Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane...

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2008-2011 Héros du quotidien Hors-série Été 2011 de la ville d’Argenteuil

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2008-2011Héros du quotidien

Hors-série

Été 2011

de la ville d’Argenteuil

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Hors-série L’Argenteuillais, juillet-août 2011Dossier préparé par Sandra Prieto • Rédacteur en chef : Samuel Degasne • Rédactrice en chef adjointe : Claudine Algret • Rédaction : Claudine Algret, Sabrina Belaiba, Samuel Degasne, Laetitia Delouche, Paula Gonçalves, Stéphane Legras, Sandra Prieto et Arezki Semache. Photos : Nicolas Messyasz, Marianne Pollastro, Christophe Taamourte, Jean-Michel Thirion et Anthony Voisin • Maquette : Sophie Berlioz et Marie Nocher • Conseils et relecture : Gérard Brochec, Danièle Carbonnet et Anne-Sophie Honnet. Assistantes : Myriam Lemaire et Annick Amans • Anciens membres de la rédaction : Nadia Guerib, Denis Quinqueton, Robin Langlois et Gaëlle Vallet • Newsletter : Flavien Testevuide Éditeur : Ville d’Argenteuil • Imprimeur YD Print • Tirage : 65 000 exemplaires • Papier recyclé à 100 % • Dépôt légal à parution • ISSN : 0990-7793 • Distribution boîtes aux lettres et gares d’Argenteuil (mercredi matin) : Kepha. Directeur de la publication : Philippe Doucet • Directeur de la Communication et des Relations publiques : Hervé Marchand • Directrice de la Communication et des Relations publiques adjointe : Sophie Keita • Responsable des publications d’information municipales : Samuel Degasne.

Merci à tous ceux qui contribuent semaine après semaine au succès de cet hebdomadaire.

SOMMAIRE

Sports 3

Patrimoines vivants 12

Engagés 19

Musiques 27

Arts plastiques 36

Écrivains 40

Arts visuels 45

Métiers 50

Initiatives 56

Passions 59

D ès son premier numéro, voulu par l’actuelle équipe municipale, l’hebdo-madaire L’Argenteuillais était consacré

aux talents, nombreux, qui se développent dans notre ville  : talents individuels, talents associatifs, petites entreprises et commerces.

À l’occasion de son 3e anniversaire, voici les portraits, parus chaque semaine, d’Argenteuillais remarquables. Petite sélection, en vérité, tant notre ville compte de sportifs, de citoyens engagés, de créateurs, de femmes et d’hommes au parcours de vie singulier, qui font d’Argenteuil cette ville si attachante et si riche d’avenir.

Ce numéro hors-série vous accompagnera pendant la période estivale. Je vous souhaite ainsi de passer d’agréables moments à lire ou à relire ces portraits.

Bon été à toutes et à tous.

Philippe Doucet

Maire d’ArgenteuilPrésident d’Argenteuil-Bezons, l’Agglomération

Éditorial

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3

Sports

Océane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com d’Argenteuil. « C’est ma cousine qui m’a fait découvrir cette

discipline vers l’âge de 5 ans. J’ai tout de suite aimé, car elle me permet de me défouler », se souvient-elle. Depuis, elle ne décroche plus. Après s’être distinguée lors de plusieurs compétitions, elle intègre le centre permanent d’entraînement et de formation d’Évry où elle évolue actuellement en pôle Espoir national 1. La voilà avec un emploi du temps impressionnant. Océane consacre 25 heures par semaine à l’entraîne-ment et 25 heures aux cours scolaires. « Elle vit chez une famille d’accueil et nous ne la voyons qu’une ou deux fois par semaine », se désolent ses parents. Sa mère est institutrice et son père travaille chez Renault. Mais Océane impressionne. Elle n’a pas cessé de collectionner les médailles et les distinctions et ses résultats scolaires sont toujours bons.

I l passe son bac d’abord. Il en termine les épreuves ce 24 juin et le voilà qui s’envole pour Montréal où il doit participer à la coupe du Québec du 26 au

29 juin. Il y a un mois, il est revenu d’Espagne et du Maroc avec deux médailles de bronze obtenues lors de tournois de boxe amateurs. Né à Argenteuil, il y a bientôt 22 ans, Mehdi Boubekeur fait ses débuts au Coma boxe à l’âge de 12 ans. À 14 ans, il devient champion de France éducatif. À 15 ans, il est finaliste du championnat de France amateur, à 17 ans, il remporte le championnat de France junior, à 18 ans, atteint les quarts de finale du championnat de France senior, obtient la médaille d’or au tournoi d’Italie et gagne face au Danemark. Mais cette victoire, il la paie au prix d’une fracture de sa main droite. Absent des rings pendant 2 ans, il se rétablit de sa blessure et reprend la compétition en octobre 2006. Les obstacles ne manquent pas. Selon son entraîneur, Salvator Toni : « Il a eu du mal à trouver des combats pour la saison 2007, car les clubs d’Île-de-France le craignaient du fait qu’il était déjà champion de France ». Malgré ces embûches, il mène trois combats et les gagne tous. Avec le soutien de son père, lui-même

Objectif : le championnat de France ? En mars dernier, elle est allée en Slovénie où elle a participé à une com-pétition internationale. Un mois plus tard, elle se distin-gue aux coupes nationales de gymnastique rythmique qui ont eu lieu à Lyon, en décrochant la 6e place, sur 24, dans la catégorie Espoir. Qualifiée pour participer au championnat de France qui se déroulera les 7 et 8 juin à Saint-Brieuc, Océane envisage de monter sur le po-dium. « Je me donne l’objectif d’être au moins parmi les 5 premières ou de réussir les enchaînements », dit-elle, très déterminée. 2 300 gymnastes représen-tant 150 clubs y sont attendus. Parmi eux, la jeune Argenteuillaise…

A.S.

1995 : naissance à Argenteuil2000 : découvre la gymnastique rythmique grâce à sa cousine2001 : ses parents l’inscrivent au Com d’Argenteuil 2008 : participe aux championnats de France de gymnastique rythmique

ancien boxeur d’Algérie et sparring-partner du légen-daire Carlos Monzon, Mehdi part l’été dernier pour un stage de trois semaines au Québec. Il enchaîne un mois plus tard avec le tournoi Ring side de Chicago et gagne 2 matchs sur 3. Le moral retrouvé, il poursuit son élan dès septembre 2007. Mehdi est désormais champion d’Île-de-France dans la catégorie plume et – cerise sur le gâteau – vainqueur de la coupe de France 2008. À partir de septembre prochain, il sera le second du championnat français dans sa catégorie. L’Argenteuillais du Coma n’a qu’une envie : « occuper la première place et devenir professionnel ». Une fois le bac en poche.

A.S.

1986 : naissance à Argenteuil2000 : champion de France éducatif2004 : champion de France junior, blessure à la main2006 : reprend la boxe2007 : gagne deux combats sur trois à Chicago2008 : remporte la coupe de FranceJuin 2008 : repasse son bac microtechnique et part à Montréal pour la coupe du Québec

Article publié dans L’Argenteuillais n°1 – Mercredi 21 mai 2008

Une Argenteuillaise en championnat de France

Article publié dans L’Argenteuillais n°6 – Mercredi 25 juin 2008

Poids plume, ascension fulgurante

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Après s’être distinguée lors de plusieurs compétitions,

elle intègre le centre permanent d’entraînement et de formation

d’Évry où elle évolue actuellement en pôle Espoir national 1.

Avec le soutien de son père, lui-même ancien boxeur d’Algérie et sparring-partner du légendaire Carlos Monzon, Mehdi part l’été dernier pour un stage de trois

semaines au Québec.

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Sports

246 kilomètres à pieds... Ça a commencé par un mèl reçu à la rédaction : « J’ai pensé

que ça pourrait vous intéresser de savoir qu’un Argenteuillais était allé faire le zozo à l’autre bout de l’Europe, pour le plaisir de gagner une couronne faite d’un rameau d’olivier. » Allons bon ! Christian Mauduit, 33 ans, Argenteuillais donc, a participé au 26e Spartathlon : une course de 246 km entre Athènes et Sparte. Il est arrivé 22e sur 150 et premier Français en 30 heures, 41 minutes et 51 secondes. C’est sa première participation à l’épreuve – qui vient de la Grèce antique – mais ce n’était pas son coup d’essai dans le domaine de « l’ultrafond ». Il a pris part en 2004 au grand raid de la Réunion, 142 km en montagne, « une épreuve moins dure, dit-il, avec un temps limite plus souple de 60 heures ». Pour être considéré comme arrivant au Spartathlon, il faut couvrir en moins de 36 heures le parcours d’abord urbain, pour quitter Athènes, puis longeant la mer, traversant les vignes et les montagnes du Péloponnèse. Coureur, musicien, informaticien et père. Mais pourquoi « l’ultrafond » ? « Pour me distraire du marathon ! » répond Christian Mauduit, un brin espiègle. Et comment se prépare-t-on à pareille épreuve physique ? « 500 heures d’entraînement à raison de deux heures par jours » indique-t-il. Bien, et quand on travaille à 30 km d’Argenteuil, qu’on est marié, père de trois enfants et qu’on a d’autres occupations, on les trouve quand, les deux heures ? « On sous-estime la place qui reste dans un emploi du temps, observe-t-il. J’allais au travail en

U n champion qui choisit Argenteuil. Julien Liponne, 25 ans, est devenu un héros de son club. L’Avsc (Argenteuil – Val-de-Seine

cyclisme) l’a accueilli en octobre 2007. La saison dernière, il s’est illustré en terminant 3e du critérium de Paris XIVe, remporté par son co-équipier Vincent Alonso. Cet été, avec les coureurs de son club, il s’est distingué à Bar-sur-Aube (Aube) et à Villemandeur (Loiret), deux courses très prisées par les mordus de la petite reine. En août, il est arrivé 1er  au critérium de La Baule (Loire-Atlantique), lors d’une course de 90 km réunissant 60 coureurs. Gardant quelques réserves, Julien en a profité pour démarrer dans le dernier tour, surprenant ses adversaires et allant droit vers la victoire. « J’étais content de cette course et de mes vacances dans cette région où se déroulait en même temps un festival de jazz ». Une autre passion de Julien Liponne. Début septembre, il récidive en gagnant la cantonale 2008 de Campagne-lès-Hesdin, dans le Nord-Pas-de-Calais. L’enfer du Nord fut, pour lui, en quelques sortes, un paradis ! 70 cyclistes ont parcouru 110 km et à 25 km du but, la victoire se jouait entre Julien Liponne et Gauthier Cliquot, un autre coureur de la région parisienne. C’est finalement

vélo, je faisais de la musculation chez moi pour être disponible à tout moment pour ma famille. » Il n’y a guère que les heures passées à la piscine et les randos en roller à Paris qui soient vraiment prenantes. Quand on écoute Christian Mauduit, on comprend un peu mieux ce qu’on peut retirer de tels exploits. « Une course est une tranche de vie condensée : il y a des moments de joie, de découragement, des rencontres.. » Un rapport complexe s’instaure entre les coureurs mêlant compétition, solidarité et respect. Un peu comme entre les artisans des logiciels libres ou les musiciens d’une fanfare, deux autres passions de Christian Mauduit. On se distingue mais on fait attention aux autres, car sans les autres, on n’est rien. Un condensé de vie, l’ultrafond.

D.Q.

* Le projet Gnu a été lancé par R. Stallman en 1984 afin de créer un système d’exploitation informatique libre et complet. Il a permis le développement de ce qu’on appelle aujourd’hui les logiciels libres.

1975 : naissance1987 : premiers logiciels libres réalisés1994 : premier marathon1995 : intègre une fanfare étudiante2004 : naissance de sa première fille2004 : participe au Grand raid de la Réunion2008 : termine le Spartathlon

l’Argenteuillais, très à l’aise dans les bosses, qui finit par prendre le large, à l’amorce des dix derniers kilomètres, pour l’emporter en solo. Quand on l’interroge sur le cyclisme argenteuillais, Julien Liponne ne tarit pas d’éloges. « Je suis bien tombé en arrivant dans ce club où il y a une ambiance familiale et une structure assez poussée. Grâce à lui, j’ai pu participer à de belles épreuves ». Quand il n’est pas dans son bureau à La Défense où il est ingénieur, il n’est pas rare de le croiser en train de s’entraîner sur les routes du Val-d’Oise ou à la maison des sports Marcel-Cerdan pour se muscler. La saison prochaine se profile déjà à l’horizon.

A.S.

1983 : naissance à Sainte-Colombe (Rhône)2000 : club de Pélussin (Loire)2001 : bac 2006 : club de Tarbes, gagne la 1re étape du Tour du Piémont pyrénéen2007 : diplôme d’ingénieur pour la pétrochimie2007 : club d’Argenteuil2008 : vainqueur à Campagne-lès-Hesdin

Article publié dans L’Argenteuillais n°16 – Mercredi 15 octobre 2008

La course du Gnu*...

Article publié dans L’Argenteuillais n°17 – Mercredi 22 octobre 2008

Le paradis du Nord-Pas-de-Calais

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« J’allais au travail en vélo, je faisais de la musculation chez moi pour être disponible à tout

moment pour ma famille. »

70 cyclistes ont parcouru 110 km et à 25 km du but, la victoire

se jouait entre Julien Liponne et Gauthier Cliquot, un autre

coureur de la région parisienne.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 5

Sports

A près le Mont-Blanc et le Kilimandjaro en Afrique, à 43 ans Philippe Le Ber s’est mesuré à l’Aconcagua dans la Cordillère

des Andes, le plus haut sommet du monde après l’Himalaya. Un véritable défi pour les alpinistes : seuls 20 % des tentatives aboutissent au sommet à 6 962 m d’altitude. Parti le 6 décembre avec deux autres Français, un Suisse et deux guides argentins, la montée a nécessité deux semaines et la descente seulement trois ou quatre jours. Les conditions de vie en montagne sont très rudes et les alpinistes doivent prendre en compte nombre de critères : le manque d’oxygène, la température avoisinant les –30° C et les longues marches de 10 h dans la journée. Malgré toutes les précautions prises pour habituer le corps à ces conditions, l’un des membres de la cordée a été victime de graves gelures au nez et aux doigts qui auraient pu, sans une descente et des soins rapides, mener jusqu’à l’amputation. L’équipe a dépassé le col de l’Independencia (6 300 m) mais elle a dû renoncer à l’Aconcagua. L’ascension s’est arrêtée à 6 600 m, soit à quelques centaines de mètres du point culminant. Assuré

Sport de glisse, le barefoot, c’est du ski nautique, mais sans les skis. Pieds nus, les skieurs sont tractés par un bateau qui peut atteindre

les 75 km/h. Lors des derniers championnats du monde, qui se sont déroulés à Otaki, en Nouvelle-Zélande du 25 janvier au 1er février 2009, Clément Maillard, 17 ans, est arrivé 6e sur une quarantaine de participants. « J’aurais pu être médaillé en saut, ma spécialité, mais le niveau était trop élevé par rapport à ma catégorie junior. Je suis quand même satisfait, car j’ai battu mes propres records et j’ai participé à la catégorie open qui est au-dessus. » En août dernier, il décroche une médaille d’or, en saut, lors des championnats d’Europe qui ont eu lieu à Tamworth (Angleterre). Mais les prouesses du jeune Argenteuillais ne datent pas d’aujourd’hui. 2e aux championnats de France 2000 et 2001, premier aux championnats de France 2006, 17e sur 40 aux championnats du monde 2006 à Seattle (États-Unis), 4e par équipe aux championnats d’Europe 2007... Un palmarès impressionnant ! Quand on l’interroge sur sa passion pour ce sport, Clément Maillard raconte qu’il a découvert cette discipline dès l’âge de 6 ans : « au club de Barefoot Wave, à Boran-sur-Oise (Oise), par le biais d’un ami de mon

de la bonne santé de son compagnon de cordée, Philippe Le Ber avoue avoir du mal à digérer l’« échec » d’un voyage qui l’a obnubilé pendant un an. Sans se poser la question d’un second essai, l’alpiniste argenteuillais veut avant tout retrouver sa femme et ses deux enfants. Comme il l’avait expliqué à deux classes de CM2, dans le cadre d’un projet pédagogique de découverte en partenariat avec la mairie, cela fait partie du jeu. Les élèves, très intéressés, lui ont adressé un cahier d’encouragement et la mairie lui a également apporté un soutien financier et moral. Philippe Le Ber remercie toutes les personnes qui l’ont encouragé et soutenu.

A.S.

27 février 1965 : naissance à Argenteuil1998 : escalade le Mont-Blanc (4 807 m) 2006 : escalade le Kilimandjaro (frontière du Kenya et de la Tanzanie, 5 895 m)2008 : gravit 6 600 des 6 962 m de l’Aconcagua (point culminant de la Cordillère des Andes)

père qui gérait le port de plaisance de Conflans-Sainte-Honorine. J’ai tout de suite aimé et, à l’âge de 8 ans, j’ai commencé à faire des compétitions. C’est le risque de tomber qui me plaît. Quand on évolue sur l’eau, on a une montée d’adrénaline et cela procure des sensations fortes de vitesse et d’envol. » Élève de terminale ES (économique et social), Clément Maillard ambitionne de devenir kinésithérapeute. En attendant, il continue son entraînement à raison de 4 heures par semaine. « À partir de la saison prochaine, je vais rejoindre le club de ski nautique de Mantes-la-Jolie pour monter une équipe de barefoot et aider au développement de ce sport. »

A.S.

1991 : naissance1997 : découvre le barefoot2000 et 2001 : 2e au championnat de France junior2002 : participe au championnat d’Europe2006 à 2008 : champion de France junior

2008 : médaille d’or en saut au championnat d’EuropeFévrier 2009 : participe au championnat du monde en Nouvelle-Zélande

Article publié dans L’Argenteuillais n°27 – Mercredi 14 janvier 2009

Familier des toits du monde

Article publié dans L’Argenteuillais n°32 – Mercredi 18 février 2009

Glisser sur le risque

© M

JM

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L’équipe a dépassé le col de l’Independencia (6 300 m)

mais elle a dû renoncer à l’Aconcagua.

« J’ai tout de suite aimé et, à l’âge de 8 ans, j’ai commencé

à faire des compétitions. »

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6 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Sports

S ilhouette mince et petit sourire sage sur un visage d’enfant, Ella Abdelmoumeni n’a rien d’une dure. Pourtant, mieux vaut être

en bons termes avec elle. Au Judo club Escales d’Argenteuil (Jcea), les athlètes savent qu’ils comptent parmi eux une judokate prometteuse... et qui en veut. C’est à l’âge de 4 ans qu’Ella découvre le judo sur les traces de sa grande sœur. Avec persévérance, elle acquiert la ceinture marron et se met à la compétition. À 15 ans aujourd’hui, Ella cumule déjà plusieurs titres : championne benjamine du Val-d’Oise et double championne minime du Val-d’Oise et d’Île-de-France. La jeune athlète confirme son talent en remportant la médaille d’argent du championnat de France Unss (Union nationale du sport scolaire) dès son passage, cette saison, dans la catégorie des cadettes. Cette victoire, elle l’a obtenue lors du tournoi qui s’est déroulé le 24 janvier dernier à Châtellerault, réputé comme le plus difficile circuit de judo en France. Devant 41 athlètes de sa catégorie (cadettes de moins de 52 kg), dont beaucoup appartiennent aux meilleurs clubs des pôles espoirs, Ella Abdelmoumeni a relevé le défi de se classer à la 2e place du podium. Un véritable challenge qui lui permet désormais de faire partie de l’équipe de France des cadettes. Son prochain défi : le championnat de France de judo fédéral qui se tiendra le 20 avril à Paris.

E t de deux ! Après avoir remporté en février dernier le championnat de France par équipe aux côtés de Loïc Huraut et Franck Ribeiro,

Adrien Tachoire monte à nouveau sur la plus haute marche du podium en individuel. En s’imposant lors de la compétition nationale qui s’est déroulée les 25 et 26 avril à Soissons, le sociétaire de l’Académie de billard d’Argenteuil est devenu, à seulement 13 ans, le plus jeune champion de France cadet de billard libre. N°1 l’an dernier, Adrien partait favori, mais sans pression. À raison de douze heures d’entraînement par semaine, il a beaucoup travaillé pour atteindre son objectif : devenir le n°1.

En cas de victoire, elle participera au prochain championnat d’Europe de judo. En attendant, la jeune Argenteuillaise, qui est aussi élève de 3e au collège Eugénie-Cotton, s’entraîne au gymnase Coubertin à raison de 7 heures par semaine. « Le judo est devenu ma vraie passion. Il me permet de canaliser mon énergie. » En fera-elle son métier ? Pour l’instant, Ella ne sait pas encore. Mais sa prouesse à Châtellerault n’a pas échappé à Ahcène Goudjil, directeur sportif d’Escales. « Ella a beaucoup d’avenir et sa victoire est une fierté pour notre club qui obtient sa 4e médaille du championnat de France scolaire » se félicite-t-il. La participation de trois autres filles (Claude Edwige Zengbe, Nawel Boualem et Lucie Perrot) à la finale du championnat de France de judo junior, qui aura lieu en avril prochain à Paris, illustre la politique de formation suivie par ce club et la richesse de son groupe de haut niveau.

A.S.

26 mai 1994 : naissance à Argenteuil1998 : découvre le judo au Jcea

2004 : championne du département (benjamine)2006 : championne du département et de la région Île-de-France (minime)2007 : double championne comme en 200625 janvier 2009 : vice-championne de France Unss (cadette)

Une détermination qu’il a une nouvelle fois mise au service de l’équipe cadette d’Argenteuil, durant le championnat d’Europe qui s’est tenu les 8, 9 et 10 mai derniers à Angers. Le trio « Huraut-Ribeiro-Tachoire » s’est distingué en décrochant une seconde place amplement méritée. Poursuivant sa lancée, Adrien vise, la saison prochaine, un podium au championnat d’Europe cadet individuel qui aura lieu dès novembre en Belgique. En fonction de ses « bons » résultats, il compte également se qualifier pour le championnat de France de billard trois bandes Espoir.

N.G.

Article publié dans L’Argenteuillais n°34 – Mercredi 4 mars 2009

Ella est là

Article publié dans L’Argenteuillais n°44 – Mercredi 13 mai 2009

Le plus jeune n°1

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Son prochain défi : le championnat de France de judo fédéral qui se

tiendra le 20 avril à Paris.

À raison de douze heures d’entraînement par semaine,

il a beaucoup travaillé pour atteindre son objectif.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 7

Sports

L e regard vif caché derrière les lunettes, Florian est attiré par les mathématiques depuis la maternelle. Un papa facteur et une maman

éducatrice, l’élève de CM2 a réussi un véritable exploit en se classant, le 19 mars dernier, 14e sur 27 263 à la version hexagonale du concours Kangourou. Plus grand jeu-concours du monde, inspiré d’un test national australien (d’où son nom), celui-ci est organisé chaque année dans 33 pays, réunissant 3 millions de jeunes de 8 à 18 ans. Le but ? Vulgariser les mathématiques sous une forme ludique. À Argenteuil, une soixantaine d’élèves de l’école primaire de la Croix-Duny ont pris part à l’épreuve, dont Florian. « C’est la première fois, depuis 5 ans, qu’un de nos élèves est aussi bien classé. C’est une bonne image pour notre école qui est inscrite en zone d’éducation prioritaire », explique le directeur de l’école, Alain Quilléverez. Le 19 mai, une cérémonie a été organisée pour récompenser les participants. Pour Florian, le concours fut presque un jeu : « J’ai de bonnes notes partout, sauf en géographie. C’est

Ç a n’a rien changé à sa vie, ou presque ! Depuis qu’il est diabétique, Walid joue toujours autant au foot, voire plus. En effet, grâce à

son médecin, ce passionné du ballon rond depuis l’âge de six ans, a appris l’existence de la Junior cup diabètes et s’est tout de suite inscrit à cette mini-coupe d’Europe de foot. Pour y participer, Walid a tout d’abord dû passer avec succès des sélections en juillet dernier. Enfin dans le onze final, cet Argenteuillais de 12 ans a défendu avec fierté les couleurs de l’équipe de France au cœur du magnifique stade du Bout-du-Monde de Genève. « Le lieu est magique et impressionnant », confie Badiha, la maman de Walid, qui l’a accompagné dans cette belle aventure. Voyage en Tgv, villa au bord du lac Léman, cérémonies d’ouverture et de clôture grandioses, séances d’entraînement. Entre le 21 et le 23 août, le jeune garçon a vécu comme ses idoles. Arrivée troisième sur sept, l’équipe mixte du milieu de terrain val-d’oisien a dû s’incliner devant les Italiens, vainqueurs du tournoi pour la deuxième année consécutive. Le regard timide mais déterminé, Walid promet de revenir l’an prochain, en catégorie 13-17 ans, pour prendre sa revanche. Reparti avec des souvenirs impérissables plein la tête, le n°10 d’Argenteuil a également beaucoup appris sur sa maladie qu’il gère aujourd’hui parfaitement, même s’il regrette la restriction concernant les crèmes

compliqué avec cette matière. Si on n’apprend pas la leçon, on ne trouve rien. En maths, il suffit juste de suivre la logique ». En 50 minutes, l’élève a répondu à 24 questions sur les 26 posées. « Nos enseignants sont gentils et s’investissent pour notre réussite », dit-il. En parallèle, et décidemment bon élève, Florian pratique le piano et la natation. Le 12 mai dernier, il a également participé à une comédie musicale avec les deux classes de CM2 de son école, organisée dans le cadre d’un projet artistique et culturel avec Argenteuil et l’Inspection académique. Et pour son avenir ? Florian ne sait pas trop. Il ambitionne d’être écrivain, dessinateur ou… mathématicien, justement.

A.S.

1998 : naissance à La Garenne-Colombes2003 : sa famille s’installe à Argenteuil2004 : entrée à l’école de la Croix-Duny19 mars 2009 : participe au concours Kangourou19 mai 2009 : reçoit sa médaille

glacées. « Pendant trois jours et dans une ambiance conviviale, on a continuellement parlé du diabète. On a échangé des expériences et des conseils, notamment sur les procédés qui offrent davantage de libertés au malade dans son quotidien, comme la pompe à insuline », atteste Badiha, décidée à en faire bientôt profiter son fils. Tout autant convaincu, Walid incite tout jeune diabétique comme lui à faire du sport, source de plaisir et d’hygiène de vie. Un principe que ce garçon sincère et fonceur compte bien appliquer dès la rentrée en s’inscrivant à l’As Foot de son collège et en « tapant le ballon » aussi souvent que possible avec ses copains du Val-d’Argent-Nord. L’aîné de trois enfants attend également avec impatience l’âge où il pourra suivre les matchs lors des grandes soirées foot organisées par ses nombreux oncles. D’ici là, l’élève studieux de 5e travaille dur pour devenir médecin, son deuxième choix après footballeur professionnel.

N.G.

3e Junior cup diabètes160 jeunes diabétiques, garçons et filles, âgés de 6 à 17 ans, venus d’une dizaine de pays européens.www.juniorcup-diabetes.eu

Article publié dans L’Argenteuillais n°47 – Mercredi 3 juin 2009

Le boss des maths

Article publié dans L’Argenteuillais n°56 – Mercredi 16 septembre 2009

Foot – diabète : 3-0Walid, jeune sportif diabétique, a participé en août dernier à la Junior cup diabètes, grand tournoi de football européen.

Florian Pinsard a réussi à se classer parmi les meilleurs élèves français, en atteignant la 14e place

(sur 27 263) au concours de mathématiques.

Arrivée troisième sur sept, l’équipe mixte du milieu de terrain val-d’oisien a dû s’incliner devant les Italiens, vainqueurs du tournoi

pour la deuxième année consécutive.

© M

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8 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Sports

L e souvenir le plus marquant pour Lucie Perrot du Judo club Escales est sa victoire au championnat de France junior de judo le

5 avril dernier. Juste un mois avant qu’elle ne fête ses 17 ans. Puis, en septembre, à nouveau un grand moment, elle obtient la 5e place aux championnats d’Europe junior. Les parents de Lucie se sont installés à Argenteuil lorsqu’elle n’avait que quelques mois. Quant elle eut 5 ans, ils ont souhaité l’inscrire à un sport et ont cherché des cours qui avaient lieu le samedi pour pouvoir l’emmener. Elle commence donc le judo au club Escales Argenteuil qui vient d’être créé la même année. « Au début, j’avais peur de monter sur le tapis mais après, j’avais toujours envie d’aller aux entraînements. Pour moi, faire du judo, c’était m’amuser, me libérer, m’entraîner avec les autres et surtout, faire autre chose que l’école ! » Très vite, elle se rend compte de l’importance du sport pour son équilibre. C’est en éducation physique qu’elle a les meilleures notes et elle voudra aussi goûter à d’autres disciplines comme le tennis et le foot. Mais fidèle à ses premières amours, elle laisse le judo prendre de plus en plus de place dans sa vie. Lorsque vers 12 ans, elle passe en minimes, « cela devient plus sérieux ». Le championnat d’Île-de-France marque alors le coup d’envoi de la période où elle se lance dans la compétition. Il y a deux ans, elle devient ceinture noire. Aujourd’hui, sa carrière de jeune

L e 20 février dernier, à Vitry-le-François (51), Lucchino Gatti a remporté la coupe de France seniors dans la catégorie des poids coqs

(- 54 kg). Dans une salle comble, l’Argenteuillais n’a pas eu trop de mal à s’imposer face à Vincent Lacaze de Plaisance avec un score sans appel de 12 points contre 3. Lucchino a quasiment contrôlé le combat avec sa « boxe en reculant » et avec beaucoup de clairvoyance. Cette habileté de boxe, conjuguée à l’ef-ficacité des touches, lui a permis de gagner le match face à un adversaire recherchant la confrontation rapprochée. Pour maîtriser cette technique, Lucchino a accumulé de longs apprentissages durant plus de 8 ans. C’est à l’âge de 10 ans qu’il a fait ses débuts dans ce noble art sur incitation de son père, lui-même boxeur amateur et élève de Prosper Dranguet, ancien entraîneur du Coma boxe, actuellement en retraite et dont la salle de boxe du complexe Marcel-Cerdan porte le nom. « J’ai commencé avec le judo, mais il ne m’a pas accroché. Mon père m’a conseillé la boxe et j’ai tout de suite aimé. C’était à Villiers-le-Bel », se souvient-il. Après de brillants résultats dans le club de cette ville, Lucchino Gatti rejoint l’Académie de boxe de Sannois tout en continuant à s’entraîner sous la houlette de son père. En avril 2009, lors d’un combat disputé à Troyes (département de l’Aube),

sportive atteint sa vitesse de croisière. C’est Ahcène Goudjil, son entraîneur, qui aide Lucie à gérer un agenda plutôt bien rempli. Les nombreux stages et « compét’ » s’enchaînent avec les entraînements (en moyenne quinze heures hebdomadaires). « Je dois entretenir mon état physique, apprendre les techniques propres au judo et me préparer aux combats. » Elle essaye de tout concilier au mieux même si au final, c’est le judo qui l’emporte. Côté école, elle refait une 1re scientifique en suivant des cours par correspondance. Côté vie personnelle, tous ses « potes » font du judo, son petit frère de 15 ans aussi. « Il y a une vraie entraide entre nous » et ses parents l’accompagnent le plus possible aux compétitions « Leur soutien est très important, je me sens moins seule. » Toujours prête à enfiler le kimono, elle veut faire du judo son métier, une fois le bac en poche. En attendant, elle se prépare à fond pour monter à nouveau sur le podium et porter les

couleurs d’Escales Argenteuil aux championnats du monde junior à Paris, le 24 octobre prochain.

P.G.Mai 1992 : naissance à Asnières (Hauts-de-Seine)1997 : adhésion au Judo club Escales ArgenteuilAvril 2009 : championne de France juniorSeptembre 2009 : 5e aux championnats d’Europe junior (catégorie - 70 kg)

il devient champion de France junior. Cette victoire lui permet désormais de participer aux sélections de l’équipe de France junior et de gagner en été 2009 son premier combat international contre la Suède. Il participe également à deux autres rencontres inter-nationales en Allemagne et en Russie et aux cham-pionnats d’Europe en août 2009 en Pologne. Depuis septembre dernier, Lucchino Gatti est pensionnaire du club argenteuillais. « Mon objectif est d’aller à la finale du championnat de France senior. La boxe est un sport dur qui m’apprend à persévérer dans la vie », explique-t-il. Quand il n’est pas à la salle de boxe, Lucchino se consacre à ses études. Il est élève en ter-minale Stg (Sciences et techniques de gestion). Son rêve est de décrocher le bac pour préparer un Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives).

A.S.

12 janvier 1991 : naissance à Pontoise2001 : s’inscrit dans un club de boxe de Villiers-le-BelAvril 2009 : gagne le championnat de France juniorSeptembre 2009 : rejoint le Com ArgenteuilFévrier 2010 : gagne la coupe de France senior (cat. - 54 kg)

Article publié dans L’Argenteuillais n°60 – Mercredi 21 octobre 2009

Métro, judo, dodo…Pour Lucie Perrot du Judo club Escales Argenteuil, 2009 est sans aucun doute une année en or.

Article publié dans L’Argenteuillais n°72 – Mercredi 10 mars 2010

Un nouveau champion sur le ringLucchino Gatti est la nouvelle étoile montante de la section boxe du Com Argenteuil. Un dur des durs que les clubs de la région redoutent et dont il faudra apprendre à tenir compte.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 9

Sports

Né le 25 août 1979 à Gennevilliers, Moustapha a perdu son ouïe à l’âge de 6 ans. En 2000, il obtient un Bep d’électromécanicien et se fait embaucher comme technicien de laboratoire en métallurgie. Depuis, il mène une vie la plus normale possible. « J’ai appris vite que pour réussir, il faut se battre constamment et partout. » Issu d’une famille de quatre enfants, dont il est l’aîné, il est poussé à pratiquer le judo dès son jeune âge. « Pour mon père, il valait mieux faire du sport que de traîner dans la rue. J’ai commencé avec le judo que j’ai suivi jusqu’à 18 ans, puis j’ai bifurqué vers le foot. » Une véritable bouffée d’oxygène. Avant de faire son entrée dans la sélection des sourds d’Argenteuil, Moustapha Boumdil a prouvé ses qualités de footballeur talentueux au sein des formations dites « normales ». « J’ai joué dans plusieurs clubs franciliens d’entendants comme le Racing, Bezons, Vitry-sur-Seine, Épinay-sur-Seine et Puteaux. Dans les vestiaires, mes relations avec les autres joueurs se passaient géné-ralement bien. Mais sur le terrain du jeu, c’est un peu plus compliqué. J’ai décidé de rejoindre l’Uss Argenteuil depuis deux ans. Je suis devenu capitaine d’équipe depuis le début de cette saison. » En plus du championnat de France, l’équipe de l’Uss Argenteuil est arrivée en

À la fois heureux et soulagé ». C’est l’état d’esprit dans lequel se trouvait Anthony Gars,

après avoir remporté la ceinture Montana du tournoi international du Val-d’Oise de boxe anglaise, le 24 avril dernier. C’est devant son public, salle Jean-Vilar, que le jeune boxeur a pu montrer de quoi il était capable. « Je n’avais pas le droit de perdre ce tournoi, il était trop important pour moi », confie-t- il. Ce sport qui lui va si bien lui permet de devenir l’un des boxeurs les plus prometteurs de son club. Passionné de sport depuis tout petit, Anthony a essayé de nombreuses disciplines. « J’ai fait du football, du basket ou encore du tennis mais j’étais à la recherche d’un sport dans lequel je pouvais être le meilleur », dit-il. Vers l’âge de 12 ans, il commence à s’intéresser aux matchs de boxe qu’il regarde à la télévision. Son père lui propose alors de l’inscrire au Coma boxe anglaise, où il avait lui-même pratiqué étant jeune. « Lors de mon premier entraînement, j’ai tout de suite senti que ce sport était fait pour moi », se souvient-il. À 13 ans, il entame deux années de boxe éducative et il devient champion de France à deux reprises. En 2007, il rentre en catégorie amateur en moins de 69 kg et arrive en quarts de finale du championnat de France amateur. Mais son ascension est freinée par des

2009 finaliste de la coupe de France handisport. « Il y a parmi nous sept joueurs qui évoluent au sein de l’équipe de France handisport. Cette année encore, nous sommes sur la bonne voie pour garder le titre de champion de France qui se jouera le 7 juin prochain. Le seul trophée qui nous manque, c’est la coupe de France. Nous espérons l’avoir le 22 mai. » En attendant, les joueurs de l’Uss Argenteuil continuent à mener leurs entraînements ou compétitions, tantôt au stade Auguste-Delaune (Orgemont), tantôt au stade Alain-Mimoun (près du marché Héloïse). Peut-être y connaîtront-ils leur jour de gloire, huit décennies après leurs glorieux prédécesseurs français, qui furent sacrés champions du monde des sourds en 1924.

A.S.

1979 : naissance à Gennevilliers1991 : entre à l’école pour sourds et malentendants d’Asnières1999 : obtient le Bep d’électromécanicien2000 : embauché comme technicien de laboratoire2008-2009 : rejoint l’Uss Argenteuil2009-2010 : devient capitaine d’équipe

blessures à répétition qui l’empêchent de s’entraîner et de combattre. « Je me suis senti frustré durant ces deux ans. Ne pas pouvoir défendre mes chances a été très dur à supporter », raconte-t-il. L’année 2010 signe son retour puisqu’à 18 ans, il décroche la ceinture Montana, malgré une déchirure à l’avant-bras qui l’a fait souffrir pendant le tournoi. Sa fierté et celle de ses entraîneurs sont à la hauteur de sa motivation. « Je m’entraîne pour être le meilleur, avec toute la rigueur que demande ce sport », affirme-t-il. Avec ses dix heures d’entraînement par semaine, Anthony Gars ne chôme pas puisqu’il se prépare déjà à affronter de nouveaux adversaires lors d’un tournoi amical en Italie, cet été. L’année prochaine, il entame des études dans le but d’obtenir son Bpjes (brevet professionnel de la jeunesse et de l’éducation sportive) et ainsi devenir éducateur sportif.

S.B.

15 juin 1991 : naissance à Argenteuil2004 : inscription au Coma boxe anglaise2005 et 2006 : champion de France de boxe éducative2010 : champion du tournoi international du Val-d’Oise, ceinture Montana, cat. - 69 kg

Article publié dans L’Argenteuillais n°76 – Mercredi 21 avril 2010

Un capitaine sous silenceL’Union sportive des sourds Argenteuil a remporté en 2009 le championnat de France de football handisport. Cette équipe reste pourtant méconnue. Coup de projecteur sur Moustapha Boumdil, son capitaine.

Article publié dans L’Argenteuillais n°83 – Mercredi 30 juin 2010

Swing et punchÀ 18 ans, Anthony Gars décroche le titre de champion du tournoi international du Val-d’Oise, dans la catégorie des moins de 69 kg. Portrait.

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10 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Sports

V enir à bout d’Usain Bolt, le détenteur du record du monde au 100 m, est déjà dans l’esprit d’Amanuel. À seulement 15 ans, l’adolescent

remporte de nombreuses compétitions d’athlétisme, toutes disciplines confondues. Doté d’un potentiel physique étonnant, le jeune homme espère être intégré en équipe de France. C’est en Éthiopie qu’Amanuel voit le jour le 4 mai 1995. À l’âge de sept ans, il est adopté par une famille française vivant à Argenteuil. Il effectue toute sa scolarité ici, jusqu’au secondaire. Parallèlement, le jeune homme se laisse tenter par le sport sans trouver celui qui lui plaît : « J’ai fait du football, du basket-ball, du tennis et même du karaté, mais aucun de ces sports ne me passionnait », se souvient-il. Jusqu’au jour où il s’intéresse, par hasard, à l’athlétisme. La multitude de disciplines l’attire et l’incite à s’inscrire dans un club, l’Union sportive argenteuillaise. Depuis quatre ans, les compétitions et les victoires s’enchaînent. Chaque année, Amanuel remporte les 10 km d’Argenteuil dans sa catégorie. En 2010, il est champion départemental à l’octathlon, en cross (course en forêt) et recordman départemental au javelot avec 53,75 m, catégorie minime. « Mon but est de me donner à fond lors des compétitions

L e 12 septembre… Une date qui restera dans l’esprit de Rémi Di Girolamo et de son coéqui-pier Jérémie Azou. Ensemble, ils remportent

la médaille de bronze des championnats d’Europe d’aviron, en deux de couple poids léger. De retour du Portugal, où s’est déroulée la compétition, Rémi Di Girolamo a eu le temps de savourer sa belle per-formance avec ses amis et son entraîneur, Christian Beignon, du Club olympique multisports d’Argenteuil (Coma). C’est avec beaucoup d’incertitudes que le rameur a débuté la course avant de la terminer en troisième position, juste derrière l’Allemagne et le Portugal. « J’ai fait une contre performance en juillet lors de la dernière coupe du monde, ce qui m’a fait perdre un peu confiance en moi, confie-t-il. Mais après cette victoire, j’étais satisfait car j’ai senti une évolution au fil des courses durant ce week-end. » À 27 ans, l’Argenteuillais peut espérer se qualifier pour les prochains Jeux olympiques, son principal objectif. « Je vais tout faire pour y participer, insiste-t- il. Je m’entraîne sept à dix fois par semaine durant deux heures. Je fais également at-tention à ce que je mange et je veille à ne pas me blesser. » Depuis

et de battre mes adversaires. Lorsque je cours, je mets au point un système qui me permet de mettre en valeur ma vitesse, mon point fort. » Sa polyvalence dans les disciplines ainsi que sa rapidité font de lui un compétiteur redoutable, même si son jeune âge lui joue parfois des tours. « Il a vraiment du potentiel, insiste José Freitas, le président du club, mais il lui manque beaucoup de maturité pour aborder les entraînements et les compétitions avec sérieux. Surtout, il ne doit pas se reposer sur ses acquis ! Amanuel a un don pour l’athlétisme, mais il doit le travailler », ajoute-t-il. C’est avec Saïchi Salem, son coach, que le jeune homme peaufine ses entraînements trois à quatre fois par semaine. Pour cette rentrée, Amanuel compte encore plus s’investir et espère remporter d’autres compétitions, notamment les 10 km d’Argenteuil 2010, le 3 octobre prochain.

S.B.

4 mai 1995 : naissance en Éthiopie2002 : arrivée en France et installation à Argenteuil2007-2010 : trois fois champion départemental de cross (benjamin puis minime)2010 : recordman départemental au javelot et à l’octathlon

un an, le jeune homme jongle entre son travail d’in-génieur chez Areva et ses entraînements de sportif de haut niveau. « Grâce à une convention d’insertion professionnelle (Cip), je suis en mesure d’adapter mon planning en fonction de mes entraînements, de mes stages de préparation en équipe de France et de mes compétitions », explique-t-il. Une aubaine pour ce passionné d’aviron qui, depuis l’âge de 12 ans, n’a jamais cessé de pratiquer ce sport qu’il qualifie de complet. « C’est une discipline aux multiples fa-cettes qui incite au dépassement de soi », ajoute-t-il. Sa constance, son endurance et sa technique seront, sans nul doute, des atouts majeurs lors des prochains championnats du monde qui se déroulent en Nouvelle-Zélande, dans un mois.

S.B.

26 avril 1982 : naissance à Argenteuil1994 : inscription au Coma aviron

2000 : première intégration en équipe de France2006-2008 : trois médailles aux championnats du monde2010 : médaillé de bronze aux championnats d’Europe

Article publié dans L’Argenteuillais n°86 – Mercredi 15 septembre 2010

Dans la foulée des plus grandsÀ 15 ans, Amanuel Brunel est l’un des meilleurs éléments de la section athlétisme de l’Union sportive argenteuillaise. Rencontre avec un sportif prometteur.

Article publié dans L’Argenteuillais n°87 – Mercredi 22 septembre 2010

Objectif Londres 2012Grâce à sa médaille de bronze décrochée aux championnats d’Europe d’aviron, Rémi Di Girolamo multiplie ses chances de participer aux prochains Jeux olympiques, en 2012.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 11

Sports

Nette, précise, efficace. Elle a certes perdu au deuxième tour des championnats du monde d’Agadir fin octobre, mais Clarisse

Agbegnenou, qui a rejoint le Judo club escales Argenteuil (Jcea) il y a un an, affiche un palmarès nettement moins vierge que son kimono blanc. Championne d’Europe cadette et championne de France junior et senior, cette jeune fille de 18 ans revient sur sa jeune et fulgurante carrière avec un flegme tout britannique. Comme si c’était naturel. « J’ai commencé le judo à 9 ans. C’était au début un loisir pour canaliser mon énergie. Puis j’ai commencé à gagner et j’ai rejoint le Pôle France en 2007 ». Elémentaire, mon cher Watson. Malgré sa déconvenue, participer aux mondiaux ne lui a apporté que du bonheur. Véritable dame de fer, elle avoue que c’est « dur à encaisser. Mais si tu t’arrêtes à chaque défaite… » Et si les JO de 2012 à Londres constituaient l’objectif rédempteur ? Clarisse fait d’ailleurs partie des six athlètes que la Ville soutient dans leur préparation aux prochains Jeux. Ils s’engagent à porter haut les couleurs d’Argenteuil en échange d’une subvention pour leur club. Car oui, Clarisse rêve de Londres et d’olympisme. « J’y songe mais rien n’est fait, je dois continuer à me battre », confirme-t-elle, la tête sur les épaules. Se battre donc. « J’ai peut-être un don. Mais je

bosse énormément. » Cette reine de l’entraînement enchaîne les prises quatre heures par jour à l’Insep. Attention pas par cupidité comme un trader de la city, non. Parce qu’elle aime le judo. Avec la sagesse d’un vénérable lord, elle se dit consciente : « Je sais que je fais beaucoup de concessions pour le judo et peut-être pour rien. Mais je ne peux pas m’en passer. » Comme le britannique téléspectateur du cricket… Si à l’entraînement, Clarisse se marre en « testant tout », elle adore l’adrénaline de la compétition. Une compétitrice toujours souriante et dynamique, explosive sur les tatamis, où elle se sent comme chez elle, telle l’abeille butinant gaiement dans un jardin anglais. Un mélange de plaisir et d’effort. Comme quand elle dit adorer danser et chanter, et s’avoue en même temps très attachée au cérémonial, lorsqu’elle revêt son kimono. Tout tester ? Et si elle lançait le kimono en liberty en 2012, avec une médaille en guise de broche ?

S.Le.

25 octobre 1992 : naissance à Rennes2008 : championne d’Europe cadette2009 et 2010 : championne de France junior2010 : championne de France senior

Article publié dans L’Argenteuillais n°89 – Mercredi 6 octobre 2010

Les yeux de l’autreJohn Saccomandi, pilote du tandem qu’il partage avec un malvoyant, a épousé la cause du handisport. Médaillé olympique de cyclisme, il est aussi membre du club d’Argenteuil. En solo cette fois.

Article publié dans L’Argenteuillais n°91 – Mercredi 3 novembre 2010

Un billet pour les JO dans sa poche de kimonoCet espoir du judo français s’entraîne depuis un an au Jcea. Avec cinq autres athlètes, elle est soutenue par la Ville dans son projet olympique.

U n handicap ? Quel handicap ? Regardez les photos des JO de Pékin : deux cyclistes parfaitement affutés, les muscles saillants,

la rage au visage, moulinant comme des morts de faim sur leur monture profilée. Le second souffre de rétinite pigmentaire : son champ de vision se réduit inexorablement. Devant, c’est John Saccomandi, de l’Argenteuil Val-de-Seine cyclisme club. À 29 ans, il voit parfaitement bien et aimerait ouvrir les yeux de la société sur le handisport. Qu’il pratique donc en tandem avec Olivier Donval. Tout aussi sportif de haut niveau que lui. Un duo de choc qui pourrait bien réitérer aux Jeux de Londres ce qu’ils ont fait à Pékin où ils ont été médaillés de bronze. Achevons le palmarès : ils ont remporté cette année une course internationale et terminé 3e de la coupe du monde. Membres de l’équipe de France, ils affichent quelques titres nationaux. « J’ai commencé le vélo à quinze ans, avec mon grand-père », se souvient John. Au fil du temps, il se met à la compétition amateur, notamment pour le club réputé d’Auber 93, avant de rejoindre Argenteuil en 2009. Mais s’il s’éclate en solo sur son vélo, c’est à deux qu’il est le roi de la petite reine. Essuyons nos boyaux sur un cliché : les cyclistes seraient aussi intellos que des verres à dents. Et bien, c’est à l’université que John a découvert le handisport en tandem.

Entre deux cours, il rencontre un cycliste malvoyant dont le pilote s’est fait porter pâle. John le remplace au pied levé. En 2007, au jeu des selles musicales, il commence à faire équipe avec Olivier Donval. Le vent de la victoire peut se mettre à souffler. « Les deux coureurs sont des athlètes et doivent avoir les mêmes qualités et la même puissance. J’aime le fait de partager une victoire. Et c’est plus technique », assure l’Argenteuillais. Tellement sur la même longueur d’ondes, les deux cyclistes deviennent amis. Au point que dans ce couple sportif, John épouse la cause handisport. « Je me donne à fond pour le faire reconnaître. Nous sommes peu médiatisés alors que nous rapportons plein de médailles », insiste John. Outre la tenue d’un blog, le tandem intervient dans les écoles pour démontrer qu’ils sont sportifs à part entière. Le club d’Argenteuil l’a bien compris puisqu’il devrait bientôt s’affilier à la fédération handisport.

S.Le.

1981 : John voit le jour1996 : premiers coups de pédale2003 : début du tandem handisport2008 : médaille de bronze aux Jeux paralympiques de Pékin

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12 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Patrimoines vivants

L a Libération, commémorée cette semaine, ne s’est pas faite toute seule. Ce sont des femmes et des hommes comme Roger Biéron qui

l’ont rendue possible par leur courage dans la clandestinité. Né à Argenteuil en 1924, il découvre la Résistance à 16 ans. « J’étais à l’école pratique d’industrie d’Argenteuil créée par Victor Dupouy [maire d’Argenteuil de 1935 à 1977] et un jour d’octobre 1940, un élève m’a demandé si je pouvais aider les Jeunesses communistes (Jc). J’ai répondu par oui. À cette époque, notre activité se limitait à des tracts antinazis ». En décembre 1941, Roger entre à l’usine Lorraine-Dietrich – où se situe l’actuel Dassault –, continue ses activités clandestines et devient responsable des Jc d’Argenteuil. Membre des Ftp (Francs tireurs partisans), il participe en juin 1942 à l’incendie de 300 tonnes de caoutchouc dans une usine utilisée par les Allemands, rue d’Épinay. Cet acte de sabotage et bien d’autres encore ne tardèrent pas à éveiller les soupçons de la police française qui vient l’arrêter dans la nuit du 19 décembre 1942. Amené à la préfecture de police de Paris et torturé, il est ensuite transféré à la prison de Fresnes puis au camp de Compiègne. Des centaines de personnes, comme lui, sont envoyées vers une destination inconnue. Roger Biéron est

déporté au camp de Sachsenhausen le 24 janvier 1943. « Nous étions 1 600 hommes et 230 femmes à être déportés dans des wagons à bestiaux ». Beaucoup ne sont pas revenus. Roger Biéron est, quant à lui, libéré le 25 mai 1945. Il travaillera ensuite à la Snecma, puis à la Cem du Bourget et terminera cadre chez Edf à Vitry. Aujourd’hui à la retraite, il continue son combat de témoignage dans les écoles du département. Il est également l’auteur de « Rue-René-Briand », édité par la Fndirp. Un témoignage émouvant sur René Briand, cet autre Argenteuillais courageux, exécuté par les nazis.

A.S.

1924 : naissance à Argenteuil1938 : école pratique d’industrie1940 : adhère aux Jeunesses communistes et devient résistant1941 : ajusteur à la Lorraine-Dietrich

Début 1942 : rejoint les Ftp et participe à des actes de sabotagesDécembre 1942 : arrêté par la police françaiseJanvier 1943 : déporté au camp de SachsenhausenFin avril 1945 : libéré du camp de Sachsenhausen27 août 2008 : 64e anniversaire de la Libération d’Argenteuil

Article publié dans L’Argenteuillais n°9 – Mercredi 27 août 2008

Résistant et témoin

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 13

Patrimoines vivants

P assionné d’histoire et podologue de pro-fession, Pierre Ducourret est le vice- président de la Société historique et ar-

chéologique d’Argenteuil et du Parisis. À 56 ans, il est toujours à l’affût et apprécie le parcours qui le mènera à LA découverte. Elle éclairera chaque fois un pan ou un détail de l’Histoire. « J’adore chercher de nouveaux documents. C’est une réelle décharge d’adrénaline », assure-t-il avant de poursuivre : « La Société historique sauvegarde le patrimoine d’Argenteuil. Les premières traces remontent à la Préhistoire, puis au Moyen Âge, la commune rayonne grâce à l’abbaye. On assiste ensuite au dé-veloppement de l’agriculture. Au XIXe siècle, la ville s’oriente enfin vers l’industrie. » Les noms bourgeon-nent sur son arbre généalogique : Lorraine Dietrich, Maupassant venant ici faire du canotage vers 1870, Monet et les impressionnistes, les usines Dassault ou bien encore l’aviateur Schreck. « Schreck est passionnant. Il est parti de rien, est mort dans la misère et a pourtant construit un avion. J’écrirai un roman sur sa vie quand je serai en retraite », promet Pierre Ducourret. Car, comme le temps, l’historien est toujours en mouvement. Mais c’est surtout le

N é en 1922 à Clichy, Jean Fumoleau a vécu la Seconde Guerre. Militant, il a connu cette guerre de l’intérieur. Pas comme soldat, mais

comme prisonnier. En effet, sous le gouvernement de Vichy, les manifestants dits « politiques » étant sévèrement punis, Jean est condamné en 1941, par la cour spéciale de Paris, à un an de prison ferme et 10 000 francs d’amende. Il passe ainsi deux mois à la prison de la Santé, cinq semaines à Fresnes et le reste à la maison centrale de Poissy. Mais sa peine finie, Jean, comme la plupart des prisonniers politiques, n’est pas libéré. Et sous le palais de justice de Paris, ce sont 70 personnes qui sont exécutées avant que les autres ne soient conduites à Rouillé. Cette prison - moins dure - aura le seul avantage d’offrir un peu plus de liberté. Jean y fait la connaissance de Camille Lombard, un photographe en apparence sans histoire, mais étant en réalité l’un des organisateurs de la résistance des Deux-Sèvres (79). Ce que Jean ne sait pas encore, c’est qu’en plus de devenir son ami, Camille deviendra surtout son beau-frère quelques années plus tard. En 1943, les prisonniers sont transférés à Voves où Jean participe à la Grande évasion. Tentative avortée par

Moyen Âge que Pierre Ducourret ausculte avec le plus de passion. « C’est un temps de mystères où le religieux est très important », explique ce véritable enquêteur. « L’époque voit aussi les invasions des Vikings. Plusieurs centaines de drakkars sont pas-sées par Argenteuil ! La population devait être terro-risée », imagine-t-il passionné. Et passionnant. Car il est de ces savants chez qui le sérieux ne prend pas le pas sur le plaisir. Si la Seine irrigue la ville, c’est Argenteuil qui coule dans les veines de Pierre Ducourret. Pierre y a passé presque toute sa vie. « Enfant, j’habitais les Coteaux, entre vignes et vergers. Je descendais à vélo jusqu’aux voies de chemin de fer pour admirer les rapides qui filaient vers Le Havre ». Pas du tout nostalgique, il accom-pagne l’évolution de la ville. Histoire de…

S.Le.

1922 : naissance du Vieil Argenteuil1925 : ses grands-parents s’installent en ville1955 : Pierre y habite à son tour1985 : il adhère à la société historique et archéologique2009 : publication du numéro 39 du Vieil Argenteuil

une blessure. Quelques jours après, les prisonniers sont déportés à Neuengamme où ils sont embar-qués sur des paquebots allemands (le Cap-Arcona, l’Athen, le Thielbek ou encore le Deutschland). Sur le trajet, Jean s’écartera du chemin en compagnie d’un autre évadé, laissant le cortège s’éloigner sans se faire remarquer. Il se réfugie alors dans le bois le plus proche où il attendra les Soviétiques. De son mariage avec Simone en 1946, un an après la Libération, naît sa fille Mireille et la promesse d’un avenir plus pacifique. Aujourd’hui, le retraité habite le centre-ville. Ce militant au grand cœur écrit des textes à son image, dénonciateurs et plein d’humour, prenant ainsi revanche sur l’Histoire. Exemple à suivre…

G.V.

1922 : naissance à Clichy1941 : incarcération1942 : déporté à Rouillé1943 : manque la Grande évasion

1945 : échappe à « l’opération spéciale »1946 : mariage avec Simone

Article publié dans L’Argenteuillais n°41 – Mercredi 22 avril 2009

Indiana Jones des bibliothèques

Article publié dans L’Argenteuillais n°46 – Mercredi 27 mai 2009

Papy fait de la résistance

En plus d’organiser trois conférences par an, la société

historique et archéologique rencontre ses membres tous

les lundis de 10h à 12h, à la maison Monet.

La guerre finie, Jean est devenu architecte. C’est notamment à lui

que l’on doit les plans de l’actuelle salle Jean-Vilar d’Argenteuil.

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Page 14: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

14 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Patrimoines vivants

E lle est là. Toute menue. Semblant frêle comme un grain de sable, mais solide comme un roc. Yvette Dairain, 76 ans, a élevé quinze

enfants. Une prouesse qui semble naturelle pour elle. « Je suis née à Paris, mais suis arrivée à Argenteuil trois mois plus tard. Mon père vendait des peaux de lapin avec sa petite charrette, avant de devenir fermier, puis maçon », se rappelle Yvette. C’est à seize ans qu’elle rencontre Maurice, son futur mari. « Dans les goguettes en face de l’école Jean-Jaurès », sourit-elle. Tout un symbole pour Yvette qui adore danser. « J’ai fait tous les bals de la ville, comme le Moulin de Sannois ! », assure l’infatigable grand-mère qui, encore aujourd’hui, ne manque jamais l’occasion d’aller guincher dans les fêtes d’Argenteuil. Et ces quinze enfants ? « Tous sont de mon mari ! », affirme-t-elle, malicieuse. « Nous ne connaissions pas la pilule… » Un temps en apprentissage comme modiste, puis employée dans une fabrique de bougies, elle va élever neuf filles et six garçons. Elle qui, après le départ de son père, s’était déjà occupée de ses neuf frères et sœurs. En

À l’époque où la vigne repoussait la ville, Argenteuil s’affichait comme la première commune viticole de France. C’était il y a 200 ans. Mais l’histoire de la

production du vin d’Argenteuil commence dès la fin du Xe siècle. On raconte même que sous Henri IV, il était de bon goût que le breuvage accompagne la fameuse poule au pot. Dès le XIXe siècle, les 1 000 ha de ce vin blanc, issu d’un cépage Sauvignon, faisaient le bonheur des Parisiens qui, les jours de fêtes et dès les premiers rayons de soleil, se pressaient aux portes de la ville. Baignade dans la Seine et pique-nique allaient de pair avec la dégustation du Picolo, vin de table léger très réputé. « Mon grand-père vendait le vin à l’heure de présence », sourit Jacques. Pour les vendanges d’octobre, « nous faisions appel à la main d’œuvre bretonne, courageuse et conviviale. »

1984, son mari décède et Yvette tombe alors malade. Le roseau plie mais ne rompt pas. De l’étendue de sa famille, elle se dit fière, même si elle refuse les honneurs. « J’ai fait des enfants pour les élever, pas pour des médailles ». Éduquer, transmettre, c’est important. À la cité Joliot-Curie, Yvette poursuit son « sacerdoce », sourire aux lèvres. « Je joue au ballon avec les jeunes d’ici. Quand je vois que ça se bagarre, je me mets au milieu », assure-t-elle. Son souhait ? Que la famille se réunisse. « Mon mari buvait et deux de mes enfants ont été placés. Pour les voir, j’allais jusqu’à Cormeilles à pied, qu’il neige ou qu’il vente », explique Yvette. Mais heureusement, preuve que son dynamisme et sa détermination paient, son projet va enfin voir le jour sous peu…

S.Le.

1932 : naissance à Paris1948 : rencontre Maurice1951 : mariage et naissance du 1er enfant1984 : décès de Maurice2009 : habite avec sa fille, Aline, à la cité Joliot-Curie

L’esprit festif de la vigne revenait le 22 janvier, à la Saint-Vincent, patron des vignerons. Tous les habitants participaient à trois jours de

processions, de défilés en costumes, de repas… L’invasion du puceron phylloxéra et, surtout, l’arrivée du chemin de fer en 1870 sonnent le glas du vin d’Île-de-France qui ne peut résister à la concurrence des crus rhodaniens ou bordelais. L’essor industriel et l’urbanisation obligent les vignerons à se reconvertir dans la culture des fruits et des légumes, ou à s’installer dans le Vexin. Quand Jacques reprend en 1940 l’exploitation de son père, la production de son plant Seibel, rival du Muscadet, côtoie celle des cerises, des poires et des prunes. En 1996, alors qu’il est le dernier à travailler le raisin, la Ville décide de planter une vigne municipale

aux Coteaux pour que perdure ce patrimoine millénaire.

N.G.

Article publié dans L’Argenteuillais n°48 – Mercredi 10 juin 2009

Notre belle famille

Article publié dans Le Mag d’octobre 2009

La vigne d’Argenteuil vue par Jacques DefresneLe dernier vigneron d’Argenteuil, a cessé de produire son Clos Mainville Passemay en 2008. À 86 ans, cet Argenteuillais, issu d’une famille dont les racines viticoles courraient depuis 1342, nous fait partager avec émotion sa mémoire de la vigne locale.

Yvette a quinze enfants, quarante-sept petits-enfants

et quarante-huit arrières-petits-enfants.

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On raconte même que sous Henri IV, il était de bon goût que le breuvage accompagne

la fameuse poule au pot.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 15

Patrimoines vivants

Je suis arrivé en France en 1950, là où mon père avait déjà servi comme combattant

pendant la guerre 14-18 contre les Allemands. À cette époque, la main d’œuvre manquait, car tout était à reconstruire. Étant lettré, j’ai tout de suite été embauché par Câbles de Lyon, à Bezons. J’habitais dans un bidonville à Houilles et, en 1957, je suis devenu responsable local du Fln (Front de libération nationale) de la région des Rives-de-Seine, dont Argenteuil, chargé de collecter des fonds. Les nouvelles du pays n’étaient guère réjouissantes. L’Oas (Organisation de l’armée secrète) multipliait les attentats après sa création en février 1961. Un couvre-feu a été décrété le 1er septembre pour les travailleurs nord-africains dans Paris et sa banlieue, de 21h30 à 5h30. Les responsables du Fln, convaincus de retourner l’opinion en leur faveur, avaient décidé de le boycotter en appelant à une manifestation pacifique à la Concorde ou à l’Étoile les 17, 18 et 19 octobre. Le mot d’ordre était « pas une arme, pas un canif. » Le jour J, nous étions de nombreux manifestants à monter dans le bus. Arrivés au pont de Neuilly, nous avons découvert que la police avait dressé un barrage pour nous empêcher de rallier le lieu de

Pour rendre hommage à ces Justes, la muni-cipalité d’Argenteuil a organisé, le 4 février, à l’école d’Orgemont, une cérémonie au cours

de laquelle Arthur et Cécile Magnier ont été honorés, à titre posthume, comme Justes parmi les nations, en présence de Charlotte Barillet, enfant juive cachée par ces deux Argenteuillais. Liliane Marton, personnalité engagée dans la ville, faisait également partie de ces enfants juifs cachés et sauvés par des Justes. Charlotte se souvient encore : « Je suis née le 13 mai 1930 à Paris. Mon père a été arrêté le 20 février 1943 par les inspecteurs des Rensei-gnements généraux et des policiers français du Blanc-Mesnil. Il a été déporté le 2 mars 1943 par le convoi n°49 et assassiné trois semaines après. Ma maman a été arrêtée le 22 août 1943 par ce que l’on appelait « les missionnaires », c’était des juifs que les gardes mobiles prenaient en « otage » pour qu’ils dénoncent leurs connaissances juives. Le reste de ma famille, en Hongrie et en France, a également été anéanti. Heureusement nous avions des amis, juifs résistants, faisant partie

la manif. Les policiers montaient dans les bus pour faire descendre les manifestants, avec violence, et les transportaient vers Vincennes et le Parc-des-Princes. (Ndlr : Le préfet de police, Maurice Papon, avait engagé 7 000 gardiens et 1 400 Crs pour réprimer cette manifestation). Il y avait des milliers d’Algériens qui tentaient de converger vers l’Étoile. À l’arrivée, le métro était bondé de monde. Ce fut un massacre terrible que je ne suis pas près d’oublier, même si je ne ressens, aujourd’hui, aucune haine. Je suis donc revenu, en prenant le bus 164 jusqu’à Bezons. J’ai vu des scènes horribles d’Algériens traînés par terre, les visages tuméfiés et ensanglantés. Un jeune habitant du Bidonville du Marais a été jeté dans la Seine, durant la nuit du 18 octobre, à partir du Pont-Neuf d’Argenteuil, après avoir été ligoté. L’actuel bar Au poussin rouge, rue Henri-Barbusse, a été mitraillé par des brigades spéciales. Les disparitions, les expulsions

et perquisitions de nuit étaient monnaie courante et n’épargnaient ni Marocains, ni Tunisiens. Des Français qui dénonçaient ces exactions, ont été eux aussi arrêtés et malmenés. »

A.S.

de la Moi (Main d’œuvre immigrée) et ce sont eux qui m’ont cachée. Le pasteur Lacheret d’Aulnay- sous-Bois, avait, avec sa fille, créé une troupe d’Éclaireurs unionistes qui m’ont trouvé différentes familles où j’étais ballottée comme sur un quai de gare, une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre. La solidarité, c’était merveilleux, mais rien ne peut remplacer l’amour des parents qui continuera à vous manquer toute votre vie. Je m’en veux encore maintenant de ne pas avoir fait le nécessaire afin que ce pasteur soit reconnu comme « Juste parmi les nations ». Ces personnes ont risqué leur vie, humblement sans forfanterie, ils savaient que s’ils étaient pris, ils seraient fusillés ou pour le moins déportés. Merci à tous ces inconnus, car sans eux je ne serais pas là à profiter de mes petits-enfants. Merci à eux, pour leur amitié solidaire, ils m’ont appris que le « vivre ensemble » est quelque chose de formidable. Ce qu’ils m’ont donné, je dois le

transmettre humblement aux autres. »

A.S.

Article publié dans Le Mag de novembre 2009

Les événements du 17 octobre 1961Le 17 octobre dernier, la municipalité d’Argenteuil organisait, pour la première fois, une cérémonie en hommage aux victimes du 17 octobre 1961. Ce jour-là, des centaines d’Algériens ont été tués et jetés à la Seine. L’Argenteuillais Miloud Bellal, 79 ans, a accepté, 48 ans après les faits, de témoigner sur cette tragédie, sans esprit de haine.

Article publié dans Le Mag de février 2010

Une enfant juive cachée par des JustesPendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Français ont risqué leur propre vie et celle de leur famille pour sauver des Juifs.

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16 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Patrimoines vivants

Il n’hésita pas à 21 ans à sacrifier sa vie pour défendre ses convictions et restera pour les

jeunes Argenteuillais un exemple de courage et d’engagement », a tenu à rappeler le maire, Philippe Doucet, dans son discours. Inès Tonsi, 90 ans, ancienne résistante, était présente à cette cérémo-nie. Née en 1920 de parents qui ont fui l’Italie de Mussolini et s’installent à Argenteuil en 1936, Irène Tonsi adhère très jeune au Parti communiste fran-çais. Membre dès 1942 du Ftp-Moi (Francs tireurs et partisans - Main d’oeuvre immigrée), elle est char-gée d’alimenter son réseau en armes. Échappant de justesse à une arrestation le 12 novembre 1943, jour où Rino Della Negra a été capturé à Paris par la police allemande, elle tente, avec trois autres ca-marades, de le faire évader, mais en vain. À la pri-son de la Santé, elle lui rendra visite à deux reprises. Elle a accepté de témoigner sur le jeune héros du quartier : « Comme moi, Rino est issu d’une famille immigrée originaire du Nord de l’Italie. Il voit le jour le 18 août 1923 à Vimy (dans le Pas-de-Calais). Il est arrivé à Argenteuil à l’âge de 2 ans. Je l’ai connu en 1936, année de mon arrivée, avec mes parents, dans ce même quartier de Volembert où vivait déjà une forte communauté d’immigrés italiens. Il avait 13 ans et moi 16 ans. À l’époque, je pratiquais le basket et Rino Della Negra était un brillant joueur de football

Je n’aime pas raconter ma vie, car je souffre et fais souffrir celui qui m’écoute ». Pendant plus de 30 ans, Maria-Angelica Valdebenito a

appris à vivre dans la tourmente et le silence. Née en 1944 dans une ville du centre du Chili, La Calera, ses parents s’installent à Santiago en 1946. L’unique fille d’une fratrie de cinq enfants obtient son agrégation de philosophie. Là, un diplôme supérieur de psycho-logie et un autre d’ethnographie américaine. Elle exerce un temps comme professeure dans un lycée de Santiago, puis intègre une société de cuivre comme coordinatrice de l’éducation et de la culture. « Peu avant le coup d’État du 11 septembre 1973, j’ai créé dans cette usine une école d’alphabétisation pour ouvriers ; ce qui me donnait l’occasion de rencontrer beaucoup de monde ». Ce choix lui sera fatal. Le 28 octobre 1975, Angelica est enlevée par des inconnus qui la conduisent à la Villa Grimaldi. Tristement célèbre pour avoir été, durant la dictature de Pinochet, un des centres les plus durs de détention et de torture. Dans ce bas-fond de l’ignominie, la jeune captive va subir la torture. « J’ai été enfermée dans ce lieu pendant une dizaine de jours, puis j’ai été transférée à la prison de Cuatro Alamos. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais là. Mon seul péché était d’avoir été à l’écoute des ouvriers ». Libérée par ses tortionnaires, Angelica assiste au décès

au sein du mythique club du Red Star. Je le croi-sais au stade Henri-Barbusse, boulevard Héloïse. Il a commencé à travailler à 15 ans à l’usine Chausson d’Asnières. En février 1943, il reçoit l’ordre de partir en Allemagne dans le cadre du Sto (service du travail obligatoire). Il refuse et se cache chez un Arménien, puis s’engage dans la Résistance en adhérant au 4e détachement des Ftp-Moi. J’en étais membre et mon rôle consistait à transporter les armes de Paris pour les cacher à Argenteuil. Rino Della Negra faisait par-tie du groupe Manouchian, du nom du poète com-battant arménien qui en a pris la direction et qui se livra à des attentats et des sabotages contre l’enne-mi allemand. Le 12 novembre 1943, Rino est blessé lors d’une attaque contre des convoyeurs de fonds allemands, puis capturé comme tout son groupe. Nous avons tenté, avec trois autres camarades, de le faire évader de la prison de la Santé, mais en vain. Après trois mois de tortures, Rino Della Negra et ses vingt-deux compagnons d’armes sont jugés les 19, 20 et 21 février 1944. Rino est exécuté le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Dans sa dernière lettre écrite à ses parents en signe d’adieu, il a dit : « Petit père et petite mère, soyez fort et forte, soyez dignes de votre Rino, soyez aussi courageux que moi… J’embrasse tout Argenteuil, du commencement à la fin… ».

A.S.

de son père quelques mois plus tard. « Il n’avait pas supporté ce qui m’était arrivé et ma mère a eu ensuite une dépression nerveuse. » Le 28 octobre 1978, la survivante décide de quitter le Chili, avec sa maman, pour rejoindre l’un de ses frères installé à Argenteuil depuis un an. Ses diplômes n’étant pas reconnus, l’agrégée de philosophie se retrouve femme de ménage pendant 14 ans à Paris. Et comme un malheur ne vient jamais seul, sa mère décède à l’hôpital d’Argenteuil par défénestration. Elle ne connaîtra jamais la vérité sur ce décès tragique. « Je ne voulais pas porter plainte, car cela ne va pas faire revenir ma mère. J’attendais néanmoins que l’hôpital participe au rapatriement du corps de ma mère au Chili ». En vain. Autre épreuve de la vie, la perte de son emploi en 1992. « J’ai écrit à tout le monde, y compris au président de la République, mais sans résultat. » Une petite lueur d’espoir est arrivée en 1996 par le biais de l’ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, qui a intimé à l’Anpe de se pencher sur son cas. Angelica a été ainsi embauchée pour donner des cours d’alphabétisation dans un centre social à Colombes. En juin prochain, elle devra se

résigner à sa « maigre retraite ». Quand on lui demande si elle est prête à pardonner, elle répond d’une voix douce : « Absolument, car le pardon permet de voir la souffrance de l’autre. »

A.S.

Article publié dans Le Mag de mars 2010

Rino Della NegraLe 21 février dernier, la municipalité d’Argenteuil organisait, en coordination avec l’Amicale de Châteaubriant, une commé- moration en la mémoire de Rino Della Negra qui tomba sous les balles allemandes pour fait de résistance le 21 février 1944.

Article publié dans Le Mag d’avril 2010

Itinéraire d’une Chilienne engagéeRéfugiée à Argenteuil depuis 1978, cette agrégée de philosophie, devenue femme de ménage, a accepté de témoigner sur ce qu’elle a enduré. Une histoire où se mêlent la détresse et la douleur, la solidarité et la tolérance. Âmes sensibles, s’abstenir !

« Je suis arrivée à Argenteuil le 29 octobre 1978 et j’ai obtenu

un logement à la cité des Musiciens au Val-d’Argent-Nord ».

Inès Tonsi, 90 ans, ancienne résistante

« J’étais estafette et j’avais un sac avec un double fond qui me servait

à dissimuler les armes. Les Allemands étaient galants

avec moi et me proposaient même leur aide pour soulever mon sac

bourré d’armes »

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 17

Patrimoines vivants

N é en 1914 dans un train, en Allemagne, de parents inconnus, Roland Del Zappo commence son existence d’une manière

pour le moins originale. Une assistante sociale du Luxembourg le prend en charge jusqu’en décembre 1918, où elle le confie à M. et Mme Louis Avogaro. Le couple s’installe à Argenteuil et l’enfant obtient un Cep, puis un Cap de dessinateur à l’école Sadi-Carnot. Il entre à la société Gardy d’Argenteuil comme garçon de courses, sous le nom de Roland Avogaro. Ce n’est qu’en 1934 que ses parents adoptifs réussissent à lui obtenir ses papiers. Incorporé en 1934, il est nommé brigadier avant d’être libéré l’année suivante, avec un certificat de bonne conduite, mais avec un livret militaire au nom erroné : Orlando Del Zappo. Au déclenchement de la guerre, il est mobilisé dès 1939 au service géographique des armées (groupe d’artillerie auto-nome), puis envoyé pendant deux mois sur la ligne Maginot. Le 18 juin 1940, le soldat argenteuillais se trouvait, avec trois autres de ses camarades, près de Montfort-le-Gesnois, une commune

M aurice Audin, l’un des symboles de la torture pendant la guerre d’Algérie, est mort en juin 1957 sous les traitements qui lui ont été

infligés. Son épouse, Josette Audin, se souvient : « Maurice était assistant de mathématiques à l’université d’Alger. Nous étions en pleine bataille d’Alger quand les parachutistes français sont venus ce 11 juin 1957, à 23 heures, alors que nos trois enfants, âgés de 3 ans, 20 mois et 1 mois, dormaient. Ces hommes du général Massu avaient les pleins pouvoirs. C’était le règne de la torture, du non-droit et des exécutions sommaires contre les Algériens et ceux qui défendaient leur cause. Ils ont pris mon mari et, depuis, je ne l’ai plus revu. » En dehors de Josette, le dernier à le voir vivant fut Henri Alleg, son camarade de parti, arrêté et torturé lui aussi, qui réussit à survivre pour témoigner en écrivant « La Question », aux Éditions de Minuit. Depuis plus d’un demi-siècle, Josette Audin se bat pour que la France reconnaisse le meurtre, sous la torture, de son mari. En janvier 2009, l’affaire a réapparu quand Michèle Audin, fille aînée du disparu, mathématicienne elle aussi, refuse la Légion d’honneur que lui proposait le président de la République. Aujourd’hui, un prix de mathématiques, une place à Alger et une autre à Paris portent le nom de Maurice Audin. Plus de 200 personnes ont participé le 22 juin à l’inauguration du parc Maurice-Audin, face à la gare du Val-d’Argent-Nord. Entouré de Josette et Pierre Audin (épouse et fils du disparu), du consul

sarthoise. « Nous voulions aller vers Bordeaux mais la circulation sur les routes était pratiquement bloquée ». [Ndlr : En juin 1940, l’avancée allemande en France entraîne la désintégration de l’armée et une gigantesque panique dans la population. Dix millions de personnes partent précipitamment sur les routes avec de maigres bagages. C’est l’Éxode]. « Avec mes compagnons, nous décidons de bifurquer par un chemin tortueux à la recherche d’un coin pour nous reposer. Nous tombons sur une ferme, ses propriétaires nous offrent l’hospitalité dans la grange et à souper. Nous bavardons et je remarque que notre hôtesse tempête devant son poste radio, dont les fréquences sont déréglées. Avec un petit tournevis, je revois les réglages. Puis j’entends une voix grave : « À tous les Français (…) ». J’augmente immédiatement le son et crie autour de moi : « Écoutez, écoutez ! » C’était le Général de

Gaulle, qui lisait son discours sur les antennes de la Bbc. Ce sont des choses qu’on n’oublie pas. »

A.S.

d’Algérie à Pontoise, de Pierre Mansat, président de l’association Maurice Audin et de plusieurs élus et personnalités locales, le maire a prononcé un discours émouvant où il a rappelé le sort de Maurice Audin, victime d’une guerre devenue absurde et où une dizaine de milliers de soldats français et combattants algériens perdirent la vie. « En tant que maire d’Argenteuil, j’entends que notre ville n’oublie ni ses fils tombés de l’autre côté de la Méditerranée pour défendre ce qui était alors le sol de la patrie, ni les militants français ou algériens qui s’engagèrent pour l’indépendance de l’Algérie », a-t-il souligné. Stigmatisant l’usage de la torture, le maire a conclu « je ne suis pas historien et je suis trop jeune pour me permettre de donner des leçons aux uns ou aux autres ; ce dont par contre je suis sûr, c’est qu’il n’y a pas de « guerre propre » et que les seules que l’on gagne, ce sont celles qu’on parvient à éviter. » L’inauguration de ce parc a été l’occasion de dévoiler

une stèle en la mémoire de Maurice Audin. Une stèle qui rappelle que la vérité sur sa mort « n’est toujours pas reconnue officiellement. »

A.S. et G.B.

1966 : la famille Audin quitte l’Algérie1967 : elle s’installe à Argenteuil et Josette enseigne les mathématiques au lycée Romain-Rolland (Val-d’Argent-Nord)1991 : Josette prend sa retraite

Article publié dans Le Mag de juin 2010

L’appel du 18 juin 1940« J’ai entendu une voix grave dire : « À tous les Français (…) ». J’ai augmenté le son et crié autour de moi : « Écoutez, écoutez ! » C’était le Général de Gaulle »

Article publié dans Le Mag de l’été 2010

En mémoire de Maurice Audin

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Page 18: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

18 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Patrimoines vivants

J e garderai toujours la vision de ce grand jeune homme, très poli, un peu perdu, qui s’exprimait difficilement en français… C’était Paul Tucker,

l’étudiant américain qui faisait une thèse sur Claude Monet et son passage à Argenteuil entre 1871 et 1878. » Pour mieux connaître la ville du XIXe siècle, le jeune universitaire souhaite accéder aux archives municipales. Et c’est dans une improvisation ma-térielle totale que Lucienne Legrand lui ouvre les portes d’un sous-sol humide, froid et très mal rangé, par manque de place. « Avec son 1,96 m et le pe-tit bureau d’écolier qui lui servait de table, on aurait dit un œuf sur un coquetier !, décrit la vieille dame. Pendant sept mois, cinq jours par semaine, il a noté, noté et encore noté. Sa patience et sa culture sur le mouvement impressionniste me laissaient admira-tive, évoque Lucienne avec tendresse. Il avait l’âge d’être mon fils, et c’est vrai que j’ai un peu joué le rôle de seconde maman… J’ai pu par exemple l’aider pour améliorer son français. » Devenu pro-fesseur historien d’art à l’université de Boston et éminent spécialiste du mouvement impressionniste, Paul n’a jamais oublié Lucienne, la

I l est né à Argenteuil le 15 janvier 1914. Après avoir effectué son service militaire à Alger en 1935, René Amiot devient ingénieur agricole dans le

nord-est de la France. Réengagé en 1939, il est dé-taché comme officier en avril 1940 au Moyen-Congo. Il y entend l’appel du 18 juin et rallie la France libre dès le lendemain par l’intermédiaire de l’ambas-sade de Grande-Bretagne à Léopoldville. Caché au Congo depuis le 19 juin, il participe le 28 août 1940 au ralliement, sans heurts, de Brazzaville au Géné-ral de Gaulle, entraînant de nombreux camarades hésitants. Il participe brillamment à la campagne du Gabon et reçoit une citation. En Syrie, il est griève-ment blessé le 19 juin 1941 au cours d’une contre-attaque mais refuse de se laisser évacuer. Entre 1942 et 1943, il prend part aux campagnes de Libye et de Tunisie, non sans avoir été blessé deux fois. Malade,

«petite française d’Argenteuil». À tel point qu’en 2000, lors de l’exposition « The Impressionists at Argenteuil », proposée à la National Gallery of art de Washington, le très officiel commissaire Paul Hayes Tucker invite Madame Legrand-Dreher à Boston et Washington. « Dix jours fabuleux, offerts par Paul, du billet d’avion à toutes les excursions… Reçue comme un coq en pâte chez lui et son épouse, j’ai été gâtée avec beaucoup de tendresse et de res-pect. Et bien sûr, j’ai participé au repas officiel, donné à l’occasion de l’exposition par l’Ambassa-deur de France à Washington, où Monsieur Ouvrard, le maire d’Argenteuil, était invité… » Des moments forts que Lucienne n’oublie pas, entrée à 19 ans comme simple dactylo à la mairie d’Argenteuil… qui a terminé sa carrière en 1983 comme directrice administrative. Aujourd’hui âgée de 88 ans, maman et grand-mère, Lucienne a eu l’immense plaisir de revoir son « grand » Paul le 17 septembre dernier, lors de la présentation du livre « Monet à Argenteuil »

en français. « Vous n’imaginez pas l’émotion qui m’a étreinte quand je l’ai vu ! ».

C.A.

il rejoint la 1re division française libre en Italie. Affecté au service de santé, il participe activement à l’éva-cuation des blessés lors du bombardement de la division le 13 juin 1944. René Amiot débarque en Provence le 15 août 1944 et participe à la campagne de France. Évacué sanitaire fin 1944, il termine la guerre avec le grade de lieutenant et poursuit sa carrière au service de santé des troupes coloniales, notamment à Dakar. En 1955, il sert au titre de la coopération à Madagascar et au Gabon où il dirige un hôpital de lépreux. Il prend sa retraite en 1965 avec le grade de commandant et décède à Lyon le 1er novembre 1985. Officier de la Légion d’honneur, René Amiot est aussi, entre autres décorations, Compagnon de la Libéra-tion, officier de l’Ordre national du Mérite et Croix de Guerre 1939/1945.

A.S.Source : www.ordredelaliberation.fr

Article publié dans Le Mag d’octobre 2010

La petite française et le géant américainAvec le concours de Lucienne Legrand-Dreher, l’historien d’art Paul Hayes Tucker a préparé l’édition de son livre « Monet à Argenteuil », paru en 1982 aux États-Unis et réédité en français cet automne. Retour sur une amitié nouée en 1976, quand Lucienne accueille l’étudiant américain au français hésitant.

Article publié dans Le Mag de janvier 2011

René Amiot, Compagnon de la Libération Hommage à René Amiot, résistant natif d’Argenteuil, qui a tout risqué pour participer à la Libération de la France. L’appel du Général de Gaulle en juin 1940 l’avait convaincu.

Question à… Léon Duval, 78 ans, président de la Maison Jean-Moulin et du Comité d’entente des anciens combattants et victimes de guerre.

Pourquoi est-il important de rappeler les actions et les sacrifices de René Amiot ?

Il est l’un des deux Valdoisiens, avec Pierre-Jean Herbinger (né le 1er décembre 1899 à Beaumont-sur-Oise), à faire partie des 1 038 Compagnons de la Libération. Créé par le Général de Gaulle, ce titre est décerné pour récompenser les personnes, les unités militaires et les collectivités civiles qui se sont signalées dans l’œuvre de libération de la France. Ainsi, 1 038 personnes, 5 communes et 18 unités combattantes sont honorées de ce titre. Aujourd’hui, il ne reste que 37 Compagnons de la Libération. C’est le rôle de la Maison Jean-Moulin que de faire connaître les grandes figures locales qui ont marqué l’histoire de France.

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MT

DR

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 19

Engagés

C’est en avril dernier que Hanane Sellah, 25 ans, est élue présidente de l’Atmf, association des Travailleurs maghrébins

de France. Elle en était vice-présidente depuis 3 ans. « L’Atmf fait partie d’un réseau national composé de 15 associations, créé en janvier 1982. C’est une association laïque et l’un de ses objectifs est de lutter contre les discriminations et pour l’égalité des droits et la citoyenneté de résidence. Elle est ouverte à tous et ses actions à Argenteuil visent aussi à favoriser la solidarité et l’entraide entre les habitants du quartier ». En 1986, ses parents, originaires de Kabylie, quittent Courbevoie et s’installent à Argenteuil. Hanane n’a que quatre ans. « Je suis l’aînée de quatre enfants et c’est ma mère, soucieuse de notre réussite, qui nous a inscrits à l’Atmf pour suivre des cours de soutien scolaire ». À l’Atmf, quand on y va une fois, on revient souvent. Le bac en poche, Hanane entre à l’université mais continue à fréquenter l’association. Cette fois-ci en bénévole... Soutien scolaire primaire et secondaire, apprentissage du français et de l’arabe, permanences sociale et

F rance Germaine. On voit d’ici la tête de l’employé de l’état civil qui reçut à la mairie l’arrière-grand-père d’André Lœz, venu en

1915 inscrire la naissance de sa fille. « Prénom ? France Germaine. » Le geste de cet aïeul anti-militariste est lourd de sens un an après le début de la Première Guerre mondiale. France, comme son nom l’indique, et Germaine, pour Germanie, l’Allemagne, alors détestée, haïe. Une manière de s’affranchir d’une atmosphère qui jeta violemment un peuple contre un autre. Une manière de résister à une trop évidente et simplificatrice haine au cœur de la Première Guerre meurtrière du XXe siècle. Près d’un siècle plus tard, son arrière petit-fils compte parmi les historiens qui commencent à écrire une « autre histoire de la Grande Guerre », plus attentive aux acteurs, aux nuances, aux dissonances, moins manichéenne, plus complexe. Mais ce n’est pourtant pas ce brin d’histoire familiale qui plonge l’étudiant André Lœz dans la Première Guerre mondiale. « En 3e année de Sciences po, j’ai rencontré Nicolas Offenstadt, qui y enseignait, et qui m’a proposé plusieurs sujets possibles de mémoire. Je me souviens que l’un d’entre eux portait sur la boxe française... » André Lœz choisit finalement une étude des mutineries de 1917 « sur lesquelles il restait beaucoup de choses à dire ». Après les mutineries, ce fut la guerre dans son ensemble. Il fait aujourd’hui partie du Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918. « Cette période et cet « événement total » – qui s’impose à tous

juridique, organisation de rencontres thématiques ou conviviales… l’Atmf est une ruche ! En plus des réunions du conseil d’administration et du suivi de la gestion de l’association et de ses quatre salariés, Hanane s’investit aussi dans l’accompagnement scolaire. En 2007, elle a participé, avec dix jeunes de son quartier, à une action humanitaire au Sénégal pour la construction d’une école primaire et d’un foyer de jeunes à Kounghull, un village à 300 km de Dakar. Ce 3 octobre, l’Atmf organisait sa 6e fête de la réussite. La présidente a remis une attestation symbolique à chacun des 30 jeunes ayant obtenu un diplôme au cours de l’année précédente.

A.S.

1982 : naissance à Courbevoie1994 : découvre l’Atmf2003 : licence d’espagnol 2007 : participe à une action humanitaire au Sénégal, avec dix jeunes Argenteuillais2008 : prépare le Capes d’espagnol3 octobre 2008 : préside la 6e fête de la réussite

– dit beaucoup sur l’humain. En situation extrême, l’homme va vers le pire, le massacre. Mais pas tous, et pas tout le temps. Il conserve son humanité. Quand on fait prisonnier un blessé, on commence par lui donner à boire, par exemple. C’est un des moments historiques qui permet d’aborder la complexité et de souligner que, même au cœur d’un événement extrême, on conserve une capacité de choix. » Dit comme ça, on voit bien la part d’universel de cette étude. Et à part ça ? Y compris ça, devrait-on écrire, André Lœz est professeur d’histoire au lycée Georges-Braque. « J’ai des élèves intéressés par cette manière, complexe et nuancée, d’aborder l’histoire et je travaille dans une équipe soudée, entreprenante. La journée du livre organisée au lycée en témoigne. » En parlant de livres, deux paraissent cette année. L’un sous sa signature, « La Vie dans les tranchées de la Guerre 1914-1918 », l’autre sous sa direction et « Obéir, désobéir : les mutineries de 1917 en perspective ». L’histoire est parfois une chasse aux trésors. On trouve l’humanité au milieu de la barbarie.

D.Q.

1977 : naissance1998 : premier mémoire sur les mutins de 19172000 : agrégation d’histoire2003 : nommé au Lycée Georges-Braque2008 : parution de « La Vie dans les tranchées de la Guerre 1914-1918 » (Éditions Cairn) et de « Obéir, désobéir : les mutineries de 1917 en perspective » (La Découverte)

Article publié dans L’Argenteuillais n°15 – Mercredi 8 octobre 2008

Réussir... contre les discriminations

Article publié dans L’Argenteuillais n°20 – Mercredi 19 novembre 2008

Une autre Histoire

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CT

« L’Atmf fait partie d’un réseau national composé

de 15 associations, créé en janvier 1982.

« Cette période et cet “événement total” – qui s’impose à tous – dit beaucoup sur l’humain. »

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20 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Engagés

N ée en 1943 à Espinho (Portugal), Adelina Teixeira entre en 1956 à l’École d’arts décoratifs de Porto. En 1959, sa famille fuit la

dictature militaire de Salazar et émigre au Brésil. La jeune fille se fait embaucher comme secrétaire dans un hôpital de São-Paulo et, parallèlement, continue de pratiquer sa passion : la peinture. Ses œuvres sont même exposées dans sa ville d’adoption. En mai 1968, elle rejoint son futur mari à Argenteuil et travaille comme ouvrière à Precicable. Maman de trois garçons, elle fait ses premiers pas dans le bénévolat avec la Fcpe. « J’ai voulu m’investir pour contribuer à faire avancer l’école ». À la demande des enseignants, elle se met à donner des cours d’arts plastiques à l’école Marcel-Cachin, au Val-d’Argent-Sud où elle vit toujours. Elle a participé à l’exposition collective artisanale organisée au début des années 80 par la Ville. La petite touche qu’elle injecte à ses objets est un art qui fait toujours sensation. Des joyaux agréables à voir et à revoir sans se lasser. En octobre dernier, ses œuvres exposées au Bij (Bureau information jeunesse) ont eu beaucoup de succès. « J’utilise tous les supports, papier, carton, bois, vitraux, pierres... J’achète aussi certains objets pour les décorer ensuite. » Adelina

Teixeira s’attache également à transmettre son savoir. Depuis 1997, elle intervient pour enseigner l’art décoratif et l’art plastique aux bambins et aux femmes qui fréquentent l’Atmf (Association des travailleurs maghrébins de France). « Les enfants qui suivent ces cours réussissent mieux leur scolarité, car l’art développe la sensibilité et la concentration au travail. Ils apprennent à respecter le travail des autres, à se respecter et à être plus responsables. Quant aux femmes, elles apprécient les ateliers d’art décoratif, car elles s’en servent pour décorer chez elles. » Pour découvrir cette artiste, rendez-vous à la brocante qui se tient le 7 décembre, de 7h à 18h, le long du boulevard du Général-Leclerc. Vous ne serez pas déçus.

A.S.

1943 : naissance à Espinho1956 : école d’arts décoratifs de Porto1959 : émigre au Brésil1968 : s’installe à Argenteuil1978 : expose à Argenteuil1997 : rejoint l’Atmf 2008 : expose au Bij et participe à la brocante du 7 décembre au Val-d’Argent-Sud

Article publié dans L’Argenteuillais n°22 – Mercredi 3 décembre 2008

Artiste engagée... et dévouée

S alle comble le 12 juin à la Maison pour tous pour la remise de la médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite à Sakina Nhari,

la directrice de cette association. Née en 1963 au Maroc, elle arrive en France à l’âge de 4 ans et obtient, en 1982, son bac de mathématiques et biologie. Après deux années d’études à la faculté de médecine de Bichat à Paris, la jeune femme bifurque pour le secteur animation en intégrant un centre de loisirs à Saint-Gratien. Parallèlement, elle suit une formation et obtient le diplôme de niveau 3 en animation socio-éducative. Repérée pour son sens de la communication et de l’organisation, elle se voit confier la responsabilité du service Jeunesse de cette ville. En 1990, elle quitte Saint-Gratien pour un poste de directrice-adjointe du centre social la Maison pour tous, au Val-d’Argent-Nord, et devient directrice en 1992. Depuis cette date, Sakina assume les mêmes responsabilités dans un esprit d’engagement et de passion. « C’est une femme de terrain, proche des gens, écoutée et respectée », dit d’elle la sous-préfète d’Argenteuil

au moment de la remise de l’insigne. « Cette distinction est une reconnaissance à l’ensemble des gens qui travaillent avec moi et qui m’ont toujours encouragée », a tenu à préciser la récipiendaire. Espace familles, accompagnement scolaire, cours d’anglais et d’informatique, jeux pour jeunes ou autres sorties culturelles sont autant de projets qu’elle met en place, avec son équipe, chaque année depuis 20 ans, en faveur de plusieurs centaines de personnes. Mais Sakina Nhari ne s’arrête pas là. Elle dispense également d’autres structures des cours de communication et de management. Preuve, une fois encore, de son engagement et sa dévotion la plus totale pour les autres.

A.S.

1963 : naissance au Maroc1982 : obtient son bac1987 : responsable du service Jeunesse à Saint-Gratien1990 : intègre la Maison pour tous à Argenteuil1992 : est nommée directrice.12 juin 2009 : reçoit la médaille du Chevalier de l’Ordre national du Mérite

Article publié dans L’Argenteuillais n°50 – Mercredi 24 juin 2009

20 ans au service des autres

Entre les cours qu’elle donne et ses créations, Adelina Teixeira a remporté le concours d’affiche

organisé pour le 10e congrès du réseau de l’Atmf, sur le thème :

« résistances, droits, justice, dignité ».

« Cette distinction est une reconnaissance à l’ensemble des gens qui travaillent avec moi

et qui m’ont toujours encouragée. »

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MP

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 21

Engagés

L a détermination au service des autres, Fatiha Ouakli la met en application déjà depuis longtemps. L’aînée d’une fratrie puise notam-

ment sa force dans l’enfance généreuse qu’elle a passée dans le nord de la France. Attachée à la terre et à ses racines, elle affiche un charisme chaleureux qui la guide dès ses débuts profession- nels dans l’enseignement. Sept ans plus tard, le désir de continuer un travail d’accompagnement et de conseil l’amène naturellement à pousser les portes de la Permanence d’accueil, d’information et d’orientation, aujourd’hui devenue Mission intercommunale jeunesse. Passionnée, elle gravit rapidement les échelons. « J’aime le dynamisme », sourit cette mère de trois enfants au regard toujours vif. Conseillère, responsable de l’emploi, puis directrice adjointe, Fatiha Ouakli prend en 2000 la direction de la structure argenteuillaise qui dénombre près de 4  000 inscrits parmi les 16-25 ans provenant de huit communes du Val-d’Oise. Ce métier riche et diversifié représente un beau défi qu’elle partage avec une équipe de trente collaborateurs, motivée à valoriser au mieux les qualités des jeunes en matière de formation,

d’emploi, de santé, de logement. Encouragée dans sa volonté à poursuivre son engagement au sein de la Mij, cette adepte de justice et de justesse vient d’être nommée Chevalier de l’Ordre national du Mérite par le Président de la République au titre de ses vingt-quatre années d’activités professionnelles. À 48 ans, cette femme d’action n’a toutefois jamais perdu de vue ses premières amours pour la littérature et la poésie. En écrivant des essais, mais également à travers la pratique de la sculpture, elle se ressource. Définitivement femme de relations, Fatiha Ouakli milite ardemment en faveur de l’humanisme. Un état d’esprit qu’elle compte bien garder en s’investissant bénévolement plus tard au cœur d’une association humanitaire, cela va de soit.

N.G.

1961 : naissance à Villepinte1992 : conseillère à la Paio2000 : directrice de la Mij d’Argenteuil2009 : promue au grade de Chevalier de l’Ordre national du Mérite, session « promotion du travail »

Article publié dans L’Argenteuillais n°55 – Mercredi 9 septembre 2009

Militante humaniste au quotidienFatiha Ouakli, directrice de la Mij, s’inscrit chaque jour dans une démarche visant à l’épanouissement de la jeunesse.

D ans une première vie, Jeanine Noirjean a connu une jeunesse heureuse en Algérie, s’est mariée en France avec Claude et a poursuivi

son métier d’enseignante à l’école Paul-Éluard d’Argenteuil. Pendant vingt ans, cette maman de deux enfants s’est passionnée pour tous ses élèves de CM2 « beaux dans leur tête ». En 1989, le cancer l’a obligée à cesser son activité. Vaincue une première fois, la maladie est revenue à la charge treize ans plus tard, tandis qu’elle emportait son époux. C’est à cet instant que la deuxième vie de cette grand-mère courageuse et généreuse commence. « J’ai pensé que cette souffrance commune avait un sens, alors je l’ai transformée en force que j’ai mise au service des autres en créant Icceme », explique la présidente d’Inter agir pour le corps, le cœur, l’esprit du malade du cancer et son entourage. Fondée en 2003, l’association améliore le bien-être physique et psychologique des malades du cancer soignés à l’hôpital d’Argenteuil. Chaque année, ses trois socio-esthéticiennes interviennent auprès de 1 200 malades alités, leur procurant relaxation et douceur en musique. Formés à l’écoute, les bénévoles fervents et dynamiques d’Icceme offrent également aux malades des moments

d’évasion autour du jeu et de la lecture. « Un quart d’heure de distraction est un quart d’heure volé à la souffrance », insiste Jeanine, qui espère bientôt grossir les rangs de ses bénévoles face à la demande. Car « rapidement, l’action d’Icceme est devenue indispensable. Le confort et le soutien apportés au patient l’apaisent et facilitent la prise en charge des soins. Icceme est partenaire à part entière de l’équipe soignante », confie un cadre hospitalier. En mettant toute son énergie dans l’aventure, Jeanine oublie sa maladie toujours en embuscade. Sans cesse en quête de bonnes idées pour l’association, cette férue de peinture et d’écriture s’est découverte à 69 ans, toujours pleine de ressources. Son dernier projet : un atelier théâtre destiné aux malades afin de leur permettre de s’exprimer en dehors de l’univers hospitalier. Le théâtre-thérapie serait alors un moyen de combattre l’anxiété et de se dépasser. Mais aussi une façon de vivre des moments d’échanges dans le rire et la convivialité entre malades, ex-malades, familles, personnel soignant et membres d’Icceme. Car, Jeanine le sait bien : « Ce que nous partageons nous fait du bien à tous. »

N.G.

Article publié dans L’Argenteuillais n°57 – Mercredi 23 septembre 2009

Voleuse de souffranceJeanine Noirjean, présidente de l’association Icceme, agit pour apporter du bien-être aux malades du cancer de l’hôpital d’Argenteuil.

Conseillère, responsable de l’emploi, puis directrice adjointe,

Fatiha Ouakli prend en 2000 la direction de la structure

argenteuillaise qui dénombre près de 4 000 inscrits.

Chaque année, ses trois socio- esthéticiennes interviennent

auprès de 1 200 malades alités, leur procurant relaxation et

douceur en musique.

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NM

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22 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Engagés

Il faut absolument rendre hommage à l’énorme travail effectué par les bénévoles du Secours

populaire, car c’est grâce à eux qu’on se relève », insiste très émue Laila, une mère en grande difficulté sociale. C’est pour Laila et pour beaucoup d’autres anonymes qu’Alain Sandretti s’investit sans compter depuis près de quarante ans. Tout jeune déjà, il pensait aux autres avant lui-même. Ce besoin d’aider l’a conduit, dès l’âge de 15 ans, à s’engager auprès de la Croix-Rouge, puis au sein du Secours aux victimes. La nécessité d’être au contact de la souffrance a également vite eu raison de son métier de comptable dans lequel il ne s’épanouissait pas. À 28 ans, l’homme à la voix douce et au caractère souple retourne donc sur les bancs de l’école pour passer un diplôme d’aide-soignant, puis d’infirmier psychologue et enfin d’infirmier d’État. Pendant douze ans, ce père de trois filles officie essentiellement aux urgences de l’hôpital d’Argenteuil et au Smur, avec le réel sentiment d’être utile. Aujourd’hui, passé le cap de la cinquantaine, il est infirmier dans un foyer pour personnes handicapées la nuit et dans une clinique spécialisée dans les addictions quelques jours de la semaine. Il tient surtout à donner de

son temps au service des personnes démunies qui se présentent quotidiennement dans les locaux argenteuillais du Secours populaire français (Spf). L’association, qu’il a rejointe en 1999, inscrit son action dans le cadre d’une solidarité d’urgence basée sur la distribution d’aliments, de vêtements et de meubles donnés au profit des populations victimes de la précarité et de la pauvreté. Mais aussi sur le long terme, par l’insertion professionnelle, l’accès aux loisirs, à la santé, aux droits. À travers la permanence Écoute santé, les gens se confient à Alain en matière de santé physique, psychique et sociale, « en toute confidentialité et en toute amitié », confie-t-il. Son seul défaut : « avoir tendance à trop s’attacher aux gens ». Une qualité, pour les familles en détresse qu’il a parfois hébergées chez lui. En 2007, il a même reçu le trophée national du bénévolat qui récompense chaque année sept Français parmi 14 millions de bénévoles. Toujours prêt à combattre

les injustices, Alain a suivi un convoi humanitaire en Biélorussie en 2005 et fait la maraude les deux hivers suivants avec le Samu social. Mais c’est au sein du Spf, sa deuxième famille, que l’infirmier social a trouvé sa place, et pour longtemps encore.

N.G.

Article publié dans L’Argenteuillais n°58 – Mercredi 30 septembre 2009

« Ma religion, c’est l’amour »Alain Sandretti, infirmier social au Secours populaire français d’Argenteuil, est à l’écoute de tous les maux des familles en détresse.

A ussi loin qu’elle s’en souvienne, Jeanne Guignard a toujours voulu « aider les autres ». Issue d’une famille où la notion de partage et les

valeurs sociales priment, la Poitevine d’origine débute sa carrière professionnelle en tant qu’éducatrice spécialisée au chevet de jeunes filles aux prises avec la délinquance et la prostitution. Quelques années plus tard, elle s’installe avec son mari à Argenteuil pour s’occuper des enfants handicapés mentaux de l’Institut médico-éducatif de la ville. Soucieuse d’agir progressivement à un niveau plus global qu’individuel, cette mère de trois enfants devient responsable du Club de prévention de la commune. Décidée à participer en amont à l’élaboration des projets, en partenariat avec les différents acteurs socio-économiques, cette femme « motivée » prend la tête du Grand projet urbain et du contrat de ville de La Courneuve, incluant le quartier des 4 000. Un challenge qu’elle relève et qui la mène, au début des années 90, à occuper le poste de directrice générale adjointe de la localité de Seine-Saint-Denis. La belle et longue aventure lui permet d’enrichir ses compétences dans de nouveaux domaines, comme le sport et la culture, et de suivre les premiers pas de la communauté d’agglomération. Aujourd’hui à la retraite, Jeanne a conservé cette

curiosité naturelle « pour tout et pour tous ». Inscrite aux cours et aux sorties de l’Université inter-âges d’Argenteuil depuis trois ans, cette grand-mère de cinq petits-enfants n’a de cesse d’apprendre et de donner. Deux jours par semaine, l’Argenteuillaise de cœur distribue en effet les colis alimentaires au Secours populaire français d’Argenteuil, œuvrant continuellement à la valorisation des bénéficiaires. Chaque lundi soir, elle consacre également de son temps en tant qu’écrivain public au service des adhérents d’une mutuelle du centre-ville. Dans un moment d’échange et d’écoute, Jeanne apporte à un public très hétéroclite un soutien précieux en matière de démarches relevant de la santé, des droits, du logement. Ravie de favoriser l’aboutissement heureux de nombreux dossiers, Jeanne Guignard avoue qu’elle n’est pas prête à poser la plume de la solidarité.

N.G.1946 : naissance à Poitiers1965-80 : éducatrice spécialisée1980-90 : directrice du Club de prévention d’Argenteuil1990-2006 : directrice générale adjointe de la mairie de La Courneuve2006-09 : bénévole au Secours populaire français d’Argenteuil et écrivain public

Article publié dans L’Argenteuillais n°61 – Mercredi 4 novembre 2009

Tour du monde en solidaireJeanne Guignard poursuit 40 ans d’activités professionnelles au service d’autrui en s’engageant aujourd’hui auprès du Secours populaire français d’Argenteuil en tant qu’écrivain public.

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AV

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 23

Engagés

Promouvoir la réussite et valoriser les jeunes issus des quartiers », sont les buts que

souhaite atteindre Abdellah Boudour. À 24 ans, ce jeune originaire du quartier de la Haie-Normande, secteur situé au Val-d’Argent-Nord, a créé il y a quatre ans sa propre association, Force des mixités (Fdm). Depuis, il se bat quotidiennement pour que les jeunes prennent leur avenir en main. Pour ce faire, Abdellah a recours à une technique bien particulière : la vidéo. À l’aide de son caméscope, il filme et interviewe des invités de marque issus de la diversité culturelle : les journalistes Aïda Touihri et Harry Roselmak ou encore le rappeur Rat Luciano. « Par le biais de ces vidéos, j’ai la volonté de montrer l’exemple par le concret, grâce à des personnalités connues ou non, qui incarnent une réussite sociale ou professionnelle », explique-t-il. Lorsque l’occasion se présente, il organise des sorties culturelles ou sportives avec des enfants du quartier, « afin de leur faire découvrir autre chose que la cité », ajoute-t-il. Également rappeur à ses heures perdues, Abdellah,

dit Don Sano, parle dans ses textes de son quotidien et surtout de sa ville, Argenteuil, qu’il affectionne particulièrement. « J’aime mon quartier, je m’y sens bien », confie-t-il. Dans son premier clip, intitulé « 20 ans », réalisé en 2005, Don Sano fait le bilan de sa jeunesse passée à Argenteuil. « Le clip a été tourné dans la ville et les figurants sont des amis, ajoute-t-il. Ils sont mon premier public, je leur dois bien ça ! » Il y a quelques semaines, Abdellah a lancé le site internet de son association où les vidéos des célébrités peuvent être visionnées. En attendant des subventions qui lui permettraient de développer son association, il suit une formation d’éducateur spécialisé et compte passer un diplôme afin d’être reconnu en tant que professionnel du métier.

S.B.

1985 : naissance à Villeneuve-la-Garenne (92)2005 : il tourne son premier clip, intitulé « 20 ans »2006 : il crée l’association Force des mixités2009 : il suit une formation pour devenir animateur

Article publié dans L’Argenteuillais n°63 – Mercredi 25 novembre 2009

Combattre les clichésPrésident de l’association Force des mixités, Abdellah Boudour dévoile ses moyens pour venir en aide aux jeunes des quartiers d’Argenteuil.

Le Téléthon s’intéresse aux minorités, celles des maladies orphelines, celle de ma fille ». C’est

par ces mots que Nadia Slimani espère sensibiliser les Argenteuillais. Pour cette nouvelle édition, elle a accepté que sa fille, Inès, soit la marraine locale du Téléthon. « Cette manifestation est très importante car elle permet de réunir des dons afin de faire progresser la recherche et de permettre un avenir meilleur aux malades », explique-t-elle. En 2004, elle donne naissance à sa deuxième fille, Inès. La petite pèse plus de quatre kilos, a un angiome à l’œil et développe rapidement des problèmes respiratoires graves. « Elle a dû être envoyée en réanimation pour être soignée et y être intubée. Cette séparation entre nous a été très brutale », se souvient Nadia. Par la suite, les médecins craignent que l’enfant soit atteinte du syndrome de Wiedemann-Beckwith, une maladie génétique qui se manifeste, entre autres, par une croissance excessive, un poids important à la naissance et qui présente un grand risque de développer des tumeurs abdominales. Mais il faudra attendre près d’un an pour que les résultats reviennent et que le diagnostic soit établi. « Les tests sont très longs et lorsque je l’ai appris, ça a été comme un coup de massue. Je n’y comprenais rien puisque personne dans notre famille n’était porteur de cette maladie »,

insiste-t-elle. En effet, Inès a développé seule ce gène défectueux qui l’empêche aujourd’hui, à l’âge de 5 ans, de marcher correctement à cause d’un coté de son corps plus grand que l’autre. « En plus de son syndrome, ma fille accumule un retard psychomoteur, des problèmes de langage ainsi que des troubles du comportement qui l’empêchent de grandir et de s’épanouir », explique Nadia. Pourtant, elle détecte une capacité d’apprentissage chez son enfant et tente de l’intégrer à l’école en 2007. « Inès a besoin d’un système adapté à son handicap. Du coup, cette école n’était pas l’endroit approprié. J’ai dû la retirer », déplore-t-elle. Aujourd’hui, elle espère pouvoir retenter l’expérience en trouvant une structure éducative adaptée pour Inès afin qu’elle puisse s’épanouir comme une enfant ordinaire.

S.B.

18 janvier 2004 : naissance à Argenteuil2005 : diagnostic établi du syndrome de Wiedemann-Beckwith2007 : première tentative d’entrée en maternelle2010 : prochaine tentative d’entrée à l’école

Article publié dans L’Argenteuillais n°64 – Mercredi 2 décembre 2009

Lutter contre l’adversitéInès Slimani est atteinte d’une maladie rare. À l’occasion du Téléthon, sa mère, Nadia, a accepté que sa fille soit la marraine de cette édition.

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Il organise des sorties culturelles ou sportives avec des enfants du quartier, « afin de leur faire

découvrir autre chose que la cité ».

Inès Slimani tente de trouver un système scolaire adapté

à son handicap.

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24 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Engagés

C laude Vienney est tombée dans le chaudron communiste quand elle était petite. Fille de résistants, dont le père fut déporté à

Mauthausen (Autriche), elle est confiée à sa grand-mère à Poitiers où elle obtient son brevet élémentaire en 1943. À la Libération, elle retourne à Paris et adhère au Pcf (Parti communiste français) en mai 1945 à l’occasion de la libération de son père du camp de concentration. Il deviendra journaliste à l’Humanité quand sa mère sera élue députée de Paris de 1947 à 1958. Claude devient infirmière en 1951. Pendant sa formation, elle se marie avec Pierre Vienney (futur secrétaire général de la mairie d’Argenteuil à partir de 1971) et de leur couple vont naître trois filles et un garçon. Après avoir été directrice d’un centre de Pmi (Protection maternelle et infantile), elle termine sa carrière comme infirmière à domicile. Petite-fille d’une institutrice, ayant créé une école laïque dans le Poitou, elle s’engage à la Fcpe du Val-d’Oise pendant toute la scolarité de ses enfants. Puis c’est la rencontre « divine » avec l’association France-Urss où la militante engagée mène diverses activités pour faire connaître la culture russe (cours de langue russe, voyages, échange de jeunes). « Après l’éclatement de l’Union soviétique, l’association a décidé de poursuivre ses activités en direction des peuples de l’ex-Urss et c’est ainsi qu’elle a changé de nom pour devenir Argenteuil-Russie-Cei à partir de 1992. Nous avons mené

plusieurs activités, dont l’accueil à Argenteuil de jeunes de la ville de Samara, au bord de la Volga, pour apprendre le français. Nous espérons maintenant obtenir des échanges de coopération entre les élèves de l’école de construction automobile de cette ville et ceux du Garac* d’Argenteuil », explique Claude Vienney. Pour 2010, l’Année croisée France-Russie, un panorama de la culture russe attend les Argenteuillais. L’association proposera notamment, avec le soutien de la municipalité, une semaine de cinéma, une exposition et une conférence sur la littérature russe, deux spectacles au Figuier blanc, une exposition de peinture et une table-ronde sur l’amitié franco-russe. Douze jeunes russes devraient être reçus, fin mars, à Argenteuil et dialoguer avec les élus du Conseil municipal des jeunes.

A.S.

* Garac : École nationale des professions de l’automobile.

Septembre 1928 : naissance à ParisMai 1945 : adhère au Pcf1950 : naissance du premier enfant1951 : obtient son diplôme d’infirmière-puéricultrice1971 : arrive à Argenteuil

1980 : adhère à France-Urss2010 : propose à la municipalité d’Argenteuil un programme sur l’Année croisée France-Russie

Article publié dans L’Argenteuillais n°66 – Mercredi 23 décembre 2009

Une vie pour un idéalClaude Vienney développe des échanges culturels avec les peuples de Russie et de la Cei (Communauté des États indépendants). À l’occasion de l’Année croisée France-Russie, le programme pour 2010 est riche.

E lle vient de recevoir la médaille de l’Ordre national du Mérite. Et c’est mérité ! Cécile Pelous, 70 ans, Argenteuillaise depuis vingt

ans, a voué sa vie aux démunis et aux créations de mode. Issue d’une famille de neuf enfants dont elle est la seule fille, elle suit des cours de couture pour faire plaisir à son père. Très vite remarquée, elle devient modéliste chez Christian Dior, Nina Ricci et Guy Laroche, et travaille avec Yves St Laurent ou John Galliano. Cécile Pelous habille les femmes les plus riches du monde, des comédiennes, Jackie Kennedy ou Christina Onassis. Tout en assouvissant sa passion de la création. « Le sculpteur a la pierre, moi le tissu », confirme-t-elle. La créatrice de modèles uniques évolue dans un luxe extrême fait d’hôtels particuliers et de palaces. « J’aurais pu y céder mais, pour mon équilibre, je devais aider ceux qui n’ont rien », se souvient-elle. Sa lettre écrite à Mère Teresa en 1985 obtient une réponse aussi claire que sibylline : « Venez, ici on a besoin de tous les bras ! ». Illico, Cécile part à Calcutta. Où elle aide

les nécessiteux, les malades et lave les mourants. L’année suivante, elle permet à un orphelinat de cent enfants de vivre en autonomie, grâce notamment à la création d’un poulailler. Le rythme se ritualise : Cécile part deux fois six semaines chaque année à Calcutta. Vient ensuite la construction d’une école à la frontière du Bengladesh. Et quand il s’agit d’ériger un orphelinat au Népal, elle n’hésite pas à engager son argent personnel. Toutes les personnes qu’elle a aidées, elle en parle comme de « ses » enfants et a toujours voulu les rendre autonomes. Et cela marche, l’un d’eux est maintenant prof dans une université de Sydney. Parallèlement, Cécile crée une association : Action Autonomie Avenir. Évidemment. En ce début d’année c’est une médaille qui vient saluer ce parcours hors-normes. « Cela me touche beaucoup, d’autant que j’ai été faite citoyenne d’honneur de la ville d’Argenteuil », assure-t-elle. Maintenant retraitée depuis trois ans, serait-ce temps de lever le pied ? « Oh non ! », répond malicieusement Cécile entre deux avions.

S.Le.

Article publié dans L’Argenteuillais n°70 – Mercredi 17 février 2010

À la mode de chez nousUne vie à aider les plus pauvres… Cécile Pelous a réussi à concilier sa carrière dans la haute couture et ses actions caritatives à l’autre bout de la planète. À 70 ans, elle n’est pas prête de s’arrêter.

© R

MP

Nous avons mené plusieurs activités, dont l’accueil à Argenteuil

de jeunes de la ville de Samara, au bord de la Volga,

pour apprendre le français.

La créatrice de modèles uniques évoluait dans un luxe extrême fait d’hôtels particuliers et de palaces.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 25

Engagés

C onvaincu, révolté, réfléchi. Il impressionne, Jean-Marie Petitclerc. Fondateur, il y a 15 ans, du Valdocco à Argenteuil avec un groupe

d’habitants du Val-Nord inquiets pour le devenir de leurs enfants, il va développer l’association jusqu’à l’inscrire dans la politique de la ville. « Nous luttons contre le désœuvrement des jeunes grâce à l’animation que nous voulons de proximité sans nier les dimensions affectives, luttons contre le décrochage scolaire et soutenons les parents. Pour moi, rien ne vaut la médiation, nous avons donc fondé un institut de formation », retrace ce prêtre polytechnicien. Né dans une famille catholique normande en 1953, Jean-Marie Petitclerc s’éloigne du chemin de foi pour intégrer l’X. Entrer à Poly-technique avec des rêves de carrière politique à seulement 18 ans n’est pas banal. Comme la suite de son parcours. « Lors d’une compétition de demi-fond, ma jambe s’est brisée. Ce grave accident m’a fait réfléchir », se remémore celui qui va se tourner vers Dieu et les jeunes. « J’ai passé mon diplôme d’éducateur spécialisé et suis devenu prêtre salésien », poursuit-il. Ne se voilant jamais la face, les problèmes, il les pointe. « La jeunesse française souffre, surtout dans les quartiers », s’indigne cet adepte de Jean Bosco, le créateur de sa congrégation. « Pour lui, la violence témoignait de la faillite de l’accompagnement

éducatif. Avec le Valdocco, nous refaisons le lien entre école, quartier et famille », poursuit celui qui théorise pour agir. Ainsi, prônant la mixité, « pour sortir des codes très violents du quartier », il accueille des polytechniciens au sein de l’association où ils assurent du soutien scolaire. « Logés sur la dalle d’Argenteuil, ils découvrent la réalité de la banlieue, diversifiée, loin de l’image renvoyée par les médias. Quant aux jeunes, ils se projettent en rencontrant, par exemple, un maghrébin polytechnicien », s’enflamme Jean-Marie Petitclerc avec le débit de Jacques Attali, qu’il admire. D’ailleurs, il fait profiter les politiques de droite comme de gauche de son expérience, de Boutin à Borloo en passant par Royal et a écrit de nombreux ouvrages. Depuis six ans, il partage son temps entre Argenteuil et Lyon, où il a monté une antenne du Valdocco. De religion, il ne parle jamais mais tente simplement de rendre la société plus fraternelle.

S.Le.

2 février 1953 : naissance à Thiberville1971 : entrée à l’École polytechnique 1978 : diplôme d’éducateur spécialisé1995 : fondation du Valdocco

Article publié dans L’Argenteuillais n°90 – Mercredi 20 octobre 2010

L’X et la croixÀ 57 ans, Jean-Marie Petitclerc, prêtre et ancien polytechnicien, est le créateur de l’association Valdocco. Des actions de prévention et d’éducation pour la jeunesse y sont développées.

I l est du genre à préférer l’accolade d’un Sdf ému à l’ouverture larmoyante d’un journal télévisé. « Discret, je ne veux pas me mettre

en avant », raconte Mokhtar Zemali. Pourtant, les chevilles de cet ancien footballeur amateur pourraient légitimement se sentir à l’étroit dans ses crampons. Le 24 octobre dernier, grâce à son carnet d’adresses et à sa générosité, d’anciennes gloires de l’équipe de France de football ont affronté une sélection argenteuillaise au stade du Marais. L’entrée des spectateurs, la buvette et des tickets restos offerts par des commerçants locaux ont permis de récolter presque 1 500 euros pour le foyer des Sdf d’Argenteuil. Mais comment diable cet Argenteuillais de 39 ans a-t-il pu noircir si prestigieusement son carnet à spirales ? Chauffeur bénévole de l’équipe de football des Pays-Bas, lors de la Coupe du monde 98 disputée en France, il conduit le bus des Bleus lors du championnat d’Europe des Nations. Une compétition disputée deux ans plus tard en Belgique et aux Pays-Bas. « Des moments formidables et des souvenirs plein la tête. » Des numéros de téléphone aussi. Si l’on a retrouvé sur le pré argenteuillais Luc

Sonor, Youri Djorkaeff ou Laurent Robert, c’est aussi grâce à Habib, l’un des deux fils de Mokhtar. Du haut de ses cinq ans, le fiston s’étonne : « Pourquoi des gens dorment dans des tentes sur les bords de Seine ? ». Remué, le père répond à sa manière. Il décide alors, avec notamment l’aide de la Ville, de monter le fameux match de bienfaisance devenu d’ailleurs Trophée Habib. Qui devrait avoir une seconde édition, avant l’été. Cette fois, Christian Karembeu et Bernard Diomède pourraient bien être de la fête, après avoir raté la première, bloqués loin d’Argenteuil. Une nouvelle action, toute naturelle. « C’est normal de partager avec les plus nécessiteux, souligne Mokhtar. Tout le monde peut se retrouver dans une situation d’extrême précarité. J’ai discuté avec des Sdf. Certains étaient par le passé prof d’université ou banquier. Ce n’est pas grand chose ce que je fais, juste une main tendue, mais si tout le monde fait pareil… » Pas grand chose, faut voir… Gageons qu’il n’oubliera pas de sitôt les larmes de fierté de sa maman, gravement malade, venue assister au match.

S.Le.

Article publié dans L’Argenteuillais n°97 – Mercredi 12 janvier 2011

Enfant de la balleAvec son carnet d’adresses bien rempli, il n’avait plus qu’à passer quelques coups de fil… Mokhtar Zemali n’a pas hésité longtemps pour organiser un match de bienfaisance à l’automne dernier, au stade du Marais.

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JM

T« J’ai passé mon diplôme

d’éducateur spécialisé et suis devenu prêtre salésien »

Chauffeur bénévole de l’équipe de football des Pays-Bas,

lors de la Coupe du monde 98 disputée en France, il conduit le

bus des Bleus lors du championnat d’Europe des Nations.

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26 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Engagés

E lle explore l’immensité des océans et c’est celle de la connaissance et de la curiosité qu’elle tutoie. Diana Ruiz Pino est aussi passion-

nante qu’accessible. Scientifique, la dame a tout de même reçu, avec les 2 000 autres membres du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), le prix Nobel de la paix en 2007. Un prix partagé avec Al Gore, l’ancien candidat à la présidence des États-Unis qui a popularisé les conclusions du groupe dans le film « Une vérité qui dérange ». « Nous avons mis en évidence que le réchauffement climatique était dû aux activités humaines », explique Diana Ruiz Pino. L’experte s’est concentrée sur la mesure des taux de CO2 dans les océans, les régulateurs du climat. Physicienne de formation, elle s’est ensuite tournée vers la géophysique et sa partie océanographique et a également été à l’origine de l’essence sans plomb. Mais revenons au Nobel. « Je n’y croyais pas ! Il récompensait la recherche fondamentale. Une façon de saluer l’importance de nos conclusions pour l’humanité qui devait modifier ses comportements. » Diana ne donne crédit qu’à une science éthique. Qui ne serait pas orientée par l’argent ou la quête de rentabilité. Attention elle ne se veut pas militante. Simplement humaniste. Doublée du courage de la remise en cause, de la prise de risque. En tout domaine. Aussi, pour décompresser, sort-elle « tout

le temps ». Théâtre ou danse : plus c’est inconnu et contemporain, plus elle s’emballe. « Les vrais scientifiques sont des poètes », justifie-t-elle. « Les spectacles nourrissent mon âme. Les artistes sont lucides et nous donnent à voir le monde. » Un peu comme elle, lorsqu’avec quelques mots, elle construit une phrase lourde de sens. Comme si elle desserrait les vannes pour nous engloutir d’un flot de savoirs. Née en Colombie, parlant six langues et apprenant le chinois, l’océanographe nage dans la mixité argenteuillaise comme un poisson dans l’eau. « Cette ville a une âme ! », lance-t-elle. Palabrer avec cette pédagogue, c’est en effet ouvrir une encyclopédie. Mais une encyclopédie pleine d’humour, pétillante, où les concepts les plus ardus se font limpides comme l’eau des plages corses. Pour alors plonger dans les abysses de l’âme humaine et les mécanismes du climat. Pour tenter de comprendre. Car

comprendre, c’est déjà tendre à l’action…

S.Le.

1961 : naissance en Colombie1982 : arrivée en France2000 : installation à Argenteuil2007 : prix Nobel de la Paix

Article publié dans L’Argenteuillais n°103 – Mercredi 23 mars 2011

Prix Nobel de la PaixOcéanographe, l’Argenteuillaise a partagé le prix Nobel de la Paix 2007 avec Al Gore et 2 000 autres chercheurs. À cinquante ans, sa passion pour les sciences se double d’une curiosité artistique sans fond.

L es gorges se nouent, les yeux se voilent… René Chausson a rendu les armes. Face à une longue maladie contre laquelle il aura

lutté pendant de longs mois. Avec son courage et sa ténacité habituels, lui qui aura forcé l’admiration de ceux qui ont croisé sa route. Une route dont les premiers lacets serpentent en Corrèze, où son père, résistant, est élu député et maire de Tulle à la Libération. Étudiant à l’École normale, René quitte pourtant la campagne limousine pour rejoindre l’Île-de-France et enseigner à Argenteuil. Se sentant peut-être à l’étroit dans les blouses grises de l’Éducation nationale, il se tourne vers les centres de vacances, notamment à Argentière, en Haute-Savoie. Logique pour ce passionné des hauts sommets dont les choix de vie sont d’une impressionnante cohérence. L’éducation, l’honnête homme aux fortes convictions la conçoit également populaire. Directeur de la Mjc d’Argenteuil en 1966, il n’aura de cesse de briser les murs pour éclairer les consciences, développer la liberté de jugement de chacun, notamment celle des jeunes. Quand un drame familial remet tout en cause. Son fils Alain, très impliqué au sein de la Mjc, se tue en deltaplane. Il n’a pas trente ans. Plaie béante que René tente de

cautériser en quittant Argenteuil, pour rejoindre la Haute-Savoie. De ses montagnes, il supporte mal la séparation avec sa famille restée dans le Val-d’Oise. Il retraverse la France et prend cette fois la direction de la Maison pour tous du Val-Nord. Il y reprend bien sûr son bâton de pèlerin de l’éducation populaire, à coups de ciné-clubs et d’ascensions. Certains notent en effet chez lui un petit côté mystique et assurent avoir croisé des jeunes des quartiers transformés grâce à leur expérience sur le Mont-Blanc. Convaincu, il l’est aussi dans son engagement communiste. Infatigable militant, il sera conseiller municipal par deux fois, notamment de 1995 à 2001, aux côtés de Roger Ouvrard. Cette personnalité qui ne se mettait jamais en colère a marqué de nombreux esprits. Et impressionné par son sens de l’écoute, son exigence et son intégrité. Inhumé le 4 mai, René repose maintenant en sa terre natale de Corrèze.

S.Le.1929 : naissance en Corrèze1966 : direction de la Mjc d’Argenteuil1982 (à partir de) : direction de la Maison pour tous du Val-Nord1995-2001 : conseiller municipal, pour la seconde fois

Article publié dans L’Argenteuillais n°108 – Mercredi 11 mai 2011

L’humanisteÀ 82 ans, l’ancien directeur de la Mjc et de la Maison pour tous du Val-d’Argent-Nord, ancien conseiller municipal, vient de s’éteindre. C’est l’un des plus importants acteurs du monde associatif, culturel, civique et social d’Argenteuil qui disparaît.

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Page 27: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 27

Musiques

J ulien Lamassonne est auteur-compositeur interprète et Argenteuillais. Né en 1976, il débute la musique à l’âge de 5 ans. Après

son bac littéraire en 1997, il s’inscrit en cinéma à l’université de Censier à Paris. « C’est en chantant dans les bars, parallèlement à mes études, que j’ai découvert ce que c’est que jouer du rock, mais je ne me considère pas comme quelqu’un de rock’n’roll. » Il s’est fait connaître en interprétant le générique d’un dessin animé diffusé par France 3. En mars 2006, il participe à l’émission « Et si c’était vous ? » de la même chaîne et arrive 3e sur les 3 000 candidats du casting. « Mon objectif n’était pas de gagner la finale, c’était plutôt pour me faire connaître. » Six mois plus tard, il enregistre un album du dessin animé « Code Lyoko » et joue le rôle du zèbre dans le spectacle « Sol en cirque » de l’association Solidarité Enfants Sida. Travaillant chez lui, au Val-Notre-Dame, il a participé récemment, avec Emma Piettre, la violoncelliste avec laquelle il forme un duo nommé Arthélie, à un casting de la Ratp. « Ça nous permet d’avoir un badge pour jouer dans le métro et passer dans l’émission “Music Station” sur W9. » Le métro parisien recèle de nombreux talents qui ne demandent qu’à remonter à la surface. Pour les dénicher, la chaîne W9 s’est associée à l’opération réunissant plus de 1 000 musiciens de toute la France. Sélectionnés par un jury, les onze finalistes auront à prouver

leur talent en direct le samedi 13 décembre à 20h45. Lors de cette soirée, ce sont les téléspectateurs qui désigneront le vainqueur de ce grand concours. Le clip du gagnant sera diffusé sur W9 quotidiennement pendant un mois. « Il y aura onze candidats et les téléspectateurs vont pouvoir voter par sms ou par téléphone. Ils peuvent déjà commencer à le faire, et voter pour moi, par téléphone au 3660* en tapant le chiffre 5 ou par sms** en indiquant le même chiffre 5 au 71600. Si on arrive parmi les trois premiers, notre duo Arthélie va interpréter une de mes chansons. Les téléspectateurs seront appelés à voter une nouvelle fois pour l’un des trois candidats restants. » Vous l’avez bien compris : les Argenteuillais sont invités à soutenir l’enfant de la ville et son duo Arthélie. Soyez donc au rendez-vous !

A.S.* 0,56 € par appel / ** 0,50 € + prix du Sms.

1976 : naissance1997 : obtient son bac littéraire1998 : commence à jouer dans les bars

1999 : obtient le statut d‘intermittent du spectacle2007 : arrive 3e à la finale en vue de participer à l’Eurovision13 décembre 2008 à 20h45 : participe à la finale du casting de la Ratp sur W9

Article publié dans L’Argenteuillais n°23 – Mercredi 10 décembre 2008

Sans arrêt(s)

C’est un moyen de faire voyager les gens qui vous écoutent, de les faire entrer dans votre

univers » Vanessa Briot est passionnée de contes depuis plusieurs années. Après des études de lettres et deux mémoires sur la transmission, de l’oralité aux écrits, Vanessa a été accueillie à la bibliothèque Elsa-Triolet et Aragon où elle a mis en place avec l’équipe présente, « L’heure du conte ». Très fidèle, à ses débuts, aux textes écrits, les « Toqués du conte », une association de conteurs amateurs, lui a appris à adapter le conte pour le faire vivre. Elle explique cette façon de voir grâce à une métaphore d’Henri Gougaud : un couteau se transmettait dans sa famille depuis longtemps, le manche avait été changé, puis la lame, mais il s’agissait toujours du même couteau. C’est avec cette association qu’elle a connu ses premières émotions « sur scène ». Alors qu’elle contait, une petite fille se levait, se recoiffait, autant d’attitudes qui perturbaient notre conteuse en herbe persuadée que la petite s’ennuyait. La grand-mère de la fillette lui demande en arrivant : « Tu peux me raconter ? » et la petite racon-ta toute l’histoire. Première révélation, l’attitude des enfants ne reflète pas forcément l’intensité de leur attention. Changement de public : les « Toqués du conte » lui ont offert de se produire dans une maison

d’arrêt où Vanessa prend conscience du fait que beaucoup n’ont jamais eu l’occasion de se laisser porter par ces histoires. Dans ce monde très maté-riel et réaliste, c’était l’occasion de leur montrer un autre univers. Toujours avec le souci de s’améliorer, Vanessa se lance dans une école de clown. Un art à mi-chemin entre le spectacle et l’improvisation, et surtout un métier en contact direct avec le public. Elle y apprend l’accordéon, instrument dont elle aime se servir pour emmener doucement le specta-teur dans un monde où il oublie ses soucis. Et d’où il rapporte quelques rêves où il fait bon se plonger de temps à autre. Toutes ces formations l’ont faite avancer dans sa façon d’envisager le rapport du conteur au conte. Reste à trouver comment marier la conteuse au clown.

A.S.

27 Février 1980 : naissance2004 : Dea métiers du livre2004-2007 : travaille à la médiathèque Elsa-Triolet et Aragon pour « l’heure du conte ». Se produit également dans une maison d’arrêt2009 : école de clown

Article publié dans L’Argenteuillais n°31 – Mercredi 11 février 2009

Conteuse de belles aventures

Une carrière de chanteur commencée pour financer

des études de cinéma mène Julien Lamassonne jusque

sur W9 pour le casting Ratp.©

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28 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Musiques

O livier Raymond, né à Bois-Colombes le 20 septembre 1958, est un artiste à multiple facettes, auteur, compositeur, pianiste et

chanteur. Ses premier pas sur scène se déroulent à la Maison des Jeunes de Colombes. Seul face à un public d’inconnus, il comprend qu’il est entendu et sait ce qu’il a envie de dire. Le tout est de savoir comment. La vingtaine arrivant, il prend place dans un groupe de rock progressif nommé « Vertige » et sous lequel il présentera ses premières compositions. Dans les années 90, de nouveau en solo, il se produit dans des piano-bars où il élargit son répertoire musical en s’essayant au jazz et interprète classique et variété française. Il enseigne le piano pendant plusieurs années et suit les cours de chant d’Yvan Barthélémy. Acquérant expérience et maturité, il commence à dénoncer ce que l’humain fait subir à son environnement, à sa planète. Les années 2000 voient Olivier se produire au conservatoire du 10e arrondissement de Paris et commencer ses premières réalisations de fictions radiophoniques dont il écrit souvent musique et histoire. Néanmoins, il laisse parfois le soin de l’écriture à d’autres pour ne se concentrer que sur la partition. Ses messages sont parfois moins métaphoriques qu’il n’y paraît : « La main de l’homme peut donner, la main de l’homme peut tuer ». L’artiste se révolte aussi contre les excès des hommes en général. Mais, ainsi qu’il le dit lui-même non sans une certaine tristesse, dans la comédie musicale « Allô, la Terre ? » : « Planète bleue c’est difficile de t’aider ». Il fait ce qu’il peut à son niveau, comme chacun. Il fait le tri mais a besoin de sa voiture. Et malgré sa sensibilité

sur le sujet, il estime que nous ne sommes pas tous autant responsables de la dégradation de notre planète. Selon lui, c’est ce système dans lequel nous vivons qui pousse ceux qui en ont le pouvoir à créer trois usines de plus sans autre raison que le profit. S’il aimerait évidemment sensibiliser un maximum de personnes avec ses chansons, Olivier Raymond écrit avant tout pour dire ce qui lui tient à cœur. Ses réalisations radiophoniques consistent à jouer une histoire comme au théâtre avec un décor fait de musique. En ce moment, Olivier rend hommage à Gilbert Bécaud en interprétant des incontournables comme « L’Indifférence », et des morceaux méconnus mais cependant tout aussi beaux : « Ma Petite Lumière » ou « Ma copine et son enfant ». Entre la radio et l’hommage à Bécaud, Olivier Raymond trouve le temps d’élaborer de nouveaux projets. Il aimerait notamment remonter sa comédie musicale et écologique « Allô ? La Terre ! ». Il a publié deux albums : « Je Ronfle », composé de chansons écrites avec humour et

réalisme, « Destin », une sélection de morceaux de musique seuls.

G.V.

1958 : naissance70’s : rencontre avec un piano80’s : « Vertige »90’s : piano bar2000’s : fictions radiophoniques2007 : « Allô, la Terre ? »

Article publié dans L’Argenteuillais n°37 – Mercredi 25 mars 2009

Âme de musicien

G énéralement les chats ne font pas des poissons rouges. Mais des chats. Les poissons, ils les préfèrent dans leur assiette.

Alors quand on a un père et un oncle musiciens, on risque de finir avec une guitare entre les mains. Félix Kazablanca baigne dans les notes depuis son plus jeune âge. À 21 ans, l’Argenteuillais s’apprête à sortir son deuxième album. « J’ai participé à mon premier concert à 8 ans. J’ai ensuite pris des cours de guitare », se souvient-il. Il fonde quelques groupes mais à chaque fois, les aspirations des membres diffèrent. Une seule solution : se lancer en solo. « J’étais déjà chanteur, compositeur et guitariste », rappelle Félix. Cela a dû l’aider à passer le pas qui l’a mené vers un projet plus dépouillé. Son premier album : Frenchy pop acoustik. « Avec un K, comme Kazablanca », précise l’homme au chapeau noir. Ce musicien infatigable multiplie les projets. « Je joue avec un groupe de hip-hop, Arlez concept, qui mélange machines et instruments. Je donne des cours de guitare, à domicile et dans une école parisienne, ce qui me permet de vivre de la musique », détaille-t-il. Et de plancher sérieusement sur un deuxième opus. « Le premier était fait avec les moyens du bord pour démarcher des salles pour des concerts », détaille-t-il. Le suivant sera plus étoffé. Adepte du mélange, il cite comme influences le rythm’n’blues,

le rock’n’roll, ou le funk et dit admirer Hendrix, Keziah Jones ou Gene Vincent. « Bee bop a lula » a été mon premier 45 tours. Il était rose, je m’en rappelle ». Quelle mémoire ! Évidemment, quand c’était Stéphanie de Monaco, on a eu tendance à oublier... « Je joue et écoute tout le temps de la musique. C’est une échappatoire. Cela me donne le sourire, alors que l’école beaucoup moins », rigole Félix. Il aime développer ses textes en fonction des ambiances de ses compositions. Et les nourrit de lectures d’œuvres littéraires et de journaux, comme de ses voyages. « Je suis très attaché aux mots qui ne doivent pas être trop explicites ». Félix préfère qu’un voile les préserve et intrigue. Pour mieux toucher.

S.Le.

1988 : naissance 1996 : premier concert à la Cave dîmière à Argenteuil2005 : se lance en solo2008 : Félix sort son premier album « Frenchy pop acoustik » en septembre2009 : résidence à l’Espace Michel Berger de SannoisFin 2009 : sortie de son deuxième album

Article publié dans L’Argenteuillais n°42 – Mercredi 29 avril 2009

Melting-potes musical

Olivier Raymond traduit sa sensibilité en inspiration

devant son piano.

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MP

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 29

Musiques

L a glace et le feu ou l’ombre et la lumière, vous situez ? La comparaison colle parfaitement au duo argenteuillais qui vient tout juste de sortir

son premier album « Les drôles de p’tites choses simples de la vie de famille qui fâchent ». Excusez du peu. L’aventure ? Elle commence en Suisse, il y a trois ans. Comme une nécessité. « Je n’avais pas le choix, je devais tenter l’aventure », se rappelle Bénédicte Ferber. Rapidement, elle rencontre Laurent Attali, puis monte avec lui un tour de chant d’une vingtaine de chansons originales. Elle est directe et franche, expansive comme un cardigan à cerises. Lui est calme, introverti et timide comme une veste en tweed. Et pourtant... « J’arrive avec des phrases et des mélodies, souligne Bénédicte, Laurent, lui, compose les arrangements ». Car le duo est un réel yin et yang créatif. Un miroir complémentaire qui puise de ses différences. Au final, cela ne donne pas un pull jersey, mais un joli cachemire. Mix improbable de fonds et de formes que seul un lord anglais s’aventurerait à essayer. Sur scène, le duo est rejoint par cinq musiciens qui vont tisser les ambiances des chansons : bossa, rock en passant par le blues... Histoire de porter ailleurs la

chanson française. Car Bénédicte tricote des textes à histoire, ourlés sur des sujets soyeux et drôles (les discussions de filles) ou rugueux comme de la toile de jute (la maladie). Côté influences ? La chanteuse se dit grande fan d’Anne Sylvestre, Jacques Brel et Georges Brassens. Des textes chargés d’émotion : « Quand quelqu’un chante ce que j’ai envie de clamer, c’est comme une rencontre amoureuse », confirme celle qui assure se sentir vivante lorsqu’elle écrit. Quant à Laurent, il multiplie les costumes : pianiste passionné de jazz, musicien professionnel depuis vingt-cinq ans, vénérant Serge Gainsbourg ou encore Claude Nougaro. Mieux, il est même passé par le « nouveau cirque ». C’est dire... Rien d’étonnant, au fond, au vu du numéro d’équilibriste auquel se livre le duo.

S.Le.

1962 : naissance de Laurent1978 : naissance de Bénédicte1984 : Laurent devient musicien professionnel1993 : il s’installe à Argenteuil2006 : création du duoMai 2009 : sortie du 1er album

Article publié dans L’Argenteuillais n°44 – Mercredi 13 mai 2009

Des racines et des zèles

U n jour sur scène avec Pierre Boulez à New-York. Le lendemain sur l’estrade de l’école Marcel-Cachin. La vie de Florentino Calvo,

Argenteuillais de toujours, est parsemée de figures et de crédos. Lorsqu’enfant, il commence à apprendre la mandoline au conservatoire d’Argenteuil, ce n’est pourtant pas le coup de foudre. Plutôt une mélodie. Une mélodie qui va insidieusement se glisser dans sa tête, lentement, pour ne plus en sortir ensuite. « J’ai eu un groupe de rock et ai longtemps pratiqué le football », sourit Florentino. Cocasse : les terrains étaient à l’époque situés juste en face de l’école de musique... Preuve que le musicien a plus d’une corde à son manche. Pour cela, des figures vont être déterminantes : Mario Monti, le créateur de l’Estudiantina, et Alberto Ponce, avec qui il fait son apprentissage. Maintenant membre du trio Polycordes, Florentino collabore avec l’Opéra de Paris ou l’Ensemble inter-contemporain. Côté enseignement, il a même succédé à Mario Monti à la tête de l’Estudiantina. Des crédos aussi, comme celui de l’éducation populaire. « Mario Monti a créé sa société en 1950 pour permettre à des milieux

défavorisés d’apprendre la musique, réservée alors à une élite », insiste Florentino. « On travaille avec des amateurs de manière professionnelle, comme le voulaient André Malraux et Jean Vilar ». Au fil des ans, l’orchestre est devenu une référence nationale, accueillant soixante mandolinistes et guitaristes. Quarante-deux ans de vie commune, cela crée forcément des liens... « La ville m’a permis de côtoyer des enseignants d’exception. À mon tour de transmettre cette richesse », estime Florentino. Le professeur se veut aussi militant de la cause mandoline, « un instrument un peu délaissé ». Alors l’association intervient depuis trois ans dans les écoles. « Nous apprenons à écouter de la musique et non à la consommer », explique-t-il en évoquant des valeurs... républicaines, évidemment.

S.Le.

1967 : naissance à Argenteuil1975 : découvre la mandoline1988 : reprend la classe de Mario Monti1991 : dirige l’orchestre de l’Estudiantina

Article publié dans L’Argenteuillais n°49 – Mercredi 17 juin 2009

La République de la musique

Professeur au conservatoire d’Argenteuil, Florentino fête

en 2010 les 60 ans de l’Estudiantina, l’école et orchestre

de mandolines qu’il dirige depuis 18 ans.

Sur scène, le duo est rejoint par cinq musiciens qui vont tisser

les ambiances des chansons : bossa, rock en passant

par le blues...

Pour écouter ou se procurer leur album : www.myspace.com/benedictelaurent ; www.ezic.fr

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RL

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30 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Musiques

A vec une centaine de jeunes cho-ristes d’Île-de-France, les dix-huit collégiens d’Argenteuil embarqueront ce 4 septembre pour une

destination de rêve. Ils prendront part, aux côtés de 1 300 choristes français et brésiliens, au grand concert qui se déroulera à Brasilia le 7 septembre, jour de l’indépendance du pays, avec le chanteur brésilien Lenine et le chef d’orchestre américain David Lévi. Le chef de l’État français, Nicolas Sarkozy, en sera le premier spectateur, à l’occasion de l’année de la France au Brésil. Les élèves devront ensuite participer à deux autres concerts du même type : le 10 septembre à Récife et le 13 septembre à Sao-Polo. Pour cela, il a fallu se préparer depuis plusieurs mois avec leur professeurs et chef de chœur, Kamel Bendriss. Il a fait ses études musicales au conservatoire d’Aulnay-sous-Bois et c’est dans cet établissement qu’il obtient le Prix de la contrebasse en 1976. Après une dizaine d’années passées au sein d’un ensemble de jazz en tant qu’accompagnateur et chanteur, il passe des concours et devient en 1987 professeur d’éducation musicale ; ce qui lui permet de diriger des ensembles choraux et instrumentaux dans différents établissements scolaires de la banlieue parisienne. En 2003, il intègre le collège Paul-Vaillant-Couturier

d’Argenteuil avec l’idée d’insuffler chez les élèves l’envie de faire de la musique dès la 6e. « La pratique de la musique dès le jeune âge permet d’exprimer et de s’exprimer. Mon objectif est d’arriver à ce qu’ils parlent comme ils devraient chanter et à chanter comme ils devraient parler. La musique résout finalement pas mal de problèmes. J’essaie de créer des spectacles étonnants qui donnent de l’adrénaline à mes élèves ». En juin 2005, plusieurs de ses élèves ont participé au grand spectacle de l’Orchestre national d’Île-de-France qui s’est produit avec Lenine et 1 300 collégiens et lycéens d’Île-de-France au Zénith de Paris dans le cadre de l’Année du Brésil en France. « Mon but est d’arriver à ce que cette pratique artistique perdure au collège. C’est pour cette raison que plusieurs de mes anciens élèves reviennent me voir pour participer à nos activités musicales ».

A.S.

Janvier 1956 : naissance à Batna (Algérie)1989 : Capes d’éducation musicale2005 : chef de chœur « Année du Brésil en France »2009 : chef de chœur « Année de la France au Brésil »

Article publié dans L’Argenteuillais n°53 – Mercredi 26 août 2009

Chef de chœur au grand cœurKamel Bendriss emmène dix-huit élèves du collège Paul-Vaillant-Couturier au Brésil pour une tournée musicale de dix jours.

B ercé, dès son premier âge, par la musique, Thierry Guffroy ne l’a plus jamais quittée. « Seul Bach apaisait ses pleurs », répétait

l’oncle mélomane qui l’a initié à l’art lyrique. Si Jean-Sébastien Bach est resté son compositeur favori, l’organiste d’Argenteuil a su se diversifier au fil des expériences. À cinq ans, l’enfant prend des cours de piano. Quelques années plus tard, le hasard veut que son pensionnat jouxte la cathédrale de Chartres. Abreuvé de récitals, l’autodidacte exigeant se paye ses propres leçons d’orgue auprès du titulaire, grâce à ses pourboires de pompiste. À quatorze ans, il fait ses premières armes chaque samedi soir au clavier de l’église de Nogent-le-Roi et l’orgue de chœur de la cathédrale de Chartres. Toujours à contre-courant des inquiétudes familiales, Thierry s’inscrit à la Schola Cantorum de Paris pour apprendre auprès de professeurs renommés, tels André Fleury. L’élève suit ensuite son maître de clavecin, Huguette Dreyfus, au conservatoire de Rueil-Malmaison où il côtoie d’autres monuments de la scène musicale internationale, comme Suzan Landale, Marie-Claire Alain et William Christie. Tandis qu’il approfondit ses connaissances au conservatoire de Paris, le jeune assistant à Europe 1 découvre l’universfascinant de la radio, qu’il ne quittera quasiment plus. Entre temps, ce passionné de lecture et de voyages s’éprend des États-Unis, puis du Canada, le pays qui change radicalement sa vie. Il y habite

sept ans et se révèle aux côtés de Bernard Lagacé. Le maître va définitivement libérer l’approche et la sensibilité du Franco-canadien. De retour en France en 1995, l’auteur de quatre pièces pour piano, qui préfère toutefois interpréter un répertoire riche de cinq siècles de musique écrite, officie dans deux communautés parisiennes. En 2006, après un concours, cet amoureux des belles choses retrouve le grand orgue d’Argenteuil, sur lequel il avait joué et étudié vingt ans plus tôt. Désormais titulaire, cet adepte du registre baroque ne cache pas son plaisir d’illustrer les messes aux claviers d’un bel instrument, tout juste restauré. Impatient des concerts à venir en ce lieu, le réalisateur à France Musique a également pour projet l’enregistrement, à la basilique, d’un cd d’œuvres composées par Alexandre Guilmant à Argenteuil dans les années 1870. Pour cela, il devra pourtant attendre l’éventuelle prochaine rénovation des « trompettes » de l’orgue, pour laquelle il milite

déjà, avec d’autres mordus.

N.G.

1965 : naissance à Paris 13e

1980-85 : Conservatoire de Paris1992 : diplômé de Concordia University à Montréal2006 : organiste titulaire de la basilique Saint-Denys d’Argenteuil

Article publié dans L’Argenteuillais n°59 – Mercredi 7 octobre 2009

Le silence est d’orgueThierry Guffroy, l’organiste titulaire de la basilique Saint-Denys d’Argenteuil, a dédié sa vie à la musique d’orgue.

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AV

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 31

Musiques

T he Cleaner, en français le « nettoyeur », a tout d’un groupe de métal pur et dur. Cheveux longs, piercing, tatouages, les quatre membres

du groupe cultivent leur appartenance au mou-vement. À l’image des mythiques AC/DC ou Iron Maiden, The Cleaner revendique un son rebelle, dynamique et énervé. Ray (le guitariste) et Florent (le batteur), les membres fondateurs du groupe, ont débuté la musique dans les années 80, l’âge d’or du métal. Après s’être perdu de vue durant une dizaine d’années, ils se retrouvent et décident de créer en 2000 leur propre groupe de métal, The Cleaner, auquel viennent se greffer deux autres musiciens. Dans la foulée, ils trouvent un local de répétition à Argenteuil, proche du centre-ville, et composent leur premier album intitulé « The Cleaner » sorti en 2001. S’en suit un second, « Proximity to death ». Après cette période productive, The Cleaner doit faire face à un manque de stabilité au sein du groupe. Un passage à vide qui ne démotive pas Ray (guitariste) et Florent (batteur) déterminés à ne pas voir l’aventure s’arrêter là. C’est en 2009 que le groupe retrouve un second souffle avec l’arrivée de Sam (le chanteur) puis Gilles (bassiste) et Pascal (guitare). The Cleaner repart sur de nouvelles bases, plus solides, qui leur permettent d’enchaîner

les concerts à Argenteuil mais aussi dans la France entière. Aujourd’hui, l’équipe compte mettre un terme aux préjugés et démontrer que « le métal n’est pas que du bruit », comme l’assure Ray en proposant un nouvel opus « Would you like to be blasted ? » qui vient de sortir. Partager des émotions, parler de l’actualité et du quotidien sans jamais inciter à la haine ou à la violence sont les thèmes abordés dans leurs chansons. Entre 29 et 42 ans, ils sont pour la plupart pères de famille. « Le métal c’est aussi la tolérance », ajoute Sam. Leur manager, Denis, en est la preuve. « Je ne connaissais pas grand chose du métal au début. Le groupe m’a initié et continue à le faire », dit-il. En restant dans cet état d’esprit, The Cleaner projette de créer une compilation réunissant des artistes argenteuillais, tous styles confondus. Une belle preuve de mixité artistique.

S.B.

2000 : création du groupe The Cleaner2001 : premier album éponyme2002 : second cd « Proximity to death »2010 : troisième opus « Would you like to be blasted ? »

Article publié dans L’Argenteuillais n°68 – Mercredi 27 janvier 2010

Métal hurlant ?Le groupe argenteuillais The Cleaner sort un nouvel opus et compte mettre un terme aux préjugés.

C’ est dans un style folk-rock que le groupe Pourquoi pas ? a enregistré son premier album intitulé « Vai menina », qui signifie

« va petite » en portugais. Les quatre membres, Sabrina (chant/mélodica), Fabrice (chant et guitare), Youenn (batterie) et Daniel (basse) ont réuni leurs différentes influences musicales afin d’obtenir le mélange parfait à leurs yeux. « Notre son est un mélange de sonorités flamenco, valse, rock ou reggae. Nos chansons sont comme un plat qu’on assaisonne à son goût », expliquent-ils. À l’origine du groupe, il y a Sabrina et Fabrice. Âgés d’à peine 18 ans, les deux artistes se rencontrent dans le pôle musical d’Orgemont, à Épinay-sur-Seine. Depuis, ils ne se quittent plus ! En couple sur scène comme dans la vie depuis presque dix ans, ils construisent ensemble leur projet musical. « Nous avons eu l’occasion de nous produire plusieurs fois à Argenteuil, comme à la Cave dîmière lors des scènes ouvertes, lors de la Fête de la musique ou encore à l’espace Jean-Vilar. Cela nous a permis de perfectionner notre style et d’être confrontés à un public », se souvient Fabrice. Originaux, créatifs, parfois même décalés, les textes de Pourquoi pas ? parlent du quotidien avec une

touche d’absurde, d’humour ou d’émotion. « Les thèmes sont un peu en rapport avec le nom du groupe qui est tiré d’un film un peu loufoque « Las Vegas Parano » de Terry Gilliam, dans lequel l’acteur Johnny Depp dit souvent “Pourquoi pas ?’’ », précise Sabrina. Depuis l’enregistrement de leur album, le groupe a fait du chemin puisque le clip vidéo du titre « Petit chagrin » a été diffusé sur la chaîne Mtv Idol, en janvier dernier. « Nous avons pu enregistrer cet album grâce à une bourse de 1 000 € décernée par le programme Envie d’Agir ainsi qu’à un soutien du Conseil général du Val-d’Oise », ajoute Fabrice. Sorti il y a deux mois, l’album est disponible à la Fnac des Champs-Élysées (bientôt à la Fnac de la Défense). En attendant de trouver une maison de disques, Pourquoi pas ? enchaîne les concerts et prépare une tournée nationale pour cet été ainsi que des projets associatifs à Argenteuil.

S.B.

2007 : création du groupe par Sabrina et Fabrice2008 : arrivée de Youenn et Daniel, les deux musiciens du groupeJanvier 2010 : diffusion de leur premier clip « Petit chagrin » sur Mtv IdolFévrier 2010 : 1er album « Vai menina »

Article publié dans L’Argenteuillais n°74 – Mercredi 31 mars 2010

À nos vingt ansLe groupe argenteuillais de chanson rock/folk Pourquoi pas ? fait découvrir son univers musical à travers la sortie de son premier album mâtiné de flamenco.

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32 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Musiques

É tats-Unis, Mexique, Maroc ou encore Japon. À 36 ans, Gonzalo Campo peut se vanter d’avoir fait le tour du monde.

Batteur et percussionniste de formation, il est également comédien dans différentes compagnies de théâtre de rue comme Oposito ou Les Piétons. Son éclectisme et son talent ont fait de lui, aujourd’hui, un artiste hors pair, sollicité par de nombreux chanteurs nationaux et internationaux. « J’ai travaillé sur l’album de Tomuya, un chanteur japonais qui reprend des chansons françaises, dans lequel Lio ou encore Pierpoljak intervien-nent. J’ai également joué avec Alison Young, avec qui j’ai fait la première partie de Hugh Coltman à la Cave dîmière l’année dernière », explique-t-il. Originaire du Chili, il emménage avec ses parents à Argenteuil à l’âge de 12 ans. Déjà doté d’une fibre artistique, il s’intéresse rapidement à la musique : « Je me souviens être resté des heures l’oreille collée à une raquette de tennis pour entendre les vibrations des cordes jusqu’au jour où j’ai pu avoir mon premier vrai instrument de musique ! », se souvient-il. Un an plus tard, il décide de s’inscrire à l’École nationale de musique d’Argenteuil et se dirige vers les cours de percussions afro-cubaines, délaissant parfois ses cours de solfège : « J’étais plus attiré par les partitions modernes que

classiques. » Pendant longtemps, l’artiste enchaîne les petits concerts. En 1998, sa carrière prend un véritable tournant puisqu’il obtient le statut d’intermittent du spectacle qui lui permet enfin de vivre de sa passion. Toujours la même année, il joue lors de la finale de la Coupe du Monde de football, lors d’un défilé d’Yves-Saint-Laurent, puis au sein de l’équipe des Tambours du Bronx. « Un pur moment ! », confie-t-il. Gonzalo possède une cinquantaine d’instruments dans son studio d’enregistrement, installé dans l’une des pièces de sa maison à Argenteuil. Investi dans sa ville, il a donné des cours de percussions à l’École de musique ainsi que dans différentes écoles primaires d’Argenteuil et s’est déjà produit à l’espace Jean-Vilar. Prochainement, l’artiste prévoit une tournée nationale avec la compagnie

Les Piétons ainsi que de nombreux concerts en Île-de-France, et notamment à Argenteuil.

S.B.29 mars 1974 : naissance au Chili1979 : arrivée en France1987 : inscription à l’École nationale de musique d’Argenteuil1998 : entrée dans le métier de musicien professionnel

Article publié dans L’Argenteuillais n°75 – Mercredi 14 avril 2010

L’électrique éclectiquePercussionniste, chanteur et comédien, Gonzalo Campo est un artiste complet. Sollicité à travers le monde, c’est dans sa maison située à Argenteuil qu’il puise son inspiration pour ses créations.

D evenir batteur professionnel est l’objectif que s’est donné Martin Gautheron-Fort. Mettre entre parenthèses ses études - économie et

mathématiques à l’université de Cergy-Pontoise – a été une décision mûrement réfléchie, discutée serei-nement avec son entourage. Depuis, le jeune homme peaufine ses compositions et planifie ses prochains concerts avec son groupe de rock The Out. Enfant, Martin suit des cours à l’École nationale de musique d’Argenteuil : « Mes parents voulaient absolument que j’apprenne à jouer d’un instrument », se sou-vient-il. Après plusieurs initiations à la trompette puis à la guitare, c’est finalement la batterie qui re-tient son attention : « La rythmique, c’est le cœur de la musique ». S’en suit l’apprentissage du solfège et des percussions classiques, un passage obligé avant de pouvoir se spécialiser. « À 17 ans, j’ai pu participer à des ateliers rock et musiques actuelles à Argenteuil et j’ai suivi des cours intensifs de batterie pour me perfectionner ». Parallèlement, il continue ses études au lycée Georges-Braque, à Argenteuil où il passe son baccalauréat scientifique. « J’arrivais à jongler entre mes études et ma passion pour la musique », dit-il. Son diplôme en poche, il intègre l’université de Cergy-Pontoise en section maths-physique-informatique puis en économie jusqu’au

jour où sa passion de la musique prend le dessus : « J’avais besoin d’autre chose que les études. Le fait d’avoir trouvé un groupe, The Out, avec lequel je me produis, m’a conforté dans l’idée de me lancer en tant que musicien professionnel », explique-t-il. Der-nièrement, Martin a obtenu son certificat d’études musicales et il a déjà eu l’occasion de se produire sur scène avec son groupe, à la Cave dîmière, en mai dernier. « Je ne m’épanouissais pas trop dans les études... Alors j’ai fait un choix, parce que la musique m’apporte un équilibre que je ne trouve pas ailleurs. Je compte tout faire pour vivre grâce à cette pas-sion ! », insiste-t-il. Depuis, répétition trois fois par semaine, organisation des prochains concerts et préparation d’un album. « Je fais du rock, c’est ce qu’il me plaît, mais je reste ouvert à d’autres styles musicaux. Mon univers artistique est vaste. »

S.B.

23 juin 1989 : naissance à Maisons-Laffitte (78)1996 : inscription à l’École nationale de musique d’Argenteuil2003 : spécialisation vers la batterie2010 : lancement dans le circuit pro

Article publié dans L’Argenteuillais n°85 – Mercredi 1er septembre 2010

Élevé en fûtsÀ 21 ans, Martin Gautheron-Fort décide de se consacrer à sa passion, la batterie. Rencontre avec un jeune homme déterminé à réussir dans le circuit professionnel.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 33

Musiques

U ne mélodie implacable qui se colle dans votre cerveau et ne vous quitte plus. Au point de vous retrouver béat au bord d’un quai du Rer

fredonnant « Je veux » ? Élu tube de l’été par TF1, le titre de Zaz a été écrit et composé par Kerredine Soltani. Argenteuillais de 33 ans, il dirige également It’s ma prod, une société de production qui travaille avec Élisa Tovati, Faudel, Sniper ou Natasha Saint-Pier. « Je cherchais une chanteuse de jazz il y a trois ans et Zaz a répondu à mon annonce. J’ai tout de suite craqué pour le timbre de sa voix. Elle me faisait penser à Édith Piaf chantant du rap. » Sacrilège de lèse-légende à robe noire. Pourtant, le succès est retentissant : 300 000 albums écoulés depuis mai. La tête de Kerredine n’enfle pas pour autant. L’homme préfère même l’ombre : « J’ai besoin de pouvoir me promener incognito dans la rue », reconnaît-il. De la modestie ? « Non ! C’est que j’ai envie d’être tranquille », rectifie-t-il dans un éclat de rire. Pourtant, à sa place de producteur d’un album en tête des ventes en France, au Québec, en Suisse et en Belgique, on se la pèterait grave. Non. Lui, il enfile les tubes comme les touristes pressés les visites de cathédrales et aide les autres. Son dernier projet ? « Une association pour les jeunes étudiants manquant d’argent. Nous leur financerions un caddie de courses par mois en échange de services », projette Kerredine qui distribue aussi des repas avec le Secours populaire. Il reste très attaché à Argenteuil. « Le quartier Joliot-Curie où j’ai grandi est ancré en moi. C’était le bonheur. Ce fut un déchirement quand j’ai rejoint

Paris il y a six ans. À mon époque, c’était calme. D’ailleurs, j’aimerais dédier mon succès à Yassin*, dont je connais bien la famille. » Modeste mais pas niaiseux. « Dans mes chansons, qui ont l’air légères, j’essaie de toujours placer en douce un message. » Par exemple, sur la société de consommation dans « Je veux ». Et de poursuivre : « Moi, j’aime le défi personnel. J’ai toujours cherché à être le meilleur mais sans écraser les autres », explique-t-il. Tout simplement en bossant. Une vision qu’il transmet dans les lycées. Et pourquoi pas ceux d’Argenteuil ? Comme un symbole : c’est quand il était au collège qu’il a débuté la musique. Simplicité toujours, il glisse une dernière requête : « Est-ce que vous pourriez préciser dans l’article que mes copains du lycée peuvent me contacter sur mon Facebook ? Ça me ferait hyper plaisir... ».

S.Le.

* Agé de 20 ans, il a été tué de trois coups de couteau en août dernier à la cité Joliot-Curie.

1977 : naît à Argenteuil1995 : chanteur du single « La Mélodie t’entraîne »1999 : chef de projet au ministère de la Culture2000 : chargé de mission événementiel pour l’Élysée2004 : directeur de l’agence It’s ma prod2010 : sortie de l’album de Zaz

Article publié dans L’Argenteuillais n°88 – Mercredi 29 septembre 2010

L’ombre lui va si bienLe parolier du tube de l’été est né à Argenteuil. Auteur, compositeur et producteur, Kerredine Soltani ne se laisse pas griser par le succès.

P ourquoi diable des gens aussi calmes font-ils une musique si violente ? « Non, non, pas violente, juste intense », corrige, forcément calmement, Mathieu Gueguen, guitariste et fondateur

du groupe KhaOraH. Car ces jeunes gens donnent dans le métalcore. Musique où le batteur frappe ses fûts comme un possédé, où les guitaristes enchaînent les notes comme des dératés et où le chanteur – eh bien justement – ne chante pas vraiment. « Nous poussons la voix à l’extrême pour communiquer et revendiquer », explique cet Argenteuillais de 24 ans qui dit donner dans le métal conscient. « Nous sommes tous très concernés par l’écologie et le triste état de la planète », assure-t-il. Un cri pour lancer leur contestation à la face des conservatismes. « Notre musique est anti-commerciale, pas conventionnelle ni formatée, mais sincère et authentique. » Le groupe a poussé ses premiers rifs en 2008 et sorti l’album « Maelström » en mai 2010. Si Mathieu et Evi, guitaristes, composent dans leur mini home-studio, la bande répète à la Cave dîmière. Au fil du temps, elle est devenue leur maison où ils peuvent « travailler dans des conditions optimales. » C’est d’ailleurs là-bas qu’on leur a

conseillé de postuler à Starter, un dispositif de soutien aux talents émergeants de l’Adiam 95 et de Combo 95. « Du coup, nous avons joué devant des programmateurs et fait une résidence avec Stéphane

Buriez, une des légendes du genre en France », insiste Mathieu. Si le métal les unit, chacun a sa petite musique secrète. Le trip-hop, mais surtout l’électro et le post-rock pour Mathieu. Des teintes que l’on devrait retrouver sur l’album attendu pour l’été prochain. Mais la question reste entière : pourquoi diable aller écouter ce métal un peu « intense » ? « Nous sommes simplement des passionnés qui ont monté un groupe pour vivre à 100 % leur passion le plus professionnellement possible. Et monter sur scène, ce qu’il y a de plus

jouissif », s’enflamme Mathieu. Vérification le 29 janvier...

S.Le.

2008 : lancement de KhaOraH2010 : 1er album et concert Starter à la Cave dîmière29 janvier 2011 : première partie de Dagoba à la Cave dîmièreÉté 2011 : deuxième opus

Article publié dans L’Argenteuillais n°94 – Mercredi 1er décembre 2010

Un cri venu de l’intérieurGroupe de métalcore du Val-d’Oise, KhaOraH a fait de la Cave dîmière sa seconde maison. Le 29 janvier, retrouvez-le toutes guitares dehors.

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Musiques

S’ il n’avait la musique, il serait aphone. C’est dans ses gènes. Prenons un exemple : son attachement à Argenteuil, à la diversité

des origines, aux mélanges, à ce petit rien qui fait tout, quand il se promène dans les rues anonymes de Paris. Ce sentiment d’appartenance, indicible, s’époumone dans ses chansons, dans ses textes ou dans son attitude. C’est un tout. Ses parents, « qui écoutaient tout le temps de la musique », se sont installés dans la commune quand il avait un an. Et très rapidement, Jim rejoint son école de musique. « J’y ai appris le piano, la guitare, le chant et le solfège. Que je n’aimais pas trop », se souvient-il. Au point de l’abandonner et de mettre en sourdine les mélodies et même la chorale du collège Sadi-Carnot. Pourtant, après cette pause adolescente, il ressort sa guitare de son étui avant même que la poussière n’y ait pris ses aises. « J’ai commencé par des reprises », rappelle-t-il. Et les confronte alors au public, chaque dimanche. Dans ces scènes résonne déjà sa puissante voix ténébreuse. Peut-être un héritage de ses origines sud-américaines. Puis il se met à composer, créant un univers très écrit, lui le grand fan de poésie, notamment Rimbaud et son pendant belge, Émile Verhaeren. Jim Rosemberg parle de musique urbaine, presque paradoxalement, tant ses compositions entre pop et folk enserrent tel un cocon, loin de la

froideur d’une tour de béton. Admirateur de Leonard Cohen, Jeff Buckley, Brel et Brassens, il goûte aussi régulièrement au hip-hop et à la soul. Ayant rejoint l’Atla, école des métiers des musiques actuelles située du côté de Pigalle, il croise les futurs membres de ses groupes Jim et les Magic Beans et maintenant Jim Rose Expedition. Au fil des concerts, ils se taillent une solide réputation et retiennent l’attention de labels. Qu’ils fuient rapidement, pas du genre à aller voir les petites femmes de Pigalle de l’industrie musicale. Si l’art n’est que libre et indépendant, Jim désire simplement que ses chemins de traverse le mènent à vivre de la musique en la faisant partager, laissant les millions et la célébrité aux stars aseptisées. Et vient de créer son propre label. Pour y sortir le premier album de Jim Rose Expedition qu’il peaufine actuellement. Et de conclure : « La musique me permet d’exprimer tout ce que j’ai en moi ». Et cela fait 24 ans que ça dure...

S.Le.

1986 : naissance2008 : premier maxi de Jim Rose Expedition2009 : tournée à New-York2010 : création d’un label indépendant

Article publié dans L’Argenteuillais n°98 – Mercredi 26 janvier 2011

Folk urbainJim Rosemberg, Argenteuillais de 24 ans, s’apprête à sortir son premier album. Musicien, compositeur, chanteur : ses veines palpitent de notes de musique. Par souci d’indépendance, il a même créé son propre label.

U n filet de voix velours qui part du tréfonds de l’âme et gagne des cimes insoupçonnées. Auteur, compositeur et interprète pop folk

avec une pincée de soul, Hams a plongé dans la musique il y a une vingtaine d’années et s’y consacre plus professionnellement depuis dix ans. À la barre de son groupe collaborant avec Ménélik ou Pascal Obispo, son job dans l’informatique l’aide alors à vivre. Comme souvent, la formation a coulé et c’est en solo qu’il est remarqué par Big Ali qui l’a signé sur son label Madison Music. Son premier album devrait bientôt lever l’ancre vers les bacs des disquaires. Comme beaucoup, c’est dans la solitude adolescente de sa chambre qu’Hams a commencé à fredonner les tubes de l’époque. Mais quand la carrière de la plupart se noie dans le reflet de la glace de la penderie, Hams a saisi la bouée. « Il se dégage de la musique une énergie positive qui m’offre du bien-être et répond aux attentes de ma solitude intérieure. C’est ce qui m’a motivé : pousser la chansonnette est une délivrance pour moi », explique-t-il. Plus qu’une passion, un exutoire, une addiction indispensable à son équilibre, et pourquoi pas, tentons le mot : une thérapie... Au fil du temps, elle va devenir le navire amiral de sa vie. Côté textes, Hams est seul maître à bord. Et c’est Argenteuil, où il est installé avec

sa famille depuis plusieurs années, qui constitue une de ses principales sources d’inspiration. « J’apprécie son brassage ethnique et culturel, son héritage artistique, avec Monet, Manet ou Braque, sans oublier les diverses structures mises en place pour les jeunes. Du coup, je me nourris des expériences des uns et des autres. » D’ailleurs, n’a-t-il pas tourné dans la cité le clip de son titre Musique ? Ses compositions débordent de messages positifs, comme les petits riens qui embellissent la vie ou le bonheur de rentrer au port auprès de ceux que l’on aime. Vous avez déjà pu apprécier son chant si marquant sur la scène de la Cave dîmière en décembre dernier. « C’est mon instrument. Et c’est le plus beau puisqu’il s’échappe de notre for intérieur », souligne-t-il. Et évoque ses influences : Maxwell, Sade, Zazie, Aznavour ou Kool and the gang. Vers leurs exemples, mettre le cap pour surfer de tube en tube et réaliser ses rêves les plus fous... « un Taratata ou un Stade de France » ?

S.Le.

1976 : naissance2000 : métier, musicien2011 : courant d’année, sortie du premier album

Article publié dans L’Argenteuillais n°100 – Mercredi 9 février 2011

Soul ou « la musique de l’âme »Hams s’apprête à sortir son premier album. Un cap important pour celui que la musique libère. Auteur, compositeur et interprète, c’est notamment dans sa ville qu’il plonge la plume de son inspiration.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 35

Musiques

C’est par l’épure des mots que les haïkus* embrassent des univers entiers. Susumu Yoshida, compositeur japonais installé à

Argenteuil, les met parfois en musique. Arrivé en France en 1972 pour étudier au conservatoire de Paris, il y est notamment l’élève du grand Messiaen. « Les Occidentaux n’ont pas la même sensibilité. J’ai ainsi trouvé mon propre chemin, par contraste », se souvient- il. Ici, ce sont les sons qui sont importants et chez nous, les silences ». Pour lui, une sorte de négatif où noir et blanc se complètent comme sur le clavier d’un piano. Sa carrière lancée, il répond aux sollicitations de Radio France, de l’Opéra de Paris ou du conservatoire d’Argenteuil. Et dire que ce dompteur de notes aurait pu finir dans le cirque de la finance. « Au Japon, la réussite scolaire est très importante. J’ai donc étudié dans une université réputée en économie politique. Mais enfant, je suis un jour entré dans le salon où ma famille regardait la télévision. Moi je devais travailler, se souvient-il. C’était le hit-parade, j’ai tout de suite voulu être chanteur », poursuit Susumu. Puis il découvre que Paul Anka chante et compose. Seconde révélation. « Je croyais jusqu’à présent que les compositeurs étaient des dieux ». La partition de sa vie continue de se dérouler : elle sera faite de croches et rondes. Et ce tapis devient rouge quand l’amour d’une jeune fille l’enflamme et

lui susurre des mélodies. Quant au virage vers la musique classique, il s’y engouffre grâce à la musique de West Side Story, signée Leonard Bernstein. Fleurit l’envie de composer des œuvres dites savantes. Sans lâcher ses premières amours. « Les Beatles font partie des génies du XXe siècle et je donne des conférences sur Édith Piaf ». Depuis vingt ans, il transcrit les mélodies de son for intérieur à l’ombre du cerisier en fleur de son jardin, au calme, comme à la campagne. Et assure avoir la chance de mener une existence qui lui correspond et le fait devenir chaque jour meilleur. Tout en transmettant le flambeau, lors de master classes. Au fil de la mélodie mémorielle vient alors un refrain. Soufflé un jour par Messiaen et qu’il n’oubliera jamais : « le musicien est là pour consoler les gens ».

S.Le.

* Poèmes traditionnels japonais, composés de trois vers en dix-sept syllabes.

1947 : naissance à Tokyo1972 : arrivée en France1990 : installation à Argenteuil2011 : « Inori » (prière), dernière création pour cornemuse écossaise

Article publié dans L’Argenteuillais n°104 – Mercredi 30 mars 2011

« Composer, c’est consoler »Argenteuillais d’adoption, originaire du Japon, le compositeur Susumu Yoshida court le monde et les scènes. À 63 ans, ce perpétuel émerveillé transmet sa passion de la musique classique et... d’Édith Piaf.

L es chiens ne font pas des chats mais les plasti-ciens parfois des musiciens. Dans la famille de Fabrice Rama, on donne plutôt dans le dessin

et la peinture. Pourtant, vers 18 ans, il remise ses feuilles de papier Canson pour faire courir sa plume sur des partitions. Depuis, musical est chaque ins-tant de sa vie. « J’ai un diplôme de troisième cycle au conservatoire d’Argenteuil et donne des cours de chant et de piano. J’ai également joué dans des piano bars, dans différents groupes et même dans le métro », précise-t-il. En parallèle, il est auteur- compositeur-interprète. « La formule actuelle est en place depuis 2006. Cinq musiciens m’accompa-gnent », détaille Fabrice. La scène, c’est sa seconde maison. « Partager avec le public, en toute simplicité, est primordial. C’est aussi ce qui me manquait dans les arts plastiques, où l’on est replié sur soi. » Alors quand, fin mai, il tourne un clip, c’est à Argenteuil, sa ville, en compagnie d’une joyeuse troupe costumée. « Je me balade dans la rue et tombe sur des situations absurdes et des personnages loufoques. Une amie y tabasse un voyou, ma guitare se coupe en deux mais un magicien la ressuscite... C’est plein de folie. » Ici est son ressort. « J’ai pu me donner les moyens de m’exprimer en créant. Tenter des choses, c’est s’épanouir. Ne pas se brimer, s’enfermer dans

nos conformismes car je suis persuadé que tout le monde peut créer. Et c’est ce qui rend libre. » Rien d’étonnant alors à voir voguer les thèmes de l’amour, de la tolérance et de la joie, au gré de ses mélodies folk-blues. Qui font le lit douillet de ses chansons en français, nées d’un mariage imaginaire entre Tété et Camille Bazbaz. Réussir à vivre de ses composi-tions est bien sûr l’objectif de Fabrice. « Après avoir enregistré un premier quatre titres, nous rentrons bientôt en studio pour en enregistrer cinq autres ». Sans perdre de vue que « réussir est tellement dur, je reste raisonnable. » Sa voix douce prend le temps de choisir chaque mot, déborde d’énergie. Avec tou-jours le souci de ce qui va être dit et comment. On le quitte là-dessus, sachant beaucoup de choses et certain qu’on ne sait rien. Ainsi faudra-t-il se re-voir pour partager, cette fois, sa passion pour les arts de la fin du XIXe siècle et du début du suivant... Un grand curieux, ce Fabrice...

S.Le.

1978 : naissance1996 : arrêt du dessin pour la musique2002 : entrée au conservatoire d’Argenteuil2011 : tournage du clip « Garde espoir »

Article publié dans L’Argenteuillais n°111 – Mercredi 8 juin 2011

La mélodie du bonheurÀ 33 ans, Fabrice Rama, auteur-compositeur-interprète, voue sa vie à la musique. Qu’il enseigne ou livre ses compositions sur scène, pas une seconde sans note. Argenteuil, la ville qu’il adore, est le cadre de son dernier clip.

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MP

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36 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Arts plastiques

Fly à Paris et se fait connaître en peignant en direct

au cours d’une émission télévisée de MCM. Dans

ses créations, Catherine excelle aussi bien dans des

petits comme dans des grands formats et son coup

de crayon rapide est à lui seul un véritable bijou de

fi nesse et de rigueur. Pour vivre, elle travaille pour

la société «  l’Art en Direct  » et intervient dans les

écoles des ateliers interactifs. En juillet dernier, elle

a exposé pendant deux semaines au théâtre de

l’Homme. Elle prépare actuellement la série des

douze stations du « Chemin de Croix », en espérant

trouver un lieu… une église… pour faire découvrir

son travail aux Argenteuillais.

• A.S..

06 09 66 27 65 - [email protected]

1962 : naissance à Palaiseau

1984 : diplôme de l’École nationale supérieure des arts appliqués

1985 : décoration avec Speedy Graphito du théâtre du Ranelagh

1995 : s’installe à Argenteuil

1996 : expose au Bar Fly

1998-2007 : expose à A Propos d’Art et fait des voyages pour peindre au Maroc

2008 : exposition au Théâtre de L’Homme et prépare une expo sur le « Chemin de Croix »

C atherine Vieu, Cath pour les intimes, réjouit

avec son art qui véhicule le partage et se

met à la portée de tous. Ses peintures sont

des mosaïques d’atmosphères et de tranches de

vie de tous les jours. Inspirés de ses voyages en

Europe, New York, Maroc ou tout simplement de

ses promenades à Paris ou à Argenteuil où elle

est installée depuis 1995, ses carnets évoquent

d’une manière jubilatoire l’amour de cette artiste

pour les gens qu’elle croise et les lieux qu’elle

visite.

Catherine Vieu est née en 1962 à Palaiseau et grandit

à Albi, dans le Languedoc. Elle fait ses débuts avec

la peinture à 8 ans. « J’ai commencé à vendre mes

dessins aux copains de mon père dès l’âge de

11  ans  », se rappelle-t-elle. Ses parents quittent

le pays albigeois en 1978 pour Paris et Catherine

obtient son bac de dessin et histoire de l’art en 1980.

Elle entre d’abord à la célèbre Académie Julian pour

une prépa puis rejoint l’École nationale supérieure

des arts appliqués d’où elle sort diplômée. C’est

Speedy Graphito, assimilé à la Figuration libre et à la scène Street art

française des années 80, qui la propulse dans la peinture. Elle participe

ainsi à l’Usine puis à l’Hôpital éphémères avec des artistes connus et

réalise de nombreux décors. À New York, elle s’amuse en faisant des

graffi tis dans les gares et les parkings. À son retour, elle expose au Bar

Article publié dans L’Argenteuillais n° 11 – Mercredi 10 septembre 2008

Tranches de vie

esprits. Sur la quatrième et dernière face, une porte

incite le visiteur à pénétrer le mystère de l’Afrique.

C’est le symbole de l’ouverture de ce continent sur

le monde. Bref, un beau voyage dans un monde

irréel et abstrait à symétrie cubique. «  Kambach

n’a pas choisi l’ordre de réalisation de ces quatre

faces. Elles se sont imposées progressivement,

dans une construction harmonieuse et esthétique.

Pour cela, il utilise des morceaux de bois, des

cartons, des branchages, des enduits, du goudron,

des grillages, de la peinture acrylique ou à l’huile.

Bref, des techniques mixtes pour un travail in situ »,

explique Corinne Lafosse, coconceptrice du cube.

• A.S.

1956 : naissance à Téhéran

1973 : s’installe aux États-Unis pour des études artistiques

1976 : arrive en France et s’inscrit à l’université de Vincennes,

puis à l’école des Beaux-Arts de Paris

1980-2010 : réalise une vingtaine d’expositions individuelles

et participe à une quarantaine d’autres collectives

Mai 2010 : participe au Mai des artistes à Argenteuil

D iscret et rigoureux. Moshgelan Kambach

ne laisse pas indifférent. Rencontré dans son

atelier du centre-ville d’Argenteuil, il mettait

la dernière touche à son installation. Une étrange

création sur le thème de l’Afrique de l’Ouest, imposé

par le cahier des charges de la Ville pour le Mai des

artistes 2010. Le visiteur se trouve en présence d’une

forme cubique noire, qui ressemble étrangement à

un monument religieux universellement connu. Des

sculptures et des masques en ornent les quatre

côtés perpendiculaires. Une face intitulée « La magie

de l’Afrik  », avec un k, représente une fresque sur

la nature africaine où les animaux et les végétaux

s’entrelacent dans une parfaite harmonie. Un fond

de végétation sauvage laisse imaginer ce que

serait le berceau de l’humanité. Sur la deuxième

face dénommée « L’Afrik des masques », on y voit

différents modèles de masques où l’artiste s’efforce

de rendre visible «  l’invisible  » et d’exprimer des idées de grandeur

«  supraterrestre  » dont le mystère du masque est l’élément central.

Quant au troisième côté du cube, « Le malheur de l’Afrik », le visiteur

est devant la face la plus sombre. Mais paradoxalement, son traitement

n’est pas le plus noir, comme s’il s’agissait de conjurer les mauvais

Article publié dans L’Argenteuillais n° 77 – Mercredi 5 mai 2010

L’Afrik démasquéeSi vous entendez le nom de Kambach, annulez tous vos rendez-vous et courez à la Cave Dîmière pour voir son installation. Émerveillements garantis.

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« J’ai commencé à vendre mes dessins aux copains de mon père

dès l’âge de 11 ans »

Il utilise des techniques mixtes pour un travail in situ.

Page 37: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 37

Arts plastiques

Article publié dans L’Argenteuillais n° 78 – Mercredi 19 mai 2010

plus vers le naturel, mon travail le traduit aussi. Je

joue beaucoup sur les assemblages de grandes

dimensions, monumentaux et aériens. Ma meilleure

inspiratrice reste la nature !

Tâm  : Autant s’appuyer sur elle pour montrer ce

que nous avons créé. C’est pour cela que nos

propositions à Argenteuil se sont tout de suite

tournées sur une exposition en plein air, éphémère,

avec l’avantage supplémentaire d’être visible de

tous les publics. C’est une dimension qui nous

plaît, à tous les deux.

Le thème de l’Afrique, proposé par la Ville, vous

a visiblement inspirés.

Roman  : Fasciné par cet immense continent, je

n’y ai pourtant jamais mis les pieds… Il renferme

des trésors pour un artiste  : couleurs, animaux,

déserts ou forêts, masques. Vous n’avez plus qu’à

imaginer !

Tâm : Mukuna Kashala, un ami comédien congolais,

a relié nos sculptures à l’Afrique, en créant autour

d’elles deux contes. Son intervention compte

beaucoup, pour confi rmer l’universalité de la

création, plastique, musicale, orale ou écrite, alors que nous sommes

issus tous les trois de continents différents.

• Propos recueillis par C.A.

Une rencontre, un travail commun ?

Tâm  : J’ai fait la connaissance de Roman en

visitant son atelier du boulevard Vercingétorix,

où il y en avait pleins d’autres ouverts. Je venais

d’arriver à Argenteuil, au début des années 2000.

Roman agençait déjà des éléments végétaux, en

grand format. J’aimais bien son travail. Depuis,

on est devenus amis, en échangeant souvent sur

notre pratique, même si nous ne travaillons pas

de la même manière.

Roman : On discute beaucoup, pour se conseiller,

se critiquer, s’apporter des «  combines  » pour

trouver des matériaux, les fi xer… J’ai besoin de

l’avis de Tâm et lui du mien avant de montrer notre

travail à un cercle plus large, ensuite au public.

Avec quoi travaillez-vous et comment ?

Tâm : Des matériaux déjà transformés pour faire

mes sculptures, planches de bois, acier et je

continue de peindre aussi. Je construis beaucoup

et je déconstruis aussi énormément, parce que

les idées viennent comme ça. Avec la peinture,

c’est facile. On peut reprendre la toile à l’infi ni, la

modifi er légèrement ou la chambouler entièrement  ! En sculpture,

c’est plus compliqué bien sûr.

Roman : Que des végétaux bruts, peu transformés. Ma sensibilité va

L’Afrique, continent imaginéInstallées face à face, sur le gazon du parc de l’Hôtel de Ville, les sculptures de Tâm et Roman Gorski intriguent le passant. Un travail sur l’Afrique conduit avec enthousiasme, raconté par les deux plasticiens.

Tâm, 36 ans. D’origine vietnamienne, venu très jeune en France et formé aux Beaux-arts de Bourges, puis

à ceux d’Ho-Chi-Minh-Ville. Roman Gorski, 48 ans. Formé

aux écoles réputées de peinture et d’arts graphiques de Cracovie,

en Pologne, installé en France depuis 1995.

Article publié dans L’Argenteuillais n°  79 – Mercredi 26 mai 2010

respecter un nombre d’œuvres précis, des formats

aussi et enfi n, le temps. C’était pas trop son truc, à

William. « J’ai pris cette commande comme un défi ,

un projet à empoigner, pour peut-être me prouver

que je pouvais le faire ?  ». À voir le résultat*, pari

réussi…

• C.A.

* Pendant le Mai des artistes… À la chapelle Saint-Jean-Baptiste, « Implo ration », sculpture monumentale de 2,70 m, toute blanche : idéalement placée au cœur d’une petite abside, dont les lignes rondes contrastaient avec la verticalité de l’œuvre. Suspendues le long des murs clairs, dix peintures évoquaient l’Afrique colorée

et vivante, imaginée par l’artiste colombien. Enfi n, sur des trépieds de bois, des masques en papier mâché étaient fi xés, les créations d’enfants de l’association Cadis, guidés par William.

1955 : naissance en Colombie. Enfance et adolescence à Cali, 3e plus grande ville du pays

1979 : voyage à travers l’Europe, en complétant sa formation artistique. Préférence

marquée pour les pays latins, encore plus pour la France

1981 : exposition au Grand Palais, à Paris

1983-1992 : atelier à Montmartre

1990 : passage à Argenteuil et installation « coup de cœur ». Expose régulièrement

en France ; donne des cours d’art plastiques

«Quand j’étais étudiant aux Beaux-Arts de

Cali (Colombie), on parlait de Monet, des

Impressionnistes bien sûr, et aussi d’Argenteuil.

Jamais je n’aurais imaginé connaître un jour cette

ville, encore moins m’y installer comme artiste

moi-même  !  », s’étonne encore William Castaño.

Aujourd’hui, la boucle est bouclée  : M. Castaño

s’est installé place Georges-Braque – un nouveau

clin d’œil du destin  ? – , adore Argenteuil et tout

ce qui s’y passe, participe aux portes ouvertes

d’ateliers et en propose lui-même une ou deux

fois par an. Il aime parler de son travail, expliquer

ses techniques, transmettre aussi, à ceux qui sont

intéressés par les arts plastiques. «  Quelques

élèves, débutants ou confi rmés, passent dans mon atelier. Jeunes

ou vieux, ils ont tous envie d’apprendre. C’est comme ça que j’aime

avancer avec eux. » Ses cinq années de formation aux Beaux-Arts de

Cali l’ont profondément marqué. L’artiste évoque avec respect la qualité

d’enseignement de l’école, et certains de ses professeurs, devenus ses

maîtres. « Aujourd’hui, grâce à eux, je peux me lancer dans différentes

formes de peinture ou de sculpture, même nouvelles pour moi, parce

que je connais les techniques de base, le travail sur plein de matières

différentes. C’est pour ça que j’ai accepté de participer au Mai des

artistes.  » Travailler dans un cadre, s’intégrer au lieu d’exposition,

Défi d’artistePourtant grand voyageur, William Castaño n’est jamais allé en Afrique. En attendant d’y partir un jour quelques mois, pinceaux et toiles sous le bras, il a tout de suite accepté le projet municipal, pour peintre et sculpter sur l’Afrique de l’Ouest.

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38 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Arts plastiques

et textile, plus adepte du jardin à l’anglaise qu’à

la française. «  J’aime aussi qu’il y ait plusieurs

niveaux de lecture », renchérit-elle. Que le spec-

tateur s’approche et vienne butiner la toile pour

y puiser la surprise de nouveaux sens. Ainsi,

si l’on regarde bien le pantalon du personnage

de l’affi che de Noël, on remarquera que s’il est

rayé, c’est de phrases. Pour offrir au spectateur

un moment de douceur, de rêve et d’harmonie.

Comme une pause alanguie sur un banc d’un jardin

public. Très attachée à la transmission, Catherine

anime des ateliers pendant les vacances scolaires

pour les enfants (renseignements au 01 39 81 89

65) ou intervient dans les écoles d’Argenteuil. Ville

où s’ancrent maintenant solidement ses racines.

« Je suis très attachée à la commune, où j’habite

depuis vingt  ans. Je m’y sens à l’aise avec sa

diversité de cultures. » En botanique notamment,

l’on parle de symbiose.

• S.Le.

1965 : naissance à Paris

1990 : installation à Argenteuil

1995 : première illustration d’album pour enfants, « La Pirogue d’Iko »

Depuis 2000 : peinture à plein temps

2010 : création de la campagne « Noël pour tous »

Sa dernière création fl eurit dans la ville.

Catherine Rebeyre a créé le visuel de la

campagne de communication de Noël de

la Ville. Aujourd’hui peintre et illustratrice, elle

a débuté sa carrière en dessinant des lignes de

vêtements, notamment pour Etam, après avoir

fait une école de couture et de stylisme à Paris.

Mais son jardin secret a toujours été le dessin.

Ou plutôt son verger de cerisiers en fl eurs. Car le

Japon et ses haïkus (poème court en trois vers)

la passionnent. Les créations de Catherine s’en

nourrissent, comme de son amour pour la danse,

qu’elle a pratiquée. Les mouvements dynamisent

ainsi ses peintures et ses illustrations de livres

pour enfants. Car pour être libre et au plus près

de ses émotions, l’Argenteuillaise a laissé tomber

le stylisme pour se mettre à son compte. Quoique,

pas totalement. «  Il m’arrive de coudre ou de

broder mes toiles  », confi rme-t-elle. Ses œuvres

germent après un long travail de préparation.

Comme le cultivateur qui prépare sa terre, elle se documente

longuement pour nourrir son imaginaire. Un humus de connaissances

et d’éléments de récupération. « Mais une fois que je crée, je suis une

adepte de l’instant », explique-t-elle. Ses mots, ses coups de pinceau

et d’aiguille sont alors des jets, presque des fulgurances. Malicieuse,

Catherine apprécie le mystère, brouiller les pistes, mélanger peinture

censurée et insultée. On m’a reproché la violence

de mon travail. Alors que c’est une violence que je

dénonce », déplore-t-elle. Et pour faire exploser ces

codes, elle s’est invitée en 2007 à des expositions

du Plateau, du Palais de Tokyo et de Beaubourg.

«  Un artiste qui vient de nulle part doit franchir

des murailles pour pénétrer ce milieu très fermé. »

Et pourtant l’art, «  dernier espace de liberté  », lui

est vital. Depuis quand ? Mystère. «  Je sais juste

qu’il existe une photo de moi quand j’étais à la

maternelle avec de la terre dans les mains ! Après

des études d’arts plastiques et d’histoire de l’art, je

me suis mise à la sculpture en 1992 et ai commencé

à exposer deux  ans plus tard  ». Depuis, elle n’a

plus arrêté et s’est installée il y a trois  ans dans

les Ateliers d’Argenteuil. Qui proposent aussi des

ateliers individuels. « C’est très important », insiste

Acuti, très attachée à la transmission de la culture

artistique. Pour que l’on distingue enfi n la beauté

derrière la monstruosité.

• S.Le.

1967 : naissance

1992 : débuts en sculpture

1994 : première exposition

2007 : ateliers d’Argenteuil

Mai 2011 : sculptures visibles pendant le Mai des Artistes

Exposer la monstruosité pour mieux faire éclore

la beauté. Dans son atelier, la sculptrice Acuti

appuie là où ça fait mal et fait gicler le pus de

l’humanité. Depuis 1992, elle «  témoigne, donne à

voir pour ne pas oublier ce qui me révolte, comme

un génocide  », confi rme-t-elle. Pour ses œuvres,

elle malaxe la glaise et accumule dents, cheveux,

os ou fi ls barbelés. Des œuvres qui frappent. Fort.

Ebranlent à coups de corps décharnés ou maltraités.

Ici, point d’art décoratif mais la défi guration, le

mouvement qu’elle a imaginé et décrit dans une

thèse, reprise dans « Les Défi guratifs ou le Monstre

dans l’Art » (éditions L’Art’dit), sortie en décembre.

« De nombreux artistes se situent entre la fi guration

et l’abstraction, à commencer par Francis Bacon,

détaille-t-elle. Leurs travaux sont souvent centrés

sur l’homme, dans tous ses états. Nos zones

d’ombres sont crachées sur la toile. L’autre côté du

miroir éclate à la gueule du spectateur ». Comme

chez Acuti. Ces créateurs écoutent leurs tripes pour

tisser le portrait de la dualité de l’homme. Loin des préoccupations

instantanées de notre société médiatique où le Kleenex se fait linceul de

la réfl exion et de l’analyse. « Mais attention, je ne suis gardienne d’aucune

vérité, tempère-elle, je ne fais que des propositions.  » Qui souvent

choquent et secouent le Landerneau ultra codé de l’art contemporain.

« Ma première exposition fut très diffi cile mais enrichissante. J’ai été

Article publié dans L’Argenteuillais n° 95 – Mercredi 8 décembre 2010

Histoire d’harmonie Catherine Rebeyre, artiste argenteuillaise, s’est vue confi er les illustrations du programme de Noël de la Ville. Dessinatrice prolixe, elle interpelle l’imaginaire de chacun.

Article publié dans L’Argenteuillais n° 102 – Mercredi 9 mars 2011

Sculpteuse d’âmes Installée depuis trois ans aux Ateliers d’Argenteuil, Acuti n’a de cesse de sculpter l’homme dans ses plus terribles travers. Pour s’indigner et réveiller les consciences.

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Page 39: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 39

Arts plastiques

Article publié dans L’Argenteuillais n° 107 – Mercredi 4 mai 2011

Article publié dans L’Argenteuillais n° 107 – Mercredi 4 mai 2011

ici sa démarche. Un assemblage de pièces de

récupération métalliques, découpées et soudées.

«  Je donne ainsi une seconde vie à ces vieilles

carcasses de vélo ou d’autos. »

Et surtout, quand ses œuvres se font fi guratives,

même métalliques, elles profi lent un avenir

possible où l’humain se ferait plus humanoïde,

quasi mécanique. Entrée dans une nouvelle

dimension…

• S.Le.

Les ateliers d’ArgenteuilCollectif d’artistes-Centre de formation111 bd du Général-Delambre01 39 80 38 [email protected]

Il tient délicatement mais fermement la baguette

entre pouce et index. Figure symphonique

mais aussi symbolique du chef d’orchestre,

dirigeant les musiciens ou le monde… Stéphane

Rozand s’en est emparé. Pour le rendez-vous

de mai, le plasticien argenteuillais offre une

représentation de plus de deux mètres de cette

incontournable fi gure de l’orchestre.

Certes immobile, elle vous remettra en mémoire

les prestations très physi ques d’un Toscanini ou

d’un Karajan, littéralement habités par la partition

du compositeur.

Pour Stéphane Rozand, le Mai des artistes est

l’occasion d’aller à la rencontre du public. Geste

un rien pédago pour cet ancien prof de maths et

de physique qui a posé ses arcs électriques aux

Ateliers d’Argenteuil. Le plasticien ne modifi e pas

Métal, maestro !Dans le cadre du Mai des artistes, Stéphane Rozand propose un chef d’orchestre, sculpté de pièces de métal de récupération.

à le traduire d’une manière personnelle.  » Un

exemple pour mieux comprendre ? Alors courez

admirer son «  Christ lazer  », exposé dans le

cadre du Mai des artistes. «  Ce travail a été

pensé en association avec Kambach (ndlr  : lui

aussi artiste argenteuillais, un «  régulier  » du

Mai des artistes). Nous avons proposé de nous

inscrire dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste,

entourée d’immeubles qui ne sont pas de son

temps.  » Une démarche mue par un souci de

liberté poussé jusqu’à l’exaltation, déboulant à

tombeau ouvert sur les sentiers caillouteux de

l’inspiration. «  Je ne bosse pas tous les jours,

mais pense à mon travail en permanence. Un

travail où la notion de liberté s’impose, c’est

vrai  », appuie l’artiste. Pour alors échapper à

tous les carcans du quotidien, et fi nalement

se trouver, débusquer le plus précieux. Pour

mettre au jour LE chemin. « Celui de l’expression

libre »…

• S.Le.

1998 : habilleur de plateau pour le fi lm « Zonzon »

2004 : assistant-directeur artistique sur le fi lm « Comme une image »

2011 : exposant au Mai des artistes

Démiurge. Voilà un métier sympathique,

Môssieur  ! Un métier où l’on ne fait pas

du chiffre mais son numéro de créateur

d’univers. Un pied sur les plateaux, l’autre

dans son atelier, Frank Chicheportiche a deux

casquettes  : décorateur pour le cinéma et la

télévision et aussi plasticien. À chaque fois, il

aiguise son imaginaire en mettant en scène des

éléments. « Tout objet raconte une histoire, c’est

une nourriture infi nie que j’essaie de manipuler

d’une manière singulière en essayant d’exalter

son sens premier, de l’emmener ailleurs,

explique-t-il. Fouler les chemins de traverse du

rêve pour mettre le cap sur la réalité. L’art permet

de savoir ce qu’il y a dans l’épaisseur de chaque

chose et de parvenir à effacer sa présentation,

le premier contact qui se dresse face à nos

yeux, le sens qui y a été mis par d’autres  »,

confi rme-t-il. Argenteuillais depuis dix  ans, ce

«  mode d’expression  » ne lui est pas tombé

dessus par hasard, grâce à un père artisan

décorateur. «  L’art était très important dans

ma famille.  » Mais c’est surtout son passage à

l’école Boulle qui s’avère crucial. Frank y engrange les techniques

et apprend « à développer un imaginaire, à le saisir et le ramener

pour le mettre en forme, à tenter de « cristalliser » un temps donné,

Chercheur d’art Le plasticien argenteuillais Frank Chicheportiche expose « Le Christ lazer », dans le cadre du Mai des artistes. Décorateur pour le cinéma et la télévision, il semble en perpétuelle quête d’une vérité, cachée par les carcans sociaux.

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« Fouler les chemins de traverse du rêve pour mettre le cap

sur la réalité »

« Je donne ainsi une seconde vie à ces vieilles carcasses de vélo

ou d’autos. »

Page 40: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

40 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Écrivains

orchestrer les autres…  » Le voilà donc le lien,

sorte de coryphée moderne. Et si sa pièce de

théâtre a été publiée sous le pseudonyme d’Abie

Stens, c’est pour rendre hommage à son frère,

Sébastien, dont l’auteure utilise l’anagramme.

Car chez les Beauvillain, la famille, ça compte.

En effet, sa passion des lettres vient de sa mère

(institutrice à l’école des Coteaux), puis de sa

tante, professeure d’italien : « Ensemble, on court

les musées et les expositions. On s’échange

conseils de lecture et bouquins. Tout a commencé

là. » Sport et lettres : les deux la défoulent. Mais

le hand, ce sont aussi les amies, quand l’écriture

offre la solitude, face à soi-même. Et avec son

rythme de sprinteuse, la voilà déjà plongée dans

un prochain ouvrage. Un roman, cette fois. En

attendant le prochain match…

• S.Le.

29 mars 1989 : naissance à Argenteuil

Depuis 1998 : inscrite au Coma handball

Octobre 2004 : premier stage d’arbitrage

Juin 2007 : décroche son bac L

Octobre 2007 : inscription en licence de lettres modernes à la Sorbonne

5 janvier 2009 : publication « Dommages et intérêts »

U n crayon dans une main, un ballon dans

l’autre. Petit, le ballon : celui du handball. À

seulement 20 ans, Manon Beauvillain vient

de publier sa première pièce de théâtre et est une

fi gure du Coma handball... Argenteuil  : une ville

dans laquelle ses parents ont toujours vécu. Et

elle avec. Des racines, autant qu’un attachement

profond, qui ont su développer sa curiosité et sa

polyvalence. Un premier envoi à des éditeurs, et

boom, but, trois qui répondent. Ce sera le plus

rapide qui remportera la mise : les éditions Elzévir.

« J’écris depuis que j’ai quatorze ans, mais je ne

songeais pas être publiée. Je n’y crois toujours

pas  !  », assure-t-elle. Car c’est son entourage

qui l’a fortement encouragée, sûr de son talent.

Pour Manon, l’écriture est surtout un moyen

d’expression. «  Ma pièce parle d’écologie et de

la responsabilité de l’Homme. Il nous faut réagir. »

Étudiante en licence de lettres, elle tenait à

se rapprocher de la tragédie. «  Je lis le théâtre

classique, de Virgile et d’Ovide, depuis que je suis

toute petite », rappelle-t-elle. Et pas seulement eux, car Manon lit tout

le temps, sorte d’exutoire intime : « C’est vital. Autant que l’écriture.

J’aime donner vie à mes personnages, puis diriger les acteurs qui

vont endosser le costume que je leur ai tissé. » Et le hand, dans tout

ça ? « À douze ans, le sport avait beaucoup d’importance dans ma

vie. Maintenant, un peu moins, bien qu’être arbitre, c’est également

en entamant un nouveau combat  : l’écriture. Il

faudra attendre quatre ans pour que son premier

roman sorte. Résultat  : un recueil de souvenirs

de ses expériences pugilistiques et d’ambiances

d’avant-matchs. En 2004, son deuxième livre

narre l’enfance d’un gamin qui rend les coups à

une société et à un père qui ne l’ont pas épargné.

Aujourd’hui, à 75 ans tout de même, Paul Cordurié

sort son troisième livre pour s’essayer avec

succès au polar. Une étape de plus et un second

souffl e salvateur dans une vie déjà bien remplie.

En attendant le prochain round ?

• A.S.

Son livre est disponible à la librairie Le Presse-Papier28 avenue Gabriel-Péri – 01 39 61 93 95

1934 : naissance (Paris)

1949 : devient boxeur

1960 : engagé au journal L’Equipe

1965 : entre au Coma boxe (pour en devenir ensuite

vice-président pendant dix ans)

1995 : premier livre « Sauvé par le gong »

2004 : « C’est la faute à mon vieux » (Bénévent)

2009 : « Jeux meurtriers »

P aul Cordurié, dit Paulo, a connu une enfance

tumultueuse en plus d’un parcours des

plus cabossés. Envoyé dans une maison

de correction à 14  ans, c’est à sa sortie un an

plus tard que le titi découvre la boxe dans une

salle du 18e arrondissement parisien. Le sport

devient vite une vraie passion et canalise ainsi

sa rage adolescente. Jusqu’en 1955, date de son

service militaire, Paulo remporte une centaine

de victoires – sur 140 – en poids léger, puis mi-

moyen (welters). Au Maroc, le boxeur remporte

les championnats interarmées grâce à un KO

provoqué dès le 1er round. De retour en France,

Paulo met fi n à sa carrière sportive quelques

années plus tard et devient photographe,

comme son père. Celui qui connut les coups et

la sueur est ainsi passé du côté des spectateurs,

approchant ses idoles (notamment Mohamed Ali)

pendant une trentaine d’années pour le compte

du journal sportif L’Équipe. L’éternel cigare aux

lèvres et l’œil continuellement rivé à l’appareil,

le photographe n’a aucun mal à pénétrer et

comprendre un milieu qu’il a lui-même fréquenté

plus jeune. Parti à la retraite en 1991, l’homme

met à profi t l’énergie qui caractérise son parcours

Article publié dans L’Argenteuillais n° 33 – Mercredi 25 février 2009

Un auteur sur le ring

Article publié dans L’Argenteuillais n° 45 – Mercredi 20 mai 2009

La tête et les jambes

Paul Cordurié publie actuellement son troisième livre,

« Jeux meurtriers », un roman policier avec pour toile de fond un Paris en prise avec un tueur

en série.

« Dommages et intérêts » d’Abie Stens (Editions Elzévir) peut

être commandé dans toutes les librairies.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 41

Écrivains

qui m’indigne tout en procurant une émotion au

lecteur », assure Aude Konan. Pas du genre à jouer

les écrivains maudits pour faire genre. Non. Aude

participe également à un fanzine sur les mangas.

Musique et arts plastiques l’intéressent aussi. Elle

dessine, fait du théâtre, court les expositions et

les spectacles de danse. Ce qui la transporte ? La

littérature afro-caribéenne, l’afro-punk, le rock de

Bloc Party et « À la Recherche du Temps perdu »

de Marcel Proust ou le «  Boléro  » de Maurice

Ravel... Aude imagine son avenir entre écriture et

dessin, réécrit un roman et en termine un autre

tout en travaillant sur un scénario. «  Et puis il y

a une nouvelle qui me tient à cœur aussi  !  »...

Et vous dormez quand, Aude ? Elle rit. « Je suis

insomniaque... »

• S.Le.

1991 : naissance à Argenteuil

1998 : commence à écrire

2004 : remporte ses premiers concours

2009 : première publication

2009 : Aude passe un bac ES

À 7  ans, Aude écrit les premières lignes de

son journal et invente des histoires qu’elle

présente à des concours d’écriture pour

enfants. Sans succès. Les mois s’émoussent,

mais pas sa motivation. «  J’ai appris à lire très

jeune  », se rappelle-t-elle. Sa passion pour la

lecture et l’écriture éclôt alors. « Je dévorais les

livres de la bibliothèque, même ceux auxquels je

ne comprenais rien ! », confi rme-t-elle. Et à 13 ans,

Aude remporte l’épreuve de poésie Canard à vos

plumes. Elle est lancée, sur orbite littéraire, et ne

redescendra plus des cimes où elle papote avec

les muses. Car Aude est du genre souriante,

enthousiaste et à ne pas se prendre la tête. Du

moins en apparence. «  Là, j’ai passé le bac, et

je fl ippe », avoue-t-elle rayonnante. Sans oublier

de se lancer dans un récit au long cours. «  J’ai

envoyé des manuscrits à des maisons d’édition

mais pour l’instant sans succès ». Pour l’instant...

Pas le genre à se décourager. Et elle fait bien  !

Puisqu’à seulement 18 ans, elle vient de voir une

première nouvelle publiée par les Éditions Grimal.

« Je ne pourrais pas vivre sans écrire, c’est ma façon de m’exprimer,

d’apprendre plus sur le monde et donc sur moi, de dénoncer ce

d’Argenteuil que Christiane décide de déposer ses

valises dans les années 70. À 29 ans, elle intègre

la rédaction de Rtl et « passe les plus belles de ma

vie », dit-elle. Au sein du service artistique, elle est

l’assistante de Laurent Petit-Guillaume ou encore

de Julien Lepers et elle se charge de la célèbre

« valise Rtl  ». Peu de temps avant son départ en

retraite, Christiane Marques réussit à achever son

premier roman, dans lequel elle parle du foyer

des jeunes travailleurs d’Argenteuil ou encore de

l’immeuble dans lequel elle réside, et elle se sent

prête à partager sa passion avec les lecteurs. « Le

trajet de ce livre a été si aléatoire que j’ai longtemps

hésité avant de partager cette vulnérabilité. L’idée

qu’il trouve un aboutissement dans la publication

est pour moi très fort », ajoute-t-elle. En attendant,

Christiane Marques prépare la suite de son roman

ainsi qu’un ouvrage sur le thème de l’adoption.

• S.B.

4 avril 1947 : naissance en Algérie

1970 : s’installe à Argenteuil

1976 : intègre la rédaction de Rtl

2009 : premier roman (800 pages, à compte d’auteur)

Avec le sentiment d’une carrière bien remplie

après trente années passées dans les

coulisses de la radio Rtl, Christiane Marques

décide de s’attaquer au domaine de l’écriture. Elle

publie, en septembre dernier, son premier roman

intitulé « Le Miel et l’Amer ou l’amour qui fait mal »,

édité chez Publibook. «  Un roman qui aborde

différents thèmes comme l’amour, l’adultère, la

dépression ou encore l’homosexualité. J’y intègre

des éléments de ma vie personnelle sans pour

autant le rendre autobiographie  », précise-t-elle.

Durant son enfance passée en Algérie, Christiane

Marques présentait déjà un vif intérêt pour l’écriture.

« J’étais fi lle unique et l’écriture était mon seul moyen

d’expression en quelque sorte. Je notais tout ce qui

me passait par la tête dans des carnets », explique-

t-elle. Adolescente, elle aime son quotidien, sa vie et

ses amis. Jusqu’à son départ soudain d’Algérie en

1962. « J’y ai vécu jusqu’à l’âge de 15 ans. Lorsque

mes parents, qui étaient français, ont décidé de

partir au moment de l’indépendance, ça a été un

véritable déchirement  », se souvient-elle. Après

son arrivée en France, elle se rappelle les diffi cultés

qu’elle a pu rencontrer en étant « pied-noir ». Après

Vittel puis Cavaillon, c’est dans le centre-ville

Article publié dans L’Argenteuillais n° 51 – Mercredi 1er juillet 2009

Dévoreuse d’encre

« Little Rock Nine » est publié par les Éditions Grimal dans

le recueil Noir et Blanc. Aude est aussi sur Internet :

www.myspace.com/audekonan

Article publié dans L’Argenteuillais n° 71 – Mercredi 3 mars 2010

Écrire pour partagerÀ 63 ans, Christiane Marques publie son premier roman « Le Miel et l’Amer ou l’amour qui fait mal ».

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NM

« J’étais fi lle unique et l’écriture était mon seul moyen d’expression

en quelque sorte. Je notais tout ce qui me passait par la tête

dans des carnets »,

Page 42: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

42 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Écrivains

particulièrement connus dans les écoles. Dans

son œuvre romanesque, Pierre Gamarra a l’art

de restituer les couleurs, les atmosphères et

de créer le suspense comme dans « L’Assassin

a le Prix Goncourt » et « Capitaine Printemps ».

En 1955, il s’installe à Argenteuil, ville qu’il ne

quittera plus. C’est aussi l’année où paraît ce qui

sera l’un de ses romans les plus connus, «  Le

Maître d’école ». Il est également l’auteur d’une

trilogie romanesque sur Toulouse (« Les Mystères

de Toulouse », « L’Or et le Sang », « 72 soleils »).

En 1985, Il reçoit le prix de la Société des gens

de lettres pour «  le Fleuve palimpseste » et son

œuvre est adaptée pour la télévision, notamment

« Les Coqs de minuit ».

• A.S.

Hommage rendu le jeudi 20 mai (19h). L’école d’Orge-mont, dont la bibliothèque-centre de docu mentation porte le nom du poète argenteuillais, va dévoiler une plaque commémorative en présence de membres de la famille de Pierre Gamarra. Cette cérémonie sera suivie du spectacle « Voyage en Espagne » (35 min)

que l’auteur avait écrit. Un spectacle proposé il y a 10  ans par un trio polycorde et des élèves de l’école, et rejoué ici par la classe de CE2/CM1.

N ovembre 2008, dernière rencontre avec

le poète, dans son modeste pavillon à

Orgemont  : «  J’aime beaucoup Argenteuil

car son universalité n’est plus à démontrer. C’est

la ville de Monet et de Guy de Maupassant et c’est

dans ses usines qu’a été fabriquée la tour Eiffel. »

Son œuvre abondante et foncièrement humaniste

restera dans l’histoire de la littérature universelle.

Né en 1919 à Toulouse, dans une famille basque

et languedocienne, d’abord enseignant, puis

journa liste, il devient directeur de revue littéraire,

poète, dramaturge et romancier. Au lendemain

de la libération de Toulouse, il participe avec

un groupe d’anciens résistants à la création de

la Librairie de la Renaissance. En 1948, il reçoit

à Lausanne le Prix international Charles Veillon

pour son roman « La Maison de feu ». En 1951, il

est sollicité par Jean Cassou, André Chamson et

Louis Aragon pour prendre la responsabilité de

la revue littéraire Europe. Il a également été vice-

président du Pen club français, sous la présidence

de Jean Blot et membre honoraire de l’Académie

des sciences, belles-lettres et arts du département de Tarn-et-

Garonne. Ses fables et poèmes (dont le célèbre Mon cartable) sont

du Prix littéraire de la Cité des mots. «  C’est lui

qui m’a encouragée à participer au concours.

J’ai hésité jusqu’au dernier jour des inscriptions

avant de lui transmettre mon manuscrit  », se

souvient l’adolescente. Aujourd’hui, Maeva ne

réalise toujours pas que son rêve, celui d’être

lue, est sur le point de se concrétiser. « Un extrait

de mon manuscrit sera publié dans Juniors

Magazine et l’intégralité sera publiée par Édilivre

très prochainement  », se réjouit la jeune fi lle.

Actuellement en classe de 3e au collège Irène-

Joliot-Curie à Argenteuil, Maeva souhaite intégrer

le lycée Gustave-Monod, à Enghien-les-Bains

afi n d’y suivre des cours de cinéma/audiovisuel.

«  J’ai comme projet d’écrire un second tome et

pourquoi pas en faire des fi lms », conclut-elle.

• S.B.

Informations et inscriptions aux ateliers d’écriture ou au Prix de la Cité des mots sur www.prix-litteraires-aadc.com

20 mars 1995 : naissance à Argenteuil

2009 : participation à des ateliers d’écriture à Argenteuil

2010 : lauréate du Prix littéraire de la Cité des mots, catégorie Jeunesse

2011 : publication de son manuscrit « Patience » par Édilivre

Devenir auteure, réalisatrice et comédienne sont

les rêves de Maeva Coureux. En attendant

de devenir star, l’adolescente peut se féliciter

d’avoir remporté le Prix littéraire de la Cité des mots

qui récompense les jeunes écrivains en herbe.

«  C’est une victoire à laquelle je ne m’attendais

pas », a-t-elle déclaré lors de la cérémonie de remise

des prix qui s’est tenue le 21 mai dernier, à Paris.

Celle qui, il y a un an, disait détester la lecture

et l’écriture, remporte la première place dans

la catégorie Jeunesse avec son texte intitulé

« Patience », face aux deux autres Argenteuillais

fi nalistes du concours  : Waël Kerkeni et Olivier

Bitoo. Son aventure débute en 2009 lorsqu’elle

commence à s’intéresser aux romans de

Stephenie Meyer, rendus célèbres au cinéma dans

la saga « Twilight  ». « Après ces lectures, j’ai eu

envie d’écrire. J’ai commencé par tenir un journal

intime où j’aborde l’amour chez les adolescents

par exemple. Puis, j’y ai ajouté quelques éléments

de fi ction », raconte-t-elle. Durant plusieurs mois,

Maeva écrit des pages et des pages « pour ne pas

oublier ce qui s’était passé durant la journée  »,

dit-elle. L’année suivante, son camarade de classe Dany l’invite à

s’inscrire à des ateliers d’écriture au centre de quartier Gainsbourg

à Argenteuil, dirigés par Catherine Zoungrana, auteure et fondatrice

Article publié dans Le Mag de mai 2010

L’Occitan de langue française Le romancier, poète et militant, s’est éteint il y a un an, à Argenteuil. Pierre Gamarra avait 90 ans. L’hommage s’impose pour ce grand homme de lettres, dont le nom évoque une bibliothèque et un travail sans relâche au service de la littérature.

Article publié dans L’Argenteuillais n° 80 – Mercredi 2 juin 2010

L’émoi des motsÀ 15 ans, Maeva Coureux remporte le Prix littéraire national de la Cité des mots grâce à sa nouvelle « Patience ». Rencontre.

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NM

Au lendemain de la libération de Toulouse, il participe avec

un groupe d’anciens résistants à la création de la Librairie

de la Renaissance.

« J’ai commencé par tenir un journal intime où j’aborde l’amour chez les adolescents

par exemple. »

Page 43: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 43

Écrivains

jeune homme parti faire un tour du monde pour casser

ce que les gens veulent qu’il devienne. Il doit adresser

ses pensées à quelques correspondants, sur ce qu’il

vit, les personnes qu’il rencontre, ses états d’âme.

Comme vingt-sept lettres persanes de l’introversion.

Quand certains rêvent d’éteindre des incendies et

de poser pour le calendrier olé olé de la compagnie,

de propulser un Airbus dans les airs comme une

canette de soda géante, de se lancer dans l’art du

râtelier, de soigner la rage de Médor ou d’accoucher

Marguerite, Romain, lui, veut simplement promener

sa plume sur le papier. Et devenir écrivain. Oh pas

pour en vendre des palettes comme Marc Lévy. Non,

pour en vivre tout simplement, quitte à accepter un

boulot alimentaire. Et continuer son voyage vers

l’apaisement en mariant dans des noces littéraires le

style et l’histoire. Comme si Coelho enfantait Céline.

Qu’il adore, avec Bukowski, Wilde et Baudelaire. Ce

qui s’appelle voyager en bonne compagnie, non ?

• S.Le.

1988 : naissance

2008 : début de l’écriture des Chroniques du « Walk Man :

your dress before leaving »

2009 : études de psychologie

2010 : publication de son premier roman

S i tu n’arrives pas à le dire, écris-le  ! C’est ce

que Romain Bédier pourrait graver au fronton

de son panthéon littéraire. À 23  ans, cet

Argenteuillais de toujours, qui écrit depuis l’école,

vient de publier son premier roman. Comme une

thérapie, un exutoire, les mots couchés sur le papier

sont le repère de ce grand timide. « Je m’exprime et

fais passer des messages ainsi », reconnaît-il. Pour

lever un voile sur ce qui pollue ou aère l’esprit de ce

type pas bien bavard. Ado, il se braquait, se « plaçait

souvent sur la défensive, notamment par rapport à

l’autorité », mais il n’en dit pas plus. Ses maux hantent

les nervures du papier au lieu d’être jetés à la face

de l’interlocuteur. Au fi l du temps, des centaines de

pages se noircissent, au gré de son humeur, de ses

frustrations ou contrariétés. Romain Bédier évacue

sans être du genre à se mettre quotidiennement

à sa table de travail, de 2h à 4h, tel un moine de la

prose. « Cela peut venir en rentrant de soirée, quand

je n’arrive pas à dormir  », confi rme-t-il. Jusqu’à ce

que ses proches lui conseillent de se tourner vers

des éditeurs. Six petites maisons reçoivent donc le

manuscrit des Chroniques du « walk man » et toutes

répondent positivement. En septembre 2010, les

Éditions Velours sortent l’ouvrage. Ou l’histoire d’un

Article publié dans L’Argenteuillais n° 93 – Mercredi 24 novembre 2010

Article publié dans L’Argenteuillais n° 99 – Mercredi 2 février 2011

Cracher ses maux par la plume Il veut devenir écrivain depuis qu’il est gamin. En publiant son premier roman, Romain Bédier signe le premier chapitre de son voyage littéraire.

toujours présent dans les cœurs. Quand il remonte

à la surface, il se décline comme la musique d’une

fl ûte, triste, car elle inspire les nostalgies du roseau

coupé. À travers ce texte, elle rend hommage

à ses proches et à ceux qui portent la mémoire

de cette guerre qui ne disait pas son nom.

« L’écriture m’a toujours habitée. La littérature et les

mathématiques se côtoient et parfois se rejoignent

dans la création. C’est un monde surréel où l’on

peut inventer sans cesse, d’où la jubilation que

l’on peut ressentir à chaque création ». Pour faire

vivre le texte, son compagnon, Claude Chevallier,

a mis en musique cette pièce de théâtre, pleine de

sensibilité et facile à lire. Le couple a déjà interprété

dans le passé une version des contes des « Mille

et une Nuits », avec une Shéhérazade qui chante

en arabe et… mathématicienne. Tout simplement

magnifi que  !

• A.S.

1950 : naissance en Algérie

1960 : entrée au lycée de jeunes fi lles de Kouba

1966 : installation à Argenteuil

1972 : maîtrise de maths

1975 : nomination au lycée Romain-Rolland d’Argenteuil

2010 : écriture à plein temps

P rofesseur de mathématiques au lycée

Romain-Rolland depuis 1975, tout en y

animant un atelier de poésie, Geneviève

Buono a décidé de prendre une année sabbatique

pour se consacrer à l’écriture, sa grande passion.

Un an après, pas de regrets… Les éditions

L’Harmattan viennent de publier deux textes d’elle :

«  Le Crapaud de Makouda  » et «  Un voyage de

Django ». Le premier raconte l’histoire d’une petite

fi lle, Hélène, qui passe son temps à jouer avec ses

amis kabyles dans le village de Makouda. La petite

fi lle joyeuse rêve d’écrire des contes. Ses parents

instituteurs s’engagent pour l’indépendance

de l’Algérie et le père ne tarde pas à être arrêté.

Hélène lui envoie ses contes. Arriveront-ils à

destination ? On ne le saura jamais. Bien que ce

soit une fi ction, l’auteure s’inspire de faits réels.

Elle a en effet grandi dans cette Algérie en guerre.

Ses parents étaient enseignants, militants du Parti

communiste algérien et partisans de l’Algérie

indépendante. Maurice Audin, l’une des fi gures de

cet engagement de Français pour l’indépendance

de l’Algérie, n’est autre que l’oncle maternel de

Geneviève. Engagement qu’il a d’ailleurs payé de sa vie, porté disparu

en juin 1957. Par le truchement des dialogues, la narratrice invite à

un voyage dans cette Kabylie de 1955. Un passé déjà lointain mais

Une enfance dans la guerreLe 17 novembre, la librairie Le Presse-Papier organisait une séance de dédicace avec Geneviève Buono, pour la sortie de son livre « Le Crapaud de Makouda ».

Livre en vente à la librairie Le Presse-Papier

28 avenue Gabriel-Péri01 39 61 93 95.

Les Chroniques du « Walk Man : your dress before leaving »,

please adjust your dress before leaving, sont disponibles sur

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44 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Écrivains

portée des travailleurs », ajoute André Brunel. Ce

chercheur fou, théoricien pas zinzin du tout, sait

garder les pieds sur terre. «  J’ai commencé une

carrière technique, qui n’était pas inutile puisque

ma famille distribuait également du matériel

orthopédique qui réclamait des connaissances

en mécanique et en ajustage  », explique-t-il.

Débutée aux chemins de fer, sa carrière le mènera

notamment chez Jeumont-Schneider. Pendant la

Seconde Guerre mondiale, il se pique également

d’apiculture, « moyen de produire du sucre malgré

les restrictions ». À la Libération, il épouse Andrée,

une amie d’enfance, qui donne naissance à Rémy

trois  ans plus tard. Cette mémoire d’Argenteuil

se veut aussi active dans la cité que l’on vient

d’arpenter. Notamment après son départ en

retraite en 1981. «  Je milite contre le bruit et les

troubles de voisinage, par exemple en participant

à une commission municipale sur les nuisances

de Roissy  », confi rme-t-il. Avant de s’avouer

nostalgique du temps où Argenteuil ne comptait que 30 000 habitants

et où les Coteaux étaient plus vignes et maraîchages qu’habitations.

Pourtant, au fi l des anecdotes, on sait que l’on n’a pas abordé le

dixième de sa vie. Mais au diable les statistiques, quand on a rencontré

un homme riche, qui a offert le plus précieux en déliant les cordons de

sa bourse d’humanité. • S.Le.

Intarissable et un brin nostalgique. Écouter

André Brunel, c’est partir en balade dans

le passé d’Argenteuil. Cheminer dans ses

anciennes rues et s’attarder devant la devanture

de commerces d’un passé révolu. « Je suis né en

1923, au 130  Grande-Rue, maintenant rue Paul-

Vaillant-Couturier, à l’angle de la rue de Calais  »,

introduit-il. Maison natale où sa grand-mère avait

ouvert l’herboristerie Minard en 1905, bientôt

rejointe par sa mère et sa tante. André Brunel a

la précision méticuleuse des horlogers suisses

quand il égrène les minutes de son passé. Un

passé où il a donc rapidement baigné dans les

plantes. «  Vous ne pouvez pas mieux dire  !  »,

lance-t-il malicieux. «  Dès la naissance, j’étais

d’une nature assez nerveuse. Ma mère me donnait

donc des bains de tilleul faits avec les restes de

plantes invendables.  » Tombé dedans quand il

était petit, les plantes vont devenir une passion  :

« L’herboristerie est l’antichambre de la pharmacie.

Pour décrocher l’examen, il fallait savoir reconnaître quantités de

plantes fraîches et sèches. Ce diplôme d’État a d’ailleurs été torpillé

par le gouvernement de Vichy », détaille André. Pourtant, il ne reprend

pas l’offi cine, mais publie plusieurs articles dans différentes revues

spécialisées, notamment sur la face cachée des plantes médicinales.

« Peu chères par rapport aux médicaments du pharmacien, c’était à la

père, il aborde la résistance des Indiens sioux ou

le loup, prédateur à travers les siècles. Pour le

dernier né, consacré aux violences conjugales, il

s’est concentré sur son rôle d’éditeur. « L’histoire

des gens m’intéresse. Des parcours ici fracassés

par l’amour anéanti dans la violence. J’ai été

choqué par l’inertie et le silence qui entourent

des phénomènes assez communs. C’est ce qui

m’a poussé à publier le livre de Sébastien Di

Sabato ». Où, à travers l’expérience de Sarah, se

dévoilent les sempiternels mécanismes animant le

bourreau. Emprise, destruction de l’autre… dans

tous les domaines. Le dénigrement psychologique

laisse place à la violence sociale, puis aux coups.

« Seule la victime peut déposer plainte, pas un tiers

désirant l’aider. Il devra contacter directement le

procureur », s’indigne Giovanni-Michel Del Franco.

• S.Le.

1966 : naissance à Argenteuil

1996 : exercice de la médecine (débuts)

2000 : première édition : « Accadia, vie et mort d’un village du sud de l’Italie »

2010 : édition de « Je ne suis pas morte - Survivre à la violence conjugale »

de Sébastien Di Sabato

«Nul ne meurt tant qu’il reste quelqu’un pour

prononcer son nom.  » Giovanni-Michel Del

Franco, médecin, Argenteuillais de toujours,

a le sens de la formule. Logique alors de le voir

s’aérer l’esprit en écrivant. Documentaliste

passionné, ne lui évoquez pas la toponymie des

villages du canton de Vaud. Il s’enfermerait alors

à double tour dans son bureau, amasserait des

kilomètres d’informations et ressortirait, six mois

plus tard, le sourire aux lèvres et son bouquin au

creux des mains. Il est même devenu son propre

éditeur en créant « Le Chant des hommes » voilà

dix  ans. Et court les salons, démarche et tente

de se faire connaître, tâche ô combien colossale

quand on ne dispose pas de la force de frappe

de Gallimard ou Calmann-Lévy. Ce rêve de plume,

vitale fenêtre ouverte vers un ailleurs, a germé à

l’enfance. Poésies, nouvelles, livres ethnologiques

ou historiques naissent maintenant en parallèle

de son métier. «  Une profession choisie par

hasard, en faisant comme les copains », explique-

t-il avec humour. «  La liberté dans le travail et

être utile l’ont emporté  ». Une liberté qui lui permet d’honorer par

livres interposés la mémoire de ceux dont la petite histoire a forgé

la grande. Après Accadia, le village italien d’où était originaire son

Article publié dans Le Mag de février 2011

L’encyclopédiste À 87 ans, cette fi gure d’Argenteuil fourmille d’anecdotes sur le passé de la commune. Ce passionné de plantes médicinales est aussi un adversaire acharné des nuisances sonores. Rencontre avec André Brunel.

Article publié dans L’Argenteuillais n° 101 – Mercredi 2 mars 2011

L’émoi des maux Le médecin Giovanni-Michel Del Franco ne pourrait se passer d’écrire. Au point de créer sa propre maison d’édition, pour honorer des destins oubliés.

Livres disponibles au Presse-papier

28 avenue Gabriel-Péri

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 45

Arts visuels

rature et la poésie. Cumulant ces expériences,

elle passe à la conception chorégraphique et

théâtrale et multiplie les spectacles.

La pratique artistique dans la Cité. Après un

séjour d’un an à Montréal, elle revient à Argenteuil

en 1993 et présente plusieurs fois avec succès

«  You You  », un monologue d’une femme écrit

par un réalisateur yougoslave. En 1998, elle

crée la compagnie Willy-Danse-Théâtre et dirige

depuis des ateliers d’insertion par la pratique

artistique en direction des femmes des quartiers

et des enfants et adolescents des écoles et des

collèges.

• A.S.

06 63 53 03 00 [email protected]

1954 : naissance à Argenteuil

1976 : maîtrise en mathématiques pures

1985 : rencontre Michèle Berg

1987 : rencontre Gérard Noiret

1993 : revient de Montréal et présente « You You »

1998 : crée Willy-Danse-Théâtre

2008 : expose « Aqua rêvent-elles »

« Le Nombre est dans tout  ». Evelyne est

artiste, Fort est mathématicienne. C’est

pourtant le même personnage avec un parcours

atypique. Maman de deux garçons, elle est née

à Argenteuil en 1954, entre au lycée Romain-

Rolland et obtient en 1972 son baccalauréat avec

mention très bien et une note de 19,5 sur 20 en

mathématiques. Sa maîtrise de maths pures en

poche en 1976, elle choisit l’expression artistique

comme métier.

Pas si étrange, si l’on sait que Pythagore

disait que «  le Nombre est dans tout  ». Cette

complicité des maths et de l’art se projetait déjà

chez Evelyne. «  Construire des ponts ou des

automobiles ne me faisait pas vibrer. J’ai donc

choisi la danse contemporaine grâce notamment

aux cours que j’ai suivis à la Mjc d’Argenteuil »,

se souvient-elle. Attirée par les expressions

artistiques multiformes, elle complète la danse

par le théâtre et le chant. En 1985, elle entre dans

la compagnie Turbulence, que dirigeait Michèle

Berg, comme danseuse puis comédienne et joue

dans différents spectacles de rue, notamment au

festival d’Aurillac.

Avec Gérard Noiret, un autre Argenteuillais poète

qu’elle rencontre en 1987, elle découvre la litté-

parler d’André Salzet sans évoquer sa remarquable

adaptation du «  Joueur d’échecs  » de Zweig. Ce

texte, écrit en 1941, a fait les beaux soirs des

théâtres parisiens, de province et même du Maroc,

du Liban, d’Allemagne, du Nigeria et de Nouvelle-

Calédonie. Pour fêter la 1  000e représentation, le

comédien argenteuillais sera, du 14 janvier au

22 février 2009, au Théâtre du Petit-Saint-Martin à

Paris. Il associera au texte de Zweig une nouvelle

création : l’adaptation d’« Effroyables Jardins » de

Michel Quint. Le voilà peut-être bien loin du métier

d’ingénieur, mais si près, tout près de l’humanité...

• A.S.

[email protected] Théâtre du Petit-Saint-Martin01 42 02 32 82

1957 : naissance à Notre-Dame d’Aliermont (76)

1984 : école de théâtre Charles-Dullin (Paris)

1988 : cartoucherie de Vincennes

1989 : « La Nuit miraculeuse », d’Ariane Mnouchkine

1990 : crée Populart Théâtre

1998 : s’installe à Argenteuil

2003 : crée Carpe Diem

2008 : 1 000e du « Joueur d’échecs »

A ndré Salzet est né en 1957 de parents

agriculteurs normands. Il obtient son

diplôme d’ingénieur informatique en 1981.

Mais c’est dans le théâtre qu’il découvre sa

vocation et exerce son talent. Il entre en 1984 à

l’école Dullin, travaille aux côtés d’Antonio Diaz

Florian et joue dans le fi lm d’Ariane Mnouchkine,

« La Nuit miraculeuse ». En 1990, il crée Populart

Théâtre où ses activités de comédien et de

metteur en scène – Havel, Cocteau, Marivaux,

Tchekhov... – et d’adaptateur – Vian, Maupassant,

Zweig – l’amènent à côtoyer les textes et les

auteurs les plus divers. Installé à Argenteuil en

1998, André Salzet continue la création avec le

théâtre Carpe Diem depuis 2003.

Conçue comme « un lieu populaire au service de

l’écrit et du jeu », sa compagnie anime des ateliers-

théâtre notamment avec les élèves du collège

Paul-Vaillant-Couturier, en collaboration avec

Sine Mitransky, la professeure d’allemand. « Avec

Carpe Diem, nous essayons d’amener le plus de

gens à la pratique théâtrale, car la société ne peut

s’élever que par la culture  », dit-il. Et de préciser

« qu’un chantier théâtral est en cours de préparation et permettra à

45 habitants, divisés en trois groupes, de s’exprimer sur le théâtre et

leurs attentes du futur centre culturel d’Argenteuil ». Mais on ne peut

Article publié dans L’Argenteuillais n° 5 – Mercredi 18 juin 2008

Elle est artiste, c’est mathématique !

« Construire des ponts ou des automobiles

ne me faisait pas vibrer. J’ai donc choisi la danse

contemporaine grâce notamment aux cours que j’ai suivis à la Mjc

d’Argenteuil »

Article publié dans L’Argenteuillais n° 18 – Mercredi 29 octobre 2008

La comédie de l’humanité

« Avec Carpe Diem, nous essayons d’amener le plus de gens à la pratique théâtrale, car la société ne peut s’élever

que par la culture »

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46 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Arts visuels

fi gnole son futur centre culturel, il s’engage,

toujours. « Des lieux dédiés au spectacle vivant

doivent rassembler le public autour des artistes

argenteuillais. De nombreux artistes vivent ici,

mais nous n’avons toujours pas d’orchestre

symphonique, de grand chœur, d’harmonie  ;

l’orgue de la basilique attend toujours les élèves

du conservatoire  ». Comme artiste et citoyen,

il défend les compagnies indépendantes «  qui

survivent dans l’indigence à côté du théâtre

“offi ciel” subventionné. Or, ce sont ces artistes-là

qui, par leur travail de création, leur ancrage dans

le tissu urbain, nourrissent le spectacle vivant. »

il crée, transmet, s’oppose, en cette fi n d’année,

à la menace qui pèse sur les intermittents du

spectacle et construit : Robert Valbon, un artiste

dans sa ville.

• A.S.

Argenteuil Théâtre Public01 39 82 65 27http://atpargenteuil.free.fr

1960 : naissance à Saint-Denis

1983 : altiste orchestre Montpellier

1985 : journaliste radio

1992 : création de la compagnie « Histoire d’E »

1996 : installation à Argenteuil

2000 : création de la compagnie Atp, Argenteuil Théâtre Public

2008 : prépare la mise en scène à l’opéra de « La Passion selon Saint-Jean » de Bach

C ’est toujours pareil avec les artistes, on

les prend facilement pour des rêveurs

en apesanteur. Et puis il y a ce rapport

au public, la notoriété, qui fascine tant, qu’on

jalouserait presque. Pour faire connaissance avec

Robert Valbon, mieux vaut ranger ses clichés.

Voilà plus de dix  ans, Robert Valbon, artiste et

citoyen, s’installe à Argenteuil. Depuis, il y vit,

donc, il y agit. En 2000, il crée la compagnie

Argenteuil Théâtre Public. C’est cette compagnie

dont nous avons parlé tout récemment – et

brièvement – pour annoncer les cours de théâtre

qu’elle reprend pour les adultes le vendredi soir

et pour les enfants le samedi matin. C’est que

Robert Valbon pratique le spectacle vivant et la

pédagogie depuis une trentaine d’années. Il fait

ses études à Bobigny et c’est par le chant qu’il

découvre le théâtre. Avec l’aide de la municipalité,

il transforme la salle Maurice-Sochon en une

scène de théâtre ouverte aux artistes «  de

proximité ».

Chanteur, comédien, metteur en scène, il est

pleinement engagé dans la vie de sa ville.

Père de deux fi lles, il s’engage à la Fcpe pour

défendre l’école publique et le droit des familles

à intervenir dans la scolarité des enfants. Il

participe aux quarante ans puis, cette année, au

cinquantenaire de la cité Joliot-Curie. Il s’engage encore, pour faire

entendre l’avis des habitants de la rue d’Épinay. Alors qu’Argenteuil

Pour sa première œuvre d’écrivain, Paul Planchon

se soumet très humblement à l’œil critique de

ses lecteurs avec une pointe d’appréhension

et d’impatience. Cette impétuosité l’a poussé

à transformer en roman une histoire écrite à

l’origine comme un scénario. Dans l’audiovisuel,

les acteurs apportent de leur substance, tandis

qu’à l’écrit, toute information doit être donnée au

lecteur d’une façon claire et fl uide. Ce «  roman

d’aventure au parfum de mystère » se déroule en

partie à Argenteuil et recèle l’ambition de l’auteur

de séduire sans image, juste avec les mots. En

espérant que la passion avec laquelle il a pétri

les mots de ce livre se transmette aux lecteurs,

Paul Planchon ne peut s’empêcher de penser au

prochain dont il aimerait que l’action se déroule

entièrement à Argenteuil.

• A.S.

1939 : naissance

1971 : débuts dans la réalisation

1973 : débuts en tant que scénariste

1998 : installation à Argenteuil

2009 : parution de son premier roman, « L’Anagramme du diable »,

écrit avec Patrick Burgel (Édilivre Édition Coup de cœur)

«Commissaire Moulin  », «  Les Cordier juge

et fl ic  », «  Châteauvallon  »... ces séries ont

été écrites et/ou réalisées par Paul Planchon.

Né le 27 janvier 1939 à Lyon, Paul Planchon

concentre d’abord sa carrière sur l’audiovisuel,

en réalisant dès 1971, des émissions pour la

télévision (variétés, documentaires...). Réalisateur

et écrivain de beau coup de séries télévisées, il

s’est vu confi er plusieurs fi lms comme « L’homme

en rouge » ou « Le cheval dans le béton ». En 1973,

cet homme de télévision réalise sa première fi ction

tirée du roman «  Hugues-le-loups  » d’Erckmann

et Chatrian. Viennent ensuite « Marion Jourdan »

et « Carmilla, le cœur pétrifi é ». De 1978 à 1982,

son talent est mis au service du théâtre, en

dirigeant les acteurs de trois épisodes du « Petit

théâtre d’Antenne 2  » (ancienne appellation de

France 2)  : «  L’Armoire  », «  Le Bon Exemple  »,

et « Poivre de Cayenne  ». Sa collaboration avec

Michel Mintrot en octobre 1998 décidera de

son installation à Argenteuil. Depuis une dizaine

d’année donc, Paul Planchon rédige et réalise ses

téléfi lms à Argenteuil. Cette tendresse pour sa ville

d’adoption s’exprime dans son roman : « L’Anagramme du diable », à

paraître d’ici un mois tout au plus. Promis, on vous tient au courant.

Article publié dans L’Argenteuillais n° 24 – Mercredi 17 décembre 2008

Artiste dans sa ville

Article publié dans L’Argenteuillais n° 28 – Mercredi 21 janvier 2009

Images de marque

« Des lieux dédiés au spectacle vivant doivent rassembler le publicautour des artistes argenteuillais. De nombreux artistes vivent ici,

mais nous n’avons toujourspas d’orchestre symphonique, de grand chœur, d’harmonie ; l’orgue

de la basilique attend toujoursles élèves du conservatoire »

Scénariste et réalisateur, le premier roman

de Paul Planchon paraît dans quelques semaines.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 47

Arts visuels

Héléna le doit avant tout à sa persévérance et sa

combativité. Adolescente, elle se découvre une

passion pour le théâtre et la comédie. « J’ai pris mes

premiers cours de théâtre à la Mjc d’Argenteuil. Par

la suite, j’ai suivi des formations professionnelles à

Paris et à New-York qui m’ont permis de me trouver,

artistiquement parlant », explique-t-elle. Alors que

la jeune fi lle continue ses études, elle se produit

sur scène dans de nombreuses salles parisiennes.

L’année 2009 est sans doute la période la plus

chargée pour Héléna puisqu’elle se produit au

théâtre dans la pièce «  Tango panache  » puis

décroche un rôle dans le long métrage « Arsenic

et Vieilles Oreilles  », du réalisateur argenteuillais

Joël Chalude. En attendant le début du tournage

de la série, Héléna Mogelan anime des ateliers de

théâtre au sein de différents collèges et lycées du

Val-d’Oise et compte bien transmettre sa passion

du métier.

• S.B.

1er février 1986 : naissance à Maisons-Laffi tte (78)

2004-2007 : formations professionnelles de théâtre

2009 : 1er rôle au cinéma dans « Arsenic et vieilles oreilles »

2010 : 1er rôle à la télévision dans la série « Mickey Boom »

Devenir comédien et fouler le tapis rouge du

Festival de Cannes en font rêver plus d’un !

Mais le chemin qui mène à la reconnaissance

peut être long et diffi cile. Parcourir les castings

et enchaîner les petits rôles sont le quotidien de

nombreux apprentis acteurs. Alors que certains se

découragent, d’autres persévèrent dans l’optique

de décrocher LE rôle qui fera décoller leur carrière.

C’est le cas d’Héléna Mogelan, une jeune actrice

argenteuillaise de 24 ans. Elle vient d’obtenir son

premier rôle important à la télévision dans la série

« Mickey Boom », créé par Mason Ewing. Alors que

le tournage n’a pas encore débuté, le pilote de la

série fait déjà le buzz sur Internet. « J’ai participé

à un grand casting qui s’est déroulé à Meaux (77).

Mason, le créateur de la série, a apprécié ma

performance et m’a offert le rôle de Belette Chou,

un personnage mystique très introverti, explique

Héléna. J’ai tout de suite accroché au scénario

de « Mickey Boom » car il s’inscrit dans un univers

proche de la série américaine « Malcolm » avec des aventures basées

sur le caractère des personnages », ajoute-t-elle. Pour Mason Ewing,

le choix d’Héléna lui est apparu comme une évidence. «  J’ai eu un

véritable coup de foudre artistique pour Héléna. Je ne compte pas la

laisser fi ler car j’ai de grands projets avec elle », assure-t-il. Son talent,

Article publié dans L’Argenteuillais n° 54 – Mercredi 2 septembre 2009

Article publié dans L’Argenteuillais n° 69 – Mercredi 3 février 2010

Silence, ça tourne !La jeune actrice argenteuillaise, Héléna Mogelan, s’apprête à faire ses premiers pas à la télévision.

ont accepté de travailler gracieusement. J’essaie

d’intéresser les producteurs et les chaînes de

télévision sur le problème de la surdité, mais je

m’aperçois que le sujet ne les intéresse pas parce

qu’ils considèrent qu’il n’y a pas de public pour ce

genre de fi lms. Or, mon propre spectacle « Né 2

fois », qui est un one-man-show burlesque sur la

surdité, a toujours fait salle comble ». Le nouveau

né, qui devrait être fi n prêt en décembre prochain,

est appelé à faire évoluer les mentalités, non

seulement sur la problématique de la surdité, mais

aussi sur l’inaptitude chronique des « entendants »

à communiquer et à s’ouvrir aux sourds. «  Dans

mes travaux, j’évoque souvent cette thématique

avec mon approche qui consiste à dire : ne vous

enfermez pas dans votre surdité, puisque vous

êtes vous-même sourd, car n’est sourd que celui

qui ne veut pas entendre. Le choix du burlesque est

justement pour casser le mur du compassionnel »,

explique Joël Chalude.

• A.S.

1952 : naissance à Paris 18e

1971 : 1er prix de l’Ecole internationale du Mime Marceau

1983 : crée « Symbioses pour la création chez les sourds »

1986 : arrive à Argenteuil

1993 : participe à l’aventure des « Enfants du silence » qui a reçu deux Molière

Dans «  Arsenic et vieilles oreilles  », son

premier long métrage de fi ction, qu’il tourne

actuellement à Argenteuil, Joël Chalude

tente encore une fois de valoriser la thématique

de la surdité. Il s’agit, en fait, d’une adaptation

du fi lm américain de Frank Capra, «  Arsenic et

vieilles dentelles  », sorti en 1944. C’est l’histoire

de deux charmantes vieilles dames sourdes qui

passent leur temps à «  mijoter des recettes  »

pour empoisonner tous les médecins qui ont

mal soigné leur neveu lui-même sourd. Le fi lm

est tourné presque exclusivement en intérieur

dans un pavillon de la rue Védrine (quartier des

Coteaux), mis à disposition gracieusement par la

Ville. Ce choix d’intérieur s’explique aussi par les

conditions fi nancières minimales allouées à cette

production, avec seulement un budget de 80 000

euros, dont 50 000 en fonds propres. Pourtant,

on retrouve dans ce fi lm burlesque, jamais réalisé

par un sourd dans l’histoire de l’audio-visuel

français, des célébrités comme Annie Cordy, Jean-Claude Dreyfus,

Bruno Solo et Patrick Préjean. Sa particularité est aussi la diversité

des personnes qui y participent grâce à un casting d’une quinzaine

de comédiens, tous d’Argenteuil, dont la radieuse Héléna Mogelan,

22 ans, qui joue le rôle de Mademoiselle Brun. « Ce fi lm n’aurait pas

pu se monter sans la générosité des techniciens et comédiens qui

Passer le mur du sonJoël Chalude, comédien et metteur en scène, transforme sa surdité en une force.

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48 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Arts visuels

grande ouverture d’esprit de ses parents sur ce

métier très incertain. L’apprentissage démarre

avant-guerre, chez Maurice Escande, sociétaire

de la Comédie française. Un pédagogue hors

pair, l’un des maîtres de Maurice, qui le marquera

aussi pour le plaisir à transmettre sa passion

du théâtre. C’est palpable lorsqu’on assiste au

cours hebdomadaire, animé par Monsieur Bray et

son vieux complice Léon Lesacq, partenaire de

Francis Blanche et de Bernard Blier. Six à sept

apprentis-comédiens se frottent aux fables de La

Fontaine ou au répertoire de Molière, face à un

Maurice très pro, jamais pédant, toujours calme.

Le professeur donne parfois la réplique, suggère

un placement, reprend une tirade sans regarder

son texte. Respect.

• C.A.

Avril 1926 : naissance à Argenteuil

1973-1976 : crée le personnage du travesti Mercedes,

dans « La Cage aux folles », aux côtés de Poiret

et Serrault. 2 356 représentations.

1987 : reprend le rôle de Lord Mewill dans « Kean »,

aux côtés de Jean-Paul Belmondo. 120 représentations

2006 : publie « Le Baladin d’Argenteuil, parcours d’un comédien » chez Thélès

C harmeur et original. Maurice Bray a tout

pour séduire l’interlocuteur. Parcours,

allure, culture… Impeccable dans son

costume et ses chaussures de cuir, l’octogénaire

impressionne, resté mince comme au temps de

ses rôles de jeune premier. Pour ne rien gâcher,

il cultive l’art de raconter sa vie avec humour,

à la façon de Jean-Claude Brialy, son ami qui

a préfacé son livre de souvenirs. Il aurait pu

prendre la succession familiale, à la boutique

de marchands de couleurs, installée rue Paul-

Vaillant-Couturier depuis 1800. Maurice choisit

un autre chemin. «  À l’école de l’Abbé-Fleury

(ndlr  : l’école Paul-Vaillant-Couturier n’existait

pas encore), je préparais le brevet. Avec une

vingtaine de copains, on jouait les personnages

dont nous apprenions la vie. Mousquetaires, rois

et reines de France bref, de l’histoire appliquée !

Des drapés avec des chutes de rideaux, des

perruques XVIIIe en cordage de chanvre que mon

père vendait à la boutique, notre imagination

n’avait pas de limites  !  » La vocation du jeune

Maurice est sans doute née sur ces tréteaux

improvisés. Conseillés par un ami, qui décèle chez Maurice un vrai

talent d’acteur, M. et Mme Bray inscrivent le fi ston dans l’un des

meilleurs cours de la place parisienne. Maurice salue d’ailleurs la

«  Nous avons monté une dizaine de pièces et

donné 220 représentations dès la 2e année, en

France et à l’étranger ». Hélène décide ensuite de

reprendre son métier initial d’institutrice. Arrivée

à Argenteuil en 2005, elle est affectée dans une

école élémentaire d’Épinay-sur-Seine. Enseigner

n’est-il pas un art de la scène ? Hélène Halbin se

sent toujours comédienne. Quand elle n’est pas

en classe, c’est avec la Cie Tamuse qu’elle vient

partager sa passion. Ce 26 juin, elle joue dans

«  Les Vacances  » de Jean-Claude Grumberg.

Venez la voir, vous serez conquis !

• A.S.

1984 : obtient son concours d’institutrice

1992 : sélectionnée à la Comédie de Reims

comme comédienne professionnelle

2003 : adhère au mouvement

des intermittents du spectacle et devient son porte-parole

2005 : arrive à Argenteuil et reprend son métier d’institutrice

N ée en 1966 à Reims, Hélène Halbin a

le goût de la lecture dès l’enfance. «  Je

m’isolais pour lire et maman m’emmenait

souvent à la bibliothèque municipale ». À 18 ans,

elle obtient son concours d’institutrice. «  En

1985, j’ai pris contact avec Les Chrysalides

d’Épernay, une troupe de théâtre amateur qui

m’a permise d’acquérir une solide formation

pendant cinq ans ». C’est à l’Ageasse de Reims

que la jeune institutrice se voit proposer en 1990

un rôle de chanteuse de cabaret dans «  Berlin

ton danseur est la mort » d’Enzo Cormann. Une

création qui raconte ces années de peste brune,

prélude cauchemardesque à l’embrasement de

1939. C’est pendant les représentations qu’elle

rencontre Christian Schiaretti, actuel directeur

du Tnp (Ndlr  : théâtre national populaire, fondé

par Jean Vilar) de Villeurbanne, qui, en 1992,

créait la troupe permanente de la Comédie de

Reims. «  Il avait sélectionné douze comédiens

professionnels dont moi. Je n’en revenais pas ». C’est le début d’une

aventure de treize ans, bien chargée en spectacles et en émotions.

Article publié dans L’Argenteuillais n° 73 – Mercredi 24 mars 2010

Au théâtre de la vie

Article publié dans L’Argenteuillais n° 82 – Mercredi 23 juin 2010

Lire, enseigner et jouer

Atelier-théâtre du vendredi 19h30,10 bis rue de l’Abbé-Fleury

Pour débutants ou confi rmés 01 39 61 01 30 ou 06 82 20 29 94

Révélé au grand public dans « La Cage aux folles », Maurice Bray a côtoyé les plus grands du théâtre français. Il met aujourd’hui son expérience de la scène au service d’amateurs motivés, après 63 ans d’une étonnante carrière.

Le samedi 26 juin, la compagnie Tamuse présente un fl orilège de pièces théâtrales, salle de l’Abbé-Fleury. Portrait de l’une des comédiennes.

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Page 49: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 49

Arts visuels

pointé vers les nuages. François est de ceux-là.

«  Après mon bac de sciences éco, je ne savais

trop comment m’orienter. Avant de repérer la fi lière

audiovisuelle de la fac de Saint-Denis, explique-t-

il. Je suis très timide et sentais que les images

me conviendraient mieux pour communiquer.  »

François va prendre six années supplémentaires

pour compléter cette formation très théorique

et maîtriser les logiciels de montage et d’effets

spéciaux. La technologie emprisonne certains,

elle en libère d’autres. Jusqu’à déchaîner les

envies. « Je songe à un fi lm d’ados, une période

qui me passionne. Celle des possibles.  » On

revient au rêve et à l’émerveillement  : «  Mes

deux fi lles sont mes premières spectatrices et

elles adorent. Les enfants ont besoin de choses

universelles », assure François.

• S.Le.

* Livret de dessins qui, feuilleté rapidement, permet la synthèse du mouvement par la persistance rétinienne. On appelle ce livret « le cinématographe de poche ».

1977 : naissance à Argenteuil

2004 : premières vidéos

2011 : bande-annonce du cinéma d’Argenteuil

L es vidéos de François Chatelain sont

celles d’un doux rêveur passionné de fi lms

d’animation et de trucages des séries B aux

visibles fi celles. Il vous ferait croire dur comme

fer que l’émerveillement est capable de déplacer

des montagnes. Cet Argenteuillais, exilé à Paris

depuis 2005, a créé sa première vidéo en 2004

pour présenter ses vœux. Trois  ans plus tard,

il y intègre la technique du fl ip-book*. Aussi

géniales que tendres, les vidéos affolent le net.

«  Cela m’a ouvert des portes  », se souvient-t-il.

Notamment celle de Canal + dont il devient le

directeur artistique de l’« Édition spéciale ». Passé

indépendant, il a créé l’habillage de plusieurs

émissions de Cuisine Tv, réalisé le best of d’Omar

et Fred ou une campagne pour le Téléthon. Il vient

même de concevoir la bande-annonce du cinéma

d’Argenteuil, à la demande de la salle municipale.

« Elle sera dévoilée le 12 avril à 20h30 en avant-

première de « Scream 4 » et projetée ensuite avant

chaque fi lm », annonce-t-il. Ici, son imagination sans frein a encore

mélangé les techniques, utilisant des effets de papier très simples

aux possibilités offertes par la technologie. Tout en s’appuyant sur

les propos de jeunes argenteuillais récoltés lors d’ateliers sur le

cinéma. Le rêveur est celui qui prend son temps, musarde, le nez

Article publié dans L’Argenteuillais n° 92 – Mercredi 10 novembre 2010

Article publié dans L’Argenteuillais n° 105 – Mercredi 6 avril 2011

Les trucs du métierLa bande-annonce du cinéma d’Argenteuil, c’est lui. À 33 ans, François Chatelain mêle techniques simplissimes et technologies avancées dans ses vidéos.

«  je suis anarchiste et je voudrais foutre en l’air

toute la société capitaliste  ! » Comme une sorte

d’exutoire, elle poursuit : « Ce que je préfère, c’est

affi cher un grand sourire à quelqu’un et dire par

derrière  : qu’est-ce qu‘elle est moche  !  » Avec

sa pêche impressionnante, on se dit que faire le

pitre à la télé est un baume de jouvence. Quant au

cinéma, elle a été extrêmement marquée par le

tournage de « Qui a tué Bambi ? », le fi lm de Gilles

Marchand avec Emmanuel Lucas. «  Vous vous

souvenez la dame, dans l‘hôpital, qui voyait tout.

Eh bien, c’était moi ! » Au fi l des réponses de cette

mamie cathodique qui raffole aussi des castings

eux-mêmes, on sent un petit grain de folie. Mais le

bon grain plein d’originalité, à mille lieux de l’ivraie

destructrice. Ainsi, quand on fait remarquer à

Lucienne Moreau qu’elle a un nom prédestiné

pour marcher dans les pas de la Jeanne du même

nom, elle n’en démord pas : « C’est ma lointaine

cousine ! » À quel degré ? Joker…

• S.Le. sur une idée de S.K.

1933 : naissance près de Laval

1992 : installation à Argenteuil

2000 : début d’une nouvelle carrière

2003 : tournage de « Qui a tué Bambi ? » de Gilles Marchand

«Mamie, c’est quand qu’tu passes à la

télé  ?  ». Tout le monde n’a pas la chance

d’avoir une mamie comédienne. Et bien, les

dix-huit petits-enfants de Lucienne Moreau, si.

Cette Argenteuillaise de 77 ans, qui fut veilleuse

de nuit, s’est lancée dans la comédie il y a une

dizaine d’années. Originaire de la Mayenne,

elle a rejoint Argenteuil en 1992 et elle s’y sent

bien, comme à Groland. Car oui, Lucienne est

une comédienne un peu particulière puisqu’elle

a longtemps tourné pour l’émission satirique

de Canal +. « J’ai répondu à une annonce dans

un journal gratuit. On cherchait des gens pour

des photos. Et de fi l en aiguille, j’ai continué en

faisant de la fi guration puis des choses plus

importantes  », relate-t-elle. Et si nous osions,

nous dirions qu’elle est désormais une vraie

femme d’affaires ! Ciné, télé, publicité, téléfi lms…

Bon alors Lucienne, soyons sérieux cinq minutes :

cette boulimie de tournages, c’est pour l’argent ?

«  Financièrement, évidemment, cela donne de

beaux suppléments », reconnaît-elle pudique. En fait, c’est surtout

qu’elle adore ça ! Et lui permet de faire ce qu’elle n’oserait jamais. Par

exemple avec Groland ou maintenant dans le Petit Journal, toujours

sur Canal +. On l’a récemment vue en mamie anarchiste. Parfaite.

Avec une impeccable mise en plis et un cabas au bout des bras,

Une mamie très cathodiqueGroland, Petit Journal et même cinéma. Voilà dix ans que Lucienne Moreau s’est lancée dans les tournages. Et se marre, un jour mamie anar, le lendemain vantant une société de crédit.

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50 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Métiers

dont le restaurant Sant Pau à Sant-Pol-de-Mar,

possédait déjà deux étoiles au Michelin et allait

par la suite en obtenir une troisième. J’ai gagné

le concours – il fallait faire un plat sur le thème de

l’artichaut – et j’ai sympathisé avec Carme. Elle

m’a embauché en 2004, dans l’optique de me voir

ensuite tenir le restaurant qu’elle venait d’ouvrir

à Tokyo. ».

Car entre-temps, Jérôme est tombé sous le

charme d’une jeune femme japonaise, Rie

Yasui, rencontrée à Barcelone. Et c’est donc

avec plaisir que le 1er juillet 2005, il est devenu

le chef du prestigieux restaurant Sant Pau de

Tokyo, où il développe une superbe et délicate

cuisine catalane, traduction de celle de Carme

Ruscalleda, et qui n’a donc pas laissé insensibles

les inspecteurs du « Michelin ».

• A.S.

1977 : naissance à Argenteuil

1997 : serveur à Barcelone

2001 : cuisinier à Barcelone

2002 : meilleur jeune cuisinier catalan

2005 : chef du restaurant Sant Pau à Tokyo

E tudes à Argenteuil et bac pro à Saint-

Quentin. Si vous croisez ce jeune homme

malicieux et souriant dans les rues

d’Argenteuil, vous ne devinerez sans doute pas

qu’il s’agit d’un exceptionnel cuisinier, dont le

talent vient d’être récompensé par deux étoiles

au prestigieux Guide Michelin dans sa première

édition japonaise de novembre dernier. Car bien

qu’enfant de la cité Champagne, où il est né le

13 septembre 1977, Jérôme Quilbeuf – dont

la maman, Martine, travaille à l’Hôtel de Ville –

exerce son talent à Tokyo, comme «  Executive

Chef  » d’un restaurant catalan  ! Il s’agit d’une

véritable vocation, peut-être due à son grand-

père boucher. Dès la 3e, Jérôme souhaitait être

cuisinier et s’est dirigé vers un Bac professionnel

au lycée hôtelier de Saint-Quentin, après être

passé par l’école Georges-Lapierre et le collège

Saint-Joseph d’Argenteuil. Après une première

incursion à Barcelone en 1997 – «  je suis allé

travailler comme serveur à l’hôtel Méridien pour

suivre une petite amie », confi e-t-il, – il y retourne

en 2001 et est embauché au Hilton, mais cette fois-ci aux fourneaux.

Poussé par son chef, Jérôme s’inscrit au concours du meilleur jeune

cuisinier catalan. «  Le jury était présidé par Carme Ruscalleda,

c’est le nom d’une chanson de Django Reinhardt.

Il publie «  Tri Yann, histoire de Jean(s)  »,

accompagné par Jean Théfaine au stylo. En 2006,

il laisse planer son regard sur le Cirque Plume et

illustre le livre écrit par Bernard Kudlak, « Cirque

Plume : carnets de création de Plic Ploc ». Pigiste

entre les livres, notamment pour les collectivités,

Anthony a l’idée de suivre la campagne pour

les municipales de mars 2008 dans sa ville  :

Argenteuil. Publiées dans «  Le Monde  2  », ces

photos de campagne ont été projetées aux

célèbres « Rencontres photographiques d’Arles »

cet été. C’est sans doute aussi pour ça qu’on

voulait vous le présenter, Anthony Voisin.

• A.S.

www.anthony-voisin.com

1970 : naissance à Ermont

1988 : bac de sciences économiques

1993 : licence en sciences de l’éducation

à Paris 8 et travaille chez un photographe

1999 : s’installe à Argenteuil

2004 : publie « Minor Swing »

2005 : publie « Tri Yann, histoire de jean(s) »

2006 : publie « Carnet de création de Plic Ploc »

2008 : participe aux Rencontres d’Arles de la photographie

C ommentant le livre de photos d’Anthony

Voisin sur le groupe Tri Yann, un journaliste

écrivit qu’il portait «  un regard simple et

vrai  » sur les célèbres bretons. « J’ai un peu de

mal avec cette formule, commente l’intéressé,

car cela n’évoque pas grand chose du travail de

photographe. Je ne trouve pas que mon boulot

soit simple et vrai n’est peut être pas le terme

approprié.  » La photo affaire de sensibilité, de

l’œil, puisqu’il n’y a plus de pellicule. Le travail de

photographe est diffi cile à exprimer. Il se vit, il se

ressent... Et fi nalement, il se voit !

Anthony Voisin est né à Ermont en 1970. Il n’a

pas attendu bien longtemps pour commencer

à découvrir tout ce qu’on pouvait faire avec un

appareil photo. «  Mon père faisait de la photo

et, vers l’âge de dix ans, il m’a offert un appareil

Foca. C’est ainsi que j’ai fait mes débuts avec le

métier. » Étudiant, il fi nance ses études en étant

assistant d’un photographe. Là c’est sûr, c’est

soit une manie, soit une passion ! Peu de temps

après son installation à Argenteuil – si près de

la ville natale de Daguerre, un hasard –, il signe

avec le magazine Vibrations pour des photos

de musiciens. En 2004, il publie «  Minor Swing  ». Sur des textes

de Sébastien Vidal, «  il saisit en images l’esprit d’une musique et

d’un peuple tout à fait à part » selon Nick Tosches. « Minor Swing »,

Article publié dans L’Argenteuillais n° 8 – Mercredi 9 juillet 2008

Argenteuil-Tokyo, via Barcelone !

Article publié dans L’Argenteuillais n° 12 – Mercredi 17 septembre 2008

Un bon développement

« Mon père faisait de la photoet, vers l’âge de dix ans, il m’a

offert un appareil Foca. C’est ainsi que j’ai fait mes débuts avec

le métier. »

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Jérôme Quilbeuf exerce son talent à Tokyo comme « Executive Chef »

d’un restaurant catalan.

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 51

Métiers

l’équivalent des Marines aux Etats-Unis. À

Laurent d’ajouter  : «  Il nous fallait, entre autres,

parcourir cinquante kilomètres en courant en

moins de six heures avec notre paquetage sur

le dos. Cela nous poussait dans nos derniers

retranchements. J’ai été marqué par l’honnêteté,

l’humilité et l’esprit d’équipe qui y régnaient,

comme le sens du sacrifi ce, du devoir et de

la rigueur dans le travail  ». Idéal au vu de son

caractère. « Je suis aussi très fi dèle en amitié »,

confi e-t-il dans son impeccable costume crème.

Assister les autres, voilà sa priorité. Laurent est

toujours offi cier marinier de réserve et s’est même

porté volontaire. Il est donc susceptible de partir

à tout moment pour une mission humanitaire.

Attiré par l’esprit du monde maritime et de la

Bretagne, Laurent y fi le dès qu’il le peut. Mais il

n’en dira pas plus et gardera ses mystères. Tout

juste aura-t-on survolé quelques petits îlots dans

l’océan de sa vie. On parle de Laurent Dulud en

sage, d’un « cœur blanc »...

• S.Le.

1962 : naissance de Laurent Dulud

1980 : service militaire chez les fusiliers marins commandos

1982 : arrive à Argenteuil

2005 : demande sa réintégration comme offi cier de réserve

S e tourner vers les autres. Voilà le credo

de Laurent Dulud. S’il n’est arrivé à

Argenteuil qu’à l’aube de ses vingt ans – il

en aura bientôt 47 –, Laurent s’est attaché à la

commune. Commune où il s’est énormément

investi dans le monde associatif. Introverti, il

faut presque lui tirer les vers du nez. «  J’ai été

bénévole pour l’Atelier des Courlis ou le Téléthon,

référent médiateur pour la ville et l’offi ce d’Hlm

et j’ai intégré le conseil de quartier d’Orgemont.

Le don de soi, c’est inné en moi, dans la vie il

est tellement plus important d’être gentil et

agréable », assure Laurent. Sans jamais attendre

quoi que ce soit en retour. Un sourire lui suffi t.

Laurent Dulud a rejoint Argenteuil pour travailler

à la compagnie Générale électrique puis il s’est

tourné vers la fi nance. Il est maintenant en

passe de créer sa société. Au fi l des années, il

a assisté, pas forcément de gaité de cœur, à la

disparition de petits commerces, et à certaines

évolutions urbanistiques de la commune. Ce

père de deux enfants vient de rejoindre le Comité

d’entente des anciens combattants, victimes de

guerre et associations amies d’Argenteuil. « J’ai

été particulièrement touché par l’accueil de son président, Léon

Duval, par ses membres et leurs familles  », tient-il à souligner. Le

monde de l’armée est d’ailleurs un point d’ancrage puisque Laurent

a effectué son service militaire chez les fusiliers marins commandos,

Article publié dans L’Argenteuillais n° 13 – Mercredi 24 septembre 2008

Article publié dans L’Argenteuillais n° 52 – Mercredi 8 juillet 2009

La mer rigueur

«  Une fois les travaux terminés, poursuit-elle,

les gares d’Argenteuil pourront proposer le

service Accès Plus Transilien, pour assister

ces personnes. Nous voulons que les choses

soient organisées pour permettre la plus

grande autonomie possible.  » Le chantier est

long et important. Il s’achèvera début 2010.

Anne Parnaudeau est à son aise pour le suivre

attentivement. Une fois le bac en poche, elle a

fait des études supérieures et a obtenu un Dess

Architecture et Patrimoine. Elle a travaillé au sein

de l’association «  Rempart  » (restauration du

patrimoine architectural), avant d’entrer, l’année

dernière, à la Sncf. Cette fois, elle a à cœur de

faire tomber des barrières.

• D.Q.

1979 : naissance d’Anne Parnaudeau à Clermont-Ferrand

1997 : baccalauréat

2003 : Dess Architecture et Patrimoine

2004 : travaille pour l’association Rempart (restauration de

bâtiments anciens)

2007 : entre à la Sncf comme adjointe commerciale Transilien.

Début des travaux à Argenteuil.

2008 : dirigeante de proximité à Argenteuil

D ix heures quarante cinq  ! Il fait froid et

il pleut, ce dimanche 27 avril 1851 sur

le quai de la gare Saint-Lazare. Deux

préfets emmitoufl és s’apprêtent à prendre le

train inaugural du tronçon de quatre kilomètres

reliant Asnières à Argenteuil. Le convoi s’ébranle

doucement à 10h45. Un peu plus de 157  ans

après, à la même heure, nous retrouvons Anne

Parnaudeau, 29 ans, chef de gare. Son titre exact

est « dirigeante de proximité », sur le quai A. Ce

qui l’occupe en ce moment, ce sont les travaux

en cours aux gares d’Argenteuil-centre et du Val-

d’Argenteuil.

«  En réalisant ces travaux d’accessibilité, nous

souhaitons permettre aux personnes qui avaient

délaissées le train par manque d’accessibilité

d’utiliser de nouveau ce type de transport en

commun ». Il y aura des ascenseurs pour chaque

quai, des automates de vente et des guichets

à la bonne hauteur, des « boucles audio » pour

amplifi er la voix de l’agent au guichet, des bandes

podotactiles pour signaler la zone dangereuse au

bord des quais qui seront rehaussés. La partie

basse de la gare du centre verra disparaître

les marches qui en compliquent la traversée.

«  Les agents en poste à la gare seront formés pour prendre en

charge les personnes à mobilité réduite » ajoute Anne Parnaudeau.

Pour des gares à la hauteur

Laurent Dulud, Argenteuillais depuis 27 ans, a été engagé volontaire chez les fusiliers

marins commandos, l’équivalent des Marines aux États-Unis.

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« En réalisant ces travauxd’accessibilité, nous souhaitons

permettre aux personnes qui avaient délaissées le train par

manque d’accessibilité d’utiliser de nouveau ce type de transport

en commun. »

Page 52: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

52 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Métiers

parallèlement ses connaissances dans le dressage

d’animaux parfois originaux. « J’ai déjà eu l’occasion

de m’occuper de cochons et de moutons pour une

publicité », dit-il. Cet autodidacte ne cache pas son

attachement pour l’espèce animale, ce lien qu’il

qualifi e de « particulier  » lui permet de s’épanouir

chaque jour à leur contact. « Lorsque j’étais petit, je

voulais devenir vétérinaire. Au fi nal, je suis devenu

éducateur comportementaliste animalier et c’est

encore mieux  !  », affi rme-t-il. Aujourd’hui, Namir

Glif s’est spécialisé dans la négociation de vente

et d’achat d’animaux pour les professionnels. Il a

également le projet de créer prochainement une

ferme pédagogique ainsi qu’une École du cirque

à Argenteuil dans le but de transmettre sa passion

aux enfants et peut-être susciter de nouvelles

vocations.

• S.B.

11 avril 1981 : naissance à Argenteuil

1993 : bénévole dans une ferme pédagogique à Argenteuil

1997 : Namir quitte l’école et se consacre à l’animation animalière

2004 : il devient coordinateur de projet pour le cirque Zavatta

2006 : l’Argenteuillais crée sa propre structure de dressage d’animaux

Dromadaire, lion, singe ou encore sanglier,

Namir Glif éduque tous les animaux jusqu’au

plus dangereux. «  C’est un métier qui

comporte beaucoup de risques mais qui me procure

énormément de bonheur  », confi e-t-il. À 29  ans,

cet éducateur comportementaliste animalier peut

se réjouir d’avoir fait sa place dans le monde très

fermé du cirque puisque depuis 2004, il travaille en

collaboration avec le cirque Lydia Zavatta, présent

à Argenteuil en avril dernier. « Nous avons mis en

place une École du cirque avec plus de 70 enfants.

Ils ont tous créé un numéro qu’ils ont présenté

devant le public argenteuillais. C’était un grand

moment  », se souvient-il. C’est d’ailleurs lorsqu’il

était lui-même enfant que Namir Glif commence à se

passionner pour les animaux et le monde du cirque.

À l’âge de 12  ans, il devient bénévole dans une

ferme pédagogique située à Argenteuil. Il y apprend

à les nourrir et à soigner. « Je faisais souvent l’école

buissonnière, pas pour aller traîner avec mes amis, mais pour aller

m’occuper des animaux ! », se souvient-il. À 16 ans, l’adolescent décide

de quitter l’école pour se consacrer entièrement à sa passion. Un an

plus tard, il suit une formation de cascadeur équestre. Durant plusieurs

années, il se produit sous les chapiteaux et continue à développer

véhicules, dont un camion bras élévateur acquis

récemment, lui confèrent un statut de premier ordre

dans le département. Sauvetage des personnes,

lutte contre les incendies, protection des biens,

accidents de la route, malaises, noyades, blessés

graves… sont autant de missions que les soldats

du feu assurent avec dévouement 24h/24. « C’est

un métier très prenant, risqué, avec des horaires

décalés et des absences répétées. Je suis marié

avec la même femme depuis trente  ans. Si j’ai

tenu autant d’années, c’est parce qu’elle m’a

beaucoup soutenu et parce que je suis attaché au

service public, au service des autres », explique-

t-il. Quand il n’est pas à son poste de travail,

Thierry Langlais s’aère la tête en restaurant les

anciens véhicules de secours ou en pratiquant la

plongée sous-marine. Le 4 décembre prochain,

il sera bien sûr présent, aux côtés de tous ses

collègues d’Argenteuil, pour fêter Sainte Barbe,

leur patronne. • A.S.

Explosion dans la Tour ronde… 21 décembre 1971, une date gravée dans les mémoires. Ce jour-là, une explosion de gaz souffl e un immeuble de quatorze étages, rue du Coudray. Bilan : 13 morts et 122 blessés, dont 2 pompiers décédés et 9 autres blessés. Depuis, une cérémonie est organisée chaque année, en hommage aux victimes.

L e feu avait pris dans un poêle à mazout.

C’est moi qui ai réveillé ma famille en pleine

nuit et lui ai ainsi évité le pire…  », raconte

Thierry Langlais. « Le pire, c’était d’être intoxiqué

par le monoxyde de carbone, qu’on ne sent pas

mais qui peut être fatal  », précise le pompier

argenteuillais. L’envie de devenir pompier s’est

sans doute affi rmée à la lumière de cet événement,

alors qu’il avait tout juste sept  ans en 1966. À

16 ans, il décide d’intégrer le Centre de secours

d’Argenteuil, comme volontaire. Il rejoint ensuite

la brigade des sapeurs-pompiers de Paris où il

acquiert une solide formation. En 1979, il revient

dans sa ville natale et devient professionnel.

C’est là qu’il accomplit l’essentiel de sa carrière

jusqu’à son affectation, en 1997, à la caserne

d’Eaubonne comme responsable du centre de

réception des appels du groupement n° 2. Après

d’autres responsabilités à Bessancourt-Frépillon

et Cormeilles-en-Parisis, il réintègre en 2008 le

Centre de secours d’Argenteuil. Aujourd’hui, le lieutenant Thierry

Langlais est le n°  2 du centre, aux côtés du commandant Sylvain

Château, le responsable du site. L’établissement (9 200 interventions

par an) compte une centaine de sapeurs-pompiers, dont 65

professionnels et 33 volontaires. Sa superfi cie et ses nombreux

Article publié dans L’Argenteuillais n° 81 – Mercredi 9 juin 2010

L’Homme qui murmurait à l’oreille des animaux

Article publié dans Le Mag de novembre 2010

Tout feu, tout flamme

Passionné par les animaux depuis son enfance, l’Argenteuillais Namir Glif fait découvrir son métier d’éducateur-comportementaliste animalier.

Il est sapeur-pompier professionnel depuis 35 ans. Voici Thierry Langlais, passionné par son métier, malgré le danger et les contraintes.

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Page 53: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 53

Métiers

pour être sur place vers 5h15. On décharge à

cinq (4 salariés temporaires et 1 permanent) et

on s’occupe de la présentation de l’étal. Tout doit

être impeccable pour attirer le client.

« Clôture du marché vers 14h mais la journée est

loin d’être fi nie  ! Retour sur l’exploitation, où je

range la marchandise et recharge le camion pour

le marché du lendemain.

«  Après le déjeuner, je vais travailler dans les

champs pour tailler et traiter les arbres. En

période de récolte, retour à la maison vers 21h

pour être debout le lendemain à 4h. C’est un

métier dur mais je l’aime  ! Je suis d’ailleurs le

seul jeune arboriculteur à m’être installé dans le

Val-d’Oise en 2010. »

• A.S.

P ropriétaire de sept hectares de vergers à

Attainville, à l’Est du Val-d’Oise, Grégory

vient à Argenteuil quatre fois par semaine.

« Je reprends la place de M. Guédon, depuis son

départ en retraite. La relève est ainsi assurée  !

Je connais bien le marché Héloïse pour y avoir

travaillé pendant de nombreuses années aux

côtés de mes parents, arboriculteurs également.

Je me suis mis à mon compte depuis le mois de

juillet dernier, en créant ma propre boîte, “Les

Vergers du soleil”. J’espère bien pouvoir me

payer un peu de vacances au soleil ! », dit-il avec

ironie.

Le métier, il l’exerce essentiellement en plein air,

avec des variations de rythme selon les saisons.

« Quand je viens au marché, je suis debout à 4h

Article publié dans Le Mag de mars 2011

Article publié dans Le Mag de mars 2011

L’amoureux des fruits Pommes, poires, prunes et nectarines… À 25 ans, Grégory Gillet les produit et les vend ici, sur les marchés Héloïse et Champioux.

Berges de Seine). Il n’y avait pas encore l’actuelle

halle et la volaille vivante était encore permise.

«  Il y avait aussi un marché d’automobiles

d’occasion. On estimait à 80 000 le nombre de

visiteurs chaque dimanche. Les commerçants

écoulaient le double de la quantité de fruits et

légumes qu’ils vendent aujourd’hui. L’arrivée des

grandes surfaces et l’ouverture du marché du

Val-d’Argent-Nord ont sans doute pénalisé celui

d’Héloïse. Mais il reste toujours l’un des plus

importants de la région.

«  C’est un lieu bien vivant, riche de toutes ses

communautés. Depuis juin dernier, j’ai pris ma

retraite. Je suis heureux que ma place ait été

attribuée à un jeune arboriculteur, qui continue à

exercer ce métier diffi cile mais auquel je suis très

attaché. »

• A.S.

D ès 15  ans, Denis Guédon commençait à

travailler. Ses parents cultivaient des vergers

au Val-d’Argent-Nord. Ils y récoltaient fruits

et légumes, qu’ils vendaient sur les marchés de

la région.

Après l’expropriation des terres familiales, en

raison de la construction de la Zup dans les

années soixante, les Guédon achètent des

terrains à Cergy puis dans le Vexin pour cultiver

des pommes et des poires.

« Avec mes deux autres frères, nous avons consti-

tué un Gaec (Groupement agricole d’exploi tation

en commun) et on vendait nos produits sur les

marchés de la région, dont ceux d’Argenteuil. J’ai

commencé au marché Héloïse à partir de 1978. À

cette époque, il s’étendait du parking Jean-Vilar

jusqu’au niveau de la place du 11-Novembre

(Ndlr  : qui jouxte l’actuelle zone d’activités des

Travailleur de la terreIl voulait être arboriculteur. Par amour de la nature ? Il voulait être marchand itinérant. Attiré par la foule des marchés ? Sa famille vigneronne y est peut-être aussi pour quelque chose, elle que l’on retrouve à Argenteuil au XVIIe siècle.

« Avec mes deux autres frères, on vendait nos produits sur

les marchés de la région, dont ceux d’Argenteuil.»

© M

MP

« Je reprends la place de M. Guédon, depuis son

départ en retraite. La relève est ainsi assurée ! »

Page 54: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

54 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Métiers

s’inquiéter lorsqu’un habitué ne vient pas. « C’est

un métier que l’on doit exercer avec le cœur.  »

Entre elle et le client, la confi ance s’est tissée.

Un bien précieux. « J’ai gagné 800 € grâce à un

client qui a joué au tiercé pour moi. Et comme lui

a parié deux fois les mêmes chiffres que moi, il est

reparti avec 1 600 €. » Dans l’excitation, Florence

en perd son ticket, qu’elle retrouve… sous un pot

de fromage blanc dans son frigidaire !

« Les vrais Argenteuillais, ceux qui sont là depuis

longtemps, sont des gens passionnants. Je les

aime et les respecte pour cette connaissance qu’ils

peuvent transmettre. J’ai vu Argenteuil s’embellir

au fi l des années. Le Val-d’Argent était loin d’être

aussi sympa qu’aujourd’hui  ! Maintenant, on y

trouve de petites boutiques, une aire de jeux… ».

Côté people, Claude Zidi a réalisé une partie de

son fi lm « Les Ripoux 3 » au Terminus. « C’était

en 2003, le tournage a duré une bonne semaine.

C’était un événement ! Les habitants du quartier suivaient tout. » Et

côtoyer les acteurs ? « En fait, ce sont des gens comme nous mais

avec la célébrité en plus  ! » Florence, la charmante trentenaire, n’a

rien à leur envier. La reconnaissance de celui ou celle qui passe au

Terminus lui suffi t. • S.P.

D e quoi parle-t-on aujourd’hui  ?  » De vous.

«  Moi  ?  » Oui. Les habitués acquiescent,

avec des grognements de soutien, quelques

mots d’encouragement… Florence, c’est la

mascotte de l’établissement. Elle y travaille

depuis dix  ans, «  un peu plus, en fait  ». Tous

les jours, elle accueille les habitués comme les

nouveaux avec un sourire à faire fondre toutes les

mauvaises humeurs. Attentionnée, elle plaisante

avec les uns, s’attarde avec les autres… De quoi

juste ensoleiller votre journée  ! Levée à trois

heures, elle prend son service à cinq, «  la tête

dans le pâté » comme elle dit. Les deux premières

heures, c’est calme. « Les clients qui travaillent la

nuit boivent ici une dernière bière avant de rentrer

se coucher et ceux qui partent travailler tôt ont

plaisir à venir déguster leur petit café plutôt que

seuls chez eux.  » Des habitués qui apprécient

le contact affectueux et maternel de Florence.

Tout s’accélère vers 7h, avec les clients plus pressés. Mais ces

derniers n’empêchent pas les habitués de se retrouver et discuter

tranquillement, autour de Florence qui s’affaire avec dextérité et

concocte chaque café sans se départir de sa bonne humeur. « J’aime

mon travail  : c’est essentiel, les clients m’attendent.  » Elle avoue

à Argenteuil, puis à Épinay ou La Courneuve, il

prêche pour les bonnes valeurs de la rue et tient

à rester authentique. «  Maintenant, la télévision

assimile banlieue à délinquance et violence. Qu’il

ne faut pas nier mais on ne montre jamais que

des gens y réussissent. Pas étonnant ensuite que

les jeunes soient persuadés qu’il faut tout casser

pour que l’on parle d’eux », s’agace l’artiste.

Nostalgique d’Argenteuil, de l’école Carnot, des

escapades à vélo et des champs d’asperges où

ont poussé les immeubles de la Zup, il revient

régulièrement ici, comme en pèlerinage. «  Ma

mère y est enterrée », précise-t-il.

Si le Dj a délaissé radio et télé, sa passion pour le

hip-hop ne s’est pas émoussée. Poursuivant sa

vie de musicien et de producteur, puis directeur

artistique de compilations de rap, il anime

régulièrement des battles. Mais les amours de

jeunesse, ça vous rattrape toujours… À l’heure de

sortir son album, Sidney lance : « j’ai deux projets

d’émissions pour faire revenir le hip-hop à la télé    !  » L’audace de

toujours prôner la diversité… • S.Le.

1955 : naissance à Argenteuil

1984 : lance H.I.P.H.O.P. sur TF1

2011 : sortie du premier album et préparation du retour à la télévision

É poque bénie : le pompon de l’audace n’était

pas décroché avec l’émission VIIIIIIP et

Harry Roselmack la caution diversité. 1984 :

TF1 n’est pas encore privatisée et accueille

chaque semaine, dans la torpeur dominicale,

la première émission mondiale consacrée à la

culture hip-hop. À sa tête, le cultissime Sidney à

la peau aussi bronzée que ses lunettes argentées.

Révolution culturelle. Pendant un an, il va ouvrir

au public le petit livre rouge des battles, scratchs

et autres graffs.

«  Cela s’est fait sur un coup de chance. Dans

l’effervescence de l’arrivée des radios libres et de

Mitterrand », explique le danseur. Dj, notamment

sur Radio 7, sa directrice Marie-France Brière,

recrutée par TF1, lui propose d’animer une

émission sur le hip-hop et la breakdance.

Comment refuser  ? Pendant douze mois, on va

y bosser sa danse, jouant les scoubidous ou en

tournant sur la tête. Oui, la tête… Avec Sidney,

ce sont aussi les looks improbables et fl ashy des années quatre-

vingts. Une audace sociale également  : « Pour la première fois, on

voyait à la télévision des gens de toutes les couleurs », rappelle-t-

il. Artiste passionné, la télévision «  était surtout le moyen de faire

exister ce qui m’emballe. Les musiques marginales et les talents

venus de l’underground et de la banlieue ». Ayant vécu dix-sept ans

Article publié dans Le Mag d’avril 2011

Dame de cœur

Article publié dans L’Argenteuillais n° 112 – Mercredi 22 juin 2011

Le hip-hop l’a choppé

Face à la gare centrale, Le Terminus. Un bistrot de quartier serti d’une perle rare : Florence Dozet. Portrait.

Animateur de l’émission culte H.I.P.H.O.P., il était un précurseur. Avec lui, les arts issus de la rue entraient pour la première fois dans les foyers. Quand la petite lucarne ne regardait pas encore la banlieue par le petit bout de la lorgnette.

© J

MT

© M

P

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L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 55

Métiers

Article publié dans L’Argenteuillais n° 109 – Mercredi 18 mai 2011

rock avec son groupe Dany Logan et Les Pirates et que j’allais voir le

mercredi au Cirque Pinder, les répétitions à la Mjc de Joliot, la boîte

de ma mère qui est devenu un hôtel… Argenteuil, c’est vraiment une

multitude de visages, de sensations. »

Pause. Reprise de respiration. « Et cette boîte de jour… à la Porte

Saint-Germain  ! On y croisait souvent

les Murators, dont le clavier était

Alain Chamfort... J’avais emballé la

chanteuse  ! (Ndla  : qui, depuis, a

gagné l’Eurovision) À l’époque, rien

qu’au Puiseux, il y avait trois groupes

de rock… C’est l’époque, où on disait

« Aller aux lignes », c’est-à-dire aller au-

delà de la ligne de chemins de fer voler

des cerises dans les potagers. »

Et la Dalle  ? «  On y mangeait des

glaces le samedi après-midi. J’étais

jaloux  ! Je voulais, moi aussi, vivre

avec des baies vitrées en alu, alors

que j’avais connu les toilettes dans la

cour… Par contre, j’ai eu l’occasion

de dire personnellement à Sarkozy

que son discours ne suscitait aucun

espoir…  » Marché Héloïse  ? «  Je

me souviens surtout des clients qui

remontaient jusqu’à Jean-Jaurès

avec des poulets dans les mains et

de l’excellent couscous rue de l’Abbé-

Fleury. Et aussi… de Claude François

à Jean-Vilar, des fi lms de guerre au

cinéma Le Gamma et d’un trou dans

la chaussée – resté intact pendant des

années – que j’avais créé après une

expérience de physique-chimie… »

Mais l’heure tourne, nous devons

partir. À regret, tant le personnage est

attendrissant. On remercie. Au loin,

Guy nous lance  : «  Vous savez… Je

ne suis pas démago quand je dis que j’aime Argenteuil. Je vous le

prouverai en y venant faire mon one-man show l’année prochaine…

C’est la moindre des choses pour cette ville qui m’a tant donné. »

Pari tenu.

• S.D.

5 juin 1949 : naissance à l’hôpital d’Argenteuil

1989 : écrit « Y a pas que les grands qui rêvent » pour Melody

1997 : arrivée à France Inter

2004-2006 : chroniqueur sur France 3

2005 : écrit « Ce qui ne tue pas nous rend plus fort » pour Johnny Hallyday

2006 : lancement de son one-man show

U n matin ensoleillé, avenue Montaigne. Les cafetiers nettoient

les terrasses et les scooters jouent les chassés-croisés

le long de cette arcade parisienne, non loin des Champs-

Elysées. L’ambiance transige avec les souvenirs de Guy Carlier. Des

souvenirs intacts, vivaces et auxquels, à 62 ans, se rattache sans

cesse le chroniqueur. Une sorte de

bouée affective et nostalgique qui ne

nécessite ni relance, ni rafraîchissement

de mémoire.

«  L’Argenteuillais  ? Ah  ! Moi, j’ai bien

connu L’Avenir du Val-d’Oise… Je

me rappelle même les titres de La

Renaissance : “nouveau record d’inscri-

ptions au parti ! ” (Rires) C’était un peu

L’Huma local.  » Posé au milieu de la

rédaction grouillante d’Europe 1, Guy

commande un café. Son corps, hors

norme, rond et massif, contraste avec

sa timidité, sa pudeur. Son extrême

sensibilité. Seuls ses yeux – fatigués

– s’illuminent à chaque évocation

du passé, dans un fl ot ininterrompu

d’anecdotes qui l’ont construit : « Victor

Dupouy m’a emmené en colonie dans

sa traction  ! Incroyable, hein  ! Nous

étions ses voisins, rue de Barentin. Ce

type, ajusteur de formation, avait une

vie spartiate : habitant avec sa sœur qui

lui ouvrait le portail à 7h et lui refermait

à 19h après son retour. Une vie réglée,

monastique. Bref… Les colonies à

Saint-Hilaire-de-Riez, c’était génial  !

J’y ai vu mon premier sein… En plus,

nous étions en uniforme : short bleu et

chemise Madras. »

Il s’interrompt. Bois une gorgée, avec un

sourire en coin. Soupirant de bonheur.

«  J’ai été à l’école Ambroise-Thomas.

Nous ne voyions les fi lles que pour les vaccins. J’ai enchaîné sur le

collège Paul-Vaillant-Couturier (encore que des garçons !) qui m’a

donné l’envie d’écrire, puis la fac et le métier d’expert-comptable.

Je travaillais à l’emplacement actuel de la mosquée (ancienne usine

Renault), mais je regardais surtout les trains… »

Côté urbanisme, Guy a justement connu la transformation

progressive de la ville : « Je me souviens que l’on disait que Sacha

Distel allait acheter un appartement dans le gros bâtiment sur

Gabriel-Péri  ! Hé oui, on a les stars de son époque… Et puis ce

Breton qui construisait une barque sur son balcon des Champioux,

cette famille de roux, comme dans le fi lm « Le Petit Baigneur », qui

écoutait très fort la radio, ou bien mon pote Ahmed qui jouait du

« Cette ville qui m’a tant donné… »Victor Dupouy, l’école Ambroise-Thomas, la Mjc de Joliot, la Dalle… À l’occasion des trois ans de l’hebdomadaire, le chroniqueur Guy Carlier revient sur plus de quarante ans passés à Argenteuil.

© J

MT

« Victor Dupouy m’a emmené en colonie dans sa traction ! Incroyable, hein !

Nous étions ses voisins, rue de Barentin.»

Page 56: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

56 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Initiatives

Silhouette mince, le regard vif derrière des

lunettes, elle parle de son métier avec passion

et un léger sourire aux lèvres. Les premières

commandes commencent déjà à affl uer. Nathalie

cherche actuellement à trouver des acheteurs

pour, entre autres, la Maison du forgeron et

du maréchal-ferrant, un musée consacré aux

métiers du fer situé à Cornusse dans le Cher et

comprenant près de 2  000 outils. Si vous êtes

amateur de la taillanderie, de la maréchalerie et

du charronnage, vous trouverez certainement

chez Nathalie de quoi satisfaire votre curiosité.

Contactez- là !

• A.S.

09 53 06 69 [email protected]

1978 : naissance à Argenteuil

1999 : licence en histoire et archéologie

2007 : 3e cycle en conduite de projets culturels

2008 : lauréate du Défi jeunes envie d’agir, du concours You Big

Boss et fi naliste du concours ta Boîte en Pack

N athalie Marestaing est née à Argenteuil,

il y a 29  ans. Passionnée d’histoire dès le

plus jeune âge, elle entre à l’université de

Nanterre et décroche, en 1999, sa licence en

histoire grecque et archéologie. Après plusieurs

Cdd comme agent du patrimoine et hôtesse

d’accueil dans divers musées et organismes de

tourisme, elle décide, une fois son troisième cycle

en conduite de projets culturels en main, de créer

son propre cabinet pour vivre de sa passion. Elle

le dénomme Pchit (Patrimoine culturel historique

immatériel et touristique).

Pour se faire aider, elle se rapproche en avril 2007

de la Couveuse des Rives-de-Seine, un dispositif

qui permet à des porteurs de projets de tester

leur activité avant de procéder à une création

d’entreprise. La mayonnaise a pris et Nathalie est

déclarée tout récemment lauréate du « Défi jeunes

envie d’agir  », lauréate du concours «  You Big

Boss » et enfi n fi naliste du concours « Ta Boîte en

Pack ». Comment valoriser un château ? Quelles

sont les installations à prévoir  ? Comment faire

venir les touristes ? Toutes ces questions sont la

spécialité de Nathalie.

ingénieur en électronique ». À cœur vaillant, rien

d’impossible  ! «  Au lycée Jean-Jaurès, nous

avons de la chance d’avoir de bons professeurs

qui s’investissent pour nous aider. De plus, nous

avons des équipements performants qui nous

permettent de faire des études plus poussées

sur certains systèmes électroniques. Un ancien

élève de notre lycée, actuellement chercheur au

Cnrs, vient même nous donner des conseils pour

la création d’un projet ambitieux d’interface entre

l’homme et la machine. C’est vraiment génial ! »,

précise-t-il, plein de bonheur.

Onze étudiants de ce lycée devraient, comme

Steven, partir l’an prochain en stage à l’étranger.

• A.S.

1988 : naissance à Neuilly-sur-Seine

2007 : bac Sti électronique au lycée Jean-Jaurès

2008 : s’inscrit en 1re année de Bts électronique dans le même

lycée

Mars 2008 : obtient la bourse Erasmus

30 mai 2008 : s’envole pour un stage en Écosse

Faire un stage ou étudier à l’étranger sont des

opportunités extraordinaires pour découvrir

d’autres cultures, apprendre de nouvelles

langues et acquérir de l’expérience dans des

domaines précis. C’est ce que Steven Delsarte,

étudiant en 1re année Bts au lycée Jean-Jaurès,

a choisi en s’envolant la semaine dernière pour

l’Écosse. Il suit actuellement un stage de six

semaines dans une entreprise prestigieuse

d’électronique à Clydebank, une ville jumelée

avec Argenteuil. C’est grâce à une bourse

Erasmus, un programme européen destiné à

favoriser la mobilité étudiante entre les universités

européennes, que Steven a pu s’offrir ce stage.

«  Ce voyage me permet aussi de découvrir

l’Écosse et de perfectionner mon anglais au sein

d’une famille d’accueil ».

Mordu d’électronique, Steven a voulu aller

jus qu’au bout de ses rêves. «  Quand j’étais

enfant, ma curiosité insatiable pour les produits

électroniques me poussait souvent à les ouvrir

pour regarder de près leurs composants  »,

se souvient-il, et de préciser que son souhait

est de «  continuer ses études pour devenir

Article publié dans L’Argenteuillais n° 2 – Mercredi 28 mai 2008

Elle fait pétiller le tourisme

Article publié dans L’Argenteuillais n° 4 – Mercredi 11 juin 2008

Un Argenteuillais en Écosse

La mayonnaise a pris et Nathalie est déclarée tout récemment

lauréate du « Défi jeunes envied’agir », lauréate du concours

« You Big Boss » et enfi n fi naliste du concours « Ta Boîte en Pack ».

© C

CT

« Quand j’étais enfant, ma curiosité insatiable pour les produits

électroniques me poussait souvent à les ouvrir pour regarder de près

leurs composants »

Page 57: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 57

Initiatives

P atricia Ciciliani et Irène Elharar, deux

épouses et mères de familles se lan-

cent dans l’aventure «  Rallye Aïcha des

Gazelles », au Maroc. Cette 19e édition célèbre les

dix ans de règne du roi, Mohamed VI. Réservé à

toute femme sachant conduire un 4X4, une moto,

un quad, un camion (…), âgée de 18 à 65  ans,

ce défi est de taille : 2 500 km dans le désert en

hors piste. L’objectif de cette course d’orientation

est de parcourir le moins de kilomètres possible

d’une étape à l’autre sans Gps.

Depuis la première édition, Patricia avait décidé

d’y participer. L’équipe « Gaz’forelles » doit venir

à bout de six étapes. Les deux dernières dites

«  marathon  » seront les plus dures parce que

les équipes passent deux jours et une nuit sans

contact avec les organisateurs, sauf urgence.

Les 24 000 euros nécessaires, qu’elles ont

obtenu auprès des sponsors grâce au soutien

de maris dévoués et à la création du site www.

gazforelles.fr, ont été investis avant tout dans la

sécurité des concurrentes. Les moyens déplacés

pour le déroulement de ce rallye profi tent à la

population locale. L’association Cœur de gazelles

créée par les organisateurs profi te de ce tour du

désert où treize nations sont représentées cette

année, pour apporter aux populations un soutien

annuel médical et scolaire ainsi que de l’aide

aux orphelins. Les équipes apportent pour cette

association des jouets et livres qu’elles confi ent à

la caravane dès la première étape.

De leur coté, Patricia et Irène s’appuient sur la

visibilité de cet événement pour promouvoir

l’Alliance maladies rares (alliancemaladies-rares.

org), un collectif de 188 associations représentant

2 000 pathologies touchant deux millions de

malades. Il est possible de les suivre en tapant

le numéro de l’équipe (162)  sur le site www.

rallyeaichadesgazelles.com. Souhaitons bonne

chance aux 119 équipages et longue vie au Rallye

Aïcha des Gazelles.

• G.V.

Le rallye jour pour jour 15 mars : Paris - Casablanca

17 mars : Casablanca - Meknès en voiture

18 mars : 2 heures d’essai en condition réelle

19 mars : départ de Meknès

26 mars : arrivée à Essaouara

27 mars : bivouac avec toutes les participantes

28 mars : arrivée en ligne sur la plage

Article publié dans L’Argenteuillais n° 29 – Mercredi 28 janvier 2009

Article publié dans L’Argenteuillais n° 36 – Mercredi 18 mars 2009

Un rallye pour la solidarité

nous préparons depuis deux ans est surtout un

dépassement de soi  », souligne Aurèle Gillet,

qui remercie, au passage, tous les sponsors qui

ont participé au fi nancement de leur expédition.

«  Notre 4L, prêtée par l’école, a déjà participé

à l’édition 2008 de ce raid. Grâce à l’aide de

l’équipe pédagogique, nous avons remplacé

toutes les pièces usées, changé les amortisseurs

et le train arrière, refait toute l’électricité et rénové

tout l’intérieur  » explique Vincent Delhomelle.

« Toute notion de vitesse est exclue dans cette

compétition. Quant au classement, il sera établi

en fonction des capacités de franchissement et

d’orientation de chaque équipage  », ajoute-t-il.

Pour Paris, le regroupement des participants est

prévu le 18 février au Stade de France et le départ

le 19 à 14h.

• A.S.

L’édition 2008

• 1 000 4L

• 15 nationalités

• 2 000 étudiants (dont plus de 500 étudiantes)

• 58 tonnes de matériel scolaire et sportif ont été réparties auprès des enfants

du Sud marocain par l’association Enfants du désert

L e 19 février prochain, mille 4L quitteront

Paris ou Bordeaux pour une course de

10 jours à destination de Marrakech (Maroc),

dans le cadre de la 12e édition du «  Raid 4L

Trophy  », le premier événement étudiant sportif

et humanitaire d’Europe. Organisée depuis 1996,

cette manifestation réunit, autour de la mythique

Renault 4L, les étudiants de grandes écoles,

d’universités et de lycées professionnels de

plusieurs pays d’Europe. Les participants vont

parcourir 6 000 km avant d’atteindre Marrakech.

C’est dans les célèbres dunes de Merzouga

que seront distribuées les fournitures scolaires

collectées. L’an dernier, près de 58 tonnes de

matériel scolaire et sportif ont été réparties

auprès des enfants du Sud marocain grâce à

ce raid humanitaire. Quatre étudiants du Garac

d’Argenteuil, l’école nationale des professionnels

de l´automobile, seront de la partie, formant deux

équipages.

Le premier est formé d’Aurèle Gillet et de

Vincent Delhomelle, à bord d’une 4L berline

orange portant le n°  628. Le second est

constitué de Benoît Montenot et Vincent Gilbert, à bord d’une

4L fourgonnette bleue enregistrée sous le n° 627. « Ce projet que

Quatre pour le « Raid 4L Trophy »

« Toute notion de vitesse est exclue dans cette compétition

Quant au classement, il sera établi en fonction des capacités

de franchissement et d’orientation de chaque équipage »

© M

JM

T

Patricia et Irène s’appuient sur la visibilité de cet événement

pour promouvoir l’Alliance maladies rares, un collectif de 188 associations représentant

2 000 pathologies touchant deux millions de malades

Page 58: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

58 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Initiatives

17 mai). À 27 et 29 ans, détermination et volonté

d’entreprendre en toute liberté chevillées au

corps, ils veulent «  développer des collections.

Notamment « Sérieusement drôle » qui se sert de

la bd comme d’un puissant outil pédagogique ».

L’équipe anime déjà des ateliers dans des écoles

et aimerait développer des partenariats avec

l’Éducation nationale. Le premier tome, «  Écolo

attitude  », a reçu un très bon accueil et devrait

être rapidement épuisé. Ces Argenteuillais ont

du coup logiquement participé à la semaine du

développement durable. Enfi n, Karine et Shuky

tiennent à l’esprit familial de leur maison. Tout le

monde doit publier sur le site avant d’être édité.

Ils se déplacent en groupe sur les salons et logent

les uns chez les autres. Le système (B)D, quoi  !

• S.Le.

Juin 2007 : mise en ligne de www.30joursdebd.com

Septembre 2007 : naissance de Makaka avec la publication

des « Contes à dormir debout » tome 1

Printemps 2008 : le couple s’installe à Argenteuil

Juin 2008 : sortie d’« Écolo attitude »

Avril 2009 : publication de six bandes dessinées

«Nous soutenons les jeunes talents de la

bande dessinée ». Karine Laca et son mari

Shuky Medina ont un but précis, guidés par

leur amour des bulles, et se sont donnés les

moyens de l’atteindre. En septembre 2007, ils ont

fondé leur maison d’édition  : Makaka. Ce mois

d’avril, ils auront déjà sorti neuf albums, dont

quatre compilations de planches précédemment

publiées sur leur site Internet. «  C’est avec

30joursdebd.com que tout a débuté, en juin

2007 », rappelle Karine. Ce site est alimenté par

un collectif de soixante dessinateurs et cinq

scénaristes, dont Shuky, diffusant gratuitement

une planche par jour. « Il fallait pourtant leur offrir

le réseau traditionnel de diffusion », assure-t-elle.

L’album, l’objet tangible. Nous y voilà. Makaka

Editions était née... Alors que Karine consacre

tout son temps à la maison d’édition, Shuky a

conservé son travail. Pourtant à l’origine, c’est

lui le fou de bd. Leurs albums peuvent être

commandés en librairie, sur leur site Internet

et dans les salons. Car des salons, ils en font  !

Quasiment chaque week-end sur les routes avec leurs albums

sous un bras, et si possible un auteur sous l’autre. Angoulême bien

sûr, mais aussi Saint-Malo, Aix-en-Provence ou Puteaux (du 15 au

600 m², Patrick est en mesure de répondre aux

grosses commandes des professionnels. « Avant

de devenir la Maison du médical, le local était

occupé par un toilettage qui vendait également

des poissons, se souvient Patrick. Et avant

ça, c’était un tapissier dont le magasin était si

sombre que j’avais peur de passer devant lorsque

j’étais enfant. Jamais je n’aurai cru m’y installer »,

plaisante-t-il. Grâce à son expérience et à son

réseau dans le milieu médical, Patrick décroche

de nombreux contrats, principalement dans les

hôpitaux. « Lorsque je suis en déplacement chez

les clients, mon père s’occupe de la comptabilité

clients et fournisseurs alors que ma mère

prend en charge le standard téléphonique et

l’accueil. C’est une véritable affaire de famille qui

continuera de nous combler encore longtemps,

je l’espère ! »

• S.B.

La Maison du médical4 rue Defresne-Bast01 34 34 38 [email protected]

Tous les ouvrages de Makaka

sont disponibles sur www.makaka-editions.com

D es chaises roulantes, des béquilles ou

encore des tensiomètres, c’est ce qu’on

aperçoit lorsqu’on passe devant la vitrine

de la Maison du médical. Située dans le quartier

du centre-ville, rue Defresne-Bast, la société

y est implantée depuis 1995. Patrick Voisin, le

gérant, se félicite de sa petite entreprise de vente

en matériel médical qui compte de fi dèles clients.

C’est en 1952 que Patrick Voisin voit le jour à

Argenteuil. Il y habite avec ses parents, Marc

et Jeanine, et y fait ses études, tout d’abord au

collège Sadi-Carnot, puis au lycée Jean-Jaurès.

« J’ai toujours été attiré par tout ce qui touchait

au domaine de la santé et du médical », dit-il. Son

baccalauréat en poche, il est appelé à effectuer

son service militaire, obligatoire à cette époque.

À 26 ans, il décide de prendre des cours du soir

au sein du Cnam (Conservatoire national des

arts et métiers) et il obtient un diplôme d’État

de technicien de laboratoire. Grâce à la qualité

de son profi l, il devient chef de produit dans

un laboratoire. C’est en 1995 qu’il décide de

lancer sa propre entreprise de vente de matériel

médical pour les professionnels et les particuliers, avec le soutien

de ses parents. Avec un magasin de 60 m² ainsi qu’un entrepôt de

Article publié dans L’Argenteuillais n° 40 – Mercredi 15 avril 2009

Bd : une case en plus

Article publié dans Le Mag de septembre 2010

Mission santéDepuis quinze ans, la Maison du médical propose du matériel aux professionnels et aux particuliers. Patrick Voisin, le responsable du magasin, raconte son parcours.

Tous les ouvrages de Makaka sont disponibles sur

www.makaka-editions.com

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« Avant de devenir la Maison du médical, le local était occupé

par un toilettage. Et avant ça, c’était un tapissier. »

Page 59: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 59

Passions

Vous avez mis le pied à Argenteuil ? Paul Rivet

en a la trace. Cet Argenteuillais de toujours

a un joli défaut : il garde tout. Et collectionne

tout ce qui se rapporte à sa ville. Avec presque

10 000 pièces, c’est plus d’un siècle d’Argenteuil

qui se raconte dans ses boîtes et classeurs qui

déborderaient presque de son pavillon. Les

collections ? Un doux virus né durant l’enfance.

«  Mon père m’avait emmené à un concours

de pêche à Rambouillet. J’ai immédiatement

recherché toutes sortes de cannes, de hameçons

ou de moulinets  », se souvient-il. On n’ose

imaginer le résultat si le concours avait été de

moissonneuses-batteuses... Non, c’est plutôt

Argenteuil qui lui a tapé dans l’œil. « À la fi n des

années 70, on m’a offert une gravure de la ville.

Depuis, je n’arrête plus  : des cartes, des porte-

clefs, des pin’s, des factures ou une poupée, je

garde tout  », rappelle-t-il. À 69  ans, il possède

une impressionnante série de photos, mais

aussi des assiettes, des actes de propriété, des

actions d’entreprises ou des pots de moutarde

« d’un moutardier de l’avenue de Verdun ». Il détient aussi une plaque

de prix d’un concours d’aviculture datant de 1914. «  Une pièce

unique  », estime Paul, sans fi erté déplacée, non, juste heureux de

ses découvertes. Sa passion de la collection n’a

rien d’une manie compulsive. Non. C’est sérieux.

«  Je veux laisser une trace, notamment à mon

fi ls.  » Une trace de l’histoire d’Argenteuil qu’à

force d’amasser les documents, il connaît par

cœur. « La ville a changé. Quand j’étais gamin, on

y trouvait encore des tonneliers, un lavoir et on y

croisait des voitures à chevaux », assure-t-il. « Je

suis né rue des Rosiers, derrière la basilique. Elle

a maintenant disparu », regrette-t-il, ému comme

à chaque fois qu’il évoque cette voie. Ou l’épicerie

de ses grands-parents, rue de la Liberté. Pour

constituer son trésor, Paul Rivet compte sur sa

famille et court chaque dimanche les salons et

les brocantes. Un trésor pour transmettre donc :

Rémi, son fi ls, est incollable sur la Libération

d’Argenteuil. Mais surtout, sur les voitures de

pompier miniatures.... Il les collectionne.

• S.Le.

1939 : Paul Rivet voit le jour à Argenteuil

1946 : il débute sa première collection, sur la pêche

1968 : on lui offre une gravure d’Argenteuil. Premier élément d’une longue liste...

2009 : chaque dimanche, il court encore les brocantes et salons pour compléter

sa collection

Article publié dans L’Argenteuillais n° 35 – Mercredi 11 mars 2009

Article publié dans L’Argenteuillais n° 39 – Mercredi 8 avril 2009

Une liste à la Prévert

qui décolle  ». Pour réaliser son rêve, il vend sa

vieille Ax 1 500 euros, et se paye une boucle le

28 septembre 2002, veille de la Saint-Michel.

« Quand il décolle, tu es plaqué contre le siège.

J’ai pu aller dans le cockpit : on a l’impression de

faire du surplace alors qu’il fait du 2 200 km/h,

Mach 2.2. ! ».

2000, c’est l’accident : 113 morts. En 2003, année

de naissance de sa petite fi lle, Michel a une

nouvelle occasion de monter à bord, « j’espérais

pouvoir l’y emmener. On savait qu’ils arrêteraient

les vols, mais on pensait que ce serait vers

2010.  ». L’annonce fut faite fi n mars 2003, une

nouvelle terrible pour Michel qui gardera un

souvenir impérissable de cet appareil d’où l’on

pouvait voir, à 17 000 km d’altitude, la courbure

de la Terre.

• G.V.

1976 : assiste au premier décollage commercial du Concorde

2002 : vol en Concorde

2003 : annonce de l’arrêt de l’exploitation commerciale, à la suite du grave accident

de Roissy

P our fêter les 40  ans d’un vieil ami (le

Concorde), Michel Rolland n’a pas hésité

le 2 mars dernier à faire 1 400 km dans la

journée au volant de sa «  concorde-mobile  »

(en photo). En effet, Michel a suivi la carrière

de ce fameux supersonique depuis sa première

apparition télévisée en 1969. Déjà l’adolescent

apprécie les courbes de l’appareil et ses

capacités hors normes : 2 200 km/h, Paris-New

York en 3h45.

En 1976, Michel est chauffeur de bus sur des longs

trajets. Grâce à un poste dans son département,

il se rapproche de sa famille. Cette même année,

il assiste au premier vol commercial du Concorde

et entend sa vibrante mélodie qui accompagnera

ses trajets en bus d’abord, puis en camion pour

la société Bourcier où il travaille depuis l’année

2000. Dès qu’il peut, il s’installe non loin de

l’aéroport pour contempler le décollage et sentir

ces vibrations si intenses qu’elles déclenchent

les alarmes de voitures.

Pendant des années, le Concorde décollait de

Roissy à 11h15 chaque jour, on disait même

qu’il donnait l’heure. Cette passion pour un avion exceptionnel est

si contagieuse qu’à 11h15, on criait  : « Michel, il y a ton Concorde

Il plane pour le Concorde

Chinant les marchés et les brocantes depuis plus de 40 ans, Paul Rivet s’est constitué chez lui un véritable musée personnel sur

l’histoire de la ville.

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Cette passion pour un avion exceptionnel est si contagieuse qu’à 11h15, on criait : « Michel,

il y a ton Concorde qui décolle »

Page 60: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

60 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Passions

par ses soins. Sa préférée  ? Une d’Héloïse, un

véritable modèle de vie pour Mireille. «  L’héroïne

d’Argenteuil était très connue au XIIe siècle pour

sa grande culture. Elle connaissait déjà le latin,

le grec et un peu d’hébreu à seulement 17  ans,

c’est exceptionnel. Son oncle, Fulbert, a voulu

la pousser dans ses études en engageant Pierre

Abélard, un théologien. Mais ils sont tombés

amoureux. Héloïse étant enceinte, Pierre a été

chassé et émasculé », raconte la collectionneuse.

Il est entré dans les ordres et a envoyé sa femme

au couvent d’Argenteuil. Dont elle est devenue

prieure. « Toute leur vie, ils se sont échangés des

lettres d’une extrême richesse. Un régal. »

Autodidacte, Mireille profi te de sa retraite pour

assouvir sa grande curiosité intellectuelle.

«  La culture est une ouverture essentielle sur

le monde  », assure-t-elle, en guise de maxime

personnelle. Quand elle est arrivée à Argenteuil,

elle s’est tout de suite inscrite à la bibliothèque.

Car parfois Mireille baisse le nez, oui, mais c’est

seulement pour se plonger dans les livres...

• S.Le.

1937 : Mireille Dar voit le jour à Pau

1989 : installation à Argenteuil avec son mari

1992 : début de la collection d’épitaphes

E lle se balade dans les rues, le cœur ouvert

à l’inconnu, le nez en l’air et le carnet de

notes à la main. Mireille Dar (et non Darc, la

comédienne) assouvit sa passion communicative

de l’Histoire en empruntant des chemins de

traverse et en recopiant épitaphes et inscriptions.

« À Argenteuil, je retiendrais notamment celle de

la basilique Saint-Denys et qui concerne la grand-

mère et le père du révolutionnaire Mirabeau ». Sa

voix est calme, ses termes parfaitement choisis

et pesés. Parfois, la passion transparaît dans le

timbre de la voix. C’est ici le cas. Par exemple,

quand l’Argenteuillaise évoque la plaque du

boulevard Karl-Marx signalant le passage

de l’auteur barbu du «  Capital  » en 1882 ou

l’inscription à la chapelle Saint-Jean-Baptiste où

est enseveli Addalalde, un diacre très humble qui

excellait dans l’art de la musique. « Je fais ensuite

des recherches sur ce qui est inscrit et en parle

dans mes correspondances  », explique cette

inconditionnelle de l’écrit, sous toutes ses formes.

Les livres, bien sûr, pour tout savoir, ou presque,

de l’histoire des gens dont elle a conservé un

fragment de vie. « J’ai commencé en 1992 », se rappelle-t-elle. « Et

je le fais dans le monde entier, comme en Angleterre et en Inde, dont

mon mari est originaire ». 1 650 inscriptions ont été ainsi répertoriées

et un autre qui recommence  », rassure-t-il.

Avant de devenir un spécialiste du 21 décembre

2012, Guillaume Thuillet a suivi des études de

commerce à Argenteuil. Par la suite, il a travaillé

dans l’informatique, puis a créé en 2003, sa

propre société Internet. Depuis deux  ans, il se

consacre à sa passion pour l’écriture et continue

de publier des vidéos sur les rapports Webbot, un

programme informatique américain qui, selon ses

créateurs, serait en mesure de traduire la pensée

collective et ainsi prévoir des événements.

Actuellement, Guillaume Thuillet prépare, dans

un autre registre, deux nouveaux ouvrages inti-

tulés « Vacances politiques » ainsi qu’un thriller et

recherche toujours un éditeur.

• S.B.

www.vternet-tv.com

1978 : naissance à Montpellier

2003 : création d’une société Internet

Septembre 2008 : premier e-book intitulé « Edeners Age du Bronze »

Décembre 2008 : réalisation d’une « Enquête sur le 21 décembre 2012 »

C ’est le buzz du moment  ! La date du

21 décembre 2012 fascine de plus en plus.

Romans, fi lms, émissions... Tout est bon

pour alimenter le sujet. Il y a deux ans, Guillaume

Thuillet, un Argenteuillais d’une trentaine d’an-

nées, s’y est intéressé en publiant sur son site

Internet un e-book (un livre sous forme de fi chier

informatique) intitulé « Edeners Age du Bronze »,

un roman d’heroic fantasy/manga dans lequel il

présente, entre autre, des informations cachées

sur 2012.

Trois mois plus tard, il sort son deuxième e-book,

intitulé « Enquête sur le 21 décembre 2012 », ce

qui lui vaut d’être repéré par les média et ainsi

enchaîner les interviews pour la télévision et la

radio. « Ce sujet touche un public plus large que

mon précédent ouvrage. Tout ce qui se rapporte

à 2012 me passionne au point que j’ai écrit mon

livre (152 pages) en l’espace d’un mois », indique

l’auteur.

Dans ses écrits, il explique notamment la signi-

fi cation du 21 décembre 2012 pour la civili-

sation maya. « Le calendrier maya est divisé en

treize périodes, qu’on appelle des baktuns. Cette date représente

simplement la fi n du treizième baktun. C’est un cycle qui se termine

Article publié dans L’Argenteuillais n° 43 – Mercredi 6 mai 2009

La vie des autres

Article publié dans L’Argenteuillais n° 67 – Mercredi 13 janvier 2010

Maya, la bellePassionné par les civilisations anciennes et la mythologie, Guillaume Thuillet, un écrivain argenteuillais, propose une enquête poussée sur la date du 21 décembre 2012.

Le poids des mots et le choc des bios sont la passion de cette

amoureuse du verbe depuis bientôt 20 ans.

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V

« Tout ce qui se rapporte à 2012 me passionne au point que

j’ai écrit mon livre (152 pages) en l’espace d’un mois »

Page 61: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 61

Passions

des structures sociales d’hébergement. « C’est un

monde très sombre qui ne va pas avec mon côté

créatif et artistique mais j’aime écouter les gens et

aller au fond des choses pour leur venir en aide »,

précise-t-elle. En 1982, elle s’installe à Argenteuil

avec sa famille et consacre ses loisirs à chiner

dans les brocantes de vieux objets à décorer.

Depuis 2003, elle organise des expositions dans

son jardin et se réjouit de leur impact  : «  J’ai

été surprise qu’autant d’Argenteuillais soient

intéressés par ce que je fais. C’est une grande

satisfaction. » Grâce à sa passion, Hélène Louis-

Bert se sent épanouie. Elle continue de créer et

de décorer ses objets dans son atelier et prépare

de nombreuses expositions dans toute la France.

Dans un futur proche, elle espère même pouvoir

mettre en vente ses créations sur Internet.

• S.B.

[email protected] 76 28 44 81

28 juin 1949 : naissance à Montrouge (Hauts-de-Seine)

1977 : diplôme de psychologie à l’université Paris V

1982 : installation à Argenteuil

2003 : lancement de l’activité « décoration d’objets »

Peindre, rénover ou encore décorer sont

devenus le quotidien d’Hélène Louis-Bert.

À 61  ans, elle met en pratique ses talents

artistiques pour son plus grand plaisir et celui

des autres. En juin dernier, ses créations ont

remporté un vif succès lors du marché des

curiosités, avenue Gabriel-Péri. «  Je peins sur

des objets du quotidien tels qu’une boîte à bijoux,

une table ou encore un arrosoir », explique-t-elle.

Fille d’instituteurs d’un quartier de Montrouge

(Hauts-de-Seine), elle est élevée dans la rigueur

imposée par ses parents. «  J’aime l’art depuis

que je suis enfant car j’ai toujours été intéressée

par tout ce qui était beau. Je créais même mes

propres broderies  », dit-elle. Adolescente, elle

suit des cours de théâtre et se passionne pour

les collections d’art grec et égyptien exposées au

musée du Louvre. « L’art était mon seul refuge »,

confi e-t-elle. Une fois son baccalauréat en poche,

elle se lance dans des études d’orthophonie et de

psychologie à l’université Paris V. « Mes parents voulaient absolument

que je sois médecin  », se souvient-elle. Ce n’est pas pour autant

que la jeune femme abandonne l’art puisqu’elle donne des cours de

techniques artistiques et manuelles dans un collège de Vitry-sur-

Seine afi n de fi nancer ses études. Après avoir décroché son diplôme,

elle commence à travailler en tant qu’éducatrice-psychologue dans

Article publié dans Le Mag de janvier 2010

Article publié dans L’Argenteuillais n° 84 – Mercredi 14 juillet 2010

J’aurais voulu être une artistePassionnée d’art, Hélène Louis-Bert s’est lancée dans la décoration personnalisée d’objets neufs et anciens. Rencontre dans son atelier.

France à l’âge de 30 ans, Julie a maintenant posé

ses claviers à Londres. Fatalement, elle a créé un

nouveau blog sur ses aventures dans la capitale

anglaise. « J’ai suivi mon fi ls », détaille-t-elle. Son

utilisation de l’outil Internet ressemble comme

deux pixels à celle des férus du net, pour qui la

toile est devenue un monde à part entière, une

place publique où ils s’expriment, partagent leurs

enthousiasmes ou énervements. « Sur la toile, je

me connecte, me socialise et apprends beaucoup.

J’ai des amis photographes en Australie, Japon,

Norvège, France ou Californie », s’émerveille Julie.

Incongru pour son âge ? Elle en rigolerait presque.

« On croise beaucoup de retraités sur le net. On

peut surfer après 70 ans. J’ai une amie de 86 ans

qui vient de s’y mettre », assure-t-elle. Le web est

aussi un moyen de maintenir un lien avec la France

et Argenteuil, auxquelles elle reste très attachée.

Julie a par exemple participé à la fête sur les bords

de Seine en mai dernier. Tournée vers le monde

mais aussi sa famille et ses petits-enfants, ils seront sa « priorité pour

2010 ». Dis mamie, c’est quoi un « geek » ?

• S.Le.

http://julie70.blogspot.com http://argenteuilblog.blogspot.com

« Vous pouvez aller voir mes photos du

Flickr ! » « Où ça ? » Julie Kertesz a 75 ans

et parle un langage que les plus de 30  ans ne

peuvent pas connaître. Enfi n, pour certains. Celui

d’Internet, du réseau mondial qui relie des millions

de terriens pour qui souris et onglets n’ont rien

à voir avec les étals des bouchers. «  Je l’utilise

beaucoup depuis 2004, mais je l’ai découvert

dans les années 1990 au Cnam (Conservatoire

national des arts et métiers). En plus de mes

différents blogs en français et en anglais, je

mets des vidéos sur Dailymotion, des récits sur

Box.com et depuis cinq  ans des images sur

Flickr.com. J’en ai plus de 35 000, vues par des

milliers de personnes chaque jour. Sans compter

les groupes de discussion auxquels je participe

et ceux que j’ai créés  », explique-t-elle. Sur ses

pages, l’on retrouve souvent Argenteuil, où elle est

arrivée en 2001 au fi l de son histoire familiale, et

où elle est restée sept  ans. Julie était alors une

fi gure du monde bien réel de la commune. « Je me suis investie dans

diverses associations, comme Agora, Argenteuil sans frontières

ou celle des travailleurs maghrébins  ». Native de Transylvanie en

Roumanie et de langue maternelle hongroise, elle s’est fondue dans

la diversité argenteuillaise comme un poisson dans l’eau. Arrivée en

Mamie blogueuse & globe-trotteuse À 75 ans, Internet n’a plus de secret pour elle. Julie anime de nombreux blogs où elle y raconte sa passion pour Argenteuil.

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Page 62: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

62 • L’Argenteuillais • Hors-série 2011

Passions

comptabilité, mais comme il fallait vivre, j’ai pris

ce qui s’offrait à moi. Ici au Brazza, j’entame ma

dixième année d’exercice. Je m’y sens bien…

L’endroit est calme et les clients sympas. Notre

chiffre d’affaires a baissé depuis l’application de

la loi interdisant de fumer dans les lieux publics.

Mais cela ne dérange pas car nous avons gagné en

qualité de vie. J’aime bien évoluer dans ce milieu

qui permet le contact et l’échange avec des gens

de différents milieux. Je trouve cela enrichissant,

les journées ne sont pas routinières. » Richard se

passionne également pour les spectacles vivants

et le jazz. « Je fréquente souvent la Cave dîmière

et le Figuier blanc : ces deux lieux culturels de la

ville proposent une bonne programmation ».

• A.S.

Le Brazza41 rue Antonin-Georges-Belin01 39 61 06 25

1962 : naissance à Argenteuil

1979 : obtention du bac (comptabilité)

1980 : embauche comme serveur au Café de Paris à Argenteuil

2000 : embauche au Brazza à Argenteuil

S erveur au bar-tabac-brasserie Le Brazza,

Richard Vadé a participé, le 30 novembre

dernier, à l’enregistrement de Questions

pour un champion sur la chaîne France 3. C’est

en août qu’il s’est inscrit par Internet à ce jeu de

questions-réponses, pour tenter sa chance. En

octobre, l’agence Fremantel-Media, qui produit ce

programme, l’invite à prendre part aux premières

sélections. « Nous étions 120 candidats au départ,

83 ont été éliminés à la phase des questions sans

enregistrement et 28 autres à celle des questions

avec enregistrement. Je fais partie des candidats

retenus pour passer le 7 janvier prochain à 18h sur

France 3. J’ai dignement représenté notre ville,

mais je préfère laisser aux Argenteuillais le plaisir

de découvrir eux-mêmes la surprise », explique-

t-il sans se départir de son sourire. À 48 ans, ce

passionné des questions-réponses ne rate jamais

une occasion d’enrichir sa culture. « J’arrive à 6h

au Brazza pour recevoir la presse et la ranger sur

les étals. Mon premier réfl exe : feuilleter les pages des journaux. Je

survole rapidement les titres mais ça me suffi t pour mémoriser pas

mal de choses ». Richard a découvert le métier de serveur, à l’âge de

18 ans, au Café de Paris, en centre-ville. « Je voulais exercer dans la

conscience de la performance  : plus d’un point

par seconde ! Un jour à Dax, l’autre en Belgique,

elle rentre souvent un trophée sous le bras. De

quoi éviter de se mettre les nerfs en pelote. « Je

dors peu, et si j’ai décidé de fi nir un tricot, je ne

vais pas me coucher ! », confi rme Jacqueline, qui

crée ses propres modèles, et même ses propres

points. Cette Lucky Luke de la torsade est loin de

la jouer cow-girl solitaire. Quand elle ne tricote pas

pour la famille, c’est pour l’association Femmes

solidaires ou les jeunes malades des hôpitaux

de Paris. Pour Festiv’ Centre-ville, elle a même

aidé les enfants de son quartier à confectionner

pour Pâques des poussins… en laine, bien sûr.

Énergique, décidée et dynamique, elle projette

même de monter un concours à Argenteuil dans

les prochaines années. Comme une suite logique.

Quoi de plus normal, fi nalement, pour une femme

qui a mené sa vie de fi l en aiguille.

• S.Le.

1936 : naissance

1961 : mariage à Argenteuil

2006 : lancement dans les concours de tricot

D e son enfance en Belgique aux podiums de

ces fameuses compétitions de vitesse de

tricot, Jacqueline a sacrifi é un bon nombre

de pelotes de laine pour le plaisir, tout d’abord,

mais également pour le sport… « C’est ma grand-

mère qui m’a appris  », se souvient Jacqueline.

À six  ans, elle confectionne les habits de ses

poupées. Plus qu’une passion, une vocation

puisqu’après son école de tricot et de couture

en Belgique, elle va travailler pour différentes

maisons du Sentier, à Paris. C’est qu’entre-

temps, elle s’est mariée et a rejoint Argenteuil. Ce

n’est qu’à la retraite, il y a quelques années, que

Jacqueline s’est piquée de vitesse. La curiosité

la pousse alors à tester les concours de rapidité.

«  Maintenant, je ne peux plus m’en passer  !  »,

avoue-t-elle. Sorte de Coubertin de la maille,

Jacqueline y cherche les rencontres, « avec des

gens venus de toute l’Europe  », les échanges

et se « marrer ». Pas forcément pour la victoire,

même si les coupes s’accumulent sur ses étagères. Le principe

des compétitions est simple  : faire un maximum de points en trois

minutes. Précisons pour les spécialistes qu’il s’agit de point mousse.

En vitesse de croisière, Jacqueline fl irte avec les 210 points. Ayez

Article publié dans L’Argenteuillais n° 96 – Mercredi 22 décembre 2010

Je passe à la télé

Article publié dans L’Argenteuillais n° 106 – Mercredi 27 avril 2011

Il n’y a que maille qui m’aille

Dans Questions pour un champion, Richard Vadé sera l’un des favoris de l’émission, diffusée le 7 janvier prochain sur France 3.

Jacqueline Ornet, 74 ans, est une enfant de la maille. Déjà passionnée de tricot quand elle était gamine, elle en a fait son métier et multiplie les prix dans les concours de rapidité.

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Page 63: Été 2011 Hors-série - Argenteuil...L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 3 Sports O céane Charoy, 13 ans, a débuté la gymnastique rythmique à l’âge de 6 ans au Com

L’Argenteuillais • Hors-série 2011 • 63

Passions

L’Argente

garée devant la maison, une donnée utile pour

faire de la route le lendemain  », explique-t-elle.

Mais la rencontre est dense et émouvante. Leïla

repart chamboulée. Un papy égyptien ressemble

à son grand-père : la poignée de main avec le vieil

homme émeut Karim. L’épreuve sportive passe

à la dimension humaine. Même pour les deux

époux. Habituellement très autonomes, avancer

24h/24 ensemble recèle de petites diffi cultés,

surmontées au fi l de l’aventure. Finalement, vivre

avec 1 € par jour est loin de les effrayer. « On ne

le dépensait presque jamais  ! » Le retour ? Plus

laborieux. Reprendre la vie d’avant, accepter les

imperfections du quotidien. « Pendant le jeu, on

ne pensait qu’à l’étape à réaliser avec son lot de

surprises. Cette expérience nous a bousculés. Et

j’ai fait ce que je n’aurais jamais osé faire avant :

démissionner de mon travail », confi e Leïla.

• S.P.

1982 : naissance de Leïla à Argenteuil et Karim à Paris

2009 : mariage à la mairie d’Argenteuil

Janvier 2011 : début de l’aventure « Pékin Express »

L ui lance les idées, élabore les projets et amorce

l’étincelle. Elle transforme l’essai, concrétise

les rêves et pilote le duo. C’est comme

cela qu’est lancé le projet «  Pékin Express  ». Il

faudra neuf mois entre l’envoi de la candidature

et le début de l’aventure, entre castings, tests et

autres questionnaires. Mais dès le début, Leïla

est confi ante. Aujourd’hui rentré à Argenteuil, le

couple suit les épisodes d’un œil amusé. « Ça fait

bizarre de voir le parcours des autres parce qu’on

en parlait et là, on a les images », raconte Karim.

Dans leur entourage, personne ne sait jusqu’où ils

sont allés. Chut… ! Pour lui, le jeu, c’est 10 kg de

perdus, pour elle, 200 g de pris. Chacun a vécu

l’expérience à sa façon. Karim, sportif, menait le

binôme dans une énergie débordante – un peu

râleur ? – tandis que Leïla apportait sa tchatche

et sa débrouille – et une bonne dose de féminité.

À la troisième étape, leurs plus redoutables

concurrentes, Julie et Nathalie, sont éliminées.

L’espoir renaît. Leïla avoue avoir un temps vécu l’expérience comme

une unique compétition, sans trop se préoccuper des habitants.

Ça ne durera pas. Au Kenya, ils frappent à la porte de la famille du

pasteur Paul et de sa femme Sophie, « parce qu’ils avaient une voiture

Article publié dans L’Argenteuillais n° 110 – Mercredi 1er juin 2011

En terres inconnuesRelever un nouveau défi à deux. Un projet qui sort du cadre, qui transporte dans une autre dimension… Puis reprendre le cours de la vie. Karim et Leïla, tous deux Argenteuillais, l’ont imaginé avec « Pékin Express, la route des grands fauves », l’émission actuellement diffusée sur la chaîne de télé M6.

© J

MT

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• la 4e année (création le 21 mai 2008)

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Lexique

AAbdelmoumeni Ella p. 6

Acuti p. 38

Agbegnenou Clarisse p. 11

Amiot René p. 18

Attali Laurent p. 29

Audin Josette p. 17

BBarillet Charlotte p. 15

Beauvillain Manon p. 40

Bédier Romain p. 43

Belkache Ouardia p. 12

Bellal Miloud p. 15

Bendriss Kamel p. 30

Biéron Roger p. 12

Boubekeur Mehdi p. 3

Boudour Abdellah p. 23

Boumdil Moustapha p. 9

Briot Vanessa p. 27

Brunel Amanuel p. 10

Brunel André p. 44

Buono Geneviève p. 43

CCalvo Florentino p. 29

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Carlier Guy p. 55

Castaño William p. 37

Chalude Joël p. 47

Charoy Océane p. 3

Chatelain François p. 49

Chausson René p. 26

Chicheportiche Frank p. 39

Ciciliani Patricia p. 57

Cordurié Paul p. 40

Coureux Maéva p. 42

DDairain Yvette p. 14

Dar Mireille p. 60

Defresne Jacques p. 14

Del Franco Giovanni-Michel p. 44

Delhomelle Vincent p. 57

Delsarte Steven p. 56

Del Zappo Roland p. 17

Di Girolamo Rémi p. 10

Dozet Florence p. 54

Ducourret Pierre p. 13

Dulud Laurent p. 51

Duval Léon p. 18

EElharar Irène p. 57

FFerber Bénédicte p. 29

Fort Evelyne p. 45

Fumoleau Jean p. 13

GGamarra Pierre p. 42

Gars Anthony p. 9

Gatti Lucchino p. 8

Gautheron-Fort Martin p. 32

Ghania Walid p. 7

Gilbert Vincent p. 57

Gillet Aurèle p. 57

Gillet Grégory p. 53

Glif Namir p. 52

Gorski Roman p. 37

Guédon Denis p. 53

Guffroy Thierry p. 30

Guignard Jeanne p. 22

HHalbin Hélène p. 48

Hams p. 34

Harbili Karim p. 63

Harbili Leïla p. 63

KKambach Moshgelan p. 36

Kazablanca Félix p. 28

Kertesz Julie p. 61

KhaOraH p. 33

Konan Aude p. 41

LLaca Karine p. 58

Lamassonne Julien p. 27

Langlais Thierry p. 51

Le Ber Philippe p. 5

Legrand-Dreher Lucienne p. 18

Liponne Julien p. 4

Loez André p. 19

Louis-Bert Hélène p. 61

MMaillard Clément p. 5

Marestaing Nathalie p. 56

Marques Christiane p. 41

Marton Liliane p. 15

Medina Shuky p. 58

Mogelan Héléna p. 47

Montenot Benoît p. 57

Moreau Lucienne p. 49

Mauduit Christian p. 4

NNhari Sakina p. 20

Noirjean Jeanine p. 21

OOrnet Jacqueline p. 62

Ouakli Fatiha p. 21

PParnaudeau Anne p. 51

Pelous Cécile p. 24

Perrot Lucie p. 8

Petitclerc Jean-Marie p. 25

Pinsard Florian p. 7

Planchon Paul p. 46

Pourquoi pas ? p. 31

QQuilbeuf Jérôme p. 50

RRama Fabrice p. 35

Raymond Olivier p. 28

Rebeyre Catherine p. 38

Rivet Paul p. 59

Rolland Michel p. 59

Rosemberg Jim p. 34

Rozand Stéphane p. 39

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SSaccomandi John p. 11

Salzet André p. 45

Sandretti Alain p. 22

Sellah Hanane p. 19

Sidney p. 54

Slimani Inès p. 23

Soltani Kerredine p. 33

TTachoire Adrien p. 6

Tâm p. 37

Teixeira Adelina p. 20

The Cleaner p. 31

Thuillet Guillaume p. 60

Tonsi Inès p. 16

VVadé Richard p. 62

Valbon Robert p. 46

Valdebenito Maria-Angelica p. 16

Vienney Claude p. 24

Vieu Catherine p. 36

Voisin Anthony p. 50

Voisin Patrick p. 58

YYoshida Susumu p. 35

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