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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
LESCLÉSDU25MAI
Supplément à La Libre Belgique du 22 mai
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2/3Electio
nsmoded’em
ploi
l Elections l En pratique
Tout savoir sur le méga - scrutin du 25 mai 2014Les élections,c’est quand ?Le 25 mai. En théorie, le scrutin fédéral aurait dû être organisé quarante jours après leterme échu d’une période de4 ans suivant les précédentesélections fédérales. Soit le dimanche, 20 juillet. Impossible : la moitié de la Belgiqueest en vacances et l’autre moitié s’y prépare.
Par sagesse, il a été convenude calquer la date du scrutinsur celle qui est choisie pourl’élection du Parlement européen. Une question de bonsens. La population n’auraitpas compris qu’on l’appelledeux fois pour aller voter à unmois d’intervalle.
Une question de volonté politique aussi. Lors de la négociation de la sixième réformede l’État, il a été décidé de regrouper les scrutins régionaux avec le scrutin fédéral(tout en laissant le soin à uneRégion de décider ultérieurement d’organiser le renouvellement de son parlement, àune autre date). Or, il avait étéconvenu que les scrutins régionaux seraient couplés àl’élection européenne, tousles 5 ans. Donc, le principe,c’est que tous les scrutins seront, désormais, regroupés lemême jour, sauf si une Régionen décide autrement. Et, saufle cas particulier des électionslocales (communales et provinciales) prévues tous les 6ans.
Le 14 juin 2013, le Conseileuropéen décidait que l’élection du Parlement européendevrait se tenir dans les paysmembres, entre le jeudi,22 mai et dimanche, 25. C’estdonc le dimanche, 25 mai, quia été retenu en Belgique pourle méga scrutin.
Pour faire coïncider le scrutin fédéral avec cette date, legouvernement a actionnél’article 65 de la Constitution :on soumet au Parlement fédéral une liste d’articles de laConstitution à réviser. Sonadoption entraîne la dissolution automatique des Chambres et l’organisation des élections fédérales dans les 40jours maximum. Le vote decette liste est judicieusementintervenu le 25 avril.
V.R.
Combien devotes faut-ilexprimer ?Les électeurs qui sont convoqués ce dimanche 25,devront se prononcer à troisreprises. Les électeurs doivent renouveler les membres du parlement européen, ceux de la Chambredes Représentants et ceuxde la Région où ils sontdomiciliés. Mais, certainsdevront remplir 4 bulletins :il s’agit des habitants descantons germanophones etdes Flamands de Bruxelles,qui doivent aussi élire leursreprésentants dans leurCommunauté respective. LesFlamands, de Flandre; lesWallons et les Bruxelloisfrancophones, sont dispensés de ce vote communautaire. C’est leur vote régionalqui participe au renouvellement du Parlement de laCommunauté à laquelle ilsappartiennent.
Il y a aussi le cas, un peuparticulier, des Belges del’étranger. Ceuxlà peuventvoter pour le fédéral, maispas pour le régional et pourl’Europe seulement s’ils sontétablis dans un pays membre de l’Union.
V.R.
On vote àquelle heure ?Entre 8 et 14 heures dansles bureaux de vote quitravaillent avec des bulletinsen papier. Entre 8 et16 heures pour les bureauxoù le vote électronique esten vigueur. C’est une heurede plus que lors des scrutinsprécédents. La raison de cetallongement est justifiée parle nombre élevé de votes àexprimer lors de ce mégascrutin.
V.R.
Supplément gratuit. Conception graphique : Jean-Pierre Lambert.Infographie : Astrid t’Serstevens, Didier Lorge, Semra Desovali et Etienne Scholasse.Réalisation : IPM Press Print. Administrateur délégué – éditeur responsable : François le Hodey.
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l Elections l En pratique
Tout savoir sur le méga - scrutin du 25 mai 2014Combiende mandatsà répartir ?Un bon paquet. Faisons lecompte. Les Belges éliront21 des 751 parlementairesque compte le Parlementeuropéen.
Ils se chargeront, aussi,d’envoyer 150 députés, à laChambre des Représentants;89 députés, au parlementbruxellois; 124 députés, auVlaams Raad; 25 députés, auParlement germanophone et75 députés, au Parlementwallon.
Cela, c’est pour les élections directes. Il y a aussi lesdésignations indirectes.L’élection du Parlementwallon et du Parlementbruxellois détermine, ainsi,la composition du Parlement de la Communautéfrançaise, lequel réuni les 75députés wallons et 19 députés bruxellois.
Par ailleurs, les Parlementsrégionaux et communautaires désigneront 50 sénateurs(29 néerlandophones, 20francophones et 1 germanophone), qui, euxmêmes,choisiront 10 sénateurscooptés (6 néerlandophoneset 4 francophones).
Si on résume, cela fait donc484 élus directs et 154 élusindirects.
V.R.
Vote papier,vote écranou les deux ?Le vote électronique a denombreux détracteurs. Il estnotamment plus difficilement contrôlable.
Avec le papier, au moins,on peut procéder à de nouveaux comptages, en cas dedoute. Résultat ? Un certainnombre de communes ontchoisi de faire marche arrière.
C’est singulièrement le cas,en Wallonie. Ce 25 mai, levote électronique ne seraplus en vigueur que dans 32communes wallonnes.
À Bruxelles, il reste, enrevanche, toujours la règle.Deux communes, SaintGilles et WoluwéSaintPierre, ont, toutefois, optépour un système mixte quipermet à l’électeur un contrôle de son vote : le voteélectronique avec preuvepapier (voir explicationdernière page du supplément).
Ce système a fait une bellepercée en Flandre où il a étéadopté par 151 communes.Il permet de répondre auxcritiques généralementfaites au vote électronique,de ne pas être contrôlablepar l’électeur, obligé de faireconfiance à cette boîte noire.
On résume en quelqueschiffres : 380 communesdont 223 Wallonnes, restentattachées au bon vote papiercontre 209 qui poussent auvote électronique. Mais,parmi cellesci, 153 ont optépour un vote électronique,avec preuve papier. Au total,49 % des Belges voteront surun écran d’ordinateur (20 %,en Wallonie; 58 %, en Flandre et, 100 %, à Bruxelles).
V.R.
Combiend’électeursappelés ?Le Service public fédéralIntérieur a répertorié lenombre d’électeurs :7871504 citoyens ont étéappelés à prendre part auvote le dimanche 25 mai.C’est un petit peu plus qu’en2010, mais à peine. Enrevanche, le nombre d’expatriés qui pendront part auscrutin fédéral a fort augmenté par rapport au précédent. Le ministère des Affaires étrangères en a recensé128954. Il y a 4 ans ilsn’étaient que 42489. Il n’y acependant pas lieu de seréjouir de ce triplement. En2007, 120000 expatriésavaient pris part au vote. Ilssont à peine plus nombreuxaujourd’hui alors que lesrègles de participation ontété assouplies depuis lors.
Les Européens nonBelgesrésidant en Belgique ont parailleurs la faculté de participer au scrutin européen.Pour cela, ils devaient s’êtreinscrits à leur commune derésidence. Ils sont 68771 àl’avoir fait. C’est en Walloniequ’ils ont été les plus nombreux à s’être inscrits(32059). La Flandre (19933)et Bruxelles (15531) suiventle mouvement, mais d’assezloin. Les ressortissants européens de Belgique les plusmotivés par le scrutin européen sont les Italiens(20704), devant les Français(17493) et les Néerlandais(10208).V.R.
Suis-je obligéde voter ?Oui. Le vote est obligatoire,en Belgique. C’est un cas rare,en Europe. Seuls les électeursgrecs et luxembourgeois sontlogés à la même enseigne. Attention, cette obligation devote ne signifie pas quel’électeur est tenu de faire unchoix. Le citoyen peut, évidemment, voter blanc ou gribouiller sur son bulletin devote, le rendant non valable.La seule chose qu’il est tenude faire, c’est de se rendredans le bureau de vote qui luia été assigné avec les documents requis (carte d’identité et convocation électorale).
Et s’il ne se rend pas dans lebureau de vote ? Il encourtune sanction. Le juge de paixpeut, en effet, interpeller lecitoyen qui n’a pas répondu àsa convocation et lui demander de s’expliquer. Et s’il estime que les motifs avancéspar la personne pour justifierson absence au bureau devote ne sont pas fondés, ilpeut la convoquer devant letribunal de police qui prendra une décision (sans appelpossible).
Voilà le tarif. Une premièreabsence non justifiée serapunie, selon les cas, d’une réprimande ou d’une amende,de 27,5 à 55 €. En cas de récidive, l’amende se situera entre 55 et 137,5 €.
Lorsque l’absence injustifiée se produira au moins 4fois en moins de 15 ans, le citoyen sera rayé de la liste desélecteurs pour une durée dedix ans. En outre, il ne pourrarecevoir aucune promotion,nomination ou distinction dela part d’une autorité publique, pendant cette période.
V.R.
Et si on nepeut pas allervoter ?Mais que faire quand on aune bonne raison de ne pasaller voter ? Que faire, parexemple, quand on est clouéau lit ? Ou quand on a programmé un voyage à l’étranger impossible à postposer ?
Trois possibilités. Premièrepossibilité : on fait comme s’iln’y avait pas d’élections. Onrisque une amende. Mais,c’est assez théorique. Depuis2003, aucun citoyen n’a étésanctionné pour ne pas avoirrépondu à sa convocationélectorale. Mais, ce n’est pasun geste très civique.
Deuxième possibilité :écrire au juge de paix de soncanton, avant le scrutin ou leplus rapidement possibleaprès, pour exposer les raisons de l’absence au bureaude vote. Des justificatifs y seront idéalement joints. C’est,cependant, sans garantie. Lalégitimité du motif reste soumise à l’appréciation du juge.
Troisième possibilité : levote, par procuration. Il s’agitde désigner quelqu’un quiexprime le vote, pour soi.Mais cela ne marche que dansun nombre limité de cas.
Sept cas sont prévus : l’incapacité pour maladie ou infirmité (un certificat médicalest requis); une impossibilitépour des raisons professionnelles, attestée par l’employeur; mener une carrièrecomme batelier, marché ambulant ou forain; une situation de privation de liberté,attestée par la direction de laprison; une impossibilitépour conviction religieuse,attestée par une autorité religieuse; une impossibilitépour raison d’étude, attestéepar la direction de l’attestation et un séjour temporaire àl’étranger pour une autre raison que professionnelle,constatée par le bourgmestreou sur présentation de piècesjustificatives. La procurationpeut être donnée jusqu’au dimanche, 25 mai. Sauf, pour laseptième raison qui doit êtreconstatée officiellement à lacommune, au plus tard le samedi, 24. Dans tous les cas,celui qui donne une procuration et son mandataire, signent un formulaire de procuration. Celuici peut êtreretiré à la commune (jusquedimanche, à 12 heures) ouvia le site wwwelections.fgov.be.
V.R.
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4/5Electio
ns-Les
niveauxde
pouvoir
l Elections l La structure l
L’architecture complexede la Belgique fédéraleh La sixième réformede l’État a engendréun tout nouveau Sénat.
n La Belgique est un pays complexe,précisonsle d’entrée. Au gré des sixréformes de l’État, elle est passée, enplus de quarante ans, d’un pays unitaire à un État fédéral. Cette plomberieinstitutionnelle n’a pas, malgré les apparences, été réalisée en dépit du bonsens.
1 La structure. La Belgique est donccomposée du niveau fédéral, de
trois régions et trois communautés(entités fédérées), 10 provinces et 589communes (262 en Wallonie, 19 àBruxelles, 308 en Flandre). À chaqueélection, les électeurs sont amenés àélire les membres des assemblées législatives (Parlements, conseils communaux et conseils provinciaux). Lemode de scrutin proportionnel, enBelgique, impose, la plupart du temps(à quelques exceptions communalesoù des majorités absolues se dégagentparfois), des majorités de coalition. Cesmajorités mettent en place un exécutif(Gouvernements ou collège des bourgmestres et échevins). Un exécutif estchargé de proposer des normes (lois,décrets, ordonnances ou règlements).Il est également chargé de les appliquer et d’assurer la gestion quotidienne. Le niveau législatif peut également proposer des normes. Il les vote,approuve les budgets et contrôle le niveau exécutif.
2 L’étage fédéral. Ses compétencessont dites résiduelles car non oc
troyées aux entités fédérées. Il s’agit detout ce qui concerne la population àsavoir, la Constitution, les lois institutionnelles, les fonctions d’autorité (diplomatie, justice, police, armée, fisc),l’économie belge et la sécurité sociale.Le niveau législatif est composé dedeux entités. La première, la Chambredes Représentants qui compte 150élus directs (82 Flamands et 68 Francophones). La Chambre exerce, seule,le contrôle du gouvernement fédéral. Ilexiste également le Sénat qui, suite à lasixième réforme de l’État, vient d’êtretransformé en lieu de rencontre desRégions et Communautés. Le nouveauSénat comptera 60 membres issus desParlements des entités fédérées : 29,pour le Parlement flamand; 10, pour leParlement de la Communauté française; 8, pour le Parlement wallon; 2,pour le groupe francophone du Parlement bruxellois, et, 1, pour le Parlement de la Communauté germanophone. Ces sénateurs de Communautés et de Région cooptent, ensuite,encore 10 sénateurs sur la base des résultats électoraux à la Chambre desReprésentants. Le niveau exécutif estun gouvernement composé de 15
membres : 7 Flamands, 7 Francophones et un Premier ministre asexué linguistiquement. Des secrétaires d’Étatpeuvent être ajoutés au gouvernementfédéral, sans nécessité de respecter laparité linguistique.Vous voterez pource niveau de pouvoir le 25mai.
3 Les étages fédérés. Ce niveau depouvoir est donc composé de trois
Régions et de trois Communautés.Chacune disposant d’un Parlement(législatif) et d’un gouvernement (exécutif). Les compétences des Communautés sont les matières qualifiées depersonnalisables. Elles sont liées à unelangue et à la population qui la parle.Ces compétencessont scolaires, sociales et culturelles.La Fédération WallonieBruxelles(exCommunautéfrançaise) exercesur les Francophones bruxellois etwallons. La Communauté flamandeexerce sur les Néerlandophones deFlandre et deBruxelles et, laCommunauté germanophone, surles Germanophones de Wallonie.Les trois Régionsexercent des compétences sur unterritoire. Sont visées, l’économie, le commerce extérieur, l’emploi et la formation, la tutelle sur les pouvoirs locaux, l’urbanisme, l’environnement,l’aménagement du territoire, l’agriculture, le logement, les transports publics (bus), les voiries, etc. Le territoirede la Région wallonne couvre les cinqprovinces de Wallonie (Hainaut, Liège,Namur, Brabant wallon et Luxembourg). Le territoire de la Région flamande couvre les cinq provinces flamandes (Limbourg, Anvers, Brabantflamand, Flandre orientale et Flandreoccidentale). La Région bruxelloisecouvre les 19 communes bilingues deBruxelles. Les trois Communautés, lesRégions flamandes et wallonnes édictent des décrets tandis que la Régionbruxelloise édicte des ordonnances.Précisons encore que la Flandre aréuni la Communauté flamande et laRégion flamande au sein d’une mêmeinstitution. Ces entités fédérées nesont pas soumises à une tutelle del’étage fédéral. Vous voterez pour ceniveau de pouvoir le 25mai.
4 L’étage des pouvoirs locaux. Lesvilles communes et provinces
constituent ce qu’il convient d’appelerles pouvoirs locaux. Leur tutelle est engrande partie exercée par les régionsdont elles dépendent. Dans les villes etcommunes, les électeurs élisent les
conseillers communaux qui siègent ausein du conseil communal. Ce dernier,par le biais d’une majorité, met enplace le collège des bourgmestres etéchevins. Dans les provinces, l’électeurélit le conseil provincial qui met surpied, via une majorité, le collège provincial où siègent les députés provinciaux (anciens députés permanents).Vous voterez pour ce niveau de pouvoir en 2018.
5 Les symétries. Nous l’avons écrit,les Flamands ont réuni leur Com
munauté et leur Région au sein d’unemême institution. Les Francophonesn’ont pas fait la même chose. Sous
cette législature, laCommunauté française est devenueFédération WallonieBruxelles et lesministres de ce gouvernement occupaient égalementun rôle ministérieldans les gouvernements wallons etbruxellois.
6 La particularité bruxel
loise. La Régionbruxelloise ne couvre pas exactementles mêmes compétences que les deuxautres Régions dupays. Elle dispose,par contre, de cer
taines compétences communautairespour lesquelles une assemblée et ungouvernement issus des institutionsbruxelloises existent également. Il y ad’abord la Commission communautaire française (Cocof), la Commissioncommunautaire flamande (VGC) etune commission communautairecommune qui les rassemble. La Régionwallonne exerce aussi des compétences déléguées par la Fédération WallonieBruxelles. La Communauté germanophone exerce des compétencesdéléguées par la Région wallonne.
7 Les communs. Certaines compétences sont partagées entre le ni
veau fédéral et les entités fédérées. Citons : la santé, le social, l’emploi,l’énergie, la recherche, la protection dela jeunesse, etc. Divers mécanismes visant à s’informer entre niveau de pouvoir ont donc été mis en place via desconférences interministérielles. LesRégions du pays peuvent signer, entreelles, des accords de coopération. Lesentités fédérées peuvent actionnerune procédure en conflit d’intérêt siun niveau de pouvoir met en difficultéune de ces entités. Pour les conflits denature politique, c’est le comité deconcertation qui intervient. Si le conflit est de nature juridique, il revient àla Cour constitutionnelle de trancher.
Stéphane Tassin
484MANDATAIRESLe dimanche 25mai 2014vous procéderez sur l’ensemble du pays à l’élection de 463mandataires qui siégeront à laChambre des représentants(150), aux Parlements wallons(75), bruxellois (89), flamands(124) et de la Communautégermanophone (25). Ajoutonsà cela les 21 députés européens qui seront envoyés auParlement européen.
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6/7Electio
nsfédérales
l Elections l Le niveau fédéral
Première élection fédérale avecune circonscription BHV scindéeh Les électeurséliront 150 députés fédéraux.Pour un mandat de 5 ans.
n D’abord, cette évidence : la Belgiqueest une démocratie. On peut toujoursdiscuter de sa nature, trouver que cettedémocratie est trop superficielle, étriquée, manipulée, dévoyée. Qu’elle est, entout état de cause, perfectible. Mais elleexiste.
Ce qui implique un certain nombre dechoses. D’abord, qu’aucun pouvoir quis’y exerce ne peut être absolu : chaquepouvoir est mis sous le contrôle d’unautre pouvoir. Autre caractéristique : lescitoyens ont le droit de désigner à intervalles réguliers, et aux cours d’électionshonnêtes, ceux qui seront chargés defaire les lois et qui devront les appliquer.Ce n’est, d’ailleurs, pas seulement undroit. En Belgique, c’est aussi une obligation. Les citoyens n’exercent donc pas directement le pouvoir. Ils délèguentl’exercice de ce pouvoir à des représentants qu’ils désignent. C’est la raison
pour laquelle, en Belgique, on parle dedémocratie représentative. Entre deuxélections, le citoyen peut être éventuellement amené à exprimer son opinion,mais jamais de façon contraignante. EnBelgique, il est possible d’organiser uneconsultation populaire pour prendre lepouls de la population. Mais pas un référendum.
La Constitution (article 42) précise, parailleurs, que les membres du parlementfédéral (Chambre des Représentants etSénat) représentent toute la Nation “etnon uniquement ceux qui les ont élus.”Cette prescription reste, cependant, fortement théorique. La Belgique est l’undes pays où l’implication des partis dansla prise de décision est la plus élevée aumonde. La discipline de vote dans les assemblées parlementaires est rarementprise en défaut.
L’assemblée qui continue à garder laplus grande visibilité auprès de l’opinionpublique, et ce, malgré un champ d’action qui s’est réduit au fil des réformes del’État, c’est la Chambre des Représentants. L’hémicycle compte cent cinquante membres, appelés députés oumême députés fédéraux pour ne pas les
confondre avec les membres des parlements régionaux et de Communauté.
Ces députés sont élus dans onze circonscriptions. Le nombre de sièges parcirconscription est proportionnel aunombre d’habitants. Tous les dix ans, cenombre est revu à la lumière du recensement officiel. Ce qui a été fait en 2011.Par rapport aux dernières élections fédérales de 2010, le Hainaut perd un siègeau profit de Bruxelles.
On notera que, pour la première fois,les circonscriptions pour la Chambre desReprésentants correspondront aux provinces. C’était déjà le cas depuis 2003sauf pour le Centre du pays où Bruxellesformait un ensemble avec l’arrondissement d’HalVilvorde. La sixième réformede l’État a prévu la scission de ce fameuxarrondissement.
Ce 25 mai, ce seront donc les premièresélections de l’aprèsBHV. Les électeursbruxellois ne pourront plus voter pourun candidat du Brabant flamand. Et ceuxdu Brabant flamand, pour un candidatbruxellois. Tous les habitants ? Non.Ceux des six communes à facilités de lapériphérie (Drogenbos, Crainhem, Linkebeek, RhodeSaintGenèse, Wemmel
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l Elections l Le niveau fédéral
Première élection fédérale avecune circonscription BHV scindée
et WeezembeekOppem) pourront continuer à voter pour une liste déposéedans la circonscription de Bruxelles.
Autre changement notable dû à la réforme de l’État : la Chambre sera, désormais, renouvelée tous les cinq ans (et nonquatre). Les élections auront lieu lemême jour que le scrutin européen. Encas de dissolution anticipée du Parlement fédéral, la durée de la nouvelle législature fédérale ne pourra excéder lejour des élections du Parlement européen suivant cette dissolution.
La Chambre exerce, seule, le contrôlepolitique du gouvernement fédéral, luiaccordant sa confiance lors de son installation et la lui retirant s’il perd le soutiend’une majorité de députés. Il approuveaussi les budgets de l’État concoctés parle gouvernement. Elle adopte égalementles lois, déposées par le gouvernement oupar un de ses membres. La Chambreexerce, cependant, sa prérogative législative en partie avec le Sénat (lire cicontre).
La majorité fédérale sortante est composée du PS, du SP.A, du MR, de l’OpenVLD, du CD&V et du CDH.
V.R.
Le Sénat nouvelle mouture
Elections. La sixième réforme de l’Étata profondément changé le visage duSénat. Dorénavant, les sénateurs neseront plus élus directement par lescitoyens. Les futurs sénateurs serontissus des parlements régionaux et deCommunauté. Voilà qui met fin aucombat des chefs. Les élections sénato-riales se déroulaient, en effet, sur deuxgrandes circonscriptions et attiraientgénéralement les grosses pointures dela politique belge. Seul, le scrutineuropéen permet encore aux électeursd’une communauté de voter pour unemême liste. Mais l’enjeu est tout autre.Composition. On comptait, jusqu’à sadissolution en avril dernier, 71 séna-teurs (41 néerlandophones, 29 franco-phones et 1 germanophone). Ce nombresera ramené à 60 après le scrutin.Cinquante d’entre eux viendront toutdroit des parlements fédérés : 29 duParlement flamand, 10 du Parlement dela Communauté française, 8 du Parle-ment wallon, 2 du banc francophone duParlement bruxellois et 1 du Parlementde la Communauté germanophone. Ces50 sénateurs coopteront ensuite 10sénateurs (6 néerlandophones et 4francophones) sur la base des résultatsà la Chambre des Représentants.Compétences. Le Sénat verra son rôlelégislatif presque réduit à la seulematière institutionnelle : révision de laConstitution, lois à majorité spé-ciale, etc. Il pourra encore évoquer uneloi adoptée à la Chambre, mais il faudraune majorité de membres pour le récla-mer. Vu l’amaigrissement de son rôle, leSénat ne se réunira plus régulièrement.Mais il devra le faire au moins 8 fois paran.
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8/9Electio
nsrégionales
l Elections l Le niveau régional
Une Région capitaleun peu à parth La Région bruxelloisecompte 72 élus francophoneset 17 néerlandophones.
n Bruxelles, en gros, 10 % des habitantsdu pays, une proportion en augmentation vu le contexte démographique, estla troisième Région de Belgique. C’estaussi celle qui a l’existence la plus contestée. La plupart des partis flamands refusent, en effet, de lui accorder le mêmestatut que les deux autres. Et, en un certain sens, ils n’ont pas tout à fait tort. LaRégionbruxelloise restera une Région àpart, au moins pour une raison : son bilinguisme institutionnel.
Cet amour très relatif de la Flandre àson égard explique aussi pourquoi la Région bruxelloise a dû attendre huit ansde plus que ses homologues wallonne etflamande, pour voir le jour. Et pourquoison parlement édictetil des ordonnances alors qu’ailleurs, ce sont des décrets ?
C’est en 2004 que le nombre de députés régionaux bruxellois actuel, a étéfixé. Il était de 75 élus avant cette date et
passe alors à 89. Ce nombre est toujoursen vigueur actuellement. La hausse avaitété demandée par les partis flamandsqui estimaient le nombre de leurs élustrop peu nombreux pour suivre valablement tous les travaux, en commission eten séance plénière.
C’est d’ailleurs pour la même raison, ettoujours à la faveur du scrutin régionalde 2004, que la répartition linguistiquea été figée : on a, désormais, dans l’hémicycle, d’office 72 élus francophones et17 néerlandophones. Cela signifie queles députés néerlandophones sont assurés d’occuper 19 % des sièges du Parlement bruxellois alors même que les listes flamandes récoltent un pourcentagede voix moindre(entre 12 et 13 %).
Ce changement a eu deux conséquences. 1° Il faut obtenir moins de voix pourêtre élu sur une liste néerlandophoneque sur une liste francophone. 2° Les listes bilingues ne sont plus possibles àBruxelles. Ce que certains trouvent paradoxal dans une Région qui se doitpourtant d’être bilingue.
Ces changements ont été apportéspour assurer une protection à la minorité flamande de Bruxelles. Ils sont ve
nus renforcer un arsenal déjà bienfourni. La meilleure assurance tout risque, accordée aux Flamands de Bruxelles, c’est la parité du gouvernementbruxellois. Ce dernier est, en effet, composé d’un même nombre de ministresnéerlandophones et francophones, leministrePrésident mis à part, qui a toujours été un francophone. Il s’agit dupendant de la parité au gouvernementfédéral, qui joue à l’avantage des francophones dans ce caslà.
Les députés bruxellois sont aussimembre, de facto, d’institutions à vocation communautaire (santé, aide auxpersonnes). Les 72 députés francophones de l’assemblée siègent à l’assembléede la Commission communautairefrançaise (Cocof) et les 17 néerlandophones, à l’assemblée de laCommissioncommunautaire flamande. Les députésbruxellois F et NL siègent enfin tous àl’assemblée de laCommission communautaire commune, qui s’apprête à gérer les allocations familiales, à Bruxelles.
La majorité actuelle est composée duPS, du CDH, d’Ecolo, de l’Open VLD, duCD&V et de Groen.
V.R.
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13CIRCONSCRIPTIONSEnWallonie, les cinq provinces sont divisées en 13circonscriptions. Cinq dansle Hainaut (Charleroi, Mons,Soignies, Thuin et AthTournaiMouscron), trois enprovince de Liège (HuyWaremme, Liège et Verviers),deux en province de Namur(Namur et PhilippevilleDinant) et en province deLuxembourg (ArlonMarcheBastogne et NeufchâteauVirton) et une enprovince de Brabant wallon.
l Elections l Le niveau régional
Les députés wallonssiègent à Namurh La circonscription de Monsperd un élu, celle de Namuren gagne un de plus.
La Région wallonne représente 55 %du territoire belge pour 3 563 060 habitants, au premier janvier 2013. Ellecompte cinq provinces : Namur,Luxembourg, Liège, Hainaut et Brabantwallon. Précisons encore que la Communauté germanophone fait partie duterritoire wallon.
Le Parlement wallon compte 75membres, tous élus directement. Ausein de ces 75 élus, il peut y avoir desélus germanophones issus de la circonscription de Verviers. Dans l’assemblée sortante, on comptait deux élusgermanophones. Un député issu de laCommunauté germanophone se détermine lors de sa prestation de sermentau Parlement wallon. S’il prête sermenten allemand, il sera remplacé au Parlement de la Fédération WallonieBruxelles (où siègent également tousles députés wallons) par son suppléant.
Pour élire les 75 députés wallons, leterritoire de la Wallonie est divisé en 13circonscriptions. Cinq en province deHainaut; trois en province de Liège; uneen Brabant wallon; deux à Namur; etdeux en province de Luxembourg. Cescirconscriptions étaient en vigueurpour la Chambre des Représentants,jusqu’en 1995. Chaque circonscriptioncorrespond à un nombre d’élus enfonction de la population. Pour le scrutin régional du 25 mai 2014, les chosesont un peu changé. La circonscriptionde Namur a un siège à pourvoir en pluspar rapport au précédent scrutin et lacirconscription de Mons en a perdu un.
En Wallonie, le Parlement ne vote pasde lois, il vote des décrets sur proposition d’un parlementaire ou suivant leprojet d’un ministre. Le Parlementveille aussi au contrôle du gouvernement, il vote les budgets, approuve lestraités et peut également créer descommissions d’enquête. Le Parlementwallon siège à Namur, capitale de laWallonie, depuis un décret qui date de1986. Le bâtiment qui abrite les parlementaires se nomme le SaintGilles, situé non loin du Grognon, le lieu où la
Sambre se jette dans la Meuse. Contrairement aux autres assemblées du pays,la salle qui accueille les séances plénières du Parlement n’est pas un hémicycle. On parle, ici, de Parlement à l’anglaise, où les députés se font face. Cechoix a essentiellement été dicté pourdes raisons évidentes de place.
Le gouvernementwallon est, pour sapart, présidé par un Ministreprésident.Lors de la dernière législature, il comptait 8 ministres avec le ministreprésident. La majorité sortante est composéedu PS, du CDH et d’Ecolo. Seul le MRsiège dans l’opposition.
Si Namur est la capitale politique de laWallonie, lors de la création de la Région wallonne, en 1983, il a été décidéque Liège accueillerait les institutionséconomiques et Charleroi les institutions sociales. C’est à Verviers, par contre, que l’on retrouve la SWDE qui gèrel’Eau, en Wallonie. Mons, pour sa part,est considéré comme la capitale culturelle de la Wallonie, même si les compétences culturelles sont plutôt du ressort de la Fédération WallonieBruxelles.
S.Ta.
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10/11Electio
nsrégionales
l Elections l le niveau régional
La Flandre, sonParlement à 2 jambesh Une assemblée qui réunitFlamands, de Flandre, etBruxellois néerlandophones.
n Le 25 mai, tous les regards se braqueront, en premier lieu, sur le résultat duscrutin régional en Flandre. Si la NVAobtient un score rendant impossible lamise sur pied d’une majorité sans elle, etsans le Vlaams Belang qui a toujours étéjugé infréquentable, elle sera en mesurede peser lourdement sur la négociationen vue de former le prochain gouvernement fédéral. La Belgique pourra alorss’apprêter à vivre une nouvelle crise politique interminable comme un jour sanspain. Et pour cause. Pas un seul partifrancophone (à part le Parti populairequi ne devrait cependant pas jouer lespremiers rôles dans l’aprèsscrutin) nes’est montré disposé à s’allier avec elle.
Comment décrire le Parlement flamand ?
D’abord, par sa composition. Le Parlement flamand compte 124 membres. Ondistingue deux sortes d’élus. Il y a les dé
putés flamandoflamands. C’est le grosdu paquet : 118, au total. Ces députéssont élus dans l’une des 5 circonscriptions électorales de Flandre : 33, à Anvers; 16, dans le Limbourg; 27, en Flandre orientale; 22, en Flandre occidentaleet, 20, dans le Brabant flamand.
Depuis 2004, ces circonscriptionsépousent scrupuleusement les frontièresdes provinces, comme pour les électionsfédérales. L’élection des députés flamands se distingue donc du scrutin régional en Wallonie où, à l’exception duBrabant wallon, chaque province compteau moins deux circonscriptions.
Le Parlement flamand compte, parailleurs, 6 députés bruxelloflamands.Depuis 2004, ces 6 Bruxellois néerlandophones sont élus directement par lesélecteurs, en Région bruxelloise, qui ontvoté, au préalable, pour une liste néerlandophone au Parlement régionalbruxellois. Les électeurs bruxellois dontle choix se porte sur un parti flamand,expriment donc un vote supplémentaireque les électeurs bruxellois francophones. Lesquels ne désignent pas directement leurs représentants au Parlementde la Communauté française.
Qu’estce qui différencie les 6 Bruxellois, des 118 autres députés flamands ?Le fait qu’ils ne peuvent pas donner leurvoix dans les débats relatifs à une compétence régionale (emploi, économie, agriculture, etc.). Ils ne votent que pour lesmatières communautaires, comme l’enseignement et la culture.
Il faut savoir que la Flandre s’est dotéed’une institution unique regroupantCommunauté et Région flamandes. Lehic, c’est que la zone géographique decompétence n’est pas identique pour lesdeux. La Communauté flamande estcompétente pour toute la Flandre etpour les néerlandophones de Bruxellestandis que la Région flamande ne comprend pas Bruxelles. Ceci explique pourquoi les 6 députés flamands bruxelloisne votent pas les matières régionales.
On notera que les élus de Flandre ontchoisi de mettre leur capitale dans uneautre Région que la leur. Le Parlementflamand se trouve, effectivement, àBruxelles, dans un bâtiment jouxtant celui du Parlement fédéral.
La majorité sortante est composée duCD&V, du NVA et du SP.A.
V.R.
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l Elections l Le niveau régional
Les Wallons et lesBruxellois réunish Le parlement de la Communautéfrançaise composé d’élus desparlements bruxellois et wallons.
n On connaît l’anecdote. De passage en Belgique,François Mitterrand, à qui on présentait la Communauté française, a demandé à son interlocuteurdu jour combien d’affiliés comptait ce club. Celuiqui était encore président de la République française pensait en fait que la si mal nommée Communauté française était une association réunissant lesFrançais de Belgique. S’il pouvait revenir dans cebas monde, il ne commettrait probablement plus lamême erreur. Même si la Constitution belge ne reconnaît encore que la Communauté française, c’estl’appellation Fédération WallonieBruxelles quiest utilisée sur tous les papiers à entête de l’institution depuis 2011. La Flandre n’aime pas trop.Elle croit voir dans le concept du “WalloBrux” unetentative d’appropriation de Bruxelles par la Wallonie. Ce qui est une erreur de jugement. Car, aufond, c’est avant tout un distanciement entre lesdeux que cette appellation traduit.
La Fédération WallonieBruxelles possède sonParlement et son gouvernement –ce qui la distingue de la Communauté flamande fusionnée avec la
Région flamande. Le Parlement de Fédération n’estcependant pas élu directement. Il se composed’une part des 75 députés régionaux wallons(sauf ceux qui ont prêté serment en allemand etqui sont remplacés par leur suppléant) et de l’autre,de 19 des députés régionaux bruxellois francophones désignés à la proportionnelle par et parmiles élus francophones du Parlement bruxellois.
Le gouvernement sortant de la Fédération WallonieBruxelles se compose de 7 membres. Cinq desministres sont “àdouble casquette”, ce qui, dans lejargon politique, veut dire qu’ils font aussi partied’un gouvernement régional : le gouvernementwallon pour le ministrePrésident et 3 ministres etle Bruxellois pour une autre ministre. Deux ministres sont ministre communautaire “pur sucre”. Lamajorité est semblable aux majorités régionales, àsavoir une alliance PSCDHEcolo.
A noter que les partis francophones ont décidé deconfier à la Région wallonne et à la Commissioncommune bruxelloise les compétences transféréesaux Communautés dans le cadre de la sixième réforme de l’Etat. Une coordination sera assurée pourfaire en sorte que les politiques menées de part etd’autre soient le plus possible semblables. Certainsy voient une évolution future, qui réduirait peu àpeu les prérogatives de la Communauté françaiseau profit des Régions.V.R.
Elections | Le niveau communautaire
25 élusgermanophonesLa Communauté germanophone où l’on votedirectement pour élire 25 députés depuis 1974,est la seule Communauté avec élection directe.Elle représente un territoire de neuf communes,en Province de Liège, et une population de 71 500habitants. La capitale de la Communauté germanophone est Eupen. Les électeurs ont donc droità un scrutin supplémentaire puisqu’en plus desélections fédérales, régionales wallonnes et européennes, ils seront amenés à se prononcer unequatrième fois.
Le Parlement germanophone compte 25 membres élus sur une seule et même circonscription.L’assemblée a exactement le même statut que lesdeux autres communautés du pays. Les députésgermanophones votent donc des décrets. Les matières traitées sont sociales, culturelles et scolaires.
La Région wallonne lui a également transféréquelques compétences régionales pour ce quiconcerne le territoire. Citons, par exemple, lesmonuments et sites, l’emploi, l’environnement,les technologies et la tutelle communale.D’autres compétences devaient être transféréeslors de la défunte législature mais l’embouteillage décrétal de ces dernières semaines a euraison de ces nouveaux transferts. Il reviendra auprochain Parlement wallon d’y procéder.
La majorité sortante est composée du SP (socialistes), du PFF (libéraux) et ProDG (défense desintérêts germanophones). L’opposition est composée du CSP (Chrétiens), des Ecolos et de Vivant.
S.Ta.
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12/13Electio
nseuropéennes
l Parlement européen l Le rôle
Un pouvoirquis’affirmeh Le Parlement européen, quireprésente les citoyens de l’Union, estdevenu un acteur législatif de poids.
n Depuis 1979, et la première élection de députéseuropéens au suffrage universel, les pouvoirs du Parlement européen se sont graduellement et considérablement étendus. Jadis, assemblée à vocation consultative, il est, aujourd’hui, acteur incontournable duprocessus législatif européen, que ni les États membres, ni la Commission, ne peuvent plus tenir pourquantité négligeable.
Entré en vigueur le 1er décembre 2009, le traité deLisbonne a conféré au Parlement européen un pouvoirde décision législatif, à égalité avec le Conseil (laChambre des États membres), sur la quasitotalité des compétences de l’Union.
Les eurodéputés ne se sont pas privés d’en user,grâce, notamment, à leur liberté parlementaire. Ils nesont pas corsetés par un schéma majorité/opposition,moins tenus à la discipline de parti et (relativement)affranchis des injonctions des capitales, ce qui permetaux groupes politiques de former des alliances variables, selon les sujets.
Lors de la législature 20092014, les eurodéputésont, cependant, dû constater les limites de leur nouveau pouvoir. Le Parlement n’est pas parvenu à élargirle strict cadre financier du budget 20142020, définipar les leaders européens. Il a, par ailleurs, été tenu àl’écart de la gestion de la crise de la zone euro – la définition des règles de gouvernance économique avait étébétonnée par le Conseil des ministres. Mais, une foispassée la période la plus périlleuse de la crise de ladette, les eurodéputés ont adopté deux rapports sévères épinglant l’impact social et économique de l’actionde la troïka (Banque centrale européenne, Commission et Fonds monétaire international) dans les pays,sous programme d’aide financière et dénonçant sonmanque de légitimité démocratique.
En matière de surveillance et de régulation bancaire,un des gros morceaux de la législature, le Parlement aenregistré quelques succès, dont la limitation des bonus accordés aux banquiers. Plus récemment, au moment de mettre la dernière main au projet d’unionbancaire, il a corrigé la copie du Conseil pour simplifier le mécanisme européen encadrant la faillite ou lesauvetage des banques.
C’est, toutefois, dans le domaine de la défense des libertés que les pouvoirs du Parlement se manifestentavec le plus de vigueur. En 2010, il a refusé d’autoriserle transfert des données bancaires des Européens versles ÉtatsUnis, via le réseau Swift. Il a rejeté, enjuillet 2012, l’accord international anticontrefaçon(Acta) au motif que la protection de la propriété intellectuelle ne peut être assurée au détriment des libertés individuelles des internautes ou de la santé des patients traités avec des médicaments génériques. Et siles négociations aboutissent, le traité controversé delibreéchange UEÉtatsUnis, devra recevoir l’aval deseurodéputés pour entrer en vigueur.Last but not least : dans le souci de renforcer la légiti
mité démocratique de l’Union, le Parlement européena poussé pour que les partis européens désignent chacun leur candidat à la présidence de la Commission. Lanomination du chef de l’exécutif européen, doit êtreapprouvée par une majorité d’eurodéputés. Le Parlement a déjà prévenu les dirigeants européens qu’il nese laissera pas imposer un candidat sorti de nulle part.
Olivier le Bussy
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nseuropéennes
l Parlement européenn l L’organisation de l’hémicycle
Petits votes en familleh Les groupes politiquesdétiennent les clefs du pouvoirau Parlement européen.
n Pas simple, pas simple… La représentation politique au niveau européen est unmontage de poupées gigognes qui peutsusciter certaines incompréhensionschez les citoyens. Lors du scrutin du25 mai, les électeurs seront, en effet, appelés à choisir parmi des candidats qui seprésentent sur les listes de leurs partisnationaux. Ces partis sont, euxmêmes,rassemblés au sein de partis politiqueseuropéens –des fédérations en quelquesorte – qui vont ensuite créer des alliances pour former les groupes politiques auParlement européen.
Vous suivez toujours ? Non ? Décryptage en compagnie de Vaïa Demertzis,chercheuse au Centre de recherche etd’information sociopolitiques (Crisp).
1 Comment les députés se regroupentils au sein du Parlement euro
péen ?Par affinités idéologiques, mais aussipour des motivations très pragmatiques,explique Mme Demertzis. Pour mettre surpied un groupe, poursuitelle, il faut rassembler un minimum de vingtcinq députés issus d’au moins sept États membres. Les démocrateschrétiens du Partipopulaire européen et les sociauxdémocrates du S&D sont les blocs les plus anciens et les plus importants de l’hémicycle. Ces familles politiques peuvent, parfois, rassembler des composanteshétéroclites. Ainsi, aton pu voir aucours de l’actuelle législature les écologistes belges (membres du Parti verteuropéen) siéger aux côtés du représentant de la NVA (membre de l’Alliance libre européenne).À l’inverse, au PPE, groupe et parti constituent une entité quasiment homogène,même si celuici ratisse extrêmementlarge en acceptant parmi ses membresdes formations contestées comme le Fidesz hongrois, épinglé pour sa dérive nationalepopuliste.Il existe, jusqu’à un certain point, une logique de coalition au sein de chacun desgroupes, explique encore la politologue.Ceuxci débattent des textes législatifspour arrêter une position commune,s’accordent sur des amendements ou desrésolutions. Si des consignes de vote peu
vent émerger de ces discussions, les eurodéputés ne sont pas strictement soumis àune discipline de parti, comme c’est le caspour les députés nationaux.
2 Quels sont les avantages procuréspar un groupe politique ? Sur un
plan très pratique, tout d’abord, le groupebénéficie d’un secrétariat et de moyensadministratifs et matériels financés par lebudget parlementaire.Sur le plan politique, ensuite, ce sont lesprésidents des groupes qui déterminentl’agenda des plénières et donc les thèmestraités en priorité. Il faut également êtremembre d’un groupe pour devenir rapporteur dans les commissions parlementaires thématiques qui jouent un rôle crucial dans le processus décisionnel. “Cesont véritablement les groupes politiques quiélaborent toutes les positions et structurentles négociations. Ils occupent une place centrale dans les rapports de force”, souligneVaïa Demertzis. D’autant, qu’au sein duParlement européen, “on ne fonctionnepas, majorité contre opposition, comme auniveaunational,mais on a des coalitions quise font au cas par cas, dossier par dossier,voire amendement par amendement.”Compte tenu du fort taux de renouvellement à la suite de chaque élection, legroupe politique joue, par ailleurs, un rôlede socialisation et d’écolage des nouveauxeurodéputés. Last but not least, la constitution d’un groupe accroît considérablement la visibilité médiatique de ses membres qui, sans cela, restent dans l’obscurité des noninscrits.
3 Fautil attendre des chamboulements après le scrutin ? Ce sont évi
demment les résultats des urnes qui endécideront. À priori, les groupes principaux formés autour des conservateurs,des sociauxdémocrates et des libéraux,ne devraient pas être chamboulés.Les deux inconnues concernent les eurosceptiques et l’extrême droite, à qui lessondages prédisent une forte poussée. Ense rapprochant du PVV du Néerlandais,Geert Wilders, et des Autrichiens du FPÖ,Marine Le Pen espère réussir là où sonpère a échoué, en rassemblant les branches les plus présentables (?) de l’extrêmedroite européenne pour constituer ungroupe politique capable de tenir dans ladurée. “Elle veut se servir de l’arène européenne pour se positionner au niveau national, pas conquérir le Parlement. Former ungroupe lui permettrait de montrer qu’elle aune capacité de négociation, mais ce n’est
7GROUPES POLITIQUES
Lors de la législature écoulée,le Parlement européen comptait sept groupes politiques : le groupe du Parti populaireeuropéen qui rassemble desconservateurs démocrateschrétiens (PPE); le groupe de l’Alliance progressiste des socialistes etdémocrates (S&D); le groupe de l’Alliance desdémocrates et des libérauxpour l’Europe (ADLE); le groupe des Verts/Alliancelibre européenne qui rassemble les écologistes et les partisrégionalistes (VertsALE); le groupe des Conservateurset réformistes européens quirassemble des partis de droite,dont les Tories britanniques,opposés au fédéralisme européen (CRE); le groupe confédéral de laGauche unitaire européenne/Gauche verte nordique quirassemble la gauche radicaleet antilibérale (GUE/NGL); le groupe Europe libertésdémocratie qui réunit lesmouvements eurosceptiqueset souverainistes (ELD).Si le nombre de groupespolitiques peut varier d’unelégislature à l’autre, il fluctueen général entre six et dixformations.
Les fonctions du Parlement européen
Le Parlement européen joue un rôle législatif dans la quasi-totalité des domaines de compétences de l’Union.L’institution qui représente les citoyens, examine; amende, le cas échéant, et adopte, les actes législatifs européens(pour l’essentiel, des propositions de la Commission européenne), en codécision avec le Conseil (qui représente lesÉtats membres). Il ne dispose pas du pouvoir d’initiative législative, réservé à la Commission.Le Parlement européen exerce un rôle de contrôle sur les institutions de l’Union européenne… y comprislui-même, pour assurer qu’elles fonctionnent démocratiquement. Il peut renverser la Commission par un vote dedéfiance, à la majorité des deux tiers.Le Parlement européen examine et adopte le budget européen, avec le Conseil, et veille à la bonne exécutionde ce budget. Son autorité budgétaire s’étend à l’ensemble des dépenses de l’UE, mais il ne décide pas du plafonddu cadre financier pluriannuel. Ensuite, il n’a rien, ou si peu, à dire sur le volet recettes du budget européen.Le Parlement européen dispose de pouvoirs de nomination : il doit approuver à la majorité la nomination duprésident de la Commission, désigné par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union. Il auditionne, individuelle-ment, les commissaires désignés, mais c’est sur la composition de l’ensemble du collège qu’il est appelé à voter.Le Parlement européen joue un rôle de porte-voix des valeurs de l’Union européenne sur la scène internatio-nale. Il décerne notamment depuis 25 ans le Prix Sakharov, attribué à des défenseurs des droits de l’homme.OleB
© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
l Parlement européenn l L’organisation de l’hémicycle
Petits votes en famillepas gagné d’avance.”À un niveau plus belgobelge, la grandequestion est de savoir où atterriront lesélus de la NVA. L’ALE, dont elle fait, actuellement, partie, a été cofondée par unmembre de la Volksunie, mais le positionnement à droite de la NVA sur les questions économiques, pourrait la rapprocher du groupe des libéraux qui n’a pasfermé la porte à cette éventualité. Un glissement vers le groupe des Conservateurset réformistes européens (CRE) est aussiimaginable, mais les Tories britanniquesqui en forment la colonne vertébralepourraient coincer; les aspirations indépendantistes des nationalistes flamandsleur rappelant un peu trop celles desÉcossais ou des Gallois…Les écologistes belges ont, pour leur part,fait savoir leur opposition à continuer àcohabiter avec les élus NVA au sein deleur groupe parlementaire. Mais, si lesVerts européens viennent à perdre tropde plumes lors de ce scrutin et que le partide Bart de Wever choisit de rester avec sescamarades de l’ALE, il n’est pas certainque les représentants d’Ecolo et Groenpuissent faire la fine bouche.
Gilles Toussaint
La Belgique enverra vingt et un députésh Ils s’y répartiront, ensuite, en groupes politiques européens.
Les 751 députés qui auront gagné leur siège au Parlementeuropéen, à l’issue des élections qui se tiendront du 22 au25 mai, représenteront l’ensemble des citoyens del’Union. Étant donné qu’il n’existe pas de circonscriptionélectorale européenne, ils seront élus sur des listes nationales; la tentative du Parlement européen de créer deslistes partiellement transnationales a été reportée sine die.À noter : un citoyen de l’Union peut voter mais aussi seprésenter dans un autre État membre que le sien, s’il yréside. La tête de liste du FDF, par exemple, est francoroumaine.Les traités octroient à chacun des États membres, unnombre d’eurodéputés qui reflète (plus ou moins) leurspoids démographiques. L’Allemagne enverra, ainsi, 96élus au Parlement européen; Malte, 6. La Belgique fournira un quota de 21 élus, un de moins que lors de lalégislature précédente. Le nombre des députés ayant étéramenés de 766 à 751, comme le stipule le traité deLisbonne, la Belgique est un des 13 pays qui ont cédé unou plusieurs sièges pour faire de la place aux nouveauxvenus croates. Douze des députés belges sont élus sur lecollège néerlandophone (Flandre et Bruxelles); huit, sur lecollège francophone (Wallonie et Bruxelles) et, un, sur lecollège germanophone.Les candidats belges aux européennes se présentent surles listes déposées par les partis nationaux (enfin, communautaires). Une fois élus, ils se rassembleront au seinde groupes politiques européens avec leurs pairs de mêmesensibilité politique, issus des autres États membres. Les
élus CD&V et CDH grossiront les rangs du groupe duParti populaire européen; ceux du PS et SP.A rejoindrontle groupe du Parti socialiste européen; les députés MR etOpen VLD, celui de l’Alliance des libéraux et démocratesen Europe; Ecolo et Groen, celui des Verts européens. Si lePTB décroche un élu, il devrait intégrer la gauche radicale,tandis qu’on ignore encore à qui s’allieront les élus NVA –ils faisaient équipe avec les Verts entre 20092014.
OleB
Les candidats à la présidence de la Commission
Elément neuf de cette élection : cinq familles politiqueseuropéennes présentent leur candidat à la présidence dela Commission. Les chefs d’Etat et de gouvernementdevront prendre en compte le résultat des européennesau moment de désigner le président de la Commission.Le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker est la figure deproue du PPE, l’Allemand Martin Schulz celle du PSE, letandem franco-allemand José Bové/Ska Keller porte lacandidature des Verts, le Grec Alexis Tsipras celle de lagauche radicale et le Belge Guy Verhofstadt celle del’ALDE. Les Belges ne peuvent voter directement quepour ce dernier – et encore : ni les Wallons, ni les germa-nophones, puisque M. Verhofstadt se présente pour lecollège néerlandophone. S’ils veulent pousser un autrecandidat, ils doivent voter pour le parti belge affilié à lafamille politique européenne du candidat.