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L’urbanisme alimentaire L’urbanisme alimentaire se caractérise par la création d’une continuité physique entre le végétal, notamment alimentaire et le bâti. Il a un intérêt écologique en termes de biodiversité et de gestion de la nature, et s'inscrit dans la politique de la métropole de Montpellier (P2A). Nous allons prendre en exemple 3 cas qui représentent 3 échelles d’intervention dans lesquelles faire de l’urbanisme alimentaire en ramenant du végétal dans la ville et en floutant la frontière entre ville et plaine Les trois échelles d’intervention sont : > La lisière urbaine > Les nouveaux quartiers d’extension urbaine > Le centre-ville Etude de cas : 1. La lisière de la ville Le traitement des lisières est un levier important pour réconcilier zones urbanisées, zones agricoles et zones naturelles. En travaillant sur son épaisseur, ses aménagements et sa porosité, on peut faire de la lisière un réel espace de transition vivant, au lieu d’une frontière séparant deux espaces. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de travailler sur l’implantation d’une ceinture verte autour de la ville de Fabrègues, comprenant des espaces dédiés aux maraîchages, des espaces de balades, des espaces d’information et de sensibilisation sur les pratiques agricoles et la préservation des espaces naturels. Le maraîchage pourrait être implanté sur des parcelles entre habitations et parcelles agricoles, soit sur des espaces en jachère, soit sur des parcelles cultivées à la retraite/revente de l’agriculteur. Le cas des zones d’extension s’y prête aussi tout particulièrement. Sur les terres dont elle dispose, la commune pourrait encourager l’installation de jeunes maraîchers bio et instaurer des espaces tests permettant des expériences sur une courte période avant installation (en favorisant des pratiques respectueuses de l’environnement et de la santé comme l’agroécologie). Outre le maraîchage professionnel, certaines parcelles pourraient être utilisées pour l’implantation de nouveaux jardins partagés. Pour limiter le transfert de produits phytosanitaires depuis les parcelles agricoles non bio, la commune pourrait imposer une zone limite de la parcelle au delà de laquelle les agriculteurs ne pourraient utiliser les produits chimiques. Cela peut s’appliquer aux limites entre espaces cultivés et lisières urbaines mais également au niveau des lisières avec les espaces naturels. Nous avons relevé un certain nombre de questions à se poser dans le cadre d’installation d’espaces maraîchers aux abords de la ville : Quelle gestion des résidus de culture et de l’approvisionnement en engrais ? La commune peut-elle s’impliquer dans une gestion collective ? Est-il possible de créer des partenariats avec les centres équestres pour la récupération du fumier ? Quels jeunes maraîchers pourraient être intéressés ? Comment les faire venir ? Comment favoriser leur installation et soutenir le développement d’une économie locale ? Comment la commune peut favoriser le développement de circuits courts de proximité ? Comment permettre un approvisionnement des cantines issu en partie de cette ceinture maraîchère (école, ehpad)? Faut-il installer un atelier de transformation type légumerie ? Y en a t il dans les communes voisines ? Quels aménagements, cheminements et installations pour faire de ces espaces des espaces traversés, reliés, vécus ?

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L’urbanisme alimentaire L’urbanisme alimentaire se caractérise par la création d’une continuité physique entre le végétal, notamment alimentaire et le bâti. Il a un intérêt écologique en termes de biodiversité et de gestion de la nature, et s'inscrit dans la politique de la métropole de Montpellier (P2A). Nous allons prendre en exemple 3 cas qui représentent 3 échelles d’intervention dans lesquelles faire de l’urbanisme alimentaire en ramenant du végétal dans la ville et en floutant la frontière entre ville et plaine

• Les trois échelles d’intervention sont : > La lisière urbaine > Les nouveaux quartiers d’extension urbaine > Le centre-ville

Etude de cas :

1. La lisière de la ville Le traitement des lisières est un levier important pour réconcilier zones urbanisées, zones agricoles et zones naturelles. En travaillant sur son épaisseur, ses aménagements et sa porosité, on peut faire de la lisière un réel espace de transition vivant, au lieu d’une frontière séparant deux espaces. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de travailler sur l’implantation d’une ceinture verte autour de la ville de Fabrègues, comprenant des espaces dédiés aux maraîchages, des espaces de balades, des espaces d’information et de sensibilisation sur les pratiques agricoles et la préservation des espaces naturels. Le maraîchage pourrait être implanté sur des parcelles entre habitations et parcelles agricoles, soit sur des espaces en jachère, soit sur des parcelles cultivées à la retraite/revente de l’agriculteur. Le cas des zones d’extension s’y prête aussi tout particulièrement. Sur les terres dont elle dispose, la commune pourrait encourager l’installation de jeunes maraîchers bio et instaurer des espaces tests permettant des expériences sur une courte période avant installation (en favorisant des pratiques respectueuses de l’environnement et de la santé comme l’agroécologie). Outre le maraîchage professionnel, certaines parcelles pourraient être utilisées pour l’implantation de nouveaux jardins partagés. Pour limiter le transfert de produits phytosanitaires depuis les parcelles agricoles non bio, la commune pourrait imposer une zone limite de la parcelle au delà de laquelle les agriculteurs ne pourraient utiliser les produits chimiques. Cela peut s’appliquer aux limites entre espaces cultivés et lisières urbaines mais également au niveau des lisières avec les espaces naturels. Nous avons relevé un certain nombre de questions à se poser dans le cadre d’installation d’espaces maraîchers aux abords de la ville :

• Quelle gestion des résidus de culture et de l’approvisionnement en engrais ? La commune peut-elle s’impliquer dans une gestion collective ? Est-il possible de créer des partenariats avec les centres équestres pour la récupération du fumier ?

• Quels jeunes maraîchers pourraient être intéressés ? Comment les faire venir ? Comment favoriser leur installation et soutenir le développement d’une économie locale ? Comment la commune peut favoriser le développement de circuits courts de proximité ?

• Comment permettre un approvisionnement des cantines issu en partie de cette ceinture maraîchère (école, ehpad)? Faut-il installer un atelier de transformation type légumerie ? Y en a t il dans les communes voisines ?

• Quels aménagements, cheminements et installations pour faire de ces espaces des espaces traversés, reliés, vécus ?

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Concernant la zone où l’ancienne voie de chemin de fer passe en bordure de Fabrègues, nous proposons des aménagements permettant de faire de ce lieu un lieu de promenade et de découverte. A l’image de la petite ceinture à Paris, nous imaginons des installations ludiques le long de la voie, jeux, espaces pique-nique, espaces artistiques etc. Les installations pourraient servir de support à une sensibilisation aux pratiques agricoles et à la préservation de la nature. Des parcours et ateliers pourraient y être organisés. Ces installations que nous imaginons sont compatibles avec l’aménagement d’une piste cyclable et d’une voie de bus en parallèle. Enfin, il pourrait être intéressant de développer le pâturage sur les espaces verts aux abords de la ville et dans la ville. Cela présente l’avantage d’entretenir les espaces (par exemple dans le cas d’une friche pour une préparation avant installation d’un maraîchage) et de reconnecter les habitants de la zone urbaine avec les activités agricoles. Les animaux pourraient suivre un “parcours de pâturage” allant des espaces lisières à certains espaces verts dans la ville même.

2. Le nouveau quartier Nous nous sommes ensuite intéressé à une deuxième échelle, celle de l’extension urbaine prévue au sud de la R613 de Fabrègues. Ce nouveau quartier, offre plus de marge de manoeuvre, on trouve ainsi qu’il serait intéressant qu’il soit une passerelle entre les parcelles agricoles et la ville. Penser ces nouveaux quartiers en prenant en compte la nature permettrait de lutter contre le réchauffement climatique, restaurer des liens écologiques et favoriser la biodiversité et de la production alimentaire sur ces lieux. On pourrait penser également à d’autres avantages comme, l’introduction de lieux plus comestibles (jardins individuels, familiaux, partagés, micro-maraîchage pourquoi pas sur la lisière urbaine. Ou encore l’avantage de délimiter l’espace public et l’espace privé de manière plus agréable. Mais aussi d’améliorer la qualité de vie et la création de liens sociaux autour de lieux clés. La commune à un pouvoir sur les nouvelles extensions (notamment sur les formes urbaines et les espaces publics) et il serait intéressant qu’elle émette dans le cahier des charges remis aux futurs promoteurs des principes pour intégrer la nature et le rapport à l’agriculture et l’alimentation dans la conception du nouveau quartier. Nous avons quelques suggestions de principes, à partir de l’OAP (orientations d’aménagement et de programmation) de cette zone d’extension sud, que pourraient proposer la commune. Tout d’abord, un part conséquente d’espaces vert et d’espaces publics pour les habitants à répartir dans toute la zone (parcs, jardins familiaux). Puis, dans le nombre de logement attendu il serait intéressant d’avoir des logements pour les agriculteurs ou artisans qui souhaitent s’installer dans la commune. Mais aussi d’intégrer dans le programme des locaux municipaux en vue d’y accueillir par exemple un café associatif, un point de vente. Concernant le bâti, il serait intéressant d’imposer des toits végétalisés, de l’agriculture sur les toits. On trouve également intéressant que la commune limite la place de l’automobile et impose une mobilité douce au coeur du quartier jusqu’au centre historique en retravaillant la traversée de la D613. Cela demandera donc de penser autrement les revêtements de sols des stationnements, mais aussi d’introduire des bornes de covoiturage dans le programme et d’envisager de mutualiser le parking du supermarché Intermarché pour les consommateurs le jour et les résidents la nuit. Hormis le bâti et les déplacements, l’espace public à un rôle important également. Nous le voyons comme un liant entre la ville, l’agriculture et le massif de la Gardiole qui lutte contre

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les problématiques du réchauffement climatique et favorise les liens sociaux, des lieux de rencontre pour les habitants. On suggère donc dans le cahier des charges du nouveau quartier, que la commune donne une place forte aux espaces publics et à la nature dans ces espaces publics ( jardins partagés, des lieux de compostages, des aires de jeux mais aussi des places pour accueillir des événements, etc).

3. Le centre et les micro-lieux Nous nous sommes enfin intéressé à une troisième échelle, celle du micro lieu dans le centre historique de la commune. Cet ancien quartier notamment est représentatif d’un petit village qui s’est rapidement étendu et témoigne d’un changement de façon de vivre : les petits appartements du centre ont laissé place à des villas avec jardins. L’intégration du végétal dans ces anciennes bâtisses n’est donc pas simple au vue de la compétition que l’on peut voir sur l’utilisation de la voirie par les piétons, les cyclistes, et les voitures. Nous nous sommes ainsi penchés sur quelques pistes afin d’intégrer une part d’agriculture au bâti déjà existant dans ces lieux : Distribution de graines de plantes à parfum à herbes aromatiques : pour permettre le fleurissement des pieds de murs, des balcons et des jardins particuliers. Cela permet de sensibiliser les habitants à l’utilisation de plantes de la région pour la cuisine et également favoriser la biodiversité en ville. La distribution peut se réaliser au cours d’un événement ponctuel annuel avec la présence de jardiniers de la commune pour conseiller les personnes sur le choix des plantes et l’entretien. Nous avons relevés plusieurs exemple dans les villes de Paris et Cherbourg-Octeville.

Point de vigilance : Bien communiquer sur l’action et l’utilisation des plantes. Utiliser la place centrale de la commune avec l’exemple du four à pain : pour permettre de créer du lien social, un apprentissage ludique, et conserver d’anciennes techniques de cuisson. La gestion peut se faire de manière communale ou collective et sa mise à disposition peut être ponctuelle ou permanente. La commune de St André de Vals a notamment restauré un four à pain situé sur la place du centre, lieu de rendez-vous des gourmets avec les événements du samedi. Selon leur charte, tout habitant peut l’utiliser et doit remplir un calendrier où il faut s’inscrire. La responsabilité revient à la personne inscrite et les outils sont mis à disposition.

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Point de vigilance : A qui appartient le four et comment est-il géré ?

Nous nous somme également intéressés aux berges du Coulazou qui traverse la commune. Ayant identifié un corridor de nature et d'aménagement, nous souhaitons proposer des solutions complémentaires afin de renforcer cette dynamique et rendre l’endroit encore plus attractif : Sylvo-pastoralisme : faire pâturer des moutons ou des ânes dans les espaces verts de la ville pour d’une part entretenir l’espace et d’une autre part sensibiliser de façon pédagogique l’élevage situé dans les alentours. Cela permet également de lutter contre les incendies, enrichir le sol, et limiter l’utilisation des machines. Notre idée est de déplacer des animaux sur plusieurs espaces et en communiquant aux habitants les jours dédiés et le parcours dans la commune. Plusieurs initiatives sont nées comme dans la commune de la Croix des Gardes à Cannes avec 2 ânes.

Point de vigilance : gestion des animaux privée ou communale Arbres fruitiers (proche des terrains de jeux) : plantations d’arbres à fruits et plantes comestibles résistantes au climat méditerranéen comme la lavande, thym, romarin, pistachiers, pommiers, cerisiers, abricotiers. Cela permet d’être dans la continuité avec la promenade du bord du Coulazou et de rapprocher l’agriculture et les jeunes en créant un autre lien de communication.

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Point de vigilance : Entretien et détérioration des plantes

Conclusion : En conclusion, au sein de l’urbanisme alimentaire il s’agit d’établir une osmose fertile entre ville et plaine agricole. Pour cela, nous suggérons questionner la manière d’introduire l’alimentation dans la ville mais aussi comment l’agriculture peut être introduite dans les lisières urbaines et donc ceinturer autrement la ville pour limiter l’étalement urbain. L’urbanisme alimentaire c’est aussi penser économie circulaire et les flux. Pour chaque action que l’on souhaite mettre en place, il est nécessaire de se demander et de définir au préalable de la gestion et de l’entretien. Ressources bibliographiques :

• Mémoire “osmose fertile” • http://www.adeus.org/productions/lisieres-urbaines/files/lisieres_urbaines-web.pdf • Rennes ville archipel, Jean-Yves CHapuis (2013) • Novartis Physic Garden : cultures sur les places de ville

http://landezine.com/index.php/2014/01/the-physic-garden-by-thorbjorn-andersson-with-sweco-architects/

• Four communale de Saint andeol de Vals https://www.saint-andeol-de-vals.fr/?Le-Four-Communal

• Initiative de la ville la Croix des Gardes à Cannes avec 2 ânes pour le sylvopastoralisme

• Distribution de plantes par la ville de Paris et Cherbourg-Octeville aux habitants comme de la menthe, du basilic, du romarin

Toulouse ceinture verte SCoT Montpellier métropole 2004 Ungersheim Ressources spécifiques http://www.adeus.org/productions/lisieres-urbaines/files/lisieres_urbaines-web.pdf https://www.colibris-lemouvement.org/passer-a-laction/creer-son-projet/developper-une-ceinture-maraichere-autour-villes https://www.ecozoone-ecopaturage.com/galerie Carolyn Steel - Ville affamée: Comment l’alimentation façonne nos vies (2016)