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DINGUE DES DIABLES ! LUKAKU MERTENS LES HOMMES EN FORME J-226 Le phénomène JANUZAJ Que les Diables l’emportent BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS N° 12 MAGAZINE GRATUIT MARDI 29 OCTOBRE 2013

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Supplément DH du 29 octobre 2013 : RED

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DINGUE DES DIABLES !

LUKAKUMERTENSLES HOMMESEN FORME

J-226

Le phénomène

JANUZAJQue les Diables

l’emportent

BELGACOM,SPONSOR

DES DIABLESDEPUIS 20 ANS

N° 12MAGAZINE GRATUITMARDI 29 OCTOBRE 2013

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

“Courage,GuillaumeGillet. Le footne restequ’un sportaprès tout”

StevenDefour

PENDANT CE TEMPS­LÀ,AU BRÉSIL…

LA PRESSES’EXTASIE

APRÈS LE BUTDE NEYMAR

Au Brésil, les prestations de Neymar

au Barça sont suivies de très près. Le but et les

dribbles de Neymar contre le Real Madrid samedi ont donc été accueillis avec une

certaine euphorie dans la presse. “Neymaréclipse Messi et CR7 etoffre la victoire auBarça”, écrivait par exemple Globo. Les Brésiliens ont aussi

particulièrement apprécié le petit pont

mis à Ronaldo par Daniel Alves. Déjà

favorite des bookmakers pour le

Mondial, la Seleção est plus confiante que

jamais…

LE CAIPIRINHA

J-226

AP

Ü ÉDITO BENOÎTDELHAUTEUR

LES DIABLES,NOTRE PROZAC

Les clubs belges nous ont fait rêver la semaine der-nière. Ils ont été incroyablement brillants en Couped’Europe et majestueux sur la scène nationale.Woaw.On a d’abord eu droit à une soirée de C1 qui auraitpu s’intituler “onze poteaux anderlechtois contrele PSG”. Oui, les Parisiens sont trois crans au-des-sus. Mais pour avoir l’ombre d’une chance, il fallaitrentrer dedans. Saint-Étienne amontré dimancheque c’était possible en prenant un point (2-2) faceaux hommes de Laurent Blanc. Les Stéphanois ontpris trois jaunes et une rouge. Mercredi, Anderlechtn’avait pris qu’une jaune… Le lendemain, le Stan-dard n’avait pas été tellement plus brillant face àune équipe de Salzbourg tout demême très loin deflirter avec le subtop européen.Puis on a eu droit à ce que la Pro League ose encorevendre comme un Super Sunday. Il aurait plutôtmérité le label de Lazy Sunday ou de Super CrapSunday. Lors de Bruges - Genk et d’Anderlecht -Standard, on a vu plus de déchets que de beaux ges-tes. Plus de baballe que de football. Plus de futilitésque de spectacle.Loin de nous l’idée de jouer les pessimistes ou de selancer dans de la critique gratuite, mais impossiblede nier qu’en cemoment, c’est un peu la déprimepour les clubs belges. Heureusement, il y a nos expa-triés. Notre pilule du bonheur. L’efficacité toni-truante de Lukaku. Les sensations retrouvées deDries Mertens. Ou encore l’éclosion d’un talent im-mense nommé Adnan Januzaj, qui pourrait devenirinternational belge. Les Diables, notremeilleur an-tidépresseur !

Ü SOMMAIREN°2 La semaine diabolique y De Timmy

Simons à Jan Vertonghen, retour sur l’actualitébrûlante des Diables

N°4 Dossier y Adnan Januzaj, ancien talentd’Anderlecht devenu aujourd’hui la cible desDiables et la révélation de Manchester United

N°12 Entretien y Romelu Lukaku dévoile lessecrets de sa réussite actuelle avec Everton

N°14 Analyse y La donne a complètementchangé pour Dries Mertens

SOM

MAI

RE

4

D

LE TWEET“Pas normal, ce petit pontd’Alves sur Ronaldo !”

Zakaria Bakkali

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur-délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70. Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55.Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Photo NewsMagazine gratuit avec la DH du 22 octobre 2013. Ne peut être vendu séparément.

AFP

LUNDI 21 OCTOBREUne star mondiale (Zlatan

ou Ronaldo) n’aura pasla chance de Timmy Simons…

La Fifa procède au tirage au sort des barrageseuropéens pour la Coupe du monde. L’affiche

opposera la Suède et le Portugal.Zlatan Ibrahimovic ou Cristiano Ronaldo devra

donc rester à la maison l’été prochain. La vedettedéçue pourra toujours passer un petit coup de filà Timmy Simons pour savoir ce que ça fait d’être

au Mondial au Brésil… AP

MARDI 22 OCTOBREEden Shakespeare Hazardouvre son compteur en C1Eden Hazard fait joujou avec la défense de Schal-ke et s’en va planter un but lors de la promenadedes Blues à Gelsenkirchen (0-3). Après le match, ildélivre sa première interview complète en anglaissur les ondes de Chelsea TV. Malgré quelques hé-sitations, il ne se débrouille pas trop mal dans l’en-semble. “C’était la première fois que je marquais enLigue des Champions”, souriait-il.Well done, Eden.

AP

MERCREDI23 OCTOBREVincent Kompanyassure la relève

Déjà parents de Sienna (trois ans), Vin-cent et Carla Kompany annoncent la nais-sance de leur deuxième enfant. Et c’estfois, c’est un fils. La relève des Diables estassurée…

JEUDI24 OCTOBREMusonda Juniordans la cour desgrands BluesCharly Musonda Junior (17 ans),le plus doué des trois frères etvaleur sûre des sélections juvé-niles belges, signe son premiercontrat professionnel à Chelsea.Attention, encore un petit phé-nomène amené un jour à porterle maillot des Diables…

CH

ELSE

A F

C

VENDREDI25 OCTOBRE La manettede Romelu n’a pas survécu

Pour une fois, Mirallas bat son pote Lukaku à la Playsta-tion. La manette de Romelu ne tient pas le choc : “Je nefais pas ça, mais là… Tu as de la chance, Kevin, la prochai-ne fois je te bats !” Lukaku a bien fait de décharger sesnerfs : le lendemain, il marque à Aston Villa et remporteson duel à distance avec Christian Benteke.

INST

AG

RA

M

SAMEDI26 OCTOBRE

Les Red Flamesà la feta

L’équipe nationale féminine belges’amuse : elle s’impose 1-7 en Grè-ce lors de son troisième match de

qualification pour le Mondial 2015.Les Belgian Red Flames peuvent

continuer de rêver. Prochain ren-dez-vous: ce jeudi au Kiel (20h30)

contre le Portugal. BEL

GIA

N F

OO

TB

ALL

DIMANCHE27 OCTOBREVillas­Boas :un Portugais sympa,mais…

Andre Villas-Boas rend visiblementplus de services aux Diables que Jo-sé Mourinho. Face à Hull, l’entraî-neur de Tottenham aligne Verton-ghen au back gauche, comme ill’avait déjà fait le jeudi précédent.Bien pour préparer le Brésil. Maisque Villas-Boas n’oublie pas nonplus de donner du temps de jeu àChadli et à Dembélé…PH

OT

O N

EWS

8Les tickets pour les matches amicaux

face à la Colombie et au Japon sont partis très vite :les Diables vont donc remplir le Stade Roi Baudouin

pour la 8e fois consécutive !

2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

PENDANT CE TEMPS­LÀ,AU BRÉSIL…

LA PRESSES’EXTASIE

APRÈS LE BUTDE NEYMAR

Au Brésil, les prestations de Neymar

au Barça sont suivies de très près. Le but et les

dribbles de Neymar contre le Real Madrid samedi ont donc été accueillis avec une

certaine euphorie dans la presse. “Neymaréclipse Messi et CR7 etoffre la victoire auBarça”, écrivait par exemple Globo. Les Brésiliens ont aussi

particulièrement apprécié le petit pont

mis à Ronaldo par Daniel Alves. Déjà

favorite des bookmakers pour le

Mondial, la Seleção est plus confiante que

jamais…

LE CAIPIRINHA

J-226

AP

D

LE TWEET“Pas normal, ce petit pontd’Alves sur Ronaldo !”

Zakaria Bakkali

VENDREDI25 OCTOBRE La manettede Romelu n’a pas survécu

Pour une fois, Mirallas bat son pote Lukaku à la Playsta-tion. La manette de Romelu ne tient pas le choc : “Je nefais pas ça, mais là… Tu as de la chance, Kevin, la prochai-ne fois je te bats !” Lukaku a bien fait de décharger sesnerfs : le lendemain, il marque à Aston Villa et remporteson duel à distance avec Christian Benteke.

INST

AG

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SAMEDI26 OCTOBRE

Les Red Flamesà la feta

L’équipe nationale féminine belges’amuse : elle s’impose 1-7 en Grè-ce lors de son troisième match de

qualification pour le Mondial 2015.Les Belgian Red Flames peuvent

continuer de rêver. Prochain ren-dez-vous: ce jeudi au Kiel (20h30)

contre le Portugal. BEL

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DIMANCHE27 OCTOBREVillas­Boas :un Portugais sympa,mais…

Andre Villas-Boas rend visiblementplus de services aux Diables que Jo-sé Mourinho. Face à Hull, l’entraî-neur de Tottenham aligne Verton-ghen au back gauche, comme ill’avait déjà fait le jeudi précédent.Bien pour préparer le Brésil. Maisque Villas-Boas n’oublie pas nonplus de donner du temps de jeu àChadli et à Dembélé…PH

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8Les tickets pour les matches amicaux

face à la Colombie et au Japon sont partis très vite :les Diables vont donc remplir le Stade Roi Baudouin

pour la 8e fois consécutive !

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Adnan

A(BELGIAN)STARISBORNIl est né le 5 février 1995. Dix ans, jour pour jour,après Cristiano Ronaldo. Et si ce n’était pasun hasard ? Ces dernières semaines,le nom d’Adnan Januzaj est sur toutes les lèvresen Angleterre. Révélation du début de saison àManchester United, le Belgo­Albanais de 18 anssemble à l’aube d’une très belle carrière.“J’ai déjà joué avec de nombreux jeunes talents,mais Adnan est certainement l’un des deuxmeilleurs”, s’enthousiasme Robin van Persie.“Je me reconnais en lui...” Comment Januzajest­il parvenu à si vite faire son trou dans l’undes plus grands clubs du monde ? Pourquoiavait­il quitté Anderlecht ? Et optera­t­ilpour les Diables ? De Bruxelles à Manchester,nous avons mené l’enquête

PAR BENOÎT DELHAUTEUR

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Januzaj

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

4 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 5

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DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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lll Le Stadium of Lights a rarement aussibien porté son nom que cet après-midi du5 octobre. Tant il a été illuminé par le talentd’un jeune joueur qui s’est révélé aux yeux detoute l’Angleterre. Les rayures rouges desjoueurs de Sunderland semblaient pourtantavoir repris des couleurs : l’équipe locale, à latraîne cette saison, mène à l’heure de jeu 1-0contre le champion en titre. Jusqu’à ce qu’unjoueur renverse le cours du match à lui seul.Ce joueur n’a que 18 ans. Il s’appelle Adnan Ja-nuzaj. Il est belge et inscrit un doublé pour sapremière titularisation en Premier League. Mê-me des légendes du club comme Ronaldo,Giggs et Rooney n’avaient pas été aussi préco-ces sous le maillot des Red Devils.

Cette prestation ne tarde pas à déclencherun raz-de-marée médiatique. “Januzaj, c’est laclasse mondiale”, s’extasie le soir même PeterSchmeichel, autre icône de ManU, sur le pla-teau de l’incontournable émission Match ofThe Day. Son présentateur Gary Lineker ironi-se : “Quelle classe ! Mais à cette heure-ci (22h30),il ne devrait pas déjà être au lit à son âge ?”

Ce moment de gloire, Januzaj l’a attenduavec une patience qui devrait servir d’exem-ple à la plupart des starlettes de sa généra-tion. Débarqué à Manchester en provenanced’Anderlecht durant l’été 2011, il a toujours suce qu’il voulait, sans jamais le dire trop fort.La saison dernière, il a ébloui le championnatdes équipes Espoirs de Premier League, dont ila été élu meilleur joueur. Ce qui lui a valu, dèscet été, une place fixe dans le groupe seniors.

Il grignote tout ce qu’on lui donne et son ap-pétit grandit. Il marque lors de la tournéeasiatique de juillet. Face à une équipe de pseu-do-stars thaïlandaises, d’accord. Mais un pre-mier but pour Manchester, ça ne s’oublie pas.En août, il fait ses débuts officiels lors du Com-munity Shield. Le mois suivant, il fait ses dé-buts en Premier League. À chaque fois, iléblouit.

LE PSG VOULAIT FAIRE LE FORCINGPOUR LE FAIRE VENIR EN JANVIER

Les mauvaises langues font vite le rappro-chement avec un certain Federico Macheda.Qui ? Aujourd’hui, plus personne ne se sou-vient de ce joueur italien qui avait vécu unconte de fées en 2009 sous le maillot d’Uni-ted. À 17 ans, il avait marqué deux buts lors deses deux premiers matches. C’était une illu-sion : Macheda a très vite disparu de la circu-lation. Encore sous contrat à ManU, il estaujourd’hui en prêt à Doncaster.

Januzaj pourrait-il, lui aussi, être un feu depaille ? À en croire ceux qui le côtoient, c’estpresque impossible : le diamant ne cesserapas de briller du jour au lendemain. “Jouer enPremier League à un si jeune âge, ça vousmetune fameuse pression sur les épaules. Adnan adonc deux fois plus demérite de réussir de la sor-te”, observe son équipier Phil Jones, interna-tional anglais. “Il est vif, habile des deux pieds ila le bon état d’esprit. Il reste calme et ne se préoc-cupe que du football. S’il continue comme ça, ildeviendra une vraie star.”

Un avis partagé par Ryan Giggs, qui avaitfait ses débuts dans le club à 18 ans, en… 1991,et qui a pris Januzaj sous son aile. “Adnan aénormément de talent. S’il reste patient, il joueratrès souvent cette saison.”

Le fan numéro un de Januzaj, c’est DavidMoyes. Alex Ferguson disait de lui qu’il était“un joueur complet promis à un bel avenir”.Moyes va bien plus loin : “Je ne peux le compa-rer qu’avec les joueurs que j’ai entraînés durantma carrière. Mais j’ai quandmême eu des talentscommeWayne Rooney sousmes ordres. Pourmoi, Adnan fait partie de lamême catégorie et jelui ai dit ! Il a une palette très large et un talentsimplement exceptionnel. Rien ne peut se mettreen travers de sa route. Il reste aussi très humble,il n’a pas de réel ego. Jamais je n’avais rencontréun garçon avec un tel sang-froid.”

xWayne Rooney félicite Adnan Januzaj : l’attaquantanglais a enfin retrouvé un numéro dix capable de luidélivrer des ballons de but. Voilà qui n’est pas pourdéplaire à David Moyes : très contesté, le successeurd’Alex Ferguson le serait encore davantage s’il n’avaitpas sorti le jeune talent de son chapeau. (PHOTONEWS)

Moyes : “Jamaisje n’avais vuun jeune avecun tel sang-froid.Il a autant de talentqueRooney”

IL A ENFIN UN CASIERDANS LE VESTIAIRE…À Manchester, formationrime avec tradition.Le club a des règlesbien précisesque Januzaj a dû suivre…

Carrington, le centre d’entraînementd’United situé en pleine campagne, a despetits airs de camp retranché. On n’y en-tend pas résonner le “Sir, yes, sir” desécoles militaires, mais le club cultive toutde même des règles bien précises. Ellessont basées sur ce que Mourinho – un fande Ferguson – appellerait la méritocratie.Pendant le début de saison, Januzaj de-vait par exemple se changer dans un ves-tiaire à part, avec les autres jeunes. Il adû attendre ses premières minutes enPremier League, disputées en septembre,pour avoir un casier à son nom dans levestiaire de l’équipe première à Carring-ton.Autre privilège lié à ses débuts : Januzajpeut désormais jouer avec des chaussu-res fluo de la couleur de son choix, four-nies par l’équipementier du club. Avant, ilétait obligé, comme tous les autres jeu-nes, de jouer avec des chaussures noires.Cette tradition, David Moyes n’a d’autrechoix que de la perpétuer. Il s’en estd’ailleurs expliqué, en parlant de Januzaj :“Quand il avait des bons jeunes, mon pré-décesseur les lançait dans la bataille. Je nesuis pas différent. Je dois gagner, mais jesuis aussi là pour appliquer un plan à longterme. Cela fait partie de la philosophie duclub. La phrase de Matt Busby inscritedans les vestiaires est là pour nous le rap-peler : s’ils sont assez bons, c’est qu’ilssont assez âgés.” l

Il y aurait pourtant de quoi perdre un peula tête. À cause de l’engouement des suppor-ters, de la presse mais aussi à cause des autresclubs qui, tel des courtiers de la City de Lon-dres, bavent à l’idée de faire la bonne affaire.Jusqu’à la semaine dernière, Januzaj avait uncontrat qui expirait en juin 2014, ce qui faisaitde lui une cible intéressante pour les grandsd’Europe, qui ont tous pris leurs renseigne-ments. Le PSG était même prêt à faire le for-cing pour l’acheter en janvier. Mais Unitedétait déterminé à ne pas laisser filer sonjoyau. Ses dirigeants ne voulaient surtout pasque l’histoire se répète : la saison dernière, ilsavaient laissé filer Paul Pogba dans un contex-te similaire et le jeune Français est devenul’une des révélations européennes avec la Ju-ventus. Conserver Januzaj était d’autant plusimportant que malgré la taille de leur noyau,les Red Devils n’ont pas beaucoup de vraiscréatifs. Van Persie et Rooney sont des atta-quants, pas des meneurs de jeu. Dans l’entre-jeu, Fellaini n’a pas le profil d’un numéro dixet Kagawa n’en a pas l’étoffe.

ADNAN : “JE VEUX ESSAYER D’ÊTRELE MEILLEUR DU JOUEUR DU MONDE”

Les négociations ont été longues et assezdifficiles, mais elles ont donc abouti le 18 oc-tobre : il a signé le document le plus impor-tant de sa vie en paraphant un nouveau bailde cinq saisons. D’un salaire estimé à 140.000euros par an, le jeune joueur est passé à desémoluments avoisinant les 3,5 millions

d’euros annuels. Ce qui le place dans la mêmecatégorie que certains Diables Rouges de Pre-mier League. On parle même d’une prime à lasignature de 6 millions, étalée sur cinq ans.

Manchester United en est persuadé : il tientsa nouvelle star. Et pour éviter toute influencenégative, il la surcouve, ce qui n’est pas pourdéplaire à l’entourage du joueur. Les seuls ca-naux sur lesquels on le laisse s’exprimer sontla télévision et le site officiels de ManchesterUnited. Forcément, la communication y esttrès lisse. “Je suis heureux dans ce club” ou en-core “je veuxme donner à 100 % et je veux toutfaire pour aider United à remporter le titre”. Onl’aurait deviné. L’entourage d’Adnan a faitune seule exception, au profit de la télévisionkosovare KTV. De cette interview, on retiendrasurtout une phrase : “Je veux essayer d’être lemeilleur joueur dumonde.” Ambitieux. Et pré-tentieux ? Pas forcément. Car il ne prétendpas qu’il y parviendra à coup sûr.

Quand on a autant de talent, le rêve est per-mis. Les supporters de Manchester United nes’y trompent pas : Januzaj est de plus en pluspopulaire. Sur Facebook, sa page officielle re-groupe déjà plus de 197.000 fans. Il a mêmeun fan club en... Indonésie. Autour d’Old Traf-ford, on voit des jeunes fans d’United porterleur casquette de la même façon que le faitleur nouveau chouchou. Disponible depuisquelques jours à peine dans la boutique duclub, le maillot officiel au nom du numéro 44est déjà un hit assuré. Au Théâtre des rêves, uneétoile est née. l

70.000C’est le montant,

en euros,du nouveau salaire

que touchera Januzaj…par semaine !

1991L’année des débuts en équipe première de Ryan Giggs à ManU. Il avait 18 ans

à l’époque. Comme Januzaj cette saison. Pas étonnant que Giggs ait pris

le Belgo-Albanais sous son aile…

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IL A ENFIN UN CASIERDANS LE VESTIAIRE…À Manchester, formationrime avec tradition.Le club a des règlesbien précisesque Januzaj a dû suivre…

Carrington, le centre d’entraînementd’United situé en pleine campagne, a despetits airs de camp retranché. On n’y en-tend pas résonner le “Sir, yes, sir” desécoles militaires, mais le club cultive toutde même des règles bien précises. Ellessont basées sur ce que Mourinho – un fande Ferguson – appellerait la méritocratie.Pendant le début de saison, Januzaj de-vait par exemple se changer dans un ves-tiaire à part, avec les autres jeunes. Il adû attendre ses premières minutes enPremier League, disputées en septembre,pour avoir un casier à son nom dans levestiaire de l’équipe première à Carring-ton.Autre privilège lié à ses débuts : Januzajpeut désormais jouer avec des chaussu-res fluo de la couleur de son choix, four-nies par l’équipementier du club. Avant, ilétait obligé, comme tous les autres jeu-nes, de jouer avec des chaussures noires.Cette tradition, David Moyes n’a d’autrechoix que de la perpétuer. Il s’en estd’ailleurs expliqué, en parlant de Januzaj :“Quand il avait des bons jeunes, mon pré-décesseur les lançait dans la bataille. Je nesuis pas différent. Je dois gagner, mais jesuis aussi là pour appliquer un plan à longterme. Cela fait partie de la philosophie duclub. La phrase de Matt Busby inscritedans les vestiaires est là pour nous le rap-peler : s’ils sont assez bons, c’est qu’ilssont assez âgés.” l

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Il y aurait pourtant de quoi perdre un peula tête. À cause de l’engouement des suppor-ters, de la presse mais aussi à cause des autresclubs qui, tel des courtiers de la City de Lon-dres, bavent à l’idée de faire la bonne affaire.Jusqu’à la semaine dernière, Januzaj avait uncontrat qui expirait en juin 2014, ce qui faisaitde lui une cible intéressante pour les grandsd’Europe, qui ont tous pris leurs renseigne-ments. Le PSG était même prêt à faire le for-cing pour l’acheter en janvier. Mais Unitedétait déterminé à ne pas laisser filer sonjoyau. Ses dirigeants ne voulaient surtout pasque l’histoire se répète : la saison dernière, ilsavaient laissé filer Paul Pogba dans un contex-te similaire et le jeune Français est devenul’une des révélations européennes avec la Ju-ventus. Conserver Januzaj était d’autant plusimportant que malgré la taille de leur noyau,les Red Devils n’ont pas beaucoup de vraiscréatifs. Van Persie et Rooney sont des atta-quants, pas des meneurs de jeu. Dans l’entre-jeu, Fellaini n’a pas le profil d’un numéro dixet Kagawa n’en a pas l’étoffe.

ADNAN : “JE VEUX ESSAYER D’ÊTRELE MEILLEUR DU JOUEUR DU MONDE”

Les négociations ont été longues et assezdifficiles, mais elles ont donc abouti le 18 oc-tobre : il a signé le document le plus impor-tant de sa vie en paraphant un nouveau bailde cinq saisons. D’un salaire estimé à 140.000euros par an, le jeune joueur est passé à desémoluments avoisinant les 3,5 millions

d’euros annuels. Ce qui le place dans la mêmecatégorie que certains Diables Rouges de Pre-mier League. On parle même d’une prime à lasignature de 6 millions, étalée sur cinq ans.

Manchester United en est persuadé : il tientsa nouvelle star. Et pour éviter toute influencenégative, il la surcouve, ce qui n’est pas pourdéplaire à l’entourage du joueur. Les seuls ca-naux sur lesquels on le laisse s’exprimer sontla télévision et le site officiels de ManchesterUnited. Forcément, la communication y esttrès lisse. “Je suis heureux dans ce club” ou en-core “je veuxme donner à 100 % et je veux toutfaire pour aider United à remporter le titre”. Onl’aurait deviné. L’entourage d’Adnan a faitune seule exception, au profit de la télévisionkosovare KTV. De cette interview, on retiendrasurtout une phrase : “Je veux essayer d’être lemeilleur joueur dumonde.” Ambitieux. Et pré-tentieux ? Pas forcément. Car il ne prétendpas qu’il y parviendra à coup sûr.

Quand on a autant de talent, le rêve est per-mis. Les supporters de Manchester United nes’y trompent pas : Januzaj est de plus en pluspopulaire. Sur Facebook, sa page officielle re-groupe déjà plus de 197.000 fans. Il a mêmeun fan club en... Indonésie. Autour d’Old Traf-ford, on voit des jeunes fans d’United porterleur casquette de la même façon que le faitleur nouveau chouchou. Disponible depuisquelques jours à peine dans la boutique duclub, le maillot officiel au nom du numéro 44est déjà un hit assuré. Au Théâtre des rêves, uneétoile est née. l

70.000C’est le montant,

en euros,du nouveau salaire

que touchera Januzaj…par semaine !

1991L’année des débuts en équipe première de Ryan Giggs à ManU. Il avait 18 ans

à l’époque. Comme Januzaj cette saison. Pas étonnant que Giggs ait pris

le Belgo-Albanais sous son aile…

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DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

Le plusgrandregret

Ces deux dernières années,le Sporting n’a pas échappé

au pillage de ses talentspar les grands clubs étrangers.

Aujourd’hui,la direction anderlechtoise

regrette encoreun départ plus que tous les autres :

celui d’Adnan Januzaj.“Il est parti pour l’argent”,

murmurent certainsdans les couloirs de Neerpede.

“Parce qu’Anderlechtn’a pas toujours cru en lui”,répond le clan du joueur…

“Nous sommes devenus des centresde formation pour les clubs étran-gers. Si des jeunes sont bons, onnous les chipe très vite. Si les

clubs belges veulent demeilleurs résultats, ondoit pouvoir garder plus longtemps nos talents.”

Le ton est dépité. Roger Vanden Stock, dé-couragé. Touché dans son orgueil par la gifleparisienne de mercredi dernier, le présidentd’Anderlecht se sent quelque peu impuissant.Les clubs étrangers continuent leur shoppingen offrant des sommes faramineuses à leurfamille. C’est exactement ce qui s’était passéen 2011 avec Adnan Januzaj, parti d’Ander-lecht vers Manchester United. Ce qui avaitlaissé un goût très amer à la direction mauve.Celle-ci avait négocié le transfert à 700.000euros. Soit le double de l’indemnité de forma-tion, mais bien moins que la valeur potentiel-le d’un talent si rare.

“Januzaj, c’est notre plus grand regret”, noussouffle un décideur mauve. “Le voir partir étaitune perte pire que celle deMusonda Junior. Maison ne pouvait pas s’aligner. C’est malheureuse-ment une question de pognon.”

Neerpede, 28 février 2011. À l’époque, les né-gociations sont en cours. Le Sporting a toutessayé. Il a promis à Januzaj – qui vient de fê-

ter ses 16 ans – une place dans le noyau A lasaison suivante et lui a fait une belle proposi-tion financière. “Nous avonsmême expliqué aujeune garçon et à sa famille que tout le staff tech-nique de Neerpede serait à son service”, avaitalors déclaré Herman Van Holsbeeck.

Mais la partie face à ManU est déjà perdue.Un autre match est en cours sur le terrain de

l’Académie. Cet après-midi-là, les U17 ander-lechtois affrontent ceux de Charleroi. Il fautmoins d’une minute à Adnan pour effacer cal-mement le portier adverse et ouvrir le score.Le Belgo-Albanais est partout. Il fait preuved’une classe et d’une vista qu’on n’avait ja-mais vues chez un jeune de son âge. À la mi-temps, on décèle une certaine jalousie dans lediscours de certains parents, café à la main aucoin du comptoir. “Pourquoi est-ce qu’ils conti-nuent à faire jouer Adnan alors que tout lemondesait qu’il part ?” Dixit un père dont le fils nejouera sans doute jamais plus haut qu’à Wo-luwe-Zaventem.

“ANDERLECHT N’A PAS ASSEZ CRU EN LUI”Pendant qu’Adi – comme l’appellent ses

proches – continue de faire tourner en bourri-que les Zébrions, son père ne le quitte pas desyeux. Il multiplie les invectives. À la presse, ilpréfère ne rien dire. Il n’a pas besoin de se jus-tifier. Un membre de son entourage se mon-tre plus loquace. Il en a marre d’entendre quele jeune joueur est parti pour l’argent.

“C’est complètement faux. La preuve, c’estqu’Anderlecht a proposé une très belle somme aupère d’Adnan pour le faire changer d’avis, mais iln’a rien voulu entendre. Le vrai problème, c’est

xMai 2008 :Adnan est déjà inspirépar l’Angleterre :alors âgé de 13 ans,il affronte Tottenhamlors du tournoi deBassevelde. À l’époque,même si sa taille posaitproblème à certains,il était déjà décritcomme un talentpromis à un grandavenir. (REPORTERS)

“IL AVAIT MARQUÉ 17 BUTS… EN UN MATCH !”Ceux qui ont vu Adnan grandir au RWDMet à Anderlecht ont vite compris le phénomène qu’il était

À Neerpede, on se plaît à rappeler que Januzaj porte l’étiquette “formé à Anderlecht”. C’estoublier un peu vite qu’avant de rejoindre le Sporting, Adnan a porté les couleurs du RWDM, leclub le plus proche de son quartier de Koekelberg. À l’ombre du stade Machtens, il était hautcomme trois pommes, mais déjà largement au-dessus du lot.“Très tôt, on a compris qu’Adnan était un joueur fantastique”, raconte Jean-Paul Pira, coordina-teur des jeunes à Molenbeek. “Je me souviens l’avoir vumarquer 17 buts. Pas en une saisonmaisen un seul match ! On avait gagné 22-0...”Yannick Ferrera, l’entraîneur de Saint-Trond, a coaché Januzaj enU15 à Anderlecht. Il se sou-vient : “Adnan avait une technique phénoménale. Il avait tout un arsenal de tours et de feintes,mais il n’en abusait pas : il essayait toujours de jouer de la manière la plus rapide et la plus efficace.Il marquait entre cinq et dix buts par saison. Pour un numéro dix en jeunes à Anderlecht, ce n’estpas énorme, mais Adnan était surtout l’homme de la dernière passe. Il pensait plus vite que tout lemonde et parvenait facilement à isoler un équipier pour un but facile. Son style me rappelait celuide Johan Cruijff.”Au Sporting, Januzaj faisait partie de la même génération que Jordan Lukaku et Michael Hey-len, eux aussi promis à un grand avenir. Aujourd’hui, Lukaku est prêté à Ostende et Heylen àCourtrai. “Adnan, c’est le plus grand talent avec qui j’ai joué”, affirme Heylen. “Il jouait avec le nu-méro dix et en avait la parfaite attitude. Il était petit et frêle, mais personne ne parvenait jamais àlui prendre la balle. Il était aussi très rapide sur les premiers mètres, ce qui lui permettait de sur-prendre ses adversaires. À chaque tournoi que l’on disputait, Adnan repartait avec le trophée demeilleur joueur. On savait déjà qu’il irait très loin…” l

“Adnan avait préféré releverun défi plus ambitieux.

Vu son évolution,il ne s’est sans doute pas trompé”

Jean Kindermans, directeurdu centre de formation du Sporting Anderlecht

PHO

TO

NEW

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x Février 2011 :Januzaj vient de fêterses 16 ans. Il affronte

CharleroienU17

et fait l’étalage desa classe. À l’époque,

Anderlecht tenteencore sa chance,

mais rien n’y fait : c’estla dernière saisondu jeune meneur

de jeu en Belgique.(BERNARD DEMOULIN)

que le Sporting n’a pas toujours vu en lui un trèsgrand talent. D’autres joueurs, comme Tarfi, pas-saient devant lui. Anderlecht n’a pas assez cru enlui.”

À cet argument, Anderlecht nous a rétor-qué récemment un “no comment” lourd desens. Deux ans plus tard, Anderlecht n’a pasencore digéré ce transfert.

“Je regrette toujours le départ d’Adnan”, con-cède Jean Kindermans, responsable du centrede formation du Sporting. “J’’avais rêvé d’unentrejeu formé deMusonda, de Praet et de Janu-zaj. Cela aurait été phénoménal. On a tout faitpour le garder. Besnik Hasi, proche du dossier parses origines, et moi avons parlé des dizaines defois avec la famille, mais il a préféré relever undéfi plus ambitieux. Vu son évolution et ce qu’ilréalise actuellement, il ne s’est sans doute pastrompé.”

Voilà au moins un bon perdant du côtéde Neerpede. Quelle que fut sa motivation,le choix d’Adnan et de son entourage étaitdonc le bon. Mais pour un Januzaj qui part etqui réussit dans un club du sommet de Pre-mier League, ce sont dix joueurs de 15 ans quiiront s’égarer à l’étranger pour ne jamais per-cer. Ce sont ces joueurs-là que le Sporting es-père, à l’avenir, convaincre de rester... l

d’Anderlecht

8 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 9

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DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

xMai 2008 :Adnan est déjà inspirépar l’Angleterre :alors âgé de 13 ans,il affronte Tottenhamlors du tournoi deBassevelde. À l’époque,même si sa taille posaitproblème à certains,il était déjà décritcomme un talentpromis à un grandavenir. (REPORTERS)

“IL AVAIT MARQUÉ 17 BUTS… EN UN MATCH !”Ceux qui ont vu Adnan grandir au RWDMet à Anderlecht ont vite compris le phénomène qu’il était

À Neerpede, on se plaît à rappeler que Januzaj porte l’étiquette “formé à Anderlecht”. C’estoublier un peu vite qu’avant de rejoindre le Sporting, Adnan a porté les couleurs du RWDM, leclub le plus proche de son quartier de Koekelberg. À l’ombre du stade Machtens, il était hautcomme trois pommes, mais déjà largement au-dessus du lot.“Très tôt, on a compris qu’Adnan était un joueur fantastique”, raconte Jean-Paul Pira, coordina-teur des jeunes à Molenbeek. “Je me souviens l’avoir vumarquer 17 buts. Pas en une saisonmaisen un seul match ! On avait gagné 22-0...”Yannick Ferrera, l’entraîneur de Saint-Trond, a coaché Januzaj enU15 à Anderlecht. Il se sou-vient : “Adnan avait une technique phénoménale. Il avait tout un arsenal de tours et de feintes,mais il n’en abusait pas : il essayait toujours de jouer de la manière la plus rapide et la plus efficace.Il marquait entre cinq et dix buts par saison. Pour un numéro dix en jeunes à Anderlecht, ce n’estpas énorme, mais Adnan était surtout l’homme de la dernière passe. Il pensait plus vite que tout lemonde et parvenait facilement à isoler un équipier pour un but facile. Son style me rappelait celuide Johan Cruijff.”Au Sporting, Januzaj faisait partie de la même génération que Jordan Lukaku et Michael Hey-len, eux aussi promis à un grand avenir. Aujourd’hui, Lukaku est prêté à Ostende et Heylen àCourtrai. “Adnan, c’est le plus grand talent avec qui j’ai joué”, affirme Heylen. “Il jouait avec le nu-méro dix et en avait la parfaite attitude. Il était petit et frêle, mais personne ne parvenait jamais àlui prendre la balle. Il était aussi très rapide sur les premiers mètres, ce qui lui permettait de sur-prendre ses adversaires. À chaque tournoi que l’on disputait, Adnan repartait avec le trophée demeilleur joueur. On savait déjà qu’il irait très loin…” l

La liste des pour ou contre : avantageBelgique

Adnan Januzaj a onze choix possibles, mais seuls quatre d’entre eux restent de vraiespossibilités aux yeux de son clan. Chacune de ses sélections a des arguments en sa fa-veur et en sa défaveur…BELGIQUEV La Belgique est qualifiée pour le Brésil et semble promise à participer à de nom-breux grands tournois à l’avenirV Il est né à Bruxelles, y a vécu 16 ans et connaît parfaitement la mentalité belgeV Il a un profil de vrai numéro dix qui n’existe pas encore dans le groupe des Diables,même si celui de Kevin De Bruyne s’en rapprocheV Le niveau de l’entraînement est très élevé, ce qui favoriserait sa progression spor-tive (ce qui constitue la priorité actuelle de la famille)V Il connaît déjà plusieurs Diables Rouges, comme Lukaku et FellainiV Les primes de victoires et de qualification sont relativement importantesX La famille est davantage attachée à ses racines au Kosovo qu’à son passé belgeX Avec les Diables, il y a beaucoup de concurrence dans le secteur offensif et il ne se-rait pas assuré d’avoir du temps de jeuKOSOVOV La famille Januzaj se sent Kosovare avant tout. Les liens sentimentaux avec la terrenatale du père sont très fortsV Adnan serait le héros de tout un peupleX La sélection n’est pas reconnue par la Fifa et il est impossible de dire quand elle leseraX Même si elle franchit l’étape de la reconnaissance, l’équipe aura beaucoup dejoueurs très moyens et a peu de chances de participer à des grands tournoisALBANIEV Déjà très populaire là-bas, Adnan deviendrait le sportif le plus adulé du pays et lepatron de l’équipeV Adnan a la nationalité albanaise et connaît très bien cette cultureX L’équipe ne se qualifie jamais pour les grands tournoisX Le père n’a pas apprécié les mensonges de la Fédération albanaise dans le dossierX Le lien affectif n’est pas aussi fort qu’avec le KosovoX Les primes de matches sont très modestesANGLETERREV L’équipe est compétitive et participe presque à tous les tournois majeursV Les primes de matches sont très hautesV Ce serait le choix le plus pratique par rapport à Manchester UnitedV Il a un profil que l’Angleterre n’a pasX Même si la FA veut accélérer le processus, elle est dans l’inconnue totale concer-nant le timing de la naturalisationX De nombreux joueurs cadres anglais sont contre sa naturalisation. Jack Wilsherel’a même dit devant les médias et une partie de l’opinion publique anglaise le sou-tientCROATIE, BOSNIE, MACÉDOINE, MONTÉNÉGRO, SLOVÉNIE, TURQUIEX Possible en théorie mais leurs chances sont infimesSERBIEX Possible en théorie mais totalement exclu vu le passé de la famille et les antagonis-mes entre Kosovars et Serbes

que le Sporting n’a pas toujours vu en lui un trèsgrand talent. D’autres joueurs, comme Tarfi, pas-saient devant lui. Anderlecht n’a pas assez cru enlui.”

À cet argument, Anderlecht nous a rétor-qué récemment un “no comment” lourd desens. Deux ans plus tard, Anderlecht n’a pasencore digéré ce transfert.

“Je regrette toujours le départ d’Adnan”, con-cède Jean Kindermans, responsable du centrede formation du Sporting. “J’’avais rêvé d’unentrejeu formé deMusonda, de Praet et de Janu-zaj. Cela aurait été phénoménal. On a tout faitpour le garder. Besnik Hasi, proche du dossier parses origines, et moi avons parlé des dizaines defois avec la famille, mais il a préféré relever undéfi plus ambitieux. Vu son évolution et ce qu’ilréalise actuellement, il ne s’est sans doute pastrompé.”

Voilà au moins un bon perdant du côtéde Neerpede. Quelle que fut sa motivation,le choix d’Adnan et de son entourage étaitdonc le bon. Mais pour un Januzaj qui part etqui réussit dans un club du sommet de Pre-mier League, ce sont dix joueurs de 15 ans quiiront s’égarer à l’étranger pour ne jamais per-cer. Ce sont ces joueurs-là que le Sporting es-père, à l’avenir, convaincre de rester... l

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Les Diablesespèrent,

l’Angleterreaccélère

Onze pays ! Réglementairement,le Belgo­Albanais AdnanJanuzaj a le choix entreonze équipes nationalesdifférentes. Mais son père,qui prendra la décision finale,a déjà rayé plusieurs options.Pour garder l’Albanie, le Kosovo,la Belgique et l’Angleterre.Déterminés, les responsablesde la Fédération anglaisefont tout pour accélérerla naturalisation du Mancunien…Mais les Diables gardent de sérieuxatouts de leur côté

D’un homme, un seul, dépendra laréponse à la question que tout lemonde se pose : pour quelle sélec-tion nationale jouera Adnan Janu-

zaj ? Cet homme, c’est Abedin Januzaj, le pèredu joueur.

“C’est mon papa qui décidera dans quelle sélec-tion je jouerai, je ferai ce qu’il me dit”, a confiéAdnan à la télévision kosovare.

Que le père décide pour son fils, ce n’est pasnouveau : il a toujours suivi les progrès de sonfils de très près. “Quand Adnan faisait unmau-vais match, son père lui disait très clairement”,témoigne Michel Heylen, qui était son équi-pier en jeunes à Anderlecht. “Parfois, c’était sidurement qu’il en avait les larmes aux yeux. J’aitoujours pensé que son père faisait ça pour qu’Ad-nan apprenne à encaisser. C’était une bonne cho-se à faire pour son développement.”

Cette anecdote est révélatrice de l’attitude –que l’on se gardera de juger – d’un père omni-présent. Le processus de choix est en fait déjàavancé. Sans le confirmer officiellement, Abe-din a déjà rayé plusieurs des… dix options quise présentent à son fils. Oui, dix !

Les deux premières – l’Albanie et la Belgi-que – sont les plus logiques : Adnan possède lesdeux nationalités. S’ajoutent ensuite le Kosovo,où est né son père, et la Turquie, où est née samère. Mais en vertu d’un règlement assez né-buleux, tous les pays de l’ex-Yougoslavie peu-vent également prétendre à sélectionner unjour Januzaj ! On ajoute donc à la liste la Bos-nie, la Croatie, la Slovénie, le Monténégro et laMacédoine. La Serbie, elle, est une piste barréed’entrée, vu l’animosité culturelle entre Serbes

et Kosovars. Dernier arrivé dans le bal des pré-tendants, l’Angleterre s’est également mis entête de naturaliser le jeune Mancunien…

Selon nos sources, le père ne laisse plus laporte ouverte que pour quatre nations : le Ko-sovo, l’Albanie, la Belgique et l’Angleterre. Lesautres options ont déjà été exclues pour desraisons culturelles et/ou sportives.

D’un premier abord, les Anglais ne consti-tuaient pas un concurrent sérieux pour lesDiables : selon la loi, une naturalisation exigeen effet cinq années passées sur le territoireaprès avoir passé l’âge de 18 ans. Donc pas deThree Lions avant 2018 pour Januzaj. Mais lapuissante Fédération anglaise, qui n’est pas ladernière en matière de lobbying, est en trainde plancher sur le dossier et espère trouver unmoyen pour accélérer la procédure. Si la FA ar-rive à ses fins, l’Angleterre deviendra un candi-dat vraiment sérieux.

L’ONCLE D’ADNAN S’ÉTAIT BATTUCONTRE LES SERBES PENDANT LA GUERRE

L’avantage de la Belgique, c’est le timing : ellea déjà convoqué Januzaj et continuera à le faire.L’Albanie est dans le même cas, mais constitueun challenge sportif peu intéressant pour unjoueur de cette trempe. Et le débat organisé parla télévision albanaise intitulé “Héros ou traître”n’a pas été apprécié par le paternel…

Le concurrent le plus sérieux des Belges, cesera peut-être le Kosovo. Le pays n’est pas en-core reconnu par la Fifa, mais pourrait l’être àmoyen terme. Et le cœur des Januzaj bat enco-re pour Istog, la ville natale d’Abedin. Celui-ciavait dû la quitter pendant la guerre et plu-sieurs proches et membres de sa famille y ontpéri assassinés par des militaires serbes. L’on-cle d’Adnan lui-même a combattu sous la ban-nière du Kosovo pendant ce conflit sanglant.Adnan et ses parents retournent encore sou-vent à Istog pour ne pas perdre le contact avecleurs racines.

Abedin Januzaj fera-t-il le choix du cœur oude la raison ? Sportivement, il n’y a pas photo :les Diables ont tous les atouts de leur côté. Lepère du jeune talent est un homme plus réflé-chi que certains ne veulent le laisser croire. Laquestion de l’avenir international de son fils letaraude. Voilà pourquoi il a décidé de ne sur-tout pas se presser. Le choix pourrait tomberdans deux semaines… ou la saison prochaine.À défaut de savoir quand se terminera lefeuilleton, ce qui compte aujourd’hui, c’estque les Diables gardent toutes les chances devoir Adnan Januzaj porter leur maillot. l

x Le lendemain de son doublé contre Sunderland,Januzaj fait du shopping, tranquille, dans les ruesde Manchester. Son entourage veut tout faire pourque la question du choix de la sélection ne vienne pastroubler sa quiétude. (PHOTONEWS)

xÀ la recherchede ses sensations,Marouane Fellaini

a en ce momentd’autres soucis

que de convaincreJanuzaj d’opter

pour la Belgique. Maiss’il peut quand même

lui glisser un petit motde temps en temps…

(PHOTONEWS)

LA LISTEDES POUR OU CONTRE :AVANTAGE BELGIQUE

BELGIQUEJ La Belgique est qualifiée pourle Brésil et semble promise à par-ticiper à de nombreux grandstournois à l’avenir

J Il est né à Bruxelles,y a vécu 16 ans et connaîtparfaitement la mentalité belge

J Il a un profil de vrai numéro dixqui n’existe pas encore dans legroupe des Diables, même si celuide Kevin De Bruyne s’en rapproche

J Le niveau de l’entraînementest très élevé, ce qui favoriseraitsa progression sportive(ce qui constitue la prioritéactuelle de la famille)

J Il connaît déjà plusieurs DiablesRouges, comme Lukaku et Fellaini

J Les primes de victoireset de qualificationsont relativement importantes

L La famille est davantageattachée à ses racines au Kosovoqu’à son passé belge

L Avec les Diables, il y abeaucoup de concurrence dansle secteur offensif et il ne seraitpas assuré d’avoir du temps de jeu

KOSOVOJ La famille Januzaj se sent kosova-re avant tout. Les liens sentimentauxavec la terre natale du pèresont très forts

J Adnan serait le hérosde tout un peuple

L La sélection n’est pas reconnuepar la Fifa et il est impossiblede dire quand elle le sera

L Même si elle franchit l’étapede la reconnaissance, l’équipe aurabeaucoup de joueurs très moyenset a peu de chances de participerà des grands tournois

ALBANIEJ Déjà très populaire là-bas, Adnan deviendrait le sportifle plus adulé du pays et le patron de l’équipe

J Adnan a la nationalité albanaise et connaîttrès bien cette culture

L L’équipe ne se qualifie jamais pourles grands tournois

L Le père n’a pas apprécié les menson-ges de la Fédération albanaise dans ledossier

L Le lien affectif n’est pas aussi fortqu’avec le Kosovo

L Les primes de matches sont très modestes

ANGLETERREJ L’équipe est compétitive et participepresque à tous les tournois majeurs

J Les primes de matches sont très hautes

J Ce serait le choix le plus pratiquepar rapport à Manchester United

J Il a un profil que l’Angleterre n’a pas

L Même si la Fifa veut accélérer le processus,elle est dans l’inconnue totale concernantle timing de la naturalisation

LDe nombreux joueurs cadres anglaissont contre sa naturalisation. Jack Wilsherel’a même dit devant les médias et une partiede l’opinion publique anglaise le soutient

CROATIE

BOSNIE

MACÉDOINE

MONTÉNÉGRO

SLOVÉNIE

TURQUIEL Possible en théorie maisleurs chances sont infimes

SERBIEL Possibleen théorie maistotalement excluvu le passéde la familleet les antagonismesentre Kosovarset Serbes

Adnan Januzaj a onze choix possibles, mais seuls quatre d’entre eux restent de vraies possibilités

aux yeux de son clan. Chacune de ses sélections a des arguments en sa faveur et en sa défaveur…

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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LA LISTEDES POUR OU CONTRE :AVANTAGE BELGIQUE

BELGIQUEJ La Belgique est qualifiée pourle Brésil et semble promise à par-ticiper à de nombreux grandstournois à l’avenir

J Il est né à Bruxelles,y a vécu 16 ans et connaîtparfaitement la mentalité belge

J Il a un profil de vrai numéro dixqui n’existe pas encore dans legroupe des Diables, même si celuide Kevin De Bruyne s’en rapproche

J Le niveau de l’entraînementest très élevé, ce qui favoriseraitsa progression sportive(ce qui constitue la prioritéactuelle de la famille)

J Il connaît déjà plusieurs DiablesRouges, comme Lukaku et Fellaini

J Les primes de victoireset de qualificationsont relativement importantes

L La famille est davantageattachée à ses racines au Kosovoqu’à son passé belge

L Avec les Diables, il y abeaucoup de concurrence dansle secteur offensif et il ne seraitpas assuré d’avoir du temps de jeu

KOSOVOJ La famille Januzaj se sent kosova-re avant tout. Les liens sentimentauxavec la terre natale du pèresont très forts

J Adnan serait le hérosde tout un peuple

L La sélection n’est pas reconnuepar la Fifa et il est impossiblede dire quand elle le sera

L Même si elle franchit l’étapede la reconnaissance, l’équipe aurabeaucoup de joueurs très moyenset a peu de chances de participerà des grands tournois

ALBANIEJ Déjà très populaire là-bas, Adnan deviendrait le sportifle plus adulé du pays et le patron de l’équipe

J Adnan a la nationalité albanaise et connaîttrès bien cette culture

L L’équipe ne se qualifie jamais pourles grands tournois

L Le père n’a pas apprécié les menson-ges de la Fédération albanaise dans ledossier

L Le lien affectif n’est pas aussi fortqu’avec le Kosovo

L Les primes de matches sont très modestes

ANGLETERREJ L’équipe est compétitive et participepresque à tous les tournois majeurs

J Les primes de matches sont très hautes

J Ce serait le choix le plus pratiquepar rapport à Manchester United

J Il a un profil que l’Angleterre n’a pas

L Même si la Fifa veut accélérer le processus,elle est dans l’inconnue totale concernantle timing de la naturalisation

LDe nombreux joueurs cadres anglaissont contre sa naturalisation. Jack Wilsherel’a même dit devant les médias et une partiede l’opinion publique anglaise le soutient

CROATIE

BOSNIE

MACÉDOINE

MONTÉNÉGRO

SLOVÉNIE

TURQUIEL Possible en théorie maisleurs chances sont infimes

SERBIEL Possibleen théorie maistotalement excluvu le passéde la familleet les antagonismesentre Kosovarset Serbes

Adnan Januzaj a onze choix possibles, mais seuls quatre d’entre eux restent de vraies possibilités

aux yeux de son clan. Chacune de ses sélections a des arguments en sa faveur et en sa défaveur…

DOSSIER BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Romelu

“VANPERSIEET

ROONEYM’INSPIRENT”

Romelu Lukakuest en pleine bourre :

en cinq matches de Premier Leaguedisputés avec son nouveau club,

il a marqué cinq buts.Plutôt que de parler une énièmefois de Mourinho et de Chelsea,

nous avons préféré donner la paroleau Diable sur d’autres sujets,

comme ses sources d’inspirationet son épanouissement

à Everton.Rejoindre les Toffees

était peut­être le meilleur choixde sa jeune carrière…

PHO

TO

NEW

S

Chelsea. Mourinho. Mourinho. Chel-sea. Quand on parle de Romelu Lu-kaku, ces deux mots-là reviennenttrès vite sur le tapis. Et si, pour une

fois, on parlait de tout sauf de ça ? Ce ne futpas pour déplaire au jeune buteur, qui savoureson succès actuel en toute décontraction.

Romelu, comment expliquez-vous votreintégration très rapide à Everton ?“Je suis quelqu’un qui m’adapte facilement à tou-te situation. C’était la même chose àWest Brom.Quand je débarque dans un nouveau club, je neme pose pas beaucoup de questions. J’essaie aus-si deme fixer le plus vite possible. Ici, après unesemaine, j’avais déjà unemaison, tout près dechez KevinMirallas. J’essaie généralement de vitem’entendre avecmes nouveaux équipiers puis lereste coule de source. Après, ce qui fait la diffé-rence, c’est mon ambition de devenir le meilleur.”

Vous êtes prêté, mais cela ne vous empêchepas d’être déjà très populaire auprès dessupporters d’Everton. Une situation rare…“Je pense qu’ils apprécient ma combativité. Ever-ton a fait un effort pourme faire venir. Àmoimaintenant de donner quelque chose en retour.Sur le terrain, je me donne, je ne calcule pas. Lessupporters le voient. C’est ce que j’ai toujours faitet voilà pourquoi je n’ai jamais eu de lien négatifavec le public. Même à l’extérieur, je m’aperçoisque les supporters adverses m’apprécient. Celaveut dire beaucoup de choses àmes yeux.”

Pourquoi êtes-vous respecté à ce point par

le public adverse ?“Parce que je suis agressif mais toujours sportif.Je ne ferai jamais de sale geste et je n’irai jamaisnarguer quelqu’un après avoir marqué. Si tu faisça et qu’après tu prends deux buts, tu as l’air ma-lin…C’est le genre de choses que je faisais par-fois en jeunesmais désormais, cela nem’arriveplus. Je veux gagner. Mais pas par tous lesmoyens.”

Quand on réussit enPremier League, on faittrès vite l’objet des rumeurs les plus folles.L’une d’elles prétendait que vous aviezchangé d’agent pour travailler avec MinoRaiola, celui d’Ibrahimovic, afin de signerà la Juventus…“Je ne sais pas d’où ça vient, mais c’est tout à faitfaux. Christophe Henrotay, avec qui je travailledepuis mes 14 ans, m’a toujours rendu de bonsservices. On a tissé un lien fort et je n’ai aucuneraison de changer d’agent. Pour ce qui est de l’in-térêt des clubs, la donne est claire : mieux je joue-rai, plus d’équipes viendront toquer àma porte.Des clubs que j’apprécie, comme la Juventus etDortmund, se sont informés cet été àmon sujet.Ce n’est pas n’importe qui ! C’est flatteur et çamemotive.”

Combien de buts voulez-vous inscrire cettesaison ?“Autant que possible. J’ai un objectif précis, maisje le garde pourmoi. Ce qui compte, c’est aussid’avoir un bon taux d’efficacité par rapport àmon nombre d’occasions.”

Quels attaquants vous inspirent ?“Lemeilleur, c’est van Persie. Vous devriez unefois bien l’observer. À chaque fois qu’il a le ballon,il a unmètre sur son opposant. Cela lui permetde se tourner, d’éventuellement effacer son hom-me ou de frapper. Rooney, lui, est un attaquanttous terrains. Il est très complet. Il est précis dansson passing et fait son boulot défensif. Ce sontces deux joueurs-là que je tiens le plus à l’œil.Luis Suarez est lui aussi très intelligent. En fait,les attaquants que j’admire le plus sont ceux dela Premier League.”

Il paraît que vous collectionnez même leursbuts en DVD…“J’essaie en effet de garder les images de la pro-gression des attaquants les plus connus sur lescinq dernières années. J’ai par exemple les ima-ges de tous les buts de van Persie depuis 2008. Levoir bougerm’apprend beaucoup de choses. Jeregarde aussi beaucoup dematches. Parfois,j’avoue que je m’endors devant… Je ne les voispas tous, mais j’essaie. De chaque rencontre, onpeut tirer un enseignement. Je veux tout savoirsur le football.”l

“ROMELU A TOUT”Roberto Martinez pourraitjouer un rôle capital dansle développement du buteurRomelu Lukaku a 20 ans. Le passé a montréqu’il a besoin d’avoir un coach qui croit enlui, qui l’aide à avancer. Deux hommes l’ontfait plus que d’autres : Ariël Jacobs à Ander-lecht et Steve Clark à West Brom. RobertoMartinez a tout pour devenir le troisièmementor influent dans sa jeune carrière. Enseulement deux mois, l’Espagnol et son at-taquant ont établi une vraie relation deconfiance.“Dès le premier jour, je me suis senti très sou-tenu à Everton. Notamment par le coach. Ilfait de moi un joueur plus intelligent. Ilm’aide à progresser dans beaucoup de do-maines, commemesmouvements de corpset mes contrôles.”Roberto Martinez en est certain : il peutaider Lukaku à atteindre les sommets. “Ro-melu a tout. Vitesse, puissance technique,… Ilest mortel devant le but. Il a aussi une excel-lente mentalité : il a faim et veut corriger sesdéfauts. Et il n’a que 20 ans ! S’il est épargnépar les blessures, il peut devenir aussi bonqu’il l’espère…” Et on sait Lukaku ambitieux.À entendre tout cela, on regrettera presqueque Martinez ne soit pas l’entraîneur de Lu-kaku plus longtemps qu’une saison… l

AFP

“Jamais je n’irai narguerle public adverseaprès avoir marqué.Cela m’est arrivéchez les jeunes, mais c’est fini…”

Romelu Lukaku

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Lukaku

ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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“VANPERSIEET

ROONEYM’INSPIRENT”

Romelu Lukakuest en pleine bourre :

en cinq matches de Premier Leaguedisputés avec son nouveau club,

il a marqué cinq buts.Plutôt que de parler une énièmefois de Mourinho et de Chelsea,

nous avons préféré donner la paroleau Diable sur d’autres sujets,

comme ses sources d’inspirationet son épanouissement

à Everton.Rejoindre les Toffees

était peut­être le meilleur choixde sa jeune carrière…

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Chelsea. Mourinho. Mourinho. Chel-sea. Quand on parle de Romelu Lu-kaku, ces deux mots-là reviennenttrès vite sur le tapis. Et si, pour une

fois, on parlait de tout sauf de ça ? Ce ne futpas pour déplaire au jeune buteur, qui savoureson succès actuel en toute décontraction.

Romelu, comment expliquez-vous votreintégration très rapide à Everton ?“Je suis quelqu’un qui m’adapte facilement à tou-te situation. C’était la même chose àWest Brom.Quand je débarque dans un nouveau club, je neme pose pas beaucoup de questions. J’essaie aus-si deme fixer le plus vite possible. Ici, après unesemaine, j’avais déjà unemaison, tout près dechez KevinMirallas. J’essaie généralement de vitem’entendre avecmes nouveaux équipiers puis lereste coule de source. Après, ce qui fait la diffé-rence, c’est mon ambition de devenir le meilleur.”

Vous êtes prêté, mais cela ne vous empêchepas d’être déjà très populaire auprès dessupporters d’Everton. Une situation rare…“Je pense qu’ils apprécient ma combativité. Ever-ton a fait un effort pourme faire venir. Àmoimaintenant de donner quelque chose en retour.Sur le terrain, je me donne, je ne calcule pas. Lessupporters le voient. C’est ce que j’ai toujours faitet voilà pourquoi je n’ai jamais eu de lien négatifavec le public. Même à l’extérieur, je m’aperçoisque les supporters adverses m’apprécient. Celaveut dire beaucoup de choses àmes yeux.”

Pourquoi êtes-vous respecté à ce point par

le public adverse ?“Parce que je suis agressif mais toujours sportif.Je ne ferai jamais de sale geste et je n’irai jamaisnarguer quelqu’un après avoir marqué. Si tu faisça et qu’après tu prends deux buts, tu as l’air ma-lin…C’est le genre de choses que je faisais par-fois en jeunesmais désormais, cela nem’arriveplus. Je veux gagner. Mais pas par tous lesmoyens.”

Quand on réussit enPremier League, on faittrès vite l’objet des rumeurs les plus folles.L’une d’elles prétendait que vous aviezchangé d’agent pour travailler avec MinoRaiola, celui d’Ibrahimovic, afin de signerà la Juventus…“Je ne sais pas d’où ça vient, mais c’est tout à faitfaux. Christophe Henrotay, avec qui je travailledepuis mes 14 ans, m’a toujours rendu de bonsservices. On a tissé un lien fort et je n’ai aucuneraison de changer d’agent. Pour ce qui est de l’in-térêt des clubs, la donne est claire : mieux je joue-rai, plus d’équipes viendront toquer àma porte.Des clubs que j’apprécie, comme la Juventus etDortmund, se sont informés cet été àmon sujet.Ce n’est pas n’importe qui ! C’est flatteur et çamemotive.”

Combien de buts voulez-vous inscrire cettesaison ?“Autant que possible. J’ai un objectif précis, maisje le garde pourmoi. Ce qui compte, c’est aussid’avoir un bon taux d’efficacité par rapport àmon nombre d’occasions.”

Quels attaquants vous inspirent ?“Lemeilleur, c’est van Persie. Vous devriez unefois bien l’observer. À chaque fois qu’il a le ballon,il a unmètre sur son opposant. Cela lui permetde se tourner, d’éventuellement effacer son hom-me ou de frapper. Rooney, lui, est un attaquanttous terrains. Il est très complet. Il est précis dansson passing et fait son boulot défensif. Ce sontces deux joueurs-là que je tiens le plus à l’œil.Luis Suarez est lui aussi très intelligent. En fait,les attaquants que j’admire le plus sont ceux dela Premier League.”

Il paraît que vous collectionnez même leursbuts en DVD…“J’essaie en effet de garder les images de la pro-gression des attaquants les plus connus sur lescinq dernières années. J’ai par exemple les ima-ges de tous les buts de van Persie depuis 2008. Levoir bougerm’apprend beaucoup de choses. Jeregarde aussi beaucoup dematches. Parfois,j’avoue que je m’endors devant… Je ne les voispas tous, mais j’essaie. De chaque rencontre, onpeut tirer un enseignement. Je veux tout savoirsur le football.”l

“ROMELU A TOUT”Roberto Martinez pourraitjouer un rôle capital dansle développement du buteurRomelu Lukaku a 20 ans. Le passé a montréqu’il a besoin d’avoir un coach qui croit enlui, qui l’aide à avancer. Deux hommes l’ontfait plus que d’autres : Ariël Jacobs à Ander-lecht et Steve Clark à West Brom. RobertoMartinez a tout pour devenir le troisièmementor influent dans sa jeune carrière. Enseulement deux mois, l’Espagnol et son at-taquant ont établi une vraie relation deconfiance.“Dès le premier jour, je me suis senti très sou-tenu à Everton. Notamment par le coach. Ilfait de moi un joueur plus intelligent. Ilm’aide à progresser dans beaucoup de do-maines, commemesmouvements de corpset mes contrôles.”Roberto Martinez en est certain : il peutaider Lukaku à atteindre les sommets. “Ro-melu a tout. Vitesse, puissance technique,… Ilest mortel devant le but. Il a aussi une excel-lente mentalité : il a faim et veut corriger sesdéfauts. Et il n’a que 20 ans ! S’il est épargnépar les blessures, il peut devenir aussi bonqu’il l’espère…” Et on sait Lukaku ambitieux.À entendre tout cela, on regrettera presqueque Martinez ne soit pas l’entraîneur de Lu-kaku plus longtemps qu’une saison… l

AFP

“Jamais je n’irai narguerle public adverseaprès avoir marqué.Cela m’est arrivéchez les jeunes, mais c’est fini…”

Romelu Lukaku

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ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Dries

LASEMAINE

QUICHANGE

TOUT

Pour la première foisdepuis son arrivée,le Diable a enchaînédeux titularisationsconsécutivesavec Naplesen l’espace de cinq jours.Le tout en se montrantplus que convaincant.Retour sur un décollagequi semble durable

PAR JONATHAN LANGE

Dimanche, 14h32. Naples déroule face auTorino et se dirige vers une victoire tran-quille. Une clameur sourde émane destribunes du Stadio San Paolo. Dries Mer-

tens est rappelé sur le banc par Rafael Benitez quile remplace par Goran Pandev. Pas une sanction.Non, une récompense. Pour la première fois de-puis son arrivée en Italie, le Louvaniste sort sousune ovation avec un grand sourire qu’il arboreraencore en zone mixte.

“C’était très important de gagner cette rencontre.Collectivement, la saison est longue, mais nous comp-tons nous battre sur tous les fronts”, explique-t-il auxmédias italiens avant d’étaler sa joie d’enchaînerenfin les rencontres : “je suis en forme. J’étais contentaprès ma passe décisive en Ligue des Champions, c’esttoujours plaisant de servir les autres. Je suis très con-tent d’avoir trouvé cette continuité dansmes perfor-mances depuis quelques matches.”

L’histoire se chargera de le confirmer, mais cettesemaine a changé beaucoup de choses pour Mer-tens. En l’espace de 5 jours, le Diable a doublé sonnombre de titularisations (de 2 à 4) et il a surtoutdémontré qu’il pouvait faire la différence.

Tout a commencé à Marseille mardi dernieravec une prestation de haut vol. Meilleur Napoli-tain sur le terrain, Mertens ridiculise Rod Fanni,impuissant face à sa technique en mouvement. Àl’efficacité, l’ancienne star du PSV ajoute une tou-che d’esthétisme avec une passe décisive en formede talonnade pour le second but italien.

“Je remercie l’entraîneur dem’avoir offert cette titu-larisation. Il nous a dit avant le match que les Mar-seillais avaient beaucoup perdu ces derniers temps, etque nous devions leur mettre la pression d’entrée dejeu. Sa tactique a fait ses preuves… C’est très agréable

de jouer avec une équipe aussi solide que celle de Na-ples. Dans ces conditions, je peuxm’exprimer pleine-ment”, lâche-t-il.

Convaincu, Benitez le titularise une deuxièmefois consécutivement, un bonheur auquel Mertensn’avait pas encore goûté cette saison. Et aprèsavoir mis le feu à la défense adverse depuis le cou-loir gauche, il remet le couvert sur l’aile droiteavec en point d’orgue cette action qui aboutit à unpenalty que transformera Higuain : coup du som-brero, accélération et dribble court pour pousserson garde du corps à la faute.

BENITEZ : “IL DEVRAIT ÊTRE UN EXEMPLEPOUR TOUT LE MONDE”

Comme le signe de la confiance retrouvée par lejoueur qui avait perdu son sourire ces dernières se-maines à force de voir Lorenzo Insigne, José Calle-jon ou Goran Pandez lui être préférés. La faute àune adaptation plus difficile que prévu. Sur le ter-rain où la concurrence est intense et le niveau net-tement plus élevé qu’aux Pays-Bas mais aussi en de-hors où Mertens tente de faire sauter la barrière dela langue en prenant des cours d’italien. Mertensne s’en est pas caché en aparté, il ne pensait pasque ses premiers mois allaient être si compliqués.Mais il n’a jamais baissé les bras et a bossé. Encoreet encore. Une attitude qui a convaincu Rafael Beni-tez et dont il commence à récolter les fruits.

“Il s’entraîne très dur et devrait un exemple pourtout le monde”, avait souligné le technicien espa-gnol la semaine passée avant de promettre : “Ilaura un rôle important à jouer.” Ce qui, au vu de lasemaine que vient de vivre Mertens, semble uneréalité. Reste à espérer qu’elle soit durable. PourMertens mais aussi pour les Diables... l

x Intenable face au Marseille d’Alaixys Romaomardi dernier, Dries Mertens a provoqué dimancheun penalty transformé par Gonzalo Higuain. (AFP)

452Dries Mertens

a disputé 452 minutessur 1.080 possibles

depuis le début de la saison

4Comme le nombre de titularisations

de Dries Mertensqui est également entré en jeu

à 4 reprisessur les 12 matches disputés

par Naples

5S’il n’a pas encore marqué

sous ses nouvelles couleurs,le Diable a délivré5 passes décisives

MertensANALYSE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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x Intenable face au Marseille d’Alaixys Romaomardi dernier, Dries Mertens a provoqué dimancheun penalty transformé par Gonzalo Higuain. (AFP)

452Dries Mertens

a disputé 452 minutessur 1.080 possibles

depuis le début de la saison

4Comme le nombre de titularisations

de Dries Mertensqui est également entré en jeu

à 4 reprisessur les 12 matches disputés

par Naples

5S’il n’a pas encore marqué

sous ses nouvelles couleurs,le Diable a délivré5 passes décisives

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