Supdh 20131001 supdh full
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DINGUE DES DIABLES !
POSTERROMELULUKAKU
RIVALITÉLIVERPOOL EN
ROUGE ET BLEU
BELGACOM,SPONSOR
DES DIABLESDEPUIS 20 ANS
N° 8MAGAZINE GRATUITMARDI 1ER OCTOBRE 2013
EN VISITEÀ LIVERPOOL
CHEZ
KevinMirallas“J’ai besoin
de me sentirlibre”
“Contre Swindon,Kevin nem’a pas
vraimentconvaincu. Je doisêtre honnête avecmes joueurs ettenir compte detoutmonnoyau.La prochaine foisqu’il joue – et il vacertainement
encore jouer –, ildoit comprendrequ’il se bat déjà
pour son prochainmatch”
José Mourinho qui a justifié le faitde ne pas avoir retenu Kevin De Bruyne
dans le groupe pour le match contre Tottenham
PENDANT CE TEMPSLÀ,AU BRÉSIL…
RONALDINHO,UN RÊVE S’ENVOLE
Et non, Ronaldinho n’estpas rentré au Brésil pour
goûter aux joies d’unepréretraite. Un simple
coup d’œil à sesstatistiques (10 buts et 9
passes décisives en 27matches toutes
compétitions confondues)l’atteste. Mais le meneurde jeu a vu son élan brisé
par une déchirure auniveau des adducteurs.
“C’est une blessure grave etla période de récupérationn’est pas courte, il pourraitrejouer dans trois mois,comme dans trois mois etdemi ou deux mois et
demi”, indique le médecinde l’Atletico Mineiro. Lerêve de Ronaldinho dedisputer le Mondial desClubs en décembre, seultitre qui manque à son
palmarès, sembles’envoler, même si, quandon est âgé de 33 ans, on
peut espérer unerésurrection.
LE CAIPIRINHA
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Ü ÉDITO Jonathan Lange
LEPATIENTANGLAISSamedi, Kevin Mirallas fêtera son anniversaire. Unpetit jeu tout simple s’impose : quel âge donnez-vous à l’attaquant ? 28 ? 29 ans ? Et non, le Liégeoisva souffler ses 26 bougies. Ce n’est pas qu’il fasseplus vieux que son âge. Bien au contraire. Simple-ment, Mirallas est dans le paysage depuis un petitbout de temps. Le premier but de sa carrière ? Il l’ainscrit il y a plus de huit ans, en 2005, marquanttrois minutes après son entrée en jeu face au ParisSG à Lille. Deux ans plus tard, les 22 août et 19 sep-tembre 2007, il fête ses deux premières sélectionspar deux réalisations et fait naître un espoir : celuid’être le sauveur d’une nation en péril qui végètedans les profondeurs du classement Fifa. Mais de-mander cela à un jeune demême pas 20 ans lancédans le panier de crabes que pouvait être le vestiai-re des Diables était aumieux irréaliste, au pire in-conscient. Gamin doué à une époque où la Belgiqueenmanquait cruellement, Mirallas a pris sontemps. Il a surtout fait les bons choix après samau-vaise expérience à Saint-Etienne. Nombreux sontceux qui pensaient qu’il effectuait un pas en arrièreen allant s’enterrer à l’Olympiacos. Mais il a quittéla Grèce avec deux titres de champions, une Coupeet un statut demeilleur joueur du championnat. Ilexistait encore des sceptiques qui doutaient de lapertinence de son choix de partir à Everton dans lechampionnat le plus physique dumonde. Mais il aéteint ses doutes en deux temps, trois accéléra-tions, affichant une certaine patience que peu luisoupçonnaient. Sûrement ceux qui lui donnent plusque ses 26 ans...l
2 La semaine diabolique y La télé de Lukaku,les manies de Vertonghen et le choix de Bakkali :retour sur l’actu brûlante des Diables.
4 Entretien y Kevin Mirallasnous a reçus dans son club d’Everton
12 Du tac au tac y Quand Kevin Mirallasest questionné par ses proches…
14 Reportage y Petite virée à Liverpoolentre Anfield Road et Goodison Park
SOM
MAI
RE
4D
LE TWEET“Petit hazardo on fire@HazardThorgan8”Eden Hazard qui, samedi
après le derby face à Tottenham,s’est empressé de féliciter Thorgan,
auteur d’un doublé à Lokeren
NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur-délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Jonathan LangeResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70. Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55.Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Stéphanie LecocqMagazine gratuit avec la DH du 1er octobre 2013. Ne peut être vendu séparément.
6Comme la durée en
mois de la suspension de sélection
de Maxime Lestienne. La sanction expirera
le 1er mars 2014...
LUNDI 23 SEPTEMBRELukaku, accro à la vidéoLa télévision de Romelu Lukaku ne doit jamais s’étein-dre. Dans la presse anglaise, l’attaquant avoue s’enfilerchaque rencontre de Premier League, le tout en intégra-lité. “Pour apprendre, je ne peux que regarder lesmeilleurs”, explique-t-il. Depuis le début de la saison, leDiable a donc déjà regardé 48 matches. Et d’ici à mai, ilaura passé l’équivalent de 16 journées pleines devant satélé. S’il ne se laisse pas tenter par les matches euro-péens…
165 jours qu’il attendait cela. Pour la pre-mière fois depuis le 13 avril, Thomas Ver-maelen, enfin débarrassé de ses soucisphysiques, dispute en intégralité une ren-contre. Face à West Bromwich, le capitainede Gunners remaniés tient son rang 120minutes durant. “Après 3mois, ce n’est pasrien. Je m’en suis assez bien sorti, ce qui medonne confiance pour les prochaines semai-nes. En octobre, nous verrons où nous ensommes. J’espère jouer, mais ce sont deschoses dont je dois discuter avec MarcWil-mots”, explique-t-il. “Je n’ai jamais vraimentdéçu en équipe nationale, mais c’est le coachqui choisit. À chaquematch, de bons joueursdoivent s’asseoir sur le banc. C’est un choixdifficile que l’entraîneur a à faire !”Mais Wil-mots a tellement attendu le retour de Ver-minator qu’il ne s’en plaindra pas…A
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MARDI 24 SEPTEMBREVertonghen, l’as du marquage à la culotte
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JEUDI 26 SEPTEMBREBenteke, vite retapé ?Il y avait eu le mollet de Vincent Kompany. Il y aura la hanche de Chris-tian Benteke. Paul Lambert officialise l’absence de son avant-centre.Sa durée ? “Entre 4 et 6 semaines”, assure-t-il. Sauf que l’Union belgeprend le dossier en main et ne cache pas l’hypothèse d’une guérisonexpresse. Le médecin de la Fédération prend connaissance du dossieret une idée germe : celle de tout faire pour que l’attaquant soit rétablipour le match en Croatie. Mais Aston Villa refuse que Benteke effec-tue sa revalidation en Belgique. Et le joueur dans tout cela ? Il croit enses chances d’être présent à Zagreb…
VENDREDI28 SEPTEMBREDis moi oui, Bakkali !Cette fois, Zakaria Bakkali a choisi. Courti-sé par le Maroc, le pays de ses parents, et laBelgique, le petit ailier a opté pour les Dia-bles. Entre une formation en pleine recons-truction et une autre qui n’en finit plus degrimper, le Liégeois a opté pour le choix dela raison. Et en Belgique, personne ne s’enplaindra…
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SAMEDI29 SEPTEMBREVertonghenMourinho
Ils se sont asticotés toute la partie. Et vas-yque je te tire le maillot, et vas-y que j’écra-se les orteils avec mes crampons. À l’arri-vée, Jan Vertonghen a gagné son matchdans le match avec Fernando Torres excluà 10 minutes du terme. Le Diable s’est aus-si fait un nouvel ami : José Mourinho. “Lecomportement de Vertonghen est une hon-te”, lance le Portugais qui s’y connaît en lamatière.
AP DIMANCHE
30 SEPTEMBRECourtois, le doigt du bonheur
Thibaut Courtois avait déjà réussi à garder ses filets in-violés au Camp Nou sans que cela ne permette à l’Atle-tico de s’imposer, il a récidivé à Santiago Bernabeuavec cette fois une victoire à la clef dans le derby ma-drilène face au Real. Le tout avec une petite frayeur,quand dans les arrêts de jeu, le portier a tenté de ga-gner du temps devant Gareth Bale et s’est fait pié-ger avec un index abîmé. “C’était stupide de prendreun tel risque pour gagner quelques secondes”, expli-quait-il. “Mais bon, je suis jeune et je dois apprendrede cette erreur”. Et comme il n’est pas du genre à re-produire deux fois le même genre de bêtise…
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Dans sa théorie avant le match face à Aston Villa en Coupe de la Ligue,André Villas-Boas avait insisté sur la nécessité de prendre Nicklas He-lenius à la culotte. En défenseur appliqué, Jan Vertonghen a appliquéla consigne au pied de la lettre face au Danois. Et cela a payé : Totten-ham s’est qualifié pour les 8es de finale de la Coupe de la Ligue sans en-caisser le moindre but (0-4).
MERCREDI 25 SEPTEMBREVerminator, le retour
STÉP
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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3
“Contre Swindon,Kevin nem’a pas
vraimentconvaincu. Je doisêtre honnête avecmes joueurs ettenir compte detoutmonnoyau.La prochaine foisqu’il joue – et il vacertainement
encore jouer –, ildoit comprendrequ’il se bat déjà
pour son prochainmatch”
José Mourinho qui a justifié le faitde ne pas avoir retenu Kevin De Bruyne
dans le groupe pour le match contre Tottenham
PENDANT CE TEMPSLÀ,AU BRÉSIL…
RONALDINHO,UN RÊVE S’ENVOLE
Et non, Ronaldinho n’estpas rentré au Brésil pour
goûter aux joies d’unepréretraite. Un simple
coup d’œil à sesstatistiques (10 buts et 9
passes décisives en 27matches toutes
compétitions confondues)l’atteste. Mais le meneurde jeu a vu son élan brisé
par une déchirure auniveau des adducteurs.
“C’est une blessure grave etla période de récupérationn’est pas courte, il pourraitrejouer dans trois mois,comme dans trois mois etdemi ou deux mois et
demi”, indique le médecinde l’Atletico Mineiro. Lerêve de Ronaldinho dedisputer le Mondial desClubs en décembre, seultitre qui manque à son
palmarès, sembles’envoler, même si, quandon est âgé de 33 ans, on
peut espérer unerésurrection.
LE CAIPIRINHA
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LE TWEET“Petit hazardo on fire@HazardThorgan8”Eden Hazard qui, samedi
après le derby face à Tottenham,s’est empressé de féliciter Thorgan,
auteur d’un doublé à Lokeren
MARDI 24 SEPTEMBREVertonghen, l’as du marquage à la culotte
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JEUDI 26 SEPTEMBREBenteke, vite retapé ?Il y avait eu le mollet de Vincent Kompany. Il y aura la hanche de Chris-tian Benteke. Paul Lambert officialise l’absence de son avant-centre.Sa durée ? “Entre 4 et 6 semaines”, assure-t-il. Sauf que l’Union belgeprend le dossier en main et ne cache pas l’hypothèse d’une guérisonexpresse. Le médecin de la Fédération prend connaissance du dossieret une idée germe : celle de tout faire pour que l’attaquant soit rétablipour le match en Croatie. Mais Aston Villa refuse que Benteke effec-tue sa revalidation en Belgique. Et le joueur dans tout cela ? Il croit enses chances d’être présent à Zagreb…
DIMANCHE30 SEPTEMBRECourtois, le doigt du bonheur
Thibaut Courtois avait déjà réussi à garder ses filets in-violés au Camp Nou sans que cela ne permette à l’Atle-tico de s’imposer, il a récidivé à Santiago Bernabeuavec cette fois une victoire à la clef dans le derby ma-drilène face au Real. Le tout avec une petite frayeur,quand dans les arrêts de jeu, le portier a tenté de ga-gner du temps devant Gareth Bale et s’est fait pié-ger avec un index abîmé. “C’était stupide de prendreun tel risque pour gagner quelques secondes”, expli-quait-il. “Mais bon, je suis jeune et je dois apprendrede cette erreur”. Et comme il n’est pas du genre à re-produire deux fois le même genre de bêtise…
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Dans sa théorie avant le match face à Aston Villa en Coupe de la Ligue,André Villas-Boas avait insisté sur la nécessité de prendre Nicklas He-lenius à la culotte. En défenseur appliqué, Jan Vertonghen a appliquéla consigne au pied de la lettre face au Danois. Et cela a payé : Totten-ham s’est qualifié pour les 8es de finale de la Coupe de la Ligue sans en-caisser le moindre but (0-4).
LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3
“J’AIAPPRISÀ
AIMERCESPOSTES”
Il s’est révélé en tant qu’avantcentre, il prend une nouvelle
dimension en balayant tout lefront de l’attaque. Longtemps
pourtant, Kevin Mirallasa rechigné à s’exiler sur les côtés
ou en soutien d’une pointe.Mais l’attaquant qu’il est
a compris tout le bienqu’il pouvait en tirer
et a pris le temps de nousexpliquer cette mutation.
Mirallas, le joueur, a changé,parce que l’homme a évolué.
Et au final, Everton et les Diablessont les premiers à en profiter.
PAR JONATHAN LANGE,ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE
Les nuages sont venus jouer à cache-ca-che avec le soleil de Liverpool. Et com-me souvent, ils ont gagné la partie ence jeudi du mois de septembre. Le ciel
est gris et une certaine agitation règneautour de Goodison Park, l’antre d’Everton.
Dans le hall d’entrée défile de nombreuxjeunes Anglais avec la tenue officielle duclub, jour de photos officielles oblige. Sesnouvelles chaussures dans une main, le der-nier opus de Fifa sous le coude “mais je ne l’aipas encore testé”, Kevin Mirallas débarque ensouriant. Le Diable nous sert de guide dansles méandres du stade. Direction la salle devie des joueurs pour un entretien de prèsd’une heure avec un homme et un joueuraussi épanoui que disponible.
Kevin, cela fait un peu plus d’un an quevous êtes en Angleterre. Qu’est-ce quevous y avez appris ?“Mon passage en Grèce m’a fait beaucoup debien d’un point de vue mental. J’ai beaucouppris en maturité dans le sens où je me sentaismieux dans ma tête. Je suis arrivé ici avecbeaucoup de confiance. Même si j’ai été pasmal de fois blessé, j’ai beaucoup appris de cela,savoir revenir à chaque fois en force et de beau-
xDepuis son arrivéeen Angleterre,
Kevin Mirallas avoueavoir beaucoup
progressé en termede combativité.
Tout en gardantses qualités premières.
(STÉPHANIE LECOCQ)
coup travailler. C’est le championnat le plus dif-ficile au monde, tout le monde m’attendait unpeu au tournant pour voir si c’était le cham-pionnat idéal pour moi car beaucoup disaientque peut-être l’Espagne collait plus à mes qua-lités. Mais j’étais sûr de faire le bon choix carc’est un championnat que j’aime beaucoup. J’aitravaillé. Il y a des matches où ce n’était passimple, où j’ai senti qu’il fallait que je bosse surcertains points, et c’est ce que j’ai fait.”
Lesquels en particulier ?“Le jeu de tête, la combativité. On sait que c’esttrès engagé ici. Ce n’est pas vraiment un do-maine qui colle à mes qualités premières.C’était un peu compliqué au départ, mais j’airéussi à travailler là-dessus et à franchir uncap. Maintenant, j’arrive à faire la part des cho-ses entre un beau dribble, un beau tacle ou ungeste défensif pour l’équipe. Je peux alterner unbon dribble et un bon replacement défensifpour l’équipe et je pense que c’est plus effica-ce.”
Un numéro 9 de formation qui parle de re-pli défensif, avouez que cela sonne un peubizarre…(Sourires) “Oui, avant, ce n’était pas vraiment
cela qui était ma priorité, c’était plus faire malà mon adversaire avec des dribbles. Maisquand on voit le haut niveau, il faut être bonoffensivement et défensivement. Et c’est ce qu’ilfallait que je travaille.”
Ici, comme en Grèce, vous évoluez parfoisà gauche ou à droite, d’autre fois dansl’axe. Comment l’avant-centre de forma-tion que vous êtes le vit-il ?“Cela fait 4 ans que c’est comme cela. Toute maformation s’est faite en tant qu’attaquant depointe. C’était difficile pour moi de me direqu’il fallait que je change de position. Après,j’ai compris que peut-être avec mes qualités,c’était plus facile de jouer sur un côté ou derriè-re l’attaquant, que je touchais plus le ballonpour créer des occasions. Au fil du temps, j’aiappris à aimer ces postes-là et maintenant, jeme sens vraiment bien.”
“J’AI APPRISDE CERTAINES ERREURS”Être polyvalent est un atout ?“Oui, mais j’ai toujours dit aussi que c’étaitaussi une faiblesse. (sourire) On a tendance àvouloir te mettre une fois là, une fois là, unefois là. Par moments, tu combles les trous. Moi,
“QUAND ILS PARLENTD’UN BELGE,C’EST COMMES’ILS PARLAIENTD’UN BRÉSILIEN”La perceptiondes Diables a changédu tout au toutQuand Kevin Mirallas a effectuéses débuts en sélection, les Dia-bles pointaient à une peu relui-sante 69e place au classement Fi-fa. Aujourd’hui, ils trônent à lasixième position. “Mais même il y aun an et demi ou deux, si onm’avait dit cela, je ne l’aurais pascru. Je savais qu’on avait des bonsjoueurs, mais il n’y avait pas encored’équipe, d’âme. Mais je suis fiermaintenant de faire partie de cetteéquipe.” Fatalement, cette évolu-tion de niveau s’est accompagnéed’un changement des regards surla sélection. Confirmation de l’at-taquant : “En Angleterre, quand ilparle d’un Belge, c’est comme s’ilsparlaient d’un Brésilien. (rires)Quand on regardeMatch of theDay ou autre chose, si un Belge amarqué ou fait un bon truc, c’estRomario. Christian, c’est le meilleurattaquant dumonde, il marquetous les week-ends. Même quand ila mal joué, ils vont dire que c’est lafaute des autres alors qu’avant unBelge, ils auraient dit qu’il n’a rien àfaire là.” l
cela se passe bien, même si parfois, c’est diffici-le à vivre car il y a des matches où je joue àgauche et je m’y sens à l’aise et je me dis que jevais rejouer là alors que je joue ensuite numé-ro 10. Il faut que j’adapte certains déplace-ments.”
Il semble loin le Kevin Mirallas qui ne juraitque par l’axe…“C’est vrai qu’il est loin. Automatiquement, jevais sur mes 26 ans, je mûris, j’ai joué pas malde matches. J’arrive à faire la part des choses.La stabilité que j’ai dans ma famille m’aidebeaucoup aussi.”
Où préférez-vous évoluer sur le terrain ?“Sur les côtés. À droite ou à gauche, peu impor-te. (il marque une pause)Mais par moments,quand je joue derrière l’attaquant, je me sensaussi très à l’aise. L’avantage, c’est qu’ici, onpermute beaucoup avec le numéro 10 et l’ailier.Je peux commencer à droite et me retrouver àgauche ou en 10 au bout de 20 minutes. J’ai be-soin de me sentir libre. Si je suis cantonné surun côté, je suis moins à l’aise. J’ai besoin de par-tir, de faire des appels dans le dos de l’arrièredroit. J’aime cette liberté. Avec certains coachesqui veulent rester dans des schémas plus classi-ques, cela ne marche pas. Mais j’ai la chanced’avoir un entraîneur qui me laisse beaucoupde liberté.”
Vous êtes devenus polyvalent, or on dit despolyvalents qu’ils sont les meilleurs rem-plaçants…“Ici, ça va, la question ne se pose pas. (sourire)Mais c’est vrai qu’en équipe nationale, c’estpour l’instant le rôle que j’ai. Mais je l’assume.Justement, avant, j’aurais râlé et aurais peut-être fait n’importe quoi en montant sur le ter-rain. Là, maintenant, je joue, je veux donner lemeilleur de moi-même pour aider l’équipe etmontrer que j’ai une bonne mentalité, que j’aichangé par rapport à cela. Même en dix minu-tes, tu peux marquer ou faire quelque chose debien. Et ensuite, peut-être que le match d’après,tu peux le commencer…”
Est-ce qu’il y a eu un déclic psychologique ?“Les deux années à Saint-Etienne m’ont faitbeaucoup de bien dans le sens où j’ai appris decertaines erreurs que j’ai commises. Le départen Grèce a été une révélation. Je me suis dit :‘voilà, maintenant, t’es à un tournant. Tu as22 ans, t’es sur un échec à Saint-Etienne quepersonne n’attendait.’ Je ne voulais pas d’undeuxième échec, je voulais montrer à tout lemonde que c’était une erreur et c’est ce que jesuis en train de faire. Dans un sens, j’arrive àmaturité. J’arrive à faire la part des choses. Par-tir en Grèce juste avec mon épouse m’a faitbeaucoup de bien. J’avais besoin de connaîtreautre chose.”
Vous êtes devenu plus professionnel ?“C’est sûr. Certains coaches ou collègues quej’ai eu en club me verraient maintenant et neme croiraient pas. Quand j’ai repos, si j’en aibesoin, je le prends, sinon, je vais travaillermes coups francs, je vais courir. Je travaille mesqualités car je sais que j’ai les qualités pour al-ler haut, mais comme je l’ai dit, on n’a riensans rien, il faut le mériter.” l
Mirallas,polyvalent
assumé
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4 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 5
xDepuis son arrivéeen Angleterre,
Kevin Mirallas avoueavoir beaucoup
progressé en termede combativité.
Tout en gardantses qualités premières.
(STÉPHANIE LECOCQ)
coup travailler. C’est le championnat le plus dif-ficile au monde, tout le monde m’attendait unpeu au tournant pour voir si c’était le cham-pionnat idéal pour moi car beaucoup disaientque peut-être l’Espagne collait plus à mes qua-lités. Mais j’étais sûr de faire le bon choix carc’est un championnat que j’aime beaucoup. J’aitravaillé. Il y a des matches où ce n’était passimple, où j’ai senti qu’il fallait que je bosse surcertains points, et c’est ce que j’ai fait.”
Lesquels en particulier ?“Le jeu de tête, la combativité. On sait que c’esttrès engagé ici. Ce n’est pas vraiment un do-maine qui colle à mes qualités premières.C’était un peu compliqué au départ, mais j’airéussi à travailler là-dessus et à franchir uncap. Maintenant, j’arrive à faire la part des cho-ses entre un beau dribble, un beau tacle ou ungeste défensif pour l’équipe. Je peux alterner unbon dribble et un bon replacement défensifpour l’équipe et je pense que c’est plus effica-ce.”
Un numéro 9 de formation qui parle de re-pli défensif, avouez que cela sonne un peubizarre…(Sourires) “Oui, avant, ce n’était pas vraiment
cela qui était ma priorité, c’était plus faire malà mon adversaire avec des dribbles. Maisquand on voit le haut niveau, il faut être bonoffensivement et défensivement. Et c’est ce qu’ilfallait que je travaille.”
Ici, comme en Grèce, vous évoluez parfoisà gauche ou à droite, d’autre fois dansl’axe. Comment l’avant-centre de forma-tion que vous êtes le vit-il ?“Cela fait 4 ans que c’est comme cela. Toute maformation s’est faite en tant qu’attaquant depointe. C’était difficile pour moi de me direqu’il fallait que je change de position. Après,j’ai compris que peut-être avec mes qualités,c’était plus facile de jouer sur un côté ou derriè-re l’attaquant, que je touchais plus le ballonpour créer des occasions. Au fil du temps, j’aiappris à aimer ces postes-là et maintenant, jeme sens vraiment bien.”
“J’AI APPRISDE CERTAINES ERREURS”Être polyvalent est un atout ?“Oui, mais j’ai toujours dit aussi que c’étaitaussi une faiblesse. (sourire) On a tendance àvouloir te mettre une fois là, une fois là, unefois là. Par moments, tu combles les trous. Moi,
cela se passe bien, même si parfois, c’est diffici-le à vivre car il y a des matches où je joue àgauche et je m’y sens à l’aise et je me dis que jevais rejouer là alors que je joue ensuite numé-ro 10. Il faut que j’adapte certains déplace-ments.”
Il semble loin le Kevin Mirallas qui ne juraitque par l’axe…“C’est vrai qu’il est loin. Automatiquement, jevais sur mes 26 ans, je mûris, j’ai joué pas malde matches. J’arrive à faire la part des choses.La stabilité que j’ai dans ma famille m’aidebeaucoup aussi.”
Où préférez-vous évoluer sur le terrain ?“Sur les côtés. À droite ou à gauche, peu impor-te. (il marque une pause)Mais par moments,quand je joue derrière l’attaquant, je me sensaussi très à l’aise. L’avantage, c’est qu’ici, onpermute beaucoup avec le numéro 10 et l’ailier.Je peux commencer à droite et me retrouver àgauche ou en 10 au bout de 20 minutes. J’ai be-soin de me sentir libre. Si je suis cantonné surun côté, je suis moins à l’aise. J’ai besoin de par-tir, de faire des appels dans le dos de l’arrièredroit. J’aime cette liberté. Avec certains coachesqui veulent rester dans des schémas plus classi-ques, cela ne marche pas. Mais j’ai la chanced’avoir un entraîneur qui me laisse beaucoupde liberté.”
Vous êtes devenus polyvalent, or on dit despolyvalents qu’ils sont les meilleurs rem-plaçants…“Ici, ça va, la question ne se pose pas. (sourire)Mais c’est vrai qu’en équipe nationale, c’estpour l’instant le rôle que j’ai. Mais je l’assume.Justement, avant, j’aurais râlé et aurais peut-être fait n’importe quoi en montant sur le ter-rain. Là, maintenant, je joue, je veux donner lemeilleur de moi-même pour aider l’équipe etmontrer que j’ai une bonne mentalité, que j’aichangé par rapport à cela. Même en dix minu-tes, tu peux marquer ou faire quelque chose debien. Et ensuite, peut-être que le match d’après,tu peux le commencer…”
Est-ce qu’il y a eu un déclic psychologique ?“Les deux années à Saint-Etienne m’ont faitbeaucoup de bien dans le sens où j’ai appris decertaines erreurs que j’ai commises. Le départen Grèce a été une révélation. Je me suis dit :‘voilà, maintenant, t’es à un tournant. Tu as22 ans, t’es sur un échec à Saint-Etienne quepersonne n’attendait.’ Je ne voulais pas d’undeuxième échec, je voulais montrer à tout lemonde que c’était une erreur et c’est ce que jesuis en train de faire. Dans un sens, j’arrive àmaturité. J’arrive à faire la part des choses. Par-tir en Grèce juste avec mon épouse m’a faitbeaucoup de bien. J’avais besoin de connaîtreautre chose.”
Vous êtes devenu plus professionnel ?“C’est sûr. Certains coaches ou collègues quej’ai eu en club me verraient maintenant et neme croiraient pas. Quand j’ai repos, si j’en aibesoin, je le prends, sinon, je vais travaillermes coups francs, je vais courir. Je travaille mesqualités car je sais que j’ai les qualités pour al-ler haut, mais comme je l’ai dit, on n’a riensans rien, il faut le mériter.” l
ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
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Au cœurdes
Diables
“CEGROUPEVITVRAIMENTBIEN”Mirallas réfute le lieu commun.Lui loue l’état d’esprit des Diables dontil est l’un des garants avec son habitudede beaucoup chambrer ses partenaires.L’attaquant en est également l’undes symboles : remplaçant en Écosse,il a signé une entrée en jeu décisivepour mettre les siens à l’abri.
PAR JONATHAN LANGE, ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE
Dans un coin du foyer des joueurs, lesyeux rivés sur un écran plasma, NikicaJelavic se détend en pianotant sur sonsmartphone avant de retrouver les siens.
Dans dix jours, l’attaquant croate, pas-sé par ZulteWaregem, sera face à KevinMirallas pour ce fameuxmatch décisif àZagreb. “On en a parlé juste une fois 5mi-nutes. Il m’a dit que c’était unmatch vrai-ment important pour eux dans le sens où ilssont obligés de gagner. Mais je lui ai faitcomprendre que nous, on allait là-bas pourgagner car c’est mieux de gagner en Croatiecomme cela, on ne semettra pas la pressioncontre le pays de Galles”, précise le Lié-geois, dernier buteur des Diables enÉcosse en sortant du banc. Un but com-meun symbole : celui de samaturité.Avec humilité, Mirallas est le premier àla reconnaître.
Kevin, est-ce que ce rythme de troismatches par semaine vous laisse letemps de penser aux prochaines
échéances avec la sélection ?“Là, oui, on y pense beaucoup car on est àun pas duMondial. Je suis vraiment excité,j’ai vraiment hâte d’être au rassemble-ment. La famille n’arrête pas non plus : ‘çay est, vous y êtes, comment ça se passepour la famille pour y aller ?’ Ma femmeme demande tous les jours. On n’arrête pasd’y penser.”
Revenons au dernier match à Ham-pden Park. Vous ne l’avez pas caché,vous étiez fâché de ne pas commencerle match puis il y a eu ce but après le-quel vous avez déclaré : “J’ai envie demontrer que je suis présent et que je neveux pas lâchermes équipiers. Même sije n’ai que 10minutes, je doismontrerque je suis content d’être là”. C’est cela,le nouveau Kevin Mirallas ?“Oui. Comme je l’ai dit, les 10minutes sui-vant la théorie, j’étais assez nerveux. Maisj’ai parlé avec Daniel (Van Buyten), mafemme. Je représentemon pays : je ne peux
xAxel Witsel, Nacer Chadli,Sébastien Pocognoli, Christian Benteke
et Jan Vertonghen qui ensevelissentKevin Mirallas juste après son but à Glasgow :
la preuve d’une solidarité sans faille du groupe.(BELGA)
pasme permettre de rentrer 10minutes etde faire n’importe quoi. Il y a une qualifica-tion en jeu, tout un pays qui attend cela, ilfaut y penser.”
Vous auriez tenu le même discours il ya 4 ou 5 ans ?“Non, j’aurais boycotté ces 10minutes.”(sourire)
Vous avez marqué en sortant du banc.N’y a-t-il pas malgré tout une sorte defrustration dans ce rôle de joker ?“Si. Mais le coach a été joueur et sait ce quec’est. Ce qui est bien avec lui, c’est qu’on vaavoir une discussion d’homme à hommeensuite. Il a vu àmon visage que j’étais dé-goûté. Ce qui est normal, c’était comme lesautres qui ne jouaient pas. Ils étaientautant dégoûtés quemoi. Le coach est toutde suite venume parler, celam’a fait dubien. Je lui ai dit que je ne lâcherai pas, quesi je devais rentrer, j’allais marquer. C’estce qu’il m’a dit et c’est ce qu’il s’est passé.Avant le match, j’étais en train demettremes chaussures et il m’a dit ‘ce sont teschaussures qui vont te fairemarquer’. Jelui ai dit : ‘si je joue, c’est sûr’. Il a rigolé etm’a dit deme tenir prêt.”
“CET ÉTAT D’ESPRIT, C’EST CE QUI FAITAVANCER LE GROUPE”Vous y avez pensé au moment de ren-trer ?“On va dire que j’étais quasiment sûr quej’allais rentrer. Mais je ne savais pasquand. Quand il m’a appelé, j’ai regardé lemarquoir, il ne restait pas beaucoup detemps. Le peu de ballon que tu vas avoir, ilfaut y aller à fond.”
Cet état d’esprit, celui des remplaçantsest aussi révélateur de l’état d’espritpositif qui anime le groupe…“Oui. Je trouve qu’on n’en parle pas assez :les joueurs qui ne commencent pas ont untrès bon état d’esprit. C’est ce qui fait avan-cer le groupe. Les joueurs qui commencentsavent que ceux sur le banc attendent avecdes crocs pour prendre leur place. Donceux font le boulot sur le terrain et idemquand le remplaçant rentre. Et il y a unebonne ambiance : quand onmarque, toutle monde est content.”
Le banc presque plus que ceux qui sontsur le terrain…“Quasiment, oui. C’est super. On a une su-per génération. Des gens essaient de trou-ver des problèmes parce que tout est rosechez nous. Mais il n’y en a pas, il n’y en apas.” (il insiste en souriant)
Donc contrairement à ce que l’on en-tend parfois dans le monde du footballalors que ce n’est pas forcémentle cas, ce groupe vit bien.“Oui, là, c’est vraiment le cas. En club, on ledit souvent. Sauf que quand la porte estfermée, il se passe des choses. En équipenationale, s’il y avait une petite souris…Franchement, il se passe des trucs excep-tionnels.” (rires)l
GILLET, À L’ORIGINEDU SHERIFF“Tout le monde le soutient”,assure Mirallas
Comment ne pas parler des Diables sans évoquer Jean-François Gillet ? “Je l’ai souvent au téléphone, je prendsde ses nouvelles pour voir comment cela se passe carc’est un joueur clef dans le groupe”, explique Kevin Mi-rallas. “On espère qu’il va pouvoir revenir. On a besoin delui. Tout le monde le soutient. C’est un super mec.”Qui ason petit surnom : chez les Diables, Jean-FrançoisGillet est le sheriff. Mais comment a-t-il décroché cet-te étoile ? “On est beaucoup de Liégeois et on va dire quelui a un accent prononcé. Quand on se retrouve entrenous, on parle un peu wallon, mais lui, j’ai l’impressionque je parle à ma grand-mère. Et un jour, on parlait, etlà, il a lancé vieux sheriff. Et depuis, c’est resté.” l
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MIRALLAS, LUKAKUET LE QATAR…Le Liégeois lève le voile quientoure la fameuse séquestrationde son nouveau coéquipier
L’arrivée de Romelu Lukaku a animé le dernier ras-semblement des Diables. Et dans ce transfert, KevinMirallas a joué un rôle en retenant dans sa chambreson nouveau coéquipier à Everton. “Si une plainte a étédéposée contre moi pour séquestration ? Je ne sais pas”,s’amuse le numéro 11 des Toffees avant d’expliquer lagenèse de son projet. “En fait, le coach n’a pas arrêté dem’appeler ce jour-là, j’ai cru que j’avais une offre detransfert. (rires)Dans la semaine, on en a beaucoup ri-golé. Je parlais du championnat du Qatar et j’avais ditque je laisserai mon téléphone allumé jusqu’à minuit lejour de la fin dumercato. Mais le sélectionneur l’a enten-du et m’a dit : si tu vas au Qatar, tu ne vas pas à la Cou-pe du Monde. (rires)On en a rigolé toute la semaine. Etc’est vrai que quandmon téléphone a sonné le dernierjour dumercato et que c’était un numéromasqué, j’ai euun fou rire tout seul. Je me disais : si c’est Christophe(Henrotay, son agent) qui m’appelle et me dit que c’estcela, je vais plus en pouvoir.”Mais c’était mon entraî-neur qui me disait que je devais absolument être avecRomelu, que je devais lui faire une tête comme ça pourqu’il vienne chez nous. C’est ce que j’ai fait pendant deuxheures. Cela amarché, mais tout s’est fait vite. Et aprèsdeux jours ici, il m’a dit qu’il a fait le bon choix.” l
ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
6 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 7
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échéances avec la sélection ?“Là, oui, on y pense beaucoup car on est àun pas duMondial. Je suis vraiment excité,j’ai vraiment hâte d’être au rassemble-ment. La famille n’arrête pas non plus : ‘çay est, vous y êtes, comment ça se passepour la famille pour y aller ?’ Ma femmeme demande tous les jours. On n’arrête pasd’y penser.”
Revenons au dernier match à Ham-pden Park. Vous ne l’avez pas caché,vous étiez fâché de ne pas commencerle match puis il y a eu ce but après le-quel vous avez déclaré : “J’ai envie demontrer que je suis présent et que je neveux pas lâchermes équipiers. Même sije n’ai que 10minutes, je doismontrerque je suis content d’être là”. C’est cela,le nouveau Kevin Mirallas ?“Oui. Comme je l’ai dit, les 10minutes sui-vant la théorie, j’étais assez nerveux. Maisj’ai parlé avec Daniel (Van Buyten), mafemme. Je représentemon pays : je ne peux
xAxel Witsel, Nacer Chadli,Sébastien Pocognoli, Christian Benteke
et Jan Vertonghen qui ensevelissentKevin Mirallas juste après son but à Glasgow :
la preuve d’une solidarité sans faille du groupe.(BELGA)
pasme permettre de rentrer 10minutes etde faire n’importe quoi. Il y a une qualifica-tion en jeu, tout un pays qui attend cela, ilfaut y penser.”
Vous auriez tenu le même discours il ya 4 ou 5 ans ?“Non, j’aurais boycotté ces 10minutes.”(sourire)
Vous avez marqué en sortant du banc.N’y a-t-il pas malgré tout une sorte defrustration dans ce rôle de joker ?“Si. Mais le coach a été joueur et sait ce quec’est. Ce qui est bien avec lui, c’est qu’on vaavoir une discussion d’homme à hommeensuite. Il a vu àmon visage que j’étais dé-goûté. Ce qui est normal, c’était comme lesautres qui ne jouaient pas. Ils étaientautant dégoûtés quemoi. Le coach est toutde suite venume parler, celam’a fait dubien. Je lui ai dit que je ne lâcherai pas, quesi je devais rentrer, j’allais marquer. C’estce qu’il m’a dit et c’est ce qu’il s’est passé.Avant le match, j’étais en train demettremes chaussures et il m’a dit ‘ce sont teschaussures qui vont te fairemarquer’. Jelui ai dit : ‘si je joue, c’est sûr’. Il a rigolé etm’a dit deme tenir prêt.”
“CET ÉTAT D’ESPRIT, C’EST CE QUI FAITAVANCER LE GROUPE”Vous y avez pensé au moment de ren-trer ?“On va dire que j’étais quasiment sûr quej’allais rentrer. Mais je ne savais pasquand. Quand il m’a appelé, j’ai regardé lemarquoir, il ne restait pas beaucoup detemps. Le peu de ballon que tu vas avoir, ilfaut y aller à fond.”
Cet état d’esprit, celui des remplaçantsest aussi révélateur de l’état d’espritpositif qui anime le groupe…“Oui. Je trouve qu’on n’en parle pas assez :les joueurs qui ne commencent pas ont untrès bon état d’esprit. C’est ce qui fait avan-cer le groupe. Les joueurs qui commencentsavent que ceux sur le banc attendent avecdes crocs pour prendre leur place. Donceux font le boulot sur le terrain et idemquand le remplaçant rentre. Et il y a unebonne ambiance : quand onmarque, toutle monde est content.”
Le banc presque plus que ceux qui sontsur le terrain…“Quasiment, oui. C’est super. On a une su-per génération. Des gens essaient de trou-ver des problèmes parce que tout est rosechez nous. Mais il n’y en a pas, il n’y en apas.” (il insiste en souriant)
Donc contrairement à ce que l’on en-tend parfois dans le monde du footballalors que ce n’est pas forcémentle cas, ce groupe vit bien.“Oui, là, c’est vraiment le cas. En club, on ledit souvent. Sauf que quand la porte estfermée, il se passe des choses. En équipenationale, s’il y avait une petite souris…Franchement, il se passe des trucs excep-tionnels.” (rires)l
GILLET, À L’ORIGINEDU SHERIFF“Tout le monde le soutient”,assure Mirallas
Comment ne pas parler des Diables sans évoquer Jean-François Gillet ? “Je l’ai souvent au téléphone, je prendsde ses nouvelles pour voir comment cela se passe carc’est un joueur clef dans le groupe”, explique Kevin Mi-rallas. “On espère qu’il va pouvoir revenir. On a besoin delui. Tout le monde le soutient. C’est un super mec.”Qui ason petit surnom : chez les Diables, Jean-FrançoisGillet est le sheriff. Mais comment a-t-il décroché cet-te étoile ? “On est beaucoup de Liégeois et on va dire quelui a un accent prononcé. Quand on se retrouve entrenous, on parle un peu wallon, mais lui, j’ai l’impressionque je parle à ma grand-mère. Et un jour, on parlait, etlà, il a lancé vieux sheriff. Et depuis, c’est resté.” l
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MIRALLAS, LUKAKUET LE QATAR…Le Liégeois lève le voile quientoure la fameuse séquestrationde son nouveau coéquipier
L’arrivée de Romelu Lukaku a animé le dernier ras-semblement des Diables. Et dans ce transfert, KevinMirallas a joué un rôle en retenant dans sa chambreson nouveau coéquipier à Everton. “Si une plainte a étédéposée contre moi pour séquestration ? Je ne sais pas”,s’amuse le numéro 11 des Toffees avant d’expliquer lagenèse de son projet. “En fait, le coach n’a pas arrêté dem’appeler ce jour-là, j’ai cru que j’avais une offre detransfert. (rires)Dans la semaine, on en a beaucoup ri-golé. Je parlais du championnat du Qatar et j’avais ditque je laisserai mon téléphone allumé jusqu’à minuit lejour de la fin dumercato. Mais le sélectionneur l’a enten-du et m’a dit : si tu vas au Qatar, tu ne vas pas à la Cou-pe du Monde. (rires)On en a rigolé toute la semaine. Etc’est vrai que quandmon téléphone a sonné le dernierjour dumercato et que c’était un numéromasqué, j’ai euun fou rire tout seul. Je me disais : si c’est Christophe(Henrotay, son agent) qui m’appelle et me dit que c’estcela, je vais plus en pouvoir.”Mais c’était mon entraî-neur qui me disait que je devais absolument être avecRomelu, que je devais lui faire une tête comme ça pourqu’il vienne chez nous. C’est ce que j’ai fait pendant deuxheures. Cela amarché, mais tout s’est fait vite. Et aprèsdeux jours ici, il m’a dit qu’il a fait le bon choix.” l
ENTRETIEN BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
6 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 7
SON
PREM
IEREN
TRAÎN
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SPR
OS
PETITESQUESTIONSENTREPROCHESInterrogé par 7 témoinsde sa carrière, Kevin Mirallass’est prêté au jeuavec le sourireet avec beaucoup de franchise,quitte à en surprendre certains.
PAR JONATHAN LANGE
JOSÉMIRALLAS
Kevin, est-ce que, à refaire,tu ferais exactement la même chose
dans ta carrière ou tu changerais quelque chose ?
“Je ne changerais rien.Je suis heureux de ce que j’ai accompli.
J’ai appris de mes erreurs.Elles m’ont fait mûrir.
Je referai la même chose.”
SON
PAPA
SÉBASTIENPOCOGNOLI
Quels sont tes meilleurs souvenirs au Standard et serais-tu prêt à y revenir
avec tous les anciens ?
“Des souvenirs, il y en a beaucoup. On atout gagné chez les jeunes. Le meilleur,cela doit être la dernière année qu’on a
passée ensemble quand on a étéchampion. Dans cette équipe, on a étébeaucoup à partir ensuite. Lui a étéà Genk, moi à Lille. Et revenir avec les
autres, à 100 % prêt, oui.”
SON
AMID
EPUIS
L’EN
FANCE
JORDANREMACLE
Est-ce que tu es toujoursaussi râleur
sur et en dehors du terrainou tu t’es calmé ?
“Non. Je suis pareil.”(rires)
SON
ANCIEN
COÉQ
UIPIERAU
STANDARD
ALEXANDRECZERNIATYNSKI
Toi qui n’aimais pas du tout être remplacé chez les U15, est-ce que ton
caractère a changé ?
“Non. C’est toujours pareil. Je n’aime pasêtre remplacé. (sourire) Mais je sais fairela part des choses. Si j’ai fait un mauvaismatch, c’est logique. Je prends plus de
recul. C’était un entraîneur exigeant avecmoi car il savait que j’étais râleur. Et je mereposais sur mes qualités : quand j’avaismarqué mon but, le match était fini. Il m’a
beaucoup appris par rapport à cela.”
SON
ANCIEN
ENTR
AÎN
EURAU
STANDARD
JEANFRANÇOISREMY
Plus jeune, tu ne voulais jouerque 9, tu vivais mal de jouer
sur les côtés au pointde vouloir forcer ton départ de Lille.
Est-ce qu’il y a eu un déclic,toi qui t’épanouis à droite ?
“Oui, il y a eu un déclic :tout le monde m’a dit que j’étais
meilleur sur un côté que dans l’axe.À un moment donné, il y a peut-être
un problème. (rires)Mais mon père dit que non,
c’est le seul à direque derrière l’attaquant,c’est mon meilleur poste.”
SON
ANCIEN
ENTR
AÎNEU
RAD
JOINTCH
EZLESDIABL
OTINS JEANFRANÇOIS
DE SART
Quel souvenirgardes-tu des JO ?
“Je suis arrivé dans ce groupe-làoù je ne connaissais pasbeaucoup de monde.
Sébastien et d’autres m’ont rejoint.Je suis arrivé sur la pointe des pieds.
Il y avait beaucoup de joueursqui évoluaient en D1 belgeet que je ne connaissais pas.J’ai appris à les connaître.Lui et Jean-François Remy
m’ont mis à l’aiseet je me suis bien senti dans ce groupe.Et après, on voit notre parcours…”
SON
ANCIEN
ENTR
AÎN
EURCH
EZLE
SDIABL
OTINS CLAUDE
PUEL
Quelle est la différence, Kevin,entre le jeune qui débutait le métierà Lille et le joueur que tu es devenu ?
“Elle est grande. J’ai appris que le mondeprofessionnel, ce n’était pas un jeu maisun métier avec des exigences. J’allais àl’entraînement, je rentrais jouer à laconsole. Ce n’était pas pareil. Je ne le
vivais pas comment je le vis maintenant.C’est ma passion et mon métier, je vis à
fond le foot alors qu’avant, c’étaitdifférent. Il devrait m’entraîner
maintenant, il serait très surpris…Claude Puel est très exigeant. Avant, je le
pensais. (sourire) Mais vu maphilosophie de travail, on s’entendrait
très bien maintenant.”
DU TAC AU TAC BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
12 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 13
(PH
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Quels sont tes meilleurs souvenirs au Standard et serais-tu prêt à y revenir
avec tous les anciens ?
“Des souvenirs, il y en a beaucoup. On atout gagné chez les jeunes. Le meilleur,cela doit être la dernière année qu’on a
passée ensemble quand on a étéchampion. Dans cette équipe, on a étébeaucoup à partir ensuite. Lui a étéà Genk, moi à Lille. Et revenir avec les
autres, à 100 % prêt, oui.”
SON
AMID
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L’EN
FANCE
JORDANREMACLE
Est-ce que tu es toujoursaussi râleur
sur et en dehors du terrainou tu t’es calmé ?
“Non. Je suis pareil.”(rires)
SON
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COÉQ
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ALEXANDRECZERNIATYNSKI
Toi qui n’aimais pas du tout être remplacé chez les U15, est-ce que ton
caractère a changé ?
“Non. C’est toujours pareil. Je n’aime pasêtre remplacé. (sourire) Mais je sais fairela part des choses. Si j’ai fait un mauvaismatch, c’est logique. Je prends plus de
recul. C’était un entraîneur exigeant avecmoi car il savait que j’étais râleur. Et je mereposais sur mes qualités : quand j’avaismarqué mon but, le match était fini. Il m’a
beaucoup appris par rapport à cela.”SO
NANCIEN
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JEANFRANÇOISREMY
Plus jeune, tu ne voulais jouerque 9, tu vivais mal de jouer
sur les côtés au pointde vouloir forcer ton départ de Lille.
Est-ce qu’il y a eu un déclic,toi qui t’épanouis à droite ?
“Oui, il y a eu un déclic :tout le monde m’a dit que j’étais
meilleur sur un côté que dans l’axe.À un moment donné, il y a peut-être
un problème. (rires)Mais mon père dit que non,
c’est le seul à direque derrière l’attaquant,c’est mon meilleur poste.”
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OTINS JEANFRANÇOIS
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Quel souvenirgardes-tu des JO ?
“Je suis arrivé dans ce groupe-làoù je ne connaissais pasbeaucoup de monde.
Sébastien et d’autres m’ont rejoint.Je suis arrivé sur la pointe des pieds.
Il y avait beaucoup de joueursqui évoluaient en D1 belgeet que je ne connaissais pas.J’ai appris à les connaître.Lui et Jean-François Remy
m’ont mis à l’aiseet je me suis bien senti dans ce groupe.Et après, on voit notre parcours…”
SON
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OTINS CLAUDE
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Quelle est la différence, Kevin,entre le jeune qui débutait le métierà Lille et le joueur que tu es devenu ?
“Elle est grande. J’ai appris que le mondeprofessionnel, ce n’était pas un jeu maisun métier avec des exigences. J’allais àl’entraînement, je rentrais jouer à laconsole. Ce n’était pas pareil. Je ne le
vivais pas comment je le vis maintenant.C’est ma passion et mon métier, je vis à
fond le foot alors qu’avant, c’étaitdifférent. Il devrait m’entraîner
maintenant, il serait très surpris…Claude Puel est très exigeant. Avant, je le
pensais. (sourire) Mais vu maphilosophie de travail, on s’entendrait
très bien maintenant.”
DU TAC AU TAC BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
12 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 13
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ILSSEDÉTESTENT
ÀLEURMANIÈRE
944 mètres à vol d’oiseauséparent Anfield Road, le stade
du Liverpool FC, de GoodisonPark, l’antre d’Everton. Mais celan’empêche pas les deux clubs de
la ville, nés du même père, d’êtrede vrais frères ennemis, mêmede manière moins belliqueuse
que dans d’autres derbies. Nousavons pu le constater en
parcourant le chemin entre lesdeux enceintes. Plongé au cœur
d’une rivalité singulière.
PAR JONATHAN LANGE,ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE
Lee tiremachinalement sur sa cigaret-te. Il est 11h et le réveil a été doulou-reux. Il faut le comprendre : la veille,Liverpool, malgré le grand retour de
Luis Suarez et un bon SimonMignolet, est alléperdre àManchester United, l’ennemi juré. Ilne s’agissait que d’un 1/16e de Coupe de la Li-gue. Mais face aux Red Devils, il n’y a pas de pe-titmatch.
“Franchement, je préfère battre ManchesterUnited une fois plutôt qu’Everton deux. Manches-
ter United, c’est notre pire ennemi. Notre vrai ri-val”, lance le rouquin de 41 ans dont 36 passésà Anfield Road. “Il y a bien eu quelques problè-mes dans les années 80, mais depuis non. Moi,j’ai des amis qui sont supporters d’Everton.” Cer-tains ontmême des enfants qui soutiennentl’autre club. Pas Dave. “Il ne faut pas pousserquandmême, si ma fille avait été supportriced’Everton, je lui aurais installé une tente dans lejardin”, semarre-t-il. Dave peut dormir tran-quille et ses enfants bien au chaud puisqueLauren, sa sœur, et son petit frère perpétuentla tradition familiale avec leursmaillots redsur le dos.
À Liverpool, le derby déchaîne les passions.Mais il ne déchire pas la ville comme à Rome,Londres ou Glasgow. Le derby de laMersey, dunomde la rivière qui baigne la ville, est consi-déré comme le friendly one, loin de la haineque peuvent se porter par exemple Arsenal etTottenham. La balade de Dixie et de Kennysymbolise d’ailleurs ce côté gentillet.
944 MÈTRES ENTRE LES DEUX STADESPlus proche du navet que de l’oscar, cette
comédiemet en scène un frère et une sœur,Toffees depuis le berceau, qui vont tenter degentiment gâcher la fête qu’organisent leursvoisins pour célébrer une victoire européen-ne des Reds. Voisins, les deux stades le sont.Depuis le fameux kop, il suffit de s’engouffrerdans la lugubre Lothair Road avec sesmai-sons condamnées qui se succèdent, de des-cendre Anfield Road puis de traverser StanleyPark pour apercevoir Goodison Park. À vold’oiseau, 944mètres entre les deux enceintes.
Sans la petite butte aumilieu du parc, onpourrait presque apercevoir depuis la Stanley
xDepuis la porte Bill Shankly et le Memorial dédiéaux victimes de la catastrophe d’Hillsborough,
Goodison Park est tout proche. (LECOCQ)
Gates et lememorial dédiés aux victimes de latragédie d’Hillsborough le calicot “Everton, thehome club of the people” qui trône sur Park endstand. Cette devise pourrait laisser croirequ’Everton aurait plus de suiveurs dans la vil-le que son rival. Mais non. À Liverpool, aucunfondement social, politique ou religieux n’ex-plique la rivalité entre les deux clubs qui re-crutent leurs supporters dans lesmêmes stra-tes de la population.
“C’est DavidMoyes qui a trouvé cette formulede club of the people”, explique un autre Dave.“Quand il est arrivé en ville, il n’a croisé que desEvertonians dans les rues et du coup, il a utilisécette phrase qui est restée.”Des derbies, ce vraiToffee de 58 ans, en a vu, lui qui a passé lestrois quarts de sa vie à fréquenter GoodisonPark où il est abonné depuis 1978.
“C’est vrai que ce concept de rivalité amical,c’est bizarre (NdlR : en français dans le texte).Moi, je suis fan d’Everton depuis toujours. Je dé-teste Liverpool mais pas au point d’aller les frap-per. Non. C’est du sport, du folklore. La tragédied’Hillsborough nous a rapprochés. Quand je vaisau stade, j’ai un patch bleu sur ma veste avec lechiffre 96 (NdlR : comme le nombre demorts
UNE HISTOIREDE LOYEROu commentsont nés les deux clubs...
Du haut de ses 135 ans, l’Everton FC, fondéà l’époque sous le nom de Saint Domingo,est l’un des clubs les plus anciens du Royau-me. à partir de 1884, l’équipe a investi An-field pour y jouer ses rencontres à domicilejusqu’en 1892. C’est alors qu’un violent dif-férend oppose les membres fondateurs duclub. John Houlding, propriétaire du terrainà Anfield souhaite augmenter le loyer. Maisles autres dirigeants refusent. En consé-quence, ils migrent de l’autre côté de Stan-ley Park, à Goodison Road, où ils construi-sent Goodison Park. En représailles, Houl-ding se met en tête de fonder un deuxièmeclub. Dans un premier temps, il tente del’appeler Everton Athletic, mais les instan-ces dirigeantes du football anglais refusentqu’un autre club se nomme ainsi et Goul-ding opte alors pour le Liverpool FC. l
x L’église Saint Lucest attenante au stade
de Goodison Park, un faitunique au monde (LECOCQ)
x Lothair Road, symbole d’un quartieren pleine rénovation. (LECOCQ)
dans ce drame, essentiellement des suppor-ters de Liverpool).Un demes amis y était. Il m’araconté ce qu’il s’est passé. Lui s’en est sorti, maisà unmoment, il a été projeté contre les grilles enl’air, il sentait qu’il marchait sur quelque choseou plutôt sur quelqu’un, un homme, une femme,un enfant. C’était atroce. Il était ballotté par lafoule. Les jeunes qui n’ont pas connu cette tragé-die rendent le derby un peu nauséabond ces der-nières années”, narre Dave qui ne porte jamaisde rouge.
Si ses propos sont sages, ce vrai Evertonianavoue souffrir d’un petit complexe d’infériori-
té vu l’antagonisme qui oppose les Reds àManchester United. “Celame chagrine qu’ils lesdétestent plus qu’ils nous détestent alors quenous sommes leurs vrais rivaux géographiques,je ne comprends pas.”Mais cela n’empêche pasnon plus Dave de dormir, d’autant plus queses Toffees ont terminé ces deux dernières sai-sons devant les Reds en championnat. “Dansces cas-là, je ne parle pas àmes amis fans de Li-verpool. Je me contente de les regarder, de sourireet de savourer.” Ce qu’il espère pouvoir faire le23 novembre au soir, après le 219e derby dunom.l
Liverpoolen bleu
et rouge
Chez Dave, c’esttoute la famille
qui est supporterde Liverpool
(LECOCQ)
REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
14 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 15
xDepuis la porte Bill Shankly et le Memorial dédiéaux victimes de la catastrophe d’Hillsborough,
Goodison Park est tout proche. (LECOCQ)
Gates et lememorial dédiés aux victimes de latragédie d’Hillsborough le calicot “Everton, thehome club of the people” qui trône sur Park endstand. Cette devise pourrait laisser croirequ’Everton aurait plus de suiveurs dans la vil-le que son rival. Mais non. À Liverpool, aucunfondement social, politique ou religieux n’ex-plique la rivalité entre les deux clubs qui re-crutent leurs supporters dans lesmêmes stra-tes de la population.
“C’est DavidMoyes qui a trouvé cette formulede club of the people”, explique un autre Dave.“Quand il est arrivé en ville, il n’a croisé que desEvertonians dans les rues et du coup, il a utilisécette phrase qui est restée.”Des derbies, ce vraiToffee de 58 ans, en a vu, lui qui a passé lestrois quarts de sa vie à fréquenter GoodisonPark où il est abonné depuis 1978.
“C’est vrai que ce concept de rivalité amical,c’est bizarre (NdlR : en français dans le texte).Moi, je suis fan d’Everton depuis toujours. Je dé-teste Liverpool mais pas au point d’aller les frap-per. Non. C’est du sport, du folklore. La tragédied’Hillsborough nous a rapprochés. Quand je vaisau stade, j’ai un patch bleu sur ma veste avec lechiffre 96 (NdlR : comme le nombre demorts
UNE HISTOIREDE LOYEROu commentsont nés les deux clubs...
Du haut de ses 135 ans, l’Everton FC, fondéà l’époque sous le nom de Saint Domingo,est l’un des clubs les plus anciens du Royau-me. à partir de 1884, l’équipe a investi An-field pour y jouer ses rencontres à domicilejusqu’en 1892. C’est alors qu’un violent dif-férend oppose les membres fondateurs duclub. John Houlding, propriétaire du terrainà Anfield souhaite augmenter le loyer. Maisles autres dirigeants refusent. En consé-quence, ils migrent de l’autre côté de Stan-ley Park, à Goodison Road, où ils construi-sent Goodison Park. En représailles, Houl-ding se met en tête de fonder un deuxièmeclub. Dans un premier temps, il tente del’appeler Everton Athletic, mais les instan-ces dirigeantes du football anglais refusentqu’un autre club se nomme ainsi et Goul-ding opte alors pour le Liverpool FC. l
x L’église Saint Lucest attenante au stade
de Goodison Park, un faitunique au monde (LECOCQ)
x Lothair Road, symbole d’un quartieren pleine rénovation. (LECOCQ)
dans ce drame, essentiellement des suppor-ters de Liverpool).Un demes amis y était. Il m’araconté ce qu’il s’est passé. Lui s’en est sorti, maisà unmoment, il a été projeté contre les grilles enl’air, il sentait qu’il marchait sur quelque choseou plutôt sur quelqu’un, un homme, une femme,un enfant. C’était atroce. Il était ballotté par lafoule. Les jeunes qui n’ont pas connu cette tragé-die rendent le derby un peu nauséabond ces der-nières années”, narre Dave qui ne porte jamaisde rouge.
Si ses propos sont sages, ce vrai Evertonianavoue souffrir d’un petit complexe d’infériori-
té vu l’antagonisme qui oppose les Reds àManchester United. “Celame chagrine qu’ils lesdétestent plus qu’ils nous détestent alors quenous sommes leurs vrais rivaux géographiques,je ne comprends pas.”Mais cela n’empêche pasnon plus Dave de dormir, d’autant plus queses Toffees ont terminé ces deux dernières sai-sons devant les Reds en championnat. “Dansces cas-là, je ne parle pas àmes amis fans de Li-verpool. Je me contente de les regarder, de sourireet de savourer.” Ce qu’il espère pouvoir faire le23 novembre au soir, après le 219e derby dunom.l
REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS
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