Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques
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Le patrimoine Les tissus et les sites emblématiques
Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
OBJECTIFS ET CONTENU DE L’ÉTUDE
Cette réflexion préalable s’inscrit dans le cadre
de la révision générale du Plan d’Occupation
des Sols (POS) de la Ville de Marseille. Elle doit
alimenter le Projet municipal qui sera élaboré en
cohérence avec le Schéma de cohérence territo-
riale (SCoT) et, en particulier, avec le futur Projet
d'Aménagement et de Développement Durable
(PADD) pour lequel le débat est prévu au cours de
l’été 2010. Elle s'inscrit aussi pleinement dans la
Loi Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000
(SRU) que relaie la loi Grenelle 2 promulguée le
12 juillet 2010.
Une nouvelle approche du patrimoine dans le futur PLUL’étude vise à identifier et localiser les éléments
du patrimoine architectural, urbain et paysager
non protégés dans le POS en vigueur, en vue de
Le patrimoine, partie intégrante du Projet municipal Aujourd’hui, la raréfaction du foncier vierge et la nécessité d’adapter l'habitat aux nouveaux modes de vie impliquent de reconstruire la ville sur elle-même et de la rendre plus compacte et plus dense. La Ville de Marseille prévoit la poursuite de la dynamique de développement en cohérence avec le SCoT (environ 60 000 logements supplémentaires et 50 000 créations d'emploi), mais elle entend aller plus loin. Faire plus de ville sur la ville en y intégrant notamment la mise en valeur de la ville héritée. Construire plus mais mieux. Intensifier mais en améliorant le cadre de vie de la population. Concilier le renouvellement nécessaire des quartiers et le respect de leur identité. Cela signifie que l'héritage urbain aura un rôle important à jouer. Une valorisation du patrimoine local non protégé pourrait même être intégrée dans les dynamiques urbaines comme un élément de projet, en cohérence avec les objectifs du PLH, en particulier dans les secteurs de la ville qui doivent redevenir attractifs. C'est le cas du «Projet Centre-ville-Vieux Port» qui doit renforcer le rayonnement de la ville ancienne pour en faire le cœur d'une métropole de plus d'un million d'habitants. L'adhésion de la population aux projets urbains sera d'autant plus facilitée que le patrimoine local figurera dans les documents d'urbanisme comme un vecteur de développement économique, au même titre que le tourisme, l'hôtellerie ou la culture.
M A R S 2 0 1 1 /
2Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
n Le quartier des pêcheurs de Mazargues.
leur mise en valeur, dans un contexte de renouvellement
urbain, en considérant le rôle prépondérant qu’ils peuvent
jouer dans le renforcement de l’attractivité de Marseille, le
développement économique et touristique, et l'améliora-
tion de la qualité de vie des habitants. En effet, la culture et
le patrimoine local s’imposent de plus en plus comme
des composantes incontournables de la valorisation des
territoires.
Ce patrimoine sera ensuite intégré dans le Projet de Ville et
dans le futur PADD du PLU, comme un élément de projet
pour le développement urbain et comme un atout pour
faire reconnaître l'identité marseillaise.
Une valorisation à définirLe patrimoine traité dans l'étude n'est pas inscrit dans les
périmètres des ZPPAUP. Il s'agit de tissus urbains, d'ensem-
bles de bâtiments et de leur environnement proche ou
d'ensembles paysagers remarquables, souvent spécifiques
à Marseille. Ils sont, pour la plupart, situés sur les franges du
centre-ville (péricentre), en balcon sur la ville ou sur la mer,
et dans les zones d'interface ville-nature.
Il conviendra de définir soigneusement la nouvelle affec-
tation de ces espaces dans le futur règlement du PLU, ainsi
que le niveau de protection et le degré d'investissement
souhaitables, avant de déterminer les sites les plus emblé-
matiques de Marseille qui feront l'objet d'une action plus
volontariste.
Quelle approche ? Quelle ambition ?
Liste des éléments du «patrimoine local» ou zones de
patrimoine renforcées inscrites au PLU ?
Outil de sensibilisation ou règle du jeu argumentée ?
Simple dispositif de veille ou étude urbaine avec des
zones de projet ?
3Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
Contexte
L'ENJEU DU PATRIMOINE AUJOURD'HUI
Développement de la ville et préservation du patrimoine : deux objectifs à concilier
Le patrimoine et le développement durable apparaissent
aujourd’hui comme deux notions consensuelles, unani-
mement utilisées par les décideurs et par les responsables
locaux. La nécessité de protéger et de transmettre le pa-
trimoine, l'héritage culturel défini comme un bien com-
mun, est aujourd’hui une idée largement répandue. Tout
responsable urbain, élu ou technicien, semble désormais
persuadé qu’une ville qui valorise ses héritages architec-
turaux et urbanistiques se donne les moyens de mieux
préparer son avenir. En même temps, la volonté de propo-
ser des modèles de développement durable «qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs», s’affiche de plus
en plus dans les discours des mêmes acteurs. Les actions
entreprises par la plupart des villes françaises semblent
aujourd’hui intégrer ce nouveau paradigme, que ce soit
en terme de transport, de gestion des déchets, et d’urba-
nisme. Cet intérêt pour la notion de développement dura-
ble, relativement récent à l’échelle européenne, s’inscrit en
France dans un registre plus qualitatif que dans le nord de
l'Europe où cette notion est beaucoup plus scientifique ou
technique. Des notions comme la qualité de vie, l’espace
public, la requalification urbaine et le patrimoine y sont
davantage mises en exergue.
Analogies et concurrences
Patrimoine et développement durable sont deux notions
qui présentent de fait certaines analogies. Elles expriment
la même volonté de mieux intégrer la dimension tempo-
relle, de mieux articuler le passé, le présent et le futur des
sociétés, dans une logique de transmission et de solidarité
entre les générations. Le patrimoine peut être considéré
comme une ressource non renouvelable, qu’il s’agirait
de faire durer, de «sauvegarder, d’économiser et de
valoriser» (ce sont les termes de la loi SRU, article L. 121.1
du Code de l’urbanisme). La préservation et la transmis-
sion du patrimoine seraient même devenues des modes
de légitimation privilégiés de la durabilité des projets. Le
patrimoine est une ressource symbolique étroitement
liée à la question de la mémoire et de l’identité - que les
élus locaux utilisent volontiers - mais c'est également une
ressource économique. Sous l’angle du tourisme, la «pa-
trimonialisation» représente l'un des modes de valorisation
des espaces urbains «sous-affectés» ou «désaffectés».
Toutefois, cette proximité apparente des deux notions fré-
quemment associées dans les discours (sans pour autant
être véritablement articulées), peut masquer une certaine
contradiction dans les actes. Protéger un nombre croissant
d’éléments patrimoniaux ne va-t-il pas à l’encontre de l’un
des objectifs majeurs du développement responsable à
l'échelle des agglomérations, à savoir la recherche d'une
nouvelle densité urbaine? Des intentions comme la promo-
tion de la compacité, le renouvellement de l'offre de loge-
ments dans les centres anciens ou l'implantation des équi-
pements attractifs et des emplois peuvent se heurter à la
volonté par ailleurs affichée de préserver des tissus urbains,
y compris ceux qui sont hérités des deux derniers siècles. En
effet, la notion de «ville durable» ne renvoit pas forcément
à l’idée de «pérennité des formes urbaines» mais plutôt à
celle de maintien des villes dans la durée. C’est bien le pro-
cessus de reconstruction permanent, exprimé à travers l’ex-
pression de «renouvellement urbain», qui est au cœur de la
problématique de la durabilité. Ce principe de «reconstruire
la ville sur la ville» - qui implique densification, réutilisation
et construction sur des strates superposées - peut par con-
séquent entrer en contradiction avec le souci de conserver
une gamme de plus en plus large d’héritages urbains*.
* Les villes européennes sont le résultat de siècles de reconstitution permanente par substitutions ou transformations lourdes et cela ne
fait qu'une cinquantaine d'années qu'elles sont regardées comme des héritages cumulés de nombreuses époques.
4mars 2011
L'élargissement du champ patrimonial
Très longtemps cantonnée à un nombre fini d’éléments
et essentiellement limitée aux monuments historiques,
la notion de patrimoine a connu, au cours des dernières
décennies du XXe siècle, un élargissement sans précé-
dent. Sorti du champ restrictif du monument historique,
le patrimoine est devenu à la fois plus proche de nous dans
le temps, plus étendu spatialement, et aussi plus diversifié
thématiquement (quartiers sériels ouvriers, cités-jardins,
ensembles de logement sociaux, architecture balnéaire ou
ferroviaire, jardins et parcs historiques, bâtiments et sites
industriels, ensembles portuaires, écluses, berges, fortifica-
tions...). Depuis les années 1970, la notion de patrimoine
tend ainsi à couvrir des espaces de plus en plus vastes,
qui relèvent à la fois du monumental et du quotidien,
de l’exceptionnel et de l’ordinaire.
Le processus classique consiste à reconnaître un patrimoine
architectural pour ensuite le protéger. Les corps de règles se
mettent en place peu à peu pour un ensemble qui n’est plus
seulement un objet architectural mais aussi un territoire,
poussant ainsi le tissu ordinaire de la ville ancienne à se
constituer en nouveau patrimoine : inscription, classement,
Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et
Paysager (ZPPAUP). Ce mouvement d'extension du pa-
trimoine a inévitablement tendance à entrer en contra-
diction avec d’autres utilisations de l’espace, avec des
projets de développement, de requalification ou de réuti-
lisation d’espaces. En même temps, l’extension du champ
patrimonial peut accentuer la crainte de la transformation
des centres-villes en «musées» et celle de la spécialisation
économique (culture, tourisme, loisirs, commerces haut
de gamme...) et socio-démographique à l’œuvre depuis
trente ans.
Le coût de la mise aux normes des bâtiments de caractère
patrimonial et les besoins en surface ont poussé les en-
treprises à rechercher des localisations hors des espaces
«historiques» des villes-centres, même si le processus de
patrimonialisation n’est pas le seul facteur d’extension dans
la périphérie des villes.
À Marseille aussi, les élus et les acteurs de la ville ne sont
pas indifférents à une demande de patrimonialisation de
plus en plus large et étendue mais ils doivent aussi éviter
qu'une «inflation patrimoniale» ne contrarie les orienta-
tions du Schéma de Cohérence 2015** (fabriquer une ville
«plus accueillante et plus agréable à vivre»), et celles du
POS qui répondent à la nécessité de construire une ville
moins étalée, moins consommatrice d’espaces et d’énergies
et qui propose notamment l'assouplissement des règles
d'implantation pour inciter à la reconstruction de la ville
sur la ville en centre-ville. L'équilibre à trouver peut être
difficile.
L’approche de la densification est aujourd'hui généralement
bien différente de la «table rase» des années de l’après-
guerre*** avec, dorénavant, des interventions plus chirur-
gicales. Toutefois, même celles-ci peuvent compromettre
l’intégrité patrimoniale et cela implique nécessairement de
faire des choix, de ne garder que ce qui pourrait paraître
utile et avoir du sens à un moment donné.
Selon les termes de la loi SRU, le patrimoine est apparenté
Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques
** Les orientations du Schéma de Cohérence 2015 adopté en 1997 : préservation et valorisation du patrimoine urbain (vieux quartiers ;
villages ; témoignages industriels...) et péri-urbain (bastides, parcs, cours d'eau...), rééquilibrage et réunification de la ville qui implique de
revaloriser les centres de vie traditionnel - centre-ville et noyaux villageois - pour y faire revenir des habitants, et leur offrir des conditions
modernes d'habitation et d'espace public de vie...
*** La «ville durable» de la charte d’Aalborg de 1994 s'oppose à la «ville fonctionnaliste» de la charte d’Athènes de 1933 avec un rejet de la
«table rase» au profit d’une intégration des héritages urbains dans la reconstruction permanente de la ville.
n L'Estaque, traverse Puget.
5Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
à une ressource non renouvelable. Malgré cette inscrip-
tion dans le texte, l’analyse des opérations d’urbanisme
confirme souvent que les héritages urbains ne sont pas
pris en considération. On procède encore beaucoup par
démolition/reconstruction pour édifier une nouvelle ville
fonctionnelle sur les ruines de la ville historique.
De la connaissance à la reconnaissance
Tiraillés par ces contradictions, les responsables locaux
intègrent la notion de patrimoine de manière variable,
en essayant de concilier, d’un côté, le souci de préserver
des traces de plus en plus importantes numériquement et
étendues spatialement et, de l’autre, la volonté que la ville
continue à fonctionner, qu’elle ne «se muséifie pas», que l’on
ne sacrifie pas l’avenir à une préservation du passé. L’affir-
mation de la notion de développement durable ne doit pas
faire reculer celle de patrimoine en servant d’argument à des
opérations de renouvellement urbain moins respectueuses
des héritages.
Au-delà de la méthode du renouvellement urbain, se pose
aujourd'hui la question de l’état de connaissance du pa-
trimoine. Une analyse plus précise et plus argumentée de
son intérêt permettrait aux autorités compétentes de mettre
en débat les choix à opérer. La notion de patrimoine est
construite sur une idée de connaissance/reconnaissance. Il
apparaît important de débattre de ce qui doit être identifié
comme tel dans un espace donné pour que le Projet de
Ville de Marseille puisse intégrer l'enjeu du patrimoine
dans les projets économiques, environnementaux ou
sociaux.
Le patrimoine doit aussi nourrir la créativité architec-
turale, et contribuer au renforcement des politiques de
l'agglomération. L'objectif n’est pas de célébrer les vesti-
ges du passé mais de bien intégrer au cœur de la cité un
patrimoine vivant. Les décideurs et les acteurs de la ville
peuvent utiliser le patrimoine comme un levier : levier
de l’ancrage des hommes à un lieu, levier de la culture d’une
communauté, levier du développement local.
n Le hameau cabanonnier des Goudes..
6Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
LE PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER DE
MARSEILLE : UN HÉRITAGE COMPLEXE
Le relief explique, en partie, la croissance heurtée de
Marseille, et les excès et les contrastes du paysage urbain
encore visibles aujourd’hui. Les premiers développements
de la ville hors les murs sont venus heurter les paliers natu-
rels. Des arasements ont été indispensables pour procéder
aux grandes percées. Les nombreux rattrapages montrent
la confrontation souvent ingénieuse des modèles bâtis au
relief très accidenté. La croissance a été ensuite cloisonnée
dans les vallons et dans les replis des collines.
Marseille s’est formée par sédimentations successives sur
le site originel avant de déborder de façon saccadée. Les
phases de croissance spectaculaires ont alterné avec de
brusques interruptions et de longs intervalles d’inertie pro-
voqués par les crises, les faillites, l'impuissance de la Ville à
gérer une croissance trop rapide ou les transitions écono-
miques. En conséquence, la ville agglomérée s’est plus ou
moins bien structurée, avec des problèmes de raccords et
de continuités.
Le cumul et l’imbrication des phases d’aménagement a
créé un patrimoine urbain riche et composite. La rareté
du patrimoine à Marseille est souvent évoquée mais le véri-
table patrimoine de la ville - si l’on excepte un nombre non
négligeable de bâtiments exceptionnels ou remarquables -
doit être finalement plutôt recherché dans l'hybridation
originale qui résulte de l'assemblage de tissus urbains très
contrastés sur un relief très mouvementé. Cette richesse
et cette diversité sont néanmoins souvent difficiles à
appréhender et à mettre en valeur.
LA PRISE EN COMPTE DU PATRIMOINE DANS LE
POS DE MARSEILLE
La seconde révision du POS (1996-2000) a intégré la protec-
tion du patrimoine urbain dans l'une des quatre grandes
orientations fondamentales du projet pour Marseille. Il fi-
gure comme l'un des éléments qui contribuent à rendre
la ville «plus accueillante et plus agréable à vivre».
Le rapport de présentation précise que «les "pleins" de la ville
constituent un élément fondamental du paysage urbain. [...]
Ces pleins sont, d'une part, des ensembles constituant des îlots
et des quartiers dont certains de par leurs caractéristiques géo-
graphiques, historiques, morphologiques participent à l'identité
de la Ville ; d'autre part, des éléments architecturaux ponctuant
les tissus central ou périphérique et les espaces naturels».
Les Servitudes d'Utilité Publique
Les Monuments historiques (AC1)
Les Monuments classés ou inscrits (Loi du 13 décembre
1913) sont soumis à l’avis de l’Architecte des bâtiments de
France et mentionnés dans l'annexe Servitudes d'Utilité
Publique.
En 2010, on dénombre 86 monuments classés ou inscrits :
36 classés au titre des Monuments historiques ;
50 inscrits à l’Inventaire supplémentaire des
Monuments historiques.
Les sites protégés (AC2)
1) Sites classés (SC) :
les abords de Notre-Dame de La Garde (arrêtés de 1917
et 1920) ;
la presqu'île de la Pointe rouge et le domaine public cor-
respondant (arrêté de 1924) ;
le plan d'eau du Vieux Port et les quais qui le bordent
jusqu'aux trottoirs qui précèdent les immeubles (arrêté
de 1932) ;
la promenade de la Corniche et le domaine public mari-
time correspondant, depuis les Bains des Catalans jusqu'à
ceux du Roucas Blanc (arrêtés de 1924 et 1925) ;
le Massif des calanques (1975) et le domaine public ma-
ritime correspondant sur une distance de 500 mètres à
partir de la limite des hautes eaux en bordure du massif
(arrêté de 1976).
n L'Estaque-gare : la rue Lepelletier.
7Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
Ces grands espaces naturels sont protégés en cohérence
avec la protection des espaces remarquables imposée par
la loi Littoral (L.146-6). La chaîne de la Nerthe est en cours
de classement (enquête administrative en 2010).
2) Sites inscrits (SI) (Loi du 2 mai 1930) :
les calanques, leurs abords, les îles et îlots avoisinants ;
la colline de Saint-Joseph (quartier du Cabot) ;
les parcelles situées sur les rives du Vieux Port.
3) 83 zones d'intérêt historique dont 37 zones archéo-
logiques sont figurées aux documents graphiques des
annexes du POS et listées conformément aux données de
la DRAC. Toute intervention en matière d'aménagement est
soumise pour avis à la Direction des Antiquités.
Les espaces protégés par un plan de gestion (AC4)
Dans la plupart des grandes villes françaises, le patrimoine
des centres historiques est mis en valeur par un Secteur Sau-
vegardé. À Marseille, le rôle de protection du cœur de la ville
a été assigné à des ZPPAUP (Loi du 7 janvier 1983).
Créées entre 1997 et 2000, les quatre Zones de Protection
du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager qui s'im-
posent au POS et couvrent 136,24 ha ont pour objectif de
protéger et de mettre en valeur le patrimoine architectural
et urbain d'une partie du centre-ville.
Chacune bénéficie d'un projet de développement spécifi-
que, et d'une règle du jeu concertée et négociée :
Panier (21,13 ha) : trois objectifs (protection de la sil-
houette du quartier, des vues depuis l'extérieur, et de la
configuration du parcellaire), et des orientations (conser-
vation de l'unité, affirmation du caractère des espaces
publics, modernisation de l'habitat...) ;
Belsunce (22,72 ha) : protection de la trame baroque, des
perspectives et des points de vue, réhabilitation, mise en
valeur et adaptation à la vie contemporaine ;
Chapitre-Noailles-Canebière-Opéra-Thiers (65,97 ha) :
conservation des séquences et des façades pour affirmer
la perspective de la Canebière ; préservation de la trame
et de l'échelle du parcellaire autour de l'Opéra ; confor-
tement de la continuité du tissu ; préservation de l'unité
monumentale d'une partie du cours Lieutaud avec une
réglementation des devantures commerciales...
République-Joliette (26,42 ha) : protection et mise en
valeur des immeubles haussmanniens, des séquences
architecturales, et des lieux singuliers...
Les Servitudes d'urbanisme annexées au POS
Les vues
Une servitude de cône de vue préserve le panorama
remarquable vers et depuis les contreforts du massif de
Marseilleveyre au niveau des quartiers de la Pointe rouge
et de Montredon. Une zone de prescription de vue a été
inscrite au profit de la cathédrale Sainte-Marie Majeure (La
Major). Une autre servitudes de vue protège la percep-
tion des espaces de nature de la colline Mirabilis, un élément
emblématique des Hauts de Sainte-Marthe.
Les hauteurs
Une servitude d’écrêtement des hauteurs préserve la
perception de la basilique Notre-Dame de la Garde depuis
le quai du Port (limitation des hauteurs avec un velum).
Les ensembles bâtis protégés par le POS
45 noyaux villageois sont identifiés comme des «repères
culturels et paysagers» et des «éléments constitutifs de
l'histoire et du paysage de Marseille». Ils sont inscrits dans
un zonage conservateur (UAv) où la protection consiste,
essentiellement, en un périmètre de prescriptions relatives
au traitement des toitures. Ce dispositif n'existe pas tou-
jours : par exemple, les noyaux villageois d'Endoume et de
Saint-Joseph en sont dépourvus.
n L'habitat perché : la montée Notre-Dame.
8Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
Des ensembles bâtis sont protégés dans leur forme par
des zonages spécifiques qui favorisent le maintien des for-
mes urbaines existantes. Le Vallon des Auffes, la Madrague-
de-Montredon et le hameau cabanonnier des Goudes sont
classés en UDb, le quartier littoral de Malmousque en UDv.
Les zones naturelles à protéger pour la qualité des sites
concernés sont classées en NDn, et elles bénéficient
ainsi d'une préservation intégrale.
L'inventaire communal du patrimoine
Dans le cadre de la seconde révision du POS 1996-2000,
la Ville de Marseille a souhaité sensibiliser les acteurs et
le public sur l'intérêt d'un certain nombre de bâtiments
de valeur qui n’étaient ni classés ni inscrits. Par référence
aux dispositions de l'article L.123-1-7° du Code de l'urba-
nisme, elle a établi une liste du patrimoine d'intérêt local.
272 éléments sont protégés au titre du patrimoine archi-
tectural de la commune. Ils sont soumis aux dispositions
générales du règlement du POS/PLU, listés à l'article 13 des
dispositions générales du règlement et figurés aux docu-
ments graphiques selon trois niveaux de protection :
P1 : aucune autorisation de démolition/occupation du
sol/construction sauf pour assurer l'entretien/la conserva-
tion/la mise en valeur ;
P2 : aucune autorisation de démolition sauf pour assurer
la mise en valeur des bâtiments ; protection forte des basti-
des et création d'un EBC à l'intérieur de leur domaine ;
P3 : possibilité de refuser le permis de démolir les cons-
tructions ; protection des bastides uniquement avec l'éven-
tuelle prescription de maintenir l'EBC existant.
À la liste initiale des bastides, demeures de caractère et
châteaux (243) ont été rajoutés 3 villas, 24 établissements
industriels «qui témoignent du passé industriel en activité
ou en friche» et 2 ouvrages d'art anciens dans le cadre de la
procédure de modification. Sur ces 272 édifices remarqua-
bles, 11 seulement bénéficient des deux premiers niveaux
de protection qui ne permettent pas la démolition. Pour les
261 autres, la formulation «un permis de démolir peut être
refusé» ne constitue pas une protection suffisante : elle a
donné lieu à de nombreuses démolitions à l'occasion d'ins-
truction de permis de démolir et de construire.
Le POS a aussi établi à titre indicatif une liste de 42 voies
«dont il importe de préserver les caractéristiques architec-
turales ou urbanistiques, notamment les hauteurs des bâ-
timents qui les bordent». Il s'agit pour la plupart de voies
secondaires qui conservent la mémoire des quartiers indus-
triels. En revanche, la nécessité de protéger et de mettre en
valeur les artères majeures (l'axe historique, la Canebière, les
anciens cours, les boulevards...) n'a pas été mentionnée.
UNE PRISE EN COMPTE INCOMPLÈTE
Des insuffisances
À l’intérieur des périmètres des ZPPAUP, le patrimoine ar-
chitectural, urbain et paysager est protégé et mis en valeur
sous le contrôle de l'ABF du STAP 13. Toutefois, addition-
nées, elles ne représentent que les 2/3 de la ville ancienne
LE PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL
Les Monuments d’intérêt local, aussi appelés «trésors du
patrimoine local» sont des bâtiments, des maisons ou
des immeubles qui ont une grande valeur architecturale
ou qui sont liés à l’histoire locale, mais qui ne dépendent
pas de la protection de l’État, dans le cadre des Monu-
ments historiques.
Plusieurs communes ont créé leur propre inventaire
communal qui recense les bâtiments, les maisons ou
les immeubles qu’elles estiment présenter une intérêt
local du fait de leur valeur architecturale ou de leur
intérêt dans l’histoire de la commune. Cependant ce
classement n’a pas beaucoup de valeur d'un point
de vue juridique. En pratique, il ne peut empêcher la
démolition éventuelle d’un bâtiment par un promoteur
immobilier. Il le contraint seulement à bâtir un immeuble
qui reprenne le même volume dans le cadre de la sauve-
garde de la cohérence des ensembles urbains. Dans ce
cadre, la préservation des secteurs ne peut interdire
l’évolution du bâti : elle suppose seulement que les pro-
jets immobiliers ne portent pas atteinte à l’homogénéité
du secteur urbain.
9Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
ceinturée par la muraille de Louis XIV. Le tiers restant
ne fait l’objet d’aucune protection particulière, si l'on
excepte l'«aire d'influence» des Monuments historiques,
un rayon de 500 mètres depuis les abords du monument
classé ou inscrit. La mise en valeur des extensions ortho-
normées de la ville opérées aux XVIIIe et XIXe siècles a été
esquissée (seule une partie du quartier du Chapitre a été
incluse dans le périmètre de la ZPPAUP Chapitre-Noailles-
Canebière-Opéra-Thiers). Ces ensembles urbains cohérents
classés en zone UA devraient bénéficier d'une démarche de
traitement homogène et d'une règlementation de même
caractère (interdiction des toitures-terrasses dites «tropé-
ziennes», harmonisation des épannelages...).
Les noyaux villageois (UAv) sont aujourd'hui sommaire-
ment protégés alors que ce sont des sites définis dans le
POS comme «constituant tout à la fois une richesse sociale
et des points de repères culturels et paysagers».
La plupart des noyaux villageois inscrits en UAv disposent
d’un Périmètre Spécial de Protection de Toiture (PSPT) mais
cette disposition qui existe depuis l’apparition du SDAU
(1967) et le 1er POS de Marseille n’est pas suffisante.
Du fait d'une urbanisation très rapide, de la présence d'ac-
tivités et d'équipements de proximité, depuis quelques
décennies, beaucoup de ces secteurs classés en UAv ont
perdu une grande partie de leur valeur identitaire (échelle
d’urbanisme peu cohérente, épannelages irréguliers, ca-
ractère paysager altéré) car la forme urbaine, la surface
parcellaire, la taille et la hauteur de constructions n'y sont
pas réglementées, surtout dans l'immédiate périphérie des
noyaux villageois. En effet, l'article 11 est relativement peu
contraignant : il stipule uniquement le respect et la restitu-
tion des formes traditionnelles et de l'aspect d'origine, une
conception architecturale des devantures commerciales, et
le traitement des toitures. En outre, malgré une mention
dans l'article, il n'existe pas de palettes graphiques.
La vigilance vis à vis des bastides est insuffisante et incom-
plète. Elles ne sont pas intégrées dans un zonage spécifique
(une sorte de «trame des bastides») qui permettrait d'en-
cadrer leur évolution. Dans le cadre des dernières modifi-
cations du POS/PLU approuvées, certains de ces éléments
patrimoniaux ont même été supprimés : du fait de l'altéra-
tion de leur valeur architecturale, les mesures de protection
n'étaient plus justifiées.
Le tissu ordinaire constitué en patrimoine
Depuis le début du XXe siècle, le territoire patrimonial s'est
élargi et il n'a eu de cesse d’englober toujours davantage
d’espaces autour des objets principaux à respecter. L’envi-
ronnement immédiat aux abords du monument historique
a d'abord été longtemps un espace de déférence. Comme
cet espace est un tissu habité, un quartier de ville pourvu de
tous ses attributs (une trame de voies, des tracés, des îlots
plus ou moins densément bâtis, une organisation parcel-
laire, souvent une «architecture sans architecte» caractéri-
sée par l'interprétation, la variante et l'adaptation au relief,
des matériaux apparents en façade...), il est progressive-
ment passé du rôle d’espace tampon à un statut d’ensemble
patrimonial à part entière.
Ce patrimoine urbain ordinaire est mal détaillé et il est en-
core méconnu parce que c'est un hybride entre le patri-
moine monumental et le patrimoine vernaculaire. Ce n'est
n Une rupture marquée dans l'épannelage, avenue de la Corse.
10mars 2011
CT_P
ôle
AUR
0,5 1 2km0nord
MASSIF DES CALANQUES
Forêt Domanialede la Gardiole
DOMAINE PUBLIC MARITIMECORRESPONDANT AU SITEDU MASSIF DES CALANQUES Calanques d'en-Vau et de Port Pin
A7
A50
A55
P3P3
P2
P2
P3
P3
P3P3
P3
P1
P1
P1
P2 P2
P2
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P3
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P3
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P3 P3
P3
P3
P3
Chemin de St-MîtreFour de Buze
P3
P3
P3
Le Château d'IfMonument Historique et Monument national
Protection du littoral
Bâti/terrain classé classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques
République-JoliettePanierBelsunceChapitre-Noailles- Canebière-Opéra-Thiers
Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager(Z.P.P.A.U.P. )
Espace Boisé Classé (E.B.C.)
Site classé
Aire d'influence d'un Monument classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques (rayon de protection de 500 m)
Prescriptions toitures dans les zones UAv (Noyaux villageois)
Bastide, demeure de caractère ou château protégé (P1 - P2 - P3)Établissement industriel ou ouvrage d'art ancien protégé (P3)
Site archéologique
Servitude de cône de vue
Ensemble naturel, fragile ou identitaire(Zone ND, frange urbaine, interface ville/nature, piémont...)
LE PATRIMOINE ACTUELLEMENT PROTÉGÉ OU SOUMIS À UNE RÉGLEMENTATION CONSERVATRICE DANS LE POS/PLU** Approuvé par DCM Ville de Marseille du 22/XII/2000 Modi�é par DC.CU.MPM du 23/XII/2009
ÉTAT DES LIEUX
P3
P1 P2
1234
ABCDE
Les abords de Notre-Dame de la GardeLa presqu'île de la Pointe rouge Le plan d'eau du Vieux Port et les quais La promenade de la CornicheLe Massif des calanques
Île du Planier
Saint-LouisSucre
Abattoirs deSt-Louis
Rizeries Franco-Indochinoises Minoteries
de Saint-Just
Manufacturedes Tabacs
BrasseriePhénix
Pont de St-Marcel
Pont-aqueduc de la Barasse
Blancs de Zincde la Méditerranée
Le Fil de Lin Compagnie
Domaine CUOQNoailles Textile
GondrandRichardson
BiétronEscarguel
Compagnie Générale TransatlantiqueCIRVA
Ancienne Distillerie de parfumsT.T.M.A.
Le Grand Domaine
Château Berger
Château Talabot
Jardin Bortoli
La Campanule (EBC)
EBCEBC
Bastide dela Maurelette
Entrée ducanal du Rove
Les Riaux
L'Escalette
Grotte ermitagedes Carmes
(Les Aygalades)
Plateau Longchamp(Palais M.C., citernes et jardins M.C. pavillon du Tore M.I.)
PARC BORÉLY
Bastide La Magalone
Ratonneau
O.I.N. EUROMÉDITERRANÉEET SON EXTENSION
"La Cité radieuse"ChâteauBorély
Vestiges del'oppidum des Baous
Monumentaux héros de
l'armée d'Orientet des terres lointaines
Le Marégraphe
Pomègues
Bassin Dol
Oppidum de Verduron
Grotte Cosquer(M.C.)
Domaine dela Roserie
Château Régis (M.I.)
La Reynarde (M.I.)
Vestiges archéologiques(M.C.)
Château dela Buzine (M.I.)11
2233 44
AA
BB
CC
DD
EE
CAMPAGNE PASTRÉ
Bastide de Montgolfier La Tour des Pins (M.I.)
Bastide deTour Sainte (M.I.)
Bastide duVallon Giraudy
Domaine de laCavalière (M.I.)
Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques
11Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
CT_P
ôle
AUR
0,5 1 2km0nord
MASSIF DES CALANQUES
Forêt Domanialede la Gardiole
DOMAINE PUBLIC MARITIMECORRESPONDANT AU SITEDU MASSIF DES CALANQUES Calanques d'en-Vau et de Port Pin
A7
A50
A55
P3P3
P2
P2
P3
P3
P3P3
P3
P1
P1
P1
P2 P2
P2
P3P3
P3
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P3
P3
P3
P3
P3
P3
P3
P3 P3
P3
P3
P3
Chemin de St-MîtreFour de Buze
P3
P3
P3
Le Château d'IfMonument Historique et Monument national
Protection du littoral
Bâti/terrain classé classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques
République-JoliettePanierBelsunceChapitre-Noailles- Canebière-Opéra-Thiers
Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager(Z.P.P.A.U.P. )
Espace Boisé Classé (E.B.C.)
Site classé
Aire d'influence d'un Monument classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques (rayon de protection de 500 m)
Prescriptions toitures dans les zones UAv (Noyaux villageois)
Bastide, demeure de caractère ou château protégé (P1 - P2 - P3)Établissement industriel ou ouvrage d'art ancien protégé (P3)
Site archéologique
Servitude de cône de vue
Ensemble naturel, fragile ou identitaire(Zone ND, frange urbaine, interface ville/nature, piémont...)
LE PATRIMOINE ACTUELLEMENT PROTÉGÉ OU SOUMIS À UNE RÉGLEMENTATION CONSERVATRICE DANS LE POS/PLU** Approuvé par DCM Ville de Marseille du 22/XII/2000 Modi�é par DC.CU.MPM du 23/XII/2009
ÉTAT DES LIEUX
P3
P1 P2
1234
ABCDE
Les abords de Notre-Dame de la GardeLa presqu'île de la Pointe rouge Le plan d'eau du Vieux Port et les quais La promenade de la CornicheLe Massif des calanques
Île du Planier
Saint-LouisSucre
Abattoirs deSt-Louis
Rizeries Franco-Indochinoises Minoteries
de Saint-Just
Manufacturedes Tabacs
BrasseriePhénix
Pont de St-Marcel
Pont-aqueduc de la Barasse
Blancs de Zincde la Méditerranée
Le Fil de Lin Compagnie
Domaine CUOQNoailles Textile
GondrandRichardson
BiétronEscarguel
Compagnie Générale TransatlantiqueCIRVA
Ancienne Distillerie de parfumsT.T.M.A.
Le Grand Domaine
Château Berger
Château Talabot
Jardin Bortoli
La Campanule (EBC)
EBCEBC
Bastide dela Maurelette
Entrée ducanal du Rove
Les Riaux
L'Escalette
Grotte ermitagedes Carmes
(Les Aygalades)
Plateau Longchamp(Palais M.C., citernes et jardins M.C. pavillon du Tore M.I.)
PARC BORÉLY
Bastide La Magalone
Ratonneau
O.I.N. EUROMÉDITERRANÉEET SON EXTENSION
"La Cité radieuse"ChâteauBorély
Vestiges del'oppidum des Baous
Monumentaux héros de
l'armée d'Orientet des terres lointaines
Le Marégraphe
Pomègues
Bassin Dol
Oppidum de Verduron
Grotte Cosquer(M.C.)
Domaine dela Roserie
Château Régis (M.I.)
La Reynarde (M.I.)
Vestiges archéologiques(M.C.)
Château dela Buzine (M.I.)11
2233 44
AA
BB
CC
DD
EE
CAMPAGNE PASTRÉ
Bastide de Montgolfier La Tour des Pins (M.I.)
Bastide deTour Sainte (M.I.)
Bastide duVallon Giraudy
Domaine de laCavalière (M.I.)
LES PRINCIPALES SERVITUDES DANS LE POS EN VIGUEUR DE MARSEILLE
LES MONUMENTS HISTORIQUES
36 édifices classés au titre des Monuments historiques 57 édifices inscrits à l'Inventaire supplémentaire
La loi du 31 décembre 1913 permet de classer les immeubles dont la conservation présente, au point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public en totalité ou en partie. La loi du 2 mai 1930 permet de protéger les monuments naturels, les sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. À ce titre, les peintures murales font partie de ce patrimoine. À cela s’ajoute la loi du 25 février 1943 qui inclue les monuments mégalithiques, les terrains qui renferment des stations ou gisements préhistoriques et les immeubles dont le classement est nécessaire pour isoler, dégager ou assainir un immeuble classé ou proposé pour le classement. Elle prévoit aussi un périmètre de visibilité de 500 m autour des monuments classés afin de protéger leurs abords.
LES ZPPAUP DU CENTRE-VILLE
Panier ; Belsunce ; Chapitre-Noailles-Canebière-Opéra-Thiers ; République-Joliette
Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager sont des outils identitaires de développement adaptés pour gérer un patrimoine multiforme. Instituées par la loi du 7 janvier 1983, complétée par la loi du 8 janvier 1993 pour l’aspect paysager (elles sont aujourd’hui codifiées dans le Code du patrimoine), elles visent à protéger et mettre en valeur les sites pour des motifs d’ordre esthétique, historique ou culturel. Elles permettent d’adapter la protection à l’espace à protéger et leur procédure associe étroitement les communes. Le périmètre de 500 m aux abords des monuments historiques n’a donc plus lieu : les ZPPAUP sont créées sur mesure par rapport au monument et elles constituent une Servitude d’Utilité Publique annexée au PLU. Dans ces zones, tous les travaux de construction, démolition, déboisement, transformation ou modification des immeubles existants requièrent une autorisation donnée par la commune après avis du STAP et de l’architecte des bâtiments de France. En cas de désaccord entre la mairie et l’architecte, c'est le préfet qui tranche. Si cette procédure n’est logiquement applicable que dans les espaces qui n’ont pas encore fait l’objet d’une mesure de protection, elle peut néanmoins concerner des espaces protégés au titre des lois de 1913, relatif aux monuments historiques, et de 1930, sur la législation des sites.
ATTENTION ! Dans le cadre de la loi Grenelle II, la ZPPAUP doit être bientôt remplacée par un dispositif simplifié : l'Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP). Voir p. 27.
12Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
ni sa rareté ni son pittoresque qui le caractérisent mais plu-
tôt sa masse, son anonymat, sa répétitivité. S'il est moins
exceptionnel, il est aussi plus complexe parce qu'uniforme.
Son avenir semble moins envisageable dans le cadre
d'une protection que dans celui de l'usage et de la trans-
formation maîtrisés.
Marseille est riche d'un réseau très original de voies secon-
daires (traverses et montées), d'un ensemble de trames par-
cellaires cohérentes, et de modes de construction et d'habi-
tat atypiques qui pour être simples n'en sont pas moins em-
preints d'une ambition d'édilité, d'urbanité et de dignité. Ce
patrimoine n'est pas encore suffisamment pris en consi-
dération dans les dynamiques et les projets urbains de
Marseille. Pourtant, ces espaces qui appartiennent à deux
mondes - le sophistiqué et le rustique, le majeur et le mineur,
la mémoire et le projet - offrent une marge de manœuvre
intéressante, un espace de travail et d'expérimentations.
Pour autant, ils ne doivent pas se passer de règles, de recom-
mandations et d'accompagnement. Ces dispositifs sont, au
contraire, indispensables à l'action sur l'espace et le bâti. Un
quartier patrimonial doit avoir un statut, un projet, et il
doit bénéficier de protections/recommandations qui lui
permettent également d'évoluer.
La gestion esthétique des nouvelles installations
de plus en plus nécessaire
L'installation de capteurs photovoltaïques ou de panneaux
solaires sur la toiture des immeubles des quartiers histori-
ques du centre-ville et des noyaux villageois a un impact
sur le paysage urbain et leur développement ne sera pas
sans poser des problèmes d'intégration.
Au nom de la protection durable de l’environnement et
de l’économie d’énergie, le gouvernement encourage
actuellement le recours à l’utilisation de l’énergie solaire
dans l’habitation. Le nombre de demandes de permis de
construire s’accroît de jour en jour. Plusieurs questions se
posent donc. Faudra-t-il modifier la règle de protection des
toitures des immeubles anciens dans les ZPPAUP en faveur
des nouvelles installations? Faudra-t-il créer un article spé-
cifique sur ces installations dans la révision du PLU et don-
ner des conseils techniques et esthétiques en vue de leur
intégration dans chaque catégorie de toiture-couverture?
Samatan, Endoume et Mazargues n Des surélévations qui posent la question de l'adaptation des quartiers à caractère patrimonial.
13Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
Enjeu
INTÉGRER LE PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL
ACTUELLEMENT NON PROTÉGÉ DANS LE FUTUR
PROJET DE VILLE
avec trois objectifs principaux :
identifier les éléments paysagers, urbains et natu-
rels marseillais à valeur culturelle et identitaire forte
actuellement non protégés afin de prendre en compte
les formes de patrimoine ignorées ou insuffisamment
explorées jusqu'à présent ;
concevoir une intervention plus volontariste et des
préconisations spécifiques pour les ensembles urbains
et paysagers les plus remarquables qui seront définis
comme des «sites emblématiques» ;
décliner et partager des orientations d’aménage-
ment, et définir ensuite des préconisations adaptées
en termes d’actions publiques et/ou de règlement
pour préserver et valoriser ces ensembles patrimo-
niaux et identitaires qui pourront, ensuite, faire l’objet
de règles d’urbanisme ajustées ou aboutir à la création
de plans de gestion complémentaires.
ÉtudeMÉTHODOLOGIE ET CONTENU
L’étude ne traite pas des ensembles urbains déjà couverts
par les périmètres des ZPPAUP du centre-ville.
Elle a été en particulier alimentée par l'analyse des villages
marseillais dont le caractère patrimonial est très prononcé
et qui ont été examinés dans le cadre de l'étude prépara-
toire à la révision du POS de Marseille «Noyaux villageois».
L’étude consacrée au patrimoine comprend :
1. une carte globale qui présente les éléments du patri-
moine urbain et paysager marseillais non protégés qui de
par leur valeur et leur exemplarité méritent d'être rangés
parmi «les tissus et les sites emblématiques» de Marseille.
Les partenaires compétents ont été associés, pour en pré-
ciser la liste qui est évolutive ;
2. une analyse de type «typo-morphologique et pay-
sagère» de ces sites qui permet de dégager les principaux
enjeux et des propositions d'aménagement, et d'évaluer
le degré de protection envisageable pour chacun d'entre
eux, des éléments qu'il conviendra ensuite d'intégrer dans
le Projet de Ville, le PADD et le règlement du futur PLU.
n La mémoire de l'industrie tuilière à l'Estaque.
14mars 2011Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques
PLAN-DE-CUQUES
ALLAUCH
LA-PENNE-SUR-HUVEAUNE
Ruisseau desAygalades
L'Huveaune
Le Jarret
L'HuveauneLe Jarret
Jardins familiaux du Castellas
Jardins familiauxde Saint-André
Jardins Coder
Jardins familiaux Joseph Aiguier
Jardinsfamiliaux
Couvent
Asile desChartreux
Domaine desDames réunies
NOUVELLES LIMITESDES ZONES NATURELLES
DU MASSIF DE LA NERTHE(DIREN PACA CM 26/01/2009)
0,5 1 2km0nord
CT_P
ôle
AUR
(23
III 2
011)
PARC BORÉLY
CAMPAGNE PASTRÉ
COLLET REDON
LA BETHELINE
ESPACES OUVERTS EN PIÉMONT DE SAINTE-MARTHE
Oppidum deSaint-Marcel
LE BAOU DE SAINT-MARCEL
Île du Planier
Groupe HBMPaul Strauss
CampagneLarousse
École d'artet d'architecture
de Luminy
Groupe HBME. Michelis
Les Rosiers
RésidenceLe Bois Lemaître
La Viste
Castelroc-le-Haut
CitéSaint-Louis
Les Alpilles
Château Sec
Les Lierres
Les Platanes
Viaducde Corbière
Parc de la Maurelette
Mourepiane
Ancienne usine Rivoire et Carret
Les Riaux etles Hauts de l'Estaque
Cathédrale arménienne
La Réserve
La VillaTalabot
ImmeubleTrieste et Venise
Les Jardinsde Thalassa
BastideJ. Aiguier
Aqueducde Saint-Louis
École nationalede danse
268 m
172 m
307 m
433 m
563 m
652 m
590 m
213 m
Casernedu Campmilitaire deSainte-Marthe
StationAlexandre
Caserned'Aurelle
Île Degaby
Tour de Pomeguet
Fortin de Corbière
Pavillon Hoche
Fort de Ratonneau
Port de la Pointe rouge
Parc Chanot
Obélisquede Mazargues
Les Docks
Chemindu Bois sacré
Espaces balnéairesde Borély
Ratonneau
A55
Échappées visuelles depuis l'avenue De Lattre de Tassigny
Prado II
Prado I
LES CAMOINS
LES GOUDES
SAINT-HENRI
MAZARGUES
ARRIVÉE DE L'A7
DIGUE DU LARGE
Le Mont-Rose
Trame MirèsTrame Mirès
SAINT-ANDRÉ
Route de la GinesteRD559
Panoramas depuis la routede la Gineste
LA CORNICHE
Le Canet
Bd Michelet
CALLELONGUEHAMEAU DE LA
CALANQUE DE MORGIOUHAMEAU DE LA
CALANQUE DE SORMIOU
Rue d'EndoumeRue d'EndoumeParc et villa Valmer
LA TREILLE
Départs du circuit Marcel Pagnol
Maïre
Tiboulen
Jarre
SAINT-JULIEN ?
SAINT-BARNABÉ ?
ENSEMBLE PORTUAIRE(patrimoine du GPMM)
LA MAGALONE
Le Rouet
FRICHES INDUSTRIELLES DE L'ESTAQUE
Bastide dela Timone
Cité-jardinde Saint-Just
L'ESCALETTE
EUROMÉDITERRANÉEET EXTENSION
Anse dela Maronaise
Cœur des noyaux villageois à conforter ou à développer
Village identitaire à préserver et à valoriser
Trame bâtie «historique» (typologie remarquable, tissu homogène et cohérent, velum régulier, ensemble bâti représentatif...)
Voie remarquable («Axe historique», faubourg-rue, perspective...)Mémoire de l'enceinte classique
Espace public majeur(place, carrefour, plages...)
ENSEMBLES URBAINS EMBLÉMATIQUES
Entrée de ville («e�ets de travelling sur la ville)
Point de vue (belvédère, panorama)
Ensemble urbain emblématique ou bâtiment remarquable(patrimoine portuaire / industriel ; ouvrage d'art...)Éléments principaux (voir liste des propositions de l'agAM)
ÉLÉMENTS PAYSAGERS EMBLÉMATIQUES
Jardins familiaux (sites principaux)
Quartier en balcon sur la mer ou sur la ville / colline urbaine(«génie du lieu», composition avec le site, adaptation pittoresque à la topographie, échappées visuelles...)
Habitat cabanonnier(hameau côtier, petit port, ancien mouillage)
LE PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER NON PROTÉGÉ AU POS OU PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL** Hors périmètres des ZPPAUP et protections existantes dans le POS 2000 (servitudes P1, P2 et P3)
Séquence paysagère remarquable
Grand espace vert privé (couvent, terrain cultivé en piémont...)
Canal de Marseille (ouvrage et abords)
Cours d'eau (�euve côtier, ruisseau)
Ouvrage d'art (viaduc, aqueduc...)
Édi�ce ou ensemble architectural labellisé «Patrimoine du XXe siècle» (source DRAC PACA)
Espace vert labellisé «Jardin remarquable»(source DRAC PACA)
ARRIVÉE DE L'A55
ARRIVÉE DE L'A50
A7
A50Glacis et fossés duFort Saint-Nicolas
Grand espace vert public (jardin, parc)
CHÂTEAU-GOMBERT
L'ESTAQUE
MADRAGUE DE MONTREDON
Quartier de la Reconstruction
Pomègues
Groupe HBM
Madrague-ville
Silo Panzani
Extension de l'Hôtel de Police
Cité administrative
LA SERVIANE
La Villa Santa Lucia
La cascadedes Aygalades
Viaduc deSaint-Antoine
SAINT-ANTOINE
La Grotte Rolland
Cheminée d'usine (Site de Legré-Mante)
Plage de la verreriePlage Colombet
Courées ouvrièresde l'Estaque
Lotissement Chave (Le Camas)
Lotissement Bernex
Église des Chartreux et place Ed. Audran
Lotissement Baille
Lotissement de la Visitation«Les nouveaux quartiers»ou quartier Cinq-Avenues
Lotissement Lieutaud
Lotissementdu Cours Gou�éLotissements Paradis et Castellane
Groupe L. Loucheur
Via SacraVia Sacra
Séquence paysagèreautour du ruisseaudes Aygalades
Cité desDouanes Caserne
du MuyLe Silo d'ArencBataillon des
marinspompiers
Comptoir dela Victorine
Groupe Burel
Eglise Sainte-Eusébiede Montredon
Couvent dela Serviane
Église du Sacré CœurNotre-Damedu Roucas
DomaineNoilly-Prat
Logements CantiniTour Méditerranée
Sulfur-City
Anse deMaldormé
Vallon de laFausse Monnaie
Vallon des Au�es
Malmousque
Ensemble de logementsdu Parc du Roy d'Espagne
Gare St-Charles
Bassin du Vieux Port(mémoire des lieux,
diversité des vocations)
Chapelledes Pénitents
de Saint-Lazare
PÉRIMÈTRE DU FUTUR CŒUR DE PARC NATIONAL DES CALANQUES
(voté en AG le 11/02/2011)
15Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
Proposition de de classification du patrimoine d'intérêt local de Marseille L'analyse des espaces à caractère patrimonial non protégés
a permis de recenser parmi les tissus urbains cohérents et
les paysages préservés ceux qui sont les plus précieux du
fait de leur représentativité et de la valeur de leur témoi-
gnage. Ces ensembles emblématiques ont été classés en
5 catégories auxquelles ont été ajoutées 3 options supplé-
mentaires possibles :
LES TRAMES ET LES FORMES URBAINES HOMOGÈNES P.16
LES QUARTIERS PÉRICENTRAUX EN BALCON SUR LA VILLE/SUR LA MER P.17
LES VILLAGES SYMBOLIQUES DU LITTORAL ET DES COLLINES P.18
LES HAMEAUX CABANONNIERS P.19
LA TRAME BLEUE ET VERTE, ET LES ESPACES OUVERTS DES FRANGES ET DES PIÉMONTS P.20
L'HABITAT LABELLISÉ «PATRIMOINE DU XXE SIÈCLE» P.21
LE PATRIMOINE PORTUAIRE ET LES FRICHES INDUSTRIELLES P.22
LE PATRIMOINE DE L'ARMÉE ET DE L'ADMINISTRATION P.23
PLAN-DE-CUQUES
ALLAUCH
LA-PENNE-SUR-HUVEAUNE
Ruisseau desAygalades
L'Huveaune
Le Jarret
L'HuveauneLe Jarret
Jardins familiaux du Castellas
Jardins familiauxde Saint-André
Jardins Coder
Jardins familiaux Joseph Aiguier
Jardinsfamiliaux
Couvent
Asile desChartreux
Domaine desDames réunies
NOUVELLES LIMITESDES ZONES NATURELLES
DU MASSIF DE LA NERTHE(DIREN PACA CM 26/01/2009)
0,5 1 2km0nord
CT_P
ôle
AUR
(23
III 2
011)
PARC BORÉLY
CAMPAGNE PASTRÉ
COLLET REDON
LA BETHELINE
ESPACES OUVERTS EN PIÉMONT DE SAINTE-MARTHE
Oppidum deSaint-Marcel
LE BAOU DE SAINT-MARCEL
Île du Planier
Groupe HBMPaul Strauss
CampagneLarousse
École d'artet d'architecture
de Luminy
Groupe HBME. Michelis
Les Rosiers
RésidenceLe Bois Lemaître
La Viste
Castelroc-le-Haut
CitéSaint-Louis
Les Alpilles
Château Sec
Les Lierres
Les Platanes
Viaducde Corbière
Parc de la Maurelette
Mourepiane
Ancienne usine Rivoire et Carret
Les Riaux etles Hauts de l'Estaque
Cathédrale arménienne
La Réserve
La VillaTalabot
ImmeubleTrieste et Venise
Les Jardinsde Thalassa
BastideJ. Aiguier
Aqueducde Saint-Louis
École nationalede danse
268 m
172 m
307 m
433 m
563 m
652 m
590 m
213 m
Casernedu Campmilitaire deSainte-Marthe
StationAlexandre
Caserned'Aurelle
Île Degaby
Tour de Pomeguet
Fortin de Corbière
Pavillon Hoche
Fort de Ratonneau
Port de la Pointe rouge
Parc Chanot
Obélisquede Mazargues
Les Docks
Chemindu Bois sacré
Espaces balnéairesde Borély
Ratonneau
A55
Échappées visuelles depuis l'avenue De Lattre de Tassigny
Prado II
Prado I
LES CAMOINS
LES GOUDES
SAINT-HENRI
MAZARGUES
ARRIVÉE DE L'A7
DIGUE DU LARGE
Le Mont-Rose
Trame MirèsTrame Mirès
SAINT-ANDRÉ
Route de la GinesteRD559
Panoramas depuis la routede la Gineste
LA CORNICHE
Le Canet
Bd MicheletCALLELONGUE
HAMEAU DE LA CALANQUE DE MORGIOU
HAMEAU DE LA CALANQUE DE SORMIOU
Rue d'EndoumeRue d'EndoumeParc et villa Valmer
LA TREILLE
Départs du circuit Marcel Pagnol
Maïre
Tiboulen
Jarre
SAINT-JULIEN ?
SAINT-BARNABÉ ?
ENSEMBLE PORTUAIRE(patrimoine du GPMM)
LA MAGALONE
Le Rouet
FRICHES INDUSTRIELLES DE L'ESTAQUE
Bastide dela Timone
Cité-jardinde Saint-Just
L'ESCALETTE
EUROMÉDITERRANÉEET EXTENSION
Anse dela Maronaise
Cœur des noyaux villageois à conforter ou à développer
Village identitaire à préserver et à valoriser
Trame bâtie «historique» (typologie remarquable, tissu homogène et cohérent, velum régulier, ensemble bâti représentatif...)
Voie remarquable («Axe historique», faubourg-rue, perspective...)Mémoire de l'enceinte classique
Espace public majeur(place, carrefour, plages...)
ENSEMBLES URBAINS EMBLÉMATIQUES
Entrée de ville («e�ets de travelling sur la ville)
Point de vue (belvédère, panorama)
Ensemble urbain emblématique ou bâtiment remarquable(patrimoine portuaire / industriel ; ouvrage d'art...)Éléments principaux (voir liste des propositions de l'agAM)
ÉLÉMENTS PAYSAGERS EMBLÉMATIQUES
Jardins familiaux (sites principaux)
Quartier en balcon sur la mer ou sur la ville / colline urbaine(«génie du lieu», composition avec le site, adaptation pittoresque à la topographie, échappées visuelles...)
Habitat cabanonnier(hameau côtier, petit port, ancien mouillage)
LE PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER NON PROTÉGÉ AU POS OU PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL** Hors périmètres des ZPPAUP et protections existantes dans le POS 2000 (servitudes P1, P2 et P3)
Séquence paysagère remarquable
Grand espace vert privé (couvent, terrain cultivé en piémont...)
Canal de Marseille (ouvrage et abords)
Cours d'eau (�euve côtier, ruisseau)
Ouvrage d'art (viaduc, aqueduc...)
Édi�ce ou ensemble architectural labellisé «Patrimoine du XXe siècle» (source DRAC PACA)
Espace vert labellisé «Jardin remarquable»(source DRAC PACA)
ARRIVÉE DE L'A55
ARRIVÉE DE L'A50
A7
A50Glacis et fossés duFort Saint-Nicolas
Grand espace vert public (jardin, parc)
CHÂTEAU-GOMBERT
L'ESTAQUE
MADRAGUE DE MONTREDON
Quartier de la Reconstruction
Pomègues
Groupe HBM
Madrague-ville
Silo Panzani
Extension de l'Hôtel de Police
Cité administrative
LA SERVIANE
La Villa Santa Lucia
La cascadedes Aygalades
Viaduc deSaint-Antoine
SAINT-ANTOINE
La Grotte Rolland
Cheminée d'usine (Site de Legré-Mante)
Plage de la verreriePlage Colombet
Courées ouvrièresde l'Estaque
Lotissement Chave (Le Camas)
Lotissement Bernex
Église des Chartreux et place Ed. Audran
Lotissement Baille
Lotissement de la Visitation«Les nouveaux quartiers»ou quartier Cinq-Avenues
Lotissement Lieutaud
Lotissementdu Cours Gou�éLotissements Paradis et Castellane
Groupe L. Loucheur
Via SacraVia Sacra
Séquence paysagèreautour du ruisseaudes Aygalades
Cité desDouanes Caserne
du MuyLe Silo d'ArencBataillon des
marinspompiers
Comptoir dela Victorine
Groupe Burel
Eglise Sainte-Eusébiede Montredon
Couvent dela Serviane
Église du Sacré CœurNotre-Damedu Roucas
DomaineNoilly-Prat
Logements CantiniTour Méditerranée
Sulfur-City
Anse deMaldormé
Vallon de laFausse Monnaie
Vallon des Au�es
Malmousque
Ensemble de logementsdu Parc du Roy d'Espagne
Gare St-Charles
Bassin du Vieux Port(mémoire des lieux,
diversité des vocations)
Chapelledes Pénitents
de Saint-Lazare
PÉRIMÈTRE DU FUTUR CŒUR DE PARC NATIONAL DES CALANQUES
(voté en AG le 11/02/2011)
n Le site de Marseille vu depuis la route de la Gineste.
16Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
LE PATRIMOINE DE TISSU
Dans les tissus centraux, mais aussi dans la périphérie du
centre-ville, de nombreux ensembles urbains sont carac-
térisés par une exceptionnelle stabilité dimensionnelle
et typologique. La ville héritée de l'agrandissement de
1666 donne encore une impression d’unité et d’équilibre
(plan en damier ; largeurs de rue et gabarits d'immeu-
ble homogènes ; effets de perspective). Les ensembles
orthonormés structurés sur les boulevards-promenade
des XVIIIe et XIXe siècles permettent de lire la croissance
de la ville. S’ils ne sont que très peu monumentalisés, les
quartiers «trois fenêtres» sont remarquables pour le
rapport original entretenu entre ville et site, en parti-
culier, sur les pentes nord et est de la colline de la Garde.
La reproduction du rythme «trois-trois» y a produit une
ville répétitive et sans style affirmé, mais aussi homogène,
cohérente et rassurante.
Ces ensembles urbains remarquables ne sont pas pro-
tégés ou de façon incomplète si une partie est inscrite
dans le périmètre d'une ZPPAUP. D’une façon générale,
ils sont rarement perçus sous un angle patrimonial,
tant par les aménageurs que par les habitants, et ils
encourent le risque d’être déstructurés par des effets de
rupture trop marqués (désobéissances du parcellaire par
rapport à la voie ; fusion d'îlots qui affecte la cohérence de
la trame urbaine ; gabarits, formes et styles nouveaux).
Vecteur d’identité, support de mémoire, et outil de com-
munication et d’image, cet héritage morphologique repré-
sente aussi un véritable enjeu économique au cœur de
Marseille. Il nécessite un nouveau regard. Il devrait aussi
être davantage pris en compte dans les projets urbains,
avec la possibilité de le réinterpréter le cas échéant.
LES TRAMES ET LES FORMES URBAINES HOMOGÈNES
Quartier des Catalans Lotissements Bernex, Camas, Chave... Cours Puget et Lieutaud Quartiers Préfecture-Castellane Trame Mirès Axes Paradis-Périer Quartier des Cinq-Avenues Cités-jardins...
n Le quartier Chave.
L'ENJEU : préserver le «patrimoine de tissu» dans
le cadre de la requalification des espaces urbains du
centre-ville, et l'intégrer davantage dans les grandes
dynamiques urbaines de la métropole.
EN VUE DU PLU : définir ces ensembles urbains de
façon précise au titre de l'article L.123.1.7° du Code de
l'urbanisme et d'éventuelles prescriptions.
«Une ville, c’est un ensemble de tissus et de formes
emblématiques qui ont peu à peu dessiné une matière
urbaine complexe et originale» (Marcel Roncayolo).
17Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
LE GÉNIE DU LIEU
Les vues plongeantes sur la mer et les ruptures de pentes
qui constituent des lieux de changement d’horizon sont
pour beaucoup dans l’agrément des quartiers résidentiels
qui sont égrenés sur les pentes de la colline de la Garde ou
qui entretiennent des relations fortes avec le littoral.
Néanmoins, la topographie est très contraignante. Ces
quartiers perchés présentent aujourd’hui des problèmes
d’accessibilité, de circulation interne et de stationnement,
et les habitants rencontrent fréquemment des difficultés
pour créer un velum homogène ou moderniser leur lieu
de vie.
On observe actuellement une évolution spontanée des
modes d'habitat et du parcellaire caractérisée par :
une adaptation des logements traditionnels ;
un découpage en plusieurs lots des propriétés à la suite
du rachat de grandes maisons unifamiliales ;
des regroupements opérés à l’issue du rachat de mai-
sons voisines ou contiguës.
Cette forme de renouvellement urbain - dans la mesure
où elle est licite et opérée dans le respect du cadre règle-
mentaire - nécessite de reposer la question du velum et
de l’orientation à choisir en terme de composition de la
rue (alignement, retrait...).
Elle devrait être accompagnée et très encadrée car elle
touche à l’identité de la ville et à la lisibilité des paysages
bâtis. Une surélévation improvisée ou l’édification sans
cohérence de petits immeubles collectifs dans le tissu
constitué bas de ces tissus résidentiels originaux peut
rapidement porter atteinte à leur structure originelle et
au cadre paysager.
LES QUARTIERS EN BALCON SUR LA VILLE (1) OU SUR LA MER (2)
1/ Samatan (Saint-Lambert) Le Roucas Blanc Vauban Hauts de Périer...2/ Mourepiane Endoume Malmousque Montredon et La Madrague-de-Montredon...
n L'habitat perché : la Corniche Kennedy à Malmousque.
L'ENJEU : mieux construire dans les pentes, redéfi-
nir les hauteurs autorisées et le velum souhaitable en
fonction de l’évolution de la société, et s’assurer que la
forme demandée par le règlement du PLU est toujours
adaptée à l‘évolution des modes d’habiter.
EN VUE DU PLU : concevoir un zonage adapté avec
des préconisations spécifiques (velum, hauteurs, res-
pect des trames, préservation des vues dégagées vers
la mer...).
18Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
LES LIEUX DE VIE IDENTITAIRES
Au-delà du seul fait urbain, les noyaux villageois véhiculent
une image pittoresque et emblématique de Marseille. Sur
un vaste territoire communal désormais fortement marqué
par l’empreinte de l’urbanisme opérationnel des années
1960-1970, ils témoignent d’une certaine façon de vivre
populaire. Ils font également figure de supports et de vec-
teurs de l’imaginaire des communautés et ils offrent ainsi
un reflet idéalisé d’un Marseille traditionnel véhiculé aussi
par la littérature, le théâtre, la mémoire collective ou, plus ré-
cemment, le cinéma et les médias. Il en résulte un processus
de construction symbolique dans lequel le mythe villageois
confère aux lieux une identité collective et partagée.
Ils sont classés en zone UA avec un objectif de «protection
générale». La «continuité urbaine» et la «cohérence archi-
tecturale» doivent y être assurées. Toutefois, excepté les bas-
tides et le périmètre de prescription qui cerne la hauteur
des toitures, ils ne bénéficient pas de mesures de protection
particulières. L’unité parcellaire et le COS ne sont pas régle-
mentés, et les vues ne sont pas protégées. Or ces villages à
caractère historique, pittoresque et paysager sont très ex-
posés aux pressions foncières et immobilières. À Château-
Gombert ou à l’Estaque, des constructions caractérisées par
une volumétrie importante et une architecture exogène au
noyau villageois commencent à apparaître sur les franges
des centres anciens (toiture-terrasse, grands balcons filants,
grandes baies...). Elles peuvent altérer «l’identité historique
et paysagère» de ces ensembles urbains.
Pour l'analyse, on a écarté les noyaux villageois
aujourd'hui dilués dans la ville et peu préservés pour ne
retenir que les villages les mieux préservés d'un point
de vue morphologique et architectural mais aussi les
plus représentatifs de l'histoire de Marseille (mémoire
du terroir, passé industriel, lieux de villégiature...).
L'ENJEU : mettre en valeur les caractéristiques des
villages préservés tout en améliorant leur fonctionne-
ment et leur attractivité, et en tenant compte aussi des
nouveaux modes de vie.
EN VUE DU PLU : concevoir un zonage mieux
adapté avec des prescriptions spécifiques pour chacun
des villages à préserver et affiner les règles (respect de
la trame parcellaire, définition des hauteurs accepta-
bles, description détaillée des bâtiments remarquables
avec d'éventuelles prescriptions...).
LES VILLAGES SYMBOLIQUES DU LITTORAL ET DES COLLINES
L'Estaque Saint-Henri Saint-André ? Saint-Antoine ? Saint-Barnabé ? Saint-Julien ? Château-Gombert La Treille Les Camoins Mazargues
n L'Estaque : la traverse du Lion (ancien quartier des pêcheurs).
19Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
L'HABITAT SPONTANÉ ET BRICOLÉ
Les quartiers de cabanons sont progressivement appa-
rus le long du littoral autour de mouillages et d’usines au
cours du XIXe siècle. Ils sont caractérisés par un habitat en
série auto-construit sous forme de petites constructions
disposées en ordre continu. Les parcelles sont étroites, les
constructions basses (un étage au maximum). Un même
module de construction se répète sur toute la longueur des
alignements. Les espaces libres en cœur d’îlot sont rares,
excepté sous forme d’étroites voies de circulation latérales
et transversales, les «traverses», et il n’y a pas de distinction
entre la chaussée et les trottoirs.
Ces hameaux littoraux originellement précaires et à fré-
quentation hebdomadaire ou saisonnière sont longtemps
restés sans assainissement. La transmission des maisons a
longtemps été assurée d’une génération à l’autre puis, au
cours du XXe siècle, la population d’origine a été peu à peu
renforcée par l’arrivée de résidants permanents. Ces lieux de
vie ont été peu à peu densifiés et les constructions bricolées
ont été remaniées et adaptées (surélévations, adjonctions
de pièces) mais toujours dans un esprit «cabanonnier».
Ce type d'habitat spécifique de Marseille est aujourd’hui
en train d'évoluer rapidement. Les anciens hameaux de
pêche se transforment peu à peu en «villages de résidence
secondaire» alors que les traverses ne sont pas adaptées à
la circulation et au stationnement. De grandes villas appa-
raissent entre les maisons d’habitation traditionnelles. Dans
le hameau des Goudes, la pression foncière et économique
entraîne une transformation importante du cadre bâti : les
maisons sont plus hautes, plus grandes, pourvues de baies
vitrées, de terrasses bordées de balustrades ou des colon-
nes... Les rez-de-chaussée commerciaux sont plus larges et
les terrasses sont aménagées sur le domaine public sans
souci d'intégration et sans rapport avec l’échelle des lieux.
LES GROUPES D'HABITATIONS LITTORALES ET LES «HAMEAUX CABANONNIERS»
Les Riaux) Butte de Mourepiane La Madrague-ville Le Vallon des Auffes L'anse de Malmousque La Madrague-de-Montredon Saména/Mont-rose Les Goudes Callelongue Sormiou Morgiou
n La Madrague-de-Montredon ; la Baie des Singes.
L'ENJEU : sortir ces quartiers du contexte général
grâce à un nouveau règlement qui leur soit propre et
qui permette d'en préserver la forme urbaine, le profil
général, et l'atmosphère (respect des matériaux et des
volumes, traitement des installations électriques...).
EN VUE DU PLU : concevoir un zonage adapté avec
des prescriptions spécifiques à ces tissus (gabarits,
velum, piétonnisation à envisager?, respect des tra-
mes des traverses?...).
20Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
LES ESPACES RELIQUAIRES
Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, l'urbanisation
insuffisamment maîtrisée a peu à peu dénaturé les espaces
paysagers (Sainte-Marthe, vallée de l'Huveaune...). Les espa-
ces cultivés ou de nature remarquables des piémonts des
collines, et les domaines bastidaires ont rétréci comme
peau de chagrin. Aujourd’hui, il existe un consensus pour
essayer de créer une ville plus compacte et plus intense,
pour freiner le phénomène d’étalement urbain (raréfac-
tion des réserves foncières, franges urbaines au contact
des zones naturelles menacées), pour éviter de perpétuer
une urbanisation caractérisée par la répétition d’une ty-
pologie unique (le pavillon) et la banalisation du paysage
(quartiers arborescents...). Il est affirmé la nécessité de den-
sifier autour des pôles de transport, d’occuper au maximum
l’espace déjà urbanisé, de mixer les fonctions, de créer des
tissus hybrides plus efficients, d’intensifier en douceur
avec des maisons de ville, des immeubles plus grands ou
intermédiaires, et donner parallèlement plus de liberté de
conception tout en respectant l’environnement, les tissus
existants, le patrimoine urbain et paysager.
L’intégration architecturale, l'inscription dans le paysage
des structures paysagères remarquables (réseau hydrogra-
phique, alignements d'arbres, murets...), la préservation des
vues et des continuités paysagères (sentier littoral, sentier
de ville) seront essentielles. Le règlement du PLU devra tra-
duire un autre objectif fondamental : la préservation des sites
de piémont fragiles et convoités d'une urbanisation «grim-
pante» qui viendrait rompre l'effet de coupure verte.
Il conviendra donc de trouver des outils efficaces pour
éviter un phénomène de mitage des crêtes par des pa-
villons ou des collectifs ;
freiner la sur-densification de secteurs de franges déjà
densément construits et mal desservis.
LA TRAME BLEUE ET VERTE, ET LES ESPACES OUVERTS DES FRANGES ET DES PIÉMONTS
Collines de Verduron Sainte-Marthe Collet Redon La Betheline Le Baou de Saint-Marcel La Serviane Canal de Marseille Ruisseaux des Aygalades, du Jarret et de l'Huveaune Jardins familiaux...
n Allée de platanes à Tour Sainte, quartier de Sainte-Marthe.
L'ENJEU : mettre au service des habitants et de la
ville des espaces de nature façonnés par l'homme que
les Marseillais côtoient ou fréquentent, pour légitimer
leur préservation et leur inconstructibilité (maintien
ou réintroduction d'une agriculture péri-urbaine sous
réserve d'une vérification de la qualité des sols ; ouver-
ture au public...).
EN VUE DU PLU : identifier les espaces à protéger
souvent classés en NA, et créer un zonage adapté pour
un usage compatible avec leur préservation.
21Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
L'HÉRITAGE MÉCONNU
L’habitat social de masse construit à Marseille depuis 1945
a fait récemment l’objet d’une première reconnaissance pa-
trimoniale qui a tenté de rendre compte de la variété et de
l’intelligence des projets sans s’en tenir aux seules considéra-
tions esthétiques. Certains grands ensembles de logements
sont mis en lumière depuis 2001 grâce au label officiel «Pa-
trimoine du XXe siècle» attribué par la Commission Régio-
nale du Patrimoine et des Sites, au même titre que certains
quartiers ouvrirers des années 1930. Ils constituent l'une des
facettes les plus riches de l’histoire de l’architecture et de
l’urbanisme de Marseille, et ils incarnent des projets d’avant-
garde qui font encore référence chez les architectes.
Ce label est une alternative aux protections qui permet d'ac-
compagner l'évolution des bâtiments mais il est sans inci-
dence juridique ou financière. C'est pourquoi, d'une façon
générale, il conviendrait de définir, dans le champ de la
valorisation du patrimoine de Marseille, la place de l'ha-
bitat du XXe siècle, notamment en vue d'une protection
des ensembles de logements collectifs qui témoignent le
mieux des dernières grandes phases du développement
de l'habitat de Marseille.
L'ENJEU : appeler l’attention des décideurs et des
aménageurs sur des ensembles urbains souvent dépré-
ciés et peu étudiés, en essayant de les faire percevoir,
dans la conscience collective, comme des éléments à
part entière du patrimoine marseillais dont la perte
serait regrettable.
EN VUE DU PLU : zonage et prescriptions adaptés
pour faire évoluer des ensembles représentatifs tout
en respectant leurs principales caractéristiques.
L'HABITAT LABELLISÉ «PATRIMOINE DU XXE SIÈCLE» Cité Saint-Louis Groupes HBM (Strauss, Michelis) Immeubles de la Reconstruction du Vieux Port Grands ensembles : Bois-Lemaître, Les Lierres, La Maurelette, La Viste... Le Parc du Roy d'Espagne
n L'opération de la Tourette (arch. F. Pouillon et R. Egger - 1948-1953).n Le Groupe HBM Paul Strauss (Le Canet).
UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE
22Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
LE DÉFI DE LA RECONVERSION
Les activités des bassins Est de Marseille sont actuellement
en voie de redéploiement. Certains édifices peuvent se re-
trouver sans affectation et menacés de destruction. La Ville
de Marseille a pris conscience de l’intérêt de cet ensemble
d'ouvrages et de constructions remarquables mais mécon-
nues. Une identification et une sensibilisation permettraient
de préparer un programme de valorisation à l'instar des
grands ports français (Lyon-Confluence, Madeleine-Champ
de Mars à Nantes, Quais de Bordeaux et de Rouen, ZPPAUP
de Toulon arrêtée en 2007).
Par ailleurs, disséminées dans la ville et le long du littoral, di-
verses constructions témoignent encore du passé industriel
de Marseille. Ils encourent actuellement le risque de dispa-
raître dans le cadre d'opérations d'aménagement. Comme il
ne s’agira pas seulement de conserver mais aussi d'adapter
sur le moyen terme aux besoins actuels, il est nécessaire de
définir au préalable les nouveaux usages à trouver pour des
espaces de vie et de travail emblématiques. Ils ne sont pas
forcément appelés à être transformés en musées : ils pour-
ront être réhabilités pour accueillir des activités tertiaires
de bureau ou de recherche, des parcs paysagers voire, pour
certains, des équipements de loisir.
L'ENJEU : sensibiliser les décideurs et les acteurs
de la ville sur la question du devenir du patrimoine
industriel, et définir l'adaptation possible au service de
la ville et de ses habitants des vestiges d'activités qui
jalonnent encore le paysage urbain de Marseille.
ALERTE ! : l'agAM devra disposer d'inventaires
détaillés pour inscrire ces patrimoines dans les ré-
flexions préalables à la révision du PLU (inventaires
à récupérer, notamment auprès du GPMM).
LE PATRIMOINE PORTUAIRE ET LES FRICHES INDUSTRIELLES
Ensemble portuaire du GPMM (hangars, darses, silos...) Friches industrielles de l'Estaque (Les Riaux, chantiers Chagnaud), de Montredon, de l'Escalette Anciennes huileries, savonneries, minoteries...
n Les Riaux (ancien site METALEUROP), L'Estaque Plage.
UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE
n Site de l'ancienne usine Legré Mante (Madrague-de-Montredon).
23Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
LE PATRIMOINE OUBLIÉ
De nombreux ouvrages fortifiés et plusieurs ensembles
d'immeubles aux dimensions hors normes attestent de
l'importance du site stratégique de Marseille et du rôle
de l'État (l'Armée et l'Administration) dans le tissu urbain
de Marseille. À l'exception des trois forts du Vieux Port, les
éléments du système défensif de Marseille ne sont pas pro-
tégés au titre des Monuments Historiques. Ce patrimoine
encourt par conséquent le risque d'être partiellement dé-
truit ou de disparaître.
De récents projets de réhabilitation réussis (Nîmes, Dijon,
Moulins) ont permis de comprendre les multiples avanta-
ges, tant techniques que représentatifs, que peut offrir ce
type de patrimoine reconsidéré comme une solution cul-
turelle et touristique viable. C'est pourquoi, certains sites
militaires marseillais font aujourd'hui figure d'opportunités
foncières stratégiques dans un contexte de renouvellement
urbain et de re-dynamisation du centre-ville. Ils sont en
effet susceptibles de changer l'image de tout un quartier
en accueillant des équipements structurants (hébergement,
services, culture... Dans le cas où le ministère de la Défense
serait prêt à vendre son patrimoine, les collectivités songent
à l'intégrer dans leur politique de développement urbain.
Un découpage en travées peut constituer un levier pour
gérer les programmes car il donne la possibilité d'opérer
par blocs et de juxtaposer ainsi les usages dans un même
programme (services, commerces de quartier, bureaux,
logements collectifs à coût maîtrisé). Néanmoins, la cohé-
rence architecturale peut être altérée. Il est donc souhaita-
ble d'identifier les mesures à mettre en œuvre en faveur de
ces ouvrages dignes d’intérêt mais souvent méconnus pour
éviter de leur faire subir des interventions inadaptées ou
malheureuses, et dans le but de les faire bénéficier ensuite
d’actions de préservation et de mise en valeur.
L'ENJEU : contribuer à la reconnaissance d'un hé-
ritage oublié en vue de protéger son intégrité lors
d'opérations d'aménagement conduites à l'échelle
d'un quartier.
EN VUE DU PLU : prescriptions et zonage adaptés
pour éviter les dénaturations, et permettre un usage
compatible avec leur préservation (équipements cul-
turels, résidences d'artistes, sièges d'institution..).
LE PATRIMOINE DE L'ARMÉE ET DE L'ADMINISTRATION
Camp militaire de Sainte-Marthe Casernes de la Belle de Mai (Busserade, Marceau, Muy) Caserne d'Aurelle Batteries des XIXe et XXe siècles Südwall dont le U-bunker du Cap Janet Cité des Douanes...
n La caserne du Muy, quartier de la Belle-de-Mai.
UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE
24Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
Orientations générales pour le Projet municipal en vue du PADD du PLU
Renforcer la «patrimonialisation» du regard des acteurs de la villeLe POS en vigueur a déjà permis de sensibiliser aux enjeux
d'un traitement des tissus anciens dans le respect de leur
identité. Le PLU devra poursuivre et approfondir les efforts
amorcés dans les POS précédents, en mettant à jour le fi-
chier du patrimoine recensé et en affinant le type de pro-
tections envisagées pour le patrimoine urbain et paysager
remarquable encore non protégé.
La démarche de PLU devrait d'abord permettre de
renouveler la perception du patrimoine marseillais et
d’augmenter cette liste des éléments du patrimoine
local et d'y rajouter la notion de «séquences» (espaces
publics de qualité et ambiances urbaines représentati-
ves de la ville).
Ces éléments seraient eux aussi reportés sur les diffé-
rentes planches graphiques des secteurs du PLU afin
d’alerter les instructeurs du service de l’urbanisme. Ceux-
ci pourraient informer une commission adaptée formée
de l’architecte des Bâtiments de France, des architectes-
conseil de l'Atelier du Patrimoine, et du responsable du
service urbanisme de la Ville. Cette commission commu-
niquerait ensuite aux propriétaires et aux promoteurs la
valeur de ce patrimoine pour la commune, examinerait
le projet faisant l'objet d'une demande d'autorisation et
les éventuelles atteintes au patrimoine, et tenterait de
les dissuader de le dénaturer ou de le démolir.
Dans le porter à connaissance du préfet des Bouches-du-
Rhône en date du 7 janvier 1997, il est spécifié que l'un des
objectifs fondamentaux que doit traduire le POS c'est iden-
tifier et délimiter les éléments de paysage remarquables et
caractéristiques : rues, monuments, secteurs à protéger ou
à mettre en valeur (quartiers et sites). Une présentation
plus fine des différentes composantes urbaines et pay-
sagères et un ajustement des règlements permettront
de mieux accompagner l’évolution des sites et des quar-
tiers qui participent de l'âme de la ville de Marseille.
Étendre la protection du patrimoine dans le centre historique (voir p.16)
Les périmètres du centre ancien qui sont maintenus hors
des périmètres des ZPPAUP mais qui sont néanmoins
régis par la règle des abords des Monuments historiques
sont assujettis aux autorisations des Bâtiments de France.
En revanche, nombreux sont les secteurs du centre-ville
situés hors des aires d'influence qui présentent un intérêt
patrimonial et un potentiel en terme d'image, mais qui ne
suivent que la règle du jeu du PLU.
Un agrandissement du périmètre de protection du
patrimoine dans le centre historique pourrait être
porté par le Projet de Ville. Les secteurs remarquables
de la ville issue de l'agrandissement de 1666 qui ne
sont pas intégrés dans l'une des quatre ZPPAUP malgré
leur intérêt architectural, morphologique ou paysager,
n Façade en escalier, rue d'Endoume.
25Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
devraient être eux aussi protégés et valorisés dans le
cadre d'une politique de renouvellement urbain respec-
tueuse de l'intégrité patrimoniale en considérant qu'ils
peuvent jouer un rôle très important dans le renforce-
ment de l’attractivité économique, foncière et sociale du
centre-ville de Marseille. L'élargissement du périmètre de
protection de la ZPPAUP Chapitre-Noailles-Opéra-Thiers-
Canebière permettrait d'avoir la même règle du jeu sur un
ensemble urbain plus large et continu mais aussi mieux
circonscrit et identifié - il s'agirait notamment, à l'est, du
quartier du Chapitre (ou lotissement Bernex) et du pla-
teau Longchamp.
Renouveler les tissus historiques de façon harmonieuse et équilibrée (voir p.16)
Le PLU devra particulièrement insister sur la nécessité de
faire évoluer ces quartiers cohérents dans le cadre d'opé-
rations de rénovation à l’échelle de l’îlot respectueuses
des typologies, des volumes, des matériaux et des coloris ;
de l'intégrité des façades, dans le cas de regroupement
d’immeubles destinés à créer des logements plus vastes.
Dans un contexte de reconquête du centre-ville et de ren-
forcement de son attractivité, il conviendra d'encadrer tout
particulièrement les travaux de modernisation du bâti dans
les ensembles urbains emblématiques.
Ces règlements adaptés devront être mis en place pour :
normaliser les travaux d’amélioration des performances
(isolation), les surélévations, les adjonctions et les remanie-
ments de type «terrasses tropéziennes» ;
assurer une intégration soignée des installations en faveur
des énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques) et
des nouveaux ouvrages techniques (antennes relais, clima-
tiseurs extérieurs, paraboles...).
Par souci d’embellissement, d'homogénéisation, et d’adap-
tation au contexte, il faudra aussi donner la possibilité de
créer des surélévations dans les quartiers anciens où
l’harmonisation des hauteurs est récente (XIXe siècle), et
où la découpe des façades est aujourd’hui très irrégulière
(dents creuses et profil en dents de scie). On favorisera, au
contraire, l’aération du tissu dans certains secteurs où le
rapport largeur de la rue/ hauteur du bâti est défavorable.
Encadrer l'évolution des quartiers péricentraux bâtis en surplomb (voir p.17)
Les secteurs urbanisés littoraux ou collinaires, embléma-
tiques du développement urbain original de Marseille,
pourvus d’une qualité morphologique exceptionnelle, et
intéressants pour le rapport entretenu entre site et bâti,
sont en train de disparaître progressivement, du moins de
perdre ce qui fait leur originalité. Ce patrimoine perd de sa
valeur tant qu’il demeure classé en zone UI. Il faudrait lui
redonner une valeur urbanistique et paysagère.
Le maintien de la qualité de ces lieux de vie particuliers ne
peut se soumettre à une planification urbaine tradition-
nelle. Un document de référence permettrait de sensibiliser
et de responsabiliser la population et les acteurs de la ville
pour que l'on ne voit pas apparaître un profil normalisé.
Toutefois, leur évolution ne doit pas être remise en question
par une vision nostalgique : ils méritent aussi la modernité,
notamment un accompagnement de l'architecture contem-
poraine.
n Le Roucas Blanc vu depuis le parvis de Notre-Dame de la Garde.
26Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
Protéger de façon concrète les villages et les bastides encore préservées (voir p.18)
Les villages
Il sera d'abord nécessairee de distinguer les villages préser-
vés des anciens noyaux villageois très fortement remaniés
et aujourd'hui réduits à un tissu résidentiel. Ces derniers
seront retirés du zonage conservatoire des noyaux villa-
geois (UAv) pour être intégrés à un tissu périphérique plus
évolutif, tout en leur conservant néanmoins une hauteur
constante de référence à une structure villageoise.
Il faudra préserver le pittoresque des «noyaux villa-
geois» les plus représentatifs des modes d’habiter et
de vivre marseillais tout en donnant la possibilité d’aérer
le tissu, d’améliorer les pratiques urbaines quotidiennes,
et de renforcer l’attractivité résidentielle. Pour cela, il est
nécessaire de substituer aux périmètres PSPT des zones
UAv actuelles un zonage plus approprié, en fonction de
l'intérêt architectural et morphologique de chacun de ces
noyaux villageois.
Il s'agira de définir des règles détaillées pour encadrer
plus fortement l’aspect extérieur, la hauteur des cons-
tructions nouvelles, et la qualité d’insertion du projet
architectural dans le paysage de la rue :
toiture à couverture totale ou partielle ;
hauteur limitée à l’échelle générale du site ;
typologie architecturale à respecter ;
matériaux de construction traditionnelle ;
forme et dimension des ouvertures...
Il conviendra aussi
de réglementer les adaptations du bâti (surélévations,
extensions) destinées à renforcer l’attractivité résidentielle
(accueil de familles variées) et à répondre aux exigences
du confort domestique contemporain (demande d'un ha-
bitat modulable), par exemple, en permettant une diversi-
fication de l’offre en logements dans les anciens quartiers
ouvriers) ;
de favoriser l'intégration des nouveaux ouvrages
techniques (panneaux photovoltaïques, antennes relais,
climatiseurs extérieurs, paraboles...) ;
de donner la possibilité de rendre plus «rentables» cer-
tains espaces aujourd’hui urbanisés de façon extensive.
Les bastides
Les derniers grands domaines des bastides de Marseille
encourent le risque de disparaître au profit des logements
collectifs, malgré l’attachement des Marseillais pour ces
propriétés symboliques et l’importance de l’équilibre de
l’environnement dans la vie des villages des collines.
En dépit de leur proposition de protection dans le POS de-
puis 1990 jusqu'à nos jours, les domaines bastidaires, qui
sont à la fois des poumons verts de quartier et des macro-
parcelles, sont appelés à disparaître progressivement, par
démantèlement ou par dénaturation, au profit d'opéra-
tions de logements collectifs alors que dans les quartiers
environnants les équipements publics et les jardins publics
font défaut. Les terrains de la «bastide du Sieur Gombert»
à Château-Gombert ou ceux du domaine de Tour Sainte
ont été récemment lotis et banalisés par des pavillons et
des maisons de ville.
L'enjeu est de protéger les bastides qui ont survécu à
la spéculation. Pour éviter de conserver de façon anec-
dotique des reliques dépourvues de sens (bâtiments mal
n Les traverses, les dégrés et les rocailles de la Corniche.
27Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
Le patrimoine pittoresque n Traverse des Amoureux (Le Roucas Blanc) ; prolongement de la traverse du Régali (Saint-Henri).
Le patrimoine ordinaire (habitat «trois fenêtres», bâtiments industriels...) n Rue Rougier (Le Camas) ; rue de Toulouse (La Conception).
28Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
intégrés dans les opérations immobilières, allées d’hon-
neur plantées de platanes orphelines, portails isolés...), on
pourrait envisager de définir des périmètres de préco-
nisations spécifiques qui permettent de protéger et de
mettre en valeur ces entités emblématiques de Marseille en
les mettant au service des habitants et de la ville (espaces
verts de proximité, lieux d'exposition...). On rendrait cette
orientation compatible avec l'accroissement de l'offre en
logements en privilégiant - quand cela est possible - une
rentabilisation des espaces limitrophes urbanisés de façon
extensive, tout en préservant également ce qui fait l'identité
de ces bastides (parc, dépendances...).
Associer la préservation du patrimoine ordinaire et la création architecturalePour s'efforcer de faire la chasse à l'architecture médiocre et
de faire respecter les bâtiments de qualité et les paysages,
quels que soient l'époque et le lieu de leur construction,
la collectivité pourrait instituer des règles générales sim-
ples valables pour tout le territoire urbain pour associer la
préservation du patrimoine ordinaire et la recherche d'une
architecture contemporaine de qualité. L'idée est de pro-
mouvoir une cohérence urbaine dans tous les quartiers
et d'éviter une destructuration des paysages embléma-
tiques. Une nouvelle rédaction du règlement (article 11)
permettrait de renforcer dans tous les arrondissements
le contrôle de la qualité du traitement architectural pour
les opérations de ravalement, les déclarations de travaux,
les devantures commerciales ou encore les constructions
neuves. Les espaces libres remarquables feraient l'objet de
protections appropriées.
Le règlement du PLU traitant plus de la forme urbaine que
de l'écriture et du vocabulaire architectural, cet ensemble
de contraintes favorisera beaucoup plus qu'il ne la bridera
la créativité des architectes. Des règles d'urbanisme précises
n'empêchent pas la construction de très belles architectu-
res modernes qui font la fierté des quartiers et qui sont le
patrimoine de demain.
Le tissu urbain a une exceptionnelle capacité à absorber
toutes les écritures architecturales pour autant qu’elles se
conforment aux règles et solutions urbaines adoptées (les
largeurs de parcelles, les gabarits, les couronnements...).
Il sera néanmoins nécessaire de créer un document d'en-
cadrement pour améliorer la connaissance du patrimoine
ordinaire. Il sera indispensable pour mettre en œuvre des
dispositifs qui dans la reprise, la reproduction ou le rem-
placement pourront discriminer les imitations maladroites
et les interprétations grossières et inciter, au contraire, à
s’approcher de l’identité générale, à produire un équivalent
sans pastiche. À l’échelle d’un ensemble urbain, il faudra
préciser jusqu’où la purge est possible sans toucher à l’es-
sence et sans dénaturer, comment reconstituer les principes
qui ont présidé à la constitution du tissu urbain (densité,
volumétrie, répétitivité des dimensions, type...).
Ces espaces emblématiques n’ont pas à suivre une
stricte voie de conservation qui les ferait devenir des
espace pétrifiés et artificiels. Le patrimoine ordinaire
doit au contraire demeurer un laboratoire où la réhabi-
litation et l'évolution se nourrissent de l’observation, de
connaissances, d'une documentation, de prescriptions,
d'interventions maîtrisées, et de contrôles.
n La Corniche au niveau de Malmousque.
29Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
La colline de la Garde n Des exemples de recherche d'une intégration de l'architecture contemporaine dans les quartiers emblématiques.
Le centre-ville n Des exemples d'adaptation et de réinterprétation des formes architecturales dans le respect du contexte urbain.
30Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
Outils
DANS LE FUTUR PLU, créer des dispositions spécifiques aux «tissus et sites emblématiques» en activant l'article L.123.1.7° du Code de l'urbanismeL’existence d’un patrimoine architectural inventorié mais
non protégé n’a pas de conséquence réglementaire direc-
te sur le PLU. À Nantes, où le Secteur sauvegardé est en
place depuis plus de trente ans et le patrimoine non pro-
tégé est présent dans les documents d’urbanisme depuis
une vingtaine d’années, l’existence d’une liste du patri-
moine nantais est parfois perçue comme une contrainte
par les élus et les services techniques de l’urbanisme. Si
l’existence de cette liste manifeste une réelle volonté poli-
tique, elle ne permet pas de protéger à coup sûr les élé-
ments recensés, notamment lorsque la pression foncière
s’intensifie. Depuis les années 1980, plusieurs bâtiments
présents sur cette liste ont par exemple été détruits.
La Ville de Marseille a choisi de préserver et de valori-
ser plus efficacement son patrimoine non protégé et
notamment de l'employer pour favoriser l'adhésion
de la population aux projets urbains. Il faudra donc
aller plus loin qu'une liste annexée au PLU, même
exhaustive.
Il s'agira de prévoir des dispositions spécifiques et patri-
moniales, en mettant en œuvre l’article L.123- 1-7° du
code de l’urbanisme. Ces dispositions pourront ren-
voyer à un «zonage spécifique», à des dispositions
générales du règlement ou à des prescrptions graphi-
ques particulières reportées aux plans de zonage.
On pourra ainsi recenser «les éléments du paysage et
les quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monu-
ments, sites et secteurs à respecter, à mettre en valeur
ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, his-
torique ou écologique, et définir les prescriptions de
nature à assurer leur protection».
La création d’un volet «Patrimoine» plus fin et plus volon-
tariste pourrait se faire par étapes. En effet, elle ne néces-
siterait qu'une mise à jour du règlement sans recourir à
la concertation préalable. Elle permettrait d'améliorer la
préservation et la valorisation de secteurs urbains cohé-
rents et encore homogènes et du «petit patrimoine» qui
n’est pas protégé au titre des Monuments historiques. La
collectivité pourrait ainsi choisir le degré de protection,
selon ses objectifs. Elle informerait ensuite le public de ses
intentions tout en faisant respecter les restrictions avant
tous travaux.
À Marseille, depuis le XIXe siècle, la consommation des
espaces s'est traduite à plusieurs reprises par un dévelop-
pement urbain insuffisamment maîtrisé, sans grande pré-
occupation pour l'équilibre des formes ou pour l'environ-
nement. Cet outil permettra de sensibiliser l'usager et
le maître d'œuvre sur l'intérêt de préserver l'identité
locale (avec, en particulier, des prescriptions volontaristes
concernant l'affichage publicitaire visant à l'harmonisa-
tion et à la réduction du nombre de panneaux), la diver-
sité des paysages, et la maîtrise du renouvellement
urbain, tout en favorisant une architecture contempo-
raine de qualité respectueuse de l'environnement.
Le PLU pourra aussi aller plus loin et définir, dans un cadre
de protection mieux adapté et plus efficace, les nouvelles
dynamiques urbaines souhaitables pour des secteurs hé-
rités qui doivent redevenir attractifs, notamment le cen-
tre-ville.
Ce type d'outil présente toutefois des limites. L'article
L.123-1-7° ne fait que sensibiliser l’usager ou le maî-
tre d’œuvre sur l’intérêt patrimonial repéré. Sa prise en
compte, ensuite, dans le projet développé est laissée au
libre choix. L’architecte des bâtiments de France (ABF) n’est
consulté que pour avis simple (voir le tableau p. 31).
n Le domaine de la Serviane où l'activité agricole sera préservée.
31Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
AU-DELÀ DU PLU, préparer la création de nouveaux plans de gestion du patrimoine architectural et paysagerLa mise en œuvre de l'article L.123.1.7° pourrait contribuer à
la définition par la Ville du nouveau type de plan de gestion
qui doit bientôt remplacer la ZPPAUP : «l'aire de mise en
valeur de l'architecture et du patrimoine» (voir ci-con-
tre). Seraient alors concernés les «Sites emblématiques»
jugés les plus remarquables, à la fois pour leur grande re-
présentativité et pour leur valeur esthétique, morphologi-
que et identitaire. Grâce aux outils que le «PLU patrimoine»
aura permis d'élaborer (enquêtes approfondies, fiches sys-
tématiques par immeuble et règles du jeu explicitées), la
procédure serait facilitée.
Plusieurs sites de Marseille semblent éligibles à la créa-
tion d'une «zone de projet» : le village de l'Estaque, y com-
pris l'Estaque-Gare, au titre du patrimoine immatériel, du
paysage littoral, de l'habitat et des ouvrages industriels ; le
hameau des Goudes ; le secteur paysager discontinu de la
Betheline ; la cité ouvrière de Saint-Louis... Ce contrat de
gestion pourrait se substituer aux servitudes de certains
sites inscrits.
DES PLANS DE GESTION DU PATRIMOINE
Au-delà du PLU, un document de référence
garantit l'application des règles que souhaite édic-
ter la commune en matière de développement local
et de respect de l'identité de sites non protégés ;
permet à la commune d'aller plus loin dans son
action de protection et de valorisation, en termes
de suivi et de gestion quotidienne, à l'issue de toute
opération de rénovation/réhabilitation ;
améliore l'adhésion de la population aux projets
grâce à des outils pédagogiques précis (qualification
patrimoniale acceptée, négociée et comprise).
Comme il met en place une protection continue et par-
tagée, cet outil nécessite un engagement durable de
la commune dans des actions de vulgarisation et de
persuasion concernant les nouveaux secteurs visés.
n DERNIÈRE MINUTE ! Les Aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP)
Lors du récent examen du volet «Bâtiment et urbanisme» du
Grenelle 2, en commission des affaires économiques, un amen-
dement sur les ZPPAUP a été adopté. Les Zones de Protection du
Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager seront remplacées
par des AVAP (aires de mise en valeur de l’architecture et du pa-
trimoine). L’objet de la nouvelle aire sera plus large que celui des
ZPPAUP avec un objectif de développement durable. Fondée sur
un diagnostic partagé, la définition de l’aire suivra une procédure
similaire au PLU (rapport de présentation, règlement et docu-
ments graphiques).
Nouveauté, la création d’une telle aire fera l’objet d’une concer-
tation. Une instance consultative composée d’acteurs locaux
sera chargée du suivi de la conception et de la mise en œuvre des
règles applicables à l’aire.
En cas de travaux réalisés sur des bâtiments se trouvant dans une
telle aire, les demandes d’autorisation feront l’objet d’une procé-
dure simplifiée, comprenant :
des délais de traitement de demandes par les différentes
instances administratives concernées - le maire, l'architecte des
bâtiments de France, le préfet de région, le ministre chargé des
monuments historiques et des espaces protégés - qui seront stric-
tement encadrés par la loi, le silence de l’administration valant
approbation tacite ;
un véritable arbitrage du préfet de région en cas de conflit
entre l’autorité compétente pour la délivrance des permis de
construire et l’architecte des Bâtiments de France.
Les quatre ZPPAUP de Marseille qui couvrent le centre-ville
sont concernées par cette simplification du dispositif ZPPAUP.
Source :
- Le Moniteur, 9 avril 2010 ;
- Colloque GRIDAUH - Université d'Angers, 10-11 février 2011 n
32Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
LA MISE EN ŒUVRE DE L'ARTICLE L.123.1.7° : UN OUTIL POSSIBLE
pour intégrer aux projets les composantes urbaines et paysagères remarquables ni protégées ni valorisées
Les habitants tiennent de plus en plus au patrimoine de leur
quartier et ils le disent aujourd'hui haut et fort. C'est d'ailleurs
peut-être l'une des réalités de l'urbanisme qui s'est le plus
affirmée au cours des dernières décennies.
Par patrimoine, on entend non seulement les différents
monuments qui ponctuent les rues et les quartiers, mais
également des composantes du décor familier auxquelles
les habitants sont attachés. Il peut s'agir d'un café, d'un lieu
de mémoire, d'une rue de faubourg, d'une montée, d'un
ensemble de petites maisons, d'un bâtiment industriel, d'un
mode d'habiter original et propre à la localité ou même d'élé-
ments de l'espace public comme un escalier, un jardin, voire
un pavage.
Les monuments patrimoniaux et historiques sont protégés
par le Ministère de la culture depuis la loi du 31 décembre
1913. En revanche, aucune protection particulière ne vient
défendre les autres éléments du patrimoine «ordinaire»
des quartiers. La loi SRU et Grenelle II offrent cette faculté
en permettant aux communes d'instaurer, dans le cadre
juridique du PLU, des mesures pour protéger le paysage et
le patrimoine bâti. Le PLU ne se limite pas à la définition d’un
ensemble de règles mais il doit intégrer plus largement les
choix politiques des collectivités, en s’inscrivant dans le cadre
d’un plan d’aménagement et de développement durable
(PADD). Il intègre la dimension opérationnelle de l’urbanis-
me en précisant le cadre de toutes les actions et opérations
d’aménagement, en définissant par exemple les secteurs
d’intervention pour favoriser le renouvellement urbain.
Comme le précise l’article L.121-1 du Code de l’urbanisme, le
développement durable s’applique désormais à l’urbanisme,
dans une logique d’équilibre entre le développement des
communes urbaines et rurales, de protection des espaces
naturels, de diversification des fonctions urbaines et de
promotion de la mixité sociale, d’utilisation économe de
l’espace, de maîtrise des besoins de déplacement et de pré-
servation de la qualité de l’air, du sol, du sous-sol.
En terme de patrimoine, le PLU comporte une innovation
importante. L’article L.123.1-7° du Code de l’urbanisme
permet dans le cadre du PLU «d’identifier et localiser
les éléments de paysage et délimiter les quartiers, îlots,
immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs
à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier pour des
motifs d’ordre culturel, historique ou écologique et définir,
le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur
protection». Les PLU offrent donc la possibilité aux collecti-
vités territoriales d’intégrer dans les documents d’urbanisme
de nouvelles connaissances et de nouvelles protections du
patrimoine. Il s’agit d’une petite révolution puisque à travers
l’élaboration du PLU, les collectivités territoriales peuvent
prendre directement en charge ce qui relevait jusqu’à pré-
sent des prérogatives de l’État.
À Lyon, des «périmètres d’intérêt patrimonial»
(PIP) ont été inscrits au PLU de la Communauté
urbaine. Ils correspondent aux espaces les plus
menacés, c'est-à-dire «mutables», dans lesquels
les permis de démolir sont soumis à une commission.
À Paris, les «Protections Ville de Paris» indiquent, pour
chaque territoire, un certain nombre de monuments,
d’édifices, d’ensembles qui méritent avant toute déci-
sion d’urbanisme tendant à leur démolition, ou à leur
modification, que l’on consulte une commission com-
posée de représentants des associations et d’experts du
patrimoine (voir ci-contre).
Ce champ de la connaissance était celui que recherchait André
Malraux lors de la création de l’inventaire général en 1964.
L'objectif de ces PLU dits fins est de construire :
un véritable RÉSEAU DE RÉFÉRENCES topographiques et
historiques ;
un SAVOIR qui permette d’évaluer la valeur historique,
technique, artistique et sociale pour une connaissance à
transmettre ;
une RECONNAISSANCE à inclure dans un pouvoir déci-
sionnel qui s’exprimera ainsi avec une plus grande objec-
tivité. n
UN EXEMPLE POSSIBLE
33Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
n LE PATRIMOINE DANS LE PLU DE PARIS
Le choix méthodologique a été le suivant. La Ville de Paris a d'une part engagé un travail scientifique pour identifier les sites recelant potentiellement des éléments patrimoniaux non encore recensés. Elle a, d'autre part, entrepris une très vaste consultation des associations et des 121 Conseils de quartier pour compléter ce recensement par une vision plus locale et plus directe et, le cas échéant, l'enrichir par d'autres éléments constitutifs des quartiers qui font la diversité et la qualité du cadre de vie. Au terme de cette consultation, plus de 8000 immeubles ont fait l'objet d'une demande de protection par les Conseils de quartier et par les mai-ries d'arrondissement, souvent aidés par les Sociétés historiques locales. Ces propositions ont été transmises par les maires d'arrondissement à la Mission municipale pour la préparation du PLU. Une commission d'experts a été constituée pour examiner les demandes. Chacune a fait l'objet d'une inscription sur les planches graphiques du document réglementaire. Les plus significatives, 5000 d'entre elles environ, ont bénéficié d'une nouvelle protection, la «Protection Ville de Paris» (PVP). Les autres demandes ont fait l'objet d'un signalement au plan (SIGN).
NATURE ET PORTÉE DU «SIGNALEMENT» DES IMMEUBLES
Les parcelles «signalées» au document graphique du PLU indiquent qu'un intérêt particulier a été manifesté par les Conseils de quartier et les maires d'arrondissement pour les constructions existantes. Ce signa-lement a un rôle préventif qui informe de l'attention particulière qui devra être apportée à toute intervention sur les bâtiments concernés, qu'il s'agisse d'une éventuelle démolition, des conditions d'une exten-sion, d'une réhabilitation, d'un ravalement ou encore d'aménagements liés à l'occupation : devantures et enseignes commerciales, publicité...
LES «PROTECTIONS VILLE DE PARIS»
Au nombre de 5000 environ, elles viennent enrichir, dans le cadre du PLU, la liste des immeubles inscrits ou protégés au titre des Monuments Historiques par le Ministère de la Culture. Cette mesure interdit la dé-molition ou l'altération des immeubles ainsi protégés. Les règles de pro-tection des sites ou des abords des monuments historiques, qui couvrent l'essentiel du territoire parisien, continuent par ailleurs de s'exercer au travers du contrôle des Architectes des Bâtiments de France. Avec la mise en place de cette réglementation, la protection des bâtiments dans Paris ne s'arrêtera pas pour autant et de nouveaux intérêts pour telle ou telle production pourront s'affirmer. La réglementation pourra elle aussi évoluer notamment avec la révision du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) des Secteurs Sauvegardés. n
n Le canal de Marseille à Saint-Julien.
n Enduits «à l'ancienne» à Saint-Julien (rue des Fortifications).
34Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011
n LE PATRIMOINE DANS LE PLU DE BORDEAUX
LES DISPOSITIONS PARTICULIÈRES INTÉGRÉES DANS LE PLU AU TITRE DE LA PROTECTION DU PATRIMOINE BÂTI ET PAYSAGER (L.123-7°)
Au titre de l’article L123-1 7° du Code de l’urbanisme, au-delà des dispositions générales et des dispositions ap-plicables à la (aux) zone(s) concernée(s) dans le règlement, certains édifices ou sites remarquables sont soumis à des mesures de protection et de mise en valeur spécifiques traduites sous forme de prescriptions particulières tout en permettant l’adaptation des constructions existantes aux usages contemporains. Concrètement, le PLU fait appa-raître les sites ou édifices concernés sur le plan de zonage par le biais de représentations et de codes particuliers si nécessaire, et les prescriptions qui s’y rattachent, s’il y a lieu, selon la structure suivante.
1. LA «VILLE DE PIERRE»
La délimitation de ces quartiers s’appuie exactement sur des secteurs ou sous secteurs existants. Ils n’ont donc pas fait l’objet d'une représentation particulière ni d'une codification spécifique. Les bâtiments situés dans ces péri-mètres font l’objet de prescriptions spécifiques communes à tous les secteurs ou sous-secteurs identifiés.
2. LES ÉLÉMENTS OU ENSEMBLES BÂTIS : B
Les édifices singuliers sont reportés sur le plan de zonage sous forme d'un pictogramme ponctuel tandis que les en-sembles bâtis sont, pour leur part, délimités sur le plan de zonage par un aplat. Ils répondent aux codes B suivi d’un numéro selon la typo-logie suivante : B1 suivi d’un n° : les châteaux ; B2 suivi d’un n° : les maisons bourgeoises ; B3 suivi d’un n° : les échoppes et les maisons ; B4 suivi d’un n° : les édifices religieux ; B5 suivi d’un n° : les édifices agricoles ; B6 suivi d’un n° : les moulins à eau ; B7 suivi d’un n° : les lavoirs ; B8 suivi d’un n° : les édifices particuliers ; B9 suivi d’un n° : les ensembles bâtis.
L’ensemble de ces éléments font l’objet de prescriptions générales mais aussi de prescriptions spécifiques qui sont traitées de deux façons : pour les éléments bâtis B1 à B7, les prescriptions sont communes à toutes les constructionsn d’une même typo-logie et elles doivent être ajustées aux caractéristiques des bâtiments en question, en termes d’architecture et de composition (ouvertures, éléments de toiture, ordonnan-cement, ornements et décors...) et dans le respect de son vocabulaire architectural ; pour les édifices particuliers et les ensembles bâtis (B8 et B9) qui ne répondent pas à une typologie précise, les prescriptions sont traitées sous la forme de fiches particu-lières.
3. LES ESPACES PAYSAGERS : P
L’ensemble de ces sites sont reportés sur le plan de zonage à l’aide d’un aplat et sont identifiés par un code «P suivi d’un n°» selon la déclinaison suivante : P1 suivi d’un n° : les grands espaces naturels ; P2 suivi d’un n°: les grands parcs, domaines et espaces publics ; P3 suivi d’un n°: les espaces verts intérieurs.
Pour leur part, les prescriptions sont énoncées sous forme de fiches particulières. n
35Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille
La ZPPAUP La mise en œuvre de l’article L.123-1-7°
LE PÉRIMÈTRE
secteur spécifique ; souple et ajustable (selon le Projet de la ville) ; adaptable (possibilité de révision) ; multiple (découpage en sous-zones ou plusieurs secteurs avec un règlement pour chacun).
territoire communal
LA CRÉATION démarche partenariale ; mise à jour du POS/PLU ; moyen terme
mise à jour du POS/PLU sans obligation de concertation ; court terme
LA PROTECTION
Servitude d’Utilité Publique qui s’impose au POS ; périmètre qui se substitue aux abords de MH (l'arbitraire rayon de 500 m), et qui permet une prise en compte du lieu ; règlement précis et avis conforme de l’ABF ; prescriptions sur le neuf
dispositif de veille foncière avec notamment une prescription d’interdiction de démolir» articles du règlement étoffés ; avis simple de l’ABF obligatoire ; outil qui convient mieux au patrimoine modeste, «ordinaire» ou «local»
LE PROJET
règle du jeu écrite claire, étayée et argumentée, qui permet la création de «zones de projet», et un renouvellement urbain cohérent sur le long terme sur plusieurs secteurs qui peuvent être discontinus ; rôle actif de la commune dans la gestion et la mise en valeur de son patrimoine ; procédure concertée, négociée et cogérée qui associe étroitement la commune et l’État ; outil qui s'intègre dans un projet de développement économique, social et culturel ; véritable étude urbaine qui implique de nombreux acteurs (réflexion pluridisciplinaire)
choix pour la commune du degré de protection selon le projet urbain qu’elle veut porter, sans les contraintes de la ZPPAUP (tels que l'avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF), de la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), la régularité des réunions ou la nécessité d’une équipe pluridisciplinaire) ; projet de la ville («ZPPAUP sans l’Etat») et choix du degré de protection ; diagnostic et mise en perspective des potentialités patrimoniales qui figurent ensuite dans les enjeux communaux
LA PÉDAGOGIE
outil qui permet de «patrimonialiser» le regard (définitions, expositions, actions pédagogiques...) ; outil de consensus qui facilite l’adhésion de la population (identité de ville, garantie de l’État)
outil potentiel de «labellisation» dans l’attente d’une ZPPAUP ; projet global de territoire né de la concertation
LES ARTICULATIONS
mise en cohérence avec le PLU (il en limite le règlement) ; renforcement d’un PRI avec des prescriptions obligatoires concernant l'architecture ; pendant d’une OPAH Patrimoine
outil qui accompagne une OPAH Patrimoine ou une OPAH-RU ; objectifs globaux dans le PADD pour une perspective de projet communal
LES AIDES
études et travaux éligibles à des aides ou à des avantages fiscaux : en Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) : Travaux d'intérêt architectural (TIA) ; ANAH ; déductions fiscales «loi Malraux» ; Fondation du Patrimoine ; Pôles d'économie du patrimoine (PEP) de la DATAR ; Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC) ; Caisse des Dépôts (CdC) ; Conseil général ; Conseil régional ; DRAC...
en OPAH Patrimoine : TIA ; ANAH ; Fondation du Patrimoine ; PEP (DATAR) projet de territoire ; Conseil général ; Conseil régional ; DRAC...
LES CONTRAINTES
concertation préalable systématique contraignante pour engager rapidement des travaux de réhabilitation urgents ; nécessité d'une conviction partagée par tous, élus et habitants, et d'un comité de pilotage très étoffé et fréquemment réuni ; avis favorable de la Commision Régionale du Patrimoine et des Sites requis ; coût financier lourd ; disponibilité de l’ABF indispensable
outil de sensibilisation de l’usager ou du maître d’œuvre sur l’intérêt patrimonial repéré mais ensuite prise en compte dans le projet à la discrétion des acteurs ; nécessité d'une volonté locale très forte en l’absence d’obligation à faire pour les propriétaires bailleurs (prise en compte des préconisations laissée au libre choix du propriétaire) ; avis simple de l’ABF en cas de permis de démolir
Comparaison de deux outils : la ZPPAUP* et l'article L.123.1.7°
* Ce contrat de gestion doit être remplacé prochainement par les Aires de Mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine (voir p.29).
36
Document réalisé parl'Agence d'urbanisme de l'agglomération marseillaise
[ SITE EMBLÉMATIQUE ]
Un site emblématique est un lieu
reconnu, décrit, peint et identifié par
les hommes. Ils lui attribuent le qua-
litatif «d’emblématique» quant il pré-
sente des caractères remarquables,
mémorables, uniques, symboliques,
mythiques et/ou culturels. Sa valeur
repose sur des critères géographi-
ques, paysagers, historiques, naturels,
humains...
Reconnu, il devient une représenta-
tion sociale, il se «patrimonialise», et
il contribue à l’identification de l’image
d’un territoire. Il peut être représenta-
tif d’un mode d’habiter, d’un paysage,
d’une évolution urbaine..., et contri-
buer à la lecture et à la compréhension
d’un paysage urbain ou naturel.
Enfin, un site emblématique est aussi
perçu à différentes échelles, et il peut
participer au rayonnement internatio-
nal d’une ville.
Un «Site emblématique» n Le port de Malmousque.