Stimulation du STN pour maladie de Parkinson : résultats cliniques corrélés avec la position du...

1
© Masson, Paris, 2004 Neurochirurgie, 2004, 50, n° 5, 577-580 FONCTIONNEL FONCTIONNEL Stimulation du STN pour maladie de Parkinson : résultats cliniques corrélés avec la position du contact actif et les enregistrements électrophysiologiques Pollo C., Vingerhoets F., Pralong E., Meuli R., Maeder P., Bloch J., Villemure J.G. CHUV, Lausanne, Suisse. Introduction. La stimulation à haute fréquence du noyau sous- thalamique (STN) a démontré son efficacité dans le traitement de la maladie de Parkinson. Cependant, la (les) structure(s) impli- quée(s) par la stimulation reste (nt) débattue(s). Nous présentons nos résultats cliniques en fonction de la localisation de l’électrode et du repérage électrophysiologique du STN. Matériel et Méthode. Quarante quatre patients ayant bénéficié d’une implantation sous-thalamique bilatérale (Activa 3389) ont été inclus. La procédure de localisation des électrodes est effec- tuée sur une IRM 3D pondérée en T1, dans le référentiel AC-PC en utilisant le point micommissural comme origine. Elle est fondée sur l’étude in vitro des relations existant entre l’artéfact et l’électrode et se fait en calculant les coordonnées de la limite dis- tale de l’artéfact et les angles projetés de l’électrode avec la verticale sur un plan coronal et sagittal. Le contact produisant la plus grande réduction du score moteur de l’échelle UPDRS a été considéré comme le meilleur point de stimulation. Les coordon- nées de la limite dorsale du STN ont été calculées sur base élec- trophysiologique et comparées avec les coordonnées du contact actif par un test de Student. Résultats. Les coordonnées de 352 contacts, 88 contacts actifs ont été calculées. Pour le contact actif, nous obtenons AP = – 2,42 mm (± 1,59), LAT = 12,29 mm (± 1,45), VERT = – 2,46 mm (± 1,37). Les coordonnées de la limite dorsale du STN déterminée électro- physiologiquement sont AP = – 2,79 mm (± 1,66), LAT = 12,42 mm (± 1,38), VERT = – 2,49 mm (± 1,51). Nous n’avons pas observé de différence significative entre ces coordonnées (p < 0,05). La réduction du score moteur de l’échelle UPDRS est de 43,8 % (48,4 préop médication off ; 27,2 postop stimulation on). Conclusion. La connaissance de la relation entre l’artéfact et l’électrode permet une localisation précise de l’électrode en IRM. Selon l’atlas de Schaltenbrand et Wahren, le meilleur point de stimulation se projette dans la partie dorsale et latérale du STN et est corrélé avec la limite dorsale du STN établie sur base électro- physiologique. Stimulation du noyau sous-thalamique pour maladie de Parkinson évoluée. Étude de la localisation des plots de stimulation chronique chez 28 patients Godinho F., Polo G., Guenot M., Benatru I., Thobois S., Xie J., Magnin M., Garcia-Larrea L., Mertens P. Hôpital Neurologique Pierre-Wertheimer, Lyon, France. Introduction. Cette étude a pour but d’évaluer précisément la position anatomique des plots de stimulation chronique utilisés chez des patients parkinsoniens soumis à une stimulation cérébrale profonde bilatérale ciblée sur les NST. Matériel et Méthode. Le repérage per-opératoire a été réalisé chez vingt-huit patients sous téléradiographie avec ventriculogra- phie, micro-enregistrements et macro-stimulations. Il a été considéré les coordonnées des : 1) cibles théoriques situées dans la partie ventro-caudale du NST ; 2) centres des plots « efficaces » utilisés pour la stimulation chronique ; 3) bords ventraux (BV) et dorsaux (BD) des NST détectés par enregistrements unitaires. Les coordonnées ont été mesurées dans un espace stéréotaxique normalisé et centré sur le milieu de CA- CP puis projetées sur une version digitalisée de l’atlas des noyaux gris centraux de Morel et al. Résultats. Une amélioration significative de 62,8 % de l’UPDRS III a été obtenue (pré-op : médicaments off/post-op : stim on, médicaments off ; p < 0,05). Les distances euclidiennes séparant le centre de distribution des électrodes de stimulation chronique et : 1) les cibles théoriques est de 2,15 mm, 2) le centre de distri- bution des bords dorsaux des NST est de 0,4 mm. Ainsi, 78,6 % des plots de stimulation chronique sont situés dans l’espace de distribution des bords dorsaux des NST repérés par micro- électrophysiologie. Seize pour cent des plots sont situés encore plus dorsalement (i. e, dans le champ H2 de Forel et la zona incerta). Seulement 5,4 % des plots sont situés en dessous de la distribution du bord dorsal du NST. Conclusion. Cette étude est en faveur de la localisation dorso- latérale dans le NST des centres des plots choisis pour une stimu- lation chronique haute fréquence dans le traitement symptomati- que de la maladie de Parkinson évoluée. Cependant, on ne peut exclure que d’autres structures adjacentes (essentiellement sus- jacentes) soient susceptibles d’être concernées par la stimulation.

Transcript of Stimulation du STN pour maladie de Parkinson : résultats cliniques corrélés avec la position du...

Page 1: Stimulation du STN pour maladie de Parkinson : résultats cliniques corrélés avec la position du contact actif et les enregistrements électrophysiologiques

© Masson, Paris, 2004 Neurochirurgie, 2004, 50, n° 5, 577-580

FO

NC

TIO

NN

ELFONCTIONNEL

Stimulation du STN pour maladie de Parkinson : résultats cliniques corrélés avec la position du contact actif et les enregistrements électrophysiologiques

Pollo C., Vingerhoets F., Pralong E., Meuli R., Maeder P., Bloch J., Villemure J.G.

CHUV, Lausanne, Suisse.

Introduction. La stimulation à haute fréquence du noyau sous-thalamique (STN) a démontré son efficacité dans le traitement dela maladie de Parkinson. Cependant, la (les) structure(s) impli-quée(s) par la stimulation reste (nt) débattue(s). Nous présentonsnos résultats cliniques en fonction de la localisation de l’électrodeet du repérage électrophysiologique du STN.

Matériel et Méthode. Quarante quatre patients ayant bénéficiéd’une implantation sous-thalamique bilatérale (Activa 3389) ontété inclus. La procédure de localisation des électrodes est effec-tuée sur une IRM 3D pondérée en T1, dans le référentiel AC-PCen utilisant le point micommissural comme origine. Elle estfondée sur l’étude in vitro des relations existant entre l’artéfact etl’électrode et se fait en calculant les coordonnées de la limite dis-tale de l’artéfact et les angles projetés de l’électrode avec laverticale sur un plan coronal et sagittal. Le contact produisant laplus grande réduction du score moteur de l’échelle UPDRS a étéconsidéré comme le meilleur point de stimulation. Les coordon-nées de la limite dorsale du STN ont été calculées sur base élec-trophysiologique et comparées avec les coordonnées du contactactif par un test de Student.

Résultats. Les coordonnées de 352 contacts, 88 contacts actifs ontété calculées. Pour le contact actif, nous obtenons AP = – 2,42 mm(± 1,59), LAT = 12,29 mm (± 1,45), VERT = – 2,46 mm (± 1,37).Les coordonnées de la limite dorsale du STN déterminée électro-physiologiquement sont AP = – 2,79 mm (± 1,66), LAT = 12,42 mm(± 1,38), VERT = – 2,49 mm (± 1,51). Nous n’avons pas observéde différence significative entre ces coordonnées (p < 0,05). Laréduction du score moteur de l’échelle UPDRS est de 43,8 %(48,4 préop médication off ; 27,2 postop stimulation on).

Conclusion. La connaissance de la relation entre l’artéfact etl’électrode permet une localisation précise de l’électrode en IRM.Selon l’atlas de Schaltenbrand et Wahren, le meilleur point destimulation se projette dans la partie dorsale et latérale du STN etest corrélé avec la limite dorsale du STN établie sur base électro-physiologique.

Stimulation du noyau sous-thalamique pour maladie de Parkinson évoluée. Étude de la localisation des plots de stimulation chronique chez 28 patients

Godinho F., Polo G., Guenot M., Benatru I., Thobois S., Xie J., Magnin M., Garcia-Larrea L., Mertens P.

Hôpital Neurologique Pierre-Wertheimer, Lyon, France.

Introduction. Cette étude a pour but d’évaluer précisément laposition anatomique des plots de stimulation chronique utiliséschez des patients parkinsoniens soumis à une stimulation cérébraleprofonde bilatérale ciblée sur les NST.

Matériel et Méthode. Le repérage per-opératoire a été réaliséchez vingt-huit patients sous téléradiographie avec ventriculogra-phie, micro-enregistrements et macro-stimulations. Il a été considéréles coordonnées des :

1) cibles théoriques situées dans la partie ventro-caudale du NST ;2) centres des plots « efficaces » utilisés pour la stimulationchronique ;3) bords ventraux (BV) et dorsaux (BD) des NST détectés parenregistrements unitaires. Les coordonnées ont été mesurées dansun espace stéréotaxique normalisé et centré sur le milieu de CA-CP puis projetées sur une version digitalisée de l’atlas des noyauxgris centraux de Morel et al.Résultats. Une amélioration significative de 62,8 % de l’UPDRSIII a été obtenue (pré-op : médicaments off/post-op : stim on,médicaments off ; p < 0,05). Les distances euclidiennes séparantle centre de distribution des électrodes de stimulation chroniqueet : 1) les cibles théoriques est de 2,15 mm, 2) le centre de distri-bution des bords dorsaux des NST est de 0,4 mm. Ainsi, 78,6 %des plots de stimulation chronique sont situés dans l’espace dedistribution des bords dorsaux des NST repérés par micro-électrophysiologie. Seize pour cent des plots sont situés encoreplus dorsalement (i. e, dans le champ H2 de Forel et la zonaincerta). Seulement 5,4 % des plots sont situés en dessous de ladistribution du bord dorsal du NST.

Conclusion. Cette étude est en faveur de la localisation dorso-latérale dans le NST des centres des plots choisis pour une stimu-lation chronique haute fréquence dans le traitement symptomati-que de la maladie de Parkinson évoluée. Cependant, on ne peutexclure que d’autres structures adjacentes (essentiellement sus-jacentes) soient susceptibles d’être concernées par la stimulation.