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1
Université deMons
Faculté Warocqué d'Economie et de
Gestion
Approche théorique du
développement local durable et
regard critique sur 15 années
d’activité du dispositif d’agences de
développement local en Région
wallonne.
(Directeur : Mme. Dominique-
Paule Decoster)
Mémoire de fin d'études présenté par
Marco Menozzi
en vue de l'obtention du diplôme
de Master en politique économique et sociale
Annéeacadémique2012-2013
2
Table des matières :
Remerciements _____________________________________________________________ 5
Introduction _______________________________________________________________ 7
Partie 1: Théorie du développement local durable _________________________________ 9
Chapitre 1: Définition du développement local durable _________________________________ 9
Chapitre 2: Historique du développement local durable via les courants de pensées fondateurs 15
2.1. L’historisme : ______________________________________________________________________ 16
2.2 Le marxisme : ______________________________________________________________________ 18
2.3. Le structuralisme économique : _______________________________________________________ 18
2.4. La théorie de l’acteur : _______________________________________________________________ 19
2.5. La question environnementale : _______________________________________________________ 20
Chapitre 3: Pourquoi le développement local durable ?________________________________ 22
3.1 La crise économique : ________________________________________________________________ 22
3.2 La mondialisation de l'économie : ______________________________________________________ 24
3.3. La crise des valeurs culturelles : _______________________________________________________ 28
3.4. La globalisation culturelle : ___________________________________________________________ 29
3.5. La complexité globale : ______________________________________________________________ 30
3.6. Le principe de durabilité : ____________________________________________________________ 31
Chapitre 4: Comment mettre en place le développement local durable? __________________ 33
4.1. Une démarche globale, intégrée et transversale : _________________________________________ 33
4.1.1. Une démarche globale: __________________________________________________________ 33
4.1.2. Une démarche intégrée: _________________________________________________________ 34
4.1.3. Une démarche transversale: ______________________________________________________ 34
4.2. Une démarche professionnelle : _______________________________________________________ 36
4.3. L'instauration d'une gouvernance locale : _______________________________________________ 37
Chapitre 5: Qui est concerné par le développement local durable? ______________________ 39
5.1. L'initiateur de la démarche : __________________________________________________________ 39
5.1.1. L'acteur économique : ___________________________________________________________ 40
5.1.2. Le militant associatif : ___________________________________________________________ 40
5.1.3. L'élu local : ____________________________________________________________________ 40
5.2. Le leader : _________________________________________________________________________ 41
5.3. L'élu négociateur : __________________________________________________________________ 42
5.4. Le passeur : _______________________________________________________________________ 43
5.5. Les citoyens : ______________________________________________________________________ 44
5.5.1. Le citoyen, un atout indispensable: _________________________________________________ 44
5.5.2. Réactivation du sentiment de citoyenneté: __________________________________________ 44
5.5.3. La démocratie directe: ___________________________________________________________ 45
Chapitre 6: Où s'applique le développement local durable? ____________________________ 47
6.1. Comment définir le terme "territoire"? _________________________________________________ 47
6.2. Le territoire comme marqueur d'identité _______________________________________________ 48
6.3. Territoire et diversité ________________________________________________________________ 49
3
Partie 2 : Enquête sur le dispositif des agences de développement local en Wallonie après
15 ans d’existence __________________________________________________________ 51
Chapitre 1: Présentation du dispositif des agences de développement local en Région wallonne
_____________________________________________________________________________ 52
1.1. Historique du dispositif ADL en Région wallonne : ________________________________________ 52
1.2. Définition de l’ADL et de ses missions : _________________________________________________ 54
1.3. Le financement des ADL : ____________________________________________________________ 55
1.4. Les différents statuts des ADL : ________________________________________________________ 56
Chapitre 2: Exposé de la méthodologie utilisée pour réaliser l’enquête sur le dispositif ADL en
Région wallonne après 15 ans d’existence. __________________________________________ 59
2.1. L’outil utilisé pour la réalisation de l’enquête : ___________________________________________ 59
2.2. Administration des questionnaires : ____________________________________________________ 60
2.3. Objectifs de l’enquête : ______________________________________________________________ 61
Chapitre 3: Analyse par thématique des résultats issus des questionnaires ________________ 62
3.1. La structure ADL : __________________________________________________________________ 63
3.2. La visibilité des ADL : ________________________________________________________________ 65
3.3. La cellule opérationnelle : ____________________________________________________________ 67
3.3.1. Le portrait de l’agent de développement local : _______________________________________ 67
3.3.2. La rotation au poste d’agent de développement local : _________________________________ 68
3.4. Le Comité de Pilotage (CP) : __________________________________________________________ 70
3.5. Le Comité de Liaison et de Coordination (CLC) : __________________________________________ 72
3.6. Le Plan Stratégique de Développement Local (PSDL) : _____________________________________ 73
3.7. Le territoire : ______________________________________________________________________ 75
3.8. Le pouvoir communal : ______________________________________________________________ 76
3.9. La formation des agents : ____________________________________________________________ 78
3.10. Le réseau : _______________________________________________________________________ 79
3.11. L’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) : ___________________________________ 80
3.12. La Région wallonne (Service Public de Wallonie ou SPW) : ________________________________ 81
3.13. Le Décret instituant les ADL en Région wallonne: ________________________________________ 83
3.14. Le concept de développement local durable : ___________________________________________ 85
Conclusion ________________________________________________________________ 87
Bibliographie ______________________________________________________________ 91
Annexes __________________________________________________________________ 96
1. Courriels référencés dans le corps du mémoire : ___________________________________ 96
1.1. Courriel envoyé à Monsieur Mistiaen afin d’obtenir l’autorisation d’utiliser son questionnaire pour
notre enquête : _____________________________________________________________________ 96
1.2. Réponse de Monsieur Mistiaen : ____________________________________________________ 98
1.3. Courriel de l’UVCW nous donnant l’autorisation de pouvoir faire connaître notre démarche lors
d’une journée de formation destinée aux ADL : ____________________________________________ 99
1.4. Soutien de la part du Service Public de Wallonie à notre enquête : ________________________ 100
2. Le questionnaire utilisé pour l’enquête sur le dispositif ADL : ________________________ 101
3. Graphiques et illustrations de la partie pratique : _________________________________ 141
4. Enquête de l’Union Des Villes et Communes de Wallonie sur le dispositif ADL en 2011 : __ 159
4
5. Le Décret ADL du 24 mars 2004, la modification du 15 décembre 2005 et l’arrêté d’exécution
du février 2007 : ______________________________________________________________ 160
5
Remerciements
Comme vous pourrez le constater tout au long de ce mémoire, je n’utilise que la première
personne du pluriel pour exposer la matière. Bien que ce travail est défini comme étant
individuel, je n’aurais jamais pu le mener à bien sans la collaboration essentielle des différents
partenaires sur lesquels j’ai pu compter.
Premièrement, je souhaite remercier la directrice de ce mémoire, le Professeur Dominique-
Paule Decoster, pour sa disponibilité et pour son apport théorique indispensable. Je tiens aussi
à souligner que le Professeur Decoster est à la base de mon intérêt pour le développement
local durable. Elle m’a permis de découvrir le développement local durable tant
théoriquement ( via les cours dispensés dans le cadre du Master en politique économique et
social) que pratiquement (via l’obtention d’un stage au sein de l’agence de développement
local de Colfontaine).
Deuxièmement, je remercie Madame Xavière Minet, agent de développement local, qui m’a
accueilli chaleureusement au sein de sa cellule pour la réalisation de mon stage de fin
d’études. Madame Minet a porté un intérêt constant à la réalisation de ce mémoire se
montrant disponible tant durant le stage qu’après celui-ci.
Troisièmement, je remercie Monsieur Grégory Mistiean, chef de bureau administratif à la
province de Hainaut, et Monsieur Alain Schoon, professeur à l’UCL Mons, de m’avoir permis
d’utiliser le questionnaire qu’ils avaient réalisé en 2006 pour leur enquête sur le dispositif
d’agences de développement local.
Quatrièmement, je tiens à remercier les agents de développement local qui ont accepté
d’accorder un peu de leur temps à notre enquête. Sans eux, la partie pratique que vous pourrez
consulter dans ce mémoire n’aurait tout simplement pas pu voir le jour. Je remercie Madame
Katlyn Van Overmeire, conseiller à l’Union des Villes et Communes de Wallonie, qui nous a
offert la possibilité d’exposer notre enquête aux agents lors d’une journée de formation. Je
remercie également Madame Ariane Bogaerts, inspectrice générale au sein du SPW, qui a
soutenu notre démarche et nous a permis d’obtenir des réponses supplémentaires de la part
des agents.
6
Finalement, je me dois de remercier ma famille pour leur soutien inconditionnel tout au long
de ma scolarité. Je remercie aussi l’ensemble des professeurs qui ont nourri ma connaissance
au fil de ses années d’études.
7
Introduction
Le thème choisi pour la réalisation de ce travail de fin d’études, à savoir le développement
local durable, peut paraitre quelque peu abstrait pour les personnes non-initiées. Pour avoir
questionné un certain nombre de personnes à ce propos, nous pouvons affirmer que la plupart
d’entres-elles éprouvent les plus grandes difficultés à définir, voire à expliquer brièvement, ce
qui pourrait bien se cacher derrière le terme de développement local durable. Ce mémoire
représente une opportunité pour nous de mettre en lumière cette démarche malheureusement
trop méconnue. Cette méconnaissance peut étonner quand on sait que le développement local
existe depuis maintenant plus de 40 ans.
Afin de permettre au lecteur une compréhension optimale de la matière abordée dans ce
mémoire, nous avons divisé ce dernier en deux parties majeures.
Dans la première partie de ce texte, nous aborderons l’aspect théorique du développement
local durable. Cette partie théorique se compose de 6 chapitres au sein desquels nous avons
tenté de répondre à 6 questions ( Quoi ? Quand ? Pourquoi ? Comment ? Qui ? Où ?). Nous
espérons que cette approche aura permis de maximiser le traitement de la matière, tout en
respectant un souci de concision pour la rédaction du corps du mémoire.
Le but principal de cette première partie est de fournir au lecteur un cadre théorique cohérent
lui permettant de saisir au mieux les tenants et les aboutissants de la démarche du
développement local durable. Elle permettra aussi au lecteur de porter un regard critique sur
les résultats que nous avons obtenus dans la deuxième partie pratique consacrée aux agences
de développement local en Wallonie.
Dans cette deuxième partie de ce mémoire, nous avons réalisé une enquête sur le dispositif
d’agences de développement local (ou ADL) créé par le Service Public de Wallonie en 1998.
Le but de cette enquête est d’établir un état des lieux sur le dispositif ADL après 15 ans
d’existence. Durant cette période, le dispositif ADL a connu une évolution importante,
notamment avec la mise en place par le Service Public de Wallonie d’un Décret instituant les
ADL. Dès lors, il nous paraissait intéressant de nous pencher sur ce dispositif et suivre son
évolution.
8
Afin de pouvoir étayer nos résultats, nous disposons de résultats d’enquêtes antérieurs
réalisées sur le dispositif ADL. Nous pourrons, grâce à ceux-ci, comparer nos résultats et voir
s’ils révèlent une évolution positive, négative ou nulle du dispositif. Cette deuxième partie
nous donnera aussi la possibilité d’établir des comparaisons entre la partie théorique et
l’application pratique du développement local durable en Région wallonne.
9
Partie 1: Théorie du développement local durable
Chapitre 1: Définition du développement local durable
Qu’est-ce que le développement local durable et en quoi consiste-t-il ?
Le terme de développement local durable reste, pour la majorité des personnes, une notion
très abstraite à définir et surtout à cerner. Pris un à un, les mots qui composent ce terme
peuvent aisément être compris. Mais, une fois articulés, ceux-ci paraissent moins concrets et
moins parlant pour les non-initiés. Il semble donc essentiel, avant d’aborder réellement ce
sujet, de définir de manière précise ce qui se cache derrière la notion de développement local
durable.
Il serait erroné d’affirmer que l’on peut définir le concept de développement local durable
d’une seule manière valable. En effet, tout un chacun peut créer sa propre définition de ce
concept, en y donnant sa touche stylistique personnelle et en y utilisant les notions qui lui sont
propres ou du moins qui lui semblent plus pertinentes. Le développement local durable n’est
pas un canevas applicable et transposable tel quel, chaque localité possède des particularités,
ce qui explique que l’on devra adapter la démarche en fonction de l’endroit où l’on se trouve.
Il en va de même pour la définition du développement local durable, cette définition n’est pas
un modèle fixe et rigide. La mise en place d’une définition du développement local durable
résidera donc plus dans l’articulation de concepts phares que dans l’imposition d’une
définition pure et dure.
Afin de pouvoir vous rendre compte des différences qui existent entre plusieurs définitions
d’un même concept, nous avons décidé de vous proposer la lecture de plusieurs définitions du
développement local durable :
Première définition : « Le développement local durable est un processus grâce auquel la
communauté participe au façonnement de son propre environnement dans le but d'améliorer
la qualité de vie de ses résidents. Cette démarche nécessite une intégration harmonieuse des
composantes économique, sociale, culturelle, politique et environnementale. La composante
économique devient souvent une priorité vu l'importance pour chacun d'être en mesure de
10
gagner sa vie et de subvenir de manière satisfaisante à ses besoins et ceux de ses proches.
Cette approche est avant tout un phénomène humain où les projets et l'action, plus que les
institutions et les politiques, mobilisent l'ensemble des intervenants de la communauté de
chacun des arrondissements »1.
Deuxième définition : « C'est le refus du déracinement, de voir sa localité, son village ou son
quartier entraînés dans le déclin démographique et le déclin de son économie locale, avec ce
qui en découle sur le plan de l'insuffisance des services. La sensibilité contemporaine à
protéger l'environnement est venue renforcer cette volonté de résistance des communautés
locales. Le développement local est une stratégie d'intervention qui a ses caractéristiques
propres, caractéristiques qu'elle emprunte à cette situation spécifique »2.
Troisième définition : « D'une manière générale, le développement local durable, sous ses
aspects les plus spontanés, décrit les modalités d'adaptation et d'initiative autonome des
producteurs de biens et services aux mutations profondes que connaît l'économie mondiale.
Ce passage par une reterritorialisation des stratégies d'acteurs s'accompagne d'une
mondialisation des échanges. Cela tendrait à démontrer que, aujourd'hui,
l'internationalisation des marchés exige comme qualité première la capacité à s'adapter et
innover, plus que la seule capacité à produire. Le territoire devient le creuset des mutations
planétaires. Bref, le local et le mondial sont les deux facettes d'un même mouvement
d'ajustement. Le développement local n'est pas une idéologie en ce sens qu'il ne trace pas de
chemin prospectif unique. La redistribution des cartes, dont il n'est que le signe, va
assurément produire de nouvelles inégalités entre ceux qui auront su s'adapter et les autres.
Seuls les critères de la différenciation des espaces changent. La gestion de ces nouvelles
inégalités passe par des compromis et des politiques publiques qui restent encore largement à
découvrir »3.
Quatrième définition : « Le développement local durable se définit comme une stratégie
réfléchie et partagée visant à mettre en place au niveau local, dans un territoire à dimension
1 Cette définition a été mise en place par le groupe d’étude sur le développement local de Montréal lors d’un
sommet le mardi 9 avril 2002. Ce groupe était animé par Monsieur Paul Prevost, spécialiste en développement local et attaché à l’Université de Sherbrooke. 2 DOUCET, LAVAL et FAVREAU, Théorie et pratiques en développement communautaire, Québec, Presse de
l’Université du Québec, 1997, p.462 3 PECQUEUR, Bernard, Le développement local, Paris, Syros, 2000, p.129
11
humaine préalablement défini par les promoteurs de l’initiative, une cohésion sociale,
économique, culturelle et territoriale visant l’amélioration de la situation de tous les acteurs
locaux sans pour autant mettre en péril le futur de ceux-ci. Le développement local durable
est une démarche intersectorielle, systémique et globalisée qui permet l’utilisation de toutes
les forces vives disponibles sur le territoire. Sous l’impulsion d’un leader agissant pour
l’intérêt général et bénéficiant de la confiance de tous les acteurs locaux, une gouvernance
locale devra être mise en place afin d’intégrer l’ensemble des acteurs au processus
décisionnel et de créer une véritable synergie indispensable à la mise en place de ce projet
stratégique commun qu'est le développement local durable »4.
Suite à la lecture de ces 4 définitions, nous pouvons constater qu'un ensemble de
caractéristiques spécifiques existe dans ces multiples représentations que l'on peut se faire du
développement local durable. Afin de mettre en évidence ces caractéristiques, nous vous
proposons de consulter le tableau ci-dessous:
Fig. 1.1. Comparaison des spécificités entre les différentes définitions du développement local
durable:
Définitions Caractéristiques
Première définition La population participe à la
construction de son environnement
Importance des composantes
économique, sociale, culturelle,
politique et environnementale
L'aspect économique reste la priorité
Le développement local est d'abord
humain avant d'être institutionnel
4 Dans le cadre du cours de développement local durable, dont Madame Decoster est la titulaire, nous avons
tous réalisé notre définition de ce concept. Ceci explique que vous ne trouverez pas cette définition telle quelle dans un ouvrage ou dans un autre travail portant sur le même sujet, car celle-ci correspond à une réflexion propre.
12
Cette première définition du développement local durable se caractérise par une orientation
économique forte sans pour autant négliger l'aspect transversal et intersectoriel de la
démarche. L'humain semble tenir une place prépondérante, au détriment des différentes
institutions.
Deuxième définition Le développement local est un refus
du déracinement et du déclin de sa
localité
L'importance de l'aspect
environnemental semble accroître
cette volonté de résistance
Le développement local est une
démarche spécifique à la situation sur
laquelle il s'applique
La deuxième définition décrit le développement local durable comme une réaction à une
situation de décadence d'une localité à laquelle il faut répondre de manière propre. On
soulignera aussi que l'aspect environnemental prédomine.
Troisième définition Le développement local est une
réaction aux mutations de l'économie
mondiale
L'aspect local et l'aspect mondial sont
deux facettes d'une même réalité
(importance de se tourner vers les
territoires plus grands)
Le développement local n'est pas une
idéologie car elle n'impose pas un
processus unique (importance des
spécificités locales)
Nous assistons à une mutation des
territoires
Ces mutations modifieront les
13
inégalités existantes
Ces inégalités doivent être couvertes
par des politiques publiques
adéquates
Pour cette troisième définition, le développement local durable est aussi une réaction (cfr.
deuxième définition) mais cette fois-ci aux changements de l'économie mondiale. Nous
retrouvons aussi la notion de démarche spécifique en fonction de la situation où elle
s'applique (cfr. deuxième définition). La spécificité de cette définition réside dans la vision
globale de la problématique, en rejetant l'idée de s'enfermer dans une représentation
"localiste" du développement local durable.
Quatrième définition Le développement local est une
stratégie réfléchie et partagée
L'action doit être pérennisée
Cette action mobilise l'ensemble des
forces locales disponibles
Instauration d'une gouvernance locale
afin de permettre aux acteurs
d'intégrer le processus décisionnel
Une synergie doit accompagner
l'ensemble de ces actions
Dans cette dernière définition, la démarche est décrite comme étant réfléchie (afin de
pouvoir la pérenniser) et partagée (pour créer une synergie). La mobilisation, via
l'instauration d'une gouvernance locale, ne se centre pas uniquement sur les citoyens, mais
bien sur l'ensemble des acteurs (acteurs institutionnels y compris).
Nous pouvons nous étonner de la diversité de ces définitions qui couvrent pourtant un seul et
unique concept, le développement local durable. Pourtant, les spécificités que nous retrouvons
dans ces définitions sont aussi présentes dans notre vie et font partie intégrante de notre réalité
quotidienne. C'est pourquoi tout un chacun pourra, en fonction de son environnement, de ses
14
valeurs et de sa vision du monde, définir le développement local durable de manière à ce que
celui-ci réponde aux problématiques auxquelles il peut être confronté.
Cependant, malgré l'ensemble de ces spécificités, nous ne pouvons pas occulter l'existence
d'un fond commun, c'est-à-dire de valeurs partagées, entre ces différentes visions du
développement local durable. Nous pouvons notamment pointer la dimension locale de la
démarche, la mobilisation des citoyens, l'importance de la transversalité intersectorielle ainsi
que de l'aspect spécifique de la démarche en fonction des caractéristiques de l'endroit où l'on
souhaite l'appliquer.
La pierre d’achoppement que représentait le fait de définir et de comprendre le concept de
développement local durable devrait s’estomper suite à la prise de connaissance de ces
définitions. Par ailleurs, nous veillerons au fil de ce travail, à développer et à définir
l’ensemble des concepts qui constituent ces différentes définitions pour que la compréhension
de ces dernières soit totale. Nous tâcherons donc d’expliquer pourquoi ceux-ci sont essentiels
et fondateurs dans le cadre d’une démarche comme celle du développement local durable.
15
Chapitre 2: Historique du développement local durable via les
courants de pensées fondateurs
Le terme de développement local a désormais plus de 40 ans d’existence. Au cours de ce
quasi demi-siècle, les théories en rapport avec le développement local n’ont cessé d’évoluer,
de muter et de s’améliorer. Certes, il y a eu des échecs, des tentatives non abouties et
infructueuses, mais quoi de plus normal dans un processus itératif comme celui qui nous
concerne dans ce travail ? De plus, ne dit-on pas que c’est en échouant et en commettant des
erreurs que l’on se forge une véritable expérience ?
Afin de véritablement comprendre l’historique du développement local, il est important de
pouvoir en saisir l’essentiel des courants théoriques fondateurs qui ont permis d’amener le
développement local durable au niveau où il se situe aujourd’hui. Ce chapitre se base
essentiellement sur le livre de Monsieur Jean-Pierre Jambes intitulé : « Territoires
apprenants : esquisses pour le développement local du XXIème siècle ». Cet ouvrage décrit de
manière exhaustive l'ensemble de l'historique du développement local et des courants
fondateurs de celui-ci.
Selon Monsieur Jean-Pierre Jambes5, il paraît pertinent de diviser l’histoire du développement
local en trois grandes phases distinctes6 :
1. La première phase: cette première phase commence dès la fin de la deuxième guerre
mondiale et s’étend jusqu’à la fin des années 60. Cette phase s’est construite via des
courants de pensées antagonistes mais fortement présents durant cette période, comme
par exemple le marxisme et le libéralisme. Ces mouvements sont à la base de certains
préceptes du développement local.7
2. La deuxième phase: la seconde phase résulte majoritairement des échecs connus par
les politiques qui ont été mises en place lors de la première phase. Cette période
concerne essentiellement les années 70. C’est pendant cette phase que des notions
5 Monsieur Jean-Pierre Jambes est géographe, maître de conférences à l’Université de Pau et des Pays de
l’Adour. Il a travaillé sur le développement local, plus précisément au sein des collectivités territoriales. 6 JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants : esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris,
L’Harmattan, 2001, p.16-17 7 Idem
16
telles que « l’organisation », « les théories de l’action » et le « rôle de l’acteur »
verront le jour dans le cadre de l’étude du développement local.8
3. La troisième phase: cette dernière phase porte quant à elle sur les années 80 et 90.
Cette période correspond à une « complexification grandissante des problématiques du
développement »9. Cette complexification est directement liée à l’avènement d’un
intérêt certain pour les questions environnementales. L’entrée en matière de cet aspect,
jusqu’à lors délaissé du moins non considéré, provoquera une mutation du sens et de
l’objet du développement local.
Suite à cette présentation succincte, nous allons maintenant détailler ces différents courants
idéologiques. Nous ne diviserons pas la suite de l’analyse en fonction des 3 périodes
préalablement citées, mais bien par rapport à ces différents courants de pensées qui ont
composé celles-ci. Nous aborderons donc 5 des grands courants idéologiques ayant marqué
l’histoire du développement local, à savoir : « l’historisme, le marxisme, le structuralisme
économique, la théorie de l’acteur et la question environnementale »10
.
2.1. L’historisme :
La particularité de cette idéologie, que nous devons à l’école allemande du XIXème siècle, est
qu’elle est la première à refuser toute idée selon laquelle notre futur dépendrait
majoritairement de notre passé. L’historisme ne croit pas que notre passé et l’histoire qui en
découle, puissent nous livrer des éclairages sur notre avenir. L’incertitude et les zones
d’ombres liées à notre avenir ne nous permettent pas de créer, via notre histoire, des théories
permettant d’affronter les situations futures.
De plus, l’historisme sera le premier courant idéologique à s’exprimer sur la nécessaire
particularité qu’il faut conférer à chaque processus de développement. En effet, selon ces
théoriciens, chaque situation, chaque territoire est différent. C’est pourquoi il est
indispensable de ne pas mettre en place un « canevas de développement » qui serait
transposable à souhait, mais bien d’étudier chaque cas afin de trouver la solution qui lui sera
adéquate. La mise en place d’une stratégie de développement efficace résiderait, selon
8 Idem
9 Idem
10 Idem
17
l’historisme, dans sa capacité à s’adapter au cas qu’elle rencontre et au territoire sur lequel
elle doit s’appliquer. Cette spécificité du territoire et de la stratégie de développement qui lui
sera appliquée, fait de l’historisme un courant pionnier dans l’histoire du développement
local.11
Cependant, la communauté scientifique de l’époque s’accorde à dire que l’historisme présente
certaines limites qu’on ne peut ignorer et auxquelles nous devons faire attention. Ces deux
limites sont le « syndrome localiste » et l’ « utopie du repliement autarcique ».12
- Le « syndrome localiste » : le principe de spécificité, concept cher à l’historisme, qui
serait mal compris pourrait amener à un repli sur soi, un enfermement. Il faut donc être
très vigilant dans l’interprétation du mot « spécificité ». Ce terme, dans le cadre de la
démarche qui nous concerne, ne doit pas se concevoir comme une volonté d'exclusion
mais bien comme une donnée dont il faut tenir compte afin de mener à bien les projets
de développement local.
- L’ « utopie du repliement autarcique » : malgré ses particularités et son existence
propre, le territoire local ne doit jamais occulter le fait qu’il se situe à l’intérieur d’un
territoire de plus grande échelle. Ne pas prendre en compte cette dimension plus
globale, les décisions qui peuvent être prises à cette échelle et l’impact de celles-ci sur
le territoire local, serait une erreur fondamentale. Le « global » détermine le « local »,
l’historisme semble ne pas en avoir conscience, du moins pas assez. Le « global » peut
être le « levier » qui permettra au local d’obtenir des moyens afin de réaliser sa
stratégie de développement.
En conclusion, nous pouvons affirmer l’importance de l’historisme dans l’évolution du
courant de pensée lié au développement local, notamment par l’attachement à la spécificité
locale d’où découle le refus d’une imposition d’un modèle de développement prédéfini et
identique pour tout un chacun. Mais, nous devons insister sur le fait que ce mouvement
idéologique ne prend pas assez en compte la dimension globale, ce qui aura pour conséquence
de refermer la localité sur elle-même. On peut aussi constater que l’historisme n’aborde pas le
sujet majeur du pouvoir local, ni celui de la gouvernance locale, ni celui des jeux de pouvoirs
qui peuvent exister à l’échelle locale.
11
Ibid. p.25 12
Idem
18
2.2 Le marxisme :
« Les travaux des courants marxistes s’appliquent essentiellement à l’analyse des
contradictions des mécanismes d’évolution du capitalisme et à une dialectique de rupture
produite par l’autodestruction d’un système de marché qui demeure un passage quasi obligé
pour l’émergence du socialisme. Ils n’accordent ainsi que peu de poids au local »13
.
Malgré le fait que le courant marxiste ne soit pas porté sur la dimension locale à proprement
dit, sa contribution à l’émersion du développement local fût fondamentale, bien que peu
visible de manière directe tant la porté de l'idéologie marxiste est éloignée de la dimension
locale.
L’apport majeur de l’idéologie marxiste réside dans sa capacité à penser le monde dans une
optique transversale, c'est-à-dire en considérant que l’aspect économique et l’aspect social
sont inconditionnellement liés et indissociables. Auparavant, il était inconcevable d’associer
ces deux aspects, tant ceux-ci paraissaient éloignés, antagonistes et sans rapport aucun. Cette
vision transversale a permis aux acteurs de prendre conscience qu’un décloisonnement est
éminemment nécessaire dans l’optique de la mise en place d’un développement local.
La limite la plus importante de cette théorie fût le refus d’accorder plus d’importance à la
dimension locale. Cela peut s’expliquer dans le fait que l’idéologie marxiste est bien plus
tournée vers le global via notamment l’analyse et la critique du système économique mondial,
du capitalisme et de l’impérialisme14
.
2.3. Le structuralisme économique :
« Le structuralisme économique considère le développement comme un ensemble d’éléments
interdépendants qui forment un système structuré ».15
L’idéologie structuraliste a permis une avancée considérable dans la manière de penser le
développement local. Cette avancée réside dans le fait que les structuralistes ont intégré la
dimension locale dans un ensemble plus grand, plus étendu. La vision intégrée de ce courant
13
Ibid. p.27 14
Définition de l’impérialisme : « Pour les marxistes, stade avancé du capitalisme, marqué par la suprématie du capital financier et sa politique d’expansion généralisée » Le Petit Larousse Illustré, Paris, Larousse, 2011, p.532 15
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants: esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.27
19
permet d’éluder la possibilité de tomber dans une « utopie d’un repliement autarcique » et
donc de ne pas bénéficier des « leviers » disponibles aux différents niveaux supérieurs. Cette
vision intégrée qui paraît aujourd’hui couler de source dans l’optique d’un développement
local durable efficace, ne l’était pas jusqu’il y a peu. Nous nous devions donc de signaler cette
avancée essentielle dans le domaine du développement local, qui est un héritage de la pensée
structuraliste.
Cependant, comme toutes les théories existantes, l’idéologie structuraliste connait certains
points faibles. Un de ces points faibles freine considérablement la possibilité de mise en place
d’un développement local durable comme nous l’entendons aujourd’hui.
Cette limite provient du fait que le structuralisme économique a pour objet principal l’« idée
de reproduction »16
. Qu’entend-on par « idée de reproduction » dans le cadre des théories
structuralistes? Cela signifie que le but final de la théorisation des structuralistes serait
d’arriver à un système type. Ce système type serait un modèle reproductible et transposable
dans tous les lieux et dans toutes les situations. Cette volonté de reproductibilité infinie ne
prendrait donc pas en compte les particularismes locaux. Cette négation des particularismes
locaux ne laisse pas aux acteurs locaux l’opportunité d’agencer ce système comme ils le
souhaitent, ce qui ne permet donc pas à ces acteurs d’exercer une réelle autorité au niveau
local.
2.4. La théorie de l’acteur :
La théorie de l’acteur met l’individu au cœur de la réflexion. Cette théorie n’est pas propre à
une discipline, c’est un courant de pensée interdisciplinaire qui se centre vers l’individu, ses
actions et interactions avec les autres. Depuis la fin des années 80, ce courant de pensée
domine au sein des différentes sciences sociales.
Cette théorie se définit selon 2 caractéristiques principales17
:
- L’individu jouit d’une certaine liberté d’action : ce point met en avant le fait qu’un
acteur n’est jamais confiné dans un comportement type. L’individu fait des choix qui
lui sont propres et l’ensemble de ces choix forment ce qu’on appelle « un répertoire de
16
Idem 17
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants: esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.35
20
conduite »18
. Cette logique de la théorie de l'acteur va à l'encontre de la théorie de l'
« homo oeconomicus ». « L’ «homo oeconomicus » apparaît comme un être vide et
sans âme, mu par des mobiles rudimentaires et tout juste capable de s’adapter
passivement aux lois du marché. Cette vision réductrice se trouve démentie par la
variété et la complexité des initiatives d'acteurs(...). En effet, on doit tenir compte de
la subjectivité des perceptions que chacun a de son environnement. »19
.
- L’individu agit dans le cadre d’un « schéma utilitariste »20
: la théorie de l’acteur
précise que chaque individu « acteur » agit en fonction des intérêts que lui confère son
action. L’individu met donc en place un raisonnement qui le pousse ou pas à agir selon
certains critères comme : la situation dans laquelle il se trouve, son niveau social et
son niveau économique. On parlera donc d’actions intentionnelles et raisonnées selon
un « schéma utilitariste ».
L’apport indéniable de la théorie de l’acteur dans le développement local réside dans cette
capacité à s’intéresser à l’individu en tant que tel. L’individu n’est plus un atome parmi tant
d’autres, désormais il est reconnu en tant qu’acteur de sa vie et non plus en tant qu’élément
additionnable et substituable. Bien entendu, cela ne signifie pas la négation pure et simple de
l’existence de structures qui englobent ces individus. Ces structures sont essentielles et
permettent de comprendre l’environnement dans lequel évoluent les individus. L’individu
peut d’une part profiter des « leviers » qu’apportent les différentes structures existantes mais,
il sera aussi restreint dans ses actions, du fait de l’existence de ces structures.
2.5. La question environnementale :
Tout comme les points que nous avons abordés auparavant dans ce deuxième chapitre, la
question environnementale a permis d’apporter un élément essentiel à la démarche du
développement local durable.
18
Idem 19
PECQUEUR, Bernard, Le développement local: mode ou modèle?, Paris, Syros, 1989, p.45 20
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants: esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.35
21
En effet, les problèmes environnementaux, qui sont ressortis des différents rapports établis
durant ces dernières années, ont forcé les hommes à réfléchir sur leur mode de développement
afin de préserver la durabilité de notre planète. La question environnementale aura permis
d’intégrer la notion de durabilité à celle du développement.
On parlera donc de « développement durable » qui est un terme qui peut se définir
comme : « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux leurs »21
.
C’est donc aussi via la question environnementale que s’intègrera au développement local, la
notion de durabilité qui donne le terme développement local durable. Nous approfondirons le
principe de durabilité dans le chapitre 3.
21
Ibid. p.52
22
Chapitre 3: Pourquoi le développement local durable ?
La mise en place d'un développement local durable se justifie par l'existence de différents
facteurs comme : « la crise économique, la mondialisation de l'économie, la crise des valeurs
culturelles, la globalisation culturelle, la complexité globale et le principe de durabilité »22
.
Nous allons désormais vous détailler l'ensemble de ces facteurs en expliquant en quoi ils ont
rendu indispensable un questionnement sur nos modes de développement. Questionnement
qui semble avoir trouvé une réponse dans l'élaboration du développement local durable.
3.1 La crise économique :
Nul ne peut nier le fait que nous sommes en train de traverser une crise économique qui a des
effets dévastateurs. Cette crise économique provoque d'énormes dégâts notamment en matière
d'emplois.
D'un côté, certaines personnes perdent leur emploi suite à la conjoncture défavorable dans
laquelle nous nous trouvons, et d'un autre côté, cette même conjoncture ne permet pas aux
entreprises « d'absorber l'ensemble des demandeurs d'emplois »23
. Même si les réactions du
marché de l'emploi face à la crise varient d'un pays à l'autre et d'un groupe cible à l'autre, nous
pouvons constater une baisse du taux d'emploi, du fait de l'impact de la crise. « Entre
l'éclatement de la crise économique et financière en 2008 et le début de l'année 2010, près de
4 millions d'emplois ont été perdus sur les marchés du travail de la zone euro »24
.
Parmi les Etats membres de l’Union Européenne, une majorité d’entre eux ont vu leur taux de
chômage augmenter. Certains cas comme celui de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce
affichent des résultats désastreux en matière d’emploi: « Sur un an, le taux de chômage a
augmenté dans dix-huit États membres et a baissé dans neuf . Les plus fortes hausses ont été
22
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 23
Idem 24
DE MULDER, DRUANT, "Les marchés du travail de la zone euro et la crise", BNB revue économique, septembre 2012, p.49
23
enregistrées en Grèce (de 21,9% à 27,0% entre février 2012 et février 2013), à Chypre (de
11,2% à 15,6%), en Espagne (de 24,4% à 26,8%) et au Portugal (de 15,4% à 17,8%) »25
.
Depuis l’éclatement de la crise, l’Union Européenne et la Zone Euro ont vu leur nombre de
chômeurs augmenter de manière significative. Comme nous pouvons le constater sur le
graphique ci-dessous, depuis 2007 le nombre de chômeur a pratiquement doublé, aussi bien
pour l’Union Européenne que pour la Zone Euro.
Fig. 1. Nombre de personnes au chômage (en millions) ajusté des variations saisonnières, au
sein de l’Union Européenne (EU-27) et de la Zone Euro (EA-17), entre 2000 et 2013.26
Afin d’endiguer modestement cette marche effrénée vers le chômage de masse, le
développement local se propose de développer une économie de moins grande ampleur, c'est
à dire une économie « moins globalisante et plus humaniste »27
. Le développement local
correspond à un cadre dans lequel cette économie à dimension humaine, portée sur un
25
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-31052013-BP/FR/3-31052013-BP-FR.PDF consulté le 20 juin 2013 26
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/index.php?title=File:Unemployed_persons,_in_millions,_seasonally_adjusted,_EU-27_and_EA-17,_January_2000_-_May_2013.png&filetimestamp=20130701080228 consulté le 20 juin 2013 27
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013
24
territoire plus restreint, pourrait se développer. Ce territoire de taille réduite permet au citoyen
d'avoir des repères et d'être acteur à part entière du développement local de son entité, dont
fait partie intégrante la composante économique.
3.2 La mondialisation de l'économie :
Avant d'expliquer en quoi la mondialisation de l'économie a amené à réfléchir à un autre
mode de production, il paraît primordial de définir le terme de "mondialisation".
« La mondialisation est l'extension à la Terre entière d'un marché unique, où les capitaux, les
emplois, les productions, les services, les hommes et leurs informations doivent pouvoir
circuler librement, sans aucune entrave de frontières, de réglementations, afin de permettre la
diffusion maximale et le profit le plus rapide possible. Elle désigne l'accession à la dimension
mondiale, l'accroissement des interdépendances, le rétrécissement de l'espace, le
raccourcissement des délais, la disparition des frontières »28
.
Grâce ou à cause de cette mondialisation, les entreprises peuvent tout gérer et ce, de manière
ininterrompue. Que ce soit au niveau des échanges commerciaux ou culturels, ce contrôle
permanent, via un outil comme l'informatique, permet aux entreprises d'investir dans les
endroits les plus intéressants financièrement en disposant de toutes les informations
nécessaires à ces investissements. Ces informations affinent les choix envisageables par
l'entreprise et les prises de décisions qui en découlent, en sachant que celle-ci cherche
évidemment à optimiser notamment ses coûts diverses et sa rentabilité.
Cependant, la mondialisation n'a pas pour but ultime de couvrir l'ensemble de la planète à
n'importe quel prix. Que du contraire, la mondialisation se concentre surtout sur les marchés
dits « porteurs » et dans lesquels il semble économiquement primordial d'entrer. Cette
philosophie exclut forcément les territoires les plus pauvres, avec moins de ressources et donc
de fait, les populations qui occupent ces territoires. On peut estimer que cette population
exclue représente « plus de deux milliards d'êtres humains »29
.
Forts de ce constat, nous pouvons affirmer que la mondialisation n'a pas pour effet principal
d'aider l'ensemble des populations à acquérir un niveau de vie acceptable. Que du contraire, la
28
HOUEE, Paul, Le développement local au défi de la mondialisation, Paris, L'Harmattan, 2001, p.51 29
Ibid. p.52
25
mondialisation tend à creuser de plus en plus les inégalités qui existent entre les populations
aisées et celles qui le sont moins.
C'est un réel effet de scission entre les différentes populations que provoque la
mondialisation:
« Une bonne moitié profite des avantages de la modernité et des réussites de la
mondialisation »30
. Incontestablement, la mondialisation a permis à beaucoup de
peuples d'acquérir des technologies nouvelles qui ont permis une amélioration du
niveau de vie de ces peuples. Cette acquisition du savoir a été rendue possible par
l'échange de savoir entre les différents pays et par l'effacement de certaines contraintes
frontalières.
« Une autre moitié (plus de 2,5 milliards) est laissée à l'écart de la mondialisation,
essaie de survivre en comptant sur ses propres forces et sur la solidarité
internationale, ou s'enfonce dans la misère, la famine, la violence »31
. Ce découpage
entre les « adoptés » de la mondialisation et les « délaissés » reflète la réalité du
processus de mondialisation. Cependant, ce clivage entre les peuples ne correspond
plus au « clivage Nord-Sud », « il y a du Nord dans le Sud et du Sud dans le Nord »32
.
Cette phrase, qui pourrait tout à fait devenir un adage populaire au fil du temps, décrit
assez bien la situation mondiale actuelle. Au Nord, les pays développés ne sont pas
épargnés par la pauvreté et la misère sociale (les récents exemples de la Grèce et de
l'Espagne prouvent que le statut de pays développés ne protège pas durablement des
ennuis socio-économiques), même si celles-ci sont moins généralisées que dans le
Sud. Et à l'inverse, des pays du Sud comme le Brésil ou l'Inde, qui sont à la base
moins favorisés, voient fleurir des villas luxueuses à quelques kilomètres des
bidonvilles. Le cas de Rio de Janeiro illustre bien ce contraste avec au premier plan
des habitations de haut standing proches de la mer et derrière, des favelas perdues dans
les collines qui surplombent Rio. Favelas dans lesquelles règnent la terreur,
l'insalubrité et le trafic de drogues.
30
ibid. p.61 31
Idem 32
Idem
26
L'ancien directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce, Monsieur Pascal Lamy,
semble appuyer cette thèse. Lors d'une émission sur la radio belge francophone "La Première"
intitulée « Le grand oral de Pascal Lamy », ce dernier déclara : « La lecture Nord-Sud du
monde économique est terminée depuis l'année 2012. C'est la première année dans l'histoire
dans laquelle la production des pays dits "en développement", est devenue supérieure à celle
des pays développés. Ce monde a totalement changé »33
.
En plus de cette scission, une concurrence déloyale est provoquée et entretenue par la
mondialisation34
. Les différences de salaire minimum et de coût horaire entre certains pays,
même à l'intérieur de l'Union Européenne, provoquent ces concurrences déloyales.
Comme nous pouvons le voir sur les graphiques ci-dessous, la différence au niveau des
salaires minimums et du coût de la main d'œuvre, entre les états membres de l'Union
Européenne est énorme:
Fig. 2. Le salaire minimum dans 20 pays de l’Union Européenne et aux les Etats-Unis, en
Croatie35
et en Turquie au premier juillet 201136
:
33
http://www.rtbf.be/info/economie/detail_pascal-lamy-la-lecture-nord-sud-du-monde-economique-est-morte-en-2012?id=7998122# consulté le 20 juin 2013 34
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 35
La Croatie a rejoint l’Union Européenne ce 1er juillet 2013 36
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/images/7/71/Minimum_wage%2C_as_of_1_July_2011_%281%29_%28EUR_per_month%29-fr.png consulté le 20 juin 2013
27
Fig. 3. Le coût horaire moyen de la main-d’œuvre dans l'économie marchande de l’Union
Européenne et en Croatie37
pour l’année 200938
:
De plus, la fiscalité diffère grandement d'un pays à l'autre et est donc plus ou moins
contraignante pour les différents investisseurs. On peut se questionner sur les intentions de
nos élites politiques quant à cette évolution de notre société qui ressemble à s'y m'éprendre à
une tentative de dumping social à grande échelle.
Le développement local durable représente une alternative humaniste à la mondialisation et
une réelle tentative de mise à mal de cet emballement de notre système économique et
financier. Cette mise à mal passe notamment par la promotion de la production locale, des
circuits de consommation courts et du territoire.
37
Voir note de bas de page numéro 35 38
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/statistics_explained/images/0/07/Average_hourly_labour_costs_in_the_business_economy%2C_2009_%281%29_%28EUR%29-fr.png consulté le 20 juin 2013
28
3.3. La crise des valeurs culturelles :
« Il est facilement convenu que notre monde a perdu le sens des valeurs et qu'il erre à la
recherche de références pour éclairer sa voie: les valeurs d'hier paraissent périmées,
dépassées par l'ampleur des mutations; les valeurs de demain tardent à s'affirmer et n'ont pas
encore fait leur preuve »39
.
Monsieur Paul Houée, à qui nous devons le propos énoncé ci-dessus, explique en partie cette
crise des valeurs culturelles par le fait que 3 générations différentes cohabitent dans une
même société. En soit, cette cohabitation ne devrait pas poser problème, mais étant donné que
ces 3 générations ne partagent pas les mêmes valeurs ni les mêmes référents, il peut y avoir un
décalage et donc une absence de partage de valeurs communes.
On peut donc classifier ces générations comme ceci:
La génération à la base des Trente Glorieuses: « cette génération partageait des
valeurs collectives fortes: la croyance au progrès généralisé et au travail pour
promotion individuelle et commune, l'adhésion à l'Etat-providence, l'engagement dans
les débats idéologiques, les partis politiques, les syndicats et les multiples institutions
pour conduire ce développement souhaité »40
.
La génération des baby-boomers: cette génération se caractérise par « la contestation
de l'ordre établi et de toute autorité (« il est interdit d'interdire... l'imagination au
pouvoir »), libéralisation des mœurs, exaltation de l'individu et de son bien-être, rejet
de tout pouvoir ou message contraignant »41
.
La nouvelle génération: « Elle n'a pas connu les efforts des grands-parents mais le
désenchantement des parents: elle est confrontée au chômage, aux incertitudes de
l'avenir, à la montée des violences. Elle est plus relationnelle et cohérente, moins
critique à l'égard des institutions, des règles du jeu qu'il faut bien accepter pour mieux
vivre ensemble ("Fais ce que tu veux de ta vie privée, mais respecte l'ordre
public") »42
.
39
HOUEE, Paul, Le développement local au défi de la mondialisation, Paris, L'Harmattan, 2001, p.83 40
Ibid. p.84 41
Idem 42
Idem
29
Telle est la conjoncture actuelle, notre société ne semble pas prête à partager des valeurs
communes pourtant si indispensables à l'établissement d'un tissu socio-économique fort. Ce
sont pourtant ces valeurs partagées qui permettent la construction d'un projet de vie collectif.
Seul ce dessein conjoint pourra conscientiser les gens sur leur condition de citoyen et donc
d'acteur de leur vie. Cette alternative représentée par une conscientisation citoyenne
correspond à la vision dans laquelle s'inscrit pleinement le développement local durable.
3.4. La globalisation culturelle :
Comme précisé ci-dessus, l'existence d'un projet commun nécessite le partage de valeurs
communes. C'est une condition sine qua non à la réalisation d'une démarche comme celle du
développement local durable.
Cependant, notre société ne semble pas prendre cette voie, notamment à cause de
l'omniprésence de la culture des Etats-Unis d'Amérique43
. Indubitablement, nous sommes
cernés par ce modèle de société qui semble s'introduire à tous les échelons. Que ce soit au
point de vue musical, de l'alimentation, du style vestimentaire, des programmes de télévision,
du traitement des informations par les médias, etc... l'américanisation grandissante ne peut
être contestée.
En s'imposant comme culture de masse, le modèle américain efface peu à peu les cultures qui
occupaient sa place auparavant dans les différents territoires. Ce remplacement représente une
« extériorisation de la culture des sociétés »44
. De fait, les peuples se dénaturent, négligent et
oublient leur culture pour faire place à la culture dominante des Etats-Unis.
Cette domination américaine, en tant que culture des cultures, met en exergue une volonté
mercantile. Ce mercantilisme se caractérise par exemple par la multiplication des restaurants
dits « Fast-food » aux quatre coins du monde ou bien encore par l'omniprésence du cinéma
américain dans nos salles obscures.
Outre ce côté commercial, le modèle américain est mis en exergue comme étant un modèle
type, bon à transférer directement et sans adaptation45
. Or, ce type de modèle transposable à
souhait ne convient pas du tout au développement local durable. Nous avons déjà précisé que
43
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 44
Idem 45
Idem
30
chaque territoire devait posséder son propre modèle de développement, car ce modèle doit
correspondre aux particularités locales. Vous conviendrez que l'imposition d'un modèle type
ne peut pas prendre en compte l'ensemble des spécificités d'une localité.
Le développement local durable va à l'encontre d'un modèle dominant extérieur car il ne
permet pas au citoyen de se forger une identité propre à sa région, de mettre en avant les
savoir-faire locaux et de pérenniser les traditions locales.
3.5. La complexité globale :
Le développement local durable s'inscrit dans un territoire restreint à dimension humaine.
Mais ce n'est pas pour autant que ce territoire est autonome et indépendant des structures plus
grandes comme celles de la nation, du continent ou de la planète. Le fait de s'approprier son
territoire et d'en faire la promotion ne doit pas s'assimiler à une velléité indépendantiste ou de
replis sur soi. N'oublions pas que le repliement autarcique relève de l'utopie. Le local s'insère
dans un ensemble plus global, sans lequel il ne pourrait subsister.
C'est pourquoi nous introduirons à ce stade la notion de « village monde »46
. Cette notion met
en évidence le fait qu'une localité peut et doit se tourner vers les localités voisines et vers les
structures de plus grandes échelles afin de se frotter à d'autres cultures, sans pour autant
abandonner la sienne.
Face à ce village monde et à l'enjeu qu'il représente, les citoyens réagissent de deux manières
différentes. Pour les premiers, les plus progressistes et les plus ouverts d'esprit, les échanges
avec les territoires voisins et/ou les structures de plus grande taille symbolisent une
potentialité de construction nouvelle de leur conception du monde. L'autre n'est pas vu comme
un agresseur potentiel qui cherche à nous enlever notre culture, mais plutôt comme un
partenaire capable de nous apporter sa vision des choses.
Par contre, pour les réfractaires à cette idée de village monde, c'est-à-dire les personnes
conservatrices ou traditionnalistes, le fait d'être en contact avec un voisin de culture différente
peut représenter un danger. Ils se sentent agressés et dépouillés de leur culture.
La méconnaissance d'autrui, la complexité du monde dans lequel nous vivons et celle de ses
institutions sont autant de facteurs qui peuvent freiner l'ouverture d'esprit. Une solution serait
46
Idem
31
de rendre accessible à tout un chacun la compréhension du fonctionnement des institutions, en
partant du niveau local jusqu'au niveau global. « Ce travail pédagogique peut certainement se
positionner à l'échelon local. Il s'agit de redonner du sens à l'action politique, fournir une
certaine visibilité voire une certaine transparence »47
.
Ce n'est que par ce biais que les citoyens pourront être au fait de leur existence, sans avoir de
préjugés sur autrui, ni sur les institutions qui sont trop peu compréhensibles à l'heure actuelle
pour le commun des mortels.
3.6. Le principe de durabilité :
Ce principe de durabilité, déjà énoncé dans la partie consacrée à l'historique et aux courants
de pensée fondateurs du développement local durable, s'inscrit dans un processus de réflexion
quant à nos modes de développements.
Le rapport Brundtland, rédigé en 1988 par la Commission Mondiale de l'Environnement et du
Développement, intitulé « Our common future », marque la naissance du concept de
développement durable. Outre ce concept phare de développement durable, le rapport
Brundtland a aussi apporté une vision intergénérationnelle en appuyant sur des concepts
comme le « bien-être » et la justice sociale.48
Le constat de ce rapport est clair, nous allons devoir faire face à des menaces écologiques
d'ampleur mondiale. « Pour la première fois dans l'histoire, l'homme créerait les conditions
de sa propre disparition. Deux risques majeurs sont notamment signalés, les changements
climatiques liés à l'accumulation des gaz à effet de serre et les questions liées à la couche
d'ozone » 49
.
Par la suite, le sommet de la terre de Rio en 1992 confirmera les conclusions issues du rapport
Brundtland. De ce sommet sera issu l'Agenda 21, cet agenda contient un ensemble de mesures
visant à l'amélioration de la situation pour que les générations futures n'aient pas à assumer les
erreurs de leurs ancêtres. La pérennité de l'espèce humaine est en jeu, il faut donc replacer
l'humain au centre des réflexions afin de concevoir de nouveaux modes de développement.
47
Idem 48
Idem 49
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants: esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.51
32
Cet Agenda 21 existe aussi à l'échelle locale et porte le nom d'Agenda 21 local.
33
Chapitre 4: Comment mettre en place le développement local
durable?
Après avoir énuméré et explicité les raisons pour lesquelles la démarche du développement
local durable s'impose, nous allons désormais expliquer comment doit s'effectuer la mise en
place d'une telle approche.
Cet éclaircissement se fera par l'énonciation des grands principes fondateurs du
développement local durable.
4.1. Une démarche globale, intégrée et transversale :
4.1.1. Une démarche globale:
Nous avons déjà évoqué le fait que la démarche, même si celle-ci relève du niveau local,
s'inscrit dans une vision globale, le territoire local n'étant pas refermé sur lui-même, ce n'est
pas une « île en autarcie »50
. Si nous insistons sur ce point, c'est qu'il est primordial pour une
bonne compréhension de l'approche dans laquelle nous nous situons.
Pour obtenir une bonne organisation des différents territoires qui cohabitent au sein d'un
même ensemble plus important (province, région, pays, U.E, etc...), il paraît plus raisonnable
que ceux-ci s'entendent afin de coordonner leurs actions pour ne pas créer une concurrence
alors qu'il n'y a pas forcément lieu d'être. « Une concurrence d'activités identiques entre zones
de développement local voisines conduit à la faillite des concurrents »51
.
Afin de pouvoir organiser les différents territoires, il faut donc que ceux-ci aient une
connaissance des activités existantes dans les localités limitrophes. Etablir une zone de
chalandise paraît être une condition obligatoire contre l'établissement d'une concurrence
inutile et malsaine.
Par exemple, dans le cas d'une activité de plus grande ampleur, c'est-à-dire qui ne peut
fonctionner que via un territoire plus grand que la localité, il semble nécessaire de dépasser la
dimension communale et donc de se tourner vers la supracommunalité. (exemple: une grande
50
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 51
Idem
34
surface, un concessionnaire automobile, etc...). C'est via un mécanisme d'équilibrage,
d'ouverture et de complémentarité que les communes peuvent cohabiter de manière
raisonnable et réfléchie.
Ce constat ne vaut pas pour les activités ou services de plus petites tailles, avec une portée
réduite. Dans ce cas, ces activités peuvent tout à fait exister sur différents territoires proches,
voire limitrophes, car ceux-ci répondent à une demande de la part des citoyens. (exemple:
boulangerie, boucherie, etc,...)
4.1.2. Une démarche intégrée:
On dit du développement local durable qu'il doit s'opérer avec une vision intégrée, car il se
doit d'intégrer les caractéristiques de la localité sur lequel il s'applique. En effet, chaque
localité possède des spécificités dont il faut tenir compte. Ces spécificités peuvent être, soit
des atouts ou des opportunités pour la localité, soit des faiblesses ou de menaces.
Donc, nous sommes bien en présence d'une approche qui s'adapte à un territoire et non pas
l'inverse. Le modèle américain, par exemple, ne tient pas compte des particularités des
différents territoires, il s'impose tel quel. On peut en voir un exemple grâce aux restaurants
"fast-food" qui sont identiquement les mêmes à Bruxelles qu'à Edimbourg. On ne peut pas
dire du modèle américain, qu'il s’intègre à la culture dans laquelle il s'implante, mais plutôt
qu'il s'installe en imposant sa culture, sa vision, sans que cela n'ait fait l'objet d'une
concertation avec la population locale.
La prise en compte des caractéristiques locales aura aussi une portée sur l'attrait pour le projet
dont feront part les acteurs. Ceux-ci seront plus concernés par les différents projets s'ils
revêtent un aspect local. « Cette notion de développement intégré permet au citoyen d'être
acteur dans un processus en en comprenant les rouages »52
.
4.1.3. Une démarche transversale:
Le développement local durable comporte différents volets, à savoir: « le volet économique, le
volet social, le volet culturel et le volet environnement ». A priori, si nous réfléchissons de
52
Idem
35
manière sectorielle, ces volets ne partagent que très peu de points communs. C'est contre cette
idée reçue que lutte le développement durable via la mise en place d'une approche dite
transversale ou systémique, approche qui s'oppose à la une vision sectorielle.
Un des objectifs du développement local durable est d'abattre ces barrières invisibles qui
restent malgré tout bien présentes. Ces barrières enferment ces différents secteurs dans des
canevas dotés d'une structure hiérarchique verticale, sans aucune ouverture vers les autres
domaines. Cela enferme chaque volet dans une logique individualiste, sans aucune notion de
partage de connaissances ou d'expériences.
Il parait donc obligatoire de revoir ces structures organisées verticalement, pour créer des
structures organisées horizontalement. Via cette nouvelle construction, les différents secteurs
pourront échanger leurs expertises, leurs expériences et collaborer pour mener à bien et de
front des projets communs dans lesquels chaque secteur pourra s'impliquer conjointement aux
autres.
Cette remarque vaut aussi bien pour le secteur public que pour le secteur privé.
La transversalité présente néanmoins certains risques, du moins certaines faiblesses qu'il ne
faut pas omettre. Elle peut être vue comme une prise de risque car elle force les gens à sortir
de leur domaine et à s'exprimer face à des personnes issues d'autres disciplines. De plus, la
transversalité implique que chaque personne lâche un peu de son emprise sur son domaine
pour permettre aux autres de formuler des avis. Il faut pouvoir accepter de perdre un peu de
son autorité au profit de personnes extérieures qui amèneront une vision nouvelle, issue de
disciplines diverses.
Un autre risque de la transversalité est la possible homogénéisation de la pensée et de l'action.
Ne risque-t-on pas d'affaiblir la vision d’experts à force de vouloir imposer une vision
transversale? « La transversalité est pratiquée mais elle devient de plus en plus compliquée.
Parce qu'on a autant besoin des personnes qui ont une vision transversale que des personnes
qui sont très spécialisées. Sauf qu'on a de plus en plus tendance à vouloir plaquer beaucoup
de personnes avec une vision transversale et en oubliant les spécialités »53
.
53
BESSON, Geneviève, Le développement social local: significations, complexité et exigences, Paris, L'Harmattan, 2008, p.191
36
Ne doit-on pas aussi craindre une rébellion des experts suite à cette disqualification, rébellion
qui pourrait prendre la forme de « réactions corporatistes »54
?
« Les gens, quelles que soient les professions, ont un sentiment de perte d'objet. Avec la
formation permanente, le professionnel doit se former en permanence et renouveler son
savoir, certes, mais la notion de métier fait que quelqu'un qui travaille acquiert aussi du
savoir de par son travail. C'est cette image là, de retourner à l'école en permanence qui
quelque part infantilise, et ainsi, une bonne idée de départ peut s'avérer disqualifiante. (...). A
un moment donné, tout professionnel exerçant un métier va se ressentir à un moment
incompétent. En contre réaction, il y a donc un repli et une fermeture sur le métier pour
trouver l'identité de son propre exercice » 55
.
Un équilibre devra donc être trouvé afin de ne pas passer d'une situation dans laquelle nous ne
trouvions que des experts, à une autre dans laquelle nous ne trouverions que des généralistes.
4.2. Une démarche professionnelle :
La réflexion et le professionnalisme sont des facteurs essentiels à la réussite d'un projet ou
d'une entreprise. Evidemment, il en va de même pour le développement local durable. Nous
ne sommes pas en présence d'une « démarche improvisée »56
, il ne suffit pas d'en parler et
d'être enthousiaste pour l'appliquer.
Même si la motivation peut être un élément moteur dans une telle démarche, il semble
utopique de ne reposer que sur celle-ci. C'est pourquoi les 4 volets couverts par le
développement local doivent être animés et encadrés par des professionnels afin de pouvoir
mener les objectifs à bien. Ces professionnels pourront apporter leur expertise dans la
conception des outils qui permettront d'effectuer notamment une analyse du territoire (ex:
étude AFOM et diagnostic de la localité), l'établissement d'un plan stratégique (ex: agenda
stratégique de développement local) et la fixation des objectifs à atteindre (ex: étude de
faisabilité des projets). Ce professionnalisme sera aussi une caractéristique incontournable
lors de l'engagement d'un agent de développement local compétent.
54
Idem 55
Idem 56
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013
37
Un problème persiste malgré tout. Il n'y a pas beaucoup de formations permettant d'obtenir le
grade d'agent de développement local ou du moins d'acquérir une vision transversale.
Beaucoup d'universitaires sortent avec un diplôme obtenu dans une section spécialisée qui ne
permet pas forcément cette ouverture sur les autres matières. Néanmoins, nous nous devons
de signaler l'existence du master en politique économique et sociale dispensé à l'Umons. Cette
formation généraliste permet aux étudiants de balayer un grand nombre de matières, qui
paraissent à priori différentes, mais qui en fin de compte s'imbriquent les unes dans les autres
pour former un ensemble indissociable. Via cette formation, il est désormais possible
d'acquérir une vision transversale et une formation complète qui pourrait répondre aux critères
demandés pour remplir la fonction d'agent de développement local.
Il convient malgré tout de garder à l'esprit que la démarche du développement local durable
reste un processus itératif dans lequel l'erreur est acceptable tant que celle-ci permet de
redéfinir la trajectoire à emprunter pour mener à bien les objectifs prédéfinis. Cette
redéfinition peut se faire moyennant une évaluation constante des actions menées.
4.3. L'instauration d'une gouvernance locale :
« La gouvernance locale est un système décisionnel partenarial non hiérarchisé. Elle s'exerce
comme une capacité collective des acteurs publics, privés et associatifs, à gérer les
interdépendances du projet de développement local de leur territoire et son agenda; une
contractualisation orale ou écrite formalise leurs décisions stratégiques »57
.
Si l'on s'attarde quelque peu sur cette définition de la gouvernance locale, nous remarquons
assez rapidement que celle-ci correspond parfaitement à la description que nous faisons du
développement local depuis le début de ce travail. En effet, la plupart des principes énoncés
jusqu'à présent se retrouvent dans cette définition.
Tout d'abord, nous nous apercevons que la gouvernance n'est pas un processus décisionnel
hiérarchisé. « Elle renvoie davantage aux idées de conduite, de pilotage et de direction de
l’action sans relation hiérarchique entre les partenaires »58
. Cette non-hiérarchisation, ou du
moins ce refus de la hiérarchisation verticale, concorde avec le principe de transversalité qui
57
Idem 58
NAJIM, VEDELAGO, L’agent de développement local : émergence et consolidation d’un profil professionnel, Bordeaux, La Leuze, 2001, p.35
38
souhaite déconstruire cette logique pour instaurer une hiérarchisation horizontale. De fait, les
citoyens se trouvent sur le même pied d'égalité que les partenaires publics et les partenaires
privés.
Ensuite, il est précisé que l'ensemble de ces acteurs collaboreront à la mise en place d'un
développement local durable efficace. Cette collaboration implique donc un intérêt de la part
de tous les acteurs. Via la gouvernance locale, chacun possède l'opportunité de faire valoir ses
idées auprès des autres collaborateurs. Nous pouvons donc affirmer que la gouvernance locale
participe à l'instauration d'une démocratie directe, plus à l'écoute du citoyen. D'ailleurs, qui
mieux que le citoyen peut savoir comment agir sur son territoire? Cette participation
citoyenne a pour objectif principal de conscientiser le citoyen au projet de développement
local. Si celui-ci prend conscience de l'enjeu commun que représente la démarche, il pourra
dès lors s'impliquer et influer sur les modalités de son application.
Cependant, l'instauration d'une participation citoyenne ne semble pas aussi aisée dans la
pratique qu'en théorie. Même si ceux-ci sont appelés à participer, ils ne répondent que
rarement par l'affirmative. « La population participe de fait très peu. La participation
demeure majoritairement incantatoire et mythique »59
. Le témoignage d'un chef de projet en
centre ville confirme ce mythe de la participation citoyenne : « On essaie de faire du
développement local, on fait des grandes messes, des grandes réunions, on essaie de réfléchir
ensemble... On est dans du développement, en général. La difficulté, c'est qu'on est beaucoup
sur l'intention, sur le verbe, mais sur l'action, on s'aperçoit qu'on n'est pas très bons »60
.
Outre le renforcement du pouvoir décisionnel et participatif accordé aux citoyens et aux
acteurs publics et privés, le pouvoir politique en place pourrait lui aussi trouver une
satisfaction dans l'application d'une gouvernance locale. Au lieu de continuer dans une voie
d'imposition des décisions prises, le pouvoir politique réaliserait une démonstration de force
grâce à sa capacité nouvelle de prise en compte des opinions des citoyens. « Ce ne serait plus
alors un pouvoir dominant par la violence symbolique ou par la contrainte, mais un pouvoir
construit par sa capacité reconnue non seulement à agir au nom de tous, mais aussi et surtout
à produire l'adhésion la plus large possible et à faire agir au nom de cette adhésion »61
.
59
BESSON, Geneviève, Le développement social local: significations, complexité et exigences, Paris, L'Harmattan, 2008, p.198 60
Idem 61
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants : esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.88
39
Chapitre 5: Qui est concerné par le développement local durable?
La démarche du développement local durable se doit de rassembler l'ensemble des acteurs
présents sur le territoire via un décloisonnement des secteurs d'activités ainsi qu'une vision
transversale. Le but commun que représente le développement local durable permettra à
l'ensemble des acteurs de se sentir concernés par ce dernier et donc, de créer une synergie au
sein de la population concernée. Nous retrouverons donc des partenaires privés, publics et
bien évidemment les citoyens.
Toutefois, ces acteurs locaux n'ont pas le monopole de la participation au développement
local. Des acteurs extérieurs au territoire peuvent aussi être considérés comme des acteurs du
développement local à partir du moment ou ceux-ci agissent sur la localité. Précisons encore
que malgré la vision locale de l'approche qui nous concerne, un territoire réduit se comprend
comme une entité à part entière qui s'inscrit dans un ensemble plus grand et non pas comme
un territoire en autarcie.
Désormais, nous allons aborder les rôles des différents acteurs que nous pouvons retrouver
dans le développement local. Madame Dominique-Paule Decoster, professeur de
développement local durable à l'Umons, identifie 4 rôles principaux qui seront repris ci-
dessous (l'initiateur de la démarche, le leader, l'élu négociateur et le passeur). Afin de
compléter l'analyse des rôles existants, nous ajouterons la description du rôle essentiel des
citoyens.
5.1. L'initiateur de la démarche :
A la base de la démarche de développement local, nous pouvons retrouver différents types
d'acteurs, que ceux-ci soient issus du secteur privé, public ou associatif. La diversité des
initiateurs démontre que tout un chacun peut s'impliquer dans le développement local. Toute
personne se sentant concernée pourra se faire le promoteur de ce nouveau type de
développement. La nature de cette initiateur aura forcément une influence et des
conséquences sur la manière avec laquelle s'appliquera la démarche.
40
Le professeur Dominique-Paule Decoster distingue trois types différents d'initiateur:
« l'acteur économique, le militant associatif et l'élu local »62
.
5.1.1. L'acteur économique :
L'acteur économique local peut être initiateur de la démarche vers un nouveau
développement. Il se peut qu'un entrepreneur local doté d'une certaine notoriété souhaite
mettre en place une nouvelle dynamique sur le territoire dans lequel il s'inscrit, notamment
dans le but de « fédérer les intérêts économiques existants »63
.
Cependant, il existe un risque de « sectorialisation du processus »64
. L'acteur économique,
issu d'un secteur précis, pourrait avoir tendance à orienter le processus en fonction de son
appartenance à un secteur et donc, à négliger les autres secteurs d'activités. Il sera donc
essentiel d'appuyer sur l'aspect transversal de la démarche afin d'éviter ce genre de problèmes.
5.1.2. Le militant associatif :
Le deuxième type d'initiateur, issu du secteur associatif, possède aussi des avantages et des
inconvénients. L'implication dans le milieu associatif local permet à un militant de connaître
le territoire et les personnes qui le composent.
Ces atouts s'accompagnent cependant de risques importants de dérives, notamment à cause de
l'existence de lobbys qui pourraient profiter de la démarche afin de faire valoir leurs intérêts.
Une vigilance accrue à ce point de vue sera nécessaire pour éviter que des pressions ne soient
faites dans le but de favoriser certaines personnes au détriment d'autres.
5.1.3. L'élu local :
Enfin, nous pourrons retrouver un ou des élus locaux en tant qu'initiateurs du développement
local. La temporalité dû au fait de l'élection sera une donnée essentielle à prendre en compte.
En effet, les hommes politiques élus le sont pour une durée limitée, or nous sommes dans une
62
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 63
Idem 64
Idem
41
démarche durable, qui s'étend au delà des 6 années de fonction pour un élu local. Il faudra
donc inscrire le développement local dans la durabilité, sans que ce dernier ne soit mis à mal
par les velléités électoralistes. Ce facteur représente un point faible pour l'élu local en tant
qu'initiateur de la démarche. De plus, pour pérenniser son action : « le mandataire devra au
rythme des cycles électoraux se soumettre au suffrage populaire, les acteurs issus des autres
secteurs n'ont évidemment pas à subir cette évaluation récurrente »65
.
Néanmoins, le fait qu'un élu local soit à la base d'un tel projet comporte aussi des avantages,
notamment ceux liés à sa fonction d'homme politique. De par sa fonction, l'élu local se doit de
toujours travailler pour le bien de l'intérêt commun. « L’intérêt général prime sur l’intérêt
particulier. La singularité et l’intérêt particulier sont en effet considérés comme des objets
qui détournent le regard des enjeux collectifs primordiaux »66
. En toute logique, les décisions
qui seront prises par l'élu local seront normalement toujours des décisions en réaction à des
situations considérées comme néfastes, dans le but d'une amélioration générale pour le bien
de l'intérêt collectif.
Cette optique dans laquelle le collectif prime et qui doit être adoptée par les élus locaux
comporte cependant un risque. « Le risque consiste en ce que les acteurs mus par la « logique
politique » occultent dans leur vision la dimension singulière de l’existence et de la
souffrance, et la nécessité d’une écoute et d’un accompagnement individualisé sans lesquels
les personnes en difficulté ne peuvent accéder à la confiance, à l’expression de soi et par
conséquence, à la dimension du collectif »67
.
5.2. Le leader :
Afin de mener à bien le processus qui nous concerne, processus composé de transversalité,
d'inter-sectorialité et de mise en réseau, un leader sera nécessaire pour fédérer l'ensemble des
acteurs et pour impulser une dynamique positive à la démarche. « La mise en processus
partenarial nécessite la présence d'une locomotive, de quelqu'un qui tire les wagons, donne
du sens, rappelle à la tâche. Les nombreux acteurs de partenariat que nous côtoyons au
65
Idem 66
BESSON, Geneviève, Le développement social local: significations, complexité et exigences, Paris, L'Harmattan, 2008, p.229 67
Idem
42
travers de nos recherches témoignent de l'indispensable présence d'un leader pour perpétuer
l'activation du procédé partenarial »68
.
On peut donc définir un leader comme: « Quelqu'un capable de mener à bien une opération
depuis l'expression d'un besoin reconnu par l'ensemble de la population jusqu'à la mise en
place effective des moyens de sa satisfaction »69
. Nous pouvons compléter cette définition en
précisant « qu'un leader, au sens où nous l'entendons, n'est pas seulement celui en qui une
population s'identifie mais aussi celui qui est facilement identifié et reconnu de l'extérieur.
Ainsi a-t-il plus de chance de faire reconnaître et aboutir les demandes de ceux dont il est le
porte-parole »70
.
Le rôle du leader sera aussi de promouvoir l'identité locale. C'est pourquoi il semble
indispensable que ce leader soit facilement identifiable comme représentant charismatique de
la localité.
5.3. L'élu négociateur :
Le développement local durable comme nouveau mode de vie correspond à une révolution
pour l'ensemble des partenaires et pour la population locale. Il paraît probable que tous ces
acteurs ne réagissent pas de manière positive à cette nouvelle approche, du moins dans un
premier temps.
Par ailleurs, pour que le développement local soit applicable, il faut qu'il soit fédérateur et
qu'il regroupe les forces vives du territoire. Afin que cet objectif se réalise au fil du temps,
l'élu négociateur se devra de sensibiliser les acteurs effectifs et potentiels mais aussi d'autres
élus et la population, afin que ceux-ci décident de s'associer à la démarche.
Toutefois, une difficulté subsiste au niveau de l'organisation des différentes institutions qui
composent notre paysage politique. Nos institutions, même locales, se structurent comme des
pyramides dotées d'une hiérarchisation verticale et cloisonnée. L'organisation institutionnelle
souhaitée par le développement locale est complètement antagoniste à celle que nous
connaissons, car celle-ci se veut transversale, décloisonnée et horizontale.
68
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 69
BACHELARD, Paul, Les acteurs du développement local, Paris, L'Harmattan, 1993, p.45 70
Idem
43
Ce changement organisationnel pourrait poser problème au niveau des élus locaux. Ceux-ci se
verraient obligés de s'inscrire dans une démarche collective et donc de lâcher un peu
d'emprise sur les compétences dont ils sont responsables. Pourtant, cette emprise représente
une possibilité pour l'élu local de laisser une trace grâce à ses actions et de se mettre en avant
par rapport à la population. « Tout l'art de l'élu négociateur et visionnaire sera de parvenir à
extraire ses collègues de l'étau schizophrénique construit entre la nécessité de plaire à
l'individu-électeur grâce à une politique personnalisée et la volonté de participer au projet de
développement local dénudé d'identification personnelle »71
.
Cette force de conviction, l'élu local saura aussi l'utiliser afin de convaincre des partenaires de
natures différentes. Le but reste de convaincre l'acteur de la pertinence de la démarche et de
ses effets à long terme sur le bien-être des partenaires de la démarche. On parlera de rapport
« gagnant-gagnant72
».
Dès cette étape passée, ceux-ci prendront place dans le réseau et alimenteront la dynamique
autour du projet. Le rôle du négociateur s'achèvera quand il aura aidé à définir les missions
des partenaires et quand une réelle synergie existera entre ceux-ci.
5.4. Le passeur :
Comme écrit précédemment, la démarche qui nous concerne ici représente un changement
radical du mode d'organisation, de production, de consommation... et donc un changement
radical de vie. Pour obtenir ce changement, il paraît important de savoir adapter sa vision des
choses et donc d'être ouvert à la mutation.
Nous ne sommes pas tous égaux à ce niveau, la capacité à accepter et à soutenir le
changement varie d'une personne à l'autre selon la pression que peuvent insuffler « nos cadres
de lectures traditionnelles »73
.
Le rôle du passeur consistera, comme son nom l'indique, de passer le savoir et la théorie du
développement local aux individus qui y sont insensibles ou réfractaires du fait de la vision
traditionnaliste que nous impose la société telle que nous la connaissons. « Le passage à cette
71
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 72
Idem 73
Idem
44
connaissance participe de la maïeutique, c'est-à-dire comme le décrivait Socrate de l'art de
faire accoucher les âmes de la connaissance qu'elles possèdent en l'ignorant »74
.
5.5. Les citoyens :
Nous terminerons ce chapitre concernant les acteurs en décrivant l'importance des citoyens et
de leur implication dans le développement local durable. L'intérêt porté aux citoyens résulte
de la considération que la démarche du développement local porte envers ceux-ci.
5.5.1. Le citoyen, un atout indispensable:
« Nous les dotons d'un désir de « faire société », c'est-à-dire de se construire dans la
reconnaissance des autres.(...)Nous pensons que les citoyens, tous les citoyens, même ceux les
plus socio-culturellement démunis, sont désireux de participer aux affaires publiques, de
contrôler les représentants, voire de partager le pouvoir avec eux. Dans la gestion des
affaires publiques, nous considérons le citoyen comme une ressource dont il est impossible et
absurde de se passer »75
.
Le refus d'exclure les citoyens de la démarche, que ceux-ci soient défavorisés ou pas, confère
à ces citoyens un sentiment d'utilité au sein de la localité. On peut espérer qu'au fil du temps,
ce sentiment d'utilité mutera en volonté d'agir concrètement pour le bien-être de tous.
5.5.2. Réactivation du sentiment de citoyenneté:
Ce changement d'optique semble radical par rapport à ce que nous connaissons à l'heure
actuelle. Beaucoup de gens se questionnent sur la réalité effective du rôle de citoyen dans un
système comme le nôtre. En effet, nous avons le droit de nous exprimer afin de choisir nos
représentants au sein de différents partis, mais nous n'avons que trop rarement la possibilité de
prendre part au processus décisionnel à proprement dit. Ce choix que nous faisons pour élire
nos représentants, nous le faisons parmi des candidats choisis au sein du parti, ce que l'on
pourrait appeler, l'élite du parti. Nous pouvons affirmer que nous sommes actuellement plus
74
Idem 75
UNADEL et Adels, Livre Blanc citoyen du développement local et de la décentralisation, s. 1., s. éd., 2012
45
« électeurs » que « citoyens » et plus dans un système « aristocratique » que
« démocratique ».
La démarche du développement local souhaite réactiver la logique démocratique en faisant
passer les citoyens du statut « d'électeur » à celui de « citoyen ». « Idéalement, la finalité
d'une telle politique est de faire passer les habitants d'une situation que l'ont peut qualifier
d'assistés, relativement distants par rapport à la vie du quartier ou de la commune, exclus des
circuits de décision, à celle de citoyens entreprenants et adhérents à un projet concret,
autrement dit des individus capables de participer à l'élaboration d'un projet de société et aux
décisions qui participent à sa mise en œuvre au quotidien »76
.
Précisons malgré tout que la citoyenneté relève bien plus de l'acquis que de l'inné. En effet,
notre arrivée sur terre ne s'accompagne pas forcément du label de « citoyen actif ». Nos prises
de conscience et nos actions sur notre environnement permettent de construire notre condition
de citoyen actif.
5.5.3. La démocratie directe:
Comme précisé ci-dessus, notre système politique ne permet pas au peuple de s'exprimer de
manière directe, notamment dû à la représentativité. Mais cette caractéristique n'excuse pas
totalement l'absence réelle de démocratie directe. En effet, notre pays ne peut pas se targuer
d'être un grand utilisateur d'outils de démocratie directe, comme entre autre le référendum,
que celui-ci soit d'initiative populaire ou pas. D'ailleurs notre constitution ne prévoit pas
l'usage de ce type d'outil.
Ce constat a aussi été tiré en France. « L'usage très parcimonieux de cette procédure dans
notre pays traduit les réticences non seulement de la part des élus qui craignent d'être remis
en cause, mais aussi de la part d'un certain nombre de militants qui pensent que la majorité
n'a pas toujours raison, et que les référendums ont trop souvent tendance à se transformer en
plébiscites »77
.
Pourtant, ces réticences doivent être remises en question afin de pouvoir réellement collaborer
avec les citoyens, pour agir en fonction de leurs sentiments respectifs et pour pouvoir
76
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013 77
UNADEL et ADELS, Livre Blanc citoyen du développement local et de la décentralisation, s. 1., s. éd., 2012
46
collaborer avec eux dans le but d'établir comme objectif commun, l’établissement d’un
développement local durable.
Nous possédons un très bel exemple de démocratie semi-représentative utilisant des outils de
démocratie directe avec la Confédération Suisse. Depuis son existence, la Confédération
Suisse a utilisé le référendum plus de 560 fois, ce qui représente à peu près 3 référendums par
an. Plus de la moitié des référendums nationaux qui ont eu lieu dans le monde, se sont
déroulés au sein de la confédération helvétique. Les sujets de ces référendums sont diverses et
permettent aux citoyens suisses d'exprimer leur opinion. Il paraît intéressant pour nos
dirigeants de se pencher sur le cas de la Suisse afin de voir comment nous pourrions appliquer
ces outils à notre pays.
47
Chapitre 6: Où s'applique le développement local durable?
Dans ce dernier chapitre qui clôturera la partie théorique de ce mémoire, nous allons aborder
l'aspect territorial du développement local durable.
Dans un premier temps, nous tenterons de définir le terme de « territoire » et d'expliquer en
quoi celui-ci est fondateur et nécessaire à la démarche qui nous concerne. Par le suite, nous
mettrons en évidence certains concepts directement liés à la notion de « territoire », à savoir
le concept d'identité et celui de diversité.
6.1. Comment définir le terme "territoire"?
Tout d'abord, nous devons préciser que la définition du terme « territoire », comme celle du
développement local durable, n'est pas aisée à formuler. La polysémie relative à ce concept ne
semble pas aider à la formulation d'une définition précise. Entre le territoire juridique sur
lequel certaines lois sont applicables, le territoire politique qui se définit comme un territoire
sur lequel peut agir le pouvoir politique en place, le territoire culturel, etc... « On en viendrait
même à douter de la réalité de ce concept tant est grande la diversité des acceptations
appliquées au territoire »78
.
Cependant, certains experts en développement local se sont penchés sur la définition que l'on
pouvait donner au terme « territoire ». Nous nous arrêterons sur la définition proposée par le
Professeur Bernard Pecqueur. Celui-ci définit le territoire comme « un espace d'intelligibilité
des acteurs »79
. Il complétera cette définition en précisant ceci : « En d'autres termes, le
territoire est sans doute largement ce qui rassemble des acteurs par une faible distance
géographique, mais il est aussi l'ensemble au sein duquel chaque acteur se reconnaît et peut
avoir un sentiment d'appartenance à partager avec d'autres (famille, clan, vallée, milieu
professionnel, espace d'habitudes et de rites communs etc...) »80
.
Dans l'optique du développement local durable, nous considérons donc le territoire (ou site)
comme un marqueur référentiel pour l'ensemble des acteurs qui y sont liés. Afin de pouvoir
78
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants : esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.95 79
PECQUEUR, Bernard, Rationalité et territoire, texte d'une conférence Université de Grenoble 2, 1995, p.6 80
Idem
48
tirer la quintessence de cet espace, l'acteur passera forcément par des étapes d'appropriation de
ce dernier. La connaissance du territoire et de ses particularités paraît impérative à quiconque
souhaite y agir.
6.2. Le territoire comme marqueur d'identité
« Le terme « identité » appartient au vocabulaire quotidien du développement local. Cette
omniprésence ne s'avère pourtant pas toujours synonyme de précision car comme c'est le cas
pour le concept de territoire, la polysémie du terme laisse une large liberté aux acteurs du
développement local dans leur interprétation. A travers la construction de l'identité, identité
individuelle et identité collective, on touche pourtant à l'un des processus clé de l'édification
d'une communauté.(...) Dans l'optique du développement local, l'un des grands intérêts du
concept d'identité tient à sa dimension « interactionniste », c'est-à-dire aux articulations entre
individuel et collectif à partir desquelles se construisent une identité »81
.
Comme nous pouvons le constater suite à cet extrait, notre identité se construit de manière
double, avec d'une part notre identité propre et d'autre part une identité partagée qui elle est
commune à un ensemble de personnes avec qui nous partageons certaines caractéristiques.
Cependant, la double construction de notre identité confère, au concept même d'identité, un
aspect totalement contradictoire. « L'identité se présente ainsi de manière paradoxale..(...)
L'identité oscille ainsi entre similitude et différence: elle fait de nous une individualité
singulière, et dans le même temps, elle nous rend semblable aux autres »82
.
Le lien entre identité et territoire semble désormais plus évident, car nous avons
précédemment défini le territoire comme étant un espace dans lequel nous partageons un
sentiment d'appartenance et où les gens se reconnaissent. Nous sommes pleinement dans la
définition de l'identité, car celle-ci permet à tout un chacun de s'assimiler à un groupe, de
partager des valeurs et une culture avec d'autres personnes. « En effet, un site est identité,
proximité, localité, voir complicité.(...)Le site c'est comme une religion, c'est une entité
imaginaire qui relie les individus entre eux. Tout en échappant à nos efforts de
conceptualisation, le site produit du sens pour l'action des individus sans le monde factuel et
81
JAMBES, Jean-Pierre, Territoires apprenants : esquisses pour le développement local du XXIème siècle, Paris, L’Harmattan, 2001, p.103-104 82
Idem
49
matériel.(...)Il emmagasine l'Être du lieu, sa mémoire, donc son programme codé que le site
transmet aux acteurs qu'il façonne »83
.
Territoire et identité sont d'autant plus liés que le territoire tout comme l'identité possèdent des
particularités propres qui permettent une différenciation vis-à-vis d'autres. Chaque territoire
possède des particularités qui le rendent unique, tout comme nous possédons certains traits
identitaires personnels qui nous différencient.
Nous avons clairement établi un lien entre les concepts de territoire et d'identité. Le territoire
en tant que marqueur fédérateur identitaire représente un outil sensationnel pour le
développement local durable, le but de la démarche étant de fédérer l'ensemble des acteurs
autour d'un projet de vie.
6.3. Territoire et diversité
Tout comme pour l'identité, la diversité fait partie intégrante du concept de territoire.
Comme nous avons pu l'observer au point précédent, chaque territoire possède un ADN
propre qui le différencie des autres. Toutes ces particularités fondent l'âme de ce territoire et
le rendent unique. « Les recherches menées sur le développement local dans les pays
industrialisés comme dans les pays en voie de développement confirment le principe de la
méthode des sites qui dit que chaque site est singulier. En effet, les configurations des
districts industriels, des territoires ou des sites présentent une variété quasi-infinie. Il n'y a
pas de forme typique donc unique »84
.
La fin de cette citation correspond parfaitement à la manière dont nous devons penser le
territoire dans le cadre du développement local durable. En effet, il n'y a pas de forme unique
de territoire donc il n'est pas pensable ni possible de mettre en place un système qui serait
pensé comme un canevas, transposable à souhait d'un territoire à l'autre.
Voilà qui explique la nécessité de connaître le territoire sur lequel on compte agir, car ce que
l'on a vu ailleurs, ne pourra pas forcément être reproduit tel quel. Le territoire impose ses
caractéristiques, l'essentiel étant de s'en saisir pleinement afin d'en tirer le meilleur.
83
KHERDJEMIL, PANHUYS, ZAOUAL, Territoires et dynamique économiques: au-delà de la pensée unique, Paris, L'Harmattan, 1998, p.66-67 84
Ibid. p.68
50
Ne perdons pas de vue que malgré ses particularités et son identité propre, un site ou un
territoire n'est jamais considéré comme un territoire isolé dans le cadre du développement
local durable. Celui-ci est compris comme faisant partie d'un ensemble plus grand, d'une
globalité. Que ce soit au point de vue géographique ou politique, il existe des niveaux
différents dans lesquels certains territoires d'actions sont compris. Par exemple, au point de
vue géographique, nous pouvons dire que la commune est plus petite que la province, qui est
elle même plus petite qu'un pays, ainsi de suite... « Ces espaces sont des éléments de
références et d'appartenance pour le territoire d'intervention locale, ils permettent de
contextualiser le projet, de lui donner un cadre »85
.
85
DECOSTER, Dominique-Paule, cours de développement local durable, Umons, année académique 2012-2013
51
Partie 2 : Enquête sur le dispositif des agences de
développement local en Wallonie après 15 ans d’existence
La partie théorique a permis de fournir un éclairage sur les tenants et les aboutissants de la
théorie du développement local durable.
Dans cette deuxième partie plus pratique du mémoire, intitulée « Enquête sur le dispositif des
agences de développement local en Région wallonne après 15 ans d’existence », nous
tâcherons de mettre en lumière cet outil de développement local dont nous disposons en
Région wallonne, à savoir les agences de développement local.
Dans un premier temps, nous présenterons le dispositif ADL, notamment par l’exposé de son
historique et du cadre légal qui définit l’existence de ce dispositif, mais aussi par la définition
de son fonctionnement et de ses missions.
Par la suite, nous analyserons les résultats d’une enquête réalisée auprès de ces agences, afin
de pouvoir établir un constat sur le réseau ADL après 15 ans d’existence. Le questionnaire
utilisé pour l’enquête a été réalisé conjointement par Monsieur Alain Schoon, professeur de
développement local durable à l’UCL-Mons, et par Grégory Mistiaen, ancien étudiant ayant
réalisé une étude sur le dispositif en 2005-200686
. Pour plus de cohérence, nous avons adapté
ce questionnaire, en collaboration avec Madame Xavière Minet agent de développement local
dans la commune de Colfontaine, afin que celui-ci corresponde à la réalité du dispositif à
l’heure actuelle.
86
Cette étude a été réalisée avant l’exécution du Décret instituant les ADL
52
Chapitre 1: Présentation du dispositif des agences de développement
local en Région wallonne
Afin que la compréhension de l’étude du dispositif ADL que nous avons réalisée soit totale,
nous souhaitions vous exposer les caractéristiques principales de celui-ci.
Premièrement, nous retracerons l’historique du dispositif en précisant les étapes importantes
de la création des ADL.
Deuxièmement, nous définirons le terme ADL et les missions définies par le Décret qu’une
ADL se doit de remplir.
Troisièmement, nous aborderons la question du mode de financement du dispositif ADL.
Finalement, nous traiterons de l’existence des différents statuts que peuvent revêtir les ADL
agréées.
1.1. Historique du dispositif ADL en Région wallonne :
Il y a maintenant plus de 15 ans, la Région wallonne a pris conscience de l’importance du
développement local. C’est dans cette optique que la Région wallonne a décidé de mettre en
place un dispositif d’agences de développement local, agences qui auront pour but d’aider à la
constitution d’un développement local efficace dans les communes de Wallonie.
Tout commence en juillet 1997, date à laquelle le gouvernement wallon prend la décision87
de
mettre en place des projets pilotes d’ADL pour les communes de moins de 30.000 habitants88
,
projets pilotes qui visent à créer de nouveaux emplois à l’échelle locale.
Cette idée émane du Professeur Dominique-Paule Decoster, spécialiste du développement
local durable, et a été relayée politiquement par Monsieur Jean-Claude Van Cauwenberghe,
ministre de l’emploi et de la formation à cette époque. Par la suite, le Professeur Dominique-
87
Décision du Gouvernement wallon du 24 juillet 1997 88
Aujourd’hui le dispositif ADL concerne les communes de moins de 40.000 habitants
53
Paule Decoster sera chargée d’apporter un soutien à l’agencement de ce dispositif en tant que
directrice du GUIDE89
.
Un premier appel à candidatures90
du Gouvernement wallon en direction des différentes
communes wallonnes s’effectue fin 1997, le but étant de mettre en place 20 ADL en tant
qu’expériences pilotes pour le début 1998. Un seconde appel à candidature doit avoir lieu en
1999, pour constituer 20 ADL supplémentaires. Cependant, les réponses à cet appel sont
tellement nombreuses que le Gouvernement wallon décide91
de démarrer directement avec 40
ADL. Ces 40 ADL concernent 49 communes, car 6 de ces ADL sont en fait des ADL
intercommunales, c’est-à-dire qu’une ADL fonctionne pour plus d’une commune.
Cette décision de doubler le nombre d’ADL ne met pas à mal la volonté d’effectuer une
deuxième vague de création d’ADL en 1999. Le Gouvernement wallon décide92
de lancer ce
deuxième appel à candidature qui amènera à la création de 20 nouvelles ADL.
L’encadrement politique et financier93
du dispositif ADL dépend de plusieurs compétences, 3
pour être précis. A l’époque, nous retrouvions donc Monsieur Jean-Claude Van
Cauwerberghe pour l’emploi et la formation, Monsieur Robert Collignon pour l’économie et
Monsieur Bernard Anselme pour la fonction publique.
L’année 2000 confirmera l’intention du Gouvernement wallon à s’engager dans une politique
de développement local durable. En effet, en plus de prolonger le renouvellement des
subventions pour une période d’un an, le Gouvernement wallon envisage de mettre en place
un Décret permettant de pérenniser les ADL94
. Le prolongement annuel des subventions par le
Gouvernement wallon continuera jusqu’à l’application du Décret.
Le Décret sera approuvé le 25 mars 200495
après avoir fait l’objet d’un avant-projet en 200196
.
Cependant, ce Décret ne semble pas satisfaire les ADL car celui-ci leur impose de prendre le
statut d’A.S.B.L. ou de régie communale autonome. Ces statuts ne correspondent pas
89
Groupe Universitaire Interdisciplinaire de Développement urbain et rural 90
Circulaire du Gouvernement wallon aux Collèges des Bourgmestres et Echevins, 16 octobre 1997 91
Décision du Gouvernement wallon du 5 mars 1998 92
Décision du Gouvernement wallon du 1er avril 1999 93
Les ADL reçoivent des subventions qui se renouvellent annuellement par la décision du Gouvernement wallon. 94
Décision du Gouvernement wallon du 31 mai 2000 portant sur la reconduction des subventions et sur le projet de conception d’un Décret 95
Décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences de développement local inscrit au Moniteur Belge du 29/04/04 96
Séance du Gouvernement wallon du 22 novembre 2001
54
forcément avec celui qui a été adopté par certaines ADL, c’est-à-dire le statut de régie
communale ordinaire ou de service communal. Les ADL souhaitaient pouvoir garder ce statut
acquis lors du projet pilote qui les intègrent aux autres services communaux. Elles ont pu
compter sur le soutient de l’UVCW97
pour faire modifier le Décret en ce sens98
.
Un arrêté du Gouvernement wallon du 15 février 2007 portera à exécution le Décret du 25
mars 2004, tel que modifié par le Décret du 15 décembre 2005. Ce Décret apporte un cadre
légal aux ADL et assure les subventions pour une période de 3 ans99
grâce à l’octroi d’un
agrément100
.
Aujourd’hui, 50 ADL ont reçu l’agrément nécessaire à l’octroi de subventions pour leur
fonctionnement. A la fin de la deuxième vague de création des ADL, nous dénombrions 60
ADL.
1.2. Définition de l’ADL et de ses missions :
Nous pouvons définir une ADL comme étant : « un outil à la disposition des communes de
moins de 40.000 habitants dont le but est, via une collaboration étroite avec l’ensemble des
acteurs locaux, de faire émerger des projets créateurs économiques et créateurs d’emploi en
y intégrant des préoccupations sociales, culturelles et environnementales. La cellule
opérationnelle de l’ADL se compose de deux agents. Une ADL se compose d’un agent de
niveau A (diplômé universitaire) qui est épaulé par un agent de niveau B ou C (diplômé
supérieur non-universitaire ou diplômé secondaire) »101
.
Dans le cadre du Décret du 25 mars 2004, les missions des ADL ont été définies comme ceci :
Faciliter et soutenir la participation de l'ensemble des acteurs locaux dans un
partenariat de développement local.
97
Union des Villes et Communes de Wallonie 98
Décret du 15 décembre 2005 modifiant le Décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences de développement local inscrit au Moniteur Belge du 30/12/05 99
Avant les subventions étaient valables pour un an sans aucune certitude d’être reconduites, le Décret apporte un peu de stabilité pour les agents car les subventions sont garanties pendant la période d’agrément 100
L’agrément est accordé pour une période de 3 ans assurant ainsi l’octroi des subventions pour cette période 101
Notice administrative 2013, du SPW-DGO6 Département de l’Emploi et de la Formation professionnelle, réglant les modalités pratiques d’application du Décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences de développement local p. 5
55
Initier et animer ce partenariat qui associe les pouvoirs publics, les secteurs privé et
associatif sur le territoire de la commune ou des communes associées.
Identifier la nature des besoins et des potentialités locales en tenant compte des aspects
économiques et de la création d'emplois.
Déterminer, dans le plan d'actions, les objectifs prioritaires et mettre en œuvre ceux-ci.
Susciter et coordonner les actions partenariales définies dans le plan d'actions.
Utiliser prioritairement les ressources et le savoir-faire en vue de développer les
capacités d'entreprises du territoire communal et de maintenir ou développer l'emploi
durable.
Participer au réseau des A.D.L. afin de contribuer aux échanges de connaissances et de
bonnes pratiques acquises et appliquer celles-ci sur le territoire communal.
Articuler le développement local avec les autres outils et organes de développement
territorial de niveaux communal, intercommunal, provincial, régional, fédéral et
européen.
1.3. Le financement des ADL :
Afin de pouvoir fonctionner, une ADL agréée102
reçoit des subventions de la part de la Région
wallonne et de la commune103
:
Subvention de la Région wallonne:
- La subvention accordée par la Région wallonne à une ADL permet à cette dernière
de couvrir partiellement ses frais de personnel et de fonctionnement. Cette subvention
ne couvre en aucun cas les actions qui peuvent être menées par l’ADL.
- Le montant de la subvention varie en fonction de la composition de la cellule
opérationnelle104
de l’ADL. Si la cellule comprend un agent de niveau A et un agent
102
L’agrément couvre une période de 3 ans et assure à l’ADL la réception de subventions pour cette période. 103
Notice administrative 2013, du SPW-DGO6 Département de l’Emploi et de la Formation professionnelle, réglant les modalités pratiques d’application du Décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences de développement local p. 6 104
La cellule opérationnelle est composée par les agents
56
de niveau B, la subvention de la Région wallonne sera de 63.000 euros (indexée
annuellement). Si la cellule comprend un agente de niveau A et un agent de niveau C,
la subvention de la Région wallonne sera de 58.500 euros (indexés annuellement).
- Le versement de la subvention s’effectue en deux tranches105
. Chaque tranche est
ventilée entre les trois ministres compétents106
à hauteur d’un 1/3 du paiement par
ministère. Au total, l’ADL recevra 6 paiements, 3 par tranche.
Subvention de la commune :
- Les partenaires publics et privés de l’ADL apportent un financement complémentaire
permettant de compléter les salaires des agents et les frais de fonctionnement ainsi que
la prise en charge des actions menées par l’ADL. La somme de cette subvention doit
valoir au moins 30% de la subvention régionale.
1.4. Les différents statuts des ADL :
Au sein du dispositif ADL, nous pouvons retrouver trois statuts différents. L’article 5 du
Décret du 25 juin 2004 définit les formes juridiques que prendront les ADL comme ceci :
« L’ADL est organisée au plus tard dans les six mois suivant l’agrément, sous l’une des
formes suivantes :
1° une association sans but lucratif ayant comme objet social unique le
développement local d’une commune ou de plusieurs communes limitrophes ayant
conclu une convention de partenariat, à condition que la majorité des administrateurs
soient des représentants nommés par l’assemblée générale sur proposition de la ou
des communes concernées ;
2° une régie communale autonome ayant comme objet social unique le
développement local d’une commune ;
3° Toutefois, la ou les communes qui ont bénéficié, jusqu’à la date d’entrée en
vigueur du présent Décret, d’une subvention en tant que projet pilote d’ADL peuvent,
105
La première tranche est versée en début d’année et compte pour 70% de la somme totale. La deuxième tranche sera versée en cours d’année après vérification des justificatifs ONSS de chaque agent. 106
Les 3 ministres concernés : le ministre de l’Emploi, le ministre de l’Economie et le ministre des Pouvoirs locaux
57
au plus tard dans les six mois suivant l’agrément, organiser leur ADL, sous la forme
d’une régie communale ordinaire ayant comme objet sociale unique le
développement local d’une commune ».
Afin de mieux saisir les caractéristiques constitutives de ces différents statuts, nous vous
proposons de vous référer au tableau comparatif ci-dessous :
Fig. 4. Tableau comparatif des statuts que peuvent revêtir les ADL :
Statuts Caractéristiques
A.S.B.L. S’applique à une ou plusieurs
communes
Dispose d’une personnalité juridique
propre
Pas de tutelle sur les actes posés
Un contrôle communal existe car
conformément au Décret la majorité
des administrateurs nommés à
l’AG107
, le sont par la commune.
Le président de l’AG doit avoir la
qualité de Bourgmestre ou d’échevin
Régie communale ordinaire S’applique à une seule commune, ce
statut est réservé aux ADL pilotes
Ne dispose pas d’une personnalité
juridique propre, car considéré
comme service communal
Tutelle sur les actes posés
La gestion générale dépend du
collège, la gestion journalière peut
être déléguée à un membre du collège
107
AG signifie Assemblée Générale
58
Régie communale autonome S’applique à une seule commune
Dispose d’une personnalité juridique
propre (personne morale de droit
public)
Pas de tutelle sur les actes posés
Création de la régie communale
autonome par le conseil communal
Le rôle de l’assemblée générale est
assuré par le conseil communal
59
Chapitre 2: Exposé de la méthodologie utilisée pour réaliser
l’enquête sur le dispositif ADL en Région wallonne après 15 ans
d’existence.
Dans ce chapitre nous vous exposerons le questionnaire utilisé pour réaliser l’enquête,
l’administration de ce questionnaire et les objectifs de l’enquête.
2.1. L’outil utilisé pour la réalisation de l’enquête :
Afin de réaliser cette enquête, nous avons envoyé aux différentes ADL de Wallonie, un
questionnaire qui a été réalisé par Messieurs Schoon et Mistiaen en 2006. Ce questionnaire
avait été réalisé dans le but d’analyser le dispositif ADL avant la mise en place du Décret.
Nous avons demandé à Monsieur Mistiaen si nous pouvions utiliser ce questionnaire, celui-ci
nous a répondu par l’affirmative108
.
Pour sensibiliser les ADL et leurs agents à notre démarche, nous avons précisé que ce
questionnaire représentait une opportunité pour eux de s’exprimer sur leur métier et sur le
dispositif ADL.
Pour qu’aucun d’entre eux ne soit effrayé par les retombées que pourraient avoir leurs
réponses, nous avons garanti un anonymat complet à l’ensemble des répondants. Aucun nom
d’ADL ou d’agent ne sera cité dans cette enquête conformément à nos engagements vis-à-vis
des agents. Nous espérons que cette garantie d’anonymat a permis aux agents de répondre
avec sincérité aux différentes questions.
Le questionnaire109
se compose de 14 parties110
qui abordent différents aspects du dispositif.
108
Voir annexes : Courriel de Monsieur Mistiaen confirmant la possibilité d’utiliser le questionnaire construit en 2006 p. 97 109
Le questionnaire utilisé peut-être consulté dans les annexes de ce mémoire à la p. 100 110
La structure ADL, la visibilité, la cellule opérationnelle, le comité de pilotage(anciennement appelé plate-forme stratégique), le comité de liaison et de coordination, le plan stratégique de développement local, le territoire, le pouvoir communale, la formation des agents, le réseau, l’Union des Villes et Communes Wallonie, la Région wallonne, le Décret et le concept de développement local.
60
Dans une logique d’optimisation de l’utilisation des pages disponibles dans le corps du
mémoire, nous avons décidé de porter en annexes les graphiques et tableaux qui se
rapporteront à l’enquête. Ces derniers seront signalés dans les notes de bas de page.
2.2. Administration des questionnaires :
Le premier envoi des questionnaires, via courriel, à l’ensemble des ADL agréées s’est déroulé
début mars 2013. L’UVCW a soutenu notre démarche en nous laissant l’opportunité de
l’exposer aux agents de développement local lors d’une journée de formation réservée aux
ADL111
.
Les ADL avaient la possibilité de répondre à ce questionnaire, soit via internet, soit via le
renvoi du questionnaire par courrier. Suite à cette première vague d’envoi, nous avons reçu 17
questionnaires complétés. Malgré plusieurs relances, nous n’avons pas pu augmenter le
nombre de questionnaires remplis. Plusieurs agents se sont excusés de ne pas pouvoir
consacrer du temps à ce questionnaire. Ceux-ci nous ont précisé que le rapport d’activité112
et
la demande d’agrément113
étaient deux activités extrêmement chronophages et que le
traitement de notre questionnaire n’était pas une activité prioritaire.
Au mois d’avril, nous décidons de relancer une dernière fois l’envoi des questionnaires, mais
désormais avec le soutien de la DGO6 en la personne de Madame Ariane Bogaerts114
. Suite à
ce soutien115
, nous recevrons 6 questionnaires de plus, ce qui portera le nombre total de
répondants à 23 ADL sur 51 ADL agréées, soit un taux de réponse de 45%. Parmi ces 23
ADL, nous retrouvons les 3 types de statuts juridiques possibles ainsi que des ADL mono-
communales et pluri-communales.
L’encodage et le traitement des données ont été réalisés au début du mois de juin, le rapport
d’analyse des résultats a quant à lui été conçu à la fin du mois de juin.
111
Voir annexes p. 98 112
Rapport annuel sur les activités effectuées par l’ADL 113
L’agrément doit être renouvelé tous les 3 ans et permet à l’ADL de fonctionner via l’octroi de subventions 114
Madame Ariane Bogaerts, Inspectrice générale f.f. au département de l’Emploi et de la Formation professionnelle 115
Voir annexes p. 99
61
2.3. Objectifs de l’enquête :
Le but premier de l’enquête consiste en la réalisation d’un état des lieux du dispositif ADL,
après 15 ans d’existence via les informations disponibles dans les questionnaires soumis aux
agents de niveau 1.
Nous souhaitons aussi mettre en relation cette partie pratique avec la partie théorique qui
compose le début de ce mémoire. La partie théorique correspond à ce que devrait être le
développement local durable. Nous tenterons de mettre en lumière les écarts et les similitudes
qui peuvent exister entre ces deux aspects du développement local durable.
62
Chapitre 3: Analyse par thématique des résultats issus des
questionnaires
Les questionnaires utilisés pour la réalisation de cette enquête se divisent en différentes
parties qui concernent différents aspects du dispositif ADL. Pour chaque partie, nous
retrouverons l’exposé et l’analyse des résultats ainsi qu’un commentaire critique mettant les
résultats en relation avec ceux d’études antérieures ou avec la partie théorique. Comme
précisé auparavant, vous pourrez retrouver l’ensemble des tableaux et graphiques dans les
annexes. Pour plus de facilités, nous référencerons toujours les tableaux en notes de bas de
page.
Afin de pouvoir comparer les résultats de notre enquête, nous disposons des résultats obtenus
lors de l’enquête réalisée en 2006 et intitulée « Les Agences de Développement Local en
Wallonie : bilan et perspectives116
», enquête antérieure à l’application du Décret et réalisée
par les concepteurs du questionnaire que nous utilisons.
En complément de cette enquête, nous possédons aussi les résultats d’une enquête, menée par
l’UVCW en 2011 auprès des agents, intitulée « Etat des lieux du dispositif ADL tel qu’il existe
actuellement-votre avis sur la question117
». Cette enquête se composait de 6 questions et avait
pour but de connaître l’opinion des agents de développement local sur l’état actuel du
dispositif, dans le cadre d’une éventuelle réforme du dispositif ADL118
.
Les thèmes que nous aborderons dans cette partie pratique se présentent dans l’ordre
suivant : « La structure ADL, la visibilité, la cellule opérationnelle, le comité de pilotage), le
comité de liaison et de coordination, le plan stratégique de développement local, le territoire,
le pouvoir communale, la formation des agents, le réseau, l’Union des Villes et Communes de
Wallonie, la Région wallonne, le Décret et le concept de développement local ».
Comme nous l’avons déjà précisé, 23 ADL sur 51 agréées ont répondu à notre questionnaire,
ce qui représente un taux de réponse de 45%. Cet échantillon est représentatif du dispositif,
car nous disposons de réponses issues d’ADL des 3 formes juridiques différentes, ainsi que
des réponses d’ADL mono-communales et pluri-communales.
116
Cette enquête à été réalisée par Monsieur Grégory Mistiaen (chargé de mission), sous la direction de Monsieur Alain Schoon et avec la participation de Madame Dominique-Paule Decoster 117
Enquête réalisée par Madame Katlyn Van Overmeire, conseillère du réseau ADL à l’UVCW 118
Voir annexe p. 159
63
3.1. La structure ADL :
Sur les 23 ADL participantes, nous pouvons relever que plus de la moitié (13/23 soit 56%) ont
été créées lors des deux premières vagues de créations d’ADL pilotes (10 en 1998 et 3 en
1999). Pour les 10 ADL restantes, 2 ont été créées en 2000, 1 en 2007, 3 en 2008 et 1 en
2009. Soulignons que 2 ADL n’ont pas précisé leur date de création.119
En ce qui concerne le statut de ces ADL, nous retrouvons les 3 types existants. Une majorité
d’entre elles ont adopté le statut de régie communale ordinaire ou service communale (13/23
soit 56,5%). Ce nombre correspond aux ADL participantes qui ont fait partie du projet
pilote120
. Nous dénombrons aussi 6 ADL sous forme d’A.S.B.L. et 4 sous le régime de régie
communale autonome.121
La majorité des ADL participantes ont été créées suite à la demande du Collège communale
(14/23 soit 60%). Les autres ADL ont connu des initiateurs différents : une ADL a été créée
par la Bourgmestre, une autre suite à une requête de l’échevin de l’économie et une dernière
ADL découle d’un souhait des commerçants de la commune, souhait relayé par la Collège
communal pour aboutir à sa création. Finalement, 6 agents ne savent pas qui se trouve à la
base de la création de leur ADL.122
Sur les 23 ADL participantes, 6 d’entre-elles (soit 26,1%) évaluent qu’il leur a fallu moins de
6 mois afin d’être opérationnelles, 5 (soit 21,7%) estiment qu’elles ont eu besoin de 6 mois à
un an, et 4 (soit 17,4%) plus d’un an. 6 ADL précisent qu’elles ne savent pas estimer cette
période et 2 ont décidé de ne pas répondre.123
Par la suite, nous avons questionné les agents sur leur connaissance des objectifs définis lors
de la création de leur ADL. A hauteur de 56,5% (soit 13/23), les agents connaissaient ces
objectifs initiaux définis par le pouvoir communal. 39,1% (soit 9/23) d’entre eux n’en ont pas
eu connaissance. Une ADL n’a pas répondu à cette question.124
Parmi les 13 ADL qui ont eu
connaissance de ces objectifs initiaux, 5 précisent que ceux-ci ont fait l’objet d’une
modification.125
Les modifications apportées aux objectifs sont de natures diverses en
119
Voir annexes, graphique p. 140 120
Le statut de régie communale ordinaire ne peut être adopté que par les ADL issues du projet-pilote. 121
Voir annexes, graphique 2 p. 140 122
Voir annexes, tableau 1 p. 140 123
Voir annexes, tableau 2 p. 141 124
Voir annexes, tableau 3 p. 141 , liste non-exhaustive d’objectifs initiaux 125
Voir annexes, tableau 4 p. 142
64
fonction des ADL. Une ADL nous précise que les objectifs ont pris une connotation
économique marquée alors qu’une autre nous signale que le social a été mis en avant. Les
autres nous précisent que ces modifications ont été faites afin d’adapter les objectifs à la
réalité du territoire.
En ce qui concerne les 13 ADL ayant eu connaissance des objectifs initiaux, 6 d’entre-elles
estiment que ceux-ci ont été remplis contre 6 qui ne le pensent pas. Une ADL n’a pas
répondu.126
Les ADL qui déclarent ne pas avoir rempli ces objectifs précisent malgré tout que
le développement local étant en constante évolution, les objectifs évoluent avec lui et ne
seront en fait jamais vraiment atteints.
Afin de conclure cette partie sur la structure de l’ADL, nous souhaitions savoir où étaient
installées ces ADL. 15 ADL sur 23 (soit 65%) se situent au sein de l’administration
communale, 6 (soit 26%) sont installées près d’une rue commerçante et 2 (soit 9%) dans
d’autres bâtiments.127
Les ADL situées dans l’administration communale mettent en avant la
nécessité de pouvoir interagir avec les autres services communaux dans une logique de
transversalité. Les ADL situées dans les rues commerçantes estiment que cela permet une
meilleure visibilité mais certaines avouent qu’elles se trouvent là par manque de place dans
les bâtiments de l’administration communale.
Commentaires :
Lorsque nous comparons les chiffres de notre enquête avec celle réalisée en 2006 par
Grégory Mistiaen, nous constatons que les résultats ne diffèrent que dans de petites
proportions. La grande différence se situe au niveau de la connaissance des objectifs initiaux
par les agents de développement local qui est passée de 75% en 2006 à 56% en 2013. Nous
pouvons supposer que sur cette période certains agents ont quitté leur poste au profit d’un
nouvel agent qui n’a pas eu vent de ces objectifs initiaux. Nous approfondirons cette
hypothèse par la suite dans la partie « cellule opérationnelle » dans laquelle nous aborderons
la question de la rotation des agents.
Nous constatons aussi l’importance du monde politique dans l’initiation de la démarche de
développement local. Plus de 60% des ADL ayant été créées par des hommes politiques ou
126
Voir annexes, tableau 5 p. 143 127
Voir annexes, tableau 6 p. 143
65
par le Collège communal. Nous pouvons rapprocher ce constat avec les notions
d’ « initiateur de la démarche » et d’ « élu local » que nous avons abordées dans la partie
théorique.128
L’intégration des ADL au sein de l’administration communale dans l’optique
d’instaurer de la transversalité inter-service est un témoignage de l’implication du pouvoir
politique dans ce processus de développement local.
3.2. La visibilité des ADL :
Dans cette partie du questionnaire, nous avons interrogé les agents sur le thème de la visibilité
de leur ADL. Nous mettrons aussi en lumière les relations qui existent entre les différents
services communaux et les ADL.
Toutes les ADL participantes déclarent être connues par l’ensemble des services
communaux129
, cependant, seulement 13 ADL sur 23 (soit 57 %) estiment que les autres
services communaux connaissent les missions qu’elles doivent accomplir. 7 ADL pensent que
non et 3 ADL n’ont pas répondu.130
Lorsque l’on questionne les agents sur la manière dont les
autres services perçoivent l’ADL, nous obtenons des réponses assez diverses, voici quelques
exemples :
L’ADL est considérée comme le service économique de la commune.131
L’ADL est perçue comme une service proactif qui s’appuie souvent sur les services
communaux pour la réalisation de certains projets.
L’ADL reflète l’image d’un service nébuleux dont on ne sait pas grand chose et qui
amène du travail aux autres services.
L’ADL est perçue positivement par les autres services communaux. Elle permet
d’initier des actions locales qui ne pourraient pas l’être par les autres services
communaux..
Certains services perçoivent bien ces missions et actions réalisées, d’autres pensent
que c’est un service un peu « obscur ».
Malgré ces perceptions plus ou moins positives des ADL de la part des services communaux,
les ADL précisent qu’elles entretiennent, pour la plupart (22/23 soit 95%), des contacts avec
128
Cfr. Partie théorique chapitre 5 129
Voir annexes, tableau 7 p. 143 130
Voir annexes, tableau 8 p. 143 131
Cette vision économique de l’ADL revient souvent dans les réponses fournies par les agents
66
ces services. Une seule ADL n’entretient aucun contact avec les autres services.132
Ces
résultats confirment l’existence d’une transversalité entre les différents services.
A propos de la visibilité des ADL en Wallonie, 18 ADL sur 23 (soit 78%) estiment que celle-
ci n’est pas assez assurée, alors que 5 pensent le contraire.133
Afin d’assurer une visibilité de
plus grande envergure, les agents participants proposent différentes solutions :
Le SPW134
devrait accentuer la communication sur les ADL. Celles-ci sont,
malheureusement, trop peu connues par rapport à d’autres organismes.135
Tous les acteurs actifs dans l’outil devraient y contribuer.
C’est à chaque agent de se faire connaître auprès des commerçants et indépendants
de la commune.
Le publicité élaborée par la R.W. : affiche, flyers, vidéo et slogan ne correspondent
pas du tout à la dynamique des ADL. C’est terne, moche, vieux jeu, non créatif. La
R.W. devrait faire appel à un publiciste.
Les communes devraient effectuer une promotion locale sur ce que leur ADL peut
faire pour les acteurs économiques du territoire.
Commentaires :
Ces résultats nous permettent de constater qu’après 15 ans d’existence, les ADL se sont faits
connaître auprès des autres services communaux, ce constat correspond à celui tiré en 2006
par Grégory Mistiaen. Cependant, les missions à charge des ADL restent floues aux yeux de
ces autres services qui ont quelques difficultés à définir clairement le rôle des ADL.
Ce constat d’incertitude à propos du rôle des ADL concorde avec le sentiment exprimé par la
plupart des ADL à propos de leur visibilité. Elles estiment que le pouvoir subsidiant ainsi que
le pouvoir communal devraient mettre en place une communication plus efficace afin de
palier aux manquements observés à l’heure actuelle. Malgré une campagne de publicité et la
création d’un logo commun en 2008, les ADL, aujourd’hui comme lors de l’enquête en 2006,
ne pensent pas que leur visibilité soit assurée de manière efficace.
132
Voir annexes tableau 9 p. 144 133
Voir annexes tableau 10 p. 144 134
Service Public de Wallonie 135
Ce sentiment est partagé par beaucoup d’agents
67
Ce sentiment de sous-visibilité des ADL avait été constaté par l’UVCW lors de son enquête
sur l’état des lieux du dispositif ADL en 2011. Certains agents avaient pointé cet aspect
comme étant un désavantage pour le travail d’agent de développement local.
3.3. La cellule opérationnelle :
La cellule opérationnelle d’une ADL se compose des agents qui œuvrent quotidiennement à
l’établissement d’un développement local durable sur un territoire donné. Tout d’abord, nous
allons tenter dans cette partie de dresser un portrait de l’agent136
de développement local.
Ensuite, nous nous pencherons sur la rotation qui peut exister à ce poste et sur les
conséquences que celle-ci peut engendrer.
3.3.1. Le portrait de l’agent de développement local :
Sur les 23 agents à nous avoir répondu, nous dénombrons une majorité de femmes (14/23 soit
61% contre 9/23 soit 39% pour les hommes).137
L’âge moyen de ces agents est de 38 ans, le
ou la plus jeune a 25 ans et le ou la plus âgée a 64 ans.
Ces agents n’habitent pas tous dans le territoire sur lequel ils mènent leurs actions. Les
résultats sont équilibrés avec 11/23 agents (soit 48%) qui déclarent habiter sur le territoire de
leur ADL contre 12 (soit 52%) qui n’y habitent pas.138
Les proportions restent semblables en
ce qui concerne l’importance qu’apportent les agents au fait d’habiter dans la commune au
sein de laquelle ils travaillent. 11 agents pensent que c’est important d’habiter sur son
territoire d’action, car le métier d’agent nécessite une très bonne connaissance des atouts et
des faiblesses de ce dernier. La présence quasi permanente sur ce territoire permet, selon ces
agents, d’en saisir les moindres évolutions. 11 autres agents ne pensent pas que cela soit
important d’habiter sur le territoire de son ADL. Les arguments avancés sont d’une part la
possibilité d’amener un œil nouveau, objectif et neutre, politiquement parlant, sur le territoire.
136
Soulignons que cela ne concerne que les agents de niveau, car ce sont eux qui ont été invités à répondre à notre enquête. 137
Voir annexes, graphique 3 p. 144 138
Voir annexes, tableau 11 p. 145
68
D’autre part, cela permet de prendre du recul par rapport à son travail. Un agent n’a pas
répondu à la question.139
Comme nous l’avons déjà précisé auparavant, les agents de niveau 1 doivent obligatoirement
détenir un diplôme de niveau universitaire. Les agents ayant participé à cette enquête
possèdent des diplômes de natures différentes. Nous retrouvons plusieurs diplômés en
communication, en géographie et en langues, mais aussi des diplômés en gestion, en
sociologie ou en sciences du travail.
La majorité de ces agents (12/23 soit 52%) ont été recrutés suite à un appel à candidature suivi
d’un examen ou d’un entretien. 8 (soit 35%) proviennent d’un recrutement interne. 2 ont été
engagés suite à une candidature spontanée et 1 grâce à un service de recrutement.140
Suite à leur engagement, 19 (soit 83% des répondants) agents ont obtenu un CDI et 1 (soit
4%) agent a obtenu un contrat de statutaire à durée indéterminée. 3 (soit 13%) sont sous
contrat CDD.141
3.3.2. La rotation au poste d’agent de développement local :
Parmi les agents à avoir participé à notre enquête, 5 (soit 22%) d’entre eux sont en place
depuis la création de leur ADL contre 18 (soit 78%).142
Ce premier constat démontre qu’une
grande rotation existe au niveau des agents de développement local. Afin de compléter ce
constat, les 18 agents, arrivés en cours d’existence de leur ADL, nous ont précisé qu’en
moyenne, il étaient le 3ème agent en fonction dans leur ADL. 6 signalent que l’agent
précédent est parti pour une opportunité plus intéressante, 5 car le contrat était trop précaire, 5
pour d’autres raisons (par exemple : départ à la pension, incompatibilité d’humeur avec
l’agent 2, déplacé pour raisons politique) et 2 n’ont pas répondu.
Toujours parmi ces 18 agents, 11 estiment que la rotation trop importante des agents a eu un
impact direct sur le fonctionnement de la structure contre 6 qui pensent l’inverse et 1 qui n’a
pas répondu.143
139
Voir annexes, tableau 12 p. 145 140
Voir annexes, tableau 13 p. 145 141
Voir annexes, tableau 14 p. 146 142
Voir annexes, tableau 15 p. 146 143
Voir annexes, tableau 16 p. 146
69
Commentaires :
Tout d’abord, nous pouvons constater que les agents de développement local n’habitent pas
majoritairement sur le territoire de la commune de leur ADL, c’était déjà le cas lors de
l’enquête de 2006. Dans la partie théorique, nous avons souligné l’importance de
s’imprégner du territoire afin d’en connaître les atouts et les forces pour ensuite pouvoir
appliquer un développement local adapté. Cet aspect peut laisser penser qu’un agent
provenant de la commune est indispensable. Cependant, nous avons aussi insisté sur le fait
que le territoire n’était pas une « île en autarcie » et qu’un territoire devait être compris
comme intégrant un espace global. L’engagement d’un agent extérieur au territoire, par
exemple par manque de profil adéquat, témoigne de la capacité d’une commune à s’ouvrir
aux autres et à ne pas s’engager sur la voie de l’ « utopie du repliement autarcique ».144
Ensuite, la proportion d’agents bénéficiant d’un contrat à durée indéterminée a
considérablement augmenté (de 60% à 83%) depuis l’enquête de 2006, avant l’instauration
du Décret. Rappelons que le Décret avait entre autre pour but de prolonger la durée de vie
des agences et donc d’améliorer la situation des agents de développement local, ces résultats
semblent démontrer que cet objectif a été rempli.
Cependant, ces résultats sont balancés par l’important taux de rotation au niveau du poste
d’agent de développement local. Les agents (18 étant rentrés en fonction suite au
remplacement de l’agent précédent) estiment majoritairement que cette rotation à un impact
négatif sur le travail. Cette rotation, selon les agents, freine les activités et oblige les agents à
relancer le réseau qui a pu être créé autour de l’ADL. Les agents précisent aussi que cette
rotation ne se fait pas toujours dans de bonnes conditions et que le passage d’informations
est loin d’être optimal. De plus, toujours selon les agents cela affaiblit le dispositif et le
discrédite auprès des partenaires. Ce constat avait déjà été tiré dans les enquêtes de 2006 et
de 2011, le Décret ne semble pas avoir résolu ce problème.
Dans la première partie de l’analyse intitulée « La structure ADL » nous nous étions
questionnés sur l’augmentation du nombre d’agents qui ne connaissaient pas les objectifs
initiaux de leur ADL. La rotation importante des agents peut expliquer cette situation, surtout
que ces derniers mettent en avant la difficulté du passage de l’information entre les agents qui
se succèdent.
144
Cfr. Partie théorique chapitre 2 (2.1. historisme et utopie du repliement autarcique) et chapitre 6 (Notion de territoire)
70
3.4. Le Comité de Pilotage (CP) :
Dans la partie théorique, nous avons précisé l’importance de constituer un réseau, un
partenariat autour d’un projet de développement local. Le but d’un tel réseau étant de
mobiliser tous les acteurs concernés de près ou de loin par la démarche afin de créer une
véritable synergie. Le Comité de Pilotage correspond à ce partenariat entre les différentes
forces vives (publiques, privées, associatives, citoyens), que celles-ci soient établies sur le
territoire ou pas. Les rencontres effectuées au sein du CP ont pour but de déterminer les lignes
directrices qui seront appliquées au développement local du territoire.
Les ADL participantes déclarent posséder un CP à hauteur de 57% (soit 13/23) contre 39%
qui n’en ont pas (soit 9/23), une ADL n’a pas répondu à cette question.145
Sur les 13 ADL qui
disposent d’un CP, 9 (soit 69%) estiment que celui-ci fonctionne, 3 (23%) pensent l’inverse et
une n’a pas répondu.146
Les ADL qui disposent d’un CP estiment que cet organe facilite la
mise en place du développement local mais aussi la mise en réseau. Les ADL soulignent que
leurs partenaires sont souvent issus du CP. Les ADL ne disposant pas d’un CP nous
expliquent qu’elles en avaient un avant, mais que en définitive, elles retrouvaient toujours les
mêmes gens et que par conséquent le réseau n’évoluait pas. Une autre ADL nous précise que
depuis le passage au statut de régie communal ordinaire, le pouvoir politique, ayant un droit
de tutelle sur acte posé, a purement et simplement supprimé le CP.
La composition moyenne d’un CP tourne autour de 26 membres. Au sein de cette CP, nous
retrouvons des chefs d’entreprises, des élus locaux, des associations à but économique
(exemple : l’UCM), des associations à but social et des citoyens ainsi que des institutions
publiques (exemple : le FOREM).
Sur les 13 ADL qui disposent d’un CP, 7 estiment que le nombre de participants au CP est
resté stable, 5 l’ont vue augmenter et 1 a perdu des membres.147
Dans les mêmes proportions,
7 ADL déclarent que l’ensemble des membres de leur CP sont installées sur la commune, 5
estiment à plus de 50% le nombre de membres du CP installés sur la commune et 1 ADL
précise que moins de 50 % des membres de son CP sont installées sur la commune.148
Un CP
se réunit en moyenne 1 fois tous les 6 mois selon les agents interrogés.
145
Voir annexes, tableau 17 p. 147 146
Voir annexes, tableau 18 p. 147 147
Voir annexes, tableau 19 p. 147 148
Voir annexes, tableau 20 p. 148
71
Ces réunions débouchent sur des projets concrets pour 9 ADL sur les 13 (soit 69 %) contre 4
ADL (soit 31%) pour lesquels aucun projet n’émerge.149
Le rôle joué par l’agent de
développement local au sein du CP consiste essentiellement à l’animer et à coordonner les
actions entreprises dans ce cadre. Après chaque réunion, les agents rédigent des PV et les
transmettent aux membres du CP.
L’agent est aussi amené à suggérer certains projets aux autres membres du CP. Les agents ont
le sentiment d’être toujours écoutés à hauteur de 15% (soit 2/13 ADL), régulièrement à
hauteur de 77% (10/13) et enfin rarement à hauteur de 8% (soit 1/13).150
Commentaires :
Depuis 2006, nous remarquons une légère baisse du pourcentage d’agences qui disposent
d’un CP ( 65% en 2006, 56,5% en 2013). Par contre, le fonctionnement de ces CP semble
s’être amélioré. En effet, en 2006 nous dénombrions seulement 31% des agents qui
déclaraient avoir un CP fonctionnel. Ce pourcentage est passé à 69% en 2013.
Le même constat peut être tiré en ce qui concerne l’évolution du nombre de participants au
CP. Alors que celui-ci n’avait augmenté que pour 4% des ADL interrogées en 2006, il
augmente aujourd’hui pour 38% des ADL interrogées.
Nous pouvons aussi relever que les participants du CP sont issus d’horizons très différents,
cet aspect relève du concept de transversalité que nous avons abordé dans la partie
théorique151
. L’ADL semble permettre un écroulement des barrières sectorielles afin d’établir
une collaboration entre les différents membres du CP, le but final étant d’établir une logique
de réseau. La vision transversale et la logique de réseau permettent de faire émerger des
projets concrets, comme nous l’affirment 69% des ADL, disposant d’un CP, interrogées.
De plus, cette logique de réseau semble plaire aux agents de développement local. Lors de
l’enquête menée par l’UVCW en 2011, les agents ont souligné qu’ils attachaient beaucoup
d’importance au travail en partenariat à travers la mise en réseau, à l’initiation et à la
coordination de projet. Le CP paraît être un outil qui correspond à l’ensemble des
caractéristiques positives mises en avant par les agents dans leur travail.
149
Voir annexes, tableau 21 p. 148 150
Voir annexes, tableau 22 p. 148 151
Cfr. Partie théorique chapitre 4 (point 4.1.3. Une démarche transversale)
72
3.5. Le Comité de Liaison et de Coordination (CLC) :
Le Comité de Liaison et de Coordination, ou CLC, représente un organe de gestion de l’ADL.
L’objectif principal de cet organe consiste essentiellement à diriger le processus. Le CLC doit
trouver des sources de financement et les gérer. Il sera aussi chargé de diriger l’ADL ainsi que
la cellule opérationnelle. La plupart du temps un leader local est chargé d’animer le CLC.
Seulement 5/23 ADL participantes (soit 22%) disposent en 2013 d’un CLC contre 87 (soit
78%) qui n’en ont pas.152
Des 5 ADL munies d’un CLC, 4 pensent que ce CLC fonctionne et
1 ne le pense pas (selon cette ADL, les membres du CLC ne participeraient pas aux réunions
organisées, donc ne rempliraient pas leur fonction).153
Pour les 4 ADL dotées d’un CLC
fonctionnel, le rôle premier du CLC serait d’être un réel moteur de l’ADL et ce au quotidien.
Le CLC veillerait aussi à ce que les actions envisagées aillent à leur terme.
Tout comme pour le Comité de Pilotage, nous retrouvons différents profils au sein du CLC.
Nous retrouvons au sein de ces différents CLC par exemple, des chefs d’entreprises et des
élus locaux, mais aussi des citoyens, des commerçants et des associations à but social. En
moyenne, un CLC est composé de 8 personnes. Les 5 ADL précisent que le nombre de
personnes au sein du CLC reste stable. Les réunions se déroulent en moyenne tous les 6 mois,
sauf pour une ADL qui réunit le CLC toutes les semaines.
Contrairement au CP, le CLC est essentiellement composé de personnes issues du territoire de
l’ADL, c’est le cas pour 4/5ADL munies d’un CP. Une seule ADL déclare que les membres
du CLC sont issus à plus de 50% du territoire.154
3 ADL affirment que des projets sont mis sur pieds au sein du CLC, sans définir précisément
la nature de ceux ci.
Commentaires :
Le pourcentage d’ADL ne possédant pas un CLC a augmenté depuis l’enquête de 2006 (65%
à 78%). A l’époque, les ADL précisaient que ce rôle était souvent réservé au pouvoir
communal.
152
Voir annexes, tableau 23 p. 149 153
Voir annexes, tableau 24 p. 149 154
Voir annexes, tableau 25 p. 149
73
Aujourd’hui, plusieurs agents nous ont précisé que leur CLC n’existait plus car celui-ci avait
fusionné avec le Comité de Pilotage. Dans ce cas de figure, le CP devient, en plus de sa
fonction de créateur de réseau, un organe de gestion quotidienne et financière des ADL.
Les agents soulignent qu’il ne sert à rien de dupliquer inutilement les structures.
3.6. Le Plan Stratégique de Développement Local (PSDL) :
Avant d’aborder l’analyse de cette partie du questionnaire, nous souhaitons vous ramener au
premier chapitre de la partie théorique de ce mémoire, à savoir la définition du développement
local durable.
Si nous analysons la quatrième définition, validée par le Professeur Dominique-Paule
Decoster dans le cadre d’un examen oral sur la thématique du développement local durable,
nous constatons que la démarche y est décrite comme une « stratégie réfléchie et
partagée »155
.
Cela sous-entend que la démarche du développement local n’est pas une initiative improvisée.
Un PSDL156
est justement un outil qui permet, à l’ADL et ses partenaires, de définir la
stratégie qui encadrera les différents projets de développement local qui seront menés par la
suite.
Sur les 23 ADL participantes, 14 (soit 61%) déclarent avoir mis en place un PSDL157
, contre 9
(soit 39%) qui ont répondu par la négative.158
Parmi les 14 ADL qui utilisent un PSDL, une
seule déclare que ce dernier doit encore être finalisé, les 13 disposent déjà d’un PSDL
fonctionnel.159
155
Cfr. Partie théorique chapitre 1 p. 12 156
Le terme de PSDL peut être considéré comme un terme global, certaines ADL donnent un nom différent à leur plan stratégique (ex : Programme de développement général, Plan communale de développement rural, etc...) 157
Les agents sont souvent à la base de ce PSDL, parfois aidés par des élus locaux 158
Voir annexes, tableau 26 p. 150 159
Voir annexes, tableau 27 p. 150
74
Les axes stratégiques définis dans le PSDL des ADL interrogées sont essentiellement tournés
vers les axes économiques et touristiques, c’est le cas pour 9/14 ADL. Seulement 5/14 ADL
(soit 36%) déclarent développer l’ensemble des axes du développement local durable.160
Le PSDL a connu quelques modifications pour 43% des ADL (6/14) contre 57 % pour
lesquels le PSDL est resté identique(8/14). Les agents déclarent modifier leur PSDL à chaque
demande d’agrément en fonction des attentes du pouvoir régional subsidiant.161
Commentaires :
Le pourcentage d’ADL disposant d’un PSDL pour encadrer leurs actions a quelque peu
diminué entre l’enquête de 2006 et celle de 2013 (72% à 61%). Le Décret ADL précise
pourtant que les ADL doivent déterminer un « plan d’actions » et des objectifs prioritaires à
mettre en œuvre.
Nous remarquons aussi que les axes traités dans le PSDL n’ont que trop rarement un aspect
réellement transversal. Nous pouvons expliquer ce manque de transversalité par la lecture du
Décret instituant les ADL. En effet, l’article2 paragraphe 1 du Décret décrit le développement
local comme une démarche destinée à améliorer la qualité de vie sur le plan économique et la
création de l’emploi.
Les agents déclarent modifier leur PSDL en fonction de l’évolution de leur territoire mais
aussi en fonction des attentes du pouvoir subsidiant régional. Les volets économiques et
touristiques prédominent dans les PSDL des différentes ADL, la Région wallonne ayant
décidé que ces volets devaient être traités en priorité. Cependant, dans la partie théorique,
nous avons mis l’accent sur le fait que chaque territoire se doit d’adapter son développement
local durable en fonction de ses particularités162
. Même si la Wallonie se traverse en moins
de deux heures, n’oublions pas que les territoires ne sont pas uniformes. De plus en précisant
que ces deux aspects (économique et touristique) doivent être développés en priorité, le
pouvoir subsidiant régional limite la possibilité d’action des agents de développement local
en fonction de leur territoire d’action.
160
Cfr. Partie théorique chapitre 4 (point 4.1.3. Une démarche transversale) 161
Voir annexes, tableau 28 p. 150 162
Cfr. Partie théorique chapitre 4 (point 4.1.2. Une démarche intégrée)
75
3.7. Le territoire :
Le territoire d’action d’une ADL peut soit être de nature mono-communale ou pluri-
communale163
. Sur les 23 ADL participantes, 3 sont des ADL pluri-communales. Selon ces
ADL, l’avantage principal d’un tel dispositif réside dans la possibilité de disposer d’un
territoire d’action plus important. Les inconvénients signalés par les agents d’ADL pluri-
communales sont : les problèmes de communication et coordination des actions sur un
territoire de plus grande taille, la difficulté de gérer les relations entre deux pouvoirs
communaux distincts et leurs administrations respectives et enfin, la difficulté d’obtenir les
informations utiles afin d’établir un diagnostique du territoire.
En moyenne, le nombre d’habitants des ADL participantes est de 14.793 pour une densité
moyenne de 391.7 habitants/ km². Le taux de chômage moyen de ces communes s’élève à
14,26%
Tous les agents de développement local (23) disposent d’un diagnostique de leur territoire.164
Ce diagnostique prend la forme d’un tableau AFOM165
accompagné d’analyses statistiques
sur différents aspects de leur territoire. 14 agents (soit 61%) déclarent avoir effectué ce
diagnostique entièrement, 6 précisent qu’ils ont été aidés pour le réaliser (soit via des
membres du comité de pilotage ou par des bureaux d’études) et 3 n’ont pas participé au
diagnostique (le diagnostique antérieur ayant été réalisé par les agents précédents).166
Un territoire d’action a été défini pour 14/23 ADL (le territoire défini est toujours la
commune) contre 9/23 ADL qui n’en ont pas défini précisément.167
Une ADL précise qu’un
territoire d’action n’a pas été défini car celui-ci varie en fonction des thématiques et des
projets menés par l’ADL. Sur les 23 ADL, dotées d’un territoire précisément défini ou non,
16 estiment que leur territoire correspond aux actions qu’ils mènent alors que 7 ne le pensent
pas.168
Sur ces 7 agents, ceux ayant apporté une justification à cette non-définition d’un
territoire d’action précisent que les frontières communales représentent des freins pour les
actions menées par l’ADL.
163
On parlera aussi d’ADL communale (le territoire se limite à 1 commune) ou transcommunale (le territoire comporte plusieurs communes) 164
Voir annexes, tableau 29 p. 151 165
Atouts Forces Menaces Opportunités 166
Voir annexes, tableau 30 p. 151 167
Voir annexes, tableau 31 p. 151 168
Voir annexes, tableau 32 p. 152
76
Commentaires :
Nous remarquons que le territoire des ADL se délimite souvent au territoire communal, du
fait des subventions communales versées pour le fonctionnement de l’ADL. Si nous tentons de
faire un lien avec la partie théorique, nous constatons que le territoire d’action des ADL est
majoritairement un « territoire politique »169
.
Même si certains agents se plaignent de l’étroitesse de ce territoire, nous pouvons constater
qu’une majorité d’entre eux (16/23) trouvent leur territoire d’action adéquat. Les agents
soulignent le fait qu’une cellule opérationnelle n’est composée que de deux agents, il ne leur
parait donc pas optimal de trop élargir ce dernier.
3.8. Le pouvoir communal :
Les relations entre les ADL et le ou les pouvoirs communaux170
de leur territoire d’action est
très bon pour 9/23 ADL (39%), bon pour 10/23 ADL (43%), mauvais pour 3/23 ADL (13%).
Une ADL n’a pas répondu à cette question en précisant malgré tout qu’elle estimait sa relation
au pouvoir politique comme ni bonne, ni mauvaise.171
Les ADL, ayant un rapport positif
(19/23 ADL soit 83% des ADL participantes) avec le ou les pouvoirs communaux, indiquent
que ce bon rapport résulte d’une écoute attentive, d’une bonne communication et d’une
proximité entre les deux parties. Les ADL, qui à l’inverse, n’ont pas un bon rapport avec le ou
les pouvoirs communaux, estiment qu’il existe un réel manque de communication et de
compréhension. Elles précisent aussi que, selon elle, le travail d’une ADL ne représente pas
une vitrine de choix pour le ou les pouvoirs communaux, cela expliquerait ce manque
d’intérêt envers leur travail.
Les ADL participantes déclarent être toujours en contact avec le ou les pouvoirs communaux
à hauteur de 43% (soit 10/23), 48% (soit 11/23) indiquent avoir des contacts réguliers et 9%
(soit 2/23) n’en ont que rarement.172
La plupart des ADL estiment que le pouvoir communal voit positivement le développement
local, malgré une réelle méconnaissance de certains principes, comme par exemple celui de
169
Cfr. Partie théorique chapitre 6 (point 6.1. Comment définit le terme « territoire » ?) 170
Une ADL pluri-communale collabore, par définition, avec plusieurs pouvoir communaux. 171
Voir annexes, tableau 33 p. 152 172
Voir annexes, tableau 34 p. 152
77
transversalité. Néanmoins, tous ne sont pas du même avis, un agent explique que selon lui, les
élus locaux ne sont pas réellement investis dans des projets de moyenne ou longue durée (ce
qui est le cas du développement local), l’échéance électorale restant le seul but à atteindre.
Ces avis majoritairement positifs sont balancés par les réponses apportées par les agents à la
question sur la possible pérennisation des ADL en cas de disparition de l’aide financière de la
Région wallonne. Seulement 3/23 ADL (soit 13%) pensent que le pouvoir communal
garderait l’ADL en cas de suppression des aides régionales, 6/23 ADL (soit 26%) ne le
pensent pas et 14/23 ADL (soit 61%) n’ont pas répondu.173
Les ADL ayant répondu par l’affirmative nous indiquent que le travail de leur ADL rentre
pleinement dans la stratégie de développement communal et qu’il n’a jamais été question
d’arrêter les activités de l’ADL. Celles qui pensent l’inverse expliquent leur réponse par la
situation financière difficile de leur commune. La majorité des ADL ne sait pas quel serait le
choix de leur commune. D’un côté, le travail des ADL semble reconnu par les pouvoirs
communaux mais d’un autre côté, les moyens financiers nécessaires au fonctionnement de
l’ADL seraient très difficiles à trouver.
Commentaires :
Globalement, les résultats semblent positifs en ce qui concerne les relations entre ADL et
pouvoir communal. Ce constat avait aussi été tiré par l’enquête réalisée en 2011 par
l’UVCW : « Les ADL voient comme un avantage le fait de travailler étroitement avec les
autorités et les services communaux.(...) Une ADL précise aussi que le fait d’avoir un
ancrage communal crédibilise sa mission ».174
Cela nous permet d’établir une relation avec la partie théorique de ce mémoire. Nous y
avions souligné le rôle prépondérant que doivent jouer les élus locaux dans la démarche du
développement local. En effet, les élus locaux peuvent agir à plusieurs niveaux pour faire
avancer les différents projets liés au développement local (rôle d’initiateur, de leader, d’élu
négociateur).175
L’intérêt porté par les élus locaux (échevins ou bourgmestres) au projet de
173
Voir annexes, tableau 35 p. 153 174
Voir annexes, enquête de l’UVCW 175
Cfr. Partie théorique chapitre 5
78
développement local ne peut qu’être positivement souligné, tant ceux-ci représentent des
pions essentiels pour la mise en place et la pérennisation d’un tel projet.
3.9. La formation des agents :
Selon l’article 4 paragraphe 7 du Décret, les ADL, pour être agréées, doivent « s’engager à
apporter aux agents visés au paragraphe 4 une formation continue selon les modalités
déterminées par le Gouvernement ».
Parmi les 23 ADL participantes, 18 (soit 78%) déclarent disposer d’un budget fixe pour suivre
des formations contre 5 (soit 22%) qui n’ont pas de budget fixe alloué aux formations.176
Les
agents interrogés ont suivi une formation dans le cadre de leur fonction à hauteur de 22/23
ADL (soit 96%) contre 1 agent pour qui cela n’a pas été le cas (car il ne dispose pas de budget
pour en suivre)177
. Les ADL soulignent, pour la quasi majorité d’entre elles, que le principal
formateur des agents reste l’UVCW. Les formations assurées par l’UVCW permettent aux
agents, selon leurs dires, de continuer à progresser tant théoriquement que pratiquement dans
le domaine du développement local. Ils apprécient aussi le fait de rencontrer les autres ADL
lors de ces formations.
Les ADL préfèrent que les formations se tiennent en journée à hauteur de 17/23 ADL (soit
74%), 2/23 ADL (soit 9%) sont d’accord de suivre des formations en journée et en soirée,
4/23 ADL (soit 17%) n’ont pas répondu. Les ADL participantes estiment qu’en moyenne, ces
réunions devraient se tenir une fois par trimestre. Les agents sont prêts à parcourir entre 50 et
200 kilomètres pour suivre des formations.
20/23 ADL déclarent vouloir poursuivre leur formation par la suite contre 3/23 qui ne le
pourront plus, par manque de moyen.178
Commentaires :
Depuis l’enquête de 2006 et la mise en place du Décret, le pourcentage d’ADL disposant d’un
budget alloué aux formations a augmenté (62 ,5% à 78%). Le constat est identique
176
Voir annexes, tableau 36 p. 153 177
Voir annexes, tableau 37 p. 153 178
Voir annexes, tableau 38 p. 154
79
concernant le nombre d’agents ayant suivi une formation dans le cadre de leur fonction
(82,5% à 96%). Le Décret stipule qu’il est obligatoire pour les ADL agréées de disposer d’un
budget pour suivre des formations, il n’est donc pas surprenant de constater de tels
augmentations. Cependant, 3 ADL agréées déclarent ne plus pouvoir en suivre, faute de
budget.
Ces formations sont majoritairement menées par l’UVCW qui représente un encadrement
pour les ADL. Par après, nous tenterons de mettre en lumière la relation qui peut exister
entre les ADL et l’UVCW.
3.10. Le réseau :
Selon le Décret, l’ADL se doit de mettre en place un réseau avec lequel mener des projets
dans une approche partenariale et transversale. L’article 3 paragraphe 1 et 2 du Décret précise
que : « L’ADL remplit les missions suivantes : - réunir l’ensemble des acteurs locaux dans un
partenariat de développement local -initier et animer ce partenariat qui associe les pouvoirs
publics, les secteurs privés et associatifs sur le territoire de la commune ou des communes
associées ». Parmi les ADL participantes, 20/23 ADL (soit 87%) ont mis en place un réseau
contre 3/23 (soit 13%) pour qui ce n’est pas le cas.179
Les ADL qui travaillent avec un réseau
précisent que ce dernier est nécessaire pour leur travail. Certains agents affirment que sans ce
réseau, l’ADL n’aurait pas lieu d’être.
Toutes les ADL se rencontrent dans le cadre de réunions inter-ADL provinciales180
. 6/23ADL
participent aussi à des réunions inter-ADL régionales181
. Ces réunions ont lieu en moyenne
deux fois par an et sont obligatoires car cela fait partie des missions décrétales. L’article 3
paragraphe 7 stipule que : « L’ADL remplit les missions suivantes - participer au réseau des
ADL afin de contribuer aux échanges de connaissances et bonnes pratiques acquises et
appliquer celles-ci sur le territoire communal ».
Certains agents soulignent cependant quelques points qui, selon eux, pourraient être amélioré
au niveau des réunions inter-ADL. Parmi ces points précisés par les agents, nous
1retrouvons une insuffisance d’innovation et de diversification des thèmes abordées, le
179
Voir annexes, tableau 39 p. 154 180
Voir annexes, tableau 40 p. 154 181
Voir annexes, tableau 41 p. 155
80
manque d’intérêt des mandataires communaux pour ces réunions et une carence au niveau de
la collaboration virtuelle.
Commentaires :
Dans la partie théorique consacrée au développement local durable, nous n’avons eu de
cesse de souligner l’importance du travail de réseau et de la transversalité. Ces principes
sont à la base de la logique du développement local.
Le Décret semble œuvrer dans ce sens, étant donné qu’il a confié comme missions aux ADL,
celle de devoir construire et animer un réseau autour de son ADL mais aussi, celle de
participer au réseau inter-ADL. L’évolution des résultats est logiquement positive (en 2006,
77,5% des ADL interrogées avaient construit un réseau, pour 87% en 2013) depuis la mise en
place du Décret.
Nous constatons malgré tout qu’un nombre très faible d’ADL ne travaille toujours pas via un
réseau partenarial.
3.11. L’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) :
Depuis 2004, l’UVCW encadre le dispositif ADL, notamment via l’organisation de
formations destinées aux agents de développement local, mais aussi par la réalisation d’études
sur le dispositif. Dans cette partie de l’analyse, nous tenterons de mettre en lumière
l’impression des agents par rapport à l’UVCW.
Les agents ayant répondu à notre enquête soulignent l’importance de l’UVCW et ce à
plusieurs niveaux. Les agents estiment que l’UVCW : propose des formations de qualité,
défend activement le travail des agents, est un contact professionnel et disponible. L’UVCW
est décrite par les agents comme une structure sans laquelle il n’y aurait pas de réseau inter-
ADL, donc pas de partage des expériences diverses.
Sur les 23 ADL participantes, 9/23 (soit 39%) sont très satisfaites du travail de l’UVCW,
12/23 (soit 52%) sont satisfaites et seulement 2/23(soit 9%) sont insatisfaites.182
182
Voir annexes, tableau 42 p. 155
81
La plupart des agents soulignent la qualité du travail effectué par l’UVCW, certains estiment
que plusieurs points devraient être améliorés. Tout d’abord, les agents signalent un
manquement au niveau de la défense des particularités locales auprès du pouvoir subsidiant.
Ensuite, comme nous l’avons vu dans la partie consacrée aux formations, les agents
souhaiteraient que ces dernières soient plus diversifiées.
Commentaires :
L’UVCW reste, comme en 2006, un partenaire apprécié par les ADL pour l’ensemble des
actions d’encadrement qu’elle propose. Nous constatons même une augmentation du
pourcentage d’ADL satisfaites ou très satisfaites par le travail de l’UVCW. (70% en 2006,
91% en 20013)
Cependant, certains agents signalent un manquement au niveau de la défense des
particularités locales auprès du pouvoir subsidiant de la part de l’UVCW. Nous l’avons déjà
souligné auparavant, le pouvoir subsidiant oriente les axes à privilégier dans la démarche de
développement local, ce qui expliquait que les PSDL changeaient régulièrement. Comme nous
l’avons décrit dans la partie théorique, le développement local est une démarche intégrée qui
n’est pas transposable et applicable identiquement sur des territoires différents. Le fait de
donner des consignes générales aux différentes ADL ne correspond pas à cette vision du
développement local.183
La requête formulée par les agents semble dès lors cohérente si l’on
se conforme à la théorie du développement local durable.
3.12. La Région wallonne (Service Public de Wallonie ou SPW) :
Cette partie du questionnaire a pour but de connaître l’avis des agents de développement local
à propos du pouvoir subsidiant régional, à savoir la Région wallonne.
Selon 18/23 ADL (soit 78%), il existerait des insuffisances de la part de la Région wallonne
en matière de développement local, 5/23 ADL (soit22%) affirment le contraire .184
Les principales insuffisances citées par les agents sont : - une lourdeur administrative
importante dans le travail des agents au quotidien, surtout depuis la mise en place du Décret - 183
Cfr. Partie théorique chapitre 4 (point 4.1.2. une démarche intégrée) 184
Voir annexes, tableau 43 p. 155
82
une méconnaissance des spécificités locales - un manque de soutien - décalage trop
important entre les objectifs fixés et les moyens disponibles - un manque de visibilité du
dispositif - les petites communes se sentent lésées - un manque de moyens financiers - la
transversalité n’existe pas réellement au niveau du pouvoir subsidiant régional, l’intérêt quasi
unique porté à l’axe économique au détriment des autres axes ne correspond pas à la logique
du développement local
Une majorité des ADL participantes (12/23 soit 52%) pensent qu’au moins un représentant de
la Région wallonne devrait toujours participer aux réunions du réseau ADL. Un agent ajoute
un commentaire en précisant que ces réunions pourraient permettre aux agents de la Région
wallonne d’être au fait des réalités du terrain. 8 ADL sur 23 (soit 35%) ne le pensent pas et 3
ADL sur 23 (soit 13%) n’ont pas répondu à cette question.185
Par rapport à d’autres régions ou d’autres pays, les agents estiment que la Région wallonne a
du retard, en matière de développement local, à hauteur de 6 ADL sur 23 (soit 26%), contre
13/23 (soit 57%) qui pensent l’inverse. 4 ADL sur 23 (soit 17%) ont décidé de ne pas
répondre à cette question. 186
Selon les agents ayant répondu par l’affirmative, le retard avec
les autres pays résulterait d’un manque de moyens investis dans le développement local.
Commentaires :
Malgré l’application du Décret en 2007, les agents estiment encore que des insuffisances
subsistent au niveau de la Région wallonne en matière de développement local. (75% en
2006, 78% en 2013). Les agents se plaignent, notamment, d’un manque de soutien de la part
de la Région wallonne. Les agents pointent aussi du doigt une méconnaissance du territoire,
ainsi que des spécificités locales.
L’enquête de l’UVCW en 2011 avait déjà permis de mettre en évidence ce sentiment ressenti
par les agents : « Le manque de soutien de la part de la Région wallonne à l’égard des ADL
est également relevé (par 7 ADL sur 19). Celui-ci se traduit, selon eux, par exemple par
l’absence de feed-back sur les rapports d’activités, le manque de vision proactive pour
développer le dispositif, des versements tardifs de subsides, un sentiment omniprésent
185
Voir annexes, tableau 44 p. 156 186
Voir annexes, tableau 45 p. 156
83
d’évaluation, une durée trop longue du traitement des dossiers, le manque de présence du
métier d’agent de développement local ».
La lourdeur administrative (notamment celle du rapport d’activités annuel) semble être un
frein pour les agents, qui ne disposent plus d’assez de temps pour se consacrer pleinement
leur travail d’agent de développement local.
Ce constat reste identique à celui tiré en 2006 lors de l’enquête de Monsieur Grégory
Mistiaen.
3.13. Le Décret instituant les ADL en Région wallonne:
Parmi les ADL participantes, 11/23 (soit 48%) déclarent que le Décret a laissé des vides
contre 7/23 (soit 30%) qui ne le pensent pas. 5 ADL (soit 22%) n’ont pas souhaité s’exprimer
à ce sujet.187
Parmi les vides cités par les agents, nous retrouvons encore un manque de prise
en compte des spécificités locales et une lourdeur administrative croissante. Les restrictions
des missions sont trop importantes selon les agents. Les projets autorisés ou non par la Région
wallonne semblent changer assez régulièrement, ce qui plonge les agents dans une situation
floue.
Cependant, les agents accordent certains aspects positifs au Décret ADL, notamment la
possibilité de voir les ADL pérennisées pour une période de 3 ans, contre 1 an avant la mise
en place du Décret. Les agents (20/23 soit 87%) précisent malgré tout que, selon eux, la durée
de l’agrément devrait être prolongée pour une période de 6 ans. Seulement 2/23 ADL (soit
9%) ne pensent pas qu’il faille augmenter la durée de l’agrément à 6 ans, un agent n’a pas
répondu.188
Les raisons qui poussent les agents à vouloir un allongement de la période
d’agrément sont multiples.
Tout d’abord, les agents expliquent que la durée actuelle de 3 ans (2 ans et 4 mois, car la
demande d’agrément doit être introduite 8 mois avant que l’agrément précédent ne se termine)
ne permet en aucun cas de mettre en place des projets à long terme, les subventions n’étant
assurées que pour 3 ans. De plus, les agents soulignent que cette vision du développement
local durable est erronée, car le terme durable semble ne plus avoir de sens dans une logique
187
Voir annexes, tableau 46 p. 156 188
Voir annexes, tableau 47 p. 157
84
d’aussi court terme. Ensuite, les agents estiment qu’il serait plus cohérent d’établir la période
d’agrément sur 6 ans, car cela correspondrait à la durée de la législature communale.
Finalement, les agents précisent que le travail administratif conséquent que représente la
demande d’agrément serait bien moins lourd si celui-ci courait sur une durée plus longue.
Sur les 23 ADL interrogés, 1 seule (soit 4%) estime qu’il est approprié de mesurer l’impact
d’une politique de développement local en matière de création d’emplois. A l’inverse, 20/23
agents (soit 87%) pensent que cette vision du développement local est réductrice et qu’il n’est
pas opportun de mesurer l’impact d’une telle politique uniquement en terme d’emplois
créés189
. Ces agents avancent d’autres indices pour mesurer l’impact du développement local,
comme par exemple : - le niveau de vie des citoyens - les offres de services sur le territoire -
l’attractivité du territoire - le taux de chômage - l’animation économique - l’évolution
globale du territoire. Les agents précisent malgré tout que ces indicateurs évoluent sur le long
terme, il n’est donc pas possible d’évaluer immédiatement l’impact d’une telle politique.
Nous avons demandé aux agents de nous préciser leur sentiment par rapport au Décret élaboré
par la Région wallonne. Aucune ADL n’est totalement satisfaite ou insatisfaite de ce Décret.
Une majorité des ADL participantes (13/23 soit 57%) sont satisfaites de ce Décret alors que
9/23 ADL (soit 39%) sont insatisfaites. Une ADL n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet.190
Lorsque l’on interroge les agents sur l’avenir du dispositif ADL, le sentiment prédominant
auprès de ces derniers est l’incertitude. Même si le Décret a permis d’instaurer un peu de
stabilité, la situation actuelle peut être, selon eux, réellement améliorée, notamment au niveau
des moyens engagés dans la démarche. Les agents sont tous convaincus de l’utilité des ADL
et espèrent que les dirigeants communaux et régionaux partagent le même sentiment. Les
agents sont conscients que la pérennité d’un tel dispositif dépend des autorités politiques, car
sans les subventions accordées par ces dernières aux ADL, celles-ci ne pourraient tout
simplement pas fonctionner.
189
Voir annexes, tableau 48 p. 157 190
Voir annexes, tableau 49 p. 157
85
Commentaires :
Les agents estiment que les missions qu’ils peuvent mener, dans le cadre du Décret, sont trop
restrictives. Le Décret précise que les agents de développement local doivent initier des
projets, mais en aucun cas les agents ne porteront ce projet jusqu’à terme. Cela provoque un
sentiment de travail non-abouti chez les agents participants. Cette remarque avait déjà été
formulée dans l’enquête effectuée par l’UVCW en 2011. En effet, dans cette enquête, il est
stipulé que les agents décrivent le Décret comme un frein à leurs actions, la concrétisation
des projets ne pouvant être assurée par les agents.
Les agents ne cachent pas une certaine frustration à se voir évincés de la sorte en cours de
projet.
En ce qui concerne la durée de l’agrément accordé aux ADL, les agents estiment qu’elle ne
correspond ni à la logique du développement local durable (la durée de trois ans ne permet
pas de se projeter à moyen ou long terme), ni à la durée d’une législature communale (la
durée d’une législature communale étant de 6 ans). Cette volonté de voir la durée d’agrément
augmenter a aussi été soulignée dans l’enquête réalisée par l’UVCW. En effet, cet aspect a
été cité par les agents comme étant un des points à améliorer dans le futur à propos des ADL.
3.14. Le concept de développement local durable :
Nous clôturerons cette partie pratique comme nous avons débuté la partie théorique, c’est-à-
dire en abordant le concept du développement local durable. Les agents interrogés devaient,
pour clôturer ce questionnaire, donner leur définition du développement local.
Comme nous l’avions signalé au début de ce mémoire, il n’existe pas de définition unique du
développement local. Ceci explique que les définitions apportées par les agents ne soient pas
uniformes. Voici quelques unes de ces définitions :
« Le développement local est pour moi, le déploiement, la valorisation de tous les atouts d’un
territoire, du savoir-faire de ses acteurs, du potentiel économique, culturel, social,
patrimonial,... de ses habitants et de ses ressources ».
« Le développement local fédère des acteurs locaux dans un partenariat qui associe pouvoirs
publics, secteur privé et secteur associatif. Il analyse les potentialités locales, qui servent de
levier. Il identifie les besoins. Il définit des priorités et des objectifs, dans une démarche
86
stratégique transversale. Il suscite des actions, les coordonne, il met en œuvre. Il vise un
développement territorial durable. Il s’appuie sur les différents organes de développement,
qu’ils soient locaux, provinciaux, régionaux, fédéraux, européens ».
« Il s’agit avant tout de travailler sur un territoire réduit et précis afin de tenter d’en tirer le
maximum du potentiel. Les domaines d’action sont variés et diffèrent d’un territoire à l’autre.
L’objectif est toujours de partir des spécificités locales pour tenter de les développer.
Fortifier les atouts et effacer les faiblesses décelées en intégrant constamment les acteurs
locaux à la réflexion et en mobilisant les forces vives autour de projets fédérateurs ».
« Le développement local devrait se définir par rapport à un axe transversal qui engloberait
l’économique, le social, le culturel et l’environnemental et s’inscrire dans une perspective
durable. D’un autre côté, la participation citoyenne devrait y trouver sa place tout en étant
encadrée et jouer un rôle d’orientation (dans les grandes lignes) pour les programmes
développés au niveau local ».
« La disparité des caractéristiques socio-économiques des régions et des mutations qui les
touchent appelle inévitablement à une vision du développement à l’échelon local. Celle-ci
passe par une mise en commun des énergies et des ressources locales et une mobilisation des
forces locales en y associant les habitants et tous les acteurs du territoire ».
87
Conclusion
Au fil de la partie pratique de ce mémoire, vous avez pu constater que chaque thème était
accompagné de commentaires. Ces commentaires ont permis soit, de relier nos résultats avec
la partie théorique soit, de comparer ces résultats avec ceux obtenus dans des enquêtes
antérieures.
Dans cette conclusion, nous abandonnerons cette analyse thématique des résultats pour vous
fournir une vision globale de ceux-ci. Le but de notre enquête était de brosser un état des lieux
du dispositif d’agences de développement local durable. Pour ce faire, nous vous proposons
dans cette conclusion, un rappel des points positifs et négatifs mis en évidence dans notre
enquête. Nous tenterons aussi de vous convaincre de la pertinence d’une augmentation de la
période d’agrément (de 3 à 6 ans) comme le suggèrent les agents.
Tout d’abord, nous allons aborder les aspects positifs qui ressortent de notre enquête. Nous
dénombrons 4 grands points positifs que nous vous exposons ci-dessous:
Les relations entre les pouvoirs communaux et les ADL semblent au beau fixe, en tout
cas pour une large majorité des ADL participantes. Nous avions souligné dans la partie
théorique l’importance des élus locaux dans la démarche du développement local
durable. Cette entente cordiale s’avère être un atout majeur pour une mise en place
efficace de la démarche car le pouvoir politique local représente un « levier »
indispensable.
Les ADL participantes entretiennent aussi des rapports privilégiés avec l’UVCW à
hauteur de 91%. Ce chiffre a augmenté depuis l’enquête de 2006 et prouve que le
soutien du dispositif ADL par l’UVCW, notamment pour la mise en place du Décret et
sa modification, est apprécié par les agents. Les agents considèrent l’UVCW
comme un porte-parole de leurs revendications auprès de la Région wallonne. Certains
soulignent que la situation serait plus compliquée pour les ADL sans le soutien de
l’UVCW.
88
Malgré plusieurs points négatifs soulignés par les ADL participantes, le Décret
instituant les ADL a contribué à la pérennisation du dispositif. Le Décret a permis
d’assurer l’octroi de subventions aux ADL pour une période de 3 ans. Rappelons que
les subventions étaient accordées annuellement avant cette législation. Cette
augmentation apporte un peu plus de stabilité aux ADL mais aussi à la fonction
d’agent de développement local. En effet, le nombre d’agents bénéficiant d’un contrat
à durée indéterminée est passé de 60% avant la mise en place du Décret contre 83%
actuellement. Nous observerons dans les aspects négatifs que le Décret n’a pas résolu
totalement le problème de stabilité du poste d’agent de développement local.
Le principe essentiel de transversalité semble être respecté au niveau des ADL comme
nous le prouve la composition des collaborateurs qui s’investissent dans la démarche.
Les agents déclarent coopérer avec des élus locaux, des chefs d’entreprises, des
associations à but économique et à but social, des citoyens... issus du territoire
communal de l’ADL mais aussi d’autres territoires. Les agents respectent donc la
logique théorique de la démarche. Le développement local durable s’oppose à la
logique de sectorialisation qui empêche le partage transversal et intersectoriel des
connaissances et des moyens.
Aucun dispositif, quel qu’il soit, ne peut affirmer être parfait. Le dispositif ADL ne déroge
pas à la règle comme nous le prouve les aspects négatifs révélés par l’enquête. Nous
dénombrons 4 grands points négatifs que nous vous exposons ci-dessous :
Le premier point négatif du dispositif ADL est un manque de visibilité, qui empêche le
dispositif d’être connu et reconnu de tous. Après la mise en place du Décret, une
campagne publicitaire a été organisée dans le but de palier ce problème qui avait déjà
été constaté en 2006 lors de l’enquête de Monsieur Grégory Mistiaen. Cependant, les
agents continuent à pointer du doigt le manque de visibilité des ADL comme étant un
point négatif important. N’oublions pas que, conformément à la théorie, le
développement local se doit d’être fédérateur et donc reconnaissable pour que la
plupart des acteurs locaux aient la possibilité de s’y associer. L’exemple le plus
flagrant de ce manque de visibilité, qui se traduit par une méconnaissance du dispositif
ADL, nous a été fourni par les agents eux-mêmes. Le fait que les autres services
89
communaux ne sachent pas toujours expliquer les tenants et les aboutissants du travail
d’une ADL démontre bien que la communication à ce sujet n’est pas optimale.
Nous avons souligné que le Décret avait permis de stabiliser le dispositif ADL et la
condition d’agent de développement local, notamment en augmentant la durée pendant
laquelle les ADL sont assurées de recevoir les subventions nécessaires à leur
fonctionnement. Cependant, tout comme dans l’enquête de 2006, le roulement des
agents de développement local reste important. Les raisons de ces changements sont
multiples (meilleure opportunité, situation précaire, changement de service, etc...). Les
agents ont souligné que ces roulements mettaient à mal les projets en cours et
décrédibilisaient les actions menées par l’ADL. De plus, les passages d’informations
semblent ténus entre les agents qui se succèdent, ce qui ne facilite pas la tâche du
nouvel agent.
Selon les agents de développement local, le Décret ADL comporte plusieurs aspects
négatifs. Les deux points les plus souvent cités par les agents à ce propos, sont d’une
part une lourdeur administrative trop importante, et d’autre part le fait que le rôle joué
par les agents dans les différents projets est trop limité. Le Décret a permis, comme
nous l’avons déjà précisé, d’institutionnaliser le dispositif ADL. Néanmoins, cette
législation a aussi apporté une lourdeur administrative notamment par l’obligation
annuelle de rédiger un rapport d’activité, mais aussi au travers de la demande
d’agrément qui s’effectue tous les 2 ans et 4 mois. Les agents décrivent ces tâches
comme étant extrêmement chronophages et les tiennent écartés de la fonction première
d’agent de développement local. Pour ce qui est de la restriction décrétale des actions
menées par les agents, elle précise que les agents doivent lancer le projet et
l’abandonner quand celui-ci a tous les moyens nécessaires à son bon fonctionnement.
Les agents s’estiment évincés et regrettent de ne pas pouvoir réellement s’impliquer du
début à la fin dans un projet.
L’ultime point négatif important que nous avons relevé dans cette enquête concerne le
pouvoir subsidiant régional, à savoir le SPW. Tout d’abord, les agents estiment
manquer de soutien de la part de ce dernier. Un agent précisera même que, selon lui, il
n’y aurait en fait aucun soutien. En plus de ce manque de soutien, les agents
reprochent au SPW de ne pas prendre en compte les particularités locales. En imposant
unilatéralement aux ADL de travailler sur certains axes du développement local
90
(notamment l’axe touristique), le SPW méconnait totalement les principes du
développement local et empêche la mise en place d’une réelle transversalité.
Rappelons que la théorie précise qu’une telle démarche ne doit pas s’appliquer
uniformément aux différents territoires, mais bien en fonction des caractéristiques de
ces derniers.
Suite à cet état de fait, nous proposons une piste de réflexion, soulignée par les agents dans
cette enquête, qui permettrait selon nous de résoudre certains points négatifs soulignés dans
cette enquête. Nous pensons qu’il serait intéressant et cohérent, par rapport à la théorie du
développement local et à la réalité du terrain, d’augmenter la période d’agrément de 3 à 6 ans.
Tout d’abord, l’augmentation de la période d’agrément permettrait d’alléger la charge de
travail administratif qui incombe aux agents de développement local. La rédaction d’un tel
document représente une charge de travail importante tant physiquement que mentalement.
N’oublions pas que sans cet agrément, l’ADL ne peut pas recevoir les subventions nécessaires
à son fonctionnement. L’avenir de l’ADL dépend de ce document, il ne peut donc pas être
pris à la légère.
Ensuite, la période actuelle d’agrément ne correspond pas à la logique du développement
local durable, ni à la durée d’une législature communale. En effet, la logique du
développement local durable se veut être une logique de moyen et long terme, ce qui n’est pas
le cas avec un agrément de 3 ans. Un allongement de la durée d’agrément donnerait
l’occasion aux ADL de travailler dans la durée et d’initier des projets nécessitant plus de
temps.
Finalement, un allongement de l’agrément stabiliserait un peu plus le poste d’agent de
développement local. Malgré le Décret actuel, les agents estiment que l’instabilité liée à leur
poste ne permet pas de travailler dans les meilleures conditions. Pour l’instant, les agents
voient leur avenir remis en jeu tous les 3 ans.
91
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JOUEN, Marjorie, « Le développement local en Europe : Bilan et perspectives après la
crise », Notre Europe, N°21
MISTIAEN, Grégory, Rapport d’enquête sur les Agences de Développement Local en
Wallonie : Bilan et perspectives, FUCaM, 2007
SCHOON, Alain, Formation courte en développement local : Aspects stratégiques du
développement local, ULB-IGEAT, 2000
SCHOON, Alain, Formation courte en développement local : Le développement
économique local, ULB-IGEAT, 2000
94
VAN OVERMEIRE, Katllyn, Etat des lieux du dispositif ADL tel qu’il existe
actuellement- votre avis sur la question : Enquête menée auprès des agents ADL en
mai 2011, Unions des Villes et Communes de Wallonie
VAN OVERMEIRE, Katlyn, « Renouvellement d’agrément des agences de
développement local - Le bilan », Mouvement communal, N°867, pp. 39-44
Documents juridiques :
Décret du 25 mars 2004 relatif a l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences
de développement local (Moniteur belge du 29 avril 2004)
Décret du 15 décembre 2005 modifiant le décret du 25 mars 2004 relatif à l’agrément
et à l’octroi de subventions aux agences de développement local (Moniteur belge du
30 décembre 2005)
Arrêté du Gouvernement wallon portant exécution du décret du 25 mars 2004 relatif à
l’agrément et à l’octroi de subventions aux agences de développement local (Moniteur
belge du 27 mars 2007)
Sites internet :
Association Européenne pour l’Information sur le Développement local :
http://www.aeidl.eu
Commission Européenne : http://ec.europa.eu/
Eurostat : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/
95
Moniteur belge : www.moniteur.be/
Portail de la Wallonie : http://www.wallonie.be
OCDE : http://www.oecd.org/fr
RTBF : http://www.rtbf.be/
Union des Villes et Communes de Wallonie : http://www.uvcw.be/
Wallonie, département de l’Emploi et de la Formation professionnelle :
http://emploi.wallonie.be/
96
Annexes
1. Courriels référencés dans le corps du mémoire :
1.1. Courriel envoyé à Monsieur Mistiaen afin d’obtenir l’autorisation d’utiliser son
questionnaire pour notre enquête :
Bonjour Monsieur Mistiaen,
Je me permets de revenir vers vous afin de vous poser quelques questions à propos du
mémoire que je vais réaliser et qui concernera l'état actuel du dispositif ADL.
Après avoir rencontré Madame Decoster, nous avons décidé de mettre en place une analyse
similaire à celle que vous aviez réalisée avec Monsieur Schoon pour votre mémoire.
Madame Decoster insiste sur le fait que des années sont passées depuis votre mémoire et que
donc, la situation a probablement évolué et qu'il serait intéressant de pouvoir cerner les
évolutions (positives ou négatives). Le dispositif ADL fête ses 15 ans cette année et il nous
semblait intéressant de refaire un état des lieux.
Pour réaliser cette analyse, nous comptons procéder comme vous l'aviez fait en 2006, c'est à
dire via un questionnaire. Le but final sera d'analyser la situation actuelle et de comparer vos
conclusions en 2006 avec celles qui peuvent être tirées aujourd'hui.Pour ce faire, il faut que
mon questionnaire ne soit pas trop différent de celui que vous avez réalisé pour votre
mémoire.
Je vous écris donc pour savoir si je pouvais partiellement utiliser celui-ci (en le complétant
avec des questions nouvelles, notamment sur le Décret mis en place depuis lors) en sachant
que votre nom et celui de Monsieur Alain Schoon apparaîtront, en précisant que vous êtes les
auteurs de ce document.
97
Le fait de refaire un questionnaire complet ne me dérange pas, mais cela ne serait pas
cohérent pour la mise en place d'une analyse comparative entre deux périodes données.
Avant de faire quoi que ce soit, il me paraissait indispensable de me tourner vers vous et
d'avoir votre avis à ce sujet.
Je vous souhaite une bonne fin de journée.
Bien à vous.
Marco Menozzi
98
1.2. Réponse de Monsieur Mistiaen :
Bonjour Monsieur Menozzi,
J'ai bien reçu votre message. Pour ma part, je ne vois aucun problème à ce que vous utilisiez
le(s) questionnaire(s). C'est en effet plus facile pour comparer les données.
Si mes souvenirs sont bons, il y en avait 2: un plus gros pour les agents de niveau 1 et un autre
plus petit pour les agents de niveau 2.
Je vous invite aussi à contacter Monsieur Schoon pour le tenir au courant de votre démarche.
Vos recherches peuvent éventuellement l'intéresser.
Dans tous les cas, je vais regarder (durant ce w-e) si je retrouve une version papier des 2
questionnaires.
Dès que je les ai, je les scannerai et vous les renverrai par email.
Cordialement,
Grégory MISTIAEN
Services qualitatifs
Inspection générale des Ressources humaines
Delta Hainaut
Avenue Général de Gaulle, 102
7000 MONS
Tél.: 065 / 38 24 38
Fax: 065 / 38 24 39
Email: [email protected]
99
1.3. Courriel de l’UVCW nous donnant l’autorisation de pouvoir faire connaître notre
démarche lors d’une journée de formation destinée aux ADL :
Bonjour Monsieur Menozzi,
Merci pour votre email. Je suis contente d’apprendre qu’un mémoire sera bientôt réalisé par
vos soins sur le développement local durable et le dispositif ADL. Je ne doute pas qu’il nous
apportera des éléments bien intéressants et je peux d’ores et déjà vous dire que la DGO6 et
moi-même seront très intéressés de connaître les résultats de votre mémoire.
C’est donc une bonne idée de proposer de venir en parler lors de la prochaine journée de
formation. Vous êtes donc le bienvenu pour le faire. Je ne pourrai malheureusement que
vous laisser quelque deux ou trois minutes de temps de parole car le programme de la journée
est bien chargé et les moments en séance plénière assez brefs. Je vous propose d’intervenir
dans le cadre de mon introduction en tout début de journée. J’ai un temps de parole prévu
d’un quart d’heure (de 9h à 9h15). Je m’arrangerai pour prendre 10 minutes environ et vous
laisser le restant de temps de parole.
Bonne journée et à vendredi
Katlyn Van Overmeire
Conseiller Finances
Union des Villes et Communes de Wallonie asbl
Rue de l'Etoile, 14
B-5000 Namur
Tel. 081-24 06 21 Fax : 081-24 06 17
100
1.4. Soutien de la part du Service Public de Wallonie à notre enquête :
Bonjour,
Xavière Minet, agent de l’ADL de Colfontaine, vous l’avait présenté lors de la dernière
formation ADL : un étudiant de la faculté d’économie et de gestion de la faculté Warocqué de
Mons réalise actuellement une enquête sur le secteur des ADL en Wallonie.
Le questionnaire sur lequel se base cette enquête s’inscrit dans la continuité d’un précédent
questionnaire réalisé il y a plusieurs années et permettra d’analyser l’évolution des ADL sur
une période de quinze années.
L’intérêt est donc de pouvoir apporter une analyse chronologique du secteur et d’en déceler
les besoins, les forces et les faiblesses.
Il nous semble donc particulièrement intéressant de soutenir cet étudiant, Marco Menozzi,
dans sa démarche qui pourra aussi être utile à l’administration.
Vous trouverez donc en annexe le questionnaire en question. Il sera traîté de façon anonyme
et est tout à fait indépendant de l’administration. Nous ne serons absolument pas impliqués
dans le traitement des réponses. Notre seul intérêt est de pouvoir disposer des tendances qui se
dégageront de l’analyse globale.
Nous vous encourageons donc à prendre quelques minutes pour le remplir et le renvoyer à
Monsieur Menozzi pour son travail de fin d’études : [email protected]
Je vous remercie de votre bonne attention.
Julie BARBEAUX
Attachée
Tél.: +32 (0)81/334368
Fax: +32 (0)81/334322
http://emploi.wallonie.be
101
2. Le questionnaire utilisé pour l’enquête sur le dispositif ADL :
AGENCE DE DEVELOPPEMENT LOCAL
QUESTIONNAIRE
Qui a créé ce questionnaire ?
Ce questionnaire a été construit aux Facultés Universitaires Catholiques de Mons (aujourd’hui
UCL Mons) en 2006. Le questionnaire a été réalisé conjointement par le Professeur Alain
Schoon et par Monsieur Grégory Mistiaen (chargé d’étude), avec le soutien du Professeur
Dominique-Paule Decoster. Ce questionnaire avait permis la réalisation d’une analyse du
dispositif ADL avant la mise en place du décret.
A quoi va servir ce questionnaire ?
Son objectif est de réaliser un diagnostic du dispositif ADL wallon après 15 années
d’existence. Il permettra d’en saisir ses atouts, tout en restant vigilant sur ses faiblesses. Le
questionnaire est composé de différents thèmes : la structure ADL, les agents, le décret, la
plate-forme, la formation, etc. Le responsable de l’ADL est invité à le remplir. Cette étude est
réalisée dans le cadre d’un mémoire concernant le développement local durable et le dispositif
ADL. Le mémoire sera dirigé par le Professeur Dominique-Paule Decoster (Madame
Decoster est l’initiatrice du dispositif ADL en Wallonie et chargée de cours à l’Umons) et sera
réalisé par Marco Menozzi (étudiant en 2ème
Master en politique économique et sociale à
l’UMons).
Pourquoi on vous demande votre avis ?
Parce que votre avis nous intéresse en tant qu’acteur du développement local. Via ce
questionnaire, vous avez la possibilité d’exprimer vos ressentis sur votre métier de manière
anonyme (aucun nom d’agent ou d’ADL ne sera divulgué dans le rapport qui découlera de
l’analyse des questionnaires). La démarche n’aurait pas de sens si elle n’était pas partagée par
tous. Il n’y a aucune « bonne » ni « mauvaise » réponse. Il n’y a pas de réponse « juste ».
Nous vous demandons d’indiquer tout simplement ce que vous pensez. Dès que nous aurons
analysé les résultats, ils feront l’objet d’un rapport succinct qui vous sera communiqué. Ce
rapport vous permettra d’obtenir un éclairage sur la situation actuelle en ce qui concerne le
dispositif ADL en Wallonie.
A qui faut-il renvoyer ce questionnaire ?
Vous pouvez renvoyer ce questionnaire par courrier ou par e-mail à :
Marco Menozzi
12, rue Ottelet
7022 Mesvin (Mons)
Merci de bien vouloir retourner le questionnaire pour le 29 mars 2013 au plus tard !
Renseignements au 0473/525926
102
La structure ADL
1) Quand a été créée l’ADL de votre commune ?
(Précisez le nom de la commune + le mois et l’année de création de l’ADL, le nom de la commune ne
sera pas divulgué dans le rapport, cette information demeurera confidentielle)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2) Quel est le statut de votre ADL ?
Association sans but lucratif
Régie communale ordinaire (RCO)
Régie communale autonome (RCA)
3) Qui a eu l’initiative de créer l’ADL de votre commune (avant la décision du Collège)?
Je ne sais pas
Le Collège communal
Le Secrétaire communal
Un agent administratif (précisez le service): -------------------------------------------------------
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
4) Selon vous, combien de temps a-t-il fallu pour que votre ADL soit opérationnelle ?
Moins de 6 mois
Entre 6 mois et un an
Plus d’un an
Je ne sais pas
5) Connaissez-vous les objectifs fixés par la commune lors de la création de l’ADL ?
103
Oui Non (Passez à la question n°8)
- Si oui, le(s)quel(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
6) D’après vous, ont-ils fait l’objet de modifications ? Oui Non
- Si oui, qu’est-ce qui a motivé ces modifications ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
7) D’après vous, sont-ils atteints aujourd’hui? Oui Non
- Si non, pour quelle(s) raison(s) ? ----------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
8) Quels sont les objectifs que s’est fixée votre ADL actuellement?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
104
9) Où se trouve votre ADL ?
Sur le site de l’administration communale
Près des zonings
Près des rues commerçantes de la commune
Autre(s) : -------------------------------------------------------------------------------------------------
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La visibilité de votre ADL
10) Lorsqu’on parle de votre ADL, pensez-vous que les autres services de la commune connaissent
votre existence ?
Oui Non (Passez à la question n°12)
- Si oui, connaissent-ils les missions que vous accomplissez ? Oui Non
11) D’après vous, comment l’ADL est-elle perçue par les autres services communaux ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
12) Avez-vous des contacts fréquents avec l’administration en général et ses agents ?
Oui, avec tous les services
Oui, avec plus de 50% des services
105
Oui, avec moins de 50% des services
Non, avec aucun service
13) Parmi les outils de promotion ci-dessous, quel(s) est/sont celui/ceux dont vous disposez ?
Une plaquette d’infos
Un logo
Un slogan
Un site Internet ? (Précisez l'adresse : --------------------------------------------------------------)
Un local ou vous pouvez assurer une permanence (Exemple : la Maison de l’Emploi)
Un encart dans le journal communal.
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
14) Pensez-vous que la visibilité des ADL est suffisamment assurée en Wallonie?
Oui Non
- Si non, qui devrait en faire la publicité et comment ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La cellule opérationnelle : l’agent de niveau 1
15) Etes-vous le premier gestionnaire de niveau 1 depuis la création de votre ADL ?
Oui (Passez à la question n°17) Non
106
- Si non, combien d’agents se sont succédés à ce poste avant vous : ----------- agent(s)
- Pourquoi ont-ils/elles quitté l’ADL ?
Je ne sais pas
Contrat précaire (à durée déterminée)
Faible rémunération
Opportunité plus intéressante ailleurs
autre(s) : -------------------------------------------------------------------------------------------------
16) Est-ce que cela a eu un impact sur le fonctionnement de la structure ?
Oui Non Je ne sais pas
- Si oui, de quel type ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
17) Depuis quand êtes-vous entré(e) en fonction ?( Précisez le mois et l’année)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
18) Comment avez-vous été recruté(e) comme gestionnaire de niveau 1?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
19) Pouvez-vous décrire en quelques lignes les fonctions que vous remplissez à l’ADL ?
107
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
20) Comment ont-elles été déterminées ?
Par le Collège des Bourgmestre et échevins
Par le Secrétaire communal
Par les membres de la Plate-Forme Stratégique
Par les membres du Comité de Liaison et de Coordination
Par vous-même
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
21) Quel(s) diplôme(s) aviez-vous en arrivant à l’ADL ? (ex : licencié en biologie)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
22) Quel type de contrat avez-vous ?
Contrat à durée déterminée
Contractuel à durée indéterminé
Statutaire à durée indéterminé
- S’il est indéterminé, est-ce qu’il vous a été proposé dès votre entrée en fonction ?
108
Oui, sans période d’essai car je travaillais déjà à l’administration communale
Oui, avec une période d’essai
Non
23) Sexe : Femme Homme
24) Age : ------- ans
25) Habitez-vous dans la commune de votre ADL ? Oui Non
26) Pour vous, est-ce important d’y habiter? Oui Non
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
27) Avez-vous un agent de niveau 2 dans votre ADL ? Oui Non
28) Quels ont été les critères de sélection lors de l’engagement de l’agent de niveau 2 ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
29) Peut-on imaginer une structure où il y aurait plusieurs agents de niveau 2 ?
Oui Non
Pourquoi ? --------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La Plate-Forme Stratégique (PFS) (Aujourd’hui Comité de Pilotage ou CP)
109
30) Est-ce que vous disposez d’une PFS ? Oui Non (Passez à la question n°40)
31) Est-ce que cette PFS fonctionne ? Oui Non
- Si non, pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Si oui, quel est son rôle ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
32) Qui fait partie de votre PFS?
(Exemple : Des citoyens = 20 % de femmes pour 80% d’hommes)
Femmes Hommes
Des chefs d’entreprises / des commerçants
Des élus locaux
Des institutions publiques et assimilés (Forem,
Cpas, Enseignement, etc.)
Des associations à but économique(Chambre de
Commerce, UCM, etc.)
Des associations à but social
Des membres du personnel de l’administration
Des porteurs de projets
Des opérateurs de formation
110
Des citoyens
Autre(s) :
33) Au total, cela représente combien de personnes : ------- personnes
34) Comment a évolué le nombre de participants à la PFS depuis la création de votre ADL ?
Il a augmenté Il a diminué Il est stable
35) Est-ce que les représentants de votre PFS sont domiciliés ou exercent une activité sur le
territoire de votre ADL ?
Oui, tous Oui, plus de 50% Oui, moins de 50% Non, aucun
36) A quelle fréquence se réunit votre PFS ?
1 fois/
semaine
1 fois/
mois
1 fois/
trimestre
1 fois/
semestre
1 fois/ an Autre(s): Jamais
37) Est-ce que des propositions de projets émergent de la PFS ? Oui Non
- Si oui, de quel type ? ------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
38) Quel rôle jouez-vous au niveau de la PFS ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
111
39) Vos suggestions sont-elles prises en compte ? (Répondez et passez à la question n°41)
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
40) Pourquoi n’avez-vous pas de PFS?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le Comité de Liaison et de Coordination (CLC)
41) Est-ce que vous disposez d’un CLC ?
Oui Non (Passez à la question n°51)
42) Est-ce que ce CLC fonctionne ? Oui Non
- Si non, pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Si oui, quel est son rôle ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
43) Qui fait partie du CLC?
(Exemple : Des citoyens = 20 % de femmes pour 80% d’hommes)
112
Femmes Hommes
Des chefs d’entreprises
Des élus locaux
Des institutions publiques et assimilés (Forem, Cpas,
Enseignement, etc.)
Des associations à but économique(Chambre de
Commerce, UCM, etc.)
Des associations à but social
Des membres du personnel de l’administration
Des porteurs de projets
Des citoyens
Autre(s) :
44) Au total, cela représente combien de personnes : ------- personnes
45) Comment a évolué le nombre de participants au CLC depuis la création de votre ADL ?
Il a augmenté Il a diminué Il est stable
46) Est-ce que les représentants de votre CLC sont domiciliés ou exercent une activité sur le
territoire de votre ADL ?
Oui, tous Oui, plus de 50% Oui, moins de 50% Non, aucun
47) Combien de fois/an se réunit-il ?
113
1 fois/
semaine
1 fois/
mois
1 fois/
trimestre
1 fois/
semestre
1 fois/ an Autre(s): Jamais
48) Est-ce que des propositions de projets émergent du CLC ?
Oui Non
- Si oui, de quel type ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
49) Quel rôle jouez-vous au niveau du CLC ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
50) Vos suggestions sont-elles prises en compte ? (Répondez et passez à la question n°52)
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
51) Pourquoi n’avez-vous pas de CLC?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le Plan Stratégique de Développement Local
114
52) Votre travail s’inscrit-il dans un Plan Stratégique de Développement Local ?
Oui Non (Passez à la question n°59)
53) Quand a-t-il été créé ? (précisez le mois et l’année) :--------------------------------------------
54) Quels en sont les axes stratégiques ?
Economique
Social
Tourisme
Environnement
Culture
Autre(s) : -----------------------------------------------------------------------------------------------
55) Qui a élaboré ce plan ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
56) Est-ce ce plan a fait l’objet d’une présentation ? Oui Non
- Si oui, à qui et par qui ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
57) D’après vous, ont-ils fait l’objet de modifications ? Oui Non
115
- Si oui, qu’est-ce qui a motivé ces modifications ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
58) Disposez-vous d’indicateurs pour évaluer ce plan ? Oui Non
- Si oui, de quel type ? -----------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
59) Combien de priorités avez-vous présenté dans votre dernier rapport d’activités ?
----- fiche(s) projet
60) Concernant les actions concrètes présentées dans les fiche(s) projet, veuillez préciser leur
nature ? (Cochez la nature de l’action et précisez la fréquence)
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
Economique
Social
Tourisme
Environnement
Culture
Autre(s) :
-
-
61) Quel type d’actions menez-vous dans votre commune ?
(Cochez la/les action(s) et précisez la fréquence)
116
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
Informations diverses
Animations
Enquêtes
Formations
Cadre de vie
Aides et démarches
Autre(s) :
-
-
-
-
62) Qui est à l’origine de ces projets? (Cochez et précisez la fréquence)
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
Le Collège communal
La Plate-forme Stratégique
Le Comité de Liaison et de
Coordination
Les entreprises
Les commerçants
Le secteur associatif
Le citoyen
Les agents de l’ADL
Autre(s) :
117
-
-
63) Quel est votre rôle dans la mise en place des projets? (Cochez et précisez la fréquence)
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
Coordinateur
Exécutant
Accompagnateur
Autre(s) :
-
-
64) Disposez-vous d’indicateurs pour évaluer vos projets ? Oui Non
- Si oui, de quel type ? ------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le territoire
65) Est-ce que vous travaillez dans une ADL transcommunale ?
Oui Non (passez à la question n°66)
- Si oui, pouvez-vous me citer quels en sont :
les avantages : ---------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
118
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
les inconvénients : ----------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
66) Votre commune est de type : Rural Semi-rural Urbain
67) Combien d’habitants : -------- habitants.
68) Quel est le taux de chômage : ---------%
69) Densité de population : ------%
70) Disposez-vous d’un diagnostic de votre territoire ? Oui Non
- Si oui, sous quelle(s) forme(s) ? (Exemple : tableau AFOM)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
71) Avez-vous réalisé vous-même ce diagnostic ?
Oui, totalement Oui, en partie Non
119
- Si vous avez répondu « oui, en partie » ou « non », précisez qui a réalisé ce diagnostic ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
72) Est-ce que ce diagnostic s’est traduit par un Plan Stratégique Développement Local?
Oui Non
73) Parmi les différents outils de développement ci-dessous, indiquez celui/ceux qui vous
sert/servent de référence dans la réalisation de vos projets ?
Au niveau communal :
Projet de Ville
Schéma de structure communal
Plan communal de mobilité (PCM)
Plan communal de développement de la nature (PCDN)
Programme communal de développement rural (PCDR)
Autre(s) :
Au niveau régional :
Contrat d’Avenir pour la Wallonie
Plan Marshall 2.vert
Schéma de Développement de l’Espace Régional (SDER)
Plan Régional de Développement (PRD)
Autre(s) :
120
Autre(s) :
-
-
-
-
74) Est-ce qu’un territoire d’action a été délimité pour les projets que vous menez ?
Oui Non
- Si oui, sur base de quels critères ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
75) D’après vous, le territoire d’action vous semble-t-il adéquat aujourd’hui ?
Oui Non
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
76) A-t-il dû être adapté ? Oui Non
- Si oui, a-t-il dépassé les frontières de votre commune ? Oui Non
121
77) Parmi les structures ci-dessous, indiquez celle(s) qui existe(nt) dans votre commune ? (Cochez
celle(s) avec la/lesquelle(s) vous collaborez et précisez la fréquence)
Structures Toujours Régulièrement Rarement Jamais
Maison de l’Emploi
Couveuse d’entreprises
Syndicat d’Initiative
Asbl d’économie sociale
Gestion de centre-ville
Agence Locale pour l’Emploi
Intercommunales
Autre(s):
-
-
-
78) Si une Maison de l’Emploi existe sur votre territoire, pensez-vous qu’il y ait une concurrence
et/ou une complémentarité avec votre ADL ?
Concurrence Complémentarité Les 2 Je ne sais pas
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
122
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
79) D’après vous, serait-il envisageable d’opérer un rapprochement entre la Maison de l’Emploi et
une ADL ?
Oui Non
- Si oui, sous quelle(s) forme(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le pouvoir communal
80) Quels sont les rapports entre votre ADL et le pouvoir communal ?
Très bon Bon
Mauvais Très mauvais
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
81) Avez-vous des contacts avec le pouvoir communal en général?
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
123
82) Quelle est la personne avec laquelle vous avez les contacts les plus privilégiés au sein de
la commune?
Le bourgmestre
Un échevin
Le secrétaire communal
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
83) Selon vous, comment les responsables politiques de votre commune perçoivent-ils le
développement local ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
84) Si l’aide financière de la Région wallonne n’existait plus, pensez-vous que la volonté du pouvoir
communal serait de pérenniser votre ADL ?
Oui Non Je ne sais pas
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
85) Existe-t-il d’autres moyens que ceux de la Région wallonne pour financer votre ADL ?
124
Oui Non Je ne sais pas
- Si oui, le(s)quel(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
86) Dans votre travail quotidien, disposez-vous suffisamment d’autonomie pour ne vous en tenir qu’à
vos missions d’agent de développement ?
Oui Non
- Si non, quel autre type d’actions menez-vous ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les citoyens
87) Avez-vous des contacts avec les citoyens de votre commune ?
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
88) Est-ce que votre commune a mis en place un système permettant de relayer les demandes des
citoyens ?
Oui Non
125
- Si oui, de quel(s) type(s) ?
Téléphone vert Système SMS Site Internet Rencontre citoyenne
Enquête citoyenne Conseils consultatifs Autre(s) : ------------------------
89) En moyenne, combien de citoyen(ne)s recevez-vous sur une année : ----- citoyens / an
90) Parmi ces citoyen(ne)s, combien sont des porteurs de projets : ----- porteurs de projet
91) En règle générale, pour quelle(s) raison(s) un citoyen se présente-t-il à l’ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les commerçants
92) Avez-vous des contacts avec les commerçants de votre commune ?
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
93) Quels sont les rapports entre votre ADL et la/les association(s) de commerçants ?
Très bon Bon
Mauvais Très mauvais
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
126
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
94) Est-ce que l’ADL a pris en charge des activités gérées autrefois par des commerçants ?
Oui Non
- Si oui, la/le(s)quelle(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
95) Selon vous, qu’est-ce que l’ADL a pu apporter aux commerçants de votre commune ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
96) En moyenne, combien de commerçants recevez-vous sur un an : ---- commerçants/ an
97) En règle générale, pour quelle(s) raison(s) un commerçant se présente-t-il à l’ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
98) Pensez-vous qu’il y ait une concurrence et/ou une complémentarité entre une ADL et une cellule
de gestion de centre-ville ?
127
Concurrence Complémentarité Les 2
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
99) Avez-vous réussi à créer un partenariat public-privé dans votre commune ?
Oui Non
- Si oui, de quel type ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Si non, pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
100) Au cours des 5 dernières années, comment a évolué l’activité commerciale dans votre
commune ?
Elle a augmenté Elle a diminué Elle est stable
128
101) Disposez-vous d’un listing des commerces de votre territoire ? Oui Non
Les entreprises
102) Avez-vous des contacts avec les entreprises implantées dans votre commune ?
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
103) Quels sont les rapports entre votre ADL et les entreprises de votre commune ?
Très bon Bon
Mauvais Très mauvais
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
104) Est-ce qu’il existe un/des zoning(s) dans votre commune ?
Oui Non (Passez à la question n°107)
- Si oui, de quel(s) type(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
105) Existe-t-il un comité de zoning ? Oui Non (Passez à la question n°107)
106) Est-ce que vous y participez ? Oui Non
129
107) En moyenne, combien d’entrepreneurs recevez-vous sur un an : ---- entrepreneurs / an
108) En règle générale, pour quelle(s) raison(s) un entrepreneur se présente-t-il à l’ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
109) Est-ce qu’il existe une réunion entre les autorités communales et les entreprises de la
commune ?
Oui Non
- Si oui, précisez la fréquence ?
1 / mois 1 / trimestre 1 / semestre 1 / an Autre(s) : -------
110) Au cours des 5 dernières années, comment a évolué le nombre d’entreprises dans votre
commune ?
Il a augmenté Il a diminué Il est stable
111) Disposez-vous d’un listing des entreprises de votre territoire ? Oui Non
Le monde associatif
112) Avez-vous des contacts avec les associations de votre commune ?
Toujours Régulièrement Rarement Jamais
130
113) Quels sont les rapports entre votre ADL et la/les association(s) de votre commune ?
Très bon Bon
Mauvais Très mauvais
114) D’après vous, quelle est la plus-value apportée par l’ADL auprès des associations ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
115) En moyenne, combien d’association(s) recevez-vous sur une année : --- associations / an
116) En règle générale, pour quelle(s) raison(s) une association se présente-t-elle à l’ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
117) Au cours des 5 dernières années, comment a évolué le nombre d’associations dans votre
commune ?
Il a augmenté Il a diminué Il est stable
118) Disposez-vous d’un listing des associations de votre territoire ? Oui Non
La formation de l’agent de niveau 1
131
119) Disposez-vous d’un budget pour suivre des formations ?
Oui Non
120) Avez-vous suivi des formations dans le cadre de votre fonction de gestionnaire de l’ADL ?
Oui Non
- Si oui, veuillez les indiquer dans le tableau ci-dessous ?
Type de formation Dans quel but ? Opérateur de
formation
Lieu
- Si non, pourquoi ?
Car je n’ai pas le temps
132
Car c’est trop loin
Car les formations se déroulent en soirée
Car je n’en vois pas l’utilité
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
121) Qu’est-ce que cette/ces formation(s) vous ont apporté dans vos missions d’agent?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
122) Envisagez-vous de suivre d’autre(s) formation(s) ?
Oui Non
- Si oui, dans quel(s) domaine(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Si non, pourquoi ? (Répondez et passez à la question n°127)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
123) Parmi les structures ci-dessous, qui devrait organiser les formations à destination des agents ?
133
La Région wallonne
Les universités :----------------------------------------------------------------------------------------- L’Union des Villes et Communes de Wallonie
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
124) A quel moment ?
En journée En soirée En journée et en soirée
125) A quelle fréquence ?
1 fois/
semaine
1 fois/
mois
1 fois/
trimestre
1 fois/
semestre
1 fois/ an Autre(s):
126) Etes-vous prêt(e) à vous déplacer pour suivre la formation ? Oui Non
- Si oui, combien de kilomètres seriez-vous prêt(e) à parcourir : ----- Kms
127) D’après vous, quelle(s) est/sont la/les compétences(s) indispensable(s) pour être agent de
développement ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le réseau
128) Avez-vous créé un réseau autour de votre ADL ? Oui Non
134
- Si oui, qui en fait partie ? (Exemple : le Forem)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- Si oui, pourquoi avez-vous créé ce réseau ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Si oui, comment avez-vous fait ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
129) Organisez-vous des réunions avec les autres ADL de Wallonie ?
Avec les ADL de ma province (fréquence : ------ réunion(s)/an)
Avec les ADL des autres provinces (à quelle fréquence : ------ réunion(s)/an)
Non, jamais (Passez à la question n°131)
130) En matière de réseau, pouvez-vous me dire ce qu’il faudrait améliorer ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
131) Est-ce que vous pensez que réaliser un guide des bonnes pratiques du développement
local serait important ?
Oui Non
135
L’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW)
132) Qu’a apporté l’UVCW au niveau des ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
133) Qu’est-ce que l’UVCW devrait améliorer dans ses missions relatives aux ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
134) Est-ce que vous pensez qu’un représentant de l’UVCW devrait participer
systématiquement aux réunions de réseau des ADL ?
Oui Non
135) Etes-vous satisfait(e) du travail réalisé par l’UVCW dans le cadre du suivi des ADL ?
Très satisfait Satisfait
Insatisfait Très insatisfait
La Région wallonne (RW) (Aujourd’hui Services Publics de Wallonie ou SPW)
136
136) Pensez-vous qu’il y ait des insuffisances dans la politique de la Région wallonne en
matière de développement local ?
Oui Non
- Si oui, la/lesquelle(s) : ----------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
137) Qu’est-ce que la RW devrait améliorer dans ses missions d’encadrement aux ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
138) Est-ce que vous pensez qu’un représentant de la Région wallonne devrait participer
systématiquement aux réunions de réseau des ADL ?
Oui Non
139) Dans le domaine du développement local, considérez-vous que la Wallonie soit en retard par
rapport à d’autres régions ou pays ?
Oui Non
Si oui, pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
137
140) Parmi les différents plans stratégiques de développement imaginés pour la Wallonie,
quel(s) est/sont celui/ceux qui pourrai(en)t être appliqué(s) sur le plan local via les ADL?
(Précisez éventuellement la/les mesure(s) )
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
141) Globalement, êtes-vous satisfait(e) du soutien apporté par la Région wallonne dans le
cadre du suivi et de la pérennisation du dispositif ADL ? Très satisfait Satisfait
Insatisfait Très insatisfait
Le décret
142) Comment jugez-vous le décret des ADL par rapport aux points suivants ?
Son ampleur ? Trop vaste Trop limitée
Sa teneur en informations ? Très détaillé Trop superficiel
Sa clarté ? Très claire Pas très claire
Sa fiabilité ? Elevée Faible
143) Pensez-vous qu’il y a des vides laissés par le décret ? Oui Non
- Si oui, le(s)quel(s) ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
144) D’après vous, qu’a apporté la mise en application du décret sur les ADL ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
138
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
145) Selon vous, quel type de statut est le mieux adapté à votre ADL ?
Régie communale autonome
Association sans but lucratif
Régie ordinaire (service communal)
Autre(s) : ------------------------------------------------------------------------------------------------
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
146) Selon vous, est-il important de porter l’agrément sur une période de 6 ans ce qui correspondrait
à une mandature ?
Oui Non
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
147) Pensez-vous qu’il est suffisant de mesurer l’impact d’une politique de développement
local uniquement en termes de création d’emplois ?
139
Oui Non
- Si non, quel(s) autre(s) critère(s) faudrait-il prendre en compte ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
148) Que pensez-vous de la transcommunalité au niveau des ADL ?
Je suis pour Je suis contre Je ne sais pas
Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
149) Comment voyez-vous l’avenir des Agences de Développement Local depuis la mise en
application du décret (opportunités et menaces) ?
150) Globalement, êtes-vous satisfait(e) du décret élaboré par la Région wallonne ?
Très satisfait Satisfait Insatisfait Très insatisfait
Le concept
140
151) Comment définissez-vous le concept du développement local ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Merci pour votre précieuse collaboration !
141
3. Graphiques et illustrations de la partie pratique :
Partie 1 : La structure ADL
Graphique 1
Graphique 2
Tableau 1
Qui a initié la création de votre ADL ?
ADL par unité ADL en %
Je ne sais pas 6 26%
Collège des Bourgmestre et Echevins 14 61%
Secrétaire communal 0 0
0 5 10 15 20 25
1998
1999
2000
2007
2009
2011
Sans réponse
Total
Nombre d'ADL participantes par date de création
Nombre d'ADLparticipantes par date decréation
13
4
6
Statuts des ADL participantes
RCO
RCA
ASBL
142
Agent administratif 0 0
Autre(s) 3 13%
Total 23 100%
Tableau 2
Temps nécessaire avant de rendre une ADL opérationnelle
ADL par unité ADL en %
Moins de 6 mois 6 26%
Entre 6 mois et 1 an 5 22%
Plus d’1 an 4 17%
Je ne sais pas 6 26%
Pas de réponse 2 9%
Total 23 100%
Tableau 3
Les agents ayant connaissance des objectifs initiaux fixé par le pouvoir communal
ADL par unité ADL en%
Oui, les agents connaissaient ces objectifs 13 57%
Non, les agents ne connaissaient pas ces objectifs
9 39%
Pas de réponse 1 4%
Total 23 100%
Afin de compléter l’information, nous vous proposons de prendre connaissance d’une liste
non-exhaustive des objectifs initiaux que devaient remplir les agents lors de la création de leur
ADL. Ces informations nous ont été communiquées par les agents ayant répondu à cette
enquête :
Favoriser et développer les emplois locaux durables
143
Prendre en charge le développement local de la commune via une approche
transversale
Etre au service des commerçants de la commune
Favoriser le maintien, l’expansion et la création d’entreprises, commerces et fermes
sur le territoire
Exploitation et mise en valeur des atouts touristiques
Mettre l’accent sur la solidarité entre les classes sociales et entre les différentes
générations
Soutenir les projets en cours et aider à leur réalisation
Tableau 4
Les objectifs initiaux ont-ils été modifiés ?
ADL par unité ADL en %
Oui 5 46%
Non 7 46%
Pas de réponse 1 8%
Total 13 100%
Tableau 5
Ces objectifs ont-ils été accomplis ?
ADL par unité ADL en %
Oui 6 46%
Non 6 46%
Pas de réponse 1 8%
Total 13 100%
144
Tableau 6
Où se situe votre ADL ?
ADL par unité ADL en %
Au sein de l’administration communale 15 65%
Près d’un zoning 0 0%
Près des rues commerçantes de la commune
6 26%
Autre(s) 2 9%
Total 23 100%
Partie 2 : la visibilité des ADL
Tableau 7
L’ADL est-elle connue des autres services communaux ?
ADL en unité ADL en %
Oui 23 100%
Non 0 0%
Pas de réponse 0 0%
Total 23 100%
Tableau 8
Ces services connaissent-ils les missions de l’ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 13 57%
Non 7 30%
Pas de réponse 3 13%
Total 23 100%
145
Tableau 9
Existe-t-il des contacts fréquents entre l’ADL et les autres services communaux ?
ADL en unité ADL en %
Oui, avec tous les services 6 26%
Oui, avec plus de 50% des services 13 57%
Oui, avec moi de 50% des services 3 13%
Non, avec aucun service 1 4%
Total 23 100%
Tableau 10
Selon vous, la visibilité des ADL en Wallonie est-elle suffisante ?
ADL en unité ADL en %
Oui 5 22%
Non 18 78%
Total 23 100%
Partie 3 : la cellule opérationnelle
Graphique 3
9
14
Agent de niveau 1
Hommes
Femmes
146
Tableau 11
Habitez-vous dans la commune de votre ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 11 48%
Non 12 52%
Total 23 100%
Tableau 12
Trouvez-vous important d’habiter sur le territoire de votre ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 11 48%
Non 11 48%
Pas de réponse 1 4%
Total 23 100%
Tableau 13
Comment avez-vous été recruté en tant qu’agent de développement local ?
ADL en unité ADL en %
Appel à candidature suivi d’un examen ou d’un entretien
12 52%
Recrutement interne 8 35%
Candidature spontanée 2 9%
Service de recrutement 1 4%
Total 23 100%
147
Tableau 14
Quel contrat vous a-t-on proposé lors de votre engagement ?
ADL en unité ADL en %
Contrat à durée indéterminée 19 83%
Contrat à durée déterminée 3 13%
Statutaire à durée indéterminée 1 4%
Total 23 100%
Tableau 15
Etes-vous le premier agent de votre ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 5 22%
Non 18 78%
Total 23 100%
Tableau 16
La rotation des agents influence-t-elle le travail de l’ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 11 61%
Non 6 33%
Pas de réponse 1 6%
Total 18 100%
148
Partie 4 : Le Comité de Pilotage (CP)
Tableau 17
Disposez-vous d’une CP ?
ADL en unité ADL en %
Oui 13 57%
Non 9 39%
Pas de réponse 1 4 %
Total 23 100%
Tableau 18
Est-ce que ce CP fonctionne ?
ADL en unité ADL en %
Oui 9 69%
Non 3 23%
Pas de réponse 1 8%
Total 13 100%
Tableau 19
Comment évolue le nombre de participants à votre CP ?
ADL en unité ADL en %
Il augmente 5 38%
Il diminue 1 8%
Il est stable 7 54%
Total 13 100%
149
Tableau 20
Les participants habitent ou travaillent sur la commune ?
ADL en unité ADL en %
Oui tous 7 54%
Oui plus de 50% 5 38%
Oui moins de 50% 1 8%
Non aucun 0 0%
Total 13 100%
Tableau 21
La CP permet-elle de faire émerger des projets ?
ADL en unité ADL en %
Oui 9 69%
Non 4 31%
Total 13 100%
Tableau 22
Vos partenaires au sein de la CP prennent- ils vos avis en compte ?
ADL en unité ADL en %
Toujours 2 15%
Régulièrement 10 77%
Rarement 1 8%
Jamais 0 0%
Total 13 100%
150
Partie 5 : Le Comité de Liaison et de Coordination
Tableau 23
Disposer-vous d’un Comité de Liaison et de Coordination (ou CLC) ?
ADL en unité ADL en %
Oui 5 22%
Non 18 78%
Total 23 100%
Tableau 24
Est-ce que ce CLC fonctionne ?
ADL en unité ADL en %
Oui 4 80%
Non 1 20%
Pas de réponse 0 0%
Total 5 100%
Tableau 25
Les participants habitent ou travaillent sur la commune ?
ADL en unité ADL en %
Oui tous 4 80%
Oui plus de 50% 1 20%
Oui moins de 50% 0 0%
Non aucun 0 0%
Total 5 100%
151
Partie 6 : Le Plan Stratégique de Développement Local (PSDL)
Tableau 26
Inscrivez-vous vos actions dans un PSDL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 14 61%
Non 9 39%
Total 23 100%
Tableau 27
Votre PSDL est-il déjà fonctionnel ?
ADL en unité ADL en %
Oui 13 93%
Non 1 7%
Total 14 100%
Tableau 28
Avez-vous dû modifier votre PSDL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 6 43%
Non 8 57%
Total 14 100%
152
Partie 7 : Le territoire
Tableau 29
Disposez-vous d’un diagnostic de votre territoire ?
ADL en unité ADL en %
Oui 23 100%
Non 0 0%
Total 23 100%
Tableau 30
Avez-vous réalisé ce diagnostic seul ?
ADL en unité ADL en %
Oui totalement 14 61%
Oui partiellement 6 26%
Non 3 13%
Total 23 100%
Tableau 31
Avez-vous défini un territoire d’action
ADL en unité ADL en %
Oui 14 61%
Non 9 39%
Total 23 100%
153
Tableau 32
Le territoire (défini ou non) vous parait-il adéquat ?
ADL en unité ADL en %
Oui 16 70%
Non 7 30%
Total 23 100%
Partie 8 : Le pouvoir communal
Tableau 33
Comment estimez-vous vos rapports avec le pouvoir communal ?
ADL en unité ADL en %
Très bon 9 39%
Bon 10 44%
Mauvais 3 13%
Très mauvais 0 0
Pas de réponse 1 4%
Total 23 100%
Tableau 34
A quelle fréquence êtes-vous en contact avec le pouvoir communal ?
ADL en unité ADL en %
Toujours 10 43%
Régulièrement 11 48%
Rarement 2 9%
Jamais 0 0%
Total 23 100%
154
Tableau 35
Pensez-vous que le pouvoir communal maintiendrait l’ADL sans les subventions régionales ?
ADL en unité ADL en %
Oui 3 13%
Non 6 26%
Pas de réponse 14 61%
Total 23 100%
Partie 9 : la formation des agents
Tableau 36
Disposez-vous d’un budget pour suivre des formations ?
ADL en unité ADL en %
Oui 18 78%
Non 5 22%
Total 23 100%
Tableau 37
Avez-vous déjà suivi une formation en tant qu’agent ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 22 96%
Non 1 4%
Total 23 100%
155
Tableau 38
Envisagez-vous de suivre des formations dans le futur ?
ADL en unité ADL en %
Oui 20 87%
Non 3 13%
Total 23 100%
Partie 10: le réseau
Tableau 39
Avez-vous construit un réseau autour de votre ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 20 87%
Non 3 13%
Total 23 100%
Tableau 40
Participez-vous au réseau inter-ADL provincial ?
ADL en unité ADL en %
Oui 23 100%
Non 0 0%
Total 23 100%
156
Tableau 41
Participez-vous au réseau inter-ADL régional ?
ADL en unité ADL en %
Oui 6 26%
Non 17 74%
Total 23 100%
Partie 11 : L’UVCW
Tableau 42
Êtes-vous satisfait du soutien apporté par l’UVCW ?
ADL en unité ADL en %
Très satisfait 9 39%
Satisfait 12 52%
Insatisfait 2 9%
Très insatisfait 0 0%
Total 23 100%
Partie 12 : La Région wallonne
Tableau 43
Pensez-vous qu’il y existe des insuffisances au niveau de la politique de la Région wallonne en matière de développement local ?
ADL en unité ADL en %
Oui 18 78%
Non 5 22%
Total 23 100%
157
Tableau 44
Pensez-vous qu’un représentant de la Région wallonne devrait toujours être présent lors des réunions inter-ADL ?
ADL en unité ADL en %
Oui 12 52%
Non 8 35%
Pas de réponse 3 13%
Total 23 100%
Tableau 45
La Région wallonne a-t-elle du retard en matière de développement local par rapport à d’autre région?
ADL en unité ADL en %
Oui 6 26%
Non 13 57%
Pas de réponse 4 17%
Total 23 100%
Partie 13 : Le Décret ADL
Tableau 46
Pensez-vous que des vides existent dans le Décret ?
ADL en unité ADL en %
Oui 11 48%
Non 7 30%
Pas de réponse 5 22%
Total 23 100%
158
Tableau 47
Pensez-vous que la durée de l’agrément doit être portée à 6 ans ?
ADL en unité ADL en %
Oui 20 87%
Non 2 9%
Pas de réponse 1 4%
Total 23 100%
Tableau 48
Pensez-vous qu’il soit judicieux de mesurer l’impact d’une politique de développement local uniquement sur le nombre d’emplois créés ?
ADL en unité ADL en %
Oui 1 4%
Non 20 87%
Pas de réponse 2 9%
Total 23 100%
Tableau 49
Êtes-vous satisfait du Décret instituant les ADL ?
ADL en unité ADL en %
Très satisfait 0 0%
Satisfait 13 57%
Insatisfait 9 39%
Très insatisfait 0 0%
Pas de réponse 1 4%
Total 23 100%
159
4. Enquête de l’Union Des Villes et Communes de Wallonie sur le
dispositif ADL en 2011 :
160
5. Le Décret ADL du 24 mars 2004, la modification du 15 décembre
2005 et l’arrêté d’exécution du février 2007 :