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Université Toulouse Jean Jaurès
Master 2 Géographie des changements Environnementaux et Paysagers (M2 GEP)
Mention Géographie, Aménagement, Environnement
Mémoire
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens
dans plusieurs départements de France
PERRIN Clélia 21407072
Année universitaire 2018-2019
Soutenu le 17/09/2019
Sous la direction de : Rico Pauline, Directrice d’études à Sens of Life
Sous le tuteur-enseignant : Briane Gérard, maître de conférences au laboratoire GEODE
Sous le co-tuteur enseignant : Alet Bernard, maître de conférences au laboratoire GEODE
Master
GÉOGRAPHIE
des changements Environnementaux
& Paysagers
Figure 1: Assemblage de photos de présentation, Sens Of Life, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Résumé
Cette étude évalue l’efficacité de l'avertissement sonore sur le comportement des rapaces face à
un parc éolien afin de réduire le danger de collision. Elle a également pour but de comprendre et
d’analyser les comportements des rapaces face aux parcs éoliens. Le but de cette étude est de
caractériser :
− Les réactions des rapaces face à l’émission de différents sons (chants et cris de différentes
espèces, bruits anthropiques),
− Le phénomène d’accoutumance à l’émission des sons,
− Les réactions des rapaces face à un parc éolien sans avertissement sonore.
Cinq sites d’études dans des milieux différents (plaine viticole, garrigue, plaine agricole, milieu
forestier) ont été testés. Le matériel utilisé pour réaliser cette étude est composé d’un smartphone
relié à un amplificateur et à un haut-parleur (130dB). Ce smartphone contient les playlists de sons
d'avertissement sonore. Elles sont composées de chants ou de cris d’alarme correspondant aux
espèces observables sur les parcs éoliens comme les grands rapaces Aigle royal (Aquila chrysaetos),
le Milan royal (Milvus milvus), le Milan noir (Milvus migrans), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus
gallicus), la Buse variable (Buteo buteo) mais aussi les Faucons crécerelles (Falcon tinnunculus) et
les Faucons crécerellettes (Falcon naumanni). Des playlists de sons de notre vie quotidienne
(sonneries de téléphones, sirènes) ont été composés pour évaluer la réaction des rapaces. Le
lancement de l’avertissement sonore est déclenché lorsqu’un rapace est à l’approche du parc éolien à
une distance d’un kilomètre environ. L’avertissement sonore se déclenche également lorsque la
distance entre le rapace et l’éolienne est évaluer comme dangereuse (risque de collision) en fonction
de sa vitesse de vol. Lors d’un passage de rapace aux abords du parc éolien, différents sons
d’avertissement sont lancés et le comportement de l’oiseau est noté selon un éthogramme prédéfini :
demi-tour, évitement avec prise d’altitude, avec perte d’altitude, sans réaction… Des observations
sans génération de sons ont également permis d’avoir un groupe témoignant du comportement des
oiseaux face aux éoliennes.
D’après nos résultats, les rapaces ont très peu de réaction face à l’émission de sons
d'avertissement sonore composés de chants ou de cris venant de leur propre espèce (32%). A
contrario, l’émission de bruits anthropiques attire leur attention et permet d’éviter la collision avec
les pales de l’éolienne (68%). L’observation du comportement des rapaces sur les parcs éoliens sans
avertissement sonore montre la connaissance parfaite des lieux sur lesquels les rapaces vivent et
chassent. L’utilisation de l’avertissement sonore a plus pour objectif aujourd’hui d’avertir le rapace
du danger que de l’effaroucher. Grâce à l’apprentissage des individus, il est envisageable que les
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rapaces associent l’émission d’un son à un danger et à l’avenir évitent d’eux-mêmes les parcs éoliens.
Des tests d’avertissement lumineux seraient également pertinents car les rapaces ont une vue bien
meilleure et plus développée que l’ouïe. Cette future piste de recherche est innovante et a pour but de
concilier au mieux la production d’énergie renouvelable et la préservation de la biodiversité.
Abstract
This study evaluates the effectiveness of warning sounds on the Raptors' behavior in a wind
farm in order to reduce the risk of collision. It also aims to understand and analyze the behavior of
raptors in front of wind farms. The purpose of this study is to characterize:
− The reactions of raptors to the emission of different sounds (songs and cries of
different species, anthropogenic noises),
− The phenomenon of habituation to the emission of sounds,
− Raptors' reactions to a wind farm without warning sound.
Five study sites in different environments (wine-growing plain, scrubland, agricultural plain, forest
environment) were tested. The equipment used to carry out this study consists of a smartphone
connected to a high power amplifier and a loudspeaker (130dB). This smartphone contains the
playlists of sounds to test. They are composed of songs or alarm calls corresponding to the species
identified on wind farms such as large raptors (golden eagle, red kite, black kite, short-toed eagle,
common buzzard) but also common kestrels and lesser kestrels. Playlists of sounds from our day-to-
day life sounds (phone rings, sirens) were composed to evaluate the reaction of raptors. The audible
warning is triggered when a raptor is approaching the wind farm at a distance of about one kilometer.
The audible warning is also activated when the distance between the raptor and the wind turbine is
assessed as dangerous (risk of collision) according to its flight speed. When raptors fly close to the
wind farm, various warning sounds are emitted and the bird's behavior is recorded according to a
predefined ethogram: U-turn, avoidance with altitude increase, loss of altitude, no reaction...
Observations without sound generation are also rated to have a control group.
According to results, raptors have very few reactions to the emission of warnings sounds
composed of songs or alarm calls from their own species (32%). On the contrary, the emission of
anthropogenic noise attracts their attention and makes it possible to avoid collision with the blades of
the wind turbine (68%). The time spent on observation of the raptors’ behavior on wind farms without
warning sound has also brought consistent information about the use of the habitat on the wind farm
area.
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The purpose of using the warning sound is now more to prevent the raptors of the danger than
to scare them away. Through the learning of individuals, it may be possible that raptors associate the
emission of sound with danger and in the future avoid wind farms on their own. Light scaring tests
would also be relevant because raptors have much better and more developed sight than hearing. This
future innovative research approach aims to reconcile the production of renewable energy and the
preservation of biodiversity.
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SOMMAIRE
Résumé ................................................................................................................................................ 2
Abstract ............................................................................................................................................... 3
Remerciements ................................................................................................................................... 6
Introduction ........................................................................................................................................ 7
I) Cadre général et contexte du stage ............................................................................................... 9
A) Problématique et enjeux du stage ............................................................................................................................. 9
B) Présentation de la structure d’accueil ...................................................................................................................... 10
C) Missions confiées ..................................................................................................................................................... 13
II) Contexte éolien/biodiversité : un fort enjeu au cœur de tous les parcs éoliens ..................... 14
A) L’évolution de l’éolien en Europe ......................................................................................................................... 14
B) Le développement de l’éolien en France ............................................................................................................. 15
C) Cadre réglementaire ........................................................................................................................................... 19
D) Effets et impacts des parcs éoliens sur les oiseaux ............................................................................................. 26
E) L’impact des parcs éoliens sur le paysage .......................................................................................................... 38
F) Moyens techniques mis en place pour concilier biodiversité et parcs éoliens .................................................... 44
III) Méthodes et matériels utilisés .................................................................................................. 51
A) Sites d’études ...................................................................................................................................................... 51
B) Méthodes et matériels ........................................................................................................................................ 61
IV) Résultats ..................................................................................................................................... 68
V) Analyse critique des résultats..................................................................................................... 92
Conclusion-Perspectives .................................................................................................................. 94
Bibliographie .................................................................................................................................... 98
Tables des illustrations ................................................................................................................... 103
Annexes ........................................................................................................................................... 106
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Remerciements
C’est en commençant par ces quelques lignes que je tiens tout d’abord à remercier toutes les
personnes qui ont permis le bon déroulement et l’exécution globale de mon stage dans les meilleures
conditions.
Je souhaite accorder mes remerciements à Pauline Rico et Hubert Lagrange, directeurs du
bureau d'étude de Sens Of Life qui m’ont permis de réaliser mon stage de fin d’étude de Master 2 au
sein de sa structure et de son équipe.
Je remercie plus particulièrement Pauline Rico, mon maître de stage qui m’a accordé sa
confiance et une autonomie complète pour la réalisation des missions. Un grand merci aussi pour tous
ces échanges qui ont été pour moi très constructifs et enrichissants pour ma culture personnelle et
professionnelle.
Je remercie de même les autres membres de l’équipe de Sens of Life, Hubert Lagrange et
Lucie Yrles pour leur accueil, leur disponibilité, leur bonne humeur et pour m’avoir intégrée dès le
premier jour. J’ai également pu avoir la chance de dialoguer et d’apprendre des connaissances
diverses de chacun d’entre eux.
Je remercie aussi Briane Gérard et Alet Bernard, Maîtres de Conférences à Université
Toulouse Jean-Jaurès et appartenant au Laboratoire GEODE, d’avoir accepté de m’encadrer, de leur
bonne humeur, de leur disponibilité et de m’avoir aiguillée avec clarté et rapidité.
Enfin, je remercie toutes les personnes qui m’ont apporté leur soutien tout au long de ce stage
et tout spécialement mes parents qui m’ont accompagnée durant ces six mois.
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Introduction
Dans le cadre du Master 2 Géographie des changements Environnementaux et Paysagers, nous
avons eu l’opportunité d’effectuer un stage entre trois et six mois. Cette expérience est pour moi
l’étape la plus importante pour comprendre le milieu du travail dans lequel nous sommes amenés à
évoluer après l’obtention du master. C’est dans ces circonstances réelles que nous pouvons mettre en
pratique la théorie que l’on a étudié durant plusieurs années.
J’ai effectué un stage de six mois au sein du bureau d'étude Sens Of Life dont les bureaux sont
à Plaissan (34). Après avoir répondu à l'offre de stage paru sur Réseau TEE en envoyant ma
candidature. J'ai obtenu un entretien téléphonique en fin d'année 2018 avec la directrice du bureau
d'étude de Sens Of Life, Pauline Rico. Durant cet entretien, j'ai passé des tests de reconnaissances
sonores et visuels d'oiseaux à l'aide du logiciel Trombinature. Ceux-ci se sont révélés positifs.
À la suite de cet entretien, j’ai obtenu mon stage de six mois au sein de la structure grâce à
ma polyvalence due à la formation, et à ma passion personnelle pour les oiseaux et plus précisément
les rapaces.
Mes principaux objectifs du stage ont été de comprendre et d'analyser les comportements de
l'avifaune et plus particulièrement des rapaces face aux parcs éoliens. J’ai également comparé les
comportements des rapaces suivants les différents parcs éoliens et tester des avertissements sonores
puis créer et proposer de nouveaux avertissements sonores à l'aide de playlists sur haut-parleurs
embarqués. Cette méthodologie permet d’essayer de comprendre et de notifier le comportement des
oiseaux sur le parc éolien avec les avertissements sonores émis. Pour finir, j’ai eu l’occasion de
pratiquer le suivi de mortalité sur un parc éolien audois.
Cette obtention de stage est pour moi une vraie satisfaction. Il m’a permis de comprendre les
différents enjeux environnementaux, paysagers, socio-culturel, écobiologie, éco-éthologiques et
même politiques voire stratégiques qui se posent autour des énergies renouvelables et de la
préservation de la biodiversité. Par exemple : Comment bien prendre en compte la biodiversité sur
un parc éolien ? Comment concilier énergies renouvelables (ici parcs éoliens) et avifaune ? Comment
éviter, réduire et compenser au mieux la collision entre éoliennes et oiseaux ? La réaction de
l’avifaune présent sur un parc éolien est-elle la même que sur les autres parcs éoliens ?
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De plus, le stage me permet d’enrichir mes connaissances autant professionnelles que
personnelles en terme naturaliste et géographique (ornithologie, botanique, climatologie,
géomorphologie, ethnologie…) mais aussi en termes d’apprentissage de la conservation et de la
gestion de ces espaces naturels grâce à des échanges avec les partenaires ou les clients (Valeco, CNR,
BKW…) sur nos actions et nos missions. A mon sens, le géosystème actuel, les différents échanges
entre l’Homme et la nature, sont très importants à explorer et à comprendre pour pouvoir essayer par
la suite d’apporter une meilleure gestion, protection et adaptation pour garder une belle harmonie
entre le développement de l’Homme et la Nature.
Ainsi mon choix de problématique pour ce stage découle de l’idée d’essayer de comprendre
et d’analyser les comportements de l’avifaune et plus particulièrement des rapaces face aux parcs
éoliens, afin d’apporter des réponses lors de problématiques rencontrés en phase de développement
ou d’exploitation de parcs éoliens avec des enjeux avifaunistiques
Ma problématique sera : Quel est le comportement des rapaces face à un parc éolien en fonction du
paysage et avec ou sans avertissement sonore ?
La problématique choisie me permet de faire appel aux connaissances théoriques reçues en cours en
ce qui concerne l’évolution du paysage et de la gestion de l’environnement. Je fais aussi appel à des
connaissances personnelles surtout ornithologiques sur le comportement de l’oiseau et sur la
reconnaissance d’espèces rencontrées.
Mais cela ne sera pas suffisant pour y répondre totalement. J’ai fait une grande part de recherche
bibliographique autant en français qu’en anglais pour pouvoir me familiariser avec le sujet. Cela me
permet de comprendre les problématiques et les questionnements qui tournent autour de la
problématique éolien-oiseaux.
Cette étape a été combinée avec de multiples sorties de terrain pour prendre conscience de la réalité
et être au cœur de la problématique. Ceci, a été l’opportunité de tester des systèmes d'avertissement
sonore, de réaliser des tests de détection radar et caméra et de construire mes propres cartes, à l’aide
du logiciel QGIS, avec mes propres données mais aussi avec des données renseignées. Cela m’a
permis de comparer les différents comportements face aux parcs éoliens en fonction du paysage qui
l’entoure. Le suivi mortalité aux pieds de chaque éolienne des parcs éoliens a montré l’effectif de
mortalité et son évolution. Cela, m’a permis de prendre conscience des enjeux de demain. De plus,
les connaissances et les techniques des professionnels qui m’ont entouré tout au long du stage ont été
très bénéfiques et très enrichissantes pour m’aider à élucider ce questionnement.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Dans un premier temps, nous traiterons le contexte général du stage en parlant de la problématique
choisie, de la structure d’accueil et des différentes missions confiées. Dans un second temps, nous
aborderons le contexte éolien/biodiversité en présentant la situation de l’Europe et de la France puis
le cadre réglementaire de l’implantation d’un parc éolien, les effets des parcs éoliens sur les oiseaux
et les moyens techniques misent en place pour concilier le développement de l’éolien et la biodiversité.
Dans une troisième partie, nous traiterons des méthodes et du matériel utilisés pour réaliser cette
étude. Nous terminerons par aborder les résultats de cette étude, suivie d’une analyse critique des
résultats.
I) Cadre général et contexte du stage
A) Problématique et enjeux du stage
Le choix de la problématique pour ce stage comme je l’ai énoncé plus haut découle de l’idée
de comprendre et d’analyser l’évolution de notre environnement actuel avec le rapport éoliennes-
oiseaux et de le corréler avec une gestion et une conservation ou une prise en compte de la biodiversité.
Dans le cadre du stage, je vais essayer de comprendre et d’analyser les comportements des rapaces
face aux parcs éoliens.
Ma problématique sera : Quel est le comportement des rapaces face à un parc éolien en fonction du
paysage et avec ou sans avertissement sonore ?
La problématique choisie va me permettre de faire appel aux connaissances théoriques reçues en
cours en ce qui concerne l’évolution du paysage et de la gestion de l’environnement. Je ferais aussi
appel à des connaissances personnelles surtout ornithologiques sur le comportement de l’oiseau et
sur la reconnaissance d’espèces présentent rencontrées.
Cette problématique va également me faire réagir et prendre conscience des différents enjeux
environnementaux, écologiques, paysagers, socio-culturel, écobiologie, éco-éthologique et même
politiques voire stratégiques qui se posent autour de cette problématique éolien-oiseaux. Cette
problématique fait appel à la pluridisciplinarité. Elle établit une relation importante entre l’éco-
éthologie, l’éco-biologie et la géographie : la géographie, nous permet de comprendre l’espace et
l’environnement dans lequel nous sommes, l’éco-biologie nous permettra de comprendre les espèces
et l’éco-ethologie nous permettra de comprendre le comportement de l’oiseau. C’est principalement
la complémentarité de ces trois disciplines qui pourra mettre en lumière les résultats obtenus.
A savoir que l’énergie éolien offre une source d’énergie renouvelable, limitant le changement
climatique. Son exploitation peut néanmoins avoir un impact sur certaines espèces d’oiseaux et
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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chauves-souris, ce qui devient une problématique majeure pour les développeurs et les exploitants
qui en ont bien conscience (Sens Of Life, 2015).
Ce stage est la réponse la plus développée et précise que j’apporterai et permettra d’en connaître un
peu sur le sujet. Il permettra également de pourvoir développer de nouvelles pistes d’études dans ce
domaine qui est tout nouveau. C’est une expérience innovante qui a été créé par le bureau d’étude.
Ce stage justifie mon envie et ma passion pour la conservation et gestion de la nature plus précisément
pour l’avifaune. C’est également l’occasion de me montrer à quel point je peux travailler en équipe
et avoir quelques responsabilités. Ce stage est l’opportunité de me faire réaliser que nous devons vivre
en harmonie et retrouver un équilibre et une base solide entre le développement de l’Homme et la
pérennité de la Nature.
B) Présentation de la structure d’accueil
Sens Of Life (abréviation de « Sensors Of Life » - « capteurs de vie ») est une jeune entreprise
innovante. Elle se trouve à la confluence des métiers de l’environnement, de la recherche et de
l’industrie. Cette start-up fonctionne sous la forme d’un réseau d’experts pluridisciplinaires :
biologistes, développeurs électroniques, programmeurs, physiciens, ingénieurs financiers…
Tous sont pionniers dans leurs travaux, totalement indépendants, animés par un esprit d’exploration
et de recherche. Ils partagent une passion pour le développement de nouveaux outils et de nouvelles
méthodes dans le but :
• D’améliorer notre connaissance du vivant,
• De concilier nos sociétés avec un environnement riche et préservé,
• De partager et transmettre des expériences et des savoirs faire autour des problématiques
environnementales.
Pour atteindre ces objectifs, Sens Of Life développe une recherche collaborative et participative,
basée sur l’échange, les réseaux et le plaisir de progresser en partageant.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Sens Of Life est une structure robuste et performante, en plein développement national et international
avec 1/3 de son activité en Belgique et en Allemagne.
Sens Of Life est composée d’une jeune équipe dynamique, travaillant à 100% dans l’éolien, dont
certains depuis plus de 10 ans, composée pour l’instant de 8 personnes regroupant toutes les
compétences nécessaires au bon déroulement d’une étude de qualité.
Organigramme de Sens of Life :
Mathieu Lubac
Directeur administratif et financier
Pauline Rico
Directrice d’études spécialisée en
herpétologie et chiroptérologie
Clélia Perrin
Stagiaire
Hubert Lagrange
Directeur R&D senior, Docteur en
écologie forestière et compétences
en botanique et milieux naturels
Lucie Yrles
Chargée de missions R&D
Tiffanie Kortenhoff
Chargée de missions naturalistes
Eloïse Pariot
Chargée de missions naturalistes
Guillaume Berdin
Chargée de missions naturalistes
Equipe de Reims Equipe de Plaissan Equipe de Poitiers
Caroline Cosnard
Chargée de missions naturalistes
Carte 1 :" Carte de localisation des agences et points relais Sens Of Life" (Source : Perrin, 2019)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Les principales activités du bureau d’étude sont :
➢ Les expertises naturalistes à l’aide de collecte d’indices, la pose de pièges photos, d’enregis-
treurs acoustiques, et prise de photos directes. Elles sont réalisées sur la faune comme les
chauves-souris, les oiseaux, les amphibiens, les reptiles et les odonates, orthoptères, coléop-
tères et lépidoptères et caractérisation des milieux naturels (habitats et zones humides). + sui-
vis mortalité
➢ L’ingénierie écologique qui consiste réguler les parcs éoliens pour éviter la mortalité des oi-
seaux et des chauves-souris, l’accompagnement dans le développement d’un projet de la phase
conception à la mise en œuvre et le suivi des mesures compensatoires.
➢ Valorisation et communication autour de la biodiversité : accompagner le client afin de pren-
dre en compte au mieux les enjeux de conservation de la biodiversité, utiliser la biodiversité
comme une plus-value en communicant grâce à l’aménagement de sentiers découvertes.
Sens Of Life utilise du matériel de toute dernière génération afin de réaliser des suivis innovants tels
que la trajectographie par imagerie thermique et acoustique afin d’aboutir à une évaluation de la mor-
talité effective en temps réel. Ces résultats peuvent être combinés à ceux d’un suivi de mortalité au
sol réalisé simultanément.
Au-delà du développement physique de capteurs, Sens Of Life élargit sa démarche à la création d’un
réseau mobilisant des enregistreurs ultrasonorespour constituer un observatoire en temps réel de l’ac-
tivité des chauves-souris à grande échelle : ProBat (voir Annexe 2).
Les résultats de ce programme de recherche ont également trouvé une application sur les parcs éoliens
:
• Réduire l’impact de ces installations grâce à une prise en compte optimisée de l’activité des
chauves-souris, notamment des espèces migratoires
• Optimiser la production électrique des installations
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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C) Missions confiées
Durant ce stage, j’ai eu la chance de réaliser de multiples missions. Ma mission principale consistait
à observer le comportement des oiseaux sur les parcs éoliens face aux avertissements sonores.
Lorsqu’un oiseau, et plus principalement un rapace, était en approche je lançais les sons
d'avertissement sonore aux abords des éoliennes pour que le rapace soit attentif au danger. J’observais
et je notais le comportement et la réaction de l’oiseau face à l’éolienne et lors de l’émission des sons.
Ces observations faites sur le terrain sont rentrées par la suite dans un fichier EXCEL (voir Annexe
3).
Mes missions complémentaires ont été de construire les playlists d'avertissement sonore que l’on a
testé pour pouvoir prévenir du danger l’oiseau à l’approche de l’éolienne. Ces playlists ont été
construites à partir de sons spécifiques aux espèces rencontrées sur les sites d’études. Elles sont aussi
constituées de sons de diverses espèces comme le lion, le chat, la pie, l’éléphant, le corbeau, la
corneille, etc... Elles sont aussi constituées de sons anthropiques, c’est-à-dire des bruits comme un
klaxon de voiture, un bip de recul etc... Ces playlists ont été créées et ajustées avec l’aide du logiciel
Audacity ou Windows MovieMaker.
De plus, j’ai également effectué le suivi mortalité une fois par semaine au pied de chaque éolienne du
parc éolien A : plaine viticole. Cela m’a permis de suivre le protocole ministériel du suivi de la
mortalité.
Ensuite, j’ai vérifié l’efficacité du système Probird sur les parcs à distance. Cette mission consiste à
récupérer les images et les vidéos des caméras enregistrées par l’ordinateur (une image toutes les 5
secondes) et à voir si les images ou les vidéos enregistrés ont bien détectées des oiseaux et non des
avions, des gouttes d’eau, des nuages ou des insectes... Cela permet de vérifier qu’il n’y a pas de biais
entre ce que la caméra a détecté et le signal sonore ou l’ordre d’arrêt de la machine qu’elle a envoyé.
J’ai participé à la rédaction de dossiers d’études et à la réalisation de la cartographie confiées au
bureau d’étude.
J’ai également eu l’opportunité grâce à Sens Of Life, de réaliser et de présenter un poster sur les
résultats de mon étude au Congrès CWW : Conference on Wind energy and Wildlife impacts en août
2019 à Stirling en Ecosse (voir Annexe 5).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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II) Contexte éolien/biodiversité : un fort enjeu au cœur de tous les parcs
éoliens
Il existe des études sur la réaction des oiseaux face à différents sons (Thierry Aubin, 2010 et 2019,
et STAC, 2016 et 2017). Mais cette solution a été récemment appliqué au monde de l’éolien et il
n’existe pas encore de référence.
Néanmoins, ils existent énormément plus de contenus sur les problématiques oiseaux/éoliens. Ce
sujet fait partie intégrante de mon étude et permet d’avoir une bonne compréhension des enjeux et du
contexte de cette problématique. Il me paraissait donc essentiel de le traiter en y ajoutant l’analyse
des milieux et des paysages qui sont nécessaires pour l’étude.
A) L’évolution de l’éolien en Europe
Dans un contexte de transition énergétique et de diminution des émissions de gaz à effet de serre,
les différentes énergies renouvelables, dont l’éolien terrestre, ont un rôle crucial à jouer (ADEME,
2016). Malgré leurs divers avantages pour la lutte contre le changement climatique, les éoliennes ont
de nombreux impacts potentiels sur la biodiversité, en particulier sur les vertébrés volants.
Le secteur éolien a connu une très forte croissance mondiale depuis plus de dix ans pour dépasser en
mars 2017, le chiffre de 500.000 MW installés.
Des pays comme les Etats-Unis, qui ont entrepris le développement de parcs géants dès les années
70, disposent de milliers d’éoliennes de très faible puissance (inférieure à 0,2 MW) – près de 13 000
rien que sur les trois parcs de Tehachapi Pass, San Gorgonio Pass et Altamont Pass – tandis que la
France, où le développement de l’éolien n’a réellement débuté qu’au début des années 2000, dispose
d’éoliennes de plus d’1 MW (la moyenne et la médiane s’établissant toutes deux à 2 MW). Le nombre
d’éoliennes nécessaires pour atteindre la même puissance installée est donc, vraisemblablement
supérieur aux Etats-Unis qu’en France. Mais de nos jours, aux USA ils doivent installer de très
grandes et puissantes machines non ?
L’Europe est une des régions pionnières du développement éolien dans le monde, elle est la deuxième
région du monde en termes de croissance annuelle (+12.400MW en 2016) derrière la Chine
(+23.400MW). En Europe, l’énergie éolienne a représenté plus de 10% de la consommation
d’électricité en 2016 pour une capacité totale de 153.700 MW. La France se situe en quatrième
position, avec près de 12.000 MW installés, derrière l’Allemagne (50.000 MW), l’Espagne (23.000
MW) et le Royaume-Uni (14.500 MW).
La France se situe en 7ème position mondiale au 31/12/16 (LPO, 2017).
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Graphique 1 : "Puissance éolienne", (Source : Global wind statistics, 2016)
Malgré ses efforts, la France reste un des mauvais élèves de l’Union Européenne, elle est encore loin
d’avoir atteint ses objectifs d’énergies renouvelables pour 2020. Le développement de l’éolien en est
d’autant plus important, la France disposant du 2eme gisement éolien d’Europe derrière le Royaume-
Uni.
B) Le développement de l’éolien en France
Historiquement, l’éolien a commencé à
se développer dans les trois régions les
plus ventées représentées sur la carte
des gisements éoliens :
• La côte languedocienne ;
• La vallée du Rhône ;
• La façade ouest du pays, de la Vendée
au Pas-de-Calais.
Carte 2 : "Le gisement éolien français [m.s-1]",
(Source : ADEME, 2015)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Au fur et à mesure du développement des éoliennes, surtout dans les années 2000, leur gabarit a
augmenté permettant de capter des vents plus hauts ou plus faibles. La puissance générée par une
seule machine a ainsi été démultipliée en quelques années. Les parcs éoliens ont alors été installés
dans des régions moins ventés et faiblement peuplés telles que les grandes plaines agricoles
(Champagne Ardenne, Centre Val de Loire, Lorraine, Bourgogne). La présence plus faible de l’éolien
dans certaines régions est principalement due à des contraintes paysagères (Alpes, Corse, Pyrénées…),
de peuplement (Ile de France) ou à de faibles gisements de vent (Aquitaine, Franche Comté…).
Figure 2 : "Evolution technique des éoliennes", (Source : IPCC, 2011)
L’essor de l’éolien a principalement eu lieu en France entre 2000 et 2016 grâce à diverses lois et
décrets incitatifs (garanties d’achat sur la base de tarifs réglementés et préférentiels, Zone de
Développement éolien (ZDE), etc). Le 12 juillet 2010, la loi Grenelle II durcit les conditions
d’installation des éoliennes qui deviennent désormais classées au titre de la réglementation des
Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), avec un ralentissement du
développement de l’éolien entre 2010 et 2013 (ERACONSEIL, 2012).
Enfin, la planification a évolué plusieurs fois (ZDE, Schémas Régionaux Eoliens ou SRE) avant
d’être modifiée une dernière fois en 2016 à l’occasion de la mise en place des nouvelles régions. La
loi NOTRe donne ainsi l’obligation à ces nouvelles régions de créer un nouveau schéma de
planification, le SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable et
d’Egalité des Territoires), qui fusionne plusieurs documents et plans existants. Ce schéma doit fixer
les « objectifs de moyen et long terme en matière d'équilibre et d'égalité des territoires, d'implantation
des différentes infrastructures d'intérêt régional, de désenclavement des territoires ruraux, d'habitat,
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
17
de gestion économe de l'espace, d'intermodalité et de développement des transports, de maîtrise et
devalorisation de l'énergie, de lutte contre le changement climatique, de pollution de l'air, de
protection et de restauration de la biodiversité, de prévention et de gestion des déchets » (Eolien et
biodiversité, 2010 et 2017).
Dans le cadre de la loi de la transition énergétique pour la croissance verte publiée au Journal Officiel
du 18 août 2015, la France s’est fixée différents objectifs concernant la réduction des émissions de
gaz à effet de serre et la part des énergies renouvelables dans sa consommation et sa production
d’électricité.
Figure 3:" Les grands objectifs de la loi de transition énergétique en France", (Source : Loi transition énergétique,
2015)
L’ADEME a réalisé une ACV (Analyse du Cycle de Vie), afin de calculer les impacts
environnementaux du secteur éolien en tenant compte de toutes les étapes du cycle de vie d’une
installation : de l’extraction des matières premières à la gestion et au recyclage des déchets en fin de
vie. L’éolien est une des énergies renouvelables la plus faiblement émettrice en gaz à effet de serre et
ayant un des impacts les plus faibles sur les compartiments air, sol et eau. La demande cumulée en
énergie d’une éolienne (de la production au recyclage des matériaux) correspond à 12 mois de
production (temps de retour énergétique de 12 mois), soit de l’ordre de 5 fois moins que le mix
électrique français en 2011 (ADEME, 2015).
Concernant l’utilisation de terres et métaux rares, voués à disparaitre dans les années à venir et dont
l’extraction est particulièrement polluante, certaines éoliennes utilisent des aimants permanents pour
lesquels le néodyme et le dysprosium sont nécessaires. Toutefois cela concernerait seulement 10%
des éoliennes française selon le SER (Syndicat des Energies Renouvelables, 2017).
L’impact serait donc faible comparé à d’autres énergies renouvelables et l’énergie éolienne est
plébiscitée par l’Etat afin d’atteindre ses objectifs.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
18
Le parc éolien français s’élevait à 5.760 éoliennes en exploitation pour une puissance totale installée
de 11.722 MW au 31 décembre 2016 (LPO France, 2017) et a atteint une puissance totale de 13.472
MW au 31 décembre 2017 (Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de
la Mer, 2017).
La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décline les objectifs prévus par la loi relative à la
transition énergétique. Parue le 2 novembre 2016, la PPE établit des objectifs précis pour chacune
des énergies utilisées sur le territoire et définit le mix énergétique dont souhaite s’équiper la France à
différentes échéances. Une seconde PPE est en cours d’élaboration. Les objectifs pour l’éolien
terrestre étaient les suivants dans la PPE 2016 : la puissance installée doit atteindre 15.000 MW à la
fin 2018 et 21 800 MW (option basse) à 26 000 MW (option haute) à l’horizon 2023.
Graphique 2: "Emission de gaz à effet de serre par les différents types d'énergie" (Source : ADEME 2016)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
19
Graphique 3 : "Estimation du nombre d'éoliennes installées en fonction des différents objectifs de la PPE", (Source :
Marx, 2017)
La LPO France (2017) a réalisé une estimation du nombre d’éoliennes nécessaires pour réaliser ces
objectifs (au regard de la puissance unitaire moyenne des éoliennes et de son évolution). En option
haute, cela nécessiterait de pratiquement doubler notre parc éolien afin d’atteindre 10.000 à 12.000
éoliennes terrestres d’ici 2023. Il faut néanmoins prendre en compte le repowering. Afin de réussir à
atteindre les objectifs de 2023 (fourchette haute), la FEE estime que le rythme des nouvelles
installations devrait être porté à 2.000 MW par an (1.351 MW en 2016) principalement grâce à
l’introduction de nouvelles éoliennes plus grandes et plus performantes. Ces éoliennes remplaceront
également les anciennes sur les premiers sites de production arrivant bientôt à la fin de leur contrat
d’achat d’électricité de 15 ans (repowering). A moyen terme, le SER considère que le repowering
permettra en grande partie d’atteindre les objectifs de 40% d’énergies renouvelables en 2030 fixées
par la France mais également par l’Union Européenne.
C) Cadre réglementaire
1) Procédure d’autorisation
Face aux controverses et pour une meilleure prise en compte de ces impacts environnementaux,
plusieurs mesures et textes réglementaires ont été mis en place. Il s’agit notamment de la loi Grenelle
2 qui a fait entrer à partir de 2011 les éoliennes dans le champ des ICPE. Cette nouvelle
réglementation impose désormais aux promoteurs éoliens, la réalisation d’une évaluation
environnementale afin de garantir une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux et la
mise en place d’un programme de suivi postimplantatoire pour évaluer le taux de mortalité (avifaune
et chiroptère) des parcs éoliens.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
20
La construction et l’exploitation d’un parc éolien terrestre est soumise à plusieurs réglementations :
• Au titre du code de l’énergie, une autorisation d’exploiter (installation de plus de 50MW) et une
demande de raccordement au réseau public sont nécessaires ;
• Au titre du code de l’environnement, les éoliennes relevant de la législation ICPE, une déclaration
(seulement si toutes les éoliennes ont entre 12 et 50m de hauteur et pour une puissance installée
inférieure à 20MW) ou une autorisation sont nécessaires. De plus, en cas d’atteinte au bon état de
conservation d’une espèce protégée par le parc éolien, il est obligatoire d’effectuer une demande de
dérogation ;
• D’autres autorisations s’avèrent parfois nécessaires (défrichement, zones humides, etc.).
Depuis 2017, ces différentes autorisations font l’objet d’une autorisation environnementale unique
délivrée par le préfet afin de simplifier les démarches réglementaires. L’obtention de l’autorisation
unique se fait en différentes étapes :
• Une étude d’impact préalable est réalisée, elle comprend une étude de l’environnement physique du
site (géologie, pédologie, climat, hydrologie…), une étude de l’environnement humain (démographie,
emploi, risques pour la santé...), une étude des paysages et du patrimoine, et enfin une étude
écologique sur un an afin d’étudier les milieux naturels environnants. A la suite de cette étude
d’impact, le dossier de demande d’autorisation unique est déposé devant l’administration.
• Le dossier est alors étudié par l’administration ainsi que l’autorité environnementale.
• Une enquête publique est ouverte avec un affichage dans les villes et villages dans un rayon de 6km
autour du lieu prévu d’implantation des éoliennes. A la suite de cette enquête un rapport est rendu par
un commissaire enquêteur.
• Le préfet prend sa décision, si celle-ci est positive, un arrêté d’autorisation unique ICPE est publié,
si elle est négative, un arrêté de refus est publié. Insère ici le paragraphe qui est dans Développement
de l’éolien en Union européenne
Cet arrêté d’autorisation unique peut fixer différentes prescriptions en fonction des résultats des
études et de l’enquête publique, qui viennent s’ajouter aux prescriptions réglementaires nationales.
Ces différentes prescriptions sont toutes basées sur la logique « ERC » : les porteurs de projets
s’engagent à « Eviter, Réduire, Compenser » les impacts du parc sur l’environnement. Des mesures
d’évitement, de réduction et de compensation peuvent donc être imposées dans l’arrêté et des mesures
d’accompagnement et de suivi peuvent aussi être mises en place (certains suivis étant obligatoires).
2) La séquence ERC (Eviter-Réduire-Compenser)
La séquence ERC est une doctrine qui existe en France depuis la loi du 10 juillet 1976 sur la protection
de la nature et qui figure dans le droit communautaire (directives de 1985 concernant l’étude d’impact
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
21
des projets et de 2001 concernant l’évaluation environnementale des Plans et directives Natura 2000
« Habitats, faune, flore» et « oiseaux », directive cadre sur l'eau...) (Ecosphère, 2018).
Il s’agit d’une doctrine consistant à adopter, dans le cadre de la mise en place d’un projet susceptible
de présenter des impacts sur le milieu naturel, une démarche visant d’abord à éviter, ensuite réduire
et, en dernier recours, compenser les impacts environnementaux pouvant être occasionnés. Pour ce
qui concerne la problématique éolienne et oiseaux, l’application de cette doctrine passe par des
mesures telles que :
➢ la prévention de la destruction des nids,
➢ l’élimination des facteurs d'attraction des oiseaux,
➢ l’utilisateur d’effaroucheurs acoustiques, visuels,
➢ la compensation de la destruction des habitats, etc.
L’objectif principal de cette doctrine est d’inciter les maîtres d’ouvrages à prendre en compte les
enjeux environnementaux le plus en amont possible lors de la conception des projets. En effet, comme
l’indique le MEDDE19 en 2012, les questions environnementales doivent faire partie des données de
conception des projets au même titre que les autres éléments techniques, financiers, etc (Eolien et
biodiversité, 2010). Cela passe par la réalisation d’une Etude d’Impact Environnementale (EIE) qui
a pour finalité de définir, à partir d’une évaluation et d’une expertise environnementale, les meilleurs
scénarios d’implantation permettant de limiter au maximum les impacts négatifs. Aussi, cette EIE
permet de proposer des stratégies à long terme pour réduire les impacts environnementaux au cours
de la période de fonctionnement. Dans le cadre des projets éoliens cela permet en effet d’intégrer et
Figure 4 : "Schéma illustrant le bilan écologique d'un projet" (Source : Ministère de la Transition Ecologique,
2016)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
22
d’anticiper certains risques inhérents à ces installations tels que la mortalité sur la faune volante (Coly,
2015).
3) Etudes d’impacts environnementaux et suivi post implantatoire
L’étude d’impact environnementale est une démarche visant à intégrer l’environnement dans
l’élaboration d’un projet, d’un document de planification ou d’un plan ou programme, et ce dès les
phases de réflexions (ADEME, 2006). Elle consiste à l’étude et l’analyse des composantes
environnementales dans leur globalité : population, faune, flore, habitats naturels, sites et paysages,
biens matériels, facteurs climatiques, continuités écologiques, équilibres biologiques etc., ainsi que
les interactions entre ces éléments. La conduite d’une EIE sur des projets éoliens suit un processus
itératif définit par le MEDDE dans le guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens
de 2010.
Figure 5 : "Démarche générale de la conduite de l'étude d'impact", (Source : MEDDE, 2010)
Pour les projets éoliens, l’EIE présente une grande importance pour l’appréciation des enjeux sur la
faune volante (avifaune, chiroptères). En effet, du fait de leur mode de déplacement, ces espèces
présentent une vulnérabilité face aux éoliennes. Les inventaires et expertises lors de l’EIE permettent
donc de mieux anticiper les impacts futurs que pourraient occasionner les parcs éoliens sur ces
groupes. L’EIE prévoit dans le cadre de l’évaluation des enjeux liés à ces groupes faunistiques, une
analyse en deux étapes : un prédiagnostic réalisé par une approche large, puis un diagnostic plus
précis qui constitue une étude approfondie de l’état initial (Direction Générale de la prévention des
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
23
risques, 2016). Ces descriptions ont pour but d’apprécier la pertinence des conclusions de l’EIE et
aussi les possibilités d’exploitation et de comparaison des données d’inventaires.
Figure 6 : "Démarche générale de la conduite de l'étude d'impact", (Source : MEDDE, 2010)
En plus de L’EIE, le classement en ICPE des projets éoliens introduit l’obligation pour les maîtres
d’ouvrage de réaliser un suivi environnemental en phase post implantation. En effet, l’article 12 de
l’arrêté du 26 août 2011 précise l’obligation pour l’exploitant de réaliser, au moins une fois durant les
trois premières années d’exploitation, un suivi environnemental permettant d’estimer la mortalité de
l’avifaune et des chiroptères due à la présence des aérogénérateurs puis de le renouveler tous les dix
ans. Ce suivi permet de déterminer les impacts des éoliennes et les différentes espèces concernées
(Rodrigues et al., 2008). La mise en place d’un suivi post-implantatoire nécessite de disposer d’un
référentiel de comparaison dans le temps (connaître la situation préalable à l’implantation des
éoliennes) et/ou dans l’espace (effectuer une comparaison avec un site témoin). Aussi, tout comme
pour l’EIE, l’application d’une méthode d’étude standardisée est très importante pour obtenir des
résultats exploitables ou pour faciliter des comparaisons d’une année sur l’autre et vis-à-vis d’autres
parcs éoliens. Cependant, en dépit d’une lente amélioration des pratiques relatives à l’étude d’impact,
constatée depuis plus de trente ans désormais, leur qualité reste cependant dans bien des cas
insuffisante (MEDDE, 2011).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
24
4) Les arrêtés préfectoraux
Les arrêtés préfectoraux sont consultable sur le site internet des DREAL de chaque régions. Ils sont,
d’après la charte de l’environnement, obligatoirement disponibles au public (« Article 7 : Toute
personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations
relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des
décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement »).
Les différents sites officiels des préfectures départementales, des DREAL ainsi que des bases de
données des ICPE ont été parcourus, toutefois un certain nombre d’arrêtés restent introuvables et il
était malheureusement impossible de consulter directement les documents dans les préfectures
concernées.
La répartition du nombre d’arrêtés préfectoraux rassemblés n’est pas toujours représentative de la
puissance éolienne raccordée en France.
Les départements des régions Grand-Est et Occitanie ont très peu communiqués leurs arrêtés sur leurs
sites officiels. Plus de 100 arrêtés ont été récoltés pour la seule région Hauts-de France alors que le
Grand-Est, pour une puissance installée pratiquement équivalente, représente seulement 55 arrêtés et
l’Occitanie avec 1 399 MW installés seulement 31.
Carte 3 :"Puissance éolienne raccordée en France", (Source : RTE, 2018)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
25
Grâce au site internet TheWindPower (consultation été 2019), le nombre d’éoliennes présentes dans
chaque département a pu être déterminé. Il a ainsi été possible de déduire si l’absence d’arrêtés dans
un département était due à un manque de communication de la préfecture ou si cela était tout
simplement dû à l’absence de parcs éoliens dans le département. En conséquence, 14 départements
n’ont pas publié leurs arrêtés sur les différents sites officiels.
Carte 5 : "Nombre d'arrêtés récoltés par
département", (Source : Ecosphère, 2018)
Carte 4: "Nombre d'éoliennes présentes dans chaque
département", (Source : Ecosphère, 2018)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
26
D) Effets et impacts des parcs éoliens sur les oiseaux
L’expansion du secteur éolien a des conséquences sur la biodiversité et plus particulièrement sur
l’avifaune. Les impacts des parcs éoliens sur les oiseaux sont ainsi multiples : modification ou
destruction des habitats lors de la construction, dérangement de certaines espèces avec une éventuelle
modification des territoires et enfin la mortalité directe d’individus par collision (Desholm, 2006).
L'effet des parcs éoliens sur l’avifaune est très variable et dépend de plusieurs facteurs :
- la phénologie des espèces (hivernage, nidification, passage migratoire ou oiseaux
sédentaires) et les modalités d’utilisation du site par les oiseaux,
- la sensibilité des espèces aux différents effets potentiels de l’activité éolienne :
o Effets directs (Smith & Dwyer, 2016) : la collision directe avec les pales d’éoliennes, causant
la mort des individus,
o Effets indirects (Smith & Dwyer, 2016) : les perturbations ou dérangements, qui provoquent
l’évitement de ces infrastructures et se manifestent de différente façon : la perte d’habitat et l’effet «
barrière ».
- les caractéristiques du projet (nombre et positionnement des éoliennes, hauteur des mats,
orientation du parc…), de l’environnement local (Kitano and Shiraki 2013) et des
conditions météorologiques (De Lucas, 2008 ; Kerlinger, 1998).
Les données de la littérature scientifique internationale sur les suivis de parcs éoliens en phase
d’exploitation permettent d’apprécier des sensibilités divergentes pour deux catégories d’espèces :
- une première avec des espèces sensibles aux perturbations engendrées par ces
infrastructures, qui subissent l’effet « barrière », l’éloignement, voire de dérangement au
nid, et donc au risque de perte de territoire vital. Ces espèces farouches sont en général
peu sensibles au risque de collision,
- la seconde, à l’inverse, avec des espèces sensibles aux risques de collision avec les pales,
qui sont moins concernées par les effets d’évitement (Grünkorn, 2016), de perte de
territoire ou de dérangement comme les pigeons, les goélands ou les mouettes.
Cette approche caricaturale nécessite beaucoup de précautions dans l’analyse des impacts d’un projet
éolien. Les paragraphes suivants détaillent l’état actuel des connaissances sur les sensibilités de
l’avifaune en fonction des espèces, et de leur statut sur site.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
27
1) Mortalité causée par l’activité éolienne
En comparaison avec d’autres origines anthropiques (lignes électriques, routes, prédation par
animaux domestiques, chasse, pesticide…), les parcs éoliens ont un faible impact sur la mortalité
directe de l’avifaune (Erickson, 2005).
Le risque de collision avec les éoliennes est très variable et dépend de la sensibilité des espèces, avec
plusieurs groupes d’espèces impactées (migrateurs : Johnson, 2002 ; les rapaces : De Lucas, 2008) et
des caractéristiques du site d’étude (De Lucas,2008). Cette affirmation est confirmée au niveau
national par de nombreuses publications scientifiques, comme le confirme la synthèse des suivis de
mortalité réalisée par la LPO sur 12,5 % des parcs éoliens en exploitation en France (LPO France,
2017).
Cause de mortalité en France
(LPO, AMBE – 2010) Estimation de la mortalité annuelle
Ligne HT (> 63 kV) 80 à 120 oiseaux / km / an (en zone sensible) / réseau aérien de 10 000
km : estimation = 8 à 12 millions / an.
Ligne MT (20 à 63 kV) 40 à 100 oiseaux / km / an (en zone sensible) / réseau aérien de 460 000
km : estimation = 18 à 46 millions / an.
Autoroute 30 à 100 oiseaux / km / an / réseau terrestre de 10 000 km : estimation =
300 000 à 1 millions / an.
Cause de mortalité aux USA (Erick-
son, 2005) Estimation de la mortalité annuelle Pourcentage
Bâtiments et fenêtres 550 000 000 58,20 %
Installations électriques (pylônes et
câbles) 130 000 000 13,70 %
Chats (prédation) 100 000 000 10,60 %
Véhicules (trafic routier) 80 000 000 8,50 %
Antennes et tours de communication 4 500 000 0,50 %
Eoliennes 28 500 <0,01 %
Avions 25 000 <0,01 %
Autres causes (marées noires, pêches
accidentelles, etc.) Non calculée Non calculé
Tableau 1: Comparaison indicative des différentes causes de mortalité anthropique de l’avifaune en France (en haut,
LPO, AMBE - 2010) et aux Etats-Unis (en bas, Erickson et al. 2005)
Les impacts directs de l’éolien sur l’avifaune sont relatifs aux risques de collision avec les éoliennes
et à la projection au sol des oiseaux par les turbulences générées par la rotation des pâles. Selon La
LPO France (2017), la mortalité réelle estimée varie entre 0.3 et 18.3 oiseaux tués par éolienne et par
an en France. A titre de comparaison, le taux de mortalité des lignes électriques « moyenne tension »
est de 40 à 100 oiseaux/km/an (réseau aérien de 460 000 km en 2010) et de 30 à 100 oiseaux/km/an
pour la circulation autoroutière (réseau terrestre de 10 000km en 2010) (Ministère de l’Écologie, de
l’Énergie, du Développement durable et de la Mer. 2010).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
28
Le taux de mortalité lié à l’éolien est inférieur à d’autres activités anthropiques néanmoins cela reste
une cause de mortalité majeure pour certaines espèces particulièrement sensibles. Il a ainsi été mis en
avant par plusieurs études tenant compte de la taille des populations des différentes espèces, que les
rapaces étaient particulièrement impactés par les collisions (De Lucas, 2008).
Depuis 2002, l’office régional de protection du Land Brandebourg en Allemagne a créé une base de
données centralisée afin de recenser la mortalité par collision des oiseaux et des chauves-souris au
niveau européen. Actuellement, les données de plus de 14.000 cadavres d’oiseaux entrés en collisions
avec des éoliennes ont été collectées. Elles proviennent principalement de découvertes fortuites de
cadavres ou de suivis particuliers. Le nombre d’oiseaux réellement percutés est significativement plus
élevé et ce d’autant qu’il est difficile de découvrir les cadavres car le temps de persistance sous les
éoliennes est faible (charognards…).
L’impact est très variable d’un parc à l’autre, il dépend principalement du type d’éoliennes, de la
topographie du site, des habitats présents et enfin des espèces présentes et de leurs effectifs. Le risque
de collision est d’autant plus important dans les zones les plus fréquentées par les oiseaux.
Différents facteurs peuvent augmenter le risque de collision. Tout d’abord les différentes espèces ont
un comportement de vol particulier (hauteur de vol, vols planés…) ou une période d’activité plus
risquée. La garde au sol et la longueur des pales influent également sur le risque de collision, et au
sein d’un même parc les éoliennes peuvent avoir des impacts différents (proximité d’un bosquet,
topographie particulière…) (Byrne, 1983).
Enfin le risque de collision fluctue également au cours de l’année en fonction des cycles biologiques
des espèces. Des pics de mortalités sont observés durant les phases de migrations printanières mais
surtout automnales pour de nombreuses espèces (LPO France, 2017).
Lors de l’étude de la LPO France (2017), 1 102 données de cadavres ont été récoltées, provenant de
142 parcs (soit 21% du parc éolien français en 2016) et 1 008 ont pu être identifiées. La répartition
en fonction des espèces et de leur de degré de menace et/ou protection est présentée dans la figure
suivante.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
29
Graphique 4 : Principales espèces retrouvées sous les éoliennes en France (Source : Rapport LPO, Geoffrey Marx,
2016)
Les espèces les plus touchées en Europe sont (Dürr, 2017) :
- le Vautour fauve (quasi-exclusivement en Espagne),
- le Goéland argenté puis la Mouette rieuse (en Belgique essentiellement),
- la Buse variable (en Allemagne principalement),
- le Faucon crécerelle (en Espagne et en moindre mesure en France et Allemagne),
- le Milan royal (en Allemagne principalement),
- le Martinet noir,
- l’Alouette des champs,
- le Canard colvert,
- le Bruant proyer.
Même si le nombre de cadavres augmente à chaque actualisation de la synthèse des données de
mortalité en Europe réalisée par Tobias Dürr, l’ordre du classement reste le même depuis 2015,
confirmant la sensibilité de ces espèces à l’impact éolien.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
30
En France, les oiseaux les plus impactés par les éoliennes sont les Passeriformes, avec 49,3% des
cadavres totaux (LPO France, 2017). Les espèces le plus sensibles sont les suivantes (Dürr, 2017 ;
LPO France, 2017):
- Roitelet triple-bandeau (en migration postnuptiale essentiellement),
- Martinet noir (envol des jeunes et migration),
- Faucon crécerelle (espèce la plus touchée au niveau de la population nationale),
- Buse variable (en migration postnuptiale essentiellement),
- Mouette rieuse,
- Alouette des champs,
- Milan noir,
- Moineau domestique,
- Étourneau sansonnet…
Pour les oiseaux migrateurs, le risque de collision dépend aussi de l’importance du flux migratoire
(probabilité de collision proportionnelle aux effectifs), de la hauteur de déplacement, de la phénologie
migratoire des espèces (solitaire, en groupes familiaux, sociaux, etc.). Le risque de collision dépend
donc des éoliennes, certaines étant plus impactantes que d’autres de par leur emplacement ou leur
disposition (en zone de nidification d’une espèce sensible, perpendiculaires aux axes migratoires
majeures, mât treillis…).
Les oiseaux sédentaires et nicheurs semblent intégrer la présence des éoliennes sur leur territoire et
se tiennent en général à distance des turbines (100-300 m) (Pedersen & Poulsen, 1991, Signoret,
2017), sauf en cas de facteur attractif à proximité comme des champs labourés ou moissonnés qui
augmentent les ressources alimentaires (Pedersen & Poulsen, 1991). Les oiseaux semblent toutefois
capables de percevoir si les éoliennes sont en fonctionnement et de réagir en conséquence (Orloff,
1992, Thiérot, 2012) bien que certaines espèces apparaissent moins aptes à prendre en compte la
présence des éoliennes lorsqu’ils sont concentrés sur une proie (cas notamment des vautours et des
milans qui ne sont pas nicheurs proches du parc). La sensibilité varie néanmoins d’une espèce à l’autre
suivant son mode de vie et sa façon de percevoir un parc éolien dans son environnement. Les espèces
les plus sensibles aux collisions sont souvent aussi celles qui sont les moins farouches. Inversement,
les espèces les plus sensibles au risque d’évitement ou aux effets « barrière », sont aussi les moins
sensibles au risque de collision.
Les rapaces et les migrateurs nocturnes sont généralement considérés comme les plus exposés au
risque de collision avec les éoliennes (Ecrikson, 2001,2005, Itty, 2017). Les collisions peuvent être
plus fréquentes la nuit, les migrateurs étant attirés par les lumières des éoliennes, ou par mauvais
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
31
temps, lorsqu’ils sont obligés de voler à faible hauteur. Cependant, l’utilisation de lumière rouge n’a
pas d’impact sur le taux de collision des migrateurs nocturnes (Kerlinger, 1998).
Durant une journée de migration typique, l’aube et le crépuscule sont des périodes durant lesquelles
les oiseaux risquent d’entrer en collision avec les structures des parcs éoliens car leur altitude varie
beaucoup. Le degré de sensibilité générale de l'avifaune migratrice est donné ci-dessous (LPO, 2017 ):
- de novembre à janvier : sensibilité très faible à nulle,
- en février : sensibilité faible à moyenne,
- de mars à avril : sensibilité moyenne,
- en mai : sensibilité faible à moyenne,
- de juin à juillet : sensibilité faible,
- d’août à octobre : sensibilité forte en raison des effectifs plus importants.
Une étude de corrélation (Whitfield & Madders, 2006), entre les comportements de vols à risques et
la mortalité observée sur 13 parcs éoliens du Nord de l’Espagne pendant 3 ans (Lekuona et Ursua,
2006) permet une appréciation comparative des sensibilités au risque de collision pour les rapaces
diurnes. Le graphique numéro ? suivant apporte une vision synthétique des résultats, que les suivis
de mortalité ne confortent cependant pas toujours.
A la différence de la France, l’Allemagne a depuis longtemps développé la recherche dans le domaine
éolien/biodiversité. Le récent projet de recherche PROGRESS « Détermination des taux de collision
des oiseaux (y compris rapaces) et principes fondamentaux pour prévoir et évaluer le risque de
collision dans la conception de projets éoliens » a été mené conjointement entre 2011 et 2015 par
trois cabinets de conseil allemands, BioConsult, ARSU et IFAÖ ainsi que par la chaire de recherche
comportementale de l’université de Bielefeld. Durant trois ans, des études systématiques ont été
réalisées sur 46 parcs du nord de l’Allemagne afin de collecter un jeu de donnée représentatif des
taux de collision des oiseaux avec l’éolien terrestre. Les taux de collision réels ont été extrapolés à
partir des données de terrain en utilisant des facteurs de correction (efficacité de la recherche,
persistance des carcasses). Les observations du comportement des oiseaux dans les parcs éoliens
existants ont également été prises en compte pour évaluer le risque de collision.
Sur les onze espèces victimes le plus fréquemment de collisions, 71% appartiennent à 5 espèces ou
groupes d’espèces : Alouette des champs, Etourneau sansonnet, Canard colvert, Laridés et Pigeon
ramier, alors qu’ils ne représentent que 28% des victimes recensées dans le fichier du land de
Brandebourg. A l’inverse, pour les rapaces, le taux de collision n’atteint que 11% dans l’étude de
PROGRESS, alors qu’ils représentent 35% des données de Brandebourg. Cela souligne le fait que les
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
32
découvertes aléatoires et les suivis effectués de manière non systématique consignés dans le fichier
centralisé de Brandebourg mettent plus en avant les espèces particulièrement visibles par leur taille
et leur notoriété. De plus les données réelles varient d’une zone géographique à l’autre en fonction
du peuplement avien.
La forte incertitude relative à ces estimations ne diminue qu’à partir de 10 cadavres trouvés. C’est
pourquoi seuls le Canard colvert, les Laridés, le Pigeon ramier, les Limicoles et la Buse Variable
(Buteo buteo), espèces les plus communes, ont pu faire l’objet d’une extrapolation à l’échelle de toute
la zone d’étude PROGRESS (les 4 Länders suivant : Basse-Saxe, Schleswig-Holstein, Mecklembourg
Poméranie occidentale, et Brandebourg). On obtient les résultats suivants : 7.800 buses variables,
10.000 pigeons ramier et 11.800 canards colverts seraient tués par an soit respectivement 7%, 0.4%
et 4.5% de la population d’oiseaux nicheurs dans la même zone.
Dans le cadre de PROGRESS, les espèces les plus percutées par les éoliennes ainsi que les rapaces
n’ont montré aucune réaction de contournement à l’inverse d’autres espèces telles que les grues et les
oies où un comportement d’évitement a été observé. Le risque de collision semble donc fortement
influencé par le comportement des oiseaux face aux éoliennes. Toutefois les observations de l’activité
de vol des oiseaux ainsi que l’analyse de l’habitat n’ont pas permis de tirer de conclusions plus
précises sur les circonstances des collisions (comportement de vol dans la zone de danger du rotor
stochastique).
2) Pertes d’activité des habitats
Le dérangement des populations est un impact important mais mal qualifié des éoliennes terrestres
sur les oiseaux, avec une variabilité selon les espèces (ONCFS, 2003). L’installation d’éoliennes dans
la zone de reproduction ou de repos des oiseaux peut ainsi entraîner leur déplacement. Selon les
espèces, les perturbations peuvent être importantes en période de travaux (dérangements lors de la
nidification ou lors de regroupements postnuptiaux) mais également en période d’exploitation des
installations.
La bibliographie révèle des effets variables sur la perte d’habitat de l’avifaune avant et après
l’implantation des parcs éoliens (Coly, 2015). Les effets positifs découlent d’une modification
d’habitat qui pourrait améliorer la qualité du milieu pour certaines espèces et les attirer (Pearce-
Higgins et al. 2012 ; Shaffer and Buhl 2016) et les négatifs, les plus communs, sont souvent liées à
un dérangement provoquant un déplacement (Smith & Dwyer, 2016).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
33
Certaines espèces sont sensibles à des structures verticales comme les éoliennes, qui peuvent être
assimilées par certains oiseaux comme reposoirs de rapaces. D’autres espèces sont dérangées par le
bruit des machines ou des travaux de construction (Larsen & Madsen, 2000).
La corrélation positive entre la hauteur des éoliennes et la distance d’évitement est moins importante
pour les oiseaux nicheurs (Hötker, 2006). En effet, plusieurs études soulignent la capacité
d’adaptation des espèces à la présence des éoliennes avec une diminution progressive de la distance
d’éloignement (Hötker, 2006).
L’incidence critique de nombreuses activités humaines (dont un projet éolien fait partie) sur les
oiseaux en période de nidification ou de migration est le risque de modifications comportementales à
un moment particulièrement vulnérable du cycle biologique des oiseaux (vulnérabilité des couvées et
des jeunes, forte activité des parents qui peut se traduire par l’abandon de la phase de nidification,
voire de l’habitat, abandon des zones de halte migratoire) (Smith & Dwyer, 2016).
Le risque de modification comportementale pourra avoir un caractère soit temporaire lié aux
dérangements occasionnés par les travaux d’installation des éoliennes, soit permanent et chronique
directement lié au fonctionnement des éoliennes. Les aménagements associés à la construction des
parcs comme la création de routes d’accès peuvent également générer une perte d’habitat (Larsen &
Madsen, 2000).
Avant la ponte, ces modifications de comportement peuvent varier entre une modification de la
répartition du site entre les individus (incidence patrimoniale faible), et un abandon du nid, voire du
site par l’espèce (incidence patrimoniale forte). Pour certaines espèces reconnues comme très
sensibles ou remarquables à l’échelle européenne, nationale ou régionale, l’abandon d’un territoire
nuptial peut porter directement atteinte à la dynamique des populations, et indirectement à la pérennité
de l’espèce (Smith & Dwyer, 2016). A cet égard, les rapaces sont particulièrement sensibles au début
de la période de nidification (G, 2013).
Mais c’est plutôt après la ponte que la vulnérabilité de l’espèce est la plus marquée (activité fortement
consommatrice d’énergie pour les parents et fragilité des œufs et des jeunes). Si les travaux
d’implantation des éoliennes interviennent alors que la nidification est commencée, le risque le plus
important est l’abandon des œufs ou des jeunes par les parents. Les chances d’un remplacement de la
nichée abandonnée sont alors très réduites, d’autant plus que la nichée initiale était avancée (stress et
fatigue des parents, intensification progressive des contraintes climatiques, diminution des ressources
trophiques).
En ce qui concerne la phase d’exploitation des éoliennes, son impact résultera du rapport entre les
implantations précises des machines et l’occupation du site par les oiseaux en comportement nuptial
(défense du territoire nuptial, parade nuptiale, recherche de matériaux pour la construction des nids,
recherche de nourriture…). Des modifications de comportement peuvent également avoir lieu. Là
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
34
encore, pour les espèces les plus sensibles, une simple modification de comportement après la ponte,
voire un abandon des jeunes, peut porter directement atteinte à la dynamique des populations de
l’espèce en question et indirectement à sa pérennité.
L’éloignement des zones de reproduction est donc recommandé pour les espèces les plus sensibles et
qui revêtent un caractère patrimonial marqué. L’intérêt de cette mesure consiste à éviter de créer des
situations à risque au sein des zones les plus fréquentées entre zones de reproduction et zones
d’alimentation à une période cruciale du cycle biologique des oiseaux, mais aussi parfois pour des
raisons de risques directs de dérangement au nid (en période de travaux, et en phase d’exploitation).
La littérature existante sur les autres impacts des parcs éoliens souligne les effets indirects sur le
succès reproducteur, la survie des individus ou encore les interférences dans la communication entre
individus à cause du bruit des machines (Smith & Dwyer, 2016).
Les espèces montrant un comportement d’évitement des parcs le plus important sont principalement
des espèces appréciant les espaces ouverts tels que les prairies, les plaines agricoles ou les zones
humides. Les groupes d’espèces les plus touchés sont les Ansériformes (cygnes, canards, oies…), les
limicoles et les laridés (Hötker, 2016).
La sensibilité des rapaces est quant à elle plus controversée. Certaines espèces n’évitent pas
activement les parcs (d’où les collisions). En effet, plusieurs études ont montré qu’un parc éolien
pouvait faire partie intégrante du domaine vital de certaines espèces avec l’établissement de zone de
nidification à quelques centaines de mètre de parcs éoliens ex : Busard cendré (Circus pygargus) et
Busard St Martin (Circus pygarcus), Milan Royal (Milvus milvus), Faucon crécerelle (Falco
tinnunculus).
La densité totale d’oiseaux nicheurs dans les prairies est inférieure dans les parcelles proches de parcs
éoliens. Toutefois pour les taxons étudiés par plus d’une étude, les résultats d’évitement ne sont pas
toujours cohérents (Hötker, 2016). Il semble que le déplacement des oiseaux ne soit pas seulement
dépendant de l’espèce mais également de la disponibilité et de la qualité des habitats autour des parcs
éoliens. La zone d’influence réelle des éoliennes est ainsi difficile à évaluer. Les distances d’évitement
sont généralement faibles : 100-200m pour l’Oie à bec court ou 200m pour le Traquet motteux par
exemple (Larsen & Madsen, 2000 / Pearce-Higgins, 2009) mais peuvent aller jusqu’à 800m pour les
espèces les plus sensibles citées précédemment (Hötker, 2016).
Il n’a pas été clairement prouvé pour quelles raisons les oiseaux sont dérangés par les parcs éoliens.
Cela peut être dû à la destruction des habitats occupés par les éoliennes et les infrastructures
nécessaires à leur fonctionnement. On peut également émettre l’hypothèse que les espèces puissent
être dérangées par le bruit émis par les éoliennes. L’impact du bruit anthropique sur la faune a été
étudié notamment par Garniel et al. (2010), l’étude réalisée a permis de mettre en avant la sensibilité
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
35
au bruit routier de plus de 200 espèces d’oiseaux. A certaines vitesses de vent, les éoliennes peuvent
engendrer une intensité de bruit similaire à celle du trafic routier, toutefois aucune étude n’a été
réalisée sur le sujet.
Afin d’évaluer cet impact, il est nécessaire de comparer les observations réalisées avant l’implantation
du parc avec celles ayant lieu dès le début de la perturbation et tout au long de la vie du parc éolien.
En parallèle, une zone dite de référence sera également suivie afin de s’assurer que les différences
observées lors du suivi sur le parc sont bien imputables à l’éolien, cette méthode est appelée BACI
(Before-After Control-Impact).
3) Effet de barrière
L’effet barrière consiste à la modification du comportement de vol des oiseaux pour éviter un obstacle,
et se matérialise par différentes réactions : déviation de la trajectoire dans l’axe horizontal (ADEME,
2018 / Jenkins, 2010) dans l’axe vertical ou bien un franchissement entre les obstacles.
Certains parcs peuvent être un obstacle pour les oiseaux, nécessitant un évitement par l’augmentation
de la hauteur de vol, le contournement du parc ou l’interruption du vol. Cela concerne les oiseaux
migrateurs mais également les oiseaux nicheurs durant des vols entre les zones de repos et les zones
d’alimentation (Dürr, 2017). Les conséquences sont l’allongement des durées de vol et
l’augmentation du coût énergétique (éventuellement sans conséquence majeure), mais également le
contournement vers des zones potentiellement dangereuses telles les lignes électriques ou d’autres
parcs éoliens.
Les espèces réagissent différemment à la vue du parc éolien. Lors de l’étude PROGRESS, les grues
et les oies ont montré un fort comportement d’évitement (42% des vols enregistrés d’oies dans le
Figure 7 : Stratégie de franchissement d'un parc éolien (Source : LPO, 2001)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
36
parc), alors qu’à l’inverse les rapaces ont montré très peu de comportements d’évitement visibles
(3%). Lors des 4 années de suivi réalisées sur le parc de la Voie Sacrée (55), 97% des Grues cendrées
ont montré un comportement d’évitement alors que 98% des rapaces n’ont montré aucune réaction et
ont simplement traversé le parc (Ecosphère 2012).
Les migrateurs ont tendance à voler à haute altitude afin de maximiser l’efficacité énergétique de leur
vol. Lorsque les conditions météos sont défavorables (vents de face ou mauvaises conditions
climatiques), ils doivent adapter leur vol et peuvent voler beaucoup plus bas avec une exposition plus
forte au risque de collision (Hinaut, 2018).
Le taux de réaction est proportionnellement plus important pour les éoliennes érigées de façon
perpendiculaire à l’axe migratoire car elles constituent un barrage que les oiseaux doivent franchir.
La position des parcs par rapport aux axes migratoires (perpendiculaire ou parallèle par exemple) est
donc un facteur important (Larsen et Madsen, 2000). Les caractéristiques météorologiques (plafond
nuageux bas, nappes de brouillards persistant, vent de face) peuvent conduire à des situations plus
risquées (Thonnerieux, 2010).
L’impact dépend des espèces concernées, de la hauteur du vol, de la distance aux éoliennes, de l’heure
de la journée, de la force et de la direction du vent mais ces réactions nécessitent une dépense
d’énergie supplémentaire qui vient s’ajouter aux multiples efforts et risques rencontrés lors des
voyages migratoires.
Des évitements fréquents ont été observés chez les canards et les oies (Larsen and Madsen 2000), un
peu moins chez les échassiers et les grives dont certaines migrent la nuit, et les corvidés (Legrand,
1989). Le nombre de collisions est supérieur aux extrémités des alignements d’éoliennes (Erickson,
2001, 2005). Les distances d’évitement varient de 300 à 500 m des éoliennes pour la majorité des
migrateurs diurnes (contre 20 m pour les migrateurs nocturnes). Des effets indirects cumulatifs
peuvent être envisagés lorsqu’une modification de la trajectoire initiale implique de nouveaux
obstacles (lignes électriques à haute tension par exemple).
L’impact doit être évalué à la fois au cours des migrations prénuptiales et postnuptiales puisqu’une
même espèce n’utilise pas forcément le même axe migratoire au printemps et à l’automne. Néanmoins,
le risque peut apparaître plus important pour les migrations postnuptiales, puisqu’il s’agit des
premiers mouvements migratoires pour les jeunes de l’année, plus fragiles et plus exposés aux
dangers divers de la migration. Le flux migratoire postnuptial est également numériquement plus
important. Il semblerait que les vols postnuptiaux s’effectuent généralement à plus faible hauteur
qu’en période prénuptiale (tendance mise en évidence par le biais de suivis radar). (Lagrange, 2008).
Une réflexion est nécessaire dans les études d’impacts sur le positionnement des différentes éoliennes
à l’intérieur du parc éolien afin de permettre éventuellement la traversée de celui-ci en prenant en
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
37
compte la topographie du site et sa position par rapport aux autres secteurs à risques présent à
proximité (afin que le contournement du parc n’entraîne pas de mortalité supplémentaire).
4) Effets cumulés et impact sur la population
La collision avec les éoliennes étant une cause importante de mortalité aviaire, il est nécessaire de se
questionner sur son incidence sur la dynamique des populations à grande échelle mais également plus
localement sur les sites prioritaires.
L’impact de la mortalité sur une population dépend principalement (Thonnerieux, 2004) :
- De la stratégie démographique de l’espèce ou gradient r/K. La mortalité chez certaines espèces
ayant une espérance de vie longue et une reproduction lente (stratégie K), telle que les rapaces
(et les chauves-souris), aura d’autant plus d’impact sur les populations car le nombre de petits
par an est faible et que la maturité sexuelle des individus est tardive.
De la saison où intervient cette mortalité. Les pertes automnales (postnuptiales) ont moins
d’incidence sur une population, le maximum d’individus de l’année ayant été atteint, alors
que des pertes printanières (prénuptiales) risquent d’impacter des adultes reproducteurs
prêts à nicher.
Les rapaces sont donc particulièrement vulnérables. Ainsi, sur l’île de Smøla en Norvège, 50 couples
de Pygargues à queue blanche ont été suivis avant et après l’implantation d’un parc de 68 éoliennes.
Sur les territoires de l’espèce proches du parc éolien, le succès de reproduction a diminué, post
construction, principalement à cause de la mortalité par collision (49 individus entre 2005 et 2012)
mais aussi du déplacement des oiseaux proches du parc. Le taux de survie des adultes et des juvéniles
était également plus bas dans les 5km autour du parc. La combinaison de la mortalité et du
dérangement causés par l’éolien a ainsi eu des conséquences démographiques importantes, le taux de
croissance de la population ayant fortement réduit.
En ce qui concerne les impacts à plus grande échelle, l’étude PROGRESS (Grünkorn, 2016), en
extrapolant les données des suivis de mortalité, démontre que 7 800 Buses variables sont tuées par an
soit 7% de la population nicheuse dans la zone d’étude (Basse-Saxe, Schleswig-Holstein,
Mecklembourg Poméranie occidentale, et Brandebourg). Il a été prouvé chez les espèces de stratégie
K qu’une mortalité supplémentaire de 3 à 5% peut inhiber la croissance de la population (Whitfield,
2006) ou augmenter le risque d’extinction de l’espèce. L’étude PROGRESS (Grünkorn, 2016) a
également modélisé l'influence de la mortalité cumulée, afin de déterminer si cette dernière avait un
effet ou non sur les populations du nord de l’Allemagne. Ces travaux ont permis de réaliser des
projections de l’évolution des populations et d’identifier les bases utilisables dans la conception de
projets éoliens pour prévoir et évaluer le risque de collisions.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
38
Toutes les simulations, en valeur médiane, montrent une évolution négative de la population de la
Buse variable (Buteo buteo) et 4 simulations sur 6 montrent également une évolution négative pour
le Milan Royal (Milvus milvus) (les deux autres prévoient une évolution constante). La mortalité
additionnelle causée par les collisions avec les éoliennes est donc particulièrement importante pour
ces deux espèces. Il se peut toutefois dans le cas du Milan royal (Milvus milvus) que les estimations
ne soient pas suffisamment précises, la répartition de l’espèce étant moins régulière dans la zone
d’étude où peu de collisions ont été recensées.
E) L’impact des parcs éoliens sur le paysage
1) La notion de paysage
Le caractère paysager est un terme largement utilisé en relation avec la conservation des paysages,
l'image des paysages et leurs valeurs esthétiques et naturelles. L'évaluation du caractère du paysage
repose sur deux approches : une approche experte (fondée sur l'écologie du paysage) et une approche
fondée sur les perceptions, c'est-à-dire sur la façon dont le paysage où la construction est perçue.
L'évaluation par des experts est une base essentielle pour les processus de prise de décision en matière
d'aménagement du paysage. La qualité du caractère du paysage n'est pas seulement donnée par la
réalité objective (c'est-à-dire les éléments biophysiques du paysage) mais aussi par les perceptions
subjectives de l'observateur. Par conséquent, il est presque impossible de séparer ces deux approches
lorsqu'il s'agit de réaliser un projet complexe : l’évaluation de l'impact des éoliennes sur le caractère
du paysage (Cetkovský, 2009).
Par conséquent, les valeurs du paysage peuvent être évaluer adéquatement qu'en incluant le spectateur
dans le processus d'évaluation et de prise de décision. Les conceptions descendantes qui contournent
la communauté locale menacent les relations de confiance et la justice paysagère (Wolsink, 2018).
Lors de la détermination de l'acceptation des projets d'énergie éolienne, c'est le caractère paysager du
projet qui compte - pas seulement de l'expert (paysagiste-écologique) du point de vue sociopolitique,
mais aussi du point de vue sociopolitique perspective. Cela prouve que la qualité des services du
caractère paysager n'est pas déterminée par l'objectif la seule réalité, c'est-à-dire les éléments
biophysiques du paysage, mais également par la perception subjective d'observateurs concrets
(Cetkovský, 2009).
2) La conception des aménagements paysagers pour un parc éoliens
Les caractéristiques des aménagements éoliens peuvent causer des effets visuels et paysagers. Ces
caractéristiques comprennent les turbines (taille, hauteur, nombre, matériau et couleur), les voies
d'accès et de chantier, les bâtiments de sous-station, les complexes, le raccordement au réseau, les
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
39
mâts anémométriques et les lignes de transport. Bien que l'impact visuel soit très important et
spécifique à l'emplacement d'un parc éolien particulier, plusieurs caractéristiques dans la conception
et l'implantation des parcs éoliens ont été identifiés afin de minimiser leur impact visuel potentiel.
(Jaber, 2013).
L'aménagement d'un parc éolien peut stimuler la restauration ou l'amélioration de l'utilisation des
terres à l'intérieur ou autour du site. Par exemple, la disparition de la sylviculture commerciale peut
conduire à de nouvelles utilisations telles que le pâturage ou les landes. Elle peut également mener à
la création de nouveaux habitats forestiers à l'intérieur et autour du parc éolien, améliorant ainsi la
valeur récréative et la biodiversité du site. (SHN, 2017).
Les projets de développement de l'énergie éolienne devraient être conçus de manière à se rapporter à
la configuration du paysage lorsque cela contribue au caractère et à la composition visuelle du
paysage. (SHN, 2017).
Il est important de tenir compte de la façon dont un parc éolien sera exploité sur les routes
environnantes, les transports et les voies récréatives. Les vues varient selon la proximité de la route,
le mode de transport, l'angle de vue et les caractéristiques du paysage. Le premier aperçu d'un parc
éolien est important, et la conception du plan du parc éolien doit être soigneusement étudiée en
fonction de ces vues. (SHN, 2017)
3) L’évaluation de l’impact d’un parc éolien sur le paysage
L'impact des éoliennes sur le caractère du paysage est considéré comme l'une des plus importantes
(Cetkovský, 2009). Elles répartissent sur trois échelles différentes :
- Une échelle territoriale, large (de 10 à 15 km) correspondant à l’aire de covisibilité,
- Une échelle locale liée à la qualité du cadre de vie et à l’organisation des paysages de
proximité,
- Une échelle parcellaire qui permet d’apprécier la qualité et les impacts des équipements
connexes et les emprises au sol (DIREN, 2008).
La première étape de l'évaluation de l'impact sur le paysage consiste à évaluer le caractère paysager
de la zone d'étude et à identifier les principales caractéristiques pertinentes au développement d'un
parc éolien. Différents endroits ont un caractère paysager différent, composé de motifs d'éléments
distincts et reconnaissables. Celles-ci ont trait à la géologie sous-jacente, au relief, aux sols, à la
végétation, à l'utilisation des terres et à la colonisation. L'ensemble de ces qualités contribue à la
spécificité régionale et au "sentiment d'appartenance". Il est essentiel de comprendre les
caractéristiques clés d'un paysage pour déterminer comment un nouvel aménagement l'affecterait ou,
avec une conception appropriée, pourrait y contribuer. L'évaluation des caractéristiques du paysage
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
40
nous aide à comprendre ce qu'est le paysage aujourd'hui, comment il en est arrivé là et comment il
pourrait évoluer dans l'avenir. L'évaluation des caractéristiques du paysage permet de s'assurer que le
changement ne porte pas atteinte aux caractéristiques ou à la valeur d'un paysage particulier, et que
l'on peut envisager des moyens d'améliorer le caractère. (SNH, 2017)
L'impact d'un parc éolien dépendra de l'endroit et de la façon dont il est perçu, par exemple, à
proximité d’habitations (500m minimum à vérifier), le long d'une route ou au sommet d'une montagne
éloignée. Ces facteurs sont pris en compte pour déterminer la sensibilité du paysage et de la ressource
visuelle, ainsi que les personnes qui seront touchées par le développement. L'évaluation des impacts
intègre aussi une partie sur les principaux utilisateurs du paysage, y compris les résidents, les
automobilistes, les travailleurs, ceux qui participent aux loisirs et les touristes (SHN, 2017).
Les répercussions d'un parc éolien sur les résidents locaux exigent une attention particulière, car,
contrairement aux visiteurs, ces derniers seront exposés à un parc éolien à différents endroits, à
différents moments de la journée, habituellement pendant de longues périodes et à différentes saisons.
Les impacts sur les touristes et les personnes qui participent à des activités récréatives peuvent être
relativement brefs, mais leur sensibilité aux changements du paysage est considérée comme élevée
parce que leur but est souvent d'apprécier leur environnement (SHN, 2017). Le processus
d'aménagement du paysage ne s'appuie pas seulement sur des critères négatifs, mais aussi des critères
positifs (exemple vitesse du vent, réseau électrique de distribution locale) (Cetkovský, 2009).
4) L’analyse des milieux dans l’intégration d’un parc éolien aux paysages
La compréhension et l’analyse des paysages d’accueil doivent être au cœur de la définition du projet
éolien. L’approche paysagère doit permettre une connaissance fine du territoire et une recherche de
cohérence du nouveau paysage induit (DIREN, 2008).
Les outils de l’analyse paysagère et de l’analyse cartographique sont souvent utilisés en parallèle pour
la réalisation d’études paysagères complètes et illustrées. Elles permettent ainsi de développer des
compétences pour :
- la caractérisation des paysages (représentation spatiale, reportage photographique, analyse de
terrain,…) ;
- l’analyse de la visibilité (logiciels de visibilités, simulations visuelles, coupes topographiques).
L’analyse initiale vise à déterminer si le site présente un grand intérêt ornithologique. La disposition
des éventuels couloirs de migration constitue à ce stade une indication importante. Les données
d’inventaires type ZICO ou ZNIEFF constituent des sources d’informations incontournables. Les
espèces sont répertoriées en fonction de leur fréquentation du site, continue ou partielle. On distingue
ainsi les oiseaux nicheurs, les migrateurs et les hivernants. Une étude de l'avifaune sur un site
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
41
potentiellement sensible doit donc se faire sur une année au minimum, de manière à suivre les
migrations de printemps, d'automne et l'hivernage (Abies, 2011).
Le bilan de la qualité ornithologique du site envisagé s’appuie sur une double approche :
- le statut de protection des espèces concernées et leur degré de rareté,
- la sensibilité de ces espèces vis-à-vis d’un parc éolien. Les comportements en vol (type de vol,
altitude,…) constituent un indicateur de premier ordre.
Les stations floristiques remarquables font généralement l’objet de mesures de protection.
L’implantation d’éoliennes ne doit en aucun cas provoquer la disparition d’espèces végétales
endémiques (qui sont spécifiques à un milieu). Si une telle espèce est présente sur un site, des mesures
draconiennes de protection doivent être prises. Dans certains cas, il est préférable de renoncer à
l’implantation d’éoliennes. Toutefois, l’existence de plantes intéressantes ne constitue pas forcément
un frein au développement d’un projet. Il faut alors que les implantations et le chantier soient planifiés
avec soin pour préserver les secteurs sensibles et les espèces végétales à statut de protection (Abies,
2011).
L’impact de la fréquentation potentielle du site par le public doit également être estimé. Des mesures
de protection spécifiques doivent le cas échéant être prises (balisage d’un tracé de promenade,
sensibilisation par l’information…).
La position qu'occupe le parc dans l'espace est également primordiale. Le rapport d'échelle entre les
éoliennes et le relief est-il équilibré ? Les éoliennes épousent-elles les lignes de force du paysage ?
Ainsi, des éoliennes installées de manière irrégulière le long d'une infrastructure routière peuvent
perturber la lisibilité du paysage, tandis qu'une ligne soulignant l'axe de la route peut créer un espace
plus harmonieux (Abies, 2011).
La forme du terrain est une caractéristique clé du paysage, qu'il soit accidenté, plat, ondulé ou
vallonné, sur les hautes terres ou dans les basses terres. Dans les paysages plats, les ondulations ont
tendance à s'accentuer, de sorte que même les collines basses semblent substantielles.
Il est très difficile de concevoir un parc éolien sur un relief variable, comme une lande ou une colline
ondulée et accidentée, sans présenter une image confuse. En effet, les éoliennes seront vues de
différentes directions, à des altitudes et des espacements différents, et sur des toiles de fond différentes.
Pour éviter cet effet, il est généralement préférable de regrouper les éoliennes sur la partie la plus
plate d'un site afin que le développement semble plus cohérent, plutôt que comme un groupe
d'éoliennes mal apparentées... (SHN, 2017).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
42
5) Principal effet négatif d’un parc éolien dans un paysage
À mesure que de plus en plus de parcs éoliens sont construits, il est devenu de plus en plus important
de tenir compte de leurs effets cumulatifs et du contexte dans lequel ils sont perçus. Il est
particulièrement important de savoir comment les développements sont liés les uns aux autres sur le
plan de la conception et de la relation avec leur environnement, leur fréquence lorsque l'on se déplace
dans le paysage, et leur séparation visuelle pour permettre une expérience du caractère du paysage
dans l'entre-deux (SHN, 2017).
Les réactions des gens à l'égard des parcs éoliens varient : pour certains, un parc éolien peut sembler
dominer son environnement, tandis que pour d'autres, il s'agit d'un ajout moderne et excitant, associé
symboliquement à une énergie propre et durable (SHN, 2017). Les réactions émotionnelles face aux
éoliennes ont été évaluées : elles étant moins aversives et davantage calmant par rapport à d'autres
constructions industrielles. Conformément à l'hypothèse selon laquelle toute visibilité des éoliennes
est perçue négativement, deux autres idées fausses subsistent : l'égalisation de l'impact visuel des
éoliennes sur l'environnement et la restriction de l'impact visuel à la simple esthétique des turbines
(Wolsink, 2018). Les préoccupations sont liées à l'élargissement du paysage, comme la perturbation
de l'attachement d'une personne à un lieu où la perception qu'elle a d'un lieu. La perte d'agrément joue
également un rôle. Il s'agit de changer le caractère principal des paysages, ou de transformer des
paysages " naturels " ou " ruraux " en paysages " industriels ". L'impact visuel n'est pas une évaluation
de l'infrastructure en tant que telle, mais l'évolution de la qualité du paysage invoquée par le choix de
l'emplacement de l'infrastructure. Elle est principalement guidée par l'évaluation du paysage faite par
l'individu au site plutôt que l'esthétique (Wolsink, 2018).
Les parcs éoliens sont des constructions d'une verticalité d’une taille considérable (100 à 150m).
Leur effet visuel dans le paysage est intensifié en raison de leur localisation sur les reliefs (côteaux,
causses, montagnes…). On emploie plus généralement le terme de pollution visuelle (Cetkovský,
2009).
6) Les effets positifs d’un parc éolien dans un paysage
Un paysage peut être valorisé pour de nombreuses raisons, telles que la qualité de son paysage, la
beauté de ses paysages, sa tranquillité ou sa nature sauvage, ses possibilités de loisirs, la conservation
de la nature ou ses associations historiques et culturelles (SHN, 2017).
Elle peut également être valorisée pour sa valeur économique et productive. Un parc éolien ne sera
pas nécessairement incompatible avec les qualités d'un paysage ; cela dépendra de la nature du
développement et de la nature des qualités du paysage. (SHN, 2017).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
43
Les évaluations des caractéristiques du paysage n'accordent pas plus de valeur à un type de paysage
qu'à un autre, mais elles peuvent indiquer les raisons pour lesquelles un paysage pourrait être valorisé,
en raison de caractéristiques spéciales ou de l'expérience qu'il offre. La valeur paysagère est reconnue
aux niveaux national et local par le biais de politiques et de désignations de plans de développement
tels que les parcs nationaux, les aires scéniques nationales (ANS) ou les désignations de paysages
locaux, y compris les zones spéciales de paysage (ZPS) et les zones de grande valeur paysagère
(ZPVP), les sites du patrimoine mondial et les aires de conservation (SNH, 2017).
Les éoliennes, de par leur caractère de haute technologique, peuvent représenter un élément positif
de valeur esthétique dans un type de paysage spécifique. Une éolienne moderne représente sans aucun
doute une nouvelle caractéristique du paysage (Cetkovský, 2009).
L'éolienne peut ainsi devenir une caractéristique typique du paysage. Les parcs éoliens servent
désormais de repère aux oiseaux migrateurs lors de leurs migrations. Ainsi, ils peuvent ajouter à leur
carte de navigation la position des éoliennes dans le paysage pour prendre la bonne direction afin
d’arriver à destination (Abies, 2011).
Le caractère paysager est un attribut de chaque paysage et résulte de l'interaction réciproque entre
l’environnement et des éléments anthropiques (Cetkovský, 2009). Les parcs éoliens peuvent faire
partie d'un modèle de paysage ou être considérés comme des éléments isolés au sein d'un paysage
(SHN, 2017).
L'objectif de conservation de la nature et du paysage, dont la protection du caractère paysager, est de
contribuer à la préservation et à la restauration de l’équilibre naturel, à la protection de la diversité
des espèces et de l'environnement.
D'autre part, il est nécessaire de prendre en considération les besoins économiques, sociaux et
culturels des citoyens. La production et l'approvisionnement en énergie électrique sont assurément
des sources économiques de base des habitants, d'autant plus si les besoins en électricité de la
population sont produits à partir de ressources renouvelables.
Il existe donc un conflit d'intérêts entre la conservation du caractère paysager d'une part, et la
production d'énergie électrique (à partir d'énergies renouvelable) d'autre part (Cetkovský, 2009).
L'objectif de l'aménagement paysager est d'harmoniser le développement de la société humaine avec
la conservation de la nature et du paysage. L'aménagement paysager n'exclut pas toute activité utile
au développement de la société, mais recherche l'harmonie entre les conditions écologiques et
l'activité donnée (Cetkovský, 2009). Le défi consiste à déterminer pourquoi un paysage est valorisé
et par qui, puis à évaluer les impacts prévus de l'aménagement proposé sur ces valeurs. La qualité
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
44
d'un paysage valorisé est souvent décrite dans une citation ou une description dans quel document ?
(SHN, 2017).
F) Moyens techniques mis en place pour concilier biodiversité et parcs éoliens
Afin de répondre aux besoins de réduction du nombre de collisions de l’avifaune avec les
éoliennes, des sociétés ont développé depuis quelques années des outils utilisant différentes
technologies (caméras diurnes et infrarouges, capteurs acoustiques…) afin de détecter les oiseaux
présents à proximité de l’éolienne et, en cas de besoin, être capables de mettre en place une réponse
de l’éolienne (avertissement sonore, bridage) (Bédart, 2012 / May, 2012 et Kelly, 2019).
Il existe 5 outils différents de détection, trajectographie d’oiseaux et d’avertissement sonore ou
d’arrêts des éoliennes : ProBird, DT Bird, Safe Wind, Bird Seco et Bird Swiss.
1) ProBird par Sens Of Life
Le système ProBird est développée par le bureau d’étude Sens Of Life. Il permet de réduire et de
qualifier la mortalité des oiseaux sur les parcs éoliens. Il a pour but de réguler les éoliennes ou
d’activer des avertissements sonoressuite à la détection en temps réel d’une trajctoire à risque d’un
oiseau. ProBird est basé sur des composants, des algorithmes et une architecture efficace et robuste.
Il offre une efficacité optimale, aussi bien pour préserver la faune que pour limiter les pertes de
productible.
ProBird est une solution innovante proposant à la fois :
• Une réduction de l’impact du fonctionnement des éoliennes sur les oiseaux. Ce premier mo-
dule est basé sur une démarche éprouvée de détection en temps réel déclenchant un avertisse-
ment des oiseaux ou une régulation des machines,
• Un outil de suivi direct et automatisé de la mortalité (oiseau et chauve-souris) évaluant en
temps réel l’impact de l’éolienne équipée.
Les caméras sont utilisées pour la détection d’oiseaux à l’approche du
parc éolien ou en approche des mâts. Elles sont spécifiquement
développées pour Sens Of Life. Elles reposent sur un capteur HD
ultrasensible (0.001 lux), à spectre de sensibilité élargi, protégé par un
boitier, blindé contre les perturbations électromagnétiques.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
45
L’ensemble caméra, système
d’analyse et système de stockage est
contenu dans un boitier. La caméra a
une résolution d’au moins 2 méga
pixels (3 MP possible), une sensibilité
de 0.001 lux et un champ de vision de
120° horizontaux par 90 ° verticaux.
Les éoliennes sont équipées d’un bloc de 3 caméras chacune, permettant de détecter un rapace à 800
mètres, soit à une distance suffisante pour déclencher un arrêt des éoliennes afin que leur vitesse de
rotation ne soit plus dangereuse lors du passage de l’oiseau. Cette précision limite les risques d’arrêts
inutiles et réduit les pertes de production.
Les oiseaux détectés sur les sites d’étude sont analysés automatiquement en temps réel et
l’indice d’activité est transmis vers le poste de livraison. L’automate local utilise ces données pour
calculer le risque de collision. Ces données d’activité brute à hauteur de fonctionnement sont
archivées dans une base regroupant la date, l’heure et les conditions météorologiques (vitesse de vent
et température) pour chaque contact d’oiseaux. Certaines éoliennes sont également équipées de
mégaphones, émettant un bruit lors de la détection d’un oiseau afin de l’avertir de la présence d’un
Figure 8 : "Les caméras utilisées pour la détection d’oiseaux à
l’approche du parc éolien ou en approche des mâts", (Source : Sens Of
Life, 2019)
Figure 9 : "Schéma illustrant le processus de ProBird", (Source : Sens Of Life, 2019)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
46
danger. Ce bruit peut être paramétré en fonction de l’espèce détecté. La puissance maximale du haut-
parleur et de 120 décibels. Ces haut-parleurs d’un nombre de 1 ou 2 sont installés par éolienne. Ils
peuvent émettre de sons d’alerte pour les vols d’oiseaux ayant un potentiel risque de collision. Les
avertissements sonores couvrent la zone de rotation des pâles. Leur déclenchement a lieu en temps
réel grâce aux caméras soit moins de 2s après la détection du vol dans la zone de collision à risque.
Les avertissements sonores sont présents sur la plupart des parcs éoliens.
Figure 10 : "Photo des surveillances quotidiennes", Source : Sens Of Life, 2019
Cette méthode d’avertissement sonore existe déjà et a fait ces preuves sur les aéroports (STAC, 2017).
Depuis juillet 1989, la lutte contre le risque aviaire est réglementée en France. Tous les aérodromes
d'intérêt national ont fait l'objet d'études spécifiques (lutte écologique) (Cleary and Dolbber, 2005).
Depuis 2009, ils sont dotés d'un service de prévention du péril animalier chargé de mettre en œuvre
les méthodes d'avertissement sonore. La présence d'oiseaux sur les aérodromes est souvent due à
l'existence d'un attrait particulier. Il faut comprendre pourquoi les oiseaux viennent sur l'aérodrome,
puis s'attacher à supprimer tout ce qui peut favoriser leur présence, dangereuse pour la navigation
aérienne. Les actions préventives sont destinées à intervenir sur la niche écologique des animaux.
Dans ce cas précis, les actions consistent à gérer, voire modifier ou réduire, les habitats présents pour
qu’ils ne soient plus attractifs pour les espèces animales jugées dangereuses pour la sécurité aérienne.
Il s’agit généralement d’actions dont les résultats positifs ne sont pas immédiats. Elles doivent par
conséquent être combinées à des actions curatives de lutte animalière et à un suivi régulier permettant
de valider, si besoin, l’efficacité des mesures.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
47
Les oiseaux sont particulièrement sensibles aux stimuli visuels et acoustiques (STAC, 2017). Des
méthodes et des moyens d'avertissement sonore adaptés ont donc été développés. Les actions
curatives consistent à déranger et stresser les animaux par la mise en œuvre d’un ensemble de moyens
d'avertissement sonore aux effets immédiats (pyrotechnie, acoustique, optique, fauconnerie…). Les
moyens mis en œuvre doivent être combinés entre eux et répétés régulièrement afin de limiter les
phénomènes d’accoutumance et de renforcer l’efficacité des avertissements sonores (STAC, 2010).
• Equipement acoustique : émission de cris de détresse ou de signaux acoustiques utilisés pour
l'avertissement sonore de groupes d’oiseaux posés.
• Equipement pyrotechnique : tir de fusées à courte portée (fusées détonantes, crépitantes) et à
longue portée destinées à l’effarouchement des oiseaux posés et en vol.
• Equipement optique : utilisation d’une source laser fixe ou mobile (torche laser) « balayant »
une zone plus ou moins vaste fréquentée par des oiseaux au sol.
• Equipement de chasse : utilisation d’un fusil de calibre 12 destiné à générer une pression de
chasse sur l’aérodrome et à effectuer des prélèvements ponctuels d’animaux.
Dans certaines circonstances, notamment lorsque l’espèce animale représente un danger récurent pour
la sécurité aérienne, il peut être nécessaire de mettre en place des moyens de capture et/ou de piégeage
des individus afin d’en réduire le nombre pour ensuite les déplacer vers d’autres sites (STAC, 2016).
Les systèmes de détection par caméras peuvent être perturbés par des conditions météorologiques peu
favorables aux déplacements des oiseaux (pluie et brouillard). Certaines de ces contraintes peuvent
être contournées par l’installation d’un système radar.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
48
2) SaveWind par Biodiv-Wind
Le système équipe les éoliennes individuellement. Une installation standard (éolienne terrestre à axe
horizontal de 2,5 MW) pour l’avifaune diurne comprend :
• Deux types de modules : détection et enregistrement (vidéo des intrusions),
• Quatre caméras HD (10 images/s) fixées sur le mât de l’éolienne à quelques mètres du sol et
permettant de couvrir 360° autour de l’éolienne, extensible à 8 caméras.
• Ces éléments sont reliés à une unité informatique, installée à l’intérieur du mât de l’éolienne, qui
analyse en temps réel et en continu les flux vidéo reçus afin de détecter les intrusions éventuelles.
Une connexion Internet est nécessaire et l’ensemble communique avec le SCADA.
Le système analyse les pixels et la durée de l’information selon des paramètres modulables. Par
exemple plus de 5 pixels sur plus d’une seconde peuvent déclencher l'avertissement sonore alors que
plus de 5 pixels sur plus de deux secondes peuvent déclencher la mise en drapeau des pales. Le seuil
de 5 pixels correspond approximativement à un Milan royal (Milvus milvus) à environ 300 m. Une
des plus-values du système est le filtrage dynamique des pales du rotor qui permet de suivre les
oiseaux derrière le rotor en mouvement. La courte durée des sons des avertissements sonores (1
seconde, répétés si nécessaires) limiterait l'effet d'accoutumance.
Dans un rapport confidentiel sur une expérimentation en Occitanie, l’installation était la suivante de
juin 2015 à mars 2016 :
• 4 caméras HD 5 MP (110° d’angle horizontal et 77° d’angle vertical) avec une distance
d’observation de 250m à 360°.
• 4 projecteurs sonores directionnels de 30W, disposés sur le mât de l’éolienne dans l’axe des points
cardinaux à respectivement 5 et 8 m de hauteur.
Le rayon de détection dépend de l’importance des moyens mis en oeuvre. Il peut aller jusqu'à 1 km
pour les grandes espèces (vautours), avec une identification en dessous de 200m. Le constructeur
estime que pour un Milan royal (Milvus milvus) une distance de 200 m est suffisante car l’espèce a
un vol lent et louvoyant. Ce serait bien évidement différent pour un Faucon pèlerin en piqué.
La détection ne fait pas appel à une triangulation car la puissance de calcul nécessaire serait trop
importante avec des moyens informatique/communication ne correspondant pas à la stratégie
d’adaptabilité par éolienne et à la préférence pour l'avertissement sonore. La technique de détection
repose sur une analyse dynamique des pixels et de leur durée de présence.
Une installation standard (éolienne terrestre à axe horizontal de 2,5 MW) pour l’avifaune diurne
comprend :
• Deux types de modules : alarme acoustique (volume et types de signaux réglables) et régulation
(arrêt de l’éolienne en cas d’intrusion à fort risque) ;
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
49
• Quatre avertisseurs sonores IP 66 également fixés sur le mât de l’éolienne et également reliés à
l’unité informatique.
Après sélection des paramètres de détection, modulables selon les enjeux du site, SafeWind engage
par commande distante ou automatiquement des actions d'avertissement sonore ou de régulation. Ces
actions sont ensuite arrêtées automatiquement dès que les oiseaux sont sortis de la zone de risque.
SafeWind peut dialoguer directement avec le SCADA de l’éolienne (Ecosphère, 2017).
3) DTBird par Liquen Consultoría Ambiental
Le module de « Détection en temps réel » fonctionne en continu durant la journée (lumière > 50 lux),
ainsi que la nuit s’il y a des caméras thermiques. Il détecte tout oiseau en vol à 360° autour du site
d’installation selon les paramètres suivants :
Envergure Distance de détection
De jour De nuit
Module V4
caméras
Module V8
caméras
>150 m 200-300 m 350-600 m 140-230 m
75-150cm 100-200 m 175-350 m 70-140 m
<75 cm 25-100 m 25-175 m 20-70 m
Figure 11 :" Tableau de la distance de détection en fonction de l'envergure chez DTBird", (Source : Ecosphère, 2018)
Un certain nombre de données sont enregistrées afin de fournir des renseignements sur le ou les
oiseaux détectés :
• Vidéo et enregistrement sonore de chaque vol ;
• Durée et début du vol ;
• Données environnementales (température, pluie, vitesse et direction du vent, lumière ; paramètres
opérationnels de l’éolienne) ;
• Comportement de l’oiseau et de l’espèce/groupe (par analyse de la vidéo).
Les chiffres suivant sur l’efficacité de ce module sont fournis par le fabricant :
• La détectabilité est supérieure à 80% ;
• Le taux de faux déclenchement (vidéos sans oiseaux) est par jour et par caméra de 0.5 à 5.5 en
journée et de 1 à 4 durant la nuit (moyennes annuelles).
Le module de « Contrôle des collisions » fonctionne en continu durant la journée (lumière > 50 lux),
ainsi que la nuit sur une aire de surveillance qui comprend l’ensemble de la zone de rotation des pâles.
Il fournit différentes données telles que les vidéos et enregistrements sonores des oiseaux détectés ce
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
50
qui permet la vérification des collisions (y compris les oiseaux potentiellement blessés continuant à
voler) mais également les vidéos et les enregistrements sonores des collisions. Le fabricant affirme
que le taux de détection des collisions est supérieur à 77%.
Il existe deux modalités possibles : l’effarouchement des oiseaux ou la mise à l’arrêt des machines
• Pour le module d'avertissement sonore, 4 à 10 haut-parleurs sont installés par éolienne. Ils peuvent
émettre de sons d’alerte pour les vols d’oiseaux ayant un potentiel risque de collision. Les sons
d'avertissement sonore doivent couvrir la zone de rotation des pâles. Leur déclenchement a lieu en
temps réel soit moins de 2s après la détection du vol dans la zone de collision à risque. La puissance
des sons est ajustée à la réglementation légale ainsi qu’à la sensibilité des oiseaux visés. Sont
enregistrées les données concernant le son d’alerte/effarouchement (temps d’initialisation et durée
totale) ainsi que les sons et vidéos enregistrés des vols des oiseaux. D’après le fabricant, le taux de
faux déclenchement de son (sans oiseau) est de 0.2 à 4.0 par jour pour une durée de 0.1 à 2.5 min
(moyenne annuelle).
• Le module d’arrêt des machines peut être installé sur tout type d’éolienne (hardware et software).
Le déclenchement automatique du stop est en temps réel à la détection des vols à partir de la distance
de risque13 choisie. La durée de l’arrêt est liée à la détection du vol en temps réel dans la zone de
risque de collision et le redémarrage automatique a lieu dès que le risque de collision a disparu. Une
notification par email a lieu pour chaque arrêt : un premier email indiquera l’heure de déclenchement
et un second, l’heure de fin et la durée de l’arrêt. Sont enregistrées l’heure de déclenchement, l’heure
de fin et la durée de l’arrêt ainsi qu’un enregistrement vidéo du vol des oiseaux et de l’arrêt. D’après
le fabricant, le temps d’initialisation de l’arrêt des pâles est compris entre 2 et 18s après le
déclenchement du DT Bird stop et l’arrêt complet des pâles a lieu entre 15 et 35 s après initialisation
du stop.14 Enfin, la durée totale d’arrêt est estimée entre 10 et 130 h/an (pour une vitesse de vent
supérieure à 3m/s) (Ecosphère, 2017).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
51
III) Méthodes et matériels utilisés
A) Sites d’études
Pour des raisons de confidentialité, les parcs éoliens sont anonymisés et leurs localisations sont plus
ou moins détaillées en fonction des accords donnés par les propriétaires des éoliennes.
1) Parc éolien de l’Aude
Le parc éolien de A : plaine viticole est situé dans l’Aude (11). Il a été mis en service en 2017.
Ce parc éolien est composé de 8 éoliennes de type Enercon E70. Elles font une hauteur totale en bout
de pale de 99,5 m, une hauteur de mât qui est égale à 64 m, des pales mesurant 35,5 m et le diamètre
du rotor est de 71 m. Ce parc est d’une puissance de 18,14 MW, il est composé de 8 aérogénérateurs
d’une puissance unitaire de 2,3 MW, correspondant à une consommation électrique de 41 000 foyers
(hors chauffage). Ce parc éolien permet de couvrir l’équivalent de 11 % de la consommation
électrique domestique (hors chauffage) des habitants de l’Aude
Pour les oiseaux, le parc éolien est implanté sur une voie migratoire secondaire. La ligne d’éoliennes
axée nord/sud, permet de réduire les risques de mortalité, mais les éoliennes aux extrémités du parc
Carte 6 : "Carte de localisation du parc éolien A : Plaine viticole", (Source : Perrin, 2019)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
52
restent particulièrement exposées à un risque de collision avec les oiseaux en migration pré nuptiale
ou postnuptiale.
Le positionnement de l'implantation des éoliennes s’est fait le plus possible en bordure de parcelle,
afin de les déstructurer le moins possible. De plus, le positionnement des éoliennes a été induit par le
couloir de vent et les couloirs migratoires de l’avifaune.
L’éolienne 9 la plus au nord, est à 1,8 km de l’éolienne 2 la plus au sud. Il semble donc nécessaire de
suivre l’activité en temps réel sur toute la ligne afin de pouvoir piloter les éoliennes indépendamment.
La zone d’implantation est assez vaste, limitée au Nord et au Sud par la proximité de routes
départementales et de la voie ferrée au Nord, à l’Est par l’Orbieu et à l’Ouest par des routes de
campagnes et des domaines. Elle est quadrillée de parcelles agricoles (principalement de vignes), de
taille plutôt faible et pratiquement sans haies, desservies par un réseau de chemins agricoles et
irriguées via un réseau de canaux de diverses tailles.
Carte 7: "Localisation des mâts des éoliennes sur le parc éolien A : Plaine viticole", Source :
Perrin, 2019)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
53
Ce site a été retenu pour cette étude car il est situé dans un milieu viticole habité par diverses espèces,
pour certaines emblématiques du milieu comme le Faucon crécerellette (Falco naumanni), le Circaète
Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) ou le Milan noir (Milvus migrans).
Carte 8: "Occupation du sol sur le parc éolien de A : Plaine viticole", Source : Perrin, 2019
Figure 12: "Photos du parc éolien A : Plaine viticole ", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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2) Parcs éoliens de l’Hérault
a) Les parcs éoliens de B et C
Les parcs éoliens de B : Prairies d’altitude et C : Forêts d’altitude sont situés dans l’Hérault (34). Ces
deux parcs sont au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc. Ils ont été mis en service en
2016.
Ces parcs éoliens sont composés respectivement de 7 éoliennes de type Enercon E70. Elles font une
hauteur totale en bout de pale de 100 m, une hauteur de mât qui est égale à 57 m, des pales mesurant
35,5 m et le diamètre du rotor est de 71 m. Ce parc est d’une puissance de 11 500 kW, il est composé
de 7 aérogénérateurs d’une puissance unitaire de 2 300 kW.
Il s’agit d’un secteur de moyenne montagne (au point le plus bas 700 m d’altitude et au point le plus
haut 768 m d’altitude) à influence méditerranéenne et structuré par l’élevage, la sylviculture et la
déprise rurale. Le parc éolien C se situe à 2,5 km au sud de l’aire de l’aigle royal (Aquila chrysaetos),
au sein de boisements de production (résineux divers), de chênaies et de quelques milieux plus semi-
fermés. Il se situe à proximité de la RD142 au lieu-dit « Costemare » à 4 km au sud-sud-est de l’aire
Carte 9 : "Carte de localisation des parcs éoliens B : Prairies d’altitude et C : Forêts d’altitude", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
55
de l’Aigle royal (Aquila chrysaetos). Le parc éolien B est caractérisé par des milieux ouverts et
vallonnés au sud et à l’est et par des vallons profonds et enrésinés au nord et à l’ouest.
Ces sites ont été retenus pour cette étude car ils sont situés dans un milieu soit de forêts d’altitude soit
de prairies d’altitudes qui sont composées de diverses espèces pour certaines emblématiques du
milieu comme l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) ou le Vautour Fauve (Gyps fulvus).
Carte 10 : "Occupation du sol des parcs éoliens des parcs éoliens B : Prairies d’altitude et C : Forêts d’altitude",
Source : Perrin, 2019
Figure 13 : "Photos des parcs éoliens B : Prairies d’altitude et C : Forêts d’altitude", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
56
b) Le parc éolien D : Garrigues
Le parcs éolien D : Garrigues est situé dans l’Hérault (34). Le parc éolien est situé entre les 3 bassins
de vie que sont l’agglomération de Montpellier, le bassin de Thau et la vallée de l’Hérault. L’autoroute
à A9 passe au Nord-Est et l’Hérault traverse à l’Ouest cet espace. Ce territoire se caractérise par la
grande naturalité des paysages quasiment exempts d’équipements, et la prédominance des milieux
ouverts (vignes, pelouses et garrigues). Ce paysage est le siège d’une diversité remarquable en
espèces et habitats emblématiques des garrigues méridionales. Ce site est également riche en ce qui
concerne l’avifaune notamment au niveau des espèces de rapaces mais également du cortège de
passereaux typique du milieu.
Ce site a été retenu pour cette étude car il est situé dans un milieu de garrigues très dense et
interrompue qui est composé de diverses espèces pour certaines inféodées au milieu comme le Busard
cendré (Circus pygarus) ou le Faucon crécerellette (Falco naumanni).
Carte 11 : "Occupation du sol du parc éolien D : Garrigues", Source : Perrin, 2019
Figure 14 : "Photos du parc éolien D : Garrigues", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
57
3) Parc éolien dans l’Aveyron
Le parc éolien E : Milieu agricole d’altitude est situé dans l’Aveyron (12). Le site d’étude figure parmi
les zones très favorables à l’éolien dans l’Aveyron, dans un secteur jugé très favorable (150 parcs
éolien dans le Lévezou). Le parc éolien a été mis en service en mars 2018.
Ce parc éolien est composé de 5 éoliennes de type Vestas V100. Elles font une hauteur totale en bout
de pale de 130 m, une hauteur de mât qui est égale à 80 m. Ce parc représente une puissance nominale
de 2 Mégawatt (MW). La puissance totale du parc est de 10 MW. Il est d’une production annuelle
estimée à 22 000 MWh/an, permettant l’alimentation de plus de 9000 foyers chauffage compris.
Le parc éolien est installé dans un secteur bocager, culminant à environ 800 m d’altitude, au paysage
plutôt ouvert de cultures annuelles, mais marqué dans son entourage par la présence de quelques petits
ilots boisés (mixtes) et d’un réseau de haies arbustives ou arborées assez hétérogène.
D’un point de vue hydrographique, quelques retenues collinaires sont présentes dans l’entourage du
projet, les sources de quelques ruisseaux, mais aussi la proximité des vastes plans d’eau du Lévézou
à moins de 2 km au sud-est du site (100 millions de mètre cubes) : Lac de Pont de Salars.
Carte 12 : "Carte de localisation du parc éolien E : Milieu agricole d’altitude", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
58
La route départementale 911 se trouve à proximité du parc éolien. C’est un axe très fréquenté sur une
ligne de crête entre le Puech du Pouget et le Puech du Cun.
Ce site a été retenu pour cette étude car il est situé à cheval entre un milieu agricole d’altitude avec
du bocage et des prairies d’altitude qui sont composées de diverses espèces pour certaines
emblématiques du milieu comme le Milan royal (Milvus milvus) et le Faucon crécerelle (Falco
tinnunculus). Ce site a été étudié à distance. Nous avons pu obtenir des données puis des résultats à
partir des photos interprétations fournis par la surveillance des caméras sur le parc éolien.
Figure 15: "Photo du parc éolien E : Milieu agricole d’altitude", Source : Perrin, 2019
Carte 13 : "Occupation du sol du parc éolien E : Milieu agricole d’altitude", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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4) Parc éolien dans la Moselle
Le parc éolien F est situé dans le département de la Moselle (57). Il a été mis en service en 2018.
Ce parc éolien est composé de 2 éoliennes de type Vestas V100. Elles font une hauteur de mât qui est
égale à 100 m. Ce parc représente une puissance nominale de 2 000 kW. La puissance totale du parc
est de 4000 KW.
Le parc éolien est installé dans une zone de cultures annuelles à une altitude de 326m. Le milieu
plutôt ouvert est composé de cultures annuelles, principalement de céréales, mais il est aussi marqué
par la présence de forêts, principalement constituées d’Epicéas, de Hêtraie et de Chênaie, et d’un
réseau de haies arbustives ou arborées assez hétérogène.
Carte 14 : "Carte de localisation du parc éolien E", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
60
Certaines de ces haies bordent les pâtures. En règle générale, ce sont des pâtures à bovins dominées
par les graminées fourragères. D’un point de vue hydrographique, les zones humides sont isolées en
domaine agricole pour la pâture et pour la pêche. De plus, le parc éolien est à proximité de la D59 à
l’Ouest et non loin de la A30 au Nord.
Ce site a été retenu pour cette étude car il est situé à cheval entre un milieu agricole avec du bocage
et des prairies non loin d’un milieu forestier qui occupé par diverses espèces pour certaines
emblématiques du milieu comme le Milan noir (Milvus migrans), la Buse variable (Buteo buteo) ou
la Bondrée apivore (Pernis apivorus).
Ce site a été étudié à distance. Nous avons pu obtenir des données puis des résultats à partir des photos
interprétations fournis par la surveillance des caméras sur le parc éolien.
Carte 15 : "Occupation du sol sur le parc éolien F", Source : Perrin, 2019
Figure 16 : "Photo du parc éolien F", Source : Sens Of Life, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
61
B) Méthodes et matériels
1) Méthode et matériels d’observation des oiseaux sur un parc éolien
Les oiseaux étant des êtres vivants, ils vivent et bougent et ne sont jamais au même endroit à la même
heure. De ce fait, je me suis rendue sur le terrain au cœur des sites d’étude du 27/03/2019 au
30/07/2019. La durée moyenne des sorties sur le terrain était de 4 heures, plutôt le matin, pour
observer le comportement des oiseaux et faire des tests d’avertissement sonore sur les parcs éoliens.
Mon placement était le plus souvent entre deux mâts d’éoliennes sinon sur un point de vue
surplombant le parc éolien (collines, coteaux ou sommet). Pour des raisons de sécurité, je portais un
gilet fluorescent et un casque au sein des parcs éoliens. Pour les observations, j’ai utilisé une paire de
jumelles et une longue vue mais également un carnet de terrain avec un crayon à papier pour noter
les données nécessaires aux observations.
Figure 17 : "Photos du matériel utilisés pour cette étude", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
62
2) Méthode et matériels d’avertissement sonore sur les parcs éoliens
Et pour effectuer les tests d’avertissement, j’ai utilisé un smartphone relié par un câble JACK à des
hauts parleurs embarqués branchés sur une batterie pour pouvoir lancer les playlists de test sur les
parcs éolien. La méthodologie utilisée consiste à lancer un son lorsqu’un ou des rapaces est/sont en
approche des parcs éoliens.
3) Matériel et méthode et matériel pour le suivi de mortalité sur le parc éolien A
Pour le suivi de mortalité, j’ai dû suivre le protocole ministériel standard de suivi qui a une
méthodologie bien précise.
Légende :
Mât éolienne
Transect tracé
Figure 18 : Matériel utilisé pour la diffusion des émissions des sons d’avertissement
Figure 19 : Schéma montrant les deux méthodes de recherches de cadavre aux pieds des éoliennes.", (Source :
LPO,2018)
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
63
J’ai effectué le suivi de mortalité d’une fois par semaine sur le parc éolien A comme précisé dans son
arrêté préfectoral d’exploitation). Ainsi, le suivi est dimensionné sur la base du protocole des suivis
directs avec au moins 1 passage par semaine, du 1er mars au 31 octobre, soit environ 40 passages.
Une recherche visuelle des cadavres au sol sur des transects à pied est espacés de 5 mètres sous la
zone de rotation des pales (une distance dépendante du couvert végétal) avec identification de
l’espèce. Les surfaces prospectées font l’objet d’une typologie préalable des secteurs homogènes de
végétation et d’une cartographie des habitats selon la typologie Corine Land Cover. Cette distance est
mesurée et tracée.
Le temps de recherche s’élève entre 30 et 45 minutes par turbine selon la longueur des pales. La
recherche de cadavre débute dès le lever du jour.
Pour chaque cadavre trouvé, des photos sont prises et une fiche spécifique sera remplie (voir Annexe
1). L’évolution de la taille de végétation est alors prise en compte tout au long du suivi et intégrée aux
calculs de mortalité
Les résultats des suivis sont fournis aux services de l’Etat : MNHN (Muséum National d’Histoire
Naturelle) et au Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) à la fin de chaque
année de relevé. En fonction des résultats de ces suivis, il pourra être décidé d’ajuster les modalités
du système de bridage nocturne des éoliennes (chiroptères) et/ou du système d'avertissement sonore
(oiseaux), à la hausse (en cas d’atteinte des seuils prévus) ou à la baisse.
4) Méthode et logiciels utilisés pour la construction des playlists d'avertissement
sonore
J’ai créé, ajusté et modifié les playlists d'avertissements sonores avec l’aide de logiciel Windows
Movie Maker et Audacity. Une fois, les assemblements des sons terminés, j’ai extrait le montage au
format MP. Cela m’a permis de les mettre sur le smartphone pour pouvoir les diffuser sur les parcs
éoliens pour effectuer les tests. Cela m’a permis de me voir qu’il fallait prendre en compte le choix
de la diffusion des sons d’avertissement sonore en fonction de la topographie qui est différentes sur
chaque sites (échos, absorption du son…).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
64
Figure 20 : Exemple de composition d'une playlist à l'aide du logiciel Windows Movie Marker
Figure 21: Composition d'une playlist à l'aide du logiciel Audacity
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
65
5) Méthode et logiciel utilisé pour la réalisation des cartes
J’ai pu réaliser mes propres cartes afin d’illustrer mes propos dans ce mémoire. De plus, j’ai
également produit des cartes à destination du bureau d’étude pour illustrer les rapports des suivis
environnementaux, d’étude d’impact pour les clients des parcs éoliens français. La réalisation des
cartes présentes dans ce mémoire ont été faites à l’aide du logiciel QGIS. La recherche des données
et leur mise en forme a été essentielle et souvent la technique du géoréférencement a été très utilisée
essentiellement pour les cartes pour le bureau d’étude. Les données utilisées pour faire ces cartes sont
des données du bureau d’études et des Open Datas trouvés sur le site des DREAL, de l’ING et de
GADM principalement.
Figure 22 :" Réalisation des différentes cartes à l’aide du logiciel QGIS (Exemple de la carte d’occupation du sol du
parc éolien C)", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
66
Figure 23 : Réalisation des différentes cartes à l'aide du logiciel QGIS (Exemple de la carte migration prénuptial sur
un parc éolien", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
67
6) Méthode et logiciel utilisé pour faire du traitement d’images et vidéos des
caméras sur les parcs éoliens à distance
J’ai pu réaliser des tests de détection par caméra sur des parcs éoliens à distance (voir Annexe 4).
Cela permet de vérifier qu’il n’y a pas de biais entre ce que la caméra a détecté et le signal sonore
qu’elle a envoyé si besoin ou l’arrêt de la machine de quelques secondes. Cette mission est possible
grâce au protocole suivante :
- Se connecter à distance sur le PC distant via le logiciel VNC ou TeamViewer
- Rentrer dans l’ordinateur distant
- Consulter les vidéos ou les photos stockées sur l’ordinateur
- Analyser les données récoltées pour évaluer le biais de la détection.
Figure 25 :" Capture écran de la procédure de connexion aux PCs à distance", (Source : Perrin, 2019)
Figure 24 : "Capture écran des photos des caméras sur les parcs éoliens", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
68
Cela a permis de calculer la fiabilité du système de régulation du parc éolien afin d’évaluer les faux-
positif (bonne détection d’oiseaux par rapport à la détection d’autres éléments repérés comme nuages,
insectes ou gouttes d’eau).
7) Méthode et logiciel utilisé pour le traitement des données
L’éthogramme désigne une méthode d’enquête sur le terrain développée au sein du domaine de
l’ethologie qui vise à étudier les mœurs, les comportements des êtres vivants au sein de leur milieu.
Cette étude peut être complétée par des études statistiques qui permettent de mettre en relief les
comportements, les habitudes, les mécanismes habituels mais également les dysfonctionnements.
L’éthogramme est dressé à l’aide du logiciel Excel pour analyser les comportements des rapaces sur
les parcs éoliens mais aussi pour l’analyse photos et vidéos de la détection des oiseaux par les caméras
sur les parcs éoliens distants. Cette ethogramme est composé de 36 variables (voir Annexe 3).
IV) Résultats
Pour rappel, cette étude a pour objectif d’étudier les comportements des rapaces sur les parcs éoliens
avec ou sans avertissement sonore en fonction du milieu durant 5 mois (de mars à juillet 2019).
Quatre sites ont été sélectionnés pour illustrer ces comportements. Ces sites ont été choisis en fonction
de leur diversité paysagères (garrigues, plaines agricoles, plateaux agricoles, forestiers, plaines de
prairies, bocage, plateaux de prairies et milieu viticole). Cette diversité, nous permet d’analyser les
différents comportements que les rapaces peuvent avoir sur site mais aussi d’avoir une diversité
d’espèces selon les milieux.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
69
Sur le parc éolien D principalement composé de garrigues, 110 Faucons crécerellettes (Falco
naumanni), 31 Busards cendrés (Circus pygargus) et 12 Circaètes Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus)
ont été observés. Ensuite, nous retrouverons en plus petite quantité du Milan noir (Milvus migrans)
au nombre de 6, du Milan royal (Milvus milvus) au nombre de 4, de la Bondrée apivore (Pernis
apivorus) au nombre de 2 et 1 Vautour fauve (Gyps fulvus).
Sur le parc éolien F principalement composé d’un milieu agricole avec du bocage et des prairies non
loin d’un milieu forestier, 34 Grands Rapaces (composé de Milans, Bondrées, Circaètes, Buses,
Busards non identifiés avec précisions), 15 Buses, Busards et Bondrées, 8 Circaète Jean-Le-Blanc
(Circaetus gallicus) et 2 Faucons et Eperviers.
Sur le parc éolien A, qui est un milieu principalement composé de vigne, 23 du Faucon crécerellette
(Falco naumanni), 19 Milan noir (Milvus migrans), 11 Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus),
10 Bondrée apivore (Pernis apivorus). Ensuite, nous retrouverons en plus petite quantité de la Buse
variable (Buteo buteo) et du Vautour fauve (Gyps fulvus) au nombre de 1.
Sur le parc éolien E, qui est un milieu principalement agricole d’altitude avec du bocage et des prairies
d’altitude, 126 Grands Rapaces (non identifiés), 44 Milans, 42 Buses, Busards et Bondrées et des 31
Faucons et Eperviers. Ensuite, nous retrouverons en plus petite quantité du Circaète Jean-Le-Blanc
(Circaetus gallicus) au nombre de 5.
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Nombres d'espèces observées en fonction du lieu d'étude
Parc éolien D Parc éolien F Parc éolien A Parc éolien E Parc éolien C Parc éolien B
Graphique 5 : Nombres d'espèces observées en fonction des sites étudiés", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Sur le parc éolien C, qui est un milieu principalement composé de forêts d’altitude, 21 Busard cendré
(Circus pygargus), 13 Buse variable (Buteo buteo), 11 Faucon crécerelle (Falco tinnunculus). Ensuite,
nous retrouverons en plus petite quantité 9 Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), 4 Milan noir
(Milvus migrans), 3 Milan royal (Milvus milvus) et 3Vautour fauve (Gyps fulvus) puis 1 aigle royal
(Aquila chrysaetos).
Enfin, sur le parc éolien B, qui est un milieu principalement composé de prairies et forêt d’altitude,
29 Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), 21 Vautour fauve (Gyps fulvus), 14 Buse variable (Buteo
buteo). Ensuite, nous retrouverons en plus petite quantité 7 Milan noir (Milvus migrans), 1 Circaète
Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) et 1 Busard cendré (Circus pygargus).
Nous pouvons comprendre que certains sites sont plus fréquentés par certaines espèces que par
d’autres. Certains sites comme le parc éolien D ou le parc éolien E présentent beaucoup plus d’activité
de rapaces au (166 et 248) par rapport au parc éolien F qui compte 59 individus pour la période
d’étude. Cette différence d’activité dépend de l’occupation du sol qui joue un rôle essentiel sur
l’abondance de la nourriture et les milieux adaptés à la vie de chaque rapace.
L’altitude de vol décrite dans le graphique correspond à l’altitude de vol de l’oiseau par rapport aux
éoliennes ou aux parcs éoliens :
- L’altitude de vol correspondant à « Sous les pales » est estimé entre 0 et 50 m.
- L’altitude de vol correspondant à « Dans les pales » est estimé entre 50 et 150 m.
- L’altitude de vol correspondant à « Juste au-dessus des pales » est estimé entre 150 et 200 m.
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Parc éolien D Parc éolien F Parc éolien A Parc éolien E Parc éolien C Parc éolien B
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Altitude de vol pratiqué par les rapaces en fonction des sites étudiés
Sous les pales Dans les pales Juste au-dessus des pales Bien au-dessu des pales
Graphique 6 : Altitude de vol pratiqué par les rapaces en fonction des sites étudiés", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
71
- L’altitude de vol correspondant à « Bien au-dessus des pales » est estimé à plus de 200 m.
Ces estimations d’altitude de vol sont habituellement utilisées par le bureau d’étude.
Sur le parc éolien D, l’altitude de vol se situe soit sous les pales soit dans les pales. Cette altitude est
due au Faucon crécerellette (Falco naumanni) qui est présent en grand nombre sur ce site et qui vole
entre 0 et 150 m. L’altitude de vol « Bien au-dessus des pales » correspond à la présence du Circaète
Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), du Milan noir (Milvus migrans), du Milan royal (Milvus milvus),
de la Bondrée apivore (Pernis apivorus) et du Vautour fauve (Gyps fulvus) présents sur le site.
Sur le parc éolien F, l’altitude de vol se situe soit bien au-dessus des pales soit sous les pales. Ces
altitudes sont dues aux Faucons et Eperviers qui volent sur ce site entre 0 et 150 m, puis due également
aux Grands rapace type Milans, Circaètes, Buses et Bondrées apivores (Pernis apivorus) qui volent
sur ce site à bien plus de 200 m.
Sur le parc éolien A, l’altitude de vol se situe soit sous les pales soit dans les pales ou bien au-dessus
des pales. Ces altitudes sont dues aux Faucons crécerellettes (Falco naumanni) qui sont présent en
grand nombre sur ce site et qui volent entre 0 et 150 m puis à la présence également de la Bondrée
apivore (Pernis apivorus), Buse variable (Buteo buteo), Circaète Jean-Le-blanc (Circaetus gallicus),
Milan noir (Milvus migrans) et le Vautour qui volent à bien plus de 200 m.
Sur le parc éolien E, l’altitude de vol se situe le plus souvent bien au-dessus des pales. Cette altitude
est due aux Grands rapaces type Milan royal (Milvus milvus), Buse variable (Buteo buteo) et Bondrée
qui sont présent en grand nombre sur ce site et qui volent à plus de 200 m.
Sur le parc éolien C, l’altitude de vol se situe soit dans les pales soit bien au-dessus des pales. Ces
altitudes sont dues aux Faucons crécerelles et aux Busards cendrés qui volent entre 0 et 150 m puis
dû également à l’Aigle Royal (Aquila chrysaetos), aux Buses variables, Circaètes Jean-Le-Blanc
(Circaetus gallicus), Milans et Vautours fauves qui sont présent sur le site et qui volent à plus de 200
m.
Et pour terminer, sur le parc éolien B, l’altitude de vol se situe soit sous les pales soit dans les pales
ou soit bien au-dessus des pales. Ces altitudes sont dues aux Faucons crécerelles et aux Busards
cendrés qui volent entre 0 et 150 m puis dû également aux Buses variables, Circaètes Jean-Le-Blanc
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
72
(Circaetus gallicus), Milans noirs et Vautours fauves qui sont présents sur le site et qui volent à plus
de 200 m.
Nous pouvons remarquer que deux groupes de rapaces se dessinent concernant l’altitude de vol sur
les parcs éoliens ou autour des éoliennes. Nous avons le groupe des Faucons, Eperviers et Busards
cendrés qui volent entre 0 et 150 m c’est-à-dire soit sous les pales soit dans les pales. Puis nous avons
le groupe des Milans, des Circaètes Jean-Le-Blanc, des Bondrées apivores, des Buses variables, des
Vautours fauves et de l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) qui volent entre 150 m et plus de 200 m c’est-
à-dire soit juste au-dessus des pales soit bien au-dessus des pales.
Ces observations décrites ci-dessus ont été très bien distinguées et remarquées sur le terrain.
De plus, sur les sites d’altitude les altitudes de vol les plus adoptés sont bien au-dessus des pales. Ceci
peut venir du fait des rapaces présents sur le site et/ou également au relief et à l’occupation du sol
(forêts).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
73
Figure 26 : Schéma montrant l'altitude de vol en fonction des espèces sur les parcs éoliens", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
74
Le comportement des rapaces décrit dans le graphique correspond au comportement que le rapace a
face aux parcs éoliens ou face à une éolienne.
Ces comportements ont été notés suivant la Figure 7 : Stratégie de franchissement d'un parc éolien (Source :
LPO, 2001)Figure 7 publié par la LPO en 2001.
Le comportement du « Survol » correspond au passage du rapace bien au-dessus du parc éolien ou de
l’éolienne.
Le comportement du « Plongeon » correspond au passage d’un rapace qui arrive droit sur le parc
éolien ou sur l’éolienne puis contourne l’obstacle en passant sous les pales.
Le comportement de « Traversée » correspond au passage d’un rapace qui arrive droit sur le parc
éolien ou sur l’éolienne puis contourne l’obstacle en passant dans les pales entre deux éoliennes.
Le comportement de « Trouée » correspond au passage d’un rapace qui arrive droit sur le parc éolien
ou sur l’éolienne et qui contourne l’obstacle en passant entre deux éoliennes assez éloignées l’une de
l’autre (plus de 150 m entre elles) en prenant légèrement de l’altitude.
Le comportement de « Chasse » correspond au passage d’un rapace sur le parc éolien ou sur
l’éolienne en ayant un comportement de chasse. C’est-à-dire qu’il vole en cercle avec la tête orientée
vers le bas (via les ascendances), vol plané avec la tête orientée vers le bas ou vol stationnaire pour
les faucons.
Le comportement de « Vol » correspond au passage d’un rapace sur le parc éolien ou sur l’éolienne
en ayant un comportement de chasse.
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Parc éolien D Parc éolien F Parc éolien A Parc éolien E Parc éolien C Parc éolien B
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ctComportement des rapaces sans actions d'avertissement sonore
en fonction des sites étudiés
Survol Plongeon Traversee Trouee Chasse Vol Demi-tour
Graphique 7: Comportement des rapaces sans émission d’avertissements sonores en fonction des sites étudiés",
Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
75
Le dernier comportement est celui du « Demi-tour ». Il correspond à l’arrivée d’un rapace aux abords
du parc éolien ou de l’éolienne, puis à la vue de ce dernier effectue un demi-tour et vole dans la
direction inverse.
Sur le parc éolien D, le comportement le plus souvent effectué est le « Plongeon », suivi de la
Traversée et de la Trouée. Ces comportements sont attribués aux Faucons crécerellettes et au Busard
cendré (Circus pygargus) présents en grand nombre sur le site. Ensuite, viennent le Survol et le Vol,
comportements adoptéspar le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), la Bondrée apivore
(Pernis apivorus), les Milans et leu Vautour fauve (Gyps fulvus).
Sur le parc éolien F, le comportement le plus souvent utilisé est le Survol, puisle Vol. Ces
comportements sont dus à la présence des Grands rapaces de type Milans (Milvus), Circaètes Jean-
Le-Blanc (Circaetus gallicus), Buses variables (Buteo buteo), Bondrées apivores (Pernis apivorus).
Ensuite, nous trouvons le comportement de Chasse effectué par les Busards, le Circaète Jean-Le-
Blanc (Circaetus gallicus), les Faucons et les Eperviers. Le comportement de Plongeon et de
Traversée sont effectués principalement par les Faucons et les Eperviers. Et pour finir un
comportement de Demi-tour a été fait par le Busard cendré (Circus pygargus) à l’approche du parc
éolien.
Sur le parc éolien A, le comportement le plus souvent relevé est celui du Survol qui a été effectué par
la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), le Milan noir
(Milvus migrans) et le Vautour fauve (Gyps fulvus). Ensuite, le Plongeon, la Traversée et la Trouée
sont dus aux Faucons crécerellettes et au Busard cendré (Circus pygargus) présents sur le site. Le
comportement de Chasse est adopté sur le site par le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), le
Milan noir (Milvus migrans), la Buse variable (Buteo buteo) et le Faucon crécerellette (Falco
naumanni).
Sur le parc éolien E, le comportement le plus souvent pratiqué est le Survol dû à la présence de Grands
rapaces de type Milans, Circaètes Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), Buses variables (Buteo buteo),
Bondrées apivores (Pernis apivorus) voire des Vautours ou des Aigles. Ensuite, le comportement de
Chasse est adopté sur le site pour le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), la Bondrée apivore
(Pernis apivorus) et la Buse variable (Buteo buteo). Le comportement du Plongeon et de la Traversée
sont dus aux Faucons, aux Eperviers et aux Busards.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
76
Sur le parc éolien C, le comportement le plus souvent relevé est celui du Survol qui ont été effectués
par la Buse variable (Buteo buteo), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) et le Milan royal
(Milvus milvus). Ensuite, le Plongeon, la Traversée et la Trouée sont dus aux Faucons crécerelles et
au Busard cendré (Circus pygargus) présents sur le site. Le comportement de Chasse est adopté sur
le site pour la Buse variable (Buteo buteo), le Milan royal (Milvus milvus) et le Faucon crécerelle
(Falco tinnunculus).
Sur le parc éolien B, le comportement le plus souvent relevé est celui du Survol qui a été effectué par
la Buse variable (Buteo buteo), le Milan noir (Milvus migrans) et le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Ensuite, le Plongeon, la Traversée et la Trouée sont dus aux Faucons crécerelles et au Busard cendré
(Circus pygargus) présents sur le site. Le comportement de Chasse est adopté sur le site pour la Buse
variable (Buteo buteo) et le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus).
Nous pouvons remarquer que le comportement de Plongeon, Trouée et Traversée est plus réservé aux
Faucons, Eperviers et aux Busards cendrés à 39 %. Le comportement de survol est de préférence
utilisé par les Grands Rapaces comme la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Circaète Jean-Le-
Blanc (Circaetus gallicus), les Milans, les Vautours et l’Aigle Royal (Aquila chrysaetos). Le
comportement du demi-tour a été répertorié deux fois pour le Busard cendré (Circus pygargus).
De plus, sur les sites d’altitude comme le parc éolien E, le parc éolien B et le parc éolien C, le survol
est adopté à 40 %, du fait des rapaces présents sur le site et peut être également au relief et à
l’occupation du sol (forêts).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
77
Ces comportements ont été notés suivant la Figure 7 publié par la LPO en 2003.
Les sites de et de n’apparaissent pas car ces parcs éoliens ont été suivis à distance sur la base de
photo-interprétation. De ce fait, aucune émission de sons n’a été effectuée sur ces sites. Ils pourront
être référencés comme sites témoins.
Au total, il y a eu 194 émissions d'avertissement sonore sur l’ensemble des 4 sites étudiés à cet effet.
88 sons ont été émis sur, 27 sons ont été émis sur, 39 sons ont été émis sur et 40 sons ont été émis sur.
Sur le parc éolien D, le comportement le plus adopté lors des émissions de sons d’avertissement est
celui du Plongeon effectués par les Faucon crécerellette (Falco naumanni) et le Busard cendré (Circus
pygargus) présents sur le site. Le comportement de la Traversée et de la Trouée sont adoptés
également par le Faucon crécerellette (Falco naumanni) et le Busard cendré (Circus pygargus). Le
comportement du Survol est adopté lors des émissions des sons par le Circaète Jean-Le-Blanc
(Circaetus gallicus), Milans, Bondrée apivore (Pernis apivorus) et le Vautour fauve (Gyps fulvus). Le
comportement de Demi-tour a été fait à 2 reprises par le Busard cendré (Circus pygargus). Les
comportements de Vol et de Chasse ont disparu des comportements adoptés lors des émissions des
sons.
Sur le parc éolien A, le comportement le plus adopté lors des émissions de sons est celui du Survol
effectués par Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), la
Graphique 8 : Comportement des rapaces avec action d’émission d’avertissement sonore en fonction des sites étudiés", Source :
Perrin, 2019
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Parc éolien D Parc éolien A Parc éolien C Parc éolien B
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Comportement des rapaces avec émission d'avertissement sonore en fonction des sites étudiés
Survol Plongeon Traversee Trouee Demi-tour
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Buse variable (Buteo buteo) et le Vautour fauve (Gyps fulvus). Le comportement du Plongeon, de la
Traversée et de la Trouée sont adoptés par le Faucon crécerellette (Falco naumanni) présents sur le
site. Le comportement de Chasse a disparu des comportements adoptés lors des émissions des sons.
Sur le parc éolien C, le comportement le plus adopté lors des émissions de sons est celui du Survol
dû à la présence du Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), du Milan noir (Milvus migrans), du
Milan royal (Milvus milvus), du Vautour fauve (Gyps fulvus) et de l’Aigle royal (Aquila chrysaetos )
sur le site. Le comportement suivant est celui du Plongeon, de la Trouée et de la Traversée effectués
par le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et le Busard cendré (Circus pygargus). Le comportement
de Chasse a disparu des comportements adoptés lors des émissions des sons.
Sur le parc éolien B, le comportement le plus adopté lors des émissions de sons est celui du Survol
dû à la présence du Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), du Milan noir (Milvus migrans), de
la Buse variable (Buteo buteo) et du Vautour fauve (Gyps fulvus) sur le site. Le comportement suivant
est celui du Plongeon, de la Trouée et de la Traversée effectués par le Faucon crécerelle (Falco
tinnunculus) et le Busard cendré (Circus pygargus). Le comportement de Demi-tour a été effectué
par le Busard cendré (Circus pygargus). Le comportement de Chasse a disparu des comportements
adoptés lors des émissions des sons.
Nous pouvons noter la disparition des comportements de chasse et de vol sur les parcs éoliens durant
les émissions des sons. Les rapaces ne restent pas sur le parc éolien lors des émissions de sons
d’avertissement :
- soit il le contourne par un Survol pour les grands rapaces (39%)
- soit ils adoptent les comportements de Traversée (13%), Plongeon (36%) ou Trouée (10%)
pour les Faucons et le Busard cendré (Circus pygargus).
Le Busard cendré (Circus pygargus) semble être une espèce plus sensible à l’émission des sons
d’avertissement que les autres dû à ces 3 Demi-tours (2%) effectués sur différents parcs éoliens et
paysages.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
79
La répartition des rapaces face aux émissions des sons sur les parcs éoliens ont été séparé en deux.
D’un côté 100 individus n’ont eu aucune réaction à l’émission du son. De l’autre côté, 94 individus
ont eu une réaction à l’émission du son. La réaction notable est celle du redressement de la tête du
rapace lors de l’émission en regardant autour de lui. L’émission du son a retenu l’attention des
individus quelques secondes voire quelques minutes, ce qui leur a permis de regarder autour d’eux
afin qu’ils anticipent leur arrivés aux abords des éoliennes (rappel du danger).
Sur le parc éolien D, 37 individus n’ont pas réagi lors des émissions des sons alors que 51 individus
ont réagi. Les espèces les plus sensibles à l’émission des avertissements sonores sur ce site sont le
Faucon crécerellette (Falco naumanni) et le Busard cendré (Circus pygargus). Les espèces peu
sensibles à l’émission des avertissements sonores sont le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus),
le Milan noir (Milvus migrans) et le Milan royal (Milvus milvus). Les espèces n’ayant pas du tout
réagi à l’émission des sons sont la Bondrée apivore (Pernis apivorus) et le Vautour fauve (Gyps
fulvus).
Sur le parc éolien A, 14 individus n’ont pas réagi lors des émissions des sons alors que 13 individus
ont réagi. Les espèces les plus sensibles à l’émission des avertissements sonores sur ce site sont le
Faucon crécerellette (Falco naumanni) et le Milan. Les espèces peu sensibles à l’émission des
avertissements sonores sont le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) et la Bondrée apivore
(Pernis apivorus). Les espèces n’ayant pas du tout réagi à l’émission des sons sont la Buse variable
(Buteo buteo) et le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Graphique 9 : Répartition du comportement des rapaces face aux émissions d’avertissement sonore sur les sites
étudiés", Source : Perrin, 2019
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Parc éolien D Parc éolien A Parc éolien C Parc éolien B
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cts
Répartition du comportement des rapaces face aux émissions d'avertissement sonore sur les sites étudiés
Aucunes réactions Réactions
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Sur le parc éolien C, 20 individus n’ont pas réagi lors des émissions des sons alors que 19 individus
ont réagi. Les espèces les plus sensibles à l’émission des avertissements sonores sur ce site sont le
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et le Busard cendré (Circus pygargus). Les espèces peu
sensibles à l’émission des avertissements sonores sont la Buse variable (Buteo buteo), le Circaète
Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) et le Milan noir (Milvus migrans). Les espèces n’ayant pas du tout
réagi à l’émission des sons sont le Milan royal (Milvus milvus), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) et
le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Sur le parc éolien B, 29 individus n’ont pas réagi lors des émissions des sons alors que 11 individus
ont réagi. Les espèces les plus sensibles à l’émission des sons sur ce site sont le Faucon crécerelle
(Falco tinnunculus) et le Busard cendré (Circus pygargus). Les espèces peu sensibles à l’émission
des avertissements sonores sont la Buse variable (Buteo buteo), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus
gallicus) et le Milan noir (Milvus migrans). Les espèces n’ayant pas du tout réagi à l’émission des
sons sont le Milan noir (Milvus migrans), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) et le Vautour
fauve (Gyps fulvus).
Nous pouvons remarquer que les Faucons et le Busard cendré (Circus pygargus) sont des espèces qui
sont sensibles aux émissions des sons diffuser sur les différents sites (pourcentage de réaction). A
contrario, le Vautour fauve (Gyps fulvus), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) sont des espèces qui ne
sont pas du tout sensibles aux émissions des avertissements sonores sur les différents sites (59%). Les
différents sites composés de différents paysages jouent un rôle sur la manière d’émettre et de diffuser
le son sur le territoire. Le paysage est un aspect important à prendre en compte lors des choix des
sons à diffuser et leur emplacement de diffusion (échos, absorption du son, obstacle aux sons…).
Pour les graphiques suivants, les sons diffusés sur les parcs éoliens sont composés de playlists de cris
des rapaces par espèces appelée dans cette étude par les deux premières lettres de l’espèce (exemple :
Bondrée apivore = BA) ou de morceaux de sons audibles, forts et percutants des bruits notre vie
quotidienne appelé dans cette étude Divers_hum.
Les sons qui ont été utilisés et diffusés sur les sites d’étude concernant les cris d’espèces sont :
- BA = Bondrée apivore
- MN = Milan noir
- MR = Milan Royal
- BV = Buse variable
- AR = Aigle royal
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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- CJB = Circaète Jean-Le-Blanc
- FC = Faucon crécerelle
- FCT = Faucon crécerellette
- BC = Busard cendré
- VF = Vautour fauve
- Cordives = cris de Corneilles, Pie bavarde, Corbeaux et Choucas des Tours
Les sons qui ont été utilisés et diffusés sur les sites d’étude concernant les bruits de notre vie
quotidienne sont :
- Alarme incendie
- Alarme maison
- Alarme du premier mercredi du mois
- Bipeur pompier
- Bip de recul de camion
- Coup de feu (fusils, pistolet…)
- Klaxon de voiture
- Sirène de véhicule (ambulance, pompier, gendarmerie, samu)
Graphique 10 : "Nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions de sons en fonction des sites étudiés",
Source : Perrin, 2019
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Parc éolien D Parc éolien A Parc éolien C Parc éolien B
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Nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions des avertissements sonores en fonction des sites étudiés
Corvides Divers_hum BC FC FCT BA CJB
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Le Graphique 10 illustre le nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions de sons. Il
expose les individus ayant eu une réaction lors de l’émission du son. Pour rappel, 94 individus sur
194 ont eu une réaction à l’émission des sons.
Pour le parc éolien D, l’émission des avertissements sonores qui a révélé le plus de réaction est celui
du Divers_hum (54%). Il a fait relever la tête et regarder autour de lui les espèces suivantes :
- le Faucon crécerellette (Falco naumanni), 24%,
- le Busard cendré (Circus pygargus), 20%,
- le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) 5%,
- le Milan noir (Milvus migrans) 5%.
L’avertissement sonore BC a bien fait réagir à 16% le Busard cendré (Circus pygargus).
L’avertissement sonore FCT a bien fait réagir à 24% le Faucon crécerellette (Falco naumanni).
L’avertissement sonore BA a bien fait réagir à 1% la Bondrée apivore (Pernis apivorus).
L’avertissement sonore CJB a bien fait réagir à 6% le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus).
Et enfin le son de Corvides a fait réagir à 2% le Faucon crécerellette (Falco naumanni).
Pour le parc éolien A, le son d’avertissement qui a révélé le plus de réactions est celui du FCT (62%).
Il a fait relever la tête et regarder autour de lui les espèces suivantes :
- Le Faucon crécerellette (Falco naumanni), (62%).
L’avertissement sonore BA a bien fait réagir à 15 % la Bondrée apivore (Pernis apivorus).
L’avertissement sonore CJB a bien fait réagir à 15% le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus).
L’avertissement sonore Divers_Hum a fait réagir à 1% la Bondrée apivore (Pernis apivorus), 15 %
Le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), 39 % le Faucon crécerellette (Falco naumanni) et
39 % le Milan noir (Milvus migrans).
Pour le parc éolien C, le son qui a révélé le plus de réaction est celui du Divers_hum (84%). Il a fait
relever la tête et regarder autour de lui les espèces suivantes :
- le Busard cendré (Circus pygargus) 47%,
- la Buse variable (Buteo buteo) 6%,
- le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) 5%,
- le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) 21%
- Le Milan noir (Milvus migrans), 5%
L’émission des avertissements sonores BC a bien fait réagir à 5 % le Busard cendré (Circus pygargus).
Enfin, l’émission des avertissements sonores FC a bien fait réagir à 10% le Faucon crécerelle (Falco
tinnunculus).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
83
Pour le parc éolien B, l’émission des avertissements sonores qui a révélé le plus de réaction est celui
du Divers_hum (82%). Il a fait relever la tête et regarder autour de lui les espèces suivantes :
- la Buse variable (Buteo buteo), 27%
- le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), 46%
- le Busard cendré (Circus pygargus), 9%.
L’émission des avertissements sonores BC a bien fait réagir à 9 % le Busard cendré (Circus pygargus).
Enfin, l’émission des avertissements sonores des Corvides a bien fait réagir à 9% la Buse variable
(Buteo buteo) et le Milan noir (Milvus migrans).
Nous pouvons remarquer que les émissions des avertissements sonores Divers_hum a été efficace sur,
le parc éolien D, le parc éolien C et le parc éolien B et sur les espèces comme les Faucons, le Busard
cendré (Circus pygargus), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), le Milan noir (Milvus
migrans), la Bondrée apivore (Pernis apivorus) et la Buse variable (Buteo buteo). Les émissions des
avertissements sonores BC, FCT, FC, CJB et BA ont bien fait réagir les espèces visées. Les
avertissements sonores MN, MR, BV, AR, VF n’ont pas permis une réaction de la part de chaque
espèce respective. Le Vautour Fauve (Gyps fulvus), et l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) n’ont eu
aucunes réactions face aux émissions des avertissements sonores liés soit à leurs propres espèces
respectives soit aux sons d’avertissement Divers_hum. Les causes possibles peuvent s’expliquer par
une distance trop grande les séparant de l’émission des avertissements sonores et de leur altitude de
vol. De plus, l’émission des avertissements sonores Corvides a fait réagir la Buse variable (Buteo
buteo), le Milan noir (Milvus migrans) et le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus). Ceci peut
s’expliquer par le phénomène « conquête de territoire », c’est-à-dire une poursuite des corvidés avec
le rapace pour le faire sortir ou l’éloigner de leur territoire. Les conflits notables sur le terrain se sont
souvent passés entre Corvidés et Buse variable (Buteo buteo).
La réussite ou l’échec de certaines émissions des avertissements sonores peut être dû aux différents
paysages des différents sites qui jouent un rôle sur la manière d’émettre et de diffuser le son sur le
territoire. Le paysage est un aspect important à prendre en compte lors des choix des sons à diffuser
et leur emplacement de diffusion (échos, absorption du son, obstacle aux sons…). Mais la présence
en nombres de certaines espèces sur chaque site peut expliquer la réussite ou l’échec de certains sons
d’avertissement.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
84
Sur le parc éolien de ci-dessus, la perception du son n’est pas la même partout sur ce site. Lors des
diffusions de sons face au relief que nous voyons en fond, cela faisait échos. Ce milieu étant encore
plus ouvert au sud (pas de relief), la diffusion de sons se propage parfaitement bien. Mais ce site reste
favorable à la diffusion de certains sons les plus forts et percutant. De plus, la météo du jour (pression
atmosphérique et le vent principalement) joue un rôle sur la bonne diffusion et la perception du son.
Figure 28 : "Photo du parc éolien D : milieu de garrigues", Source : Perrin, 2019
Figure 27: "Photo du parc éolien A : plaine viticole", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
85
Si l’on prend un autre exemple, sur le parc éolien B et C, la perception du son n’est pas la même
partout sur ce site. Lors des diffusions de sons à l’endroit de la prise de la photo, quelques échos se
sont produits. Cet effet d’échos est dû au relief du site. Pour rappel, nous sommes à une altitude
comprise entre 700 et 768 m, au sein de milieu ouvert et vallonné au sud et à l’est et des vallons
profonds et enrésinés au nord et à l’ouest. L’implantation du site lors des diffusions des sons
provoquent soit quelques échos notamment dû au relief et quelques absorptions de sons dû aux forêts
de résineux. De plus, la météo du jour (pression atmosphérique et le vent principalement) joue un rôle
sur la bonne diffusion et la perception du son. Ce site reste néanmoins, un milieu et un site favorable
à la diffusion des avertissements sonores.
Figure 29 : "Photo du parc éolien B : Prairies d’altitude ", Source : Perrin, 2019
Figure 30 : "Photo du parc éolien C : Forêts d’altitude ", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Le graphique ci-dessus montre le nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions des
avertissements sonores de « Divers_hum » en fonction des sites étudiés. Pour rappel l’avertissement
sonore « Divers_hum » regroupe des sons de notre vie quotidienne comme :
- Alarme incendie,
- Alarme maison,
- Alarme du premier mercredi du mois,
- Bipeur pompier,
- Bip de recul de camion,
- Coup de feu (fusils, pistolet…),
- Klaxon de voiture,
- Sirène de véhicule (ambulance, pompier, gendarmerie, samu).
Pour le parc éolien D, le son qui a suscité le plus de réaction est celui de l‘alarme _incendie (22%).
Les espèces les plus sensible à cet avertissement sonore sont :
- le Faucon crécerellette (Falco naumanni), 11%
- le Milan noir (Milvus migrans), 11%
L’avertissement sonore bip_pompier a fait réagir à 5% le Faucon crécerellette (Falco naumanni) et
5% le Busard cendré (Circus pygargus).
L’avertissement sonore bip_recul a été efficace seulement sur le Faucon crécerellette (Falco
naumanni) à 8%.
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Parc éolien D Parc éolien A Parc éolien C Parc éolien B
Nb
réa
ctio
ns
Nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions d'avertissements sonores "Divers_Hum" en fonction des sites
étudiés
alarme_incendie alarme_maison alarme_mercredi bip_pompier
bip_recul coup_de_feu klaxon_voiture sirène_vehicule
Graphique 11 : Nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions d’avertissements sonores "Divers_hum" en
fonction des sites étudiés", Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
87
L’avertissement sonore coup_de_feu a déclenché une réaction à 5% sur le Busard cendré (Circus
pygargus) et 5% le Faucon crécerellette (Falco naumanni).
L’avertissement sonore klaxon_voiture a été efficace à seulement 8% sur le Faucon crécerellette
(Falco naumanni).
L’avertissement sonore sirène_vehicule a fait réagir à 5% le Busard cendré (Circus pygargus) et 8%
le Faucon crécerellette (Falco naumanni). Aucun de ces sons sur ce site n’ont fait de l’effet sur la
Bondrée apivore (Pernis apivorus).
Pour le parc éolien A, le son qui a suscité le plus de réaction est celui de l’alarme_mercredi à 31%.
Les espèces les plus sensible à cet avertissement sonore sont :
- Le Faucon crécerelette (Falco naumanni), 16%
- le Milan noir (Milvus migrans), 15%
L’avertissement sonore bip_recul et le bip_pompier ont été efficace à 8% sur le Busard cendré (Circus
pygargus), 8% le Faucon crécerellette (Falco naumanni), 8 % le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus
gallicus) et 8 % le Milan noir (Milvus migrans).
L’avertissement sonore coup_de_feu a déclenché une réaction à 8% sur le Busard cendré (Circus
pygargus) et 8% le Faucon crécerellette (Falco naumanni).
Le son alarme_incendie a été efficace seulement à 8% sur la Bondrée apivore (Pernis apivorus).
L’avertissement sonore sirène_vehicule a fait réagir à 23% le Faucon crécerellette (Falco naumanni),
23% le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus) et 15% le Milan noir (Milvus migrans). Aucun
de ces sons sur ce site n’ont fait de l’effet sur le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Pour le parc éolien C, le son qui a suscité le plus de réaction est celui de l’alarme_incendie,
alarme_maison et klaxon voiture à 75%. Les espèces les plus sensible à cet avertissement sonore sont :
- la Buse variable (Buteo buteo), 10%
- le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus gallicus), 11%
- le Busard cendré (Circus pygargus), 31 %
- le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) 12%
- le Milan noir (Milvus migrans) 11%
L’avertissement sonore bip_recul et l’alarme du mercredi ont été efficaces seulement à 12% sur le
Busard cendré (Circus pygargus). Aucun de ces sons n’ont fait de l’effet sur Aigle royal (Aquila
chrysaetos), le Milan royal (Milvus milvus) et le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Pour le parc éolien B, L’avertissement sonore qui a suscité le plus de réaction est celui de
l’alarme_maison à 33%. Les espèces les plus sensible à cet avertissement sonore sont :
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
88
- le Busard cendré (Circus pygargus), 11%
- la Buse variable (Buteo buteo), 11%
- le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), 11%
Les avertissements sonores le bip_pompier et l’alarme_mercredi ont été efficaces à 12% sur la Buse
variable (Buteo buteo) et à 12% le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus).
Les avertissement sonores bip_recul et la sirène_vehicule ont suscité une réaction de la part de la
Buse variable (Buteo buteo) à 6% et du Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) à 6%. Aucun de ces
sons n’a fait de l’effet sur le Milan noir (Milvus migrans), le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus
gallicus) et le Vautour fauve (Gyps fulvus).
Nous remarquons que les sons les plus efficaces sont celui de l’alarme_mercredi, l’alarme_incendie,
l’alarme_maison, le klaxon_maison, le bip_recul et la sirène_vehicule à 73%. Cela peut s’expliquer
de par la portée de ces sons qui sont plus particulièrement fort et percutants. Les sons choisis ont été
très efficaces sur le Faucon crécerellette (Falco naumanni), le Busard cendré (Circus pygargus), le
Milan noir (Milvus migrans), la Buse variable (Buteo buteo) et le Circaète Jean-Le-Blanc (Circaetus
gallicus). Seul, la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Vautour fauve (Gyps fulvus), l’Aigle royal
(Aquila chrysaetos) et le Milan royal (Milvus milvus) n’ont eu aucunes réactions face aux émissions
sonores de type Divers_hum.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
89
Tableau 2 : Tableau synthétique regroupant la sensibilité d’une espèce aux sons émis, Source : Perrin, 2019
Espèce/
Sons
Cor
vid
es
B
C
F
C
F
C
T
B
A CJB AR BV MN MR VF
alarme_
incendie
alarme_
maison
alarme_
mercredi
bip_
pompier
bip_r
ecul
Coup_
de_feu
Klaxon_v
oiture
Sirène_
véhicule
Aigle royal
N = 1 N N N N N N N N N N N N N N N N N N N
Bondrée
apivore
N= 12
N N N N N N N N N N N O N N N N N N N
Busard
cendré
N= 53
N O N N N N N N N N N O O O O O O O O
Buse
variable
N= 28
O N N N N N N N N N N O O O O N N N O
Circaète
Jean-Le-
Blanc
N = 33
N N N N N N N N N N N O O O N O N N O
Faucon
crécerelle
N= 40
N N O N N N N N N N N O O O N O N O N
Faucon
crecerellett
e
N= 133
O N N O N N N N N N N O O O O O O O O
Milan noir
N= 36 O N N N N N N N N N N O N O O O N N O
Milan
Royal
N= 7
N N N N N N N N N N N N O N N N N N N
Vautour
fauve N=26 N N N N N N N N N N N N N N N N N N N
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
90
Tableau 3 : Tableau synthétique regroupant la sensibilité d’une espèce aux avertissements sonores émis sur chaque parc éolien étudiés, Source : Perrin, 2019
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
92
V) Analyse critique des résultats
Lors de cette étude, des difficultés sont apparues.
La première difficulté à notifier est l’inégalité tests des sons sur les rapaces. Certaines espèces ont
été soumises plus fréquemment aux sons que d’autres, car elles ont été observées plus régulièrement
sur les sites d’études : par exemple, une seule donnée a été relevée pour l ’Aigle royal (Aquila
chrysaetos) contre 133 données de Faucons crécerellettes (Falco naumanni). Ainsi, certains résultats
ne sont pas assez robustes pour répondre notre problématique sur certaines espèces.
La seconde difficulté concerne les d’avertissements sonores. Certains sons étaient plus forts et plus
percutant que d’autres. De ce fait, les sons comme les alarmes, le bip, le klaxon ou les sirènes sont
beaucoup plus audibles que les autres. L’autre contrainte complémentaire qui s’ajoute à cela est celle
des échos, de l’absorption des sons et écran à la bonne diffusion du son. Cette difficulté est dû au
milieu naturel du site d’étude et ses composantes naturels (côteaux, forêts, plaines, plateaux…) lors
de la diffusion de ces sons.
La dernière difficulté découle directement de la précédente : elle concerne les plaintes du voisinage à
propos des nuisances sonores des avertissements des émissions. Nous avons dû espacer le pas de
temps des tests sur certains sites (1 semaine sur 2).
Pour rappel l’objectif principal de cette étude est de connaitre le comportement des rapaces face à un
parc éolien en fonction du paysage avec ou sans avertissement sonore. Les résultats suivants ont
permis de répondre à cette problématique. Cette étude a permis de montrer que certaines espèces
comme le Faucon crécerellette (Falco naumanni) et le Busard cendré (Circus pygargus) sont très
sensibles aux sons de notre vie quotidienne (alarme, sirène véhicule, klaxon de véhicule et bips).
D’autres espèces comme la Buse variable (Buteo buteo), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus
gallicus), le Faucon crécerelle et Milan noir (Milvus migrans) sont légèrement sensibles aux
avertissements sonores de notre vie quotidienne (alarme, sirène véhicule, klaxon de véhicule et bip).
Les sons composés de leurs chants ou des cris de rapaces venant de leurs propres espèces ont été peu
concluant. Seul le Busard cendré (Circus pygargus) et le Faucon crécerellette (Falco naumanni) ont
réagi en levant la tête lors de la diffusion de leur chants ou cris d’espèces. Le son des Corvidés a été
efficace sur les espèces comme la Buse variable (Buteo buteo), le Milan noir (Milvus migrans) et le
Faucon crécerellette (Falco naumanni). En revanche, (Aquila chrysaetos), le Vautour fauve (Gyps
fulvus) et le Milan royal (Milvus milvus) sont des espèces qui sont très peu voire pas du tout réceptifs,
ni aux sons de notre vie quotidien, ni aux sons venant de leurs propres espèces respectives. Ajoute
limite de la méthodo et des biais des résultats à cause du nombre de données différents par sites et par
espèces (pour l’Aigle par exemple).
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
93
Suite à l’émission d’un son, dans 59 % des cas le rapace n’a aucune réaction alors que 61 % des
rapaces relèvent la tête lors de l’émission d’un son. Dans le cas où le rapace répond à un son, 68 %
des rapaces réagissent à l’émission du son de notre vie quotidienne face à 32 % des rapaces qui
réagissent face à une émission de leur chants ou cris de leurs propres espèces. L’émissions de sons
puissants et percutant de notre vie quotidienne est plus efficace pour avertir les rapaces aux abords
des parcs éoliens que les cris ou de chants des espèces elles-mêmes.
Sans avertissement sonore, les comportements adoptés par les rapaces aux abords d’un parc éolien
sont :
- Des vols de chasse, 14%
- Du vol ou du survol (bien au-dessus des pales), 47%
- Des demi-tours, 0%,
- La traversée du parc entre les éoliennes 13%,
- Les plongeons (passage entre deux éoliennes en descendant), 13%
- Une trouée (passer entre les éoliennes au niveau du bas des pales puis remonte vers le ciel un
fois les pales passées), 13%.
Avec un avertissement sonore aux abords du parc, les comportements adoptés par les rapaces aux
abords d’un parc éolien sont :
- Le Survol, 39%
- Le Plongeon, 36%
- La Traversée, 13%
- La Trouée, 10%
- Le Demi-tour, 2%
Avec des avertissements sonores, les comportements de chasse ou de vol ne sont plus observés.
Suite au colloque Conference on Wind energy and Wildlife impacts (CWW 2019), des études
concernant le comportement des oiseaux sur les parcs éoliens dans d’autres pays ont été présentés et
publiées (Balsby, 2019, Lehnardt, 2019, Ura, 2019 et Traxler, 2019).
Cependant, des études concernant l’effarouchement des oiseaux existent sur d’autres lieu comme les
aéroports. Il est possible de comparer notre étude à celles du STAC (Service Technique de l’Aviation
Civil). Sur les aéroports, les actions sont déclenchées manuellement par un pompier habilité via une
tablette appelé Aquila. Cette tablette émet des sons d’effarouchements à l’aide haut-parleurs
embarqués sur une voiture. Ces sons proviennent soit de la même espèce que celle observé (dit
interspécifique), soit d’une alarme appelée AV_Alarm. Ainsi, les sons diffusés sur les aéroports et les
sons diffusées lors de cette étude sont basés sur le même principe. La seule différence concerne les
espèces rencontrées sur les aéroports et sur nos sites d’études : nos observations se sont concentrées
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
94
sur les rapaces c’est le groupe d’espèces le plus problématique sur les parcs éoliens, alors que les
aéroports ont beaucoup d’espèces présentes sur site et elles sont toutes un danger lors d’un décollage
ou un atterrissage d’un avion. Pour les études publiées par le STAC, il a été dit que l’effarouchement
sonore seul ne montre pas de grande satisfaction (STAC, 2017). Ainsi, le STAC associé aux
effarouchements sonores un effarouchement pyrotechnique. L’efficacité été bien plus grande.
L’effarouchement pyrotechnique est actuellement non envisageable sur les parcs éoliens pour des
raisons de sécurité. Aujourd’hui des tests d’avertissement lumineux sont en cours et sont plutôt
concluants sur certains sites aéroportuaires (STAC, 2017).
Pour obtenir encore plus d’efficacité d’avertissement sur les parcs éoliens, nous pourrions aussi
combiner les émissions acoustiques et lumineuses. Cette combinaison pourrait être une future piste
de recherche viable afin de de concilier au mieux la production d’énergie renouvelable et la
préservation de la biodiversité.
Cette étude m’a permis de mettre en avant les apports du master dans l’analyse comparée des sites
notamment sur la lecture des paysages et l’analyse des milieux naturels.
Conclusion-Perspectives
Dans un contexte de transition énergétique et de diminution des émissions de gaz à effet de serre,
les différentes énergies renouvelables, dont l’éolien terrestre, ont un rôle crucial à jouer (ADEME,
2016). Malgré leurs divers avantages pour la lutte contre le changement climatique, les éoliennes ont
de nombreux impacts potentiels sur la biodiversité, en particulier sur les vertébrés volants. Lesles
impacts relevés pour les oiseaux sont les effets directs comme la mortalité et les effets indirectes
regroupant la perte d’habitat, l’effet de barrière au passage ou à la migration, et les effets cumulées
sur les populations. Pour une meilleure prise en compte de ces impacts environnementaux, plusieurs
mesures et textes réglementaires ont été mis en place. Il s’agit notamment de la loi Grenelle 2 qui a
fait entrer à partir de 2011 les éoliennes dans le champ des ICPE. Cette nouvelle réglementation
impose désormais aux promoteurs éoliens, la réalisation d’une évaluation environnementale (étude
d’impact) afin de garantir une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux, des suivis
environnementaux annuels et la mise en place d’un programme de suivi post implantatoire pour
évaluer le taux de mortalité (avifaune et chiroptères) au sein des parcs éoliens.
Les parcs éoliens ont aussi des impacts sur le paysage.Un volet paysager est donc étudié et pris en
compte dans l’aménagement du parc éolien sur un site désigné. La conception de l’aménagement du
parc tiendra compte des éléments paysagers qui l’entoure. L’évaluation de l’impact du parc éolien sur
le paysage s’étudie à trois échelle (parcellaire, locale et 10 à 15 km). Une analyse pointue des milieux
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95
est effectuée dans l’étude d’impact pour faciliter l’acceptation de la construction d’un parc éolien sur
un lieu donné. Les effets du parc éolien sur le paysage sera d’une part propre à chacun car la
perception du paysage est totalement subjective et d’autre part elle peut être une valeur économique,
productive, une nouvelle technologie faisant partie intégrante d’un paysage ou d’un nouveau paysage.
Ces principaux éléments : l’éolien, les paysages, l’avifaune, l’acoustique et les risques doivent être
pris et étudiés comme un ensemble pour que les parcs éoliens soient développés et exploités en
harmonie avec le vivant.
Afin, de palier à aux impacts sur l’avifaune, des entreprises ont développé des outils utilisant
différentes technologies (caméras diurnes et infrarouges, capteurs acoustiques, de vibrations…) afin
de détecter les oiseaux présents à proximité de l’éolienne et, en cas de besoin, être capables de mettre
en place une réponse de l’éolienne : arrêt de l’éolienne en quelques secondes ou avertissement sonre
de l’oiseau.
En ce qui concernent l’avertissement, cette étude a permis de montrer que certaines espèces comme
le Faucon crécerellette (Falco naumanni) et le Busard cendré (Circus pygargus) sont très sensibles
aux émissions d’avertissements sonores de notre vie quotidienne (alarme, sirène véhicule, klaxon de
véhicule et bip en tout genre). D’autres espèces comme la Buse variable (Buteo buteo), le Circaète
Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), Faucon crécerelle et Milan noir (Milvus migrans) sont légèrement
sensibles aux émissions des avertissements sonores de notre vie quotidienne (alarme, sirène véhicule,
klaxon de véhicule et bip). Les sons venant de leurs propres espèces c’est-à-dire des sons composés
de leur chants ou des cris de rapaces ont été peu concluant. Seul le Busard cendré (Circus pygargus)
et le Faucon crécerellette (Falco naumanni) ont répondu favorable en levant la tête à la diffusion de
leur chants ou cris d’espèces. Le son des Corvidés a été efficace sur les espèces comme la Buse
variable (Buteo buteo), le Milan noir (Milvus migrans) et le Faucon crécerellette (Falco naumanni).
En revanche, le Vautour fauve (Gyps fulvus) et le Milan royal (Milvus milvus) sont en revanche des
espèces qui sont très peu voire pas du tout réceptifs, ni aux émissions des avertissement sonores de
notre vie quotidien, ni aux émissions des avertissement sonores venant de leurs propres espèces
respectives. Concernant l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), n’ayant récolté qu’une seule donnée, il
n’est pas possible de se positionner sur l’effet réel des émissions d’avertissements sonore sur cette
espèce.
Suite à l’émission d’un son, dans 59 % des cas le rapace n’a aucune réaction alors que 41 % des
rapaces réagissent lors de l’émission d’un son. Dans le cas où le rapace réagit à un son, 68 % des
rapaces changent de comportement face à un bruit anthropique contre 52 % des rapaces qui ont eu
une réaction face à une émission d’un chant ou d’un cri de sa propre espèce.
Sans avertissement sonore, les comportements adoptés par les rapaces aux abords d’un parc éolien
sont :
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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- Des vols de chasse, 14%
- Du vol ou du survol (bien au-dessus des pales), 47%
- Des demi-tours, 0%,
- La traversée du parc entre les éoliennes 13%,
- Les plongeons (passage entre deux éoliennes en descendant), 13%
- Une trouée (passer entre les éoliennes au niveau du bas des pales puis remonte vers le ciel un
fois les pales passées), 13%.
Avec un avertissement sonore aux abords du parc, les comportements adoptés par les rapaces aux
abords d’un parc éolien sont :
- Le Survol, 39%
- Le Plongeon, 36%
- La Traversée, 13%
- La Trouée, 10%
- Le Demi-tour, 2%
Avec des avertissements sonores, les comportements de chasse ou de vol ne sont plus observés. Ainsi,
la majorité des rapaces sortent du parc ou le contournent.
Les sites d’étude ont été sélectionnés pour leur diversité paysagères (vigne, forêt de plaine et
d’altitude, prairies de plaine et d’altitude et parcelle agricole). Cette diversité a permis de rencontrer
différentes espèces de rapaces dans différents milieux. Le paysage a joué un rôle, non pas dans le
changement de comportement en fonction du milieu (sauf vol en altitude pour les sites en altitude)
mais dans la manière de diffusion et de perception du son. Des échos ont été identifiés sur des sites à
reliefs comme sur le parc éolien A et B. Sur le parc éolien C, en plus des échos perçus, la végétation
étant principalement de la forêt de conifères fait souvent écran à la bonne perception du son.
Cependant sur le parc éolien D, les sons étaient très bien diffusés et bien perceptibles. La
configuration du milieu et la composition de la végétation joue un rôle essentiel sur la manière de
diffusion du sons (échos, absorption, écran…) et sur les sons à émettre (audible, fort…).
A l’horizon 2020-2050, les principales pistes d’amélioration sont la simplification des procédures,
l’intégration dans le paysage et un meilleur accompagnement des collectivités afin de permettre un
développement plus rapide de l’éolien français. Toutefois aucune allusion n’est faite sur la protection
de la biodiversité (Ministère de la Transition énergétique, 2017). Les effets cumulés des différents
parcs éoliens sur les populations d’oiseaux ne peuvent pourtant qu’augmenter avec le développement
des parcs éoliens.
L’utilisation de l’avertissement sonore a plus pour objectif aujourd’hui d’avertir le rapace du danger
que de l’effaroucher. Grâce à l’apprentissage des individus, il est envisageable que les rapaces
associent l’émission d’un son à un danger et à l’avenir évitent d’eux-mêmes les parcs éoliens. Des
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tests d’effarouchements lumineux seraient également pertinents car les rapaces ont une vue bien
meilleure et plus développée que l’ouïe. Cette future piste de recherche est innovante et a pour but de
concilier au mieux la production d’énergie renouvelable et la préservation de la biodiversité.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
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Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
103
Tables des illustrations
Carte 1 :" Carte de localisation des agences et points relais Sens Of Life" (Source : Perrin, 2019) . 11
Carte 2 : "Le gisement éolien français [m.s-1]", (Source : ADEME, 2015) ...................................... 15
Carte 3 :"Puissance éolienne raccordée en France", (Source : RTE, 2018) ....................................... 24
Carte 4: "Nombre d'éoliennes présentes dans chaque département", (Source : Ecosphère, 2018) .... 25
Carte 5 : "Nombre d'arrêtés récoltés par département", (Source : Ecosphère, 2018) ........................ 25
Carte 6 : "Carte de localisation du parc éolien A : Plaine viticole", (Source : Perrin, 2019) ............. 51
Carte 7: "Localisation des mâts des éoliennes sur le parc éolien A : Plaine viticole", Source : Perrin,
2019) .................................................................................................................................................. 52
Carte 8: "Occupation du sol sur le parc éolien de A : Plaine viticole", Source : Perrin, 2019........... 53
Carte 9 : "Carte de localisation des parcs éoliens B : Prairies d’altitude et C : Forêts d’altitude",
Source : Perrin, 2019 .......................................................................................................................... 54
Carte 10 : "Occupation du sol des parcs éoliens des parcs éoliens B : Prairies d’altitude et C : Forêts
d’altitude", Source : Perrin, 2019 ....................................................................................................... 55
Carte 11 : "Occupation du sol du parc éolien D : Garrigues", Source : Perrin, 2019 ........................ 56
Carte 12 : "Carte de localisation du parc éolien E : Milieu agricole d’altitude", Source : Perrin, 2019
............................................................................................................................................................ 57
Carte 13 : "Occupation du sol du parc éolien E : Milieu agricole d’altitude", Source : Perrin, 2019 58
Carte 14 : "Carte de localisation du parc éolien E", Source : Perrin, 2019 ........................................ 59
Carte 15 : "Occupation du sol sur le parc éolien F", Source : Perrin, 2019 ....................................... 60
Figure 1: Assemblage de photos de présentation, Sens Of Life, 2019 ................................................. 1
Figure 2 : "Evolution technique des éoliennes", (Source : IPCC, 2011) ........................................... 16
Figure 3:" Les grands objectifs de la loi de transition énergétique en France", (Source : Loi transition
énergétique, 2015) .............................................................................................................................. 17
Figure 4 : "Schéma illustrant le bilan écologique d'un projet" (Source : Ministère de la Transition
Ecologique, 2016) .............................................................................................................................. 21
Figure 5 : "Démarche générale de la conduite de l'étude d'impact", (Source : MEDDE, 2010) ....... 22
Figure 6 : "Démarche générale de la conduite de l'étude d'impact", (Source : MEDDE, 2010) ....... 23
Figure 7 : Stratégie de franchissement d'un parc éolien (Source : LPO, 2001) ................................. 35
Figure 8 : "Les caméras utilisées pour la détection d’oiseaux à l’approche du parc éolien ou en
approche des mâts", (Source : Sens Of Life, 2019) ........................................................................... 45
Figure 9 : "Schéma illustrant le processus de ProBird", (Source : Sens Of Life, 2019) .................... 45
Figure 10 : "Photo des surveillances quotidiennes", Source : Sens Of Life, 2019 ............................ 46
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
104
Figure 11 :" Tableau de la distance de détection en fonction de l'envergure chez DTBird", (Source :
Ecosphère, 2018) ................................................................................................................................ 49
Figure 12: "Photos du parc éolien A : Plaine viticole ", Source : Perrin, 2019.................................. 53
Figure 13 : "Photos des parcs éoliens B : Prairies d’altitude et C : Forêts d’altitude", Source : Perrin,
2019 .................................................................................................................................................... 55
Figure 14 : "Photos du parc éolien D : Garrigues", Source : Perrin, 2019......................................... 56
Figure 15: "Photo du parc éolien E : Milieu agricole d’altitude", Source : Perrin, 2019 .................. 58
Figure 16 : "Photo du parc éolien F", Source : Sens Of Life, 2019 ................................................... 60
Figure 17 : "Photos du matériel utilisés pour cette étude", Source : Perrin, 2019 ............................. 61
Figure 18 : Matériel utilisé pour la diffusion des émissions des sons d’avertissement ..................... 62
Figure 19 : Schéma montrant les deux méthodes de recherches de cadavre aux pieds des éoliennes.",
(Source : LPO,2018) .......................................................................................................................... 62
Figure 20 : Exemple de composition d'une playlist à l'aide du logiciel Windows Movie Marker .... 64
Figure 21: Composition d'une playlist à l'aide du logiciel Audacity ................................................. 64
Figure 22 :" Réalisation des différentes cartes à l’aide du logiciel QGIS (Exemple de la carte
d’occupation du sol du parc éolien C)", Source : Perrin, 2019 .......................................................... 65
Figure 23 : Réalisation des différentes cartes à l'aide du logiciel QGIS (Exemple de la carte migration
prénuptial sur un parc éolien", Source : Perrin, 2019 ........................................................................ 66
Figure 24 : "Capture écran des photos des caméras sur les parcs éoliens", Source : Perrin, 2019 .... 67
Figure 25 :" Capture écran de la procédure de connexion aux PCs à distance", (Source : Perrin, 2019)
............................................................................................................................................................ 67
Figure 26 : Schéma montrant l'altitude de vol en fonction des espèces sur les parcs éoliens", Source :
Perrin, 2019 ........................................................................................................................................ 73
Figure 27: "Photo du parc éolien A : plaine viticole", Source : Perrin, 2019 .................................... 84
Figure 28 : "Photo du parc éolien D : milieu de garrigues", Source : Perrin, 2019 ........................... 84
Figure 29 : "Photo du parc éolien B : Prairies d’altitude ", Source : Perrin, 2019 ............................ 85
Figure 30 : "Photo du parc éolien C : Forêts d’altitude ", Source : Perrin, 2019 ............................... 85
Graphique 1 : "Puissance éolienne", (Source : Global wind statistics, 2016)................................... 15
Graphique 2: "Emission de gaz à effet de serre par les différents types d'énergie" (Source : ADEME
2016) .................................................................................................................................................. 18
Graphique 3 : "Estimation du nombre d'éoliennes installées en fonction des différents objectifs de la
PPE", (Source : Marx, 2017) .............................................................................................................. 19
Graphique 4 : Principales espèces retrouvées sous les éoliennes en France (Source : Rapport LPO,
Geoffrey Marx, 2016) ........................................................................................................................ 29
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
105
Graphique 5 : Nombres d'espèces observées en fonction des sites étudiés", Source : Perrin, 2019 .. 69
Graphique 6 : Altitude de vol pratiqué par les rapaces en fonction des sites étudiés", Source : Perrin,
2019 .................................................................................................................................................... 70
Graphique 7: Comportement des rapaces sans émission d’avertissements sonores en fonction des sites
étudiés", Source : Perrin, 2019 ........................................................................................................... 74
Graphique 8 : Comportement des rapaces avec action d’émission d’avertissement sonore en fonction
des sites étudiés", Source : Perrin, 2019 ............................................................................................ 77
Graphique 9 : Répartition du comportement des rapaces face aux émissions d’avertissement sonore
sur les sites étudiés", Source : Perrin, 2019 ....................................................................................... 79
Graphique 10 : "Nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions de sons en fonction des
sites étudiés", Source : Perrin, 2019 ................................................................................................... 81
Graphique 11 : Nombre de réactions des rapaces par rapport aux émissions d’avertissements sonores
"Divers_hum" en fonction des sites étudiés", Source : Perrin, 2019 ................................................. 86
Tableau 1: Comparaison indicative des différentes causes de mortalité anthropique de l’avifaune en
France (en haut, LPO, AMBE - 2010) et aux Etats-Unis (en bas, Erickson et al. 2005) ................... 27
Tableau 2 : Tableau synthétique regroupant la sensibilité d’une espèce aux sons émis, Source : Perrin,
2019 .................................................................................................................................................... 89
Tableau 3 : Tableau synthétique regroupant la sensibilité d’une espèce aux avertissements sonores
émis sur chaque parc éolien étudiés, Source : Perrin, 2019 ............................................................... 90
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
106
Annexes
Annexe 1 : Fiche du protocole de mortalité
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
107
Annexe 2 : Système ProBat
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
108
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
109
Annexe 3 : Extrait du tableau Excel des observations des comportements des oiseaux sur les parcs éoliens.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
110
Annexe 4 : Extrait du tableau Excel des observations des détections caméras sur les parcs éoliens à distance
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
111
Annexe 5 : Poster de mon étude présenté au CWW 2019 à Stirling en Ecosse.
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
112
Table des matières
Résumé ................................................................................................................................................ 2
Abstract ............................................................................................................................................... 3
Remerciements ................................................................................................................................... 6
Introduction ........................................................................................................................................ 7
I) Cadre général et contexte du stage ............................................................................................... 9
A) Problématique et enjeux du stage ............................................................................................................................. 9
B) Présentation de la structure d’accueil ...................................................................................................................... 10
C) Missions confiées ..................................................................................................................................................... 13
II) Contexte éolien/biodiversité : un fort enjeu au cœur de tous les parcs éoliens ..................... 14
A) L’évolution de l’éolien en Europe ......................................................................................................................... 14
B) Le développement de l’éolien en France ............................................................................................................. 15
C) Cadre réglementaire ........................................................................................................................................... 19
1) Procédure d’autorisation ............................................................................................................................... 19
2) La séquence ERC (Eviter-Réduire-Compenser) .............................................................................................. 20
3) Etudes d’impacts environnementaux et suivi post implantatoire ................................................................. 22
4) Les arrêtés préfectoraux ................................................................................................................................ 24
D) Effets et impacts des parcs éoliens sur les oiseaux ............................................................................................. 26
1) Mortalité causée par l’activité éolienne ........................................................................................................ 27
2) Pertes d’activité des habitats ......................................................................................................................... 32
3) Effet de barrière ............................................................................................................................................. 35
4) Effets cumulés et impact sur la population.................................................................................................... 37
E) L’impact des parcs éoliens sur le paysage .......................................................................................................... 38
1) La notion de paysage ..................................................................................................................................... 38
2) La conception des aménagements paysagers pour un parc éoliens .............................................................. 38
3) L’évaluation de l’impact d’un parc éolien sur le paysage ............................................................................... 39
4) L’analyse des milieux dans l’intégration d’un parc éolien aux paysages ........................................................ 40
5) Principal effet négatif d’un parc éolien dans un paysage .............................................................................. 42
6) Les effets positifs d’un parc éolien dans un paysage ..................................................................................... 42
F) Moyens techniques mis en place pour concilier biodiversité et parcs éoliens .................................................... 44
1) ProBird par Sens Of Life ................................................................................................................................. 44
2) SaveWind par Biodiv-Wind ............................................................................................................................ 48
Étude des comportements des rapaces face aux parcs éoliens dans plusieurs départements de France
113
3) DTBird par Liquen Consultoría Ambiental ..................................................................................................... 49
III) Méthodes et matériels utilisés .................................................................................................. 51
A) Sites d’études ...................................................................................................................................................... 51
1) Parc éolien de l’Aude ...................................................................................................................................... 51
2) Parcs éoliens de l’Hérault .............................................................................................................................. 54
3) Parc éolien dans l’Aveyron ............................................................................................................................. 57
4) Parc éolien dans la Moselle ........................................................................................................................... 59
B) Méthodes et matériels ........................................................................................................................................ 61
1) Méthode et matériels d’observation des oiseaux sur un parc éolien ............................................................ 61
2) Méthode et matériels d’avertissement sonore sur les parcs éoliens ............................................................ 62
3) Matériel et méthode et matériel pour le suivi de mortalité sur le parc éolien A .......................................... 62
4) Méthode et logiciels utilisés pour la construction des playlists d'avertissement sonore .............................. 63
5) Méthode et logiciel utilisé pour la réalisation des cartes .............................................................................. 65
6) Méthode et logiciel utilisé pour faire du traitement d’images et vidéos des caméras sur les parcs éoliens à
distance ................................................................................................................................................................... 67
7) Méthode et logiciel utilisé pour le traitement des données ......................................................................... 68
IV) Résultats ..................................................................................................................................... 68
V) Analyse critique des résultats..................................................................................................... 92
Conclusion-Perspectives .................................................................................................................. 94
Bibliographie .................................................................................................................................... 98
Tables des illustrations ................................................................................................................... 103
Annexes ........................................................................................................................................... 106
Annexe 1 : Fiche du protocole de mortalité .......................................................................................................... 106
Annexe 2 : Système ProBat ................................................................................................................................... 107
Annexe 3 : Extrait du tableau Excel des observations des comportements des oiseaux sur les parcs éoliens ..... 109
Annexe 4 : Extrait du tableau Excel des observations des détections caméras sur les parcs éoliens à distance .. 110
Annexe 5 : Poster de mon étude présenté au CWW 2019 à Stirling en Ecosse..................................................... 111