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www.federationdesdiabetiques.org
Juillet - Août 2018N° 324 - 6 euros
EngagementsLa Fédération, 80 ans au service des patients
Bien se nourrirJeûne et diabète, sont-ils compatibles ?
DossierTOUTE UNE VIE
AVEC LE DIABÈTE
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Ce numéro comprend l’envoi de relances standard pour 1 759 exemplaires.
est le magazine de la Fédération Française des Diabétiques – 88 rue de la Roquette 75011 Paris – Tél. : 01 40 09 24 25 – www.federationdesdiabetiques.org
Président : Gérard Raymond – Vice-présidents : Mauricette Dupont, Georges Petit, Jacky Vollet – Secrétaire : Claude Chaumeil – Trésorier : Michel Chapeaud
Directeur de la publication : Gérard Raymond – Directrice de la rédaction : Helen Mosnier-Pudar – Rédactrice en chef : Carole Avril – Rédaction en chef déléguée :
La rédaction : [email protected] – Comité éditorial : Jean-Jacques Altman, Carole Avril, Claude Chaumeil, Dominique Chenon, Nathalie Doisy, Boris
Lormeau, Helen Mosnier-Pudar, Laura Phirmis, Gérard Raymond, Jean-Pierre Riveline – Ont collaboré à ce numéro : Carole Avril, François Barrot, Brigitte Blond, Claudine Colozzi, Aline
Corazza, Claire Desforges, Nathalie Doisy, Jacques Draussin, Olga Gretchanovky, Caroline Guillot, Mélanie Mercier, Frédéric Moreau, Audrey Namur, Coline Pascal, Laura Phirmis, Marlène
Rouchès, Sophie Trilleaud, Emmanuelle Viala-Durand – Conception et réalisation : – Impression : SIEP – Régie publicitaire : Fédération Française des Diabétiques
– ISSN 11580879. Commission paritaire n° 0217 G 81337. La Fédération Française des Diabétiques décline toute responsabilité vis-à-vis des publicités présentes dans le magazine
équilibre. Tout droit de reproduction interdit sans l’accord de la Fédération Française des Diabétiques et des auteurs.
71e année – Bimestriel – Juillet-août 2018
N° 324 – Prix au numéro : 6 €.
Sommaire3 Édito Il n’y a pas un diabète « noble »
et un diabète « indigne »
4 D’un équilibre à l’autre Aux USA, l’obésité des jeunes ralentit,
Mesure de la glycémie sans effraction…
6 Actus 5 formes de diabète, la boutique
solidaire de la Fédération…
12 Le tour de la question Santé Publique France
15 Dossier Toute une vie avec le diabète
21 Question diététique Que peut-on manger en encas ?
22 Focus aliment Fruits rouges, les couleurs de l’été
24 Bien se nourrir Jeûne et diabète, compatibles ?
28 Recettes Faisselle à la vanille, brochettes de poisson
au sésame, glace framboise minute
32 Diabète LAB Personnes âgées diabétiques,
un enjeu de santé publique
34 On en parle La Fédération fête ses 80 ans !
Histoire d’un combat
Diabétique et alors ? La Fédération & moi55 Portrait Sara Gazhlane : le diabète,
c’est dans la boîte
58 Engagements La Fédération fête ses 80 ans !
Histoire d’un combat pour les patients diabétiques
60 En direct des régions L’AFDS 85-49 intervient en milieu
scolaire, Semaine de prévention 2018 sur le thème de l’équilibre, Café diabète dans le Gard, Journée européenne des droits en santé : l’AFD 41 mobilisée
64 Mes droits Mieux comprendre le Règlement
général sur la protection des données (RGPD)
37 Édito côté médical 80 ans et encore toutes ses dents
38 J’ai une question Comment préparer une
hospitalisation ?
40 Rencontre Cellules ß pancréatiques : des lignées
immortelles comme outil de travail
47 Métier Médecin généraliste ou le diabète
au quotidien
48 Parlons-en La santé environnementale
50 Dossier médical Les neuropathies diabétiques
Ils cherchent pour moi
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Gérard RaymondPrésident
de la Fédération
Française des
Diabétiques
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Il n’y a pas un diabète « noble » et un diabète « indigne »
Chers amis,
Nous vivons une époque
formidable avec le
développement de la
communication sur les réseaux
sociaux et l’avènement du numérique.
Au point que chacun, en fonction de
son humeur, peut s’exprimer largement
et librement parfois au-delà du respect
d’autrui.
Avec cette liberté d’expression que nous
revendiquons – et nous ferons tout pour
qu’elle perdure –, nous réclamons toutefois
des droits de réponse.
La modération et le sens des responsabilités
ayant parfois du mal à apparaître sur
certains réseaux.
La Fédération – rançon
de son action –, auprès
de vous pour vous aider
et vous protéger, est
donc une belle cible
pour certains. Un des
premiers griefs consiste
à dire que nous
entretenons la
confusion entre les
personnes diabétiques
de type 1 et de type 2. Comme si l’un qui
touche aussi les enfants était « noble »,
et l’autre qui touche les personnes plus
âgées correspondait à une « vie dépravée ».
Quelle vision sectaire.
La Fédération n’a jamais confondu ces deux
types de diabète. L’un (le type 1) est
génétique et auto-immun, ne pouvant être
prévenu, l’annonce est une véritable fracture
dans la vie pouvant même entraîner la mort
si le diagnostic et le traitement (l’insuline) ne
sont pas faits dans l’urgence. L’autre diabète
(le type 2) qui touche plus de 92 % de notre
communauté est héréditaire et génétique,
c’est une maladie silencieuse, sournoise et
évolutive qui débute beaucoup plus tôt que
ce que l’on croit. L’élévation de la glycémie se
faisant lentement, c’est un diabète qui peut
être prévenu et qui a pour premier traitement
l’équilibre diététique et l’activité physique
régulière.
Non, la Fédération ne confond pas
et n’entretient pas la confusion.
Nous avons décidé d’aider,
d’accompagner, de protéger toutes
les personnes diabétiques, de leur
naissance à leur mort avec la même
détermination et le même respect
de chacun.
Nos États Généraux du Diabète et des
Diabétiques démontreront notre capacité à
porter des recommandations pour améliorer
la vie de tous ceux qui sont atteints de cette
maladie, quel qu’en soit le type. Gardons-
nous d’opposer les jeunes, les vieux, les
maigres, les gros… Notre société a besoin
de respect et d’humanisme. Le vivre
ensemble est la marque de la Fédération.
« Nos États Généraux démontreront notre capacité à porter des recommandations pour améliorer la vie de tous ceux qui sont atteints de cette maladie. »
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Édito
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Ce sont les derniers chiffres et ils
sont fournis par la National
Health Nutrition Examination
Survey (NHANES) qui a passé à
la moulinette les données prove-
nant de 16 875 enfants et adolescents de 2 à
19 ans et de 27 449 adultes de plus de 20 ans.
Sans grande surprise, on apprend dans
cette nouvelle enquête transversale qu’entre
les périodes 2005-2006 et 2015-2016, l’obé-
sité a continué d’augmenter chez l’adulte et
l’enfant. Au cours de cette période, le taux
d’obésité des jeunes est passé de 16,8 % à
18,5 % et celui des adultes de 33,7 à 39,6 %
(à titre de comparaison, en France, l’inci-
dence de l’obésité est de 3,9 % chez les
enfants et de 17, 2 % chez les adultes).
Un espoir pour l’avenir ?Malgré une progression semblant inéluc-
table, les auteurs de l’étude notent que les
États-Unis pourraient être sur la bonne voie
puisque l’obésité évolue beaucoup moins
vite chez les enfants et les adolescents
(+ 1,7 point depuis 2014) que chez leurs
aînés (+ 5,9 points). Les tendances intermé-
diaires par âge sont d’ailleurs plutôt
favorables puisque l’obésité a gagné davan-
tage de terrain auprès des 40 ans et plus
que dans la catégorie des 20 à 39 ans où
l’augmentation n’est pas significative.
Les autorités sanitaires espèrent que les
programmes de prévention mis en œuvre
continueront à porter leurs fruits car, en
20 ans, le nombre de personnes adultes
souffrant de diabète de type 2 a augmenté
d’au moins 50 % dans 42 États et de 100 %,
voire plus, dans huit autres, selon des
statistiques fédérales.
ÉTATS-UNISL’obésité des jeunes ralentit
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Année après année, les États-Unis demeurent le symbole de la malbouffe et de l’obésité. Si les dernières études montrent que la situation continue à s’aggraver chez les adultes, elle semble se stabiliser chez les plus jeunes.
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D’un équilibre à l’autre
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C’est une première en Belgique : un chien est éduqué pour accompagner une personne diabétique et anticiper ses crises d’hypoglycémie. À six mois, ce chien suit l’une des premières étapes de sa formation : un conditionnement avec une boîte qui contiendra la salive de patients atteints de diabète (fournie par le CHU de Liège). Pouvoir réagir aux différents taux de glucose, jusque dans la saturation, demande un travail de précision et une
formation de 18 mois. Le chien alors pourra détecter un épisode hypoglycémique et prévenir son maître pour qu’il puisse réagir à temps.
Source : CHU de Liège (Belgique).
ÉTATS-UNIS
Rétinopathie : diagnostic par intelligence artificielleLa Food and Drug Administration américaine autorise
un système doté d’intelligence artificielle à effectuer
un diagnostic médical, sans contrôle des résultats par un
médecin. En l’occurrence, ce système est censé détecter si
un patient est atteint de rétinopathie diabétique. Une caméra
capture l’image de la rétine et adresse ses clichés aux
serveurs de l’intelligence artificielle. Deux réponses sont alors
possibles. La première, « rétinopathie diabétique détectée,
référez-vous à un ophtalmologue » ; la seconde, « réponse
négative pour une rétinopathie diabétique. Effectuez ce test
à nouveau dans 12 mois ». Dans un communiqué, la FDA
rappelle quand même que chacun doit faire contrôler
sa vision à 40 et 60 ans ou « chaque fois qu’un trouble
de la vue se manifeste »…
622 millionsC’est le nombre de diabétiques dans le monde d’ici à 2040 selon les prévisions de l’OMS.
Chiffre clé
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EUROPE
Mesure de la glycémie sans effractionDes chercheurs britanniques ont
conçu un patch permettant de
mesurer la glycémie en continu,
sans aucune effraction cutanée.
Ce dispositif novateur a fait
l’objet d’une publication dans
Nature Technology. Publication
remarquée car ce système
pourrait permettre la mesure
du glucose de manière
totalement non invasive
et indolore.
Le patch renferme un système
miniaturisé constitué de
graphène. Des capteurs
prélèvent le glucose dans
le liquide interstitiel via les
follicules pileux. Recueilli au sein
de miniréservoirs, le glucose est
ensuite quantifié. Des mesures
peuvent être fournies toutes
les 10 minutes au cours
de la journée sans nécessiter
de calibrage.
Source : Nature Technology – 9 avril 2018.
EUROPE
Chien d’assistance pour diabétique
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Jusqu’à présent, le diabète était divisé en
deux principales grandes familles, type 1
et type 2. Une équipe de chercheurs
suédois s’est interrogée sur cette classi-
fication jugée un peu abrupte et sur les
possibilités d’y introduire quelques nuances.
Selon les résultats de l’étude publiée au mois
de mars dans la revue Lancet Diabets and
Endocrinology, il existerait en réalité cinq formes
de diabète et non deux. Les chercheurs ont
examiné les données de 13 720 patients depuis
2008 pour parvenir à cette conclusion. Sans
surprise, la première de ces cinq catégories
correspond au diabète de type 1. Les quatre
autres composent le diabète de type 2 avec,
chacune, des caractéristiques particulières.
À chaque forme, ses complicationsLes patients déficients en insuline forment une
famille proche de celle de type 1 – sans ses
anticorps spécifiques – et présentent un risque
de rétinopathie plus élevé que dans les autres
sous-groupes.
Les patients résistants à l’insuline et obèses
présentent pour leur part un risque augmenté
d’atteinte rénale. Les deux autres catégories,
moins sévères, regroupent des patients obèses
sans résistance à l’insuline, plus âgés dans le
dernier groupe (et plus nombreux également
avec 40 % des sujets).
Sans donner pour l’instant d’indications sur les
traitements adaptés à chaque sous-groupe de
diabète de type 2, les chercheurs suédois
assurent que cette nouvelle classification per-
mettrait la mise en place de traitements plus
individualisés, premier pas vers « la médecine
de précision »
Source : Lancet Diabets and Endocrinology – mars 2018.
Il existerait 5 formes de diabète…
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Actus
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Des « bilans de médication » dans les pharmaciesLes pharmaciens peuvent désormais réaliser des « bilans partagés de médication » pour les personnes de plus de 65 ans atteintes d’une affection de longue durée et les plusde 75 ans pour lesquelsau moins cinq molécules ou principes actifs sont prescrits. Une analyse pharmacologique est alors réalisée et transmise au médecin traitant.
Source : Journal officiel du 16 mars 2018.
NOUVEAUTÉ
La boutique solidaire de la FédérationPeut-être avez-vous remarqué que figure désormais sur le site
de la Fédération, une « boutique solidaire ». Vous pouvez bien
sûr y trouver des produits du quotidien ou des idées de cadeau
mais, à chaque commande, vous faites aussi bénéficier
la Fédération de fonds permettant de poursuivre nos actions
contre le diabète.
Quatre objets ont été fabriqués à nos couleurs avec des
illustrations exclusivement créées pour l’occasion : un mug,
une peluche portant un t-shirt, une boîte à sucres compartimentée
et un sac shopping en coton biologique spécial 80 ans.
La boutique privilégie par ailleurs les références labellisées :
Ecocert, bio, commerce équitable, fabrications artisanales
et françaises entre autres.
www.federationdesdiabetiques.org
Un nouveau logo pour Élan SolidaireLe dispositif d’accompagnement « Élan solidaire »
de la Fédération Française des Diabétiques s’est doté
d’un nouveau logo, incarnant davantage encore
ses valeurs de solidarité. Des valeurs que porte
la Fédération et que partagent les 200 Bénévoles
Patients Experts qui accompagnent depuis 2009
tous ceux qui se sentent confrontés aux
difficultés liées à la maladie.
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30,6 %C’est la prévalence de l’hypertension artérielle en France en 2015.
Source : Santé Publique France – BEH
24/04/18 – L’hypertension artérielle
en France.
Chiffre clé
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Communauté de Patients pour la RechercheComPaRe est un projet scientifique collaboratif de l’AP-HP qui a pour objectif de faire avancer la recherche sur les maladies chroniques en impliquant une large communauté de patients.Pour cela, ComPaRe souhaite recruter et suivre pendant dix ans 200 000 patients adultes atteints d’une ou plusieurs maladie(s) chronique(s).Avec ComPaRe, le patient devient acteur de la recherche sur sa maladie en répondant régulièrement à des questionnaires sur ses symptômes et sa prise en charge : Comment est-il soigné ? Qu’attend-il de son traitement ? Comment s’adapte-t-il au quotidien ?
https://compare.aphp.fr
Diabète gestationnel :Dépistage précoce ou non ?Deux études, présentées au mois de mars lors du dernier congrès de la Société Francophone du Diabète (SFD), interrogent l’intérêt d’un dépistage précoce par dosage glycémique actuellement pratiqué au cours du premier trimestre de grossesse.Les deux travaux suggèrent que cette stratégie ne permet pas d’améliorer le pronostic des grossesses alors même qu’elle augmente la proportion de femmes avec dysglycémies, et donc les coûts de prise en charge.Un programme hospitalier de recherche clinique national va être mis en place pour valider ou non l’intérêt d’un dépistage précoce du diabète gestationnel.
Source : Congrès annuel de la Société Francophone du Diabète.
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PRÉVENTION
Dites non au diabète !« Dites non au diabète » est un programme de prévention du diabète destiné à éviter la survenue de la maladie chez des personnes à risque. Il vise à encourager la pratique d’une activité physique régulière, améliorer ses habitudes alimentaires, réduire un surpoids ou une obésité, et maintenir ces résultats dans le temps.Il est composé de séances collectives d’information et de soutien en petits groupes sur une durée de 10 à 12 mois dispensées par des opérateurs sélectionnés par l’Assurance Maladie.Ce programme auquel est associée la Fédération Française des Diabétiques est expérimenté dans trois départements : la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin et La Réunion. La participation est gratuite, entièrement financée par l’Assurance Maladie et basée sur le volontariat.
https://ditesnonaudiabete.com
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Parlez-en à votre médecin traitant, il vous conseillera peut-être le programme DITES NON AU DIABÈTE
ou contactez votre caisse d’assurance maladie au :
diabétiques dans votre famille
35 & 70 ansen surpoids
diabète
d’activité physique
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Lors de la visioconférence du 25 avril dernier, les intervenants ont répondu à vos questions sur « les dispositifs de mesure du glucose en continu ».
La mesure du glucose en continu est un sujet sur lequel vous êtes nombreux à solliciter la Fédération pour en savoir plus.Lors de la conférence du 25 avril, le Professeur Hélène Hanaire, diabétologue au CHU de Toulouse et présidente de la Société Francophone du Diabète, et Gérard Raymond, président de la Fédération Française des Diabétiques ont pu échanger sur cette avancée majeure dans le traitement du diabète : les systèmes de Mesure du Glucose en Continu (MGC). Elle permet de mesurer environ toutes les 10 secondes la concentration de glucose dans le liquide interstitiel (sous la peau) et non le taux de glucose
dans le sang.Les dispositifs de mesure du glucose en continu permettent aujourd’hui de pallier l’un des inconvénients majeurs des glycémies capillaires qui, réalisées ponctuellement et à des instants donnés, ne reflètent pas fidèlement les variations glycémiques sur une journée. Problème de formulation dans ce paragraphe.De plus, l’interprétation des résultats des glycémies capillaires ne permet pas toujours d’anticiper certaines situations potentiellement dangereuses comme de brusques variations de la glycémie la nuit (hypo/hyperglycémies).
Dispositifs de mesure du glucose en continu
Il y a aujourd’hui deux types de dispositifs de mesure du glucose en continu : un système flash d’autosurveillance du glucose. Il ne nécessite pas de calibrage (sans glycémie capillaire à effectuer), mais est sans alarme (Free Style Libre®). Le second dispositif permet de transmettre en continu les données du capteur. Il nécessite d’être calibré (quelques glycémies capillaires quotidiennes à effectuer), mais adresse des alarmes et avertit lorsque la glycémie est anormalement haute ou basse (Enlite® et Dexcom®). Ces dispositifs font l’objet d’une formation préalable dispensée au patient et d’une évaluation réalisée après une période de un à trois mois. La prescription initiale et le premier renouvellement sont obligatoirement réalisés par le diabétologue.
Pour en savoir plus : www.federationdesdiabetiques.org/information/glycemie/mesure-du-glucose-en-continu
Quels sont les différents
dispositifs de mesure
du glucose en continu
et leurs spécificités ?
La question
Pour revoir la visioconférence : pompeainsuline.
federationdesdiabetiques.org/regardez-derniere-visioconference-
25-avril-2018-theme-dispositifs-de-mesure-glucose-continu/
Une initiative de avec le soutien de
DDIABSANTÉSSAANTÉS
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RECHERCHE
En famille contre le diabète !« Savoir le prédire, c’est savoir le prévenir » : c’est en partant de ce constat que le CERITD (Centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète) conduit le programme « Descendance » pour faire avancer la recherche pour le dépistage et la prévention du diabète de type 2. Les objectifs de « Descendance » sont de comprendre et d’évaluer les risques de prédisposition au diabète pour pouvoir agir à temps et retarder ainsi le plus possible l’apparition
du diabète et, à terme, en prévenir son apparition. Ce programme vise à observer 300 familles qui répondent à l’un des 3 critères suivants : « vous êtes parent et diabétique de type 2 », « vous êtes enfant de parents diabétiques de type 2 », « vous êtes un enfant non diabétique et avez plus de 25 ans ». Si vous répondez à l’un de ces trois critères, vous pouvez aider à faire avancer la recherche.
Pour y participer : www.programmedescendance.fr – 0 800 300 341
Vrai/Faux ?
Les pilules contraceptives sont contre-indiquées en cas de diabètes.Vrai/Faux. C’est le cas des pilules contenant des estrogènes, car elles peuvent augmenter les concentrations de sucre et de graisse dans le sang et élever la pression artérielle. En revanche, les pilules progestatives peuvent être utilisées.
Les patches nicotiniques peuvent être utilisés par les personnes diabétiques.Vrai. Les aides au sevrage sont plus que conseillées. Non seulement le tabac favorise l’artérite et l’infarctus du myocarde, mais il accroît les risques d’atteinte rénale (néphropathie diabétique) et augmente les besoins en insuline.
L’activité physique doit être régulière.Vrai. Une activité physique régulière (ex. : l’équivalent de 30 min de marche quotidienne) a un effet protecteur sur le plan cardiovasculaire. De plus, l’activité physique contribue à faire baisser la glycémie.
Les personnes diabétiques ne sont pas plus exposées que les autres aux caries dentaires.Faux. Chez les patients diabétiques mal équilibrés, les caries dentaires sont plus fréquentes en raison de l’excès de sucre. Une bonne hygiène bucco-dentaire est indispensable (brossage après chaque repas et visite de contrôle annuelle chez le dentiste).
ALIMENTATION Vive les fibres !Selon une équipe de chercheurs canadiens, un régime riche en fibres pourrait conduire à un meilleur contrôle de la glycémie. C’est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée auprès de patients diabétiques répartis en deux groupes. Un groupe témoin a reçu des recommandations nutritionnelles standards, un autre a bénéficié en sus de suppléments en fibres (tous ont continué à prendre leur traitement hypoglycémiant).Après trois mois, les membres du second groupe sont parvenus à stabiliser leur glycémie. Ils ont également perdu plus de poids et ont présenté de meilleurs profils lipidiques.
Source : Science – 8 mars 2018.
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Actus
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Vous avez déjà pensé à la pompe à insuline,mais vous ne savez pas vraiment comment ça fonctionne ?
Sur la pompe à insuline, vous avez entendu un peu tout et son contraire. Passons plutôt aux faits : fini les préjugés et les imprécisions, ici vous pourrez tout savoir sur le fonctionnement, les acteurs, la prise en charge, et les étapes du traitement.
La pompe à insuline, parlons-en !
Aujourd’hui, on estime à plus de 4 millions le nombre de diabétiques en France.
35 000 patients sont munis d’une pompe, soit 16 % des diabétiques de type 1 insulinotraités.
Rendez-vous sur : mapompeainsuline.fr la première communauté en ligne sur la pompe à insuline.
Les bénéfices constatés
Amélioration de la qualité de vie
Flexibilité du traitement
Amélioration de l’équilibre glycémique
Vous avez des questions ?
Comment bien choisir ?Est-ce pour vous ?
Une initiative de avec le soutien de
DDIABSANTÉSSAANTÉS
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L e regroupement de ces
trois structures sanitaires
nationales au sein de
Santé Publique France
est d’abord la traduction
d’une volonté : bâtir une agence de
référence en santé publique, fondée
sur une expertise et une parole
scientifique incontestables « pour
mieux connaître, expliquer, préserver,
protéger et promouvoir la santé des
populations ».
Grâce à la complémentarité de ses
métiers, l’agence peut à la fois
déployer des stratégies d’intervention
Épidémiologie, information, gestion de criseSanté Publique France
innovantes, produire et renforcer
les connaissances en matière de
santé publique.
Pour le Dr François Bourdillon,
Directeur général de l’agence, « les
missions de Santé Publique France
se résument en trois mots : anticiper,
comprendre, agir. » Anticiper, pour
détecter les risques sanitaires afin
d’apporter les éléments de décision
à la puissance publique et assurer la
cohérence du système de veille et de
surveillance sanitaire. Comprendre,
pour améliorer la connaissance sur
l’état de santé de la population,
La création en mai 2016 de « Santé Publique France » a permis de regrouper
en une seule entité les missions exercées jusque là par trois grandes agences
sanitaires : l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), l’Institut national de prévention
et d’éducation pour la santé (Inpes) et l’Établissement de préparation
et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus).
Olga Gretchanovsky
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- En France, la prévalence du diabète traité pharmacologiquement (tous types) était estimée à 5 % de la populationen 2015, soit 3,3 millions de personnes.
- La prévalence du diabète a augmenté en moyenne de 2,1 % par an sur la période 2010-2015.
* Exemple d'une publication réalisée par Santé publique France : Bulletin épidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 14 novembre 2017 édité à l’occasion de la dernière Journée mondiale du Diabète.
LE SAVIEZ-VOUS ?
?LE SAVIEZ-
VOUS ?
?
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Le tour de la question
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Des missions complémentairesEn tant qu'agence scientifique et d’expertise du champ sanitaire, Santé publique France a en charge depuis deux ans :
- l’observation épidémiologique et la surveillance de l'état de santé des populations
- la veille sur les risques sanitaires
- la promotion de la santé et la réduction des risques pour la santé
- le développement de la prévention et de l'éducation pour la santé
- la préparation et la réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires
- le lancement de l'alerte sanitaire.
les comportements, les risques sani-
taires et concevoir les stratégies
d’intervention en prévention et pro-
motion de la santé.
Agir, pour promouvoir la santé, influer
sur les environnements, expérimenter
et mettre en œuvre les programmes
de prévention, répondre aux situa-
tions sanitaires exceptionnelles.
De l’épidémiologie à la communicationPour remplir ses missions, Santé
Publique France réunit aujourd’hui
quelque 625 professionnels:
épidémiologistes, statisticiens,
spécialistes de la prévention,
éducateurs pour la santé, experts de
la communication, logisticiens et
réservistes mobilisables en 24h en
cas de crise sanitaire.
Au quotidien, l’agence possède un
système de surveillance puissant.
Composées de médecins, pharma-
ciens, vétérinaires ou encore
d’ingénieurs, les équipes d’épidémio-
logistes reçoivent et analysent plus de
50 000 lignes de données de santé
tous les jours (urgences hospitalières,
réseau SOS médecins, données de
mortalité, etc.). Elles peuvent ainsi tout
aussi bien cartographier les épidé-
mies saisonnières (en observant jour
après jour la progression des mala-
dies infectieuses comme la grippe, la
gastroentérite ou la bronchiolite) et
suivre l’évolution des maladies
non-transmissibles comme le diabète
ou les maladies cardiovasculaires.
Santé Publique France en bref- 4 instances de gouvernance
(Conseil d’administration, Conseil scientifique,
Comité d’éthique et de déontologie,
Comité d’orientation et de dialogue)
- 659 agents ;
- 15 cellules d'intervention en région (les Cire) ;
- 178 millions d’euros de budget de fonctionnement ;
- 214 articles scientifiques publiés en 2017 ;
- Des millions de documents de prévention diffusés ;
- 20 sites internet de prévention ;
- 50 saisines en 2017.
La promotion de la santé, la réduction
des risques, la prévention, l’éducation
pour la santé occupent une place
stratégique au cœur de l’agence. A
partir du travail épidémiologique
effectué, ses spécialistes de la pré-
vention, médecins, éducateurs pour
la santé, experts de la communica-
tion, traduisent les constats de santé
en outils et actions de communication
pour tous les publics concernés.
Préparation et réponse aux urgences sanitaires L’agence qui se veut au plus proche
des populations, développe des dis-
positifs d’aide et d’information
accessibles au plus grand nombre
comme « Tabac Info Service », le site
« mangerbouger.fr » et son application
« Fabrique à menus », mais aussi des
documents pour le professionnels de
la santé, du social ou de l’éducation.
De grandes campagnes de commu-
nication axées sur les modifications
de comportement sont également
mises en œuvre telles que « Mois
sans tabac » dont la seconde édition
en novembre dernier s’est trouvée
renforcée par des mesures d’incita-
tion for tes (aides au sevrage
tabagique, augmentation du prix
du tabac).
La préparation et la réponse aux
urgences sanitaires est au cœur de
l’activité de Santé publique France.
Ses logisticiens se préparent à
faire face à de multiples situations
sanitaires exceptionnelles et sont en
capacité de mobiliser à tout moment
2 000 réservistes capables d’intervenir
rapidement sur le terrain lors d’une
crise telle qu’Ebola ou Zika.
Avec Santé Publique France, le pays
s’est doté d’une structure en mesure
de conjuguer les valeurs d’une grande
démocratie sanitaire : le sens de l’in-
térêt général, l’équité envers les
populations, l’innovation, la réactivité
et l’inscription dans le temps long.
« Grâce à la complémentarité de ses métiers,l’agence peut à la fois déployer des stratégies d’intervention innovantes, produire et renforcerles connaissances en matière de santé publique ».
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Venez participer
dès le 14 novembre 2017
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L’année 2018 célèbre deux anniversaires :les 80 ans de la Fédération Française des Diabétiques et les 50 ans de son magazine équilibre. L’occasion de faire un état des lieuxde ce qui a changé dans la vie des patients.Olga Gretchanovsky
Tout
e une
vie
avec
le di
abète
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Dossier
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Les diabètes de type 1 et de
type 2 n’étant pas dus aux
mêmes causes, les évolutions
des connaissances, des pra-
tiques et du traitement des deux
maladies n’ont pas suivi une ligne parfaite-
ment parallèle au cours de ces cinquante
dernières années.
Pour le diabète de type 1, c’est véritable-
ment de bouleversement positif que les plus
anciens malades parlent, tant leur vie quo-
tidienne en a été améliorée.
En ce qui concerne le type 2, si les progrès
ont bien été constants grâce à une meilleure
maîtrise des molécules et une plus grande
implication des patients, la progression du
nombre de malades n’en a pas pour autant
été freinée.
Type 1 : la révolution insulinePour rejouer le match contre le diabète de
type 1, il faut remonter presque cent ans en
arrière avec la découverte de l’insuline en
1920 par un jeune chirurgien canadien de
29 ans, Frederick Grant Banting. Une
découverte qui allait révolutionner le traite-
ment de la maladie après
les premières injections à
l’homme en 1922, la mise
au point de l’insuline
d’action lente (1935) et la
commercialisation (1950)
de l’insuline d’action
intermédiaire encore
l a r g e m e n t u t i l i s é e
aujourd’hui sous le sigle de NPH (Neutral
Protamine Hagedorn). La qualité de l’insu-
l ine produite n’a ensuite cessé de
s’améliorer jusqu’à l’apparition de la pre-
mière insuline humaine obtenue par génie
génétique (1982) puis des analogues rapides
(1997) et lents (2003).
Toute l’histoire du traitement moderne du
diabète part de la découverte de l’insuline,
une histoire qui n’a cessé de s’enrichir au fil
des années avec les appareils d’automesure
de la glycémie (aujourd’hui possible en
continu), remplaçant l'autosurveillance
glycémique par bandelettes urinaires et
permettant un contrôle strict, avec les stylos
injecteurs se substituant aux seringues et
la pompe à insuline qu’utilisent aujourd’hui
quelque 35 000 patients.
La faiblesse de la prévention, une cause de la progression du diabète de type 2La progression mondiale du nombre de dia-
bètes de type 2 est spectaculaire. En 1980,
on comptait 108 millions de diabétiques
(4,7 % de la population) ; en 2014, selon
l’OMS*, ce chiffre s’élevait déjà à 425 mil-
lions (8,5 % de la population) et pourrait
atteindre 622 millions en 2040.
Cette évolution est-elle inéluctable ? Pour
le Pr Jean-Jacques Altman (chef du service
de diabétologie de l’hôpital européen
Georges Pompidou, à Paris), il n’en est rien :
« Jusqu’ici, la prévention a été le parent
pauvre des politiques de santé et dans le
domaine du diabète de type 2, c’est une
évidence. Pourtant, même un facteur de
risque comme l’héritage génétique n’est pas
rédhibitoire ».
Il existe en l’occurrence un exemple fameux,
celui des indiens Pimas. Chez les Pimas des
États-Unis, la prévalence du diabète de
type 2 est devenue la plus forte des popu-
lations mondiales et cependant, lorsque des
actions de prévention sont menées, le taux
de prévalence spontanée, due à l’hérédité,
passe de 80 % à 10 %. Existe-t-il un autre
La mortalité par acidocétosevaincue en trois étapesTrois grandes étapes de la lutte contre le diabète ont chacune permis de faire baisser d’un tiers la mortalité par acidocétose pour la réduire quasiment à zéro aujourd’hui (vs 10 à 15 % dans certains pays proche-orientaux)
- 1922 : première injection d’insuline
- 1946 : débuts de la préparation industrielle et de la commercialisation des antibiotiques (maladies associées)
- Années 1960 : début de l’éducation thérapeutique du patient.
« Toute l’histoire du traitement moderne du diabète part de la découverte de l’insuline. »
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domaine médical où une mesure thérapeu-
tique, en l’occurrence fondée sur l’activité
physique et l’équilibre alimentaire, permette
d’obtenir un tel résultat ?
Médecine prédictive et médecine préventiveL’héritage génétique en matière de diabète
est depuis longtemps connu comme un fac-
teur de risque majeur du diabète de type 2,
connu bien avant que l’on parle de méde-
cine prédictive, mais la prévention
systématique en direction des enfants des
personnes atteintes est encore trop peu
systématique. Les enfants de parents dia-
bétiques de type 2 ont certes davantage de
probabilités de le devenir à leur tour, mais
ne s’agit pas d’une fatalité. Il est possible de
l’éviter par des comportements quotidiens
favorables. Les parents peuvent devenir des
acteurs majeurs de prévention vers leurs
enfants.
Autre population à laquelle on doit porter
une attention toute particulière : celle des
femmes présentant un diabète gestationnel.
« 30 % des femmes qui ont un diabète ges-
tationnel vont devenir diabétiques »,
explique Jean-Jacques Altman. « Cela
Diabète de type 2, faible prévention contre forte espérance de vieLa progression constante de l’espérance de vie, associée à la timidité des politiques de prévention, n’a pas permis de contenir la courbe ascendante du diabète de type 2. En France, cette espérance de vie a quasiment doublé au cours du XXe siècle et augmente en moyenne de trois mois chaque année.Selon l’INSEE, une petite fille qui naît en 2017 a une chance sur deux de souffler ses bougies d’anniversaire dans cent ans…
représentera à terme 20 % des nouveaux
cas de diabète ». C’est pourquoi il faut
continuer à suivre les mères fréquemment
au cours des premières années après la
grossesse pour les aider à lutter contre le
surpoids. Quant au bébé, il cumule poten-
tiellement trois facteurs de risque : le risque
héréditaire, celui de possibles mauvaises
habitudes alimentaires familiales et le rôle
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Diabète et télémédecine,un couple d’avenirQuelle que soit la forme du diabète, il est un domaine que l’on ne soupçonnait pas encore à la fin du siècle dernier : celui de la télémédecine. Or les avancées dans le traitement de la maladie se doublent aujourd’hui d’avancées techniques spectaculaires qui permettent un meilleur suivi.
La télémédecine, qui combine les technologies de la communication et de l’information, s’affirme comme un outil complémentaire de l’arsenal diagnostique et thérapeutique à la disposition des médecins.
Le diabète est un candidat de choix pour ce nouvel outil qui permet notamment pour le médecin un suivi du taux de glycémie, pierre angulaire de la gestion
de la maladie et, pour le patient la possibilité d’obtenir un avis plus rapide, sans avoir besoin d’un rendez-vous.
Bémol à ce tableau, la télémédecine reste pour l’heure l’apanage des services hospitaliers en attendant que
les aspects financiers liés au suivi à distance par les médecins libéraux aient été réglés.
délétère de l’environnement
fœtal hyperglycémique, qui
prédispose à l’obésité, et ses
complications métaboliques.
Éducation thérapeutique : une action déterminante dans tous les casAu dire de tous les diabétologues, il est une
action déterminante pour la santé de l’en-
semble des malades, de type 1 comme de
type 2 : ce que l’on nomme désormais
« l’éducation thérapeutique du patient ».
Il s’agit de donner à chaque malade les
informations nécessaires à la compréhen-
sion de sa pathologie et les principales clés
pour effectuer les gestes de prévention lui
permettant de la contrôler autant que faire
se peut.
C’est le credo du Pr Altman qui, depuis le
début de sa carrière dans les années
soixante-dix, a introduit dans sa pratique
un volet formation. « Tous ne deviendront
pas des patients experts, explique-t-il, mais
tous mes patients de type 1 auront pu béné-
ficier d’une quinzaine d’heures de cours qui
doivent leur permettre de savoir, de savoir-
faire et surtout de vouloir faire. Quant à mes
patients diabétiques de type 2, j’essaye de
leur faire comprendre que les gestes de
prévention peuvent être aussi importants
que le traitement lui-même. Lorsque je
rédige une ordonnance, elle se décompose
toujours en trois prescriptions : première-
ment, activité physique ; deuxièmement,
équilibre alimentaire et à la fin seulement,
les médicaments. »
L’éducation thérapeutique, l’amé-
lioration des techniques et leur
usage quotidien se sont
conjugués tout au long de
ces dernières décennies
pour que les patients diabé-
tiques de type 1 comme de
type 2 acquièrent de plus en
plus de connaissances
sur leur maladie, les mettent en
œuvre de mieux en mieux et en
toute conscience.
Un objectif que la Fédération
poursuit depuis 80 ans avec ses associations
locales dont les actions de prévention, de
soutien, d’aide et de défense n’ont cessé de
se développer.
* Source OMS novembre 2017.
« La prévention systématique en direction des enfants des personnes atteintes l'est encore trop peu. »
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Mon diabète au quotidienQuand on vit avec le diabète depuis plusieurs dizaines d’années,
on peut se permettre d’avoir du recul par rapport à la maladie !
Chrystelle 51 ans, 37 années de diabète de type 1
« Le diabète était une préoccupation de tous les instants. »J’avais 14 ans quand j’ai appris mon diabète. J’ai vécu
avec difficulté cette longue période où j’ai dû utiliser
des bandelettes urinaires, me déplacer avec des serin-
gues, des éprouvettes, des flacons et tout un matériel.
La surveillance de la glycémie était fastidieuse et impré-
cise, les injections d’insuline délicates, le diabète était
présent presque à chaque instant.
Ma vie quotidienne a vraiment été améliorée quand les
appareils de mesure de la glycémie sont apparus et ont
remplacé les horribles bandelettes. Lorsque les stylos
injecteurs ont pris la place des seringues, j’ai pu me
piquer discrètement avant les repas, sans être obligée
de m’isoler avec tout mon matériel… Et puis aujourd’hui,
je suis beaucoup mieux informée, j’ai eu des conseils
nutritionnels, je sais ce que je peux faire et ce que je ne
dois pas faire.
Michel 69 ans, 39 ans de diabète de type 1
« Les avancées techniques ont été une libération pour moi. »Quand on a découvert mon diabète de type 1 presque
par hasard, à l’occasion d’une prise de sang, j’avais
30 ans.
Cela a été très difficile parce que ma vie d’adulte n’avait
pas commencé avec ces contraintes, d’autant plus
pénibles que je pensais devoir toujours les subir.
Les lecteurs de glycémie, les stylos, les nouvelles insu-
lines, quel progrès ! Maintenant, je suis à la retraite et
je vis sans le stress que mon travail entraînait. Ça rend
mon traitement encore plus facile à supporter.
Geneviève 75 ans, diabète de type 2 depuis 1985
« J’ai remplacé la marche par de l’aquagym. »J’ai toujours adoré marcher et cette activité m’a beau-
coup aidée à équilibrer mon diabète. Malheureusement,
j’ai été victime d’une chute l’an dernier. Depuis, je
souffre d’un genou et j’ai énormément réduit mes
déplacements à pied. Cercle vicieux, j’ai pris du poids
et mes dernières analyses sanguines n’étaient pas
bonnes. Sur les conseils de mon médecin, je me suis
inscrite à des cours d’aquagym. C’est très sympa, je
peux bouger et effectuer la plupart des mouvements
sans souffrir. Du coup, mon moral est remonté en flèche
et j’espère fermement que mon hémoglobine glyquée
suivra le chemin inverse !
Jacques 64 ans, diabète de type 2 depuis 2005
« J’ai eu du mal à changer mon mode de vie. »J’ai été dépisté par hasard. Moi qui ne voyais jamais un
médecin, j’ai consulté à cause de la grippe et on m’a
prescrit quelques examens que je pensais de routine.
C’est à ce moment qu’on a repéré une glycémie très
élevée avec, en prime, un taux de cholestérol largement
au-dessus du raisonnable.
J’avoue que, une fois la suspicion avérée, j’ai eu du mal
à accepter d’être diabétique… et, plus encore, à adop-
ter une hygiène de vie à laquelle je n’étais pas habitué.
Pratiquer une activité physique régulière, manger équi-
libré ne faisaient pas partie de mon mode de vie. Plus
que la prise régulière de médicaments, c’est le respect
de « règles hygiéno-diététiques » qui a finalement été
le plus difficile à accepter, comme une rupture avec ma
vie d’avant.
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Que peut-on mangeren encas ?Puis-je prendre un encas dans la journée et, si oui, que choisir pour ne pas perturber ma glycémie ?(Myriam, 42 ans)Réponse de Mélanie Mercier, diététicienne.
D’une façon générale, je recommande de
prendre une collation, qu’il s’agisse d’un
diabète de type 1 ou d’un diabète de type
2, mais sous certaines conditions.
Dans le diabète de type 1, il sera nécessaire
de faire une injection d’insuline si la collation
comporte des glucides.
Si, comme c’est le cas pour Myriam, il s’agit
d’un diabète de type 2 traité par des com-
primés, il faut éviter de provoquer un pic de
glycémie, c'est-à-dire une montée de la gly-
cémie rapide et brutale (il faut d’ailleurs
toujours éviter les pics de glycémie, même
en cas de traitement par insuline).
L’intérêt de la collation réside dans un meil-
leur partage des apports dans la journée.
Il arrive fréquemment que l’on ait très faim
au moment du dîner parce qu’on n’a rien
avalé depuis le déjeuner et la tentation est
forte de manger un peu plus que de raison.
La collation représente alors une pause
dans l’après-midi qui permet de ne pas arri-
ver affamé au dîner et ainsi de limiter les
apports avant l’heure du coucher.
Cette collation se prend-elle toujours
l’après-midi, jamais dans la matinée ?
Tout dépend évidemment de l’heure à
laquelle on se lève. Si l’on prend un petit
déjeuner à 6 h et que le déjeuner est à 13 h,
on peut avoir besoin d’une collation dans la
matinée. En général, la digestion s’effectue
en 4 heures et il est donc normal d’avoir
faim aux alentours de 10 h 30 ou 11 h. Si les
repas sont très espacés, il peut parfaite-
ment être envisagé de prendre deux
collations, l’une le matin, l’autre l’après-midi,
pour éviter d’avoir des repas trop copieux
mais aussi pour éviter des hypoglycémies.
Ces dernières peuvent d’ailleurs être
provoquées par des comprimés, les glinides
et les sulfamides dits « hypoglycémiants ».
Dans ce cas, prévoir une collation avec un
apport en glucides et un apport en graisse/
protéines : une compote sans sucre ajouté
+ des amandes, ou 1 clémentine + 1 fro-
mage blanc, ou encore 1 tranche de pain
+ 1 carré de chocolat noir.
Que peut-on recommander comme type
de collation ? De façon générale, pour
toutes les personnes diabétiques, il faudra
éviter les aliments contenant beaucoup de
glucides simples (pain blanc, jus de fruit, thé
glacé, biscuits du commerce, barre de
céréales) et très peu ou pas du tout de pro-
téines et de bonnes graisses. Pour les
personnes qui n’ont pas d’injection d’insu-
line, on limitera les aliments n’apportant que
des glucides (fruits, compotes, pain, bis-
cottes…) et on privilégiera les sources de
bonnes matières grasses comme les noix,
les amandes, les noisettes, accompagnées
par exemple d’un produit laitier (yaourt, fro-
mage blanc, portion de fromage…).
N’oublions pas qu’il existe aussi du chocolat
noir à 100 %. Il ne contient aucun sucre
ajouté mais a toutes les qualités du cacao :
fer, magnésium, fibres, manganèse…
1 carré de 10 g, accompagné d’une dizaine
d’amandes, constitue une collation idéale
et ne perturbera pas la glycémie.
On l’aura compris à ces recommandations
générales : si une collation peut être recom-
mandée à toutes les personnes diabétiques,
type 1 comme type 2, il est important de
prendre d’abord conseil auprès de son
médecin ou de sa diététicienne nutrition-
niste afin d’adapter parfaitement cet apport
à son cas personnel et à son traitement.
Mélanie Mercier est diététicienne- nutritionniste, spécialisée dans la prise en charge diététique de l’obésité, du diabète et de la chirurgie bariatrique. Elle consulte à Nogent-sur-Marne (94), travaille pour le programme sophiade l’Assurance Maladie et rédige les recettes pour le site internet de la Fédération Française des Diabétiques.
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www.federationdesdiabetiques.org/diabete/recettes
En savoir +
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21équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
Question diététique
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Avec l’arrivée des fruits rouges, c’est l’été qui débarque à notre table. Souvent qualifiées « d’aliments santé », ces petites baies ont vraiment tout pour nous séduire : peu caloriques, riches en eau et gorgées de vitamines.
Olga Gretchanovsky F raises, cerises, fram-
b o i s e s , m y r t i l l e s ,
groseilles, mûres ou
cassis prennent à la
belle saison une place
de choix sur les étals des commer-
çan ts , dans l e s j a rd ins de s
passionnés… et dans les assiettes
des gourmands.
Outre leur goût délicat, les fruits
rouges offrent une véritable palette
de bénéfices santé. D’une remar-
quable densité nutritionnelle, ils sont
à la fois riches en vitamines (C, A, E),
en sels minéraux (potassium, magné-
sium, calcium) et en fibres. La cerise
mise à part, ils sont très peu calo-
riques et leur faible teneur en sucre
en font des alliés précieux.
Même s’il convient de rester prudent
sur l’étendue des bénéfices parfois
attribués aux fruits rouges, les ver-
tus antioxydantes de ces « aliments
santé » sont reconnues et leurs pro-
pr iétés protectr ices peuvent
effectivement nous aider à lutter
contre le vieillissement.
Chacune de ces délicieuses baies a
ses atouts propres mais on peut
remarquer que les framboises, le
cassis et les myrtilles présentent
une richesse particulière en fibres
tandis que les fraises, les groseilles
et les framboises affichent une faible
teneur en calories.
Alors, pour faire votre marché d’été
et remplir votre panier dessert,
rendez-vous page 23.
Les couleurs de l’étéFruits rouges
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Focus aliment
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La cerise Si la cerise est le plus calorique et le plus sucré des fruits rouges (68 calories pour 100 g), elle est riche en potassium et en fibres, bien pourvue également en vitamine C, en bêta-carotène et en vitamine P.
La groseille Pauvre en glucides, elle est le fruit le moins calorique (30 calories pour 100 g). Très riche en fibres, elle contient de grandes quantités d’antioxydants, notamment des vitamines C et E, ainsi que des flavonoïdes (vitamine P).
Le cassisC’est le fruit champion de la vitamine C (177 à 187 mg de vitamine C pour 100 g) : il en contient trois fois plus que l’orange et deux fois plus que le kiwi. Mais il faut se dépêcher de le cueillir : la récolte débute en juin pour s’arrêter en août.
La fraise Avec 35 calories pour 100 g, elle peut se savourer sans complexe. Une portion de 125 g suffit à couvrir nos besoins quotidiens en vitamine C. La fraise a aussi une excellente teneur en acide folique (la vitamine B9, rare dans les fruits), en fer, en magnésium et en potassium.
La myrtilleElle arrive généralement à maturation à la fin du mois d’août. Les baies renferment des anthocyanes, de puissants antioxydants qui sont réputés lutter contre la dégénérescence maculaire, le glaucome et la cataracte. Elle contient des fibres et est peu calorique (45 calories pour 100 g).
La framboise Gorgée de vitamine C, la framboise est l’un des fruits les mieux pourvus en fer (0,7 mg aux 100 g), indispensable aux globules rouges.Elle est aussi une excellente source de minéraux puisqu’elle contient du potassium, du magnésiumet un taux important de calcium.
La mûreCertes, elle est plutôt acide mais elle est peu calorique (50 calories pour 100 g). Riche en vitamines C, E et en acide folique, on lui reconnaît des vertus dépuratives et tonifiantes.
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Jeûne et diabète, compatibles ?Utilisé pour perdre du poids, intégré à des pratiques religieuses, porteur d’espoirs thérapeutiques… Dans tous les cas, le jeûne peut avoir des répercussions sur la santé. Particulièrement sur celle des personnes diabétiques.Olga Gretchanovsky
I l suffit de taper « jeûne » sur
un moteur de recherche pour
mesurer l’ampleur prise par
le phénomène dans notre
société. Les centaines de
milliers de résultats disponibles
montrent à quel point cette pratique
ancestrale connaît un formidable
regain d’intérêt aujourd’hui.
Il existe presque autant de manières
de jeûner que de motivations
à le faire : jeûne entamé pour perdre
du poids avant des vacances
en maillot, engagé dans un souci de
« détox », à caractère religieux ou à
visée thérapeutique.
Si les arguments respectifs des par-
tisans et des adversaires de cette
pratique peuvent se heurter, il se
trouve pourtant un terrain d’entente
– presque – unanimement partagé :
le jeûne et le diabète ne font pas
bon ménage.
Une nécessité : l’avis etle suivi du médecinUne étude récente*, après plusieurs
autres, montre que le jeûne intermit-
tent peut favoriser la sensibilité à
l’insuline, voire même reprogrammer
les cellules pancréatiques. Il s’agit
pourtant de travaux menés en
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En France, plusieurs millions de personnes pratiquent le jeûne, par conviction religieuse ou par souci de préserver, d’améliorer leur santé..
LE SAVIEZ-VOUS ?
?LE SAVIEZ-
VOUS ?
?
équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 32424
Bien se nourrir
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RISQUES DE LA PRATIQUE DU JEÛNE POUR LES PERSONNES DIABÉTIQUES
- L’hypoglycémieElle peut être due à la réduction des apports alimentaires sans adaptation thérapeutique préalable.
- L’hyperglycémieElle est souvent due à des apports alimentaires excessifsà la rupture du jeûne et/ou àune réduction inadaptée du traitement oral et/ou de l’insuline.
- L’acidocétoseConséquence d’une carenceen insuline, le risque est augmenté lorsque la glycémieest élevée au début de la période de jeûne.
- Déshydratation et thrombose En cas de limitation de consommation de boissons (surtout chez les personnesqui effectuent des travaux physiques), le risque de thrombose est accentué (formation d’un caillot de sang entravant la circulationsanguine).
Contre-indications au jeûneSi vous êtes diabétique, il vous sera formellement déconseillé de jeûner dans les cas suivants :
- diabète mal équilibré, instable… (hypoglycémies et/ou hyperglycémies fréquentes) ;
- diabète compliqué d’une insuffisance rénale, de rétinopathie sévère… ;
- maladie grave : insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde ;
- maladie intercurrente avec fièvre, diarrhées… ;
- femmes enceintes diabétiques ou ayant un diabète gestationnel (le jeûne présente un haut risque pour la mère et l’enfant) ;
- diabète dont le traitement antidiabétique n’est pas adapté pour le jeûne ;
- diabète chez le sujet âgé.
laboratoire sur des souris et, si le sujet est
de mieux en mieux documenté chez l’animal,
il ne l’est pas encore chez l’homme.
Une personne diabétique peut-elle pratiquer
le jeûne ? La question se pose régulièrement
aux médecins lorsqu’il s’agit du jeûne reli-
gieux. Les trois cultes monothéistes
l’inscrivent dans leur pratique avec plus ou
moins de rigueur (voir notre encadré Jeûne
et religion), mais c’est incontestablement le
Ramadan qui nécessite le plus d’exigence.
Quelle que soit la religion, la maladie est une
cause d’exemption du jeûne alimentaire et
hydrique, cas de figure dans lequel le dia-
bète entre évidemment de plein droit.
Néanmoins, selon le Pr Jean-Louis Shlienger
(professeur honoraire à la faculté de méde-
cine de Strasbourg), « la faisabilité d’un jeûne
de 25 heures a été évaluée chez une cin-
quantaine de sujets diabétiques de type 1
insulinés […]. Les deux-tiers d’entre eux sont
parvenus au bout de l’épreuve sans
encombre après avoir réduit les doses d’in-
suline. L’autre tiers a abandonné après la
survenue d’une hypoglycémie ».
Même de courte durée et sous contrôle
médical rapproché, évidemment totalement
indispensable, le jeûne est une pratique ris-
quée pour le diabétique.
Que se passe-t-il quand on jeûne ?Longueur du jeûne et état de santé de la
personne qui le pratique sont deux facteurs
déterminant l’adaptation métabolique.
Le corps entre dans un processus de jeûne
huit heures seulement après le dernier repas
et va alors utiliser prioritairement les sources
de glucose stockées. Environ seize heures
après le dernier repas, le glycogène hépa-
tique est épuisé. L’organisme commence
alors à puiser dans sa graisse (triglycérides).
Si le jeûne se prolonge de deux à trois jours,
la production de corps cétoniques – seule
source énergétique que le cerveau est
capable de consommer en l'absence de
glucose – s’accélère. Lorsque les réserves
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79701_02-35_EQUILIBRE_324.indd 25 19/06/2018 17:59
Jeûne et Diabète – Ordre des Médecins du 93www.yumpu.com/fr/document/view/16996543/jeune-et-diabete-ordre-des-medecins-du-93Insermwww.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/nutrition-et-sante
En savoir +
lipidiques (graisses) sont épuisées, le corps
mobilise ses acides aminés musculaires,
voire ses protéines, qu'il puise jusque dans
la trame osseuse, pour toujours maintenir
un certain niveau énergétique et un mini-
mum de fonction cérébrale. C'est la
néoglycogenèse au cours de laquelle la sur-
vie est en question…
Ce stade ultime du jeûne n’est généralement
recherché que lorsqu’il est protestataire
(grève de la faim) ; l’objectif n’est alors pas
de prévenir ou de traiter la maladie, celui
poursuivi par « le jeûne thérapeutique ».
« L’organisme n’est pas fait pour jeûner »En l’absence de bénéfices scientifiquement
démontrés, le terme de « jeûne thérapeu-
tique », un jeûne qui favoriserait la guérison,
apparaît d’ailleurs comme abusif. Qu’en
est-il alors des allégations concernant la
prévention des maladies chroniques ? Le Pr
Schlienger affirme** à ce sujet : « En l’état,
il n’existe pas d’arguments solides et validés
pour affirmer que le jeûne intermittent ou
périodique est à même d’optimiser l’état de
santé ou d’empêcher la survenue ou l’évo-
lution des maladies chroniques. Le jeûne
intermittent a les mêmes potentialités de
prévention du diabète de type 2 que la res-
triction calorique ».
D’autres experts se montrent plus sévères
vis-à-vis du jeûne, à l’instar du Pr Jean-
Marie Bourre, membre de l’Académie
nationale de médecine et spécialiste de la
chronodiététique*** : « L’organisme n’est pas
fait pour jeûner et c’est le
mettre en danger que de lui
imposer un régime contre
nature […]. Le seul jeûne phy-
s io logique acceptable,
poursuit-il, est celui de la nuit
de sommeil, entre six et huit
heures. Au-delà, il y a prélèvement sur les
réserves et donc affaiblissement de l’orga-
nisme. Dès lors, toutes les allégations visant
à faire du jeûne un régime de prévention,
voire même de traitement, sont nulles et non
avenues ».
Même si la plupart des scientifiques
demeurent sceptiques quant aux
bienfaits du jeûne à long terme,
l’engouement pour certaines
pratiques ne cesse de s’affir-
mer et nécessite avis médical
et suivi.
* Fasting-mimicking diet may reverse diabetes CELL february 2017 University of Southern California.** Médecine des maladies métaboliques Vol. 9 – N° 7.*** Auteur de La Chrono-diététique, éd. Odile Jacob.
Jeûne et religionLa plupart des religions ont intégré dans leurs pratiques celle du jeûne. Les fidèlesdes trois grandes religions monothéistes continuent à s’y plier aujourd’hui, avec plusou moins de rigueur.La plus exigeante est le Ramadan qui, dans le culte musulman, exige une ascèsetotale entre le lever et le coucher du soleil pendant un mois. Cette année, la périodedu Ramadan courait du 16 mai au 14 juin, évitant ainsi aux jeûneurs l’épreuve des canicules estivales.Chez les chrétiens, les pratiques sont disparates. Les catholiques ne jeûnent plus que le mercredi des Cendres (qui marque le début du Carême) et le Vendredi saint (qui commémore la crucifixion du Christ). Les orthodoxes font du jeûne un moment important de leur pratique pendant la durée du Grand Carême. Les protestants, quant à eux, ne font pas du jeûne un acte de pénitence mais une aide à la prière.Chez les Juifs, il existe sept jeûnes dont les majeurs sont liés à la fête de Kippour (25 heures de jeûne entre la tombée de la nuit et celle du lendemain) et de Ticha Béav (jeûne entre le lever du jour et la tombée de la nuit).Quelle que soit la religion, les personnes malades, dont les diabétiques, peuvent être dispensées de pratiquer le jeûne. Pour pratiquer le jeûne religieux dans de bonnes conditions lorsque l’on est diabétique, il est important d’en parler avant à son médecin.
« Il serait abusif de parler de jeûne thérapeutique »
équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 32426
Bien se nourrir
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Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, les informations demandées
sont nécessaires au traitement de votre demande par nos services. Vous pouvez demander leur
rectifi cation, leur suppression ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Cochez cette
case si vous ne souhaitez pas que vos coordonnées soient communiquées à d’autres associations.
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INGRÉDIENTS (POUR 1 PERSONNE)
• 100 g de fromage blanc faisselle égoutté
• 1 pincée de vanille en poudre
• 3 amandes
• 3 noisettes
1. Concasser grossièrement les amandes et les noisettes
2.Dans une poêle chaude, les faire dorer quelques
secondes en remuant sans arrêt.
3.Mélanger le fromage blanc faisselle avec les grains de vanille,
parsemer avec les noisettes et les amandes grillées.
Préparation
Faisselle à la vanille, amande et noisette
Par portion : 146 calories, 6 g de protéines,
3,5 g de glucides, 12 g de lipides.
Équivalence (pour m’aider à l’intégrer dans
ma ration) : 6 g de pain, 100 g de concombre.
Auteur : Mélanie Mercier – diététicienne
Une belle idée d’encas savoureux et facile
à préparer, à déguster dans la matinée
ou au goûter.
équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 32428
Recettes
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Par portion : 256 calories, 27 g de protéines,
10 g de glucides, 10 g de lipides.
Équivalence (pour m’aider à l’intégrer dans
ma ration) : 20 g de pain, 100 g de pâtes
cuites.
Auteur : Mélanie Mercier – diététicienne
INGRÉDIENTS (POUR 4 PERSONNES)
• 500 g de pavé de cabillaud
• 20 g de graines de sésame
• 20 g de graines de lin
• 3 cuillères à soupe d’huile d’olive
• 600 g de haricots verts
• ½ oignon rouge
• 2 cuillères à soupe de vinaigre de vin
1.Couper le poisson en gros cubes. Mixer grossièrement les graines
de sésame et de lin. Rouler les cubes de poisson dans les graines. Réserver au frais.
2.Laver et équeuter les haricots verts. Cuire à la vapeur 20 minutes
(ou dans l’eau bouillante). Éplucher l’oignon et l’émincer.
3.Préparer la vinaigrette en mélangeant le vinaigre et 1 cuillère
à soupe d’huile d’olive. Poivrer. Mélanger avec l’oignon rouge et les haricots verts cuits. Réserver au frais.
4.Enfi ler les cubes de poissons sur quatre pics à brochette.
5. Faire chauffer 2 cuillères à soupe d’huile d’olive dans une poêle puis
faire dorer les brochettes de cabillaud en les tournant régulièrement.
6.Saler et poivrer, et servir les brochettes avec la salade de
haricots verts et des tranches de pain.
Préparation
Brochettes de poisson au sésame et lin, salade de haricots vertsU ne recette estivale de poisson à laquelle
s’ajoute un soupçon d’originalité avec le sésame
et le lin. Idéale pour étonner vos convives.
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29équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
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Toute simple et pleine d’été, cette glace
ultrarapide à réaliser fera le bonheur
de vos repas improvisés.
1. Laisser ramollir les framboises 5 minutes puis les mixer avec le lait
concentré et l’eau pendant 2 minutes.
2.Déguster aussitôt.
Par portion : 103 calories, 4 g de protéines,
15 g de glucides, 3 g de lipides.
Équivalence (pour m’aider à l’intégrer dans
ma ration) : 30 g de pain, 110 g de pomme,
75 g de pâtes cuites.
Auteur : Mélanie Mercier – diététicienne
INGRÉDIENTS (POUR 4 PERSONNES)
• 500 g de framboises surgelées (si les vôtres sont fraîches, veillez à les congeler avant)
• 200 g de lait concentré demi écrémé non sucré
• 50 ml d’eau
Glace framboise minute©
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30 équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
Recettes
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Transmettre l’espoir de vaincre un jour le diabète
DEMANDE DE DOCUMENTATIONA retourner sous enveloppe affranchie à : Fédération Française des Diabétiques – Service Legs – 88 rue de la Roquette – 75011 PARIS.
Oui, je souhaite recevoir en toute confidentialité,
votre brochure d’information Legs, donations et assurances-vie.
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Date de naissance _ _ /_ _ /_ _ _ _ Email __________________________________
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N’hésitez pas à contacter la Fédération Française des Diabétiques pour toute question sur les legs,
donations et assurances-vie au 01 40 09 24 25 ou par email, [email protected]
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Grâce à un legs, une donation ou une assurance-vie au bénéfice de la Fédération Française des Diabétiques, faites de votre vie une magnifique promesse aux personnes atteintes de diabète qui ont l’espoir de mieux vivre avec la maladie et de la guérir grâce à la recherche.
La Fédération Française des Diabétiques
a besoin de vous au quotidien pour :
Accompagner et défendre les personnes diabétiques
Soutenir la recherche en diabétologie
Participer au développement d’innovations en diabétologie
Développer la prévention sur la maladie
La Fédération Française des Diabétiques est habilitée à recevoir des legs, donationset assurances-vie exonérés de droits de succession.
Agréée par le Ministère de la Santé depuis 2007, la Fédération Française des Diabétiques a reçu la Médaille d’Or de l’Académie de Médecine en 2009.
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Par Caroline Guillot – sociologue responsable du Diabète LAB
Diabète LAB
Les personnes âgées diabétiques, un enjeude santé publique
Personnes âgées diabétiques : financièrement fragiles ?20 % des Français âgés de 75 ans
et plus sont aujourd’hui diabétiques*.
Pour ces malades dont le nombre va
croissant, la première cause de
fragilité est directement liée au vieil-
lissement : difficultés à se déplacer
pour leur suivi, baisse de l’acuité
visuelle, accroissement des risques
de chute… Et ce facteur inéluctable
s’aggrave, bien entendu, lorsque la
précarité financière s’en mêle. La
nécessité d’aller chez des médecins
spécialistes augmente sensiblement,
souvent dans des domaines où les
interventions sont coûteuses – podo-
log ie, ophta lmolog ie, so ins
bucco-dentaires… Mais les rem-
boursements insuffisants de ces
Particulièrement fragiles, les personnes âgées diabétiques ont besoin d’un accompagnement adapté et différent pour chacun. Les dernières études du Diabète LAB montrent la nécessité de changer le regard sur ces questions liées au grand âge : pratiquer une médecine moins « technique », plus à l’écoute de la personne et de ses particularités.
spécialités peuvent conduire les
patients âgés à différer une visite et
à ne réagir qu’au moment d’une
grave complication – ce qui les
conduit parfois directement à une
hospitalisation…
Des profils dépendantsde l’histoire de la maladieet du vécuLes études menées par le Diabète
LAB montrent des disparités impor-
tantes parmi les différents profils de
personnes âgées diabétiques. Elles
varient en fonction du contexte social
et de l’histoire personnelle, mais aussi
selon le lien avec l’histoire de la mala-
die. Une personne diabétique depuis
30 ans et qui fête ses 75 ans va devoir
adapter son mode de vie, par exemple
équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 32432
Diabète LAB
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Consultez le mémo du Diabète LAB sur la télémédecine et tout connaître des cinq actes de télémédecine qui sont reconnus par la loi.
Rendez-vous sur diabetelab.org
parce qu’elle ne peut plus pratiquer
de la même façon son activité phy-
sique, qui pourtant lui permettait de
traiter son diabète… Une personne
de 75 ans à qui on vient de diagnos-
tiquer la maladie va devoir adopter un
régime alimentaire adapté à son dia-
bète, engageant ainsi un véritable
nouvel apprentissage.
Les disparités varient aussi en fonc-
tion des accidents de la vie. Il s’agit
notamment du veuvage : une per-
sonne âgée diabétique qui s’appuyait
fortement sur son ou sa conjoint(e)
pour prendre en charge sa maladie,
notamment pour la préparation de
repas adaptés, peut ainsi se retrou-
ver dans une situation de forte
rupture en cas de décès de cette
personne ressource. C’est pour elle
un moment où la réalisation des
achats alimentaires, les manières de
cuisiner et les produits consommés
sont modifiés. Et dans certains cas,
cela peut la décourager de prendre
en charge son diabète.
La télésurveillance** médicale comme solution ?La diversité de ces situations et de
ces relations avec la maladie impose
de faire preuve d’une grande finesse
pour accompagner les personnes
âgées diabétiques. À chaque profil
doit correspondre une réponse cen-
trée sur la personne, et des solutions
qui tiennent compte de son vécu.
Les soignants comme les aidants
se trouvent ainsi dans l’obligation
d’adapter leurs réponses à la réalité
particulière à laquelle ils sont
confrontés.
La télésurveillance médicale constitue
théoriquement un outil pertinent pour
y parvenir au mieux. Elle répond ainsi
notamment aux difficultés physiques
d’accès aux soins. Pour réaliser la
promesse évoquée plus haut, la télé-
surveillance médicale doit toutefois
s’accompagner de services (par
exemple de télésuivi) prenant en
compte l’environnement social quoti-
dien du patient.
* Source : Santé Publique France.** La télésurveillance : suivi du patient à distance grâce à un dispositif médical. C’est une des pratiques médicale relative à la télémédecine. Le programme Étapes regroupe toutes les expérimentations en cours.
33équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
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Nathalie Doisy – responsable communication de la Fédération
On en parle
Le Bulletin trimestriel de l’association amicale des diabétiquesa vu le jour en 1939. Arrêtée par la Seconde Guerre mondiale,la parution a pu reprendre en 1947, sous le nom de Journaldes diabétiques. Depuis plus de 70 ans, devenu équilibre,la Fédération continue sa mission d’information.
La Fédération fête ses 80 ans ! Histoire d’un combat pour les patients diabétiques
Dans ses premières années, le
Bulletin est rédigé exclusive-
ment par des médecins : les
informations y sont médi-
cales, mais le ton militant
pour défendre les intérêts des personnes
diabétiques est déjà bien présent. Il prend
le nom d’équilibre en 1984, passe en cou-
leurs, avec une formule plus proche des
magazines grand public.
Le comité de rédaction s’ouvre aux journa-
listes professionnels dans les années 90.
Conseils pour améliorer le quotidien des per-
sonnes atteintes de diabète, innovations,
traitements, avancées réglementaires : toutes
ces thématiques ont toujours constitué la ligne
éditoriale du journal de la Fédération.
En un florilège de quinze couvertures, retrou-
vez l’histoire du premier magazine grand
public dédié au diabète.
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79701_02-35_EQUILIBRE_324.indd 34 19/06/2018 17:59
1967
2010
1949 1958
2017
1974
1990
2003
1984 1985
- 13 000 exemplaires diffusés aux abonnés et mis à disposition dans les structures de santé.
- Près de 30 000 lecteurs, un taux de circulation de trois.
- Une parution bimestrielle – 68 pages – nouvelle formule depuis janvier 2016.
- Un comité de rédaction éditorial et scientifique.
aujourd’hui, c’est :
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79701_02-35_EQUILIBRE_324.indd 35 19/06/2018 17:59
diabetelab.org
Rendez-vous sur
Illustrations : Freepik
Rester informé par mail
Donner mon avis Partager mon vécu Rencontrer
Une fois inscrit(e), je peux participer aux études et :
79701_36-67_EQUILIBRE_324.indd 36 19/06/2018 18:46
37équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
L e diabète est l’un des plus
grands défis de santé au
XXIe siècle. La prise en charge
du diabète est complexe,
coûteuse pour notre système
de soin, mais efficace comme cela a été
démontré dans les études. Les moyens
mis en œuvre : meilleure prise en charge,
nouvelles thérapeutiques, traitement
de l’ensemble des facteurs jouant sur
les complications, meilleure qualité
et organisation des soins ont permis
d’améliorer la santé des personnes
qui vivent avec le diabète.
Nous assistons à une réduction
importante et notable des principales
complications classiques du diabète :
cardiovasculaires (réduction du nombre
d’infarctus, d’accidents vasculaires
cérébraux…), amputations, atteintes
rétiniennes, neuropathies, atteintes
rénales. Les résultats de la recherche,
les moyens mis dans l’organisation
des soins, annoncent certainement
une poursuite de ces améliorations.
Et pourtant de nombreux défis persistent.
En premier lieu, celui de l’épidémie de
diabète qui se poursuit et prend des
proportions démesurées dans le monde
entier. La prévention et le dépistage du
diabète restent plus que jamais d’actualité.
Promouvoir une alimentation saine et une
activité physique régulière sont des enjeux
sociétaux majeurs pour les années à venir.
L’amélioration de l’espérance de vie des
personnes vivant avec le diabète va nous
confronter à une exposition plus longue
à la maladie diabète, mais aussi aux
complications propres du vieillissement
comme les troubles cognitifs,
l’insuffisance cardiaque ou rénale.
On voit la nécessité d’augmenter nos
connaissances sur l’évolution de ces
complications. Elles vont permettre de
prioriser les interventions cliniques et
de santé publique, d’affiner les besoins
de recherche, de donner des orientations
à notre système de santé.
Loin de vouloir être alarmiste, il s’agit
de ne pas se reposer sur nos lauriers.
Des batailles importantes ont été gagnées
et l’amélioration de la santé des
personnes diabétiques nous le prouve.
Mais d’autres batailles nous attendent.
Alors, il faut nous armer : plus
d’investissement dans la recherche
fondamentale et clinique, lancement de
campagnes de dépistage, de prévention,
prise en charge à la mesure des moyens
de chaque pays. Restons mobilisés !
« Promouvoir une alimentation saine et une activité physique régulière sont des enjeux sociétaux majeurs pour les années à venir. »
Quatre-vingts ans et encore toutes ses dents
Dr Helen Mosnier-PudarDirectrice de la rédaction
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Édito / côté médical
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Comment préparerune hospitalisation ?« Je dois être hospitalisé prochainement. À quoi dois-je penser pour que mon diabète soit bien pris en compte dansces circonstances ? »Bernard, 62 ans.
Réponse du docteur Nabil Assad, endocrinologue-diabétologue
en cabinet de ville à Paris, recueillie par François Barrot.
“La première chose à faire
est de signaler que vous
êtes diabétique au méde-
cin chargé de votre
admission dans le ser-
vice qui vous accueille. Dites-lui que
vous avez un traitement pour cela et
que vous suivez un régime adapté.
Pensez à vous munir de l’ordon-
nance de prescription de votre trai-
tement et montrez-la-lui.
J’ai une question
38 équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
79701_36-67_EQUILIBRE_324.indd 38 19/06/2018 18:46
”
En principe, le service hospitalier
dispose du matériel de surveillance
de la glycémie, et des médicaments
nécessaires à la prise en charge de
votre diabète. Par précaution, prenez
vos médicaments et, le cas échéant,
votre matériel avec vous mais le trai-
tement vous sera fourni par l’hôpital,
sous la responsabilité du médecin du
service.
Régime adaptéEn ce qui concerne le régime alimen-
taire, tous les hôpitaux fournissent
des repas spécifiquement adaptés
aux patients diabétiques. Et nombre
de services hospitaliers disposent
d’une diététicienne pour étudier les
besoins alimentaires indiqués pour
chaque patient.
Rien ne vous empêche d’emporter
votre matériel d’autosurveillance et
vos médicaments, mais si vous êtes
amené à les utiliser, signalez-le pour
ne pas faire de double prise !
Je recommande toujours aux
patients diabétiques de consulter
leur diabétologue habituel avant un
séjour à l’hôpital, comme avant tout
événement médical important d’ail-
leurs. Il rédigera des recommanda-
tions précises, sur la prise en charge
de votre diabète, à l’intention du
personnel de l’hôpital. De même,
votre diabétologue pourra examiner
les éventuelles précautions à prendre
en fonction des actes envisagés et
de votre traitement.
Précautions particulièresCertains examens et les anesthésies
peuvent en effet nécessiter de sus-
pendre la prise de vos médicaments
24 ou 48 heures avant. C’est le cas
avec la metformine pour les scanners,
par exemple. Si tous les radiologues
connaissent cette molécule et les pré-
cautions afférentes, ils ne savent pas
toujours qu’elle est présente en asso-
ciation avec d’autres dans certains
nouveaux médicaments.
Attendez-vous d’ailleurs à ce que
votre traitement par antidiabétiques
soit remplacé par de l’insuline en cas
d’hospitalisation pour de la chirurgie.
C’est un protocole fréquemment
adopté par les anesthésistes.
Diabète de type 1L’hôpital laisse le plus souvent les
patients diabétiques de type 1 assu-
rer eux-mêmes leur insulinothérapie
et leur suivi glycé-
mique, à condition
bien sûr qu’ils soient
en état physique et
moral de le faire. Là
encore, les recom-
mandations émises
par le diabétologue
habituel sont appli-
quées à l’hôpital. En
cas d’intervention chirurgicale ou
d’examen endoscopique, celui-ci
pourra d’ailleurs fournir un protocole
d’adaptation des doses d’insuline
pour son patient.
Enfin, lors de votre admission, je
vous suggère d’emporter avec vous
les examens et autres bilans médi-
caux que vous avez faits à l’extérieur
de l’hôpital. De plus en plus souvent,
les praticiens hospitaliers s’appuient
dessus, et cela évitera d’avoir à les
faire à nouveau.
Le docteurNabil Assadest endocrinologue-diabétologue.Spécialiste des maladies métaboliques, il exerce dans le 11e arrondissement de Paris.
Françoise,57 ans, diabétique de type 2
« J’ai fait un séjour dans une clinique l’an passé, sans rapport avec mon diabète, pour une petite intervention chirurgicale. J’avais consulté mon diabétologue avant, et il avait fait un courrier pour le médecin du service. À mon arrivée, on a pris en charge mon diabète, avec suivi de la glycémie et médicaments. Puis, avant l’opération elle-même, le traitement a cédé la place à de l’insuline. En sortant, j’ai recommencé à prendre mes médicaments habituels. »
100 %des patients diabétiques
seront hospitalisés
un jour…
« Certains examens etles anesthésies peuvent nécessiter de suspendre la prise de vos médicaments 24 ou 48 heures avant. »
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on
Dr Raphaël ScharfmannAprès une formation médicale puis une thèse en physiologie du développement, il s’intéresse en post-doc aux États-Unis (Salk Institute, Californie) au transfert de gènes médié par des rétrovecteurs. Il vient ensuite, par hasard, aux différents facteurs de régulation de la masse fonctionnelle des cellules ß et s’y consacre pleinement désormais.Sa recherche a été soutenue par la Fondation Francophone pour la Recherche sur le Diabète, dont la Fédération est partie prenante.
Cellules ßpancréatiques des lignées immortelles comme outil de travailAvec le Dr Raphaël Scharfmann, directeur de l’équipe Inserm « Contrôle du développement des cellules endocrines pancréatiques ». Dr Brigitte Blond
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Rencontre
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es recherches conduites dans le laboratoire
visent principalement à accroître la connais-
sance, des cellules ß en particulier. D’ores
et déjà reconnue comme utile, cette
connaissance devrait porter ses fruits thé-
rapeutiques dans… un futur le plus proche
possible. Premiers jalons.
Dans le pancréas, aux côtés des glandes
exocrines, les plus nombreuses, qui fabri-
quent les enzymes digestives, sont dispersés
les tout petits îlots de Langerhans, composés
des cellules ß insulinosécrétrices.
© T
hie
rry B
orr
ed
onL Préparation d’échantillons d’îlots pancréatiques.
Les îlots ne représentent que 1 % de la glande pancréatique.
Dans un pancréas normal, les réserves en insuline permettraient de tenir 15 jours si les cellules ß arrêtaient subitement de fonctionner.
La cellule ß renferme un noyau et des gra-
nules qui contiennent des réserves d’insu-
line. Ceux-ci s’ouvrent pour se déverser à la
demande, au bon moment, quand le taux
de glucose sanguin augmente. Les granules
sont ensuite, au fur et à mesure de la pro-
duction d’insuline, à nouveau remplis.
La cellule ß ne fonctionne donc pas à flux
tendu et « l’on disposerait de réserve, pour
15 jours environ, si elle ne produisait plus
d’insuline temporairement », indique le
Dr Scharfmann.
« Les pistes thérapeutiques de l’avenir dépendent de la mise à disposition la plus large possible d’hypothèses et d’outils de recherche. »
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Un étudiant en thèse prépare les acides nucléiques provenant des cellules pancréatiques.
Usine en grève« Les cellules ß sont de véritables minuscules
usines qui, dans des formes particulières de
diabète, de type 2 par exemple, peuvent “se
mettre en grève” », résume-t-il. La fonction
de la cellule ß devient insuffisante au regard
des besoins…, à la différence d’un diabète
de type 1 où ces cellules ß sont mortes.
« Nous nous sommes attachés à définir les
facteurs qui influent la masse fonctionnelle
des cellules ß, c’est-à-dire à la fois leur
quantité et leur qualité (leur bon fonctionne-
ment), chez le rongeur et chez l’homme »,
décrit le Dr Scharfmann.
Cette masse fonctionnelle est-elle régulée
par le nombre de cellules ß qui se forment
pendant le développement, la vie utérine ou
la période périnatale ? Est-elle régulée par la
fonction des cellules ß, autrement dit leur
capacité à produire et sécréter de l’insuline ?
Ou encore par le maintien du statut différen-
cié de la cellule ß ?
« Dans mon esprit, une cellule ß “en grève”
s’est dédifférenciée, traduit-il ; elle a perdu
ses propriétés spécifiques, sa capacité à
produire et à sécréter de l’insuline au bon
moment. »
Modèles sur mesureDes modèles pour chacun de ces différents
mécanismes de fonction/dysfonction ont
ainsi été développés dans le laboratoire dont
le Dr Scharfmann a la responsabilité. Chaque
modèle, de rongeur ou d’humain, étant un
modèle… « La puissance des résultats obte-
nus dépend de la confrontation de ces diffé-
rents modèles, étudiés en parallèle : elle est
toujours fructueuse », note-t-il.
Il est impossible de travailler sur des cel-
lules ß humaines exclusivement, qui pro-
viennent de donneurs décédés. Ce matériel
est rare et cher : les îlots prélevés doivent
être purifiés ; un travail d’artisan, limité par le
nombre d’organes certes, mais encore par
la reproductibilité difficilement contrôlable
des opérations (fonction de la taille du
pancréas et de son degré de fibrose par
« Nos lignées, utilisées par de multiples équipes dans le monde, ont fait la preuve de leur utilité. »
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Rencontre
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Faire œuvre utileUn laboratoire académique
a pour vocation d’améliorer
les connaissances.
Des connaissances utiles.
Ainsi, les programmes de
thérapie cellulaire du diabète
où l’on crée à partir
de cellules multipotentes
des cellules ß bénéficient
à l’évidence des informations
produites sur le développement
et la fonction de ces cellules.
Elles sont aussi précieuses
pour comprendre les
différentes formes de diabète
(néonatal, gestationnel, etc.).©
Thie
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on
Une ingénieure réalise des coupes de tissus pancréatiques.
Pr Étienne Larger,chef du service de diabétologie Hôtel-Dieu de Paris et Cochin
Sans patient volontaire, point de recherche…« Ce sont nos patients qui, parce qu’ils ont donné certaines de leurs cellules de leur vivant (des lymphocytes), alors mises en présence des lignées du Dr Scharfmann, permettent de mieux comprendre ce qui caractérise une cellule ß et ce qui la détruit.Ces lignées, un outil formidable, sont l’amorce d’une thérapie cellulaire du diabète, voire de sa guérison par l’administration de cellules capables de sécréter de façon régulée de l’insuline, et ce sans traitement immunosuppresseur. Le pancréas artificiel aujourd’hui proposé n’étant à l’évidence qu’une étape, importante certes, mais une étape… »
exemple). Enfin, ces cellules sont post-mito-
tiques, ne se multiplient pas et meurent par
conséquent en culture, inexorablement, au
fil du temps.
Lignées de cellules ß« Grâce à nos connaissances sur la biologie
du développement de ces cel lules,
acquises par l’étude de nos modèles, nous
avons créé une source illimitée de cellules ß
humaines, les premières lignées au monde
de cellules ß fonctionnelles », souligne le
Dr Scharfmann. Et ce, par une technique
d’oncogenèse ciblée où leur est transférée
la capacité à se multiplier de façon illimitée.
« Ce n’est bien sûr pas un matériel destiné
à la greffe d’îlots, prévient-il, mais un outil
remarquable pour répondre aux questions
des chercheurs sur les différents para-
mètres des cellules ß humaines. Et ainsi
découvrir de nouvelles approches pour les
protéger, augmenter leur activité, etc. »
En utilisant ces lignées, l’on est capable de
modéliser dans une boîte de culture des
formes spécifiques de diabète, de dévelop-
per des modèles, de destruction de
cellules ß humaines par les lymphocytes (du
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on
Analyse des profils protéiques de cellules bêta-pancréatiques.
système immunitaire), de reconstruire ces
interactions cellules ß/lymphocytes et ainsi
de comprendre la façon dont les cellules ß
meurent pour mieux les protéger un jour…
Autre exemple de l’utilité des lignées :
« Nous avons appris, décrit-il, que si le
glucose induit la sécrétion de l’insuline par
les cellules ß, il régule aussi l’expression des
gènes, de l’insuline, d’autres gènes à effet
protecteur, etc. ». Ce sont les lignées de
cellules ß qui rendent accessible la compré-
hension des mécanismes de régulation.
Espoirs permisEn donnant la possibilité d’étudier la survie ou
la mort cellulaire, la fonction des cellules ß,
elles permettent aussi d’espérer la découverte
de nouveaux médicaments en prévention ou
en traitement du diabète.
La masse fonctionnelle dépend donc du
volume et de la fonction des cellules ß, leur
nombre n’étant pas lié à la capacité des cel-
lules ß, ou des cellules progénitrices, à se
multiplier.
« Il existe par contre un facteur, ou plutôt
deux, le FGF 10 et le FGF 7 (pour Fibrosis
Growth Factor) dont nous avons vu, dans nos
modèles expérimentaux, qu’ils amplifiaient
la capacité de multiplication des cellules pro-
génitrices », observe-t-il. Cette découverte,
rendue possible par les modèles construits
au sein de l’équipe, permet aujourd’hui aux
“artisans” des greffes d’îlots de favoriser la
conversion de cellules souches multipo-
tentes en cellules ß en introduisant l’un de
ces deux facteurs. « Si nous n’attendons pas
de retombées directes, immédiates de nos
travaux, conclut-il, nous contribuons certai-
nement à la connaissance. »
Transfert de matériel/Esprit d’équipesUne entreprise de biotech (Univercell
Biosolutions) a été créée par le laboratoire
(académique) au sein de l’Unité pour fournir aux
collègues chercheurs, du privé ou du public,
les lignées de cellules ß. Plus de 150 laboratoires
dans le monde travaillent avec les outils
développés par l’équipe du Pr Scharfmann.
Grâce à eux, de très nombreux travaux
de recherche académique et privée
ont été publiés.
www.institutcochin.fr/la-recherche/emd/equipe-scharfmann
En savoir +
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Préparationde membranesqui supportent les protéines pancréatiques.
Une ingénieure examine les coupes de pancréas à la recherche de cellules ß.
LexiquePost-mitotiqueStade qui suit la mitose, division d’une cellule mère en deux cellules strictement identiques génétiquement.
Cellule multipotente Cellule capable de donner naissance à tous types de cellules.
Oncogénèse Transformation d’une cellule normale en cellule cancéreuse.
Cellules progénitricesCellules les plus jeunes, susceptibles de se différencier, de se multiplier et de mûrir.
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VOUS ?
1. Brod M. et al. The impact of non-severe hypoglycemic events on daytime function and diabetes management among adults with type 1 and type 2 diabetes. Journal of Medical Economics. 2012. 15:5, 869-877.
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Médecingénéraliste,ou le diabèteau quotidien
Au fil des années, la part des personnes diabétiques a-t-elle augmenté dans votre patientèle ?Oui, dans mon cabinet comme au niveau
national. La progression est bien sûr
principalement sensible dans le diabète
de type 2. Cela tient à une évolution
du mode de vie qui ne favorise ni une
alimentation équilibrée ni une activité
physique suffisante, mais aussi à un
dépistage plus précoce qui permet de
repérer le diabète suffisamment tôt.
Lorsque vous diagnostiquezun diabète, adressez-vous systématiquement votre patientà un endocrinologue ?S’il s’agit d’un diabète de type 1, bien
entendu. Dans ce cas, l’intervention du
spécialiste est indispensable. S’il s’agit d’un
diabète de type 2 repéré précocement à
l’occasion d’un examen sanguin de routine,
et a fortiori s’il s’agit d’un diabète latent –
un prédiabète –, je vais intervenir dans un
premier temps en essayant de faire adopter
des comportements hygiéno-diététiques
plus favorables et dans un second temps,
si les résultats ne sont pas probants,
en installant un traitement médicamenteux.
Même si le diabète est bien équilibré –
et à plus forte raison lorsque des maladies
intercurrentes viennent compliquer le
tableau – mon rôle est aussi d’organiser
le parcours de soins de mes patients
et de coordonner l’action des professionnels
de santé.
Pensez-vous que l’adhésion au traitement des patients diabétiques est bonne ?Là encore, faisons la différence entre
diabète de type 1 et diabète de type 2.
Dans le premier cas, il s’agit de sujets
dépistés jeunes qui ont très tôt pris
l’habitude de vivre avec la maladie et la
connaissent. Ce n’est évidemment pas
facile mais, dans le second cas, ce sont
des sujets plus âgés qui sont concernés,
dont les modes de vie sont déjà ancrés
depuis longtemps et qui ne s’attendaient
souvent pas au diagnostic. Chez eux,
le respect des règles hygiéno-diététiques
est alors plus difficile à intégrer que la prise
quotidienne de médicaments…
Désigné comme médecin traitant par 98 % des Français, le généralisteest aussi celui qui, le plus souvent, diagnostique un diabète.Son statut de coordonnateur l’amène à intégrer la maladie dans son suiviet à aménager le parcours de soins des patients. Entretien Claudine Colozzi
Germinal Busalb, Médecin généraliste au Perreux-sur-Marne, il exerce depuis 1985.
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Métier
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À l’occasion des États Généraux de la bioéthique, la Fédération s’est positionnée sur la santé environnementale. Découvrez ici sa contribution.Claire Desforges, responsable des affaires publiques à la Fédération
La révolution épigénétique a permis « la fin
du tout génétique »1 : ce que nous man-
geons, ce que nous respirons ou ce que
nous buvons influe sur l’expression de nos
gènes et peut conduire sur le plus long
terme à des modifications de notre méta-
bolisme. Cette « révolution épigénétique »2
doit pourtant se confronter à une volonté
politique et scientifique encore largement
insuffisante. Le diabète, notamment de
type 2 est l’exemple même de ce paradoxe.
Aujourd’hui, si de nombreuses incertitudes
persistent sur les origines de cette maladie
que l’on sait multiple, il est admis qu’elle
provient d’interactions entre des gènes et
l’environnement.
Aujourd’hui, la recherche n’a apporté que
10 % des réponses au caractère d’héritabi-
lité du diabète. Malgré toutes les incerti-
tudes, l’épigénétique apparaît comme « un
instrument susceptible de contribuer à la
modernisation des politiques publiques de
santé. »3 Fort de ce constat, la Fédération
Française des Diabétiques appelle à des
propositions concrètes.
Donner aux citoyens les moyens de maintenir leur capital santé- Dédier du temps scolaire à l’éducation
pour la santé.
- Favoriser la création d’accords avec les
pouvoirs publics et les industriels de
l’agroalimentaire pour réduire le taux de
sucre et de graisse dans l’alimentation
transformée.
- Établir une taxe pollueur-payeur pour les
produits ayant un fort taux de sucre et de
graisse.
Donner les moyens (financiers) à la recherche environnementale- Investir dans la recherche pour permettre
d’identifier les substances présentant un dan-
ger comme les perturbateurs endocriniens.
- Faire des perturbateurs endocriniens un
axe prioritaire de la recherche européenne.
- Créer un groupe international de scienti-
fiques indépendants pour rendre des avis
objectifs sur les substances suspectées
d’être des perturbateurs endocriniens4.
- Développer des critères d’identification
au-delà des biocides ou produits
pharmaceutiques5.
- Instituer des enseignements d’épigénétique
dès le début des filières scientifiques6.
- Créer une section de l’épigénétique au
sein du Conseil national des universités7.
Prioriser les politiques publiques favorables à la santé- Établir une évaluation d’impact sur la
santé avant l’élaboration de toutes poli-
tiques publiques.
1. Henri Atlan, La fin du « tout génétique » ?
2. Joël de Rosnay, La symphonie du vivant.
3. Rapport de l’office parlementaire d’évaluation des
choix scientifiques et technologiques sur « les enjeux
et les perspectives de l’épigénétique dans le domaine
de la santé ».
4 et 5. Rapport d’information de Mme Patricia Schillinger,
sénatrice du Haut-Rhin et M. Alain Vasselle, sénateur de
l’Oise : « Les perturbateurs endocriniens dans les produits
phytopharmaceutiques et les biocides ».
6 et 7. Rapport de l’Office parlementaire d’évaluation
des choix scientifiques et technologiques sur « les
enjeux et les perspectives de l’épigénétique dans le
domaine de la santé », par M. Alain Clayes et Jean-
Sébastien Vialatte, députés.
La santé environnementale ©
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Parlons-en
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Professionnels de santé et soignants, la Fédération Française des Diabétiques vous forme sur le diabète
Afin de promouvoir ses programmes d’envergure nationale, la Fédération Française des Diabétiques a mis en place, depuis 2008, la formation d’adhérents bénévoles permettant à ceux-ci d’être les ambassadeurs et les porteurs des actions de l’association.
formations sont disponibles :
« Vivre avec le diabète » centrée sur le vécu de la maladie
« Le diabète : connaitre, prévenir, accompagner »
pour mieux comprendre la maladie, ses traitements, son évolution
« Prendre en charge la personne âgée diabétique »,
destinée aux professionnels de santé et soignants
accompagnant ce public spécifique.
La Fédération Française des Diabétiques en tant qu’acteur de santé, a décidé de compléter ses activités de formation des professionnels de santé et des soignants pour développer leurs connaissances et leurs compétences afin de mieux prendre en charge les patients diabétiques.
Le + de ces formations Des patients diabétiques participent et témoignent.
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3
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Les neuropathies diabétiques
personnes diabétiques de type 1
comme chez les diabétiques de
type 2 après une vingtaine
d’années d’évolution du diabète.
« Toutes les neuropathies
diabétiques ne sont pas
symptomatiques, c'est-à-dire
qu’elles sont discrètes et peuvent
passer inaperçues, prévient le
Dr Pierre Lozeron. C’est le cas
pour 30 à 50 % des malades,
et l’atteinte est souvent découverte
Un patient diabétique
sur deux connaîtra
une neuropathie liée à
son diabète au cours
de l’évolution de sa
maladie. Il importe donc de savoir
ce que c’est et ce que l’on peut
faire pour la prévenir, en éviter
l’aggravation et en traiter les
symptômes. La prévalence* des
atteintes nerveuses du diabète
s’élève en effet à 50 % chez les
Les atteintes du système nerveux sont des complications fréquentes du diabète. Pourtant, elles restent peu connues des patients. Le Dr Pierre Lozeron1, neurologue, fait le point. François Barrot
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Les neuropathies sont à l’origine des plaies du pied diabétique. Les patients doivent examiner leurs pieds tous les jours pour s’assurer de leur bon état. Un dépistage annuel est également indispensable (La 16e journée nationale de la santé du pied en a rappelé l’importance le 7 juin dernier).
LE SAVIEZ-VOUS ?
?LE SAVIEZ-
VOUS ?
?
50 équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
Dossier médical
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fortuitement à l’occasion d’un
examen ou par la manifestation
d’une complication, comme une
plaie au pied. » Responsable d’une
insensibilisation des extrémités,
cette affection favorise en effet les
plaies des pieds, qui peuvent
conduire à des amputations (cf.
équilibre n° 311, p. 50). À l’inverse,
elle peut aussi provoquer des
douleurs des membres inférieurs,
handicapantes et difficiles à traiter.
Douleurs neuropathiques« Bien souvent, les patients
endurent des douleurs inexpliquées
et ne font pas le lien avec leur
diabète, explique le spécialiste.
Du coup, ils n’en parlent pas à leur
médecin, tentent de les traiter avec
les médicaments antalgiques
(antidouleurs) habituels et attendent
longtemps sans parvenir à les
vaincre. » Car les douleurs
neuropathiques résistent aux
traitements utilisés contre les
douleurs nociceptives*, comme
le paracétamol, l’aspirine ou les
anti-inflammatoires. Typiquement,
ce sont des souffrances nocturnes,
des sensations de brûlures, de
froid douloureux, éventuellement
associées à des picotements.
Elles peuvent être déclenchées par
un stimulus normalement indolore,
comme le contact des draps sur
le pied, ou de la chaussette en
s’habillant. Ces douleurs sont
plutôt ressenties en surface, mais
peuvent aussi quelquefois être
perçues comme profondes. « Ces
douleurs chroniques, lancinantes,
affectent le moral des patients,
indique le praticien. Il ne faut pas
les négliger. » Plus rarement,
la neuropathie se manifeste sous
la forme de fourmillements
désagréables dans les pieds, voire
de troubles de l’équilibre.
Le système nerveux végétatif aussiÀ cette atteinte des nerfs
périphériques est souvent associée
une atteinte du système nerveux
végétatif. Celui-ci innerve les
organes, les glandes, le cœur,
la peau… Il est responsable
des actions non soumises
au contrôle volontaire, comme
le fonctionnement de la digestion,
de la circulation sanguine,
de la pression artérielle. Les
manifestations des neuropathies
végétatives sont variées. Il peut
s’agir d’une tachycardie* au repos,
d’une hypotension orthostatique –
un malaise lorsqu’on se met
debout. L’atteinte des nerfs
innervant le système cardio-
vasculaire, avec les troubles
du rythme cardiaque, constitue
le principal facteur de mortalité
chez les diabétiques.
Équilibrer le diabète sans précipitation !Le traitement du diabète peut induire des maladies des nerfs. Ainsi, le rétablissement trop rapide de l’équilibre glycémique entraîne parfois des douleurs très invalidantes ou des troubles dysautonomiques*, hypotension orthostatique, tachycardie et impuissance. La meilleure façon de traiter ces problèmes est de les prévenir, notamment en prenant un peu de temps pour équilibrer le diabète. Cet objectif essentiel pour la santé des patients doit être atteint au bon rythme, en quelques mois plutôt qu’en quelques semaines.
« Les neuropathies peuvent causer des douleurs, des troubles fonctionnels et des plaies gravissimes du pied. »
50 %
30 % à 50 %
des patients diabétiques subissent des neuropathies liées à leur maladie
des neuropathies diabétiques sont asymptomatiques et découvertes fortuitement
51équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
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Plus rarement, les neuropathies
végétatives peuvent provoquer des
troubles digestifs désagréables
(pesanteur gastrique) voire peuvent
gêner l’absorption des
médicaments par l’organisme.
Cette gastroparésie* peut entraver
la prise en charge du diabète et
le contrôle de la glycémie.
« Malgré la fréquence de ces
troubles chez les personnes
diabétiques, le diagnostic ne doit
pas exclure la recherche d’autres
causes éventuelles, indique le
médecin. Effectivement, la
neuropathie peut être liée à la prise
de certains médicaments
antidiabétiques, induisant un déficit
en vitamine B12, à une insuffisance
rénale ou à une hypothyroïdie*. »
Facteurs de risque et mécanismes multiplesLes principaux facteurs de risques
de la neuropathie diabétique sont
la durée du diabète et le
déséquilibre glycémique. D’autres
facteurs favorisent cette affection
chez les personnes diabétiques
de type 1 comme de type 2, en
particulier l’hypertension artérielle,
l’hypertriglycéridémie* et l’obésité
– des éléments associés au
syndrome métabolique*.
Les mécanismes aboutissant
à l’atteinte des nerfs sont multiples.
Les cellules nerveuses elles-mêmes
sont directement altérées par
l’hyperglycémie. Mais en plus
l’atteinte des microvaisseaux*,
également associée à l’excès de
glucose dans le sang – responsable
aussi des lésions rétiniennes et
rénales –, affecte l’oxygénation
des nerfs. La neuropathie du
diabète se caractérise par une
perte en fibres nerveuses, petites
et grosses, et un défaut de la
régénération de ces fibres.
Patrick, 60 ans, diabétique de type 2
« Ma neuropathie est venue insidieusement. J’avais un diabète mal équilibré, avec une hémoglobine glyquée à 9 %. Depuis quelques mois, je souffrais de brûlures inexpliquées dans les pieds. En fait, en y repensant, ça faisait deux ou trois ans que je ressentais des picotements au même endroit. Mais un jour, ces manifestations pénibles se sont muées en douleurs intolérables. Je ne supportais plus mes chaussettes, je n’en dormais plus la nuit ! Mon médecin traitant m’a prescrit du paracétamol, mais ça n’a pas eu d’effet. Finalement, le diabétologue m’a donné un traitement spécifique pour les douleurs neuropathiques, ça va beaucoup mieux ainsi. »
Prise en charge des causes, traitement des symptômes« Aucun médicament n’a fait la
preuve de son efficacité à soigner
les neuropathies diabétiques. Il
s’agit donc d’en traiter les causes,
raconte le Dr Lozeron.
Logiquement, la prise en charge
s’est orientée sur le premier facteur
de risque maîtrisable, l’équilibre
glycémique. Chez les personnes
diabétiques de type 1 cette
approche fonctionne bien. Elle
permet de faire régresser les
neuropathies déclarées, et elle
s’est même révélée efficace à
prévenir leur survenue dans 60 %
des cas. » Dans le diabète de
type 2, le contrôle glycémique est
important aussi, pour éviter la
progression de l’atteinte des nerfs,
mais il ne permet pas de
récupération du capital nerveux
perdu. Le contrôle d’autres
facteurs de risque, comme
l’hypertriglycéridémie ou le déficit
en vitamine B12, semble également
contribuer à maîtriser l’évolution de
la maladie ou de ses symptômes.
Il en va de même avec les facteurs
Des troubles nerveux raresEn plus de la neuropathie
diabétique la plus courante,
il existe aussi des formes
rares d’atteintes des nerfs.
L’une d’entre elle affecte la
cuisse, survient brutalement
et occasionne des douleurs très
violentes. Contrairement aux
autres affections nerveuses du
diabète, elle peut entraîner des
séquelles motrices par atrophie
du muscle quadriceps.
Elle doit être prise en charge
rapidement par un traitement
aux corticoïdes, qui calme
les douleurs et enraye la
progression de la maladie.
52 équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
Dossier médical
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www.federationdesdiabetiques.org/information/complications-diabete/neuropathieVous pouvez aussi télécharger la brochure « Partez du bon pied », à disposition dans votre
espace personnel sur le site de la Fédération www.federationdesdiabetiques.org
En savoir +
d’aggravation des neuropathies
diabétiques que sont l’insuffisance
rénale, la maladie des grosses
artères, la consommation de tabac
et d’alcool.
« L’équilibre glycémique ne traite
pas les douleurs qui doivent faire
l’objet d’une prise en charge
spécifique », ajoute le Dr Lozeron.
Quatre types de médicaments
s’avèrent efficaces et sont prescrits
avec une progression dans le
traitement. Les premiers
appartiennent à une famille
d’antiépileptiques et sont donnés
dans cette indication à de faibles
dosages. Les deuxièmes sont des
antidépresseurs, utilisés sans
rapport avec l’état moral du patient,
et ici aussi à faible dose. Ils
peuvent être pris en association
entre eux. Pour les formes plus
sévères des médicaments
© iS
tock
LexiqueDouleurs nociceptives Douleur due à une stimulation persistante et excessive des récepteurs périphériques de la douleur (comme des coups de marteau…).
Gastroparésie Trouble de la vidange de l’estomac.
Hypertriglycéridémie Taux excessif de triglycérides dans le sang.
Hypothyroïdie Production insuffi sante d’hormones thyroïdiennes.
Maladie des petits vaisseaux Atteinte des petits capillaires, qui peuvent s’obstruer sous l’action de l’hyperglycémie chronique.
MicrovasculaireRelatif aux petits vaisseaux (veinules, capillaires, artérioles…).
PrévalenceNombre de cas parmi la population des patients (diabétiques).
Syndrome métaboliqueEnsemble de signes physiologiques accroissant le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral.
TachycardieRythme cardiaque anormalement rapide au repos (>100 bpm).
Troubles dysautonomiquesAffectant le système nerveux végétatif.
morphiniques et dérivés sont
prescrits2. Enfin, il existe des
patchs d’anesthésiques réservés
aux douleurs localisées.
* Voir Lexique.
1. Neurologue à l’hôpital Lariboisière à Paris, spécialiste des neuropathies diabétiques.
2. Morphine, codéine, tramadol.
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Aidez-nous à lutter contre le diabèteLa Fédération Française des Diabétiques
a besoin de vous au quotidien pour :
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17 € après réduction fiscale.
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Le diabète, c’est dans la boîteSara Ghazlane est diabétique de type 1 depuis ses 16 ans. Ce sont les difficultés rencontrées et le poidsdu quotidien des traitements qui lui ont donné l’idée de mettre au point une « Diabox », une box-cadeau adressée chaque mois aux patients qui, comme elle, ont besoin d’un petit coup de main pour mieux vivre avec la maladie.
Sara Gazhlane
Olga Gretchanovsky
55équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
Portraits
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A ujourd’hui, Sara Ghazlane a
21 ans. Elle vient d’achever sa
quatrième et dernière année
à la Neoma Business School
de Rouen et s’apprête à intégrer
le master Entrepreneuriat et management
de l’innovation à l’EM Lyon Business School.
Un parcours de vie qui l’a amenée à conjuguer
les exigences de son diabète avec celles de ses
études…, parcours brillant côté études mais
plus chaotique côté maladie. « La découverte
de mon diabète a été comme une bombe
qui me tombait sur la tête », explique Sara.
« J’avais 16 ans et, à cet âge-là, on a
l’impression que rien ne peut arriver de grave.
La révélation a été d’autant plus difficile à
accepter que j’étais loin de chez moi,
heureusement avec mes parents, en vacances
sur l’île de la Réunion. J’avais déjà perdu
beaucoup de poids mais je mettais cela sur
le compte de la fatigue de l’année. Je buvais
énormément d’eau sans que cela m’inquiète :
j’ignorais tout des symptômes du diabète.
Les heures de vol, le climat ont eu raison de ma
résistance. Mes parents m’ont accompagnée
dans une pharmacie et le testeur de glycémie
n’a laissé aucun doute… ».
« J’ai fait à peu près tout ce qu’il ne faut pas faire »Passage par l’hôpital de Saint-Denis, puis retour
en France pour confirmation de la prise en
charge à l’Hôtel-Dieu. Le diabète et son
traitement avaient fait leur entrée dans sa vie.
Au début, Sara se montre très disciplinée mais
le rythme d’une jeune étudiante ne favorise pas
toujours les comportements raisonnables.
Des cours, des stages, mais surtout l’envie de
vivre « comme avant » et Sara lâche prise
progressivement. Elle ne se pique que de temps
en temps, puis plus du tout pendant trois jours…
Rentrée à Noël chez ses parents, elle va mal,
son hémoglobine glyquée atteint des sommets.
C’est alors le déclic salutaire. Après être passée
tout près de la catastrophe, Sara retrouve
la volonté de se soigner. « J’avais fait à peu
près tout ce qu’il ne faut pas faire quand on est
diabétique », reconnaît-elle.
Elle part à nouveau à l’étranger, réfléchit à ce
qui pourrait aider des personnes diabétiques
comme elle à garder le moral, à créer un lien
communautaire. « Je n’étais pas seule mais
aucun des amis de mon âge n’était diabétique.
C’est comme cela que j’ai eu l’idée de la Diabox.
Une box presque comme les autres mais
contenant des produits d’hygiène, des crèmes,
des chaussons exfoliants, des bonbons sans
sucre, un petit livret-magazine avec des conseils
de nutritionnistes, des trucs et astuces, etc.
À ma grande surprise, je me suis aperçue
que ce genre de box (comme pour les loisirs,
les vacances, le bien-être) n’existait pas alors
que beaucoup de diabétiques auraient aimé
comme moi la recevoir, sortir de la logique
diabète = contrainte. »
Rendez-vous en septembreSara profite d’un stage aux États-Unis pour
vérifier qu’aucun projet proche du sien n’est déjà
sur le marché ou n’est en cours de réalisation.
« On pourrait être surpris de constater qu’aux
États-Unis, on ne trouve pas ce genre de box.
Mais, outre-Atlantique, les produits de diététique
et d’hygiène destinés aux diabétiques sont déjà
largement diffusés, promus par la publicité.
Cette banalisation prévient le sentiment de
marginalité et de solitude que l’on peut éprouver
en Europe et notamment en France. »
Rassurée sur la faisabilité de son projet, Sara l’a
d’abord abrité au cœur de l’incubateur de son
école de commerce, la Neoma Business School,
où les premiers jalons d’une vraie start-up
ont été posés.
Déjà, plusieurs hôpitaux et laboratoires
parapharmaceutiques ont manifesté leur intérêt
pour la Diabox. Et maintenant, rendez-vous
au mois de septembre pour le lancement.
« Avec la Diabox, j’ai d’abord pensé à ceux qui, comme moi, veulent sortir de la logique diabète = contrainte »
56 équilibre - Juillet-août 2018 - N° 324
Portraits
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Portrait expressSara GhazlaneÀ 21 ans, Sara a déjà un parcoursavec le diabète. Un diabète de type 1 diagnostiqué lorsqu’elle avait 16 ans. Le bac en poche, elle a entamé des études exigeantes à la Neoma Business School de Rouen où elle a pu cultiver ses désirs d’entrepreneuriat. Des errements répétés dans le suivi de ses traitements auraient pu compromettre ses rêves professionnels, mais elle a fort heureusement su ymettre un terme. Son projet de Diabox, box destinée aux diabétiques, l’a sans doute aidée à reprendre le contrôle.Sara vient d’obtenir son diplôme Business et Management à Rouen et s’apprête à intégrer l’EM Lyon Business School pour y achever son cursus, tout en développant son projet de Diabox.
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L ’Association Française des
Diabétiques » a été fondée
le 25 mars 1938 par Maître PAZ,
avocat , homme pol i t ique
et patient diabétique pour que
« tous puissent avoir accès à l’insuline ».
L’association est donc née de cette volonté
de solidarité et d’engagement. Elle est
reconnue d’utilité publique par décret du
7 décembre 1976 avec pour objet : la
défense des droits d’accès des personnes
diabétiques à des soins de qualité et la lutte
contre les discriminations liées à leur
maladie ; l’accompagnement de l’améliora-
tion de la qualité de vie des personnes
atteintes de diabète ; l’information et la pré-
vention en matière de diabète.
En 2018, elle poursuit ses missions d’origine
avec toujours la même énergie et la même
conviction en menant des actions pour
améliorer la vie quotidienne et la prise en
charge des personnes atteintes de diabète,
pour qu’elles puissent conduire leur projet
de vie. Les États Généraux du Diabète et
des Diabétiques qui se déroulent en ce
moment en sont la preuve vivante !
«
Depuis sa création, il y a 80 ans, l’Association Française des Diabétiques, devenue aujourd’hui Fédération Française des Diabétiques, fonde ses actions sur la solidarité, l’entraide et l’engagement afin d’améliorer la qualité de viedes personnes diabétiques. Quelles évolutions ? Quelle histoire ?Et surtout, quelles avancées pour les patients ?La Rédaction
La Fédération fête ses 80 ans ! Histoire d’un combat pour les patients diabétiques
Engagements
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1938 - 1997 Une association de professionnels
de santé pour les patients
2003 Les patients prennent le pouvoir.
« AFD, un acteur de santé »25 mars 1938 Fondation de l’AssociationFrançaise des Diabétiques
1964Prise en charge du diabète au titre d’Affection Longue Durée
7 décembre 1976 L’Association est reconnue
d’utilité publique
2015 Création du Diabète
LAB, 1er living lab dédié au diabète
1989 Création du 1er contrat assurance emprunteur
1989 Remboursement des premiers lecteurs de glycémie
2000 Remboursement de la pompe à insuline externe
2003 L’AFD devient une association de patients dirigés par les patients
2015 - 2018 Une Fédération de patients
militante et innovante
2007 - 2015 S’unir pour agir
2007 L’AFD obtient l’agrément du ministère en chargede la santé
2008 Mise en place de la formation des Bénévoles Patients Experts
2017 La Ministre de la Santé
s’engage à faire évoluer les textes réglementaires encadrant
l’accès à un certain nombre d’emplois interdits aux personnes diabétiques
2017 Lancement des 1er États Généraux du Diabète et des Diabétiques.
2012 Lancement de la 1ère campagne de prévention du diabète
2017 - 2018 Les patients pourront bénéficier du remboursement de plusieurs dispositifs de mesure du glucose en continu grâce à l’action de la Fédération.
1938
2018
2011 Affaire du Médiator : Contribution à la mise en place d’une procédure d’indemnisation équitable des victimes
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gence S
traté
act
59équilibre - Juillet-Août 2018 - N° 324
Les 80 ans de la Fédération Française des DiabétiquesHistoire d’un combat pour les patients diabétiques
Transmettre l’espoir de vaincre un jour le diabète
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L’AFD 85-49 intervient en milieu scolaireCela fait désormais plus d’un an
et demi que l’AFD 85-49
(Vendée/ Maine et Loire) a pris
la décision de faire de la préven-
tion en milieu scolaire. Avant de
débuter les actions auprès des élèves, il a
semblé nécessaire à cette équipe de béné-
voles motivés de se former à la fois sur le
fond, mais aussi sur la posture et la pédago-
gie à adopter pour ce type d’intervention.
Ces formations sont proposées par le Siège
de la Fédération Française des Diabétiques
à l’ensemble des bénévoles de ses associa-
tions fédérées. L’AFD 85-49 a également pu
bénéficier de l’expérience, de l’accompagne-
ment et des supports des AFD 79 et 86,
précieuse aide pour débuter cette aventure.
Format de la séance proposée aux élèves :
- Public : niveau collège « cinquième ».
- Missions : informer sur le diabète et ses
facteurs de risque en amenant les jeunes à
se questionner sur leurs habitudes de vie
(alimentation et activité physique) et les
conséquences qu’elles peuvent avoir sur leur
santé : diabète et obésité.
- Format : vidéos, ateliers interactifs et débats.
- Durée : 1 h 30, 2 h.
- Lien avec le programme scolaire : discipline
de Sciences et Vie de la Terre, les élèves ont
une partie « Fonctionnement de l’organisme
et besoin en énergie ».
La prise de contact avec les établissements
scolaires s’est dans un premier temps faite
de façon très administrative puis, rapide-
ment, l’engouement autour de ces temps
d’échanges a permis aux bénévoles d’être
très largement sollicités. Le bouche-à-oreille
a donné la possibilité à l’association d’élargir
son domaine d’intervention.
« Les élèves sont très intéressés par le sujet,
les classes sont dynamiques, les échanges
sont riches. Ils ont plein de questions, c’est
très agréable d’intervenir auprès de ce public
attentif. Je prends vraiment beaucoup de plai-
sir à intervenir auprès des jeunes, de voir leurs
réactions, leurs questionnements », témoigne
Camille, coordinatrice bénévole du projet au
sein de l’AFD 85-49.
Des séances effectuées dans 16 classes ont
permis aux bénévoles de rencontrer près de
400 élèves. Avec une motivation intacte
voire renforcée par ces nombreuses ren-
contres, l’association prépare d’ores et déjà
la rentrée 2018.
En direct des régions
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SEMAINE DE PRÉVENTION 2018
Une 7e éditionsur le thèmede l’équilibre
À l’occasion de ses 80 ans,la Fédération Française des Diabétiques organise tout au long de l’année 2018, les États Généraux du Diabèteet des Diabétiques.
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Café diabète dans le GardLes cafés diabète se développent un peu partouten France afin de multiplier les occasions d’information et de rencontre pour les personnes atteintes de diabète et leurs proches.En effet, le 5 février dernier, le Vieux Café d’Aniathazze, à Uzès, a accueilli un premier café diabète dans le Gard organisé par l’AFD 30. Le rendez-vous sera désormais récurrent, chaque premier lundi du mois dans ce même café. Deux autres cafés diabète sont prévus dansle département : deuxième lundi du mois à Nîmeset premier mardi du mois à Alès.
La prévention s’inscrit pleinement dans cette démarche et a bénéficié d’une semaine dédiée du 1er au 8 juin, partout en France grâce à la« Semaine nationale de prévention du diabète ».Pour les citoyens en généralet les personnes diabétiques de type 2 en particulier,il est nécessaire de trouverun juste équilibre entre plaisir (aliments sains et activité physique) et vigilance (aliments trop sucrés, trop gras, sédentarité). Cette semaine, placée sous le Haut Patronage de Madame Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et dela Santé, a donné lieu à une mobilisation de l’ensemble des acteurs de santé concernéspar cette maladie : grand public, bénévoles, acteurs de santé et institutionnels.
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DR
pour prévenir le diabète
vivez équilibré
alimentation, sédentarité, Hérédité, âge…
DIABÈTE VÉRIFIEZ OÙ VOUS EN ÊTES
CONTRELEDIABETE.FRTESTEZ-VOUS SUR
SEMAINE NATIONALE DE
PRÉVENTION
MINISTÈRE
DES SOLIDARITÉS
ET DE LA SANTÉ
Les bénévoles des85 associations localesde la Fédération Françaisedes Diabétiques ont organisé des rencontres pour aider le public à mieux comprendre le diabète à travers des échanges sur la maladie et ses conséquences. Stands, conférences, ateliers cuisine et autres animations ont permis d’informer, de manière ludique, avec des jeux sur la teneur en sucres des aliments,et de combattre les idées reçues. Les bénévoles ont invité tout au long de la semaine les nombreux participants de passage sur les stands, à compléter un test permettant d’évaluer le risque de développer du diabète. Merci à chacun d’entre eux pour leur grande mobilisation et leur engagement.
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En direct des régions
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JOURNÉE EUROPÉENNE DES DROITS EN SANTÉ
L’AFD 41 mobiliséeNée sous l’impulsion du mouvement de citoyens européens Active Citizenship Network, cette
journée est l’occasion de faire découvrir au plus grand nombre les « droits en santé ». Promulgués par la Charte européenne des droits des patients en 2002, les droits en santé visent à garantir « le droit à l’accès à un système de protection de la santé qui garantisse à chacun, sur un pied d’égalité, la possibilité de jouir du meilleur état de santé possible », selon l’Organisation mondiale de la santé. Or, les droits des maladeset des usagers du système de santé restent très peu connus de nos concitoyens, alors qu’ils nous concernent tous, individuellement et collectivement. C’est pourquoi Élisabeth Levet, présidente de l’AFD 41 et trésorière de France Asso Santé Centre-Val-de-Loire, s’est mobilisée pendant une semaine auprès de plusieurs établissements de soins du Loir-et-Cher pour informer près de 300 personnes sur leurs droits, et notamment sur un droit ignoré par une majorité d’entre nous : la possibilité de rédiger ses directives anticipées et de désigner une personne de confiance en amont d’éventuelles incapacités de pouvoir le faire.
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LES ÉTATS GÉNÉRAUX DU DIABÈTE ET DES DIABÉTIQUES
Une concertation de proximitéLes 85 associations fédérées ont un rôle
déterminant dans les États Généraux. En effet,
elles organisent partout en France des réunions
de concertation locales avec l’ensemble des
acteurs du territoire.
L'AFD 86 a organisé son premier atelier contributif
le 26 avril dernier à Poitiers. Médecins,
pharmaciens, conseillers municipaux,
diététiciennes, infirmières, représentants du sport-
santé, personnes diabétiques et citoyens ont
travaillé ensemble sur la difficulté pour les patients
de suivre leur traitement médicamenteux et non
médicamenteux au quotidien.
Le groupe a durant près de 2 heures débattu
sur des propositions liées à cette problématique.
Ces dernières seront par la suite intégrées sur la
plateforme egdiabete.fr et contribueront de façon
plus globale à la restitution des États Généraux
du Diabète et des Diabétiques.
« Ce fut une belle occasion de se rencontrer
entre acteurs locaux concernés par cette cause
commune qu’est le diabète », nous explique
Jacqueline Babin, secrétaire de l’AFD 86.
Un second atelier a également eu lieu à
Châtellerault le 23 mai. L’objectif pour l’AFD 86
étant de couvrir les différents territoires
du département.
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Depuis le 25 mai 2018, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est entré en vigueur en France et dans toute l’Europe.Comme toutes les organisations qui traitent des données personnelles, la Fédération Française des Diabétiques a mis tout en œuvre pour être en conformité avec ces nouvelles dispositions.Claudine Colozzi avec Aline Corazza, responsable Pôle marketing et collecte de fonds de la Fédération.
C’est quoi le RGPD ?Le Règlement général sur la protection des
données est un règlement européen qui
détaille les nouvelles obligations liées à l’uti-
lisation des données personnelles. Il réaffirme
les grands principes déjà inscrits dans la loi
« Informatique et Libertés » du 6 janvier 1978,
à l’origine de la Commission nationale de l’in-
formatique et des libertés (CNIL), qui enca-
drait à l’échelle nationale la collecte et le
traitement des données personnelles.
Il garantit une harmonisation juridique des
27 états de l’Union européenne.
Comme toutes les associations qui collectent
des informations personnelles sur leurs
membres, la Fédération Française des
Diabétiques a entrepris des démarches pour
se mettre en conformité avec ce règlement.
Le RGPD est en phase avec les valeurs por-
tées par la Fédération, particulièrement sen-
sible au respect et à la protection de la vie
privée des citoyens. Elle a à cœur de traiter le
mieux possible les données personnelles des
publics auxquels elle s’adresse (les abonnés
des newsletters, les donateurs, les adhérents,
les abonnés du magazine équilibre, les
Mieux comprendrele Règlement général sur la protection des données
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Mes droits
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personnes souhaitant s’informer en matière
d’aide juridique ou de conseils sur les legs et
assurances-vie…).
La réflexion interne sur la protection des don-
nées détenues par la Fédération est lancée
depuis de nombreuses années. Elle a d’ail-
leurs fait le choix précurseur d’adopter les
meilleurs standards industriels de sécurité en
se dotant d’une base de données de santé :
le stockage des données des patients acteurs
du Diabète LAB repose ainsi sur un hébergeur
agréé par le ministère de la Santé, avec une
authentification sécurisée des usagers.
« Protéger les données de tous les patients et
citoyens est non seulement une nécessité,
mais c’est aussi la mission de la Fédération.
C’est ainsi que nous pouvons défendre leurs
droits, y compris dans le numérique, et res-
taurer une confiance », explique Gérard
Raymond, Président de la Fédération.
Qu’appelle-t-on« donnée personnelle » ?Le RGPD définit une donnée personnelle
comme étant toute information permettant
d’identifier directement ou indirectement une
personne physique. Soit le nom, le numéro
d’identification, des données de localisation,
un identifiant en ligne, un ou plusieurs éléments
spécifiques propres à l’identité physique, phy-
siologique, génétique, psychique, économique,
culturelle ou sociale.
Certaines données sont dites « sensibles »
telles que les données à caractère personnel
qui révèlent l’origine raciale ou ethnique, les
opinions politiques, les convictions philoso-
phiques ou religieuses, l’appartenance syndi-
cale, les données génétiques ou les données
biométriques d’identification, les données de
santé ou les données relatives à la vie ou à
l’orientation sexuelle. Sauf encadrement spé-
cifique, traiter ce type de données est interdit
par le règlement européen.
Quelles nouveautés en matière de droits des personnes ?Certains droits déjà présents dans la loi
« Informatique et Libertés » demeurent
d’actualité dans le RGPD tels que :
- Le droit à l’information, soit le droit d’être
tenu informé dès lors qu’il y a collecte de don-
nées même si elles ont été obtenues auprès
d’une tierce personne.
- Le droit d’accès, qui précise qu’une personne
a le droit d’obtenir une confirmation quant à
l’état de ses données et une copie de ces
dernières.
- Le droit de rectification qui permet de
demander à compléter ou à mettre à jour ses
données.
- Le droit d’opposition qui consiste à pouvoir
dire non à un traitement de données à carac-
tère personnel, à tout moment. Ou à s’opposer
à l’utilisation marketing de ses données.
- Le droit à l’oubli, ou droit de suppression,
offre la possibilité d’obtenir l’effacement de
toutes les données vous concernant.
Toutefois, de nouveaux droits sont apparus
avec le RGPD :
- Le droit à la portabilité implique que tout
individu peut récupérer toutes les données le
concernant auprès de n’importe quel orga-
nisme pour les réutiliser comme il l’entend.
- Le droit d’opposition au profilage (l’utilisation
d’un algorithme visant à analyser les données
d’un individu) à des fins marketing.
- Vous pouvez aussi demander à déréférencer
un lien ou à supprimer une information visible
en ligne s'ils portent atteinte à votre vie
privée.
UNE SÉCURISATIONDES DONNÉES RENFORCÉE Comme le risque zéro n’existe pasen informatique, la Fédération prend toutes les mesures nécessairespour garantir au mieux la sécurité des données qu’elle détient.Des réflexes ont ou seront mis en place grâce à l’aide des sous-traitants informatiques : mises à jour des antivirus et logiciels, changement régulier des mots de passe et utilisation de mots de passe complexes, ou chiffrement des données dans certaines situations.
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Être en conformité avec le RGPD, qu’est-ce que cela veut dire ?Pour toutes les informations à venir et pour
toutes celles déjà stockées sur ses membres,
ses clients, les organismes (entreprises, asso-
ciations) doivent désormais :
- Garantir la mise en place d’une procédure
de confidentialité et de sécurité de haut niveau.
En cas de violation (piratage) ou de fuite de
ces données, elle est tenue d’informer la CNIL
ainsi que les personnes concernées dans les
72 heures.
- Collecter uniquement les renseignements
dont elle a besoin selon le principe de mini-
misation des données collectées.
- Tenir un registre qui lui permet de recenser,
comprendre et maîtriser son patrimoine de
données personnelles et de documenter sa
conformité.
- Désigner un délégué à la protection des don-
nées (DPO) qui peut être mutualisé avec
d’autres associations. Il s’assurera de la confor-
mité et encadrera les traitements de données.
Ce DPO sera l’interlocuteur privilégié de la
CNIL en cas de contrôle. Ce DPO sera l’inter-
locuteur privilégié de la CNIL en cas de
contrôle et sera désigné dans les mois qui
viennent.
Par ailleurs, la Fédération s'est engagée dans
la mise à jour des mentions d'information de
ses sites et facilite les demandes concernant
l’accès, la rectification, la suppression de
données, etc. Le travail de mise en conformité
a commencé il y a plusieurs mois avec la
formation de l’équipe salariée du siège de la
Fédération par des experts du RGPD. Des
ateliers pour cartographier les flux actuels
de données personnelles ont ensuite été
menés sur plusieurs semaines afin de lister
les actions à mener pour se mettre en confor-
mité : les actions urgentes ont été mises en
place et tout au long de l’année 2018 la
Fédération et ses associations fédérées conti-
nueront à travailler pour finaliser cette mise
en conformité.
VOS DROITS ET LA FÉDÉRATION
Pour toute demande concernant vos droits,envoyez un courrier à :
Fédération Française des Diabétiques88 rue de la Roquette - 75011 Paris
Ou un email à :contact @federationdesdiabetiques.org
Le délai légal est d’un mois pour répondre à toute demande à compter de la date de réception de la demande, mais tous les efforts seront mis en place pour répondre dans des délais plus brefs.
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Je complète précisément mes coordonnées avant d’envoyer
mon bulletin et mon règlement par chèque à l’ordre de la
Fédération Française des Diabétiques.
Mme Melle M. Année de naissance : _________
Prénom .............................................................................................................
Nom....................................................................................................................
Adresse .............................................................................................................
.............................................................................................................................
Code Postal ____________ Ville ...................................................................
Tél. .........................................Email .................................................................
Je souhaite recevoir les informations de la Fédération par email.
Conformément à la Loi Informatique et Libertés n°78-17 du 6 janvier 1978, les informations demandées
sont nécessaires au traitement de votre demande par nos services. Vous pouvez demander leur
rectifi cation, leur suppression ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Cochez cette
case si vous ne souhaitez pas que vos coordonnées soient communiquées à d’autres associations.
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