin.

i n s t a l l a t i o n

Page 30: VOLUME #5

30

Lou isa GESSE T -HERNANDEZ

S T Y L I S M E

R O O T E D T R AV E LR O O T E D T R AV E L

Ce projet aborde l’ambiguïté entre les véritables motivations qui vont régir le voyage, et l’anticipation de ce que l’on va pouvoir en raconter. La critique de quelques “fast food” du voyage est à écarter. L’attendu et l’inattendu, le magique et le surfait sont pointés, et rassemblés dans un objet/vêtement. Pas de “message à délivrer”, il y a dans ce manteau l’idée telle quelle encore pleine de noeuds, sans certitude aucune sur ce qui fait l’essence du voyage: le voyage lui-même, ou l’idée que l’on s’en fait avant et après?Ce manteau a la forme d’une simple boîte. Une grosse boîte à voyages. Peut-être que cette boîte est finalement tellement lourde de l’idée même de voyage, qu’elle paralyse et sédentarise le voyageur. Un “home sweet home” influencé par le travail d’Etienne Martin. Ou peut être que l’idée de voyage est tellement vaste qu’elle produit a elle seule les plus grands voyageurs, c’est à dire ceux qui s’imaginent l’être.

This coat escorts an inner travel. At first it doesn’t show anything because the experience is too private to be revealed. This coat is the tool of travel as well as a space of creation. It retains everything, it keeps memories. These memories are linked, intermixed, tangled, they self-reproduce in such a way that the real travel becomes useless. The rooted traveler doesn’t detect any more what’s true and what’s not.

Page 31: VOLUME #5

31

Page 32: VOLUME #5

32

Page 33: VOLUME #5

33

Page 34: VOLUME #5

34

Page 35: VOLUME #5

35

MATHILDE LALOUE T TE & CLément BERNIS

I L L U S T R A T I O N

o r o g r a p h i e so r o g r a p h i e s

Quatre mains qui couchent sur le papier le défilement des siècles sur les figures de pierres. Défigurer l’envisageable, cacher le montrable. Le trait disparaît sous l’épaisse couche d’une poussière colorée, historique. Le vernis des civilisations coule et livre le résultat de plusieurs siècles d’érosion, le temps d’un dessin. Le contour est englouti, sacrifié, immergé par le flot de couleurs. Ensevelissement, poésie du ravage: il ne reste que les miettes de symboles désarticulés, défigurés, mis à l’épreuve du temps, d’une main à l’autre, de la plume au pastel.

Four hands putting on paper centuries on stone statues.Deforming what is possible, hiding what can be shown.The line disappears under layers of colorful dust. Historical.Layers vanish and deliver the result of erosion over centuries, the time of drawing. The contour line is blurred, lost, washed by a stream of colors. Shrouding, devastation poetry: what’s left are dislocated symbol pieces which are dislocated, disfigured, tested from a hand to another, from ink to pastel.

Page 36: VOLUME #5

36

GENTIEN ARNAULT

P H O T O G R A P H I E & a u t r e s

S O U V E R N I E S D ’ A U R é l i e & D ’ H A D R I E NS o u v e n i r o f A u r é l i e a n d H a d r i e n

La mémoire est quelque chose qui, pour moi, s’applique aux gens. Les souvenirs, c’est ce que je considère comme la mémoire des gens: ils nous unissent à eux à travers un lieu. Et nous permettent de nous souvenir de moments. Si l’un de ces trois éléments flanche, le souvenir flanche et la mémoire est alternée. Ainsi, l’esprit reconstruit cette partie manquante, dans le but de susciter un équilibre entre mémoire et souvenir, entre lieux, visage et moment. C’est cette reconstruction inconsciente que j’ai voulu explorer.

Souvenirs d’Aurélie et Hadrien est une série de photographies retravaillées. Ce sont des personnes que j’ai connues il y a quatre ans, et depuis je ne les ai que très peu revues. Je ne sais même pas si je les reconnaitrais. Pourtant je les considérais comme mes amis au moment ou je les connaissais. C’est cette destruction du souvenir, de leur apparence et de ma mémoire qui intervient ici. Remplaçant les repères d’un visage normé graphiquement par une grille, par des absences, des couleurs ou des dessins naïfs de ce que je pense être comme leur ressemblant.

In my opinion, memory is something that applies to people. Souvenirs are, what I consider as people’s memories: they unite us through a place. They allow us to remember moments. If one of those component fails, the souvenir fails and memory is altered. Thereby, our minds reconstruct a missing part in order to balance memory and souvenir, places, faces and moments. It’s this unconscious reconstruction that I wanted to explore.

Souvenir of Aurélie et Hadrien is a series of edited pictures. They are people that I met four years ago and I haven’t seen them since then. I don’t even know if I could recognize them. However, I considered them as my friends. It’s this damaged souvenir of them, of their appearances and of my memory that I show here. I replaced the standardized components of a face by a lack, a color or a naive drawing that I assume look like them.

Page 37: VOLUME #5

37

Page 38: VOLUME #5

38

Cél i a Cassa i

P H O T O G R A P H I E & A U T R E S

S O u v i e n s - to iR e m e n b e r

Un questionnement sur la réinterprétation d’un souvenir par la mémoire. Ici les visages sont flous, on n’en distingue plus les traits majeurs, ni l’espace dans lequel ils se trouvent. Alors par la mémoire je retrace simplement «l’essence» de l’image, la forme générale en essayant de faire ressortir les caractéristiques des images d’origine.

Asking about the reinterpretation of an event within memory. Here, faces are blurry, you can’t see the main face features, not even the space around. Then, within memory I just redraw the essence of the picture, the overall shape, trying to highlight the characteristics of the original picture.

Page 39: VOLUME #5

39

PIERRE YVES DELANNOY

I N S T A L L A T I O N

" E t to u t d ’ u n c o u p l e s o u v e n i r v o u s e s t a p pa r u . "" A n d s u d d e n ly t h e m e m o r i e s c a m e b a c k "

Our mind is full of memories that are ours. Memory can be actived by senses, that’s why a smell, a taste, or an object can remind us a time of our lives. I got inspired by the madeleine de Proust to create this installation. Proust’s text is written on an old sheet using different fonts. In fact, the madeleine de Proust can be anyone’s. Everyone has his. And one same object can remember a thousand memories. A person eating a madeleine could remember his dad’s typewriter, but another could remember his favorite teddy bear or his alarm-clock. I’m showing the diversity of memories that an object can remember within this installation (here it’s a madeleine but it could be anything else). That’s why the madeleine is linked to ten objects.

Notre mémoire contient un grand nombre de souvenirs différents qui nous sont propres. La mémoire peut être activée par nos sens, c’est pourquoi une odeur, un goût, un objet peuvent nous rappeler un moment de notre vie. Je suis parti de la madeleine de Proust pour réaliser cette installation. Le texte de Proust est écrit sur de vieux draps dans différentes polices ; en effet, chacun peut s’approprier la madeleine de Proust. Chacun possède sa madeleine de Proust. Et un même objet peut rappeler des milliers de souvenirs. Une personne mangeant une madeleine pourra se souvenir de la machine à écrire de son père, mais une autre pourra se souvenir de sa peluche préférée ou bien de son réveil. J’ai voulu montrer avec cette installation, la diversité de souvenirs qu’une simple chose (ici la madeleine mais cela peut être tout autre chose) peut faire revivre. C’est pourquoi la boîte de madeleine est reliée par des ficelles à des dizaines d’objets.

Page 40: VOLUME #5

40

Page 41: VOLUME #5

41

Col ine CASSAGNOU

T E X T I L E

" R é s u r g e n c e e t é m e r g e n c e d e l ’ a b s e n c e "R e s u r g e n c e a n d e m e r g e n c e o f t h e a b s e n c e

L’intention de cette expérimentation est d’interroger et de matérialiser une forme liée et issue de l’oubli. Le processus de transformation: surface/résidus est possible grâce à la gomme. Une alchimie se crée entre cet outil et l’encre utilisée pour l’impression des images. Ainsi le visuel se retrouve capturé et réduit, sous forme d’archives colorées, à l’état de poussière.J’ai cherché quelques possibilités de formes (autres que celles «classiques») avec les pelures de gomme. Une fois mises sous presse thermique, celles-ci permettent un émiettement condensé et détaillé au sein d’un même ensemble. La disparition de l’image originale existe, évolue en tant que matière, surface,grâce à la gomme. Celle-ci conserve le motif initial sous une forme non fidèle, brouillée, abstraite. Il ne s’agit pas d’annuler une représentation mais de la montrer autrement.

The goal of this experimentation is to examine and to materialize a shape from the forgetfulness. The process of transformation: the surface is made from erasers. Alchemy is created between this tool and the ink used for the printings. In this way, the document is captured and changed into colorful archives, into dust. I tried to create different possible shapes with eraser peel. When you place them under a heat press, they become a condensed crumbling within a same set. There is a disappearance of the original picture, which, thanks to the eraser, becomes matter. The new matter retains the initial pattern, under an inaccurate, scrambled, abstract shape. This is not about deleting a way to represent life but it’s about showing it differently.

Page 42: VOLUME #5

42

Page 43: VOLUME #5

43

Ces appareils photographiques développent des souvenirs immatériels, invisibles. Par la fenêtre, le sténopé, on encadre le sujet à saisir. Nul procédé chimique ou physique n’intervient, l’image se révèle à travers un dispositif unique: notre mémoire.Ainsi ces objets sollicitent notre «boîte noire» biologique, dont la capacité est illimitée. Les souvenirs ne sont plus figés, ils se créent au dedans et non au dehors de no us même. Cette intériorisation laisse le champs libre au souvenir et à ses altérations, déformations...

These cameras develop insubstantial and invisible memories. Through the window, the pinhole, you frame the scene to shot. There is no chemical or physical process, the picture comes to fame thanks to an unique method: our memory. In this way, these objects appeal to our biological “inner black box” but its capacities are restricted. Memories are not fixed anymore, they are living inside and not outside of our mind. This internalization allows the memories to be distorted and deformed.

Page 44: VOLUME #5

44

Page 45: VOLUME #5

45

ANAïs CaLLIPEL

I N S T A L L A T I O N

L ’ e s pa c e d e l e c t u r eT h e r e a d i n g a r e a

Dans un premier temps je suis partie d’un livre. Le livre qui reste dans l’étagère et que l’on ne doit pas abîmer. Celui qui ne doit pas être corné, mais qui doit être lu. Celui qu’on lit et qu’on repose ensuite.Ce livre là, j’ai voulu l’user, pour qu’il devienne celui qu’on transporte toujours avec soi, celui qui nous fait vivre des aventures et qui nous embarque. Après ce travail, ce livre est devenu un livre découpé avec soin. C’était devenu un autre objet, un objet fragile et esthétique à mettre sous verre. Cela me gênait, je lui avais fait quitter la bibliothèque pour aller dans un écrin de verre.Le second temps, de la sculpture comme espace a été un prétexte pour approfondir mon premier travail sur le livre. Il s’agissait de créer un espace où justement le livre quitte la bibliothèque pour faire ressentir des émotions au lecteur ou ici au spectateur.Chaque livre est découpé selon sa typologie: l’organisation de son texte et l’agencement de ses paragraphes. Ainsi la poésie offre des formes plus découpées, tandis que le roman tisse un fil continu.La mise en scène marque l’usure du temps et les franges des livres deviennent comme les mémoires de nos lectures, les brides qu’il en reste.

My work started with a book, the one that stays on the shelf and that we don’t what to damage. The one that’s not supposed to be turned down but has to be read. The one you read and put back afterwards. I tried to wear away this book, to transform it into the one you’re always travelling with, the one tells adventurous stories and carry us away. After this first work, this book became a carefully cut up book. It became an object, something delicate and beautiful you need to protect. It was disturbing, the book had left the library to be move in a precious setting.Then I used the sculpture to go further in my work. I used the book to create a space, where, far from the library, it brings about emotions to readers and spectators. Each book is cut up according to its type, the structure of the text and the layout of the paragraphs. In this way, poetry becomes a book with strongly cut up shapes when novel is an unbroken thread. This mise-en-scene shows the passage of time and the fringes of the book represent the memories of our readings, the last remaining snippets.

Page 46: VOLUME #5

46

save the date

A TRAVERS PARIS« L’association À travers Paris, composée de douze étudiants issus de diverses écoles (Science Po, Paris Malaquais, Ecole du paysage de Versailles entre autres) propose des promenades in situ pour comprendre et interroger la ville en train « de se faire ». L’idée est de croiser les approches, les regards et les questionnements sur cette ville en constante transformation qui laisse cependant des traces de son passé. La promenade devient un outil de démocratie participative, en permettant à chacun de mesurer et de discuter l’ampleur des enjeux et des défis auxquels la métropole contemporaine fait face pour s’inscrire durablement dans l’avenir. Chacune des traversées est unique et varie selon le lieu, le temps, les questions des participants. Il faut compter environ 2h par promenade. » Infos pratiques: Plein tarif: 10 € - Tarif réduit: 5 €. Pour réserver: [email protected] Pour plus d’informations: http://www.atraversparis.com/

Les prochaines promenades en lien avec le thème de MÉMOIRE(S):14 Décembre: Clichy-Batignolles mémoire(s): le nom des lieux de Clichy à batignolles Départ à 15h00 RDV Brochant (ligne 13) sortie rue Brochant.

8 Janvier: Canal de l’Ourcq Mémoire(s): Les marques du patrimoine industriel Départ à 15h00 RDV porte de Pantin (M5), sortie côté parc de la Villette.

15 février: Les Halles Mémoire(s): Un projet régional au cœur de l’histoire de Paris Départ à 15h00 RDV station Châtelet, sortie place du Châtelet.

A LA MARECHALERIE,Centre d’art contemporain de l’ensa-v.5 avenue de Sceaux, 78000 Versailles. Jusqu’au 14 dEcembre.Des cercles, des toits, des façadesLa Maréchalerie et le Potager du Roi accueillent l’artiste Felice VARINI. Celui-ci élabore depuis les années 80 un travail de peinture qui se déploie dans l’espace architectural. En peignant « au-delà du cadre », l’artiste se défait du support traditionnel de la toile et du châssis pour peindre le paysage. Arpentant l’espace et étudiant son histoire, Felice VARINI réalise des installations picturales monumentales « in situ » qui donnent à (re)découvrir l’horizon, l’espace public et l’architecture patrimoniale et urbaine.Entrée libre à La Maréchalerie du lundi au samedi de 14h à 18h.Accès au Potager du Roi le mardi et jeudi de 10h à 18h et le samedi de 13h à 18h. (3 / 6,5€). RER Versailles Rive-Gauche.

AU GRAND PALAIS3 Avenue du General Eisenhower, 75008 Paris, Du 18 Septembre 2013 au 06 Janvier 2014.GEORGES BRAQUE« Le Grand Palais présente la première rétrospective consacrée à Georges Braque (1882- 1963), depuis près de quarante ans. Initiateur du cubisme et inventeur des papiers collés, il fut l’une des figures d’avant-garde du début du XXe siècle, avant de recentrer son œuvre sur l’exploration méthodique de la nature morte et du paysage. L’exposition propose un nouveauregard porté sur l’œuvre de l’artiste et une mise en perspective de son travail avec la peinture, la littérature ou la musique de son temps. Elle réunit des œuvres venues du monde entier.» Grande nef des Arts Décoratifs. Mar/

dim 11h - 18h, jeu 11h-21h. Métro Franklin-D.-Roosevelt.

MUSEE de l’orangerieJardin Tuileries, 75001 Paris, Du 9 octobre 2013 au 13 janvier 2014.Frida Kahlo et Diego Rivera, L'art en fusion" « Le musée de l’Orangerie présente, en collaboration avec le musée Dolorès Olmedo de Mexico, une exposition consacrée au couple mythique incarné par Diego Rivera (1886-1957) et Frida Kahlo (1907-1954). L’originalité de la manifestation consiste à présenter leurs œuvres ensemble, comme pour confirmer leur divorce impossible, effectif dans les faits mais aussitôt remis en question après une seule année de séparation. Elle permettra aussi de mieux entrevoir leurs univers artistiques, si différents et si complémentaires, par cet attachement commun et viscéral à leur terre mexicaine: cycle de la vie et de la mort, révolution et religion, réalisme et mysticisme, ouvriers et paysans. » Tous les jours sauf le mardi 9h-18h. Métro: 1, 8, 12 station Concorde.

LA PINACOTHEQUE DE PARIS28 Place de la Madeleine, 75008 Paris.du 11 octobre 2013 au 16 mars 2014.

GOYA ET LA MODERNitéA partir du 11 octobre 2013 la Pinacothèque de Paris vous invite à découvrir une exposition autour de l’artiste espagnol Goya. Tous les jours de 10h30 à 18h30. Métro: 8, 12, 13, station

Madeleine.

A LA CITE DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE1 Place du TrocadEro et du 11 Novembre, 75016 Paris, Du 21 juin au 9 septembre 2013

1925, quand l'Art Déco séduit le mondeL’Exposition Art Déco: le style Made in France a qui a séduit le monde se penche sur les sources et influences de ce style né en France, ses réalisations dans notre pays, en Europe puis dans le monde. Pourquoi l’Art Déco est-il si attractif et si vivant aux yeux de tous? C’est entre les murs du Palais de Chaillot, chef-d’oeuvre de l’architecture Art Déco, que cette première grande rétrospective française s’attache à souligner les clés de ce succès. » Lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11h

à 19h. Nocturne le jeudi de 11h à 21h. Métro Trocadéro.

CHATEAU DE VERSAILLESPlace d’Armes, 78000 Versailles,

Du 20 octobre au 23 fEvrier 2014.

LE Nôtre en perspective« Bouquet final » de l’année, l’exposition André Le Nôtre en perspectives. 1613 – 2013 offre, contre les idées reçues, une image aussi nouvelle que surprenante de l’homme, de son art et de son influence. Jardinier, dessinateur, architecte, ingénieur et hydraulicien, paysagiste et urbaniste, collectionneur, magicien de l’espace, André Le Nôtre, ami intime du Roi, transforme les rêves des princes en réalité. On découvrira aussi sa fascinante modernité dans le monde d’aujourd’hui »Tous les jours sauf le lundi, 9h - 17h30. REC Versailles Rive-Gauche.

Page 47: VOLUME #5

47

ISSN: 2268-9400Dépôt Légal: mai 2013Dejà parus, VOLUME #1 Mouvement, VOLUME #2 Mutation, VOLUME #3 Positif/Négatif.VOLUME #4 Hors-Champ.

VOLUME #5, nov.-déc. 2013, édité en 500 exemplaires.Toutes les oeuvres publiées dans cette revue appartiennent à leurs auteurs.

Ainsi que toutes les personnes intéressées par le projet qui nous ont fait parvenir leurs travaux mais que nous n’avons malheureusement pas pu publier dans ce numéro.

Nous remercions particulièrement FELICE VARINI, artiste, a pour sa contribution et Tanguy Desurmont pour «MEMOIRE(S)».

Merci à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, à la Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’énsa-v, au Service des Affaires Culturelles de la Ville de Versailles, pour leur soutien et la confiance qu’ils nous accordent. Nous souhaitons particulièrement remercier ARCHITEC’TONIC et la K’fet de l’énsa-v pour leurs aides.

L’ Equipe de VOLUME Lucie PalombiChristopher DessusNeyda OmarChloé RenaudElsa MillyYannick MenestrelLaura LoupignanAlexis GauchetMorgana BorrullLinda HatavaLouise-Marie Antoni

Pour nous contacter, publier vos créations, commander le magazine, écrivez-nous: [email protected], ou à VOLUME, École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, 5 Avenue de Sceaux, 78000 VERSAILLES.

Suivez notre actualité et rejoignez-nous sur notre page Facebook: VOLUME MAGAZINE et sur volume-magazine.fr

les contributions

L’équipe de VOLUME remercie tous les artistes ayant collaboré à ce numéro:

Elise Helm / p h o t o g r a p h i e

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de [email protected]

Jim Rhoné / D E S I G N D ’ O B J E T

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, [email protected]

Maëva Gauthier / R E T O U C H E S N U M é r i q u e s

[email protected]

Clémentine Guégan / é d i t i o n

ENSAAMA Olivier de Serres, [email protected]

Camille Benarab-Lopez / g r a v u r e , d e s s i n ,

s é r i g r a p h i e , s t é n o p é

Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, France.camille _ benarab _ [email protected]

Ariane Chapelet / p h o t o g r a p h i e a r g e n t i q u e

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, [email protected]

Louisa Gesset-Hernandez / S T Y L I S M E

Central Saint Martins School, [email protected]

Mathilde Lalouette & Clément Bernis / I l l u s t r a t i o n

Lycée Jean-Pierre Vernant, SèvresEcole Estienne et Auguste Renoir, [email protected] clement _ [email protected]

Gentien Arnault / P H O T O G R A P H I E & a u t r e s

ENSAAMA Olivier de Serres, [email protected]

Célia Cassai/ I N S T A L L A T I O N & P H O T O G R A P H I E

Ecole Supérieure d’art et de design, Marseille., [email protected]

Coline Cassagnou / T E X T I L E École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiersd’Art, Paris. [email protected]

Anaïs Callipel / I N S T A L L A T I O N

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, [email protected]

Page 48: VOLUME #5

/ 500

/500