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THEME : LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT Á LA LUMIERE DE LA CRISE FINANCIERE MONDIALE : CAS DE L’ALGERIE. Mr. MERZOUG Slimane Mr. BELKHIRI Aimadedine

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THEME :

LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES DE

TRANSPORT Á LA LUMIERE DE LA CRISE FINANCIERE MONDI ALE : CAS DE

L’ALGERIE.

Mr. MERZOUG Slimane

Mr. BELKHIRI Aimadedine

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RESUME

Au même moment que la crise financière se mondialise, le secteur des transports est affecté

par une baisse de la demande et de l’investissement. Dans ce contexte, le financement du secteur

des transports est une question qui se pose avec acuité. Dés lors, il est important de connaître le rôle

de l’Etat dans ces situations et l’impact de la crise sur le financement des infrastructures de

transport. C’est autour de cette réflexion que s’articulera notre contribution, elle sera conduite en

deux temps. Après avoir examiné le rôle des transports dans l’économie et les sources de

financement, nous donnons un aperçu général sur les transports en Algérie dans un premier temps.

Dans un second temps, notre apport à la question étudiée est centré sur l’impact à court terme et à

moyen et long terme de la crise.

Les conclusions auxquelles nous nous sommes arrivées révèlent clairement que l’économie

algérienne n’est pas à l’abri des turbulences financières mondiales, et si la problématique de

financement des infrastructures de transport ne se pose pas à court terme, elle l’est à moyen et long

terme en vue de la structure économique de l’Algérie.

MOTS CLES : Crise Financière- Financement des Infrastructures de Transport- Rôle de L’Etat- Algérie.

ABSTRACT

As the financial crisis become worldwide, transportation branch is affected by a decreasing

demand and investment. By these conditions, the funding of the transportation sector is a subject

great interest. Thus, it is very important to know the part (role) of the state or government in this

case and the impact of this crisis on how to fund transportation infrastructures. Our contribution will

be centred on this idée. There are two points to be listed.

First, after having tested the role that transportation plays in economy and its financial resources,

we will give a general survey about transportation in Algeria. Then, our contribution on this subject

will be essentially on the effects or impact in short, middle and in long time.

As a conclusion, it is clearly shown that the Algerian economy is not away such financial crisis,

despite there are no problems concerning transportation infrastructure funding in preset times, but it

will not be the case in the future, taking in consideration the Algerian economic structure.

KEY WORDS: Financial Crisis- Transportation Infrastructures Funding- The Role of State -Algeria.

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TITRE : LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DES INFRAST RUCTURES DE

TRANSPORT Á LA LUMIERE DE LA CRISE FINANCIERE MONDI ALE : CAS DE

L’ALGERIE.

« Le secteur des transports a besoin de réponses à la hauteur des enjeux planétaires de la crise économique et financière » Jack Short, Secrétaire Général du Forum International des Transports. OCDE, 2009.

INTRODUCTION

Afin de rattraper le retard enregistré en matière d’offre d’infrastructures de transport les pouvoirs

publics ont envisagé des projets de grand envergure cela à partir de 1975 dans le plan national

routier. Mais la réalisation de ces projets été tributaire des fluctuations des prix du pétrole et des

crises qui ont secoué l’Algérie durant les années 90, ce qui a freiné la mise en œuvre de la stratégie

de développement de ces infrastructures. Ce n’est qu’en 2002 qu’un nouveau plan directeur des

transports refait surface pour être exécuté sur une longue période, jusqu'à l’horizon de 2020.

Cependant, encore une fois la récente crise financière qui est venue pendant le second quinquennat

(2004-2009) a suscité un large débat à la fois pessimiste et optimiste sur l’impact de la crise sur

l’économie algérienne.

Le présent article s’inscrit dans le même débat par une contribution à la réflexion sur l’effet de la

crise financière sur le financement des infrastructures de transport. Notre apport est centré sur

l’impact de la crise sur le court terme et sur le moyen long terme, par une analyse des indicateurs

économiques tirés des rapports publiés par les institutions nationales et internationales.

Le développement qui suit est organisé en deux temps. Après avoir exposé le poids des

transports dans l’économie et le rôle de l’Etat ainsi que les sources de financement de ce secteur (1,

2,3 et 4), nous donnons un aperçu général sur les transports en Algérie (5), dans un premier temps.

Dans un second temps, nous analysons l’impact de la crise financière actuelle sur le financement

des infrastructures de transport en Algérie (6).

1. LE TRANSPORT : CE MAILLON FORT QUI RESTE AU SERV ICE DU

DEVELOPPEMENT

De nos jours, la mondialisation a doublé de rigueur. Ses effets sont perceptibles partout et par

tous et il n’y a pas de variable sociale, économique ou même culturelle qui soit épargnée par ce

processus. La standardisation de tout type de système (modèles économiques, systèmes politiques,

modèles de consommation), la naissance de groupes régionaux, la dynamisation des divers réseaux

(réseaux de transport et réseaux d’information et de télécommunication) et la constitution de

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marchés mondiaux (des capitaux et des produits stratégiques) sont autant de faits qui ont transformé

notre globe en un petit village où la distance spatiotemporelle n’a plus de signification. Avec le

progrès technique et le développement fulgurant des moyens de transport, la distance n’est plus une

entrave et les différents territoires deviennent facilement accessibles.

Le transport représente une des plus importantes activités humaines. Il est indispensable dans

l'économie et joue un rôle majeur dans la détermination et/ou l’intensification des relations spatiales

entre lieux géographiques. Le transport est un service qui intervient à plusieurs niveaux, touchant

plusieurs aspects de la vie, il acquiert une grande importance qui touche plusieurs domaines

(économiques, social, politique, environnemental, géographique, etc.). De ce fait, les transports

contribuent au développement économique de tout espace géographique par la création d'emplois et

par les diverses activités qui en découlent. Ainsi, un grand nombre d'emplois directs et indirects

sont liés à l'industrie du transport, ils ont contribué fortement à la détermination de la localisation

des activités notamment, les activités industrielles, orientent l'habitat et l'implantation des activités

humaines. Par conséquent, les transports ont un rôle important dans la structuration et l'organisation

de l'espace et des territoires, notamment, dans les zones urbaines. D’une manière générale, on peut

dire qu’une mobilité réduite est un frein au développement, et qu’une forte mobilité s'avère un

catalyseur du développement. De plus, l’instrument le plus important de la politique

d’aménagement du territoire est celui d’une localisation optimale des infrastructures de transport

(routes, autoroutes, chemins de ferre, ports, aéroports, etc.). L’attractivité d’une région est tributaire

de son accessibilité et du niveau de sa dotation en infrastructures de transport, mais aussi, de son

degré de connexion aux réseaux et aux canaux de communication. En d’autres termes, plus une

région est armée en infrastructures de transport, plus elle est apte à attirer des populations et des

investissements. La construction de ports, aéroports, routes, autoroutes, et bien d’autres

infrastructures permet d’accéder à des espaces enclavés et de relier des régions éloignées, mais

aussi de créer une sorte d’interconnexion fonctionnelle entre les divers espaces. Ceci stimulera la

coopération et la dynamisation des échanges entre les différentes régions. Une fluidité caractérisant

la circulation des personnes et des marchandises réduira automatiquement les coûts des entreprises,

ce qui incitera d’autres entreprises à s’installer dans ces espaces. Les infrastructures de transport

rapprochent les territoires et réduisent la prise en compte de la notion de distance dans les choix de

localisation des entreprises.

2. IMPORTANCE DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT

Une infrastructure qui, par définition, c’est l’ensemble des installations qu’il faut aménager pour

un bon fonctionnement des systèmes de transport; comme les routes, les gares, les ports et aéroport,

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etc. La puissance publique à un rôle important à jouer dans la programmation, la réalisation et le

financement.

Les transports dans tous ses modes, sont un enjeu fort pour la prospérité et le développement de

l’économie. Une des grandes préoccupations des pouvoirs publics, étant de mieux doter et surtout

de mieux gérer ces infrastructures. Pour assurer les différents types de trafics, chaque pays cherche

à se doter par toutes les infrastructures de base nécessaires passant du port à l’aéroport au transport

terrestre et ferroviaires. En générale, une dynamique économique est créée au sein d’une région est

dû à l’expansion de ce secteur. En raison de son impact considérable et multiforme et de ses

caractéristiques spécifiques, l’infrastructure de transport mérite une attention particulière de la part

des pouvoirs publics.

Ces dernières années, la croissance de l’investissement en infrastructure de transport connaît une

vive accélération. La part du PIB consacrée à l'investissement a connu une augmentation continue,

tant dans les pays développés que dans les pays en développement, et pour mieux illustrer

l’importance des infrastructures de transport, le graphe ci-dessous, nous montre le pourcentage du

PIB alloué à l'investissement en infrastructure dans les transports intérieurs dans quelques pays

développés

Graphe 1 : Le pourcentage du PIB alloué à l'investissement en infrastructure dans les transports intérieurs 1995=100 (prix constant 2005)

Source : Forum international des transports, OCDE, 2007.

Étant donné l’importance de l’infrastructure du transport pour le développement économique des

régions, les investissements consentis représentent une part considérable des budgets, et pour mieux

illustrer leurs importances, dans ce qui suit, notre analyse sera focalisée sur une présentation

succincte des avantages de ces infrastructures. Cependant, en plus d’un développement intensif

mais objectif du secteur des transports, il est primordial de garantir la complémentarité

fonctionnelle entre les divers modes, afin d’économiser les ressources et d’optimiser les différents

ouvrages assignés.

L’Europe centrale et l’Europe de l’Est

Russie

Etats Unies

L’Europe occidentale

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2.1. TRANSPORT MARITIME

A l’ère de la mondialisation, l’activité des transports passe au premier rang des facteurs

participant au développement des économies nationales. Un rôle qui est inégal entre les différents

modes de transport, où la voie maritime prend le devant en raison de la convergence du quasi

totalité des échanges internationaux qui emprunte celle-ci.

Les avantages économiques, techniques et environnementaux du transport maritime, lui

garantissent la première place dans les échanges et le développement, face à la concurrence des

autres modes de transport, notamment aérien dans les flux intercontinentaux. La voie maritime est

le mode de transport qui joue un rôle important dans le désenclavement et le rapprochement des

régions et des pays. En effet, il est le mode qui domine le commerce mondial de marchandises pour

3/4 en volume et 2/3 en valeur. De plus, une entité territoriale dotée par un port et le port lui-même,

ont pendant longtemps formé un système basé sur l'imbrication et la complémentarité de leurs

différentes fonctions pour constituer des places d'échanges, de valorisation et de production

tournées vers le commerce maritime. A titre d’exemple, une ville disposant d’un port a un avantage

concurrentiel incomparable sur une autre dépourvu par ce moyen, en lui permettant, par voie

maritime, d’avoir un potentiel d’échange avec le reste du monde beaucoup large et facile. Ce

potentiel d’échange se traduit bien évidemment en activités économiques qui incluent également

l’activité portuaire et celles qu’elle induit. D’une manière générale, une entité territoriale qui

possède un port, peut bénéficier de doubles avantages, d’un côté, l’existence d’un port perçu

comme un moteur possible pour la relance de l’économie. De l’autre, le port, tourné vers le marché

et la compétition économique, joue un rôle déterminant dans l’intégration et l’interconnexion.

2.2. L’INFRASTRUCTURE DE TRANSPORT AERIEN : UN MOTE UR DU DEVELOPPEMENT

L'importance accrue des temps de transport pour les échanges internationaux et interrégionaux

oblige les décideurs à réagir à cette évolution, à l'anticiper et à la soutenir. Face à cette situation, la

dotation d’une région par un aéroport semble une priorité grandissante. L'aéroport est aujourd'hui

un moyen de pénétration de l'économie nationale dans l'économie régionale voire mondiale est un

véritable moteur de croissance, essentiel dans une économie.

2.3. INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES

Des réseaux intra-régions ou inter-régions qui sont bien connectés peuvent représenter un

élément clé de croissance, ce qui est une priorité grandissante. De ce fait, de réelles potentialités de

développement existent pour le réseau de chemin de fer. La stratégie globale, développée par

l’ensemble des pays dans le domaine des déplacements, outre de nécessaires adaptations du réseau

routier, repose donc, sur le développement de l’offre ferroviaire. Les études d'opportunité et de

faisabilité ont démontré l'intérêt de ce dernier dans le développement, tant sur le plan social

qu'économique.

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2.4. TRANSPORT URBAIN

Les transports urbains ont un rôle crucial à jouer dans le développement des villes a travers le

monde et booster le bien-être des populations résidentes dans une optique de développement

durable des aires urbaines. Le transport occupe dans la sphère économique une place de premier

ordre, il est l’épine dorsale de toute économie, il permet de dynamiser les échanges dans toutes leurs

dimensions spatiales (nationale, régionale et internationale). A cet égard, l’optimisation de la

mobilité est indispensable pour le renforcement de la compétitivité économique des territoires. En

effet, il est donc indispensable que les territoires soient organisés en système de réseau pour

atteindre la taille critique. Seuls des réseaux performants de transport urbain et régional permettent

un bon fonctionnement des villes qui est le point fort de leur attractivité.

Sur le plan social, le transport urbain facilite les déplacements avec des coûts raisonnables,

puisque l’utilisation du véhicule individuel pèse lourdement sur le budget des usagers, la mobilité

peut ainsi représenter jusqu’à 30% des revenus des ménages. Il permet entre autre de façonner les

villes et les régions en favorisant la mobilité des personnes.

Enfin, les enjeux environnementaux et de santé publique sont très importants. La préservation de

l’espace naturel et de l’espace vie, constitue une question cruciale dans les débats et les questions de

l’heure, il a toujours été d’une importance décisive pour la vie. Le souci de l’équilibre entre la vie

des hommes et l’environnement n’a pris une dimension internationale que durant les années 50

c’est-à-dire avec la naissance du concept de développement durable. De ce fait, il est connu que

l’utilisation des modes de transport écologique en particulier les transports en communs ont des

effets bénéfiques sur la santé des citadins, mais également sur la qualité de l’air en plus de leur

grande efficacité. Dans ce sens, l’exemple du programme CIVITAS1, mis en place par les pays de

l’Union Européenne nous montre clairement l’intérêt de l’utilisation et la maîtrise de ces modes de

transports.

3. LE ROLE DE L’ETAT DANS LE FINANCEMENT DES INFRAS TRUCTURES DE

TRANSPORT

Devant la situation difficile que traverse le monde actuellement, la position de l’Etat s’est

renforcé d’avantage et la crise financière a réhabilité son rôle en tant que seul agent régulateur

pouvant intervenir pour instaurer de l’ordre, et édicter des mesures pour sortir de la crise; à travers

les plans de sauvetage des banques et des projets de relance économique annoncés aux quatre coins

du monde, et cela malgré que ces mesures n’ont pas suffi à sortir l’économie mondiale du cercle

1 CIVITAS est un programme de recherche et de démonstration de la Commission sur le transport urbain propre. L’initiative CIVITAS aide les villes à mettre à l’essai et en démonstration des paquets de mesures intégrées, de nature tant stratégique que technologique, visant à mettre en place un système de transport urbain plus durable, moins polluant et plus économe en énergie.

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pervers qui la mine. Afin d’amortir les effets de cette crise, les gouvernements de certains pays ont

déjà entamé un important programme d’investissement, pour réduire les impacts négatifs de la

récession et contribuer à relancer le plus rapidement possible leurs économies.

Suite à cette crise financière qui affecte aujourd’hui l’économie mondiale, et qui a entraîné

jusqu’ici la faillite de plusieurs entreprises, les pertes colossales de certaines banques, les

chutes des valeurs boursières, la baisse du pouvoir d’achat, l’aggravation du taux de chômage

avec l’annonce constante des vagues de licenciements à travers le monde, le secteur des

transports subit aussi de plein fouet la crise financière avec une baisse sans précédent de l’activité et

de l’investissement. Alors que le financement des secteurs des transports, tâche dévouée

traditionnellement à l’Etat, est une question qui se pose avec acuité, devant une crise financière qui

prévaut dans le monde et qui pourrait ralentir les investissements dans ces infrastructures.

Les investissements dans les réseaux de transport et de télécommunications sont un moyen

traditionnel de stimuler la demande lorsque l’économie est faible, ils constituent un instrument

efficace. A cet égard, les parts importantes du budget de l’Etat allouées pour mettre en œuvre des

investissements dans les transports, illustre d’une manière claire le rôle que peuvent jouer ces

derniers dans le redémarrage économique. A titre d’exemple, les transports constituent également

un poste de dépense d’une importance considérable dans le budget d’un pays. Dans les années qui

ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les pays développés ont consacré entre 2 et 2,5 % et 3 et 3,5

% de leur PIB à des investissements dans les secteurs des transports et des communications. Les

investissements consacrés à la mise en place du réseau de base ont représenté (ou représentent

encore) entre 1,3 et 2 % et 2,5 et 3 % du PIB2.

4. COMMENT SONT FINANCEES LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT ?

Le développement des infrastructures est le plus efficace des moyens de stimuler l’économie, et

la répartition des investissements correspondants constitue un facteur décisif pour le développement

d’une région donnée. De ce fait, l’Etat est le seul agent pouvant supporter jusqu’à présent une part

importante des dépenses d’infrastructure - les infrastructures sont traditionnellement dans la main

de la puissance publique – le budget de l’Etat constitué principalement par les recettes fiscales et les

emprunts publics composent leurs principales sources de financement. Cependant, d’autres modes

de financement peuvent être utilisés, les gouvernements éprouvent toutefois de plus en plus de

difficultés à satisfaire leurs besoins de financement avec l’apport des sources traditionnelles, de ce

fait, ils recourent à diversifier les sources de financement et ils recherchent des mécanismes

permettant de dégager de nouvelles ressources de type extrabudgétaire. Dans ce qui suit, nous allons

2 ONU, (2004), Conseil économique et social, relation entre le transport et le développement économique. Groupe de travail chargé d’examiner les tendances et l’économie des transports 17ième session, 20 et 21 septembre, P 3

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citer ces principaux modes de financement étant donné que le transport peut et doit jouer un rôle

stratégique dans le processus de relance économique grâce à des actions concrètes et des incitations

intégrant pleinement les objectifs assignés.

4.1. L’AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT

Constituée par les prêts nationaux ou étrangers, de source bilatérales et multilatérales, accordés

généralement par des institutions financières internationales (Organismes des Nations Unies,

Banque mondiale, autres fonds africains et arabes); les subventions multilatérales, l’Union

Africaine, la Ligue Arabe, l’UMA, l’union européenne, EUROMED, le NEPAD, ALENA, etc.

4.2. LES RESSOURCES PRIVEES

De nombreux pays développés et émergent ont mis en place des structures de financement

pérennes des infrastructures de transport avec l’ouverture de l’infrastructure à la maîtrise d’œuvre et

au financement du secteur privé. A titre d’exemple, le Gouvernement du Bangladesh a récemment

créé un fonds pour le financement de la promotion des investissements, [Investment Promotion

Financing Facility (IPFF)] qui doit permettre de financer des initiatives du secteur privé en matière

de développement des infrastructures3.

4.3. LE PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE

Le partenariat public-privé est aussi une voie possible, parfois nécessaire, pour développer les

infrastructures et les services manquants. A cet égard, développer les partenariats public-privés est

un puissant levier pour aider l’État à progresser pour analyser des risques dans l’évaluation des

projets. Le secteur privé apporte une série d’avantages généraux que l’on retrouve dans les

infrastructures. Le recours au partenariat public-privé permet donc, une réalisation rapide qui

optimise les avantages attendus et minimise les risques, tout en différant la charge financière.

Le partenariat public-privé, suivi dans certains pays depuis plusieurs années, doit être davantage

exploité pour permettre la réalisation de grandes infrastructures nécessitant la mobilisation de

volume de financement important. Cela s’est concrétisé même dans les pays éprouvant des

difficultés financière, tel est le cas cité en exemple du projet d’énergie hydraulique de Bujagali en

Ouganda d’une capacité de 250MW, financé par l’Etat Ougandais, des entreprises privées, et un

consortium de bailleurs de fonds dont la Banque mondiale4.

5. APERÇU GENERAL SUR LES MODES DE TRANSPORT EN ALGERIE

Jusqu’au moins le début des années 1990, la construction, l’exploitation et le financement des

infrastructures de transport sont le fait de l’Etat sous la duelle tutelle des ministères des transports et

3 ONU, (2006), conseil économique et social. Commission économique et sociale pour l'Asie et le pacifique. Questions émergentes concernant les transports financement des infrastructures de transport et partenariats public-privé., P 10. 4 Conférence internationale de Dar es Salaam (2009), « Changer : nouveaux défis et nouveaux partenariats pour la croissance en Afrique ». Intervention du Président de la BOAD sur le sous thème : « forger des partenariats fructueux pour les infrastructures en Afrique ». Mars 2009.

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des travaux publics. Mais l’ère de l’ouverture et de l’économie de marché ne la pas épargné et

désormais le secteur est dé monopolisé dans son cadre réglementaire, même si l’Etat demeure le

principal financeur et gestionnaire. La volonté affichée par les pouvoirs publics pour améliorer

l’offre d’infrastructures été otage de la fluctuation des prix du pétrole et des crises qui ont secouées

l’Algérie courant les années 1990. Ce qui a comme conséquence le déphasage entre l’offre de

service et la demande engendrée par l’accroissement de la population et l’augmentation des besoins

logistique et de transport exprimés par les operateurs économiques.

L’ouverture au secteur privé ne veut pas dire pour autant le désengagement total de l’Etat, mais

celui-ci compte tenu de l’absence d’operateur privé a établit un programme de grande envergure

pour le développement des infrastructures de transport de base qui s’étale sur différentes périodes

(1999-2004, 2005-2009,2009-2014). Pour la réalisation de ce programme l’Etat a réservé une

enveloppe de prés de 35 milliards de dollars US pour la période 2005-2009 et autant pour la période

2009-20145

Cette partie de l’article à pour objet d’exposer les caractéristiques des infrastructures de transport

existantes, de présenter les grandes lignes de la stratégie sectorielle dans le cadre du schéma

directeur à l’horizon 2020 et enfin une brève présentation du nouveau cadre juridique régissant le

secteur. Compte tenu de la diversité des modes de transport en Algérie (route, rail, transport

maritime et aérien, transport par canalisation et cabotage national) on s’attache à la présentation des

plus importants utilisés en Algérie (terrestre, maritime et aérien).

5.1. TRANSPORT ROUTIER

La densité du réseau routier en Algérie est à l’image de la répartition de la population et des

activités; la densité est très élevée au nord, assez lâche sur les hauts-plateaux et très dispersées au

sud. La longueur totale du réseau routier est de plus de 107000 km dont plus de 70% sont revêtus.

Les non revêtus touchent principalement les chemins communaux, les routes des régions de

montagne et du sud.

La longueur du réseau principal est de 25500 Km qui se repartissent sur six axes :

Axes Est-Ouest

Axe nord reliant El Tarf à Tlemcen via Annaba - Constantine - Alger et Oran (1194 Km) ;

Axe nord des hauts - plateaux reliant Tébessa à Tlemcen via M’sila et Tiaret (1053Km) ;

Axe sud des hauts-plateaux reliant Tebessa à Bougtob via Djelfa et El-bayadh (938Km)

Axes Nord-Sud

Axe Est reliant Constantine à Djanet via Biskra- Ouargla-Illizi (1938Km) ;

Axe Centre reliant Alger à Ain guezzam via Media- Ghardaia- Tamanrasset (2271Km) ;

5 Communication de Monsieur Amar Toua Ministre des Transports, (24 septembre 2008), les transports dans l’économie nationale, Lausanne.

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Axe Ouest reliant Oran à Tindouf via Saida et Bechar (1367 Km).

La route prédomine dans les flux de passagers et des marchandises pour plus de 80 %. Mais face

à cette demande qui est en constante augmentation l’offre en infrastructure est insuffisant,

notamment sur les axes qui desservent la frange littorale et à l’approche des grandes villes. La

vétusté et l’existence de goulets d’étranglements sur quelques passages à géométrie difficile

(Khemis Miliana et Affroun, Lakhdaria et Bouira, Bouira- Bordj Bou Arreridj, Skikda-Constantine)

empêchent la fluidité et la célérité du trafic routier. La concentration de la circulation sur les axes du

nord et le non respect des signalisations et du code de la route a pour conséquence l’augmentation

du nombre d’accident (en moyenne annuelle ces accidents produisent prés de 50000 blessés et 4000

morts).

Afin de réduire le coût social en accident de la route et faciliter la mobilité des personnes et des

biens, la construction d’un axe routier Est-Ouest est avancée comme étant un choix stratégique.

L’idée de la construction d’une autoroute Est-Ouest sur le nord du pays a été admise à partir 1975

dans le cadre du schéma directeur routier. Basé sur le financement public qui est tiré essentiellement

des recettes des hydrocarbures, le projet est resté prisonnier de la fluctuation des prix du pétrole

mais aussi des crises qui ont touché l’Algérie. Ce n’est qu’à partir de l’année 2002 qu’un schéma

routier est établit par l’agence nationale des routes et mis en exécution sur l’horizon 2020. Ce

schéma s’articule autour de la réalisation de l’autoroute Est-Ouest à livrer au cours de l’année 2010,

la rocade des Hauts-plateaux (sur une longueur de 1000 Km), l’extension et le développement des

routes au sud et dans les hauts-plateaux, le développement des axes coutiers et l’extension de

capacité des pénétrantes Nord- Sud (voir la Carte1).

Le transport routier de personne et de marchandises est régit par le décret exécutif n°91-195 du

1er juin 1991 qui stipule que cette activité peut être exercée par des personnes physiques ou morales

ou par des entreprises commerciales de droit algérien. Globalement le transport terrestre est assuré à

plus de 95% par des opérateurs privés pour ces deux volets ; les passagers et les marchandises. En

2001 deux textes sont institués ( loi n°01-13 du 07 août 2001 et la loi n°01-14 du 19 août 2001) qui

stipulent et énoncent les objectifs suivants : améliorer les services de transport et satisfaire les

besoins des citoyens en la matière, intégrer le secteur au développement de la triptyque de

développement économique, social et la préservation de l’environnement ainsi que l’adaptation des

règles régissant la sécurité routière pour juguler le niveau élevé des accidents de la route.

Le financement de la construction et de l’entretien des routes est du ressort de l’Etat qui consacre

près de 1% du PNB à cet effet. Ce niveau alloué du budget est considéré comme moins important et

il est au-dessous des normes internationales qui sont fixés à 1,5% du PNB. L’Etat recherche et

compte faire participer le secteur privé national et étranger dans le financement des routes et des

autoroutes. Pour la réalisation de l’autoroute Est-Ouest l’Etat a envisagé cette source de

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financement mais cette dernière a été infructueuse ce qui la amené à prendre en charge entièrement

cet ouvrage.

Carte 1: configuration du réseau routier en Algérie.

Source : ministère des transports, 2009. 5.2. TRANSPORT FERROVIAIRE

Le réseau ferroviaire algérien est constitué de 3973Km dont 2888 Km à écartement normal

(1435 mm) et 1085km à écartement étroit (1055mm).

A l’exception de quelques entreprises privées de petites tailles qui interviennent dans les travaux

d’entretiens, travaux d’aménagement des gares, l’infrastructure ferroviaire est exploitée par l’Etat

par le biais de la société nationale de transport ferroviaire (SNTF) relayée à partir de 2007 par

l’agence nationale pour l’étude et le suivi de la réalisation des infrastructures ferroviaires

(ANESRIF).

Ce mode de transport connaît une baisse du trafic de passagers et de marchandises au cours de

ces dernières décennies conséquence de la dégradation de la qualité de service et de la concurrence

de la route.

Le schéma de développement de l’infrastructure ferroviaire s’inspire de la loi 1-13 du 7 août

2001 qui vise à la promotion du transport intermodal. Il est prévu dans ce schéma la construction

d’une rocade des hauts-plateaux parallèle à celle du nord et qui reliera la frontière Tunisienne à la

frontière Marocaine (voir la carte2). Comme il prévu également le lancement de deux projets ; une

pénétrante Mohammadia- Alger sur une longueur de 500Km et le projet Tebessa-Oum el bouaghi

sur 100 Km. Le programme prévoit aussi des aménagements qui visent à effectuer les travaux

suivants sur la rocade nord :

Autoroute Est- Ouest 1216 km Rocade des hauts plateaux 1020 km 2ième rocade d’Alger 65 km 3ième rocade 125 km 4ième rocade 300km Liaisons autoroutes ports- AEO Route transsaharienne Pénétrante Nord- Sud

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� Modernisation des lignes existantes : 855 km

� Dédoublement de voies : 430 km � Autres lignes : 1 120 km � Lignes des hauts plateaux : 600 km � Boucle du sud : 800 km � Autres lignes en cours de réalisation : 828 km � Lignes projetées : 1 400 km

� Le dédoublement de la voie;

� La rectification des tracés;

� L’électrification de toute la ligne;

� La modernisation de la signalisation et des télécommunications.

L’Etat a considéré depuis longtemps la voie ferré comme un mode stratégique de développement

économique et social ce qui est présenté comme justificatif pour son financement total par les

ressources publiques. La loi n°1-13 du 7 août 2001 place le chemin de fer sur un même pied

d’égalité avec les autres modes de transport, en autorisant les contrats de concession à toute

entreprise de droit algérien qui en a la qualification requise. En réalité cette loi s’inscrit dans la

politique de l’Etat qui vise à faire participer le secteur privé au financement, à la réalisation et à la

gestion des infrastructures, ainsi qu’à l’exploitation des services ferroviaires.

Carte 2 : Les grands axes du plan de modernisation du rail en Algérie

Source : ministère des transports, 2009. 5.3. TRANSPORT MARITIME

L’Algérie est dotée d’une structure portuaire mixte et spécialisée, héritée de l’époque coloniale, à

l’exception du port de Djendjen. L’espace portuaire algérien est composé de 13 ports de commerce

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dont 8 sont tournés vers les marchandises générales (Alger, Oran, Annaba, Mostaganem, Djendjen,

Ténès, Ghazaouet et Delly), 3 ports mixtes qui accueillent les marchandises générales et les

hydrocarbures (Bejaia, Skikda (ancien port) et Arzew). Les ports de Bethouia et de Skikda (nouveau

port) sont spécialisés dans les hydrocarbures.

Tous les ports algériens sont des ports urbains, sauf Djendjen. Cette situation les asphyxie et

compromet leurs développements et provoque la congestion des places portuaires face à des flux en

croissance continue.

L’organisation des ports n’a pas cessé d’évoluer depuis l’indépendance. Au cours de la première

décennie, l’organisation portuaire repose sur une autonomie des grands ports (Alger, Annaba et

Oran) et un régime de concession accordé par les chambres de commerce des wilayas sur lesquelles

les autres ports sont situés. A partir de 1971, les ports sont administrés et gérés par l’office national

des ports (ONP), une autorité portuaire nationale, qui a une mission à charge de puissance publique

et des missions à caractères commerciales. La restructuration de 1982, qui a touché toutes les

entreprises nationales de grande taille n’a pas épargné l’ONP, remplacé par dix entreprises

portuaires locales. Le principe de cette restructuration était la décentralisation de la gestion.

La loi 88/01 qui concerne l’autonomie des entreprises a porté un changement dans le statut des

entreprises portuaires, devenues des entreprises publiques économiques sous la forme de sociétés

par action (EPE/SPA).

L’ensemble de ces créations et restructurations qu’ont connu les ports n’a pas donné les résultats

escomptés. Le retard accumulé par l’ensemble des ports algériens peut être imputé aux facteurs

suivants6 :

� Les contraintes d’ordre structurel liées à la vétusté et à l’inadaptation des

infrastructures et superstructures;

� Le déficit accumulé en matière d’équipements, de procédures de facilitation et de

développement en général du complexe portuaire;

� Les difficultés issues de l’organisation globale.

Les échanges extérieurs par voie maritime sont importants en Algérie. A titre indicatif le port

d’Arzew (Bethioua) est parmi les plus grands ports de la rive sud de la Méditerranée, avec un

tonnage qui a dépassé les 67 millions de tonnes en 2007. De plus, ces échanges ne cessent de

croître, en passant de 69 385 096 tonnes en 1982 à 81 192 374 tonnes en 1992 et un tonnage de 108

071 447 tonnes en 2002 pour atteindre 130329552 tonnes en 2007, soient des croissances

respectives de 14,54%, 24,87% et 17,70%.

Le pavillon national est composé de :

� HYPROC pour le transport des hydrocarbures;

6 Document interne au ministère des transports, (2002), Communication sur la situation des ports de commerce, Alger.

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� ENTMV pour le transport des voyageurs;

� Le groupe CNAN pour le transport des marchandises;

� Un opérateur privé pour le transport pour propre compte.

Le schéma directeur du secteur du transport maritime prévoit le développement de

l’investissement et la recherche du partenariat stratégique susceptible de drainer les capitaux et le

management adapté à la réalité du pavillon national. Pour les infrastructures portuaires, le

programme prévoit la réalisation d’un terminal de transbordement de conteneurs au port d’Alger et

au port de Djendjen ainsi que la consolidation et la modernisation des ports existants.

Sur le plan réglementaire, la nouvelle réforme contenue dans la loi n° 98-05 du 25 juin 1998,

consiste en l’adaptation de la législation sur le transport maritime et les activités annexes aux

exigences de libéralisation et d’ouverture économique. Cette loi définit les conditions d’exploitation

des services de transport maritime et ceux concernant l’exercice des activités annexes telles que : la

consignation du navire, la consignation de la cargaison et l’activité du courtier maritime. Elle

prévoit un régime de concession pour les services de transport maritime.

Dans le domaine portuaire, la nouvelle loi sépare entre les activités de service public et celles à

caractère commercial assurées à présent par des entreprises portuaires. Les missions de puissance et

de service public selon la présente loi seront du ressort des autorités portuaires régionales au

nombre de trois (Est, Centre et Ouest), en remplacement des entreprises portuaires actuelles. Les

missions de ces autorités portuaires sont : entretien et développement des infrastructures et

superstructures, utilisation du domaine public portuaire pour la circulation maritime, la promotion et

le développement de l’activité commerciale et enfin en plus de la gestion rationnelle de l’espace

portuaire, les autorités portuaires veilleront à la sécurité et à la protection de l’environnement.

Cependant, la mise en place de ces autorités portuaires n’est pas encore mise en œuvre pour des

raisons de résistance syndicale, semble-t-il. Quant aux activités commerciales7 (de manutention, de

lamanage, d’accostage) seront exercées aussi bien par les entreprises portuaires que par des privés

nationaux et étrangers sous le régime de concession.

5.4. TRANSPORT AERIEN

Excepté les aéroports à usage restreint, l’infrastructure aéroportuaire actuelle est composée de 36

aéroports dont 16 à caractère international. Toutefois la prédominance de l’aéroport d’Alger dans le

trafic global est très prononcée.

La compagnie Air Algérie prend en charge l’exploitation du réseau aérien, quant à la gestion des

aérogares sont confiés à des établissements de gestion des services aéroportuaires (EGSA) qui sont

nés des opérations de restructuration réalisées en 1987.

7 BOUSBIA Mahmoud, (9-11 octobre2003), la facilitation du transport international et du passage portuaire en Méditerranée, Tunis.

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La capacité actuelle des aérodromes permet d’accueillir des appareils variant du Boeing 747

(aéroport d’Alger) au Boeing 727 (pour les aéroports du sud du pays). La sous capacité d’accueil

des passagers caractérise cependant les aérogares.

Considérant le transport aérien comme un mode privilégié de développement et d’échanges et

occupant une place importante dans le système de transport algérien du fait de l’étendu du territoire

national, un large programme de développement est envisagé. Après l’achèvement de la nouvelle

aérogare d’Alger, le programme prévoit la réalisation des aérogares sur une dizaine d’aéroport

(Constantine, Annaba, Ain amenas, Djanet, Bordj Badji Mokhtar, Chlef, El Bayadh) pour

augmenter la capacité d’accueil des passagers, rentabiliser les aéroports et hissé le niveau de

sécurité et de sûreté au niveau des normes internationales.

Quant à la compagnie nationale de transport aérien (air Algérie) le programme vise

essentiellement à la réorganisation d’air Algérie et le développement d’une deuxième compagnie

tassili Airlines propriété de la compagnie nationale pétrolière Sonatrach.

Les actions en cours visent aussi la libéralisation des activités de transport et auxiliaires en vue

d’améliorer la qualité de service, améliorer la compétitivité et la rentabilité du transport aérien,

inciter à l’investissement privé dans le cadre de la concession.

En guise de conclusion à cette partie, on peut dire que le manque d’engagement des opérateurs

privés et des bailleurs de fonds internationaux aurait incité l’Etat à accélérer les réformes.

6. IMPACTS DE LA CRISE FINANCIERE ACTUELLE SUR LE F INANCEMENT DES

INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT EN ALGERIE

La présente partie se veut une contribution à la réflexion sur l’effet de la crise financière sur le

financement des infrastructures de transport en Algérie. Notre apport est centré sur son impact sur le

court terme et sur le moyen et long terme par une analyse de quelques indicateurs économiques de

l’Algérie. 6.1. Á COURT TERME

Les turbulences financières qui ont éclaté aux États-Unis durant l’été 2007, provoquées par des

prix immobiliers baissiers aux Etats-Unis, et des prêts hypothécaires à risques (« subprime

mortgage ») a débouché sur la plus grave crise financière non égalée depuis celle de 1929, au point

où aucune des périodes de turbulences financières des soixante dernières années ne présente la

dimension mondiale propre à la crise actuelle. La crise financière et la tourmente actuelle, semble

avoir ébranlé tous les pays et s’est transformée en crise économique et sociale mondiale. Même

s’elle prend racine aux Etats-Unis, ce sont tous les marchés financiers de la planète qui écopent, et

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c’est l’économie mondiale qui plonge dans la récession et tous les pays connaissent le même creux

en même temps.

L’importance des conséquences de la crise financière pour la croissance économique devenant

manifeste, comme résultante de cette crise, les perspectives de croissance de l’économie mondiale

se sont considérablement assombries. Les organisations internationales prévoient que le volume des

échanges mondiaux fléchira ou stagnera en 2009 pour la première fois depuis 19828, et selon les

dernières prévisions du FMI (janvier 2009), la croissance mondiale devrait tomber à 0,5% en 2009

(son rythme le plus lent depuis la Seconde Guerre mondiale) après avoir connu une moyenne

exceptionnellement élevée de 5,0% sur la période 2004-2007. De plus, selon les données de la

même institution, la croissance du PIB mondial diminuant à + 4,1% en 2008 et +3,9% en 2009.

Eu égard à l’incertitude économique qui règne à l’échelle mondiale, et le caractère extraordinaire

de la crise financière qui sévit à l’échelle planétaire, qui a fortement obscurci les perspectives

économiques mondiales, de nombreux pays ont pris des mesures visant à renforcer la croissance

pourraient effectivement avoir des effets positifs sur le court terme aussi bien que sur le long terme.

Parmi les mesures entreprises, le lancement de projets d’infrastructure ou l’amélioration de la

qualité des infrastructures existantes, cela constituent un moyen puissant de stimuler la demande

globale sur le court terme; dans ce sens, un certain nombre de pays, dont l’Allemagne, les États-

Unis et la France, ont déjà adopté des plans de relance budgétaire relativement modestes pour

surmonter le problème de la trappe monétaire. Ces plans de relance prévoient d’accélérer dans une

certaine mesure l’investissement public projeté dans les infrastructures de transport (par exemple les

routes et les voies ferrées) et envisagent de nouvelles mises de fonds. De plus, dans les pays de

l’UE, pour les deux ou trois prochaines années, des investissements importants dans les

infrastructures de transport sont envisagés, ces futurs projets qui seront financés par la Banque

mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD),

comprennent une trentaine de projets d’une valeur de 8 milliards de dollars9. Il s’agit là d’une

illustration de l’intérêt que les organisations internationales et les Etats accordent pour ces

infrastructures.

Aujourd'hui, tous les pays font face à des besoins en infrastructures importants et urgents. Mais

en contre partie, la plupart sont confrontés à des problèmes de ressources nécessaires pour

surmonter les péripéties de cette méga crise financière, puisque le secteur des transports subit aussi

de plein fouet la crise financière avec une baisse sans précédent de l’activité et de l’investissement.

A cet égard, à court terme, les enjeux auxquels l’Etat entend répondre est la mise en œuvre des 8 Document de l’ONU, (Décembre 2008), Analyse de la situation des transports et des nouvelles. Tendances dans les pays membres de la commission Economique des nations unies pour l’Europe. P4. 9 Document de l’ONU, (Décembre 2008), Analyse de la situation des transports et des nouvelles. Tendances dans les pays membres de la commission Economique des nations unies pour l’Europe. P4.

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programmes spécifiques découlent à la fois des évolutions actuelles et des perspectives dégagées,

est de déterminer comment protéger l’investissement dans les infrastructures, en particulier dans les

pays dont la situation budgétaire est tributaire d’une seule source. Cela nous conduira à s’interroger

sur l’impact de cette crise sur le financement des ces infrastructures en Algérie.

Comme la plupart des pays, l’Algérie fait face à d'énormes changements économiques, sociaux

et démographiques, notamment à des changements structurels ardus dans l'économie. L'État s'est

toujours préoccupé des effets de la mondialisation et de la compétitivité internationale, de la

transformation de la société, s’ajoute ses préoccupations envers les turbulences financière actuelles

et des mesures qu’il doit prendre pour éviter ou du moins limiter les effets pervers sur ses

engagements économiques.

Notre analyse sur l’impact de cette crise financière sur l’économie en générale, d’emblée, à court

terme, et à la faveur de plusieurs facteurs externes et internes. L’Algérie est moins exposée à la

crise financière internationale qui secoue aujourd’hui le monde, les indicateurs disponibles affichent

une situation confortable, cela est expliquée en outre par :

� L’Algérie ne s’est à aucun moment ouverte à la mondialisation, et le système financier

possédé est un système déconnecté de la place financière internationale. De ce fait, les

banques algériennes apparaissent largement à l’abri des problèmes de liquidité ou

d’exposition aux marchés financiers internationaux, De plus, le Conseil de la monnaie et

du crédit a lancé une série de réformes bancaires pour renforcer le système financier

existant;

� A la faveur de la hausse constante des avoirs du fonds de régulation des recettes, estimés

actuellement à 4 200 milliards de dinars ainsi que des réserves de changes qui ont atteint

135 milliards de dollars (USD) en 2008, l’Algérie a pu acquérir sa solvabilité externe

jusqu’à 201510;

� Le fond de régulation des dépenses dispose actuellement de 4 200 milliards de dinars

permettra d’équilibrer le budget de l’Etat et de maintenir les projets d’investissements

engagés, et d’éviter le risque budgétaire jusqu’à 2012;

� Doté de plus de 150 milliards de dollars (USD), un programme complémentaire de soutien

à la croissance (PCSC) s’est donné pour objectifs de financer, sur la période 2005-2009, de

grands projets pourvoyeurs d’emplois et d’externalités positives11, ainsi que deux

programmes spéciaux pour les Hauts Plateaux et le Sud. A cet effet, le budget global

dépasserait les 180 milliards de dollars (USD). L’Etat envisage de concrétiser un projet

10 Selon une conférence organisée par le forum des chefs d’entreprises (FCE), consacrée à l’impact de la crise financière sur l’Algérie, 2009. 11 Perspectives économiques en Afrique, (2008), BAfD /OCDE.

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similaire qui s’étale sur une période de cinq (05) ans (2009-2014) d’une enveloppe de 150

milliards de dollars (USD).

� Selon un rapport du FMI, l’économie algérienne, qui demeure étroitement contrôlée par

l’Etat présente une configuration favorable. En plus de l’aisance financière grâce à des

réserves de change qui ont atteint 138 milliards de dollars (USD) à la fin de 2008, le FMI

prévoit un taux de croissance de PIB de 4,5 % en 2009, la moyenne annuelle pendant la

période (2005-2009) progressera de 5,3 %, et pour retracer cette progression, le tableau

suivant nous indique l’évolution croissante de cet agrégat.

Tableau : Evolution du PIB nominal en Algérie (2003-2009) En milliards de DA

*PIB HH : PIB hors hydrocarbures

Source : Ministère des finances 2009.

En ce qui concerne le financement des infrastructures de transport, à l’échelle mondiale, certes la

crise financière actuelle a donné un sévère coup de frein au financement des infrastructures de

transport, et les impacts semblent avoir été beaucoup plus sérieux. Cependant, en Algérie compte

tenu de l’analyse précité, et toujours à court terme, la crise financière n’a qu’a des effets minimes,

Ce diagnostic optimiste est expliqué par le fait que la plupart des grands projets d’infrastructure de

transport sont décidés et financés par le budget l’État, qui se trouve déjà dans une aisance

financière, cette conception a permis l’élaboration de plusieurs programmes économiques intégrant

de façon significative ces infrastructures de transport et de communication. Donc, consciente de

l'importance stratégique des infrastructures, l'Algérie a engagé, dans ce domaine, de vastes chantiers

pour asseoir son projet de développement socio-économique et favoriser la dynamique d'intégration

dans son environnement géographique. A cet égard, la dernière décennie a été riche en projets à

tous les niveaux et dans tous les secteurs. Pour leur financement, et pour traduire les orientations de

l’Etat dans ce domaine, et particulièrement promouvoir une approche plus développé, plus de 40

milliards de dollars (USD) sont consacrés au secteur des transports et au développement de leurs

infrastructures (rail, routes, autoroutes, ports, aéroports,...). De plus, l’Algérie a mis en place pour

ses services et infrastructures de transport un véritable plan de relance jouant sur une réorganisation

du système de transport, des engagements financiers considérables. Dans le PCSC, 41 % des

montants devraient servir au développement des infrastructures de base (figure1). Les montants

colossaux des différents principaux projets, peuvent êtres présentés comme suit :

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

PIB 5 149 4 827 5 199 5 567 5 990 6 363 6 785

PIB HH* 3 271 3 489 3 761 4 025 4 335 4 643 5 008

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� L’autoroute Est/Ouest. Elle sera réalisée selon les normes européennes et son coût de

réalisation dépassera les 11 milliards USD ;

� Dans le transport ferroviaire, l’Etat a décidé d’apporter un soutien financier estimé à

16,6 milliards de dollars pour la concrétisation du schéma directeur du plan de

développement à l’horizon de 2025 ;

� L’Etat compte injecter pas moins de 3,5 milliards USD à l’horizon 2010 dans le

secteur routier12 ;

� Dans le domaine de développement des infrastructures maritimes, les projections du

ministère des transports qui prévoit l’injection prés de 605 milliards de DA dans des

projets d’investissement repartis sur deux périodes. Entre 2005-2015 avec un

investissement de 324 millions de DA et 281 milliards de DA pour la période 2015-

2025.

Figure n° 1 : Répartition sectorielle du budget affecté au PCSC

Développement des infrastructures debase

Soutien au développement économique

Développement et modernisation duservice public

Développement des nouvellestechnologies de communication

Amélioration des conditions de vie dela population

45%

5% 8%

41%

1,2%

Source : Les Guides Répertories des missions Economiques, 2008.

Dans notre analyse, même s’il a été jugé globalement la situation est confortable et que le

financement des infrastructures de transport en Algérie, est loin d’être touché par la crise, ce

diagnostic optimiste ne reflète pas réellement les impacts réels, puisque, les effets à moyen et long terme

peuvent êtres contraires à ce qui a été évoqués, dans le reste de notre contribution, on essayera de

s’étaler sur ces arguments.

12 Nations Unies, conseil économique et social pour l’Afrique, XXII ème réunion du Comité intergouvernemental d’experts (CIE), (juin 2007), Les politiques de transport et l’intégration régionale en Afrique du nord. Maroc.

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6.2. Á MOYEN ET LONG TERME

Comme il est précédé dans cet article, l’Algérie a inscrit dans son programme de développement

des infrastructures de transport des grands projets qui s’insèrent dans une démarche nationale et

régionale. C’est une stratégie basée sur le développement du transport multimodal qui est considéré

porteur d’effets économique, social et environnemental positifs.

La réalisation de ces objectifs requiert des moyens financiers important que l’Etat devrait

mobiliser seul en l’absence d’engagement du privé national et des bailleurs de fonds étrangers. Des

moyens financiers que l’Algérie tire essentiellement des exportations des hydrocarbures et sont très

affectés par l’instabilité des prix du baril. La crise actuelle survenue en 2007 a démontré la

vulnérabilité de l’économie algérienne et a eu comme premier résultat la contraction de la demande

mondiale sur les hydrocarbures et un effondrement des prix du baril qui passe d’un record de 147

dollars le baril à 33 dollars en l’espace de quelques mois pendant la même année 2008.

En dépit des assurances des officiels qui minimisent de l’impact de la crise mondiale sur

l’économie algérienne, on pense qu’elle peut affecter sérieusement la santé financière de ce pays.

Le recule du prix de l’or noir, affaiblira les réserves de change qui seront englouties par

l’augmentation de la facture d’importation accentuée par l’inflation galopante que connait

l’économie mondiale.

Dans ce contexte incertain, l’Algérie continue à soutenir son économie, à poursuivre les

dépenses budgétaires et à maintenir sa politique de réalisation de grands projets d’infrastructures du

transport, c’est ce qu’a montré la lecture de la loi de finances 2009. Le financement de ces derniers

à première vue ne parait pas insurmontable, néanmoins à court terme en considérant les réserves de

change dont dispose l’Algérie actuellement (138 milliards de dollars fin novembre 2008 contre 78

milliards de dollars pendant la même période de 2007), mais il l’est à moyen et long terme13 pour au

moins deux raisons. La première se tient aux besoins de financement des opérations d’entretiens et

de remise à l’état des infrastructures déjà réalisées, cela notamment en l’absence de participation

financière de l’usager de l’infrastructure routière et autoroutière. A cet égard, l’Etat envisage la

mise en place d’un fond spécial entretien et construction de nouvelles infrastructures qui sera

alimenté par les transporteurs et les usagers pour limiter ses dépenses budgétaires. De même, les

reformes qui portent sur la libéralisation du secteur privilégient le mode de concession pour la

réalisation, le management, l’exploitation et le financement du secteur par des operateurs nationaux

et étrangers sont susceptibles d’améliorer le management et d’apporter les moyens financiers

nécessaires au développement de l’offre du transport. La concession qui sera réalisée entre le

concédant qui est l’Etat et le bénéficiaire qui peut être une société de statut public ou privé national

13Sur la base de l’hypothèse d’une crise qui va perdurer dans le temps et qui va exercer une pression continue sur le prix du baril en le maintenant bas.

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et étranger est définie selon un cahier des charges qui précise les droits et les obligations de chaque

partie.

La deuxième raison est liée à l’accroissement de la facture des importations qui est amplifiée par

l’inflation mondiale, ces dernières ont enregistré 34,16 milliards de dollars fin novembre 2008

contre 24,96 milliards de dollars pour la même période de 2007. En plus de la croissance des

importations de produits d’équipement engendrée par le programme de relance économique, la

facture alimentaire a connu un accroissement sans précédent, passant de 4,37 milliards de dollars

en fin novembre 2007 à 7,02 milliards pendant la même période de 2008. A cela s’ajoute les

dépenses de fonctionnement qui ont passé de 2363 milliards de dinars en fin novembre 2007 à 2594

milliards de dinars en 2008 soit un accroissement de 231 milliards de dinars. L’augmentation des

dépenses de ce poste est due à l’augmentation de la rémunération du personnel de la fonction

publique, dépenses de fonctionnement des services, des pensions des moudjahidines, soutien des

prix de l’eau, du blé et de la poudre de lait.

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CONCLUSION

L’analyse que nous avons menée à travers cette modeste contribution sur l’impact de la crise

financière actuelle sur le financement des infrastructures de transport en Algérie, nous a permis de

relever quelques points qui sont fort intéressant de citer.

Tout d’abord, les infrastructures de transport ont toujours joué un rôle majeur dans l’économie,

elles représentent un moyen efficace en période de récession pour un redémarrage économique,

c’est la raison par laquelle l’Etat accorde une importance particulière, cela s’est traduit par ses

engagements a consacré des parts importantes de son budget. De plus, il existe de nombreuses

options et moyens pour le financement des ces infrastructures: budget de l’Etat, aide publique au

développement, les ressources privées et le partenariat public- privé, etc.

Ensuite, on a constaté que de par son ampleur, la crise financière actuelle, s’est propagée à

l’ensemble des pays, engendrée un tassement de l’activité économique. La crise a également

réhabilité le rôle de l’Etat comme seul agent pouvant intervenir. Toutefois, il faut noter des

répercussions sur le ralentissement des investissements consacrés aux infrastructures de transport.

Par conséquent, il est sans doute plus que jamais nécessaire de diversifier les modes de

financement.

Les effets de la crise sont différenciés en fonction des pays et des régions du monde. Néanmoins,

en évoquant les retombées de cette crise sur l’Algérie et notamment sur les éventualités de

continuer le financement des infrastructures de transport, une double conclusion paraît s’imposer :

A court terme, L’Algérie sera à l’abri de cette crise, elle n’a pas eu d’incidences majeures sur le

financement des infrastructures de transport, cela est expliqué par plusieurs facteurs, les plus

indicatifs, c’est son engagement dans un ambitieux programme de relance économique (2009-2014)

incluant des parts importantes dans les projets d’infrastructure, et les réserves de change qui ont

atteint 138 milliards de dollars (USD) comme moyen de les financés.

A moyen et long terme le niveau de vulnérabilité de l’économie algérienne augmente, cela en

tenant compte d’une crise durable et du maintien de la structure économique actuelle. En effet, la

dépendance de l’Algérie envers les hydrocarbures à l’exportation d’un coté et l’augmentation de la

facture des importations et les dépenses internes de l’autre coté représente un handicap majeur qui

peut compromettre toute activité de développement futur.

Page 24: THEME : LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT Á LA LUMIERE DE LA CRISE FINANCIERE MONDIALE : CAS DE … · sont liés à l'industrie du transport, ils

Bibliographie

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http://faolex.fao.org/docs/texts/alg61980.doc

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intergouvernemental d’experts (CIE), (juin 2007), Les politiques de transport et l’intégration

régionale en Afrique du nord. Maroc.

9. Nations Unies, conseil économique et social. Commission économique et sociale pour l'Asie

et le pacifique, (Octobre 2006). Questions émergentes concernant les transports.

Financement des infrastructures de transport et partenariats public- privé.

10. Perspectives économiques en Afrique, (2008), BAfD /OCDE.

11. Conférence internationale de Dar Es Salaam des 10 et 11 mars 2009 Thème général : «

Changer : Nouveaux défis et nouveaux partenariats pour la croissance en Afrique ».

Intervention du Président de la BOAD sur le sous thème : « forger des partenariats fructueux

pour les infrastructures en Afrique ».

12. ONU, (Décembre 2008), Analyse de la situation des transports et des nouvelles. Tendances

dans les pays membres de la commission Economique des nations unies pour l’Europe.

13. Site du ministère des transports, www.ministeredestransports.dz